« Le libre, clé de voûte de votre SI » : différence entre les versions

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'''Titre :''' Le libre la clé de voûte de votre système d'information - Table ronde
Publié [https://www.april.org/le-libre-cle-de-voute-de-votre-systeme-dinformation-table-ronde ici]
 
'''Intervenants :''' Olivier Jousselin - Stéphane Dumond - Nicolas Kaiser - Buno Marand
 
'''Lieu :''' Nanres - Rencontre régionales du Logiciel Libre
 
'''Date :''' Septembre 2014
 
'''Durée :''' 47 min 48
 
'''[https://www.youtube.com/watch?v=LX3mc6fwdhc Pour visionner la vidéo de la table ronde : Le libre la clé de voûte de votre système d'information]
 
==00' ''transcrit MO''==
 
'''Olivier Jousselin :''' Bonjour à tous et à toutes. Nous commençons la table ronde intitulée « Le libre la clé de voûte de votre système d'information ». Nous avons trois personnes avec nous qui ont des choses très intéressantes à nous dire sur le sujet. Je vais les présenter rapidement : à ma gauche le chef d'escadron Stéphane Dumond, qui travaille pour la gendarmerie nationale au département du système d'information et qui gère tout ce qui est postes de travail et serveurs locaux. Il a beaucoup de postes de travail dans son périmètre et il a une approche très orientée libre, il nous en parlera. Ça fait cinq ans c'est ça, que vous êtes sur ce projet-là.
 
À sa gauche Nicolas Kaiser, qui est responsable des systèmes d'information chez Convenant, un groupe articulé autour des véhicules automobiles. Ce n'est pas la gendarmerie nationale en volume, mais c'est quand même 650 collaborateurs et un peu moins de trois cents millions d'euros de chiffre d'affaires. Lui, il est chez Convenant depuis dix ans, c'est lui qui a mis en place tout le système d’information, donc il a une connaissance, évidemment, en profondeur et il vous racontera un peu en détail où est-ce qu'il a utilisé du Libre, pourquoi, comment, et ce qu'il en a retiré.
 
Et enfin Buno Marand, qui est directeur des études et du développement à la Macif. Je ne vous présente pas la Macif, vous devez connaître. Il est à ce poste depuis, je ne sais plus, j'ai oublié de lui demander
 
'''Buno Marand :''' 27 ans de Macif.
 
'''Olivier Jousselin :''' 27 ans de Macif. Il a parcouru d'autres postes avant, à la production, à l'architecture et aujourd'hui il a tous les projets de système d'information qui passent entre ses mains.
 
Et moi, donc je suis Olivier Jousselin, je dirige une société de conseil en Systèmes d'Information. On accompagne nos clients dans la maîtrise et l’évolution de leur système d'information à tous les niveaux, notamment libre, mais plutôt hétérogène évidemment.
 
Alors tout de suite je vais passer la parole à M. Dumond pour qu'il que vous nous disiez pourquoi le Libre et comment la stratégie du Libre, comment vous en êtes venu là, en quelque sorte. Qu'est-ce qui vous a motivé et qu'est-ce que vous en attendez ?
 
'''Stéphane Dumond :''' Merci. Bonjour à tous et à toutes. Avant de commencer ce défi de synthétiser, en moins de cinq minutes, douze ans de stratégie de Libre en gendarmerie, je voudrais rapidement représenter ce que constitue la gendarmerie nationale, que vous connaissez tous. Qui a dit malheureusement ? Non. La police de la route, les PV que vous prenez c'est vraiment une partie très infime du métier de la gendarmerie, on ne fait pas que ça heureusement.
 
Donc, la gendarmerie, c'est constitué de 95 000 personnes, réparties en métropole et en outremer sur environ 4500/5000 sites distants. Donc ce facteur d'échelle est très dimensionnant quand on parle de stratégie au niveau d'une DSI. Pour résumer en quatre minutes la stratégie du Libre en gendarmerie, ce n'est pas compliqué, il y a juste un seul mot à retenir, c'est indépendance. Voilà ! Une stratégie d'indépendance, une volonté d'indépendance vis-à-vis des éditeurs qui pourraient nous imposer leurs choix techniques et/ou commerciaux et, quelque part, conserver une part de souveraineté numérique chère à la ministre de l’Économie numérique Fleur Pellerin, à l'époque.
 
