Différences entre les versions de « Photos libres pour Wikipédia - Lionel Allorge »

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Les photos les plus courantes,
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Les photos les plus courantes que les gens vont faire, ce sont essentiellement des photos de l’environnement où ils vivent c’est-à-dire des photos, là j’ai pris une photo de Paris, ça peut être ici, comme je disais, à Choisy-le-Roi, ça peut être un peu n’importe où. Les vacances d’été s’approchent ; pour ceux qui auront la chance d’aller se balader à droite à gauche, ça peut être le moment d’aller prendre une photo d’un village perdu au milieu de la France profonde et qui, peut-être, n’a pas de photo sur Wikipédia. On a, dans Wikipédia, les fiches des 36 000 communes de France et beaucoup n’ont aucune photo, parce qu’aucun photographe intéressé n’y est jamais allé, tout simplement. Donc ça peut être l’occasion, au cours des vacances, de dire je prends quelques photos des points reconnaissables du village, ça peut être la mairie, ça peut être la rue principale, ce genre de choses.
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Par exemple, il n’y a pas très longtemps, ça s’est un peu amélioré, il y a quelque chose qui était assez simple, c’est le raisin Italia. Je ne sais pas si vous voyez, en septembre, en général, chez un peu tous les vendeurs de fruits et légumes vous avez ce raisin jaune dit Italia. Actuellement il n’y en avait, il y a peu, que deux photos, et pas des photos particulièrement réussies. Donc ça veut dire que même sur des choses du quotidien, même en allant faire vos courses, en fait, vous pouvez avoir l’opportunité d’aller acheter un fruit, un légume un peu rare, et puis de le prendre en photo et ça, ça améliore Wiképédia, parce qu’après ça peut illustrer la fiche de l’article en question.
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Il y a des choses aussi assez simples que, des fois, on ne soupçonne pas. Ici, en région parisienne, vous allez peut être reconnaître, ça c’est ce qu’on appelle un édicule Guimard. Je suis désolé pour le nom, édicule. Ce sont ces petites bouches de métro, qui ont été faites au début du siècle par un architecte qui s’appelait Hector Guimard. Vous les reconnaissez sans doute, il y en a encore beaucoup qui existent. Et comme on a considéré qu’elles étaient représentatives de Paris, elles sont toutes protégées par ce qu’on appelle une loi sur les monuments historiques. C’est-à-dire qu’il est interdit, notamment de les détruire par exemple, ou de les abîmer. Ça, ces édicules, on peut aller les photographier et les mettre dans Commons. Et on ne peut le faire que depuis très peu de temps, parce que ce monsieur Hector Guimard, tant mieux pour lui, a eu une vie vraiment très longue ; il est mort vriment très vieux. Et donc, bien qu’il ait fait ça dans les années 1900, il y a encore quelques années, je parle quatre/cinq ans, je ne sais plus quelle date, on ne pouvait pas, en fait, faire des photos de ce qu’il avait fait et les mettre sur Wikipédia, parce que Wikipédia demande à ce que ce qu’on met en photos ne soit plus soumis au droit d’auteur, puisqu’on essaye de respecter le droit d’auteur. Et donc, ce monsieur avait un droit d’auteur en tant qu’architecte, sur ce qu’il avait fait et donc, on considérait qu’il n’était pas assez mort, en fait. C’est un peu dommage comme expression, mais c’est que la loi française protège les œuvres des auteurs pendant tout leur vivant et 70 ans après leur mort.
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Alors il y a quelques subtilités pour les gens qui ont été faire la guerre, etc. ; les subtilités sont expliquées dans Wikipédia pour ceux que ça intéresse, mais globalement ce n’était pas le cas de M. Guimard, donc lui c’était 70 ans. Alors c’était sa mort plus 70 ans et ensuite, il fallait attendre le premier janvier de l’année suivante. Chaque premier janvier, vous avez comme ça tout un tas d’auteurs qui passent dans ce qu’on appelle le domaine public et donc, à partir de ce moment-là, on peut photographier ou reproduire leurs œuvres. Si ce sont des auteurs de romans, par exemple, eh bien on peut mettre leurs romans dans Wikipédia, ce genre de choses. Ce monsieur Guimard, donc il a fallu attendre pas mal de temps pour avoir la possibilité de photographier ses œuvres, mais aujourd’hui c’est possible.
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Et donc, l’association Wikimédia France a organisé un concours du coup, un concours qui permet d’inciter les gens à aller photographier ces fameux monuments historiques. Et ce concours, qui est international, qui est organisé par, je ne sais pas, 15 ou 20 pays, s’appelle Wiki Loves Monuments, c’est-à-dire la contraction de Wikipédia aime les monuments historiques. Et c’est comme ça que beaucoup de gens ont pu être amenés à aller dans des endroits relativement peu visités pour, en réalité, photographier par exemple un vieux château-fort, une ancienne église, ce genre de choses, qui sont des monuments historiques, mais qui ne sont pas forcément très connus, et de pouvoir mettre les photos sur Commons, sur Wikimédia Commons. Ça, ça se passe tout le mois de septembre, c’est chaque année tout le mois de septembre et, à la fin, il y a un jury qui se réunit et qui donne des prix aux gens qui ont fait les meilleures photos. Donc chaque année il y a des prix qui sont remis. Le prix n’a rien d’extraordinaire, mais c’est plus symbolique, c’est plus pour remercier les gens de leurs efforts à avoir contribué.
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L’autre concours qui s’est passé là

