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Dans la vie vraie, dans la vie vraie.
Dans la vie vraie, dans la vie vraie.


Journaliste : Bonjour Jérémie
'''Journaliste :''' Bonjour Jérémie
Jérémie Zimmermann : Bonjour
Journaliste : ACTA, SOPA, PIPA, c'est quoi le maître mot du combat que toi tu as mené ici, que Aaron Swartz a mené aux États-Unis ?
Jérémie Zimmermann : A quelques mois d'intervalle aux États-Unis les internets ont battu SOPA et PIPA alors que 3 mois avant tout le monde disait « C'est impossible, on ne peut pas battre Hollywood aux États-Unis ». Et à quelques mois de ça les internets en Europe ont battu ACTA. ACTA, SOPA et PIPA c'était globalement la même chose. C'est ce que les industries du disque et du film demandent depuis maintenant 5 ans, un échelon de plus dans cette guerre contre le partage qu'ils mènent contre le public, contre nous, contre la société.
Journaliste : Est-ce que tu peux juste expliquer ce que c'est que c'est que les internets, parce ce que c’est ça effectivement un des enseignements fondamentaux, c'est les internets.
Jérémie Zimmermann : Nous on a été un nœud du réseau. Et le réseau c'est un réseau complètement informel qui évoluait au fil du temps. C'était les agriculteurs du réseau semences paysannes, c'était les séropositifs et militants gays et lesbiens de ACT'UP Paris. C'est une coalition qui a dépassé les communautés de geeks évidemment mais qui a également dépassé les frontières. On avait des gens de Nouvelle-Zélande qui nous soutenaient et qui relayaient nos communiqués de presse et quand l’internet tout entier sert de caisse de résonance, ces sujets complexes politiques, techniques, législatifs se transforment en un mouvement social qui balaye les lobbies de l'industrie et c'est cette démonstration, par l'exemple, que l'on a faite à tous ceux qui pensent que l'on ne peut pas changer las choses. C'est du boulot, c'est beaucoup d'énergie, mais on peut le faire.
Journaliste : On a l'impression que c'est complètement irrationnel cette façon qu'ont les politiques ou qu'ont les industriels d'avoir peur de ce qui tu appelles les internets, d'avoir peur du fait qu'il y a des gens qui vont se permettre de partager ou qui vont se permettre de pouvoir lire des choses sans demander l'autorisation.
Jérémie Zimmermann : Il faut mettre un terme à cette guerre contre le partage. Qu'il n'y ait pas le SOPA d'après, le ACTA d'après, l'HADOPI d'après et pour cela on est obligé de regarder en face la façon dont la culture se fait. Et aujourd'hui notre culture, elle est basée sur le partage, sur le remix, sur le copié-collé. Chacun aujourd'hui avec un ordinateur à 100 euros, peut prendre des bouts de vidéos, les passer à l'envers, changer le son et changer le sens d'une œuvre et en faire son interprétation et le partage ce n'est pas ??? et les mégauploads qui se font du blé sur cette activité-là. Moi je te parle du peer to peer, je te parle de l’échange de disque dur ou de clef USB, ce qui s'est toujours fait. Quand un individu va voir une autre individu et lui dit «  Hé ! J'aime ça et j'ai envie de te le donner », c'est comme ça que la culture se propage, c'est comme ça qu'elle existe. La culture n’existe que si elle est partagée et à partir du moment où on a notre culture qui se fait comme ça et c'est la réalité et qu'on a une loi qui va toujours plus loin se déconnecter de cette réalité, nous ce que l'on dit c'est simple, il faut changer la loi ! Et là on peut réfléchir à d'autres choses, on peut réfléchir par exemple à comment collectivement financer la culture, financer la création. On a nos propositions sur le site de la quadrature pour réformer le droit d'auteur et les politiques culturelles associées, sauf qu'au Ministère de la Culture et dans les lobbies des industriels établis, on ne veut pas en entendre parler. Pour eux ces contributions créatives      c'est un gros mot, parce que ça remet en cause le modèle établi.


Journaliste : Merci, je crois qu'on va se revoir.
'''Jérémie Zimmermann :''' Bonjour


Journaliste : Merci Jérémie Zimmermann ! Sachez que mon équipage et moi-même serons toujours là pour vous prêter main forte.
'''Journaliste :''' ACTA, SOPA, PIPA, c'est quoi le maître mot du combat que toi tu as mené ici, que Aaron Swartz a mené aux États-Unis ?
 
