Émission Libre à vous ! sur Cause Commune du 31 octobre 2023

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Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 31 octobre 2023 sur radio Cause Commune

Intervenant·e·s : Lorette Costy - Laurent Costy - Magali Garnero - Gee - Isabelle carrère - Luk - Frédéric Couchet - à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 31 octobre 2023

Durée : 1 h 30 min

Podcast PROVISOIRE

Page de présentation de l'émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration : Déjà prévue

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Frédéric Couchet : Bonjour à toutes. Bonjour à tous dans Libre à vous !. C’est le moment que vous avez choisi pour vous offrir une heure trente d’informations et d’échanges sur les libertés informatiques et également de la musique libre.
Nouveau rendez-vous dans Libre à vous ! ce mardi Au café libre pour débattre autour de l’actualité du logiciel libre et des libertés informatiques, ce sera le sujet principal de l’émission du jour. Avec également au programme la chronique de Luk sur « La merdification des médias » et également la chronique de Laurent et Lorette Costy sur « Coupe frites vertical, retro-ingénierie et transition associative ».

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.

Le site web de l’émission est libreavous.org. Vous pouvez y trouver une page consacrée à l’émission du jour avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours ou à nous poser toute question.

Nous sommes mardi 31 octobre 2023, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

À la réalisation de l’émission du jour Julie Chaumard aidée de Étienne Gonnu. Bonjour les amis.

Julie ChaumardBonjour.

Étienne GonnuSalut. Bonne émission.

Frédéric Couchet : Nous vous souhaitons une excellente écoute.

[Jingle]

Chronique « La pituite de Luk » sur « La merdification des médias »

Frédéric Couchet : Nous allons commencer avec la chronique « La pituite de Luk ».
La pituite de Luk est une chronique rafraîchissante au bon goût exemplaire qui éveille l’esprit et développe la libido. Il a été prouvé scientifiquement qu’écouter la pituite augmente le pouvoir de séduction, augmente le succès dans les affaires ou aux examens et décuple le sex-appeal. Retour de l’être aimé, il reviendra manger dans votre main comme un petit chien.
Le thème du jour « La merdification des médias ». En introduction, je vais préciser que je reprends les propos de Luk dans sa chronique du 26 juin dernier : « La merdification offre une représentation de la façon dont fonctionne un certain capitalisme dont font partie certains géants de l’Internet, Google et autres. L’idée est que ces entreprises gagnent du fric non pas avec leur domaine d’activité mais avec la promesse de lendemains qui chantent, en version capitaliste toutefois. »
Le thème du jour « La merdification des médias ».

[Virgule sonore]

Luk : J’ai évoqué le concept de merdification lors d’une précédente chronique et cette fois je vais parler des médias, mais il ne s’agira par de plagier l’extrême droite et sa marque déposée de « Merdias ». Par médias, je parle des dispositifs matériels qui portent des messages, pas ceux qui ont fait profession de produire des contenus pour les fourrer dans un tuyau.

Un média, c’est un truc qui permet de porter un message vers un ou plusieurs destinataires. L’air est un média, il porte la vibration de ma voix jusqu’à vos oreilles à cet instant précis. Mais ma démonstration ne marche pas du tout pour les lecteurs de la transcription. Pour eux, c’est la lumière qui portera l’information, sauf bien sûr, s’ils utilisent une plage braille.

Je réfléchissais récemment à la façon dont les médias ont tendances à se merdifier les uns après les autres. Sous l’effet d’un bruit plus ou moins volontaire, leurs utilisateurs migrent tel des oiseaux fuyant les températures extrêmes vers des médias moins nuls, pour l’instant.

C’est avec mon téléphone pro que le truc m’a frappé. Le développement, ces dernières années, des arnaques au CPF [Compte personnel de formation] ont achevé le bidule. Je ne décroche plus, je bloque ! Si tout le monde fait comme moi, la téléphonie sera bientôt constituée d’un ensemble de numéros qui se seront bannis les uns les autres.

