« Freezone - Émission du 29-09-2016 » : différence entre les versions

De April MediaWiki
Aller à la navigationAller à la recherche
(Page créée avec « Catégorie:Transcriptions '''Titre :''' Épisode 15 de Freezone '''Intervenant :''' Calimaq - OliCat '''Lieu :''' Asso Libre à Toi '''Date :''' Septembre 2016... »)
 
(Contenu remplacé par « Catégorie:Transcriptions Publié [http://april.org/freezone-episode-15 ici] »)
 
(13 versions intermédiaires par 2 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
[[Catégorie:Transcriptions]]
[[Catégorie:Transcriptions]]


 
Publié [http://april.org/freezone-episode-15 ici]
'''Titre :''' Épisode 15 de Freezone
 
'''Intervenant :''' Calimaq - OliCat
 
'''Lieu :''' Asso Libre à Toi
 
'''Date :''' Septembre 2016
 
'''Durée :''' 24 min 24
 
'''[https://asso.libre-a-toi.org/fre/15-FRE-freezone_24-09-16.mp3 Écouter l'émission]'''
 
'''[https://asso.libre-a-toi.org/fre/fre.xml Télécharger l'émission]'''
 
'''Licence :''' [http://www.gnu.org/licenses/licenses.html#VerbatimCopying Verbatim]
 
'''Statut :''' Transcrit MO
 
==Description==
 
DRM : HP a défrayé la chronique cette semaine en poussant un peu plus loin la logique des DRM. La firme a activé un logiciel implanté depuis le mois de mars dans ses imprimantes, qui reconnaît si les cartouches d’encre insérées dans la machine proviennent d’une autre autre marque que la sienne. Si c’est le cas, le logiciel bloque l’imprimante en lui faisant croire que la cartouche est défectueuse. HP justifie cette pratique de sabotage volontaire en mettant en avant la protection de sa « propriété intellectuelle ». C’est un exemple de la lente dérive de la logique des DRM et de leur rétroaction sur le monde matériel.
   
À surveiller : Un procès important est en cours aux Etats-Unis à propos de la définition de la clause Non-Commerciale des licences Creative Commons. Un éditeur de contenus pédagogiques sous licence CC-BY-NC-SA a attaqué un magasin de reprographie dépendant du groupe FedEx pour avoir reproduit ces contenus pour une école qui figurait parmi ses clients. La Fondation Creative Commons est intervenue dans la procédure pour expliquer qu’il s’agissait d’une interprétation absurde de la clause non-commerciale, voire dangereuse pour ceux qui utilisent de bonne foi les licences NC. Une affaire qui relance un vieux débat au sein de la communauté du Libre à propos de la pertinence des licences Non-Commerciale…
   
Pépite Libre : Netflix a publié cette semaine un court métrage de 12 minutes intitulé Meridian, qui présente la particularité d’être sous licence Creative Commons, et qui pourra être diffusé par des concurrents comme Amazon ou Hulu. Netflix a fait ce choix pour promouvoir le format ouvert IMF (Interoperable Master Format) destiné à l’encodage des vidéos HD. Netflix n’est certainement pas un champion de la Culture libre, mais il prouve par ce geste qu’il en comprend la logique et au-delà des standards ouverts, il contribue à différents projets Open Source.
 
==Transcription==
 
==00’==
 
<i>Musique</i>
 
 
<b>Olicat :</b> Bonjour et bienvenue à toutes et à tous. Vous êtes à l’écoute de Libre@Toi, la radio. C’est Freezone, épisode 15. On est en direct depuis nos nouveaux studios du samedi. C’est ça la radio itinérante. Libre@Toi, on innove. Bonjour à toi Calimaq !
 
<b>Calimaq : </b>Bonjour !
 
<b>Olicat :</b> Merci de te déplacer dans le fin fond du 18e arrondissement pour assurer vaillamment chaque rendez-vous de Freezone, depuis deux semaines maintenant. Alors trois <i>news</i> au menu de Freezone aujourd’hui : on va causer DRM, on va causer d’une actu qui est plutôt intéressante et, en tout cas, à surveiller selon toi, et enfin on va terminer avec une pépite libre.
 
<b>Calimaq : </b>Tout à fait !
 
<b>Olicat :</b> Une seule pépite libre, cette semaine ? Tu n’as pas voulu faire que…
 
<b>Calimaq : </b>Tu veux que j’en mette plusieurs chaque semaine ? Pourquoi pas ! Bon !
 
<b>Olicat :</b> Écoute, je ne sais pas. À chaque fois on est déprimés pendant quinze minutes et après enfin, à la cinquième !
 
