« Conf Richard Stallman Poitiers mars 2013 » : différence entre les versions
(→49'15) |
|||
Ligne 109 : | Ligne 109 : | ||
==1 08' 22 == | ==1 08' 22 == | ||
Mais il y a un autre obstacle. | Mais il y a un autre obstacle. Beaucoup n’utilisent et ne connaissent pas l'expression logiciel libre, parce que ceux qui ne sont pas d'accord avec notre philosophie utilisent une autre expression « open source » ou « source ouverte ». Mais c'est la même chose, c'est une manière d'oublier le mot libre, d'oublier la question des droits de l'Homme, de ne pas poser cette question parce que ce serait trop radical ! Réclamer la liberté ce serait trop radical pour aujourd'hui ! Eux ils ne veulent pas critiquer une pratique commune industrielle. Quoi que ce soit, donc le logiciel privateur critiquer le logiciel privateur comme injustice c'est trop radical pour eux ; ils ont trouvé la manière de ne pas poser la question : « open source ». L'expression open source a été inventée l'année 98 pour éviter cette question et la majorité de la communauté utilise cette expression et comme ça les utilisateurs utilisent ce système sans se rendre compte de l'existence du mouvement du logiciel libre et tu peux nous aider en disant « logiciel libre ». Libre ! Il s'agit de la liberté. Donc quand les autres parlent et disent source ouverte ou open source, du franglais, tu peux nous aider en disant « il s'agit du logiciel libre qui respecte la liberté, qui respecte les droits de l'Homme ». Quand les autres ne le font pas c'est à toi de le faire, si tu veux nous aider au maximum possible, fais-le ainsi en diffusant la philosophie du logiciel libre. | ||
''Oui c'est un choix entre le bruit et la chaleur.'' | |||
Parce que même dans la communauté du logiciel libre nous pouvons perdre la liberté déjà acquise par faute d'attention. Par exemple en 92 M. Torvalds a libéré le code de Linux et nous avions le système Gnu et Linux. Il était possible d'acheter un PC pour l’utiliser en liberté et installer ce système Gnu et Linux pour l'utiliser en liberté. Mais ce n'était pas facile au commencement. Il fallait se faire expert pour réussir à le faire fonctionner. Donc quelques uns ont commencé à développer des distributions Gnu et Linux pour faciliter l'installation du système. Quelques années plus tard il y avait plusieurs distributions en concurrence dans une communauté où la majorité ne valorisait pas la liberté, donc les développeurs d'une distribution ont eu l'idée d'avoir plus de succès, de gagner sur leurs concurrents en introduisant des programmes privateurs dans leur système pour les présenter comme des avantages. Ils disaient notre système peut faire ça et ça. Ils ne disaient pas c'est parce qu'il ne respecte pas ta liberté. C'était la vérité qu'ils ne disaient pas. Mais pour les utilisateurs dans la communauté ce n'était pas important parce qu'ils n’appréciaient pas la liberté, donc cette distribution-là avait plus de succès et les développeurs des autres distributions regardaient et se disaient « ils gagnent sur nous ; nous devons introduire aussi introduire des programmes privateurs pour éliminer leur avantage » et en plusieurs années ils l'ont fait et enfin il y a 15 ans quand les gens me demandaient à la fin d'une conférence « où puis-je trouver ce système ? Je devais répondre « C'est dommage, il y a beaucoup de distributions, mais pas une seule complètement libre. Toutes les distributions contiennent des programmes privateurs. Je ne connais aucun lieu que je pourrais vous recommander. C'est-à-dire que nous étions arrivés à la liberté et nous l'avions perdue faute de la valoriser. | |||
''Nous pouvons ouvrir les fenêtres de ce côté et fermer les autres | |||
C'est-à-dire que même écouter la conférence peut être un peu de travail !'' | |||
Heureusement il y a aujourd'hui des distributions complètement libres. Il y a par exemple Ututo, U, T, U, T, O. Il y a Lag. Linux and Gnu. Il y a aussi Gnu snds qui est aussi une blague parce que mon titre comme chef du projet est chief nu send. La gnuisance en chef. Il y a aussi ???. La liste se trouve en gnu.org/distroies. Mais évidemment ce ne sont pas les distributions très populaires et très connues. Elles continuent de contenir des programmes privateurs. C'est-à-dire que nous avons commencé à récupérer la liberté déjà perdue, mais seulement commencé. | |||
Plus tard nous aurons perdu la liberté d'une autre manière. Aujourd'hui le code source du noyau Linux n'est pas complètement en logiciel libre. Dans plusieurs fichiers tu trouverais une grande liste de numéros et cette liste est en vérité un programme privateur exécutable déguisé en code source, mais représenter le programme exécutable comme une liste de numéros ne produit pas le code source. Le vrai code source de ce programme n'est pas disponible. Par conséquent ils ne sont pas libres. D'autres aussi beaucoup portent des licences explicites privatrices. Pourquoi ces programmes privateurs présents dans Linux ? Parce que M. Torvalds les a acceptés. Il a décidé d'introduire ces morceaux privateurs dans son programme. Ces programmes s'ils ne s'exécutent pas dans le noyau central sont des morceaux de firmware. C'est-à-dire ils sont là pour décharger dans les périphériques pour les faire fonctionner, mais en tout cas c'est un programme privateur installé dans le système donc pas acceptable. Pourquoi est-ce qu'il voulait introduire ces morceaux privateurs ? Parce que ces périphériques ne fonctionnent pas sans les morceaux privateurs. Il est impossible d'utiliser ces périphériques dans le monde libre. Que faire ? Il y a deux choix : on peut rester dans le monde libre, maintenir la liberté et ne pas les utiliser et on peut les utiliser mais en perdant de la liberté. Deux choix, deux réponses possibles. M. Torvalds a choisi la deuxième réponse : sacrifier la liberté pour la commodité. Nous choisissons la première réponse. | |||
Nous avons notre version modifiée du noyau Linux que nous appelons Linux libre, même en anglais nous disons libre par free pour emphatiser la liberté de notre version. Et ce n'est pas beaucoup de travail. Nous avons un script pour supprimer les morceaux privateurs et chaque fois que Torvalds publie une nouvelle version de son noyau nous invoquons ce programme pour produire la nouvelle version de Linux libre et ça c'est assez facile et produit un noyau libre mais ne résout pas le problème de base de ces périphériques ne fonctionnent pas dans le monde libre. Pour ça il faut l’ingénierie inverse. Un travail technique très important. Si tu veux contribuer au maximum possible dans un champ technique à la communauté libre, fais l'ingénierie inverse. | |||
