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Ceci, c’est juste pour les geeks ou pour faire peur, je ne sais pas. C'est une espèce de schéma de nos machines. On a deux <em>datacenters</em> en région parisienne, un dans le centre de Paris et un côté du Stade de France, qui s'appelle PA3. Les services sont complètement redondés entre les deux <em>datacenters</em> ce qui fait que quand, par exemple, on a déménagé, on a changé de <em>datacenter</em> pour aller à PA3, eh bien ça ne s'est pas vu parce que du côté de TH2 tout était tout fonctionnait.
Ceci, c’est juste pour les geeks ou pour faire peur, je ne sais pas. C'est une espèce de schéma de nos machines. On a deux <em>datacenters</em> en région parisienne, un dans le centre de Paris et un côté du Stade de France, qui s'appelle PA3. Les services sont complètement redondés entre les deux <em>datacenters</em> ce qui fait que quand, par exemple, on a déménagé, on a changé de <em>datacenter</em> pour aller à PA3, eh bien ça ne s'est pas vu parce que du côté de TH2 tout était tout fonctionnait.
==30’ 34==


Voilà une photo du déménagement. Les machines de la FDN, qui sont donc appelées PA3, ça fait à peu près cette taille-là, en gros quatre/cinq machines. Au-dessus, c’étaient les croissants et puis il doit y avoir une trottinette quelque part aussi.
Voilà une photo du déménagement. Les machines de la FDN, qui sont donc appelées PA3, ça fait à peu près cette taille-là, en gros quatre/cinq machines. Au-dessus, c’étaient les croissants et puis il doit y avoir une trottinette quelque part aussi.
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Ça c'est la vision du bénévole qui veut aller travailler pour se détendre parce que, mine de rien, ça fatigue.
Ça c'est la vision du bénévole qui veut aller travailler pour se détendre parce que, mine de rien, ça fatigue.
==Et de la FFDN==


Maintenant on va élargir un petit peu le point de vue.<br/>
Maintenant on va élargir un petit peu le point de vue.<br/>

Version du 24 décembre 2023 à 15:59


Titre : Fournisseurs d’Accès Internet Associatifs

Intervenant·e·s : Khrys

Lieu : Quimper - Centre des Abeilles - Entrée Libre #3

Date : 19 mai 2023

Durée : 57 min 07

Vidéo

Diaporama support de la conférence

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration : À prévoir

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription

Présentations

Je vais vous parler de FDN et de la Fédération FDN.
Je commence par me présenter. Je bénévole dans pas mal de trucs, je n’ai pas tout listé, ce sont les trucs dans lesquels je bénévole de façon vraiment active.
On va parler de FDN, FFDN.
Ça serait bien que ça soit interactif, donc si vous voyez que je parle de trucs que vous ne comprenez pas du tout, n’hésitez pas à poser des questions. Il y a pas mal de choses que je vais définir au fur et à mesure aussi, on va essayer de se débrouiller comme ça.

Donc FDN, la Fédération FDN, Gitoyen j'en parlerai, je vous expliquerai ce que c'est tout à l'heure.
Parinux/Bastet, c’est un GULL, un Groupe d'utilisateurs et utilisatrices de logiciels libres ; Bastet, c'est le nom de notre chaton. Si vous ne savez pas ce qu'est un chaton, on l’a expliqué un petit peu hier déjà et il y aura un atelier chatons demain que j'animerai, je pourrai vous expliquer ce que c'est si vous ne savez pas ce que c'est et puis je pourrai aussi vous expliquer comment trouver votre chaton ou trouver des services de chaton. On miaulera ensemble demain. CHATONS est un collectif d'hébergeurs.
Globenet est aussi un hébergeur, un hébergeur militant dans lequel je bénévole. Hébergeur qu'est-ce que c'est ? C'est quelqu'un qui vous héberge, c'est-à-dire qui va héberger votre site ou votre mail. On pourra en reparler justement à l'occasion de CHATONS. Je fais aussi un Khrys’presso, je ne sais pas si vous connaissez le Framablog de Framasoft ; c'est une revue web tous les lundis qui est assez orientée politiquement.

PuBlic : Ce n’est pas neutre et objectif ?

