« Émission Libre à vous ! 10 septembre 2024 » : différence entre les versions

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==« Minetest : l’autre pays du minage »==
==« Minetest : l’autre pays du minage »==


<b>Étienne Gonnu : </b>« Minetest : l’autre pays du minage », rien à voir avec les terres rares ou les bitcoins, il s’agit d’un jeu vidéo libre que nous allons découvrir grâce à nos invités. J’ai plaisir, pour cela, de passer la voix à Laurent Costy qui a préparé et qui va animer ce sujet.<br/>
Comme d’habitude, n’hésitez pas à participer à notre conversation sur le salon web dédié à l’émission sur le site causecommune.fm, bouton « chat ».<br/>
Salut Laurent.


<b>Laurent Costy : </b>Bonjour Étienne. Merci pour cette parole.
Je vais lire Wikipédia, je connais un petit peu Minetest, mais je pense que Wikipédia sera plus clair que moi dans un premier temps et je me permettrai, après, d’introduire nos deux invités, qui sont à distance, qui nous raconteront leurs expériences. Donc, merci Wikipédia pour ton aide précieuse à cette introduction du sujet Minetest.<br/>
Minetest est un moteur de jeu vidéo multiplateforme. Le joueur peut évoluer dans des mondes générés de façon aléatoire composés de blocs, rassembler diverses matières premières et les combiner pour façonner le monde comme il l’entend. Il est important de noter que le projet n’existe pas pour être un jeu mais bien pour permettre de créer des jeux.<br/>
Créé en 2010 sous la direction de Perttu Ahola, alias celeron55, le projet continue à évoluer avec l’aide d’une communauté grandissante et internationale.<br/>
Minetest est largement inspiré du jeu Minecraft, mais il est sous licence libre.<br/
Le jeu n’a pas de but précis ou de fin, le seul objectif étant de construire des bâtiments avec les différents blocs dans un univers en 3D.
Le jeu propose deux modes : le mode survie dans lequel le joueur doit d’abord rassembler les matières premières dont il a besoin, et le mode créatif dans lequel le joueur dispose de matières premières en quantité illimitée.<br/>
Une grande quantité d’extensions, appelées modes, plus de 2250 sur le site minetest.net peuvent être ajoutées au moteur de base pour rendre le jeu plus attractif.<br/>
C’est donc pour parler de Minetest que nous avons invité Amelaye et Tuxayo qui sont à distance, on vous demande de nous excuser par avance pour la qualité sonore, et qui vont nous raconter leur expérience.
Bonjour Amelaye.


<b>Amelaye : </b>Bonjour les mineurs. Bonjour Laurent et merci pour cette invitation.


<b>Laurent Costy : </b>Très bien. Bonjour Tuxayo.


<b>Tuxayo : </b>Bonjour Amelaye. Bonjour Laurent.


<b>Laurent Costy : </b>Parfait alors vous êtes un peu lointain, j’espère que ça passera bien à la radio, on va essayer de régler tout ça en régie. Merci Isabella.<br/>
Je vais je vais passer la parole à Amelaye qui va présenter son parcours et puis, peut-être, nous raconter comment elle en est arrivée à administrer un serveur, ce que je trouve hallucinant, qui est juste énorme. Vas-y, je te laisse la parole.


<b>Amelaye : </b>Waouh ! C’est une longue histoire. Je commence par le début de la fin ou la fin du début ?<br/>
En fait, c’est une histoire qui remonte. J’ai commencé à entendre parler de Minetest en même temps que de Minecraft, début 2010. C’est là que les deux jeux ont commencé à sortir une peu de manière simultanée, je crois que Minecraft est sorti avant Minetest, et j’ai connu Minetest par l’intermédiaire de gens qui travaillaient avec moi. Au début, ça ne me tentait pas tant que ça, je trouvais que c’était, finalement, un grand jeu de Lego, ni plus ni moins, en plus à l’époque, avec les moyens du bord, c’était moyennement beau. Je m’y suis mise pendant la pandémie de 2020, les deux événements n’ont aucun rapport l’un avec l’autre.<br/>
C’est une connaissance de travail qui m’a reparlé de Minetest et je me suis dit si ces jeux de construction, aussi bien Minecraft que Minetest, continuent de faire parler d’eux, c’est qu’il doit y avoir un véritable intérêt là-dessus. Donc, je me suis mise à jouer sur Minetest déjà en mode solo, c’est comme ça, en général, qu’il faut commencer pour découvrir, lancer une partie en solo, ??? [19 min 17], voir comment le jeu marche, voir comment les interactions avec les cubes marchent, découvrir qu’il y a deux modes, un mode créatif et un mode survie. Et puis, un jour, une connaissance de travail m’a dit « j’ai un serveur, je t’y invite volontiers. » Il s’est avéré que c’était un serveur moddé. J’avais entendu parler des mods justement suivant une chaîne anglophone, qui est la chaîne de Richard Jeffries, un <em>builder</em> Minetest depuis maintenant cinq/six ans, même sept ans, depuis de quelques années, et qui est une référence dans le domaine. Petit-à-petit, cette personne m’a donné les fichiers de son monde pour que je puisse créer mon propre serveur. C’est à partir de là que j’ai créé ce serveur qui était d’abord privé. J’ai dû mettre tous les mods à jour parce qu’ils ne correspondaient plus aux versions de Minetest que j’avais installées sur ma machine perso et puis j’ai commencé à installer mes propres mods. Ce faisant, je me suis rendu compte que c’est triste de jouer toute seule à ce genre de jeu et j’ai fini par ouvrir le serveur au public. C’est ainsi que, petit à petit, des gens ont commencé à venir. Petit à petit des amitiés se sont créées, des affinités se sont créées et une équipe justement, constituée effectivement de moi puisque j’administre le serveur, c’est moi qui fais la maintenance de la machine qui installe les mises à jour, qui installe les mods. J’ai également une équipe de modérateurs qui veille sur le comportement des différents utilisateurs qui viennent sur le jeu, qui sont YYZ, turrican et tanavit. Et voilà où nous en sommes.


<b>Laurent Costy : </b>Merci. On reviendra sur ce monde qui est extrêmement accueillant, j’avais été très surpris d’être accueilli. Je fais une petite parenthèse avant de passer la main la parole à Tuxayo : j’avais aussi testé Minetest ; j’étais arrivé dans un monde et, quelques secondes après mon arrivée dans le jeu, j’étais déjà mort parce que je m’étais fait taper par quelqu’un. Je n’avais pas trouvé ça très attirant et quand je suis arrivé dans le monde d’Amelaye, j’ai été accompagné et aidé. J’ai trouvé ça extrêmement positif.<br/>
Tuxayo, ton expérience de Minetest ? Comment es-tu arrivé à Minetest, à pratiquer Minetest et comment le pratiques-tu finalement ?


<b>Tuxayo : </b>Je suis libriste depuis de nombreuses années, depuis le temps du lycée, mais je joue à des jeux vidéo depuis beaucoup moins. Mais de temps en temps, quand je le fais je me dis « autant explorer l’écosystème des jeux libres parce que c’est un gros usage grand public de l’informatique et, pour les personnes les plus jeunes, c’est souvent quelque chose qui est central dans leur groupe social ». Donc, je peux utiliser mes loisirs aussi pour apprendre et aider des gens dans des install parties ou à Marseille avec une association qui aide les gens à passer sous Linux.


