« Internet est mort - (et vous aussi) » : différence entre les versions

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'''Vidéo''' https://www.youtube.com/watch?v=vOB-56n4XCc
'''[https://www.youtube.com/watch?v=vOB-56n4XCc Vidéo]'''


'''Licence de la transcription :''' [http://www.gnu.org/licenses/licenses.html#VerbatimCopying Verbatim]
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Cette vidéo est sponsorisée par NordVPN, et il y a des chances pour que vous ayez entendu ça quelquefois ces derniers mois, sans vraiment avoir compris que c'est. Un VPN, c'est un réseau privé virtuel. NordVPN en l'occurrence crée un tunnel entre votre ordinateur, tablette ou smartphone, et un serveur distant. En gros, vous pouvez être physiquement à des milliers de kilomètres de ce serveur mais virtuellement vous êtes sur le même réseau, tout ça en un clic. Mais à quoi ça sert ? Cela permet déjà de modifier votre adresse IP, renforçant votre anonymat et la sécurité de vos données de navigation, car les sites sur lesquels vous allez ne verront plus votre adresse IP, ils ne seront donc plus en mesure de remonter jusqu'à vous. C'est notamment important lorsque vous êtes connecté à un wifi public souvent cible de piratage. Cela permet aussi de contourner certaines restrictions géographiques, notamment dans certains pays comme la Chine ou la Russie où l'accès à internet est restreint et contrôlé. Ou alors pour accéder au catalogue américain de Netflix depuis votre chambre à Mulhouse, chacun ses problèmes... J'espère que vous aurez compris ce qu'est et à quoi sert NordVPN. Vous trouverez un lien dans la description ainsi qu'un code promo de moins 75%.


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Cette vidéo est sponsorisée par NordVPN, et il y a des chances pour que vous ayez entendu ça quelquefois ces derniers mois, sans vraiment avoir compris ce que c’est.


[00'00'50] et si je vous disais qu'en réalité on est tous morts pas au sens physique mais moral avec comme seule trace de notre existence ces derniers mots de toute façon j'ai rien à cacher comme la signature d'un contrat marquant notre suicide à tous pour comprendre ce suicide collectif retournons dans le passé le onze septembre deux mille un huit heures quarante six l'avion détourné par des terroristes lors du vol onze d'american airlines père
Un VPN, c’est un réseau privé virtuel. NordVPN, en l’occurrence, crée un tunnel entre votre ordinateur, tablette ou smartphone, et un serveur distant. En gros, vous pouvez être physiquement à des milliers de kilomètres de ce serveur mais virtuellement vous êtes sur le même réseau, tout ça en un clic.
[00'01'08] la tour nord du world trade center à la vitesse de sept cent quatre vingts km neuf zéro trois l'avion du vol cent soixante quinze de united airlines percute cette fois la tour sud neuf heures cinquante neuf la poursuite du world trade center s'effondrent dix heures ensuite la tour nord s'effondre à son tour cette tragédie fera plus de trois mille morts et plus de six mille blessés elle laissera également fleurir tout un tas de théories du complot et je vais vous demander de vous abstenir dans les commentaires mais ce que l'on raconte peu quand on parle de cet épisode
 
[00'01'28] tragique de l'histoire c'est les dérives politiques qu'il aime les attentats du onze septembre ont mené à la création du patriot act une loi consistant à décupler les pouvoirs des agences gouvernementales américaines l'objectif renforcer la sécurité nationale en décuplant les pouvoirs des agences gouvernementales facilitant ainsi la surveillance de personnes suspectées de terrorisme à cette époque de crise la loi est adoptée quasiment à l'unanimité bien que beaucoup d'élus confie avoir omis de lire les textes concrètement
Mais à quoi ça sert ? Cela permet déjà de modifier votre adresse IP, renforçant votre anonymat et la sécurité de vos données de navigation, car les sites sur lesquels vous allez ne verront plus votre adresse IP, ils ne seront donc plus en mesure de remonter jusqu’à vous. C’est notamment important lorsque vous êtes connecté à un wifi public, souvent cible de piratage.
[00'01'48] elle autorise les agences comme le fbi ou la cia à surveiller les communications sur internet à effectuer des écoutes téléphoniques ou à accéder à des bases de données informatiques sans mandat ou preuve de lien avec une enquête terroriste à l'origine elle devait prendre effet pendant quatre ans seulement comme une sorte d'état d'urgence mais elle a été modifiée au fil des années pour être reconduite en deux mille cinq et pérenniser en deux mille six la quasi-totalité des articles avec elle à l'époque les réactions des américains sont partagées
 
[00'02'09] entre ceux qui déclarent de toute façon n'avoir rien à cacher et ceux qui y voient une atteinte aux libertés individuelles parmi eux il est une personne qui se révolte aura en dévoilant l'ampleur de cette surveillance edward snowden
Cela permet aussi de contourner certaines restrictions géographiques, notamment dans certains pays comme la Chine ou la Russie, où l’accès à internet est restreint et contrôlé. Ou alors pour accéder au catalogue américain de Netflix depuis votre chambre à Mulhouse, chacun ses problèmes…
[00'02'18] edward snowden a gabriel et ses hommes d'envoyer des
 
[00'02'23] edouard a dix huit ans lorsque les attentats du onze septembre ont lieu comme tout le monde ce jour va le marquer et il s'engage dans l'armée en deux mille quatre en deux mille cinq il devient expert technique auprès de la cig de deux mille sept à deux mille dix il est le principal technicien et expert en cybersécurité de suisse toujours pour l'assaillir c'est à ce moment-là qu'il voit défiler tout un tas d'informations secrètes qui lui font froid dans le dos fin deux mille neuf il envisage de quitter son poste et devenir un lanceur d'alerte révélé au monde
J’espère que vous aurez compris ce qu’est et à quoi sert NordVPN. Vous trouverez un lien dans la description ainsi qu’un code promo de moins 75~%.
[00'02'43] secret dont il avait connaissance mais il reste dans l'espoir que le nouveau président des états-unis barack obama respecte sa promesse s'écarter des abus en matière de sécurité nationale je le cite mais il est ensuite devenu clair qu'obama ne se contentait pas de perpétuer ces abus mais que dans bien des cas il en élargissait le champ je me suis alors rendu compte que je ne pouvais attendre qu'un dirigeant règle ces questions ce que j'ai constaté commençait à me déranger je pouvais voir en temps réel des drones surveillant des gens dans le but
 
[00'03'04] éventuelle de les tuer vous pouviez observer des villages entiers et ce que tout le monde y faisait je regardais les nessa suivre les activités des gens sur internet pendant qu'il tapait sur leur clavier j'ai pris conscience du degré d'intrusion des capacités de surveillance des états-unis je me suis rendu compte de la véritable ampleur de ce système et personne ou presque n'était au courant de ce qui se tramait de deux mille dix à deux mille onze il travaille pour la n s a au japon national security agency l'agence nationale de sécurité
 
