« Décryptualité du 20 novembre 2017 » : différence entre les versions

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==Transcription==
==Transcription==
<b>Luc : </b>Décryptualité.
<b>Nico : </b>Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.
<b>Luc : </b>Semaine 46, année 2017. Salut Manu.
<b>Manu : </b>Salut Nico.
<b>Nico : </b>Salut Luc.
<b>Luc : </b>Pas de podcast la semaine dernière. Qu’est-ce qui s’est passé ? Moi je n’étais pas là.
<b>Manu : </b>Plein de maladies. Plein !
<b>Luc : </b>Des malades, des absents.
<b>Manu : </b>C’est terrible. C’était terrible !
<b>Luc : </b>On est revenus d’entre les morts et pour une nouvelle revue de presse. Qu’as-tu dans les tuyaux Manu ?
<b>Manu : </b>Ça a bien marché cette semaine, il y a eu pas mal d’articles, mine de rien.
<b>Luc : </b><em>Factor Today</em>, « Richard Stallman and the Vanishing State of Privacy », un article de la rédaction. Donc une interview en quelque sorte, en anglais.
<b>Manu : </b>Oui, qui parle de Stallman et de la surveillance, très intéressant. Allez jeter un œil, l’article n’est pas mal fait.
<b>Luc : </b>C’est traduit, c’est ça ?
<b>Manu : </b>C’est moi qui ai fait le petit bout de traduction au début dans notre revue de presse, mais vraiment ça parle de bonnes choses et Stallman est toujours intéressant.
<b>Luc : </b><em>Rue89Lyon</em>, « Eau, logiciels libres et monnaies locales : 5 choses à savoir sur les communs », un article de Philippine Orefice.
<b>Manu : </b>Là aussi des choses intéressantes qui nous bottent. Ça aborde notamment le logiciel libre comme un des exemples de ce que sont les communs et les communs ça touche tout le monde, donc allez jeter un œil là aussi.
<b>Luc : </b>Un article en cinq machins qui vont vous étonner mais voilà, quand même intéressant. <em>estrepublicain.fr</em>, « Ville numérique : quelles économies ? », un article de Ghislain Utard.
<b>Manu : </b>Donc là c’est la ville de Nancy qui se met au logiciel libre, notamment pour des raisons économiques, mais pas que. Donc il parle d’innovation, de plein de trucs intéressants pour les citoyens, nous on adore.
<b>Luc : </b><em>ZDNet France</em>, « Linux domine totalement les supercalculateurs », un article de la rédaction.
<b>Manu : </b>J’étais étonné. On en discutait même avec Nicolas un peu avant.
<b>Luc : </b>Ça a toujours été le cas ? Non ?
<b>Manu : </b>Alors oui. Mais là c’est une domination totale, monsieur. C’est-à-dire que les 500 supers ordinateurs les plus puissants au monde tournent tous sur un noyau Linux. Et donc il y avait encore deux ordinateurs qui tournaient sur autre chose.
<b>Luc : </b>Ce n’est pas trop !
<b>Nico : </b> ??? ou HP, mais les Windows étaient giclés depuis deux /trois ans déjà et puis maintenant il n’y a même plus de Windows.
<b>Luc : </b>J’ai vu des articles où il y a plus de temps que ça où on disait qu’il n’y avait plus rien en Windows.
<b>Nico : </b>Il n’y avait plus de Windows, mais il restait quelques XP,  ??? et d’autres technos en fait.
<b>Manu : </b>Propriétaires
<b>Nico : </b>Propriétaires, plutôt BSD ou des choses comme ça et puis maintenant il n’y a que du GNU.
<b>Manu : </b>Et une des raisons pour lesquelles les supers calculateurs utilisent des logiciels libres c’est parce qu’ils peuvent les adapter à l’envi, à leurs besoins et c’est quand même utile quand tu fais ça. Donc on peut dire aujourd’hui que le noyau Linux est utilisé par les plus gros ordinateurs du monde mais aussi par les plus petits, par exemple nos téléphones portables dans nos poches.
<b>Luc : </b><em>Libération</em>, « Surveillance : la première boîte noire est née », un article Par Pierre Alonso et Amaelle Guiton.
<b>Manu : </b>Là c’est le gros sujet de la semaine on pourrait dire.
<b>Luc : </b>Et c’est là-dessus qu’on va s’étendre.
