Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l'émission du 8 juin 2021

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Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 8 juin 2021 sur radio Cause Commune

Intervenant·e·s : Vincent Calame - Angie Gaudion - - Dimitri Robert - Yves-Gaël Chény - Laurent Costy - Isabelle Carrère - Isabella Vanni - Étienne Gonnu à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 8 juin 2021

Durée : 1 h 30 min

Podcast provisoire

Page des références utiles concernant cette émission

Licence de la transcription : Verbatim

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Isabella Vanni : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
L’auto-hébergement c’est le sujet principal de l’émission du jour avec également au programme la chronique « Jouons collectif » de Vincent Calame et aussi la chronique « Que libérer d’autre que du logiciel » avec Antanak. Nous allons parler de tout cela dans l’émission du jour.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Je suis Isabella Vanni, coordinatrice vie associative et responsable projets à l’April.

Le site web de l’April est april.org, vous pouvez y trouver une page consacrée à cette émission avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours ou nous poser toute question.

Nous sommes mardi 8 juin 2021, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

À la réalisation de l’émission aujourd’hui mon collègue Étienne Gonnu. Bonjour Étienne.

Étienne Gonnu  : Salut Isa.

Isabella Vanni : Nous vous souhaitons une excellente écoute.

[jingle]

Chronique « Jouons collectif » de Vincent Calame, bénévole à l'April, sur le thème « Les règles maison »

Isabella Vanni : Nous allons commencer par la chronique « Jouons collectif » de Vincent Calame qui est avec nous au studio. Bonjour Vincent.

Vincent Calame : Bonjour Isabella.

Isabella Vanni : Il me semble qu’aujourd’hui on va parler de jeu et de règles maison. Je suis assez curieuse de savoir de quoi tu vas nous parler. Je te laisse la parole.

Vincent Calame : Merci Isabella.
Comme c’est ma dernière chronique de la saison, que le printemps est maintenant bien installé et que les terrasses sont ouvertes, je me suis dit qu’un sujet léger serait le bienvenu, c’est dans l’air du temps ! Bon !, il faut dire aussi que je commence à avoir épuisé mon stock d’anecdotes sur le logiciel libre dans le cadre professionnel et ce n’est pas avec une année de confinement et de télétravail que j’ai pu le renouveler !
Bref ! Face à l’angoisse de la page blanche, j’ai décidé de prendre au pied de la lettre le titre de ma chronique « Jouons collectif ». Il se trouve que je n’ai pas choisi ce titre par hasard, car je suis amateur de longue date de jeux de société, que ce soit des petits jeux d’ambiance d’un quart d’heure ou des jeux de simulation historique sur plusieurs jours. Je parle ici de jeux avec des cartes, des plateaux en carton et des pions en bois. Ces jeux, avec du vrai matériel, offrent un phénomène qui, nous allons le voir, n’est pas sans rapport avec le logiciel libre, c’est celui de l’invention des règles maison.

Isabella Vanni : Qu’est-ce tu entends par règles maisons ?

Vincent Calame : Ce sont toutes les variantes et adaptations que l’on fait quand on est un groupe de joueurs réguliers et qu’un jeu nous plaît, soit parce qu’on corrige tel point d’une règle qui nous semble introduire un déséquilibre, soit parce qu’on trouve plus amusant de procéder différemment ou, tout simplement, parce qu’on a mal lu les règles. J’ai plusieurs exemples où nous avons préféré conserver des règles erronées plutôt que de rétablir les originales.
Or, avec le confinement, pour continuer à jouer ensemble dans notre groupe de joueurs, nous nous sommes rabattus sur des plates-formes qui proposent des versions en ligne de ces jeux, plates-formes généralistes comme Board Game Arena ou mises en place par les éditeurs des jeux eux-mêmes, comme le jeu Codenames. Ces plates-formes sont bien faites et je remercie leurs concepteurs pour avoir permis de maintenir ce lien social et convivial de faire une partie ensemble, mais on comprend bien le problème du point de vue de la liberté. Avec ces plateformes, exit la règle maison, exit la petite adaptation, exit les chemins de traverse, exit aussi les discussions houleuses sur l’interprétation d’un point obscur. Dans une plate-forme en ligne, seules les règles et variantes officielles ont le droit de cité. L’efficacité y gagne mais la liberté et la poésie y perdent !

Isabella Vanni : Pourquoi parles-tu de perte ? Ce ne sont pas des logiciels libres ?

