Liberté 0 si on en parlait table ronde Armony
Titre : Liberté 0, si on en parlait ?
Intervenant : Armony Altinier
Lieu : Bruxelles, RMLL
Date : Juillet 2013
Durée : 1 h 03 min 36
Lien vers la vidéo : [1]
00' MO
Bonjour. Je m'appelle Armony. En fait j'aimerais profiter parce que c'est un atelier, ce n'est pas une conférence, c'est pour cela aussi qu'il y a une disposition de tables différente et c'est chouette. Et donc qu'on fasse peut-être un tour de table aussi parce que moi je ne connais pas tout le monde ! Rapidement. Du coup c'est bien parce que le micro passe facilement de main en main. Toi je te connais, tout le monde te connaît.
Je m'appelle Armony, mais vu que je suis à la conférence, je n'ai pas grand chose à en dire. On va parler de liberté 0. Qu'est-ce que je fais ? Je ne suis plus membre de l'April. En fait je le suis toujours au titre de la société et je garde des liens très forts. J'ai fondé le groupe de travail Accessibilité Logiciel Libre à l'April, en 2009, et j'ai réalisé en fait tout récemment, grâce, alors là on a affiché une correspondance avec Richard, cher Richard Stallman, au sujet de la compréhension des 4 libertés et je me suis rendue compte qu'il y avait un gros malentendu qui explique aussi les questions de priorisation à l'April qui sont très sur une position stallmanienne en fait des 4 libertés et qui fait qu'on ne pouvait pas s'entendre puisque que pour moi c’était trop restrictif. On va en parler, je ne vais pas plus vite que ça. A titre professionnel je suis consultante formatrice en accessibilité numérique et du web en particulier. J'ai écrit un livre sur le sujet qui j'espère sera bientôt libéré, je ne sais pas où on en est des ventes. À 1200 exemplaires il était libéré, donc bientôt normalement, je pense que c'est le cas.
Samuel Thibaut, je suis beaucoup plus côté développement. En gros je mets les mains dans les engrenages et dès que c'est un peu plus haut je ne m'en occupe pas tellement. Typiquement Orca je ne sais même pas l'utiliser en fait. Je m'occupe de ce qui marche en-dessous, c'est-à-dire brancher avec la synthèse vocale, brancher avec le braille. Pareil pour l'installeur, je m’occupe de faire démarrer les trucs mais après ce n'est pas ce dont je m'occupe ; donc les petites mains qui font que ça tourne quoi. Après je m’occupe de plein d'autres projets informatiques. Je suis enseignant-chercheur en informatique et en calcul parallèle.
Bonjour. C'est Greg. Je suis membre du Parti Pirate belge et je suis venu juste pour écouter en fait et me faire une idée.
Je m'appelle Loïc Damien. Je suis juste utilisateur. Je travaille dans l'informatique et je me suis dit que c’était une bonne idée de venir. Des fois je dois mettre en place des solutions pour des personnes, pour intégrer un peu l'accessibilité là-dedans, c'était l'occasion un peu de découvrir ce sujet.
Bonjour. Je m'appelle François-Charles ??? . Je suis là sur un plan personnel parce que le sujet m'intéresse et je suis là sur un plan professionnel parce que j'ai des pistes à envisager vraisemblablement du coup avec Thibaut et avec Jean-Philippe qu'il faut que je rencontre, mais ce sera après.
Bonjour. Je m'appelle Jérôme, développeur dans un hôpital. Je suis ici pour lever certaines ambiguïtés au niveau de la liberté 0, essayer d'en cerner les limites et voir vraiment ce qu'on peut considérer comme logiciel libre ou non libre sur la base de mon expérience.
Bonjour. Je suis Christophe. Je suis chercheur en accessibilité numérique depuis 2001. La plupart du temps dans des projets européens et certains de ces projets sont des projets en Open Source.
Bonjour je suis Bookinette. Je suis administratrice de l'April et je suis là parce que le sujet m'intéresse.
Bonjour. Je suis Kinou. Je participe à pas mal d'associations et le lien entre toutes ces associations c'est l'accessibilité. Souvent c'est plus papoter pour présenter l'accessibilité. Un petit peu motiver les développeurs pour ne pas qu'ils nous oublient et puis faire les ??? accessibles, rapporter les bugs, faire le lien entre les utilisateurs et les développeurs quand je peux.
