https://wiki.april.org/api.php?action=feedcontributions&user=Echarp&feedformat=atomApril MediaWiki - Contributions de l’utilisateur [fr]2024-03-29T06:10:37ZContributions de l’utilisateurMediaWiki 1.35.13https://wiki.april.org/index.php?title=Rapport_activite_2023&diff=108046Rapport activite 20232024-01-08T09:05:22Z<p>Echarp : /* Revue de presse */</p>
<hr />
<div>{{Travail En Cours|contenu=un texte }}<br />
<br />
= Règles de rédaction = <br />
<br />
Page pour la rédaction du rapport d'activité 2023, en cours de rédaction.<br />
<br />
La table des matières reprend celle d'un précédent rapport et doit être éventuellement enrichie de nouvelles entrées.<br />
<br />
Quelques règles concernant l'écriture du rapport :<br />
<br />
- essayez de rédiger directement en html avec les balises p, a....<br />
<br />
- dater précisément si possible les évènements ou actions que vous évoquez, par exemple ne mettez pas « L'association XXX a organisé les journées YYY » mais plutôt « L'association XXX a organisé le 23 mai 2023 les journées YYY ».<br />
<br />
- indiquez les titres des personnes citées dans la rétrospective. Par exemple ne dites pas « Jean-Noël Barrot » mais « Jean-Noël Barrot (ministre délégué chargé du numérique) »<br />
<br />
- mettez des liens chaque fois que vous le pouvez si vous parlez d'un évènement, organisation...<br />
<br />
- ne pas utiliser l'adresse du lien en tant que texte du lien<br />
<br />
- essayez de rédiger et pas uniquement mettre des listes d'actions<br />
<br />
Voir le [https://www.april.org/rapport-d-activite-2022-de-l-april rapport d'activité 2022] en cas de besoin.<br />
<br />
= Bref rappel =<br />
= Fonctionnement et vie de l'association =<br />
== Membres (statistiques, répartition géographique, bénévolat…) ==<br />
=== Nombre de membres ===<br />
=== Évolution du nombre de membres ===<br />
=== Bénévolat valorisé ===<br />
=== Répartition géographique des membres ===<br />
=== Membres personnes morales ===<br />
=== Trombinoscope ===<br />
=== Planète April ===<br />
=== De l'April et des réseaux sociaux ===<br />
== Conseil d'administration, bureau ==<br />
== Équipe salariée ==<br />
== Stagiaire ==<br />
<br />
<p>De avril à août 2023, l 'April a accueilli Thomas Rivoire pour un stage de quatre mois en communication. Étudiant à l'Institut de la communication de l'Université Lyon 2 en <a href="https://icom.univ-lyon2.fr/formation/les-filieres/information-et-communication/colibre">licence pro CoLibre</a> – de son nom officiel « Licence Professionnelle : Métiers de la Communication : Chef de projet : Logiciels Libres et Conduite de projet » -, Thomas a participé à différents projets, notamment à la préparation de la présence de l'association aux événements, à la mise à jour de documents de sensibilisation, à la réalisation de bandes annonces des podcast de notre émission <em>Libre à vous !</em>, à la mobilisation des organisations libristes locales. Il a aussi géré le projet de refonte de l'autocollant « Priorité au logiciel libre ».</p><br />
<br />
== Ressources : local, système de gestion des membres ==<br />
=== Local ===<br />
=== Gestionnaire des Tâches Courantes ===<br />
== Assemblée générale de l'April ==<br />
== Divers ==<br />
=== Célébration des 25 ans de l'April ===<br />
=== Apéros April ===<br />
==== Apéros April au local ====<br />
==== Apéros April en région ====<br />
=== April Camp ===<br />
=== En Vente Libre ===<br />
==== Un petit nouveau : le sous-bock Libre à vous !/Chapril ====<br />
=== Poisson d'avril ===<br />
=== Revue hebdomadaire ===<br />
=== Salon d'accueil de l'April ===<br />
=== Tee-shirts ===<br />
=== Galerie photo ===<br />
=== Dons ===<br />
=== Rdv tâches importantes ===<br />
= Émission <em>Libre à vous !</em> sur radio Cause Commune =<br />
== <em>Libre à vous !</em> ==<br />
== Une émission de référence ==<br />
== Questionnaire pour connaître l'auditorat de <em>Libre à vous !</em> ==<br />
== La playlist <em>Libre chez vous !</em> : 15 h de musiques libres ==<br />
== Organisation pour la préparation des émissions ==<br />
=== Listes ===<br />
=== Équipe chroniques ===<br />
=== Appel à intervention dans l'émission ===<br />
=== Convention avec les Ceméa ===<br />
=== Montage audio du podcast de <em>Libre à vous&nbsp;!</em> ===<br />
=== Réalisation du direct : la régie ===<br />
= Dossiers =<br />
== Les dossiers et <em>Libre à vous !</em> ==<br />
== Proposition de loi sur le contrôle parental ==<br />
== Ministère des Armées ==<br />
=== Le ministère des Armées a fini son étude pour s'équiper en logiciel libre… reste plus qu'à en attendre la décision ===<br />
=== Fin de l'Open Bar, l'Armée ne prendra plus directement sa dose<br />
== Conseil d'expertise logiciels libres ==<br />
== Label Territoire Numérique Libre ==<br />
== GAFAM-Nation : un rapport éclairant sur le lobbying des GAFAM en<br />
== Consultation de la Cour des comptes : proposition d'évaluation des dépenses de logiciels de l'État ==<br />
== Déclaration de Strasbourg : les États membres affirment leur<br />
== Lettre ouverte : Le droit universel d'installer n'importe quel logiciel sur n'importe quel appareil ==<br />
== Suivi de question écrite : Les solutions logicielles en ligne de Google et Microsoft privées d'école ==<br />
== Ministère de l'Éducation nationale ==<br />
== Déclaration annuelle d’activités de représentation d'intérêts ==<br />
== Entreprises, économie, innovation ==<br />
== Europe/International ==<br />
== Vie privée/surveillance/informatique déloyale ==<br />
= Groupes de travail =<br />
== Agenda du Libre ==<br />
<br />
À partir de 2000, le site Agenda.Lolix.org, géré par Rodolphe Quiédeville, permettait de disposer d'un agenda des événements locaux en lien avec le Logiciel Libre. Suite à la décision de Rodolphe d'arrêter de maintenir ce site, Thomas Petazzoni a décidé de lancer en juin 2005 le site Agenda du Libre, en reprenant en totalité l'esprit de l'agenda de Rodolphe Quiédeville.<br />
<br />
L'Agenda du Libre propose un calendrier des manifestations organisées autour du logiciel libre en France. Depuis sa création, plus de 20 000 événements ont été référencés.<br />
<br />
Depuis octobre 2013, l'April a repris la gestion de cet agenda pour en assurer la pérennité. Il est essentiel que ce site, dédié à la promotion du logiciel libre, puisse continuer à exister. À présent, il permet de faire connaître des événements ayant un rapport avec le Libre organisés en France, en Suisse, en Belgique, au Luxembourg.<br />
<br />
Le <a href="https://git.framasoft.org/agenda-libre/agenda-libre-ruby"logiciel de l'Agenda du Libre</a> étant un Logiciel Libre, distribué sous les termes de la licence GNU AGPL, quiconque peut l'utiliser pour créer son agenda. Ainsi, depuis 2016, une <a href="https://agendadulibre.qc.ca/">Agenda du Libre du Québec</a> est mise à disposition par l'association <a href="https://facil.qc.ca/">Facil</a>.<br />
<br />
Plusieurs personnes sont désormais à l'œuvre pour la modération et la publication des événements proposés par les différentes organisations. L'intervalle de temps qui s'écoule entre la modération et la publication est inférieur à une journée.<br />
<br />
Depuis novembre 2015, LinuxFr.org et l'Agenda du Libre se sont associés pour favoriser la diffusion de tous les évènements : les dépêches pour des événements soumises sur LinuxFr.org sont refusées avec un message renvoyant sur l'Agenda du Libre. Une dépêche hebdomadaire regroupant les événements de l'Agenda du Libre pour la semaine à venir est générée et publiée. Il n'est plus nécessaire de soumettre son événement sur les deux sites, la modération est unique, la diffusion meilleure et l'information plus complète.<br />
<br />
En 2023, il y a eu <a href="https://www.agendadulibre.org/stats">1 820 événements</a> référencés sur l'Agenda du Libre, contre 1 613 en 2022.<br />
<br />
De plus, un système d'agrégation des actualités des organisations du Libre a été mis en place en 2023, sur la page https://www.agendadulibre.org/actus, il rediffuse les actualités diffusées par leurs flux RSS et atom.<br />
<br />
En 2023 une évolution technique de l'outillage "Ruby on Rails" a été réalisée, pour le mettre à jour en version 7.1.<br />
<br />
== Admin sys (administration systèmes) ==<br />
<br />
En 2023 l'activité du groupe de travail adminsys s'est principalement limitée à l'activité de routine, avec ses redémarrages et mises à jour des différents services. L'équipe fonctionne toujours avec un effectif relativement réduit, elle ne compte aujourd'hui que 3 adminsys actifs et la priorité de recruter s'impose davantage pour péréniser son action. Un camp de mise à jour Debian de l'infrastructure est prévue pour 2024 après avoir préalablement testé cela sur l'infrastructure chapril.<br />
<br />
== Chapril ==<br />
<br />
== Éducation ==<br />
L’April est depuis longtemps une observatrice particulièrement attentive de l'évolution de l'usage et de l'enseignement de l'informatique dans le système éducatif. Le groupe Éducation est ouvert à toute personne intéressée, membre ou pas de l'April. Vous pouvez vous inscrire à la liste de discussion qui est le le support principal de ce groupe de travail. Près de 700 personnes y sont inscrites dont une part importante d’enseignants et d’enseignantes.<br />
<br />
Au delà de la liste et des échanges nombreux autour des sujets du numérique libre dans l'École, des visioconférences, initiées en 2022 en soirée sur le second semestre ont été poursuivies au premier semestre 2023. L'idée était d'essayer d'initier des actions pour aller au-delà des constats souvent négatifs qui sont faits lorsqu’ils s’agit de promouvoir ou de développer les usages des logiciels libres dans l’éducation. Une enquête est en construction pour recenser des pratiques vertueuses, auprès des membres de la liste. Ceci étant, le groupe manque actuellement de ressources interne pour avancer comme il l’aurait souhaité.<br />
<br />
== Libre Association (Logiciel libre et monde associatif) ==<br />
<br />
Le groupe de travail Libre Association est né en 2007 et a pour objet de favoriser les liens entre logiciel libre et monde associatif. Vous pouvez trouver des détails concernant les axes de travail et les missions du groupe sur les pages dédiées sur le site de l'April. Vous pouvez vous inscrire sur la liste de discussion du groupe : elle est ouverte à toute personne intéressée par les logiciels libres et le monde associatif. Elle permet, par exemple, de questionner sur un besoin de logiciel libre pour outiller votre association, connaître les enjeux pour la gouvernance et la souveraineté de votre association. <br />
<br />
Le groupe informel échange principalement sur la liste de discussion dédiée où étaient inscrites 284 personnes au 31 décembre 2023 (280 un an plus tôt). Le nombre de messages échangés en 2022 a été de 43, ce qui confirme une baisse sensible d’activité de la liste déjà constatée l’année précédente. La liste garde néanmoins une utilité pour les associations lorsque l'on regarde les sujets qui y sont abordés. <br />
<br />
L'April contribue à Bénévalibre (logiciel libre dont l'objet est de faciliter la valorisation du bénévolat au sein des association) porté par le Comité Régional des Associations de Jeunesse et d'Éducation Populaire (CRAJEP) de Bourgogne-Franche-Comté pour lequel, l'April est identifiée comme partenaire « éthique ». On notera en particulier la contribution aux cahier de l’Injep n°61 où il est explicité la manière dont Bénévalibre a été pensé et comment ce commun numérique, agit comme outil d’éducation populaire. https://injep.fr/wp-content/uploads/2023/12/CA61.pdf (ou, pour aller plus directement à l'article concernant Bénévalibre, la page sur cairn.info : https://www.cairn.info/revue-cahiers-de-l-action-2023-2-page-47.htm).<br />
<br />
Le premier mars 2023 a été publiée dans Juris association (bimensuel pour les organismes à but non lucratif) n°674, une tribune diffusée sous licence CC-BY-SA «Le logiciel libre : un choix de mobilisation démocratique en accord avec les valeurs associatives ».<br />
<br />
== Revue de presse ==<br />
<br />
Cette année, 267 articles ont été repris dans la revue de presse.<br />
<br />
Chiffre en baisse, il était de 329 en 2022, de 371 en 2021 et de 420 en 2020.<br />
<br />
== Sensibilisation au logiciel libre ==<br />
<br />
<p>Le <a href="https://wiki.april.org/w/Sensibilisation" groupe de travail Sensibilisation</a> de l'April a pour vocation de proposer des outils de communication permettant de sensibiliser le grand public aux enjeux du logiciel libre et des formats ouverts. Les types d'outils produits par le groupe sont variés et vont des dépliants, affiches et flyers aux tee-shirts, autocollants et autres <em>goodies</em>.</p><br />
