Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l'émission du 15 juin 2021

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Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 15 juin 2021 sur radio Cause Commune

Intervenant·e·s : Jean-Christophe Becquet - Marie-Jo Kopp Castinel - Jean-Michel Boulet - Marie-Odile Morandi - Frédéric Couchet - Adrien Bourmault à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 15 juin 2021

Durée : 1 h 30 min

Podcast provisoire

Page des références utiles concernant cette émission

Licence de la transcription : Verbatim

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Frédéric Couchet : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
Logiciel libre et formation professionnelle, le retour d’expérience et l’actualité de deux centres de formation. Ce sera le sujet principal de l’émission du jour. Avec également au programme les émojis libres et aussi les apprentissages des jeunes, leur matériel, enseignement à distance et inégalités.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.

Le site web de l’April est april.org, vous pouvez y trouver une page consacrée à cette émission avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours ou nous poser toute question.

Nous sommes mardi 15 juin 2021, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

À la réalisation de l’émission aujourd’hui Adrien Bourmault. Bonjour Adrien.

Adrien Bourmault : Salut.

Frédéric Couchet : Nous vous souhaitons une excellente écoute.

[jingle]

Chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet, vice-président de l'April, sur les émojis libres

Frédéric Couchet : Texte, image, vidéo ou base de données sélectionnée pour son intérêt artistique, pédagogique, insolite, utile, Jean-Christophe Becquet nous présente une ressource sous une licence libre. Les auteurs de cette pépite ont choisi de mettre l’accent sur les libertés à accorder à leur public, parfois avec la complicité du chroniqueur. C’est la chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet, vice-président de l’April.
Bonjour Jean-Christophe.


Jean-Christophe Becquet : Bonjour Fred. Bonjour à tous. Bonjour à toutes C'est Arnaud Champollion, ami, membre de l'April et président de l'association Linux-Alpes qui m'a fait découvrir la pépite du jour : les émojis libres OpenMoji. Je salue Arnaud et j'en profite pour rappeler à nos auditeurs qu'ils peuvent me proposer des nouvelles idées de pépites. Le plus simple est de m'envoyer vos suggestions par mail à l'adresse jcb@apitux.com.

Selon Wikipédia, « Émoji est un terme issu du japonais pour désigner les pictogrammes utilisés dans les messages électroniques et les pages web japonaises. Ils se sont répandus dans le monde entier. Le mot emoji signifie littéralement « image » ( e) + « lettre » (moji) ; la ressemblance avec « émotion » est un jeu de mot interculturel. »

Le site openmoji.org propose plusieurs centaines d'émojis, 3678 exactement à ce jour. OpenMoji s'adresse aux designers, aux développeurs, mais aussi à tout un chacun. Que vous conceviez une application de messagerie, une infographie ou un support pédagogique, les icônes OpenMoji viendront agrémenter votre création. Cette ressource est partagée sous licence libre Creative Commons By-SA. Tout le monde peut donc la réutiliser aux seules conditions de citer l'auteur et d'appliquer la même licence lors de la diffusion de versions modifiées.
Le site OpenMoji est en anglais mais, s'agissant d'images, il reste très accessible.
Les émojis libres sont disponibles aux formats ouverts SVG et PNG ou sous forme de polices de caractères. Je vous invite à ce sujet à ré-écouter ou relire ma chronique du mardi 3 décembre 2019 intitulée « Les polices libres n'ont pas mauvais caractères ». Chaque image est proposée dans différentes tailles et plusieurs couleurs. Les émojis sont référencés selon l'alphabet international Unicode. Ce codage standard permet d'identifier les émojis sans barrière de systèmes ou de langues.

On peut participer à OpenMoji en proposant de nouveaux émojis ou en améliorant ceux existants. Toutes les règles de production sont documentées, qu'il s'agisse de la taille, des contours, des couleurs ou des ombrages. Cela permet de garantir une cohérence graphique afin que tous les émojis fonctionnement bien ensemble.

J'encourage chacun à visiter le site openmoji.org et à s'emparer de ces petites images libres pour leur imaginer de nouveaux usages.

