Émission Libre à vous ! diffusée mardi 4 juin 2024 sur radio Cause Commune

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Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 4 juin 2024 sur radio Cause Commune

Intervenant·e·s : Lorette Costy - Laurent Costy - Marie-Odile Morandi - Laure-Élise Déniel - à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 4 juin 2024

Durée : 1 h 30 min

Podcast PROVISOIRE

Page de présentation de l'émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration : Déjà prévue

NB : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Étienne Gonnu : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
« Au cœur de l’April », échanges avec des personnes qui font vivre l’association, ce sera le sujet principal de l’émission du jour. Également au programme, « 35 000 BAL pour répondre à une question essentielle : où suis-je et où vais-je ? ». Et, en fin d’émission, « Transformer le numérique », troisième conférence du triptyque de Louis Derrac. Nous allons parler de tout cela dans l’émission du jour.

Soyez les bienvenus dans Libre à vous !, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Je suis Étienne Gonnu, le responsable affaires publiques pour l’April.

Le site web de l’émission est libreavous.org. Vous pouvez y trouver une page consacrée à l’émission du jour avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours ou à nous poser toute question.

Nous sommes mardi 4 juin 2024, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

À la réalisation de l’émission, Julie Chaumard. Salut Julie.

Julie Chaumard : Bonjour à tous.

Étienne Gonnu : Merci. Nous vous souhaitons une excellente écoute.

[Jingle]

Chronique « Pépite Libre » de Jean-Christophe Becquet « 35 000 BAL pour répondre à une question essentielle : où suis-je et ou vais-je ? »

Étienne Gonnu :












[Virgule musicale]

« Au cœur de l’April »

Choix des musiques libres et la nouvelle base de données pour les référencer avec Vincent Calame et Isabella Vanni

Étienne Gonnu : Nous allons donc poursuivre par notre sujet principal « Au cœur de l’April », un échange avec différentes personnes qui font vivre l’association. Nous parlerons avec Julie Chaumard, actuellement en régie, de son implication dans Libre à vous ! nous discuterons ensuite avec Laurent Costy, vice-président de l’April, sur deux tribunes de l’association qu’il a animées et rédigées au sujet de l’influence de certaines structures sur le secteur associatif français comme frein à leur émancipation informatique ; Françoise Conil, nouvelle membre élue au conseil d’administration de l’April, nous rejoindra à distance, en fin d’émission et, pour commencer, ce beau programme, nous allons échanger avec Isabella Vanni et Vincent Calame. Isabella Vanni est ma collègue dans l’équipe salariée de l’April et Vincent Calame un bénévole très actif de l’association, sur la recherche et l’archivage des musiques libres diffusées dans Libre à vous ! un aspect important des émissions.
N’hésitez pas à participer à notre conversation au 09 72 51 55 46 ou sur le salon web dédié à l’émission, sur le site causecommune.fm, bouton « chat ».
Isa, Vincent, bonjour merci d’être avec moi en studio.

Vincent Calame : Bonjour.

Isabella Vanni : Bonjour.

Étienne Gonnu : Comme je le disais, Isa, tu pourras effectivement le confirmer, nous ne diffusons dans l’émission que des musiques sous licence libre. C’est un choix depuis le début. Peux-tu peut-être nous rappeler ce que signifie une musique sous licence libre ?

Isabella Vanni : Avec plaisir. C’est finalement le même principe que celui de la licence qui accompagne un logiciel libre. Une licence libre permet à n’importe qui de réutiliser la musique, de la modifier, de la partager, la seule condition est de citer le nom de l’artiste ou du groupe qui a composé la musique. C’est donc ce qui permet, effectivement, une large diffusion, de s’approprier aussi du morceau et de pouvoir créer à son tour grâce à ce morceau. Pour rappel, la radio Cause Commune, qui accueille notre émission, qui héberge notre émission, paye une redevance qui lui permet de diffuser n’importe quelle musique, mais c’est vraiment un choix de notre émission, de l’émission Libre à vous ! de ne choisir, de ne sélectionner que des musiques sous licence libre, parce qu’on promeut le logiciel libre, on promeut la culture libre en général, donc, ça nous paraît complètement naturel de le faire aussi pour la musique.