Khrys : Ce n’est pas neutre et objectif ! Ce qui me fait me lever le matin c’est un café, enfin plusieurs cafés. Sinon, dans ma vraie vie, je suis prof de maths, tout le monde a ses défauts ! Ici, c'est l'endroit où vous pourrez retrouver les slides de ma conférence quand j'aurai compris comment expliquer à ??? [2 min 46] qu’il faut que je puisse télécharger plus de 4 Mo, il y a un truc qui coince donc j'ai pas pu encore mettre mes slides sur mon site. Je m'auto-héberge, le site est chez moi, sur un petit serveur perso, c'est possible de faire ça avec un peu beaucoup d’aide, quand même !

Vous avez dit Internet ?

Khrys : Je vais commencer par un crash cours sur Internet. Stéphane vous en a déjà parlé hier, un petit peu. Je vais prendre le sens inverse, c’est-à-dire le sens classique de la présentation d'Internet, je ne vais pas du tout faire quelque chose d'original.
Internet, en quelques mots :

  • c'est internetworks, un réseau de réseaux. Stéphane vous a parlé hier des AS, Autonomous Systems, ce sont des réseaux qui vont s'interconnecter ;
  • qui n'a pas de centre ;
  • à commutation de paquets : en fait, quand vous envoyez un message, vous le découpez en plein de petits paquets, qui ne vont pas passer forcément aux mêmes endroits, et puis, à la fin il faut retrouver tous les paquets, les regrouper, les mettre dans l'ordre et arriver à lire le message. C'est un système qui est pratique par rapport à des systèmes qu'on appelle la commutation de circuits, comme était le téléphone à une époque avant qu'on ait des espèces de machins, soi-disant smart. À commutation de circuits : quand vous occupiez le circuit pour communiquer avec une personne, vous ne pouviez pas l'utiliser pour faire autre chose. La ligne de prise, il fallait attendre que la communication soit finie pour pouvoir la réutiliser. Là, le fait que ça soit des transmissions par paquets permet de faire plein de choses en même temps, c'est quand même un système plus pratique ;
  • c'est basé sur un ensemble standardisé de protocoles, je cite l'adresse IP, Internet Protocol. S'il n'y avait pas cet ensemble standardisé, on ne pourrait justement pas interconnecter les différents réseaux parce qu’on ne saurait pas comment faire. D’ailleurs, il faut aussi que le code soit libre, on en a parlé tout à l'heure, on va aussi parler un petit peu de logiciel libre. Il faut avoir une structure commune pour faire ça ;
  • comme vous l'a très bien dit aussi, Stéphane, hier, il ne faut pas confondre Internet avec les applications qu'on fait sur Internet donc le Web, le mail, la messagerie, le peer-to-peer, etc.

En dessous, c’est un truc que j'ai récupéré sur Internet qui explique les paquets. Vous avez différentes informations dans un paquet : vous allez avoir l'adresse du destinataire, qui est-ce qui envoie, etc., de manière, justement, à ce que les paquets puissent être transmis, qu'on puisse savoir que tel paquet appartient à tel message, où il doit aller, etc. On peut aussi s'imaginer ça comme des petits paquets qui circulent sur les réseaux.

Internet c'est très physique, ça aussi on vous l'a pas mal dit.
J'aime beaucoup cette carte, vous pouvez la retrouver sur submarinecablemap.com. Ce sont tous les câbles sous-marins qui structurent Internet. On voit bien ce qui est important et les zones moins importantes. Quand j’avais regardé, je me demandais « c'est quoi ce truc, l'île de Guam ». On voit que certains endroits sont plus importants que d'autres.
Donc c'est physique, il y a plein de choses, on dit toujours que le clou c'est le serveur de quelqu'un d'autre, il ne faut pas penser que c'est éthéré quelque part dans les nuages.