<br />
<p>Ces ressources nous sont très utiles, notamment sur les stands tenus par l'association. Elles sont disponibles au téléchargement et publiées sous licence libre pour en favoriser l'utilisation, l'adaptation, le partage.</p><br />
<br />
<p>En 2023, le groupe a poursuivi le projet du <a href="https://wiki.april.org/w/Jeu_du_Gnou">Jeu du Gnou</a>, jeu de plateau coopératif et pédagogique dont l'objectif est de sensibiliser aux enjeux informatiques - libertés vs servitudes, protections contre les dangers. Le groupe a notamment passé en revue les <a href="https://wiki.april.org/w/Jeu_du_Gnou:Descriptif_des_cases_du_plateau">textes des cases du plateau</a>, pour qu'ils soient juridiquement inattaquables, et a poursuivi la <a href="https://pad.chapril.org/p/quizzes-enjeux-numeriques">relecture des quiz</a> auxquels il est nécessaire répondre correctement pour obtenir les protections contre les dangers au cours du jeu.</p><br />
<br />
<p>Notre autocollant « Priorité au logiciel libre » datant de 2013, il était temps de lui refaire une beauté. Le <a href="https://wiki.april.org/w/Autocollant_priorit%C3%A9_au_logiciel_libre#Projet_de_refonte">projet de refonte</a>, piloté par notre stagiaire en communication Thomas Rivoire, a permis de mobiliser de nombreuses personnes dans chacune de ses phases de réalisation : recueil de remarques et idées de réalisation, propositions graphiques, vote sur les différents visuels. 222 personnes ont notamment participé au vote. Le visuel ayant ainsi été choisi, il ne reste plus qu'à faire imprimer l'autocollant, idéalement avant l'assemblée générale qui aura lieu le 16 mars 2024.</p><br />
<br />
<p>Le groupe Sensibilisation est ouvert à toute personne intéressée. Que vous soyez membre de l'April ou pas, n'hésitez pas à nous rejoindre en vous inscrivant à la <a href="https://listes.april.org/wws/subscribe/sensibilisation">liste de discussion</a>. La <a href="https://wiki.april.org/w/Sensibilisation">page Sensibilisation sur le wiki de l'April</a> est ouverte pour garder une trace de nos travaux. Il est possible de contribuer à un projet en cours ou de proposer un nouveau projet sur la liste de discussion.</p><br />
<br />
<h3>Expolibre</h3><br />
<br />
<p>L'une de outils réalisés par le groupe Sensibilisation est l'<a href="https://www.expolibre.org/">Expolibre</a>, une collection de panneaux d'information présentant la philosophie du logiciel libre au grand public. Dans l’esprit du logiciel libre, cette exposition est « libre » et nous vous invitons à <a href="https://expolibre.org/telecharger?lang=fr">la télécharger</a> pour la diffuser, la copier, l’exposer ou l’adapter.<br />
<br />
<p>En 2023, l'Expolibre a été traduite en Occitan. Merci à Ève Seguier de l'association Montpel'libre pour la traduction et à Loís Berlic pour la relecture. La version occitane de l'Expolibre sera mis en ligne courant 2024 sur le <a href="https://www.expolibre.org/">site de l'Expolibre</a>, où les panneaux sont déjà disponibles en français, en anglais, en espagnol et en italien.</p><br />
<br />
<p>L’April propose les panneaux de l'Expolibre en français à <a href="https://expolibre.org/louer">la location</a>, ainsi dispensant d'un travail d'édition les structures qui préfèrent utiliser les supports déjà existants.</p><br />
<br />
<p>En 2023, l'Expolibre louée par l'April a été présente :</p><br />
<ul><li> aux JDLN (Journées Des Libertés Numériques) à la BU de Droit de Nantes du 1er au 14 mars) et à la BU de Saint-Nazaire du 17 au 31 mars</li><br />
<li> aux RéZolutions numériques Centre-Val de Loire à Olivet (Loiret) le 30 mai</li><br />
<li> à la BU de St-Quentin du 1er septembre au 15 octobre</li><br />
<li> aux "Maths en ville" à l'Université Paris 8 à Saint-Denis le 10 octobre</li><br />
<li> à la BU de Versailles du 16 octobre au 20 novembre</li></ul><br />
<br />
<p>Le groupe Sensibilisation a produit également un <a href="https://www.april.org/flyer-quiz-expolibre">flyer avec un questionnaire à réponses multiples</a> pour accompagner cette exposition. S'il encourage le public à s'approprier les principes du Libre expliqués dans les panneaux, le questionnaire constitue aussi un excellent moyen d'ouvrir la discussion sur nos stands.</p><br />
<br />
== Site web ==<br />
== Traductions ==<br />
== Traduction de la philosophie GNU ==<br />
<br />
=== Vue d'ensemble ===<br />
<br />
Le groupe Trad-Gnu a pour but de présenter l'informatique libre et la<br />
[https://www.gnu.org/ philosophie de GNU] en français. Pour ce faire,<br />
il traduit et maintient à jour l'essentiel des textes publiés sur le site<br />
du projet GNU, pour qu'une personne francophone puisse en parcourir les<br />
sections principales sans être gênée par son manque de domestication de<br />
la langue anglaise.<br />
<br />
Ce groupe existe depuis 1996, comme l'April. Outre les activités de<br />
traduction en français des articles de www.gnu.org relatifs à la<br />
philosophie du logiciel libre, le groupe effectue des traductions à la<br />
demande de l'April ou de la Fondation pour le Logiciel Libre (FSF).<br />
<br />
Les traductions se font sur un bloc-notes coopératif, autant que<br />
possible à une heure prédéterminée pour que les discussions puissent<br />
avoir lieu en temps réel. C'est beaucoup plus convivial et efficace<br />
que de traduire chacun de son côté.<br />
<br />
Vous pouvez vous inscrire sur la<br />
[https://listes.april.org/wws/info/trad-gnu liste de travail] du groupe.<br />
Fin 2023, elle comptait 84 membres dont l'un s'était inscrit en cours<br />
d'année.<br />
<br />
=== Activité sur gnu.org ===<br />
<br />
2023 a été une année particulièrement calme, avec 2 nouveaux articles de<br />
fond publiés sur le site. À noter que les anciens s'accroissent au fil<br />
des mises à jour.<br />
<br />
* Les 2 nouveaux articles ont été traduits.<br />
* 613 mises à jour, modifications mineures ou corrections ont été effectuées sur 473 fichiers de travail (total en fin d'année).<br />
* 2 articles ont été révisés pour en peaufiner le style.<br />
<br />
=== Traductions à la demande de la FSF ===<br />
<br />
* Les 12 numéros du <cite>[https://www.fsf.org/free-software-supporter Free Software Supporter]</cite> (bulletin d'information mensuel sur les activités de la FSF et de GNU) ;<br />
* 2 pages web dédiées aux campagnes de don de la FSF ;<br />
* mises à jour ponctuelles d'[https://emailselfdefense.fsf.org/fr/ Autodéfense courriel] (guide de chiffrement avec GnuPG).<br />
<br />
=== Collaboration avec d'autres groupes de travail de l'April ===<br />
<br />
* Avec le groupe Traductions, relecture d'un communiqué traduit en anglais : <i>[https://www.april.org/en/cyber-resilience-act-a-sword-damocles-hanging-over-free-software Cyber Resilience Act: A Sword of Damocles Hanging over Free Software]</i><br />
* Avec le groupe Transcriptions, relecture et traduction des parties en anglais d'une transcription de table ronde : [https://www.librealire.org/cloud-l-europe-veut-elle-faire-sa-revolution Cloud : l’Europe veut-elle faire sa révolution ?]<br />
<br />
== Transcriptions ==<br />
=== Les objectifs d’une transcription ===<br />
<br />
Le groupe Transcriptions de l’April se propose de transformer des vidéos et des fichiers audio concernant le logiciel libre et les libertés numériques en général en texte avec ajout d'une illustration et ajout de liens vers certains sites jugés pertinents.<br />
<br />
Ces textes sont alors rendus accessibles aux personnes porteuses de handicap avec, quand cela est jugé nécessaire, certains détails tels que la gestuelle ou le ton de la voix des personnes intervenantes indiqués entre crochets. Ces transcriptions sont repérées puis indexées dans les moteurs de recherche. Il est alors possible de retrouver les propos exacts, de les utiliser en cas de besoin, en citant fidèlement la source.<br />
<br />
Accessibilité, indexation, réutilisation sont les maîtres mots du groupe Transcriptions.<br/><br />
Certaines personnes, sachant qu’une vidéo est disponible sur les réseaux et ne disposant pas de temps pour la regarder, préfèrent lire sa transcription.<br />
<br />
=== Bilan 2023 ===<br />
<br />
86 personnes abonnées fin 2023, nombre qui reste stable, avec une personne qui relit systématiquement toutes les transcriptions.<br />
<br />
147 transcriptions publiées, ce qui correspond à 125 heures et 13 minutes d’enregistrements audio et de vidéos dont la durée varie d’une dizaine de minutes à près de deux heures.<br />
<br />
=== Libre à lire ! ===<br />
<br />
Les transcriptions sont disponibles sur le site dédié<a href="https://www.librealire.org/">Libre à lire !</a>, entré en fonction le 1er février 2021.<br />
Le site a reçu environ 350 visites par jour en 2023.<br />
<br />
=== Projets ===<br />
<br />
<ul><br />
<li>publier chaque semaine la transcription de l'émission <em>Libre à vous !</em> ;</li><br />
<li>inciter davantage de personnes à participer au groupe Transcriptions. La première étape d'une transcription consiste à obtenir un texte. <a href="https://scribe.cemea.org/">Le logiciel Scribe, dont le code source est sous licence libre, est un transcripteur audio/vidéo texte, résultat du travail de plusieurs personnes et des Ceméa, Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active, permet d’obtenir une première version du texte qu'il faut ensuite relire en effectuant les corrections requises — orthographe et grammaire. Cela ne demande aucune compétence particulière et permet d’enrichir ses connaissances sur les sujets chers à l'April. Toute aide est la bienvenue ;</li><br />
<li>faire connaître le site Libre à lire ! par l’intermédiaire des réseaux sociaux : citer des extraits de certaines transcriptions récentes permet de leur redonner de la visibilité, voire d’occasionner leur lecture ;</li><br />
<li>mettre des liens vers les transcriptions sur les articles de Wikipédia qui traitent de sujets identiques.</li><br />
</ul><br />
<br />
= Interventions, participation à des événements, stands =<br />
<br />
<p>L'April participe chaque année à de nombreux évènements par la tenue de stands, la proposition de conférences et ateliers, la distribution de documents de sensibilisation.</p><br />
<br />
<p>En 2023, l'association a notamment participé avec un stand et/ou avec des interventions dans [TODO : vérifier la pertinence des types d'événements cités ci-après ] des manifestations libristes, des salons professionnels, des webinaires, des débats publiques, des rencontres techniques, des festivals, des cours universitaires, ce qui nous a permis de toucher et de sensibiliser des publics variés.</p><br />
<br />
<p>Liste non exhaustive des interventions April en 2023 :</p><br />
<br />
<ul><br />
<br />
</ul><br />
<br />
= Organisation d'événements =<br />
<br />
[ Isa : je propose de différencier la participation aux événements de l'organisation d'événements, car il ne s'agit pas de la même activité ]<br />
<br />
<p>L'April organise tout au long de l'année des réunions et des journées de travail avec les membres et les soutiens de l'April, ainsi que des rendez-vous plus informels.</p><br />
<br />
<p>En 2023, l'association a notamment organisé les événements suivants :</p><br />
<br />
<ul><br />
<br />
</ul><br />
<br />
= Mobilisation des organisations locales de promotion du Libre =<br />
<br />
[ Isa : je vous soumets l'idée de case le Libre en Fête ici ]<br />
<br />
<p>De nombreuses organisations sont actives dans la promotion du logiciel libre au niveau local en France.</p><br />
<br />
<p>L'April mobilise ces organisations dans le cadre de deux initiatives dans l'année : le Libre en Fête, autour du 20 mars, initiative portée et coordonnée par l'April ; et la la Fête des Possibles, deux semaines en septembre, initiative portée et coordonnée par Collectif pour une Transition citoyenne.</p><br />
<br />
== Libre en Fête ==<br />
<br />
<p>L'initiative <a href="https://libre-en-fete.net">Libre en Fête</a> de l'April a pour objectif de sensibiliser le grand public aux enjeux de l'informatique libre et de la culture libre via de nombreux événements de découverte proposés partout en France autour du 20 mars, dans une dynamique conviviale et festive.</p><br />
<br />
<p>Les groupes d’utilisateurs et utilisatrices de logiciels libres (GULL), les espaces publics numériques (EPN), les bibliothèques et médiathèques, les clubs informatiques, les fablabs et hackerspaces, les centres sociaux et culturels et toute autre organisation locale ayant à cœur la promotion du logiciel libre et du Libre en général sont invitées à organiser des évènements à destination du grand public dans le cadre de cette initiative.</p><br />
<br />
