Émission Libre à vous ! du 7 septembre
Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 7 septembre 2021 sur radio Cause Commune
Intervenant·e·s : Jean-Christophe Becquet - Philippe Latombe - Lorette Costy - Laurent Costy - Étienne Gonnu - Isabella Vanni à la régie à la régie
Lieu : Radio Cause Commune
Date : 7 septembre 2021
Durée : 1 h 30 min
Podcast de l'émission ou Podcast de l'émission
Page des références utiles concernant l'émission
Licence de la transcription : Verbatim
Illustration : Déjà prévue
NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.
Transcription
Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Étienne Gonnu : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.<br/
Et si on donnait enfin priorité au logiciel libre ? Nous en discuterons avec Philippe Latombe député et auteur d’un rapport sur la souveraineté numérique où il préconise justement de systématiser le recours au logiciel libre dans les administrations. Ce sera le sujet principal de l’émission du jour. Également au programme un site dédié aux algorithmes publics et une exploration des navigateurs internet.
Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, émission proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Je suis Étienne Gonnu, chargé des affaires publiques de l’April.
J’espère que malgré le contexte sanitaire encore difficile vous avez passé un bel été. En tout cas c’est un grand plaisir de reprendre et d’animer la première émission cette saison 5 de Libre à vous !, une émission que nous avons décidé de dédier à Philippe Aigrain qui a été un grand défenseur des libertés informatiques, malheureusement décédé cet été. J’y reviendrai en fin d’émission et je vous lirai l’hommage que lui a rendu l’April.
Le site web de l’April est april.org, vous pouvez y trouver une page consacrée à cette émission avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours et à nous poser toute question.
Nous sommes le 7 septembre 2021, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.
À la réalisation de l’émission, ma collège Isabella Vanni. Salut Isa.
Isabella Vanni : Bonjour.
Étienne Gonnu : Nous vous souhaitons une excellente écoute.
[Jingle]
Chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet au sujet du site « Nos algorithmes »
Étienne Gonnu : Pour commencer cette émission, nous allons recevoir Jean-Christophe, par téléphone, qui, pour sa première « Pépites libres » de la saison 5 de Libre à vous !, va nous parler de Nos algorithmes, le site qui montre que l’éthique des algorithmes publics n’est pas une question binaire. Salut Jean-Christophe.
Jean-Christophe Becquet : Bonjour à tous. Bonjour à toutes. Déjà la cinquième saison de Libre à vous !
Je vais vous parler aujourd’hui de Nos Algorithmes
Nos Algorithmes est un site web réalisé par le studio Design fiction à l’initiative d'Etalab. C'est donc une contribution publique puisque Etalab est le département de la Direction interministérielle du numérique, DINUM)’, qui coordonne notamment la politique de l’État dans le domaine de la donnée. La mention de crédit, en pied de page, précise que les contenus sont partagés sous licence libre Creative Commons BY-SA 3.0. C'est-à-dire que tout le monde peut les réutiliser librement aux seules conditions de citer l'auteur et d'appliquer la même licence lors de la diffusion de versions modifiées.
Nos Algorithmes est sous-titré « Futurs, éthiques et opportunités des algorithmes publics ». Je trouve très intéressante cette approche que l'on peut qualifier de réflexive, c'est-à-dire que l'administration questionne son propre fonctionnement. On peut en effet lire, dès la page d'accueil, que « le projet se veut autant un pas de côté qu’un bond en avant, délaissant les notions d’expérience utilisateur, de développement agile ou de conformité réglementaire pour celles des imaginaires, de la spéculation et de la co-(dé)construction ». J'ai eu envie de saluer la démarche que je qualifierais à la fois de rare et courageuse.
Le site Nos Algorithmes se compose de trois parties qui questionnent successivement les imaginaires, les futurs et les impacts des algorithmes publics. « Nous interrogeons les raisons de mettre en place un algorithme public, aujourd’hui comme demain », expliquent les auteurs.
