Émission Libre à vous ! du 12 novembre 2024
Titre : Émission Libre à vous ! diffusée sur Radio Cause Commune le mardi 5 novembre 2024
Intervenant·es : Isabelle Carrère - Sarah Persil - Antoine Barlet - Fabien Quinet - Alexandra Thieyre - Julie Chaumard - Martin Hardy - Laurent Costy - Étienne Gonnu - Isabella Vanni à la régie
Lieu : Radio Cause Commune
Date : 12 novembre 2024
Durée : 1 h 30 min
Page de présentation de l'émission
Licence de la transcription : Verbatim
Illustration : Déjà prévue.
NB : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·es mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.
Transcription
Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Étienne Gonnu : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
Bénévalibre, le logiciel libre pour faciliter la valorisation du bénévolat, c’est le sujet principal de l’émission du jour. Avec également au programme « L’identité numérique » dans « Que libérer d’autre que du logiciel » avec Antanak. Et « À la rencontre du libre » poursuit son tour de France du Libre avec Martin Hardy professeur en cursus bachelor, expert en informatique à Agen.
Nous allons parler de tout cela dans l’émission du jour.
Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Je suis Étienne Gonnu de l’April.
Le site web de l’émission est libreavous.org. Vous pouvez y trouver une page consacrée à l’émission du jour avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours ou à nous poser toute question.
Nous sommes mardi 12 novembre 2024, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.
À la réalisation de l’émission, ma collègue Isabella Vanni. Salut Isa.
Isabella Vanni : Salut Étienne. Bonne émission.
Étienne Gonnu : Nous vous souhaitons une excellente écoute.
[Jingle]
Chronique « Que libérer d’autre que du logiciel » avec Antanak – « L’identité numérique »
Étienne Gonnu : Nous allons commencer par la chronique « Que libérer d’autre que du logiciel » avec Antanak et plus précisément avec Isabelle Carrère qui souhaite, aujourd’hui, nous parler d’identité numérique.
Isabelle Carrère : Bonjour.
Absolument. Identité numérique. Voilà deux mots que je n’avais, avant, jamais imaginé possible de mettre côte à côte. Mais en fait si, identité et numérique, on y est !
On sait pourtant qu’elle n’est pas donnée une fois pour toutes, l’identité, qu’elle se construit et se transforme et qu’elle a, selon le point où on se trouve, selon le temps de vie, temps du monde, temps du rêve, des significations, des sens et des charges différentes, qu’elle prend corps, couleur, formes, importances très variées. Elle sera, pour les uns, pour les unes, axée sur une couleur de peau, un genre. Pour d’autres, elle sera religieuse. D’autres encore la penseront nationale, d’autres sur des pratiques, des modes de vie, des cultures, que sais-je ?, une langue, un drapeau, un territoire, je comprends, mais numérique !
Je reprends un extrait du livre de Amin Maalouf, Les Identités meurtrières. Je cite : « On ne sait jamais où s’arrête la légitime affirmation de l’identité et où commence l’empiétement sur les droits des autres. Ne disais-je pas tantôt que le mot identité est un faux ami ? Il commence par refléter une aspiration légitime et soudain, il devient un instrument de guerre. »
Certes, ici, dans le sujet de ma chronique du mois, c’est plus l’identité individuelle dont il est question, celle dont on est affublé, notamment par l’administration et ce très tôt, en Occident en tout cas, juste après quelques heures de présence au monde : un nom, un prénom, un état civil.
Depuis la Rome antique, comme les classes sociales commencent à se mêler, il devient important de bien préciser le statut des personnes et d’établir avec certitude, sans contestation, l’origine et l’âge des intéressés.
En France, plus tard, on renforce, c’est François 1er qui renforce cette obligation d’indiquer toute naissance, tout décès, et c’est l’Église qui s’est chargée de la tenue de ces registres.
Bref !, des papiers d’identité, donc, et des documents qui prouvent ce que tu es, qui tu es. Et le glissement vers l’identité numérique s’est trouvé de fait, comme logique, dès lors que les pratiques se sont numérisées.
On parle d’abord d’identité numérique pour évoquer toutes les traces que chacun laisse sur le Web via ses navigations, les informations par ailleurs collectées singulièrement par les GAFAM et autres avaleurs du même acabit, les noms, les pseudos, les images, les données de toutes sortes.
Cette notion d’identité numérique n’est toujours pas très bien définie en droit, je crois. Pour autant, on entend tous les jours des affaires qui la concernent et qui engendrent une réputation qui va, parfois, bien au-delà de ce que la personne en question avait imaginé donner comme informations sur elle ou sur sa vie, une identité pour soi et une identité sociale.
De nombreux écrits ont été réalisés sur les différents types d’identités : agissante, déclarative, civile, narrative, virtuelle, etc. Beaucoup de qualificatifs selon des modèles différents d’analyse, mais toutes font comme si l’univers numérique était un et un seul. Regardez le site de Wikipédia, par exemple, qui cite une flopée d’auteurices dont les études et recherches sont ainsi globalement décrites de la même manière. Il n’y aurait qu’une et une seule façon d’être avec Internet, avec les dimensions dites virtuelles. Comme si la mondialisation et l’hégémonie du numérique avaient réussi à consolider, engloutir toute vision du monde, des rapports sociaux et même des rapports à soi.
Tous et toutes pareil ? Un rêve occidental d’universalisme qui serait exaucé !
Même les bidules, les pictogrammes qu’on appelle des émojis, sont censés représenter tout le monde. Certes, ils sont jaunes. Le nom est emprunté au japonais. Il semble que cela veut dire « image » ou « mot ». Wikipédia indique même que ce serait un jeu de mots interculturel avec émotion. Emoji, emojion, émotion. Ils relaient et remplacent les émoticônes qui étaient faits avec des signes de ponctuation. Depuis 2015, il y a eu des ajouts de couleurs, de faces différentes, mais ce n’est pas en standard sur tous les appareils et tous les logiciels. Il faut aller les chercher si on veut un visage non jaune, non blanc.
Toujours est-il que désormais, ici en France, il faut –~cela va devenir quasi obligatoire dans peu de temps~– avoir une identité numérique.
Vous avez le site France Identité. Il fallait le faire ! On a France Travail, France Connect, France bidule, France Identité. Et comme vous avez été très sages et que, majoritairement, vous avez très bien accepté d’utiliser les QR Codes, parce que, n’est-ce pas, c’est tellement pratique ! C’est bien pratique pour dire si vous avez, ou pas, le Covid. C’est bien pratique pour avoir le droit de sortir, pour aller au théâtre et avoir sur son ordiphone son billet. Pour manger au restaurant qui ne vous donnera, bientôt, plus de carte papier, mais un code collé sur la table sur lequel les plats seront indiqués. Bientôt, d’ailleurs, vous pourrez passer vous-même la commande en cuisine. Plus de serveurs, serveuses, on gagne du temps et de l’argent !
Sur le site de France Identité, on lit la mention : « Attention, pour des raisons de sécurité, seuls les téléphones iOS supérieurs à 16 et Android disposant d’un système supérieur à 10 permettront d’obtenir la certification de votre identité numérique France Identité. » Oh là ! Vous changez l’heure d’ordiphone si vous n’avez pas le bon !
Procuration de vote. Envoi de lettre recommandée. Déclaration de revenus. Payer ses impôts . Gérer un compte formation. Et, bien sûr, obtenir des pièces d’identité à l’ANTS, l’Agence nationale des titres sécurisés.
Petit à petit, ces démarches rendent obligatoire d’avoir une identité numérique. On y va, doucement, comme ça passe, avec un QR Code, on continue ! Tout ceci, bien sûr, pour votre bien, c’est bien entendu pour protéger, pour empêcher les usurpations numériques de cette identité !
La Poste gère, pour l’État, ces identités numériques. Sur le site de La Poste, on lit qu’il faut :
- avoir 18 ans
- détenir un document d’identité en cours de validité, carte d’identité française recto-verso, passeport français ou titre de séjour, attention !, supérieur à cinq~ans
- avoir une adresse en France
- posséder un smartphone Android version 5 et suivantes ou iOS version 11 et suivantes et un numéro de téléphone mobile français
- disposer d’une adresse mail et son mot de passe associé
- être connecté à Internet.
Est-ce que vous voyez les situations que cela exclut ? Toutes les personnes qui n’auront pas ces prérequis ! Je pourrais vous donner plein d’exemples, tellement on voit, à Antanak, des personnes dans des situations plus alarmantes les unes que les autres, en tout cas des gens qui, évidemment, ne vont pas cocher toutes les cases.
Une personne née à l’étranger, qui vit en France depuis 11~ans, mais n’a que des titres de séjour renouvelés tous les deux~ans, n’est pas dans la bonne case !
Une autre qui est affublée de la date du 31/12/1992 ou du 1er janvier 1992, ce ne sont pas les mêmes dates selon les documents, parce que, dans son pays de naissance, on n’a noté que l’année et, quand les gens arrivent en France, on donne majoritairement le premier janvier, mais, parfois, ça change et du coup, ça change tout pour le calcul des droits.
Une autre a un titre d’identité français, une adresse, une adresse courriel, mais pas d’ordiphone, comme j’en parlais dans ma chronique d’octobre, alors elle ne peut pas bénéficier d’une identité numérique, ni à La Poste, ni via France Connect, parce qu’il faut absolument terminer sa demande avec un ordiphone et une application que tu vas télécharger obligatoirement sur Google ou sur Apple, et il faut un numéro de téléphone français. Pourtant, elle a 25~ans, elle veut fermer l’auto-entreprise qu’elle a créée. Eh bien non, ce n’est pas possible non plus.