<p>Chaque année, l’April lance une campagne de mobilisation, met en ligne un <a href="https://libre-en-fete.net">site web</a> où seront référencés les différents événements, rend disponibles des ressources de communication, s’assure que les événements sont correctement référencés, communique autour du Libre en Fête sur son site et sur les réseaux sociaux.</p><br />
<br />
<p>Le Libre en Fête a lieu depuis 2002 et est donc arrivé en 2023 à sa 22e édition. Conférences, ateliers, aide à l'installation de logiciels libres, projection de films sur le logiciel libre, concerts d'artistes publiant leur musique sous licence libre, journées de découverte avec plusieurs activités proposées… : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2022">environ 90 événements</a> ont été référencés en 2023 dans le cadre de cette initiative.</p><br />
<br />
<p>Le Libre en Fête n'existerait pas sans l'énergie de toutes les personnes et organisations qui proposent ces événements. Qu'elles soient ici remerciées chaleureusement, et rendez-vous pour les prochaines éditions !</p><br />
<br />
<p>Voici le nombre d'événements déclarés les années précédentes :</p><br />
<br />
<ul><br />
<li>2022 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2022">104 événements</a></li><br />
<li>2021 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2021">70 événements</a></li><br />
<li>2020 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2020">126 événements</a></li><br />
<li>2019 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2019">254 événements</a></li><br />
<li>2018 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2018">187 événements</a></li><br />
<li>2017 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2017">123 événements</a></li><br />
<li>2016 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2016">156 événements</a></li><br />
<li>2015 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2015">83 événements</a></li><br />
<li>2014 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2014">56 événements</a></li><br />
<li>2013 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2013">81 événements</a></li><br />
<li>2012 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2012">61 événements</a></li><br />
<li>2011 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2011">134 événements</a></li><br />
<li>2010 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2010">150 événements</a></li><br />
<li>2009 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2009">216 événements</a></li><br />
<li>2008 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2008">148 événements</a></li><br />
<li>2007 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2007">93 événements</a></li><br />
</ul><br />
<br />
<p>En 2024, le Libre en Fête se déroulera du samedi 9 mars au dimanche 7 avril inclus. Bien sûr, un événement peu avant le 9 mars ou peu après le 7 avril pourra lui aussi s'inscrire dans le cadre de cette initiative.</p><br />
<br />
<p>Une liste de diffusion a été mise en place pour que les personnes qui organisent des événements puissent échanger sur leurs expériences et faire part de leurs idées. <a href="https://listes.libre-en-fete.net/wws/subscribe/lef">L'inscription est ouverte à toute personne intéressée</a>.</p><br />
<br />
== Fête des Possibles ==<br />
<br />
<p>La <a href="https://fete-des-possibles.org/">Fête des Possibles</a>, portée et coordonnée par le <a href="https://transition-citoyenne.org/">Collectif pour une Transition Citoyenne</a>, a pour objectif de « rendre visibles toutes les initiatives citoyennes qui construisent une société plus durable, humaine et solidaire, et d’inviter toutes et tous à découvrir ces initiatives puis à agir ». Pour ce faire, elle invite à organiser des rendez-vous pendant deux semaines en septembre en France et en Belgique.</p><br />
<br />
<p>C'est une belle occasion pour montrer que « c'est possible » d’utiliser au quotidien des logiciels respectueux de nos libertés. Voilà pourquoi l'April est partenaire de la Fête des Possibles depuis sa première édition en 2017. Notre rôle consiste à relayer l'initiative et à inviter les organisations actives dans la promotion du logiciel libre à proposer des rendez-vous.</p><br />
<br />
<p>Pour permettre à l'April de mettre en valeur la contribution des organisations autour du Libre à la Fête des Possibles, nous invitons ces organisations à inscrire leur rendez-vous également sur l'Agenda du Libre. Ainsi, nous savons qu'au moins <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/fete-des-possibles-2023">23 événements autour du Libre ont été référencés</a> dans le cadre de la 7e édition de la Fête des Possibles qui a eu lieu du 8 au 24 septembre 2023.</p><br />
<br />
= Partenaires =<br />
== Adullact ==<br />
== AFUL ==<br />
== Associations mode d'emploi ==<br />
== Cause Commune/Libre à Toi ==<br />
== Ceméa ==<br />
== Cité des Sciences et de l'Industrie ==<br />
== Collectif pour une Transition Citoyenne ==<br />
== CNLL (l’Union des entreprises du logiciel libre et du numérique ouvert) ==<br />
== Crédit Coopératif ==<br />
== En Vente Libre ==<br />
== FACIL ==<br />
== Framasoft ==<br />
== FPH (Fondation pour le progrès de l'homme) ==<br />
== La Quadrature du Net ==<br />
== LinuxFr ==<br />
== Master I2L ==<br />
L'April est partenaire du Master I2L (Ingénierie du Logiciel Libre), de l'Université du Littoral à Calais, depuis sa mise en place en septembre 2006. En 2023, l'April est intervenu bénévolement 3 jours auprès de 16 étudiants pour apporter de contenus autour de la définition et des enjeux du logiciel libre. Les étudiants ont été invités à contribuer, à une hauteur de 10 à 15h à un projet libre. Des traductions de documentations de projets comme python ou la participation à Common Voice sont deux exemples de projets auxquels les étudiants ont participé.<br />
<br />
== Montpel'libre ==<br />
== Regards Citoyens ==<br />
= Médias/presse =<br />
== Relations avec les médias ==<br />
== Communiqués de presse ==<br />
= Merci =</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=Rapport_activite_2023&diff=108045Rapport activite 20232024-01-08T09:01:12Z<p>Echarp : /* Agenda du Libre */</p>
<hr />
<div>{{Travail En Cours|contenu=un texte }}<br />
<br />
= Règles de rédaction = <br />
<br />
Page pour la rédaction du rapport d'activité 2023, en cours de rédaction.<br />
<br />
La table des matières reprend celle d'un précédent rapport et doit être éventuellement enrichie de nouvelles entrées.<br />
<br />
Quelques règles concernant l'écriture du rapport :<br />
<br />
- essayez de rédiger directement en html avec les balises p, a....<br />
<br />
- dater précisément si possible les évènements ou actions que vous évoquez, par exemple ne mettez pas « L'association XXX a organisé les journées YYY » mais plutôt « L'association XXX a organisé le 23 mai 2023 les journées YYY ».<br />
<br />
- indiquez les titres des personnes citées dans la rétrospective. Par exemple ne dites pas « Jean-Noël Barrot » mais « Jean-Noël Barrot (ministre délégué chargé du numérique) »<br />
<br />
- mettez des liens chaque fois que vous le pouvez si vous parlez d'un évènement, organisation...<br />
<br />
- ne pas utiliser l'adresse du lien en tant que texte du lien<br />
<br />
- essayez de rédiger et pas uniquement mettre des listes d'actions<br />
<br />
Voir le [https://www.april.org/rapport-d-activite-2022-de-l-april rapport d'activité 2022] en cas de besoin.<br />
<br />
= Bref rappel =<br />
= Fonctionnement et vie de l'association =<br />
== Membres (statistiques, répartition géographique, bénévolat…) ==<br />
=== Nombre de membres ===<br />
=== Évolution du nombre de membres ===<br />
=== Bénévolat valorisé ===<br />
=== Répartition géographique des membres ===<br />
=== Membres personnes morales ===<br />
=== Trombinoscope ===<br />
=== Planète April ===<br />
=== De l'April et des réseaux sociaux ===<br />
== Conseil d'administration, bureau ==<br />
== Équipe salariée ==<br />
== Stagiaire ==<br />
<br />
<p>De avril à août 2023, l 'April a accueilli Thomas Rivoire pour un stage de quatre mois en communication. Étudiant à l'Institut de la communication de l'Université Lyon 2 en <a href="https://icom.univ-lyon2.fr/formation/les-filieres/information-et-communication/colibre">licence pro CoLibre</a> – de son nom officiel « Licence Professionnelle : Métiers de la Communication : Chef de projet : Logiciels Libres et Conduite de projet » -, Thomas a participé à différents projets, notamment à la préparation de la présence de l'association aux événements, à la mise à jour de documents de sensibilisation, à la réalisation de bandes annonces des podcast de notre émission <em>Libre à vous !</em>, à la mobilisation des organisations libristes locales. Il a aussi géré le projet de refonte de l'autocollant « Priorité au logiciel libre ».</p><br />
<br />
== Ressources : local, système de gestion des membres ==<br />
=== Local ===<br />
=== Gestionnaire des Tâches Courantes ===<br />
== Assemblée générale de l'April ==<br />
== Divers ==<br />
=== Célébration des 25 ans de l'April ===<br />
=== Apéros April ===<br />
==== Apéros April au local ====<br />
==== Apéros April en région ====<br />
=== April Camp ===<br />
=== En Vente Libre ===<br />
==== Un petit nouveau : le sous-bock Libre à vous !/Chapril ====<br />
=== Poisson d'avril ===<br />
=== Revue hebdomadaire ===<br />
=== Salon d'accueil de l'April ===<br />
=== Tee-shirts ===<br />
=== Galerie photo ===<br />
=== Dons ===<br />
=== Rdv tâches importantes ===<br />
= Émission <em>Libre à vous !</em> sur radio Cause Commune =<br />
== <em>Libre à vous !</em> ==<br />
== Une émission de référence ==<br />
== Questionnaire pour connaître l'auditorat de <em>Libre à vous !</em> ==<br />
== La playlist <em>Libre chez vous !</em> : 15 h de musiques libres ==<br />
== Organisation pour la préparation des émissions ==<br />
=== Listes ===<br />
=== Équipe chroniques ===<br />
=== Appel à intervention dans l'émission ===<br />
=== Convention avec les Ceméa ===<br />
=== Montage audio du podcast de <em>Libre à vous&nbsp;!</em> ===<br />
=== Réalisation du direct : la régie ===<br />
= Dossiers =<br />
== Les dossiers et <em>Libre à vous !</em> ==<br />
== Proposition de loi sur le contrôle parental ==<br />
== Ministère des Armées ==<br />
=== Le ministère des Armées a fini son étude pour s'équiper en logiciel libre… reste plus qu'à en attendre la décision ===<br />
=== Fin de l'Open Bar, l'Armée ne prendra plus directement sa dose<br />
== Conseil d'expertise logiciels libres ==<br />
== Label Territoire Numérique Libre ==<br />
== GAFAM-Nation : un rapport éclairant sur le lobbying des GAFAM en<br />
== Consultation de la Cour des comptes : proposition d'évaluation des dépenses de logiciels de l'État ==<br />
== Déclaration de Strasbourg : les États membres affirment leur<br />
== Lettre ouverte : Le droit universel d'installer n'importe quel logiciel sur n'importe quel appareil ==<br />
== Suivi de question écrite : Les solutions logicielles en ligne de Google et Microsoft privées d'école ==<br />
== Ministère de l'Éducation nationale ==<br />
== Déclaration annuelle d’activités de représentation d'intérêts ==<br />
== Entreprises, économie, innovation ==<br />
== Europe/International ==<br />
== Vie privée/surveillance/informatique déloyale ==<br />
= Groupes de travail =<br />
== Agenda du Libre ==<br />
<br />
À partir de 2000, le site Agenda.Lolix.org, géré par Rodolphe Quiédeville, permettait de disposer d'un agenda des événements locaux en lien avec le Logiciel Libre. Suite à la décision de Rodolphe d'arrêter de maintenir ce site, Thomas Petazzoni a décidé de lancer en juin 2005 le site Agenda du Libre, en reprenant en totalité l'esprit de l'agenda de Rodolphe Quiédeville.<br />
<br />
L'Agenda du Libre propose un calendrier des manifestations organisées autour du logiciel libre en France. Depuis sa création, plus de 20 000 événements ont été référencés.<br />
<br />
Depuis octobre 2013, l'April a repris la gestion de cet agenda pour en assurer la pérennité. Il est essentiel que ce site, dédié à la promotion du logiciel libre, puisse continuer à exister. À présent, il permet de faire connaître des événements ayant un rapport avec le Libre organisés en France, en Suisse, en Belgique, au Luxembourg.<br />
<br />
Le <a href="https://git.framasoft.org/agenda-libre/agenda-libre-ruby"logiciel de l'Agenda du Libre</a> étant un Logiciel Libre, distribué sous les termes de la licence GNU AGPL, quiconque peut l'utiliser pour créer son agenda. Ainsi, depuis 2016, une <a href="https://agendadulibre.qc.ca/">Agenda du Libre du Québec</a> est mise à disposition par l'association <a href="https://facil.qc.ca/">Facil</a>.<br />
<br />