Donc Internet c'est physique, mais c'est aussi politique.
Je parlais tout à l'heure de logiciel libre. Il ne pourrait pas y avoir d'Internet sans logiciel libre parce que, justement, il faut avoir le code : si je veux faire un réseau et le connecter à Internet, l’interconnecter, eh bien il faut que je puisse savoir comment ça fonctionne.
Il ne pourrait pas non plus y avoir de logiciel libre sans Internet parce qu’il faut pouvoir communiquer, se transmettre le code. Tout ça s'est fait à peu près à la même période, les logiciels libres et Internet. Benjamin Bayart disait que ce sont les deux facettes d'un même objet.
Je parle de Benjamin Bayart parce qu’il a fait une conférence historique, en 2007, à l'occasion des 15 ans de la FDN, on y reviendra tout à l'heure. Ça faisait dix ans qu'il était président de l'asso et les 15 ans de FDN. Que disait-il dans cette conférence historique ? – je vous ai mis le lien que vous pourrez récupérer sur les slides – déjà, qu’Internet et le logiciel libre c'est très lié ; c'était « Internet libre ou Minitel 2.0 », c'est-à-dire est-ce qu'on veut une structure internet a-centrée, il n’y a pas de chef, etc. ; Minitel c'est quelque chose qui va descendre, c’est-à-dire que vous avez un serveur qui va vous envoyer de l’info et vous, vous allez juste consulter les choses. Pas mal de choses, actuellement, fonctionnent un petit peu comme ça : vous devenez des utilisateurs de quelque chose, ce n'est plus quelque chose de vraiment décentralisé où tout le monde va participer, etc. Je vous conseille cette conférence, elle est très chouette à voir.

En tant qu'objet politique, évidemment, c'est porté par des intérêts assez variés. J’ai mis un petit gnou, ce sont les libristes, ce n’est pas moi qui ai dessiné, ce sont les dessins de Gee, avec le GéGé, le générateur de Grise Bouille. Il y a un petit site qui est très bien, on peut récupérer les images et on peut se faire ses propres dessins à partir des dessins de Gee.
J'ai représenté aussi les hippies de la Silicon Valley qui ont des intérêts souvent assez différents de ceux des libristes. Juste derrière il y a les entreprises qui sont assez liées aux ex-hippies libertariens, qui ont quand même aidé, qui ont contribué à faire ce qu’Internet est à présent, avec les GAFAM et tout.
Derrière c’est censé représenter les États qui, eux aussi, ont un petit peu envie de mettre la main sur ce bel objet qu'est Internet. À chaque fois qu'un objet est utilisé par beaucoup de monde, ça donne du pouvoir et, à chaque fois, qu'on a un objet qui donne du pouvoir, eh bien, forcément, ça intéresse un certain nombre d'entités !
J'ai essayé de représenter en une espèce de schéma comment je vois un petit peu ces différents pouvoirs et luttes de pouvoir.
De quoi les États ont-ils besoin ? Eh bien de contrôler leur population, donc ils vont sortir plein de choses pour pouvoir contrôler, lutter contre les méchants terroristes, les pédophiles, la haine, les pirates, etc. Ils vont donc faire un certain nombre de lois pour essayer de contrôler tout ça. Et souvent, c’est sous prétexte de lutter contre les méchants terroristes, évidemment qu’on va limiter les libertés sur Internet.

Propriété intellectuelle, j’ai mis ça comme une entité à part, ce sont tous les ayants droit qui vont essayer, là aussi, de contrôler ce qui se passe sur Internet, donc faire empêcher les copies à tout prix. Quand vous essayez d'empêcher les copies à tout prix sur Internet, ça veut dire que vous empêchez Internet, quasiment, c'est vraiment ça qu’ils font. On en reparlera tout à l'heure, mais l'une des premières actions de FDN, au niveau du contentieux, c'était contre la Hadopi, ce n'est pas pour rien. Donc empêcher les copies et contrôler les usages.

Et puis, enfin, les entreprises et les entreprises c'est faire de l'argent, donc contrôler les consommateurs et les consommatrices, faire de la pub, du profilage, toutes ces jolies choses.
Nudge : on pousse un tout petit peu, c’est la petite pichenette qui va faire que vous allez acheter le produit. Peut-être que quelqu'un a une meilleure définition que moi.

Public : C'est une forme de manipulation pour manipuler nos comportements, nous pousser à aller dans une direction de façon subtile, c’est une manipulation qui ne se voit pas, il faut un œil averti.

Khrys : Je pense qu'en regardant sur Wikipédia, en tapant « nudge », vous allez trouver une définition.

Public : Ou on peut me demander à ChatGPT !