Nous continuerons, à Antanak, de protester contre toute forme de discrimination. Ce n’est pas si compliqué de rendre possible une démarche avec une technologie, si elle paraît opérante, et de laisser, à côté, le choix aux personnes, en tout cas la capacité de faire autrement. D’autant plus que, dans plusieurs cas, il s’agit en fait de supprimer des emplois, de baisser des coûts, soi-disant, mais de quels coûts s’agit-il versus plutôt de quel choix de société il s’agit ?
Étienne Gonnu : Merci Isabelle pour cette chronique percutante, très intéressante et merci pour tout ce que vous faites à Antanak pour l’émancipation de tous et toutes.
Isabelle Carrère : Merci. À bientôt.
Étienne Gonnu : Nous allons faire une pause musicale.
[Virgule musicale]
Étienne Gonnu : Après la pause musicale, nous parlerons de Bénévalibre, le logiciel libre pour faciliter la valorisation du bénévolat. Avant cela, nous allons écouter Words par Minda Lacy. On se retrouve juste après Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.
Pause musicale : Words par Minda Lacy.
Voix off : Cause Commune, 93.1.
Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter Words par Minda Lacy, disponible sous licence Creative Commons Partage dans les mêmes conditions. J’avais eu le plaisir d’interviewer Minda Lacy, en 2022, pour une émission spéciale Fête de la musique libre, un échange que vous pouvez retrouver sur la page de l’émission 148, donc libreavous.org/148.
J’en profite pour remercier Isabella qui s’est occupée de la programmation musicale du jour.
[Jingle]
Étienne Gonnu : Avant de passer au sujet suivant, un petit message de notre sponsor.
Message de notre sponsor
[Virgule sonore]
Gee : Ici, en direct de la rédaction du Lama déchaîné, nous vous parlons d’une actualité brûlante.
Bookynette : La campagne de soutien financier de l’April ?
Gee : Oui. Pour bien finir l’année, l’association a besoin de pas moins de 20~000 euros. Alors, pour vous convaincre d’adhérer ou de faire un don, elle nous a embauchés, bénévolement, pour publier un hebdomadaire chaque mercredi.
Bookynette : Mais c’est demain le prochain numéro, alors ?
Gee : Eh oui ! Et il y en aura jusqu’à la fin de l’automne. Ça parle des actions de l’April, de ses membres, mais pas que !
Bookynette : Il paraît qu’il y a même des mots croisés et des anecdotes rigolotes.
Gee : Oui, la plume a également été proposée à d’autres associations ou à des personnes non membres.
Bookynette : Rendez-vous sur april.org/campagne. Le lien sera sur la page de présentation de l’émission.
Gee : On compte sur vous pour soutenir le travail essentiel de l’April.
[Virgule sonore]
Étienne Gonnu : Nous pouvons maintenant passer à notre sujet principal.
[Virgule musicale]
Bénévalibre – Le logiciel libre pour faciliter la valorisation du bénévolat
Étienne Gonnu : Aujourd’hui, notre sujet principal porte sur Bénévalibre, le logiciel libre pour faciliter la valorisation du bénévolat. Je vais, pour cela, passer le micro à Laurent Costy, vice-président de l’April, et à ses invités, Laurent Costy connaît très bien ce sujet, me semble-t-il.
Laurent Costy : Bonjour, Étienne, merci beaucoup.
Bénévalibre, tu l’as dit, c’est effectivement un logiciel dont l’objet principal est de faciliter la gestion et la valorisation du bénévolat dans les associations. On va vous expliquer pourquoi c’est important, mais ce n’est pas moi qui vais le faire. On a on a quatre invités aujourd’hui. On les présentera au fur et à mesure des questions qu’on va leur poser. Ce sera plus palpitant de découvrir toutes les personnes qui interviennent autour de ce sujet.
L’application est développée sous licence libre et dans une logique décentralisée. Son objet est de faciliter la comptabilisation des engagements bénévoles pour simplifier la valorisation en interne, mais surtout à l’externe, puisque l’objectif initial était de montrer l’importance du bénévolat aux partenaires des associations. Outre les chiffres d’usage, qui montrent une adoption croissante du logiciel, l’histoire de ce projet est intéressante à retracer, car elle illustre un cheminement cohérent avec les démarches d’éducation populaire. Par ailleurs, les règles que se donne le collectif pour développer Bénévalibre permettent de caractériser globalement ce logiciel libre comme un commun numérique. On essaiera de préciser ce qu’est un commun numérique.
Je vais enchaîner tout de suite. Je vais passer la parole, normalement, à Fabien Quinet, qui est trésorier du CRAJEP [Comité Régional des Associations de Jeunesse et d’Éducation Populaire] de Bourgogne Franche-Comté, par ailleurs aussi délégué général régional de l’UFCV [Union française des centres de vacances] en Bourgogne Franche-Comté, qui va nous expliquer plus précisément ce qu’est Bénévalibre.
Fabien, est-ce que tu nous entends ?
Fabien Quinet : Oui, merci Laurent, je vous entends très bien. Bonjour à toutes et à tous.
Merci de me donner l’opportunité de valoriser ce projet extrêmement important pour le CRAJEP en Bourgogne Franche-Comté.
Je vais reprendre, du coup, ce qui a commencé à être évoqué par Laurent. Pas de souci, bien entendu.
Bénévlibre est effectivement un logiciel qui a pour objet de faciliter la gestion et la valorisation du bénévolat au sein des associations. Ça a été dit aussi, c’est important de le souligner dès à présent, c’est un logiciel développé sous licence libre, dans une logique décentralisée, ce qui trouve toute sa place dans l’émission qui nous réunit aujourd’hui. Le but était effectivement de proposer une solution pour valoriser le bénévolat au sein des associations, les petites et moyennes associations, celles qui n’ont pas forcément de compétences en informatique ou de salariés. En tout cas, l’idée était de rendre cet applicatif le plus accessible possible.
C’est un logiciel auquel on peut se connecter sur un smartphone, sur une tablette ou un ordinateur, et l’utilisation est vraiment extrêmement simple pour le bénévole puisque la valorisation d’une action de bénévolat se fait en quelques clics. Le bénévole a l’obligation de saisir quatre champs, pas plus.
Le premier, c’est l’objet de son bénévolat qu’il doit ensuite raccrocher à une catégorie d’actions de bénévolat qui a été préalablement établie. Il renseigne également une date et, enfin, un horaire de début et de fin de son action de bénévolat ou alors une durée. Ce n’est vraiment pas plus compliqué que ça.
Et après, bien sûr, pour celles et ceux qui souhaitent saisir un peu plus d’informations, en option, il y a la possibilité de saisir le nombre de kilomètres qui ont été effectués pour réaliser l’action et aussi de saisir des éléments descriptifs de l’action bénévolat réalisée, par exemple l’ordre du jour d’une réunion, le programme d’une intervention sur une formation ou le déroulement d’un événement, pour garder trace, mémoire du bénévolat.
C’est un logiciel à la fois à destination des bénévoles, mais aussi des associations.
Bien sûr, du côté de l’association, ça va permettent d’avoir un récapitulatif à la fois des bénévoles qui ont déclaré leur leurs actions, ça va permettre d’avoir aussi un cumul du nombre d’actions de bénévolat qui ont été saisies et puis, enfin, de consolider tout le temps de bénévolat qui a été consacré à l’association.
Du côté du bénévole, il va pouvoir, quant à lui, avoir un récapitulatif de l’ensemble de ses engagements qui ont été déclarés au fil du temps, avec la possibilité d’aller dans le détail s’il souhaite avoir un récapitulatif de son bénévolat sur une période précise, concernant une mission ou une tâche particulière.
Laurent Costy : C’est très clair, en tout cas, sur la simplicité et les renseignements qui sont demandés. C’est vrai que le COPIL, le comité de pilotage de Bénévalibre, s’intéressait aussi à ce qui allait au-delà de ces simples questions, finalement, de saisie.
Fabien Quinet : Oui, absolument. Il y avait l’idée d’avoir un logiciel qui pourrait permettre aussi, plus globalement, de faire débat sur la question du bénévolat et aussi de pouvoir produire des données, dans le respect, bien sûr, de l’anonymat, il ne s’agit pas, bien entendu, d’utiliser les données à d’autres fins que de servir une démarche scientifique. En tout cas, l’idée était de pouvoir aussi produire des éléments de statistiques pour mieux comprendre l’engagement bénévole, mieux comprendre la place du bénévolat dans le fonctionnement des associations, mieux comprendre, aussi, en quoi cette richesse est extrêmement importante aujourd’hui dans l’économie du pays.
Laurent Costy : Merci Fabien. Je te propose d’arrêter là avec la description. Je pense que les gens ont à peu près compris ce que proposait Bénévalibre. On va interroger la manière dont Bénévalibre est né au sein du CRAJEP. Du coup, on va interroger Sarah Persil qui est vice-présidente en région Bourgogne Franche-Comté, en charge de la jeunesse, de la vie associative, de la citoyenneté et de la démocratie participative, qui va expliquer comment, finalement, le Conseil régional a appuyé cette démarche, ce projet, au début du cadrage.
Sarah, est-ce que tu nous entends ?
Sarah Persil : Je vous entends très bien. Bonjour Laurent. Bonjour Fabien.
Oui, en effet, la région Bourgogne Franche-Comté, en 2018, quand le CRAJEP – vous n’avez pas donné le sigle, c’est la Coordination régionale des associations de jeunesse et d’ éducation populaire, on est vraiment sur la tête de pont de toutes les associations de jeunesse et d’éducation populaire – vient nous voir avec ce petit projet, un projet complètement novateur pour nous, en tout cas sur la région, mais je pense, maintenant, sur toute la France, puisqu’on est quand même sur un logiciel qui n’existe nulle part ailleurs. C’est un projet un petit peu fou qui est de dire comment on peut valoriser le bénévolat mais, attention, le valoriser en fonction du besoin des associations elles-mêmes, avec une solution technique qui soit libre et qui soit appropriée et appropriable par tout le monde, dans une logique en fait vraiment économie sociale et solidaire, éducation populaire, etc.
