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'''Titre :''' Décryptactualité du 27 février 2017
Publié [https://www.april.org/decryptactualite-du-27-fevrier-2017 ici] - Juin 2017
 
'''Intervenant :''' Magali - Luc - Manu
 
'''Lieu :''' Cabine d'enregistrement April
 
'''Date :''' Février 2017
 
'''Durée :'''  15 min 16
 
'''[http://audio.april.org/ep/decryptactualite-du-27-fevrier-2017 Écouter ou télécharger le podcast]'''
 
'''Licence de la transcription :''' [http://www.gnu.org/licenses/licenses.html#VerbatimCopying Verbatim]
 
'''Statut :''' Transcrit MO
 
==00'==
 
<b> Luc :</b> Décryptactualité — Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.
 
<b> Manu :</b> Décryptactualité, notre nouvelle émission. Bonjour Mag.
 
<b> Magali :</b> Bonjour Manu.
 
<b> Manu :</b> Salut Nico.
 
<b> Luc :</b> Non, pas de Nico puisqu’on a réussi à lui faire la peau.
 
<b> Magali :</b> Il est malade.
 
<b> Luc :</b> Il est malade.
 
<b> Manu :</b> Il s’est chopé le rhume qu’on avait la semaine dernière.
 
<b> Luc :</b> Voilà ! Nous on partage, c’est comme ça les libristes ! On va, comme la semaine dernière, évoquer la revue de presse de l’April rapidement et on va s’arrêter sur un article.
 
<b> Manu :</b> Et une notion, une idée.
 
<b> Luc :</b> Et une notion, une idée. En fait derrière, essayer de creuser un petit peu là-dessus. <em> Libération</em> , Justice prédictive, l’augure des procédures, un article de Julie Brafman.
 
<b> Manu :</b> Et on reparle encore une fois des algorithmes et de l’informatique qui s’immisce un peu partout et aussi dans la justice, donc c’est pour dire. Article plutôt intéressant.
 
<b> Luc :</b> <em> Les Échos</em> , Les transformations à venir dans le secteur public.
 
<b> Manu :</b> Ça parle d’<em> open data</em>  et des institutions.
 
<b> Luc :</b> Programmer les éditeurs ont-ils tiré les leçons de la faille Heartbleed, ou sont-ils condamnés à répéter les mêmes erreurs ? Un article de Christian Hindre.
 
<b> Manu :</b> Donc on revient sur la faille Heartbleed qui avait fait beaucoup parler à son époque, c’était il y a peut-être déjà deux/trois ans, et il faut mettre de l’argent pour développer le logiciel, y compris et surtout les logiciels les plus importants, comme ceux qui font la sécurité sur Internet.
 
<b> Luc :</b> C’était le cas d’OpenSSl qui avait eu quelques difficultés à l’époque et ça avait soulevé plein de questions. Cet article est modérément intéressant. Ça ressemble un peu à un article publicitaire donc pas nécessairement le plus intéressant. <em> Le Monde.fr</em> , Généralisé, le « mégafichier» TES ne dissipe pas les inquiétudes, un article de Martin Untersinger.
 
<b> Manu :</b> Oui, c’est <em> 1984</em>  qui arrive chez nous. Donc le fichier des passeports et des cartes d’identité, tout ça rassemblé en un.
 
<b> Luc :</b> Et des empreintes digitales et de plein, plein de choses en même temps.
 
<b> Manu :</b> On va vraiment s’amuser.
 
<b> Luc :</b> <em> Le Monde.fr</em> , Windows 10 : les CNIL européennes toujours « inquiètes » de la protection des données personnelles, un article de la rédaction.
 
<b> Manu :</b> Comment une grosse entreprise peut faire des choses pas vraiment légales, c’est toujours compliqué et on va en parler un petit peu plus tard.
 
<b> Luc :</b> Voilà. C’est un peu notre sujet puisque, en fait, c’est quelque chose, quand on est dans le grand public et qu’on ne connaît pas nécessairement un peu le dessous des cartes, on peut se dire c’est une grosse entreprise, elle a pignon sur rue donc je peux lui faire confiance, ils ne vont pas faire n’importe quoi.
 