Khrys : On peut me demander à ChatGPT ! Ce n’est pas sûr que la réponse sera tout à fait conforme.
Donc toutes ces entités-là vont créer de la surveillance, essayer de faire préférer ou interdire certains protocoles, je pense par exemple au peer-to-peer, vont tenter d'altérer les contenus qui passent en ligne, faire de la pub, par exemple, ou filtrer, on parlait du filtrage. Il y a la censure, tout ce qui concerne les DNS, par exemple, voire les adresses IP, etc. Et tout cela pèse sur plein de choses, les libertés individuelles, dès qu'on essaye de faire quelque chose entre nous, les communs, le partage de connaissances, etc. Je veux pas rester trop longtemps sur cette slide. J’ai mis un livre en anglais, il n'a pas encore été traduit, c'est Walled Culture, mais il est accessible librement. Vous pouvez aussi l'acheter, mais je pense que le PDF est en ligne. Il parle justement de toutes les entreprises de propriété intellectuelle et comment elles essayent de détruire, en fait, Internet. Typiquement, les actions des ayants droit sont absolument contraires au bon fonctionnement d'Internet. Ça c'est comment résumer la situation, on a un dessin, vous avez Darthnet qui essaie de vous contrôler

Vous avez dit FAI ? 15’ 22

Khrys : Si j'ai j'ai essayé de présenter un petit peu Internet c'est parce que maintenant je vais vous parler des fournisseurs d'accès à Internet.
Pour essayer de faire comprendre un peu ce qu'est un fournisseur d'accès à Internet, j'ai tendance à présenter ça avec l'analogie de la concierge.
Tout à l'heure, on disait que ce sont les paquets qui circulent sur Internet, donc le FAI c'est la concierge qui va récupérer les paquets sur Internet, qui va vous les transmettre ; concierge, ça peut être aussi gardien de prison, ça dépend un peu du FAI. Donc il va prendre vos paquets et va les envoyer sur Internet.
Une concierge peut faire plein de choses : elle peut ouvrir votre paquet, regarder ce qu'il y a dedans ; elle peut aussi ouvrir le paquet et mettre des trucs dedans, de la pub par exemple ; elle peut aussi choisir : en fait, je n'aime pas ce paquet, c’est du peer-to-peer, poubelle, celui-là, je ne veux pas le transmettre ; elle peut aussi favoriser, par exemple, les paquets qui vont à son cousin, les faire passer en priorité et les autres iront plus lentement. Typiquement il y a eu un moment où, suivant votre opérateur, si vous alliez sur YouTube ou sur Dailymotion, un truc marchait moins bien que l'autre, bizarrement !

Il faut comprendre qu’un FAI est vraiment un acteur très important, c'est vraiment l'entité qui va vous donner l'accès à Internet et par lequel tout transite. Le FAI a donc un énorme pouvoir d'où l'importance de choisir un FAI correct.
Tout ce que je vous ai dit là, c'est ce qu'on appelle la neutralité du Net.
J’ai oublié accès dans sa globalité : typiquement, parfois, vous n’allez avoir accès qu'à Facebook, ce n'est pas Internet total.
Donc sans surveillance des données, sans modifier les données, sans rajouter de la pub par exemple, et sans favoriser soit certains sites ou certains protocoles par rapport à d'autres, je parlais, par exemple, du peer-to-peer, avec un superbe dessin de Gee pour l'Arcep.

C'est aussi un accès à Internet avec une vraie adresse. Sur Internet on parle de l'adresse IP. Typiquement là et ici, ce n'est pas c'est pas bon : avec l’Internet que vous fournit votre téléphone, une adresse IP va être partagée par plusieurs personnes, plusieurs devices, donc ce n'est pas une adresse IP par personne. Il y a aussi la question qu’il faut qu'elle soit fixe : avoir une vraie adresse c'est important lorsque vous voulez vraiment être sur Internet, c'est-à-dire, par exemple, avoir votre serveur chez vous et puis avoir votre site. Pour que les personnes puissent avoir accès à votre site, eh bien il faut qu’il ait une vraie adresse, c'est donc important si vous voulez vraiment être sur Internet. On va dire qu’il y a une question d'acteur passif et actif : vous pouvez recevoir Internet, vous êtes sur Internet quand vous êtes sur votre mobile, mais vous devez aussi pouvoir proposer du contenu, faire partie d'Internet. À la base, c'est comme ça qu’Internet a été pensé – par certains – le fait que chacun puisse contribuer et structurer Internet, pas juste, justement, le système du Minitel où vous recevez les informations, vous êtes un acteur passif. Il y a une question ?

