Émission Libre à vous ! du 6 décembre 2022

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Titre : Émission Libre à vous ! du 6 décembre 2022

Intervenant·e·s : Vincent Calame - Gee - Pouhiou - Eve - Laurent Costy, Isabella Vanni, Étienne Gonnu à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 6 décembre 2022

Durée : 1 h 30 min

Podcast PROVISOIRE

Page des références de l'émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration : Déjà prévue

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Isabella Vanni : Bonjour à toutes, bonjour à tous.
Pour le sujet principal de l’émission du jour, nous accueillons Gee et Pouhiou de l’association Framasoft qui viennent nous donner des nouvelles justement de Framasoft. Avec également au programme la chronique le Libre et la sobriété énergétique de Vincent Calame et aussi une interview d’Eve, nouvelle recrue du groupe Transcriptions de l’April. Nuos allons parler de tout cela dans l’émission du jour.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous, l'émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l'April, l'association de promotion et de défense du logiciel libre.
Je suis Isabella Vanni, coordinatrice vie associative et responsable projets à l’April.

Le site web de l'émission est libreavous.org. Vous pouvez y trouver une page consacrée à l'émission du jour avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N'hésitez pas à nous faire des retours ou nous poser toute question.

Nous avons ouvert un questionnaire pour mieux vous connaître, auditeurs et auditrices de Libre à vous !. Y répondre vous prendra cinq minutes et nous permettra d’évaluer l’impact de notre émission. C’est également l’occasion pour vous de nous faire des retours et de nous aider à améliorer notre émission. Retrouvez le questionnaire sur le site libreavous.org.

Nous sommes mardi 6 décembre 2022. Nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

À la réalisation de l'émission aujourd’hui, Étienne Gonnu. Bonjour Étienne.

Étienne Gonnu : Salut Isa. Bonne émission à tous et toutes.

Isabella Vanni : Nous vous souhaitons une excellente écoute.

[Jingle]

Chronique « Le libre et la sobriété énergétique » de Vincent Calame sur sobriété énergétique et sobriété numérique (partie 2)

Isabella Vanni : Nous allons commencer par la chronique « Le libre et la sobriété énergétique » de Vincent Calame, bénévole à l’April.
Bonjour Vincent. De quoi vas-tu nous parler aujourd’hui ?

Vincent Calame : Bonjour Isabella.
Je vais commencer par un bref résumé de ma chronique de la semaine dernière puisque celle d’aujourd’hui en constitue la deuxième partie. Mardi 29 novembre, donc, dans l’émission 160, j’évoquais mes recherches dans les transcriptions du site Libre à lire ! sur le terme « sobriété énergétique » et je m’attardais plus particulièrement sur l’émission n°36 de Libre à vous ! portant sur l’obsolescence programmée. Je terminais cette première partie sur un autre concept qui émergeait de ces transcriptions, celui de la « sobriété numérique », laissant mes auditrices et auditeurs sur leur faim et, je l’espère, avides d’en savoir la suite. Le moment est venu d’en parler plus longuement.

Isabella Vanni : J’en étais effectivement restée sur ma faim moi aussi, donc je t’en prie, continue.

Vincent Calame : Ce concept de sobriété numérique, encore confidentiel, a été introduit dès les années 2000 par le collectif GreenIt.fr. Vous trouverez de nombreuses références sur leur site, greenit.fr, entre autres celles de deux ouvrages de Frédéric Bordage qui était d’ailleurs un des invités de l’émission 36 sur l’obsolescence programmée. Sur cette antenne, le concept a déjà été présenté cette année dans une chronique d’Isabelle Carrère, d’Antanak, dans l’émission 139 du 12 avril qui avait justement pour titre « La sobriété numérique » et il a été évoqué dans le sujet long de l’émission 141 du 26 avril qui était un échange entre Laurent Costy, d’ailleurs ici présent dans le studio, et Simon Popy du CESER Occitanie. Je vous invite à consulter ces références sur le site pour approfondir le sujet.


Isabella Vanni : C’est très simple libreavous.org/ et vous mettez le numéro de l’émission citée. Mais quelle est la différence entre « sobriété énergétique » et « sobriété numérique », Vincent?

