Émission Libre à vous ! du 22 octobre 2024

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Titre : Émission Libre à vous ! diffusée sur Radio Cause Commune le mardi 22 octobre 2024

Intervenant·es : Gee - Magali Garnero - Vincent Calame - Étienne Gonnu - Julie Chaumard à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 22 octobre 2024

Durée : 1 h 30 min

Podcast PROVISOIRE

Page de présentation de l'émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration : Déjà prévue

NB : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·es mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Étienne Gonnu : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
Bienvenue dans Libre à vous !. C’est le moment que vous avez choisi pour vous offrir une heure trente d’informations et d’échanges sur les libertés informatiques et également de la musique libre.
Nous vous convions, ce mardi, Au café libre, pour débattre de l’actualité du logiciel libre et des libertés informatiques. Avec également au programme une nouvelle « Humeur de Gee », « Négocier avec une machine », et la deuxième partie des « Lectures buissonnières » de Vincent calame sur La convivialité d’Ivan Illich.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Je suis Étienne Gonnu, chargé de mission affaires publiques pour l’April.

Le site web de l’émission est libreavous.org. Vous pouvez y trouver une page consacrée à l’émission du jour avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours ou à nous poser toute question.

Nous sommes mardi 22 octobre 2024, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

À la réalisation de l’émission, Julie Chaumard. Salut Julie.

Julie Chaumard : Bonjour. Belle émission à tous.

Étienne Gonnu : Nous vous souhaitons une excellente écoute.

[Jingle]

Chronique « Les humeurs de Gee », intitulée « Négocier avec une machine »

Étienne Gonnu : Gee, auteur du blog BD Grise Bouille , nous expose son humeur du jour. Des frasques des GAFAM aux modes numériques, en passant par les dernières lubies anti-Internet de notre classe politique, il partage ce qui l’énerve, l’interroge, le surprend ou l’enthousiasme, toujours avec humour. L’occasion peut-être, derrière les boutades, de faire un peu d’éducation populaire au numérique.
Salut Gee.

Gee :






Étienne Gonnu : Merci Gee. Je pense que cette haine du bip est assez répandue, je pense que le terme n’est pas trop fort. En tout cas, j’ai l’impression que tu t’es mis de bonne humeur pour attaquer le sujet principal, qui est, je le rappelle un Café libre, puisque tu restes avec nous.
Avant cela, nous allons faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Étienne Gonnu : Comme je vous le disais, après la pause musicale, nous vous convions Au café libre avec Gee qui reste nous, Booky, dont je pense vous avez entendu les rires partagés sur le plateau et Vincent qui est également avec nous en studio.

Bookynette : Mais pas du tout !

Étienne Gonnu : Avant ça, nous allons écouter Revel par Shelby Merry. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Revel par Shelby Merry.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter Revel par Shelby Merry, disponible sous licence libre Creative Commons Partage dans les mêmes conditions, CC By SA.

[Jingle]

Étienne Gonnu : Passons maintenant à notre sujet suivant.

[Virgule musicale]

« Au café libre », débat autour de l’actualité du logiciel libre et des libertés informatiques

Étienne Gonnu : Nous vous souhaitons la bienvenue Au café libre où on vient papoter sur l’actualité du logiciel libre dans un moment convivial. Un temps de débats avec notre équipe de libristes de choc, issus d’une rigoureuse sélection pour discuter avec elles et eux et débattre des sujets d’actualités autour du Libre et des libertés informatiques.
Aujourd’hui, avec moi autour de la table, Gee qui est resté avec nous. À priori tu es toujours auteur du bloc BD Grise Bouille et je précise que tu es également membre du conseil d’administration de l’April.

Gee : Je me suis calmé, ça va.

Étienne Gonnu : Peut-être que ça va remonter on va voir en onction du menu.
À tes côtés Bookynette, présidente de l’April. Salut Booky.

Bookynette : Salut Étienne.

Étienne Gonnu : Et en face de moi, Vincent Calame, bénévole de choc de l’April et de Libre à vous !. Salut Vincent.

Vincent calame : Salut Étienne.