<b>Laurent Costy : </b>Peux-tu rappeler ce que sont les install parties ?


<b>Tuxayo : </b>Les install parties sont des moments où on aide des gens à passer leur ordinateur sous Linux, soit uniquement sous Linux, sans cohabitation avec Windows comme Isabelle en parlait dans le sujet précédent.<br/>
Donc j’utilise mes loisirs pour apprendre et que ça aide dans le temps militant.<br/>
Le domaine du jeu vidéo est assez régulièrement un frein pour passer facilement sur un système libre, il y a pas mal de choses qui se passent sur le navigateur ; le jeu vidéo reste un programme qui tourne vraiment sur le système. Mais, ces dernières années, il y a eu des progrès assez énormes pour pouvoir justement même arriver à lancer des jeux Windows sous Linux de manière de plus en plus clé en main pour les jeux grand public et non libres. Côté jeux vidéo libres, on commence à en avoir pas mal, bien complets, bien élaborés, et c’est comme cela que je suis tombé assez rapidement sur Minetest, l’un des plus développés et qui continue à l’être.<br/>
J’y suis arrivé par l’angle de la recherche du clone de Minecraft clé en main pour, justement, faire la transition : j’ai envie de jouer sur du Libre, je connais déjà un type de jeu qui me plaît, qu’est-ce que je peux trouver de plus proche.<br/>
On a vu, il y a quelques minutes, que Minetest n’est pas un jeu en soi mais une sorte de moteur pour créer des jeux. Il y a justement des jeux qui ont pour but de cloner Minecraft, Mineclonia et VoxeLibre – je laisserai les références dans les notes de la page de l’émission – qui implémente une bonne partie des fonctionnalités qu’on peut trouver dans Minecraft. J’ai passé beaucoup de temps à jouer à ça, à visiter divers serveurs sur lesquels les gens comme Amelaye ajoutent des mods pour varier les jeux, que ce ne soient pas des clones tout simples de Minecraft, mais pour aller plus loin et profiter, justement, du fait que ce soit libre.


<b>Laurent Costy : </b>Merci pour cette introduction. Je voulais peut-être un peu compléter. Ce que j’avais aussi beaucoup apprécié avec Minetest, c’est qu’on peut vraiment aller pas à pas. Amelaye, tu l’as effectivement expliqué, tu as commencé finalement par jouer en solo. Très vite, si on n’a pas installé des mods, finalement s’ennuie, parce qu’on avance dans des territoires infinis sans vraiment beaucoup d’interaction. Mais, après on finit par installer des mods, ce qui n’est pas forcément facile à comprendre au début. On peut commencer à agrémenter, ajouter des animaux, ajouter des interactions, etc., quand on joue en solo sur sa machine. Après, on peut rejoindre des serveurs qui sont ouverts comme celui que tu proposes à travers Amelaye Minerland. Et après, quand on acquiert des compétences, si on a une sensibilité technique, on peut même, directement, administrer son propre monde. J’ai adoré tes propos tout à l’heure « il m’a passé les fichiers de son monde », je trouve ça très beau. On peut recréer un monde à partir d’un autre qui existe et puis l’améliorer, le changer, là on est vraiment dans une logique logiciel libre c’est extrêmement intéressant.<br/>
Peut-être pour préciser, Tuxayo tu parlais de Mineclonia et de VoxeLibre, qui sont, finalement, des modes qu’on ajoute à partir du jeu de base quand il est installé, c’est bien ça ?


<b>Tuxayo : </b>C’est ça. En fait, on installe Minetest, que ce soit sur un ordinateur Windows, Mac, Linux ou sur un téléphone Android, on le lance et, dedans, il y a une sorte de gestionnaire de contenu additionnel, d’extensions et parmi les premiers qui sortent – sinon, avec un moteur de recherche, on les trouve facilement –, il y a Mineclonia et VoxeLibre qui, en fait, sont des ensembles de mods déjà tout en un. Rien qu’en installant une chose, on a une expérience de jeu cohérente et complète. Sinon, on peut aller, par exemple, le serveur d’Amelaye où elle a fait le travail d’assembler, de créer elle-même sa propre expérience de jeu cohérente et personnalisée. On clique sur le serveur pour s’y connecter et ça télécharge tout, tout seul, il n’y a rien à installer. On se connecte et hop !, on arrive dans le jeu qui est prêt à être utilisé.


<b>Laurent Costy : </b>Il y a plein de manières d’entrer dans Minetest. Je ne vous cache pas, en vieil homme blanc de 50 ans que je suis, que j’ai commencé par le tutoriel, oui il y en a qui font ça, quand même ! J’étais un peu perturbé parce que le tutoriel était à moitié en anglais, moitié en français. Je me suis dit que c’était une bonne occasion d’améliorer mon anglais et d’essayer de contribuer. J’ai fait cette expérience de traduire les parties anglaises qui restaient, j’ai poussé les traductions. On m’a dit, après, que le tutoriel était destiné à disparaître, qu’il y en aurait un meilleur après. J’ai trouvé l’expérience extrêmement intéressante, parce que, finalement, tout en traduisant, j’apprenais à utiliser le jeu, à manipuler le jeu. Je tenais à faire part de cette une petite anecdote parce que, encore une fois, ça témoigne bien d’une logique de contribution à un logiciel libre.<br/>
On a donné quand même quelques éléments sur ce que sont les mods, sur ce qu’est Minetest, un moteur de jeu.<br/>
Est-ce que vous pouvez essayer de décrire, un peu, déjà, peut-être, de faire une rétrospective ? On en a un peu parlé en disant que c’était arrivé dans les années 2010, je ne sais pas s’il y a quelque chose à apporter de plus sur l’histoire. Et, peut-être, expliquer à des gens qui ne connaîtraient pas Minetest et qui ne connaîtraient pas Minecraft ce que c’est que ce moteur de jeu et ce jeu. Qui qui veut prendre la parole ? Amelaye ?


<b>Amelaye : </b>Oui, je peux déjà tenter de faire certaines descriptions.<br/>
En fait, à la base, c’est un jeu vidéo qui s’installe assez facilement sur un poste client et, une fois qu’il est installé, une fois qu’un jeu solo est lancé, on se retrouve propulsé sur un terrain cubique qui représente différents biomes. Un biome, c’est un élément de décor avec ses propres caractéristiques, dans sa propre géographie. Ça peut correspondre, par exemple, à de la savane, à des plaines, à des forêts ou, tout simplement, à d’énormes icebergs recouverts de neige.<br/>
Une fois qu’on arrive sur ce jeu, en général, si on a de la chance, dans 90 % des cas, on tombe sur un biome plaine, on va donc se retrouver sur de l’herbe verte avec des arbres, en général ce sont des pommiers. Le but du jeu va être de jouer au Lego.<br/>
À partir de là, il y a un mode survie et un mode créatif. J’aime bien conseiller aux gens de commencer par le mode créatif, pour se faire la main sur le jeu, pour commencer à construire des choses, voir si on est un <em>builder</em> ou si on est survivaliste. On arrive dans le jeu, il faut d’abord couper du bois, ensuite il faut faire une hache, ensuite il faut faire une pioche, après, on va miner de la pierre, petit à petit, on creuse et on mine du minerai qui devient, au fur à mesure de la profondeur, de plus en plus costaud. Dans le mode créatif, on arrive direct sur le jeu, on n’a aucun outil à créer, on a tous les éléments en main, on prend 99 blocs de briques, on va les assembler, on va mettre du grès, on va mettre du bois, on va faire son petit château, directement, comme si on avait un tas de Lego devant soi.


