Interview trésorier finances April

De April MediaWiki
Révision datée du 24 février 2014 à 10:59 par Morandim (discussion | contributions) (Page créée avec « Catégorie:Transcriptions Lionel : Bonjour François. François : Bonjour Lionel. Lionel : L'April fait-elle une campagne d'adhésion parce qu'elle rencontre des p... »)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à la navigationAller à la recherche


Lionel : Bonjour François.

François : Bonjour Lionel.

Lionel : L'April fait-elle une campagne d'adhésion parce qu'elle rencontre des problèmes financiers ?

François : Pas exactement. L'April fait une campagne d'adhésion pour éviter des futurs problèmes financiers. Aujourd'hui l'association n'est pas en danger immédiat, mais nous constatons un déficit entre les recettes et les dépenses de l'association. Si nous souhaitons que la trésorerie ne soit pas un élément limitatif dans nos actions, nous le devons à nos emplois futurs. Aussi nous pensons que nous serions beaucoup plus efficaces dans nos actions si nous arrivions à financer un nouveau poste de permanent, d'où l’intérêt de faire une campagne d’adhésion.

Lionel : Où va l'argent des cotisations et des dons ?

François : Physiquement, la grosse partie des dépenses de l'April est dans les salaires des permanents et les paiements des cotisations sociales. Ensuite vient les locaux de l'association à Paris ; enfin les dépenses courantes de fonctionnement : faire des voyages, des missions, acheter un peu d'équipement, des fournitures consommables, des frais administratifs. Ces dépenses nous permettent de mener de nombreuses actions, notamment pour le suivi de dossiers institutionnels en France et à l'étranger, et aussi pour mener des campagnes de sensibilisation, des conférences, etc.

Lionel : Quel pourcentage correspond aux salaires des permanents ?

François : Grosso modo, c'est les trois quarts, en comptant toutes les dépenses de salaire, c'est-à-dire, il y a le salaire net qu'on donne directement au salarié, mais il y a aussi les cotisations sociales, la taxe sur les salaires, les chèques déjeuner, des choses comme ça. Sachant que nous ne payons pas nos salariés au minimum légal. D'ailleurs ils nous le rendent bien. Nos permanents sont très dévoués. Ils ne comptent pas leurs heures. Ils sont régulièrement mobilisés les soirées, les week-ends, parce que c'est à ce moment-là qu'on peut rencontrer les bénévoles. Ils se débrouillent pour limiter les frais lorsqu'ils sont en déplacement, par exemple ils se font souvent héberger plutôt que d'aller à l’hôtel, etc.

Lionel : Combien faudrait-il d'adhérents supplémentaires, avec une moyenne de cotisation à vingt-cinq euros, pour embaucher un autre salarié ?

François : Un chargé de mission coûte environ cinquante mille euros par an au total. C'est l'équivalent de deux mille cotisations à vingt-cinq euros. Cette somme se répartit en deux grosses parts, le salaire net et les cotisations sociales. Nous sommes également assujettis à la taxe sur les salaires pour un montant quatre mille cinq cents euros sur 2013. Heureusement on ne va pas avoir à la payer les années à venir.

Lionel : Quels sont les projets que soutient l'April et qui ont besoin d'un financement particulier. Y a t-il des projets ponctuels ?

François : Pour les projets ponctuels nous mettons en œuvre des moyens de financement ponctuels. Nous ne prenons pas l’argent des cotisations pour du fonctionnement qui n'est pas le fonctionnement courant. Par exemple on va employer de la vente, on va faire de la souscription, du financement participatif. On va essayer d'aller décrocher des subventions, etc. Par exemple on a fait le « Guide Libre Association » à dix mille exemplaires, il y a quelques temps, qui a été subventionné pour l'impression. Nous n’employons que peu d'argent des cotisations pour cela. Nous ne pouvons pas nous le permettre car nous ne sommes pas assez riches. Néanmoins les permanents ont aussi dans leur mission de suivre l'activité bénévole. Ce qui fait si nous n'avions pas l'argent des cotisations nous aurions encore plus de mal de mal à aller chercher les coordonnées, des subventions, des financements participatifs, etc.

Lionel : Quels moyens de paiement avez-vous mis en place et pourquoi ?

François : Nous disposons d'à peu près tous les moyens de paiement traditionnels : espèces, chèques, carte bleue, carte bleue ??? aussi, virements et prélèvements. En pratique on préfère les prélèvements parce que c'est ce qui génère le moins de frais de traitement pour nous. En pratique nous refusons l'emploi de PayPal, notamment parce que les commissions prises par PayPal sont très élevées, cinq fois supérieures par rapport à des banques traditionnelles.

Lionel : Peut-on faire un don plutôt que d'adhérer ?

François : Bien sûr tous les soutiens sont appréciés. D'ailleurs on a des membres qui se sont mis en donateurs réguliers par prélèvements et c'est toujours apprécié.

Lionel : Si je fais un don à l'April est-il déductible de mes impôts ?

François : Non. Malheureusement l'administration fiscale considère que le logiciel libre n'est ni une œuvre de charité, ni une œuvre éducative, ni une activité scientifique, ni, et c'est leurs mots, une œuvre de l’art ou de l'esprit. Donc l'activité de l'April n'est pas d’intérêt général et les cotisations à l'April ne vont pas à déduction.

Lionel : Que représente la force de travail bénévole dans l'April ?

François : Pratiquement la valorisation comptable du bénévolat. Il y a beaucoup de bénévoles impliqués dans l'April et nous déclarons presque trois équivalents en temps plein de bénévolat valorisé, c'est-à-dire à peu près autant que notre équipe salariée. En pratique l'engagement des bénévoles est bien plus grand que ce qui est seulement déclaré par les gens, parce que quand les gens vont faire des petites courses, ou faire du suivi d'e-mails, on faire de la veille, des petites choses, très souvent ils ne le déclarent pas, alors qu'au fil du temps ça représente un engagement assez élevé.

Lionel : Quelle est la différence avec les dernières campagnes de dons faites avec Framasoft et la Quadrature du Net ?

François : Nous nous sommes, dans le passé, associés avec nos amis de la Quadrature et de Framasoft, pour mener en collaboration des campagnes de don. Nous le referons probablement à l'avenir. Mais à vrai dire, si on veut que ça fonctionne, il faudrait récupérer vingt fois plus de dons, au moins, et c'est un problème, avec les campagnes de don, c'est que ça n'en finit jamais. Ça entretient une image de toujours réclamer de l'argent et de trop solliciter les gens pour ça. C'est pour ça qu'à l'April nous on a fait, depuis plus de dix ans aujourd'hui, le choix d'avoir des membres, afin de justement avoir des ressources stables et pouvoir consacrer vraiment notre énergie aux dossiers plutôt qu'aux campagnes de financement. Nous n'avons pas fait de campagne d'adhésion les cinq dernières années et ça nous a permis de mener un grand nombre d'actions comme le rapport d'activité l'atteste. Enfin au-delà de l'aspect purement financier, le nombre d'adhérents permet à l'April d'avoir plus de poids dans les actions menées notamment au niveau institutionnel. Ça fait la différence donc avec une simple campagne de dons.