Étienne Gonnu : Comme d’habitude, n’hésitez pas à participer à notre conversation au 09 72 51 55 46 ou sur le salon web dédié à l’émission, sur le site causecommune.fm, bouton « chat ».
Toutes les références de l’émission seront disponibles sur la page consacrée à l’émission, sur le site libreavous.org/223.

Ada Lovelace Day

Étienne Gonnu : Pour une mise en bouche gastronomique, je vous propose de commencer par évoquer le Ada Lovelace Day, une initiative annuelle qui vise à présenter les réussites de femmes actives dans les domaines technologiques ou scientifiques afin d’augmenter la visibilité de modèles positifs féminins. Le Ada Lovelace Day est célébré tous les 8 octobre depuis 2009, une initiative que l’April est fière de relayer.
Qui veut réagir ? Booky, je sais que tu portes ce sujet.

Bookynette : J’ai plein de choses à dire, donc autant laisser commencer les garçons.

Gee : Je viens déjà de causer ! Vas-y.

Étienne Gonnu : Vincent, est-ce que tuas des choses à dire ?

Vincent Calame : J’ai été pris de court.

Étienne Gonnu : Tu peux aussi renvoyer la patate

Vincent Calame : Oui, je renvoie !

Étienne Gonnu : Renvoyons à Booky.

Bookynette : Il faut savoir qu’on entend souvent le nom d’Ada Lovelace dans la communauté. Je l’ai découvert en particulier grâce à Catherine Dufour qui avait écrit un livre s’appelle Ada ou la beauté des nombres, que je conseille fortement de lire, qui est sorti aux Éditions Fayard mais qui existe aussi en livre de poche. Dans ce livre, on découvre la vie de cette de cette femme qui est née au 19e d’un père poète qui est connu, Byron, un père qui a été totalement absent et totalement inutile et d’une maman qui s’appelle Annabella Milbanke – prononcez-le à l’anglaise, si vous en avez envie, vu mon accent, on va éviter. Ils se rencontrent, ils se marient, il la viole elle se sépare, Voilà ! C’est merveilleux, mais ce qui est génial, ce qu’il faut retenir, c’est que la mère va éduquer notre Ada pour qu’elle soit très douée en mathématiques, en sciences, en plein de matières et, petit à petit pas, Ada va continuer à apprendre des choses. En 1833, elle va rencontrer Charles Babbage et qu’elle va découvrir la machine à calculer. Elle a 17 ans à cette époque-là, elle est très jeune, mais, tout de suite, elle comprend déjà les astuces et l’utilité que peut avoir une machine comme ça.

Étienne Gonnu : On rappelle, pour resituer qu’on est environ en 1830.

Bookynette : Oui. Qu’est-ce que je peux dire d’autre ? Elle se marie, elle a des enfants et fin 1842 elle retourne au contact de Babbage pour, de nouveau, l’aider à améliorer sa machine à calculer.
Elle est connue parce qu’elle a fait spécialement, en anglais, la première traduction d’un article paru dans un magazine suisse. Elle en a discuté avec Charles Babbage qui a dit « ce serait peut-être bien qu’on améliore cet article, parce qu’il est un peu au ras des pâquerettes », il ne l’a pas dit comme ça. En améliorant cet article, elle va écrire ce qu’on appelle des notes, des notes qui vont plus ou moins multiplier par deux la longueur de l’article dont une dans laquelle il va y avoir le premier programme informatique. L’ordinateur n’existe pas encore que déjà elle programme et c’est une femme ! On peut dire que c’est la première programmeuse du monde. C’est pour cela que Ada Lovelace est super connue dans la communauté.
Techniquement, je ne sais pas ce que c’est, mais il paraît que dans ce programme il y a une boucle conditionnelle. OK je regarde autour de moi, personne ne sait !

Étienne Gonnu : On va mentionner ce que c’est, je pense que c’est intéressant. Je ne suis pas informaticien, mais il me semble qu’une boucle conditionnelle, c’est une des choses un peu la base de la programmation informatique pas.