'''Jérémie Zimmermann :''' A quelques mois d'intervalle aux États-Unis les internets ont battu SOPA et PIPA alors que 3 mois avant tout le monde disait « C'est impossible, on ne peut pas battre Hollywood aux États-Unis ». Et à quelques mois de ça les internets en Europe ont battu ACTA. ACTA, SOPA et PIPA c'était globalement la même chose. C'est ce que les industries du disque et du film demandent depuis maintenant 5 ans, un échelon de plus dans cette guerre contre le partage qu'ils mènent contre le public, contre nous, contre la société.
 
'''Journaliste :''' Est-ce que tu peux juste expliquer ce que c'est que c'est que les internets, parce ce que c’est ça effectivement un des enseignements fondamentaux, c'est les internets.
 
'''Jérémie Zimmermann :''' Nous on a été un nœud du réseau. Et le réseau c'est un réseau complètement informel qui évoluait au fil du temps. C'était les agriculteurs du réseau semences paysannes, c'était les séropositifs et militants gays et lesbiens de ACT'UP Paris. C'est une coalition qui a dépassé les communautés de geeks évidemment mais qui a également dépassé les frontières. On avait des gens de Nouvelle-Zélande qui nous soutenaient et qui relayaient nos communiqués de presse et quand l’internet tout entier sert de caisse de résonance, ces sujets complexes politiques, techniques, législatifs se transforment en un mouvement social qui balaye les lobbies de l'industrie et c'est cette démonstration, par l'exemple, que l'on a faite à tous ceux qui pensent que l'on ne peut pas changer las choses. C'est du boulot, c'est beaucoup d'énergie, mais on peut le faire.
 
'''Journaliste :''' On a l'impression que c'est complètement irrationnel cette façon qu'ont les politiques ou qu'ont les industriels d'avoir peur de ce qui tu appelles les internets, d'avoir peur du fait qu'il y a des gens qui vont se permettre de partager ou qui vont se permettre de pouvoir lire des choses sans demander l'autorisation.
 
'''Jérémie Zimmermann :''' Il faut mettre un terme à cette guerre contre le partage. Qu'il n'y ait pas le SOPA d'après, le ACTA d'après, l'HADOPI d'après et pour cela on est obligé de regarder en face la façon dont la culture se fait. Et aujourd'hui notre culture, elle est basée sur le partage, sur le remix, sur le copié-collé. Chacun aujourd'hui avec un ordinateur à 100 euros, peut prendre des bouts de vidéos, les passer à l'envers, changer le son et changer le sens d'une œuvre et en faire son interprétation et le partage ce n'est pas ??? et les mégauploads qui se font du blé sur cette activité-là. Moi je te parle du peer to peer, je te parle de l’échange de disque dur ou de clef USB, ce qui s'est toujours fait. Quand un individu va voir une autre individu et lui dit «  Hé ! J'aime ça et j'ai envie de te le donner », c'est comme ça que la culture se propage, c'est comme ça qu'elle existe. La culture n’existe que si elle est partagée et à partir du moment où on a notre culture qui se fait comme ça et c'est la réalité et qu'on a une loi qui va toujours plus loin se déconnecter de cette réalité, nous ce que l'on dit c'est simple, il faut changer la loi ! Et là on peut réfléchir à d'autres choses, on peut réfléchir par exemple à comment collectivement financer la culture, financer la création. On a nos propositions sur le site de la quadrature pour réformer le droit d'auteur et les politiques culturelles associées, sauf qu'au Ministère de la Culture et dans les lobbies des industriels établis, on ne veut pas en entendre parler. Pour eux ces contributions créatives  ???    c'est un gros mot, parce que ça remet en cause le modèle établi.
 
'''Journaliste :''' Merci, je crois qu'on va se revoir.
 
'''Journaliste :''' Merci Jérémie Zimmermann ! Sachez que mon équipage et moi-même serons toujours là pour vous prêter main forte.

Version du 30 janvier 2013 à 14:50



12'38

Retrouvons maintenant une figure de proue de l'internet libre : Jérémie Zimmermann Il est l'un des activistes français anti-copyright les plus efficaces. Son collectif, la Quadrature du net, a grandement contribué à faire flancher le projet de loi anti-piratage ACTA rejeté par le Parlement européen en juillet 2012. Nous l'avons rencontré dans les locaux de la quadrature pour un entretien exclusif, dans la vie vraie. Dans la vie vraie, dans la vie vraie.