Plusieurs personnes sont désormais à l'œuvre pour la modération et la publication des événements proposés par les différentes organisations. L'intervalle de temps qui s'écoule entre la modération et la publication est inférieur à une journée.<br />
<br />
Depuis novembre 2015, LinuxFr.org et l'Agenda du Libre se sont associés pour favoriser la diffusion de tous les évènements : les dépêches pour des événements soumises sur LinuxFr.org sont refusées avec un message renvoyant sur l'Agenda du Libre. Une dépêche hebdomadaire regroupant les événements de l'Agenda du Libre pour la semaine à venir est générée et publiée. Il n'est plus nécessaire de soumettre son événement sur les deux sites, la modération est unique, la diffusion meilleure et l'information plus complète.<br />
<br />
En 2023, il y a eu <a href="https://www.agendadulibre.org/stats">1 820 événements</a> référencés sur l'Agenda du Libre, contre 1 613 en 2022.<br />
<br />
De plus, un système d'agrégation des actualités des organisations du Libre a été mis en place en 2023, sur la page https://www.agendadulibre.org/actus, il rediffuse les actualités diffusées par leurs flux RSS et atom.<br />
<br />
En 2023 une évolution technique de l'outillage "Ruby on Rails" a été réalisée, pour le mettre à jour en version 7.1.<br />
<br />
== Admin sys (administration systèmes) ==<br />
<br />
En 2023 l'activité du groupe de travail adminsys s'est principalement limitée à l'activité de routine, avec ses redémarrages et mises à jour des différents services. L'équipe fonctionne toujours avec un effectif relativement réduit, elle ne compte aujourd'hui que 3 adminsys actifs et la priorité de recruter s'impose davantage pour péréniser son action. Un camp de mise à jour Debian de l'infrastructure est prévue pour 2024 après avoir préalablement testé cela sur l'infrastructure chapril.<br />
<br />
== Chapril ==<br />
<br />
== Éducation ==<br />
L’April est depuis longtemps une observatrice particulièrement attentive de l'évolution de l'usage et de l'enseignement de l'informatique dans le système éducatif. Le groupe Éducation est ouvert à toute personne intéressée, membre ou pas de l'April. Vous pouvez vous inscrire à la liste de discussion qui est le le support principal de ce groupe de travail. Près de 700 personnes y sont inscrites dont une part importante d’enseignants et d’enseignantes.<br />
<br />
Au delà de la liste et des échanges nombreux autour des sujets du numérique libre dans l'École, des visioconférences, initiées en 2022 en soirée sur le second semestre ont été poursuivies au premier semestre 2023. L'idée était d'essayer d'initier des actions pour aller au-delà des constats souvent négatifs qui sont faits lorsqu’ils s’agit de promouvoir ou de développer les usages des logiciels libres dans l’éducation. Une enquête est en construction pour recenser des pratiques vertueuses, auprès des membres de la liste. Ceci étant, le groupe manque actuellement de ressources interne pour avancer comme il l’aurait souhaité.<br />
<br />
== Libre Association (Logiciel libre et monde associatif) ==<br />
<br />
Le groupe de travail Libre Association est né en 2007 et a pour objet de favoriser les liens entre logiciel libre et monde associatif. Vous pouvez trouver des détails concernant les axes de travail et les missions du groupe sur les pages dédiées sur le site de l'April. Vous pouvez vous inscrire sur la liste de discussion du groupe : elle est ouverte à toute personne intéressée par les logiciels libres et le monde associatif. Elle permet, par exemple, de questionner sur un besoin de logiciel libre pour outiller votre association, connaître les enjeux pour la gouvernance et la souveraineté de votre association. <br />
<br />
Le groupe informel échange principalement sur la liste de discussion dédiée où étaient inscrites 284 personnes au 31 décembre 2023 (280 un an plus tôt). Le nombre de messages échangés en 2022 a été de 43, ce qui confirme une baisse sensible d’activité de la liste déjà constatée l’année précédente. La liste garde néanmoins une utilité pour les associations lorsque l'on regarde les sujets qui y sont abordés. <br />
<br />
L'April contribue à Bénévalibre (logiciel libre dont l'objet est de faciliter la valorisation du bénévolat au sein des association) porté par le Comité Régional des Associations de Jeunesse et d'Éducation Populaire (CRAJEP) de Bourgogne-Franche-Comté pour lequel, l'April est identifiée comme partenaire « éthique ». On notera en particulier la contribution aux cahier de l’Injep n°61 où il est explicité la manière dont Bénévalibre a été pensé et comment ce commun numérique, agit comme outil d’éducation populaire. https://injep.fr/wp-content/uploads/2023/12/CA61.pdf (ou, pour aller plus directement à l'article concernant Bénévalibre, la page sur cairn.info : https://www.cairn.info/revue-cahiers-de-l-action-2023-2-page-47.htm).<br />
<br />
Le premier mars 2023 a été publiée dans Juris association (bimensuel pour les organismes à but non lucratif) n°674, une tribune diffusée sous licence CC-BY-SA «Le logiciel libre : un choix de mobilisation démocratique en accord avec les valeurs associatives ».<br />
<br />
== Revue de presse ==<br />
=== Décryptualité ===<br />
<br />
[ Proposition de supprimer cette entrée ]<br />
<br />
== Sensibilisation au logiciel libre ==<br />
<br />
<p>Le <a href="https://wiki.april.org/w/Sensibilisation" groupe de travail Sensibilisation</a> de l'April a pour vocation de proposer des outils de communication permettant de sensibiliser le grand public aux enjeux du logiciel libre et des formats ouverts. Les types d'outils produits par le groupe sont variés et vont des dépliants, affiches et flyers aux tee-shirts, autocollants et autres <em>goodies</em>.</p><br />
<br />
<p>Ces ressources nous sont très utiles, notamment sur les stands tenus par l'association. Elles sont disponibles au téléchargement et publiées sous licence libre pour en favoriser l'utilisation, l'adaptation, le partage.</p><br />
<br />
<p>En 2023, le groupe a poursuivi le projet du <a href="https://wiki.april.org/w/Jeu_du_Gnou">Jeu du Gnou</a>, jeu de plateau coopératif et pédagogique dont l'objectif est de sensibiliser aux enjeux informatiques - libertés vs servitudes, protections contre les dangers. Le groupe a notamment passé en revue les <a href="https://wiki.april.org/w/Jeu_du_Gnou:Descriptif_des_cases_du_plateau">textes des cases du plateau</a>, pour qu'ils soient juridiquement inattaquables, et a poursuivi la <a href="https://pad.chapril.org/p/quizzes-enjeux-numeriques">relecture des quiz</a> auxquels il est nécessaire répondre correctement pour obtenir les protections contre les dangers au cours du jeu.</p><br />
<br />
<p>Notre autocollant « Priorité au logiciel libre » datant de 2013, il était temps de lui refaire une beauté. Le <a href="https://wiki.april.org/w/Autocollant_priorit%C3%A9_au_logiciel_libre#Projet_de_refonte">projet de refonte</a>, piloté par notre stagiaire en communication Thomas Rivoire, a permis de mobiliser de nombreuses personnes dans chacune de ses phases de réalisation : recueil de remarques et idées de réalisation, propositions graphiques, vote sur les différents visuels. 222 personnes ont notamment participé au vote. Le visuel ayant ainsi été choisi, il ne reste plus qu'à faire imprimer l'autocollant, idéalement avant l'assemblée générale qui aura lieu le 16 mars 2024.</p><br />
<br />
<p>Le groupe Sensibilisation est ouvert à toute personne intéressée. Que vous soyez membre de l'April ou pas, n'hésitez pas à nous rejoindre en vous inscrivant à la <a href="https://listes.april.org/wws/subscribe/sensibilisation">liste de discussion</a>. La <a href="https://wiki.april.org/w/Sensibilisation">page Sensibilisation sur le wiki de l'April</a> est ouverte pour garder une trace de nos travaux. Il est possible de contribuer à un projet en cours ou de proposer un nouveau projet sur la liste de discussion.</p><br />
<br />
<h3>Expolibre</h3><br />
<br />
<p>L'une de outils réalisés par le groupe Sensibilisation est l'<a href="https://www.expolibre.org/">Expolibre</a>, une collection de panneaux d'information présentant la philosophie du logiciel libre au grand public. Dans l’esprit du logiciel libre, cette exposition est « libre » et nous vous invitons à <a href="https://expolibre.org/telecharger?lang=fr">la télécharger</a> pour la diffuser, la copier, l’exposer ou l’adapter.<br />
<br />
<p>En 2023, l'Expolibre a été traduite en Occitan. Merci à Ève Seguier de l'association Montpel'libre pour la traduction et à Loís Berlic pour la relecture. La version occitane de l'Expolibre sera mis en ligne courant 2024 sur le <a href="https://www.expolibre.org/">site de l'Expolibre</a>, où les panneaux sont déjà disponibles en français, en anglais, en espagnol et en italien.</p><br />
<br />
<p>L’April propose les panneaux de l'Expolibre en français à <a href="https://expolibre.org/louer">la location</a>, ainsi dispensant d'un travail d'édition les structures qui préfèrent utiliser les supports déjà existants.</p><br />
<br />
<p>En 2023, l'Expolibre louée par l'April a été présente :</p><br />
<ul><li> aux JDLN (Journées Des Libertés Numériques) à la BU de Droit de Nantes du 1er au 14 mars) et à la BU de Saint-Nazaire du 17 au 31 mars</li><br />
<li> aux RéZolutions numériques Centre-Val de Loire à Olivet (Loiret) le 30 mai</li><br />
<li> à la BU de St-Quentin du 1er septembre au 15 octobre</li><br />
<li> aux "Maths en ville" à l'Université Paris 8 à Saint-Denis le 10 octobre</li><br />
<li> à la BU de Versailles du 16 octobre au 20 novembre</li></ul><br />
<br />
<p>Le groupe Sensibilisation a produit également un <a href="https://www.april.org/flyer-quiz-expolibre">flyer avec un questionnaire à réponses multiples</a> pour accompagner cette exposition. S'il encourage le public à s'approprier les principes du Libre expliqués dans les panneaux, le questionnaire constitue aussi un excellent moyen d'ouvrir la discussion sur nos stands.</p><br />
<br />
== Site web ==<br />
== Traductions ==<br />
== Traduction de la philosophie GNU ==<br />
<br />
=== Vue d'ensemble ===<br />
<br />
Le groupe Trad-Gnu a pour but de présenter l'informatique libre et la<br />
[https://www.gnu.org/ philosophie de GNU] en français. Pour ce faire,<br />
il traduit et maintient à jour l'essentiel des textes publiés sur le site<br />
du projet GNU, pour qu'une personne francophone puisse en parcourir les<br />
sections principales sans être gênée par son manque de domestication de<br />
la langue anglaise.<br />
<br />
Ce groupe existe depuis 1996, comme l'April. Outre les activités de<br />
traduction en français des articles de www.gnu.org relatifs à la<br />
philosophie du logiciel libre, le groupe effectue des traductions à la<br />
demande de l'April ou de la Fondation pour le Logiciel Libre (FSF).<br />
<br />
Les traductions se font sur un bloc-notes coopératif, autant que<br />
possible à une heure prédéterminée pour que les discussions puissent<br />
avoir lieu en temps réel. C'est beaucoup plus convivial et efficace<br />
que de traduire chacun de son côté.<br />
<br />
Vous pouvez vous inscrire sur la<br />
[https://listes.april.org/wws/info/trad-gnu liste de travail] du groupe.<br />
Fin 2023, elle comptait 84 membres dont l'un s'était inscrit en cours<br />
d'année.<br />
<br />
=== Activité sur gnu.org ===<br />
<br />
2023 a été une année particulièrement calme, avec 2 nouveaux articles de<br />
fond publiés sur le site. À noter que les anciens s'accroissent au fil<br />
des mises à jour.<br />
<br />
* Les 2 nouveaux articles ont été traduits.<br />
* 613 mises à jour, modifications mineures ou corrections ont été effectuées sur 473 fichiers de travail (total en fin d'année).<br />
* 2 articles ont été révisés pour en peaufiner le style.<br />
<br />
=== Traductions à la demande de la FSF ===<br />
<br />
* Les 12 numéros du <cite>[https://www.fsf.org/free-software-supporter Free Software Supporter]</cite> (bulletin d'information mensuel sur les activités de la FSF et de GNU) ;<br />
* 2 pages web dédiées aux campagnes de don de la FSF ;<br />
* mises à jour ponctuelles d'[https://emailselfdefense.fsf.org/fr/ Autodéfense courriel] (guide de chiffrement avec GnuPG).<br />
<br />
=== Collaboration avec d'autres groupes de travail de l'April ===<br />
<br />
* Avec le groupe Traductions, relecture d'un communiqué traduit en anglais : <i>[https://www.april.org/en/cyber-resilience-act-a-sword-damocles-hanging-over-free-software Cyber Resilience Act: A Sword of Damocles Hanging over Free Software]</i><br />
* Avec le groupe Transcriptions, relecture et traduction des parties en anglais d'une transcription de table ronde : [https://www.librealire.org/cloud-l-europe-veut-elle-faire-sa-revolution Cloud : l’Europe veut-elle faire sa révolution ?]<br />