J'ai proposé à l'université d'offrir des cours dans l'ingénierie inverse. C'est très très important comme travail pour maintenir la liberté parce que de plus en plus ils fabriquent des machines avec du mode d’emploi secret et pour découvrir le mode d'emploi du produit il faut l'ingénierie inverse ou convaincre le fabricant. Mais convaincre le fabricant, parfois on peut le faire mais c'est au hasard plus ou moins. Si on a de la chance on convainc le fabricant mais normalement ce n'est pas possible. Il ne reste que l’ingénierie inverse. Nous avons besoin de beaucoup plus de l'ingénierie inverse. Dans fsr.org nous avons une page de campagne et dans cette page il y a des liens vers des listes de projets de haute priorité, y compris des projets d'ingénierie inverse, mais il n'y en a pas beaucoup qui le font. Tu peux apprendre à le faire. Tu peux contribuer à notre libération dans le futur. | |||
Mais ces 2 cas suffisent pour démontrer que notre futur dépend surtout de nos valeurs. Si nous valorisons suffisamment la liberté nous lutterons et nous pourrons gagner la bataille. Sans valoriser la liberté on perd facilement la liberté. Il faut donc diffuser cette philosophie. C'est le travail le plus essentiel pour une lutte qui durera des décennies. Le besoin le plus important est de ne pas oublier le but. Il faut parler de la liberté. Il ne suffit pas de faire les travaux techniques nécessaires. Il faut éduquer les autres à apprécier la liberté et c'est le travail que je fais maintenant avec vous. Mais je ne peux pas en faire assez seul. Tu peux apprendre à faire des discours pour diffuser cette philosophie et comme ça tu peux contribuer beaucoup au mouvement. Il n'y a rien de plus important que ça. | |||
Aujourd'hui il est devenu possible de perdre la liberté informatique, d'exécuter des programmes privateurs sans le savoir. Beaucoup de pages web portent des programmes privateurs écrits en java script, des programmes qui s'installent dans ton navigateur et s’exécutent sans rien te dire, sans le montrer. Pour l’éviter, qu'est-ce qu'il faut faire ? Il y a un an il fallait désactiver java script tout le temps pour éviter l'exécution de tels programmes. Mais maintenant il y a une manière plus facile. Tu peux installer le programme Librejs qui analyse tous les programmes java script qui essayent de rentrer dans le navigateur et si le programme est trivial ou libre il peut s'exécuter, mais si le code n'est ni trivial ni libre il est bloqué et le programme Librejs avertit l'utilisateur : « cette page-ci contient du java script privateur ». Mais le programme fait une chose de plus. Il cherche dans les pages du site comment se plaindre à la gestion du site et où. Et comme ça il peut t'offrir la manière de te plaindre vite, facilement, parce que tu n'as pas besoin de chercher où envoyer la plainte, ce qui coûte beaucoup plus de temps que de l’écrire. Mais grâce à Librejs tu peux facilement te plaindre et il est très important de te plaindre. Il faut envoyer beaucoup de plaintes pour convaincre la gestion de beaucoup de sites web qu'il ne faut pas imposer l'exécution de programmes privateurs aux visiteurs. | |||
==1 27' 08 == | |||
Mais il y a aussi une manière de perdre le contrôle de perdre ton informatique à toi sans exécuter un programme privateur. Il s'appelle le logiciel comme service. Qu’est-ce que ça signifie ? |
Version du 29 avril 2013 à 08:26
Lien vers la vidéo [1]
00' Marie-Odile
Majdi Khoudeir, directeur de l'IUT de Poitiers : Il est temps de présenter Richard Stallman, notre invité aujourd'hui, mais il m'a demandé de faire extrêmement court pour avoir tout le temps de vous expliquer sa philosophie pour le logiciel libre, donc je vais faire très court, 3 mots, système d'exploitation libre, logiciel libre, vision humaniste de l'exploitation de logiciels libres... monsieur Richard Stallman
Applaudissements.
Richard Stallman : Bonjour. En premier deux conditions ou deux choses que je vous prie. Premièrement ne pas mettre des photos de moi sur Facebook. ! Jamais ! Parce que Facebook est un moteur de surveillance qui surveille ses utilisateurs et ses non utilisateurs. Si vous mettez la photo de quelqu'un sur Facebook, vous donnez à Facebook une opportunité de plus pour le surveiller. Je ne veux pas que Facebook ait le moyen de me surveiller donc prière de ne jamais mettre des photos de moi sur FaceBook.
L'autre c'est si vous enregistrez cette conférence et que vous voulez en distribuer des copies uniquement dans les formats org ou webm. Jamais dans mpeg quoi que ce soit parce que ce sont des formats brevetés, jamais en Flash, donc pas en Youtube, et jamais dans win player ou Windows Media Player ou Quicktime parce que ces systèmes utilisent des formats secrets ou inaccessibles au logiciel libre. Et sur les copies mettez la licence Creative Commons non dérivée parce que c'est une présentation de mon point de vue personnel.
2'53
Je peux présenter le logiciel libre en trois mots : liberté, égalité, fraternité. Liberté parce que le logiciel libre respecte la liberté de ses utilisateurs ; égalité parce que tous les utilisateurs possèdent les mêmes droits et à travers le logiciel libre personne n'a de pouvoir sur personne ; et fraternité parce qu nous encourageons la coopération entre les utilisateurs. Donc c'est une question de liberté et communauté et pas de la gratuité. Le prix d'une copie, s'il y en a, est un détail secondaire pas vraiment important. Mais que la copie respecte votre liberté, ça c'est l'important, sans ça le programme est injuste. Un programme qui n'est pas libre est appelé privateur parce qu'il prive de la liberté à celui qui l'utilise. Donc un programme privateur génère un système de pouvoir injuste du propriétaire sur les utilisateurs. Le programme privateur est un joug.
Est-ce qu'il y a de l'eau ? Oui mais c'est de l'eau bouillante ! Est-ce qu'il y a de l'eau pour tuer les organisateurs des syndicats en Guatemala et Colombie ?
Intervenante : Je vais chercher de l'eau froide.
Richard Stallman : Merci. Un programme privateur génère un système de colonisation numérique et comme tous les systèmes coloniaux, ce système maintient le peuple colonisé divisé et impuissant. Divisé parce qu'il est interdit d'en distribuer des copies et impuissant parce que les utilisateurs ne disposent pas du code source du programme et par conséquent ils ne peuvent pas le changer ni même étudier ce qu'il leur fait vraiment. Et d'habitude les programmes privateurs ont des fonctionnalités malveillantes, dont je dirai horripus dans quelques minutes.
Donc le mouvement libre dit que tout logiciel doit être libre, mais ce que je viens de dire est très général. Le programme doit respecter les droits de l'homme, la liberté et communauté de l'utilisateur qu'est-ce que ça veut dire spécifiquement. Il y a quatre libertés essentielles qui définissent le logiciel libre. Un programme est libre s'il vient avec les quatre libertés.
La liberté 0 est celle d'exécuter le programme comme tu veux pour faire n'importe quoi dans n'importe quelle activité de la vie.
Le liberté numéro 1 est celle d'étudier le code source du programme et de le changer pour que le programme fasse ton informatique comme tu veux.
La liberté numéro 2 est celle d'aider les autres, c'est-à-dire la liberté d'en diffuser des copies exactes quand tu veux.
Et la liberté numéro 3 est celle d'aider la communauté, de contribuer à la communauté, c'est-à-dire de diffuser des copies de tes versions modifiées quand tu veux.
