Utilisation actuelle des logiciels libres dans le milieu associatif ; besoins, limites et opportunités
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Introduction
Avant de parler de l'usage de l'informatique dans les associations, il convient de préciser un peu le paysage associatif français dans lequel notre action va s'inscrire. En effet, lorsque l'on pense association, c'est généralement le nom de très grosses associations qui nous viennent à l'esprit (Croix Rouge pour ne citer qu'un exemple). Cependant, il ne faudrait pas oublier que le monde associatif français est majoritement constitué de petites et de moyennes associations. Ce vaste paysage représente pas moins d'un million d'associations en France mais aussi de l'emploi d'environ un million de personne en équivalent temps plein.
En plus de ces nombreux salariés, beaucoup d'associations travaillent également avec des bénévoles qui représentent la plus grande part des associations. d'après l'enquête CNRS-Matisse du Centre d'économie de la Sorbonne menée auprès des associations en 2005/2006, 84% des associations françaises fonctionnent sans salariés. Il convient donc dans notre cas de garder cet aspect là en tête, et de savoir que l'on s'adresse principalement à des bénévoles.
De plus concernant l'aspect budgetaire, plus de 15% des associations fonctionnent avec un budget annuel de moins de 1000 euros, 32% avec un budget compris entre 1000 et 5000 euros et 15% avec un budget compris entre 5000 et 10000 euros. Ce qui signifie que les associations n'ont pas les moyens financier pour engager des prestataires de services pour accompagner leur changement vers le logiciel libre comme cela peut être le cas en entreprise.
La question des locaux des associations est également intéressante : l'enquête du site loi 1901 réalisé auprès de plus de 1000 associations montre que seule un tiers d'entre elle possède des locaux propres. Ceci signifie que la majeur partie des actions effectuées par les adhérents des associations est effectuée à leur propre domicile. Pour notre thèmatique cela signifie, qu'en faisant évoluer les pratiques associatives, nous contribueront également à faire évoluer les pratiques informatiques des particuliers chez eux.
Ces éléments d'éclairages concernant le monde associatif français nous permettent de mieux comprendre à qui notre guide va s'adresser et nous donnera des pistes pour sélectionner les informations à mettre à l'intérieur.
Utilisation de l'informatique dans les associations
Quels usages de l'outil informatique font les associations?
L'étude de loi1901.com, confirmée par celle d'outils-réseaux montre que le parc informatique des associations est généralement très faibles. Plus des deux tiers des associations possèdent ainsi entre 1 et 5 ordinateurs, on peut donc déduire de ce chiffre que l'informatique n'est utilsé qu'en tant qu'outil pour les associations et ne représente pas une fin en soi (hormis pour les associations dont c'est l'objet principal comme les GULL).
De plus, le système d'exploitation le plus utilisé (82% d'après l'étude de loi1901) est Windows. Cependant la petite étude réalisé par outils-réseaux montrent dans le même temps que le budget pour les licences d'utilisation de ces systèmes d'exploitation et des logiciels est dans plus de 60% des cas, nul. Cela montre plusieurs choses : les associations n'ont pas conscience que lors de leur achat d'équipement informatique, le prix des licences est inclus; les associations (même si cela n'est pas démontrés statistiquement beaucoup de personne travaillant en association pourraient le confirmer), utilisent des logiciels sans avoir acheter les licences.
Enfin le derniers points concernant l'utilisation de l'informatique dans les associations, est concernant les ressources humaines des associations qui gère l'informatique. Généralement l'informatique de l'association est géré par un ou deux bénévoles, ce qui conduit à des situations compliquées : l'informaticien devient alors indispensable puisque sans lui, plus d'informatique, hors l'informatique est utilisé pour des tâches nécessaires à la survie de l'informatique. De plus les bénévoles et salariés n'ont pas ou très peu de connaissances dans ce domaine et considèrent l'outil informatique comme une contrainte ne servent que pour les tâches administratives et de gestion.
Quels sont les besoins d'outils informatiques des associations ?
Les associations ont plusieurs besoins regroupés ici en catégorie :
- Communication (transmettre de l'information à d'autres personnes et entre eux)
- Site internet pour diffuser de l'information
- Outils de rédaction/mise en page pour faire des bulletins, des journaux, des flyers
- Outils de création : retouche photo, création de logo, vidéo, audio
- Messagerie : lecture et envoi d'email
- liste de diffusion : pour communiquer facilement auprès de leurs adhérents
- Newsletters
- Outils de publipostage (email et papier)
- Diffusion des évenements (agenda partagé généralement)
- Diffusion des documents produits par l'association
- Travail collaboratif
- Élaborer des documents en commun
- Gestion de base de données de contact
- Gestion de projet
- Administration/gestion
- Comptabilité
- Gestion d'adhérents
- Gestion Comptes bancaires
- Gestion des documents officiels (CR, statuts, etc.)
- Applications métiers : répond à des besoins spécifiques en fonction des secteurs (culturelle, sportif, social, etc.) Exemple emblématique : SIGMAH
Quelles sont les limites et les opportunités des logiciels libres dans les associations ?
Opportunités
Les logiciels libres offrent plusieurs avantages pour les associations :
- Réduction du coût d'accès à l'informatique
- Éthique du partage de connaissances
- Copie en toute légalité des logiciels
- Adaptation de logiciels à ses besoins en toute indépendance
- Fiabilité des logiciels libres
- Interopérabilité et respect des standards
- Absence de virus
- Pérennité et évolution du système d'information
- Des mises à jour régulières
- Seconde vie de vieux parcs informatiques
- Protection de la vie privée
- Contrôle de ce que font les ordinateurs
Limites
Mais un certains nombres de limites sont également évoquées puisqu'une association sur deux reconnait ne pas utiliser les logiciels libres (selon l'étude de loi1901) :
- Manque de temps et de moyens pour former les utilisateurs
- Manque de compétences et de supports
- Problème de compatibilité avec les partenaires de travail
- Situation actuelle satisfaisante
- Pas d'équivalents libres aux logiciels utilisés par l'association
- Méfiance à l'égard de la culture informatique
- Problème de compatibilité du matériel
- Utilisation d'applications « maisons » liées avec des logiciels propriétaires
- Pas d'intérêt stratégique pour l'association
- Besoin de garder une homogénéité d'équipement
- Présence d'un système propriétaire à l'achat
- Instabilité de certains logiciels libres
- Logiciels plus compliqués à installer
- Pas de motivation, d'intérêt
