« GitHub racheté par Microsoft, pour quoi faire - Décryptualité du 4 juin 2018 - Transcription » : différence entre les versions

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==Transcription==
==Transcription==
<b>Luc : </b>Décryptualité.
<b>Nico : </b>Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.
<b>Luc : </b>Semaine 22. Salut Manu.
<b>Manu : </b>Salut Mag.
<b>Mag : </b>Salut Nico.
<b>Nico : </b>Salut Luc.
<b>Luc : </b> Eh bien tu es revenu !
<b>Manu : </b>Oui.
<b>Luc : </b>Tu es allé à Thouars ?
<b>Manu : </b>Exactement. Exactement, dans le Poitou.
[Rires]
<b>Luc : </b>Qu’est-ce qu’on a dans la revue de presse cette semaine ?
<b>Manu : </b>Six articles. Des choses dont vous avez déjà parlé la semaine dernière et puis d’autres un peu plus nouvelles.
<b>Mag : </b><em>Le Monde.fr</em>, « Hausse des tarifs de Google Maps : « On a plus que jamais besoin d’alternatives libres », par Claire Legros.
<b>Manu : </b>Eh oui, Google augmente les tarifs et là ça va casser plein de sites web.
<b>Luc : </b>On en a parlé la semaine dernière.
<b>Mag : </b><em>La gazette.fr</em>, « Logiciel libre : conseils pratiques et bonnes conduites », par Gabriel Zignani.
<b>Manu : </b>Eh bien c’est comment se mettre, quand on est une administration ou une institution, au logiciel libre. Donc c’est la contribution d’une manière générale, d’un point de vue d’une politique à mettre en place.
<b>Mag : </b><em>Les Echos</em>, « 5 raisons pour lesquelles l’avenir de l’Open Source est… open ! », par Brice Texier.
<b>Manu : </b>Ça parle du point de vue des entreprises. Tout va bien de côté-là. Le Libre, l’<em>open source</em> dans ses paroles, marche vraiment bien donc l’avenir est radieux.
<b>Mag : </b><em>Numerama</em>, « SAIP : le gouvernement renonce à l’application défectueuse et se tourne vers les réseaux sociaux », par Julien Lausson.
<b>Manu : </b>Ça ne parle pas directement de logiciel libre, mais ça nous intéresse quand même parce qu’on en a parlé l’année dernière. C’était une application proposée par l’État, qu’on pouvait installer sur son téléphone, qui pouvait nous prévenir – la promesse étant en moins de quinze minutes – quand il y avait un attentat ou quelque chose de dangereux.
<b>Luc : </b>Une catastrophe naturelle ou quelque chose comme ça.
<b>Manu : </b>Exactement. Ça n’avait pas marché pour l’attentat du 14 juillet à Nice, les gens avaient été prévenus plusieurs heures plus tard. C’est quelque chose qui a été payé par les deniers de l’État, qui n’a pas bien marché et l’État se décide à changer son fusil d’épaule et maintenant ils vont utiliser les réseaux sociaux pour prévenir les gens en cas de catastrophe !
<b>Luc : </b>Oui. On rappelle que Gaël Musquet à l’époque avait rappelé, ça a encore été rappelé à l’occasion, qu’il existe des protocoles pour utiliser la téléphonie mobile et pour faire du <em>broadcast</em>. C’est-à-dire techniquement il est tout à fait possible de dire on envoie un message d’alerte et du coup tout le monde recevrait un SMS massivement et donc on pourrait localement prévenir les gens qui sont concernés très rapidement et très efficacement. Mais voilà ! L’État préfère passer par les réseaux sociaux !
<b>Manu : </b>Il ne doit pas être au courant. On n’a pas dû lui dire que ça existait !
<b>Luc : </b>Oui ! On y croit !
<b>Mag : </b><em>ZDNet France</em>, « Un donateur anonyme promet 1 million de dollars à Gnome », par Thierry Noisette.
<b>Manu : </b>Une grosse tirelire a été cassée par quelqu’un et il a été généreux ce quelqu’un, il offre à la fondation Gnome pour des développements. Alors c’est un bureau.
<b>Luc : </b>Ouais. Et puis il y a besoin en plus !
<b>Manu : </b>Il est très bien ce bureau ! Mais effectivement, il y a toujours besoin de développements et de développeurs qui travaillent dessus. Donc un million ça pourra injecter un petit peu d’énergie ; ce n’est pas mal.