[00'03'24] américaine est la plus grande agence de renseignement au monde à partir de deux mille onze il travaille pour booz allen hamilton un prestataire de services de la défense américaine et ses tâches sont définies par la n s il y assiste de grands groupes high-tech comme microsoft à la mise en place de systèmes de sécurité et de données exploitées par diverses agences américaines il consacre une grande partie de l'année deux mille douze au téléchargement de fichiers compromettants dans le but de les révéler au monde entier en mai deux mille
Et si je vous disais qu’en réalité on est tous morts, pas au sens physique, mais moral, avec comme seule trace de notre existence ces derniers mots : « De toute façon, je n’ai rien à cacher », comme la signature d’un contrat marquant notre suicide à tous.
[00'03'44] treize il demande deux semaines de congés et s'enfuit en sachant qu'il sera poursuivi à hong kong depuis sa chambre d'hôtel il contacte via lave habite un service de messagerie chiffrée de journaliste du guardian laura poitras glenn greenwald afin de rédiger des articles les plus sombres de l'histoire du gouvernement américain le six juin deux mille treize à onze heures zéro cinq le premier article du guardian est publié le lanceur d'alerte edward snowden est né
 
[00'04'04] n'est-ce pas que c'est un vol pas cher pour un tassement linda lachance et que les gens croient qu'un pont dans la marine américaine véritable contrôle ils révèlent que la nsa collecte chaque jour les relevés téléphoniques de millions de clients de verizon un des plus grands opérateurs téléphoniques des états-unis l'arrêt ultra confidentiel fournis par snowden avait raison de fournir à la nsa les informations de
Pour comprendre ce suicide collectif, retournons dans le passé, le 11 septembre 2001 :<br/>
[00'04'24] tous les appels transitant par ces réseaux que les auteurs de ces appels sont suspectés de terrorisme ou non par information elle entend la date l'heure la plan l'appeler la durée l'appareil utilisé et le lieu de l'appel plus tard on apprendra que le traité ne s'applique pas seulement à verizon mais aux principaux opérateurs un document montre que sur une période d'un mois en mars deux mille treize une seule unité de la nessa a récolté les données de plus de trois milliards d'appels téléphoniques aux états-unis bien que le port
8~h~46, l’avion détourné par des terroristes lors du vol 11 d’American Airlines percute la tour nord du World Trade Center à la vitesse de 790~km/h ;<br/>
[00'04'44] paroles de la maison-blanche tenta de défendre ce traité en expliquant qu'il était essentiel à la lutte contre le terrorisme l'article l'effet d'une bombe mais ce n'était que le début d'une longue série d'articles révélant le programme de surveillance mise en place par la nasa pour abolir toute vie privée mise sur écoute par satellite câble optique sous-marin réseau téléphonique tout ça est intéressant mais ça vise principalement le territoire américain pour pallier à ça là ça a mis au point une solution en or prisme
9~h~03, l’avion du vol 175 de United Airlines percute cette fois la tour Sud ;<br/>
[00'05'04] c'est le monde du programme piliers de cette surveillance de masse son rôle s'assurer que toute communication par voie électronique entre les habitants de la planète soit collecter conserver contrôler et analyser cette phrase n'est pas de moi elle est de l'agence elle-même la stratégie se servir directement dans la base de données des sites sur lesquels vous allez tous les jours et ça tombe bien ils sont tous américains c'était le rôle de snowden chez booz allen hamilton créer des sortes de portes dérobées pour alimenter les
9~h~59, la tour sud du World Trade Center s’effondre ;<br/>
[00'05'24] colt de prisme à ce poste j'étais aux premières loges pour constater que l'appareil d'etat américain en particulier les nessa a travaillé main dans la main avec le secteur privé des hautes technologies pour obtenir un accès complet aux communications des individus que je me suis rendu compte qu'il était en train de bâtir un système dont le but était de l'élimination de toute vie privée à l'échelle de la planète pour faire en sorte que personne ne puisse plus communiquer par voie électronique sont que la naissance soit en position de collecter de stock
10~h~28, la tour Nord s’effondre à son tour.
[00'05'45] ok et d'analyser ces communications on parle de microsoft google apple intel yahoo facebook skype et j'en passe avec seulement deux programmes de surveillance elle confirme sa position de plus grandes agences de renseignement au monde la nsa a réussi son objectif rendre impossible toute communication tout acte transaction toute vie électronique sans qu'elles n'en soient avertis si bien que l'agence note dans un document récolté trop de contenu pour pouvoir les digérer les traiter et les stocker mais quels sont
 
[00'06'05] contenu il y en a deux types les métadonnées et le vrai contenu les métadonnées sont une forme de descriptions d'un contenu pour un email ce sont l'identité de l'émetteur du récepteur la date l'heure le terminal utilisé ainsi que la localisation le vrai contenu c'est le contenu on parle véritablement de la lecture de vos mails de vos messages de l'écoute de vos appels du visionnage de vos photos stockées dans le cloud de l'étude de votre historique mais il est un autre contenu que la nsa peut se permettre de créer
Cette tragédie fera plus de 3000 morts et plus de 6000 blessés. Elle laissera également fleurir tout un tas de théories du complot et je vais vous demander de vous abstenir dans les commentaires.
[00'06'25] elle-même en activant le micro de votre smartphone même éteint ou la caméra de votre ordinateur de ces trois types de contenus il en est peut-être un qui vous choque moins les méta-données le gouvernement américain s'en est d'ailleurs servi comme défense en expliquant que la majeure partie de la collecte se concentrer sur les métadonnées comme si la surveillance de ces dernières n'étaient pas intrusives mais si un gouvernement peut analyser les gens que vous appelez la durée des appels les lieux vous vous rendez quand vous vous y rendez à qui vous envoyez des mails avec qui vous
 