<b>Manu : </b>Donc on reprend après.
<b>Luc : </b><em>La gazette.fr</em>, « Mounir Mahjoubi : « Le numérique doit libérer les agents de tâches inutiles », par Delphine Gerbeau et Romain Mazon.
<b>Manu : </b>Là aussi ce n’est pas mal. Quelque part ça continue cette discussion sur Nancy, mais là c’est au niveau de l’administration française en général et ça parle d’innovation notamment. Il y a un bon point de vue sur les logiciels libres. Ils disent « l’État, oui, peut se mettre au logiciel libre, mais il faut que ce soient des logiciels libres maîtrisés, il faut que l’État s’implique dedans » et normalement la France a les moyens de faire ça.
<b>Luc : </b><em>Developpez.com</em>, « Qu’advient-il du code open source après le décès du développeur ? », un article d’Olivier Famien.
<b>Manu : </b>Et effectivement, c’est une vraie problématique qu’on rencontre de plus en plus parce que les développeurs vieillissent et, de temps en temps, il y en a qui meurent. Si. Si, si ça arrive
<b>Luc : </b>C’est du droit d’auteur, non ? C’est ça ?
<b>Manu : </b>C’est du droit d’auteur et justement il est question de comment est-ce qu’on peut essayer de récupérer les choses quand les gens meurent. Ce sont des problématiques qui commencent à être réfléchies.
<b>Nico : </b>Et puis il n’y a pas que des problèmes de droit d’auteur, mais aussi de logistique puisque quand une personne décède, malheureusement, eh bien on n’a pas ses identifiants par exemple pour pouvoir reprendre la suite derrière. Il y a eu le cas d’une bibliothèque, en fait, qui a été bloquée comme ça parce on ne pouvait plus publier de nouvelle version parce que le développeur n’était plus là.
<b>Luc : </b>Donc le sujet dont on veut parler cette semaine ce sont les boîtes noires. Les boîtes noires, pour revenir là-dessus, c’est un dispositif de surveillance qui a été décidé dans la loi qu’on a appelée loi de surveillance, qui avait un nom un peu plus vendeur, je crois, en 2015.
<b>Nico : </b>Il y avait la loi de programmation militaire et après la loi de renseignement qui était arrivée suite aux différents attentats en France.
<b>Manu : </b>Qui a dû être votée il n’y a qu’un an.
<b>Luc : </b>Oui. Peut-être 2015/2016.
<b>Nico : </b>Ça avait traîné à être voté ; il y avait eu pas de remous et puis le temps qu’ils se mettent d’accord.
<b>Luc : </b>Donc les boîtes noires c’est un des dispositifs qui est prévu dans cette loi et donc ce sont des dispositifs techniques, noirs parce qu’on ne sait pas trop comment ça fonctionne.
<b>Manu : </b>On ne connaît pas la couleur !
<b>Luc : </b>Voilà. Et qui permettent de surveiller ce qui passe sur Internet et qui sont installés chez les fournisseurs d’accès ou chez les hébergeurs, pour en gros ?
<b>Nico : </b>On ne sait pas trop, en fait, parce que c’est un peu le problème de ces boîtes noires.
<b>Luc : </b>La loi dit, en fait, que chez quand même chez les fournisseurs.
<b>Nico : </b>Mais tout le reste est classé secret Défense, donc on ne sait absolument pas comment ça marche, où c’est posé, comment ça fonctionne, qu’est-ce que ça récolte ou pas. Et donc ça pose plein de problèmes puisque c’est quelque chose qui est assez attentatoire aux libertés individuelles. On parle d’écouter la population, ni plus ni moins, et d’aller trouver, d’aller essayer d’identifier qui est un terroriste ou qui ne l’est pas pour déclencher après les actions judiciaires ou vous interdire les accès ou, etc.
<b>Luc : </b>Dans le principe, en théorie ces boîtes noires devraient pouvoir surveiller une fois qu’elles seront répandues partout, 100 % du trafic internet en France.
<b>Nico : </b>En théorie c’est ce qu’ils veulent faire. En pratique ils vont avoir du mal, je pense.
<b>Manu : </b>C’est compliqué parce que tout le monde utilise Internet de manière massive, mais ce n’est pas forcément compliqué quand tu as les moyens d’un État et que tu peux imposer ça aux entreprises.