<b>Mag : </b><em>nonfiction.fr</em>, « Entretien à propos de « Makers », les laborantins du changement social », par Jean Bastien.
<b>Manu : </b>C’est toute une discussion autour des laboratoires et des fablabs, donc les laboratoires de la fabrication, on peut le traduire de cette manière-là, et de la manière dont ça apporte une nouveauté, une innovation. Alors là c’est le changement social alors c’est le mouvement un petit peu des gens qui vont prendre en main leur construction eux-mêmes. C’est intéressant ; ça intéresse notamment les communautés locales.
<b>Luc : </b>On va parler d’un sujet d’actualité, mais d’actualité brûlante qui n’est pas encore dans la revue de presse puisque tu fais la revue de presse de la semaine passée. Aujourd’hui même, on est lundi, est tombée une nouvelle assez fracassante : Microsoft a cassé sa tirelire et c’est un peu plus qu’un million de dollars qui ont été dépensés.
<b>Nico : </b>C’est plutôt 7,5 milliards de dollars qui ont été investis dans GitHub, donc le rachat d’une des principales plateformes de développement.
<b>Manu : </b>La principale plateforme.
<b>Nico : </b>Ou la principale. Ça fait assez mal, en fait, d’être rachetée par Microsoft.
<b>Luc : </b>Il faut quand même expliquer ce que c’est parce que c’est un truc très technique donc pour comprendre à quoi ça sert et donc quels sont les enjeux.
<b>Manu : </b>Et l’importance. Donc GitHub c’est une forge logicielle et une forge c’est comme les forgerons qui construisent toutes ces épées, toutes ces armes ou outils.
<b>Luc : </b>Ces marteaux.
<b>Manu : </b>Exactement, ce sont plein de forgerons, de développeurs, d’informaticiens, qui, à l’aide de ces forges logicielles, se mettent en commun et arrivent à travailler en commun sur des briques logicielles et il y en a plein de sortes.
<b>Luc : </b>Sur du code
<b>Manu : </b>Sur du code carrément. Git c’est un outil pour gérer le code et GitHub c’est une plateforme logicielle qui utilise notamment cet outil et pas que.
<b>Luc : </b>Une plateforme internet.
<b>Manu : </b>C’est une plateforme internet qui marche très bien et qui est énorme. C’est la plus grosse plateforme de développement, la plus grosse forge de logicielle connue ; il y a jusqu’à combien de personnes ?
<b>Nico : </b>Il y a à peu près 25 millions d’utilisateurs et 67 millions de dépôts ; ça c’était en fin 2017. Donc voilà, c’est quand même assez colossal.
<b>Luc : </b>Pour comprendre un petit peu à quoi ça sert quelles sont les fonctions. Les informaticiens écrivent du code, ils ne sont pas nécessairement tout seuls et après le code ils vont le tester et puis on va leur remonter les bugs, etc. Il va y avoir n versions.
<b>Manu : </b>Il y a de la documentation.
<b>Luc : </b>Il y a de la documentation, donc on va pouvoir, avec cet outil-là, suivre toutes les différentes versions, qui a fait quoi, qui a mis tel bout de code à tel endroit et puis si on s’aperçoit qu’il y a un problème on peut revenir en arrière et puis on peut dire « c’est toi qui t’es planté », etc. Donc tous ces trucs-là pour réussir à gérer l’évolution de son logiciel, ce sont des outils faits spécifiquement faits pour ça.
<b>Manu : </b>Et primordiaux ; ils sont utiles et nécessaires, parce que sans ça, eh bien une équipe n’arrive pas ou n’arrive plus, en tout cas aujourd’hui, à travailler en commun.
<b>Nico : </b>Le problème qu’on a avec GitHub qui est un peu le problème général du logiciel libre, c’est qu’on s’est retrouvés avec une plateforme privatrice parce que code de GitHub n’est pas disponible.
<b>Luc : </b>Il n’est pas libre.
<b>Nico : </b>Il n’est pas libre du tout. Personne ne peut remonter un GitHub à lui et du coup tous les logiciels libres ont été vers cette plateforme-là. Donc on retrouve quasiment tous…