Public : Je me fais héberger et depuis quelques mois je ne peux plus parce qu’ils ont fait une mise à jour, ils sont passés sur ce qu’ils appellent le CGNat, du coup, je ne peux plus natter ??? vers l’extérieur.

Khrys : Là ça devient trop technique, on ne va pas partir dans ces trucs.

L’exemple de FDN

Khrys : Maintenant que je vous ai présenté un petit peu ce que doit faire un fournisseur d'accès à Internet digne de ce nom, je vais vous donner l'exemple de celui que je connais plutôt bien, qui est FDN, c'est un exemple et c’est un FAI exemplaire.
Donc French Data Network, né en 92, c'est le plus vieux encore en activité actuellement en France. À l'époque, en 92, il y avait essentiellement des associations. C'étaient des gens qui avaient déjà Internet. Internet, c'était tout récent, le Web c’est 90. Ce sont vraiment les débuts, on va dire, de l'Internet grand public, accessible à tout le monde. C'est vraiment à cette période-là. C'était principalement des universitaires qui voulaient retrouver ce qu'ils avaient déjà à l'université ou sur leurs lieux de recherche, donc pouvoir avoir accès à Internet aussi chez eux. Ils se mettaient ensemble parce que, à l'époque, ça coûtait une blinde d'avoir un ordinateur. Là j'ai mis NeXT, c'était très cher, genre le prix d'une bagnole, qui pouvait se connecter à Internet. On se mettait donc ensemble pour acheter ça. Il y a plein de gros mots là-dedans – UUCP, MeXT, RTC –, je vous ai mis les liens vers Wikipédia, je ne vais pas m'étendre sur chaque chose, mais, en gros, on récupérait via ces machines, par exemple des forums qui nous intéressaient et après on les passait de machine en machine via <em<Unix to Unix Copy.
Pour le fun, je vous ai mis aussi une petite citation qu'on trouve à certains endroits, quand on cherche des stats sur le site de FDN, sur un des sites de FDN, quand on recherche des informations sur les stats, avant les années 2000, eh bien on tombe sur cette phrase-là : « En ce temps-là Internet était jeune et beau et les dinosaures gambadaient en ces vertes prairies, insouciants, et on n’embêtait pas les gens avec des stats à la con ! » Ah Mais ! Comme c’est un FAI assez ancien, parfois on tombe sur ces perles-là quand on se balade un petit peu.

J'ai essayé ici de vous résumer un petit peu les différentes étapes importantes en tant que fournisseur d'accès Internet.
Les années 92/94/96 ce sont les tout premiers services, donc connexion et RTC, connexion cuivre, mais, contrairement à l’ADSL, c'étaient les mêmes fréquences que le téléphone, donc il fallait choisir : Internet ou le téléphone. Et puis ce n'était pas le débit qu’on connaît actuellement. À l'époque il n'y avait pas trop de vidéos sur Internet, heureusement, parce que ça passait moyen.
2001, fondation de Gitoyen j'en parlerai un petit peu tout à l'heure, c'est notre opérateur réseau j'expliquerai tout à l'heure ce que c'est.
2005, ADSL, je pense que vous avez entendu parler de l’ADSL.
2007, j’ai mis la conférence « Internet libre ou Minitel 2.0 » parce que c'est vraiment ça qui a fait un petit peu bouger les choses et ça a aussi fait venir les gens à FDN.
2011, Fondation de la Fédération FDN, j'en parlerai aussi plus amplement tout à l'heure.
2013, offre VPN. Si vous n'avez pas du tout ce qu’est un VPN, j'expliquerai aussi tout à l'heure. 2013 2017, dégroupage total, c'est-à-dire qu'on n'était plus obligé de prendre l'abonnement Orange téléphonique, n pouvait juste avoir l'accès à Internet. 2013 2022, FTTH, c'est la fibre, Fiber to the Home, on a commencé ce service.