Le projet qui nous a été présenté était assez alléchant, assez intéressant pour nous, collectivité de gauche et écolo. Nous nous sommes dit c’est vrai que ça peut être un outil comptable, qui pourrait vous intéresser et, j’ai envie de dire, c’est un petit peu la visibilité tactile de l’engagement qui est, pour nous financeur, d’avoir le contre-pied ou le pied de nez qui nous est fait de dire non seulement vous financez en monnaie sonnante et trébuchante, mais nous-mêmes, nous représentons une force qui, aujourd’hui, est invisible, qui est quand même la question de l’engagement. Nous vous proposons, en fait, de mieux l’identifier, parce que, derrière le monde associatif, l’emploi associatif qui, éventuellement, a pu être financé, il y a une activité qui est foisonnante, il y a un engagement qui se doit d’être respecté.
Au départ, c’était un projet de 30 000 euros sur le la mise en place de ce logiciel qu’il a fallu créer, imaginer, coder de bout en bout. Nous sommes intervenus à hauteur d’un tiers du financement et on continue, aujourd’hui, de financer le CRAJEP qui, depuis, est monté en puissance sur ce sujet et sur d’autres. Donc, le CRAJEP de Bourgogne Franche-Comté, est un acteur qui continue, comme aujourd’hui, de faire le travail de formation de l’ensemble des acteurs associatifs et d’éducation populaire, de prêcher un peu la bonne parole. La région Bourgogne-Franche-Comté finance donc le CRAJEP qu’titre de son fonctionnement, donc on intègre ses dimensions – valorisation, formation et, évidemment, lien avec les améliorations du logiciel –, dans le cadre de notre financement régional annuel.
Laurent Costy : Merci, Sarah, tu vends très bien Bénévaibre. Je pense que le CRAJEP va t’embaucher aussi.
J’avais peut-être une question complémentaire. Bénévalibre est effectivement un petit projet par rapport à l’ensemble de tous les projets que le Conseil régional doit gérer, projets et puis, évidemment, enveloppe. Mais, sur cette question des communs, des communs numériques, est-ce que Bénévalibre a pu faire évoluer les choses au sein du Conseil régional ? Est-ce que cette question des communs et des communs numériques est prise en compte, en considération, au sein du Conseil régional ou est-ce que c’est vraiment trop « anecdotique », entre guillemets, pour que ça puisse être considéré ?
Sarah Persil : C’est une culture, je pense que vous le savez mieux que moi, qui a du mal à être partagée, je pense qu’on le regrette tous autour de la table, c’est aussi pour cela qu’on se serre les coudes.
Tu me parles de commun, et c’est vrai qu’en tant qu’écolo, j’ai aussi un logiciel de compréhension des communs qui me permet de parler biodiversité, accès à la nature, accès à la qualité de l’eau et de l’air, donc, évidemment, ça me parle. C’est aussi la question des communs dans l’acte de propriété, dans un projet de société qui est conscient de nos interactions avec, vraiment, une responsabilité partagée, donc une solidarité. C’est vrai qu’il y a des prémices de compréhension, finalement, d’un intérêt commun, c’est le cas de le dire, à travailler sur ces sujets, parce qu’on est vraiment sur une question – c’est le terme à la mode – de résilience : comment est-ce qu’on arrive, entre nous et ensemble, à créer des ??? [26 min 17] qui nous regardent, qui nous correspondent et qui nous appartiennent ? Pour autant, nous n’avons pas forcément cette culture au sein des services informatiques de la région, mais également au sein, en fait, des autres services, des différents services, on a énormément de services dans une région, tu l’as dit. Par contre, on distille, on va dire, cette culture au moins de la coconstruction de l’action publique, puisqu’une région en règle générale, et pas que la région Bourgogne Franche-Comté, a, en fait, un travail, une mission d’animation et de coordination de l’ensemble des sujets. Ça passe notamment par nos schémas régionaux que ça soit sur l’investissement, l’économie, le tourisme, la culture, etc. On fait, à chaque fois, ce travail de co-écrire des politiques publiques avec les personnes concernées, c’est la Convention internationale de Fribourg de 2014 qui dit bien que toute politique publique n’est légitime que si elle est coécrite avec les personnes concernées, donc là, on rejoint cette idée des communs. Et le but, politiquement on va dire, c’est de faire en sorte qu’on arrive aussi à mettre en place cette méthodologie, cette ambition politique dans notre façon de faire. Au-delà des questions de gestion qui peuvent nous être reprochées, il faut absolument qu’on ait une méthode qui dise clairement que quand on fait avec les autres, les objets doivent être partagés et ça, Laurent, on peut rigoler autour de la table, la question du partage du pouvoir est quand même super bonne question à poser en politique et ce n’est pas une question très facile.
Laurent Costy : C’est clair et, effectivement, ça va un peu à l’encontre de ce qu’on ressent en ce moment, où tout est divisé, toutes les personnes sont séparées, ça va vraiment à l’inverse de ça et j’imagine que ce n’est pas simple à pousser au quotidien au sein d’un conseil régional comme celui de Bourgogne Franche-Comté. Merci beaucoup.
Sarah Persil : Même, pardon je te coupe, ne serait-ce que de reprendre la question de la légitimité des élus que nous sommes. À partir du moment où on est élu, où on a un mandat qui était immuable quasiment pendant toute la durée de ce mandat, en fait, cette façon de voir les choses, de voir l’exercice du pouvoir est à requestionner, à mon sens, pour, tu l’as bien dit, être dans l’idée d’un exercice du pouvoir apaisé et dans une démocratie qui n’est plus si malade que ça. J’arrête de parler.
Laurent Costy : Je t’en prie, tu as la parole, en plus tu dois nous quitter à la moitié de l’émission, profite d’avoir la parole, ne t’inquiète pas, on va réussir à la distribuer avec Alexandra, avec les autres personnes qui sont là. Si tu as encore des choses à dire, n’hésite pas, c’est le moment.
Sarah Persil : OK. En tout cas, merci pour cette émission et pour la valorisation du travail du monde associatif qui résiste et qui est toujours plein de créativité quand il est libre !
Laurent Costy : Merci Sarah.
J’ai vu passer une question sur le chat par rapport à Bénévalibre et YunoHost. Je retiens la question, on la bascule dans la partie un peu plus technique, tout à l’heure, parce qu’on aura aussi, autour de la table, Cliss XXI, la Scic qui développe Bénévalibre ; une Scic est société coopérative d’intérêt collectif, on la présentera tout à l’heure, Antoine Barlet la présentera tout à l’heure. Comme c’est une question un peu plus technique, il va falloir expliquer YunoHost, il va falloir expliquer tout ça, on va la garder pour tout à l’heure.
Je vais repasser la parole à Fabien par rapport à la manière dont finalement Bénévalibre est né au sein du CRAJEP de Bourgogne Franche-Comté.
Fabien Quinet : Avant d’expliquer un peu la genèse du projet, je vais d’abord remercier Sarah d’avoir expliqué ce qu’est le CRAJEP, je manque un peu à tous mes devoirs, et aussi pour le soutien de la région Bourgogne Franche-Comté de ce projet-là depuis son lancement.
Pour évoquer la genèse du projet, il faut, maintenant, remonter à huit années en arrière, ça commence à faire quelques années et, plus précisément, au 3 octobre 2016. Une rencontre organisée à la Fondation pour le Progrès humain réunissait l’ensemble des têtes de réseaux d’éducation populaire et, à cette occasion, les premières réflexions sur le sujet ont été engagées et ces échanges ont mis en exergue un paradoxe et un manque important pour le monde associatif. D’un côté, chacun s’accorde sur le fait que l’évaluation, la valorisation du bénévolat dans les structures associatives est quelque chose d’indispensable à la fois pour des questions comptables de justification de financements, mais aussi, de manière générale, pour valoriser la richesse produite par les bénévoles en faveur du bien commun, cette fameuse autre lecture de l’économie dont je parlais tout à l’heure. C’est vraiment quelque chose sur lequel tout le monde s’accorde. Et puis, d’un autre côté, pour des raisons diverses, l’évaluation, la valorisation du bénévolat au sein des associations reste très artisanale et les outils qui sont utilisés pour le faire – maintenant il y a Bénévalibre – étaient assez disparates, c’était assez compliqué à faire converger, et puis on était, quelle que soit la taille des organisations, sur des méthodes qui étaient ni plus ni moins que papier et crayon ou tableur dans le meilleur des cas.
Suite à ce constat, le CRAJEP Bourgogne Franche-Comté qui, à l’époque, cherchait un projet à porter collectivement. En dehors de son rôle de porte-voix des associations de jeunesse et d’éducation populaire, il avait envie de mener un projet collectif, un projet commun. Il s’est donc entouré d’un collectif de partenaires et d’acteurs aux origines, aux sensibilités et aux compétences très complémentaires. Ça va être l’occasion, là aussi, de rendre un hommage à Laurent, parce que c’est lui qui a été à l’initiative du projet, c’est lui qui, encore aujourd’hui, est très largement le pilote de cette démarche, même si c’est une démarche collective. Je vais expliquer pourquoi je dis ça. En tout cas, le CRAJEP, avec ce collectif de partenaires, a décidé de porter le développement et la mise à disposition d’un outil dédié à la valorisation du bénévolat au sein des associations et c’est comme ça qu’est né Bénévalibre.