Donc indépendance. Indépendance ça passe par quoi ? L'indépendance passe, déjà, par la maîtrise de l'ensemble des briques logicielles qui constituent le système d'information en gendarmerie. Et ça va du data-center jusqu'au poste de travail, en passant par les relais locaux, les serveurs locaux dont j'ai la charge. Cette indépendance passe par cette maîtrise, à la fois maîtrise technique d'où le recours au logiciel libre, puisqu'on peut avoir accès au code et donc le modifier pour pouvoir l'adapter à ses besoins. C'est le cas, pare exemple de Firefox. À une époque, on a modifié le code de Firefox, on a recompilé Firefox, pour permettre l'accès notamment aux sites https sur Internet via notre passerelle intranet. Voilà. Donc on a eu besoin d'avoir accès au code source pour pouvoir intégrer cette brique logicielle au sein de notre système d'information en fonction du besoin qu'on avait.
 
Donc cette maîtrise technologique conduit à urbanisation de l'ensemble de ces briques qui doivent interopérables entre elles, bien sûr, mais surtout interchangeables. C'est-à-dire qu’on peut prendre une brique logicielle, je vais rester sur le cas de Firefox, et de pouvoir être capables de l'enlever et de la remplacer par une brique, sans grande conséquence sur l'ensemble du SI. Le cas de Firefox est intéressant puisqu'à l'époque Mozilla a cherché à suivre le rythme effréné des montées de versions imposées par Google pour Chrome, et donc nous a pondu une nouvelle version tous les deux mois. Dans un grand groupe, c'est impossible à suivre en termes de montée de version. Donc, avant que Mozilla nous fasse un Firefox ESR, on a maquetté le changement de la brique Firefox par Chromium et on s'est aperçus, qu'en fait, en une journée on était capables de le faire, en compilant le code, etc. et en une semaine on pouvait l'intégrer sans problème sur l’ensemble de notre parc informatique. Donc on est capables de prendre une brique logicielle et vraiment de la remplacer. On est toujours indépendants des volontés des éditeurs.
 
Cette indépendance est aussi une volonté d'indépendance des choix non seulement techniques, mais aussi économiques. Je vais prendre l'exemple de la migration, enfin de la fin de support de Windows XP, 8 avril 2014. En gendarmerie, au 8 avril 2014, il nous restait environ une trentaine de milliers de postes de travail sous Windows XP à migrer. Là vous avez deux solutions : soit vous avez anticipé l'affaire et prévu une stratégie qui vous permette de rester indépendant et d’être capable de changer les différentes briques, et donc de passer à un système, un OS alternatif, donc en l’occurrence Ubuntu, dont je parlerai plus longuement tout à l'heure.
 
'''Olivier Jousselin :''' On en reparlera un petit peu plus tard, oui.
 
'''Stéphane Dumond :''' Voilà. En l’occurrence passer à Ubuntu, ou bien vous crachez au bassinet et vous installez Windows 7 sur votre parc. Et vous n'avez pas le choix ! L'important, en termes d'indépendance, c'est d'avoir le choix. Ce n'est pas vraiment le choix qu'on fait, quel que soit le produit qu'on rajoute, c'est d'avoir le choix. D’être capable de se dire « Voilà, ce produit-là je le veux, je le mets, mais c'est moi qui décide. Ce n'est pas parce qu'on me l'impose, pour des raisons économiques, pour des raisons technologiques ».
 
'''Olivier Jousselin :''' Merci. Oui, c'est une approche intéressante. C'est un choix délibéré.
 
'''Stéphane Dumond :''' Juste pour terminer, pour conclure. Ça c'est la volonté d'indépendance qui, aussi, a un impact, bien évidemment, on revient sur le choix du Libre, pourquoi le Libre ? Donc pour une raison d'indépendance, mais aussi pour une raison de coûts. Voilà. Ça c'est le second volet, je dirais que c'est la cerise sur le gâteau. On est indépendants, on a acquis notre souveraineté numérique, mais à un coût d'acquisition largement moindre par rapport aux solutions propriétaires.
 
'''Olivier Jousselin :''' Merci. Maintenant, nous passons un peu plus à la mise œuvre. Nicolas, donc on est dans l'infrastructure, le bas de l’infrastructure, c'est de la virtualisation. Aujourd'hui je crois qu'il y en a à peu près partout. Comment est-ce que ça s'est passé chez Convenant ? Pourquoi du Libre à cet endroit-là ? Là aussi c’était un choix délibéré, bien sûr ? Qu'est-ce qui l'a guidé ? Est-ce que c'est la même chose ? C'est plus ancien encore.
 