<b>Calimaq : </b>C’est un peu moins déprimant que la semaine dernière quand même. Tu vas voir.
 
<b>Olicat :</b> Quand même DRM. C’est HP cette semaine qui s’est illustré. HP, constructeur d’imprimantes, qui a défrayé la chronique, nous dis-tu, en poussant un peu plus loin la logique des DRM. La firme a activé un logiciel, implanté depuis le mois de mars dans ses imprimantes, qui reconnaît si les cartouches d’encre insérées dans la machine proviennent d’une autre marque que la sienne. Si c’est le cas, nous dis-tu, le logiciel bloque l’imprimante en lui faisant croire que la cartouche est défectueuse. Avant de poursuivre on va juste refaire un petit peu de contextualisation par rapport à cette problématique des imprimantes. On sait, depuis des années maintenant, que de nombreux constructeurs implémentent dans leurs propres cartouches une petite puce.
 
<b>Calimaq : </b>C’est ça !
 
<b>Olicat :</b> Là on était plutôt dans l’ordre de l’obsolescence programmée, puisque souvent l’imprimante vous disait que votre cartouche était vide bien avant qu’elle le soit. Alors il y a des bidouilles qui permettent de passer outre. Mais ça empêchait également de pouvoir utiliser des cartouches compatibles. Il se trouve que ces petites puces n’étaient manifestement pas très compliquées à copier pour nos amis les Chinois et qu’on avait quand même, avec la fameuse petite puce, sur le marché, des cartouches compatibles constructeur. Là le constructeur va plus loin puisqu’au niveau matériel il va implémenter, enfin il a implémenté, un système qui décrète que la cartouche n’est pas valide.
 
<b>Calimaq : </b>C’est ça. Et qui même te bloque ton imprimante !
 
<b>Olicat :</b> En plus !
 
<b>Calimaq : </b>En faisant croire qu’il y a une malfonction, tu vois, dans l’imprimante. L’imprimante se pense défectueuse.
 
<b>Olicat :</b> C’est absolument énorme ! HP justifie cette pratique de sabotage volontaire en mettant en avant la protection de sa propriété intellectuelle. Voilà ! Nous y sommes ! C’est un exemple, Calimaq tu nous dis, de la lente dérive de la logique des DRM et de leur rétroaction dans le monde matériel. On dépasse là donc l’ordre de la culture, de la pensée, du savoir, mais on est au cœur du matériel.
 
<b>Calimaq : </b>C’est ça. Ce qui est fou. Normalement les DRM, à la base, c’est né dans les années 90 l’idée de mettre des verrous sur les fichiers des œuvres pour empêcher la copie et ce qu’ils appelaient le piratage.
 
<b>Olicat :</b> Absolument !
 
<b>Calimaq : </b>On peut être contre le principe, mais la logique c’était celle-là.
 
<b>Olicat :</b> Il y avait une éthique !
 
<b>Calimaq : </b>Il y avait, disons, il y avait une sorte de cohérence, on va dire. Mais là, en fait, la cohérence se désintègre complètement avec ce genre d’exemple. Parce que ce qui est fou c’est que dans l’annonce de HP, qui subit pas mal d’attaques, ils disent : « On fait ça pour protéger notre capacité d’innovation et notre propriété intellectuelle. » Déjà, la capacité d’innovation c’est une grande blague, parce que justement, s’ils n’ont que leurs propres cartouches compatibles, c’est bien quelque chose qui va garantir qu’ils n’ont plus du tout besoin d’innover.
 
<b>Olicat :</b> Ou alors ils ont une acception singulière de la notion d’innovation !
 
<b>Calimaq : </b>C’est ça, oui ! Là déjà c’est amusant. Déjà en quoi c’est une question de propriété intellectuelle. C’est quand même fou, parce qu’il n’y a pas de brevet, si tu veux, il n’y a pas un brevet sur la cartouche. Ça c’est fini. Le brevet sur la cartouche il a dû expirer depuis longtemps, donc il n’y a plus de question de protection de la propriété intellectuelle sur le concept de cartouche.
 
<b>Olicat :</b> Non. Là l’innovation c’est la façon dont ils bloquent l’utilisation d’autres cartouches.
 
<b>Calimaq : </b>C’est ça. Déjà ça pourrait être un truc. Mais alors quand on creuse, en fait, là où il y a une question de propriété intellectuelle, c’est que si jamais tu vas essayer d’enlever le logiciel — parce que c’est une sorte de <i>malware</i> qu’ils ont mis.
 