Gee : Disons que quand tu fais de la programmation, il y a beaucoup de langage, mais tous les langages reprennent un peu des concepts similaires et il y en a un qui à la base de tout, ce sont effectivement les conditions, ce sont souvent des if parce que c’est souvent anglais, en français c’est « si ». En gros, tu décides que si quelque chose est vrai, tu fais quelque chose et si ce n’est pas vrai tu fais autre chose. La boucle conditionnelle, c’est la même chose mais en boucle, c’est-à-dire que tant que quelque chose est vrai tu fais une certaine instruction et, dès que cette chose n’est plus vraie, tu t’arrêtes. En fait, c’est avec ces deux choses-là qu’on fait à peu près tout ce qui est informatique dans le monde.

Bookynette : Sachant qu’à l’époque, il y avait juste une machine à calcul et pas encore des ordinateurs ultra puissants, ni même des ordinateurs pas puissants du tout.
Elle meurt à 36 ans, c’est super jeune, d’un cancer de l’utérus, donc pensez à vous faire tester. Malheureusement, toute sa fortune est passée dans cette fameuse machine en laquelle elle croyait énormément.
Est-ce que d’autres veulent reprendre ou je continue ?, parce que moi, franchement, Ada Lovelace !

Vincent Calame : Continue

Bookynette : OK. On parlait de l’Ada Lovelace Day tout à l’heure, c’est quelque chose qui tombe chaque deuxième mardi du mois d’octobre, donc, cette année c’était le 8. À l’April, on a voulu mettre en avant les femmes qu’on avait reçues à la radio et qui avaient participé à un Parcours libriste. Il y en avait trois cette année. Il y avait Anca Luca, si tu nous entends bisous. Il y avait la reine des elfes, pareil, si tu nous entends bisous. La dernière c’était en septembre, donc il n’y a pas très longtemps, c’était Maud Royer, je ne te connais pas, mais bisous quand même.

Étienne Gonnu : Merci pour ce résumé très complet et recontextualisé avec utilité et intelligence. J’avais juste une réflexion, je ne sais pas, Booky, ce que tu en penses, Vincent et Gee peut-être aurez-vous aussi une remarque. Souvent on nous dit, et on sait à quel point c’est important, de montrer des rôles positifs, des modèles de référence, notamment pour les jeunes femmes, pour leur montrer qu’elles peuvent réussir en informatique, mais on entend parfois aussi le risque inverse qui est d’en faire des modèles exceptionnels. Ada Lovelace était une femme exceptionnelle, mais, en fait, comme tout le monde, potentiellement, peut l’être et, finalement, on se dit qu’il faut être exceptionnel pour pouvoir se mettre à ce niveau-là et l’importance aussi de montrer des rôles modèles qui soient accessibles. Je crois, en fait, que c’est l’essence de ce jour qui est de montrer – c’est ce qu’on ce fait avec les Parcours libristes – qu’il y a plein de femmes, qu’il n’y a pas besoin d’être absolument brillantissime, d’avoir un QI stratosphérique, même si on peut dire beaucoup de choses sur la norme des QI. Il me semble que c’est un peu l’idée de ce Ada Lovelace Day, l’idée c’est de montrer tout un panel de modèles.

Bookynette : On a tellement l’habitude d’invisibiliser les femmes que, pour une fois, ce jour-là, on n’a pas le choix, il faut les mettre en avant. Après, je pense que tous nos invités sont exceptionnels, mais je n’ai aucune objectivité là-dessus et le but de ces Parcours libristes c’est vraiment de montrer, de dire « regardez les filles, c’est possible, il y en a qui le font, qui le font bien ». Quand je vois la reine des elfes qui est partie de zéro connaissance technique, qui s’est formée elle-même en véritable autodidacte. Donc, si elle est moi pouvons le faire, je pense que tout le monde peut le faire.

Étienne Gonnu : Cela me paraît un beau résumé de ce point. Tu lèves la main Gee.

Gee : Juste pour rajouter sur la question et ce que tu dis. Moi c’est pareil, je ne suis pas très fan des idoles et de la starification comme ça. On peut aussi faire un peu de sociologie et remarque que la place des femmes dans l’informatique était très importante au début de l’informatique parce que c’était considéré comme un travail de secrétariat et, à partir du moment où il a commencé à y avoir du pognon, en fait, que, soudainement, c’est devenu un boulot d’homme et on a gentiment évacué toutes les femmes. Mais, statistiquement, c’était un métier de femme et absolument rien ne s’oppose à ce que des femmes soient dans l’informatique, des femmes ordinaires, des femmes comme toi et moi juste pour un boulot.

