« La lowtechnicisation fin des ingenieurs stephane crozat » : différence entre les versions
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C'est un peu ce que nous suggère Aurélien Barrau <ref>[https://fr.wikipedia.org/wiki/Aur%C3%A9lien_Barrau Aurélien Barrau]</ref> quand il nous dit notamment que les ingénieurs sont le problème | ==Sans Filtre 1/3 La low-technicisation signe-t-elle la fin des ingénieurs ?== | ||
C'est peut-être aussi ce que nous proposent les étudiants qui désertent | |||
C'est un peu ce que nous suggère Aurélien Barrau <ref>[https://fr.wikipedia.org/wiki/Aur%C3%A9lien_Barrau Aurélien Barrau]</ref> quand il nous dit notamment que les ingénieurs sont le problème et pas la solution. | |||
Et | C'est peut-être aussi ce que nous proposent les étudiants qui désertent dont on a entendu parler, que ce soit d'Agroparistech, de polytechnique, etc. Alors, évidemment si on parle des ingénieurs qui construisent des objets au bout du monde pour les faire consommer à un autre bout du monde, sans se préoccuper des impacts que ça va avoir sur nos sociétés, sur l'environnement, il est certain qu'il y a un problème. On en est conscients aujourd'hui. | ||
Maintenant, si on pense l'ingénieur comme la personne qui va concevoir des dispositifs techniques pour d'autres humains | Et peut-être qu'effectivement, sur cet ingénieur là, il faut se poser des questions et peut-être même y mettre fin. | ||
Maintenant, si on pense l'ingénieur comme la personne qui va concevoir des dispositifs techniques pour d'autres humains, il paraît difficile d'imaginer qu'on va en terminer avec les ingénieurs puisque, par définition, les humains sont des êtres techniques. Il y aura toujours besoin d'humains pour construire des objets, mais pas forcément comme on a fait jusque-là, en tout cas depuis la naissance de la société industrielle. | |||
Bernard Stiegler <ref>[https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Stiegler Bernard Stiegler]</ref> avait réactivé le concept de Pharmakon pour nous rappeler que toute technique est à la fois un remède et un poison. | |||
Bernard | Il y a toujours des effets délétères, ça n'est jamais neutre. | ||
Et peut-être qu'effectivement, ce qui manque aux ingénieurs aujourd'hui c'est une certaine réflexivité, qui permette de se poser ces questions-là, au moment où on construit des choses. Cette réflexivité, c'est de la méthodologie. | |||
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Du suivi des études et de la mesure. | Du suivi des études et de la mesure. | ||
C'est des choses assez | C'est des choses assez difficiles et finalement, c'est des enjeux scientifiques et techniques qui relèvent de l'ingénierie. Si je reviens sur la désertion, je respecte fortement le geste qui a été fait, parce qu'il nous interroge, il nous force à prendre conscience. | ||
Mais, en revanche, si tous les ingénieurs conscientisés désertent et | Mais, en revanche, si tous les ingénieurs conscientisés désertent et qu'en quelque sorte il ne reste que les autres aux commandes, c'est potentiellement un problème. Il y a besoin que les ingénieurs qui ont pris conscience du problème, restent et aident à la transition. L'ADEME <ref>[https://fr.wikipedia.org/wiki/Agence_de_l%27environnement_et_de_la_ma%C3%AEtrise_de_l%27%C3%A9nergie l'ADEME]</ref> , a modélisé quatre scénarios pour pour cette transition. Je vais, je vais pas rentrer dans le détail, mais aujourd'hui, on est ancré essentiellement dans ce qu'il nomme le scénario quatre, c'est-à-dire un scénario qui s'appelle d'ailleurs paris réparateur, qui a une notion de paris? | ||
C'est un scénario qui est essentiellement ancré dans le développement technique, dans le, la recherche de nouvelles solutions techniques aux problèmes qui ont été posés par la technique, une sorte de course en avant technologique, mais la modélise d'autres scénarios. Il y a notamment un scénario essaim, génération frugale, qui envisage d'intégrer à ces questions techniques- et bien se poser la question- le fait. | C'est un scénario qui est essentiellement ancré dans le développement technique, dans le, la recherche de nouvelles solutions techniques aux problèmes qui ont été posés par la technique, une sorte de course en avant technologique, mais la modélise d'autres scénarios. Il y a notamment un scénario essaim, génération frugale, qui envisage d'intégrer à ces questions techniques- et bien se poser la question- le fait. | ||
De se poser la question de la sobriété, du changement des modes de vie, etc. Donc, c'est ce que l'on va viser avec cette formation: lot technicisation et numérique. | De se poser la question de la sobriété, du changement des modes de vie, etc. Donc, c'est ce que l'on va viser avec cette formation: lot technicisation et numérique. |
Version du 8 mars 2023 à 19:16
Titre : La low-technicisation signe-t-elle la fin des ingénieurs ?
Intervenant : Stéphane Crozat
Lieu : Réalisé par l'Université Technique de Compiègne
Date : Dans le cadre série « sans filtre » en février 2023 à l'occasion de l'ouverture du cours « IS03 · low-technicisation et numérique »
Durée : 05 min 07
Licence de la transcription : Verbatim
Illustration : À prévoir
NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.
Transcription
Sans Filtre 1/3 La low-technicisation signe-t-elle la fin des ingénieurs ?