Sur Internet, le phénomène a commencé très tôt.
Usenet est, par exemple, tombé dans l’oubli alors qu’il est réputé pour avoir porté le tout premier spam de l’histoire.
Serdar Argic – son nom sent l’anagramme à plein nez mais, à priori, c’est une fausse piste – envoyait automatiquement une réponse à toute personne dont le message contenait le mot anglais turkey. Mais en anglais turkey a un double sens. Ainsi lors des fêtes de Thankgiving, c’était un peu confus. Les Américains recevaient des messages niant l’absence totale d’implication des Turcs dans un autre génocide que celui perpétré par leurs propres ancêtres sur les autochtones dont ils fêtaient la générosité en bouffant un tas de dindes mortes.
Bref, quand je suis allé sur Usenet lors de mes débuts sur Internet, c’était pourri de pubs en tous genres. Je n’ai pas insisté et les fournisseurs d’accès l’ont rapidement bloqué. Il paraît que ça existe encore, mais le commun des mortels n’a même pas idée que ça ait jamais existé.

Le mail connaît un destin assez proche. Ce même commun l’utilise de moins en moins car ses messages se perdent sous des tonnes de spams et de pubs au point qu’il préfère les messages des réseaux sociaux. Il en va d’ailleurs de même avec la vraie poste. Dans une boîte aux lettres, sur un kilo de papier, le vrai courrier ne doit représenter guère plus de 50 grammes. Même les humains, d’ailleurs ! Ils sont couverts de marques et bouffent largement ce que la pub leur dit de bouffer. Combien de pub dans un kilo d’humain ? 500 ? 700 grammes ?

L’essence de la merdification n’est pas de se laisser étouffer par la pub et le spam mais de faire des choix stratégiques éclairés qui mènent au même résultat. Ces médias en vertu de leur modèle fermé et propriétaire ne devraient pas avoir de problèmes de gouvernance et pourtant !
Mon tiercé gagnant est Google en troisième position qui plombe la qualité des réponses de son moteur de recherche pour balancer plus de pubs ; Facebook en second pour qui étaler la merde est élevé au rang d’art de vivre ; et Twitter en première position dont le service presse a longtemps répondu par un émoji caca et qui a plusieurs longueurs d’avance dans tous les domaines. On suspecte un cas de dopage mais, dans ce genre de course, c’est autorisé.
Encore plus fort, ces réseaux privateurs pourraient se vanter d’au moins être capables de ne pas se faire parasiter par les spammeurs et les escrocs de tous poils, mais ce n’est même pas le cas ! Tous relaient des pubs louches, notamment pour des contrefaçons de logiciels libres contenant du code malveillant.

Alors que faire ? Pour le téléphone, j’ai une idée. Il faut taper les démarcheurs au porte-monnaie. Je propose le développement d’une app qu’on pourrait nommer Keep Talking ou Whatever, parce que « Cause toujours » ça ne fait pas assez startup.
L’idée est que l’application prendrait l’appel en charge. À chaque blanc dans la conversation, elle enverrait une phrase de relance du genre : « Je ne sais pas trop, je n’ai pas bien compris, vous pouvez réexpliquer ?, Pas trop non, faut voir ! ». À ce régime-là, le coût des campagnes de démarchage devrait devenir insoutenable.
Et pour les médias sociaux ? Je crois que nous avons déjà la réponse : des logiciels libres, un fédiverse animé par des humains comportant au moins 1/3 de liberté, 1/3 d’égalité et 1/3 de fraternité.

[Virgule sonore]

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter « La pituite de Luk », « La merdification des médias ». Nous allons passer une pause musicale.

[Virgule musicale]

Frédéric Couchet : Nous allons écouter Balcarabic Chicken par Quantum Jazz. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Balcarabic Chicken par Quantum Jazz.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Balcarabic Chicken par Quantum Jazz, disponible sous licence libre Creative Commons Partage dans les mêmes conditions, CC By SA. Je précise que ce groupe, cette musique, a été proposé par l’une des invitées, Magali Garnero, que nous allons retrouver dans quelques instants.

[Jingle]

Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre par notre sujet principal.

[Virgule musicale]

Au café libre avec Magali Garnero, Gee et Isabelle Carrère

Frédéric Couchet : Je ne sais pas pourquoi










Frédéric Couchet : On va faire une pause musicale parce que, quand même, ça avance. C’est une pause musicale qui, à mon avis, va plaire à Gee. Nous allons écouter Tuée dans l’œuf par OZABRI. On se retrouve après.

Pause musicale : Tuée dans l’œuf par OZABRI.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Tuée dans l’œuf par le groupe OZABRI, disponible sous licence Art libre.