J'ai résumé aussi par un petit graphe pour voir un petit peu l'évolution.
Ce qui est amusant c’est qu’en 92 c'était une un des plus gros FAI France, il devait peut-être y avoir 200 personnes, quelque chose comme ça. Après c'est descendu au moment où les opérateurs commerciaux sont apparus, vers 96, des trucs comme Wanadoo, etc., c'était moins cher, il n'y avait pas de but autre qu’avoir accès à Internet, donc, quand les commerciaux sont arrivés, les gens sont plus allés vers ça. Du coup l'asso est restée longtemps à 25/30 membres, jusqu'au moment où, en 2005, l’ADSL, là on commence à avoir un petit peu plus de membres. La conférence « Internet libre, ou Minitel 2.0 ? » a fait aussi progresser un petit peu les gens vers FDN.
Je pense que cette inflexion, en 2009, c'est quand on a attaqué la Hadopi. On en a parlé un petit peu dans les journaux, on s'est aussi fait jeter de notre opérateur de collecte, j'expliquerai un petit peu tout à l'heure ce que c'est, qui était 9 Télécom et qui était lié aux gens qui soutenaient Hadopi. On a donc dû chercher en urgence un autre fournisseur qui a été Nerim à l'époque, voilà pourquoi on voit cette inflexion à partir de 2009. FDN commence aussi à être un petit peu connu pour ses actions en contentieux.
Après, un petit fléchissement au moment où la fibre commence à être développée par les opérateurs commerciaux.On voit un petit creux ici.
J’ai mis le VPN ici.
La reprise c'est justement quand on est passé en dégroupage total, ça a fait revenir des gens.
Et le début de la fibre. Maintenant on est à 70 et quelques lignes.

Tout à l'heure, je parlais de Gitoyen. Gitoyen, c'est notre opérateur réseau.
Si vous reprenez l'analogie de la concierge, il y a des concierges qui envoient toutes seules leurs paquets sur Internet et il y a des concierges qui vont juste passer les paquets à quelqu'un d'autre qui va rooter, donc envoyer vraiment les paquets sur Internet. FDN a fait le choix, dès le départ, de ne pas faire cette partie-là qui est donc confiée à Gitoyen. Au début, c'était un groupe d'intérêt économique, GIE, et puis ça s'est transformé en association en 2012.
On a une vingtaine, 25 Gitoyens actuellement, donc on se partage, c’est-à-dire que ce n’est pas nous qui faisons le routage, ce n'est pas nous qui envoyons les paquets sur Internet, c'est une même structure qui le fait pour plusieurs assos, ça évite à chaque asso de devoir faire ce travail-là qui n'est pas du tout le même type de travail technique que le travail de fournisseurs d'accès.

Tout à l'heure je parlais de collecte, j’ai parlé de l'opérateur de collecte qui nous avait jetés au moment de l’Hadopi.
En fait, FDN passe par ce qu'on appelle un opérateur de collecte qui va faire toute la transition entre l'abonné et les machines de FDN. Donc on ne parle pas directement à Orange, on va parler à Ielo qui, lui, va parler à Orange, Orange qui possède la boucle cuivre des abonnés. Avec la fibre, maintenant, ça change un petit peu, en tout cas on ne tire pas la fibre, on va passer par d'autres gens.

Transit. Après, c’est Gitoyen qui va s'occuper de ça, c’est-à-dire envoyer les paquets sur Internet. FDN est situé entre les deux : d'un côté il y a l'opérateur de collecte qui fait la liaison entre l'abonné et FDN et Gitoyen de l'autre côté qui, lui, va s'occuper d'envoyer les paquets.

Ceci, c’est juste pour les geeks ou pour faire peur, je ne sais pas. C'est une espèce de schéma de nos machines. On a deux datacenters en région parisienne, un dans le centre de Paris et un côté du Stade de France, qui s'appelle PA3. Les services sont complètement redondés entre les deux datacenters ce qui fait que quand, par exemple, on a déménagé, on a changé de datacenter pour aller à PA3, eh bien ça ne s'est pas vu parce que du côté de TH2 tout était tout fonctionnait.

