Émission Libre à vous ! diffusée mardi 9 juillet 2024 sur radio Cause Commune

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Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 9 juillet 2024 sur radio Cause Commune

Intervenant·e·s : Luk - Clara - Fil - Laurent Costy - Vincent Calame - Frédéric Couchet - Étienne Gonnu à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 9 juillet 2024

Durée : 1 h 30 min

Podcast PROVISOIRE

Page de présentation de l'émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration : Déjà prévue

NB : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Frédéric Couchet : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
C’est le moment que vous avez choisi pour vous offrir une heure trente d’informations et d’échanges sur le logiciel libre, les libertés informatiques et également de la musique libre.
Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.

Le deuxième texte : retranscrire, mettre en valeur et partager des textes de femmes via les communs numériques, ce sera le sujet principal de l’émission du jour. Avec également au programme la chronique « La pituite de Luk » sur le thème « Médias hostiles » et la chronique « Le libre et la sobriété énergétique » de Vincent Calame sur le thème « Éloge de la lenteur ».

Le site web de l’émission est libreavous.org. Vous pouvez y trouver une page consacrée à l’émission du jour avec tous les liens et références utiles

Nous sommes mardi 9 juillet, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

À la réalisation de l’émission, mon collègue Étienne Gonnu. Salut Étienne.

Étienne Gonnu : Salut Fred.

Frédéric Couchet : Nous vous souhaitons une excellente écoute.

[Jingle]

Chronique « La pituite de Luk » – « Médias hostiles »

Frédéric Couchet : Nous allons commencer par « La pituite de Luk », une chronique rafraîchissante au bon goût exemplaire qui éveille l’esprit et développe la libido. C’est bien sûr la description de Luk, ça n’engage que le chroniqueur.
La chronique « La pituite de Luk » porte aujourd’hui sur le thème Médias hostiles ». Le sujet a été enregistré il y a quelques jours. Je vous propose d’écouter ce sujet et on se retrouve juste après.

[Virgule sonore]

Luk : En France, aller sur Internet se résume, pour le plus grand nombre de nos concitoyens, à la fréquentation des réseaux sociaux. Je me souviens, avec une nostalgie teintée de consternation, de l’époque où l’idée que l’Internet/réseau social, le fameux Web 2.0, était considéré comme « le nouveau monde ». Il s’opposait à un ancien monde des médias, totalement dépassés, dont la télévision était le fer de lance. Même du côté de l’Internet libre, il y avait cette conviction qu’un espace inédit de liberté s’ouvrait devant nous. Les consommateurs passifs de médias allaient enfin pouvoir prendre la parole !

En anglais, le terme employé est social media, facile à traduire en « médias sociaux ». Du point de vue du vocabulaire au moins, cela les range dans la même catégorie que la télé, la radio, les magazines. Ce sont tous des médias. Ça me semble assez juste, un média étant un truc placé entre des gens, qui leur permet de communiquer. Selon cette définition, le vrai Internet lui-même reste un média.

Les élections actuelles nous démontrent douloureusement une chose : les vieux médias sont loin d’être dépassés. Aux régionales, les deux candidats qui ont reçu le plus de votes sont très exactement ceux qui ont eu la meilleure couverture dans les médias de masse. C’est donc dans les vieux médias qu’on fait les meilleures soupes autoritaires !

C’est pour cela qu’on le nomme 4e pouvoir et pour cela qu’il y a 80 ans, un des piliers du programme du Conseil national de la Résistance était de mettre les médias à l’abri des puissances industrielles. Le CNR ? C’était une bande de gauchiasses initiée par cette fiotte cosmopolite qu’était le Général de Gaulle.
Si j’étais Zuckerberg, je prendrais ça comme un camouflet. Malgré ses milliards de dollars et la quantité terrifiantes de données personnelles sous son emprise, d’autres milliardaires arrivent à détruire la démocratie mieux que lui et avec une technologie éculée, de surcroît. Dire qu’il y a quelques années il vantait un avenir où son réseau social serait une infrastructure de la société, rien de moins ! Aujourd’hui, il se prépare à aller se cacher sous son lit. Mais, vu sa fortune, le fameux lit est un bunker auto-suffisant qu’il fait construire à Hawaï.