[Jingle]

Deuxième partie 45’ 17

Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre











Frédéric Couchet : Je vous remercie. Bonne fin de journée.
Nous allons à présent faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Frédéric Couchet : Après la pause musicale, nous entendrons la chronique de Laurent et Lorette Costy. En attendant, nous allons écouter Lovers lane par Sucrepop. On se retrouve dans trois minutes vingt. Belle journée à l'écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Lovers lane par Sucrepop.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Lovers lane par Sucrepop, disponible sous licence libre Creative Commons Partage dans les mêmes conditions, CC By SA.

[Jingle]

Frédéric Couchet : Nous allons passer au sujet suivant.

[Virgule musicale]

Chronique « À cœur vaillant, la voie est libre » de Laurent et Lorette Costy – « Coupe-frites, rétro-ingénierie et transitions associatives »

Frédéric Couchet : Comprendre Internet et ses techniques pour mieux l’utiliser, en particulier avec des logiciels libres et services respectueux des utilisatrices et utilisateurs pour son propre bien être en particulier et celui de la société en général, c’est la chronique « À cœur vaillant, la voie est libre » de Laurent Costy, administrateur de l’April, et de sa fille Lorette. Le thème du jour : « Coupe-frites, rétro-ingénierie et transitions associatives ».

[Virgule sonore]

Laurent Costy : Lecture érotique du mode d’emploi d’un coupe-frites vertical : « D’abord, placer le récipient puis, exercer une pression pour l’insérer. Ensuite, ajouter tendrement la grille de nettoyage à la plaque poussoir avant d’assembler. Puis… [Prononcé avec une voix très douce, NdT]

Lorette Costy : Hum, Papa ? C’est gênant de fou !

Laurent Costy : Oh. Lorette. Tu es là ! N’oublie pas que demain, mardi, on enregistre la chronique « À cœur vaillant la voie est libre » pour l’émission Libre à vous !.

Lorette Costy : On est mardi, papa !

Laurent Costy : [Croassement de corbeau, NdT]. Ah ! Les calendriers sont facétieux en ce moment. Je vais donc mettre de côté l’enregistrement commencé pour un podcast de cuisine où les gens sont nus sous les sous-vêtements qui sont sous les vêtements qui sont sous le tablier.

Lorette Costy : Même si les libristes et toutes les autres personnes qui nous écoutent sont amateurs de cuisine, je pense que c’est mieux comme ça, en effet ! Parlons plutôt de mon projet d’alternance. Je pense que tu vas pouvoir m’aider.

Laurent Costy : Trop bien, tu fais une alternance ! C’est cool de pouvoir mettre en pratique ce qu’on apprend en cours ! Je valide. Moi, j’aurais aimé pouvoir en faire une mais ce n’était pas très courant à mon époque. J’aurais sans doute fait un projet autour d’une diode qui clignote : c’est une alternance, une fois ça marche, une fois ça ne marche pas.

Lorette Costy : Moi c’est un peu moins ambitieux que ça, quand même ! Pour l’association qui a eu l’idée de me prendre en alternance, j’aimerais pouvoir la faire avancer dans sa migration vers un numérique plus éthique avec, par exemple, des logiciels libres, toussa, toussa !

Laurent Costy : Oui, c’est plus facile que de faire clignoter une diode, c’est sûr, mais chacun doit agir à son niveau avec ses compétences. Donc, tu as une idée de la manière dont tu vas t’y prendre pour embarquer les membres de l’association dans cette démarche certes louable, mais trop souvent perçue comme une lubie ou un gadget technique ?

Lorette Costy : Je crois qu’une des erreurs à éviter serait de laisser cette question dans le seul champ de la technique. Ça pourrait sous-entendre aussi que c’est un sujet qu’il faudrait laisser aux personnes compétentes. Et aussi, au nom de l’efficacité en tous cas à court terme, ça encourage à ne pas changer ses habitudes parce que ce serait une perte temps pour le projet associatif en lui-même.

Laurent Costy : Boudiou, dire que j’ai mis 20 ans pour arriver à cette conclusion ! Tu me diras, tu viens d’avoir 20 ans – et en passant d’ailleurs, spéciale dédicace, bon anniversaire à toi comme sur les radios libres de l’époque ! Mais moi, je n’ai pas commencé à militer, comme toi, à la maternité !