Avec ces 4 libertés, le programme est libre parce que son système social de diffusion et de développement est un système éthique qui respecte les droits de l'Homme de ses utilisateurs. Mais si une de ces libertés est absente ou pas suffisante en ce cas le programme est privateur parce qu'il impose un système social pas éthique à ses utilisateurs. Pour que ces libertés soient suffisantes, elles doivent s'appliquer à n'importe quelle activité de la vie, mais il faut noter qu'aucune de ces libertés n'est obligatoire. Par exemple avec la liberté 0 tu es libre d’exécuter le programme comme tu veux mais ce n'est pas obligatoire ; si tu es masochiste tu peux l'exécuter comme tu ne veux pas et tu as aussi l'option de ne pas l’exécuter.
Avec la liberté numéro 1 tu es libre d'étudier et de changer le code source mais ce n'est pas obligatoire. Tu as aussi l'option de recevoir le programme et de l'exécuter sans rien regarder.
Avec la liberté numéro 2 tu es libre de faire et distribuer ou vendre ou donner des copies mais ce n'est pas obligatoire. Tu peux le faire quand tu veux mais nous n'exigeons jamais que tu le fasses.
Et avec la liberté numéro 3 si tu as fait une version modifiée tu peux en distribuer des copies, mais ce n'est pas obligatoire. Tu as aussi l'option d'utiliser cette version modifiée dans ta vie privée sans en distribuer des copies.
Maintenant tu vois que la distinction entre logiciel libre et privateur n'est pas une distinction technique. Il ne s'agit pas des fonctionnalités du programme, pas directement. Il ne s'agit pas de comment fonctionne le code du programme. Il ne s'agit pas de comment a été écrit le code du programme. Ce sont des questions techniques. Cette distinction entre libre et privateur est une distinction éthique, sociale et politique, donc plus importante que n'importe quelle distinction seulement technique.
L'utilisation dans la société de programmes libres est du développement dans le sens social parce que n'importe quel programme incorpore des connaissances. Si le programme est libre les connaissances sont disponibles aux utilisateurs pour les comprendre, puis les utilisateurs peuvent faire de la maintenance du programme, l'adapter, l'étendre et ils peuvent aussi utiliser leurs connaissances d'autre manière. Mais l’utilisation d'un programme privateur ne fait pas du développement social parce que c'est une forme de soumission à quelqu’un. C'est de la dépendance imposée vers quelqu'un, donc c'est un problème social. Il faut chercher à éliminer l'utilisation de ce programme privateur. Décrire un programme libre et le publier, l'offrir aux autres est une contribution à la société. Combien de contribution ? Ça dépend des détails. Si le programme fait beaucoup et le fait très bien, ça contribue beaucoup. S'il fait très peu et le fait mal ça contribue très peu. Mais au moins si le programme est libre, il est distribué de manière à pouvoir contribuer ce qu'il peut offrir. Mais développer un programme privateur ne contribue à rien parce que c'est l'essai de soumettre les autres. Il fait mal à la société. Le programme privateur en termes sociaux est un piège. S'il a des fonctionnalités commodes et attractives ce sont l’appât du piège. Donc paradoxalement, avoir des fonctionnalités attractives ne le rend pas meilleur mais plutôt plus dangereux. Donc si tu as le choix de développer un programme privateur ou ne rien faire, il faut ne rien faire parce que comme ça tu ne fais pas de mal à la société. Développer un programme privateur est faire mal au monde. Bien sûr dans la vie réelle probablement que tu auras d'autres options, pas seulement ces deux options. Mais quand il s’agit uniquement de ces deux options, développer du privateur ou ne rien faire, il faut ne rien faire. Et donc le but du mouvement logiciel libre est que tous les programmes soient libres pour que tous leurs utilisateurs soient libres.
Mais pourquoi ces quatre libertés sont-elles essentielles ? Pourquoi définir le logiciel libre ainsi. Chaque liberté a sa raison.
14'50
La liberté numéro 2 d'aider les autres, de redistribuer des copies exactes aux autres quand est essentielle pour des raisons fondamentales éthiques, c'est-à-dire pour pouvoir vivre une vie éthique de bon membre de ta communauté. Si tu utilises un programme sans liberté numéro 2 tu es danger de tomber dans un dilemme moral à n'importe quel moment. Quand un bon ami te demande une copie de ce programme, ouest-ce que tu feras ? Tu devras choisir entre deux maux : un mal est de lui donner une copie et rendre la licence du programme. L'autre mal est de lui nier une copie et suivre la licence du programme. Étant dans le dilemme tu dois choisir le moindre mal ce qui est de lui donner une copie et rendre la licence du programme. Mais pourquoi est-ce que ce mal est le moindre ? Parce que si tu es obligé de faire mal à quelqu'un, à l'un ou l'autre, il est moins mal de faire mal à celui qui le mérite parce qu'il a agi mal. Nous pouvons supposer que ton bon ami est un bon membre de ta communauté normalement mérite ta coopération. Mais le propriétaire du programme privateur non, parce qu'il a attaqué délibérément la solidarité sociale de ta communauté, ce qui veut dire agir très mal, donc si tu ne peux pas t'échapper de faire mal à ton bon ami ou au propriétaire, fais-le au propriétaire, mais que ce soit le moindre mal n'implique pas que ce soit bon. Il n'est jamais bon de faire un accord et le rompre, même dans les cas comme celui-ci où l'accord même est injuste et le suivre est pire que le rompre, néanmoins le rompre n'arrive pas à être bon. Et si tu lui donnes une copie qu'est-ce qu'il aura ? Il aura une copie pas autorisée d'un programme privateur. Quelque chose d'assez vile, presque aussi vile qu'une copie autorisée du même programme.C'est vile pour être privateur, donc quand tu as bien compris ce dilemme qu'est-ce que tu dois vraiment faire ? Tu dois l'éviter. Tu dois éviter de tomber dans le dilemme. Mais comment ? Je connais deux manières de le faire. Une manière est de ne pas avoir d'amis. C'est le futur que les développeurs du privateur te proposent. En lieu d'amis tu peux avoir des amis Facebook !
L'autre manière, ma manière est de ne pas avoir le programme, de le rejeter. Je rejette n'importe quel programme qui m'interdit de le partager avec vous. Si quelqu'un m'offre un programme sans liberté 2, bien que ce soit très utile, très commode, je lui dis que ma conscience ne me permet pas d'accepter ses conditions, donc je ne veux pas ce programme. C'est ce que tu dois lui dire aussi. Tu dois rejeter les programmes qui exigent de rompre la solidarité sociale de ta communauté.
Il faut rejeter aussi les expressions de propagande de l'ennemi, comme d'appeler des pirates les gens qui partagent, parce que les pirates sont ceux qui attaquent les navires ce qui est très très bon, non, ce qui est très très mauvais, de temps en temps je dis le contraire de ce que je voulais dire par une erreur mentale, attaquer les navires est mauvais, mais partager est bon, donc il ne faut pas les appeler par le même nom. Par conséquent quand les gens me demandent ce que je pense de la piraterie, je dis attaquer les navires est très très mauvais. Et s'ils me demandent ce que je pense de la piraterie du ciné, je dis que j'aimais assez bien le premier « Pirate des Caraïbes », c'est-à-dire que je cherche une manière très visible et rigolote pour rejeter leur signification de propagande de l'expression. Maintenant tu comprends qu'il ne faut pas répéter la propagande de l'ennemi, parce que comme ça tu aides l'ennemi. Il faut rejeter leurs mots avec leurs significations et leurs préjugés injustes. Voici la raison pour la liberté numéro 2, de redistribuer des copies exactes quand tu veux, essentielle pour des raisons fondamentales éthiques.
