Réconcilier enfants et parents sur le bon usage du numérique

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Titre : Réconcilier enfants et parents sur le bon usage du numérique

Intervenantes : Gaëlle Le Vu - Justine Atlan - Vanessa Perez

Lieu : Podcast Le numérique pour tous

Date : 15 décembre 2024

Durée : 20 min 43

Podcast

Présentation du podcast

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration : À prévoir

NB : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·es mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Description

comment faire du téléphone mobile une opportunité pour réconcilier la famille autour de son bon usage ? Peut-on imaginer de faire rentrer l’usage des téléphones portables dans les programmes de l’éducation nationale ?

Transcription

Voix off : Sud radio – Le numérique pour tous – Vanessa Perez.

Vanessa Perez : Bonjour et bienvenue dans Le numérique pour tous, l’émission dédiée au digital, à l’innovation et à la tech responsable.
Noël approche et vous vous demandez peut-être si offrir un téléphone portable à votre enfant ou à vos parents est la meilleure des choses. Entre cyberharcèlement, exposition à des contenus inappropriés, mais aussi sédentarité et empreinte écologique, je ne parle même pas de la collecte de données personnelles ou de l’addiction aux écrans, l’objet qu’est le téléphone mobile suscite beaucoup d’interrogations. Loin de se priver de cet objet devenu indispensable, comment faire du téléphone mobile une opportunité pour réconcilier la famille autour de son bon usage ? Peut-on imaginer de faire rentrer l’usage des téléphones portables dans les programmes d’Éducation nationale ? Ou encore, qu’en est-il du renforcement du contrôle et de la sanction de l’accès aux mineurs des sites pornographiques ? Un vaste programme, et c’est ce que nous tenterons de comprendre avec nos invités. Le numérique pour tous spécial enfance et numérique, c’est parti et c’est sur Sud radio.

Voix off : Sud radio – Le numérique pour tous – Vanessa Perez.

Vanessa Perez : Pour commencer cette émission, j’ai le plaisir d’accueillir Gaëlle Le Vu, directrice de la RSE [Responsabilité Sociale des Entreprises] chez Orange France. Gaëlle, bonjour, nous sommes ravis de vous avoir en plateau aujourd’hui.
Avant de commencer, j’aimerais avoir votre point de vue, parce que tous les industriels, aujourd’hui, semblent faire machine arrière. Quand on regarde une publicité sur la mobilité, on nous conseille de prendre le métro ; quand on regarde publicité sur des produits alimentaires transformés, on vous dit manger-bouger et le téléphone portable, il faut commencer maintenant à réfréner et prendre un téléphone de seconde main. On est un petit peu dans une époque paradoxale, non ?

Gaëlle Le Vu : Bonjour à toutes et à tous. Je suis ravie d’être avec vous aujourd’hui.
Non, je ne pense pas, je pense qu’on est plutôt dans une responsabilisation des marques. Je pense que c’est important que les marques continuent effectivement de proposer ce qu’elles ont à vendre, mais qu’elles rajoutent à ça plus d’informations sur le bon usage de ce qu’elles vendent. Au contraire, je trouve que c’est plutôt intéressant d’aller dans ce sens et de donner les clés aux consommateurs sur ce qu’il est en train de faire, parce qu’un acte d’achat, ce n’est pas si anodin que ça, donc comprendre. Nous, en particulier sur la téléphonie, c’est ce qu’on essaye de faire en vendant des téléphones reconditionnés, parce que c’est plutôt bon pour la planète et aussi, accessoirement, bon pour le portefeuille des Français, et aussi en donnant un certain nombre de conseils sur le bon usage de ce fameux smartphone.

Vanessa Perez : Justement, ce fameux smartphone, ce fameux téléphone mobile, qui est un peu l’objet de tous les débats entre le temps d’écran, entre la sédentarité, entre le cyberharcèlement. Comment vous positionnez-vous, justement, par rapport à ce fameux mode d’emploi dont vous parlez ?

