Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l'émission du 25 février 2019

De April MediaWiki
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Titre :' Émission Libre à vous ! diffusée mardi 25 février 2019 sur radio Cause Commune

Intervenant·e·s : Marie-Odile Morandi - Maryline Gomes - Jérôme Petazzoni - Vencent Calame - Frédéric Couchet - Isabella Vanni à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 25 février 2020

Durée : 1 h 30 min

Écouter ou enregistrer le podcast

Page des références utiles concernant cette émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration :

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Frédéric Couchet : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
Le burn-out dans le domaine professionnel c’est le sujet principal de l’émission du jour, avec également au programme le logiciel libre avec Marie-Odile Morandi et aussi la chronique de Vincent Calame qui nous parlera de l’énigme de la dernière version.
Nous allons parler de tout ça dans l’émission du jour.

Vous êtes sur la radio Cause Commune, la voix des possibles 93.1 FM en Île-de-France et partout dans le monde sur causecommune.fm.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre. Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.
Le site web de l’association c’est april.org. Vous y trouvez d’ores et déjà trouver une page avec les références consacrées à l’émission et nous la mettrons à jour en fonction des échanges de l’émission du jour. N’hésitez pas également à nous faire des retours, il y a des adresses pour nous contacter.

Nous sommes mardi 25 février 2020, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

Si vous souhaitez réagir, poser une question pendant le direct, n’hésitez pas à vous connecter sur le salon web de la radio. Pour cela rendez-vous sur le site causecommune.fm, cliquez sur « chat » et retrouvez-nous sur le salon dédié à l’émission.
Nous vous souhaitons de passer une excellente émission.

On va passer au programme détaillé de l’émission.
Nous allons commencer dans quelques secondes par la chronique de Marie-Odile Morandi, « Les Transcriptions qui redonnent le goût de la lecture ». Marie-Odile va nous parler de logiciel libre au collège.
D’ici une dizaine minutes nous aborderons notre sujet principal qui portera sur le burn-out principalement dans le domaine professionnel avec deux invités, Maryline Gomes et Jérôme Petazzoni.
En fin d’émission nous aurons la chronique « Jouons collectif » de Vincent Calame qui nous parlera aujourd’hui de l’énigme de la dernière version.
À la réalisation de l’émission aujourd’hui ma collègue Isabella Vanni. Bonjour Isabella.

Isabella Vanni  : Bonjour.

Frédéric Couchet : Nous allons commencer tout de suite par le premier sujet.

[Virgule musicale]

Chronique « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture » de Marie-Odile Morandi sur le thème du logiciel libre au collège

Frédéric Couchet : Nous allons commencer par la chronique de Marie-Odile Morandi « Les Transcriptions qui redonnent le goût de la lecture ». Marie-Odile va nous parler aujourd’hui de logiciel libre au collège. Bonjour Marie-Odile.

Marie-Odile Morandi : Bonjour.

Frédéric Couchet : On t’écoute.

Marie-Odile Morandi : Ce mois-ci ce qui m’amène vers nos auditeurs et auditrices pour la chronique « Les transcriptions qui redonnent le goût de la lecture » c’est un coup de cœur, certes facile venant de ma part. Il s’agit du sujet long de l’émission du mardi 4 février, donc émission récente. Trois enseignants de Technologie-Collège ont fait part de leur retour d’expérience sur le thème Technologie et logiciel libre en compagnie de Frédéric Couchet. À travers ces trois exemples, tous les enseignants de Technologie-Collège ont pu se reconnaître et je me suis tout à fait reconnue. Ce qui m’a particulièrement plu dans leurs interventions, donc dans l’exécution de la transcription, c’est qu’il me semble que leurs propos sont éminemment politiques dans les explications données à la réponse à la question : pourquoi est-ce important d’avoir recours au logiciel libre ?

Un des objectifs de l’enseignement de la technologie au collège, discipline d’enseignement général, vise l’appropriation par chaque élève « d’une culture qui fera d’eux des personnes éclairées et responsables de l’usage des technologies ».