Étienne Gonnu : Je vais me permettre la boutade : est-ce que la radio est vraiment libre de son choix de souscrire à cette redevance de la Sacem ? C’est un débat dans lequel nous ne rentrerons pas ! Vincent j’ai l’impression que tu voulais réagir ? J’ai peut-être une mauvaise lecture de ta gestuelle.

Vincent Calame : Je voulais juste dire, on en reparlera, mais, pour un artiste, c’est un choix courageux que de mettre ses œuvres sous licence libre, il faut donc les soutenir pour cela. Rappeler que Libre n’est pas gratuit, les artistes ont notamment souvent des endroits où l’on peut acheter, les soutenir ou leur offrir un café. Donc, si une musique vous intéresse, vous plaît dans Libre à vous !, n’hésitez pas ensuite à aller découvrir l’artiste et à le soutenir un petit peu, on sait que quand on est artiste on mange de la vache enragée.

Étienne Gonnu : Un rappel effectivement très important. On liste et c’est aussi une des raisons, peut-être, de notre volonté, de la raison pour laquelle on fait de l’archivage, c’est sans doute pour rendre peut-être plus lisible. Mine de rien, nous sommes à la 210e émission. En moyenne, en général, on diffuse trois pauses musicales, parfois on rediffuse ne serait-ce que parce que, effectivement, des musiques nous plaisent, on a envie de les réécouter, mais ça commence à faire un bon paquet ! Je vais mélanger l’ordre de mon sujet, qu’importe ! Vincent, c’est toi qui as le regard le plus précis, est-ce que tu as en tête le chiffre, j’aurais pu le demander avant, de combien de morceaux ?

Vincent Calame : Là on est à 440.

Étienne Gonnu : 440 morceaux libres. On va enchaîner, reprendre ce fil. On a donc fait ce choix qu’a expliqué Isa, en 2018, de ne diffuser que des morceaux libres. Très rapidement, on est passé en hebdomadaire, donc, toutes les semaines, il faut trouver trois morceaux sous licence libre, si possible des morceaux de qualité – libre à chacun d’interpréter la chose, mais je trouve que, globalement, on trouve de très bonnes musiques sous licence libre, malgré, peut-être, l’à priori que peuvent avoir certaines personnes ; la difficulté c’est de trouver ces pépites.

Isabella Vanni : Les trouver, donc, notamment, trouver des sites qui puissent permettre de chercher des musiques aussi selon leurs licences, ce n’est pas toujours le cas. On a donc commencé à référencer ces sites qui étaient finalement notre point de départ. On a demandé aussi, bien évidemment, comme d’habitude, à nos membres et soutiens de nous donner un coup de main, donc de contribuer à la recherche et à nous signaler les morceaux qu’ils aimeraient écouter à la radio, entendre diffusés à la radio et on a commencé à noter tout cela sur un pad, sur un bloc-notes en ligne ; un pad, en fait c’est un bloc-notes qui permet une écriture collaborative, pas forcément au même moment, c’est donc très pratique, c’est un document qu’on peut retrouver facilement et sur lequel on peut contribuer très rapidement, il suffit de se connecter.
Le problème c’est qu’on commençait à accumuler pas mal d’informations sur cet outil et l’outil n’est pas vraiment fait pour ça, il n’est pas fait pour héberger des milliers et des milliers de lignes, plutôt des centaines et centaines de lignes, et, au bout d’un moment ça a commencé à ramer un petit peu.

Étienne Gonnu : Complètement ! C’était inutilisable !

Isabella Vanni : Surtout pour moi ! C’est moi qui ai dit « je n’en peux plus, j’ai du mal à travailler, à m’y retrouver en fait », parce que j’ai une mauvaise mémoire, donc j’avais du mal à retrouver les artistes qui me plaisaient le plus, les musiques que j’avais aimées. Je me disais « il y aura bien un moyen déjà de signaler les musiques, de les retrouver, de les documenter et aussi de pouvoir les rechercher plus facilement par exemple par genre et aussi par durée », parce que, parfois, on a besoin de trouver une musique courte, on sait que le temps n’est pas infini, on calcule qu’il faut à peu près 10 à 11 minutes de pauses musicales en totalité par émission. Donc, parfois on a aussi besoin de chercher par durée. Normalement, nous sommes aussi censés transmettre au moins une chanson avec paroles en français, c’est donc aussi un critère qui se prête à être filtré.