Frédéric Couchet : Merci Jean-Christophe Becquet. Comme vous l’avez compris la chronique du jour concernait les c’était les émojis libres. Le site référencé dont parle Jean-Christophe c’est openmoji.org avec, si j’ai bien retenu, plus de 3600 émojis actuellement et on peut rajouter de nouveaux émojis qui manqueraient, par exemple peut-être pour la radio, je ne sais pas s’il y a des émojis, une personne qui écoute la radio et qui est contente, je ne sais pas.

Jean-Christophe Becquet : Oui, tout à fait. C’est libre et on peut contribuer.

Frédéric Couchet : D’accord. Jean-Christophe, on se retrouve pour les pépites libres à la rentrée de septembre, tu rempiles pour une nouvelle saison ?

Jean-Christophe Becquet : Avec plaisir, absolument.

Frédéric Couchet : Profite bien de la pause estivale pour te ressourcer, pour te balader dans ta belle région et on se retrouve à la rentrée de septembre pour la reprise, pour la saison 5 de Libre à vous !. Passe une belle fin de journée

Jean-Christophe Becquet : Bon été à tous. Bonne fin d’émission et à l’année prochaine.

Frédéric Couchet : Nous allons faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Frédéric Couchet : Après cette pause musicale, je précise que nous parlerons de logiciel libre et de formation professionnelle.
L’artiste qui va accompagnée musicalement l’émission du jour est l’artiste Jahzaar pourJavier Suarez, un musicien espagnol pour qui la musique est surtout un moyen de recréer un souvenir ou une ambiance. Cet artiste est originaire de Gijón et, depuis cette ville centrale de la Costa Verde en Espagne, il n’hésite pas à voyager pour découvrir les capitales européennes.
On aime bien Jahzaar. Par exemple Sometimes est utilisé comme virgule de transition, Waiting room est utilisé en cas de problème technique pour faire patienter, mais nous n’avons jamais de problèmes techniques, donc vous n’aurez peut-être jamais le plaisir de l’écouter.
En attendant on va écouter Big C Goes To L.A par Jahzaar. On se retrouve dans moins de quatre minutes. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Big C Goes To L.A par Jahzaar.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Big C Goes To L.A par Jahzaar, disponible sous licence libre Creative Commons Partage dans les mêmes conditions, CC By SA.

[Jingle]

Frédéric Couchet : Nous allons maintenant passer au sujet principal.

[Virgule musicale]

Le logiciel libre et la formation professionnelle, retour d'expérience et actualité de deux centres de formation avec Marie-Jo Kopp Castinel d'OpenGo et Jean-Michel Boulet de 2i2L (rediffusion d'un sujet du 12 janvier 2021)

Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre avec notre sujet principal qui va porter sur le logiciel libre et la formation professionnelle, le retour d'expérience et l’actualité de deux centres de formation avec Marie-Jo Kopp Castinel d'OpenGo et Jean-Michel Boulet de 2i2L. C’est la rediffusion d’un sujet initialement diffusé en janvier 2021. On va écouter et on se retrouve après.

[Virgule sonore]

Voir la transcription de l'émission du 12 janvier 2021

[Virgule sonore]

Frédéric Couchet : Nous sommes en direct et nous allons faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Frédéric Couchet : Après la pause nous aurons la chronique de Marie-Odile Morandi, « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture ».
Nous allons écouter Seas of Mars par Jahzaar. On se retrouve dans environ quatre minutes. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Seas of Mars par Jahzaar.

Voix off : Cause Commune, 93.1

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Seas of Mars par Jahzaar, disponible sous licence libre Creative Commons Partage dans les mêmes conditions, CC By SA.
Nous allons passer au sujet suivant.

[Virgule musicale]

Chronique « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture » de Marie-Odile Morandi, animatrice du groupe Transcriptions et administratrice de l'April, intitulée « Les apprentissages des jeunes, leur matériel, enseignement à distance et inégalités »

Frédéric Couchet : Les choix, voire les coups de cœur de Marie-Odile Morandi, qui met en valeur deux ou trois transcriptions dont elle conseille la lecture, c’est la chronique « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture » de Marie-Odile Morandi, animatrice de notre groupe Transcriptions. Le thème du jour : « Les apprentissages des jeunes, leur matériel, enseignement à distance et inégalités » Bonjour Marie-Odile. Je te passe la parole.