21'46
Mais la liberté 0 d’exécuter le programme comme tu veux est essentielle pour d'autres raisons, pour que tu aies le contrôle de ton informatique à toi. Évidemment tu dois pouvoir exécuter le programme comme tu veux, mais il y a des programmes privateurs qui nient par leur licence même cette liberté. Par exemple il y a un programme privateur pour gestion des sites web qui interdit par sa licence de l'utiliser pour publier n'importe quelle chose qui critique le développeur du programme. Dans ce cas le logiciel privateur prive jusqu’à de la liberté d'expression. Évidemment si tu ne peux pas utiliser ta copie ou la copie qui est là pour ton utilisation comme tu veux tu n'as pas le contrôle de ton informatique. La liberté 0 est essentielle, mais ne suffit pas, parce que c'est la liberté de faire ou ne pas faire ce que le code du programme permet déjà. C'est-à-dire que le propriétaire t'impose toujours sa volonté non plus par la licence si tu as la liberté 0 mais toujours par le code même du programme. Il décide ce que tu peux faire et ce que tu ne peux pas faire. Donc pour avoir le contrôle de ton informatique tu as besoin aussi de la liberté 1.
La liberté d'étudier le code source du programme et de le changer et de vraiment utiliser ta version modifiée pour faire ton informatique. Et un petit détail très important : il y a des cas, il y a des produits qui viennent avec du logiciel dedans qui permettent que le fabricant mette à jour ce programme mais pas toi ! Lui il peut publier des versions différentes à installer dans le produit mais tu ne peux pas installer ta version modifiée. Dans ce cas ce n'est pas la liberté numéro 1 et cet exécutable n'est pas libre bien que son code source puisse être libre, l'exécutable dans le produit n'est pas libre dans ce cas.
Si tu n'as pas la liberté numéro 1, si tu n'as pas le code source, tu ne peux même pas vérifier ce que ce programme fait vraiment, et souvent ces programmes contiennent des fonctionnalités malveillantes pour surveiller l’utilisateur, pour restreindre l’utilisateur ; il y a même des portes dérobées pour faire des choses à l'utilisateur sans son autorisation, sans lui demander l'autorisation de les faire et ce n'est pas un des dangers inusuels de la vie. Il y a beaucoup de dangers assez rares. Par exemple quelqu'un peut te voler de l'argent mais probablement pas aujourd'hui ! Une météorite peut tomber sur ta tête, mais probablement pas aujourd'hui ! Beaucoup de dangers assez rares, mais celui-ci n'est pas un danger inusuel, c'est le cas normal chez les utilisateurs du privateur. Presque tous les utilisateurs du logiciel privateur sont les victimes du malware privateur et pour le démontrer, il suffit d'une liste d'exemples.
Un paquet privateur dans lequel nous avons trouvé les trois genres de fonctionnalités malveillantes que tu connais peut-être de nom s’appelle Microsoft Windows. Nous connaissons des fonctionnalités de surveillance, les fonctionnalités de restreindre l’utilisateur, c'est-à-dire des menottes numériques, se voient si le système refuse de faire quelque chose, l'utilisateur peut le voir. Mais les utilisateurs d'habitude ne reconnaissent pas qu'il s'agit des menottes, d'une injustice, mais les portes dérobées ne se voient pas. Malgré la difficulté de les repérer, nous connaissons deux portes dérobées en Windows, donc Windows est malware. Malware signifie un programme construit pour faire mal aux utilisateurs. Windows, selon ce critère, se qualifie de malware. Mais c'est encore pire parce qu'une des portes dérobées connues en Windows est universelle, c'est-à-dire qu'elle permet l'installation à distance des changements de logiciel. Microsoft a le pouvoir de changer m'importe quoi sans demander l'autorisation du propriétaire théorétique de l'ordinateur, c'est-à-dire que n'importe quelle fonctionnalité malveillante qui n'est pas présente dans Windows actuellement pourrait être imposée à distance demain. Windows est donc malware universel. Mais ce n'est pas le seul cas connu
28'50
Par exemple il y a les ordinateurs d'Apple. Le système Mac Os dans les Macintosh est malware parce qu'il contient des menottes numériques appelées aussi « Gestion numérique de restriction » ou en anglais DRM, Digit restriction Management, mais le logiciel des, je ne sais pas le dire en français, en anglais je dis « the ithings », les monstres qu'Apple produit. Son logiciel est encore pire. Les gens ont découvert plusieurs fonctionnalités de surveillance. Ils ont, est-ce que ça se dit « brisé le chemin » ?, des menottes numériques les plus serrées de l’histoire parce que Apple a pris le contrôle jusque sur l'installation des applications. Apple pratique la censure des applications, la censure arbitraire des applications selon ses intérêts commerciaux. Et ses ordinateurs contiennent aussi une porte dérobée reconnue. Donc le logiciel dans les ordinateurs d'Apple est malware.
FlashPlayer est malware et contient une fonctionnalité de surveillance et des menottes numériques, mais FlashPlayer est gratuit. Est-ce que ça change quelque chose ? Cela veut dire qu'Adobe n'exige pas que l’utilisateur paye pour être abusé. La gratuité d'un programme ne signifie rien, parce que ce qui est important c'est la liberté, pas la gratuité.
Angry Birds est malware et contient une fonctionnalité de surveillance. Il garde les géolocalisations pour transmettre à l’entreprise. Je crois que c'était son vrai but de surveiller les utilisateurs, d'attirer les utilisateurs pour être surveillés.