Lorette Costy : On n’a pas tous eu les mêmes chances. Tu as mal interprété mes pleurs à l’époque : je ne voulais pas de lait, mais je voulais déjà que les associations migrent vers des systèmes numériques plus éthiques !

Laurent Costy : Belle mission je trouve, mais suis-je objectif ? Donc, pour sortir cette question du seul champ technique dans lequel des personnes ou des structures souhaitent contraindre le numérique, dis-moi donc, Doudou, comment tu vas t’y prendre, dis donc !

Lorette Costy : À bien y réfléchir, je pense que le plus dur c’est de trouver le temps auprès du collectif décisionnaire, quelle que soit sa forme, d’expliquer pourquoi il est important de se poser des questions sur ce sujet et de tenter de démontrer une convergence entre les buts poursuivis par l’association et ce qu’apporte le numérique éthique et les logiciels libres. Waouh ! Je fais des phrases de ouf. Je me demande même si je me suis comprise.

Laurent Costy : On peut réécouter plus lentement si tu veux. À bien y réfléchir, je pense que le plus dur, c’est de trouver le temps, auprès du collectif décisionnaire quelle que soit sa forme, d’expliquer pourquoi il est important de se poser des questions sur ce sujet et de tenter de démontrer une convergence entre les buts poursuivis par l’association et ce qu’apporte le numérique éthique et les logiciels libres. [Phrase diffusée lentement, NdT]

Lorette Costy : Ah bah oui, c’est plus clair ! Et, pour trouver ce temps absolument nécessaire, il faut trouver un ou une allié·e au sein de la gouvernance ; allié·e qui va pouvoir être entendu et convaincre ses pairs.

Laurent Costy : À partir de là, je pense que le plus dur est fait. Et c’est évidemment idéal quand c’est justement le collectif qui a décidé d’engager la démarche et qui va chercher la compétence externe pour poser des enjeux et mettre tout le monde au même niveau d’information. Oh, c’était hyper clair ma phrase. Je peux la repasser plus vite. À partir de là, le plus dur est fait. Et c’est évidemment idéal quand c’est justement le collectif qui a décidé d’engager la démarche et qui va chercher la compétence externe pour poser des enjeux et mettre tout le monde au même niveau d’information. [Phrase diffusée en accéléré, NdT]

Lorette Costy : Franchement, en passant, merci à Tenacity. Tenacity, c’est le fork – autrement dit, le logiciel dérivé du code source initial – d’Audacity. Les fonctionnalités de ralentissement et d’accélération de propos, c’est vraiment cool, mais pas que. Merci global à toutes les personnes qui contribuent aux forks et qui défendent le logiciel libre !

Laurent Costy : Bien dit et big up légitime. MuseScore avait effectivement racheté Audacity en 2021 et avait intégré de la télémétrie, c’est-à-dire une technique non désirée par les utilisateurs et utilisatrices qui permettait de surveiller les usages. Il s’est passé ce qu’il se passe souvent pour un logiciel libre dans ce cas-là : comme l’y autorise la licence, des forks, ont émergé. Des personnes ont copié le code source et ont créé une nouvelle version du logiciel dont la vie va évoluer différemment du code source d’Audacity. Celui qui semble tenir dans le temps est Tenacity. Mais, revenons-en à la démarche pour aider les associations.

Lorette Costy : Prendre la décision d’engager la démarche et de banaliser un premier temps d’acculturation au sein de l’organe de décision, là on parle de conseil d’administration, bureau ou équivalent en fonction de la manière dont l’association est structurée, me semble être une première étape qui aide à avancer.

Laurent Costy : Et là, par expérience, je te recommande de faire venir quelqu’un de l’extérieur : le discours sera écouté autrement que s’il vient de l’interne et pourra aider à aller au-delà de la seule question technique.

Lorette Costy : Tu ne serais pas en train de faire un peu du placement de produit de toi-même ?

Laurent Costy : D’accord, je veux bien venir, mais c’est parce que c’est toi.

Lorette Costy : Trop adorable, je ne m’y attendais pas, je m’en réjouis !

Laurent Costy : Je suis comme ça, je suis généreux, tout simplement. Et les étapes d’après, tu les vois comment du coup ? On supposera ici que le discours initial par l’intervenant extérieur a été efficace et convaincant.

Lorette Costy : Du coup, je vais peut-être plutôt demander à Pyg de Framasoft alors.