[00'06'45] a t sur quel réseau depuis où il en apprend énormément sur votre personne et celles qui vous entourent qu'y apprend-on d'un homme qui appelle régulièrement une autre femme que la sienne tard la nuit d'une femme qui appelle un centre dirigé d'un couple qui cesse de communiquer du jour au lendemain d'un homme qui appelle une ligne de prévention du suicide avez-vous besoin du contenu de ces appels où l'histoire s'est tracée seul dans votre tête si la majeure partie de la surveillance de l'année à se baser sur les métadonnées c'est parce qu'elles sont faciles à analyser car mathématiques et que ce type
Mais ce que l’on raconte peu, quand on parle de cet épisode tragique de l’histoire, ce sont les dérives politiques qu’il a amenées. Les attentats du 11 septembre ont mené à la création du <em>PATRIOT Act</em><ref>[https://fr.wikipedia.org/wiki/USA_PATRIOT_Act <em>USA PATRIOT Act</em>]</ref>, une loi consistant à décupler les pouvoirs des agences gouvernementales américaines. L’objectif ? Renforcer la sécurité nationale en décuplant les pouvoirs des agences gouvernementales, facilitant ainsi la surveillance de personnes suspectées de terrorisme.<br/>
[00'07'05] de surveillance leur offre un pouvoir immense alors imaginez si avec l'aide d'un programme comme une sorte de google de l'humain on pouvait faire une recherche dans le contenu associé à ces métadonnées exquise corps c'est le programme qu'utilise l'agence pour collecter traiter et rechercher ces données de surveillance en une recherche que ce soit par une adresse mail un nom une adresse ip ou encore un numéro téléphone un agent de la nsa a accès à l'entièreté des contenus que l'agence a sur vous pour être assez large un document
À cette époque de crise, la loi est adoptée quasiment à l’unanimité, bien que beaucoup d’élus confient avoir omis de lire les textes. Concrètement, elle autorise les agences comme le FBI ou la CIA à surveiller les communications sur Internet, à effectuer des écoutes téléphoniques ou à accéder à des bases de données informatiques, sans mandat ou preuve de lien avec une enquête terroriste. À l’origine, elle devait prendre effet pendant quatre ans seulement, comme une sorte d’état d’urgence, mais elle a été modifiée au fil des années pour être reconduite en 2005, et pérennisée en 2006, avec la quasi-totalité des articles.<br/>
[00'07'25] affirme que ce dispositif couvre tout ce que l'usager ordinaire peut faire sur internet avec une manipulation il peut même regarder en temps réel votre navigation le tout sans mandat sans preuve quelconque de rapport avec une enquête juste le remplissage d'un formulaire justifiant la surveillance moi assis à mon bureau je pourrais écouter n'importe qui vous ou votre comptable un juge fédéral ou même le président des etats-unis pour peu que je dispose d'un e-mail personnel rien qu'avec votre nom
À l’époque, les réactions des Américains sont partagées entre ceux qui déclarent de toute façon n’avoir rien à cacher et ceux qui y voient une atteinte aux libertés individuelles. Parmi eux, il est une personne qui se révoltera en dévoilant l’ampleur de cette surveillance, Edward Snowden<ref>[https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Snowden Edward Snowden]</ref>.
[00'07'46] utilisateurs facebook ils pouvaient entrer dans vos informations les plus privées jusqu'à lire vos messages pour le mois de décembre deux mille douze on parle de quarante et un milliards de dossiers collectés dans ces dossiers vos photos vidéos votre voix messages vos habitudes fréquentation opinions pensées intimes vos désirs et vos peurs les données reçues de certains sites peuvent représenter vingt et rapide par jour si bien que ce programme de surveillance ralentirait internet mais ce n'est pas en abandonnant un peu de sa vitesse de charge
 
[00'08'06] le manque internet s'est suicidé mais en abandonnant la raison même de son existence internet est un lieu d'échange de partage de démocratisation de rébellion d'émancipation de libération il est le pilier de notre univers c'est qu'on se fait des amis qu'on communique avec notre famille qu'on organise des sorties qu'on se politise qu'on regarde des films qu'on écoute de la musique qu'on s'informe qu'on lit qu'on écrit sur internet conforme notre personnalité notre conscience nos valeurs c'est sur internet qu'on exprime le plus notre libert
<b>Edward Snowden, voix off : </b><em>My name is Edward Snowden</em>.
[00'08'26] que reste-t-il à la liberté cette dernière est collectée conservée contrôlée et analysée que reste-t-il à la liberté si elle n'a plus l'intimité nécessaire pour s'exprimer l'être humain n'a pas besoin d'avoir quelque chose à cacher pour cacher quelque chose l'important n'est pas ce qui est caché mais plutôt l'expérience de posséder une aire privée intime qui peut être cachée ou dont l'accès peut être restreint du point de vue de la psychologie nous devenons des individus lorsque nous découvrons que nous avons le pouvoir de cacher
 
[00'08'46] quelque chose aux autres la vie privée est une liberté fondamentale son inverse est un moyen de contrôle oppressif à l'heure où tout le monde s'offusque de la censure économique de youtube on devrait se poser la question de la censure qu'on inculque nous-mêmes avec l'aide d'un état mais les clés pour acte oracle mentionnent attaquèrent barrois électrique montesson challenge en ligne
<b>Léo Duff : </b>Edward a 18 ans lorsque les attentats du 11 septembre ont lieu. Comme tout le monde, ce jour va le marquer et il s’engage dans l’armée en 2004.<br/>
[00'09'02] hum ben
En 2005, il devient expert technique auprès de la CIA.<br/>
[00'09'04] rise of the internet explorer car quand un individu sait inconsciemment qu'il est observé il modifie son comportement pour se plier à ce que l'on veut de lui de peur de paraître des viandes perdent une surveillance approfondie d'une condamnation d'un jugement et vous ne saurez jamais quand vous êtes surveillé ou non par définition vous l'êtes donc tout le temps au lieu d'empêcher de nouveaux cadavres en mettant en place un programme de surveillance sur toute la population mondiale les états-unis avec l'aide d'autres états ont créé des
De 2007 à 2010, il est le principal technicien et expert en cybersécurité de Suisse, toujours pour la CIA. C’est à ce moment-là qu’il voit défiler tout un tas d’informations secrètes qui lui font froid dans le dos.<br/>
[00'09'24] des millions de nouveaux cadavres vous n'êtes que des corps flottants avec l'impression d'avoir un avis des valeurs une liberté mais vous avez oublié tout ce que vous étiez remplacé par ce que l'on veut que vous soyez vous n'avez rien à cacher car vous n'êtes plus rien
Fin 2009, il envisage de quitter son poste pour devenir un lanceur d’alerte : révéler au monde les secrets dont il a connaissance. Mais il reste, dans l’espoir que le nouveau président des États-Unis, Barack Obama, respecte sa promesse : s’écarter des abus en matière de sécurité nationale. Je le cite : « Mais il est ensuite devenu clair qu’Obama ne se contentait pas de perpétuer ces abus, mais que dans bien des cas, il en élargissait le champ. Je me suis alors rendu compte que je ne pouvais attendre qu’un dirigeant règle ces questions. Ce que je constatais commençait à me déranger : je pouvais voir en temps réel des drones surveillant des gens dans le but éventuel de les tuer. Je pouvais observer des villages entiers et ce que tout le monde y faisait. Je regardais la NSA suivre les activités des gens sur internet pendant qu’ils tapaient sur leur clavier. J’ai pris conscience du degré d’intrusion des capacités de surveillance des États-Unis. Je me suis rendu compte de la véritable ampleur de ce système, et personne ou presque n’était au courant de ce qui se tramait. »
[00'09'41] aborigène renvoie à brive n'est qu'un vaste gâche pathos d'investiguer les possibilités fréquentes favorisent ce poste d'infortune vingts pages
 