Le logiciel Kingdle d'Amazon est malware. J’appelle ce produit le swindle. Swindle veut dire escroquerie parce que ce produit a été conçu de manière à escroquer les libertés traditionnelles des lecteurs. Par exemple la liberté d'acquérir un livre à l'anonymat, en payant en liquide. Impossible chez Amazon. Amazon n'accepte pas du liquide. Pour payer chez Amazon, il faut t'identifier, ce qu'il ne faut jamais faire et comme ça Amazon gère une grande liste de tous les livres que chaque utilisateur a lu. L'existence d'une telle liste menace les droits humains. L'existence n'importe où d'une telle liste menace les droits humains. Il y a aussi la liberté de donner le livre en cadeau à quelqu'un après l'avoir lu ou de le prêter aux amis ou de le vendre à une boutique de livres d'occasion. Impossible avec le Kindle à cause des menottes numériques, mais aussi par le contrat qui nie la possibilité de la propriété privée du lecteur. Les contrats d'Amazon disent que tous les livres appartiennent à Amazon. Tu ne peux pas posséder un livre selon Amazon. Mais il y a aussi la liberté de garder le livre tant que tu veux, qu'Amazon élimine par une porte dérobée dans le Kindle, qui a le pouvoir de supprimer les livres à distance. Nous le savons par l’observation. En 2009 Amazon, un jour, a supprimé des milliers d'exemplaires de livres. Des copies qui jusqu’à ce jour-là étaient autorisées. Les utilisateurs avaient acquis leur copie chez Amazon par le chemin recommandé. Ils avaient des copies autorisées jusqu’à un jour où Amazon les a effacées. Un acte orwellien ! Et c'était quel livre ? « 1984 » de Georges Orwell. Une fois quelqu’un dans une de mes conférences a dit qu'il a vu disparaître le livre pendant qu'il était en train de le livre. Puis Amazon a dit qu'il ne ferait jamais plus sauf sous les ordres de l’État. Si tu a lu « 1984 », c'est une promesse pas très réconfortante ! Je te conseille de le lire parce que tu peux mieux comprendre le monde actuel à travers les dangers présentés dans ce livre, mais pas avec le Kindle. Le mot Kindle signifie incendier, mettre feu à quelque chose. Peut-être pour nous suggérer que son vrai but est d'incendier nos livres à distance ?
36'58
Et mon dernier exemple est presque tous les téléphones portables qui ont des fonctionnalités de surveillance et une porte dérobée universelle. La fonctionnalité de surveillance transmet la géolocalisation sur commande à distance sans offrir à l’utilisateur l'option de dire non. Un dispositif pour suivre l'utilisateur mais aussi pour l'écouter parce que à travers la porte dérobée, ils peuvent installer un changement de logiciel pour convertir le téléphone en dispositif d’écoute qui transmet toute la conversation dans son environnement. Pas besoin de parler dans le microphone, il peut t'écouter depuis l'autre côté de la pièce. Si tu éteins le téléphone, il fait semblant d’être éteint sans vraiment s'éteindre, pour pouvoir continuer de t'écouter. C'est le rêve de Staline le téléphone portable, c'est pour ça que je n'en ai aucun. Ce serait très commode, je le reconnais. Je vois dans la vie des autres combien c'est commode, mais c'est mon devoir, c'est le devoir de tout citoyen de mettre le doigt dans l’œil du big brother et c'est ce que je fais.
Presque tous les utilisateurs du logiciel privateur utilisent quelque chose dans la liste que je viens de citer donc j'ai démontré que d’être la victime du malware privateur est le cas normal chez les utilisateurs du privateur. Mais il s'agit de très peu de programmes. Il y a beaucoup d'autres programmes sans liberté numéro 1 dont nous ne savons rien. Nous ne savons pas s'ils contiennent des fonctionnalités malveillantes, peut-être oui, peut-être non, mais nous n'avons pas de façon de le vérifier parce que nous n’avons pas le code source. C'est-à-dire que celui qui a pu introduire ou pas des fonctionnalités malveillantes nous empêche de le savoir et nous demande notre confiance aveugle. Chaque programme sans liberté numéro 1 exige une foi aveugle dans le propriétaire. Il dit « Nous sommes une grande corporation. Aucune corporation n'a jamais abusé le public. Donc ayez confiance en nous ! Faites-nous confiance ! » C'est idiot, évidemment, mais je suppose que parmi les nombreux programmes privateurs sans liberté numéro 1 il y a en a qui n'ont pas de fonctionnalités délibérées malveillantes, mais leur code contient des erreurs parce que leurs développeurs sont humains. Ils font des erreurs. Et donc l'utilisateur d'un programme sans liberté 1 est également impuissant face à une erreur accidentelle que face à une fonctionnalité malveillante délibérée. Si tu utilises un programme sans liberté 1 tu es prisonnier du code du programme.
Nous les développeurs du logiciel libres sommes aussi humains. Nous faisons des erreurs. Le code de nos programmes libres contient aussi des erreurs, mais si tu trouves une erreur dans notre code libre, ou n'importe quelle chose que tu n'aimes pas dans le code, tu es libre de le corriger parce que nous ne t’avons pas fait notre prisonnier. Nous ne pouvons pas être parfaits. Nous pouvons respecter ta liberté. La liberté numéro 1 est essentielle mais ne suffit pas, parce qu'avec la liberté 0 et la liberté 1 chaque utilisateur a le contrôle individuel du programme, mais le contrôle individuel ne suffit pas parce que la grande majorité des utilisateurs ne sait pas programmer. Avec uniquement le contrôle individuel qu'est-ce qu'ils pourraient faire ? Il n'y a aurait aucun contrôle pour eux. Et même pour nous les programmeurs, le contrôle individuel ne suffit pas, parce que chaque programmeur est occupé dans plusieurs travaux et il ne peut pas tout faire. Aucun utilisateur du logiciel n'est capable d’étudier et comprendre tout le code source des programmes qu'il utilise, ni d'écrire personnellement tous les changements qu'il peut désirer parce que c'est trop de travail pour une seule personne.
Donc pour avoir vraiment le contrôle des programmes que nous utilisons, il faut le faire collectivement. Il faut donc aussi le contrôle collectif du programme c'est-à-dire que n'importe quel groupe d'utilisateurs puisse collaborer pour adapter le programme à ses besoins et à ses goûts. Il faut donc la liberté 3. La liberté de contribuer à ta communauté de distribuer des copies de tes versions modifiées aux autres quand tu veux. Avec cette liberté, les membres du groupe sont libres de collaborer dans le développement de leurs version et enfin quand ils sont satisfaits de leur version ils peuvent aussi offrir des copies au public.
Est-ce que c'est possible d'ouvrir des fenêtres parce que j'ai chaud et je suppose que vous aussi vous avez chaud. Normalement je n'aime pas windows mais dans ce cas, il faut plus que ces deux fenêtres. Merci. Je suppose que ce sera mieux bientôt !
45'20
Sans la liberté 3 chaque utilisateur serait libre d'écrire ce changement lui-même, mais quel gaspillage ce serait d'écrire des millions de fois le même changement et les utilisateurs qui ne savent pas programmer seraient exclus complètement. Évidemment cela ne suffit pas : la liberté 3 est essentielle. Donc je viens de démontrer pourquoi chaque liberté est essentielle. Et les quatre libertés ensemble nous fournissent la démocratie. Un programme libre développe démocratiquement sous le contrôle de ses utilisateurs parce que chacun est libre de participer dans la décision sociale du futur du programme qui n'est que la somme des décisions de chaque utilisateur de que faire avec. En contraste le programme privateur se développe sous le pouvoir unique de son propriétaire et fonctionne socialement comme un joug pour soumettre des utilisateurs auxquels le propriétaire peut commander, exploiter et abuser.