Version du 14 juillet 2017 à 08:30


Titre : Réalisation de photos libres pour Wikipédia

Intervenant : Lionel Allorge

Lieu : Pas Sage en seine

Date : Juillet 2017

Durée : 45 min 27

Visionner la vidéo

Support de la présentation

Licence de la transcription : Verbatim

Statut : Transcrit MO

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Bonjour. Merci d’être là. C’est sympa d’être venus. Moi je viens d’arriver parce que je me suis un petit peu retrouvé coincé dans les embouteillages parisiens, ce que explique un petit peu le retard, le léger retard. J’avais pris beaucoup de marge et ce n’était pas suffisant.

Je vais vous parler un peu de photographie ce qu’on appelle libre et puis je vais bien sûr vous expliquer ce que c’est ce qu’on appelle une photographie libre.

Donc je me présente. Je m’appelle Lionel Allorge, je suis membre du conseil d’administration de l’April qui est une association qui fait la promotion et la défense du logiciel libre, je vous en reparlerai un peu plus tard ; et puis membre de Wikimédia France qui est l‘association qui représente en France la fondation Wikimedia qui est une fondation américaine et qui chapeaute, notamment, Wikipédia qui est un projet qui, je pense, la plupart d’entre vous ont déjà vu si vous allez sur Internet.

La photo libre. La photographie libre.

L’idée c’est, dans le prolongement des logiciels libres, de faire un partage de connaissance qui soit le moins restrictif possible pour que les gens puissent se l’approprier et le réutiliser. Ça, ce sont les grandes lignes théoriques, Ça veut dire que notamment si vous allez sur Wikipédia, c’est une encyclopédie qui contient des textes et ces textes vous pouvez, vous avez le droit, de les copier-coller, contrairement à la logique du droit d’auteur qui est que quand vous avez un texte qui a été écrit par un auteur, si vous voulez en faire quoi que ce soit, c’est-à-dire le publier, le copier sur votre blog, le transférer à vos amis, vous êtes obligé de demander, à chaque fois, l’autorisation à l’auteur. Donc évidemment, ça rend très difficile le partage de la connaissance.

L’idée de Wikipédia, l’idée des logiciels libres, c’est d’inverser la logique de ça et de dire plutôt que de devoir demander une autorisation à chaque fois à l’auteur, ce qui peut s’avérer très compliqué parce que l’auteur peut être très difficile à joindre, on peut ne pas savoir le joindre, c’est, pour un certain nombre d’auteurs qui sont d’accord, de faire l’inverse, c’est-à-dire de donner une autorisation générale, à tout le monde, de réutiliser leur travail, sous réserve qu’ils respectent quelques petites conditions que je vais vous détailler. Il y en a essentiellement deux pour ce qui nous occupe.

Par exemple, cette photo-là est une photo libre, c’est-à-dire que la personne qui l’a faite a décidé, sciemment, de la partager avec tout le monde.

