Le Libre, ça marche : l'exemple d'Open Food Facts - Décryptualité du 29 octobre 2018 - Transcription
Titre : Décryptualité du 29 octobre 2018 - Le Libre, ça marche : l'exemple d'Open Food Facts
Intervenants : Lucile - manu - Luc
Lieu : April - Studio d'enregistrement
Date : octobre 2018
Durée : 13 min 35
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Revue de presse pour la semaine 43 de l'année 2018
Licence de la transcription : Verbatim
Illustration :
NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des orateurs·trices mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera tenue en aucun cas responsable de leurs propos.
Statut : Transcrit MO
Description
Les données d'Open Food Facts sont exploitées et enrichies par Yuka. Le succès de cette application, bien que propriétaire, bénéficie à Open Food Facts qui voit sa base de données sous licence OBDL s'enrichir à grande vitesse.
Transcription
Luc : Décryptualité.
Voix off de Nico : Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.
Luc : Semaine 43. Salut Manu.
Manu : Salut Lucile.
Lucile : Salut Luc.
Luc : Lucile, tu es libriste depuis combien de temps ?
Lucile : Une bonne vingtaine d’années. J’étais à Paris 8, donc on a commencé très tôt le Libre.
Luc : Paris 8, qui est l’université où l’April est née.
Lucile : Voilà.
Luc : Tu faisais partie des premières et c’est par toi que j’ai découvert le Libre puisque tu es ma sœur en fait. Donc tu es de passage à Paris et on est contents de t’avoir dans le podcast. Manu, qu’est-ce qu’on a au sommaire ?
Manu : Sept articles principaux.
Luc : Sciences et avenir, « Un tableau peint par une IA vendu 432 500 dollars… à partir d’un code source emprunté sur le web », un article de Sarah Sermondadaz ; le nom est compliqué.
Manu : C’est une histoire intéressante. Beaucoup d’argent ! C’est vendu aux enchères mais tout ça est basé sur une intelligence artificielle dont le code, à l’origine, est libre. Donc c’est intéressant parce que c’est un peu novateur ; je pense qu’on en reparlera dans d’autres podcasts dans le futur.
Luc : :Le Monde.fr, « Apple et Samsung sanctionnées en Italie pour obsolescence programmée », un article de la rédaction.
Manu : Une institution européenne, d’un État européen, qui sanctionne pour des mauvaises pratiques ; ce n’est pas mal, parce que l’obsolescence programmée, on n’aime pas du tout !
Luc : ZDNet France, « La FFDN demande à Orange d’ouvrir sa fibre à tous les opérateurs », un article de APM.
Manu : Il s’agit d’opérateurs internet associatifs qui veulent accéder à la fibre, donc à des moyens d’aller plus vite.
Luc : Pour le moment ils étaient cantonnés à l’ADSL, ils ne pouvaient pas avoir le très haut débit. Numerama, « Qui est Henri Verdier, le nouvel ambassadeur pour le numérique ? », un article de Julien Lausson.
Manu : Henri Verdier c’est le nouveau directeur [était l'ancien directeur, NdT] du DINSIC [Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État], je ne sais plus l’acronyme, mais en gros c’est le DSI de l’État, donc le directeur informatique de l’État et ses choix vont avoir [ont eu, NdT] plein d’impacts, notamment sur le référentiel général d’interopérabilité qu’on suit pas mal.
Luc : La gazette.f, « Civic tech : des prestataires aux business models à risque », un article Gabriel Zignani.
Manu : Il s’agit d’éléments novateurs dans l’État pour faire changer certaines choses de l’administration. Il y a des enjeux parce que ce sont des entreprises et que ces entreprises auront accès à des données liées aux citoyens donc il faut surveiller tout ça. En général ils font du Libre donc c’est plutôt pas mal.
Luc : Developpez.com, « Richard Stallman adopte une alternative aux codes de conduite pour le projet GNU ! », un article de Michael Guilloux.
Manu : On est dans la saison des codes de conduite. On a fait l’émission de la semaine dernière sur le sujet, mais là c’est un code de conduite qui se veut plutôt positif c’est-à-dire on encourage les gens à avoir des comportements positifs pour aider à intégrer des communautés plus diverses, [de façon, NdT] plus agréable.
Luc : Plutôt que d’interdire. L’ADN, « L’économie collaborative : état des lieux », un article de Nastasia Hadjadji.
Manu : Ça parle d’économie collaborative, quelque chose dans lequel le logiciel libre se trouve. C’est un sujet très vaste. Je vous recommande d’aller lire l’article qui est plutôt intéressant et qui va vous parler de plein de choses, notamment d’Uber et de tous ces modèles-là.