Voilà une photo du déménagement. Les machines de la FDN, qui sont donc appelées PA3, ça fait à peu près cette taille-là, en gros quatre/cinq machines. Au-dessus, c’étaient les croissants et puis il doit y avoir une trottinette quelque part aussi.

Gitoyen, c'est encore un peu plus petit, ce sont un ou deux serveurs qu'on a transportés. Il y avait aussi Globenet, qui lui est l'hébergeur et ça remplissait le camion. Ça fait des ordres de grandeur en nombre de machines. Cela c’est ce à quoi ressemble notre baie : ici PA3 et ici TH2, qui est donc à Paris. Donc nos machines, dans les datacenters, ressemblent concrètement à ça, avec évidemment plein de stickers

Il n'y a, évidemment, pas que la technique et le fait de fournir Internet, il y a aussi les buts de l'association et l'intérêt politique à le faire.
Je vous ai mis les buts de l'association tels qu'ils sont écrits dans les statuts. On voit clairement que ce qui nous intéresse ce n'est pas de faire de l'argent, c'est de permettre la transmission des connaissances et aussi de défendre les libertés publiques sur Internet, d'où un certain nombre d'actions en contentieux, et de défendre aussi la neutralité du Net. On en a parlé tout à l'heure du fait que le FAI doit faire son boulot, uniquement son boulot, et ne pas toucher à nos paquets.

J’ai essayé de résumer en quelques bulles en quoi sont consistent toutes les actions de FDN.
Il y a déjà l'essaimage on en parlera juste après. Le but a toujours été de ne pas trop grossir. Le moment où on s'est dit qu'on ne voulait pas trop grossir, c'était en 2010, c'est au moment où on a créé la Fédération FDN. En fait, ça s’est fait une ou deux années avant, au moment d’une AG les gens se sont dits « dans la moitié de la salle on ne sait même pas on est, on est trop nombreux, il faut aider à créer d'autres petits FAI comme nous ». Du coup, nous étions 200 à l'époque, maintenant nous sommes 900, on a continué à grossir, mais il y en a plein d'autres qui ont grossi à côté de nous ! On essaie de favoriser la création d'autres FAI qui ont les mêmes valeurs que les nôtres.

On soutient et on a soutenu d'autres structures, typiquement La Quadrature du Net quand elle n'était pas encore une association de fait. On la soutenait financièrement et puis on a fait aussi plein d'action en contentieux avec La Quadrature, mais aussi de structures. À un moment, on a on a créé, par exemple, FDN2, le Fonds de Défense de la Neutralité du Net, qui a permis de soutenir un certain nombre d’associations, Framasoft, l'April, La Quadrature aussi.

Donc des actions au niveau de la régulation, pour essayer justement de lutter pour la neutralité du Net ; en contentieux, j'en ai parlé. Ce lundi il y avait une audience à la CJUE, la Cour de justice de l'Union européenne, toujours pour Hadopi, c'est une histoire à rallonge, et sur toutes les questions : est-ce que vraiment, pour garantir les droits des ayants droit, il faire de la surveillance de masse, donc récupérer les données de connexion, les conserver pendant un an ? Est-ce que vraiment, juste pour des histoires de « c'est un méchant pirate, il ne faut pas qu'il fasse ça », on a besoin de surveiller l'intégralité de la population ? C'est un peu ce type de question. Ces questions de propriété intellectuelle menacent à chaque fois les droits des gens sur Internet, c’est le genre de question.

Éducation populaire, c'est ce que j'essaye de faire à mon modeste niveau. On fait des stands, on fait un certain nombre de choses.

Lutte contre la censure. Typiquement, quand il y a eu le Printemps arabe, en Égypte ils se sont retrouvés sans Internet, eh bien on a fourni une connexion RTC pour que les gens puissent continuer à accéder à Internet. On lutte pour les libertés, ça va de soi.

On fournit aussi un certain nombre de services anti-GAFAM, comme des chatons, typiquement des services de visioconférence.

On fournit du mail. On fournit un PeerTube. Si vous ne connaissez pas PeerTube, c'est la même chose que YouTube mais en vachement mieux !, et ça fait partie du fédiverse dont parlait Stéphane hier.