<b>Laurent Costy : </b>Merci. On rapproche effectivement souvent ce type de jeu du jeu Lego parce qu’on est vraiment dans des logiques de construction, d’assemblage. Quelqu’un a évoqué les biomes, je crois ?


<b>Amelaye : </b>C’est moi.


<b>Laurent Costy : </b>Tu l’as déjà expliqué un peu. Les biomes sont, finalement, différents types de textures qui représentent des zones géographiques correspondant à des zones froides, à des zones chaudes et des déserts. C’est ça ?


<b>Amelaye : </b>Exactement. On a des déserts, on a des déserts de différents sables, du sable blanc, du sable gris ou du sable un peu orangé. On a des biomes de plaines, on a des biomes de forêts enneigées, on a des biomes avec d’immenses icebergs. On a aussi des biomes qui peuvent être installés à travers différents mods, une qu’on a compris le système du jeu, pour varier, justement, ces zones géographiques où, finalement on a différentes possibilités de construction. On le voit en fonction de son œil de <em>builder</em>, sachant que je suis plus une « buildeuse » qu’un survivaliste ou une technicienne. Chaque zone, un désert par exemple, va être propice à la construction d’un village marocain, d’un souk, d’un palais de calife ou même d’un village western suivant un petit peu ses goûts et ce qu’on a envie de construire.


<b>Laurent Costy : </b>Parfait. <em>Builder</em> vient du mot anglais construire, tu adores te focaliser sur la construction, l’assemblage de bâtiments alors que d’autres sont plus dans le rapport… On peut faire aussi, par exemple, des courses de drapeaux, des captures de drapeaux dans Minetest, on peut aussi imaginer ce type de choses, mais toi, tu apprécies particulièrement construire des bâtiments, des villages, etc. Sur le monde que tu as construit, tout ce qui a été construit est impressionnant, pas que toi, bien sûr, mais aussi toutes les personnes qui ont rejoint le monde.<br/>
On entend parfois le terme « voxel ». Tuxayo, peut être peux-tu expliquer ce que cela voudrait dire ?


<b>Tuxayo : </b>Voxel est un mot qui combine « volume » et « pixel », c’est l’équivalent en 3D d’un pixel. Du coup, un jeu en style voxel, c’est un peu l’équivalent 3D du pixel art qu’on voit dans tous les jeux rétros, d’il y a 30 ans et plus, qui sont revenus à la mode depuis les années 2010 ; c’est la version pixel art. Le but n’est pas le photoréalisme mais une manière qui permet d’exprimer sa créativité différente en dessinant des choses avec des pixels un à un au lieu d’essayer de faire des photos qui représentent le plus la réalité. Non, là ce sont des choses plus schématiques, plus colorées. La même chose qui fait, par exemple, le style des jeux originaux de Super Mario et la marque ??? [35 min 17], ce style de pixel art, eh bien les voxels c’est la même chose en trois dimensions.


<b>Laurent Costy : </b>C’est vrai qu’on peut s’étonner, quand on débarque dans un monde Minetest, de voir ces cubes, c’est très crénelé, même le soleil est carré, et on pourrait presque se poser la question, dire « mais à notre époque, quand on regarde les graphismes des derniers grands studios qui sortent leurs immenses blockbusters, comment ça se fait que ça marche encore ? ». Comment expliquez-vous que Minetest marche encore, que des gens s’éclatent, créent des choses incroyables ? Quelle est votre analyse là-dessus ? Tuxayo.


<b>Tuxayo : </b>Comme analyse, j’avais entendu que ça permet, sans avoir une armée d’artistes, de faire, mine de rien, des mondes qui sont assez vastes ou un grand nombre de personnages et du coup, les artistes se concentrent sur essayer de trouver un certain style, une certaine créativité, au lieu d’être à essayer de modéliser chaque cheveu, chaque détail de vêtement. Amelaye, as-tu des choses à ajouter ?


<b>Amelaye : </b>En fait, c’est assez cohérent. On parlait de voxels, tout à l’heure, le cube est finalement une figure volumétrique qui est la plus flexible, qui s’assemble le mieux. C’est d’ailleurs pour cela que les Lego ont cette forme une peu carrée, rectangulaire, c’est-à-dire qu’on peut facilement reproduire et construire à partir de formes qui sont cubiques que plutôt varier des formes. Après, il y a des mods qui permettent d’avoir une approche plus réaliste en fonction de ce qu’on veut, mais c’est vrai que cette idée d’assembler des cubes reste quand même la solution la plus flexible pour laisser place à une créativité et à une personnalisation plus poussées. Effectivement, un jeu vidéo moderne peut avoir un graphisme de fou, mais ce n’est pas un graphisme que nous avons choisi ou que nous avons élaboré nous-même.


<b>Laurent Costy : </b>Oui. D’ailleurs ça n’empêche pas, avec des cubes, de faire des choses harmonieuses, d’assembler des cubes de même nature. J’avais commencé à faire une maison dans ton monde, avec des blocs un petit peu n’importe comment, et on m’a dit « tu pourrais peut-être améliorer, faire un peu plus joli ! ». Ça n’empêche pas non plus de faire attention à ces éléments-là, même si c’est un monde de cubes avec des arêtes.


<b>Tuxayo : </b>Je pense que ce sont des choses peuvent vivre mieux qu’un jeu fait avec des graphismes plus réalistes ; 15 ans après, ça ne vieillit pas si bien que ça. Les premiers jeux 3D piquent un peu les jeux, alors que les jeux d’il y a cinq ans, les jeux qui étaient encore en 2D en pixel art, justement, résistent plutôt bien et on a encore des jeux qui ressemblent à Super Mario et Tetris, des remakes ou des jeux qui s’en inspirent, qui ont bien vécu, alors que les premiers jeux 3D sont des choses où l’âge marque.


<b>Laurent Costy : </b>Et je pense que la grande modularité du jeu est d’une richesse incroyable. On peut intervenir, proposer des choses, donc, encore une fois, je pense que c’est effectivement extrêmement favorable à Minetest.<br/>
Étienne me fait signe que c’est l’heure de la pause musicale. On va faire cette pause et on se retrouve après pour dicuter.