<br />
== Transcriptions ==<br />
=== Les objectifs d’une transcription ===<br />
<br />
Le groupe Transcriptions de l’April se propose de transformer des vidéos et des fichiers audio concernant le logiciel libre et les libertés numériques en général en texte avec ajout d'une illustration et ajout de liens vers certains sites jugés pertinents.<br />
<br />
Ces textes sont alors rendus accessibles aux personnes porteuses de handicap avec, quand cela est jugé nécessaire, certains détails tels que la gestuelle ou le ton de la voix des personnes intervenantes indiqués entre crochets. Ces transcriptions sont repérées puis indexées dans les moteurs de recherche. Il est alors possible de retrouver les propos exacts, de les utiliser en cas de besoin, en citant fidèlement la source.<br />
<br />
Accessibilité, indexation, réutilisation sont les maîtres mots du groupe Transcriptions.<br/><br />
Certaines personnes, sachant qu’une vidéo est disponible sur les réseaux et ne disposant pas de temps pour la regarder, préfèrent lire sa transcription.<br />
<br />
=== Bilan 2023 ===<br />
<br />
86 personnes abonnées fin 2023, nombre qui reste stable, avec une personne qui relit systématiquement toutes les transcriptions.<br />
<br />
147 transcriptions publiées, ce qui correspond à 125 heures et 13 minutes d’enregistrements audio et de vidéos dont la durée varie d’une dizaine de minutes à près de deux heures.<br />
<br />
=== Libre à lire ! ===<br />
<br />
Les transcriptions sont disponibles sur le site dédié<a href="https://www.librealire.org/">Libre à lire !</a>, entré en fonction le 1er février 2021.<br />
Le site a reçu environ 350 visites par jour en 2023.<br />
<br />
=== Projets ===<br />
<br />
<ul><br />
<li>publier chaque semaine la transcription de l'émission <em>Libre à vous !</em> ;</li><br />
<li>inciter davantage de personnes à participer au groupe Transcriptions. La première étape d'une transcription consiste à obtenir un texte. <a href="https://scribe.cemea.org/">Le logiciel Scribe, dont le code source est sous licence libre, est un transcripteur audio/vidéo texte, résultat du travail de plusieurs personnes et des Ceméa, Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active, permet d’obtenir une première version du texte qu'il faut ensuite relire en effectuant les corrections requises — orthographe et grammaire. Cela ne demande aucune compétence particulière et permet d’enrichir ses connaissances sur les sujets chers à l'April. Toute aide est la bienvenue ;</li><br />
<li>faire connaître le site Libre à lire ! par l’intermédiaire des réseaux sociaux : citer des extraits de certaines transcriptions récentes permet de leur redonner de la visibilité, voire d’occasionner leur lecture ;</li><br />
<li>mettre des liens vers les transcriptions sur les articles de Wikipédia qui traitent de sujets identiques.</li><br />
</ul><br />
<br />
= Interventions, participation à des événements, stands =<br />
<br />
<p>L'April participe chaque année à de nombreux évènements par la tenue de stands, la proposition de conférences et ateliers, la distribution de documents de sensibilisation.</p><br />
<br />
<p>En 2023, l'association a notamment participé avec un stand et/ou avec des interventions dans [TODO : vérifier la pertinence des types d'événements cités ci-après ] des manifestations libristes, des salons professionnels, des webinaires, des débats publiques, des rencontres techniques, des festivals, des cours universitaires, ce qui nous a permis de toucher et de sensibiliser des publics variés.</p><br />
<br />
<p>Liste non exhaustive des interventions April en 2023 :</p><br />
<br />
<ul><br />
<br />
</ul><br />
<br />
= Organisation d'événements =<br />
<br />
[ Isa : je propose de différencier la participation aux événements de l'organisation d'événements, car il ne s'agit pas de la même activité ]<br />
<br />
<p>L'April organise tout au long de l'année des réunions et des journées de travail avec les membres et les soutiens de l'April, ainsi que des rendez-vous plus informels.</p><br />
<br />
<p>En 2023, l'association a notamment organisé les événements suivants :</p><br />
<br />
<ul><br />
<br />
</ul><br />
<br />
= Mobilisation des organisations locales de promotion du Libre =<br />
<br />
[ Isa : je vous soumets l'idée de case le Libre en Fête ici ]<br />
<br />
<p>De nombreuses organisations sont actives dans la promotion du logiciel libre au niveau local en France.</p><br />
<br />
<p>L'April mobilise ces organisations dans le cadre de deux initiatives dans l'année : le Libre en Fête, autour du 20 mars, initiative portée et coordonnée par l'April ; et la la Fête des Possibles, deux semaines en septembre, initiative portée et coordonnée par Collectif pour une Transition citoyenne.</p><br />
<br />
== Libre en Fête ==<br />
<br />
<p>L'initiative <a href="https://libre-en-fete.net">Libre en Fête</a> de l'April a pour objectif de sensibiliser le grand public aux enjeux de l'informatique libre et de la culture libre via de nombreux événements de découverte proposés partout en France autour du 20 mars, dans une dynamique conviviale et festive.</p><br />
<br />
<p>Les groupes d’utilisateurs et utilisatrices de logiciels libres (GULL), les espaces publics numériques (EPN), les bibliothèques et médiathèques, les clubs informatiques, les fablabs et hackerspaces, les centres sociaux et culturels et toute autre organisation locale ayant à cœur la promotion du logiciel libre et du Libre en général sont invitées à organiser des évènements à destination du grand public dans le cadre de cette initiative.</p><br />
<br />
<p>Chaque année, l’April lance une campagne de mobilisation, met en ligne un <a href="https://libre-en-fete.net">site web</a> où seront référencés les différents événements, rend disponibles des ressources de communication, s’assure que les événements sont correctement référencés, communique autour du Libre en Fête sur son site et sur les réseaux sociaux.</p><br />
<br />
<p>Le Libre en Fête a lieu depuis 2002 et est donc arrivé en 2023 à sa 22e édition. Conférences, ateliers, aide à l'installation de logiciels libres, projection de films sur le logiciel libre, concerts d'artistes publiant leur musique sous licence libre, journées de découverte avec plusieurs activités proposées… : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2022">environ 90 événements</a> ont été référencés en 2023 dans le cadre de cette initiative.</p><br />
<br />
<p>Le Libre en Fête n'existerait pas sans l'énergie de toutes les personnes et organisations qui proposent ces événements. Qu'elles soient ici remerciées chaleureusement, et rendez-vous pour les prochaines éditions !</p><br />
<br />
<p>Voici le nombre d'événements déclarés les années précédentes :</p><br />
<br />
<ul><br />
<li>2022 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2022">104 événements</a></li><br />
<li>2021 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2021">70 événements</a></li><br />
<li>2020 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2020">126 événements</a></li><br />
<li>2019 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2019">254 événements</a></li><br />
<li>2018 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2018">187 événements</a></li><br />
<li>2017 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2017">123 événements</a></li><br />
<li>2016 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2016">156 événements</a></li><br />
<li>2015 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2015">83 événements</a></li><br />
<li>2014 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2014">56 événements</a></li><br />
<li>2013 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2013">81 événements</a></li><br />
<li>2012 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2012">61 événements</a></li><br />
<li>2011 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2011">134 événements</a></li><br />
<li>2010 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2010">150 événements</a></li><br />
<li>2009 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2009">216 événements</a></li><br />
<li>2008 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2008">148 événements</a></li><br />
<li>2007 : <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/libre-en-fete-2007">93 événements</a></li><br />
</ul><br />
<br />
<p>En 2024, le Libre en Fête se déroulera du samedi 9 mars au dimanche 7 avril inclus. Bien sûr, un événement peu avant le 9 mars ou peu après le 7 avril pourra lui aussi s'inscrire dans le cadre de cette initiative.</p><br />
<br />
<p>Une liste de diffusion a été mise en place pour que les personnes qui organisent des événements puissent échanger sur leurs expériences et faire part de leurs idées. <a href="https://listes.libre-en-fete.net/wws/subscribe/lef">L'inscription est ouverte à toute personne intéressée</a>.</p><br />
<br />
== Fête des Possibles ==<br />
<br />
<p>La <a href="https://fete-des-possibles.org/">Fête des Possibles</a>, portée et coordonnée par le <a href="https://transition-citoyenne.org/">Collectif pour une Transition Citoyenne</a>, a pour objectif de « rendre visibles toutes les initiatives citoyennes qui construisent une société plus durable, humaine et solidaire, et d’inviter toutes et tous à découvrir ces initiatives puis à agir ». Pour ce faire, elle invite à organiser des rendez-vous pendant deux semaines en septembre en France et en Belgique.</p><br />
<br />
<p>C'est une belle occasion pour montrer que « c'est possible » d’utiliser au quotidien des logiciels respectueux de nos libertés. Voilà pourquoi l'April est partenaire de la Fête des Possibles depuis sa première édition en 2017. Notre rôle consiste à relayer l'initiative et à inviter les organisations actives dans la promotion du logiciel libre à proposer des rendez-vous.</p><br />
<br />
<p>Pour permettre à l'April de mettre en valeur la contribution des organisations autour du Libre à la Fête des Possibles, nous invitons ces organisations à inscrire leur rendez-vous également sur l'Agenda du Libre. Ainsi, nous savons qu'au moins <a href="https://www.agendadulibre.org/tags/fete-des-possibles-2023">23 événements autour du Libre ont été référencés</a> dans le cadre de la 7e édition de la Fête des Possibles qui a eu lieu du 8 au 24 septembre 2023.</p><br />
<br />
= Partenaires =<br />
== Adullact ==<br />
== AFUL ==<br />
== Associations mode d'emploi ==<br />
== Cause Commune/Libre à Toi ==<br />
== Ceméa ==<br />
== Cité des Sciences et de l'Industrie ==<br />
== Collectif pour une Transition Citoyenne ==<br />
== CNLL (l’Union des entreprises du logiciel libre et du numérique ouvert) ==<br />
== Crédit Coopératif ==<br />
== En Vente Libre ==<br />
== FACIL ==<br />
== Framasoft ==<br />
== FPH (Fondation pour le progrès de l'homme) ==<br />
== La Quadrature du Net ==<br />
== LinuxFr ==<br />
== Master I2L ==<br />
L'April est partenaire du Master I2L (Ingénierie du Logiciel Libre), de l'Université du Littoral à Calais, depuis sa mise en place en septembre 2006. En 2023, l'April est intervenu bénévolement 3 jours auprès de 16 étudiants pour apporter de contenus autour de la définition et des enjeux du logiciel libre. Les étudiants ont été invités à contribuer, à une hauteur de 10 à 15h à un projet libre. Des traductions de documentations de projets comme python ou la participation à Common Voice sont deux exemples de projets auxquels les étudiants ont participé.<br />
<br />
== Montpel'libre ==<br />
== Regards Citoyens ==<br />
= Médias/presse =<br />
== Relations avec les médias ==<br />
== Communiqués de presse ==<br />
= Merci =</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=Doxing_et_piratage,_nos_donn%C3%A9es_personnelles_ne_sont_jamais_totalement_%C3%A0_l%27abri_sur_internet_-D%C3%A9cryptualit%C3%A9_du_21_janvier_2019&diff=82559Doxing et piratage, nos données personnelles ne sont jamais totalement à l'abri sur internet -Décryptualité du 21 janvier 20192019-01-22T13:33:30Z<p>Echarp : </p>
<hr />
<div>[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
<br />
'''Titre :''' Décryptualité du 21 janvier 2019 - Doxing et piratage, nos données personnelles ne sont jamais totalement à l'abri sur internet<br />
<br />
'''Intervenants :''' Manu - Nico - Nolwenn - Christian - Luc<br />
<br />
'''Lieu :''' April - Studio d'enregistrement<br />
<br />
'''Date :''' 21 janvier 2019<br />
<br />
'''Durée :''' 13 min 40<br />
<br />
'''[https://www.april.org/sites/default/files/decrypt1903.ogg Écouter ou télécharger le podcast]'''<br />
<br />
[https://april.org/revue-de-presse-de-l-april-pour-la-semaine-3-de-l-annee-2019 Revue de presse pour la semaine 3 de l'année 2019] <br />
<br />