Je vais citer l’ensemble des partenaires que j’évoque là, qui sont tous très impliqués dans la réussite du projet, c’est donc important de les évoquer.
Il y a d’abord les têtes de réseaux et des coordinations associatives régionales et nationales, bien entendu, le CRAJEP Bourgogne – Franche-Comté, mais aussi le Mouvement associatif de Bourgogne Franche-Comté qui a énormément contribué au développement du projet, notamment sur la question de la formation des utilisateurs, la promotion de l’outil. Il y a aussi le CNAJEP, le Comité national des associations de jeunesse et d’éducation populaire.
Laurent Costy : Alexandra présentera le CNAJEP. On va lui passer la parole parce que, évidemment, le CNAJEP a joué un rôle important dans l’émancipation de la région pour Bénévalibre. Vas-y continue, je t’en prie.
Fabien Quinet : Absolument, ce fameux changement d’échelle qu’on évoquera tout à l’heure. Et puis aussi le Mouvement associatif national, dans la même logique de pouvoir porter le projet à un échelon national. Ce sont donc, on va dire, les premiers regroupements de partenaires.
Ensuite, il y a tous les acteurs de la sphère libriste, c’est important aussi et je pense que c’est ce qui a donné cette coloration de commun à Bénévalibre. Donc l’April, une association qui agit pour la défense et la promotion des logiciels libres.
Laurent Costy : Qu’on connaît bien ici.
Fabien Quinet : C’est ce que j’allais dire, c’est pour les auditeurs, j’espère qu’ils sont nombreux. Framasoft aussi, association d’éducation populaire qui, on va dire, propose des alternatives aux logiciels privateurs. Et puis enfin, Cliss XXI, que Laurent a citée tout à l’heure, qui développe des logiciels libres et qui, depuis le début, assure le développement, l’hébergement et la maintenance de Bénévalibre.
À ces partenaires associatifs, techniques, se sont associés des partenaires institutionnels et financiers : le Conseil régional, ça a été évoqué tout à l’heure par Sarah Persil, vice – présidente, mais aussi l’État. À l’époque, ce n’était pas la DRAJES [Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports], c’était encore la DRJS [Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale], on ne va pas se compliquer ! Pour faire simple, ce sont les services de l’État déconcentrés au niveau de la région, les services de jeunesse et sports, on les appelle comme ça, qui ont aussi apporté une contribution et se sont impliqués aussi dans des instances de réflexion. Et puis enfin la Fondation du Crédit coopératif qui a permis de le soutenir aussi financièrement le projet.
Laurent Costy : En fait, dès son origine, ça faisait partie du soutien commun avec le Conseil régional.
Fabien Quinet : Exactement. C’était le financement initial qui a permis à l’aventure de démarrer.
Et puis, enfin, il y a aussi des personnes qualifiées. Je manquerais vraiment à tous mes devoirs si je ne citais pas Lionel Prouteau, un chercheur au sein du laboratoire d’économie et de management de Nantes Atlantique, qui est, j’ai envie de dire, le spécialiste, en tout cas un grand spécialiste des questions relatives au bénévolat, qui a republié récemment, avec Viviane Tchernonog, Le paysage associatif français, qui produit de la donnée très précise sur les associations. Dès le début du projet, il s’est impliqué dans le comité de pilotage, on aura l’occasion d’y revenir tout à l’heure, et il a apporté un regard de chercheur, d’expert qui nous a aidé, finalement, à construire l’application en lien avec les besoins du monde associatif et les sujets prioritaires liés aux bénévoles.
Je vais citer aussi Virginie Taupenot qui a rejoint, plus récemment, le comité de pilotage, qui est la fondatrice de COAlliance, un cabinet de management, de projets collectifs et de stratégie de financement et de mécénat, qui apporte un réseau extrêmement conséquent, qui permet, aujourd’hui, de nouvelles perspectives de coopération pour Bénévalibre.
Laurent Costy : Parfait. C’est très clair. Ce qui est intéressant dans ce que tu as présenté, c’est, finalement, la diversité des personnes, des profils et des soutiens, ce qui fait qu’on a effectivement un collectif vraiment très divers et c’est peut-être ça qui fait que Bénévalibre existe encore aujourd’hui.
On a parlé un peu de changement d’échelle. Je vais passer la parole à Alexandra Thieyre qui est Déléguée générale du CNAJEP, Comité National des Associations de Jeunesse et d’Éducation Populaire, elle va le dire mieux que moi. Elle va nous expliquer aussi comment le CNAJEP s’est intégré dans le processus et comment ça s’est élargi au-delà des frontières de la Bourgogne Franche-Comté.
Bonjour, Alexandra.
Alexandra Thieyre : Merci. Bonjour. Merci pour l’invitation en studio pour ma part.
Vous avez déjà cité, tous les deux, le sigle du CNAJEP, je ne le remets pas. Le CNAJEP rassemble les associations et mouvements de jeunesse et d’éducation populaire de dimension nationale et également rassemble les CRAJEP, donc les coordinations régionales.
Pour reprendre un peu l’historique, le CNAJEP s’est effectivement retrouvé dans le comité de pilotage de Bénévalibre assez rapidement dans le développement du projet autour de plusieurs enjeux.
Le premier, c’était aussi de pouvoir valoriser la créativité de ce qui peut se passer dans les territoires et dans les associations jeunesse éducation populaire, avec plusieurs enjeux. Le premier, c’était effectivement de donner une autre dimension au projet, parce qu’on voit bien que la question de valoriser le bénévolat et d’enregistrer le temps bénévolat n’est pas propre au territoire de Bourgogne-Franche-Comté et, qu’en plus, la numérisation permet effectivement d’étendre le territoire. Il y a donc cet enjeu, pour nous, de former les têtes de réseaux, de leur permettre d’identifier comment elles peuvent s’approprier cet outil-là ; c’est d’ailleurs quelque chose qu’on a toujours en ligne de mire.
Et puis, le deuxième enjeu pour nous, c’est la dimension éducation populaire qu’il y a derrière. Parce qu’en fait, par nature dans l’éducation populaire, ce sont des questions auxquelles on a besoin de réfléchir : la question des communs numériques, la question du logiciel libre, la question d’être aussi en adéquation entre ce qu’on promeut dans nos projets associatifs et les outils qu’on utilise. Toutes ces questions-là ne sont pas forcément toujours évidentes. Il y a des transitions, des transformations dans la société, ces dernières années, qui ont obligé un peu les associations jeunesse et éducation populaire à réfléchir à leur manière d’agir.
Une partie des associations d’éducation populaire s’est emparée de la question, on le voit dans le CRAJEP, Framasoft, les Chatons, les réseaux, un certain nombre d’organisations, aujourd’hui aussi d’autres CRAJEP ont essayé de réfléchir à leurs usages du numérique et à la manière dont ils les mettaient en œuvre. Pour d’autres ce n’est pas si évident, ça nécessite encore pas mal d’échanges.
C’est aussi pour cela qu’on essaye, du coup, d’avoir des temps collectifs sur ces questions. Le 14 janvier prochain, on organise notamment une journée au CNAJEP sur la question des communs numériques, on aura une intervention de Valérie Peugeot qui pourra nous en dire un petit peu plus. Ce sera également l’occasion de présenter plus concrètement Bénévalibre, justement un peu à tout le réseau jeunesse éducation populaire qui voudrait s’emparer de la question.
Laurent Costy : Parfait. Merci beaucoup, Alexandra. N’hésite pas à intervenir. Je vais repasser la parole à Fabien, parce qu’il y avait la question qui suivait, qui est toujours le nerf de la guerre, qui est la question du modèle économique. Fabien.
Fabien Quinet : On a évoqué tout à l’heure le soutien du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté pour démarrer, un financement qui a été complété par la Fondation du Crédit coopératif. On a donc réuni, à ce moment-là, 20 000 euros et ça permis, effectivement de réaliser le développement initial du logiciel, c’était extrêmement précieux. Et puis, petit à petit, d’autres soutiens financiers se sont agrégés, c’est plutôt encourageant, ça démontre qu’il y a un intérêt pour le projet, qu’il y a des financeurs qui sont prêts, aujourd’hui, à le soutenir, je vais les citer parce que c’est important de les valoriser. Il y a la DRAJES, je l’ai évoquée tout à l’heure, qui a apporté une contribution à hauteur de 5 000 euros, l’État aussi via le Fonds de développement de la vie associative sur le volet 1, la formation des bénévoles, nous a soutenus à hauteur de 2 100 euros. On a perçu aussi une subvention du ??? [42 min 41], là sur le volet soutien aux projets innovants, de 7 800 euros.
C’est important aussi de rappeler que Framasoft n’est pas uniquement impliqué au sein du comité de pilotage pour apporter un regard d’expert sur les logiciels libres, mais apporte aussi régulièrement une contribution financière pour permettre des développements, permettre des évolutions techniques à Bénévalibre.
Le CRAJEP prend sa part aussi, depuis le début, c’est peut-être une modeste contribution, mais, chaque année, le CRAJEP finance sur ses fonds propres – ça s’appuie aussi sur des financements et du soutien de la région Bourgogne Franche-Comté, mais aussi de l’État –, en tout cas, chaque année une partie du budget du fonctionnement du CRAJEP est consacrée à la maintenance et à l’hébergement de Bénévalibre et également à la prise en charge de tous les frais de déplacement et frais de mission qui sont nécessaires à la coordination du projet.