<b>Luc : </b>Et l’idée c’est qu’elles sont chez les fournisseurs d’accès et donc c’est quand même très centralisé.
<b>Manu : </b>Au niveau des serveurs DSLAM, notamment, c’est le point de connexion au réseau. Là tu peux mettre et tu peux forcer les entreprises à installer des boîtes d’une autre couleur que noir parce que ça m’énerve que ce soit noir, des boîtes rouges. Et ils vont installer ça un peu partout et ils vont installer ça chez OVH, chez Gandi, chez les gros hébergeurs. Pareil, là aussi, ils vont en installer quelques-unes à l’entrée des <em>data centers</em> j’imagine.
<b>Nico : </b>On sait que potentiellement c’est faisable, effectivement, mais après il y a tellement de trafic à passer, il y a tellement de paquets à traiter, il y a tellement de routeurs dans tous les coins qu’en fait stocker tout c’est physiquement impossible. On n’a pas les machines pour ça, on n’a pas les bandes passantes pour ça.
<b>Manu : </b>Il n’est pas question, justement, on en a parlé, il n’est pas question de stocker.
<b>Luc : </b>Le fond du problème c’est qu’on ne sait pas comment ça marche puisque c’est totalement obscur.
<b>Manu : </b>Ce sont des boîtes noires !
<b>Luc : </b>Donc ce qu’on peut faire qu’essayer de deviner, en fonction des informations qu’on a, qui sont peut-être fausses ou pas respectées.
<b>Nico : </b>Et de ce qu’ils veulent atteindre surtout.
<b>Luc : </b>Et de ce qu’on veut atteindre. Il y a une notion qui est souvent utilisée qu’on va voir dans la presse et qui n’est pas nécessairement expliquée, ce sont les signaux faibles. C’est-à-dire que c’est la surveillance pour détecter des signaux faibles. C’est quoi ?
<b>Manu : </b>Oh là, là !
<b>Nico : </b>Eh bien on ne sait pas. C’est assez peu défini, c’est assez flou, mais pour résumer…
<b>Manu : </b>Pour détecter des terroristes, toujours, on est d’accord !
<b>Nico : </b>Voilà, on a dans la détection du terrorisme pour prévenir des attentats. Et en gros l’idée derrière les signaux faibles c’est de dire on va essayer de détecter les gens avant que quelque chose se passe. Si la personne est en train de poster un message en disant « je vais faire un attentat là » ce n’est pas un signal faible, on est dans les signaux forts. Les signaux faibles, c’est la personne qui va commencer à se radicaliser, qui va commencer à aller voir des sites internet qui sont catalogués comme dangereux par l’État. Il n’y a rien d’illégal en soi, il n’y a rien d’interdit, mais qui ça va être des bouts de pistes, des petits voyants qui vont s’allumer à droite à gauche.
<b>Manu : </b>Un faisceau de présomptions.
<b>Nico : </b>Voilà !
<b>Manu : </b>C’est de ça dont il s’agit.
<b>Luc : </b>Par rapport aux boîtes noires ils disent dans nos boîtes il y a des super algorithmes super intelligents, tout ça, qui prennent plein de critères ensemble et paf ! Ils trouvent des terroristes potentiels. Alors on a quelques points de comparaison avec ce qui s’est fait aux États-Unis puisqu’il y a un système de surveillance PRISM, dont on parle régulièrement depuis plusieurs années maintenant.
<b>Manu : </b>Révélé par Snowden.
<b>Luc : </b>On avait eu, quand il y avait eu des attentats au marathon de Boston, je crois, la bombe qui avait été placée était avec une cocotte-minute, je crois, ou une bonbonne de gaz, je ne sais plus, dans un sac à dos. Et il y a un couple qui a eu le malheur d’acheter, dans le même week-end, un sac à dos et une cocotte-minute ou une bouteille de gaz et qui a eu le FBI qui a débarqué en masse chez eux.
<b>Manu : </b>Ben oui, hein !
<b>Luc : </b>Parce qu’ils étaient dans les clous. Nicolas tu avais une autre histoire toi.
==7’ 19==
<b>Nico : </b>C’était un scénariste de <em>Cold Case</em>, en fait.