Pour faire ça, le photographe, une fois qu’il a pris la photo, il doit tout simplement déclarer qu’il la publie sous une licence libre – je détaillerai aussi les licences libres - c’est-à-dire qu’en fait il passe une sorte de contrat avec vous en disant vous pouvez faire ce que vous voulez avec ma photo à condition de respecter, encore une fois, quelques petits points, qui ne sont pas totalement négligeables, mais je les détaillerai.

Cette photo je l’ai récupérée sur Wikimédia Commons. C’est un site dont je vais vous reparler aussi. L’idée de Wikimédia Commons c’est que c’est une sorte de médiathèque, un petit peu comme ici, numérique, qui permet de déposer toutes sortes de documents qui ne sont, en gros, pas des textes. C’est-à-dire des dessins, des schémas, des diagrammes, des photos, des vidéos et bientôt, dès que la fonction sera mise en place, des objets en 3D. Et l’idée c’est que tout le monde doit pour voir utiliser ces objets, encore une fois avec le moins de restrictions possibles.

Si on va sur ce site, on peut donc voir la photo. Il y a un lien. [Alors est-ce que j’ai un petit système qui me permette de faire un pointeur avec ça ? Oui, super]. Là ici vous avez marqué fichier d’origine parce que là vous avez une version, on va dire une vignette, c’est une version qui a été réduite en taille, et en cliquant sur fichier d’origine ici en bas, [je vous en prie madame], vous pouvez récupérer le fichier d’origine du photographe avec la définition maximale.

Et en dessous il y a un petit texte qui vous précise pourquoi cette photo est libre. Et donc ça vous dit que ce fichier est disponible sous les termes d’une licence, ça va être Creative Commons, c’est donc ce contrat dont je vous parlais. Je reviendrai un petit peu en détail sur ce que c’est que les Creative Commons, mais déjà l’idée c’est essentiellement que ça vous autorise à réutiliser ce fichier comme vous voulez.

[Je vous en prie, entrez. ]

Pour faciliter encore les choses, quand vous êtes sur cette médiathèque libre, donc Wikimédia Commons, vous allez trouver un certain nombre de liens, ici, qui vont essayer de vous faciliter la tâche. Parce qu’encore une fois l’idée c’est d’encourager les gens à réutiliser ces fichiers. Donc on vous propose de pouvoir les télécharger dans différentes tailles d’images et de faciliter l’utilisation sur Internet, sur un wiki ou pour pouvoir envoyer ce lien, ce fichier dans un mail. Et là, automatiquement, ça vous permet, par exemple, de récupérer cette petite phrase qui est la petite phrase que la licence vous demande de coller à côté de l’image, pas loin de l’image.

Alors si vous avez déjà lu des livres ou plutôt même des journaux, des choses comme ça, vous avez peut-être déjà vu que à côté de l’image, souvent en bas, mais ça peut être sur le côté, vous avez le nom de l’auteur de l’image, en fait. Et là on vous demande donc, une des choses qu’on vous demande, c’est de mettre le nom de l’auteur, donc ici Pierre Dalous, et CC BY-SA 3 ; c’est le nom de la licence dont je vais vous reparler un petit peu plus tard.

Donc en gros, pour utiliser cette image sur votre blog, sur Twitter, sur un certain nombre de sites participatifs, mais aussi dans un livre, par exemple dans une revue, dans un journal, vous pouvez juste prendre l’image, mettre la phrase, et l’utiliser ensuite comme vous voulez.

L’idée de base de cette médiathèque est née dans Wikipédia. Donc déjà, est-ce qu’il y a des gens qui ne connaissent pas Wikipédia ? Non ? C’est cool ! C’est un petit peu compliqué à expliquer comme projet parce que c’est devenu assez grand. Mais en gros, l’idée vraiment c’est de faire une encyclopédie libre. Donc encyclopédie, vous savez je pense ce que c’est, c’est-à-dire un espèce de répertoire du savoir humain aussi large que possible. Et puis libre, toujours pareil, parce que Wikipédia est publiée sous une licence qui vous autorise à copier. Ce qui, parait-il, gêne un certain nombre de professeurs, parce que d’habitude, en général à l’école, on vous dit : « Surtout ne copiez pas ! ». Et là, nous on leur dit : « Faites exactement l’inverse, copiez ! » À partir du moment où vous dites que vous avez copié, c’est-à-dire où vous dites : « Ce n’est pas moi qui ai écrit ce texte », vous ne vous l’appropriez pas, mais vous dites « je l’ai trouvé à tel endroit écrit par telle et telle personne. »