<b>Étienne Gonnu : </b>Nous allons faire une petite pause.<br/>
Je vais me permettre une petite réponse très individuelle sur ce qui attire peut-être dans ce jeu. J’aime beaucoup les petits jeux de <em>craft</em> comme ça, je n’ai pas encore essayé Minetest parce que j’ai peur, justement, de devoir y consacrer trop de temps. C’est mon côté un peu obsessionnel : je vais décider de faire ça, je vais donc passer des heures à creuser pour récupérer mes pierres, pour construire ensuite. Ça a un côté très détendant pour moi, je ne suis sans doute pas le seul.<br/>
Comme tu disais, nous allons faire une pause musicale. Nous allons écouter <em>Greensleves</em> par Ehma. On se retrouve dans environ deux minutes. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.


<b>Pause musicale : </b><em>Greensleves</em> par Ehma.
<b>Voix off : </b>Cause Commune, 93.1.
<b>Étienne Gonnu : </b>Nous venons d’écouter <em>Greensleves</em> par Ehma, disponible sous licence Libre Creative Commons Attribution CC By.<br/>
[Jingle]
==Deuxième partie 42’ 20==
<b>Étienne Gonnu : </b>Nous sommes toujours


==Chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet, vice-président de l’April – « L’Accueillette : un outil d’autodiagnostic de lieux d’accueil »==
==Chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet, vice-président de l’April – « L’Accueillette : un outil d’autodiagnostic de lieux d’accueil »==


<b>Étienne Gonnu : </b>Nous allons poursuivre avec la chronique
<b>Étienne Gonnu : </b>Nous allons poursuivre avec la chronique

Version du 15 septembre 2024 à 14:58


Titre : Émission Libre à vous ! diffusée sur Radio Cause Commune le mardi 10 septembre 2024

Intervenant·es : Isabelle Carrère - Amelaye - Tuxayo - Laurent Costy - Jean-Christophe Becquet- Étienne Gonnu - Isabella Vanni à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 10 septembre 2024

Durée : 1 h 30 min

Podcast PROVISOIRE

Présentation de l'émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration : Déjà prévue

NB : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·es mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Étienne Gonnu : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
Nous allons parler jeux vidéo libres aujourd’hui avec Minetest, « l’autre pays du minage ». C’est le sujet principal de l’émission du jour. Avec également au programme la pratique du double système d’exploitation avec Antanak et une nouvelle Pépite libre de Jean-Christophe Becquet, L’Accueillette, un outil d’auto-diagnostic de lieux d’accueil.
Nous allons parler de tout cela dans l’émission du jour.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous ! l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Je suis Étienne Gonnu, chargé de mission affaires publiques pour l’April.

Le site web de l’émission est libreavous.org. Vous pouvez y trouver une page consacrée à l’émission du jour avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours ou à nous poser toute question.

Nous sommes mardi 10 septembre 2024, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

À la réalisation de l’émission, ma collègue Isabella Vanni. Salut Isa.

Isabella Vanni : Bonjour à tout le monde. Bonne émission.

Étienne Gonnu : Nous vous souhaitons une excellente écoute.

[Jingle]

Chronique « Que libérer d’autre que du logiciel » d’Antanak – La pratique du double système d’exploitation

Étienne Gonnu : Nous allons commencer par la chronique « Que libérer d’autre que du logiciel » avec l’association Antanak qui partage avec nous des situations très concrètes et/ou des pensées mises en actes et en pratiques au sein du collectif : le reconditionnement, la baisse des déchets, l’entraide sur les logiciels libres, l’appropriation du numérique par tous et toutes, etc.
J’accueille avec plaisir aujourd’hui Isabelle, avec nous au studio, pour cette deuxième émission depuis la rentrée.

Isabelle Carrère : Salut Étienne.

Étienne Gonnu : Salut Isabelle, ça va ?

Isabelle Carrère : Oui, ça va bien. La deuxième émission, mais la première pour Antanak, c’est la première de la rentrée.

Étienne Gonnu : Oui, ça reste la rentrée.

Isabelle Carrère : Ça reste la rentrée. Du coup, pour la rentrée, j’ai choisi un petit sujet de rentrée dans le sens de nos pratiques. Tu l’as dit, la pratique du double SE, du double système d’exploitation. On dit aussi souvent double boot ou dual-boot, boot comme démarrage, to boot pour démarrer, en anglais dans le texte.
De quoi s’agit-il ? En fait, il s’agit d’avoir, sur un même ordinateur, plusieurs systèmes d’exploitation sur lesquels démarrer selon ses envies, ses besoins de telle ou telle fonctionnalité, de tel ou tel logiciel.
Parfois, des personnes ont plusieurs distributions GNU/Linux sur leur ordi par exemple une Debian ou une Linux Mint. Souvent, c’est pour tester une distribution, pour choisir, voir les évolutions, etc. Mais très souvent, à Antanak, nous voyons des partitions Windows et une distribution Linux à côté.
Pourquoi nous, à Antanak, sommes-nous confrontés à ça, puisque nous sommes quand même et avant tout des libristes ? Eh bien uniquement parce que des personnes, notamment des étudiants et étudiantes, nous indiquent avoir besoin, être dans l’obligation, pour leurs études, d’utiliser des applications qui ne tournent que sous Windows. On a calculé que c’est presque un étudiant sur deux, une étudiante sur deux, qui nous demande ça. Souvent on discute, on leur prouve que ce n’est pas indispensable, mais, parfois, on y va quand même à contrecœur.
AutoCAD est l’exemple que je prends très souvent. Les étudiants/étudiantes pourraient bien sûr utiliser LibreCAD ou bien FreeCAD ou encore QCAD, voire, j’ai vu qu’il y a une application, un logiciel qui s’appelle tirage au sort ??? [3 min 45], je ne sais pas quel rapport ça a avec AutoCAD, apparemment c’est quelque chose de bien, sauf qu’elle est payante et même cher. Je ne la connais pas, je ne sais pas si quelqu’un la connaît.

Étienne Gonnu : Est-ce que tu peux nous rappeler ce qu’est AutoCAD ? À quel usage ça répond ?