Version du 25 novembre 2017 à 16:02


Titre : Décryptualité du 20 novembre 2017

Intervenants : Luc - Manu - Nico

Lieu : Studio d'enregistrement April

Date : novembre 2017

Durée : 15 min

Écouter ou télécharger le podcast

Revue de presse de l'April pour la semaine 46 de l'année 2017

Licence de la transcription : Verbatim

Statut : Transcrit MO

Transcription

Luc : Décryptualité.

Nico : Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.

Luc : Semaine 46, année 2017. Salut Manu.

Manu : Salut Nico.

Nico : Salut Luc.

Luc : Pas de podcast la semaine dernière. Qu’est-ce qui s’est passé ? Moi je n’étais pas là.

Manu : Plein de maladies. Plein !

Luc : Des malades, des absents.

Manu : C’est terrible. C’était terrible !

Luc : On est revenus d’entre les morts et pour une nouvelle revue de presse. Qu’as-tu dans les tuyaux Manu ?

Manu : Ça a bien marché cette semaine, il y a eu pas mal d’articles, mine de rien.

Luc : Factor Today, « Richard Stallman and the Vanishing State of Privacy », un article de la rédaction. Donc une interview en quelque sorte, en anglais.

Manu : Oui, qui parle de Stallman et de la surveillance, très intéressant. Allez jeter un œil, l’article n’est pas mal fait.

Luc : C’est traduit, c’est ça ?

Manu : C’est moi qui ai fait le petit bout de traduction au début dans notre revue de presse, mais vraiment ça parle de bonnes choses et Stallman est toujours intéressant.

Luc : Rue89Lyon, « Eau, logiciels libres et monnaies locales : 5 choses à savoir sur les communs », un article de Philippine Orefice.

Manu : Là aussi des choses intéressantes qui nous bottent. Ça aborde notamment le logiciel libre comme un des exemples de ce que sont les communs et les communs ça touche tout le monde, donc allez jeter un œil là aussi.

Luc : Un article en cinq machins qui vont vous étonner mais voilà, quand même intéressant. estrepublicain.fr, « Ville numérique : quelles économies ? », un article de Ghislain Utard.

Manu : Donc là c’est la ville de Nancy qui se met au logiciel libre, notamment pour des raisons économiques, mais pas que. Donc il parle d’innovation, de plein de trucs intéressants pour les citoyens, nous on adore.

Luc : ZDNet France, « Linux domine totalement les supercalculateurs », un article de la rédaction.

Manu : J’étais étonné. On en discutait même avec Nicolas un peu avant.

Luc : Ça a toujours été le cas ? Non ?

Manu : Alors oui. Mais là c’est une domination totale, monsieur. C’est-à-dire que les 500 supers ordinateurs les plus puissants au monde tournent tous sur un noyau Linux. Et donc il y avait encore deux ordinateurs qui tournaient sur autre chose.

Luc : Ce n’est pas trop !

Nico :  ??? ou HP, mais les Windows étaient giclés depuis deux /trois ans déjà et puis maintenant il n’y a même plus de Windows.

Luc : J’ai vu des articles où il y a plus de temps que ça où on disait qu’il n’y avait plus rien en Windows.

Nico : Il n’y avait plus de Windows, mais il restait quelques XP,  ??? et d’autres technos en fait.

Manu : Propriétaires

Nico : Propriétaires, plutôt BSD ou des choses comme ça et puis maintenant il n’y a que du GNU.