Journaliste : Bonjour Jérémie

Jérémie Zimmermann : Bonjour

Journaliste : ACTA, SOPA, PIPA, c'est quoi le maître mot du combat que toi tu as mené ici, que Aaron Swartz a mené aux États-Unis ?

Jérémie Zimmermann : A quelques mois d'intervalle aux États-Unis les internets ont battu SOPA et PIPA alors que 3 mois avant tout le monde disait « C'est impossible, on ne peut pas battre Hollywood aux États-Unis ». Et à quelques mois de ça les internets en Europe ont battu ACTA. ACTA, SOPA et PIPA c'était globalement la même chose. C'est ce que les industries du disque et du film demandent depuis maintenant 5 ans, un échelon de plus dans cette guerre contre le partage qu'ils mènent contre le public, contre nous, contre la société.

Journaliste : Est-ce que tu peux juste expliquer ce que c'est que c'est que les internets, parce ce que c’est ça effectivement un des enseignements fondamentaux, c'est les internets.

Jérémie Zimmermann : Nous on a été un nœud du réseau. Et le réseau c'est un réseau complètement informel qui évoluait au fil du temps. C'était les agriculteurs du réseau semences paysannes, c'était les séropositifs et militants gays et lesbiens de ACT'UP Paris. C'est une coalition qui a dépassé les communautés de geeks évidemment mais qui a également dépassé les frontières. On avait des gens de Nouvelle-Zélande qui nous soutenaient et qui relayaient nos communiqués de presse et quand l’internet tout entier sert de caisse de résonance, ces sujets complexes politiques, techniques, législatifs se transforment en un mouvement social qui balaye les lobbies de l'industrie et c'est cette démonstration, par l'exemple, que l'on a faite à tous ceux qui pensent que l'on ne peut pas changer las choses. C'est du boulot, c'est beaucoup d'énergie, mais on peut le faire.

Journaliste : On a l'impression que c'est complètement irrationnel cette façon qu'ont les politiques ou qu'ont les industriels d'avoir peur de ce qui tu appelles les internets, d'avoir peur du fait qu'il y a des gens qui vont se permettre de partager ou qui vont se permettre de pouvoir lire des choses sans demander l'autorisation.

Jérémie Zimmermann : Il faut mettre un terme à cette guerre contre le partage. Qu'il n'y ait pas le SOPA d'après, le ACTA d'après, l'HADOPI d'après et pour cela on est obligé de regarder en face la façon dont la culture se fait. Et aujourd'hui notre culture, elle est basée sur le partage, sur le remix, sur le copié-collé. Chacun aujourd'hui avec un ordinateur à 100 euros, peut prendre des bouts de vidéos, les passer à l'envers, changer le son et changer le sens d'une œuvre et en faire son interprétation et le partage ce n'est pas ??? et les mégauploads qui se font du blé sur cette activité-là. Moi je te parle du peer to peer, je te parle de l’échange de disque dur ou de clef USB, ce qui s'est toujours fait. Quand un individu va voir une autre individu et lui dit «  Hé ! J'aime ça et j'ai envie de te le donner », c'est comme ça que la culture se propage, c'est comme ça qu'elle existe. La culture n’existe que si elle est partagée et à partir du moment où on a notre culture qui se fait comme ça et c'est la réalité et qu'on a une loi qui va toujours plus loin se déconnecter de cette réalité, nous ce que l'on dit c'est simple, il faut changer la loi ! Et là on peut réfléchir à d'autres choses, on peut réfléchir par exemple à comment collectivement financer la culture, financer la création. On a nos propositions sur le site de la quadrature pour réformer le droit d'auteur et les politiques culturelles associées, sauf qu'au Ministère de la Culture et dans les lobbies des industriels établis, on ne veut pas en entendre parler. Pour eux ces contributions créatives  ??? c'est un gros mot, parce que ça remet en cause le modèle établi.

Journaliste : Merci, je crois qu'on va se revoir.

Journaliste : Merci Jérémie Zimmermann ! Sachez que mon équipage et moi-même serons toujours là pour vous prêter main forte.