Luc : Notre sujet de la semaine ne sera pas en lien avec un de ces articles. On avait envie de réagir sur le succès d’une application qui s’appelle Yuka[1]. C’est une application qui permet de savoir ce qu’il y a dans les produits qu’on achète.
Manu : Une application de téléphone portable.
Luc : De téléphone portable. On scanne le code barre et ça nous renvoie des infos disant si le produit est bon pour la santé ou pas. Si le produit n’est pas référencé, on peut le référencer soi-même avec l’application et alimenter la base de données. Cette appli a de la promotion dans les grands magasins, etc. ; ce n’est pas une appli libre, mais elle a un succès assez fulgurant. Par contre, pourquoi on en parle ?
Manu : Parce qu’elle est basée sur les données qui viennent d’un projet libre dont on a déjà discuté auparavant, qui s’appelle Open Food Facts[2].
Luc : Open Food Facts, ça fait sensiblement la même chose.
Manu : C’est exactement le même point de départ.
Luc : On a une appli mobile qu’on peut installer sur son téléphone et, pareil, on peut avoir des retours sur les produits et alimenter la base. Ce projet existe depuis maintenant quelques années ; c’est un très beau projet libre, mené par des bénévoles ; c’est une association : les gens font ça sur le temps libre, ont fait du très beau boulot et maintiennent ça depuis des années, donc vraiment chapeau bas.
Manu : Ils ont référencé 600 000 produits, ce qui est considérable, et ça marche tellement bien, donc Open Food Facts et leur base de données, qu’ils sont même en lien avec les producteurs : les gens qui mettent leurs produits à Carrefour, Auchan et autres travaillent main dans la main avec Open Food Facts pour aller plus vite, pour être plus fiables.
Luc : Donc Yuka et d’autres applications. Qu’est-ce qu’il y a d’autres comme applis pour ne pas leur faire de la pub plus qu’aux autres ?
Manu : Il y a Foodvisor, ScanUp et Date limite ; en tout cas c’est ce qui est listé, là je suis en train de regarder Wikipédia.
Luc : Ils utilisent la base de données dont ils récupèrent les données.
Manu : Et ils y contribuent, c’est-à-dire que ce ne sont pas juste des parasites, on pourrait dire, ce ne sont pas juste des gens qui utilisent quelque chose sans reverser. Non, quand les gens travaillent avec ces outils-là, ce qu’ils vont faire, ce qu’ils vont re-scanner éventuellement, va être reversé à la base de données initiale parce qu’elle est couverte par une licence intéressante qui s’appelle la licence ODbl[3] [Open Database License] qui est une licence assez protectrice.
Luc : C’est la même qui est utilisée sur OpenStreetMap, le truc de cartos, c’est une licence dite copyleft. Donc Lucile copyleft?
Lucile : Vous pouvez utiliser ces données comme vous voulez, les augmenter ou les réduire. Par contre, ce que vous ajoutez vous êtes obligé de le redistribuer.
Luc : Sous la même licence.
Lucile : Sous la même licence.
Luc : Ça veut dire que la liberté dont on bénéficie on a l’obligation de la garantir aux gens qui passeront derrière nous. Ça c’est un mécanisme très important parce que certaines licences libres ne sont pas copyleft, où on prend et on ne redonne rien en échange, on n’est pas obligé. Là c’est assez intéressant parce qu’on imagine que toutes ces applis sont quand même mises en place par des boîtes ; Yuka derrière c’est la grande distribution.
Manu : Donc elles ont un impact marketing considérable.
Luc : Effectivement. Quand ils l’ont lancé leur projet, Open Food Facts est là depuis un petit moment, ils ont deux options : c’est soit ils font leur petit truc dans leur coin en démarrant de zéro, soit ils prennent les 600 000 articles d’Open Food Facts en disant « ça nous ferait gagner vachement de temps et vachement d’argent de bénéficier de tout ça. Mais du coup on est également obligé de contribuer et de reverser ce qu’on va proposer ».
Lucile : Ils rentrent dans le collaboratif plus ou moins malgré eux.
Luc : Là, manifestement, ils le font plutôt pas mal et sur le blog d’Open Food Facts ils disent qu’ils travaillent avec eux, qu’ils travaillent avec Yuka. Donc manifestement ils ont fait le choix d’y aller. C’est assez rigolo de voir — et c’est l’intérêt du Libre, c’est une belle illustration, c’est pour ça qu’on voulait en parler — comment ces deux projets qu’on pourrait considérer comme concurrents où, dans un schéma normal, ils devraient se foutre sur la gueule et se détester et dire que l’autre est un enfoiré !
Manu : De la compétition bien dure.
Luc : Eh bien ils collaborent, ils travaillent ensemble. Donc Open Food facts donne pas mal d’infos ; Yuka est plus simple dans les infos qu’il délivre.