Étienne Gonnu : Je ne me souviens plus quelle invitée [Isabelle Collet] nous avions reçue, qui nous en avait parlé, je pourrais le retrouver, je le mettrai en référence, qui nous mettait aussi en avant que cette disproportion et ce métier qui est devenu extrêmement masculin, c’est surtout vrai dans les pays occidentaux. En Asie, notamment, ça ne se vérifie pas et ce sont plutôt des métiers qui sont encore majoritairement féminins, tout en étant plutôt bien payés, mais dans le monde actuel c’est difficile d’échapper quand on a de bonnes compétences sur ces outils. En plus, c’est contextualisé en fonction des endroits, dans le monde, dont on parle.
Vincent.

Vincent Calame : Je voulais rappeler qu’avant l’informatique il y a aussi la question des mathématiques. J’ai lu qu’avec la réforme du bac le nombre de filles qui font des maths a diminué. C’est donc vraiment quelque chose de très inquiétant. Ada Lovelace a d’abord été formée en mathématiques. C’est aussi le rapport aux mathématiques et le fait que les mathématiques soient un monde masculin qui pose problème et, là, il y a un travail en amont à faire, avant même les premiers pas en informatique, dès les classes primaires.

Étienne Gonnu : Oui, la science en général, après certaines sciences plus que d’autres, mais les sciences fondamentales. Du coup, on voit l’impact d’une politique publique, ce n’est pas neutre et ça peut aller dans les deux sens. En tout cas, ce sont des choses auxquelles il faut penser. Je pense qu’ils ne se sont pas posé la question, ils ont perpétué des systèmes qui privilégient les hommes et ça se répercute.
Merci pour cette remarque, ce n’était pas une parenthèse, c’était pleinement dans le sujet. Vous allez reconnaître ce bruit.

[Clochette]

Campagne d’appel à soutien financier de l’April

Étienne Gonnu : Cette petite clochette qui indique qu’on change de sujet, qu’on passe à notre item suivant dans le menu. Je vous propose de continuer en douceur avec un point communautés libristes en commençant par une grosse activité aprilienne, nous allons parler de nous et de notre nombril, mais, en même temps, c’est une actualité du monde du Libre. L’April a lancé une campagne d’appel à soutien financier, sobrement intitulée Le Lama déchaîné. Qui nous en dit plus ?

Bookynette : Ça va encore être moi !

Étienne Gonnu : Tu as initié. Il faut dire que c’est toi qui as lancé l’idée d’une campagne.

Vincent Calame : Je pourrai juste parler des mots croisés.

Étienne Gonnu : Il faudra en parler. Il y a des mots-croisés, c’est effectivement un aspect important. Booky, c’est vrai que c’est toi qui as lancé l’idée de cette campagne, notamment dans sa forme.

Bookynette : Exactement. En fait, ça a commencé avant l’été, après l’AG où on s’est dit qu’il fallait vraiment qu’on refasse une campagne d’adhésion ou de soutien financé parce qu’on pioche un peu trop dans nos économies, deux années de suite, et les économies, malheureusement, ça s’amenuise et puis ça s’épuise. On s’est dit « il faut qu’on lance une campagne de soutien financier ».
À ce moment-là, j’ouvre un énorme pad et je dis « allez-y, balancez-moi vos idées », en faisant comme d’habitude. Un pad, on va dire que c’est un traitement texte partagé sur Internet sur lequel n’importe qui peut contribuer. Donc j’ouvre ce pad et je dis « balancez vos idées », en pensant, comme d’habitude, on va en avoir deux/trois, ça sera facile de choisir. Sauf que là, manque de pot, tout le monde s’y est mis, tout le monde était inspiré et on se retrouve avec plus d’une quinzaine d’idées différentes, pas totalement 15 vraiment, j’en avais déjà chopées huit donc rien que la moitié c’est ma faute. Bref, on se retrouve avec plein d’idées et je me dis « il va falloir qu’on combine tout ça, qu’est-ce qu’on met en avant, qu’est-ce qu’on choisit, qui est-ce qu’on vexe ? », parce que si on ne prend pas les idées de tout le monde on vexe forcément quelqu’un.
Et puis cet été, pendant que mes compagnons de route faisaient la sieste, parce qu’il faisait particulièrement chaud, entre 14 heures et 16 heures 30, j’ai pensé à l’idée d’une feuille de chou, une sorte de gazette, de magazine, avec plusieurs rubriques, dans laquelle on pourrait reprendre toutes les idées. J’en parle à la première réunion et tout le monde fait : « Waouh ! OK, on fait ça ». On commence à discuter, à voir quelles sont les rubriques qu’on garde. Gee nous balance une maquette le lendemain de la réunion – tu devais être particulièrement inspiré pour balancer la maquette aussi rapidement – et c’est comme ça qu’est née Le Lama déchaîné.