Vincent Calame : Non. Pour des questions de droit d’utilisation et des choix économiques que je respecte, il n’est pas possible d’installer de telles plates-formes sur son propre serveur. Ce serait pourtant la seule solution pour appliquer ses règles maison.
On voit, par cet exemple anecdotique du jeu de société, l’importance de la deuxième liberté d’un logiciel libre, la liberté de l’adapter à ses propres besoins. L’informatique est en effet aliénante : là où du matériel de jeu physique offre un espace infini de création et de récréation – quand on pense à tout ce à quoi on peut jouer avec un bon vieux jeu de cartes classiques –, le jeu numérique n’offre qu’un cadre contraint, celui des concepteurs du jeu. Seule cette liberté d’adaptation nous permet de retrouver une marge de manœuvre ludique.

Isabella Vanni : Il me semble pourtant qu’il existe des jeux qui sont des logiciels libres !

Vincent Calame : Oui. Tout à fait. D’ailleurs j’en profite pour faire la publicité d’un jeu que j’ai découvert à l’occasion du confinement et qui m’a valu quelques nuits blanches et quelques retards dans la livraison de mon travail – dont l’écriture de cette chronique, je dois l’avouer. Il s’agit du jeu FreeOrion, un jeu de stratégie et de conquête spatiale. C’est un jeu complexe où, là, le recours à l’informatique est bienvenu pour gérer de très nombreux paramètres. Du coup, j’ai commencé à regarder le code pour voir quelles sont les possibilités d’écrire des règles maison. Après tout, quand on fait la promotion des logiciels libres, il faut donner l’exemple et faire régulièrement ce travail de plongée dans le code, c’est toujours formateur. Je me vois mal intervenir dans le cœur du jeu, car il est dans un langage que je maîtrise mal, mais toute une partie est sous la forme de petits fichiers de configuration qui suivent une syntaxe conçue spécialement pour le jeu et relativement simple à comprendre si on a des bases en informatique. Du coup, une flopée de paramètres se trouvent à portée de main : créer de nouvelles unités, changer les caractéristiques de tel ou tel peuple, imaginer de nouvelles situations. On retrouve bien là l’esprit des règles maison. J’ai par ailleurs découvert sur le site contribulle.org que l’équipe du jeu cherchait des contributrices et contributeurs, notamment pour la partie « intelligence artificielle », c’est-à-dire la gestion des adversaires informatiques.
Bon, là, c’est une autre paire de manches et c’est évidemment un tout autre investissement en temps que de faire des petites règles maison. Ce serait finalement un parcours logique : on commence par imaginer des règles maison, on finit par travailler sur les règles tout court. C’est d’ailleurs souvent ce parcours qui est suivi par les contributrices et contributeurs dans le logiciel libre, que ce soit des jeux ou non ; on commence par petites touches, adapter un logiciel pour son propre usage et puis, de proche en proche, on finit par avoir les codes d’accès au dépôt maître du code source du logiciel.

Isabella Vanni : Merci beaucoup Vincent pour cette chronique autour des jeux et des règles maison. Est-ce que tu prévois de faire à nouveau une nuit blanche, cette nuit, pour jouer au jeu libre dont tu parlais tout à l’heure ?

Vincent Calame : Non, il faut que je range des installs de mon ordinateur.

Isabella Vanni : D’accord. À la prochaine chronique « Jouons collectif » qui aura lieu à la rentrée, tu auras, du coup, le temps de réfléchir à une thématique. Tu auras tout l’été.

Vincent Calame : Tout à fait.

Isabella Vanni : Merci Vincent.

Vincent Calame : Merci Isabella.Dire Straits

Isabella Vanni : Nous allons faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Isabella Vanni : Nous allons écouter Don't You Get It par Damien Ogorodov sous licence Creative Commons CC By SA 3.0. C’est le même titre que celui d’une chanson du premier album de Mark Knopfler qui est connu aussi pour avoir été le guitariste de Dire Straits, mais ce n’est pas une reprise de ce morceau. Le style rappelle néanmoins beaucoup le style de Mark Knopfler. C’est peut-être une façon de lui rendre hommage. Je vous laisse vous faire votre propre opinion.

Pause musicale : Don't You Get It par Damien Ogorodov.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Isabella Vanni : Nous venons d’écouter Don't You Get It par Damien Ogorodov, disponible sous licence libre Creative Commons CC By SA 3.0, c’est-à-dire Creative Commons Partage dans les mêmes conditions ce qui permet la réutilisation, la modification, la diffusion, le partage de cette musique pour toute utilisation y compris commerciale à condition de créditer l’artiste, d’indiquer la licence et d’indiquer si des modifications ont été effectuées. Dans le cas où vous effectuez un remix, que vous transformez ou que vous créez du matériel à partir de cette musique, vous devez diffuser votre œuvre modifiée dans les mêmes conditions, c’est-à-dire avec la même licence.

[Jingle]

Isabella Vanni : Passons maintenant au sujet suivant.

[Virgule musicale]

L'auto-hébergement, avec Angie Gaudion de Framasoft et Yves-Gaël Chény d'Empreinte Digitale

Isabella Vanni : Nous allons poursuivre avec notre