Tout cela cumulé représente à peu près 56 000 euros. C’est ça à la fois beaucoup et pas beaucoup quand on observe le projet, son rayonnement, son envergure aujourd’hui. Et puis, malheureusement, force est de constater aussi que, souvent, les financements sont des financements pour du développement, qui permettent de développer de nouvelles fonctionnalités, qui permettent d’améliorer l’ergonomie, qui permettent de mieux répondre, en effet, aux besoins des utilisateurs, que ce soit du côté associations comme du côté bénévoles. Malheureusement, aujourd’hui, il y a un modèle économique à renforcer, presque même à installer, qui n’existe pas, pour financer, finalement, le fonctionnement quotidien du projet, qui repose encore aujourd’hui beaucoup sur des contributions volontaires. Je citais Laurent tout à l’heure, mais aussi les autres intervenants.
Laurent Costy : Ne serait-ce que l’entretien et aussi les mises à jour du logiciel. C’est vrai que c’est à prendre en considération.
Fabien Quinet : Bien entendu, et aussi pour répondre à des questions sur des forums ou des choses comme ça.
Laurent Costy : Très bien. Je te renverrai la question : comment a-t-on fait ? A-t-on d’abord cherché et après on a fait le projet ou l’inverse ? Tu réfléchis à la question.
Je vais redonner la parole à Sarah parce qu’il va bientôt nous quitter. Elle voulait aborder la question par l’entrée bénévole. Sarah.
Sarah Persil : Je te remercie de me redonner la parole. Je pense que et des émissions et des logiciels et la façon de fonctionner est assez essentielle pour en faire la promotion. J’ai l’impression que le sujet qu’on traite aujourd’hui, c’est vraiment la question des libertés, les libertés associatives, puisque le bénévole est libre, il n’est jamais salarié, il est libre de faire ce qu’il veut, il est libre de participer ou pas. On ne peut pas l’obliger à faire ses heures. C’est vraiment un modèle assez extraordinaire. Le logiciel lui-même est libre. J’avais envie de poser la question à mes collègues élus et finalement à tous les élus associatifs : est-ce que les associations, elles-mêmes, sont libres aujourd’hui ? Est-ce que, dans le modèle démocratique qui est le nôtre, on arrive, en fait, à mettre en place ce dont on a envie pour les associations, puisqu’il y a marchandisation des associations, il y a leur instrumentalisation et même la criminalisation des associations. On parlait juste du modèle économique des associations, même du modèle de Bénévalibre. On sait très bien, aujourd’hui, qu’on a un projet de loi de finances qui va mettre le monde associatif et les collectivités à contribution – je suis sympa de dire ça comme ça ! Il est compliqué, en fait, de vraiment valoriser le travail effectif des associations par l’implication des bénévoles, par la valorisation de ce qu’ils et elles font au quotidien.
Mon ambition et ma conclusion pour cette émission, c’est vraiment de dire que, au-delà d’un logiciel et d’un engagement bénévole, il faut vraiment qu’on se pose collectivement la question de comment on peut garder à tout prix des associations libres de pouvoir mettre en place leurs propres projets associatifs sans avoir des injonctions ou des contraintes de la part des financeurs publics, ce que peuvent être les collectivités ou l’État. Voilà, c’était mon propos final.
Laurent Costy : Merci beaucoup. Tu vas te faire inviter par le CNAJEP ou par le Mouvement associatif national avec des propos comme ça qui soutiennent le monde associatif. Donc merci. Tu m’as dit que tu voulais faire une toute petite promo avant de nous quitter.
Sarah Persil : Justement sur la question du lien entre les associations et les collectivités publiques. C’est parti d’un groupe d’élus locaux qui s’appelle SOS-ASSOS, qui travaille sur les libertés associatives. On a fait un webinaire, il y a trois semaines, sur le Contrat d’engagement républicain, qu’on n’aime pas trop. Et lundi prochain, Julien Talpin, qui est chercheur au CNRS, va nous parler d’études qu’il est en train de mener avec les associations sur le lien qu’elles ont avec les collectivités locales. Il y aura des webinaires jusqu’au premier juillet, date anniversaire de la loi de 1901. Je mettrai, évidemment, le lien vers ce webinaire sur Mastodon. Je voulais en faire un peu la promo, parce que je pense qu’il faut qu’on se serre les coudes en ce moment démocratique un peu compliqué. Merci pour cette promo.
Laurent Costy : On pourra le mettre aussi dans les liens de l’émission
Sarah Persil : Génial. Merci beaucoup.
Laurent Costy : Merci beaucoup, Sarah, pour ton intervention. On va te libérer puisque tu as encore pas mal de choses à faire, si j’ai bien compris. Merci encore pour cette intervention.
Sarah Persil : Aller chercher mon enfant à l’école.
Laurent Costy : C’est très bien. C’est très important. Au revoir.
Sarah Persil : Merci à vous. Au revoir.
Laurent Costy : Fabien, tu as pu réfléchir à la question que je t’avais posée.
Fabien Quinet : J’y ai réfléchi, bonne question. Pas si évident d’apporter une réponse. Je vais faire une réponse un peu de normand, même si je suis jurassien.
Je dirais que ce sont les deux. Bien sûr qu’on n’attend pas, au départ, le financement pour avoir l’envie de porter une initiative locale, quelque chose qui vient répondre à un vrai besoin social et en même temps, sans argent, on ne fait rien. Tout à l’heure, on a évoqué la question du modèle économique, et puis ça a été évoqué par Sarah, c’est-à-dire que si les associations veulent continuer à être libres, il faut qu’elles aient un peu moins à se préoccuper de la façon dont elles vont assurer leur survie.
Malheureusement, c’est ce que je disais un peu creux tout à l’heure pour Bénévalibre, aujourd’hui il y aurait vraiment besoin de pouvoir mettre ça derrière et de se dire qu’il y a un modèle économique pérenne qui permet d’assurer la gestion, la maintenance, le fonctionnement du logiciel, que ce soit sur des aspects techniques comme sur des aspects de coordination, de mise en lien. Et aujourd’hui, ce n’est pas si évident. Finalement, chaque fois finalement qu’on a fait avancer les choses, chaque fois qu’on a développé une nouvelle fonctionnalité, et je pense que ce sera évoqué tout à l’heure par Cliss XXI, c’est parce qu’il y a eu un financement, c’est parce qu’un financeur est arrivé autour de la table et a décidé de soutenir.
Laurent Costy : En particulier Framasoft qui a beaucoup contribué à plusieurs reprises.
Fabien Quinet : Framasoft, c’est quand même à hauteur de 15 000 euros, il faut le souligner, ce n’est pas négligeable.
En tout cas ce qui est sûr, ce que je disais tout à l’heure, c’est que seulement 20 % du soutien financier cumulé accordé à Bénévalibre a été consacré au fonctionnement, tout le reste a permis du développement et on s’aperçoit aujourd’hui qu’il y a besoin, avec le l’ampleur que prend le projet, le logiciel, de rééquilibrer un peu ça et d’avoir aussi les moyens d’un fonctionnement plus serein.
Laurent Costy : Parfait.
On va aller vers Cliss XXI, Antoine Barlet, normalement, est en ligne aussi. On a vraiment beaucoup d’invités aujourd’hui, c’est pour cela que vous n’aurez pas de pause musicale, désolé. Antoine Barlet, qui représente Cliss XXI, donc la Scic, la société coopérative d’intérêt collectif qui a développé Bénévalibre depuis le début, va d’abord nous présenter Cliss XXI et il va nous expliquer comment s’est construite, finalement, l’intégration, le partenariat avec le CRAJEP de Bourgogne Franche-Comté.
Antoine, tu nous entends ?
Antoine Barlet : Oui, je vous entends. Bonjour, Laurent. Bonjour à tous. Merci pour l’invitation.
Cliss XXI est effectivement une société coopérative d’intérêt collectif. Peut-être que certains auditeurs connaissent un peu les Scop, qui sont des coopératives qui appartiennent à leurs salariés. On présente la Scic comme un intermédiaire entre les Scop et les associations. On partage avec l’association le fait d’être à but non-lucratif, par contre, on est bien une société, on vend du service.
Si nous sommes à but non-lucratif, c’est parce que notre but, c’est de promouvoir le logiciel libre essentiellement sur le territoire du bassin minier de la métropole lilloise.
À la différence des Scop, les sociétaires de la coopérative ne sont pas seulement ses employés – pour la Scop, ce sont exclusivement les salariés qui sont sociétaires – on a aussi les usagers de nos services et les acteurs du territoire, typiquement les collectivités territoriales.
Laurent Costy : Très bien. D’accord. En fait, vous êtes une association et, en plus, vous payez la TVA. C’est ça, en gros, si je devais résumer !
Antoine Barlet : Un petit peu. C’est vrai qu’on est un peu entre les deux mondes. Notre but, c’est de promouvoir le logiciel libre sur le territoire. On a donc beaucoup de petites associations parmi nos usagers, on les accompagne à essayer de faire un bon usage des logiciels libres dans leur quotidien.
Au départ, quand on nous a présenté le projet Bénévalibre, c’est vrai que ça nous branchait pas mal parce qu’on accompagnait beaucoup de petites associations, c’était un besoin qu’on repérait et ça faisait sens, aussi, d’essayer de promouvoir concrètement les valeurs du logiciel libre dans les petites associations, c’est-à-dire qu’elles puissent utiliser des logiciels libres au quotidien et pas des logiciels qui sont édités par des sociétés qui sont à l’opposé de leurs valeurs.
Au quotidien, on écrit le code de Bénévalibre.
Comme on veut promouvoir le logiciel libre, quand un besoin existe déjà en logiciel libre pour les associations, on leur met en place. Dans ce cas-là, on fait de l’hébergement, c’est-à-dire qu’on l’installe sur un serveur, on garantit la pérennité des données, qu’il y ait bien une redondance dans les données pour que ça traverse le temps sans beaucoup de soucis. On le rend accessible aux différents utilisateurs de l’association et on fait de l’accompagnement, de l’assistance, pour qu’on puisse faire un bon usage de ces logiciels.