Manu : Oui. Je crois comprendre qu’en gros ils ont une note alors qu’Open Food Facts ils ont plutôt un ensemble de critères qu’on peut étudier, qui pointent sur plusieurs domaines, mais c’est plus compliqué.
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Luc : Ils donnent plusieurs infos.
Manu : Voilà ! Mais Yuka a quasiment 7 millions d’utilisateurs réguliers et c’est tellement important qu’ils en parlent à la télé ; ça passe dans les journaux télévisés, il y a eu des reportages dédiés à ces applications parce qu’on dit Yuka, mais il y a les autres, et les gens, vraiment. sont dans les supermarchés en train de scanner les produits qu’ils achètent. Ça a l’air d’être considérable.
Lucile : C’est peut-être leur premier pas vers le collaboratif !
Manu : Oui. Un collaboratif ouvert où on travaille ensemble et on n’est pas juste dans un esprit…
Lucile : Passif et de consommation, mais de participation active.
Luc : Et une participation qui est sur une base libre. Les gens ne sont pas nécessairement au courant. Moi ça m’est arrivé ces dernières années de voir des gens, surtout quand c’était la mode du collaboratif il y a peut-être une dizaine d’années, quand Wikipédia commençait vraiment à être connu, il y a pas de mal de gens qui disaient « c’est bien, je peux avoir du travail gratos ». Et tu disais « tu vas mettre ça en libre ? » « Ah ben non, ce sera fermé, ce sera à moi. »
Manu : Des profiteurs.
Luc : Voilà ! Des profiteurs ! Là on n’est pas dans cette démarche-là et c’est vraiment très bien. Ce qui est assez rigolo c’est que c’est le monde de la grande distribution ; ils n’ont pas la réputation d’être les plus humanistes et pourtant ils contribuent.
Manu : Et ils contribuent de manière active. On pourrait dire, si on avait un esprit un peu tordu on va dire, qu’ils contribuent, ils participent, ils collaborent, mais ils gardent une forme de contrôle en faisant leur propre application au-dessus d’Open Food Facts. C’est un moyen, alors aujourd’hui positif, mais c’est un moyen de garder un contrôle.
Lucile : On pourrait imaginer qu’il y ait du marketing agressif qui fasse des données qui pourraient pourrir la réputation d’un concurrent.
Manu : Des trolls par exemple.
Lucile : Voilà, des trolls comme on peut voir sur d’autres projets.
Manu : Ou en politique !
Luc : Comme Wikipédia.
Lucile : Ou en politique, comme Wikipédia, etc. Donc ils ont raison de se protéger. Après, est-ce qu’ils ne vont pas être un acteur, eux-mêmes, négatif ; il faudra surveiller ça.
Luc : L’intérêt c’est que c’est transparent. D’une part, la différence avec un Wikipédia, c’est qu’on a des données ici qui sont très objectivables.
Manu : Il y a des mesures. Il y a quand même des critères. Il y a des gars qui sont derrière.
Luc : Il y a des notions de quantité, de donner les ingrédients. Ensuite, il y a des études sur la dangerosité avérée ou supposée des additifs.
Manu : Ils ont pas mal de références pour tout cela et il y a des journalistes qui analysent tout ça.
Luc : Du coup, notamment pour Yuka, il y a des journalistes qui contestent en disant qu’ils ont quelques références contestables, pas fiables. Après, à chacun de se faire ses opinions. On a déjà ce sujet-là, sur tous ces ingrédients une culture par la législation de la transparence où les infos existent et il est obligatoire de les mettre. Du coup effectivement, le fait de tout partager n’est pas nécessairement problématique pour eux.
Manu : Mais il y a une analyse en plus et il y a une analyse qualitative qui est remontée par les applications. Open Food Facts va te dire « attention, il y a un cancérigène reconnu ou possible dans le produit que vous êtes en train d’acheter, donc décidez en conscience de votre achat. Est-ce que vous voulez arrêter, passer à autre chose ou continuer en sachant que… »
Luc : Si jamais on a un projet qui part complètement du mauvais côté, je ne sais pas moi, un Open Food Facts qui se ferait noyauter.
Manu : Oui, ce sont des bénévoles !
Luc : Et qui commencerait à faire des trucs qui ne soient plus factuellement justes, on a toujours cette possibilité, avec le Libre, de forker comme on dit.
Manu : Faire une fourchette !
Luc : Et de dire : ce n’est que de l’information, j’ai le droit de prendre l’info et de me barrer de mon côté ; je ne vous fais plus confiance, je ne veux plus bosser avec vous, et chacun fait...
Lucile : On mettrait des critères plus éthiques sur la récupération des données, un filtrage ou autre, mais on a les moyens de recommencer sans partir de zéro le projet.