Enfin donc chez le logiciel il n'y a que deux options : ou les utilisateurs ont le contrôle du programme ou le programme a le contrôle des utilisateurs. Le premier cas c'est le logiciel libre, avec les 4 libertés essentielles les utilisateurs ont le contrôle du programme. Ils ont le contrôle individuel et le contrôle collectif dans n'importe quel groupe. Le contrôle collectif du programme et comme ça ils ont le contrôle de l’informatique qu'ils font avec. Mais s'ils n'ont pas les 4 libertés, ils n'ont pas le contrôle du programme et c'est donc le programme qui a le contrôle des utilisateurs et le propriétaire qui a le contrôle du programme et à travers le programme il exerce du pouvoir sur les utilisateurs et voici le système de pouvoir injuste. Donc le monde a un choix à faire : d'un côté il y a la liberté individuelle, la solidarité sociale et la démocratie ; de l'autre côté il y a le pouvoir injuste du propriétaire sur les utilisateurs. Le monde doit rejeter le logiciel privateur pour élire le logiciel libre. Le but, le grand but du mouvement logiciel libre est la libération du cyberespace et nous t'invitons à t'échapper du logiciel privateur, à le rejeter et de venir vivre avec nous dans le monde libre que nous avons construit pour ça. Libère-toi ! Internaute libère-toi !
Applaudissements.
49'15
J'ai lancé le mouvement logiciel libre l'année 83. Je voulais rendre possible l'utilisation d'un ordinateur en liberté, ce qui était impossible à l'époque parce que l'ordinateur ne fait rien sans système d’exploitation installé. Et tous les systèmes d’exploitation pour les ordinateurs modernes de l'époque étaient déjà privateurs. Donc si tu achetais un PC nouveau, pour le rendre utile tu devais installer un système d'exploitation évidemment privateur et comme ça tu perdais la liberté. Comment pouvais-je le changer ? J'étais une seule personne, sans beaucoup d'argent, sans beaucoup de célébrité et très peu étaient d’accord avec moi. Qu'est-ce que je pouvais faire ? Évidemment étant si peu nous ne pouvions faire grand-chose par un mouvement classique, politique, faisant des manifestations dans les rues, envoyant des lettres aux officiels, mais je ne savais pas le faire, en tout cas je n'étais pas organisateur politique, j'étais développeur des systèmes d'exploitation, mais en tant que développeur des systèmes d'exploitation j'avais une autre manière pour réaliser le même changement. Il suffisait d'écrire un système d'exploitation nouveau et en tant que son auteur je pouvais le rendre libre. Et puis tout le monde pourrait utiliser des ordinateurs en liberté avec mon système. Donc j'avais l'opportunité de réaliser ce changement, de créer l'échappatoire du logiciel privateur, de sauver des gens de l'injustice par un travail technique de mon propre champ.
J'étais conscient de l'injustice du logiciel privateur que la grande majorité ne reconnaissait pas comme une injustice. J'avais la capacité d'essayer de sauver des gens de cette injustice : il paraissait que personne ne le ferait si ce n'était pas moi. Donc j'avais été élu par les circonstances pour faire ce travail. C'était mon devoir ! C'est comme si tu vois quelqu'un en train de se noyer et tu sais nager, il n'y a personne d'autre présent et ce n'est pas Bush ni Sarkozy, tu as le devoir de le sauver ! Je me demande s'ils vont m’arrêter pour avoir dit ça. La France ne reconnaît pas la liberté de la parole : il y a beaucoup de censure, beaucoup d'injustice en France. Il faut rétablir les droits de l'Homme. Il faut éliminer la censure en France, y compris le droit d'insulter quelqu'un, même de m'insulter, pas seulement Sarkozy, mais moi aussi. Il faut le droit d'insulter n'importe qui !
Pour moi ce n'est pas un problème vraiment parce que je ne sais pas nager. Mais dans le vrai cas dans ma vie, le travail à faire n'était pas nager mais plutôt écrire beaucoup de code. Et ça je savais faire. J'ai décidé de développer un système d'exploitation complètement de logiciels libres, ça veut dire que chaque ligne du code serait libre. Un système entier sans logiciel privateur, parce que chaque morceau de logiciel privateur prive de la liberté. Pour ne pas perdre la liberté, il faut rejeter complètement le logiciel privateur. Il faut un système sans logiciel privateur. Beaucoup disent des choses comme « notre produit est basé dans le logiciel libre » ou quelque chose comme ça. Mais que signifie basé ? C'est une manière de citer peut-être la liberté ou quelque chose sans dire « notre programme est libre ». Donc quand quelqu'un dit « basé sur », il faut investiguer ce qu'il a fait vraiment. Il faut soupçonner, quand tu entends le mot « basé ».
Puis j’ai décidé d’inviter des autres à participer dans le développement, pas besoin que ce soit écrit complètement par moi et je voulais avoir un système complet le plus vite possible. Puis j’ai décidé de suivre la conception technique d'Unix, de faire un système semblable à Unix. Unix était un système privateur donc injuste mais avec de beaucoup de succès à l'époque et avec des avantages techniques. Donc en suivant la conception et les commandes d'Unix, je pouvais faire un système meilleur et compatible et comme ça les nombreux utilisateurs pourraient facilement migrer à mon système. Puis je lui ai donné comme nom une blague parce qu'il faut toujours un nom humoristique pour un système informatique. Donc le nom de ce système est GNU, G, N, U, et c'est un acronyme récursif. Gnu veut dire Gnu's not Unix ou Gnu n'est pas Unix, mais c'est une signification. Pour être un jeu de mots il faut deux significations. Pourquoi GNU et pas agn, agu fnu parce que ce ne sont pas des mots, ils n'ont pas d'autre signification. Mais gnu est le nom de cet animal qui habite en Afrique. Donc voici deux significations ; c'est un jeu de mots. Mais il est meilleur encore parce que ce nom s'utilise dans beaucoup de jeux de mots. C'est le mot le plus chargé d'humour de la langue anglaise parce que selon le dictionnaire, le g est muet et le mot se prononce nu, comme le mot pour nouveau. Donc chaque fois que tu veux écrire le mot new, au lieu de l'écrire n,e,w tu peux l'écrire gnu. Voici un jeu de mots. Peut-être pas très bon, mais il y en a beaucoup. Donc nous avons appris à mettre en relation ce mot avec l'humour. On voit ce mot et il prête à rire. Évidemment donner l'opportunité d'utiliser ce mot comme le nom d'un système de programmation, je ne pouvais pas résister ! Mais quand c'est le nom de notre programme, surtout en anglais, il ne faut pas suivre le dictionnaire. Si tu dis « The nu system », tu t'es déjà trompé parce que nous avons développé ce système pendant 29 ans et nous l’utilisons depuis 20 ans. Il n'est plus nouveau ! It's not the new system. C'est le Gnu system. C'est le système gnu. Il faut prononcer le g.