Étienne Gonnu : Je précise que ce n’est pas un critère qu’on s’impose, c’est plus dans l’accord avec la radio qui est censée diffuser un certain pourcentage de musiques inédites, pas forcement inédites, en tout cas de musiques francophones.

Isabella Vanni : Il y a donc toute une série de critères et, personnellement, je mettais un temps fou à me retrouver sur cet outil, sur ce pad, ce bloc-notes, et je me suis dit « il faut demander à demander à Vincent de nous aider ».

Étienne Gonnu : C’est comme cela qu’est né, que Isa a lancé ce truc.
Avant d’avancer sur ce sujet-là, pour reprendre peut-être le fil chronologique, en fait c’est le cœur de notre échange, parce qu’on a quand même fait quelques saisons avec ce pad. La base de données que tu as mise en place est utilisable depuis cette saison, ça ne fait que trois quatre mois, le temps passe si vite que je m’y perds, mais c’est dans ces eaux-là, dans cet ordre de grandeur.

Vincent Calame : Elle était prête fin juin, mais je pense que vous l’avez vraiment utilisée à partir de cette saison.

Isabella Vanni : Oui. Au départ, c’était un prototype, il n’y avait que moi qui l’utilisais et il fallait ajuster.

Étienne Gonnu : Je ne veux pas oublier de remercier, de signaler ce qu’on utilisait. Tu dis que tous les sites ne permettent pas de filtrer, on passe beaucoup par Bandcamp, par ??? [19 min 53], Soundcloud, qui sont des manières de chercher. Moi je vais sur moteur de recherche, je fais « site : le nom Soundcloud ou Bandcamp, je tape, entre guillemets, ??? [20 min 03], ce qui est une manière de décrire ces licences, mais il faut ensuite filtrer un peu à la main dans les résultats de la recherche pour enlever les clauses non commerciales, qui ne sont pas des licences libres.
Je voulais surtout ne pas oublier de remercier deux sites, de signaler deux sites : auboutdufil.com est un site qui fait beaucoup d’éditoriaux autour des choix musicaux qu’il sélectionne, uniquement des musiques libres et Éric Fraudin, une des personnes de ce site, a fait quelques chroniques dans Libre à vous !, vous pouvez retrouver les émissions, je mettrai le lien, donc merci à lui et à Alice, j’espère ne pas me tromper, qui contribue beaucoup à auboutdufil.

Isabella Vanni : On a effectivement découvert beaucoup de belles musiques grâce à leur site. Il y a une fiche dédiée à chaque artiste dans laquelle on peut aussi trouver des citations pour l’émission.

Étienne Gonnu : Ce n’est pas forcément très régulier, c’est du travail bénévole, mais je vous conseille d’aller explorer auboutdufil.com et régulièrement il y a encore de nouveaux choix musicaux partagés.
Et puis il y a Ziklibrenbib, ils ne le font plus, ils ont fini, c’est assez récent, c’est un réseau de bibliothécaires qui faisaient des sélections musicales, pas strictement sous licence libre parce qu’il y avait des clauses NC.

Isabella Vanni : Plutôt en Creative Coomons, donc libre diffusion et licence libre.

Étienne Gonnu : C’est leur choix et on n’a vraiment rien à redire à cela, mais qui nous permettait quand même une présélection et c’était vraiment des choix avec, pareil, un certain nombre de descriptifs, de la raison de leurs choix, classés par genre, etc.
Donc deux sites qui nous ont beaucoup aidés à découvrir des pépites libres et je tenais quand même à les remercier dans le cadre de cet échange.

Isabella Vanni : Bien vu !

Étienne Gonnu : Isa, tu disais que tu as commencé à dire « on a ce besoin », tu t’es tournée vers Vincent qui est bénévole à l’April, tu es développeur professionnellement. Tu nous aides, tu accompagnes l’April, tu nous as accompagnés sur la mise en place du site web de l’émission en langage Spip, etc. Avec l’échange avec Isa, vous allez pouvoir nous raconter comment ça s’est construit, comment tu as développé cette base de données.