[00'09'53] trousse
De 2010 à 2011, il travaille pour la NSA au Japon, National Security Agency. L’agence nationale de sécurité américaine est la plus grande agence de renseignement au monde.<br/>
[00'09'54] écraser des straps d'avaler un sourire et de se cacher westchester pipe august crown
À partir de 2011, il travaille pour Booz Allen Hamilton, un prestataire de services de la défense américaine, et ses tâches sont définies par la NSA. Il y assiste de grands groupes high-tech, comme Microsoft, à la mise en place de systèmes de sécurité et de données exploitées par diverses agences américaines.<br/>
[00'10'01] monaco opera c'est un oui c'est simple d'être arrivé c'est the witcher deux mille douze prague meuse etienne s'est révélé
Il consacre une grande partie de l’année 2012 au téléchargement de fichiers compromettants, dans le but de les révéler au monde entier.<br/>
[00'10'11] une solide expérience au sein de stephen smith de parasol surveillante je me suis offert un excellent confort et apparaissait à notre image
En mai 2013, il demande deux semaines de congés et s’enfuit à Hong  Kong en sachant qu’il sera poursuivi. Depuis sa chambre d’hôtel, il contacte via Lavabit<ref>[https://fr.wikipedia.org/wiki/Lavabit  Lavabit]</ref>, un service de messagerie chiffrée, deux journalistes du <em>Guardian</em>, Laura Poitras<ref>[https://fr.wikipedia.org/wiki/Laura_Poitras Laura Poitras]</ref> et Glenn Greenwald<ref>[https://fr.wikipedia.org/wiki/Glenn_Greenwald#Les_r%C3%A9v%C3%A9lations_d'Edward_Snowden Glenn Greenwald - Les révélations d'Edward Snowden]</ref>, afin de rédiger l’un des articles les plus sombres de l’histoire du gouvernement américain.<br/>
[00'10'21] avec un pipo in my dear wagner de roanne succède à fort worth au texas
Le 6 juin 2013, à 11~h~05, le premier article du <em>Guardian</em> est publié : le lanceur d’alerte Edward Snowden est né.
[00'10'27] dell world zelande
 
[00'10'29] pécresse et tu sais et j'observe en voiture la communication
<b>Journaliste de la chaîne de télévision Fox News, voix off : </b><em>And this is Fox News Alert: Times reports this morning that the National Security Agency has been collecting phone records from millions of American under a top-secret court order.</em>
[00'10'34] oui mon expérience est une preuve ces deux nouvelles doivent exploiter ma base
 
[00'10'40] donc d'après ce que j'ai noté que nous défendons au sein de l'empire apple
<b>Léo Duff : </b>Il révèle que la NSA collecte chaque jour les relevés téléphoniques de millions de clients de Verizon, un des plus grands opérateurs téléphoniques des États-unis. L’arrêt ultra confidentiel, fourni par Snowden, imposait à Verizon de fournir à la NSA les informations de tous les appels transitant par ses réseaux, que les auteurs de ces appels soient suspectés de terrorisme ou non. Par information, elle entend la date, l’heure, l’appelant, l’appelé, la durée, l’appareil utilisé et le lieu de l’appel.
[00'10'45] depuis que je lui ai parlé de cette scène de yu-gi-oh cul bar write you are using prochain jeu de dimanche intéressant hosting aucune trace à bruxelles
 
[00'10'56] des aidants tu vas adopter
Plus tard, on apprendra que le traité ne s’applique pas seulement à Verizon, mais aux principaux opérateurs. Un document montre que sur une période d’un mois, en mars 2013, une seule unité de la NSA a récolté les données de plus de trois milliards d’appels téléphoniques aux États-Unis.
[00'10'58] de par stephen
 
[00'11'01] surviennent sur une soirée surveillance autoroute train
Bien que le porte-parole de la Maison-Blanche tente de défendre ce traité en expliquant qu’il était essentiel à la lutte contre le terrorisme, l’article fit l’effet d’une bombe. Mais ce n’était que le début d’une longue série d’articles révélant le programme de surveillance mis en place par la NSA pour abolir toute vie privée : mise sur écoute par satellite, câble optique sous-marin, réseau téléphonique… Tout cela est intéressant mais vise principalement le territoire américain.<br/>
[00'11'05] against rapidement
Pour pallier ça, la NSA a mis au point une solution en or : PRISM <ref>[https://fr.wikipedia.org/wiki/PRISM_(programme_de_surveillance) PRISM]</ref>. C’est le nom du programme pilier de cette surveillance de masse. Son rôle : « s’assurer que toute communication par voie électronique entre les habitants de la planète soit collectée, conservée, contrôlée et analysée ». Cette phrase n’est pas de moi, elle est de l’agence elle-même. La stratégie ? Se servir directement dans la base de données des sites sur lesquels vous allez tous les jours et ça tombe bien, ils sont tous américains.<br>
[00'11'08] slade for me
C’était le rôle de Snowden chez Booz Allen Hamilton :  créer des sortes de portes dérobées pour alimenter les récoltes de PRISM.<br/>
[00'11'09] tchat hard for me to take back par un aérostat arbre centaines d'escroqueries d'avocat pour une jeune veuve
 
[00'11'19] expérience souhaitée en hauteur d'oeil sur les stages et gestapo
Extrait de <em>Mémoires vives</em>[https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9moires_vives_(livre) <em>Mémoires vives</em>, autobiographie du lanceur d'alerte Edward Snowden]</ref> « À ce poste, j’étais aux premières loges pour constater que l’appareil d’État américain, en particulier la NSA, travaillait main dans la main avec le secteur privé des hautes technologies pour obtenir un accès complet aux communications des individus. Je me suis rendu compte qu’ils étaient en train de bâtir un système dont le but était l’élimination de toute vie privée à l’échelle de la planète, pour faire en sorte que personne ne puisse plus communiquer par voie électronique sans que la NSA soit en position de collecter, de stocker et d’analyser ces communications. »
[00'11'24] dès avril même les ministères avec quinze années de sommeil chez nos saintes aux médecins aux bases de réfléchir au cas où notre organisme doit clignoter
 
[00'11'34] foin d'autant que les formes en automne que l'on néglige de stase
On parle de Microsoft, Google, Apple, Intel, Yahoo, Facebook, Skype et j’en passe… Avec seulement deux programmes de surveillance, elle confirme sa position de plus grande agence de renseignement au monde. La NSA a réussi son objectif : rendre impossible toute communication, tout acte de transaction, toute vie électronique, sans qu’elle en soit avertie. Si bien que l’agence note dans un document récolter trop de contenus pour pouvoir les digérer, les traiter et les stocker.
[00'11'40] savez-vous qu'il au kenya des
 
[00'11'43] c'est ce slogan
Mais quels sont ces contenus ? Il y en a deux types : les métadonnées et le vrai contenu.<br/>
[00'11'45] de tout os
Les métadonnées sont une forme de description  d’un contenu : pour un e-mail, ce sont l’identité de l’émetteur, du récepteur, la date, l’heure, le terminal utilisé ainsi que la localisation.<br/>
[00'11'48] mais une star
Le vrai contenu, c’est le contenu. Là, on parle véritablement de la lecture de vos mails, de vos messages, de l’écoute de vos appels, du visionnage de vos photos stockées dans le <em>cloud</em>, de l’étude de votre historique.<br>
[00'11'50] lors de notre rencontre
Mais il est un autre contenu que la NSA peut se permettre de créer elle-même en activant le micro de votre smartphone, même éteint, ou la caméra de votre ordinateur.
 