Marie-Odile Morandi : Bonjour à toutes. Bonjour à tous. Bonjour Frédéric.

Nous le savons, encore beaucoup d’enseignement a été dispensé à distance durant cette année scolaire 2020/2021 qui se termine. L’émission de France Culture Le temps du débat du 10 avril 2021 intitulée « Enseignement à distance : y a-t-il une bonne solution ? » a été transcrite. Le lien est sur la page des références concernant l’émission d’aujourd’hui. À ce débat, animé par François Saltiel, participaient Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du SNES-FSU, principal syndicat dans l’enseignement secondaire, Laurence Allard, maîtresse de conférences en sciences de la communication à l’université et Pascal Plantard, professeur d’anthropologie des usages et des technologies numériques lui aussi à l’université. Je souhaite aujourd’hui mettre le focus sur l’un des thèmes traités par les intervenants, à savoir les inégalités scolaires, la fracture dite « numérique » et l’enseignement à distance tel qu’il s’est déroulé.

Les trois intervenants soulignent que l’enseignement à distance a permis un certain rapprochement entre les parents, eux aussi confinés à la maison en télétravail, et les enseignants et enseignantes de leurs enfants. Il y a eu beaucoup d’échanges à ce moment-là, la relation parents-enseignants a été renforcée voire a explosé. Beaucoup de parents se sont rendu compte qu’enseigner est un métier difficile qui ne s’improvise pas ; n’est pas enseignant qui veut ! Cependant, cette relation reste marquée par de profondes inégalités sociales qu’il ne faut pas éluder. Pascal Plantard revient sur le mythe des digital native qui voudrait que les jeunes, tombés dans le numérique quand ils étaient petits, n’aient pas besoin de formation. Ce mythe perdure dans les familles les plus vulnérables. À force de dire que les technologies c’est une histoire de jeunes, d’associer dans les publicités des images de smartphones à des images de jeunes, on a conduit les parents déjà fragiles vis-à-vis de leur relation avec l’école à se dessaisir et à laisser filer.

Laurence Allard nous rappelle que les derniers chiffres disponibles, datant de 2020, semblent montrer que la population est bien équipée ; il y aurait au moins un ordinateur dans 86 % des foyers. Mais que signifie ce « au moins » ? Un ordinateur par élève et par parent ? « On a un ordinateur pour cinq » est l’une des phrases prononcée dans un montage réalisé pour l’émission. Laurence Allard se demande qui aura l’usage de cet unique ordinateur au sein de la famille ? Quelles seront les négociations entre parents, entre parents et enfants et entre enfants ? Qu’en sera-t-il des inégalités de genre et des inégalités entre enfants ? Selon elle, il faut réfléchir au problème non seulement du côté des outils, de la technique, mais aussi du côté des relations familiales qui se nouent autour de ces équipements.

Une grande majorité des enfants de plus de 11 ans possède un smartphone. Les jeunes sont connectés en permanence aux réseaux sociaux, mais qu’en est-il de ce que Pascal Plantard appelle leur capital culturel numérique ? Qu’en sera-t-il demain quand ils devront remplir un CV et s’adapter aux situations dues à la dématérialisation en marche à tous les étages ? Ce n’est pas parce qu’on a un équipement qu’on sait s’en servir. Sophie Vénétitay s’est rendu compte que ses élèves. Lycéens, ne savaient pas utiliser correctement une messagerie électronique. On demande à nos enfants d’utiliser des outils numériques dont ils ne sont pas coutumiers et, comme pour tout le monde face à ces outils, un apprentissage est nécessaire. Elle se demande à quel moment l’apprentissage de l’utilisation de l’environnement numérique de travail, face auquel même beaucoup de parents se sont trouvés assez démunis, est fait. Je ne souhaite pas particulièrement revenir sur mon passé professionnel d’enseignante de technologie niveau collège, mais il fut une époque, certes lointaine, où ces apprentissages étaient dispensés, avec un programme pour chacun des quatre niveaux du collège. La question se pose : comment aujourd’hui l’Éducation nationale prépare-t-elle les élèves à se repérer dans ce monde numérique, à agir et à en être les acteurs ? Constatation est faite que c’est le marché qui, actuellement, forme les jeunes, mais à des usages divertissants, récréatifs.