Manu : Et une des raisons pour lesquelles les supers calculateurs utilisent des logiciels libres c’est parce qu’ils peuvent les adapter à l’envi, à leurs besoins et c’est quand même utile quand tu fais ça. Donc on peut dire aujourd’hui que le noyau Linux est utilisé par les plus gros ordinateurs du monde mais aussi par les plus petits, par exemple nos téléphones portables dans nos poches.

Luc : Libération, « Surveillance : la première boîte noire est née », un article Par Pierre Alonso et Amaelle Guiton. Manu : Là c’est le gros sujet de la semaine on pourrait dire.

Luc : Et c’est là-dessus qu’on va s’étendre.

Manu : Donc on reprend après.

Luc : La gazette.fr, « Mounir Mahjoubi : « Le numérique doit libérer les agents de tâches inutiles », par Delphine Gerbeau et Romain Mazon. Manu : Là aussi ce n’est pas mal. Quelque part ça continue cette discussion sur Nancy, mais là c’est au niveau de l’administration française en général et ça parle d’innovation notamment. Il y a un bon point de vue sur les logiciels libres. Ils disent « l’État, oui, peut se mettre au logiciel libre, mais il faut que ce soient des logiciels libres maîtrisés, il faut que l’État s’implique dedans » et normalement la France a les moyens de faire ça.

Luc : Developpez.com, « Qu’advient-il du code open source après le décès du développeur ? », un article d’Olivier Famien. Manu : Et effectivement, c’est une vraie problématique qu’on rencontre de plus en plus parce que les développeurs vieillissent et, de temps en temps, il y en a qui meurent. Si. Si, si ça arrive

Luc : C’est du droit d’auteur, non ? C’est ça ?

Manu : C’est du droit d’auteur et justement il est question de comment est-ce qu’on peut essayer de récupérer les choses quand les gens meurent. Ce sont des problématiques qui commencent à être réfléchies.

Nico : Et puis il n’y a pas que des problèmes de droit d’auteur, mais aussi de logistique puisque quand une personne décède, malheureusement, eh bien on n’a pas ses identifiants par exemple pour pouvoir reprendre la suite derrière. Il y a eu le cas d’une bibliothèque, en fait, qui a été bloquée comme ça parce on ne pouvait plus publier de nouvelle version parce que le développeur n’était plus là.

Luc : Donc le sujet dont on veut parler cette semaine ce sont les boîtes noires. Les boîtes noires, pour revenir là-dessus, c’est un dispositif de surveillance qui a été décidé dans la loi qu’on a appelée loi de surveillance, qui avait un nom un peu plus vendeur, je crois, en 2015.

Nico : Il y avait la loi de programmation militaire et après la loi de renseignement qui était arrivée suite aux différents attentats en France.

Manu : Qui a dû être votée il n’y a qu’un an.

Luc : Oui. Peut-être 2015/2016.

Nico : Ça avait traîné à être voté ; il y avait eu pas de remous et puis le temps qu’ils se mettent d’accord.

Luc : Donc les boîtes noires c’est un des dispositifs qui est prévu dans cette loi et donc ce sont des dispositifs techniques, noirs parce qu’on ne sait pas trop comment ça fonctionne.

Manu : On ne connaît pas la couleur !

Luc : Voilà. Et qui permettent de surveiller ce qui passe sur Internet et qui sont installés chez les fournisseurs d’accès ou chez les hébergeurs, pour en gros ?

Nico : On ne sait pas trop, en fait, parce que c’est un peu le problème de ces boîtes noires.

Luc : La loi dit, en fait, que chez quand même chez les fournisseurs.

Nico : Mais tout le reste est classé secret Défense, donc on ne sait absolument pas comment ça marche, où c’est posé, comment ça fonctionne, qu’est-ce que ça récolte ou pas. Et donc ça pose plein de problèmes puisque c’est quelque chose qui est assez attentatoire aux libertés individuelles. On parle d’écouter la population, ni plus ni moins, et d’aller trouver, d’aller essayer d’identifier qui est un terroriste ou qui ne l’est pas pour déclencher après les actions judiciaires ou vous interdire les accès ou, etc.

Luc : Dans le principe, en théorie ces boîtes noires devraient pouvoir surveiller une fois qu’elles seront répandues partout, 100 % du trafic internet en France.