À l'heure où l’on nous parle d'État plateforme et de dématérialisation dans les collectivités, il me semble essentiel de rappeler que ces transformations appellent certains prérequis. Il faut ouvrir les algorithmes, libérer les codes sources et donner à chacun les clefs pour prendre part aux discussions sur les données et les traitements informatiques. Les controverses autour de dispositifs comme Parcoursup, qui gère l'affectation des jeunes dans l'enseignement supérieur, illustrent bien les tensions que peut provoquer un tel outil. Et c'est parfaitement justifié lorsqu'il traite des aspects aussi sensibles de nos vies. Je pense donc qu'un site comme Nos Algorithmes peut contribuer à susciter des questionnements et nourrir les réflexions sur les conséquences de l'omniprésence de ces nouveaux outils dans notre quotidien.
Dans la section « futurs des algorithmes publics », l'interview fiction d'Amel Atay, historienne au sein de la mission « interadministration d’archéo-algorithmie publique » a particulièrement retenu mon attention. Elle rappelle que « les administrations sont garantes de l’intérêt général. Elles ont cette obligation de déceler les indices qui invitent à faire, à ne pas faire ou à défaire un algorithme ». Elle explique l'importance « d’identifier les valeurs, les imaginaires, voire les actualités du moment, qui ont pu influencer à court terme la décision de création de l’algorithme ». Elle commente l'exposition de ses travaux au « musée des algorithmes publics », un établissement fictif inventé pour retracer l’histoire des algorithmes publics, du formulaire papier aux premières intelligences artificielles.
Dans la partie consacrée aux impacts des algorithmes publics, on découvre l'Algora, « un outil de discussion pour comprendre les impacts souhaités, inattendus et indésirables d’un algorithme existant et déjà en place et agir en retour ». L'Algora se présente sous la forme d'un jeu de cartes complété par des ressources d'animation. Cela plaira sans doute aux contributeurs du groupe Sensibilisation de l'April qui travaillent ensemble pour imaginer de nouveaux supports afin de faire partager au plus grand nombre les enjeux associés au logiciel libre.
Un autre outil m'a beaucoup amusé, Le Décadreur qui permet de reconsidérer un acquis ou une décision à travers un autre prisme. Les participants sont ainsi invités à changer de regard : « et si ça passait en mode manuel ? », « et si ça s'inscrivait dans le temps long ? », « et si c'était réversible ? », « et si ça allait contre l'intérêt général ? » ou encore « et si ça devenait un commun ? ». J'ai envie d'ajouter « et si c'était un logiciel libre ? »
Toutes ces questions parleront sans aucun doute à notre invité du jour, le député Philippe Latombe, rapporteur de la mission d'information « Bâtir et promouvoir une souveraineté numérique nationale et européenne » que je salue au passage avant de rendre le micro en vous souhaitant une bien belle émission.
Étienne Gonnu : Merci Jean-Christophe pour cette nouvelle pépite libre produite, comme tu le précises, et ce n’est pas anodin, par une personne publique. Ça fait plaisir de voir des pépites libres produites par des personnes publiques et merci de nous offrir une si belle transition vers notre sujet principal.
Salut Jean-Christophe, je te dis au mois prochain pour une nouvelle pépite libre ?
Jean-Christophe Becquet : Absolument. Rendez-vous au mois d’octobre. Bonne fin d’émission. À la prochaine.
Étienne Gonnu : Salut jean-Christophe.
Nous allons effectivement échanger avec Philippe Latombe sur son rapport dont la préconisation à la systématisation du recours au logiciel libre. Je vous propose avant ça de faire une courte pause musicale.
[Virgule musicale]
Étienne Gonnu : Nous allons écouter Catacombs par Fog Lake. On se retrouve juste après. Je vous souhaite une belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.
Pause musicale : Catacombs par Fog Lake.
Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter Catacombs par Fog Lake, disponible sous licence libre Creative Commons CC By qui permet la réutilisation, la modification, la diffusion et le partage de cette musique pour toute utilisation, y compris commerciale, à condition de créditer l’artiste, d’indiquer la licence et d’indiquer si des modifications ont été effectuées. Occasion pour moi de rappeler que toutes nos pauses musicales sont sous licence libre tel que la Creative Commons CC By pour cette chanson, la Creative Commons Partage dans les mêmes conditions CC By SA ou encore des licences Art libre.
[Jingle]
Étienne Gonnu : Nous allons à présent passer à notre sujet principal.
[Virgule musicale]
Échange avec Philippe Latombe, député et auteur d'un rapport d'information sur le thème « Bâtir et promouvoir une souveraineté numérique nationale et européenne »
Étienne Gonnu : J’ai donc le plaisir de recevoir