Les GAFAM, Google en particulier, s’intéressent énormément aux données d’éducation et à l’éducation en général vu les énormes intérêts économiques que cela représente. Au moment où les outils officiels dédiés à cet enseignement à distance ne fonctionnaient pas ou peu, les enseignants, dont l’un des objectifs principaux était de garder le contact, de maintenir le lien avec leurs élèves, se sont tournés vers ces grandes plateformes. Se pose alors le problème de la protection des données, sauf qu’on se rend compte que certains produits conseillés officiellement sont hébergés sur des serveurs appartenant à Amazon. Que faire ? Pascal Plantard affirme qu’il va bien falloir réussir à faire de l’enseignement à distance sans les plates-formes américaines, rappelant que leur modèle économique est basé sur l’économie de l’attention. Il cite l’exemple qu’il connaît bien : en Bretagne il existe un Espace numérique de travail basé sur une plateforme d’enseignement à distance libre, géré par des agents publics auxquels on peut s’adresser directement en cas de problème. Les offres américaines ont été utilisées pour la communication, mais au sein des disciplines les ressources utilisées sont produites par les enseignants eux-mêmes dans des logiques coopératives, par exemple Sésamath, plateforme d’échanges pour l’enseignement des mathématiques.

On regrette qu’aucun bilan de la période de confinement de 2020 n’ait été réalisé, bilan technique, mais aussi pédagogique et social puisque toutes les problématiques avaient émergés : questions de tuyaux, d’équipement, de services, de relation au savoir, mais aussi des questions d’espace et de relations familiales. L’école à la maison est une vaste problématique qui n’est pas seulement un problème d’outils…, mais la disponibilité des outils reste primordiale. Raison pour laquelle je souhaite rappeler la chronique d’Isabelle Carrère dans l’émission Libre à vous ! du 13 avril 2021. Le lien est là aussi sur la page des références concernant l’émission de ce jour. Isabelle Carrère est présidente d’Antanak, une association située dans le 18e arrondissement de Paris qui lutte contre l’extractivisme, les déchets d’équipements électriques et électroniques par le reconditionnement d’ordinateurs et qui œuvre pour l’appropriation du numérique par toutes et tous grâce aux logiciels libres. Cette chronique était intitulée « Les apprentissages informatiques pour les jeunes et les moins jeunes ». Depuis sa création, en 2015, l’association a distribué des dizaines d’ordinateurs reconditionnés et installés avec des distributions GNU/Linux ; les choses se sont accélérées pendant le confinement de 2020. Toute personne qui reçoit un ordinateur reconditionné bénéficie d’une rencontre avec un bénévole de l’association qui consacre plus d’une trentaine de minutes à lui donner des explications sur la mise en route de l’appareil, ses fonctionnalités de base. Travail énorme d’autant plus, affirme Isabelle, que le seul besoin qu’on a inculqué aux plus jeunes c’est de savoir où cliquer ! Ils veulent des réponses toutes faites pour aller vite, sans comprendre comment ça marche, sans se poser de questions. Je vous laisse découvrir les confusions qu’elle a pu observer chez ces jeunes, leur flagrant manque de connaissances du sujet. Elle constate qu’il y a encore de grandes injustices : selon le quartier dans lequel on vit, l’établissement scolaire qu’on fréquente, la condition sociale de ses parents, on n’aura pas les mêmes chances dans l’appropriation du numérique, la capacité de réfléchir, de faire des choix, de comprendre les enjeux politiques qu’il y a derrière. Elle déplore que rares sont encore les enseignantes et enseignants qui prennent le temps de parler du monde du Libre.