'''Licence de la transcription :''' [http://www.gnu.org/licenses/licenses.html#VerbatimCopying Verbatim]<br />
<br />
'''Illustration :'''<br />
<br />
'''NB :''' <em>transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.<br /><br />
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.</em><br />
<br />
'''Statut :''' Transcrit MO<br />
<br />
==Description==<br />
<br />
Le <em>doxing</em>, cette pratique consistant à rendre publique des informations personnelles secoue l'actualité en Allemagne où de nombreuses personnalités politiques ont été exposées. Avec le piratage, il démontre que nos données personnelles ne sont jamais totalement à l'abri sur internet et qu'il convient de maîtriser ses outils et la portée de ce que l'on exprime si on veut minimiser les risques.<br />
<br />
==Transcription==<br />
<br />
<b>Luc : </b>Décryptualité.<br />
<br />
<b>Voix off de Nico : </b>Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Semaine 3. Salut Manu.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Salut Nolwenn.<br />
<br />
<b>Nolwenn : </b>Salut Nico.<br />
<br />
<b>Nico : </b>Salut Christian.<br />
<br />
<b>Christian : </b>Salut Luc.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Sommaire.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Pour la semaine 3.<br />
<br />
<b>Luc : </b><em>L’Humanité.fr</em>, « Rémi Boulle, "L’État ne fait rien pour résister à l’entrisme de ces grandes firmes" », un article de Laurent Mouloud.<br />
<br />
<b>Manu : </b>C’est la section Éducation de l’April qui défend, justement, le logiciel libre dans les institutions, surtout l’Éducation nationale où il y a Microsoft.<br />
<br />
<b>Luc : </b><em>Le Monde Informatique</em>, « Linagora vs BlueMind : 1e manche gagnée par le second », un article de Bastien Lion.<br />
<br />
<b>Manu : </b>C’est un vieux sujet qui est en ce moment devant les tribunaux. Il y a deux sociétés qui font plutôt du Libre et il y en a une qui attaque l’autre pour différentes raisons. C’est la deuxième qui a gagné pour l’instant.<br />
<br />
<b>Luc : </b><em>EurActiv</em>, « Directive copyright : un débat impossible en France », un article de Pierre-Yves Beaudouin.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Ça parle des changements de droit d’auteur qui sont en train d’être mis en place en ce moment en Europe. C’est en train d’être discuté, l’article 11 et l’article 13 surtout.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Nouvelle du jour, ça a été abandonné !<br />
<br />
<b>Manu : </b>Non !<br />
<br />
<b>Luc : </b>Et si. Donc des bonnes nouvelles.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Bonne nouvelle. Je suis sûr qu’on en parlera dans les semaines qui viennent parce que c’est une nouvelle importante.<br />
<br />
<b>Luc : </b><em>ZDNet France</em>, « MongoDB: la nouvelle licence SSPL fait grincer des dents dans l’open source », un article de Steven J. Vaughan-Nichols.<br />
<br />
<b>Manu : </b>C’est un sujet assez technique et légal, sur des licences et comment s’organise l’utilisation d’un certain logiciel, sa licence est en train de bouger, est en train de devenir plus stricte, plus libre d’un certain point de vue, mais en fait il faut voir. En tout cas ça fait grincer, c’est-à-dire qu’il y a plein de gens qui n’aiment plus ce logiciel à partir de maintenant, notamment Amazon qui l’utilisait avant et qui va passer à d’autres briques.<br />
<br />
<b>Luc : </b><em>France Culture</em>, « Les hackers sont-ils de nouveaux pirates ? », un article d’Antoine Garapon.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Ça parle de piratage, Parti pirate, même de Wikipédia. Pas mal de choses intéressantes, d’éthique entre autres. Allez jeter une oreille, parce que c’est un podcast qui est derrière.<br />
<br />
<b>Luc : </b><em>La Tribune</em>, « En plus du Grand débat, l’État veut aussi votre avis pour réguler le numérique », un article d’Anaïs Cherif.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Après le grand débat, effectivement, qui est en cours, là ils veulent de rediscuter, le numérique doit évoluer. Il y a peut-être des évolutions qui ne vont pas nous plaire, qui sont en train d’être discutées, notamment sur l’anonymat, il me semble.<br />
<br />
<b>Luc : </b> On en reparlera effectivement.</b> <em>Developpez.com</em>, « Il y a une raison simple pour laquelle votre nouveau téléviseur intelligent était si abordable », un article de Stan Adkens.<br />
<br />
<b>Manu : </b> Je ne me rendais pas compte qu’il était si abordable que ça ! Mais en tout cas, effectivement, quand on vous écoute en permanence, eh bien il y a une petite possibilité de faire de l’argent avec ce qui est écouté c’est de le revendre et donc ça fait baisser les prix drastiquement des téléviseurs. Il y a Richard Stallman, le fondateur du logiciel libre, qui donne son avis sur le sujet.<br />
<br />
<b>Luc : </b> Le sujet de la semaine, Manu, c’est toi qui l’apportes.<br />
<br />
<b>Manu : </b> Donc le <em>doxing</em>, ce qui vient de se passer notamment en Allemagne mais qui est un sujet récurrent. <em>Doxing</em> ça veut dire ?<br />
<br />
<b>Nico :</b> En gros, des gens qui décident d’attaquer une personne et donc qui vont, par tous les moyens possibles et imaginables, essayer de récupérer les numéros de téléphone, numéros de passeport, les comptes en banque, les adresses, enfin tout ce qu’ils peuvent trouver sur cette personne-là pour, après, essayer de lui causer du tort ou même mettre ça à disposition de gens, n’importe qui ou juste l’emmerder.<br />
<br />
<b>Manu :</b> Le nom et les informations sur les enfants, l’employeur aussi, qui peuvent être importantes, qui peuvent avoir des conséquences faramineuses, parce que quand on est dans des sujets un peu chauds eh bien il y a des gens qui peuvent débarquer chez vous.<br />
<br />
<b>Luc :</b> Ne serait-ce qu’appeler son employeur pour pourrir la personne devant son employeur et causer des troubles. Personne n’a envie que son patron se fasse appeler tous les quatre matins par des gens qui disent : « Telle personne c’est un salopard ». Ce n’est pas très bon.<br />
<br />
<b>Manu :</b> Le sujet d’actualité, parce qu’il vient de se passer tout cela en Allemagne, au niveau des hommes politiques. Il y un petit jeune qui s’est permis de lâcher pas mal d’informations.<br />
<br />
<b>Nico :</b> Il a récupéré beaucoup de données sur les partis politiques, en particulier les membres des partis politiques allemands, sauf de l’extrême droite parce que cette personne était quand même plutôt à forte connotation…<br />
<br />
<b>Manu :</b> Antisémite et raciste.<br />
<br />
<b>Nico :</b> Antisémite. Voilà, tout ça. Et aussi tout ce qui était du domaine du divertissement. Il y a eu des youtubeurs ou autres qui se sont aussi retrouvés dedans. Et donc sur les scandales d’argent, de combien ils payaient, combien ils gagnaient, comment ils achetaient des jeux, etc., ça a traîné un peu partout.<br />
<br />
<b>Manu :</b> Il a « feuilletonné » un petit peu les informations qu’il a fait sortir et il a terminé, il semblerait, ce se sont les dernières informations, par Angela Merkel, et il a révélé son adresse personnelle si j’ai bien compris. Ça s’est terminé au poste, il a été retrouvé, et il semblerait que ce n’était pas un grand pirate, pas un hacker fameux, mais ce qu’on appelle un <em>script kiddie</em>.<br />
<br />
<b>Nico :</b> C’est un <em>noob</em>, un gamin dans son coin qui a juste utilisé les moyens qu’il avait à disposition. C’est vrai que n’importe qui peut s’amuser à ça sur Internet aujourd’hui. Les données sont accessibles un peu partout. On peut essayer d’envoyer des mails de <em>phishing</em>.<br />
<br />
<b>Luc :</b> C’est quoi le <em>phishing</em> ?<br />
<br />
<b>Nico :</b> D’envoyer un faux mail en fait en se faisant passer pour <br />
<br />
<b>Manu :</b> Hameçonnage. <br />
<br />
<b>Nico :</b> Hameçonnage en français. Le but c’est d’aller comme ça de proche en proche et de récupérer plein de données, en se faisant passer par x ou y ou une connaissance ou autre. Comme ça on fait une grosse base de données derrière.<br />
<br />
<b>Manu :</b> On peut aller plus loin. Je sais qu’aux États-Unis il y eu pas mal de sujets qui concernaient le <em>doxing</em> et qui ont été plus loin parce qu’il y a des petits jeunes qui ont utilisé des adresses pour appeler le SWAT [<em>Special Weapons And Tactics</em>] et pour que le SWAT débarque en disant « attention il y a de la drogue chez untel qui habite à tel endroit ».<br />
<br />
<b>Luc :</b> Le SWAT ce sont les groupes d’intervention. Donc ce sont les gros bras musclés avec des gros flingues, qui défoncent les portes.<br />
<br />
<b>Manu :</b> Et ça s’est mal passé. Ça s’appelle faire du <em>swatting</em>, c’est une évolution du <em>doxing</em> on pourrait dire, et il y avait des petits malins aux États-Unis qui s’amusaient à faire ça.<br />
<br />
<b>Nico :</b> Il y a même eu des morts puisque quand on est Noir malheureusement aux États-Unis, que le SWAT débarque chez vous.<br />
<br />
<b>Luc :</b> Ça tire les balles.<br />
<br />
<b>Nico :</b> Ça tire assez les balles et votre espérance de vie chute drastiquement. Malheureusement il y a eu effectivement des morts à cause de ça.<br />
<br />
<b>Luc :</b> Là on a plein de gens qui mettent en œuvre des trucs plus ou moins sophistiqués, mais on peut très bien récolter des informations sans avoir recours à des méthodes de pointe. Simplement là où les gens s’expriment ouvertement sur Internet et ils peuvent lâcher des tas d’informations. Quand on s’exprime sur Facebook ou sur Twitter, ou des tas de choses, tout ça peut être plus ou moins public. Quand on raconte sa vie, il y a des infos qui sortent et il suffit d’éplucher les trucs, de remplir les cases et de remplir les trous.<br />
<br />
<b>Manu :</b> Faire du recoupage.<br />
<br />
<b>Luc :</b> Faire du recoupage et on reconstruit des trucs comme ça. On peut très bien dire « à tel moment tu as dit telle chose ; je sais que tu travailles dans tel domaine, je sais qu’à tel moment tu as travaillé à tel endroit, etc. » Et potentiellement, en faisant des déductions, on peut retrouver par exemple l’entreprise dans laquelle on bosse ou des choses comme ça.<br />
<br />
<b>Nolwenn :</b> Après, ça c’est le genre de chose qu’on peut refaire très facilement avec différents réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, LinkedIn ou d’autres. C’est-à-dire que juste en connaissant l’identité de la personne on peut avoir l’idée de son âge ; rien qu’avec le nom, le prénom, si on va sur LinkedIn et qu’on sait que c’est bien la personne, on peut savoir quelles études la personne a faites, où est-ce qu’elle a travaillé, quels postes elle a occupés, même où est-ce qu’elle travaille actuellement et essayer de déterminer, éventuellement, son salaire. Par exemple si on veut essayer de faire du chantage ou un truc de ce genre.<br />
<br />
<b>Luc :</b> Ce que je trouve intéressant là-dedans c’est qu’il y a plein de gens qui disent qu’ils n’ont rien à cacher, on avait fait une émission là-dessus il y a très longtemps. En général, quand les gens se font <em>doxer</em> ils ne sont pas contents parce qu’ils voient qu’il y a toute une série d’infos persos, leurs numéros de téléphone et leurs machins et tout d’un coup ils ont l’impression d’être un peu à poil sur Internet. Et soudainement, en général, ces gens se disent : ah oui ! Je pensais n’avoir rien à cacher. J’ai vu ça une fois, quelqu’un qui témoignait de ça, il disait « je pensais que je n’avais rien à cacher et puis le type m’a tout affiché. Depuis je fais super gaffe. »<br />
<br />
<b>Manu :</b> Vous avez peut-être, chers auditeurs, reçu des mails il n’y a pas longtemps disant « attention, je suis un hacker et j’ai obtenu des informations personnelles sur toi avec ton identifiant, ton mot de passe, je sais ce que tu regardes comme porno et j’ai des photos de toi qui ont été prises sur ta webcam. » Moi j’ai reçu ce mail-là des dizaines de fois, ça passe dans mon répertoire de spams, mais il semblerait qu’il y ait eu des fuites sur Internet de ces données-là et ça correspond un petit peu à cette idée qu’on a des informations sur Internet et il y a des gens qui vont les utiliser pour essayer de nous faire chanter. Donc méfiez-vous tous, c’est en train de circuler en ce moment-même.<br />
<br />
==7’ 20==<br />
<br />
<b>Nico :</b> Surtout en ce moment où il y a une énorme une base de données qui a été publiée la semaine dernière, qui contient 600 millions de logins-mots de passe dedans. Donc c’est une grosse collection de plein de trucs qui avaient déjà fuité auparavant, plus de 300 ou 600 sites internet. C’est juste un truc colossal. Ces données-là, effectivement, sont réutilisées après pour essayer de se connecter à vos comptes en banque, parce que généralement tout le monde utilise le même mot de passe partout, donc les comptes en banque, vos adresses mail, essayer de faire du chantage derrière. Du coup si vous voulez voir si vous êtes impacté, vous pouvez aller sur le site haveibeenpwned.com<br />