<b> Magali :</b> Ou pas !
 
<b> Luc :</b> L’article, déjà, on peut en parler. Mais notre idée c’est de faire une petite rétrospective pour voir que ?
 
<b> Manu :</b> Eh bien, la confiance dans ces grosses boîtes, il faut y aller mollo.
 
<b> Luc :</b> Windows10 c’est le nouveau Windows, qui est là depuis quelque temps. Microsoft a changé son fusil d’épaule. Avant ils vendaient de la licence, ils imposaient le logiciel pour vendre de la licence.
 
<b> Manu :</b> Ils vendaient un produit.
 
<b> Luc :</b> Voilà ! Et ils s’orientent de plus en plus vers de la vente de services.
 
<b> Magali :</b> Vers le <em> cloud</em> , vers la récupération de données des utilisateurs, vers toutes les informations possibles.
 
<b> Manu :</b> Vers des mises à jour automatiques et des systèmes de <em> stores</em>  où tu peux télécharger les applications et les acheter très facilement, comme on fait sur un téléphone portable.
 
<b> Luc :</b> Voilà ! Et donc, dans Windows 10, comme tu le disais Magali, la surveillance et la récupération des données personnelles, c’est un élément clef, c’est un des points essentiels. Ils appellent ça la télémétrie. Et donc, en juillet dernier, déjà la CNIL leur avait tapé sur les doigts en disant : « Attention, votre truc n’est pas dans les clous de la loi, donc c’est hors la loi. »
 
<b> Manu :</b> Oui. Ça étudie trop bien les citoyens. Alors ce n’est pas la CNIL, ce sont les CNIL. C’est même monté au niveau supérieur.
 
<b> Magali :</b> Au niveau européen, dans plusieurs pays.
 
<b> Manu :</b> Donc ça, pour ça ce n’est pas mal.
 
<b> Luc :</b> En fait, elles se sont regroupées ensemble pour faire face à Microsoft qui, effectivement, est énorme. Il est partout dans le monde et donc en Europe.
 
<b> Manu :</b> Je pense que globalement une CNIL n’a pas les moyens et, en plus de ça, une CNIL ne peut donner des amendes qu’à une certaine hauteur qui est assez ridicule.
 
<b> Luc :</b> Et dans son pays uniquement.
 
<b> Magali :</b> Ils avaient dit qu’ils étaient inquiets déjà en janvier dernier et là, un an après, eh bien ils sont toujours inquiets. Parce que Microsoft a fait des belles paroles, mais ce sont toujours des belles paroles en l’air.
 
<b> Luc :</b> Et une des choses qu’on leur reproche c’est, notamment, d’une part de surveiller et j’ai trouvé des vieux articles qui disaient que non seulement ils surveillaient mais qu’en plus de ça, quand on mettait des critères de respect la vie privée, ils ne les respectaient pas nécessairement et, en plus de ça, et ils n’informent les utilisateurs du type d’informations qu’ils vont collecter. Donc c’est, à la fois, le fait de collecter trop d’infos et, en plus de ça, de ne pas informer les gens. On dit aux gens : « Est-ce que vous voulez mettre un critère », mais ils ne savent pas quelles sont les conséquences, qu’est-ce qui part comme info, qu’est-ce qui ne part pas.
 
<b> Manu :</b> On pourrait supposer que tout ça c’est fait pour aider les utilisateurs de Windows, savoir s’ils ont des bugs à certains endroits, quelles applications sont les plus utilisées, est-ce qu’ils ont bien cliqué sur ces boutons qui sont mis à disposition.
 
<b> Magali :</b> Oui, oui ! Bien sûr ! On va encore leur dire que c’est pour leur bien comme ça ils recevront de la publicité ciblée et pas de la publicité qui va les ennuyer. On connaît la chanson !
 