Dans Wikipédia, quand le projet a démarré, il y avait essentiellement du texte. On était au début, pas au début de l’Internet, mais l‘Internet était encore relativement lent, donc les gens mettaient essentiellement du texte et puis au fur et à mesure que l’Internet s’est développé, que les vitesses ont augmenté, on a commencé à vouloir enrichir l’encyclopédie avec des images d’abord, et, comme je vous disais, avec des schémas, des dessins techniques, par exemple quand il y a des articles techniques et puis même des vidéos. Il y a un certain nombre de choses qu’il est difficile d’expliquer autrement que par une animation. Et donc on s’est retrouvés à devoir, enfin à vouloir, mettre un certain nombre de fichiers multimédia dans Wikipédia.

Les Wikipédia, en fait il y en a, je ne sais plus combien aujourd’hui, puis de 200 je crois, puisqu’il y en a une pour chaque une langue. Pour chaque langue où on trouve des gens qui veuillent bien ajouter des articles. Et donc, chaque Wikipédia dans son coin commençait à rajouter des photos dans son coin. Donc rapidement les gens se sont dit ça serait intéressant de rassembler toutes ces photos, tous ces fichiers en un seul endroit, pour qu’on n’ait pas à les dupliquer en x exemplaires. Et donc est né ce projet de Wikimédia Commons qui est, comme je disais, une médiathèque libre, qui au départ est faite pour servir à Wikipédia, mais qui, en fait, est vraiment là pour servir à tous les usages que vous pouvez imaginer avec ces fichiers.

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La licence principale qui est utilisée dans Wikipédia et donc qui est aussi pas mal utilisée sur Commons c’est cette licence qui s’appelle Creative Commons BY SA. Alors c’est de l’anglais. BY ça veut dire que vous avez l’obligation, si vous utilisez ces images, de faire ce qu’on appelle une attribution, c’est-à-dire de ne pas vous approprier l’image en disant c’est moi qui l’ai faite, comme dans la pub, mais de dire elle a été faite par monsieur ou madame untel.

Et la deuxième obligation que vous avez c’est le partage dans les mêmes conditions. C’est-à-dire que si vous utilisez cette image et que, par exemple, vous la modifiez, admettons que vous l’utilisiez sur votre blog et que vous vouliez rajouter quelque chose dessus, ça crée une nouvelle version de l’image, cette nouvelle version va être, elle-aussi, sous la même licence. C’est-à-dire qu’en gros vous ne pouvez pas dire je rajoute un petit truc dans un coin et l’image d’un coup m’appartient, je suis le seul à pouvoir l’utiliser. La licence se transmet dans toutes les variantes de l’image, les variantes successives.

[Ça ne devrait pas s’afficher comme ça ! Bon ! Ah, ça c’est mieux !]

Il y a une autre licence libre dont je vous parle rapidement, qui fait, en gros, à peu près la même chose, c’est-à-dire elle vous oblige : vous pouvez réutiliser les fichiers comme vous voulez, mais vous devez donner le nom de l’auteur et vous devez publier sous la même licence d’éventuelles variantes que vous ferez, ce sont les licences Art Libre. Elle a le gros avantage sur la précédente c’est qu’elle est écrite en français. C’est-à-dire l’original est en français, est fait par des Français, donc c’est un peut plus facile peut-être à comprendre, tandis que l’autre est faite par des avocats américains et donc, si on veut lire vraiment le texte de la licence, elle est très jargonneuse, elle est un peu difficile à suivre pour qui n’est pas spécialiste.