De ces trois types de contenus, il en est peut-être un qui vous choque moins : les métadonnées. Le gouvernement américain s’en est d’ailleurs servi comme défense, en expliquant que la majeure partie de la collecte se concentrait sur les métadonnées, comme si la surveillance de ces dernières n’était pas intrusive. Mais si un gouvernement peut analyser les gens que vous appelez, la durée de ces appels, les lieux vous vous rendez, quand vous vous y rendez, à qui vous envoyez des mails, avec qui vous tchattez, sur quel réseau, depuis où, il en apprend énormément sur votre personne et celles qui vous entourent.<br>
Qu’apprend-on d’un homme qui appelle régulièrement une autre femme que la sienne, tard la nuit ? D’une femme qui appelle un centre d’IVG ? D’un couple qui cesse de communiquer du jour au lendemain ? D’un homme qui appelle une ligne de prévention du suicide ? Avez-vous besoin du contenu de ces appels où l’histoire s’est tracée seule dans votre tête ?
 
Si la majeure partie de la surveillance de la NSA se basait sur les métadonnées, c’est parce qu’elles sont faciles à analyser car mathématiques, et que ce type de surveillance leur offre un pouvoir immense.<br/>
Alors imaginez si, avec l’aide d’un programme, comme une sorte de Google de l’humain, on pouvait faire une recherche dans le contenu associé à ces métadonnées. XKeyscore <ref>[https://fr.wikipedia.org/wiki/XKeyscore XKeyscore, programme de surveillance de masse créé par la NSA]</ref>, c’est le programme qu’utilise l’agence pour collecter, traiter et rechercher ces données de surveillance. En une recherche, que ce soit par une adresse mail, un nom, une adresse IP ou encore un numéro de téléphone, un agent de la NSA a accès à l’entièreté des contenus que l’agence a sur vous. Pour être assez large, un document affirme que ce dispositif couvre tout ce que l’usager ordinaire peut faire sur internet. Avec une manipulation, il peut même regarder en temps réel votre navigation. Le tout sans mandat, sans preuve quelconque de rapport avec une enquête, juste le remplissage d’un formulaire justifiant la surveillance.
 
Extrait de <em>Mémoires vives</em> : « Moi, assis à mon bureau, je pourrais écouter n’importe qui, vous ou votre comptable, un juge fédéral, ou même le président des États-Unis, pour peu que je dispose d’un e-mail personnel.Rien qu’avec votre nom d’utilisateur Facebook, ils pouvaient entrer dans vos informations les plus privées, jusqu’à lire vos messages. Pour le mois de décembre 2012, on parle de 41~milliards de dossiers collectés. Dans ces dossiers, vos photos, vos vidéos, votre voix, vos messages, vos habitudes – fréquentations, opinions, pensées intimes – vos désirs et vos peurs. Les données reçues de certains sites peuvent représenter 20~térabytes par jour, si bien que ce programme de surveillance ralentirait Internet. »
 
Mais ce n’est pas en abandonnant un peu de sa vitesse de chargement qu’Internet s’est suicidé, mais en abandonnant la raison même de son existence. Internet est un lieu d’échange, de partage, de démocratisation, de rébellion, d’émancipation, de libération. Il est le pilier de notre univers. C’est qu’on se fait des amis, qu’on communique avec notre famille, qu’on organise des sorties, qu’on se politise, qu’on regarde des films, qu’on écoute de la musique, qu’on s’informe, qu’on lit, qu’on écrit.
C’est sur Internet qu’on forme notre personnalité, notre conscience, nos valeurs. C’est sur Internet qu’on exprime le plus notre liberté.
 
Que reste-t-il à la liberté si cette dernière est collectée, conservée, contrôlée et analysée ? Que reste-t-il à la liberté si elle n’a plus l’intimité nécessaire pour s’exprimer ?
 
Extrait de <em>Mémoires vives</em> : « L’être humain n’a pas besoin d’avoir quelque chose à cacher pour cacher quelque chose : l’important n’est pas ce qui est caché, mais plutôt l’expérience de posséder une aire privée, intime, qui peut être cachée ou dont l’accès peut être restreint. Du point de vue de la psychologie nous devenons des individus lorsque nous découvrons que nous avons le pouvoir de cacher quelque chose aux autres. »
 
La vie privée est une liberté fondamentale : son inverse est un moyen de contrôle oppressif. À l’heure où tout le monde s’offusque de la censure économique de YouTube, on devrait se poser la question de la censure qu’on s’inculque nous-mêmes, avec l’aide d’un État.
 
 
[Edward Snowden, extrait du film « Citizen Four » :]
 
« Beaucoup de gens avec qui j’ai parlé font attention à ce qu’ils tapent dans les moteurs de recherche, parce qu’ils savent que c’est enregistré, et ça limite le champ de leur exploration intellectuelle. »
 
 
Quand un individu sait inconsciemment qu’il est observé, il modifie son comportement pour se plier à ce que l’on veut de lui, de peur de paraître déviant, de peur d’une surveillance approfondie, d’une condamnation, d’un jugement.
Vous ne saurez jamais quand vous êtes surveillé ou non. Par définition, vous l’êtes donc tout le temps.
 
Au lieu d’empêcher de nouveaux cadavres, en mettant en place un programme de surveillance sur toute la population mondiale, les États-Unis, avec l’aide d’autres États, ont créé des millions de nouveaux cadavres. Vous n’êtes que des corps flottants avec l’impression d’avoir un avis, des valeurs, une liberté. Mais vous avez oublié tout ce que vous étiez, remplacé par ce que l’on veut que vous soyez. Vous n’avez rien à cacher car vous n’êtes plus rien.
 
 
[Jacob Appelbaum, extrait du film « Citizen Four » :]
 
« Je crois en la souveraineté de la loi, à la nécessité de mener des enquêtes. Mais ces enquêtes sont supposées être difficiles pour une raison : il est supposé être difficile d’entrer dans la vie privée de quelqu’un, à cause de l’aspect intrusif que cela représente, à cause de l’aspect perturbant. J’ai relevé un sujet vraiment intéressant de discussion dans le fait que ce que les gens appelaient “liberté” est maintenant appelé “vie privée”. Et à cela on ajoute que la vie privée est morte. Je pense que nous devrions considérer que, quand nous perdons notre vie privée, nous perdons notre capacité d’agir, nous perdons la liberté elle-même. Parce que nous ne nous sentons plus libre d’exprimer ce que nous pensons. <br>
Il y a ce mythe de la machine de surveillance passive : mais qu’est-ce que la surveillance, si ce n’est le contrôle ? »
 
==12'03==
[Extrait du film « Nothing to hide »]
 
<b>Thomas Drake : </b>Si je dis, je n’ai rien à cacher… J’y reviens parce que je connais des gens qui disent encore ça, consciemment. Mais jusqu’où va-t-on ? Parce que si vous dites « dans mes communications électroniques, je n’ai aucune attente en matière de vie privée », alors, où espérez-vous avoir une vie privée ?
 