<b>Luc : </b>Une grosse partie d’entre eux.
<b>Nico : </b>Une grosse partie d’entre eux, autant tous, parce qu’il y en a très peu, vraiment minoritaire, à aller vers d’autres solutions et, au début, tout le monde allait bien parce qu’on trouvait que GitHub collaborait plutôt bien avec la communauté, était assez ouvert.
<b>Manu : </b>Sympathique.
<b>Nico : </b>Et là on se retrouve à voir tout partir chez Microsoft et en particulier les données des utilisateurs. On ne sait pas trop ce qu’ils vont faire derrière, même s’ils n’ont pas trop intérêt à faire un peu n’importe quoi, mais on verra bien !
<b>Mag : </b>Ça me rappelle quand Microsoft a racheté LinkedIn et du coup il y a plein de gens qui sont partis de LinkedIn pour ne pas être Microsoft. J’imagine que là on va faire pareil.
<b>Manu : </b>LinkedIn, réseau social professionnel. En tout cas c’est destiné à cela. C’était présenté comme cela, c’est pour qu’on mette son CV et qu’on soit mis en commun avec d’autres, pour les recruteurs, les recrutements.
<b>Luc : </b>Oui. Après je trouve que c’est un peu de la fausse pudeur parce que cette boîte, sur le réseau social, ils ont été hyper-agressifs avec les données des gens en se pâmant dans tous les sens, etc. Donc OK, Microsoft l’a rachetée, mais bon ! La question c’est 7 milliards et demi ça fait quand même une belle somme, même pour Microsoft, quel intérêt ils ont à racheter cette boîte ?
<b>Manu : </b>On ne connaît pas encore le fond exact de l’affaire.
<b>Luc : </b>Oui. Quel intérêt, parce qu’il faut déjà comprendre, GitHub ce n’est pas une boîte qui est ultra rentable.
<b>Nico : </b>Non, non !
<b>Luc : </b>Ils gagnent de l’argent comment ?
<b>Nico : </b>Ils étaient quand même pas mal rentables parce qu’ils vendaient leurs solutions à des grosses boîtes en disant « vous n’allez pas vous héberger sur la version publique, mais on va vous mettre la vôtre sur vos serveurs », par exemple. Il y avait des options payantes pour avoir des dépôts privés, pour éviter justement d’avoir le code public quand on contribuait à des logiciels pas libres.
<b>Manu : </b>Mais ça ne leur rapportait pas mon plus des mille et des cents ; c’était quelques dizaines de millions de dollars
<b>Nico : </b>Mais c’était suffisant, je n’ai pas les stats de rentabilité.
<b>Manu : </b>Mais ce n’était pas à la hauteur de leur évaluation.
<b>Nico : </b>Mais ça ne vaut pas 7 milliards et demi.
<b>Manu : </b>Ils étaient évalués à plus de 2 milliards de dollars c’était l’évaluation et il était question qu’ils rentrent en bourse.
<b>Mag : </b>Après ce n’est pas forcément une question de rentabilité ; c’est peut-être une question d’image : avoir racheté GitHub c’est aussi avoir racheté la plateforme de code la plus importante. Et donc Microsoft, qui a de plus en plus de difficultés pour faire de l’argent, a trouvé un autre moyen de se mettre de nouveau sur le devant de la scène ; c’est une belle publicité qu’ils se font là.
<b>Luc : </b>La publicité à 7 milliards et demi, ça fait quand même cher la pub ! J’ai du mal à imaginer qu’ils dépensent autant d’argent juste pour une question d’affichage.
<b>Nico : </b>Après GitHub aussi ne vient pas avec juste leur logiciel de gestion de sources mais a aussi développé Electron qui est peu la pierre angulaire de l’écosystème autour de node.js.
<b>Luc : </b>Node.js c’est quoi ?
<b>Nico : </b>C’est en environnement technologique en fait assez récent et qui fonctionne bien aujourd’hui et qui est bien à la pointe. Ils sont aussi Atom, par exemple, un éditeur de texte qui a été développé, qui a été pas mal utilisé par le logiciel libre parce que, justement, c’était sympa et c’était un des plus efficaces actuellement. Eh bien tout ça, maintenant, ça tombe dans l’escarcelle de Microsoft !
==7’ 43==
<b>Mag : </b>Alors 7,5 milliards ça vous paraît norme,