Isabelle Carrère : J’allais y venir. AutoCAD, et toutes les autres que j’ai citées dans le monde du Libre, est une application qui permet de faire de la 3D. Les étudiants et étudiantes, notamment en architecture, s’en servent beaucoup pour faire comme des maquettes sur ordinateur. C’est un mélange de CAO [Conception Assistée par Ordinateur], PAO [Publication Assistée par Ordinateur], etc., donc conception et autres outils sur ordinateur. Ce qui se passe c’est que bien souvent, malheureusement, ce sont les professeurs/professeurEs, qui n’acceptent pas toujours qu’ils et elles utilisent ces applications libres, qui, donc, obligent à une utilisation là, dans mon exemple, d’AutoCAD. Du coup, ces personnes en parcours d’architecte nous demandent un ordinateur sur lequel il est possible d’installer AutoCAD.
Pour nous, en interne à Antanak, ce n’est pas du tout simple. D’abord, parce que la solution de Wine, qui permet à des systèmes d’exploitation Linux d’utiliser des applications tournant sous Windows nativement, n’est pas toujours la bonne solution parce que c’est très gourmand en mémoire RAM, mémoire vive, et ça requiert un processeur un peu puissant pour pouvoir le faire tourner. Du coup, on opte pour la mise en place de deux systèmes.
Des tas d’entreprises nous donnent des ordinateurs qu’elles ont réinitialisés et sur lesquelles elles ont réinstallé une version de Windows, actuellement la 10 ou la 11. Du coup, dans ces cas-là, on garde quelques ordinateurs, on garde la version de Windows au lieu de l’écraser et on la pousse un peu pour faire de la place et installer une autre distribution à côté, une distribution GNU/Linux.
Donc, vous êtes en train de penser « tout va bien, où est le problème ? De quoi nous parle-t-elle ? C’est clair ». En fait, en termes de pensée libriste, c’est quand même très limité parce que, à Antanak, nous ne sommes pas dupes. Quid de la réalité, de l’utilisation, par les personnes qui reçoivent un tel ordi avec deux systèmes d’exploitation ? On se demande si, pour de vrai, elles vont aller utiliser la partition sous Linux, on est pas sûr de ça. On essaye d’expliquer les cas de figure : pour te servir d’AutoCAD, tu vas sur Windows, mais, le reste du temps, pour tes mails, pour, etc., mais je ne suis pas certaine que les gens le font de cette manière-là. Du coup on n’a pas gagné grand-chose !
Ensuite, c’est beaucoup plus long pour nous, moins simple à automatiser, entre guillemets à « industrialiser », or, on a plein d’installations à faire, donc ce n’est pas vraiment satisfaisant. Mais que faire d’autre et comment répondre à la demande de ces personnes sans jouer les censeurs, censeuses ? Je ne sais pas comment on dit au féminin, un censeur, une censeuse ? Je ne sais pas.

Étienne Gonnu : J’essaie de me renseigner.

Isabelle Carrère : Tu te renseignes ? Merci Étienne. En fait, on ne peut pas dire aux gens « non, tu n’en as pas besoin, on ne va pas le faire, nous sommes des libristes purs et durs ».
Par contre, ce qui est étonnant c’est que, dernièrement, à la mi-août, on a eu un souci spécial et peut-être que certains/certaines ont déjà rencontré cela. On a laissé faire une mise à jour de Windows sur certains postes et elle a bloqué le démarrage de Linux, notamment sur des postes en double système. Ça a été répertorié, ça a été pas mal discuté sur des forums, des blogs, des articles sur le Net, peut-être en avez-vous vu, et même sur le site gouvernemental, le CERT [Computer Emergency Response Team], le Centre d’alerte et de réaction aux attaques informatiques ils en ont parlé. Le nom de l’affaire c’est CVE-2022-2601, c’est beau ! CVE veut dire Common Vulnerabilities and Exposures, on est bien avancé ! Ça m’a l’air d’être comme un recensement des attaques et des problématiques. Microsoft a reconnu avoir eu ce souci-là sur leur mise à jour du mois d’août.
OK ! Que Windows, que Microsoft fasse ce qu’il veut sur sa partie, on peut le comprendre, sauf que là, ce qui nous embêtait c’est que ça voulait dire qu’ils ont intégré de force, sur les machines, un paramètre que nous, généralement, nous enlevons, qui s’appelle le secure boot, qui voudrait dire démarrage sécurisé en français. C’est, en fait, un petit paramètre, une fonctionnalité qui permet de s’assurer qu’un ordinateur démarre bien en utilisant uniquement les logiciels approuvés par le fabricant. Le terme « fabricant » est intéressant. Qui est ce fabricant ? Parle-t-on de HP, Dell, Lenovo, Asus ? Non, en fait on parle de celui qui a, de force, intégré la majorité des ordinateurs, donc Microsoft, mais ce n’est pas lui le fabricant. Bref ! Ça veut dire que Microsoft a réussi à faire une mise à jour par laquelle il peut s’insinuer subrepticement jusqu’au BIOS, jusqu’à l’UEFI, en tout cas tous ceux qui n’ont pas de mot de passe, pour aller réactiver quelque chose que nous avons désactivé pour installer Linux. Et là, on s’est demandé comment faire. Déjà qu’on n’était pas très ravis et enchantés d’avoir à faire ces doubles systèmes, là, du coup, ça a quand même rajouté quelque chose. Que Microsoft fasse ce qu’il veut dans sa partie, OK très bien ! Sauf s’il y a quelque chose qu’on n’a pas bien compris – et, si des gens qui nous écoutent, des auditeurices ont quelque chose à dire là-dessus je suis preneuse d’informations –, en tout cas nous nous sommes demandé « est-ce que ça veut dire qu’on va laisser tomber complètement ? ». J’ai vu qu’il y a quand même pas mal de distributions libres qui, désormais, sont installables avec le secure boot activé, le démarrage sécurisé activé, ça veut dire qu’ils ont joué le jeu, eux aussi, de ce que fait Microsoft. Est-ce que toutes les distributions vont le faire dans ce sens-là ?, je ne sais pas. En tout cas, on n’a pas trop aimé cette une prise de contrôle là, donc on sait pas. Si vous avez des idées, nous sommes tout à fait preneurs, preneuses pour cette rentrée.

Étienne Gonnu : Je crois que ce secure boot est un problème ancien. À l’April, par le passé, on a essayé de réfléchir à des amendements et, quand l’occasion se présentera à nouveau, je pense qu’on essaiera de trouver une manière d’interdire ou de cadrer davantage ces mesures techniques qui limitent, en réalité, la liberté d’installer les systèmes qu’on veut.

Isabelle Carrère : C’est un problème ancien oui et non, parce que, jusqu’à présent, on pouvait sans problème, l’enlever nous-mêmes de l’UEFI et faire notre installation. Ce qui est nouveau depuis 2023, c’est que Microsoft, dans sa version 11, empêche, c’est-à-dire que si tu désactives le secure boot, que tu veux installer ton Microsoft version 11, tu ne pourras pas l’installer. Je suis d’accord sur le fait que c’est une vieille affaire, depuis que l’UEFI existe, on avait ces affaires de Legacy, UEFI, secure boot activé, désactivé, on avait tous ces machins-là, sauf que là ce qui est nouveau c’est qu’il y a comme un empêchement de faire.

Étienne Gonnu : On sent que c’est vraiment un terrain politique et un champ de luttes.
Pour répondre à ta question, selon le Wiktionnaire, je lui fais confiance, on dit et une censeur ou une censeuse.

Isabelle Carrère : Une censeuse ! Voilà ! Je ne veux pas être une censeuse, mais, quand même, je voudrais pouvoir faire les choses tranquillement.

Étienne Gonnu : tu es plus proche du lanceur d’alerte que de la censeuse.
Merci beaucoup Isabelle pour cette première chronique de la saison 8 et au mois prochain pour la prochaine chronique « Que libérer d’autre que du logiciel ».

Isabelle Carrère : Absolument. À bientôt. Merci. Bonne émission.

Étienne Gonnu : À bientôt.
Nous allons à présent faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Étienne Gonnu : Après la pause musicale, nous parlerons de Minetest, l’autre pays du minage. Avant cela, nous allons écouter Sous Contrôle par Les gueules noires. On se retrouve juste après. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Sous Contrôle par Les gueules noires.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter Sous Contrôle par Les gueules noires, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution CC By.

[Jingle]

Étienne Gonnu : Passons maintenant à notre sujet principal.

