Nouvelles de l'April Avril/Mai 2015
Titre : Nouvelles de l'April
Intervenants : Luc Fievet, Jean-Christophe Becquet, Marie Duponchelle, Laurent Costy, Christian Momon, Laurent Guerby, Magali Garnero
Date : Avril/Mai 2015
Durée : 13 min 12
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Luc Fievet : Les nouvelles de l'April bonjour. J'ai deux micros puisque nous allons faire des interviews un peu sur le vif. Ce week-end on a une réunion de CA, c'est-à-dire qu'on passe tout le week-end, en réunions, à discuter de tas de choses, et évidemment, on invite les membres qui peuvent venir, le soir, à un apéro, pour discuter, boire des coups, des trucs comme ça. Donc ce qui explique qu'il y a beaucoup de monde derrière et on va aller solliciter un certain nombre de personnes, de membres, et de membres du CA de l'April, pour faire un petit peu le tour de l'actualité. Jean-Christophe bonjour, tu es le nouveau président de l'April.
Jean-Christophe Becquet : Oui. Bonjour.
Luc : Tu vas nous parler un petit peu de ce qui s'est passé récemment, dans la galaxie April, dans tout ce qui nous entoure, les sujets. Il y a déjà un truc qu'on a signé qui était lié à la Journée de Libération des Documents.
Jean-Christophe : Oui, effectivement, l'April a signé la Journée de Libération des Documents[1] parce que ça parle de formats ouverts et donc c'est lié avec le Logiciel Libre. On a jugé important de soutenir cette initiative de la Document Foundation.
Luc : Autre événement récent c'est la campagne Pacte du Logiciel Libre.
Jean-Christophe : Oui, la campagne Pacte du Logiciel Libre[2]. C'est une campagne récurrente à l'April, à chaque échéance électorale, la campagne candidats.fr[3], qui appelle nos membres à interpeller les candidats aux élections sur la signature du Pacte du Logiciel Libre. On a reconduit cette initiative pour les Départementales, avec quelques signataires parmi lesquels certains élus. L’avantage c'est qu'ensuite ça nous donne des relais qui vont être plus sensibles à nos positions et qui vont pouvoir les défendre dans les différentes institutions, aux différents échelons administratifs. Donc là il s'agit des conseils départementaux.
Luc : Cette année c'était quand même une petite configuration.
Jean-Christophe : Une petite campagne, en partie due au petit succès et à la petite mobilisation citoyenne autour des élections départementales. Ce qui est certain c'est que candidats.fr est une initiative récurrente à l'April et qu'on recommence, à la fin de l'année, pour les Régionales dont on espère que ce sera une campagne plus mobilisatrice étant donné les enjeux autour des lycées, autour de la vie associative, autour du développement économique. Là, voilà, on a plusieurs sujets qui sont fortement mobilisateurs, on espère pouvoir interpeller nos membres et obtenir des participations sur le terrain à la fin de l'année pour les Régionales.
Luc : Sinon, on a un nouveau membre à l'April, un membre de taille, c'est une ville.
Jean-Christophe : Oui. On se félicite, effectivement, de l'adhésion de la ville de Paris[4]. On a également plusieurs adhésions en cours de négociation. Voilà. Je ne peux en dire plus pour le moment.
Luc : Ça entretient le suspense !
Jean-Christophe : Peut-être dans quelques semaines on pourra annoncer l'adhésion de quelques conseils régionaux et ça montre, effectivement, la réceptivité des institutionnels au travail de sensibilisation, mené par l'April, qui semble porter, petit à petit, ses fruits.
Luc : Très bien. Et dernier point, ça arrive un peu en vrac, mais les Journées du Logiciel Libre de Lyon. ?
Jean-Christophe : Oui, on était présent, comme chaque année depuis un certain nombre d’années, dans les stands associatifs des Journées du Logiciel Libre à Lyon. Ça fait partie des choses que l'April s'efforce de faire, d’être présente dans les événements locaux pour la partie sensibilisation au Logiciel Libre qui est essentielle. Évidemment, on est une structure de défense, mais si on veut gagner des alliés pour mieux défendre le Logiciel Libre, la première chose à faire c'est de sensibiliser, d'où notre présence aux Journées du Logiciel Libre de Lyon[5], aux RMLL[6] cet été, et globalement, à chaque fois que l'invitation nous est faite, essayer d’être présents à travers des stands, des conférenciers, pour faire connaître l'April et son combat pour le Logiciel Libre.
Luc : On sera notamment présents au Salon Geekopolis[7], qui est un salon qu'on avait fait l'année dernière, qu'on refait cette année. Salon grand public, qui se déroule le 24/25 mai, si ma mémoire est bonne.