<b>Edward Snowden : </b>Dire que la vie privée ne vous intéresse pas parce que vous n’avez « rien à cacher » revient à dire que vous vous fichez de la liberté d’expression car vous n’avez rien à dire.
Dire que vous droits ne vous intéressent pas, parce que vous n’en faites pas l’usage, est la chose la plus asociale que vous puissiez dire. Cela revient à dire : « les autres ne m’intéressent pas ».
 
<b>Thomas Drake : </b>[A encouru 15 ans de prison pour avoir lancé l’alerte au sein de la NSA.]
Le pouvoir de l’État se retourne en définitive contre le peuple. Et on n’est plus très loin d’utiliser ce pouvoir et de mettre en place quelque chose de clairement anti-démocratique
 
<b>William Binney : </b>Les gens en Allemagne qui ont fait l’expérience du totalitarisme, avec la Stasi, la Gestapo et les SS, ont un souvenir vivant des conséquences d’avoir toutes ces données à la disposition d’un gouvernement. Wolfgang Schmidt regardait la NSA, il est un ancien lieutenant-colonel de la Stasi d’Allemagne de l’Est. Donc il regardait les programmes de surveillance de la NSA, et il a dit : « Pour nous, la Stasi, c’est un rêve qui devient réalité. »
 
==Sources notables==
 
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Citizenfour Citizenfour (film)]
 
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Nothing_to_Hide Nothing to hide (film)]
 
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Glenn_Greenwald#Nulle_part_o%C3%B9_se_cacher Nulle part où se cacher, livre de Glenn Greenwald]
 
[https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9moires_vives_(livre) Mémoires vives, autobiographie d'Edward Snowden]

Dernière version du 30 mai 2023 à 12:43


Titre : Internet est mort. (et vous aussi)

Intervenant : Léo Duff

Lieu : Chaîne YouTube

Date : 8 septembre 2019

Durée : 12 min 30

Vidéo

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration : À prévoir

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcrit par Eve

Transcription[modifier]

Cette vidéo est sponsorisée par NordVPN, et il y a des chances pour que vous ayez entendu ça quelquefois ces derniers mois, sans vraiment avoir compris ce que c’est.

Un VPN, c’est un réseau privé virtuel. NordVPN, en l’occurrence, crée un tunnel entre votre ordinateur, tablette ou smartphone, et un serveur distant. En gros, vous pouvez être physiquement à des milliers de kilomètres de ce serveur mais virtuellement vous êtes sur le même réseau, tout ça en un clic.

Mais à quoi ça sert ? Cela permet déjà de modifier votre adresse IP, renforçant votre anonymat et la sécurité de vos données de navigation, car les sites sur lesquels vous allez ne verront plus votre adresse IP, ils ne seront donc plus en mesure de remonter jusqu’à vous. C’est notamment important lorsque vous êtes connecté à un wifi public, souvent cible de piratage.

Cela permet aussi de contourner certaines restrictions géographiques, notamment dans certains pays comme la Chine ou la Russie, où l’accès à internet est restreint et contrôlé. Ou alors pour accéder au catalogue américain de Netflix depuis votre chambre à Mulhouse, chacun ses problèmes…

J’espère que vous aurez compris ce qu’est et à quoi sert NordVPN. Vous trouverez un lien dans la description ainsi qu’un code promo de moins 75~%.


Et si je vous disais qu’en réalité on est tous morts, pas au sens physique, mais moral, avec comme seule trace de notre existence ces derniers mots : « De toute façon, je n’ai rien à cacher », comme la signature d’un contrat marquant notre suicide à tous.

Pour comprendre ce suicide collectif, retournons dans le passé, le 11 septembre 2001 :
8~h~46, l’avion détourné par des terroristes lors du vol 11 d’American Airlines percute la tour nord du World Trade Center à la vitesse de 790~km/h ;
9~h~03, l’avion du vol 175 de United Airlines percute cette fois la tour Sud ;
9~h~59, la tour sud du World Trade Center s’effondre ;
10~h~28, la tour Nord s’effondre à son tour.

Cette tragédie fera plus de 3000 morts et plus de 6000 blessés. Elle laissera également fleurir tout un tas de théories du complot et je vais vous demander de vous abstenir dans les commentaires.

Mais ce que l’on raconte peu, quand on parle de cet épisode tragique de l’histoire, ce sont les dérives politiques qu’il a amenées. Les attentats du 11 septembre ont mené à la création du PATRIOT Act[1], une loi consistant à décupler les pouvoirs des agences gouvernementales américaines. L’objectif ? Renforcer la sécurité nationale en décuplant les pouvoirs des agences gouvernementales, facilitant ainsi la surveillance de personnes suspectées de terrorisme.
À cette époque de crise, la loi est adoptée quasiment à l’unanimité, bien que beaucoup d’élus confient avoir omis de lire les textes. Concrètement, elle autorise les agences comme le FBI ou la CIA à surveiller les communications sur Internet, à effectuer des écoutes téléphoniques ou à accéder à des bases de données informatiques, sans mandat ou preuve de lien avec une enquête terroriste. À l’origine, elle devait prendre effet pendant quatre ans seulement, comme une sorte d’état d’urgence, mais elle a été modifiée au fil des années pour être reconduite en 2005, et pérennisée en 2006, avec la quasi-totalité des articles.
À l’époque, les réactions des Américains sont partagées entre ceux qui déclarent de toute façon n’avoir rien à cacher et ceux qui y voient une atteinte aux libertés individuelles. Parmi eux, il est une personne qui se révoltera en dévoilant l’ampleur de cette surveillance, Edward Snowden[2].

Edward Snowden, voix off : My name is Edward Snowden.