Version du 5 juin 2018 à 13:10


Titre : Décryptualité du 4 juin 2018 - GitHub racheté par Microsoft, pour quoi faire ?

Intervenant : Luc - Manu - Nico - Magali

Lieu : April - Studio d'enregistrement

Date : juin 2018

Durée : 15 min 15

Écouter ou télécharger le podcast

Revue de presse pour la semaine 22 de l'année 2018

Licence de la transcription : Verbatim

NB : transcription réalisée par nos soins. Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas forcément celles de l'April.

Statut : Transcrit MO

Transcription

Luc : Décryptualité.

Nico : Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.

Luc : Semaine 22. Salut Manu.

Manu : Salut Mag.

Mag : Salut Nico.

Nico : Salut Luc.

Luc : Eh bien tu es revenu !

Manu : Oui.

Luc : Tu es allé à Thouars ?

Manu : Exactement. Exactement, dans le Poitou.

[Rires]

Luc : Qu’est-ce qu’on a dans la revue de presse cette semaine ?

Manu : Six articles. Des choses dont vous avez déjà parlé la semaine dernière et puis d’autres un peu plus nouvelles.

Mag : Le Monde.fr, « Hausse des tarifs de Google Maps : « On a plus que jamais besoin d’alternatives libres », par Claire Legros.

Manu : Eh oui, Google augmente les tarifs et là ça va casser plein de sites web.

Luc : On en a parlé la semaine dernière.

Mag : La gazette.fr, « Logiciel libre : conseils pratiques et bonnes conduites », par Gabriel Zignani.

Manu : Eh bien c’est comment se mettre, quand on est une administration ou une institution, au logiciel libre. Donc c’est la contribution d’une manière générale, d’un point de vue d’une politique à mettre en place.

Mag : Les Echos, « 5 raisons pour lesquelles l’avenir de l’Open Source est… open ! », par Brice Texier.

Manu : Ça parle du point de vue des entreprises. Tout va bien de côté-là. Le Libre, l’open source dans ses paroles, marche vraiment bien donc l’avenir est radieux.

Mag : Numerama, « SAIP : le gouvernement renonce à l’application défectueuse et se tourne vers les réseaux sociaux », par Julien Lausson.

Manu : Ça ne parle pas directement de logiciel libre, mais ça nous intéresse quand même parce qu’on en a parlé l’année dernière. C’était une application proposée par l’État, qu’on pouvait installer sur son téléphone, qui pouvait nous prévenir – la promesse étant en moins de quinze minutes – quand il y avait un attentat ou quelque chose de dangereux.

Luc : Une catastrophe naturelle ou quelque chose comme ça.

Manu : Exactement. Ça n’avait pas marché pour l’attentat du 14 juillet à Nice, les gens avaient été prévenus plusieurs heures plus tard. C’est quelque chose qui a été payé par les deniers de l’État, qui n’a pas bien marché et l’État se décide à changer son fusil d’épaule et maintenant ils vont utiliser les réseaux sociaux pour prévenir les gens en cas de catastrophe !

Luc : Oui. On rappelle que Gaël Musquet à l’époque avait rappelé, ça a encore été rappelé à l’occasion, qu’il existe des protocoles pour utiliser la téléphonie mobile et pour faire du broadcast. C’est-à-dire techniquement il est tout à fait possible de dire on envoie un message d’alerte et du coup tout le monde recevrait un SMS massivement et donc on pourrait localement prévenir les gens qui sont concernés très rapidement et très efficacement. Mais voilà ! L’État préfère passer par les réseaux sociaux !

Manu : Il ne doit pas être au courant. On n’a pas dû lui dire que ça existait !

Luc : Oui ! On y croit !