Mais il y a une autre erreur de prononciation très commune et très bizarre qu'il faut éviter, qui sonne comme Linux. Bizarre mais beaucoup quand ils parlent du système Gnu disent Linux, par erreur évidemment. Mais c'était quoi l'erreur, la confusion ? En l'année 92, nous avions presque tout le système initial gnu mais un composant essentiel manquait toujours. C'était le noyau. Ils ont commencé à parler d'un système Linux et les autres ont suivi la même erreur et c'est comme ça que la majorité des utilisateurs du système Gnu et Linux ne connaît pas qu'il s'agit du système Gnu et Linux, ils disent Linux tout court et pensent que le système entier est le travail de monsieur Torvalds. Ils pensent que le système vient de sa vision de la vie, de sa philosophie et c'est quoi sa philosophie ? Il n'était jamais d'accord avec le mouvement logiciel libre. Il a fait un contribution importante à la communauté du logiciel libre mais pour d'autres motivations que j'ignore. Et bon il a le droit à ses opinions, mais quand les gens pensent que le système soit Linux et qu'il vient de sa vision de la vie, ils se trompent ! Mais pire encore, ils ne voient pas pourquoi valoriser leur propre liberté. Ils n’apprennent pas à valoriser les droits de l'Homme dans l’informatique et voici le danger ! Oui. Ce n'est pas beau d'appeler le système avec linux. C'est ne pas reconnaître notre travail. Prière de nous donner la reconnaissance égale. Prière de l'appeler GNU et Linux.
Mais vraiment il y a quelque chose de plus important que la reconnaissance du travail dans l'enjeu. Il s'agit de montrer aux utilisateurs les idées du mouvement logiciel libre pour qu'ils apprennent à valoriser leurs propres droits de l'Homme pour les défendre, parce que la liberté est souvent menacée. Pour la garder, il faut lutter. Il faut la défendre. C'est comme ça dans tous les champs de la vie depuis longtemps. Mais dans les autres champs de la vie, le débat sur les droits de l'Homme a duré longtemps, des décennies ou des siècles. Assez de temps pour arriver à des conclusions sur les droits humains et les diffuser mondialement et ça fournit une base pour lutter. De temps en temps, nous réussissons à protéger la liberté contre les menaces. Mais l'informatique est un champ très nouveau. Cela fait combien de temps que la majorité des français pratiquent l'informatique ? Quinze ans peut-être ? Pas longtemps pour le débat sur les droits humains. Quels droits humains est-ce tu mérites dans l’utilisation d'un programme ? Mais en vérité, il n'y a jamais eu ce débat. Il n'a jamais commencé parce que presque tous les utilisateurs ont commencé avec du logiciel privateur, rodé d'autres utilisateurs du logiciel privateur, sans connaître d'autres options que le logiciel privateur, donc ils ont pris pour des ??? , ils ont pris pour acquis la légitimité du logiciel privateur, c'est-à-dire ils ont laissé les propriétaires dicter la réponse à la question « quels droits humains est-ce que tu mérites dans l'utilisation d'un programme ? » Et les propriétaire ont dicté « Aucun ». Ils ont dicté qu'ils pouvaient imposer n'importe quelle condition. Et les utilisateurs ont accepté, sauf quelques-uns dans le mouvement du logiciel libre. Nous pensons avoir identifié 4 droits humains que l’utilisateur mérite dans l'utilisation d'un programme. Ce sont les 4 libertés essentielles qui définissent le logiciel libre. Mais quand nous essayons de transmettre nos idées aux utilisateurs du système Gnu pour lancer ce débat, nous rencontrons deux obstacles. L'un, j'attends ! L'un est que les utilisateurs du système Gnu ne reconnaissent pas que le système est Gnu, ils pensent que ce soit Linux et qu'il vient de la vision de la vie de M. Torvalds. Ils l'admirent beaucoup pour avoir supposément créé tout le système qu'ils adorent et donc ils suivent sa philosophie sans considérer la nôtre qui est en vérité à la base de ce système. Donc l'utilisateur voit les articles que nous publions qui expliquent la philosophie du logiciel libre et ils se disent « voici les idées des extrémistes Gnu. Moi je suis utilisateur de Linux. J'admire la politique pragmatique de M. Torvalds qui a développé tout ce système que j'adore et donc je ne lis pas ». Quelle ironie ! Parce qu'ils se prennent pour des utilisateurs de Linux pendant qu'en vérité ils sont des utilisateurs de Gnu et Linux, mais ne le savent pas. Il faut noter que pragmatique dans le domaine de la politique signifie souvent la tendance à prendre des décisions importantes au long terme selon les avantages pratiques du court terme, c'est-à-dire pas très sages. Mais s'ils savaient qu'ils utilisent le système Gnu et Linux, ils se diraient autre chose. Ils se diraient voici les idées du projet Gnu et moi je suis utilisateur de Gnu et Linux, je dois y faire attention et comme ça nous aurions la possibilité de les convaincre qu'ils méritent la liberté et qu'ils doivent lutter pour leur propre liberté, et comme ça nous pourrions gagner. Donc nous avons besoin de ton aide pour les informer que le système est Gnu et Linux, pas seulement Linux. Prière de nous aider !
1 08' 22
Mais il y a un autre obstacle. Beaucoup n’utilisent et ne connaissent pas l'expression logiciel libre, parce que ceux qui ne sont pas d'accord avec notre philosophie utilisent une autre expression « open source » ou « source ouverte ». Mais c'est la même chose, c'est une manière d'oublier le mot libre, d'oublier la question des droits de l'Homme, de ne pas poser cette question parce que ce serait trop radical ! Réclamer la liberté ce serait trop radical pour aujourd'hui ! Eux ils ne veulent pas critiquer une pratique commune industrielle. Quoi que ce soit, donc le logiciel privateur critiquer le logiciel privateur comme injustice c'est trop radical pour eux ; ils ont trouvé la manière de ne pas poser la question : « open source ». L'expression open source a été inventée l'année 98 pour éviter cette question et la majorité de la communauté utilise cette expression et comme ça les utilisateurs utilisent ce système sans se rendre compte de l'existence du mouvement du logiciel libre et tu peux nous aider en disant « logiciel libre ». Libre ! Il s'agit de la liberté. Donc quand les autres parlent et disent source ouverte ou open source, du franglais, tu peux nous aider en disant « il s'agit du logiciel libre qui respecte la liberté, qui respecte les droits de l'Homme ». Quand les autres ne le font pas c'est à toi de le faire, si tu veux nous aider au maximum possible, fais-le ainsi en diffusant la philosophie du logiciel libre.
Oui c'est un choix entre le bruit et la chaleur.
Parce que même dans la communauté du logiciel libre nous pouvons perdre la liberté déjà acquise par faute d'attention. Par exemple en 92 M. Torvalds a libéré le code de Linux et nous avions le système Gnu et Linux. Il était possible d'acheter un PC pour l’utiliser en liberté et installer ce système Gnu et Linux pour l'utiliser en liberté. Mais ce n'était pas facile au commencement. Il fallait se faire expert pour réussir à le faire fonctionner. Donc quelques uns ont commencé à développer des distributions Gnu et Linux pour faciliter l'installation du système. Quelques années plus tard il y avait plusieurs distributions en concurrence dans une communauté où la majorité ne valorisait pas la liberté, donc les développeurs d'une distribution ont eu l'idée d'avoir plus de succès, de gagner sur leurs concurrents en introduisant des programmes privateurs dans leur système pour les présenter comme des avantages. Ils disaient notre système peut faire ça et ça. Ils ne disaient pas c'est parce qu'il ne respecte pas ta liberté. C'était la vérité qu'ils ne disaient pas. Mais pour les utilisateurs dans la communauté ce n'était pas important parce qu'ils n’appréciaient pas la liberté, donc cette distribution-là avait plus de succès et les développeurs des autres distributions regardaient et se disaient « ils gagnent sur nous ; nous devons introduire aussi introduire des programmes privateurs pour éliminer leur avantage » et en plusieurs années ils l'ont fait et enfin il y a 15 ans quand les gens me demandaient à la fin d'une conférence « où puis-je trouver ce système ? Je devais répondre « C'est dommage, il y a beaucoup de distributions, mais pas une seule complètement libre. Toutes les distributions contiennent des programmes privateurs. Je ne connais aucun lieu que je pourrais vous recommander. C'est-à-dire que nous étions arrivés à la liberté et nous l'avions perdue faute de la valoriser.