Luc : On peut se fâcher et chacun part avec une copie de la base et en fait ce qu’il veut dans son coin. Justement, par rapport à cette solution dont tu parlais, c’est un des sujets qui est intéressant, c’est qu’il y a contribution de Yuka et autres, mais ça ne va pas sans poser quelques soucis.
Manu : Oui. C’est que quand vous avez un produit qui n’est pas encore enregistré on vous propose de collaborer en fournissant, en remontant les informations. Donc vous faites un petit scan avec votre téléphone, la photo est envoyée, analysée comme on peut avec l’outil informatique, mais ça ne remonte pas une qualité parfaite, loin de là. Il y a pas mal de soucis et, sur la quantité de produits, donc des centaines de milliers, eh bien les petits gars d’Open Food Facts sont surchargés de boulot.
Luc : Et puis à priori, les gens qui utilisent Yuka font ça un peu comme des cochons. Avec la petite appli d’Open Food Facts de libristes, les gens font ça très consciencieusement. Quand on commence à toucher le grand public, c’est moins évident.
Lucile : Moi je trouve ça très positif pour la consommation en grande surface quand on ne peut pas faire autrement. On pourrait rajouter des critères éthiques pour orienter la consommation vers des produits qui orientent vers une société plus égalitaire.
Manu : Et plus écologique.
Lucile : Et plus écologique. Mais je pense que la vraie solution ce sont les circuits très courts. À Toulouse, on peut vraiment se le permettre très facilement. Moi j’ai ma relation avec ma fermière le samedi matin, qui a des produits bio excellents et avec qui j’ai un relationnel super, d’égal à égal, sympathique et tout ; je préfère ce type de société, mais je trouve que ce type d’outil permet de faire évoluer la société dans laquelle on vit, avec laquelle on ne pas faire une rupture comme ça.
Manu : Pas du jour au lendemain ; le grand soir dans la nourriture ça va être compliqué !
Lucile : Oui. Et puis il y a un peu des choses qui sont sympas de l’autre côté aussi. Donc c’est vraiment un truc intéressant et puis, derrière tout ça, il va y avoir les monnaies libres ou d’autres types d’échange avec des gens locaux, de confiance et tout ; avec la blockchain ou autre on peut imaginer plein d’ouvertures qui vont vraiment changer le mode de consommation et la société qui va avec.
Luc : Il a déjà commencé à changer puisqu’on sait qu’en fait on est en dé-consommation.
Manu : Il semblerait.
Luc : Les Français consomment moins, dépensent toujours autant voire un peu plus, ce qui veut dire qu’ils sont en train de chercher la qualité. Et on peut supposer que la grande distribution s’empare du sujet parce qu’ils ont un œil rivé sur la demande des clients.
Manu : Et que s’ils ratent le sujet c’est risqué pour eux.
Luc : Ce que je trouve rigolo, pour revenir à l’informatique, c’est que toute cette transparence dont on bénéficie dans le domaine alimentaire en vertu de la réglementation, eh bien si on fait le parallèle avec l’informatique, on n’a pas ça. C’est-à-dire qu’entre les logiciels propriétaires qu’on a on, les services, on ne sait pas ce qui se passe : ce n’est pas transparent ; ce n’est pas étiqueté. On n’a pas ça. On pourrait imaginer avoir...
Manu : Un Open Food facts sur autre chose, sur de l’informatique.
Luc : Et dire on a notre circuit court avec tous les trucs que Framasoft[4] met en place et tous les Chatons[5] et toutes les assos, toutes les structures qui rentrent dans cette démarche-là. On peut rencontrer des gens, on peut les connaître, on peut rentrer dans les projets. Mais aujourd’hui on est aveugles, donc on fait de la malbouffe informatique.
Lucile : On a des services publics qui nous permettent, par exemple sur les problématiques de sécurité, de valider certaines versions de logiciel libre, parce que quand c’est fermé, c’est fermé ! Par contre, pour le hardware, ça commence à devenir beaucoup plus complexe et, en plus, on n’est pas fournisseurs de hardware donc si on veut faire un produit de A à Z complètement sécurisé en France...
Manu : En France ou en Europe.
Lucile : Ça devient complexe ; il faudrait rapatrier la production électronique ici.
Manu : Le circuit court pour un ordinateur ce n’est pas encore envisageable.
Lucile : C’est compliqué !
Luc : On pourrait espérer que l’informatique s’inspire de ce qui se fait dans le domaine alimentaire. On est super contents de voir ce projet qu’on suit depuis longtemps ; Mag est impliquée dedans, elle n’a pas pu participer ce soir.
Manu : Il y a un impact considérable sur la société.
Luc : Et ça démontre que le Libre ça marche. Eh bien merci.
Lucile : Merci.
Manu : À la semaine prochaine.
Luc : Salut.