Vincent Calame : C’est la question qui nous concerne aujourd’hui, bien sûr. Quelles que soient les définitions des uns et des autres, la sobriété numérique fait évidemment référence en premier lieu à la question écologique, notamment la nécessaire économie des ressources tant énergétiques que minières, sujet déjà évoqué sur lequel je ne reviendrai pas. Cependant – et là je vais vous livrer un peu mon interprétation personnelle –, elle ne se réduit pas à la seule dimension écologique, ce qui fait tout son intérêt.

Je vais essayer de m’expliquer avec le raisonnement suivant : si on se place du point de vue de la consommation d’énergie, le numérique a indéniablement un rôle à jouer. Par exemple, une batterie de capteurs bien disposés peut grandement améliorer la connaissance d’un processus industriel et permettre son optimisation. C’est d’ailleurs l’argument des villes connectées,smart cities pour faire chic, qui imagine un déploiement à grande échelle du numérique pour arriver à la neutralité carbone. En poussant le raisonnement jusqu’au bout, un partisan du tout numérique pourrait tenir le discours suivant, d’ailleurs c’est peut-être déjà le cas, ouvrez les guillemets : « Certes, le numérique pollue mais les gains qu’il procure dans les autres secteurs sont largement supérieurs à son coût ». Et si cela se trouve, il aura raison lorsqu’on envisage les choses uniquement en termes de bilan énergétique.

C’est là que le concept de « sobriété numérique » me paraît précieux. Il s’inscrit pleinement dans la sobriété énergétique, c’est une de ses déclinaisons, mais il est aussi une réponse aux autres enjeux posés par le tout numérique dans notre société.

Isabella Vanni : Tu nous rappelles quels sont ces enjeux ?

Vincent Calame : Oui, bien sûr. Il y a d’abord celui qui nous tient à cœur ici, le contrôle de nos ordinateurs. Jusqu’à il y a une quinzaine d’années, les objets numériques dans nos vies se comptaient sur les doigts d’une main, se réduisant souvent à un seul ordinateur familial et surfer sur le Web se limitait à consulter des sites statiques. On pouvait donc espérer maîtriser sa vie numérique à l’aide des logiciels libres. La multiplication des objets numériques dans notre entourage – téléphone, télévision, voiture et tous les objets connectés promis par la 5G –, les réseaux sociaux et l’agitation permanente qui en découle, tout cela rend cette tâche de contrôle particulièrement ardue.

Il y a ensuite la question de la fracture numérique entre les groupes sociaux et entre les territoires qui favorise le sentiment de déclassement et d’abandon nourrissant les extrêmes.

Il y a enfin le point mis en avant par Isabelle Carrère dans la chronique d’Antanak citée au début de ma chronique, celui de « l’attention », de la surexposition aux écrans et de la captation organisée, particulièrement préoccupantes en ce qui concerne les enfants mais où nous devons, nous les adultes, commencer par donner l’exemple. Voilà rapidement quelques points illustrant le fait que la sobriété numérique n’est pas seulement faire un geste pour la planète, qui, au passage, s’en fiche un peu, car elle nous survivra, mais aussi faire un geste pour le vivre ensemble et la cohésion de notre société.

Pour la suite, il ne me reste qu’à appliquer à moi-même la sobriété numérique, c’est-à-dire arrêter de consulter mon écran, commander chez ma libraire préférée les ouvrages en papier de Frédéric Bordage , les lire à tête reposée pour vous en proposer la recension dans une future chronique de la saison.

Isabella Vanni : Merci Vincent. Je te dis au mois prochain, 2023.

Vincent Calame : 2023, tout à fait. Bonnes fêtes à tous.

Isabella Vanni : Nous allons faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Isabella Vanni : Après la pause musicale, nous parlerons des dernières nouvelles de l’association Framasoft avec nos invités Gee et Pouhiou.
Nous allons écouter À toi de jouer par KPTN. On se retrouve juste après. Belle journée à l'écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : À toi de jouer par KPTN.

Voix off : Cause Commune, 93.1

Isabella Vanni : Nous venons d’écouter À toi de jouer par KPTN, disponible sous licence libre Creative Commons CC BY SA 4.0.

[Jingle]

Isabella Vanni : Passons maintenant au sujet suivant.

[Virgule musicale]

Des nouvelles de Framasoft, avec Gee et Pouhiou

Interview d’Eve, nouvelle recrue dans le groupe Transcriptions de l’April

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