Nous pouvons ouvrir les fenêtres de ce côté et fermer les autres C'est-à-dire que même écouter la conférence peut être un peu de travail !
Heureusement il y a aujourd'hui des distributions complètement libres. Il y a par exemple Ututo, U, T, U, T, O. Il y a Lag. Linux and Gnu. Il y a aussi Gnu snds qui est aussi une blague parce que mon titre comme chef du projet est chief nu send. La gnuisance en chef. Il y a aussi ???. La liste se trouve en gnu.org/distroies. Mais évidemment ce ne sont pas les distributions très populaires et très connues. Elles continuent de contenir des programmes privateurs. C'est-à-dire que nous avons commencé à récupérer la liberté déjà perdue, mais seulement commencé.
Plus tard nous aurons perdu la liberté d'une autre manière. Aujourd'hui le code source du noyau Linux n'est pas complètement en logiciel libre. Dans plusieurs fichiers tu trouverais une grande liste de numéros et cette liste est en vérité un programme privateur exécutable déguisé en code source, mais représenter le programme exécutable comme une liste de numéros ne produit pas le code source. Le vrai code source de ce programme n'est pas disponible. Par conséquent ils ne sont pas libres. D'autres aussi beaucoup portent des licences explicites privatrices. Pourquoi ces programmes privateurs présents dans Linux ? Parce que M. Torvalds les a acceptés. Il a décidé d'introduire ces morceaux privateurs dans son programme. Ces programmes s'ils ne s'exécutent pas dans le noyau central sont des morceaux de firmware. C'est-à-dire ils sont là pour décharger dans les périphériques pour les faire fonctionner, mais en tout cas c'est un programme privateur installé dans le système donc pas acceptable. Pourquoi est-ce qu'il voulait introduire ces morceaux privateurs ? Parce que ces périphériques ne fonctionnent pas sans les morceaux privateurs. Il est impossible d'utiliser ces périphériques dans le monde libre. Que faire ? Il y a deux choix : on peut rester dans le monde libre, maintenir la liberté et ne pas les utiliser et on peut les utiliser mais en perdant de la liberté. Deux choix, deux réponses possibles. M. Torvalds a choisi la deuxième réponse : sacrifier la liberté pour la commodité. Nous choisissons la première réponse.
Nous avons notre version modifiée du noyau Linux que nous appelons Linux libre, même en anglais nous disons libre par free pour emphatiser la liberté de notre version. Et ce n'est pas beaucoup de travail. Nous avons un script pour supprimer les morceaux privateurs et chaque fois que Torvalds publie une nouvelle version de son noyau nous invoquons ce programme pour produire la nouvelle version de Linux libre et ça c'est assez facile et produit un noyau libre mais ne résout pas le problème de base de ces périphériques ne fonctionnent pas dans le monde libre. Pour ça il faut l’ingénierie inverse. Un travail technique très important. Si tu veux contribuer au maximum possible dans un champ technique à la communauté libre, fais l'ingénierie inverse. J'ai proposé à l'université d'offrir des cours dans l'ingénierie inverse. C'est très très important comme travail pour maintenir la liberté parce que de plus en plus ils fabriquent des machines avec du mode d’emploi secret et pour découvrir le mode d'emploi du produit il faut l'ingénierie inverse ou convaincre le fabricant. Mais convaincre le fabricant, parfois on peut le faire mais c'est au hasard plus ou moins. Si on a de la chance on convainc le fabricant mais normalement ce n'est pas possible. Il ne reste que l’ingénierie inverse. Nous avons besoin de beaucoup plus de l'ingénierie inverse. Dans fsr.org nous avons une page de campagne et dans cette page il y a des liens vers des listes de projets de haute priorité, y compris des projets d'ingénierie inverse, mais il n'y en a pas beaucoup qui le font. Tu peux apprendre à le faire. Tu peux contribuer à notre libération dans le futur.
Mais ces 2 cas suffisent pour démontrer que notre futur dépend surtout de nos valeurs. Si nous valorisons suffisamment la liberté nous lutterons et nous pourrons gagner la bataille. Sans valoriser la liberté on perd facilement la liberté. Il faut donc diffuser cette philosophie. C'est le travail le plus essentiel pour une lutte qui durera des décennies. Le besoin le plus important est de ne pas oublier le but. Il faut parler de la liberté. Il ne suffit pas de faire les travaux techniques nécessaires. Il faut éduquer les autres à apprécier la liberté et c'est le travail que je fais maintenant avec vous. Mais je ne peux pas en faire assez seul. Tu peux apprendre à faire des discours pour diffuser cette philosophie et comme ça tu peux contribuer beaucoup au mouvement. Il n'y a rien de plus important que ça.
Aujourd'hui il est devenu possible de perdre la liberté informatique, d'exécuter des programmes privateurs sans le savoir. Beaucoup de pages web portent des programmes privateurs écrits en java script, des programmes qui s'installent dans ton navigateur et s’exécutent sans rien te dire, sans le montrer. Pour l’éviter, qu'est-ce qu'il faut faire ? Il y a un an il fallait désactiver java script tout le temps pour éviter l'exécution de tels programmes. Mais maintenant il y a une manière plus facile. Tu peux installer le programme Librejs qui analyse tous les programmes java script qui essayent de rentrer dans le navigateur et si le programme est trivial ou libre il peut s'exécuter, mais si le code n'est ni trivial ni libre il est bloqué et le programme Librejs avertit l'utilisateur : « cette page-ci contient du java script privateur ». Mais le programme fait une chose de plus. Il cherche dans les pages du site comment se plaindre à la gestion du site et où. Et comme ça il peut t'offrir la manière de te plaindre vite, facilement, parce que tu n'as pas besoin de chercher où envoyer la plainte, ce qui coûte beaucoup plus de temps que de l’écrire. Mais grâce à Librejs tu peux facilement te plaindre et il est très important de te plaindre. Il faut envoyer beaucoup de plaintes pour convaincre la gestion de beaucoup de sites web qu'il ne faut pas imposer l'exécution de programmes privateurs aux visiteurs.
1 27' 08
Mais il y a aussi une manière de perdre le contrôle de perdre ton informatique à toi sans exécuter un programme privateur. Il s'appelle le logiciel comme service. Qu’est-ce que ça signifie ?