Gaëlle Le Vu : Je suis complètement d’accord. C’est à la fois un formidable facteur d’émancipation, d’ouverture sur le monde et, en même temps, c’est un outil qui peut être dangereux s’il est mal utilisé, en tout cas, il a un certain nombre de risques. C’est important d’informer, en particulier les jeunes publics, puisque, en général, le premier smartphone, c’est à 11 ans, un peu plus de 11 ans, 11 ans et demi, c’est jeune, 11 ans et demi, c’est jeune. C’est un peu comme si vous vous donniez un vélo sans le casque, sans les protections, et vous dites à votre enfant « allez, débrouille-toi avec ça et si tu tombes, tant pis ! ». Eh bien non ! Je pense qu’il faut prendre le temps d’expliquer le bon usage, d’expliquer les temps d’écran, d’expliquer un certain nombre de choses sur les mots de passe, sur les comportements sur les réseaux, etc.

Vanessa Perez : En tant qu’opérateur, justement, vous devez avoir une responsabilité sur ce sujet. Comment l’appréhendez-vous de manière très concrète ? On pense au cyberharcèlement et à toutes les autres déviances qu’il peut y avoir. Comment Orange a-t-il pris le sujet ?

vOn l’a pris de plusieurs façons. En particulier, si je prends Noël, puisqu’on est à Noël, on a lancé une offre qui s’appelle le SaferPhone dans lequel, au-delà du téléphone et du forfait, on a mis un certain nombre d’éléments pour aider à la fois les enfants et les parents. On a mis notre option cybersécurité, incluse dans cette offre, qui permet de protéger l’ensemble des devices dont celui de l’enfant. Et vous avez dans cette offre un « humain », entre guillemets, un conseiller Orange qui est là pour vous accompagner si jamais il y a un problème, vous vous faites usurper votre numéro ou des choses comme ça. C’est très rassurant.
On a aussi mis en avant tous les contrôles parentaux qui existent pour permettre aux parents de faire leur choix et d’accompagner les enfants.
On a des solutions propres, chez nous, sur nos box, qui permettent de mettre des plages horaires, ce qui est quand même est très pratique : vous vous mettez d’accord avec votre enfant et ensuite, par exemple, vous coupez le wifi sur tel équipement de telle heure à telle heure, ce qui permet quand même de se déconnecter.
Et puis on a proposé dans cette offre un contrat entre les parents et les enfants. L’idée, c’est de profiter de cette période de Noël, entre les parents et les enfants, comme on sait qu’il va y avoir pas mal de smartphones au pied du sapin – c’est le Père Noël qui les apporte, bien sûr –, l’idée, c’est de se poser en famille et de se demander comment on va utiliser ce smartphone.
Typiquement, je regardais une étude, pour le temps des repas, c’est quasiment un Français sur deux, en tout cas sur une famille sur deux qui refuse le smartphone à table, ça veut dire que la moitié acceptent, donc c’est beaucoup quand même ! Ça veut dire que la moitié des parents acceptent que leur ado…

Vanessa Perez : Vous allez les conseiller, les orienter, leur donner des règles.

Gaëlle Le Vu : Voilà ! On se dit qu’il est important que les enfants et les parents se posent et se disent ensemble ce qui est acceptable pour la famille, pour l’équilibre de la famille. C’est typiquement ce genre de choses qu’on peut faire, et après, tout au long de l’année, on propose pas mal d’ateliers aussi bien aux parents, parce que ce n’est pas facile aujourd’hui d’être parent dans un monde numérique, quand on ne maîtrise pas forcément toutes les clés. On a des ateliers gratuits là-dessus, sur bien vivre le digital, on trouve ça sur notre site. On fait aussi pas mal d’ateliers pour sensibiliser les enfants, que ce soit effectivement sur le temps des écrans, c’est quand même un gros sujet, on a fait pas mal de campagnes « Pause ton téléphone et va bouger, va faire autre chose ». Tout cela c’est un équilibre, c’est un bon usage, un équilibre.

Vanessa Perez : Comme les nouvelles générations de parents, qui ont des adolescents, on était pourvues d’un téléphone mobile sans en avoir l’éducation, n’avez-vous pas le sentiment que quelque chose est en train de se mettre en place, et là, on en a encore pour cinq ou dix années avant que les choses se clarifient clairement ? On a des parents qui sont ravis de donner un téléphone mobile à leurs enfants pour leur dire « regardez une série » et avoir la paix, on va appeler ça comme ça.