Et aussi Internet à l'échelle humaine, le fait de faire des choses entre humains. Souvent c'est plutôt par mail, mais on peut aussi appeler le support et, typiquement, vous avez un humain en face qui va vous répondre, en général très rapidement. Maintenant, il y en a même un au Japon qui peut donc vous répondre en pleine nuit. Donc vous parlez à des humains !
En plus comme c'est une association, en fait il n'y a pas de relation client/entreprise donc vous êtes priés d'être gentils, de dire merci, s'il vous plaît, éventuellement de bénévoler si vous en avez envie. En tout cas, avoir cette relation avec la personne qui est en face, qui est au support, est en fait un bénévole. Personne n’est salarié, donc chacun fait ça juste parce qu’il a envie de le faire, donc il faut faire un petit peu attention aux gens qu’on a en face.

Ça c'est la vision du bénévole qui veut aller travailler pour se détendre parce que, mine de rien, ça fatigue.

Et de la FFDN

Maintenant on va élargir un petit peu le point de vue.
J'ai dit qu’en 2010 FDN avait décidé d'essaimer, un peu avant 2010. En fait, entre le moment où les gens se sont dit « oui ça serait bien que... » et le moment où a été créé la fédération, plusieurs FAI s’étaient déjà constitués, je pense à Franciliens, je pense à Aquinet, Tetaneutral aussi il me semble. Donc déjà plusieurs qui sont membres fondateurs de la Fédération FDN.
Ce sont tous des FAI qui respectent une même charte. Il y a une charte qui va justement dire qu'on respecte la neutralité du Net, qu’on fait notre boulot de FAI et rien que notre boulot de FAI. Tous les FAI de la fédération sont signataires de cette charte qui garantit que nous fournissons un Internet de qualité. Elle n’est pas complètement mise à jour, il y a quelques nouveaux FAI dans l'histoire et quelques autres qui sont en voie de dissolution ; il y en a une trentaine actuellement en France.

Ensemble on fait toujours des belles choses, donc ça sert à quoi d'être plusieurs ? Déjà, au niveau des bénévoles, si on pense à FDN, nous devons être une trentaine de personnes qui faisons tourner la boutique, sachant que nous sommes maintenant 900 membres et, peut-être, 500 abonnés à Internet, 30 bénévoles ce n'est pas tant que ça !
Quand vous avez une trentaine de FAI, eh bien même pour les tout petits FAI, vous avez au moins un président avec un trésorier, ça fait au moins trois/quatre bénévoles dans le tas, fois trente, ça augmente de facto le nombre de personnes qui vont bénévoler dans ce type de structure.
Nous nous entraidons entre nous, évidemment. On peut s'entraider financièrement, on peut s'entraider au niveau des outils qu'on va parfois construire en commun. Sinon on fait tout un tas de choses que faisaient déjà FDN, qui sont donc maintenant aussi faites par la fédération, des actions en contentieux, des actions au niveau de la régulation, l'éducation populaire, etc. Ça reprend un petit peu les différents points de tout à l'heure, mais maintenant nous sommes 30 à le faire au lieu d’un.

Public : Vous avez de la fibre, ce n’est pas le cas de toutes les assos, notamment de Franciliens. Je me demandais : peut-on passer par vous si on habite à Paris ou faut-il obligatoirement passer par l'asso locale ?

Khrys : En général, on favorise toujours justement l’asso locale, puisque FDN, en fait, c'est la seule qui ne soit pas locale, c'est la seule parce que c'est l'opérateur historique. C'est comme pour les AMAP, l'intérêt c’est quand même d'avoir des humains qu'on connaît autour de soi, donc plutôt favoriser les assos locales. Après, si l’asso locale ne fournit pas tel ou tel service, tu peux tout à fait, il n’y a pas de souci. Franciliens passe par chez nous, il y a un schéma juste après. Quand je parlais d'opérateur de collecte, FDN va aussi faire de la collecte pour d'autres FAI plus petits de la fédé, donc on va faire de la collecte pour l‘ADSL pour Franciliens. Ils ont choisi de ne pas le faire pour la fibre parce qu'ils veulent le faire tout seuls, la fibre c’est très bien, mais, du coup, ça prend un petit peu plus de temps et, pour l'instant, ils ne proposent pas la fibre.

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