Étienne Gonnu : On peut encore en parler. Je vais juste préciser qu’on en dira beaucoup plus, on en parlera beaucoup plus la semaine prochaine, mardi 29 octobre, parce qu’on fait une spéciale Au cœur de l’April, un sujet long, qui est dédié à cette campagne. C’est aussi l’intérêt de montrer l’envers du décor d’une campagne d’une association comme l’April, notamment une campagne de financement. On pourra développer un peu sur tout ça.
Rappelons que c’est une feuille de chou. Combien d’exemplaires ? Quelle parution ?

Gee : Ce sont neuf exemplaires en tout, ça va de 0 à 8, parce que nous sommes des informaticiens et que, de fait, on commence à compter à 0.

Étienne Gonnu : Et en hexadécimal ?

Gee : C’est pareil puisque, en hexadécimal, ça change à partir du moment où tu dépasses 10.

Étienne Gonnu : Je voulais faire le malin !

Gee : Désolé. En binaire, par contre, c’est autre chose !
Il y a vraiment ce côté « ne choisissons pas et faisons tout ». On avait eu l’idée de faire des interviews, on avait eu l’idée de faire des articles de fond, de faire des jeux, de faire des choses comme ça – Vincent parlera peut-être des jeux après. Si on fait un journal, un journal ça a des chroniques, ça a différentes sections, on a commencé à afficher à ce qu’on mettait dans chaque case de ce journal.
Je reviens juste, vite fait, sur Le lama déchaîné parce que c’est ma faute si ça s’appelle comme ça. Moi je ne suis pas l’April depuis très longtemps, il faut savoir celui-là depuis deux ans peut-être maintenant, par rapport à l’âge de l’association ça n’est pas très long.

Bookynette : Tu es actif depuis deux ans, mais tu es membre depuis beaucoup plus longtemps.

Gee : Non. En fait, des gens qui sont là depuis plus longtemps me racontent régulièrement des choses. Donc Fred, le délégué général de l’association, m’a raconté qu’il y avait eu cette idée de faire cette image de lama en reprenant ce truc de Tintin « quand lama fâché, lama toujours faire ainsi », parce qu’on reprochait à l’April, si je me souviens bien, d’être un peu trop virulente sur certains sujets. Ça m’avait amusé parce que, en plus, j’aime bien dessiner des animaux, donc j’avais dessiné un petit lama avec une espèce de logo April dans la fourrure, dans la laine. Ça a bien fait marrer les gens au CA et c’est vrai qu’au moment où on a commencé à travailler sur ce « faux journal », entre guillemets, je me suis dit que ça pourrait être sympa comme logo. Quand on a listé les titres possibles, il y avait tout un tas de trucs et j’avais mis « le lama enchaîné », je crois, à la base, pour vraiment faire Canard enchaîné c’est devenu Le lama déchaîné.

Bookynette : C’est moi qui l’ai transformé en « déchaîné » et, quand tu as proposé ta maquette, tu a mis Le lama déchaîné.

Étienne Gonnu : En plus, cette image de briser les chaînes, notamment quand on défend les libertés informatiques, prend tout son sens et je trouve que le clin d’œil est très réussi. Personnellement, j’adore.