Mag : ZDNet France, « Un donateur anonyme promet 1 million de dollars à Gnome », par Thierry Noisette.

Manu : Une grosse tirelire a été cassée par quelqu’un et il a été généreux ce quelqu’un, il offre à la fondation Gnome pour des développements. Alors c’est un bureau.

Luc : Ouais. Et puis il y a besoin en plus !

Manu : Il est très bien ce bureau ! Mais effectivement, il y a toujours besoin de développements et de développeurs qui travaillent dessus. Donc un million ça pourra injecter un petit peu d’énergie ; ce n’est pas mal.

Mag : nonfiction.fr, « Entretien à propos de « Makers », les laborantins du changement social », par Jean Bastien.

Manu : C’est toute une discussion autour des laboratoires et des fablabs, donc les laboratoires de la fabrication, on peut le traduire de cette manière-là, et de la manière dont ça apporte une nouveauté, une innovation. Alors là c’est le changement social alors c’est le mouvement un petit peu des gens qui vont prendre en main leur construction eux-mêmes. C’est intéressant ; ça intéresse notamment les communautés locales.

Luc : On va parler d’un sujet d’actualité, mais d’actualité brûlante qui n’est pas encore dans la revue de presse puisque tu fais la revue de presse de la semaine passée. Aujourd’hui même, on est lundi, est tombée une nouvelle assez fracassante : Microsoft a cassé sa tirelire et c’est un peu plus qu’un million de dollars qui ont été dépensés.

Nico : C’est plutôt 7,5 milliards de dollars qui ont été investis dans GitHub, donc le rachat d’une des principales plateformes de développement.

Manu : La principale plateforme.

Nico : Ou la principale. Ça fait assez mal, en fait, d’être rachetée par Microsoft.

Luc : Il faut quand même expliquer ce que c’est parce que c’est un truc très technique donc pour comprendre à quoi ça sert et donc quels sont les enjeux.

Manu : Et l’importance. Donc GitHub c’est une forge logicielle et une forge c’est comme les forgerons qui construisent toutes ces épées, toutes ces armes ou outils.

Luc : Ces marteaux.

Manu : Exactement, ce sont plein de forgerons, de développeurs, d’informaticiens, qui, à l’aide de ces forges logicielles, se mettent en commun et arrivent à travailler en commun sur des briques logicielles et il y en a plein de sortes.

Luc : Sur du code

Manu : Sur du code carrément. Git c’est un outil pour gérer le code et GitHub c’est une plateforme logicielle qui utilise notamment cet outil et pas que.

Luc : Une plateforme internet.

Manu : C’est une plateforme internet qui marche très bien et qui est énorme. C’est la plus grosse plateforme de développement, la plus grosse forge de logicielle connue ; il y a jusqu’à combien de personnes ?

Nico : Il y a à peu près 25 millions d’utilisateurs et 67 millions de dépôts ; ça c’était en fin 2017. Donc voilà, c’est quand même assez colossal.

Luc : Pour comprendre un petit peu à quoi ça sert quelles sont les fonctions. Les informaticiens écrivent du code, ils ne sont pas nécessairement tout seuls et après le code ils vont le tester et puis on va leur remonter les bugs, etc. Il va y avoir n versions.

Manu : Il y a de la documentation.

Luc : Il y a de la documentation, donc on va pouvoir, avec cet outil-là, suivre toutes les différentes versions, qui a fait quoi, qui a mis tel bout de code à tel endroit et puis si on s’aperçoit qu’il y a un problème on peut revenir en arrière et puis on peut dire « c’est toi qui t’es planté », etc. Donc tous ces trucs-là pour réussir à gérer l’évolution de son logiciel, ce sont des outils faits spécifiquement faits pour ça.

Manu : Et primordiaux ; ils sont utiles et nécessaires, parce que sans ça, eh bien une équipe n’arrive pas ou n’arrive plus, en tout cas aujourd’hui, à travailler en commun.

Nico : Le problème qu’on a avec GitHub qui est un peu le problème général du logiciel libre, c’est qu’on s’est retrouvés avec une plateforme privatrice parce que code de GitHub n’est pas disponible.

Luc : Il n’est pas libre.