Vincent Calame : Oui, tout à fait. C’est évidemment venu d’un message d’Isa, sur la liste « Site web », qui demandait si on avait connaissance d’un outil capable de gérer des bases de données. Dans un premier temps on a réfléchi, on aurait pu intégrer ça dans le site web même de Libre à vous !, via Spip, en codant, on aurait pu arriver à ce résultat-là. Nous nous sommes vite rangés à l’idée qu’il valait mieux un système autonome, aussi pour des questions de gestion de droit des personnes, des choses comme ça. Là, je me suis proposé de coder un truc. Je vais nuancer le portrait du bénévole altruiste, parce que, en fait, j’avais aussi un intérêt à le faire dans le sens où j’ai utilisé un logiciel que je développe depuis très longtemps, qui est le principal logiciel que je développe, je le développe avec le soutien de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès humain, donc, en fait, je gère leur base de données. Là, c’était pour moi l’occasion d’adapter ce logiciel à un autre cas de figure, donc de voir si l’adaptation se faisait bien et puis, avoir l’usage dans un autre cadre, enrichissait le logiciel, en fait, un logiciel s’enrichit énormément quand il y a des usages variés. Je n’ai pas été déçu, ce qui est très bien, parfois il y a des bouts d’interfaces qui n’avaient pas bougé depuis dix ans, les personnes qui l’utilisent au quotidien sont habituées et quand de nouveaux arrivants regardent l’interface, ils disent « j’ai cliqué là, je n’ai pas compris, ça n’a pas marché ! ». Pour moi ça a aussi été très intéressant.
Ça se présente actuellement sous la forme d’un tableau, j’utilise une bibliothèque libre, qui s’appelle ???[23 min 46] ; on lui fournit un tableau brut et elle s’occupe de mettre en forme, notamment de mettre des filtres sur toutes les colonnes comme on a l’habitude d’avoir dans un fichier ods, dans un tableau. Là on a utilisé un pad, je dirais que pour ce type de données, professionnellement, les gens commencent souvent par faire un tableau sur un tableur qu’il faut partager, ça devient compliqué, c’est donc là qu’il faut passer par une base de données. C’est ce qu’on a fait : on a transformé ça en tableur en ligne pour pouvoir filtrer dessus et pouvoir faire des recherches, rajouter des auteurs et, notamment, recenser aussi le nombre de fois où a été diffusé un morceau.

Isabella Vanni : J’allais le dire, c’est une donnée très intéressante

Vincent Calame : Quand on était sur le pad, on a effectivement fait découverte qu’un morceau avait été diffusé dix fois, ce qui est bien, mais il y a des petits déséquilibres dans la diffusion. C’est ce type d’information que fournit une base de données.

Étienne Gonnu : C’est un bon exemple de critères. Finalement, on crée des bases de données d’abord pour notre usage, donc il y a forcément des critères – le nombre de diffusions ou la durée comme tu l’as expliqué, parce que, pour la radio, des morceaux de cinq minutes c’est trop long, donc il faut ce critère –, mais ça reste une base de données et ce tableau est librement accessible à toute personne, le lien est partagé, donc n’importe qui peut venir consulter ce tableau. Je trouve que le système de recherche de morceaux, l’utilisation de ce point de vue-là est très fluide, par contre, pour contribuer, on pourra peut-être en discuter, pour le moment, il faut avoir un compte, c’est le choix qui a été fait, ce qui ne vous empêche pas de nous proposer des musiques libres et nous renseignerons le tableau ; il faut un compte pour contribuer, ce qui nous permet aussi de mieux contrôler, pour le moment, l’évolution de ce tableau, on verra ce qu’on en fera dans le futur.
Il y a ces critères, il y a eu beaucoup d’échanges. Je ne sais pas ce que tu en as pensé Isa, j’ai trouvé marrant de discuter avec un technicien de nos usages, un petit peu « tiens, qu’est-ce que cela veut dire ? »

Isabella Vanni : Oui, je n’ai pas manqué de questions et de propositions d’ajout de colonnes et tout, Vincent était hyper réatif. Franchement, je me suis bien amusée avec ce projet, j’espère que c’est pareil pour lui.

Vincent Calame : Oui, je suis prêt à en faire d’autres.

Isabella Vanni : Je voyais que la mayonnaise prenait, donc je ne me suis pas retenue, j’ai proposé d’autres évolutions pour la base, mes collègues ont fait de même et les personnes qui ont rejoint l’équipe musique qui est en train de se constituer au sien de l’équipe Libre à vous ! ont fait de même. C’était un beau projet à mener.