Léo Duff : Edward a 18 ans lorsque les attentats du 11 septembre ont lieu. Comme tout le monde, ce jour va le marquer et il s’engage dans l’armée en 2004.
En 2005, il devient expert technique auprès de la CIA.
De 2007 à 2010, il est le principal technicien et expert en cybersécurité de Suisse, toujours pour la CIA. C’est à ce moment-là qu’il voit défiler tout un tas d’informations secrètes qui lui font froid dans le dos.
Fin 2009, il envisage de quitter son poste pour devenir un lanceur d’alerte : révéler au monde les secrets dont il a connaissance. Mais il reste, dans l’espoir que le nouveau président des États-Unis, Barack Obama, respecte sa promesse : s’écarter des abus en matière de sécurité nationale. Je le cite : « Mais il est ensuite devenu clair qu’Obama ne se contentait pas de perpétuer ces abus, mais que dans bien des cas, il en élargissait le champ. Je me suis alors rendu compte que je ne pouvais attendre qu’un dirigeant règle ces questions. Ce que je constatais commençait à me déranger : je pouvais voir en temps réel des drones surveillant des gens dans le but éventuel de les tuer. Je pouvais observer des villages entiers et ce que tout le monde y faisait. Je regardais la NSA suivre les activités des gens sur internet pendant qu’ils tapaient sur leur clavier. J’ai pris conscience du degré d’intrusion des capacités de surveillance des États-Unis. Je me suis rendu compte de la véritable ampleur de ce système, et personne ou presque n’était au courant de ce qui se tramait. »

De 2010 à 2011, il travaille pour la NSA au Japon, National Security Agency. L’agence nationale de sécurité américaine est la plus grande agence de renseignement au monde.
À partir de 2011, il travaille pour Booz Allen Hamilton, un prestataire de services de la défense américaine, et ses tâches sont définies par la NSA. Il y assiste de grands groupes high-tech, comme Microsoft, à la mise en place de systèmes de sécurité et de données exploitées par diverses agences américaines.
Il consacre une grande partie de l’année 2012 au téléchargement de fichiers compromettants, dans le but de les révéler au monde entier.
En mai 2013, il demande deux semaines de congés et s’enfuit à Hong Kong en sachant qu’il sera poursuivi. Depuis sa chambre d’hôtel, il contacte via Lavabit[3], un service de messagerie chiffrée, deux journalistes du Guardian, Laura Poitras[4] et Glenn Greenwald[5], afin de rédiger l’un des articles les plus sombres de l’histoire du gouvernement américain.
Le 6 juin 2013, à 11~h~05, le premier article du Guardian est publié : le lanceur d’alerte Edward Snowden est né.

Journaliste de la chaîne de télévision Fox News, voix off : And this is Fox News Alert: Times reports this morning that the National Security Agency has been collecting phone records from millions of American under a top-secret court order.

Léo Duff : Il révèle que la NSA collecte chaque jour les relevés téléphoniques de millions de clients de Verizon, un des plus grands opérateurs téléphoniques des États-unis. L’arrêt ultra confidentiel, fourni par Snowden, imposait à Verizon de fournir à la NSA les informations de tous les appels transitant par ses réseaux, que les auteurs de ces appels soient suspectés de terrorisme ou non. Par information, elle entend la date, l’heure, l’appelant, l’appelé, la durée, l’appareil utilisé et le lieu de l’appel.

Plus tard, on apprendra que le traité ne s’applique pas seulement à Verizon, mais aux principaux opérateurs. Un document montre que sur une période d’un mois, en mars 2013, une seule unité de la NSA a récolté les données de plus de trois milliards d’appels téléphoniques aux États-Unis.

Bien que le porte-parole de la Maison-Blanche tente de défendre ce traité en expliquant qu’il était essentiel à la lutte contre le terrorisme, l’article fit l’effet d’une bombe. Mais ce n’était que le début d’une longue série d’articles révélant le programme de surveillance mis en place par la NSA pour abolir toute vie privée : mise sur écoute par satellite, câble optique sous-marin, réseau téléphonique… Tout cela est intéressant mais vise principalement le territoire américain.
Pour pallier ça, la NSA a mis au point une solution en or : PRISM [6]. C’est le nom du programme pilier de cette surveillance de masse. Son rôle : « s’assurer que toute communication par voie électronique entre les habitants de la planète soit collectée, conservée, contrôlée et analysée ». Cette phrase n’est pas de moi, elle est de l’agence elle-même. La stratégie ? Se servir directement dans la base de données des sites sur lesquels vous allez tous les jours et ça tombe bien, ils sont tous américains.
C’était le rôle de Snowden chez Booz Allen Hamilton : créer des sortes de portes dérobées pour alimenter les récoltes de PRISM.

Extrait de Mémoires vivesMémoires vives, autobiographie du lanceur d'alerte Edward Snowden</ref> « À ce poste, j’étais aux premières loges pour constater que l’appareil d’État américain, en particulier la NSA, travaillait main dans la main avec le secteur privé des hautes technologies pour obtenir un accès complet aux communications des individus. Je me suis rendu compte qu’ils étaient en train de bâtir un système dont le but était l’élimination de toute vie privée à l’échelle de la planète, pour faire en sorte que personne ne puisse plus communiquer par voie électronique sans que la NSA soit en position de collecter, de stocker et d’analyser ces communications. »

On parle de Microsoft, Google, Apple, Intel, Yahoo, Facebook, Skype et j’en passe… Avec seulement deux programmes de surveillance, elle confirme sa position de plus grande agence de renseignement au monde. La NSA a réussi son objectif : rendre impossible toute communication, tout acte de transaction, toute vie électronique, sans qu’elle en soit avertie. Si bien que l’agence note dans un document récolter trop de contenus pour pouvoir les digérer, les traiter et les stocker.

Mais quels sont ces contenus ? Il y en a deux types : les métadonnées et le vrai contenu.
Les métadonnées sont une forme de description d’un contenu : pour un e-mail, ce sont l’identité de l’émetteur, du récepteur, la date, l’heure, le terminal utilisé ainsi que la localisation.
Le vrai contenu, c’est le contenu. Là, on parle véritablement de la lecture de vos mails, de vos messages, de l’écoute de vos appels, du visionnage de vos photos stockées dans le cloud, de l’étude de votre historique.
Mais il est un autre contenu que la NSA peut se permettre de créer elle-même en activant le micro de votre smartphone, même éteint, ou la caméra de votre ordinateur.

De ces trois types de contenus, il en est peut-être un qui vous choque moins : les métadonnées. Le gouvernement américain s’en est d’ailleurs servi comme défense, en expliquant que la majeure partie de la collecte se concentrait sur les métadonnées, comme si la surveillance de ces dernières n’était pas intrusive. Mais si un gouvernement peut analyser les gens que vous appelez, la durée de ces appels, les lieux où vous vous rendez, quand vous vous y rendez, à qui vous envoyez des mails, avec qui vous tchattez, sur quel réseau, depuis où, il en apprend énormément sur votre personne et celles qui vous entourent.
Qu’apprend-on d’un homme qui appelle régulièrement une autre femme que la sienne, tard la nuit ? D’une femme qui appelle un centre d’IVG ? D’un couple qui cesse de communiquer du jour au lendemain ? D’un homme qui appelle une ligne de prévention du suicide ? Avez-vous besoin du contenu de ces appels où l’histoire s’est tracée seule dans votre tête ?