Jean-Christophe : Oui. 24/25 mai, à Paris, et on sera à nouveau présents pour faire connaître le Logiciel Libre.
Luc : Très bien. Eh bien Christophe, merci beaucoup.
Jean-Christophe : Merci.
Luc : Bonjour Marie. Tu es administratrice de l'April. On ne te connaît pas très bien mais ça va changer. Et tu vas nous parler de ce qui s'est passé du côté de la CADA et du code source de logiciels développés par le ministère des Finances, si j'ai bonne mémoire.
Marie Duponchelle : Oui. En fait la CADA c'est l'administration qui donne, ou pas, l'autorisation de publier des documents administratifs. Et ce qui s'est passé, en fait, c'est qu'il y a un petit bonhomme lambda, un petit citoyen, qui a demandé...
Luc : C'est un chercheur, de l'ENS.
Marie : Ouais, un chercheur, tout seul, de sa propre initiative, qui a demandé à l'administration des finances de publier le code source de l'algorithme de calcul de l’impôt sur le revenu. Et ce qui s'est passé, c'est qu'il a eu un refus catégorique, il a saisi la CADA et la CADA est venue dire[8], et c'est pour ça que ça nous intéresse, que le code source de ce logiciel-là est un document administratif, au sens de la loi qui permet l'accès aux documents administratifs. Potentiellement ça nous intéresse véritablement puisque ça signifie qu'on pourrait publier tous les documents administratifs, code source, qui sont faits par l'administration et qui nous permettraient, nous, de bosser sur ça, et de développer les logiciels libres, puisque c'est dans le format libre que ce serait plus facile de diffuser ces types de...
Luc : Oui, c'est vrai que ça aurait plus de sens, effectivement.
Marie : Voilà.
Luc : Très bien. Donc on suit cette affaire de très près ?
Marie : On suit de très près, et on va voir ce que ça va donner puisque en l'état, pour l'instant, ils n'ont pas publié le code source donc on attend de voir ce qu'ils vont faire. Est-ce qu'ils vont se plier à la décision de la CADA ou pas ? On verra à ce niveau-là.
Luc : Pour parler un peu de toi parce que c'est quand même super intéressant. Tu es juriste, tu es avocate, tu a été stagiaire à l'April il y a quelques années.
Marie : Il y a quelques années.
Luc : Et également chez VLC. Et là, cette semaine, tu as fait un truc un peu balaise.
Marie : Oui, cette semaine j'ai soutenu ma thèse sur le droit à l'interopérabilité. J'ai soutenu à Paris 1, et contre toute attente, ça a reçu un accueil très favorable de la part des juristes et de la part des membres du jury. Ce qui signifie que la problématique de l'interopérabilité et du droit, eh bien finalement, ça commence à avancer et ça signifie qu'on va faire des grandes avancées, je pense, dans les mois à venir et notamment avec la directive EUCD sur ce point.
Luc : Très bien Marie, merci beaucoup. Bonjour Laurent.
Laurent Costy : Bonjour Luc.
Luc : Toi, ta spécialité au niveau professionnel et, y compris, dans le domaine du logiciel libre, c'est le milieu associatif.
Laurent : Oui c'est un milieu qui m'intéresse particulièrement, effectivement, mais même à l'April et surtout à l'April aussi.
Luc : Tu as lancé il y a quelque temps, on en a parlé dans les nouvelles du libre, un questionnaire qui s'appelle questionnaire Libre Association, et qui vise à comprendre quelle est la pratique informatique des associations.
Laurent : Oui. Alors le groupe de travail Libre Association a relancé ce questionnaire, avait décidé de le relancer puisqu'on en avait déjà fait un en 2008/2009, et donc là l'idée c’était un peu de voir comment évoluait la question du libre en milieu associatif. Donc on a lancé cette campagne-là début décembre 2014 et puis un mail questionnaire fin février. On a eu 231associations qui ont répondu de manière complète, donc ça fait quand même pas mal de matière à étudier et on commence à dépouiller les résultats.
Luc : Est-ce qu'il y a des tendances qui se dégagent ?
Laurent : Des tendances, non, mais en tout cas il y a quelques petites surprises. On voit que, quand même, dans l'état d'esprit, les associations sont plus au courant de l’existence du libre qu'il y a quatre/cinq ans. On commence à mesurer ça. Il y a un taux d’utilisation ou de connaissance des logiciels libres qui est bien plus élevé, a priori, qu'il y a quatre/cinq ans
Luc : Est-ce qu'il y a des mauvaises surprises ou des choses un peu désespérantes ? Des trucs qui devraient mieux bouger ?
Laurent : On a toujours tendance à penser que ça n'avance pas assez vite dans le milieu associatif, parce que les valeurs associatives rejoignent les valeurs du logiciel libre. Effectivement, on aimerait que ça aille plus vite.