Bonjour. Jean-Philippe Mengual. Je suis fonctionnaire le jour et informaticien la nuit. A ce titre président de l'Association Accelibreinfo qui s'occupe de justement faire le lien entre utilisateurs et développement en installant aux utilisateurs qui n'ont pas l'envie de se plonger dans la technique, en installant des systèmes libres pour rendre leur ordinateur plus accessible quand ils sont déficients visuels.
Bonjour. Je m'appelle Delphine, ??? sur le net. Je suis en thèse en Suède dans un groupe qui s'occupe précisément de technologies et réhabilitation, de technologies pour des personnes en situation de handicap de toutes sortes. Du coup le suite m'intéresse et comme je suis aussi membre du groupe accessibilité de l'April c'est tout naturel.
Bonjour. Moi c'est Marie-Pierre. Je suis arrivée dans le groupe de travail Accessibilité il y a quelques années et j'ai initié le projet sur l'audition et je souhaite continuer à le faire.
5'30
Armony : Merci. Donc on voit qu'il y a pas mal de gens qui se sont retrouvés sur le groupe accessibilité de l'April. Juste deux mots sur ce groupe. Il a été créé en 2009 suite aux RMLL de Nantes en fait. Je me suis retrouvée là un peu par hasard, quand même, il faut le dire, ce n’était pas moi qui devais m'en occuper mais on a insisté pour que je m'en occupe. L'objectif n'était pas de réinventer la roue. Il y a eu pas mal de méfiance au départ en disant « oui il y a plein de choses sur l’accessibilité qui a essayé, qui n'a jamais marché, etc ». Je disais bien que ce n'est pas de réinventer la roue. Il y a plein de petites initiatives un peu partout, des choses invisibles. Le travail que fait Samuel sur Debian on ne le sait pas forcément. C'était de donner de la visibilité, de donner aussi une plate-forme grâce à la liste accessibilité@april.org sur laquelle pouvaient se retrouver à la fois les utilisateurs, les développeurs. Sinon il y a à chaque fois que des choses très spécifiques pour les développeurs ou par handicap. Là c’était quelque chose qui était vraiment transversal quelque soit le handicap, que ce soit des développeurs, des utilisateurs.
Et puis effectivement il y a neuf mois en fait, il y a neuf mois, ça faisait plusieurs mois que le dialogue était un peu difficile avec le CA où je disais par exemple, ils faisaient des April Camp et ce n’était jamais dans des lieux accessibles. On me disait ce serait bien que tu fasses. Je fais « oui mais je ne vais pas dire aux gens eh bien ne venez pas ou venez que si vous êtes valides » alors qu'on fait quelque chose sur l'accessibilité. On me disait eh bien peut être le faire dans un autre lieu. Du coup l'April se réunissait dans un lieu et nous on allait être ailleurs, à part. Moi je n’étais pas satisfaite de ça.
Et il y a eu plusieurs questions comme ça où ça n'allait pas et puis surtout plusieurs réponses de gens du CA, donc pas de n’importe qui, des gens qui étaient censés suivre le dossier en plus, de personnes normalement qui m'avaient dit que c’était prioritaire et finalement qui m'ont expliqué que ce n'était pas prioritaire. On a eu plusieurs actions, on ne me l'a pas demandé, mais volontairement j'avais reporté les actions qu'on voulait faire avec le groupe pour ne pas diviser les forces en fait et pour qu'on s’insère dans les actions de l'April générales sur les campagnes. Donc on s'était dit on le fait un petit plus tard, les actions qu'on voulait faire plus spécifiques en espérant aussi un retour et que tout le monde participe. Et en fait ce n’était jamais prioritaire, jamais le moment. Au bout d'un moment c'est vrai, je me suis dit, on n'avait pas la même conception. Pour moi le logiciel libre, la liberté 0 et c'est toi qui as le tee-shirt. Tu peux te montrer ? Les quatre libertés, normalement une des libertés c’était la liberté, c'est traduit parfois comme ça, à tort, mais la liberté 0, donc les quatre liberté c'est 0, 1, 2, 3 en fait et la liberté 0, parfois, c'est la liberté parfois d'utiliser. Et pour moi la liberté c'est que tout le monde puisse l'utiliser. Et l'accessibilité, le handicap c'est vraiment une absence de liberté. Vraiment, quand on est handicapé, on a une incapacité à se mouvoir ou à communiquer ou à voir et on peut être vraiment handicapé. La technologie est censée libérer aussi les personnes à condition que ce soit accessible et libre, ça allait ensemble dans mon esprit et dans la charte aussi du groupe qui a été approuvée.