Laurent Costy : Je crois qu’il n’est pas libre en ce moment, il est surbooké.

Lorette Costy : Une autre erreur à éviter serait de partir tout feu, tout flamme sur des changements d’outils sans avoir fait le tour des besoins, des outils existants, des pratiques et des différentes compétences dans l’association. De là, il faudra prioriser avec les membres de la structure, les changements pour des outils libres et respectueux et programmer ça dans le temps, sans vouloir aller trop vite et, surtout, en accompagnant les membres.

Laurent Costy : Encore du temps à prévoir dans des vies associatives qui affirment régulièrement, dans les enquêtes, que c’est une denrée rare !

Lorette Costy : Il est probable, mais ce sera à vérifier, que la première étape la plus réaliste à engager, soit la migration vers la suite LibreOffice. C’est finalement une utilisation assez universelle, voire basique, que le traitement de texte et l’utilisation du tableur.

Laurent Costy : À cette occasion, tu risques d’entendre le sempiternel : « Ah là, là, LibreOffice, ça marche quand même moins bien. Quand on importe un document fait avec Word, ça déstructure toute la mise en forme et il faut repasser du temps. Greumbeuleubeuleu, je n’ai pas que ça à faire. ».

Lorette Costy : Il n’y a pas toujours le Greumbeuleubeuleu à la fin, mais je vois ce que tu veux dire.

Laurent Costy : C’est justement à ce moment-là qu’il faut pourfendre l’injustice et rendre à la communauté LibreOffice, ce que César s’est accaparé ! Il faut bien faire comprendre pourquoi la mise en forme est bousculée ! C’est le code fermé de la suite de Microsoft qui est la cause de ces problèmes, pas LibreOffice, greumbeuleubeuleu !

Lorette Costy : Oui, tu m’as expliqué un jour que, puisque le code source de Word est fermé, les développeurs et développeuses de Writer de LibreOffice doivent opérer par tâtonnements pour rendre les documents interopérables.

Laurent Costy : Exactement, c’est ce que l’on appelle la rétro-ingénierie ou ingénierie inverse que Wikipédia définit comme l’étude d’un objet pour en déterminer le fonctionnement ou la méthode de fabrication.

Lorette Costy : Pour prendre un exemple concret de rétro-ingénierie en informatique, toujours sur la page de Wikipédia, on peut lire : « Pour écrire des pilotes pour certains périphériques – webcam, scanner, etc. –, les développeurs de logiciels libres se retrouvent souvent contraints à faire de la rétro-ingénierie sur un pilote privateur fourni par le constructeur en interceptant les échanges entre la puce et le pilote, découvrant ainsi comment dialoguer avec la puce. L’objectif est souvent d'améliorer la sécurité et la portabilité du pilote.

Laurent Costy : Et pour terminer : « De nombreux éditeurs de logiciels propriétaires incluent dans leur CLUF, contrat de licence d’utilisateur final, des clauses interdisant la rétro-ingénierie. Cependant, dans de nombreux pays, la rétro-ingénierie est autorisée par la loi, notamment à des fins d'interopérabilité, dans notre cas éviter de refaire la mise en forme. Dans ces pays, les clauses de ces CLUF ne sont pas valables ou tout au plus dans les limites déterminées par la loi. »

Lorette Costy : Bref, faire comprendre aux membres de l’association où se situent les vraies raisons des difficultés qu’ils rencontrent les aidera sans doute à consacrer plus d’énergie et de temps au changement du logiciel !

Laurent Costy : Bon, on a bien avancé, il ne te reste plus qu’à mettre tout ça en œuvre ! J’ai un autre podcast sur un thème plus culinairement sexy à enregistrer, je te laisse ici. La bise ma puce au pilote libre !

Lorette Costy : Un jour, il faudra que je te rétro-ingénierite le cerveau pour encore plus d’interopérabilité avec moi, mon papa. J’appellerai ça de la psychologie. Poutous papa.

[Virgule sonore]

Frédéric Couchet : nous venons d’écouter la chronique « À cœur vaillant, la voie est libre » de Laurent Costy, administrateur de l’April, et de sa fille Lorette Costy. Je crois que l’avis est partagé : c’est l’une des meilleures chroniques qu’on ait entendues de ce duo infernal.
Nous approchons de la fin de l’émission, nous allons terminer par une annonce.

[Virgule musicale]

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