« Le libre, clé de voûte de votre SI » : différence entre les versions

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Version du 5 février 2016 à 13:33


Titre : Le libre la clé de voûte de votre système d'information - Table ronde

Intervenants : Olivier Jousselin - Stéphane Dumond - Nicolas Kaiser - Buno Marand

Lieu : Nanres - Rencontre régionales du Logiciel Libre

Date : Septembre 2014

Durée : 47 min 48

Pour visionner la vidéo de la table ronde : Le libre la clé de voûte de votre système d'information

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Olivier Jousselin : Bonjour à tous et à toutes. Nous commençons la table ronde intitulée « Le libre la clé de voûte de votre système d'information ». Nous avons trois personnes avec nous qui ont des choses très intéressantes à nous dire sur le sujet. Je vais les présenter rapidement : à ma gauche le chef d'escadron Stéphane Dumond, qui travaille pour la gendarmerie nationale au département du système d'information et qui gère tout ce qui est postes de travail et serveurs locaux. Il a beaucoup de postes de travail dans son périmètre et il a une approche très orientée libre, il nous en parlera. Ça fait cinq ans c'est ça, que vous êtes sur ce projet-là.

À sa gauche Nicolas Kaiser, qui est responsable des systèmes d'information chez Convenant, un groupe articulé autour des véhicules automobiles. Ce n'est pas la gendarmerie nationale en volume, mais c'est quand même 650 collaborateurs et un peu moins de trois cents millions d'euros de chiffre d'affaires. Lui, il est chez Convenant depuis dix ans, c'est lui qui a mis en place tout le système d’information, donc il a une connaissance, évidemment, en profondeur et il vous racontera un peu en détail où est-ce qu'il a utilisé du Libre, pourquoi, comment, et ce qu'il en a retiré.

Et enfin Buno Marand, qui est directeur des études et du développement à la Macif. Je ne vous présente pas la Macif, vous devez connaître. Il est à ce poste depuis, je ne sais plus, j'ai oublié de lui demander

Buno Marand : 27 ans de Macif.

Olivier Jousselin : 27 ans de Macif. Il a parcouru d'autres postes avant, à la production, à l'architecture et aujourd'hui il a tous les projets de système d'information qui passent entre ses mains.

Et moi, donc je suis Olivier Jousselin, je dirige une société de conseil en Systèmes d'Information. On accompagne nos clients dans la maîtrise et l’évolution de leur système d'information à tous les niveaux, notamment libre, mais plutôt hétérogène évidemment.

Alors tout de suite je vais passer la parole à M. Dumond pour qu'il que vous nous disiez pourquoi le Libre et comment la stratégie du Libre, comment vous en êtes venu là, en quelque sorte. Qu'est-ce qui vous a motivé et qu'est-ce que vous en attendez ?

Stéphane Dumond : Merci. Bonjour à tous et à toutes. Avant de commencer ce défi de synthétiser, en moins de cinq minutes, douze ans de stratégie de Libre en gendarmerie, je voudrais rapidement représenter ce que constitue la gendarmerie nationale, que vous connaissez tous. Qui a dit malheureusement ? Non. La police de la route, les PV que vous prenez c'est vraiment une partie très infime du métier de la gendarmerie, on ne fait pas que ça heureusement.

Donc, la gendarmerie, c'est constitué de 95 000 personnes, réparties en métropole et en outremer sur environ 4500/5000 sites distants. Donc ce facteur d'échelle est très dimensionnant quand on parle de stratégie au niveau d'une DSI. Pour résumer en quatre minutes la stratégie du Libre en gendarmerie, ce n'est pas compliqué, il y a juste un seul mot à retenir, c'est indépendance. Voilà ! Une stratégie d'indépendance, une volonté d'indépendance vis-à-vis des éditeurs qui pourraient nous imposer leurs choix techniques et/ou commerciaux et, quelque part, conserver une part de souveraineté numérique chère à la ministre de l’Économie numérique Fleur Pellerin, à l'époque.