Comme au bout de trois ans on m'avait expliqué qu'en fait l'April n'avait pas de position sur le sujet, je me suis dit il est peut-être temps que je reprenne des force ailleurs. Je ne sais pas s'il y en a une maintenant d’ailleurs de position ?
Booky : Alors la position officielle de l'April c'est la charte. Maintenant elle n'est pas soutenue personnellement par tous les administrateurs. Mais la position officielle de l'April c'est la charte. Il y en a une maintenant.
Armony : En fait, le bénéfice du fait que je sois partie, la conséquence directe, j'avais proposé plusieurs noms pour me remplacer. Je n'ai pas claqué par la porte du jour au lendemain. J'ai fait les choses bien. Je leur ai laissé le temps de me remplacer avant de l'annoncer. J'ai proposé des noms. Personne n'a voulu reprendre et concrètement aujourd'hui la liste n'est plus animée en fait, il ne se passe plus grand-chose, alors qu'à une époque, vraiment il y avait beaucoup beaucoup de messages et on m'a dit quand est-ce que tu fais autre chose, etc. Suite à mon départ j'ai eu aussi des messages, même en privé de gens assez étonnants aussi, je ne m'y attendais pas et qui me disaient qu'en fait ils étaient d'accord avec mon analyse et qu'ils ne se retrouvaient pas vraiment, qu'ils allaient là, mais qu'ils ne se retrouvaient pas vraiment et que pour eux la liberté c’était vraiment la liberté aussi des êtres humains et de tout le monde et que ça ne sert à rien que le code soit libre si finalement on ne peut rien en faire.
10'30
A partir de là j'ai écrit à Richard Stallman en lui disant « J’aimerais clarifier un petit peu les choses. C’est quoi cette liberté ? Est-ce que c'est parce qu'on ne l'applique ou est-ce que c'est juste parce qu'il y a un malentendu ? en réalité la liberté dans l'esprit, c’est juste la liberté des développeurs ou c'est la liberté des gens ? »
La réponse c'est qu'en fait l'accessibilité n'est pas un problème de liberté. C'est une fonctionnalité. La liberté 0 c'est la liberté d'exécuter.
Je lui ai dit du coup que c'était mensonger de dire liberté égalité, fraternité. Dans ce cas égalité, fraternité il peut l'enlever, c'est liberté des développeurs et des gens qui peuvent utiliser le logiciel et il m'a dit que je mélangeais tout.
Je ne suis pas compétente pour discuter avec Richard Stallman. Je lui ai demandé son avis. C’était vraiment important pour savoir ce qu'est la liberté 0 selon la GPL. C'est son truc donc c'est pour ça que je voulais savoir. Du coup la réponse ne me satisfaisant pas et je pense qu'elle ne satisfait pas beaucoup de gens en fait, d’ailleurs il y a des tas de mouvements du libre qui sont beaucoup plus larges que ça en fait.
Intervenant : C'est déjà est très bizarre parce que tu te dis je ne suis pas compétente pour parler avec Richard Stallman. Tu as la liberté de parler avec Richard Stallman, du coup...
Armony : inaudible
Intervenant : Oui mais je ne pense pas qu'il faut la voir vraiment comme un dogme pour tout appliquer. La discussion qui s'est faite qui était intéressante avec LL de Mars sur le fait d'appliquer à la création artistique les codes, les libertés issues du code, du traitement du code, l'informatique était super intéressante parce qu'effectivement les choses ne se gèrent pas de la même manière. Tu ne peux pas dire je mets en place mes sources au niveau artistique.