Gee : Il y avait aussi autre chose. On s’est dit que ça nous changeait un peu des manchots et des gnous. On aime bien ces petites bêtes-là, mais c’est vrai que c’est un peu toujours ça dans le Libre. On s’est dit qu’on allait mettre un peu d’autres trucs, quand même.

Bookynette : Ça n’avait pas encore été fait le lama parmi toutes les idoles.

Gee : C’est un chouette animal, je trouve que c’est très joli.

Étienne Gonnu : Donc, il y a des mots croisés.

Vincent Calame : Je les ai testés.

Étienne Gonnu : C’est important, il faut des gens pour tester !

Vincent Calame : Je ne sais pas quel est votre niveau de cruciverbiste. Pour certains mots, il faut lire le texte avant, il y a quelques pièges. Il y a à la fois les mots habituels, qu’on va retrouver dans tous les mots croisés, surtout en deux lettres, mais certains font vraiment spécifiquement référence à l’April et au texte qui est avant, dans la rubrique. Donc, si vous séchez un petit peu, commencez à regarder et lisez. Je suis allé aux mots croisés avant de lire, donc lisez d’abord le texte et vous trouverez. Et puis, il y a des noms de membres de l’April cachés dans les mots croisés, c’est un plaisir de les découvrir.

Étienne Gonnu : Je vais préciser que le premier, le numéro 0, c’était la semaine dernière. Demain, mercredi 23 octobre, vous pourrez découvrir le numéro 1, donc notre deuxième Lama déchaîné.
Je n’ai pas passé tant de temps que ça sur ces mots croisés, mais c’est vrai qu’ils ne sont pas si simples, mais c’est amusant, du coup on se creuse la cervelle et ça peut être aussi une manière de diffuser. C’est une feuille de chou, donc l’idée c’est de faire tourner autour de vous. Si vous connaissez des gens cruciverbistes mais qui ne sont pas forcément familiers, familières de l’April et du logiciel libre, je trouve que c’est une bonne manière peut-être de faire passer, en le laissant traîner dans salle de repos ou une salle d’attente, ça peut peut-être attraper l’œil.

Gee : Il faudra les faire avec parce qu’il y a certains noms propres, dedans, et si tu viens pas du milieu du Libre, je pense que c’est compliqué.

Étienne Gonnu : Effectivement. Il est en ligne, bien sûr, et, de mémoire, il y a un bouton qui permet de l’imprimer dans un PDF propre qui rend plus facile ce partage.

Bookynette : Il y a une petite imprimante tout en bas.

Étienne Gonnu : Parfait. Est-ce qu’on oublie quelque chose ? Je redis qu’on vous donne rendez-vous mardi 29 octobre, la semaine prochaine, pour avoir plus d’informations et de détails sur l’envers du décor de cette campagne très amusante. Peut-être dire quel est l’objectif financier, parce que c’est un appel à soutien financier. Tu as donné un chiffre, c’est aussi important.

Bookynette : Si on veut bien finir l’année, sans piocher dans les économies, il nous faut 20 000 euros.

Étienne Gonnu : Donc un appel que ce soit par dons, par cotisations et si vous êtes déjà adhérent et que vous avez possibilité d’augmenter votre cotisation, c’est un appel à soutien. On y a pris beaucoup de plaisir. J’ai participé, un peu, de loin, mais c’est une campagne très amusante et elle donne envie d’y participer. Nhésitez pas à participer à votre niveau, à diffuser ce Lama déchaîné. Des contributions peuvent aussi être faites avec un générateur d’images, on peut proposer des images. Il y a des manières de contribuer. On peut en parler sur les réseaux, notamment Mastodon, et sur d’autres réseaux sociaux, ne pas hésiter. On vous invite à découvrir cette amusante feuille de chou.
Un dernier mot Vincent.