Mais quand le besoin n’existe pas, on le développe. En fait, on a plusieurs casquettes d’un point de vue technique, nous sommes à la fois administrateurs systèmes et programmeurs. Pour Bénévalibre, on a effectivement ces deux casquettes là, c’est-à-dire qu’on a développé Bénévalibre au début. Aujourd’hui, on le maintient, on ajoute quelques fonctionnalités. Fabien a parlé des différents financements par Framasoft, c’est nous qui développons ces fonctionnalités-là. On héberge Bénévalibre et on héberge la plus grosse instance qui sert à beaucoup d’associations aujourd’hui.
Laurent Costy : D’autres instances ont commencé à s’émanciper, quelque part, il y en a une petite sur le Chapril de l’April. Les Ceméa ont intégré, me semble-t-il, Bénévalibre dans Zourit, ce qui, évidemment, va vraiment dans l’idée, dans le sens de ce qui avait été pensé au départ, parce que Bénévalibre est pensé comme pouvant être utilisé aussi par un réseau lui-même, qui l’installe, le prend en main et le met sur son serveur. Tu peux peut-être nous expliquer un peu comment ça fonctionne. Du coup, je te laisserai répondre à la question Bénévalibre/YunoHost, si jamais vous avez des contacts avec la communauté YunoHost.
Antoine Barlet : C’est effectivement ce que je voulais faire.
Comme Bénévalibre est un logiciel libre, n’importe qui peut l’installer. Mais Bénévalibre est un logiciel web, il faut donc l’installer sur un serveur. C’est une installation un peu plus compliquée que pour les logiciels libres qu’on installe sur son poste. YunoHost, c’est justement un ensemble de logiciels qui permet de faciliter l’installation pour l’auto-hébergement ; l’auto-hébergement, c’est quand on a un serveur à la maison. Plutôt que de louer un serveur dans un immense datacenter, quelque part, pour fournir le service web, on se dit que ça serait sympa d’avoir ça à la maison, ça éviterait de concentrer l’informatique entre les mains de certaines personnes et avec toutes les problèmes écologiques que ça pose aussi, parce que les datacenters, aujourd’hui, consomment beaucoup d’eau, beaucoup d’électricité. Alors que si c’est à la maison, dans mon salon, ça va réchauffer un petit peu mon salon et ça sera un petit peu plus décentralisé. C’est un logiciel libre, on a la main dessus, vous pouvez le mettre dans votre salon, je vous invite à le faire. Il faut avoir effectivement un petit peu plus de compétences en informatique, il faut savoir un petit peu gérer un serveur, mais c’est complètement possible.
Laurent Costy : Après, comme on a la main dessus, on pourra se donner des règles. Peut-être que le serveur n’a pas besoin de fonctionner la nuit si on a une communauté de bénévoles. C’est ce qui pourra peut-être faire un gain énergétique. De ce que j’en avais compris, si tout le monde fait des serveurs auto-hébergés, je ne suis pas sûr qu’on puisse rivaliser avec l’optimisation des datacenters. Mais bon !, ça pourrait se discuter, ça ne va pas être le sujet d’aujourd’hui. Merci d’avoir éclairé ça.
Antoine Barlet : En tout cas, je sais pas si on peut installer Bénévalibre sur YunoHost en un clic, parce que le principe de YunoHost, c’est de faciliter l’installation d’applications sur un serveur et on peut, en un clic, installer certaines applications sur son serveur. Il y a eu une tentative.
Laurent Costy : En fait il faut préparer le paquet, préparer le logiciel pour que ça soit facilement cliquable.
Antoine Barlet : Il y a eu une tentative, mais je ne sais pas si elle a abouti. Je ne sais pas si, aujourd’hui, le paquet existe facilement sur YunoHost.
Laurent Costy : D’accord. Ça vient d’être vérifié, me dit-on sur le chat et, à priori, ce n’est pas disponible. Je connais une personne qui contribue au projet YunoHost de manière très conséquente. Il est dans la même coopérative que moi, j’essaierai lui en toucher deux mots, je verrai comment ça peut évoluer.
Merci beaucoup, Antoine. Je vais passer la parole à un Fabien parce que je voulais aborder la question de la communauté. Bénévalibre tend vers ce qu’est un commun numérique, je voulais qu’on parle effectivement de la façon dont ça fonctionne au quotidien, comment les gens, les différentes structures arrivent à se coordonner, à faire avancer le projet, parce que le temps file. Fabien, je t’en prie.
Fabien Quinet : Merci, Laurent. Je voudrais aussi évoquer un petit peu les utilisateurs, le nombre d’utilisateurs. J’ai repris les chiffres très à jour, ce sont les statistiques qu’on peut observer sur la première page, sur la page d’accueil de l’application. Aujourd’hui, il y a 2733 associations utilisatrices, 6939 utilisateurs bénévoles, et puis 93 379 actions de bénévolat qui ont été saisies. On voit bien qu’on est encore loin des 1,3 million d’associations en France, des 16 millions de bénévoles, mais ce n’est pas non plus l’objet que toutes les associations et tous les bénévoles utilisent Bénévalibre. En tout cas, on constate que la communauté des utilisateurs est grandissante, on l’a vue croître au cours de ces années. On a pu observer aussi, c’est que, très rapidement, le projet a échappé, mais c’est positif, à la région Bourgogne Franche-Comté et au secteur de l’éducation populaire, puisque, très vite, des associations de formes, de tailles différentes, basées partout en France, des associations de l’ensemble des secteurs du monde associatif se sont mises à utiliser Bénévalibre, c’est donc extrêmement positif. Au départ, on l’avait un petit peu pensé, pour répondre à des besoins spécifiques des organisations de jeunesse et d’éducation populaire, et puis, très rapidement, on a fait le constat que ça répondait à un besoin beaucoup plus large au sein du monde associatif.
Voilà pour la communauté on va dire utilisatrice.
Après, on en a déjà un peu parlé, mais c’est important d’évoquer le pilotage, le fonctionnement de la gouvernance du logiciel. Il y a un comité de pilotage qui est composé de représentants de l’ensemble des partenaires que j’ai cités tout à l’heure. Parfois, le comité de pilotage s’est étoffé avec certaines personnes qui sont restées un temps puis reparties. Je pense notamment au Mouvement associatif Pays de la Loire qui a, un temps, intégré Bénévalibre, qui a apporté sa contribution et puis, ensuite, qui a souhaité mettre fin à cette implication, parce que c’était aussi un peu redondant avec l’implication du Mouvement associatif de Bourgogne Franche-Comté. En tout cas, ce comité de pilotage vit. Ce n’est pas une instance figée, c’est très ouvert, ce n’est pas non plus quelque chose d’institutionnalisé. C’est un collectif de partenaires qui se réunissent quatre à cinq fois par an, la plupart du temps en visio,. Je vais le placer parce que c’est important : on utilise un logiciel de visio qui est aussi un logiciel libre, pour être totalement cohérents, qui s’appelle BigBlueButton. Et puis on essaye quand même de faire une rencontre en présentiel une fois par an. Il y a généralement deux temps dans les réunions des comités de pilotage : un premier temps qui est consacré plutôt à la pédagogie, à la promotion de l’outil, l’animation du projet, les formations, tout ce qui va, finalement, faciliter la prise en main de Bénévalibre et son essaimage.
Laurent Costy : On peut aussi remercier Rachel Payan, au passage, puisque, au nom du Mouvement associatif de Bourgogne Franche-Comté, elle a beaucoup contribué à la mise en place des premières formations, ce qui a sans doute aussi beaucoup aidé à faire connaître Bénévalibre.
Fabien Quinet : Tout à fait, c’est très bien que tu l’évoques. Elle a contribué à la mise en œuvre des formations, mais aussi à structurer des outils de formation, notamment, on y reviendra un petit peu après, un kit de formation à l’utilisation de Bénévalibre. C’est vraiment une contribution importante du Mouvement associatif de Bourgogne Franche-Comté.
Donc, il y a un premier temps qu’on consacre plutôt à ces questions-là, et puis un deuxième temps, dans les réunions, qu’on consacre au développement, à tout ce qui est plutôt technique, les évolutions en termes de développement de l’ergonomie, etc., où parfois, les non-sachants comme moi, se perdent dans un jargon un petit peu technique. En tout cas, c’est extrêmement important de le citer là, parce que le projet a vraiment ces deux dimensions-là : le logiciel en tant que tel, en tant qu’application qui permet très concrètement de comptabiliser et de valoriser le bénévolat, et ça suppose régulièrement des évolutions, des mises à jour techniques ; et puis, il y a aussi le projet dans le sens d’une communauté d’utilisateurs et aussi du partage d’une d’une philosophie.
Je voulais évoquer aussi, c’est important, que depuis trois ans maintenant, on a pris l’habitude d’organiser chaque année un webinaire pour, justement, faire la promotion du projet, présenter ses fonctionnalités. C’est aussi l’occasion d’inviter les participants à participer à des actions de formation. Chaque année, plutôt en général sur le premier semestre de l’année, on met en place un cycle de formations. On propose trois formations de deux modules : un premier module qui est vraiment un module de découverte du logiciel, ses fonctionnalités, son histoire aussi, on évoque systématiquement l’origine du projet, sa philosophie. Et puis un deuxième module, plutôt basé sur une prise en main active, avec des mises en situation fictives. Pareil, une démarche assez éducation populaire dans la manière dont c’est porté.
Aujourd’hui, il y a plus de 50 personnes. Ça ne paraît pas beaucoup, mais c’est quand même significatif. Plus de 50 personnes ont été formées et sont devenues des ambassadeurs de Bénévalibre au sein de leurs associations, au sein de leurs organisations.