<b> Luc :</b> Voilà. Nicolas, quand il reviendra et qu’il sera remis, pourra nous en parler un peu plus parce qu’il avait pris le temps de prendre un Windows 10 et de regarder ce qui se passait. Le sujet qu’on veut aborder, maintenant, c’est de dire dans ce cas-là, ce groupement de CNIL et leur équivalent au niveau européen ont établi, et donc ce n’est pas de la paranoïa, que Microsoft est en dehors de la loi, de la loi européenne, et on peut se douter que Microsoft a quand même les moyens de se payer deux/trois juristes qui soient en mesure d’étudier les lois européennes.
 
<b> Manu :</b> Ils peuvent acheter des écoles de juristes à niveau-là !
 
<b> Luc :</b> Et pour dire : « Tiens, on va faire un produit qui soit en accord avec la loi ! » Mais non, ce n’est pas ça.
 
<b> Magali :</b> Mais alors du coup, s’ils ont ces moyens-là, pourquoi est-ce qu’ils sortent des produits qui sont hors-la-loi ?
 
<b> Luc :</b> Bonne question. Parce qu’ils ont intérêt à le faire. Pour eux c’est super intéressant de mettre la main sur les données personnelles et puis ils se disent : « On le fait et puis on verra bien ce qui se passe ! »
 
<b> Manu :</b> Oui. Je pense qu’ils ne demandent l’autorisation. C’est quoi l’expression ? C’est <em> il vaut mieux demander pardon que demander la permission</em>  ?
 
<b> Luc :</b> En se disant que, en gros, si tu veux tout faire dans les clous ça va prendre du temps ; si tu veux changer les lois ça va être très long. Et puis voilà, c’est comme ça qu’ils font leur beurre, donc il faut que ça tourne.
 
<b> Manu :</b> On ne sait pas à quel point, pour l’instant, ils gagnent de l’argent avec tous ces systèmes-là. On sait que ça a été à peu près évalué : nos données personnelles, chacun de nos profils vaut quelques euros individuellement, et donc quand on combine tout ça, ça commence à faire de la valeur. Je crois que ça avait été estimé, pour Facebook, notamment.
 
<b> Luc :</b> Moi j’ai vu des chiffres super importants. Le problème c’est que je n’ai jamais eu de chiffres vraiment carrés, donc je ne sais pas trop, mais j’ai vu des machins qui disaient que ça pouvait monter jusqu’à 500 euros par an et par personne.
 
<b> Manu :</b> Ça, ça doit être pour les utilisateurs de Mac !
 
<b> Luc :</b> Peut-être. Après, si on est une femme enceinte, par exemple, ses données personnelles valent beaucoup plus cher parce qu’on sait qu’on va faire beaucoup de dépenses et donc, du coup, là effectivement il y a vachement d’intérêt à récupérer ces données-là. Là, on parle de Microsoft, on aime bien taper sur Microsoft ; c’est un de nos ??? favoris.
 
<b> Magali :</b> C’est tellement facile !
 
<b> Manu :</b> Aucun de nous n’utilise Microsoft par ailleurs !
 
<b> Luc :</b> Moi je l’utilise.
 
<b> Manu :</b> Comment ça !
 
<b> Luc :</b> Je l’utilise au travail, eh oui, parce que je n’ai pas le choix.
 
<b> Manu :</b> Ah ! Et toi, Mag ?
 
<b> Magali :</b> Moi j’ai un Microsoft virtuel.
 
<b> Manu :</b> Virtualisé.
 
<b> Luc :</b> Une machine virtuelle. Mais enfin bref !
 
<b> Magali :</b> Il se moque, mais lui il a plein d’Internet Explorer différents sur sa machine. Alors tu sais !
 
<b> Luc :</b> Oui, mais c’est pour tester sur les différents navigateurs ; on lui pardonne.
 
<b> Manu :</b> C’est moche ! J’ai honte !
 
<b> Luc :</b> L’idée, quand même, c’est de montrer que cette politique de Microsoft de ne pas respecter la loi, donc d’être hors-la-loi, donc d’être un délinquant en quelque sorte – je te vois Manu, tu fais la moue – bon d’accord ce n’est pas comme de tuer quelqu’un, mais n’empêche que c’est quelqu’un qui dit : « Tiens, là il y a une loi, et je ne vais pas la respecter ! ». Une entreprise en l’occurrence.
 