Étienne Gonnu : Je vous invite vraiment à aller voir. Il y a plein de super morceaux musicaux, Vincent nous a fait une sélection par rapport aux musiques disponibles, il y a vraiment toutes sortes de genres et on a essayé de trier aussi par genres musicaux. Si vous voulez découvrir des musiques sous licence libre, vous rendre compter qu’en fait on ne se rend pas compte qu’elles sont sous licence libre, il n’y a pas d’impact sur la qualité, il y a vraiment de superbes morceaux dans beaucoup de styles différents et, comme tu le disais, ça nous permet d’enchaîner sur l’autre aspect. La recherche prend du temps, des personnes nous proposent parfois des pauses musicales et, je le redis, n’hésitez pas à nous envoyer un simple mail, juste pour un morceau, ça nous permet aussi parfois d’en trouver d’autres et, en fait, ça fait super plaisir de recevoir ce genre de contribution. Isabella tu t’es aussi dit qu’on pouvait essayer de formaliser ça un peu mieux, peut-être pour des gens qui ont une capacité à trouver des musiques.

Isabella Vanni : Je me suis dit qu’il y a effectivement mille et une façons de contribuer au logiciel libre, il y a aussi un et mille façons de contribuer à cette radio par la recherche, la sélection de musiques libres, leur traitement aussi parce qu’on fait quand même quelques petits traitements, notamment l’ajout des métadonnées mais pas que. On utilise le logiciel Audacity par exemple pour ajuster le niveau, pour normaliser la crête, je crois, je ne sais plus le terme technique, bref !, on fait vraiment des tout petits traitements qui mais qui prennent du temps et qui sont typiquement des tâches qui peuvent être prises en charge par des bénévoles, des personnes passionnées de musique qui peuvent se dire que c’est un super moyen de participer à l’April, d’aider l’April à rechercher des musiques, etc. J’ai donc eu l’idée de mettre en place une équipe musique, pour l’instant nous sommes trois/quatre inscrits en plus des collègues.

Étienne Gonnu : Pas besoin d’être membre de l’April.

Isabella Vanni : Non, il y a plein de choses que vous pouvez faire à nos côtés sans être membre. Pour que l’équipe se consolide, il faudrait aussi que je documente tout ce qu’on vient de dire, c’est-à-dire comment on recherche les musiques, comment on les traite, comment on les met dans la base de données, bref !, probablement que je fasse une documentation pour que les personnes qui rejoignent l’équipe musique trouvent une documentation toute faite, ça ne veut pas dire que la documentation n’est pas censée évoluer, mais déjà partir avec une bonne base et, pour l’instant, je n’ai pas encore pris le temps, mais pour la saison huit…

Vincent Calame : Je t’ai envoyé un message ce matin à ce sujet.

Isabella Vanni : Super, je ne l’ai pas encore lu.

Étienne Gonnu : Les grands esprits !

Vincent Calame : On va créer une page wiki, on va compléter une page wiki. Justement, jusqu’à présent j’avais travaillé sur les données, mais là, je me suis penché sur les musiques elles-mêmes. Il y a plusieurs niveaux de contribution : d’abord, effectivement, vous repérez une musique, l’idée du tableau de bord c’est que vous vérifiez juste qu’on ne la connaît pas déjà et vous nous envoyez juste le lien, déjà c’est beaucoup, parce que rechercher sur les sites ce n’est pas évident, il y a très peu de recherches à partir de la licence. Nous signaler une musique, c’est déjà le premier niveau de contribution.
Le deuxième niveau, ce sera effectivement d’avoir un compte et de rentrer les métadonnées pour créer la fiche descriptive.
Le troisième niveau, c’est le traitement des fichiers.
Vous voyez donc que vous pouvez venir en faisant vraiment quelque chose de simple et après, une fois que vous êtes rentré, on va vous prendre et on va vous monopoliser.

Isabella Vanni : N’est-il pas merveilleux !

Vincent Calame : C’est vraiment progressif. Signaler un artiste, un groupe, c’est déjà précieux comme information parce que ce n’est pas facile à trouver.

Étienne Gonnu : Absolument, ça prend du temps, ce n’est pas facile ; ça prend du temps d’écouter de la musique, mais c’est quand même plaisant d’écouter de la musique, savoir si elle nous plait, il faut la choisir.

Vincent Calame : C’est très agréable.

Étienne Gonnu : Si on trouve un album qui nous plaît, le plus dur c’est de dire laquelle est pertinente. Bref ! Vincent.