Gaëlle Le Vu : C’est un équilibre. Je pense qu’on est en plein milieu de cette transformation. Le smartphone, en tout cas le digital, fait partie de notre vie. Je pense que la question n’est pas de se dire « je n’en veux plus », c’est là. Maintenant, c’est comment je vais effectivement trouver cet équilibre, parce que, à nouveau, si on reprend le temps des écrans, l’attention des enfants, c’est important. Je sais pas si vous vous rappelez quand on était plus jeunes, le sujet était beaucoup le temps de la télé. On disait qu’il ne faut jamais laisser son enfant devant la télé le matin.

Vanessa Perez : Je rappelle qu’on a en plateau des gens qui ont entre 40 et 50 ans, on va dire ça.

Gaëlle Le Vu : Du coup, c’était beaucoup par rapport à ça. Ça a évolué, maintenant c’est le smartphone. Le smartphone, c’est plus puissant, en tout cas ça fait entrer beaucoup plus de choses dans la maison que la télé ne le faisait, mais il va falloir retrouver cet équilibre. Et, effectivement, il faut qu’on accompagne les jeunes parents et nous, en tant que opérateur responsable, on estime effectivement qu’on a quelque chose à faire pour leur proposer des solutions, des conseils et ce qu’on peut faire.

Vanessa Perez : J’allais vous poser les questions : est-ce que c’est la responsabilité de l’opérateur, de l’Éducation nationale ou de l’État à travers elle, d’éduquer un enfant ? Ne faut-il pas, avant tout, éduquer un parent ? C’est une vraie question aujourd’hui.

Gaëlle Le Vu : Nous ne voulons surtout pas nous substituer à toutes ces parties prenantes. On veut juste être un acteur parmi d’autres. Effectivement, je pense que c’est à la fois l’Éducation nationale, nous en tant qu’opérateur, on estime, en tout cas, que c’est de notre responsabilité de participer à ça ; les associations sont extrêmement présentes aussi, sur le sujet.

Vanessa Perez : Vous collaborez avec qui e-enfance, qu’on recevra en deuxième partie d’émission. Concrètement la collaboration avec les associations ?

Gaëlle Le Vu : C’est assez déterminant parce qu’elles ont un savoir que nous n’avons pas forcément, c’est-à-dire une compréhension de la situation. Nous ne sommes pas des experts en éducation, nous ne sommes pas des experts sur ces sujets-là. On a donc besoin, pour orienter nos actions, d’aller nous confronter à ces associations qui vont, quelque part, un peu nous aider, nous guider dans nos actions. Après, on s’appelle Orange, on a une force de frappe qu’on va mettre au service de ces sujets, c’est comme cela que ça marche, et c’est comme cela qu’on aura un impact positif sur la société.

Vanessa Perez : Justement, avez-vous le sentiment que c’est une opportunité, on va le dire comme ça, pour des marques et des industriels, d’ouvrir un nouveau dialogue qui soit encore plus sincère et encore plus authentique ? On ne peut plus faire semblant aujourd’hui.

Gaëlle Le Vu : Oui, je pense que c’est important, c’est une opportunité et c’est ce qu’attendent beaucoup de nos concitoyens. On voit quand même l’équilibre, aujourd’hui, dans les attentes qu’il y a vis-à-vis des entreprises et des marques, qui est de plus en plus fort, en disant que les marques ont une capacité d’agir, que, peut-être, les pouvoirs publics ont un peu moins, ils ont un peu moins de moyens. Donc, on a un rôle à jouer là-dedans. Oui, j’en suis convaincue.

Vanessa Perez : Merci beaucoup, Gaëlle Le Vu. Je rappelle que vous êtes directrice de la RSE chez Orange France.
Restez avec nous. On marque une courte pause avant de découvrir comment, justement, ces fameuses associations tentent de faire entendre leur voix auprès des gouvernements et des grandes plateformes pour protéger les enfants des dérives du numérique.
Le numérique pour tous, spécial numérique et enfance, ça continue dans quelques instants et c’est sur Sud radio.

Voix off : Sud radio – Le numérique pour tous – Vanessa Perez.

9’ 50

Vanessa Perez : Pour continuer