Armony : Là je parle bien de l'accessibilité des logiciels, de tout ce dont Jean-Philippe nous a parlé ici. Je suis bien dans le logiciel. Effectivement Wikipedia, etc ou même Open Street Maps, ont choisi leur licence parce que ce sont des domaines différents. Là on est dans le domaine du code du logiciel. Il y a des gens qui utilisent la GPL, qui se disent logiciel libre et ils font des logiciels pas du tout accessibles et ils s'en fichent. Et la question que je me posais c'est est-ce que c'est légitime ou est-ce qu'il faut leur dire vous ne faites pas vraiment du logiciel libre. C'était un besoin personnel aussi d'éclaircissement d'essayer de comprendre pourquoi on me répondait ça comme ça. Je lui ai dit c'est moi qui n'ai pas compris ? En fait oui c'est moi qui n'avais pas compris. Dans cette définition-là, c'est pour ça que pour moi en fait la GPL est buggée et le principe du logiciel libre c'est de réapproprier aussi les codes et c'est pour cela que je propose de forker cette liberté 0 et de la redéfinir. Mais je parle bien de code. On peut l'élargir à plein d'autres choses. Là c'est en gros le logiciel libre.
Ce que j'ai dit à Stallman et ce que je disais en question tout à l'heure, je connais des gens qui, jusqu'à il n'y a pas longtemps, avant d’être dotés de logiciels ou de téléphones particuliers, ne pouvaient pas bouger tout seuls, se déplacer tout seuls et qui ont trouvé une vraie liberté au sens philosophique premier du terme, parce la liberté ça existait avant l'informatique, quand même, ces questions, un petit peu. Donc ils trouvent vraiment de la liberté au sens vrai de la liberté, grâce à ça, et grâce à Apple, et ça me fait un peu mal, parce que les logiciels qui marchent le mieux, où je vois vraiment des choses impressionnantes, c'est tout sauf du libre. C'est ce qu'il y a de plus fermé, quoi, Apple et ça marche super bien. Et eux ils sont plus libres.
Alors comment les convaincre de venir se prendre la tête. Il y a des gens comme Jean-Philippe, heureusement, qui sont passionnés et qui vont chercher. Mais il le dit un utilisateur lambda, ne va pas les faire passer, s'il faut qu'ils apprennent la ligne de commande alors que peut-être ils ont perdu la vue il y a longtemps, ils ne connaissent pas trop l’informatique. Il faut se mettre aussi pour tous les utilisateurs. La question c'est ça. Si on ne s'adresse qu'à des informaticiens, ce qui est en fait le cas, au départ, de la GPL, d'où ce malentendu, ce qui explique aussi le public qu'on a . Des fois on se pose la question, c'est un public assez homogène. On co-animait avec Booky le groupe diversité aussi, et on essayait de se poser la question comment faire ouvrir largement. Dans la conception quand on dit liberté, égalité fraternité appliquées au numérique, moi c'est comme ça que je l'avais compris, c'est comme ça aussi qu'il le définit, c'est quelque chose d’extrêmement politique, de sociétal de majeur, et qui concerne tout le monde. Tout le monde utilise du numérique aujourd'hui. Quelle que soit la forme on n'y échappe pas. C'est hyper important d’être libre et donc ce sont de vraies questions qui se posent. Sauf que pourquoi on n'arrive pas à porter ? Peut-être parce que la réponse est « ça ne te plaît pas, code-le ! » Eh bien non ça ne suffit pas ! Est-ce que quelqu'un est libre s'il doit passer d'abord je ne sais pas combien d'années d'études pour réussir à comprendre comment on doit se servir, pour modifier son logiciel, c'est-à-dire comment le servir ? Ce n'est pas possible. L'ordinateur, l'informatique sont là pour libérer les gens aussi et je pense que le logiciel libre apporte de vraies réponses, qu'on trouve surtout dans le cas de l'accessibilité, mais même au-delà.
Après il y a toujours la frontière entre le confort et la liberté. Je pense qu'il y a des limites aussi. Si c'est juste parce qu'on veut un super effet, ça ne justifie pas de financer Apple. Mais par contre quand c'est parce qu'on n'a pas le choix sinon il n'y a rien qui marche et qu'on est coincé chez soi, non ! Évidemment que ça se justifie ! Et les gens pourtant sont enfermés et ils en ont conscience. C'est horrible. Ils le savent. Je pense à un logiciel, un lecteur d'écran, qui est financé en plus par les collectivités dans le cadre des financements des personnes handicapées, le lecteur d'écran qui est financé c'est Jawsì majoritairement, enfin exclusivement qui est un logiciel très cher, évidemment totalement privateur. Les gens ont conscience. Ils n'ont pas du tout les moyens de mettre leur version à jour. Ils sont financés une fois mais du coup après ils rament. Après ils passent, heureusement il y a un super logiciel libre qui est NVDA sous Windows qui est un équivalent, mais du coup ils ont conscience d’être enfermés là-dedans. Et on a zéro réponse pour ça tout simplement parce que c'est considéré comme optionnel en tout cas dans cette version de la GPL. C'est une fonctionnalité en fait. On peut le faire, si on veut. Et pour moi ce n'est pas si mauvais. C'est quelque chose qui est nécessaire, c'est pour ça que je propose de la réécrire, de la redéfinir.