Vincent Calame : Laquelle est pertinente dans un album, en fait, les émissions Libre à vous ! sont là pour longtemps.

Étienne Gonnu : C’est un avantage de la base de données ! Avant, quand on était sur le pad, on s’imposait d’en choisir une, parce qu’on ne voulait pas trop surcharger, ça prend du temps. Maintenant, avec une base de données où c’est plus propre, c’est plus facile de remplir, et je pense que si on veut mettre plusieurs morceaux d’un même artiste ou d’un même album, c’est assez rapide à remplir, donc, si elles nous plaisent toutes, on peut toutes les mettre, on choisira après, plus tard. C’est donc vrai que ça facilite cela.

Isabella Vanni : Il y a même une colonne « évaluation » que, personnellement, j’utilise parce que j’ai pas une mémoire de poisson rouge, pour me souvenir des artistes que j’aime beaucoup, parce que j’aime bien mettre au moins une musique sur trois que j’aime beaucoup, j’utilise cette colonne pour signaler le fait que j’aime bien, et j’aime beaucoup !

Étienne Gonnu : C’est à cela que ça sert.
Le temps qu’on s’était donné s’est écoulé. On a plein de choses à traiter.
Merci à vous deux d’être venus parler de ce sujet. Merci à Vincent parce que Fred me signalait que tu es aussi chroniqueur dans Libre à vous !, tu as travaillé sur cette base de données, en parlant de Libre à vous ! tu as aussi développé un moteur de recherche croisé avec un autre site de l’April, Libre à lire !, où sont recensées les transcriptions. Tu es un bénévole en or pour l’association et je profite de cette émission « Au cœur de l’April » pour te remercier, Isa acquiesce, et je sais que mes collègues le font aussi.
Merci à vous deux. À présent nous allons faire une pause musicale. Nous allons écouter If Only to Kill par Holizna. On se retrouve juste après avec Julie. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : If Only to Kill par Holizna.

Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter If Only to Kill par Holizna, disponible sous licence Creative Commons CC0, ce qui se rapproche le plus du domaine public.

[Jingle]

Discussion avec Julie Chaumard, membre de l’équipe Libre à vous !, notamment de la régie 35’ 20

Étienne Gonnu : Je suis Étienne connu de l’April, vous écoutez Libre à vous !. Nous vous proposons un sujet « Au cœur de l’April ».
J’ai à présent le plaisir d’accueillir Julie Chaumard qu’Isa a remplacée en régie pour qu’elle puisse nous rejoindre. Encore bonjour Julie.
Julie, tu fais maintenant partie de l’équipe du grand collectif Libre à vous !, tu es arrivée à la régie Libre à vous !. D’ailleurs, depuis combien de temps es-tu arrivée ?

Julie Chaumard : En septembre, fin septembre.

Étienne Gonnu : J’aurais dit depuis plus longtemps ! La régie, c’est quelque chose de nouveau pour toi, je crois que tu n’en avais jamais fait avant.

Julie Chaumard : Aujourd’hui, je fais la régie pour l’émission. Je suis venue sur la table du studio et Isabella m’a remplacée pour faire la régie.
Je n’avais jamais fait de régie avant, je connaissais l’April de nom, je ne connaissais pas très bien l’April, un petit peu le logiciel libre parce que je suis informaticienne, mais je ne connaissais pas trop le logiciel libre non plus et je ne connaissais pas la régie. Par contre, j’aime beaucoup la radio, j’aime beaucoup le son, j’aime beaucoup l’audio parce que je suis, par ailleurs, musicienne et, comme je suis informaticienne, j’aime aussi beaucoup la technique, donc, pour moi, la radio c’est le son et la technique. J’ai vu une annonce, par hasard, en juin, je ne sais plus trop pourquoi.

Étienne Gonnu : Tu ne connaissais pas trop l’April, comme quoi les hasards de la vie, parfois !

Julie Chaumard : Exactement. Je fais quand même du bénévolat dans ma vie, depuis de nombreuses années, c’est un aspect de la vie sociale que j’aime. J’ai donc vu cette annonce de bénévolat pour rejoindre la régie de l’April et l’annonce était formulée de telle manière qu’elle était accueillante, bienveillante, même pro je dirais.

Étienne Gonnu : On essaye !