C'est un peu ce que nous suggère Aurélien Barrau [1] quand il nous dit notamment que les ingénieurs sont le problème et pas la solution. C'est peut-être aussi ce que nous proposent les étudiants qui désertent dont on a entendu parler, que ce soit d'Agroparistech, de polytechnique, etc. Alors, évidemment si on parle des ingénieurs qui construisent des objets au bout du monde pour les faire consommer à un autre bout du monde, sans se préoccuper des impacts que ça va avoir sur nos sociétés, sur l'environnement, il est certain qu'il y a un problème. On en est conscients aujourd'hui. Et peut-être qu'effectivement, sur cet ingénieur là, il faut se poser des questions et peut-être même y mettre fin. Maintenant, si on pense l'ingénieur comme la personne qui va concevoir des dispositifs techniques pour d'autres humains, il paraît difficile d'imaginer qu'on va en terminer avec les ingénieurs puisque, par définition, les humains sont des êtres techniques. Il y aura toujours besoin d'humains pour construire des objets, mais pas forcément comme on a fait jusque-là, en tout cas depuis la naissance de la société industrielle. Bernard Stiegler [2] avait réactivé le concept de Pharmakon pour nous rappeler que toute technique est à la fois un remède et un poison. Il y a toujours des effets délétères, ça n'est jamais neutre. Et peut-être qu'effectivement, ce qui manque aux ingénieurs aujourd'hui c'est une certaine réflexivité, qui permette de se poser ces questions-là, au moment où on construit des choses. Cette réflexivité, c'est de la méthodologie. Du suivi des études et de la mesure. C'est des choses assez difficiles et finalement, c'est des enjeux scientifiques et techniques qui relèvent de l'ingénierie. Si je reviens sur la désertion, je respecte fortement le geste qui a été fait, parce qu'il nous interroge, il nous force à prendre conscience. Mais, en revanche, si tous les ingénieurs conscientisés désertent et qu'en quelque sorte il ne reste que les autres aux commandes, c'est potentiellement un problème. Il y a besoin que les ingénieurs qui ont pris conscience du problème, restent et aident à la transition. L'ADEME [3] , a modélisé quatre scénarios pour pour cette transition. Je vais, je vais pas rentrer dans le détail, mais aujourd'hui, on est ancré essentiellement dans ce qu'il nomme le scénario quatre, c'est-à-dire un scénario qui s'appelle d'ailleurs paris réparateur, qui a une notion de paris? C'est un scénario qui est essentiellement ancré dans le développement technique, dans le, la recherche de nouvelles solutions techniques aux problèmes qui ont été posés par la technique, une sorte de course en avant technologique, mais la modélise d'autres scénarios. Il y a notamment un scénario essaim, génération frugale, qui envisage d'intégrer à ces questions techniques- et bien se poser la question- le fait. De se poser la question de la sobriété, du changement des modes de vie, etc. Donc, c'est ce que l'on va viser avec cette formation: lot technicisation et numérique. L'idée va être de jouer sur trois paramètres. Donc, le premier, c'est l'optimisation. Donc ça, c'est le domaine connu des ingénieurs: faire en sorte que les processus soient plus efficaces, consomment moins d'énergie. Plus rapide, etc. Etc. Mais on va jouer sur deux autres paramètres: l'imagination et l'alerte. L'idée de l'imagination- c'est un concept que nous propose également de d'activer isabelle stengers- c'est de de se projeter dans les modes de vie et essayer d'imaginer bien que ce que, ce que nos techniques pourraient faire à ces modes de vie, comment elle. Pourrait les modifier et vraiment s'autoriser à imaginer- ce n'est pas forcément rester sur la même ligne- les mêmes rails que ceux qui sont tracés. Mais de chercher à à voir comment on pourra avoir des futurs différents, donc, du coup, développer l'imagination du côté des ingénieurs et du travail de conception. Et la fonction d'alerte, mais en quelque sorte, c'est une fonction politique, c'est-à-dire que ça consiste à créer des choses qui vont aider à faire prendre conscience, qu'ils vont aider à se représenter la réalité différemment. Par exemple, si on prend l'exemple des véhicules, et bien, si on est capable de montrer que on peut faire des véhicules plus légers qui vont consommer beaucoup moins- je pas, par exemple, des véhicules de deux cents kilos qui vont Sommer, moins d'un litre au cent, qui vont se déplacer néanmoins à des vitesses raisonnables et que ça permet de rendre des services. Eh bien, ça pourrait nous permettre de nous projeter dans des réalités différentes. Donc, c'est à la fois l'imagination et puis la fonction d'alerte du coup, une façon de dire aux citoyens, aux politiques, que les bien. On peut faire différemment, et ce rôle D'imagination et son rôle politique. Il est important parce que, en fait, même quand on, quand l'ingénieur, s'en préoccupe pas en quelque sorte, eh bien il y a toujours une dimension. Errements politiques, dans les techniques qu'on développe et qu'on promeut. Voilà, et donc, l'idée là, c'est plutôt de la de la gaule à conscientiser, de la rendre explicite. Voir comment on peut créer des méthodes là. Du coup, on revient vraiment sur les, la formation métier d'ingénieur, mais voir comment on peut créer des méthodes qui vont aider à s'emparer de cette dimension-là.