Les trois enseignants ont utilisé au début de leur carrière des logiciels privateurs et énoncent les raisons pour lesquelles ils les ont peu à peu abandonnés. Ces raisons sont sans appel avec des expressions telles que « les entreprises qui sont dans le marché du numérique font en sorte que les gens soient ignorants », « on met en avant les intérêts économiques d’un certain nombre d’entreprises au détriment de toute la population », « dans l’aspect privatif il y a une capacité à rendre commercial quelque chose qui ne l’est pas », ainsi que les mots, certes prononcés du bout des lèvres, « racket, malhonnêteté, séquestration, prison ».
On prend donc bien conscience qu’utiliser du logiciel privateur éloigne de l’objectif affiché « faire des collégiens des citoyens éclairés. »

Les avantages, les forces du logiciel libre sont énumérées et la principale est celle qui fait référence à la notion d’égalité, enjeu citoyen important. Les exemples de logiciels utilisés pour honorer cette égalité citoyenne sont, entre autres, la suite bureautique LibreOffice ainsi que le logiciel Sweet Home 3D. La même version du logiciel pourra être installée au collège, à la maison et pourquoi pas sur une clef USB si une version portable existe. Ainsi l’élève pourra sans aucune contrainte poursuivre à la maison un travail commencé en classe, approfondir, se perfectionner s’il le souhaite. Il pourra montrer à ses parents ce qu’il sait faire, parents qui ensuite utiliseront à leur tour ce même logiciel libre.
Un autre élément très important concerne la neutralité qui doit régner dans nos établissements. Il a toujours été évident qu’aucune publicité, pour aucun produit que ce soit, ne devrait être faite au sein de l’Éducation nationale. Alors pourquoi dans nos établissements la plupart des postes mis à disposition, certes ailleurs que dans les ateliers de technologie, sont sous Windows en général ? Peut-on en vouloir aux enseignants pour qui il est normal d’utiliser des logiciels propriétaires de chez Microsoft, puisque de l’aveu même de jeunes collègues, ils n’y comprennent rien !
Dans la discussion, une large part est donnée aux formats ouverts et là encore revient la question d’égalité : quel que soit l’outil qu’il utilise à la maison quiconque doit être capable d’utiliser les documents fournis. C’est cette motivation que l’un des intervenants utilise pour montrer à ses collègues des autres disciplines les avantages du logiciel libre, c’est-à-dire l’interopérabilité avec pérennité des documents réalisés par chacun.
Les exemples donnés sont parlants et m’ont rappelé bien des souvenirs de l’époque où hélas ! mon utilisation de logiciels privateurs était quasi quotidienne avec les soucis qui ont suivi : avec la version possédée impossible d’ouvrir des documents réalisés avec la nouvelle version sans racheter le logiciel ; disparition de certains logiciels et les documents qui en dépendaient devenus inutilisables ! La pérennité des documents est effectivement un argument efficace qui vient renforcer l’exemple que donne le professeur de Technologie par son attitude rigoureuse dans son utilisation des logiciels libres.

Se pose alors la question de la position de la hiérarchie qui devrait donner l’impulsion nécessaire à l’utilisation des logiciels libres.
Le constat est navrant : il n’y a aucune réelle volonté politique. Peut-on en vouloir à cette hiérarchie et aux premiers maillons, les chefs d’établissement, qui sont submergés de travail donc, par manque de temps, sont dans l’incapacité de changer leurs habitudes et contraints de poursuivre avec les logiciels propriétaires qu’ils utilisent. Quant aux décideurs dont dépendent les équipements – départements, conseils généraux – leur objectif est de faire en sorte que l’économie locale tourne bien et quoi de mieux, grâce aux deniers publics, que de recourir à des entreprises de service locales souvent peu disposées à se tourner vers le logiciel libre. Cet engrenage dû à l’économie libérale, nous dit un intervenant, est entretenu pour faire tourner artificiellement une roue économique alors que d’autres solutions auraient pu être envisagées comme embaucher des informaticiens.
Peut-on en vouloir aux décideurs de l’Éducation nationale qui ignorent ou feignent d’ignorer que derrière les ENT, ces fameux Espaces numériques de travail, derrière les serveurs académiques de mail et derrière tout Internet il n’y a que du logiciel libre !

Certes sont rappelés les encouragements présents dans la circulaire Ayrault de 2012, les recommandations du Conseil national du numérique, mais les intervenants affirment qu’il n’y a guère eu d’effet réel ni dans l’Éducation nationale ni dans la fonction publique en général. On est encore bien loin de la priorité à donner au logiciel libre, thème cher à l’April. Les avancées sont timides et se résument à une petite ligne glissée dans un bout du programme de technologie ou dans celui de la nouvelle discipline enseignée au lycée en classe de seconde, SNT, Sciences numériques et technologie, ce qui permet au professeur d’expliquer aux lycéens ce qu’est un code source, qu’on peut se l’approprier, contribuer, le modifier, et aussi de développer ce qu’est la culture du Libre.