Je me suis dit en sortant de l'April, une bonne chose qu'on peut faire, tout ce qu'on va dire, quand on est à l'extérieur on des fois plus de poids. Donc si on a quelque chose d'un peu neutre, qui ne va pas forcément pointer du doigt ou juger une organisation particulière mais qui va proposer des bonnes pratiques un peu pour tout le monde. On aurait le soutien de plusieurs organisations. On pourrait leur proposer des choses, des bonnes pratiques. Il y a des questions qui se posent sur les bonnes pratiques de développement. Ce sont des choses qu'il faut documenter. Aujourd'hui on n'en est même pas là ! On en discutait avec Samuel. La plupart du temps ils ne prennent pas en compte parce qu'ils ne savent même pas que ça existe ou que c'est possible. On en est encore là ! Il y a quand même encore du travail à faire !
17'53
J’adore parler technique sur des choses. En réalité je le fais avec des gens qui connaissent déjà, mais sinon la plupart du temps de mes interventions publiques c'est réexpliquer ce que c'est que l'accessibilité. Il y a besoin. Cette plate-forme qu'il y avait pour le groupe de travail de l'April elle est toujours nécessaire. Je pense qu'on doit pouvoir élargir. Je passe la parole à Christelle.
Kinou : Je voulais juste rechercher un article, c'est un petit peu difficile avec le Wifi d'ici, de gnu.org qui est un peu la référence pour le logiciel libre à ma connaissance. Il y a une page sur Appel de GNU à l'accessibilité, c'est gnu.org/accessibility/accessibility.fr.html et qui dit que justement c'est en prenant en compte, je vais retrouver la bonne phrase « faire en sorte que votre application ou site soit accessible est la bonne chose à faire et cela concorde parfaitement avec le logiciel libre. » Ça va à l'encontre de ce qu'a dit Stallman, du coup, de la réponse qu'il t'a faite.
Armony : Pas vraiment dans le sens où il me dit que ce n'est pas une obligation mais qu'il peut l'encourager. Là il l'encourage. Après juste pour remettre dans le contexte, j'en parlais ce matin aussi, c'est une obligation légale. Ce n'est pas parce que Stallman ne l'a pas dit, c'est quand même une obligation légale. Donc on s'en fiche. Au final c'est une plus forte obligation. D'ailleurs il y a une priorité, c'est ce que je disais ce matin dans la conférence entreprise, il y a une priorité au logiciel libre, géniale, pour l'instant dans l’éducation supérieure et la recherche et puis même de manière générale dans les administrations, sauf qu'il y a une obligation d'accessibilité. Au choix si on a un logiciel libre qui n'est pas accessible et un logiciel pas libre qui est accessible, ça va être le logiciel pas libre. Là c'est une obligation l'autre c'est une priorité.
Donc la question c'est comment on fait. Après on est dans le mode effectivement du bénévolat etc, et je pense que la bonne réponse, le fait de forker cette liberté 0 c'est de remettre le focus sur ce que c'est, de dire en quoi il y a des limites, donc la limite c'est effectivement de l’exécuter pour ceux qui peuvent, donc nous c'est de donner de la visibilité à ce qu'on veut en faire. C'est pour ça.
J'ai pris un nom de domaine qui s'appelle liberté0.org, à la fois pour revendiquer cette filiation parce que je m'inscris totalement aussi dans tout ce discours et ces mouvements du logiciel libre effectivement, et chacun a fait un petit peu à sa sauce après. La GPL c'est une chose mais il il a des tas de dérivées et tout le monde n'est pas aussi fermé sur le sujet. J'ai pris ce nom de domaine liberté0.org et la FPH m'a donné, j'ai quelques contacts, donc la FPH m'a mis à disposition une liste de discussion, donc un serveur sympa pour lequel on va pouvoir avoir autant de listes qu'on veut dessus donc sur le sujet, spécialisées ou pas. Maintenant la question c'est qu'est-ce qu'on en fait. Mozilla nous accueille à bras ouverts pour faire des événements, dans un lieu, au centre de Paris, accessible, grand, etc. On a en fait toute l'infrastructure, il y a des attentes, maintenant qu'est-ce qu'on en fait ?