Julie Chaumard : Elle m’a donné envie de venir essayer. Comme je sentais que c’était bienveillant je me suis dit « même si je ne connais pas, peut-être que je serai bien accueillie », ça a donc parlé à mon désir d’allier technique et son. J’adore aussi l’aventure, j’aime bien me dépasser, donc, j’ai postulé.

Étienne Gonnu : Tu nous as dit que tu n’avais pas de compétence. Je trouve formidable et, en fait, je ne suis pas surpris par ce que tu dis, que tu aimes bien l’aventure et te dépasser, parce que c’est assez stressant quand on arrive, qu’on ne connaît pas la régie, de s’y mettre tout d’un coup. Au début, on a senti que ça t’a demandé des efforts pour cadrer les choses et tu t’es beaucoup investie pour, finalement, bien te former à la question, on va en reparler. À aucun moment tu ne t’es laissée démonter. Depuis un an, tu fais assez régulièrement la régie, je crois que ton organisation professionnelle te permet d’être libre et l’un des enjeux c’est de trouver des personnes qui peuvent se rendre disponibles le mardi après-midi en direct. Ce dépassement s’est vu.
Avant, c’était essentiellement l’équipe salariée, on a déjà eu des bénévoles, merci à eux, ce n’étaient que des hommes qui avaient pu se libérer, on remercie Patrick, Adrien, Thierry, désolé si j’en oublie laisse sur le tas. On a lancé cet appel, donc, Julie tu nous as rejoints, on a également Élise qui nous a rejoints, également Bookynette, la présidente de l’April, s’est dit « moi aussi, je veux rejoindre l’aventure », maintenant une équipe vraiment bénévole, consolidée, sur la régie, que de femmes en plus ; ça ne change rien, on peut être homme ou femme, il n’y a pas besoin d’appareils génitaux pour faire fonctionner une régie ! En tout cas c’est chouette, on a souvent plutôt tendance à avoir des hommes sur les profils techniques, donc on montre qu’en réalité ça ne change rien.
Donc, tu es arrivée. Isa parlait de documentation, on avait toute une documentation pour permettre aussi facilement que possible d’intégrer des nouvelles personnes. Comment t’es-tu saisie de ça ? Comment cette documentation t’est-elle parue ? Cette période d’apprentissage de manière générale ?

Julie Chaumard : Quand je suis arrivée en septembre, je ne suis pas arrivée les mains dans les poches. Je ne connaissais rien du tout, mais vraiment rien du tout. Frédéric m’avait transmis votre fameuse documentation, je l’ai lue comme ça, d’un trait, je n’ai pas compris grand-chose, mais au moins j’avais des termes pour commencer à comprendre un peu le processus. On a fait donc une première régie, avec Frédéric ou toi, j’ai un peu oublié maintenant, juste fictive.

Étienne Gonnu : Ça fait partie du ??? [40 min 03], on est accompagné, bien sûr, comme tu dis.

Julie Chaumard : Après, pendant deux mois je crois, j’ai fait la régie avec quelqu’un, on était deux à la régie. C’est génial parce qu’on peut profiter de l’aspect sympathique de la régie, du direct, tout ça, et on n’est pas sans filet, il y avait quelqu’un à côté de moi. C’est vrai que j’ai demandé pendant longtemps à ce qu’il y ait quelqu’un près de moi. On me disait « mais non, tu es prête », parce que c’est vrai que j’ai le trac, je ne suis pas quelqu’un de spontané de nature ; quand je dois parler, comme maintenant par exemple, il faut que je prépare quand même un petit peu, j’ai du mal à voir des arguments de manière spontanée. C’est aussi ça le dépassement de soi parce que, effectivement, j’ai le trac, j’ai du mal à prendre la parole en public, mais, quand même, je suis venue parce que c’est aussi un dépassement de soi. Petit à petit j’apprends et, ce qui est sympa, à Libre à vous !, c’est qu’on apprend dans une très bonne ambiance, on peut se tromper, d’ailleurs tout à l’heure, à la régie, je me suis trompée un petit peu parce que je suis un peu en mode trac aujourd’hui, donc les réflexes sont un peu perdus, mais ça se passe super bien, du coup on a confiance en soi pour avancer. Donc, petit à petit j’apprends, j’interviens de plus en plus à l’émission, à la régie ou à l’animation.