L’école à distance n’est pas l’école telle qu’on la connaît. Une salle de classe n’est pas simplement un lieu de transmission de savoirs, c’est un lieu unique où des interactions se nouent entre les élèves et l’enseignant et entre les élèves eux-mêmes, parfois avec des conflits. Le métier d’enseignant est un métier de relations humaines et cette dimension humaine ne se retrouve pas en distanciel. Nous ne savons pas comment va évoluer globalement l’enseignement classique, une partie en enseignement à distance risque de perdurer. Il va falloir développer de nouvelles pratiques, inventer cet enseignement à distance qui ne peut pas être une reproduction de l’école en présentiel et on en revient, encore une fois, à la nécessaire formation des enseignants. La question des inégalités reste primordiale. On évalue à plus de 12 millions le nombre de Français qui sont éloignés du numérique et l’école reste le lieu privilégié qui permettra de changer cette situation. Il faut cesser de distribuer aux élèves du matériel gadget servant de comm’, soutenir les associations qui offrent des produits sérieux et pensés. Des solutions vertueuses permettant l’enseignement à distance existent. Des ressources éducatives libres sont à disposition sur Internet. Une dynamique doit être impulsée au niveau politique national permettant de se dégager des intérêts privés. Les usages des technologies numériques peuvent développer une forme de pouvoir d’agir, une forme d’émancipation et nous savons que cela ne se fera pleinement qu’avec le plus possible de solutions et de produits libres.

Je vous encourage donc à lire les deux transcriptions dont je viens d’essayer de faire une synthèse.

Frédéric Couchet : Merci Marie-Odile pour cette belle synthèse.
Je vais préciser que tu as parlé d’Isabelle Carrère de l’association Antanak. Antanak ce sont nos voisins et voisines au 18 rue Bernard Dimey dans le 18e arrondissement de Paris. Malheureusement, comme l’a expliqué Isabelle la semaine dernière, Antanak a été la cible d’un commando d’abrutis, dimanche 23 mai, qui s’est organisé pour faire exploser et faire disparaître complètement une terrasse sur laquelle il y avait des pieds d’arbres digitalisés qui avaient été construits progressivement depuis le premier permis en 2017 et l'autorisation d’implanter une terrasse en 2018.
Antanak avait construit un totem, avec des pièces détachées, des composants d’ordinateurs lors d’un festival. Tout ceci avait été conçu et fabriqué avec art et métier par les antanakiens et antanakiennes aidés de nombreuses habitantes et habitants des immeubles avoisinants. Cette terrasse était devenue un lieu de convivialité. C’est vrai qu’elle était très appréciable et quand je suis arrivé au studio tout à l’heure, effectivement il y a un grand vide, tout triste. Donc cette terrasse était devenue un lieu de convivialité où il faisait plutôt bon vivre, qui transformait les trottoirs de la petite place. C’était comme un trait d’union entre la rue et les activités différentes de l’association. Cela servait à la fois de salle d’attente, de lieu de paroles, d’échanges, de détente, de jeux, etc. Il y avait des belles plantes qui y poussaient, un vieil olivier, un rosier, du jasmin, un genêt, des anémones du japon, etc.
Donc grande solidarité et soutien à nos amis d’Antanak. J’espère que tout va aller mieux, que cette terrasse pourra être reconstruite. Isabelle a annoncé qu’il y aura bientôt une fête de soutien, donc on en parlera bien sûr dans l’émission Libre à vous ! et vous y serez conviés.

C’était la chronique « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture ». Marie-Odile, je te souhaite, comme à Jean-Christophe, de passer un bel été et de nous revenir en pleine forme pour de nouvelles transcriptions à la rentrée de septembre.

Marie-Odile Morandi : Merci. Excellent été à vous tous et à vous toutes.

Frédéric Couchet : Merci Marie-Odile. Nous approchons de la fin de l’émission. Nous allons terminer par quelques annonces.

[Virgule musicale]

Quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l'April et le monde du Libre

Frédéric Couchet : Quelques annonces rapides.