C’est qu’au final, les services des GAFAM sont des passoires. L’important étant de faire du bénéfice, peu importe que le service se « merdifie ». Les recherches Google sont vérolées par les sites marchands et les pubs dégueulasses. Meta, le monstre à trois têtes de Zuckerberg, est, quant à lui, l’inverse de celui qui gardait l’antre d’Hadès dans la mythologie grecque. Il a distribué les données personnelles à absolument n’importe qui et il prospère sur la diffusion tous azimuts de la désinformation et des idées les plus poisseuses.
Les médias sociaux se sont dissous dans leur propre inanité, tout absorbés à définir quelle sera la nouvelle façon de générer du profit avec des données personnelles.

En conséquence, toutes ces plateformes sont également un terrain de jeu pour les puissances étrangères qui les utilisent pour déstabiliser nos sociétés à leur avantage. Des études révèlent ainsi que l’essentiel de la désinformation émane de très peu de sources.
C’est un jeu auquel tout le monde joue. Les services secrets américains ont par exemple fait ça aux Philippines pour décrédibiliser le vaccin chinois du Covid. Ils n’ont, bien entendu, pas pu le faire directement en Chine ou en Russie, car, dans ces pays, les médias sociaux sont strictement contrôlés et largement isolés des influences extérieures. Il est évident là-bas, que les médias sont des sujets stratégiques, des outils de pouvoir, des armes.
Chez nous, cette dimension a été gommée des esprits, occultée des débats qui se tiennent au sein des médias eux-mêmes.
Les médias plus traditionnels sont désormais concentrés entre un nombre de mains réduit par des gens qui eux n’ont pas perdu de vue la nature de ce qu’ils se sont payé.

Et l’Internet libre dans tout ça ? Ce n’est manifestement pas lui qui va sauver la démocratie. Sa voix est noyée dans le chaos des rouleaux compresseurs médiatiques. Ce ne sont certainement les solutions de chiffrement ou les médias sociaux alternatifs confidentiels qui vont nous sauver la mise. Dans un système autoritaire, avoir quelque chose à cacher ou fréquenter les mauvais sites, c’est se coller une cible sur le front.
L’Internet devait révolutionner le monde, la télé vient de prouver qu’elle reste la reine du royaume, la Reine de Cœur qui tranche des têtes.

Si les médias sont des armes, les partisans d’une informatique libre doivent être lucides et constater qu’ils en ont des toutes petites, comparativement à l’adversité, bien sûr.

[Virgule sonore]

Frédéric Couchet : Vous êtes de retour en direct sur radio Cause Commune. Nous venons d’écouter un sujet enregistré il y a quelques jours consacré au thème des « Médias hostiles ». Ça nous fait plaisir de le diffuser sur un radio associative, un média indépendant qui va continuer à faire son travail. Vous êtes su Cause Commune 93.1 FM.
Nous allons faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Frédéric Couchet : J’en profite pour remercier Isabella Vanni, ma collègue, qui a préparé l’émission du jou. Je vois que dans les musiques qu’elle a prévues, je pense qu’elle a fait la première pause musicale pour moi, parce que c’est une de mes artistes préférées, un de mes morceaux préférés.
Nous allons écouter Yesterday par Kellee Maize. On se retrouve dans trois minutes. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Yesterday par Kellee Maize.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Yesterday par Kellee Maize, disponible sous licence libre Creative Commons Partage dans les mêmes conditions.

[Jingle]

Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre par le sujet principal.

[Virgule musicale]

Le deuxième texte : retranscrire, mettre en valeur et partager des textes de femmes via les communs numériques

Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre par notre sujet principal