<br />
<b>Manu :</b> C’est en anglais.<br />
<br />
<b>Nico :</b> C’est en anglais malheureusement.<br />
<br />
<b>Manu :</b> Est-ce que je me suis fait voir.<br />
<br />
<b>Nico :</b> Est-ce que je me suis fait avoir. Vous entrez votre adresse mail et ça vous dit tel service a fuité, voilà votre mot de passe, comme ça vous pouvez voir et changer, après, vos données.<br />
<br />
<b>Christian :</b> Pour rappel, depuis quelque temps, la loi oblige les entreprises qui ont eu des données fuitées, ou des bases de données piratées, à informer la CNIL, à le déclarer à la CNIL et aussi à prévenir les personnes qui étaient dans cette base.<br />
<br />
<b>Luc :</b> On est obligé de s’appuyer sur leur bonne foi et leur bonne volonté et souvent il y a beaucoup de retard.<br />
<br />
<b>Christian :</b> Effectivement, mais toutes les semaines on a des annonces, des choses qui sortent et qui sont impressionnantes.<br />
<br />
<b>Luc :</b> Là on est quand même dans le domaine du piratage pur et dur.<br />
<br />
<b>Manu :</b> Ça veut dire qu’aucune de nos informations personnelles, même si on a les bonnes pratiques, n’est à l’abri d’être révélée sur Internet. Moi je pense à des trucs encore pires que ça, des trucs institutionnels : la base des passeports et des cartes d’identité en France est en train d’être unifiée. Ils veulent mettre des données biométriques dedans et ils nous garantissent que ce ne sera pas volé. Sauf qu’on a un cas contradictoire, c’est en Inde, où le milliard d’habitants indiens, de citoyens indiens, est dans une base de données qui a fuité sur Internet.<br />
<br />
<b>Nico :</b> Sachant que le système indien était fait par une boîte française, en plus !<br />
<br />
<b>Manu : </b> Ah ben ça rassure !<br />
<br />
<b>Nico :</b> Ça risque d’être la même qui fait celle française !<br />
<br />
<b>Manu :</b> Il me semble qu’ils avaient des données personnelles dedans et des informations biométriques, et là c’est tout sur Internet. Donc on n’est à l’abri de rien ; il n’y a aucune garantie que nos informations ne sont pas en train de circuler et ne vont pas être utilisées par des <em>trollers</em> qui vont nous pourrir derrière.<br />
<br />
<b>Nolwenn :</b> Sachant qu’avec ameli.fr qui met en avant le dossier médical en ligne, ce n’est pas forcément très rassurant.<br />
<br />
<b>Luc :</b> Je pense qu’l faut arrêter d’être malade tout de suite.<br />
<br />
<b>Christian :</b> Rappelons qu’aux États-Unis il y a des bases de données sur les citoyens américains qui contiennent 3000 informations sur chaque Américain. Donc c’est colossal. Ça existe, ça circule, donc il faut essayer de contrôler ce qu’on émet.<br />
<br />
<b>Luc :</b> Aux États-Unis il y a des bases sur la quasi-totalité de la population mondiale, ça s’appelle la NSA.<br />
<br />
<b>Nico :</b> Ou Google.<br />
<br />
[Rires]<br />
<br />
<b>Manu :</b> C’est dans l’actualité aussi. On peut penser que le premier citoyen français est dans la base de données de la NSA, en premier lieu, parce qu’il utilise. ?<br />
<br />
<b>Tous en chœur :</b> Gmail.<br />
<br />
<b>Nico :</b> Voilà ! Emmanuel Macron qui s’est fait avoir à utiliser Gmail de manière personnelle. À priori il ne s’en servait pas pour ses fonctions de président, mais il avait tendance à la distribuer à peu près partout.<br />
<br />
<b>Luc :</b> Sur cette question de <em>doxing</em>, pour revenir un peu, parce que là on parle de piratage et à mon sens ce n’est pas tout à fait la même problématique, Macron aujourd’hui ou il n’y a pas longtemps, a dit et a rappelé que lui voulait combattre l’anonymat sur Internet en disant, notamment, que c’est une réalité, il y a des gens qui racontent ce qu’ils veulent, harcèlent d’autres personnes. On a eu toute une série de cas, notamment par rapport au féminisme et notamment féminisme et jeux vidéo. Il y a un certain nombre de féministes qui sont attaquées là-dessus et des petits jeunes du forum 18-25 de Jeuxvideo.com qui sont tristement célèbres qui ont fait du harcèlement, une journaliste, Nadia Daam, on en a pas mal parlé dans la presse. Également des femmes qui bossent dans le jeu vidéo, qui font des analyses, etc., et qui déclenchent « c’est devenu lamentable »(???). Du coup on peut se dire qu’effectivement face à toutes les <em>fake news</em>, à tous ces trucs de harcèlement, l’absence d’anonymat ce n’est plutôt pas mal parce que ça permettrait de mettre la main plus facilement sur ce genre de gens et de les envoyer devant un tribunal.<br />
<br />
<b>Nico :</b> Déjà que même avec l’anonymat ils ont tenu à peu près 48 heures avant de finir en garde à vue et à peu près une semaine avant d’être condamnés, donc l’anonymat ne va pas changer grand-chose en fait. Ce sont quand même des gens simples d’esprit et pas très malins ; ils font beaucoup de conneries et ils se font avoir assez vite.<br/><br />
À l’inverse l’anonymat est quand même assez bien pratique aussi. Ça permet de pouvoir parler librement, de ne pas s’autocensurer sur certains sujets. Ça permet à certains dissidents : on n’a qu’à voir par exemple en Chine où l’anonymat n’existe quasiment plus. Il n’y a pas non plus de contre-pouvoir politique ou autre. L’anonymat est aussi pratique pour garantir les droits et devoirs d’un citoyen.<br />
<br />
<b>Manu :</b> Ça permet de confronter les idées sans forcément avoir des conséquences néfastes sur sa vie. Ça permet de mettre en avant des choses qu’on ne ferait pas en public. C’est un petit peu comme des gens qui auraient des comportements privés qui ne sont pas forcément tolérés par leur environnement, on ne doit pas forcément les interdire pour autant.<br />
<br />
<b>Luc :</b> Il y a l’exemple d’Ashley Madison qui était un site de rencontres extraconjugales aux États-Unis, qui est tombé et où les infos sont devenues publiques. Dans le tas il y avait un certain nombre de militaires qui ont été assez stupides pour mettre leur adresse professionnelle, sachant que dans l’armée américaine, tu n’as pas le droit de pratiquer l’adultère, c’est interdit et on se fait virer de l’armée pour ça.<br />
<br />
<b>Manu :</b> Il y avait des hommes d’Église.<br />
<br />
<b>Luc :</b> Oui. Aussi. Il y a eu des gens qui se sont suicidés derrière. Effectivement on peut vouloir compartimenter sa vie et se dire qu’on peut avoir une sexualité débridée ou avoir n’importe quoi d’autre, peu importe.<br />
<br />
<b>Manu :</b> Des opinions politiques hors du commun.<br />
<br />
<b>Luc :</b> Des opinions politiques, avoir un humour de merde.<br />
<br />
<b>Nico :</b> Même aussi pour séparer certaines facettes de sa vie publique. Par exemple je pense à Maître Eolas qui est avocat très connu. Tout le monde le connaît au barreau et si on bosse avec lui on va le connaître. Mais il a besoin de séparer sa vie personnelle de sa vie professionnelle, parce qu’il a envie d’avoir...<br />
<br />
<b>Luc :</b> Ou sa vie numérique.<br />
<br />
<b>Nico :</b> Sa vie numérique et sa vie réelle. On a zythom aussi qui est dans le même cas, qui est expert numérique auprès des services de police, donc qui ne doit pas donner son identité ou en tout cas pas facilement. Quand on le connaît bien, on a accès, on sait exactement qui c’est, etc., mais il a besoin de segmenter sa vie pour protéger certaines choses.<br />
<br />
<b>Luc :</b> Dans le <em>doxing</em>, justement, c’est l’idée de rendre ces trucs publics. C’est-à-dire que, par rapport à ces gens-là, je pense qu’il y a un certain nombre de journalistes qui les connaissent, qui savent, etc. mais qui gardent ce secret. Ça existait déjà avant quand on avait des pseudos et des gens qui écrivaient des livres ; on a un certain nombre d’auteurs…<br />
<br />
<b>Manu :</b> Ou des présidents de la République qui avaient des enfants, tous les journalistes le savaient mais personnes d’autre.<br />
<br />
<b>Luc :</b> Par exemple. Il y a plein d’auteurs qui écrivaient sous différents noms parce qu’ils écrivaient des choses radicalement différentes et qu’ils ne voulaient mélanger ces éléments-là. Mais le <em>doxing</em> c’est quelqu’un qui a de mauvaises intentions et qui, du coup, va justement faire ce qu’on ne veut pas. En ayant de l’anonymat et en faisant une petite attention à ne pas donner trop de détails, etc., on peut minimiser des risques. Il faut quand même se dire que toutes ces informations-là, il faut qu’on soit capable de les assumer un jour ou l’autre.<br />
<br />
<b>Manu :</b> Il faut faire comme si tout sera utilisé contre nous à un moment donné. Effectivement il n’y a pas 36 solutions pour s’en protéger, il faut les assumer.<br />
<br />
<b>Luc :</b> Quand on a des adversaires, ils vont tout interpréter dans le sens qui nous sera le moins favorable et ça peut arriver, effectivement, dans ce genre de chose.<br />
<br />
<b>Nico :</b> Surtout qu’avec le numérique aujourd’hui, ça ??? de partout, n’importe quand, facilement. Et quand une fuite de données arrive, eh bien c’est tout de suite mondial.<br />
<br />
<b>Luc :</b> Même dix ou vingt ans après.<br />
<br />
<b>Nico :</b> Même dix ou vingt ans après, le Web n’oublie rien et ça c’est assez dramatique. Avant c’était assez facile. Quand on faisait 20 kilomètres ou 50 kilomètres, c’est bon on était tranquille, eh bien maintenant il va falloir changer de planète. Et encore on commence à coloniser celle d’à côté !<br />
<br />
<b>Luc :</b> Du coup on arrête l’informatique, c’est trop dangereux !<br />
<br />
<b>Manu :</b> On va habiter dans les bois.<br />
<br />
<b>Luc :</b> OK. On se retrouve la semaine prochaine !<br />
<br />
<b>Manu :</b> la semaine prochaine.<br />
<br />
<b>Nolwenn :</b> Salut.<br />
<br />
<b>Christian :</b> Salut.</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=La_r%C3%A9forme_du_droit_d%27auteur_%C3%A9clair%C3%A9_par_une_conf%C3%A9rence_de_Nina_Paley_sur_ce_qu%27est_la_culture_-_D%C3%A9cryptualit%C3%A9_du_17_juin_2018_-_Transcription&diff=79466La réforme du droit d'auteur éclairé par une conférence de Nina Paley sur ce qu'est la culture - Décryptualité du 17 juin 2018 - Transcription2018-06-18T12:46:01Z<p>Echarp : </p>
<hr />
<div>[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
<br />
'''Titre :''' Décryptualité du 17 juin 2018 - La réforme du droit d'auteur, éclairé par une conférence de Nina Paley sur ce qu'est la culture <br />
<br />
'''Intervenants :''' Luc - Manu - Magali<br />
<br />
'''Lieu :''' April - Studio d'enregistrement<br />
<br />
'''Date :''' juin 2018<br />
<br />
'''Durée :''' 16 min<br />
<br />
'''[https://www.youtube.com/watch?v=And8LupKGbo&feature=youtu.be Écouter ou télécharger le podcast]'''<br />
<br />
[https://www.april.org/revue-de-presse-de-l-april-pour-la-semaine-24-de-l-annee-2018 Revue de presse pour la semaine 24 de l'année 2018]<br />
<br />
'''Licence de la transcription :''' [http://www.gnu.org/licenses/licenses.html#VerbatimCopying Verbatim]<br />
<br />
'''NB :''' <em>transcription réalisée par nos soins. Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas forcément celles de l'April.</em><br />
<br />
'''Statut :''' Transcrit MO<br />
<br />
==Description==<br />
<br />
La réforme du droit d'auteur met en danger internet. Décryptualité s'appuie sur la conférence de Nina Paley qui décrit brillamment ce qu'est la culture, pour dénoncer l'absurdité de ce que sont devenus le droit d'auteur et le copyright et sur ce qu'ils menacent de devenir.<br />
<br />
==Transcription==<br />
<br />
<b>Luc : </b>Décryptualité.<br />
<br />
<b>Voix off de Nico : </b>Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Semaine 24. Salut Manu.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Salut Mag.<br />
<br />
<b>Mag : </b>Salut Luc.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Revue de presse.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Revue de presse : cinq articles principaux.<br />
<br />
<b>Mag : </b>On commence par <em>Numéro Magazine</em>, « Portrait de l’artiste en hacker qui détourne les nouvelles technologies », par Ingrid Luquet-Gad.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Il semblerait qu’au Centre Pompidou ils sont en train de faire toute une exposition, où ils détournent, ils retournent des concepts à partir du hacker notamment. Donc il y a des choses ; il va peut-être falloir qu’on aille jeter un œil.<br />
<br />
<b>Mag : </b><em>France Culture</em>, « Que reste-t-il du logiciel libre ? », par Hervé Gadrette. <br />
<br />
<b>Manu : </b>Ça reprend toute une interview qu’il y a eue cette semaine avec pyg, le responsable de Framasoft.<br />