Intervenant : C'est juste pour avoir la définition du mot fork que tu utilises.
Armony : Fourche, mais ça ne t'aidera pas plus. En fait dans le logiciel libre tu as un projet et comme tu es libre de le modifier ou d'en faire ce que tu veux, si ça ne te plait pas, tu fais une branche, tu fourches. Donc tu fais un copie exacte et tu la modifies pour que ça corresponde à ce que tu veux. L'idée de forker et donc de modifier, en fait on garde l'esprit du logiciel libre, mais on étend cette liberté 0, pour qu'elle s'applique à tout le monde et qu'elle prenne en compte d'abord l'utilisateur, libérer les personnes avant. Enfin, les développeurs sont des utilisateurs aussi, du coup ça n'exclut personne, ça ne veut pas dire exclure les développeurs du tout. Étendre en fait un petit peu ça et peut-être trouver des modes d'action pour que ce soit mieux connu.
On a vu ça, comme disait Jean-Philippe, il y a un renouvellement aussi, peut-être des développeurs qui s'en vont, des choses comme ça. Dès qu'on perd une compétence eh bien on perd un peu tout, parfois, il faut tout recommencer de zéro, ce n'est pas normal. Documenter et puis recréer un peu un ???.
En fait c'est pur hasard, ça fait neuf mois que je suis partie, ce n'était pas prévu, je n'avais pas prévu de partir, ce n'était pas une chose positive quand même. Il se trouve que l'année prochaine, là j'en discutais un peu avec les organisateurs des prochaines RMLL à Montpellier qui sont partants aussi pour mettre un gros focus accessibilité parce que 2015, premier janvier 2015, une obligation au niveau européen d’accessibilité. L'accessibilité numérique normalement c'était même 2012, mais c'est passé un peu uit ! Mais du coup la commission fait en sorte que ça revienne aussi en 2015. Donc il y a quelque chose mais un peu en terme de communication et je pense que c'est la première des briques qui manquent. Après on dit comment on fait. J'ai écrit un livre aussi pour ça, parce qu'au bout d'un moment de répéter et puis ce n'est pas si simple, mais il y a de la documentation qui existe, en 2015 elle sera libre, ça c'est sûr, on aura passé les 1200. Du coup avant de savoir comment on fait, encore faut-il savoir que ça existe et se rendre que c'est important et que ça s'inscrit dans le mouvement du libre. Il y en a qui sont déjà convaincus. Il y en a qui ne voient pas le rapport. En plus dans les cahiers candidats.fr de l'April, il y a en a un qui montre les enjeux plus juridiques et les contraintes. C'est dans les deux sens. La liberté aussi au niveau juridique est importante pour l’accessibilité.
24'15
Par exemple tout dernièrement après une bataille de je ne sais pas combien d'années, l'organisation mondiale de la propriété intellectuelle, il y a eu un accord pour que les livres puissent déroger au droit d’auteur, ce qui est quand même toute une épopée avant qu'on en arrive là, pour que les personnes aveugles puissent avoir une transcription, puisqu'on n'a pas le droit de modifier les œuvres. Et ça, ça ne parle même pas du numérique ! Si on veut aujourd'hui sous-titrer, ce que fait le groupe Transcriptions est illégal, c'est scandaleux, non parce qu'ils ne font que des vidéos libres, donc ça va, mais si on veut rendre son site accessible ou quoi et qu'on veut modifier pour le rendre accessible une vidéo ou mettre une transcription, on n'a pas le droit. Et c'est très très contrôlé. Donc c'est la priorité au copyright plutôt qu'aux usagers. Là c'est vraiment pour de l'accessibilité en plus. On voit que ça a un impact, il y a vraiment un lien.
Booky : Typiquement dans le groupe Transcriptions il y a des vidéos qu'on aimerait bien faire parce que c'est passé à la télé qu'on n'a pas le droit de transcrire parce que le média n'est pas libre. Donc il y a des choses dont vous êtes privés à cause du format.