Étienne Gonnu : Oui, puisque tu as déjà animé un sujet court un sujet court pour l’émission.

Julie Chaumard : Un sujet qui me plaisait bien, que j’ai proposé.

Étienne Gonnu : Je crois que tu as envie d’en faire d’autres. C’est cool !

Julie Chaumard : J’ai bien envie d’en faire d’autres. Petit à petit, j’espère que je vais avoir plus le profil d’animateur.

Étienne Gonnu : Je répète, je dis qu’on accueille toutes les personnes qui veulent proposer un sujet, l’animer, même des sujets longs ; on accueille, on accompagne, justement comme tu le dis, les personnes qui ont ces envies-là, au contraire on est ravis.

Julie Chaumard : Tout à fait. On est très bien accompagné. Quelqu’un comme moi qui n’y connaissais rien, maintenant j’arrive à faire la régie régulièrement et à commencer à proposer des sujets ou à participer un peu sur le studio comme je le fais actuellement.
Donc oui, dans mon organisation personnelle, je peux effectivement venir le mardi après-midi, c’est une chance dans ma vie de pouvoir organiser un peu mon temps de travail. Je pense que c’est à peu près le seul critère, il faut vraiment être disponible le mardi.

Étienne Gonnu : C’est la grosse contrainte qu’on a sur la régie, c’est sûr !

Julie Chaumard : Et encore, ce n’est pas tous les mardis. Là, déjà, nous sommes trois, donc ça fait un mardi par mois, voire deux. J’insiste toujours un petit peu pour venir parce que j’aime bien, j’aime beaucoup. Et aussi le fait que j’ai découvert l’April, parce que je ne connaissais pas tellement l’April, le milieu du logiciel libre, mais j’étais quand même intéressée par les sujets et vraiment, comme je dis à chaque fois, j’ai découvert l’April, j’ai découvert les sujets, j’ai découvert les interventions et ça aussi c’est génial. Je me suis vraiment intéressée, maintenant même dans ma vie professionnelle : là, par exemple, je viens d’installer un site internet avec OpenStreetMap dont j’avais entendu parler par Jean-Christophe Becquet ; j’ai fait un sujet WeasyPrint, maintenant j’utilise aussi WeasyPrint sur mes serveurs. Je m’intéresse vraiment à ça suite au fait de vous avoir écoutés, je trouve que c’est très intéressant.

Étienne Gonnu : Super. Je vois que le temps file, mais je vais quand même préciser parce que tu t’es aussi lancée, tu as accepté une autre aventure qu’on t’a proposée : la semaine prochaine, il y a les Rencontres Professionnelles du Logiciel Libre et tu as accepté de venir. On va t’équiper d’un micro et tu vas porter ce micro à différentes entreprises qui font du Libre ; c’est le 10 juin à Lyon. Comment ressens-tu cette aventure ?

Julie Chaumard : Un peu comme toujours, j’ai toujours un peu le trac, mais voilà, il faut y aller, on est bien accompagné. Donc, je vais aller là-bas, je vais rencontrer plein de gens, je vais leur poser des questions, on va interagir, je pense que ça va être très intéressant, très sympathique. J’espère que les personnes, là-bas, seront intéressées à parler et après on va compiler tout ça pour le mettre dans une émission. J’ai donc envie de faire quelque chose d’intéressant, j’ai envie d’aller rencontrer les gens et de participer à l’April parce que je ne suis pas membre de l’April, mais j’aspire à faire plus de choses avec vous.

Étienne Gonnu : Super ! Et ce n’est pas une nécessité pour pouvoir contribuer et faire des projets avec nous.
Merci beaucoup Julie, le temps a filé, merci beaucoup pour cet échange.

Julie Chaumard : Merci.

Étienne Gonnu : Je vais demander à Isa de nous lancer la prochaine pause musicale que je vais prendre le temps d’annoncer. Nous allons écouter Sweet Asian’s dream par Ehma. On se retrouve juste après toujours sur Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Sweet Asian’s dream par Ehma.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter Sweet Asian’s dream par Ehma, disponible sous licence libre Creative Commons Partage dans les mêmes conditions, CC By SA.

[Jingle]

Discussion avec Laurent Costy, autour de la tribune « Techsoup : instrument d’influence des Big Tech américaines » 48’ 13

Étienne Gonnu : Je suis Étienne l’April