Ces deux licences contiennent ce qu’on appelle la notion de copyleft. Le copyleft, c’est le symbole du copyright inversé. Donc c’est un jeu de mots qui n’est pas vraiment traduisible en français. C’est à-dire que copyright, en anglais, veut dire les droits de copie, les droits de copier une œuvre et right veut dire aussi à droite. Et donc, en inversant le terme, on fait copyleft ce qui fait dire à la fois le droit de copier à gauche, mais aussi left, ça veut dire en anglais laisser quelque chose. Donc c’est l’idée qu’on laisse aux autres le droit de réutiliser l’œuvre.

Cette notion de copyleft existe maintenant dans de nombreux domaines. Elle existe, au départ, essentiellement dans les logiciels, des logiciels que vous connaissez peut-être comme Firefox, par exemple, ou LibreOffice, ce sont des logiciels publiés sous licence libre. Mais après cette idée s’est propagée donc à Wikipédia, elle s’est propagée à d’autres notions comme OpenStreetMap. Vous connaissez peut-être, c’est un site qui vous permet d’avoir une cartographie de toute la planète et qui est elle aussi sous licence libre, c’est-à-dire que vous pouvez récupérer les données et les réutiliser comme vous voulez. Vous avez maintenant de plus en plus de choses. Vous avez même des gens qui font dans les fab labs, qui fabriquent des objets qui sont sous licence libre, enfin ce genre de choses. Donc ça essaime au fur et à mesure cette idée d’inverser le droit d’auteur en disant plutôt que de vous interdire tous les usages, sauf ceux que je vous donnerai personne par personne, c’est de faire l’inverse, c’est de dire vous avez le doit de réutiliser comme vous voulez.

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Donc le site Wikimédia Commons dont je vous ai parlé au début c’est ce site, qui est une médiathèque libre, qui est faite essentiellement par des bénévoles. Pas que. C’est fait par tous les gens qui veulent participer à ce projet, mais il y a certain nombre de gens qui sont rémunérés. C’est un cas un peu particulier. La plupart des gens qui participent à ça sont bénévoles. Ce sont des gens qui participent gratuitement, on va dire. Mais il y en a certains qui sont payés et l’exemple type ce sont les fonctionnaires américains. Les fonctionnaires américains, quand ils produisent une œuvre, sont obligés par la loi américaine de la mettre dans ce qu’on appelle le domaine public. C’est-à-dire, en gros, ils abandonnent tous leurs droits sur l’œuvre. Et c’est comme ça que, par exemple, si un militaire américain fait une photo aujourd’hui en Irak de soldats américains et qu’il la publie, il va la mettre dans le domaine public. Cette photo peut être récupérée par tout le monde et réutilisée par tout le monde.

L’autre exemple un peu moins guerrier, c’est la NASA. Toutes les photos que fait la NASA sur les étoiles, les planètes, la station spatiale internationale, peuvent être récupérées et réutilisées par tout le monde, sans même avoir à respecter les deux points dont je vous parlais tout à l’heure. Il n’y a même pas besoin de redire que ce sont des photos de la NASA, par exemple.

Donc ça, Commons c’est un projet qui aujourd’hui en est à, j‘ai le chiffre-là. Il y a quelques jours, quand j’ai fini la présentation, on en était à plus de 40 millions de fichiers, ce qui est à la fois énorme parce que du coup il y a foison de photos notamment, ce sont essentiellement des photos, mais, vous allez voir un peu plus loin, tous les sujets ne sont pas traités, loin de là. Par exemple ici, on est à Choisy-le-Roi, il y a plein de choses de Choisy-le-Roi qui ne sont pas en photo sur cette base de données, qui pourraient mériter de l’être. Donc il y a pléthore de choses encore à faire si vous êtes intéressés.

Je vais essayer de vous dire un petit peu ce qu’on peut mettre sur Wikimédia Commons et donc sur Wikipédia, parce que tout n’y est pas autorisé et l’idée, essentiellement, c’est il faut que les images, les dessins, etc., les vidéos, aient un intérêt éducatif. Ça c’est la grande idée de Wikipédia, c’est-à-dire qu’on est là pour partager du savoir et que donc le selfie de vous avec votre tantine, on s’en fout un peu, en fait, à vrai dire. Non seulement on s’en fout mais surtout on ne veut pas que ça encombre les serveurs, donc si vous la mettez ça sera effacé. Pour ça, il y a tout un tas de sites qui vous permettront de mettre vos photos de vous et de votre tantine sans difficulté.