Armony : L'accord de l'OMPI, enfin le traité, c'est pour faire une exception pour l'accessibilité et ça c'est de haute lutte. Aujourd'hui, je ne sais plus, c'est 5 à 7 % des livres seulement qui sont accessibles. Vous imaginez si vous êtes aveugles vous n'accédez à rien ! Enfin c'est horrible de se dire que tout ce savoir, toute cette connaissance vous n'y avez pas accès, pour une question d'accessibilité et en fait de droit d'auteur. En fait ce n'est pas que de l'accessibilité. Il y a des gens qui seraient prêts à le faire, mais ils n'ont pas le droit. Donc il y a vraiment un vrai rapport. On ne peut pas me dire ce sont deux choses différentes. Je ne suis pas d'accord avec Richard quand il me dit ça n'a rien à voir. Ça a à voir. L'accessibilité c'est une question de liberté, c'est même une question de liberté première. Il me dit oui dans un cas c'est injuste, dans l'autre cas. Ben dans l'autre cas quoi ? C'est juste ? Non, ce n'est pas juste d'avoir un handicap. On ne choisit pas, c'est comme ça. C'est la loterie de la vie. Il n’empêche qu'on peut faire des choses. L'idée c'était de voir comment on peut faire ensemble des choses dans cet atelier, concrètement.
Une chose aussi par rapport au groupe de l'April, je suis partie et c'est un peu mort. Et ça je ne veux pas que ça se reproduise. Là j'aimerais qu'on voie déjà s'il y a des gens qui sont partants. Je sais qu'il y en a qui ne sont pas là qui sont partants. De toute façon on va tester. Mais dans un an, rendez-vous aux RMLL, dans un an, et si ça marche, s'il y a des choses qui se font, dans ce cas on crée une association et l'année suivante je ne veux pas la diriger. Je veux que quelqu'un prenne la relève et vraiment que tout le monde soit capable d'organiser. Il y a des événements qu'on faisait qui sont totalement délocalisables : des Accesscamps par exemple, c'étaient des Barcamps dédiés à l’accessibilité et qui permettent de faire vraiment des choses concrètes rapidement. Tout ce qu'on fait est sous licence libre. J'ai fait un test avec l'association BrailleNet au dernier séminaire AccessiWeb, on a produit des choses et c'était intéressant ; mais on n'a eu que deux heures, ce n'était pas énorme, mais bon, quand même, et c'est quelque chose qu'on peut totalement délocaliser.
J'aimerais que liberté 0 soit le lieu où on donne les méthodologies, les outils. Il faut en trouver encore certains. Je n'ai pas de Wiki, donc appel si vous savez qui peut. Je n'ai pas envie d'avoir à tout, avoir un coût de l'infrastructure, etc. Il y a peut-être des assos qui peuvent et ce serait une contribution aussi de certaines assos. Donc il faut trouver un wiki. Le nom domaine sera transféré à l'association si ça marche, dans un an. Ça ne sert à rien de créer une association à l'avance si au final ça ne prend pas. Dans un an le nom de domaine sera transféré à l'association et du coup je veux qu'il y ait le minimum de frais.
Intervenant : Par rapport au groupe de travail qui existait, tu reprends l'existant ou tu pars de rien ? Sur l'aspect documentaire ? La liste, les éléments qu'il y a dans la liste ?
Armony : Comme tout est sous licence libre de toute façon on peut le forker, encore une fois, donc on peut tout-à-fait le reproduire. Après une solution intelligente ce serait, ça je m'adresse à Bookinette, on n'a pas de wiki donc l'April pourrait tout-à-fait nous fournir le wiki qui nous manque. On redirige un wiki point liberté 0.org et on fait une redirection et comme ça on aura un wiki, puisque de toutes façons vous ne l’utiliserez pas ! Vous ne l'utilisez plus en fait depuis que je suis partie en fait en gros ! Ce serait une bonne manière en plus de montrer qu'on n'est pas fâchés et que l'April contribue activement sur le sujet quand même. De toutes façons ce n'est pas perdu. C'est libre, c'est en ligne. S'il n'y a pas de moyen ou si on trouve un wiki ailleurs eh bien dans ce cas on pourra soit copier-coller, s'il y a des choses, déplacer peu importe, mais ce n'est pas perdu.