== 8' 27==
 
'''Nicolas Kaiser :''' Je reconnais beaucoup de choses dans ce que dit Frédéric (NDT, Stéphane ?). Quand je suis arrivé au niveau du groupe Convenant il y avait neuf ERP, répartis sur nos trente sites, qui étaient tous sur des serveurs propriétaires, avec des systèmes UNIX, soit de l'IBM AIX, soit du Siemens ERM. Et on avait une machine Microsoft SQL avec un CRM dessus, qui était en fin de vie, la machine physique, sous Windows NT, et donc il a été question du renouvellement de cette machine. Parallèlement à ça, j'ai commencé à me poser des questions sur la mise en réseau, puisque je venais d'une formation où on mettait de l'Active Directory. Or, dans le groupe Convenant, les PC étaient en groupes de travail, à l'époque, et j'ai eu une opportunité, lors de l’achat du serveur pour le renouvellement du matériel, de pouvoir bénéficier d'une superbe promotion, à savoir « un serveur acheté, un serveur offert ». Ça s'est arrêté depuis, malheureusement. Et donc j'ai voulu profiter de cette plateforme pour pouvoir assurer une sécurité maximale et pouvoir mettre de la redondance au niveau de mes serveurs.
 
Je me suis alors intéressé fortement à la virtualisation. Il y avait, à l'époque, une seule solution propriétaire disponible, c’était VMware, qui était pour des solutions de réplication multi-serveurs à des tarifs totalement inadaptés au budget informatique de mon groupe. Et donc j'ai récupéré un livre blanc qu'avait édité Smile sur les solutions de virtualisation libres, à l'époque, et donc j'ai passé beaucoup de temps à analyser ça. Et à l'époque, il y avait, pour mon besoin, principalement KVM et Xen qui étaient en concurrence. Sachant que KVM était défini comme un produit en devenir, mais pas forcément à déployer en production, on était en 2006, alors que Xen était déjà déployé en production sur beaucoup de sites.
 
Donc j'ai fait le choix de tester avec Xen, avec XenSource à l'époque, et donc, on a déployé nos premières machines, donc ce fameux serveur Microsoft SQL et en parallèle un émulateur de PDC avec du Samba 3 et un annuaire LDAP. Par la suite, sur ce couple de serveurs, on est venu ajouter, dans les années 2006/2007/2008, toute la brique, toutes les briques d’infrastructure, donc la messagerie, la gestion de parc GLPI, tous nos intranets sous Apache MySQL, également quelques serveurs Microsoft encore pour, entre autres, la console antivirus.
 
En 2012, il y a eu le rachat de Xen par Citrix, et on a migré de XenSource vers Xen Cloud Platform, XCP, qui nous a apporté un peu plus de souplesse au niveau de la gestion du multi-machines. Et on a fait encore une migration, là, en début 2014, pour passer à nouveau à Xen, puisqu'ils ont libéré la partie XenServer, donc on est aujourd'hui en XenServer 6.2 et on a aujourd'hui cinq pools de serveurs virtualisés, en fonction du type d'activité ou du type de matériel qu'on utilise et on a 80 serveurs virtuels qui tournent sur cet environnement.
 
'''Olivier Jousselin :''' À l'origine c'était un choix financier. C'était « on n'a pas les moyens d'acheter VMware, donc on va voir autre chose », mais maintenant, huit plus tard, est-ce que tu as des regrets ?
 
'''Nicolas Kaiser :''' Non. Par rapport à nos besoins, je ne suis pas spécialiste des produits VMware, j'en entends plutôt du bien par les gens qui les utilisent. Par contre, tout le monde est d'accord pour dire que les coûts de licence sont très importants.
 
'''Olivier Jousselin :''' Sont élevés, oui.
 
'''Nicolas Kaiser :''' Et puis, également, ce qui m'a conforté dans mon choix, c'est que, à chaque fois qu'on a eu des migrations à faire, on a fait trois grosses migrations de l’environnement de virtualisation, ça c'est fait de manière extrêmement facile, extrêmement souple, sans perte de productivité, sans trop de stress pour l'équipe informatique, etc. Donc beaucoup de souplesse et sans avoir besoin d'aller demander des budgets pour avoir des nouvelles versions.
 
'''Olivier Jousselin :''' Oui. Donc il y a une très bonne réponse aux attentes. Sans pouvoir vraiment faire une comparaison, au moins la solution qui a été retenue répond parfaitement à toutes les attentes.
 
'''Nicolas Kaiser :''' Sur du multi, enfin tel qu'on utilise, donc de la réplication multi-serveurs, c'est tout à fait fonctionnel et XenServer est un produit tout à fait professionnel.
 
'''Olivier Jousselin :''' D'accord. Merci. Je vais demander maintenant à Bruno Marand de nous parler de son expérience avec DNS et DHCP, qui sont des briques auxquelles on ne pense pas toujours quand on monte une infrastructure, mais, malgré tout, c'est utile.
 
==13' 47==
 
'''Bruno Marand :''' C'est vrai.
 
== 8' 27==
 
'''Nicolas Kaiser :''' Je reconnais beaucoup de choses dans ce que dit Frédéric (NDT, Stéphane ?).

Dernière version du 4 mars 2016 à 14:43


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