[Virgule musicale]

« Minetest : l’autre pays du minage »

Étienne Gonnu : « Minetest : l’autre pays du minage », rien à voir avec les terres rares ou les bitcoins, il s’agit d’un jeu vidéo libre que nous allons découvrir grâce à nos invités. J’ai plaisir, pour cela, de passer la voix à Laurent Costy qui a préparé et qui va animer ce sujet.
Comme d’habitude, n’hésitez pas à participer à notre conversation sur le salon web dédié à l’émission sur le site causecommune.fm, bouton « chat ».
Salut Laurent.

Laurent Costy : Bonjour Étienne. Merci pour cette parole. Je vais lire Wikipédia, je connais un petit peu Minetest, mais je pense que Wikipédia sera plus clair que moi dans un premier temps et je me permettrai, après, d’introduire nos deux invités, qui sont à distance, qui nous raconteront leurs expériences. Donc, merci Wikipédia pour ton aide précieuse à cette introduction du sujet Minetest.
Minetest est un moteur de jeu vidéo multiplateforme. Le joueur peut évoluer dans des mondes générés de façon aléatoire composés de blocs, rassembler diverses matières premières et les combiner pour façonner le monde comme il l’entend. Il est important de noter que le projet n’existe pas pour être un jeu mais bien pour permettre de créer des jeux.
Créé en 2010 sous la direction de Perttu Ahola, alias celeron55, le projet continue à évoluer avec l’aide d’une communauté grandissante et internationale.
Minetest est largement inspiré du jeu Minecraft, mais il est sous licence libre.<br/ Le jeu n’a pas de but précis ou de fin, le seul objectif étant de construire des bâtiments avec les différents blocs dans un univers en 3D. Le jeu propose deux modes : le mode survie dans lequel le joueur doit d’abord rassembler les matières premières dont il a besoin, et le mode créatif dans lequel le joueur dispose de matières premières en quantité illimitée.
Une grande quantité d’extensions, appelées modes, plus de 2250 sur le site minetest.net peuvent être ajoutées au moteur de base pour rendre le jeu plus attractif.
C’est donc pour parler de Minetest que nous avons invité Amelaye et Tuxayo qui sont à distance, on vous demande de nous excuser par avance pour la qualité sonore, et qui vont nous raconter leur expérience. Bonjour Amelaye.

Amelaye : Bonjour les mineurs. Bonjour Laurent et merci pour cette invitation.

Laurent Costy : Très bien. Bonjour Tuxayo.

Tuxayo : Bonjour Amelaye. Bonjour Laurent.

Laurent Costy : Parfait alors vous êtes un peu lointain, j’espère que ça passera bien à la radio, on va essayer de régler tout ça en régie. Merci Isabella.
Je vais je vais passer la parole à Amelaye qui va présenter son parcours et puis, peut-être, nous raconter comment elle en est arrivée à administrer un serveur, ce que je trouve hallucinant, qui est juste énorme. Vas-y, je te laisse la parole.

Amelaye : Waouh ! C’est une longue histoire. Je commence par le début de la fin ou la fin du début ?
En fait, c’est une histoire qui remonte. J’ai commencé à entendre parler de Minetest en même temps que de Minecraft, début 2010. C’est là que les deux jeux ont commencé à sortir une peu de manière simultanée, je crois que Minecraft est sorti avant Minetest, et j’ai connu Minetest par l’intermédiaire de gens qui travaillaient avec moi. Au début, ça ne me tentait pas tant que ça, je trouvais que c’était, finalement, un grand jeu de Lego, ni plus ni moins, en plus à l’époque, avec les moyens du bord, c’était moyennement beau. Je m’y suis mise pendant la pandémie de 2020, les deux événements n’ont aucun rapport l’un avec l’autre.
C’est une connaissance de travail qui m’a reparlé de Minetest et je me suis dit si ces jeux de construction, aussi bien Minecraft que Minetest, continuent de faire parler d’eux, c’est qu’il doit y avoir un véritable intérêt là-dessus. Donc, je me suis mise à jouer sur Minetest déjà en mode solo, c’est comme ça, en général, qu’il faut commencer pour découvrir, lancer une partie en solo, ??? [19 min 17], voir comment le jeu marche, voir comment les interactions avec les cubes marchent, découvrir qu’il y a deux modes, un mode créatif et un mode survie. Et puis, un jour, une connaissance de travail m’a dit « j’ai un serveur, je t’y invite volontiers. » Il s’est avéré que c’était un serveur moddé. J’avais entendu parler des mods justement suivant une chaîne anglophone, qui est la chaîne de Richard Jeffries, un builder Minetest depuis maintenant cinq/six ans, même sept ans, depuis de quelques années, et qui est une référence dans le domaine. Petit-à-petit, cette personne m’a donné les fichiers de son monde pour que je puisse créer mon propre serveur. C’est à partir de là que j’ai créé ce serveur qui était d’abord privé. J’ai dû mettre tous les mods à jour parce qu’ils ne correspondaient plus aux versions de Minetest que j’avais installées sur ma machine perso et puis j’ai commencé à installer mes propres mods. Ce faisant, je me suis rendu compte que c’est triste de jouer toute seule à ce genre de jeu et j’ai fini par ouvrir le serveur au public. C’est ainsi que, petit à petit, des gens ont commencé à venir. Petit à petit des amitiés se sont créées, des affinités se sont créées et une équipe justement, constituée effectivement de moi puisque j’administre le serveur, c’est moi qui fais la maintenance de la machine qui installe les mises à jour, qui installe les mods. J’ai également une équipe de modérateurs qui veille sur le comportement des différents utilisateurs qui viennent sur le jeu, qui sont YYZ, turrican et tanavit. Et voilà où nous en sommes.

Laurent Costy : Merci. On reviendra sur ce monde qui est extrêmement accueillant, j’avais été très surpris d’être accueilli. Je fais une petite parenthèse avant de passer la main la parole à Tuxayo : j’avais aussi testé Minetest ; j’étais arrivé dans un monde et, quelques secondes après mon arrivée dans le jeu, j’étais déjà mort parce que je m’étais fait taper par quelqu’un. Je n’avais pas trouvé ça très attirant et quand je suis arrivé dans le monde d’Amelaye, j’ai été accompagné et aidé. J’ai trouvé ça extrêmement positif.
Tuxayo, ton expérience de Minetest ? Comment es-tu arrivé à Minetest, à pratiquer Minetest et comment le pratiques-tu finalement ?

Tuxayo : Je suis libriste depuis de nombreuses années, depuis le temps du lycée, mais je joue à des jeux vidéo depuis beaucoup moins. Mais de temps en temps, quand je le fais je me dis « autant explorer l’écosystème des jeux libres parce que c’est un gros usage grand public de l’informatique et, pour les personnes les plus jeunes, c’est souvent quelque chose qui est central dans leur groupe social ». Donc, je peux utiliser mes loisirs aussi pour apprendre et aider des gens dans des install parties ou à Marseille avec une association qui aide les gens à passer sous Linux.

Laurent Costy : Peux-tu rappeler ce que sont les install parties ?