Cependant tout n’est pas si triste particulièrement en technologie. Les enseignants présents dressent la liste des logiciels libres qu’ils utilisent avec leurs élèves. Sébastien Canet explique pourquoi il a développé le logiciel Blockly@arduino qui permet de piloter la carte électronique Arduino, un matériel libre recommandé dans les programmes pour se familiariser avec les automatismes et la robotique.
Louis-Maurice De Sousa expose son utilisation de YunoHost, projet d’auto-hébergement qui lui permet de mettre à disposition de ses élèves de nombreux services.
Bien entendu tous les trois d’un seul cœur, indiquent qu’ils utilisent la suite bureautique LibreOffice et je me permets de rappeler l’existence de l’extension Grammalecte, correcteur typographique et grammatical, dont il a été question dans l’émission Libre à vous ! du 25 juin 2019 dans la partie consacrée à LibreOffice.

En conclusion, les trois enseignants s’accordent pour dire que sur cet enjeu majeur de société il ne faut rien attendre ni de l’État ni des collectivités ni des politiques, que c’est un travail au quotidien sur le terrain, au jour le jour. Essayer de faire réfléchir sur leurs usages du numérique autant ses collègues que les élèves, c’est la méthode employée par Laurent Joëts dans son collège.
Remarquant qu’il n’y a pas beaucoup d’argent derrière de nombreux logiciels libres qui sont utilisés en classe, un souhait est émis : que les libristes utilisent leurs forces pour mener ensemble cette bataille sociale et culturelle. J’avais demandé à l’intendant de l’établissement dans lequel j’exerçais d’envisager de faire un don aux communautés qui maintiennent ces logiciels, ce à quoi il m’avait répondu qu’il n’avait pas de ligne de budget correspondante. Que dire !
Ces trois intervenants, comme l’a dit Frédéric Couchet, étaient passionnants, et on se rend compte que ce qui se passe dans les classes de Technologie est très encourageant : les logiciels libres y sont largement utilisés.
Je tiens enfin à remercier Pagestec, association des enseignants de technologie au collège, qui a mis sur son site le lien vers cette émission et vers sa transcription.

J’encourage à écouter ou réécouter l’émission du 4 février 2020, à lire ou relire la transcription car c’est réellement d’un sujet politique dont il est question, technologie en collège et logiciel libre, et, de près ou de loin, c’est un sujet qui nous concerne toutes et tous.

Frédéric Couchet : Merci Marie-Odile. Je vais répéter les références que tu as déjà citées : l’émission « logiciel libre et technologie » c’est l’émission 55 du 4 février 2020. Le podcast et la transcription c’est sur april.org ou sur causecommune.fm. L’émission dans laquelle on a parlé de LibreOffice et de Grammalecte c’est l’émission 31 du 25 juin 2019. Vous retrouvez encore une fois podcast et transcription sur april.org et causecommune.fm.
Marie-Odile, je te remercie. Je te souhaite de passer une belle fin de journée et au mois prochain.

Marie-Odile Morandi : Entendu. Bonne journée à vous. Bonne fin d’émission. Au revoir.

Frédéric Couchet : Au revoir Marie-Odile.
On va faire une pause musicale. Nous allons écouter Under the sky of Jah par Rico da Halvarez . On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause commune, la voix des possibles.

Voix off : Cause Commune 93.1.

Pause musicale : Under the sky of Jah par Rico da Halvarez.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Under the sky of Jah par Rico da Halvarez, disponible sous licence libre Creative Commons Partage dans les mêmes conditions. Vous retrouverez les références sur le site de l’April, april.org, et sur le site de Cause Commune, causecommune.fm.

Vous écoutez toujours l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune, la voix des possibles, 93.1 en Île-de-France et partout ailleurs sur le site causecommune.fm. Nous allons passer au sujet suivant.

[Virgule musicale]

La question du burn-out. Les personnes invitées sont Jérôme Petazzoni, informaticien qui a fait une conférence sur sa propre expérience du « burn-out » et Maryline Gomes, autrice de Sortir du burn-out et animatrice de l'émission Travail à cœur sur Cause Commune

Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre avec notre sujet principal qui va porter sur le burn-out