Là, par exemple, je ne sais pas si on voit très bien, mais on a un monsieur qui a son bébé dans les bras. C’est à Paris durant la fête chinoise du nouvel an et, en fait, il est en train de prendre un selfie de lui avec derrière la fête. Alors ça, c’est une photo qui n’a pas sa place dans Wikipédia à priori, puisque la photo de ce monsieur qui est à priori inconnu et de son bébé, tout aussi inconnu, ne nous intéressent pas. Je sais, c’est dur !

Par contre, si jamais vous faites un selfie avec Leonardo DiCaprio, ça peut potentiellement nous intéresser parce qu’on vous virera vous et on recoupera pour avoir juste Leonardo DiCaprio. Oui, puisque la licence nous autorise à recouper dans les photos, puisqu’il on peut les manipuler. Donc on vous virera vous, si vous êtes un inconnu comme moi, ou peut-être la plupart d’entre vous, et on gardera Leonardo DiCaprio.

Il y a des photos qui nous seront toujours impossibles à faire, je pense. À moins de s’appeler Thomas Pesquet, c’est-à-dire des photos comme celle-là, des photos prises dans la station navale internationale. Ça, évidemment, c’est hors de portée du commun des mortels, on va dire, et ce n’est pas ça qu’on attend, en fait, des gens qui vont participer à Wikipédia. Ce qu’on attend d’eux, c’est de faire des photos qui sont évidemment réalisables, humainement parlant, sans nécessiter des moyens extraordinaires. Donc les photos dans l’espace, à priori, on compte plutôt, sur les agences, évidemment, spatiales internationales pour nous les fournir.

Un autre exemple c’est la photo que j’avais mise en entête ici, c’est une photo donc d’explosion d’une ampoule à incandescence, la pauvre, la pauvre parce qu’il n’y en a plus beaucoup, c’est en voie de disparition. Et pour faire ce genre de photo, évidemment, il faut un studio photo, il faut du matériel spécialisé pour faire une photo très rapide et, en plus, cette photo est truquée parce que, évidemment, pour la faire, ça il faut que ça soit connecté à l’électricité à un moment ou à un autre. Donc en fait, évidemment, tout ça c’est faux et ça a été remis. Donc en plus, c’est une photo qui est vraiment travaillée, truquée, etc.

Donc ça éventuellement, j’imagine que le commun des photographes ne peut pas faire ça. Mais par contre, ça peut être le cas dans le cadre, comment dire, d’un groupe de photographes qui se réunissent. Ça peut être un club photo par exemple. Ça peut être des choses que je vous montrerai après qu’on fait au sein de Wikimédia France, si on peut se réunir à plusieurs et, à ce moment-là, avoir assez d’argent pour acheter éventuellement du matériel spécialisé, des flashs très rapides, des choses comme ça, et on peut s’amuser à essayer de faire ce genre de photos.

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Les photos les plus courantes que les gens vont faire, ce sont essentiellement des photos de l’environnement où ils vivent c’est-à-dire des photos, là j’ai pris une photo de Paris, ça peut être ici, comme je disais, à Choisy-le-Roi, ça peut être un peu n’importe où. Les vacances d’été s’approchent ; pour ceux qui auront la chance d’aller se balader à droite à gauche, ça peut être le moment d’aller prendre une photo d’un village perdu au milieu de la France profonde et qui, peut-être, n’a pas de photo sur Wikipédia. On a, dans Wikipédia, les fiches des 36 000 communes de France et beaucoup n’ont aucune photo, parce qu’aucun photographe intéressé n’y est jamais allé, tout simplement. Donc ça peut être l’occasion, au cours des vacances, de dire je prends quelques photos des points reconnaissables du village, ça peut être la mairie, ça peut être la rue principale, ce genre de choses.