Intervenant : Il y a cet aspect documentaire, mais il y a aussi tout l'aspect de l'aide qui était apportée par peut-être l'April sur justement la gestion de ce wiki. Il me semble qu'ils intervenaient. Il y a des compétences là sûrement que je ne vois pas forcément toutes.
Armony : Il y a l'administration en fait. C'est pour ça que j'ai dit je ne veux pas administrer moi-même le truc. Le wiki je pourrais le faire. Le truc que je ne voulais vraiment pas faire c'était administrer un serveur sympa qui dépasse la question du web puisque c'est du mail et je suis pas compétente là-dedans. C'est lourd. Pas question de le faire ! Et puis c'est l'outil de base pour le groupe c’était vraiment la liste de discussion. Ça c’était mon gros point noir quand j'ai eu cette idée et grâce à la FPH on a ça. C'est hébergé par quelqu'un d'autre. Nous on n'a que le nom de domaine, mais en fait ce sont eux qui hébergent, qui font les mises à jour, qui gèrent tout ça. Il manque le wiki, c'est vrai. Une des solutions pourrait être que l'April nous offre le wiki.
Intervenant : Mais il existe déjà.
Armony : Il existe déjà, mais qu'on y accède via liberté0.org. Techniquement ce n'est pas compliqué. Si l'April ne le fait pas on trouvera je pense.
Intervenant : Je serais tenté de dire que si c'est un wiki c'est accessible à tout le monde.
Armony : Oui de toute façon bien sûr.
Intervenant : Il existe déjà. Inaudible
Armony : Voila. Dans tous les cas une chose est sûre, hors de question d'avoir de grosses choses lourdes à administrer. Pareil on va avoir besoin de documentation, là j'ai un petit espace web mais je ne veux pas avoir à gérer de CMS ou de choses comme ça. Encore une fois si moi dans un an, pour l'instant j'ai les compétences pour le faire mais si je veux pouvoir passer la main, il ne faut pas que ça dépende d'une personne. On voit très souvent ça dans les assos, ça se casse la figure, parce qu'une personne part et toutes les compétences partent et ça ne suit pas. Donc il faut que ce soit géré par des plus grosses structures. Pour le web je n'ai pas du tout prospecté, donc je ne sais pas, mais je pense qu'on trouvera. J'ai bon espoir pour des gens qui font de l'hébergement sur SPIP, après est-ce que c'est ce qu'on veut ou pas, peu importe. Là je pense qu'il y aurait des opportunités pour qu'on nous offre un hébergement. Peut-être ! On verra en temps et en heure. Pour l'instant quelques pages statiques c'est ce qui suffisait pour ???.org qui était l'adresse du groupe. Quelles pages statiques en attendant c'est toujours ça à prendre. De toute façon je ne veux pas à avoir à discuter de tout ça toute seule. L'idée c'est de le faire ensemble, collectivement.
Tout est à définir. Une charte évidemment, les objectifs et comment on s'organise. On ne repart pas de zéro. C'était beaucoup plus compliqué il y a trois ans parce que là on partait de zéro. Là on ne repart pas de zéro quand même ! Au contraire on a même de l'expérience de ce qui a marché. Il y a plein de choses qui ont été très positives et qui ont marché et de ce qui a moins marché et donc ça je pense qu'il faut en tirer des conséquences aussi, des conclusions, des modes d'action. Les partenariats marchent bien, mieux en fait, même qu'en interne. C'est l'impression que j'ai eue et on a fait des chose avec Wikimedia, on a fait des choses avec OpenStreetMap, on a fait des choses avec Firefox, enfin avec Mozilla, en partenariat. Du coup ils avaient plus d'implication, alors que quand c'est en interne en gros eh bien Armony va s'en occuper et au bout d'un moment moi l’impression que j'avais c'est qu'il n'y avait pas d'implication de l'April. C’était délégué totalement. Ça ne peut pas reposer sur une personne. C'est épuisant. Ce n'est pas possible. Voilà. Je ne sais pas. Ça vous inspire quoi ?
33'04
Jean-Philippe Mengual : Moi je veux surtout expliciter peut-être ce que je crains comme ??? en tout cas de ton message et en réponse à la question de Marie-Pierre.