Laurent Costy : Je te coupe un peu, Fabien. Il nous reste six minutes, donc, si tu peux aller à l’essentiel, parce que j’aimerais bien aussi, pour conclure, repasser la parole Alexandra et à Antoine, s’ils ont aussi un dernier point à rajouter. On va dire que tu as encore de deux minutes, comme ça, j’en laisse trois à Alexandra et trois à Antoine. D’accord ?
Fabien Quinet : Ça marche. Je vais pouvoir évoquer un point qui est important. Aujourd’hui, on se rend compte aussi qu’il y a eu une approche un peu concentrée autour du CRAJEP Bourgogne Franche-Comté, c’était le cas aussi autour du Mouvement associatif. Quand il y a des sollicitations pour utiliser Bénévalibre au sein de collectifs, les personnes se tournent directement vers le CRJEP et vers le Mouvement associatif. Aujourd’hui, il y a vraiment besoin de créer un réseau de référents, d’ambassadeurs sur l’ensemble du territoire, peut être aussi au sein de plus grosses organisations, de collectifs, de grosses têtes de réseaux qui, demain, pourront être les acteurs de la promotion de l’outil, mais aussi de la formation au sein des réseaux et sur les territoires, pour déconcentrer un petit peu cette logique qui existe aujourd’hui sur l’accompagnement à la prise en main de l’outil.
C’est l’occasion, pour moi, de faire un appel à former des personnes au sein de têtes de réseaux, au sein de collectifs associatifs, ça peut être le cas aussi dans des organisations de pouvoirs publics qui, aujourd’hui, accompagnent le développement de la vie associative, soutiennent l’engagement bénévole, pour que, ensuite, elles puissent être le relais de Bénévalibre dans leurs réseaux. Je m’arrêterai là.
Laurent Costy : Très bien. Du coup, le 14 janvier 2025, Alexandra en reparlera peut-être, ça pourrait être aussi une occasion de penser tout ça, et de faire que ça s’amplifie. Ce sera, à mon avis, une bonne occasion.
Je vais repasser la parole à Antoine. As-tu oublié des choses tout à l’heure, as-tu envie de répéter des choses ou as-tu des choses à nous dire ?
Antoine Barlet : Oui, si j’ai un peu de temps, je fais un petit coup de pub. Cliss XXI fête ses 20 ans. Pour fêter nos 20 ans, on organise un hackathon, un petit marathon du code avec toutes celles et ceux qui seraient motivés. Ça peut être des développeurs, mais pas seulement, aussi des curieux ou des utilisateurs et utilisatrices, et ça permettra de découvrir la toute nouvelle version de Bénévalibre. C’est les 7 et 8 décembre à La Coroutine à Lille. Toutes les informations sont sur notre site internet depuis aujourd’hui.
Laurent Costy : Parfait. Donc un hackathon. Tu l’as dit, il y a pas forcément besoin d’être développeur puisque, finalement, à un moment donné, on peut avoir un regard simplement d’utilisateur, et puis dire « sur l’interface, là, je ne comprends pas, il faudrait peut-être modifier ça de cette manière-là. » L’idée, c’est un peu de réunir en même temps, sur un même lieu, des gens qui développent et des gens qui utilisent.
Antoine Barlet : C’est même important d’avoir des gens qui sont juste utilisateurs et pas techniciens, parce que ça permet d’avoir un regard cohérent sur le logiciel pour pouvoir nous aider à développer des fonctionnalités d’interface qui vont bien et tout ça.
Laurent Costy : Très bien, sachant qu’il y existe aussi, on n’en a pas parlé, un forum pour Bénévalibre. Vous le trouvez en passant par le site benevalibre.org. Sur ce forum, vous pouvez aussi faire remonter vos problématiques, on essaye d’aider les gens qui ont des soucis au quotidien. Le forum peut aussi être un bon endroit pour vous interpeller, Cliss XXI, en vous disant « j’ai rencontré ce souci-là, etc. ».
Très bien, Alexandra pour conclure.
Alexandra Thieyre : Pour conclure, je dirais que Bénévalibre illustre bien l’idée que le chemin est aussi important que la destination, puisque dans Bénévalibre, dans ce comité de pilotage et cette coconstruction qu’on s’est donnée pour la suite, on se pose des questions à chaque étape, à chaque développement, même quand on n’est pas forcément calé sur la question. Qu’est-ce qu’on met comme actions de bénévolat, qu’est-ce qu’on met dans ce logiciel et qu’est-ce qu’on ne met pas quand on parle de valoriser le bénévolat ? Toutes ces questions-là, les questions aussi de comment on forme, comment on s’assure qu’on répond à un besoin des associations, comment on est, justement, dans ce qui a été évoqué tout à l’heure, la question de la liberté associative, quel périmètre on s’assure à ce propos-là, etc. On s’est posé beaucoup de questions et, en tout cas pour le CNAJEP, c’est aussi un enjeu important.
Et puis, évidemment, de toujours donner un peu plus d’ampleur au projet et d’aller former de plus en plus de têtes de réseaux. Donc, cette journée du 14 janvier nous permettra à la fois d’être effectivement dans des éléments un peu techniques, mais aussi d’ouvrir le grand débat des communs numériques, en tout cas de le continuer.
Laurent Costy : Merci, Alexandra pour ce mot de conclusion.
Étienne, je vais te repasser la parole.
Étienne Gonnu : Merci à toi, Laurent, pour l’animation de ce sujet et à tous tes invités. C’était vraiment intéressant de vous écouter tous et toutes.
Nous arrivons au moment d’une pause musicale.
[Virgule musicale]
Étienne Gonnu : Nous allons écouter Mirage actuel par Les journées de création musicale Ziklibrenbib. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.
Pause musicale : Mirage actuel par Les journées de création musicale Ziklibrenbib.
Étienne Gonnu : C’est le logiciel qui est fatigué.
Laurent Costy : Alexandra, je crois qu’il va falloir qu’on se mette à chanter !
Étienne Gonnu : Peut-être qu’on peut arrêter la pause musicale, peut-être qu’il faut rebooter le logiciel. Vous avez gagné deux/trois minutes de bonus.
Laurent Costy : Je peux peut-être raconter, parce que ça fait écho à ce que disait Alexandra dans la conclusion, dans la construction et puis les premières réflexions qui ont défini le cahier des charges de Bénévalibre, la diversité du comité de pilotage a fait que nous sommes arrivés, finalement, à un logiciel qui, vraisemblablement, répond bien aux besoins. Je vais prendre l’exemple très concret où il y avait la Ligue de l’enseignement qui était là. J’appelle la Ligue de l’enseignement « la vénérable association d’éducation populaire », parce qu’elle a un passé, une histoire très importante. Elle estimait que c’était important, pour elle, d’avoir le nom du bénévole et de valider le bénévolat que ce bénévole allait déclarer. Framasoft disait : « non, nous, nous allons valider à postériori, et on peut avoir des pseudos ce pas grave ». En fait la confrontation de ces deux mondes, ce n’était pas les mêmes vécus, ont fait qu’on a pensé à un logiciel qui permettait de faire les deux et c’est vraiment la diversité du comité de pilotage qui a permis ça.
Étienne Gonnu : C’est intéressant de voir comment un logiciel, un projet se construit. Merci beaucoup Laurent. Nous allons écouter Mirage actuel par Les journées de création musicale Ziklibrenbib.
Pause musicale : Mirage actuel par Les journées de création musicale Ziklibrenbib.
Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter Mirage actuel par Les journées de création musicale Ziklibrenbib, disponible sous licence Creative Commons Partage dans les mêmes conditions.
[Jingle]
Étienne Gonnu : Avant de passer à la prochaine chronique, un petit message de notre sponsor.
Message de notre sponsor
[Virgule sonore]
Gee : Ici, en direct de la rédaction du Lama déchaîné, nous vous parlons d’une actualité brûlante.
Bookynette : La campagne de soutien financier de l’April ?
Gee : Oui. Pour bien finir l’année, l’association a besoin de pas moins de 20 000 euros. Alors, pour vous convaincre d’adhérer ou de faire un don, elle nous a embauchés, bénévolement, pour publier un hebdomadaire chaque mercredi.
Bookynette : Mais c’est demain le prochain numéro, alors ?
Gee : Eh oui ! Et il y en aura jusqu’à la fin de l’automne. Ça parle des actions de l’April, de ses membres, mais pas que !
Bookynette : Il paraît qu’il y a même des mots croisés et des anecdotes rigolotes.
Gee : Oui, la plume a également été proposée à d’autres associations ou à des personnes non membres.
Bookynette : Rendez-vous sur april.org/campagne. Le lien sera sur la page de présentation de l’émission.
Gee : On compte sur vous pour soutenir le travail essentiel de l’April.
[Virgule sonore]
Étienne Gonnu : Nous allons maintenant passer à notre dernier sujet.
[Virgule musicale]
« À la rencontre du libre » - Martin Hardy, professeur à Agen, et son usage du libre
Étienne Gonnu : « À la rencontre du libre » poursuit son tour de France avec Martin Hardy professeur cursus bachelor, expert en informatique à Agen dans le Lot-et-Garonne, avec la question : comment utilise-t-il les logiciels libres dans cette école. Une chronique proposée par Julie à qui j’ai le plaisir de laisser la parole.
Julie Chaumard : Merci Étienne.
Aujourd’hui nous sommes « À la rencontre du libre », nous poursuivons notre tour de France. Nous sommes dans le Gers et le Lot-et-Garonne. Si vous avez remarqué mon accent, c’est une région chère à mon cœur.
Notre invité aujourd’hui est Martin Hardy, qui est professeur d’informatique. Il va nous raconter comment il a découvert les logiciels libres, comment il les utilise à l’école et dans sa vie personnelle.
Bonjour Monsieur Hardy.