Vincent Calame : Juste une parenthèse, plutôt une anecdote. Gee que parlait du lama. Dans le logiciel libre, on aime beaucoup avoir des animaux comme mascotte, donc le pingouin, le manchot, c’est Linux et le gnou, c’est GNU. J’ai découvert ce matin qu’il y avait une autre mascotte, un peu cachée, à l’April, qui est le hamster d’Alsace. J’explique. J’ai travaillé ce matin avec Benjamin Drieu sur GDTC, le logiciel de l’April pour gérer vos cotisations, toutes celles que vous allez faire très rapidement et ainsi de suite. J’ai eu un message d’erreur et la photo du message d’erreur était un hamster d’Alsace. Benjamin m’a expliqué qu’à l’époque, dans les années 2000, il avait lu une directive, un journal de l’Union européenne avec un truc sur le logiciel libre et juste après c’était sur le hamster d’Alsace dont il avait pris ça. Donc, si vous êtes en manque de petits animaux fétiches, le hamster d’Alsace c’est très mignon et il fait aussi partie de l’April.

Bookynette : On a toujours beaucoup d’humour à l’April.

Étienne Gonnu : On aime rire. Question importante de Fred : est-ce qu’on peut redonner l’URL ? Où peut-on trouver cette campagne ? De toute façon, on la mettra en référence.

Bookynette : Logiquement, elle est censée être en référence, sinon c’est april.org/campagne.

Étienne Gonnu : Tout simplement. En fait, si vous allez sur n’importe quel site de l’April, un bandeau devrait vous y conduire assez rapidement.

[Clochette]

Communautés libristes

Étienne Gonnu : On reste sur le même sujet, on reste sur les communautés libristes. Bien sûr, il n’y a pas que l’April dans les communautés du Libre, c’est une communauté qui est riche d’associations et de personnes. C’est aussi la fin de l’année, les libristes le savent, une période qui est riche d’événements.
Le premier, un événement qui arrive bientôt, c’est le Capitole du Libre, à Toulouse, organisé par nos amis de Toulibre, un groupe d’utilisateurs et d’utilisatrices du logiciel libre. À chaque fois que je suis allé à cet évènement, j’ai passé un super moment, c’est vraiment un événement de libristes pour le coup. Il y a plusieurs conférences de l’April. Gee et Booky, je crois que vous y serez.

Bookynette : On part en campagne. Toi aussi tu y seras.

Étienne Gonnu : J’y serai. Vincent, je ne sais pas si tu as prévu d’y aller.

Vincent Calame : Non.

Bookynette : Isabella aussi devrait y être.

Étienne Gonnu : Isabella qui est une des salariés de l’April, comme moi, qui s’occupe de la vie associative, de la coordination des projets. Il y aura plusieurs conférences. Je vais en animer une qui s’appelle « Député⋅es, attrapez-les toustes ! », pour montrer un petit peu l’envers du travail de plaidoyer politique, comment on va chercher des parlementaires pour leur donner nos arguments et les convaincre de porter certaines positions. Booky, je crois que tu proposes aussi une conférence.

Bookynette : Ce sera justement « L’April est en campagne ». On va parler de la campagne, de la façon dont on l’a construite – c’est pour cela que ce qu’on va dire la semaine prochaine va être une base pour la conférence – et puis la façon dont on l’aura animée, ce qu’on aura déjà réussi à récupérer au bout d’un mois de campagne.

Étienne Gonnu : Et Isabella, puisque tu l’as mentionnée, je n’ai plus le nom exact, j’aurais dû le noter, propose une conférence pour montrer le cheminement de l’April sur les questions d’inclusivité, notamment la place des femmes et des minorités de genre [« Mieux inclure la diversité de genre pour mieux agir, le cheminement de l’April »]. C’est un travail en continu à l’April, qu’on juge important, donc elle présentera ce travail.
Et, bien sûr, il y aura un stand de l’April où vous pourrez, si vous êtes de ce côté-là, nous retrouver.
Si vous avez l’occasion, que vous n’êtes jamais allé au Capitole du Libre, c’est vraiment un événement super. Encore bravo à Toulibre pour la superbe organisation, à chaque fois c’est vraiment très réussi. Vas-y Booky.

Bookynette : Sachant qu’ils enregistrent toutes les conférences, donc, même si vous ne pouvez pas vous rendre sur les lieux de l’événement vous pourrez récupérer les enregistrements des conférences et c’est vraiment un bel effort que je salue. Merci.