Luc : Est-ce que tu aurais des conseils à donner à un libriste qui aurait des activités associatives pour essayer de pousser le libre, plus efficacement, dans son asso ?
Laurent : Je pense qu’il faut vraiment accompagner les gens. Il y a souvent un décalage, quand même, entre la compétence technique et puis ce qui est présumé connu, de la part des libristes, par les associations, alors qu'en fait elles ont besoin d’être accompagnées, d’être formées. Il faut les écouter, quoi, quand elles disent quelque chose, elles disent « ce n'est pas accessible, etc ». Il faut savoir les entendre, il faut savoir les écouter, savoir les aider à trouver une solution à leur problématique.
Luc : Les résultats de cette enquête vous les sortez quand du coup ?
Laurent : On espère sortir une synthèse de l'étude avant l'été et puis il aura une retransmission pendant les Rencontres Mondiales du Logiciel Libre aussi, il y aura une conférence dédiée sur le sujet.
Luc : Et le groupe libre asso, a quel type d'activités, hormis ce questionnaire ? C'est quoi votre boulot ?
Laurent : En ce moment c'est essentiellement le questionnaire, quand même, mais c'est vrai qu'on essaye de promouvoir tous les outils libres. Il y a le site Libre Association[9], évidemment, pour info, qui explicite vraiment très pédagogiquement ce qu'est le Libre et comment on peut promouvoir le libre au sein de son association. On a sorti aussi un catalogue qui permet aux associations d’appréhender les outils qui peuvent être utiles au quotidien pour un usage associatif.
Luc : Le catalogue a été réédité, remis à jour récemment, et réédité avec des budgets qu'on a récupérés auprès de je ne sais plus quel acteur pour le mettre à jour.
Laurent : La fondation Macif nous a aidé à réimprimer le guide Libre Association[10], qui nous permet de le distribuer de manière gracieuse. Évidemment, on a du mal à les distribuer à une personne en particulier. C'est vrai qu'on vise d'abord les têtes de réseaux associatifs pour qu'elles puissent le redistribuer au sein de leurs réseaux et autour d'elles.
Luc : Bonjour Christian.
Christian Momon : Bonjour l'April.
Luc : Tu es un de nos adhérents actifs. Est-ce que tu suis l'actualité, un petit peu, de l'April, et l'actualité de nos sujets ?
Christian : Oui, grâce à l'April, car il y a des bonnes listes de diffusion, il y a des communiqués de presse, il y a des résumés, c'est très, très bien !
Luc : Est-ce que tu as entendu parler Julia Reda ?
Christian : Oui.
Luc : Tu en as retenu quoi ?
Christian : Que ça fait bouger. Que ça fait du bruit. Qu'il y a des réactions, pas toujours les bonnes, et c'est bien de voir des nouveaux sujets apparaître.
Luc : Déjà c'est qui, Julia Reda ?
Christian : Eh bien c'est une députée européenne, du parti dit Pirate.
Luc : Et qui a été chargée d'une mission.
Christian : Et chargée d'une mission, absolument. Qui s'est bien débrouillée dans les commissions pour être au bon endroit, au bon moment sur le sujet qu'elle maîtrise le mieux, d'ailleurs.
Luc : Le droit d'auteur.
Christian : Le droit d'auteur.
Luc : Sur la réforme du droit d'auteur.
Christian : Sur laquelle elle travaille depuis des années. Qui a fait son travail, effectivement d'analyse, d'un appel à avis ou positions, qui avait été demandé.
Luc : Elle a fait toute une série de propositions. Elle a, comme mission, que ce qu'il y a dans l'EUCD soit enfin mis en œuvre, donc avec l'idée de faire une sorte de marché unique sur le domaine du droit d'auteur.
Christian : Oui.
Luc : Et elle a fait des propositions, notamment, sur les DRM et ça se passe bien en France ? Parce que tu as suivi ça.
Christian : Globalement ça génère beaucoup de réactions plutôt négatives et même péjoratives. D'ailleurs il y en a qui ne cherchent même pas à comprendre le sujet et qui voient qu'elle fait partie du Parti Pirate et donc, d'office, rejettent. Globalement, après, je n'ai pas de visibilité sur ce qui s'est passé, à part un certain un nombre de lobbying qui s'est mis en action, avec une efficacité redoutable que l'on connaît.
Luc : Tout à fait. En fait la Commission européenne est plutôt pour, ce qui peut être surprenant parce qu'eux, ils étaient pour ACTA et ce genre de choses aussi. Mais là, en fait, ils sont plutôt pour le rapport de Julia Reda et c'est en France, notamment, où les ayants droit sont assez puissants et où il y a pas mal de réticences.
Christian : Étonnamment !