Tuxayo : Les install parties sont des moments où on aide des gens à passer leur ordinateur sous Linux, soit uniquement sous Linux, sans cohabitation avec Windows comme Isabelle en parlait dans le sujet précédent.
Donc j’utilise mes loisirs pour apprendre et que ça aide dans le temps militant.
Le domaine du jeu vidéo est assez régulièrement un frein pour passer facilement sur un système libre, il y a pas mal de choses qui se passent sur le navigateur ; le jeu vidéo reste un programme qui tourne vraiment sur le système. Mais, ces dernières années, il y a eu des progrès assez énormes pour pouvoir justement même arriver à lancer des jeux Windows sous Linux de manière de plus en plus clé en main pour les jeux grand public et non libres. Côté jeux vidéo libres, on commence à en avoir pas mal, bien complets, bien élaborés, et c’est comme cela que je suis tombé assez rapidement sur Minetest, l’un des plus développés et qui continue à l’être.
J’y suis arrivé par l’angle de la recherche du clone de Minecraft clé en main pour, justement, faire la transition : j’ai envie de jouer sur du Libre, je connais déjà un type de jeu qui me plaît, qu’est-ce que je peux trouver de plus proche.
On a vu, il y a quelques minutes, que Minetest n’est pas un jeu en soi mais une sorte de moteur pour créer des jeux. Il y a justement des jeux qui ont pour but de cloner Minecraft, Mineclonia et VoxeLibre – je laisserai les références dans les notes de la page de l’émission – qui implémente une bonne partie des fonctionnalités qu’on peut trouver dans Minecraft. J’ai passé beaucoup de temps à jouer à ça, à visiter divers serveurs sur lesquels les gens comme Amelaye ajoutent des mods pour varier les jeux, que ce ne soient pas des clones tout simples de Minecraft, mais pour aller plus loin et profiter, justement, du fait que ce soit libre.

Laurent Costy : Merci pour cette introduction. Je voulais peut-être un peu compléter. Ce que j’avais aussi beaucoup apprécié avec Minetest, c’est qu’on peut vraiment aller pas à pas. Amelaye, tu l’as effectivement expliqué, tu as commencé finalement par jouer en solo. Très vite, si on n’a pas installé des mods, finalement s’ennuie, parce qu’on avance dans des territoires infinis sans vraiment beaucoup d’interaction. Mais, après on finit par installer des mods, ce qui n’est pas forcément facile à comprendre au début. On peut commencer à agrémenter, ajouter des animaux, ajouter des interactions, etc., quand on joue en solo sur sa machine. Après, on peut rejoindre des serveurs qui sont ouverts comme celui que tu proposes à travers Amelaye Minerland. Et après, quand on acquiert des compétences, si on a une sensibilité technique, on peut même, directement, administrer son propre monde. J’ai adoré tes propos tout à l’heure « il m’a passé les fichiers de son monde », je trouve ça très beau. On peut recréer un monde à partir d’un autre qui existe et puis l’améliorer, le changer, là on est vraiment dans une logique logiciel libre c’est extrêmement intéressant.
Peut-être pour préciser, Tuxayo tu parlais de Mineclonia et de VoxeLibre, qui sont, finalement, des modes qu’on ajoute à partir du jeu de base quand il est installé, c’est bien ça ?

Tuxayo : C’est ça. En fait, on installe Minetest, que ce soit sur un ordinateur Windows, Mac, Linux ou sur un téléphone Android, on le lance et, dedans, il y a une sorte de gestionnaire de contenu additionnel, d’extensions et parmi les premiers qui sortent – sinon, avec un moteur de recherche, on les trouve facilement –, il y a Mineclonia et VoxeLibre qui, en fait, sont des ensembles de mods déjà tout en un. Rien qu’en installant une chose, on a une expérience de jeu cohérente et complète. Sinon, on peut aller, par exemple, le serveur d’Amelaye où elle a fait le travail d’assembler, de créer elle-même sa propre expérience de jeu cohérente et personnalisée. On clique sur le serveur pour s’y connecter et ça télécharge tout, tout seul, il n’y a rien à installer. On se connecte et hop !, on arrive dans le jeu qui est prêt à être utilisé.

Laurent Costy : Il y a plein de manières d’entrer dans Minetest. Je ne vous cache pas, en vieil homme blanc de 50 ans que je suis, que j’ai commencé par le tutoriel, oui il y en a qui font ça, quand même ! J’étais un peu perturbé parce que le tutoriel était à moitié en anglais, moitié en français. Je me suis dit que c’était une bonne occasion d’améliorer mon anglais et d’essayer de contribuer. J’ai fait cette expérience de traduire les parties anglaises qui restaient, j’ai poussé les traductions. On m’a dit, après, que le tutoriel était destiné à disparaître, qu’il y en aurait un meilleur après. J’ai trouvé l’expérience extrêmement intéressante, parce que, finalement, tout en traduisant, j’apprenais à utiliser le jeu, à manipuler le jeu. Je tenais à faire part de cette une petite anecdote parce que, encore une fois, ça témoigne bien d’une logique de contribution à un logiciel libre.
On a donné quand même quelques éléments sur ce que sont les mods, sur ce qu’est Minetest, un moteur de jeu.
Est-ce que vous pouvez essayer de décrire, un peu, déjà, peut-être, de faire une rétrospective ? On en a un peu parlé en disant que c’était arrivé dans les années 2010, je ne sais pas s’il y a quelque chose à apporter de plus sur l’histoire. Et, peut-être, expliquer à des gens qui ne connaîtraient pas Minetest et qui ne connaîtraient pas Minecraft ce que c’est que ce moteur de jeu et ce jeu. Qui qui veut prendre la parole ? Amelaye ?

Amelaye : Oui, je peux déjà tenter de faire certaines descriptions.
En fait, à la base, c’est un jeu vidéo qui s’installe assez facilement sur un poste client et, une fois qu’il est installé, une fois qu’un jeu solo est lancé, on se retrouve propulsé sur un terrain cubique qui représente différents biomes. Un biome, c’est un élément de décor avec ses propres caractéristiques, dans sa propre géographie. Ça peut correspondre, par exemple, à de la savane, à des plaines, à des forêts ou, tout simplement, à d’énormes icebergs recouverts de neige.
Une fois qu’on arrive sur ce jeu, en général, si on a de la chance, dans 90 % des cas, on tombe sur un biome plaine, on va donc se retrouver sur de l’herbe verte avec des arbres, en général ce sont des pommiers. Le but du jeu va être de jouer au Lego.
À partir de là, il y a un mode survie et un mode créatif. J’aime bien conseiller aux gens de commencer par le mode créatif, pour se faire la main sur le jeu, pour commencer à construire des choses, voir si on est un builder ou si on est survivaliste. On arrive dans le jeu, il faut d’abord couper du bois, ensuite il faut faire une hache, ensuite il faut faire une pioche, après, on va miner de la pierre, petit à petit, on creuse et on mine du minerai qui devient, au fur à mesure de la profondeur, de plus en plus costaud. Dans le mode créatif, on arrive direct sur le jeu, on n’a aucun outil à créer, on a tous les éléments en main, on prend 99 blocs de briques, on va les assembler, on va mettre du grès, on va mettre du bois, on va faire son petit château, directement, comme si on avait un tas de Lego devant soi.