Si la majeure partie de la surveillance de la NSA se basait sur les métadonnées, c’est parce qu’elles sont faciles à analyser car mathématiques, et que ce type de surveillance leur offre un pouvoir immense.
Alors imaginez si, avec l’aide d’un programme, comme une sorte de Google de l’humain, on pouvait faire une recherche dans le contenu associé à ces métadonnées. XKeyscore [7], c’est le programme qu’utilise l’agence pour collecter, traiter et rechercher ces données de surveillance. En une recherche, que ce soit par une adresse mail, un nom, une adresse IP ou encore un numéro de téléphone, un agent de la NSA a accès à l’entièreté des contenus que l’agence a sur vous. Pour être assez large, un document affirme que ce dispositif couvre tout ce que l’usager ordinaire peut faire sur internet. Avec une manipulation, il peut même regarder en temps réel votre navigation. Le tout sans mandat, sans preuve quelconque de rapport avec une enquête, juste le remplissage d’un formulaire justifiant la surveillance.

Extrait de Mémoires vives : « Moi, assis à mon bureau, je pourrais écouter n’importe qui, vous ou votre comptable, un juge fédéral, ou même le président des États-Unis, pour peu que je dispose d’un e-mail personnel.Rien qu’avec votre nom d’utilisateur Facebook, ils pouvaient entrer dans vos informations les plus privées, jusqu’à lire vos messages. Pour le mois de décembre 2012, on parle de 41~milliards de dossiers collectés. Dans ces dossiers, vos photos, vos vidéos, votre voix, vos messages, vos habitudes – fréquentations, opinions, pensées intimes – vos désirs et vos peurs. Les données reçues de certains sites peuvent représenter 20~térabytes par jour, si bien que ce programme de surveillance ralentirait Internet. »

Mais ce n’est pas en abandonnant un peu de sa vitesse de chargement qu’Internet s’est suicidé, mais en abandonnant la raison même de son existence. Internet est un lieu d’échange, de partage, de démocratisation, de rébellion, d’émancipation, de libération. Il est le pilier de notre univers. C’est là qu’on se fait des amis, qu’on communique avec notre famille, qu’on organise des sorties, qu’on se politise, qu’on regarde des films, qu’on écoute de la musique, qu’on s’informe, qu’on lit, qu’on écrit. C’est sur Internet qu’on forme notre personnalité, notre conscience, nos valeurs. C’est sur Internet qu’on exprime le plus notre liberté.

Que reste-t-il à la liberté si cette dernière est collectée, conservée, contrôlée et analysée ? Que reste-t-il à la liberté si elle n’a plus l’intimité nécessaire pour s’exprimer ?

Extrait de Mémoires vives : « L’être humain n’a pas besoin d’avoir quelque chose à cacher pour cacher quelque chose : l’important n’est pas ce qui est caché, mais plutôt l’expérience de posséder une aire privée, intime, qui peut être cachée ou dont l’accès peut être restreint. Du point de vue de la psychologie nous devenons des individus lorsque nous découvrons que nous avons le pouvoir de cacher quelque chose aux autres. »

La vie privée est une liberté fondamentale : son inverse est un moyen de contrôle oppressif. À l’heure où tout le monde s’offusque de la censure économique de YouTube, on devrait se poser la question de la censure qu’on s’inculque nous-mêmes, avec l’aide d’un État.


[Edward Snowden, extrait du film « Citizen Four » :]

« Beaucoup de gens avec qui j’ai parlé font attention à ce qu’ils tapent dans les moteurs de recherche, parce qu’ils savent que c’est enregistré, et ça limite le champ de leur exploration intellectuelle. »


Quand un individu sait inconsciemment qu’il est observé, il modifie son comportement pour se plier à ce que l’on veut de lui, de peur de paraître déviant, de peur d’une surveillance approfondie, d’une condamnation, d’un jugement. Vous ne saurez jamais quand vous êtes surveillé ou non. Par définition, vous l’êtes donc tout le temps.

Au lieu d’empêcher de nouveaux cadavres, en mettant en place un programme de surveillance sur toute la population mondiale, les États-Unis, avec l’aide d’autres États, ont créé des millions de nouveaux cadavres. Vous n’êtes que des corps flottants avec l’impression d’avoir un avis, des valeurs, une liberté. Mais vous avez oublié tout ce que vous étiez, remplacé par ce que l’on veut que vous soyez. Vous n’avez rien à cacher car vous n’êtes plus rien.


[Jacob Appelbaum, extrait du film « Citizen Four » :]

« Je crois en la souveraineté de la loi, à la nécessité de mener des enquêtes. Mais ces enquêtes sont supposées être difficiles pour une raison : il est supposé être difficile d’entrer dans la vie privée de quelqu’un, à cause de l’aspect intrusif que cela représente, à cause de l’aspect perturbant. J’ai relevé un sujet vraiment intéressant de discussion dans le fait que ce que les gens appelaient “liberté” est maintenant appelé “vie privée”. Et à cela on ajoute que la vie privée est morte. Je pense que nous devrions considérer que, quand nous perdons notre vie privée, nous perdons notre capacité d’agir, nous perdons la liberté elle-même. Parce que nous ne nous sentons plus libre d’exprimer ce que nous pensons.
Il y a ce mythe de la machine de surveillance passive : mais qu’est-ce que la surveillance, si ce n’est le contrôle ? »

12'03[modifier]

[Extrait du film « Nothing to hide »]

Thomas Drake : Si je dis, je n’ai rien à cacher… J’y reviens parce que je connais des gens qui disent encore ça, consciemment. Mais jusqu’où va-t-on ? Parce que si vous dites « dans mes communications électroniques, je n’ai aucune attente en matière de vie privée », alors, où espérez-vous avoir une vie privée ?

Edward Snowden : Dire que la vie privée ne vous intéresse pas parce que vous n’avez « rien à cacher » revient à dire que vous vous fichez de la liberté d’expression car vous n’avez rien à dire. Dire que vous droits ne vous intéressent pas, parce que vous n’en faites pas l’usage, est la chose la plus asociale que vous puissiez dire. Cela revient à dire : « les autres ne m’intéressent pas ».

Thomas Drake : [A encouru 15 ans de prison pour avoir lancé l’alerte au sein de la NSA.] Le pouvoir de l’État se retourne en définitive contre le peuple. Et on n’est plus très loin d’utiliser ce pouvoir et de mettre en place quelque chose de clairement anti-démocratique

William Binney : Les gens en Allemagne qui ont fait l’expérience du totalitarisme, avec la Stasi, la Gestapo et les SS, ont un souvenir vivant des conséquences d’avoir toutes ces données à la disposition d’un gouvernement. Wolfgang Schmidt regardait la NSA, il est un ancien lieutenant-colonel de la Stasi d’Allemagne de l’Est. Donc il regardait les programmes de surveillance de la NSA, et il a dit : « Pour nous, la Stasi, c’est un rêve qui devient réalité. »

Sources notables[modifier]

Citizenfour (film)

Nothing to hide (film)

Nulle part où se cacher, livre de Glenn Greenwald

Mémoires vives, autobiographie d'Edward Snowden