Nico : Il n’est pas libre du tout. Personne ne peut remonter un GitHub à lui et du coup tous les logiciels libres ont été vers cette plateforme-là. Donc on retrouve quasiment tous…

Luc : Une grosse partie d’entre eux.

Nico : Une grosse partie d’entre eux, autant tous, parce qu’il y en a très peu, vraiment minoritaire, à aller vers d’autres solutions et, au début, tout le monde allait bien parce qu’on trouvait que GitHub collaborait plutôt bien avec la communauté, était assez ouvert.

Manu : Sympathique.

Nico : Et là on se retrouve à voir tout partir chez Microsoft et en particulier les données des utilisateurs. On ne sait pas trop ce qu’ils vont faire derrière, même s’ils n’ont pas trop intérêt à faire un peu n’importe quoi, mais on verra bien !

Mag : Ça me rappelle quand Microsoft a racheté LinkedIn et du coup il y a plein de gens qui sont partis de LinkedIn pour ne pas être Microsoft. J’imagine que là on va faire pareil.

Manu : LinkedIn, réseau social professionnel. En tout cas c’est destiné à cela. C’était présenté comme cela, c’est pour qu’on mette son CV et qu’on soit mis en commun avec d’autres, pour les recruteurs, les recrutements.

Luc : Oui. Après je trouve que c’est un peu de la fausse pudeur parce que cette boîte, sur le réseau social, ils ont été hyper-agressifs avec les données des gens en se pâmant dans tous les sens, etc. Donc OK, Microsoft l’a rachetée, mais bon ! La question c’est 7 milliards et demi ça fait quand même une belle somme, même pour Microsoft, quel intérêt ils ont à racheter cette boîte ?

Manu : On ne connaît pas encore le fond exact de l’affaire.

Luc : Oui. Quel intérêt, parce qu’il faut déjà comprendre, GitHub ce n’est pas une boîte qui est ultra rentable.

Nico : Non, non !

Luc : Ils gagnent de l’argent comment ?

Nico : Ils étaient quand même pas mal rentables parce qu’ils vendaient leurs solutions à des grosses boîtes en disant « vous n’allez pas vous héberger sur la version publique, mais on va vous mettre la vôtre sur vos serveurs », par exemple. Il y avait des options payantes pour avoir des dépôts privés, pour éviter justement d’avoir le code public quand on contribuait à des logiciels pas libres.

Manu : Mais ça ne leur rapportait pas mon plus des mille et des cents ; c’était quelques dizaines de millions de dollars

Nico : Mais c’était suffisant, je n’ai pas les stats de rentabilité.

Manu : Mais ce n’était pas à la hauteur de leur évaluation.

Nico : Mais ça ne vaut pas 7 milliards et demi.

Manu : Ils étaient évalués à plus de 2 milliards de dollars c’était l’évaluation et il était question qu’ils rentrent en bourse.

Mag : Après ce n’est pas forcément une question de rentabilité ; c’est peut-être une question d’image : avoir racheté GitHub c’est aussi avoir racheté la plateforme de code la plus importante. Et donc Microsoft, qui a de plus en plus de difficultés pour faire de l’argent, a trouvé un autre moyen de se mettre de nouveau sur le devant de la scène ; c’est une belle publicité qu’ils se font là.

Luc : La publicité à 7 milliards et demi, ça fait quand même cher la pub ! J’ai du mal à imaginer qu’ils dépensent autant d’argent juste pour une question d’affichage.

Nico : Après GitHub aussi ne vient pas avec juste leur logiciel de gestion de sources mais a aussi développé Electron qui est peu la pierre angulaire de l’écosystème autour de node.js.

Luc : Node.js c’est quoi ?

Nico : C’est en environnement technologique en fait assez récent et qui fonctionne bien aujourd’hui et qui est bien à la pointe. Ils sont aussi Atom, par exemple, un éditeur de texte qui a été développé, qui a été pas mal utilisé par le logiciel libre parce que, justement, c’était sympa et c’était un des plus efficaces actuellement. Eh bien tout ça, maintenant, ça tombe dans l’escarcelle de Microsoft !

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Mag : Alors 7,5 milliards ça vous paraît norme,