<b>Olicat :</b> Absolument !
 
<b>Calimaq : </b>Qu’ils ont laissé dormir plusieurs mois dans le système à l’occasion d’une mise à jour, si jamais tu vas essayer d’enlever ce logiciel-là, là il y a une question de propriété intellectuelle, parce que le logiciel est protégé par copyright, et donc tu vas tomber sur la fameuse loi aux États-Unis qui est le DMCA, le Digital Millennium Copyright Act, qui empêche, justement, de faire sauter des protections techniques pour attenter à une œuvre. Donc là l’œuvre dont ils demandent la protection c’est ce logiciel de contrôle. Mais on est complètement extrêmement loin de ce que pourquoi avaient été fait les DRM à la base.
 
<b>Olicat :</b> Complètement. Là c’est, tu le dis, <i>bad buzz</i> pour HP.
 
<b>Calimaq : </b>Oui, oui.
 
<b>Olicat :</b> Ça peut aller jusqu’à un procès aux États-Unis ? Je pense que c’est le genre de choses qui peut être envisageable.
 
<b>Calimaq : </b>On en avait parlé dans Freezone, dans un numéro précédent. Il y a l’EFF, une association de défense des libertés, qui a lancé un grand procès aux États-Unis contre les DRM. C’est un procès dont la logique est « le DRM ne peut pas empêcher un usage légitime ». Et il y a des tas de cas où le fait qu’il y ait des DRM, notamment dans les objets, empêche par exemple des chercheurs d’accéder à des codes qu’ils voudraient auditer ou des choses comme ça. Et là, en fait, on pourrait se dire que changer une cartouche d’encre sur une imprimante qu’on a achetée c’est un usage légitime, en revendiquant qu’on a la propriété de l’objet, les questions d’obsolescence programmée, les questions d’interopérabilité. Donc il y a sûrement matière à faire un procès à ce genre de choses.
 
<b>Olicat :</b> Donc c’est une actu au sujet des DRM qui est à surveiller.
 
<b>Calimaq : </b>Oui, oui, c’est à surveiller pour la suite. Quand j’y ai pensé je me disais « c’est fou parce que quelque part le logiciel libre est né d’un problème d’imprimante. »
 
<b>Olicat :</b> C’est vrai avec Richard Stallman qui nous a raconté à nouveau cette histoire.
 
<b>Calimaq : </b>Il la raconte à chaque fois. Le jour où il n’a pas pu, en fait, intervenir sur des imprimantes défectueuses, il a compris que la machine le contrôlait. Il ne contrôlait plus la machine.
 
<b>Olicat :</b> Absolument !
 
<b>Calimaq : </b>Et il a lancé tout le mouvement qui nous a conduit au logiciel libre. Là on est avec HP, c’est l’imprimante…
 
<b>Olicat :</b> Ouais. Peut-être étape deux !
 
<b>Calimaq : </b>C’est ça, ouais ! L’instrument qui va faire naître une nouvelle génération.
 
<b>Olicat :</b> En tout cas ce qui est à surveiller également, Calimaq, c’est que sans doute dans les semaines à venir d’autres constructeurs vont implémenter des logiciels analogues dans leurs imprimantes. On pense évidemment à Canon et consorts. Donc vraiment à surveiller, et on prendra toutes les mesures nécessaires ici pour vous alerter sur ces sujets. Alors, ceci dit, pour plus d’infos vous pouvez vous rendre sur www minimachines, au pluriel, .net.
 
<b>Calimaq : </b>Excellent, d’ailleurs, papier sur ce site que je ne connaissais pas.
 
<b>Olicat :</b> J’ai connu ce site grâce à toi, effectivement.
 
<b>Calimaq : </b>Excellent papier qui détaille toute l’histoire, en plus, de ces histoires de DRM sur les imprimantes. Très bon site.
 
<b>Olicat :</b> Donc on est ravis de faire la promotion de minimachines.net, minimachines au pluriel. Alors à surveiller. Ça concerne les États-Unis, une fois n’est pas coutume, avec un procès important qui est en cours, à propos de la définition de la clause « Non Commercial » des licences Creative Commons. C’est assez amusant puisque cette semaine sur le chat de libre à toi chat.libre-a-toi.org, un de nos chatteurs et auditeur, qui produit de la musique libre, se demandait s’il pouvait à la fois proposer ses œuvres en Creative Commons et les commercialiser, dans certaines mesures.
 
==09’ 00==
 
<b>Calimaq : </b>Lui-même ?

Dernière version du 11 novembre 2016 à 07:43


Publié ici