Luc : Donc nous, le sujet qui nous intéresse tout particulièrement ce sont les DRM, parce qu'elle a fait des propositions[11] là-dessus, et on suit de très près ce que ça va donner. Pour l'instant c'est en discussion. Elle a rencontré des gens, notamment au Sénat, en France, mais on ne sait pas ce qui s'est passé parce que c’était une réunion privée. On n'a pas eu d'éléments là-dessus. En tout cas, voilà donc Julia Reda, son rapport sur l'évolution du droit d'auteur, et les liens avec les DRM. Il y a plein d'autres choses, évidemment. Tout ça nous intéresse énormément
Christian : Et ce qui est étonnant, c'est que c'est en France, apparemment, où il y a eu la plus grosse levée de boucliers.
Luc : Énormément pour l'exception culturelle.
Christian : Ce qui est très intéressant c'est que ça bouge, que les sujets soient abordés, même pas forcément du meilleur côté, mais voilà que ça bouge et que ça bouillonne. Donc écrivez à vos députés, encouragez-les à bosser et à se bouger.
Luc : Très bien. Eh bien Christian, merci beaucoup. Bonjour Laurent.
Laurent Guerby : Bonjour.
Luc : Tu es Laurent Guerby. Tu es au comité de ??? de l'April et tu fais plein d'autres trucs, notamment tu t’occupes de Tetaneutral[12] à Toulouse.
Laurent : Oui.
Luc : Et tu es en train d’organiser un événement sur Toulouse.
Laurent : Oui. Aussi régulièrement que possible, l'April organise des april camps, qui regroupent les permanents, les bénévoles et des sympathisants, dans un même lieu, pendant tout un week-end. Et à Toulouse on cherche une date et un lieu pour organiser ça dans le courant de 2015, on va dire.
Luc : D’accord. Une idée à peu près.
Laurent : Une première date mais ça risque d’être difficile, le 13/14 juin, dans les locaux de la société Ekito, qui est une société de conseil en Logiciel libre, et qui vient d'acquérir des nouveaux locaux en plein centre-ville de Toulouse, à 200 mètres de Jean Jaurès, donc le croisement des métros et de la gare, et qui le met à disposition gratuitement, déjà pour des associations dont Tetaneutral, pour faire des soirées. Donc voilà, il y a une convention, on a les clefs le soir. Il y a un superbe lieu, très proche du centre-ville. Donc on s'en sert déjà avec Tetaneutral et Toutlibre et pour les meet-ups embarqués Android et on devrait pouvoir s'en servir pour l'April aussi.
Luc : Très bien, eh bien merci beaucoup.
Laurent : Eh bien de rien.
Luc : Bonjour Magali.
Magali Garnero : Bonjour Luc.
Luc : Tu peux nous parler de Libre en Fête[13] ?
Magali : Libre en Fête c'est un événement qui a lieu tous les ans, entre le 20 mars et le 20 avril à peu près, et le but c'est de faire la promotion du logiciel libre, à divers niveaux locaux. Chaque Gull peut organiser un événement et proposer soit une install party, soit des conférences, soit des ateliers sur le Logiciel Libre.
Luc : Très bien, Donc c'est une campagne. On invite les gens à se lancer là-dedans tous les gens qui font du logiciel libre, partout en France, et ailleurs. Et il y a combien d’événements, là, pour cette année ?
Magali : Il y en a à peu près plus d'une cinquantaine, et partout en France. Paris forcément puisque c'est là qu'il y en a le plus, historiquement parlant, et puis il y en a aussi en Bretagne, dans le Nord, dans le Sud-Est, dans le Sud-Ouest, à Marseille, Lyon. Il y en a partout.
Luc : Et tout ça est annoncé sur ?
Magali : Tous les événements sont, bien sûr, sur les sites des associations locales, mais apparaissent aussi, si on met un petit tag qui s’appelle libre en fête, sur l'agenda du libre. Donc l'agendadulibre.org[14] et ça apparaît.
Luc : Très bien. Et tu participes également à l'organisation des RMLL, les Rencontres Mondiales du Logiciel Libre.
Magali : Oui j'ai une grande chance c'est que Marc-Étienne, directeur d'Oisux[15], donc l’association de Beauvais, m'a demandé d’organiser le village associatif. Et donc on va avoir une quarantaine de stands, d'abord en centre-ville, samedi/dimanche, pour les journées grand public et ensuite dans l’université, directement, de Beauvais.
Luc : Les dates c'est juillet ? C'est quoi déjà ? C'est début juillet ?
Magali : C'est environ du 4 au 11 juillet, à un jour près.
Luc : À Beauvais. Très bien. Eh bien, merci beaucoup.
Magali : Mais je t'en prie. Au revoir.