<b> Manu :</b> Et on sait que c’est quelque chose qui est déjà arrivé plusieurs fois, qui continue à arriver, il n’y a pas de raison. On a quelques exemples, dans le passé, de circonstances considérables.
 
<b> Luc :</b> On va remonter en 2006, c’était il y a, hou, plus de 10ans, Sony, vous n’en aviez pas rêvé, mais ils l’ont fait quand même, avait mis dans les CD audio, puisqu’à l’époque on piratait pas mal la musique en gravant des CD.
 
<b> Manu :</b> Surtout toi !
 
<b> Luc :</b> Moi ? Non, jamais ! Et ils avaient mis ce qu’on appelle un <em> rootkit</em> , ce qui est en fait, en gros, un virus. Et quand on mettait son CD audio dans un ordinateur, Windows, je pense, ça installait un vrai virus, un bon gros virus, ça laissait une grosse faille de sécurité et ça renvoyait des données, on ne sait pas quoi, vers les serveurs de Sony. Donc, légalement, c’était du piratage pur et dur.
 
<b> Manu :</b> Et ça avait touché plein de monde, tous les gens qui utilisaient des CD de Sony. Clairement, ils avaient installé ça sur leurs PC. Il y avait pas mal de monde qui s’était retrouvé avec <em> rootkit</em>  qui les mettait à poil sur Internet.
 
<b> Magali :</b> C’est dingue parce qu’ils avaient acheté leur ordinateur légalement, ils avaient acheté leur CD légalement, c’est juste qu’ils n’avaient pas le droit de le lire sur un ordinateur ?
 
<b> Luc :</b> Si, ils avaient droit de le faire. Ils avaient le droit de lire leur musique achetée légalement sur leur ordinateur acheté légalement. C’est juste que Sony, comme ils en avaient ras-le-bol de voir que des gens allaient copier de la musique, ont mis un virus. Donc ils ont attaqué, piraté les ordinateurs massivement, les ordinateurs de leurs clients pour les espionner et voir ce qu’ils faisaient.
 
<b> Magali :</b> Des clients qui avaient confiance en eux !
 
<b> Luc :</b> Voilà ! Qui ont déboursé de l’argent pour acheter le CD.
 
<b> Manu :</b> C’est mieux que des DRM. On sait les DRM, ces menottes numériques, peuvent vous empêcher de faire certaines choses avec vos ordinateurs, par exemple copier des fichiers. Donc les DRM peuvent faire de genre de choses, mais là, c’est encore mieux, là on prend le contrôle à distance, et on peut avoir confiance dans ton ordinateur.
 
<b> Luc :</b> Ça n’empêche rien du tout !
 
<b> Manu :</b> Non, mais on prend le contrôle de ton ordi. On peut, éventuellement, vérifier ce que tu as copié.
 
<b> Luc :</b> Ah ! C’est pour surveiller !
 
<b> Manu :</b> En tout cas, là ils se sont autorisés à faire quelque chose qui leur a éclaté à la gueule parce que quand ça s’est su qu’ils installaient ça sur tous les PC sur lesquels on mettait leurs CD, ça a fait mauvaise impression !
 
<b> Magali :</b> C’est moche !
 
<b> Luc :</b> Oui, mais c’est du piratage. Normalement tu vas en prison pour ce genre de choses.
 
<b> Manu :</b> Sony est une de méga corporation de la planète donc, clairement, ils sont à l’abri.
 
<b> Magali :</b> Oui, mais ils ont eu une amende au moins pour ça ?
 
<b> Luc :</b> Ça ne s’est pas super bien passé pour eux, mais fondamentalement ils sont toujours en place, donc ça n’a pas été vraiment la fin du monde.
 
<b> Manu :</b> On peut supposer qu’il y a un directeur qui a sauté. Tu vois !
 
==8’36==
 
<b> Luc :</b> Autre exemple, 2010

Dernière version du 12 juin 2017 à 17:27


Publié ici - Juin 2017