Laurent Costy : Merci. On rapproche effectivement souvent ce type de jeu du jeu Lego parce qu’on est vraiment dans des logiques de construction, d’assemblage. Quelqu’un a évoqué les biomes, je crois ?

Amelaye : C’est moi.

Laurent Costy : Tu l’as déjà expliqué un peu. Les biomes sont, finalement, différents types de textures qui représentent des zones géographiques correspondant à des zones froides, à des zones chaudes et des déserts. C’est ça ?

Amelaye : Exactement. On a des déserts, on a des déserts de différents sables, du sable blanc, du sable gris ou du sable un peu orangé. On a des biomes de plaines, on a des biomes de forêts enneigées, on a des biomes avec d’immenses icebergs. On a aussi des biomes qui peuvent être installés à travers différents mods, une qu’on a compris le système du jeu, pour varier, justement, ces zones géographiques où, finalement on a différentes possibilités de construction. On le voit en fonction de son œil de builder, sachant que je suis plus une « buildeuse » qu’un survivaliste ou une technicienne. Chaque zone, un désert par exemple, va être propice à la construction d’un village marocain, d’un souk, d’un palais de calife ou même d’un village western suivant un petit peu ses goûts et ce qu’on a envie de construire.

Laurent Costy : Parfait. Builder vient du mot anglais construire, tu adores te focaliser sur la construction, l’assemblage de bâtiments alors que d’autres sont plus dans le rapport… On peut faire aussi, par exemple, des courses de drapeaux, des captures de drapeaux dans Minetest, on peut aussi imaginer ce type de choses, mais toi, tu apprécies particulièrement construire des bâtiments, des villages, etc. Sur le monde que tu as construit, tout ce qui a été construit est impressionnant, pas que toi, bien sûr, mais aussi toutes les personnes qui ont rejoint le monde.
On entend parfois le terme « voxel ». Tuxayo, peut être peux-tu expliquer ce que cela voudrait dire ?

Tuxayo : Voxel est un mot qui combine « volume » et « pixel », c’est l’équivalent en 3D d’un pixel. Du coup, un jeu en style voxel, c’est un peu l’équivalent 3D du pixel art qu’on voit dans tous les jeux rétros, d’il y a 30 ans et plus, qui sont revenus à la mode depuis les années 2010 ; c’est la version pixel art. Le but n’est pas le photoréalisme mais une manière qui permet d’exprimer sa créativité différente en dessinant des choses avec des pixels un à un au lieu d’essayer de faire des photos qui représentent le plus la réalité. Non, là ce sont des choses plus schématiques, plus colorées. La même chose qui fait, par exemple, le style des jeux originaux de Super Mario et la marque ??? [35 min 17], ce style de pixel art, eh bien les voxels c’est la même chose en trois dimensions.

Laurent Costy : C’est vrai qu’on peut s’étonner, quand on débarque dans un monde Minetest, de voir ces cubes, c’est très crénelé, même le soleil est carré, et on pourrait presque se poser la question, dire « mais à notre époque, quand on regarde les graphismes des derniers grands studios qui sortent leurs immenses blockbusters, comment ça se fait que ça marche encore ? ». Comment expliquez-vous que Minetest marche encore, que des gens s’éclatent, créent des choses incroyables ? Quelle est votre analyse là-dessus ? Tuxayo.

Tuxayo : Comme analyse, j’avais entendu que ça permet, sans avoir une armée d’artistes, de faire, mine de rien, des mondes qui sont assez vastes ou un grand nombre de personnages et du coup, les artistes se concentrent sur essayer de trouver un certain style, une certaine créativité, au lieu d’être à essayer de modéliser chaque cheveu, chaque détail de vêtement. Amelaye, as-tu des choses à ajouter ?

Amelaye : En fait, c’est assez cohérent. On parlait de voxels, tout à l’heure, le cube est finalement une figure volumétrique qui est la plus flexible, qui s’assemble le mieux. C’est d’ailleurs pour cela que les Lego ont cette forme une peu carrée, rectangulaire, c’est-à-dire qu’on peut facilement reproduire et construire à partir de formes qui sont cubiques que plutôt varier des formes. Après, il y a des mods qui permettent d’avoir une approche plus réaliste en fonction de ce qu’on veut, mais c’est vrai que cette idée d’assembler des cubes reste quand même la solution la plus flexible pour laisser place à une créativité et à une personnalisation plus poussées. Effectivement, un jeu vidéo moderne peut avoir un graphisme de fou, mais ce n’est pas un graphisme que nous avons choisi ou que nous avons élaboré nous-même.

Laurent Costy : Oui. D’ailleurs ça n’empêche pas, avec des cubes, de faire des choses harmonieuses, d’assembler des cubes de même nature. J’avais commencé à faire une maison dans ton monde, avec des blocs un petit peu n’importe comment, et on m’a dit « tu pourrais peut-être améliorer, faire un peu plus joli ! ». Ça n’empêche pas non plus de faire attention à ces éléments-là, même si c’est un monde de cubes avec des arêtes.

Tuxayo : Je pense que ce sont des choses peuvent vivre mieux qu’un jeu fait avec des graphismes plus réalistes ; 15 ans après, ça ne vieillit pas si bien que ça. Les premiers jeux 3D piquent un peu les jeux, alors que les jeux d’il y a cinq ans, les jeux qui étaient encore en 2D en pixel art, justement, résistent plutôt bien et on a encore des jeux qui ressemblent à Super Mario et Tetris, des remakes ou des jeux qui s’en inspirent, qui ont bien vécu, alors que les premiers jeux 3D sont des choses où l’âge marque.

Laurent Costy : Et je pense que la grande modularité du jeu est d’une richesse incroyable. On peut intervenir, proposer des choses, donc, encore une fois, je pense que c’est effectivement extrêmement favorable à Minetest.
Étienne me fait signe que c’est l’heure de la pause musicale. On va faire cette pause et on se retrouve après pour dicuter.

Étienne Gonnu : Nous allons faire une petite pause.
Je vais me permettre une petite réponse très individuelle sur ce qui attire peut-être dans ce jeu. J’aime beaucoup les petits jeux de craft comme ça, je n’ai pas encore essayé Minetest parce que j’ai peur, justement, de devoir y consacrer trop de temps. C’est mon côté un peu obsessionnel : je vais décider de faire ça, je vais donc passer des heures à creuser pour récupérer mes pierres, pour construire ensuite. Ça a un côté très détendant pour moi, je ne suis sans doute pas le seul.
Comme tu disais, nous allons faire une pause musicale. Nous allons écouter Greensleves par Ehma. On se retrouve dans environ deux minutes. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Greensleves par Ehma.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter Greensleves par Ehma, disponible sous licence Libre Creative Commons Attribution CC By.

[Jingle]

Deuxième partie 42’ 20

Étienne Gonnu : Nous sommes toujours

Chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet, vice-président de l’April – « L’Accueillette : un outil d’autodiagnostic de lieux d’accueil »

Étienne Gonnu : Nous allons poursuivre avec la chronique