Logiciels Libres, Internet Libre: perspectives et enjeux
Conférence Logiciels Libres, Internet Libre: perspectives et enjeux par Fred Couchet aux JM2L de 2011.
http://jm2l.linux-azur.org/conference/2011/logiciels-libres-internet-libre-perspectives-et-enjeux
De 00:00 à 05:00 transcrit par PierreP
De 05:00 à 10:00
De 10:00 à 15:00 transcrit par Booky
De 15:00 à 20:00
De 20:00 à 25:00 Transcription par benj
Fred: Alors, le DRM c'est quoi ? Alors qui a déjà entendu parler de DRM ici? Qui <inaudible> ce qui est marqué là pour me dire ce qu'est un DRM ? Ou peut me dire ... à peu près. C'est pas une question piège, si c'est faux ce n'est pas grave.
Fred: Toi tu as levé la main tout le temps, c'est quoi un DRM ?
Public: C'est un verrou numérique qui <inaudible> ...
Fred: Ok, on va voir le terme « verrou numérique » qui empêche l'utilisation. À la base, DRM ça veut dire Digital Rights Management, gestion des droits numériques. Et c'est vrai que <inaudible> DRM, dans la gestion des droits numériques il y a deux aspects. Donc l'information sur les droits, pour dire aux gens ce qu'ils ont le droit de faire. Dans le logiciel libre il y a cette information, les 4 libertés etc.. Et la deuxième partie c'est le contrôle, c'est à dire contrôler que l'utilisateur reste dans les limites admises par les lois. Et de facto c'est vrai, le DRM est devenu un dispositif qui n'a qu'un seul objectif, c'est de contrôler l'usage numérique.
Alors, là j'ai fait des exemples. Quand j'ai dit tout à l'heure que le numérique pouvait permettre complètement de mettre en place des contrôles dans le domaine matériel tel qu'on le connaît, prenez l'exemple d'un livre. Si je déchire(?) le livre, bon ok vous avez un livre. Si vous avez un livre vous pouvez le lire comme bon vous semble. C'est-à-dire, vous pouvez commencer par la première page, aller jusqu'à la dernière, mais vous pouvez commencer par le milieu, vous pouvez même commencer par la fin. Il y a des livres, par exemple, les gens vont commencer par la fin pour savoir qui était mort. C'est ... alors je vous dirait pas lesquels parce que la dernière fois que j'ai posé question personne n'avait fait ça. C'était sur Harry Potter, le dernier Harry Potter. J'étais désespéré parce en fait ... qui a lu le dernier Harry Potter ?
Public: il y a longtemps.
Fred: Qui a commencé par la fin ? C'est desespérant ? Parceque moi, je connais des gens qui ont lu Harry Potter ils m'ont dit j'ai commencé par la fin.
Public: ah oui quand même !
Fred: C'est normal, ils voulaient savoir qui mourrait, parceque tout le monde savait qu'il y avait un mort. Bon. Mais l'essentiel, c'est qu'ils peuvent le faire, ils ont le droit. Personne ne va leur dire: <inaudible> il faut commencer par le premier paragraphe et aller jusqu'au bout. De même, vous les gens, il y en a quelques uns par ici qui portent des lunettes, on ne vous impose pas quand vous achetez un livre une paire de lunettes avec un prix(?) en plus. On vous dit: vos lunettes que vous avez, c'est une marque qu'on connaît pas, vous ne pouvez pas les utiliser pour lire ce livre, vous devez utiliser mes marques de lunettes à moi. Ça, on peut se dire deux choses: soit ce sont des choses qu'on ne peut pas contrôler, ce sont des principes qu'on ne peut pas contrôler. Et c'est dingue, pour contrôler ces pratiques, ce serait effectivement Big Brother, c'est-à-dire vous auriez un ayant-droit ou un agent assermenté de l'éditeur qui serait là et qui vous dirait: non là, tu commences pas par le dernier chapitre, tu commences par le début, tu te tapes les 700 ou 800 pages pour savoir qui est mort. Et puis de la même façon, si veux lire une deuxième fois le livre, tu passes à la caisse. Et pareil, si vous avez des lunettes, eh bien là, pareil vous ne prenez pas vous lunettes habituelles, vous prenez les lunettes qu'on vous a vendues avec. C'est <inaudible>.
Ça c'est la première façon ... c'est de se dire : on ne peut pas contrôler ça, donc on ne le fait pas pas. Effectivement c'est attentatoire aux libertés individuelles. La deuxième chose c'est de l'usage privé, on fait ce qu'on veut chez soi. Le deuxième point de vue, c'est justement de dire: on fait ce qu'on veut chez soi, donc personne n'a à contrôler son usage. À partir du moment où vous vous êtes procurés <inaudible>, que ce soit un livre ou autre, j'en fais ce que je veux. Si je veux le prêter à quelqu'un, je le prête à quelqu'un. Si je veux le lire vingt-cinq fois, je le lis vingt-cinq fois.
C'est deux façons de voir les choses. C'est d'un côté, le respect des usages privés et de l'autre les usages qu'on ne peut pas contrôler. Ben il est essentiel de se positionner. Nous, en France, comme beaucoup gens ici, voir la totalité on estime que ce sont des usages privés qu'il ne faut pas contrôler. Eh bien, ceux qui produisent ces livres, ceux qui assemblent cette information, considèrent qu'à partir du moment où on peut contrôler ces usages, on va le faire. Soit effectivement dans la partie matérielle dans l'ancien monde, ben vous ne pouvez pas avoir un agent assermenté, chez soi à demeure qui vous contrôle vos usages. Mais est-ce que le numérique peut le faire <inaudible> ?
Prenez un DVD. Sur un DVD, vous avez des plages que vous êtes obligés de lire. Ce peut être des plages de publicité, ça peut être une plage qui vous dit que si vous faites une copie illégale de ce DVD, l'artiste ou le créateur va mourir dans d'atroces souffrances, etc. C'est des plages que vous ne pouvez pas zapper. Vous ne pouvez pas le faire techniquement. Vous ne pouvez pas le faire techniquement et même si vous pouviez le faire techniquement, juridiquement ça vous serait interdit. De la même façon, on parlait des lunettes, a été fait ... des gens qui téléchargent de la musique sur un site d'un célèbre opérateur américain qui commence par un i.