Nico : En théorie c’est ce qu’ils veulent faire. En pratique ils vont avoir du mal, je pense.

Manu : C’est compliqué parce que tout le monde utilise Internet de manière massive, mais ce n’est pas forcément compliqué quand tu as les moyens d’un État et que tu peux imposer ça aux entreprises.

Luc : Et l’idée c’est qu’elles sont chez les fournisseurs d’accès et donc c’est quand même très centralisé.

Manu : Au niveau des serveurs DSLAM, notamment, c’est le point de connexion au réseau. Là tu peux mettre et tu peux forcer les entreprises à installer des boîtes d’une autre couleur que noir parce que ça m’énerve que ce soit noir, des boîtes rouges. Et ils vont installer ça un peu partout et ils vont installer ça chez OVH, chez Gandi, chez les gros hébergeurs. Pareil, là aussi, ils vont en installer quelques-unes à l’entrée des data centers j’imagine.

Nico : On sait que potentiellement c’est faisable, effectivement, mais après il y a tellement de trafic à passer, il y a tellement de paquets à traiter, il y a tellement de routeurs dans tous les coins qu’en fait stocker tout c’est physiquement impossible. On n’a pas les machines pour ça, on n’a pas les bandes passantes pour ça.

Manu : Il n’est pas question, justement, on en a parlé, il n’est pas question de stocker.

Luc : Le fond du problème c’est qu’on ne sait pas comment ça marche puisque c’est totalement obscur.

Manu : Ce sont des boîtes noires !

Luc : Donc ce qu’on peut faire qu’essayer de deviner, en fonction des informations qu’on a, qui sont peut-être fausses ou pas respectées.

Nico : Et de ce qu’ils veulent atteindre surtout.

Luc : Et de ce qu’on veut atteindre. Il y a une notion qui est souvent utilisée qu’on va voir dans la presse et qui n’est pas nécessairement expliquée, ce sont les signaux faibles. C’est-à-dire que c’est la surveillance pour détecter des signaux faibles. C’est quoi ?

Manu : Oh là, là !

Nico : Eh bien on ne sait pas. C’est assez peu défini, c’est assez flou, mais pour résumer…

Manu : Pour détecter des terroristes, toujours, on est d’accord !

Nico : Voilà, on a dans la détection du terrorisme pour prévenir des attentats. Et en gros l’idée derrière les signaux faibles c’est de dire on va essayer de détecter les gens avant que quelque chose se passe. Si la personne est en train de poster un message en disant « je vais faire un attentat là » ce n’est pas un signal faible, on est dans les signaux forts. Les signaux faibles, c’est la personne qui va commencer à se radicaliser, qui va commencer à aller voir des sites internet qui sont catalogués comme dangereux par l’État. Il n’y a rien d’illégal en soi, il n’y a rien d’interdit, mais qui ça va être des bouts de pistes, des petits voyants qui vont s’allumer à droite à gauche.

Manu : Un faisceau de présomptions.

Nico : Voilà !

Manu : C’est de ça dont il s’agit.

Luc : Par rapport aux boîtes noires ils disent dans nos boîtes il y a des super algorithmes super intelligents, tout ça, qui prennent plein de critères ensemble et paf ! Ils trouvent des terroristes potentiels. Alors on a quelques points de comparaison avec ce qui s’est fait aux États-Unis puisqu’il y a un système de surveillance PRISM, dont on parle régulièrement depuis plusieurs années maintenant.

Manu : Révélé par Snowden.

Luc : On avait eu, quand il y avait eu des attentats au marathon de Boston, je crois, la bombe qui avait été placée était avec une cocotte-minute, je crois, ou une bonbonne de gaz, je ne sais plus, dans un sac à dos. Et il y a un couple qui a eu le malheur d’acheter, dans le même week-end, un sac à dos et une cocotte-minute ou une bouteille de gaz et qui a eu le FBI qui a débarqué en masse chez eux.

Manu : Ben oui, hein !

Luc : Parce qu’ils étaient dans les clous. Nicolas tu avais une autre histoire toi.

7’ 19

Nico : C’était un scénariste de Cold Case, en fait.