Étienne Gonnu : Oui, je te rejoins là-dessus.
Autre événement important, qui est moins communautaire dans le sens où on peut l’entendre, un peu plus entreprise, mais qui reste un événement important je pense, c’est l’Open Source Experience à Paris, les 4 et 5 décembre. L’April y aura un stand. Booky, je me tourne vers toi parce que je crois que tu organises le Village associatif au sein de cet événement.

Bookynette : C’est-à-dire que, comme chaque année, on fait appel à stands pour que les associations puissent demander un stand et parmi cette superbe exposition remplie d’entreprises, il y aura un petit Village du Libre cette année, avec sept malheureux petits stands, mais on espère que l’année prochaine ce sera un peu plus, puisqu’on retrouvera une taille de salon.

Étienne Gonnu : C’est exceptionnel, d’habitude c’est plus et ce sera plus dans le futur.

Bookynette : J’ai commencé avec le salon Linux Expo où on avait 60 associations ! C’est tombé à 40, 20 et 7 cette année. On espère que l’année prochaine on repassera au moins à 15.

Étienne Gonnu : C’est devenu un salon vraiment professionnel. En général, j’ai plein de discussions assez intéressantes là-bas, notamment au Village associatif, mais il y a aussi des entreprises avec des vrais libristes qui, souvent, soit individuellement soit en tant qu’entreprise, sont membres de l’April ou d’autres associations. Ça reste, je trouve, un évènement sympa auquel aller mais ça reste un évènement assez professionnel.

Bookynette : Après, tant que le salon ne meurt pas, je suis contente.

Étienne Gonnu : Oui ça reste un événement important. Les entreprises font vraiment partie des communautés du logiciel libre et sont des éléments extrêmement importants pour faire animer, pour faire vivre les logiciels.
Je vous propose de mentionner un dernier vrai événement, ils sont dans l’ordre chronologique, PSL XXL. .

Bookynette : PSL XXL. Ce sont les Premier Samedi du Libre, format XXL. Au lieu d’être juste un samedi à la Cité des sciences et de l’industrie, Parinux va occuper tout le week-end, toujours à la Cité des sciences et de l’industrie. Des conférences sont prévues, toujours une install partie, des ateliers, de nouveau un village avec pas mal de monde. Donc un gros événement parisien qui a lieu, malheureusement, la même semaine ou le week-end de la même semaine de l’Open Source Experience, mais il a le mérite d’exister, donc il faut y aller.

Étienne Gonnu : Je précise qu’une install partie est un endroit où on peut aller pour se faire accompagner dans l’installation de logiciels libres sur son ordinateur. Sur son téléphone, c’est parfois plus compliqué, mais c’est faisable, si on veut, on peut être accompagné. Je précise que Parinux est un groupe d’utilisateurs et d’utilisatrices de logiciels libres basé à Paris, un peu comme l’est Toulibre à Toulouse.
J’ai bafouillé parce que j’avais Pas Sage en Seine, un autre événement très important du Libre, qu’on peut mentionner, c’est plutôt fin juin, début de l’été, à Choisy-le-Roi.
On peut saluer également, du côté de Lyon, les Journées du Logiciel Libre, qui est aussi un super événement, c’est plutôt en avril de mémoire.
Il y a des évènements toute l’année. On a mentionné ceux qui arrivent bientôt. Merci encore à toutes celles et tous ceux qui organisent ces événements vraiment essentiels pour le logiciel libre.
Vous voyez d’autres actualités à mentionner sur la communauté libriste ? Eh bien, en avance.

On va peut-être faire une pause musicale, en fait. On va se détendre un petit peu les oreilles avant de rentrer dans des sujets un petit peu moins détendus. Il faut que je retrouve mon fichier pour pouvoir lancer la pause musicale dans de bonnes conditions parce que je ne me souviens pas du titre, pourtant il y a café dedans.
Nous allons écouter Moliendo Cafe par Zezinho Fernandes. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Moliendo Cafe par Zezinho Fernandes.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter Moliendo Cafe par Zezinho Fernandes, disponible sous licence Creative Commons Partage dans les mêmes conditions, CC By SA 3.0.

[Jingle]

Deuxième partie 45’43

Étienne Gonnu : Je suis Étienne Gonnu de l’April. Nous vous convions Au café libre. Je suis en compagnie de Bookynette, Gee et Vincent.