Donc indépendance. Indépendance ça passe par quoi ? L'indépendance passe, déjà, par la maîtrise de l'ensemble des briques logicielles qui constituent le système d'information en gendarmerie. Et ça va du data-center jusqu'au poste de travail, en passant par les relais locaux, les serveurs locaux dont j'ai la charge. Cette indépendance passe par cette maîtrise, à la fois maîtrise technique d'où le recours au logiciel libre, puisqu'on peut avoir accès au code et donc le modifier pour pouvoir l'adapter à ses besoins. C'est le cas, pare exemple de Firefox. À une époque, on a modifié le code de Firefox, on a recompilé Firefox, pour permettre l'accès notamment aux sites https sur Internet via notre passerelle intranet. Voilà. Donc on a eu besoin d'avoir accès au code source pour pouvoir intégrer cette brique logicielle au sein de notre système d'information en fonction du besoin qu'on avait.

Donc cette maîtrise technologique conduit à urbanisation de l'ensemble de ces briques qui doivent interopérables entre elles, bien sûr, mais surtout interchangeables. C'est-à-dire qu’on peut prendre une brique logicielle, je vais rester sur le cas de Firefox, et de pouvoir être capables de l'enlever et de la remplacer par une brique, sans grande conséquence sur l'ensemble du SI. Le cas de Firefox est intéressant puisqu'à l'époque Mozilla a cherché à suivre le rythme effréné des montées de versions imposées par Google pour Chrome, et donc nous a pondu une nouvelle version tous les deux mois. Dans un grand groupe, c'est impossible à suivre en termes de montée de version. Donc, avant que Mozilla nous fasse un Firefox ESR, on a maquetté le changement de la brique Firefox par Chromium et on s'est aperçus, qu'en fait, en une journée on était capables de le faire, en compilant le code, etc. et en une semaine on pouvait l'intégrer sans problème sur l’ensemble de notre parc informatique. Donc on est capables de prendre une brique logicielle et vraiment de la remplacer. On est toujours indépendants des volontés des éditeurs.

Cette indépendance est aussi une volonté d'indépendance des choix non seulement techniques, mais aussi économiques. Je vais prendre l'exemple de la migration, enfin de la fin de support de Windows XP, 8 avril 2014. En gendarmerie, au 8 avril 2014, il nous restait environ une trentaine de milliers de postes de travail sous Windows XP à migrer. Là vous avez deux solutions : soit vous avez anticipé l'affaire et prévu une stratégie qui vous permette de rester indépendant et d’être capable de changer les différentes briques, et donc de passer à un système, un OS alternatif, donc en l’occurrence Ubuntu, dont je parlerai plus longuement tout à l'heure.

Olivier Jousselin : On en reparlera un petit peu plus tard, oui.

Stéphane Dumond : Voilà. En l’occurrence passer à Ubuntu, ou bien vous crachez au bassinet et vous installez Windows 7 sur votre parc. Et vous n'avez pas le choix ! L'important, en termes d'indépendance, c'est d'avoir le choix. Ce n'est pas vraiment le choix qu'on fait, quel que soit le produit qu'on rajoute, c'est d'avoir le choix. D’être capable de se dire « Voilà, ce produit-là je le veux, je le mets, mais c'est moi qui décide. Ce n'est pas parce qu'on me l'impose, pour des raisons économiques, pour des raisons technologiques ».

Olivier Jousselin : Merci. Oui, c'est une approche intéressante. C'est un choix délibéré.

Stéphane Dumond : Juste pour terminer, pour conclure. Ça c'est la volonté d'indépendance qui, aussi, a un impact, bien évidemment, on revient sur le choix du Libre, pourquoi le Libre ? Donc pour une raison d'indépendance, mais aussi pour une raison de coûts. Voilà. Ça c'est le second volet, je dirais que c'est la cerise sur le gâteau. On est indépendants, on a acquis notre souveraineté numérique, mais à un coût d'acquisition largement moindre par rapport aux solutions propriétaires.

Olivier Jousselin : Merci. Maintenant, nous passons un peu plus à la mise œuvre. Nicolas, donc on est dans l'infrastructure, le bas de l’infrastructure, c'est de la virtualisation. Aujourd'hui je crois qu'il y en a à peu près partout. Comment est-ce que ça s'est passé chez Convenant ? Pourquoi du Libre à cet endroit-là ? Là aussi c’était un choix délibéré, bien sûr ? Qu'est-ce qui l'a guidé ? Est-ce que c'est la même chose ? C'est plus ancien encore.

8' 27

Nicolas Kaiser : Je reconnais beaucoup de choses dans ce que dit Frédéric (NDT, Stéphane ?).