Monsieur Hardy est professeur dans une école, avant il était professionnel informatique, architecte applicatif.
[Problème technique]
Julie Chaumard : Martin Hardy vit dans le Gers et c’est là que je l’ai rencontré puisque je viens du Gers. Il travaille dans une école d’informatique post-bac, qui s’appelle ESIEA [École supérieure d’informatique électronique automatique], il va nous en dire plus sur le cursus dans lequel il est enseignant.
Il essaie de faire utiliser les logiciels libres dans son école et auprès des étudiants. Il a aussi intégré le logiciel libre dans sa vie personnelle, dans sa famille. Je pense qu’il a installé des ordinateurs avec le logiciel Ubuntu. D’ailleurs, il a découvert GNU/Linux avec Ubuntu 8.4 qui s’appelle Hardy, comme lui, c’était son destin !
C’est quelqu’un qui se reconnaît dans la philosophie du Libre. Il partage son savoir sur une plateforme et je voulais justement lui demander sur quelle plateforme. Il a créé des logiciels libres et il les partage.
Étienne Gonnu : Si on n’y arrive pas, je pense que tu pourras le réinviter, il développera son propos. On l’a en ligne. Isa nous connecte.
Julie Chaumard : Allô, Monsieur Hardy. Bienvenue.
Martin Hardy : Désolé ! Ça fait très bien pour un prof d’informatique de ne pas réussir à se connecter.
Julie Chaumard : Bonjour Monsieur Hardy.
Martin Hardy : Bonjour.
Julie Chaumard : Je disais que vous êtes enseignant dans une école. Nous voulions savoir quelle école et dans quel cursus vous enseignez. Vous vivez dans le Gers, c’est donc une école qui est à Agen dans le Lot-et-Garonne.
Martin Hardy : C’est ça. J’ai écouté l’émission auparavant. C’est une école qui est aussi sous statut associatif, ce qui est d’ailleurs assez atypique dans les écoles d’informatique. L’idée c’est d’enseigner l’informatique en évitant le côté un peu mercantile de l’histoire, ce n’est pas une école où on achète son diplôme, en gros.
Julie Chaumard : OK. Je disais que vous avez fait rentrer l’informatique libre dans votre vie. Dans cette école, vous essayez donc de l’intégrer.
Martin Hardy : Comme vous l’avez dit tout à l’heure, effectivement, j’ai commencé le Libre avec Ubuntu, suite à Windows qui a réussi l’exploit de me rendre illisible deux disques en raid miroir. À la suite de ça, j’ai dit ça suffit. Vous l’avez dit, à l’époque la dénomination de Ubuntu était Hardy Heron4. Je me suis donc dit qu’avoir un OS à mon nom, c’était quand même la classe ! Maintenant, j’ai même enlevé le dual boot et, à la maison, on n’a plus que des ordinateurs qui tournent sur GNU/Linux, majoritairement Ubuntu parce que c’est la distribution à laquelle je me suis le plus habitué.
Et effectivement, comme vous l’avez dit, j’essaye au maximum dans mon école, parce qu’on a un gros problème dans les écoles d’informatique, un peu le même que celui qui se passe dans les écoles de graphisme ou Adobe donne des licences gratuites, histoire de captiver, plus exactement de capturer les étudiants de façon à ce que, quand ils arrivent sur leur milieu professionnel, ils aient l’habitude des logiciels Adobe. On a exactement le même principe dans notre école. Dans toutes les écoles d’informatique, Microsoft donne des licences gratuites d’à peu près tout aux étudiants. J’essaye donc de leur démontrer, jour après jour, cours après cours, que dans le Libre, il y a des alternatives qui sont pertinentes.
Pour vous donner un exemple, je donne des cours de développement Java Android. Si je dis IDE, ça ne va pas parler à tout le monde, mais l’éditeur intelligent qui sert à développer en Java Android s’appelle Android Studio. Si vous faites tourner Android Studio plus un émulateur de téléphone Android sur Windows, vous avez quasiment sept ou huit gigas qui sont pris, quand sur Ubuntu, avec exactement le même émulateur, exactement le même programme qui tourne, on ne dépasse pas les cinq/six gigas.
Julie Chaumard : Vous avez remarqué, comme vous avez dit au début, que vous aviez des problèmes avec Windows. Vous êtes passé sur le système d’exploitation GNU/Linux, une des versions du système d’exploitation libre. Vous avez aussi remarqué à l’école, sur les outils pour développer des logiciels, que c’était plus pertinent, plus efficace d’utiliser le système d’exploitation GNU/Linux libre.
Martin Hardy : Clairement, j’ai à peu près les mêmes configurations, voire le PC qui m’est fourni par l’école est un peu plus vieux que celui des élèves, des étudiants, que j’ai. Mon Android Studio tourne nickel et celui de mes étudiants rame avec Windows avec souvent un microprocesseur plus puissant.
Julie Chaumard : OK, vous voyez une meilleure efficacité avec GNU/Linux.
Martin Hardy : J’en suis convaincu.
Julie Chaumard : Ça coupe un peu quand vous parlez, excusez-moi.
Martin Hardy : J’avais fait un test qui date un peu mais qui, à mon avis, est toujours pertinent, à savoir de lancer une compilation sur GNU/Linux et sur Windows, en sachant que le Windows avait deux fois plus de cœurs dans le microprocesseur et deux fois plus de RAM que le GNU/Linux, eh bien GNU/Linux a terminé plus vite. J’en suis intimement convaincu. Lancez un Ubuntu et lancez un Windows 11, sans rien, sans lancer aucun autre programme, regardez quelle est la RAM qui est prise par les systèmes ! La différence est flagrante.
Julie Chaumard : OK. Donc même un ordinateur plus puissant va être plus lent avec Windows qu’avec GNU/Linux.
Martin Hardy : Il y avait une distribution Linux légère qui avait comme slogan « N’achetez pas un ordinateur nouveau, téléchargez-en un ». Disant que sur la même vieille bécane, en changeant le système d’exploitation car aujourd’hui on a des GNU/Linux qui sont capables de tourner sur des machines avec deux gigas de RAM. Un Windows qui tourne sur deux gigas de RAM, ça n’existe plus, ce n’est pas envisageable du tout.
Julie Chaumard : C’est donc une solution pour continuer à utiliser son matériel et ne pas le changer.
Martin Hardy : Tout à fait. Pour lutter contre l’obsolescence programmée, ça en fait partie.
Julie Chaumard : Je disais aussi que vous vous intéressez à la philosophie du Libre, que vous êtes vous-même partageur, que vous partagez vos connaissances et que vous partagez même les logiciels libres que vous avez créés. Je disais que vous partagez vos expériences et vos connaissances sur une plateforme, est-ce que vous pouvez nous dire laquelle ?
Étienne Gonnu : Je vais me permettre de demander en un temps très court, on arrive vraiment à la fin de l’émission, malheureusement.
Julie Chaumard : En dix secondes.
Martin Hardy : J’ai quelques programmes qui ne sont pas à mon nom, alors à mon nom « de guerre », entre guillemets, qui est Targol sur SourceForge. Ce sont des trucs assez vieux, par contre, ça n’intéressera que des gens qui font de la peinture sur figurine ou des choses comme ça. Ce sont vraiment des logiciels de niche que j’ai développés.
Julie Chaumard : D’accord, mais ça peut intéresser des personnes.
Étienne Gonnu : On vous demandera les liens et on les partagera. Je suis navré de mettre fin à votre échange.
Martin Hardy : C’était ma faute.
Étienne Gonnu : En tout cas, merci beaucoup.
Notre émission se termine comme je le disais.
Je remercie les personnes qui ont participé à l’émission : Isabelle Carrère, Laurent Costy, Sarah Persil, Antoine Barlet, Fabien Quinet, Alexandra Thieyre, Julie Chaumard et Martin Hardy.
Aux manettes de la régie aujourd’hui, Isabella Vanni qui a également contribué à la préparation de cette émission.
Merci également aux personnes qui s’occupent de la post-production des podcasts : Samuel Aubert, Élodie Déniel-Girodon, Lang 1, Julien Osman, toutes et tous bénévoles à l’April, ainsi qu’Olivier Grieco, le directeur d’antenne de la radio.
Merci aux personnes qui découpent les podcasts complets des émissions en podcasts individuels par sujet : Quentin Gibeaux, bénévole à l’April, et mon collègue Frédéric Couchet.
Vous retrouverez sur notre site web, libreavous.org/226, toutes les références utiles de l’émission de ce jour, ainsi que sur le site web de la radio, causecommune.fm. N’hésitez pas à nous faire des retours pour indiquer ce qui vous a plu, mais aussi des points d’amélioration.
Vous pouvez également nous poser toute question et nous y répondrons directement ou lors d’une prochaine émission. Toutes vos remarques et questions sont les bienvenues à l’adresse bonjour@libreavous.org.
Si vous préférez nous parler, vous pouvez nous laisser un message sur le répondeur de la radio pour réagir à l’un des sujets de l’émission, pour partager un témoignage, vos idées, vos suggestions, vos encouragements ou pour nous poser une question. Le numéro du répondeur est le 09 72 51 55 46.
Nous vous remercions d’avoir écouté l’émission.
Si vous avez aimé cette émission, n’hésitez pas à en parler le plus possible autour de vous et à faire connaître également la radio Cause Commune, la voix des possibles.
La prochaine émission aura lieu en direct mardi 19 novembre à 15 heures 30. Notre sujet principal portera sur l’informatique embarquée et les logiciels libres.
Nous vous souhaitons de passer une belle fin de journée. On se retrouve en direct mardi 19 novembre et d’ici là, portez-vous bien.
Générique de fin d’émission : Wesh Tone par Realaze.