Par exemple, il n’y a pas très longtemps, ça s’est un peu amélioré, il y a quelque chose qui était assez simple, c’est le raisin Italia. Je ne sais pas si vous voyez, en septembre, en général, chez un peu tous les vendeurs de fruits et légumes vous avez ce raisin jaune dit Italia. Actuellement il n’y en avait, il y a peu, que deux photos, et pas des photos particulièrement réussies. Donc ça veut dire que même sur des choses du quotidien, même en allant faire vos courses, en fait, vous pouvez avoir l’opportunité d’aller acheter un fruit, un légume un peu rare, et puis de le prendre en photo et ça, ça améliore Wiképédia, parce qu’après ça peut illustrer la fiche de l’article en question.

Il y a des choses aussi assez simples que, des fois, on ne soupçonne pas. Ici, en région parisienne, vous allez peut être reconnaître, ça c’est ce qu’on appelle un édicule Guimard. Je suis désolé pour le nom, édicule. Ce sont ces petites bouches de métro, qui ont été faites au début du siècle par un architecte qui s’appelait Hector Guimard. Vous les reconnaissez sans doute, il y en a encore beaucoup qui existent. Et comme on a considéré qu’elles étaient représentatives de Paris, elles sont toutes protégées par ce qu’on appelle une loi sur les monuments historiques. C’est-à-dire qu’il est interdit, notamment de les détruire par exemple, ou de les abîmer. Ça, ces édicules, on peut aller les photographier et les mettre dans Commons. Et on ne peut le faire que depuis très peu de temps, parce que ce monsieur Hector Guimard, tant mieux pour lui, a eu une vie vraiment très longue ; il est mort vriment très vieux. Et donc, bien qu’il ait fait ça dans les années 1900, il y a encore quelques années, je parle quatre/cinq ans, je ne sais plus quelle date, on ne pouvait pas, en fait, faire des photos de ce qu’il avait fait et les mettre sur Wikipédia, parce que Wikipédia demande à ce que ce qu’on met en photos ne soit plus soumis au droit d’auteur, puisqu’on essaye de respecter le droit d’auteur. Et donc, ce monsieur avait un droit d’auteur en tant qu’architecte, sur ce qu’il avait fait et donc, on considérait qu’il n’était pas assez mort, en fait. C’est un peu dommage comme expression, mais c’est que la loi française protège les œuvres des auteurs pendant tout leur vivant et 70 ans après leur mort.

Alors il y a quelques subtilités pour les gens qui ont été faire la guerre, etc. ; les subtilités sont expliquées dans Wikipédia pour ceux que ça intéresse, mais globalement ce n’était pas le cas de M. Guimard, donc lui c’était 70 ans. Alors c’était sa mort plus 70 ans et ensuite, il fallait attendre le premier janvier de l’année suivante. Chaque premier janvier, vous avez comme ça tout un tas d’auteurs qui passent dans ce qu’on appelle le domaine public et donc, à partir de ce moment-là, on peut photographier ou reproduire leurs œuvres. Si ce sont des auteurs de romans, par exemple, eh bien on peut mettre leurs romans dans Wikipédia, ce genre de choses. Ce monsieur Guimard, donc il a fallu attendre pas mal de temps pour avoir la possibilité de photographier ses œuvres, mais aujourd’hui c’est possible.

Et donc, l’association Wikimédia France a organisé un concours du coup, un concours qui permet d’inciter les gens à aller photographier ces fameux monuments historiques. Et ce concours, qui est international, qui est organisé par, je ne sais pas, 15 ou 20 pays, s’appelle Wiki Loves Monuments, c’est-à-dire la contraction de Wikipédia aime les monuments historiques. Et c’est comme ça que beaucoup de gens ont pu être amenés à aller dans des endroits relativement peu visités pour, en réalité, photographier par exemple un vieux château-fort, une ancienne église, ce genre de choses, qui sont des monuments historiques, mais qui ne sont pas forcément très connus, et de pouvoir mettre les photos sur Commons, sur Wikimédia Commons. Ça, ça se passe tout le mois de septembre, c’est chaque année tout le mois de septembre et, à la fin, il y a un jury qui se réunit et qui donne des prix aux gens qui ont fait les meilleures photos. Donc chaque année il y a des prix qui sont remis. Le prix n’a rien d’extraordinaire, mais c’est plus symbolique, c’est plus pour remercier les gens de leurs efforts à avoir contribué.

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L’autre concours qui s’est passé là