<br />
<b>Mag : </b>Pierre-Yves Gosset.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Exactement. Je ne l’ai pas encore écoutée, il va falloir parce que c’est plutôt intéressant d’après ce que j’ai entendu. Et c’est France Culture, donc un gros média quand même.<br />
<br />
<b>Mag : </b><em>RFI</em>, « Software Heritage, la grande bibliothèque du logiciel », par Dominique Desaunay.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Un grand projet qu’on soutient et qu’on apprécie. Il y a des gens très motivés à l’Inria qui ont décidé de stocker tous les logiciels et notamment les logiciels libres, parce qu’on a légalement le droit de les stocker avec leur code source, pour l’avenir.<br />
<br />
<b>Mag : </b><em>Numerama</em>, « Open source : qui sont les bons élèves et les cancres parmi les géants de la tech ? », par Victoria Castro.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Ça parle des géants de la tech, c’est-à-dire les GAFA. Là ils en prennent six et ils essayent de lister, de faire un classement, des plus sympathiques vis-à-vis du logiciel libre et des plus salauds.<br />
<br />
<b>Mag : </b>Tu as dit GAFA, et puis tu dis six ! Alors ?<br />
<br />
<b>Manu : </b>Oui. N’est-ce pas. Alors ils ont aussi mis Oracle, par exemple, dedans et Microsoft bien sûr. Donc il faudrait voir comment l’acronyme se défend dans ce cas-là.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Les GAFAMO !<br />
<br />
<b>Manu : </b>Un truc dans ce genre. Un truc un peu compliqué.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Oracle ne rentre pas la catégorie des GAFAM.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Traditionnellement non. Donc là ils parlent des géants mais, effectivement, Oracle est dans le classement tout en bas.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Ils vendent du service aux entreprises et des bases de données, etc. Les GAFAM sont plutôt orientées vers le grand public et prennent leurs données. Et Oracle, je pense, se contrefout des données des utilisateurs.<br />
<br />
<b>Mag : </b>Mais c’est vrai qu’on a déjà entendu parler d’Oracle qui faisait soi-disant de l’open source et qui bloquait, qui fermait ses logiciels.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Il semblerait que ce soit considéré comme un trou noir de logiciels libres, ils en utilisent plein en interne et ils en récupèrent plein, mais ils interdisent à leurs employés, semblerait-il, de contribuer au logiciel libre en tant qu’employés d’Oracle. S’ils veulent le faire, ils le font chez eux avec leurs adresse e-mail personnelles.<br />
<br />
<b>Mag : </b><em>BFMtv</em>, « Pourquoi les mèmes sur Internet sont en danger », par Elsa Trujillo.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Ça reparle de l’article 13 d’une directive européenne en cours d’écriture. Donc un sujet assez important et l’April est vent debout ainsi que d’autres associations parce que c’est quelque chose qui pourrait vraiment être très embêtant pour tout Internet.<br />
<br />
<b>Luc : </b>On en a parlé il y a quelques semaines. Le sujet est vraiment très important et c’est là, d’ici la fin du mois de juin, dans les jours qui viennent, que ça va se voter. Donc il y a cette campagne menée par tout un tas d’associations dont l’April, des incitations à écrire aux députés, à leur téléphoner, à les harceler, en leur disant « il faut arrêter les conneries ! » On en a déjà parlé, mais on va en reparler cette semaine parce que c’est très important et c’est maintenant qu’il faut se bouger les fesses. Pour un petit résumé, ce projet de loi, là, qu’est-ce que ça va avoir comme conséquences ?<br />
<br />
<b>Manu : </b>La plus essentielle c’est celle de mettre en place des filtres automatiques pour que chaque fois qu’on partage sur Internet des contenus, c’est pour ça que les mèmes sont mis en avant dans les articles et dans les médias.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Les mèmes il faudra nous expliquer ce que c’est pour qu’on comprenne.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Ce sont de contenus, mais des contenus très viraux qui vont être souvent diffusés entre chacun. C’est un peu du buzz, ce sont tous les petits trucs un petit peu marrants, les petits chatons, les trucs un peu rigolos.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Ouais. On prend une image un peu connue, on met un commentaire dessus.<br />
<br />
<b>Manu : </b>On la détourne.<br />
<br />
<b>Luc : </b>On prend un petit GIF animé, une petite séquence vidéo, on la détourne, etc.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Et donc tous ces mèmes sont super fun, sont super sympas, Ils sont diffusés en grande quantité. Eh bien là si on met des filtres sur Internet, des filtres automatiques, par exemple sur YouTube et d’autres, eh bien les filtres vont regarder à chaque fois qu’on partage un contenu, ils vont regarder si ça correspond à un contenu déjà existant et protégé par le droit d’auteur et ils vont, en tout cas c’est la proposition, les bloquer.<br />
<br />
<b>Mag : </b>Moi j’appelle ça de la censure, quand même !<br />
<br />
<b>Manu : </b>Mais c’est carrément de la censure, mais c’est de la censure qui s’appuie sur des règles, sur des lois et sur le droit d’auteur. Les ayants droit ont l’air de pousser vraiment très fort pour que toutes les plates-formes de partage de contenus mettent en place automatiquement ces filtres.<br />
<br />
<b>Mag : </b>Mais techniquement c’est impossible !<br />
<br />
<b>Manu : </b>Alors même si c’est impossible, ça n’empêche pas qu’ils essayent de le faire.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Le problème qu’il y a derrière c’est que c’est un traitement automatique. Donc c’est un filtre. Traditionnellement on a dans notre système juridique des institutions qui sont censées juger si c’est oui ou si c’est non, avec des humains qui sont censés faire preuve d’intelligence.<br />
<br />
<b>Mag : </b>Je sens que tu vas parler de faux positifs !<br />
<br />
<b>Luc : </b>Je vais parler d’abord de cette notion qu’on évoque très souvent qui est <em>Code is Law</em>, notion visionnaire qui avait été exprimée par Lawrence Lessig, donc un juriste, il y a de ça 20 ans je pense maintenant, à peu près, au moins. <br />
<br />
<b>Manu : </b>Juriste américain.<br />
<br />
<b>Luc : </b>15-20 ans et qui là prend toute son ampleur. C’est-à-dire que peut-être le contenu en question ne méritait pas d’être filtré, mais comme c’est un robot qui l’a fait, de toutes façons ! Pff ! C’est lui qui décide. Donc du coup on est dans une situation où le filtrage est fait.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Par l’architecture. La route est bloquée, il n’y a pas même moyen d’essayer, de toutes façons l’architecture bloquerait, en tout cas c’est le but du truc, bloquerait toutes les choses qui contreviennent théoriquement.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Voilà ! Mag tu avais raison, ce sont bien les faux positifs. Donc ça c’est un vrai souci et, en plus, ça pose un autre problème c’est que s’il fallait, effectivement, à chaque fois qu’il y a contenu supposé illégal qu’on aille devant le tribunal, ce ne serait matériellement pas faisable.<br />
<br />
<b>Mag : </b>Ça encombrerait les cours de justice qui sont déjà bien encombrées et donc, eh bien franchement totalement inutile !<br />
<br />
<b>Luc : </b>En plus il y en a des milliards, ça coûte quand même de l’argent d’avoir un avocat, donc c’est juste pas possible.<br />
<br />
<b>Mag : </b>Ça relancerait les avocats.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Oui. Alors voilà !<br />
<br />
<b>Manu : </b>Ils ont besoin d’être relancés ? C’est nouveau !<br />
<br />
<b>Luc : </b>Oui ! Ça les relancerait très fort !<br />
<br />
<b>Mag : </b>Non ! Mais du coup, ils se retrouveraient confrontés à des sujets auxquels ils ne sont pas habitués, comme les licences, comme le droit d’auteur, peut-être que ça ne leur ferait pas de mal de poser les bonnes questions.<br />
<br />
<b>Manu : </b>On sait qu’il y a des avocats qui sont un peu spécialisés là-dedans. On se rappelle, quand on parlait des brevets notamment, il y avait des gars qui, à chaque fois, mettaient en avant leurs compétences sur le sujet, c’est hyper-pointu et ils sont assez rares finalement.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Le problème c’est que tu peux pas faire un procès à chaque fois que quelqu’un envoie un mème, ou une image à la con sur Internet.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Mais si Monsieur ; c’est la loi Monsieur ! En fait c’est pour défendre les revenus de ces ayants droit, ces pauvres ayants droit.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Après il faudrait que tu aies un système. Quand tu as trop d’infractions, tu prends par exemple les infractions de la route, il y a un système avec la police, etc., mais il y a quand même des systèmes de contestation. Quand on prend un PV, on peut écrire un recommandé en disant « ah non, vous vous êtes trompés. »<br />
<br />
<b>Manu : </b>Mais là tu n’es pas en train d’envisager un système complet. On peut imaginer que ces filtres automatiques ils aient un petit système pour dire « oui, mais non, vous m’avez bloqué à tort ! »<br />
<br />
<b>Luc : </b>Oui.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Et qu’on puisse essayer de demander à quand même faire passer les contenus qu’on veut diffuser.<br />
<br />
<b>Mag : </b>Ça me rappelle une photo qui avait été mise sur un site de réseau social, qui avait été censurée. Je vous rappelle, la photo c’était une petite fille qui levait sa jupe ou sa robe et on voyait un téton. La personne qui l’avait postée ne comprend pas pourquoi on lui a enlevé son contenu, le reposte et se fait bannir !<br />
<br />
<b>Luc : </b>On lui dégage toutes ses photos, tout son compte.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Eh bien, effectivement, si le filtre est un peu vache et qu’il y a une plainte, il pourrait te bannir. Après tout ce sont des entreprises privées. Oui, c’est vrai !<br />
<br />
<b>Luc : </b>Après tous les gens qui se sont fait dégager sur YouTube ou ce genre de choses, quand ils ont dit : « Hé, mais pourquoi ? », il n’y a personne en face. Pas nécessairement. Actuellement, juste maintenant au moment où on enregistre, il y a une histoire super marrante.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Ah ! De quoi il s’agit ?<br />
<br />
<b>Luc : </b>Avec la fondation Blender ?<br />
<br />
<b>Manu : </b>Ah ! La fondation Blender ?<br />
<br />
<b>Luc : </b>On rappelle : Blender c’est un logiciel libre de 3D, logiciel fabuleux. Il faudrait qu’on fasse une émission un jour là-dessus.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Fabuleux mais compliqué !<br />
<br />
<b>Luc : </b>Compliqué, mais voilà, vraiment exemplaire dans son développement.<br />
<br />
<b>Mag : </b>Ils font de très belles choses <em>Big Buck Bunny</em>, <em>Sintel</em>.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Ils font des choses superbes. Voilà et ils ont d’autres films et leurs films sont sous licence libre également. Donc c’est vraiment le truc qui est fait pour être partagé, absolument.<br />
<br />
<b>Mag : </b>Qu’on ne retrouve pas sur YouTube.<br />
<br />
<b>Luc : </b>En fait ils ont leur chaîne YouTube. <br />
<br />
<b>Manu : </b>Si, si, ils acceptent !<br />
<br />
<b>Luc : </b>Et il s’avère que aujourd’hui il y a eu, des trucs qui ont été mis sur Twitter là-dessus par le type qui est à la tête de ce projet, eh bien quand on se connecte sur la chaîne YouTube de la fondation Blender, ils ont peut-être réparé à l’heure à laquelle on enregistre !<br />
<br />
<b>Mag : </b>On leur souhaite !<br />
<br />
<b>Luc : </b>Ça dit : « Ah ! Vous n’avez pas le droit de voir ce contenu dans votre pays », alors que c’est du contenu sous licence libre et que c’est l’archétype même du truc qui devrait être diffusé partout et jamais bloqué.<br />
<br />
<b>Mag : </b>Mais c’est un DRM ça ! C’est un DRM qui dit « vous n’avez le droit de voir ce contenu dans ce pays-là ».<br />
<br />
<b>Manu : </b>C’est une forme de… C’est un blocage.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Donc là on a la parfaite illustration que de toutes façons ils arrivent.<br />
<br />
<b>Manu : </b>C’est un faux positif. C’est normal ?<br />
<br />
<b>Luc : </b>C’est un faux positif, et de bonne taille en plus !<br />
<br />
<b>Mag : </b>Là c’est extraordinaire ce que nous a fait YouTube : interdire une licence libre, interdire quelque chose qui est fait pour être partagé, il faut être très fort !<br />
<br />
<b>Manu : </b>Mais en fait on ne peut pas garantir comme cela de base, que des contenus originaux ne vont pas être bloqués par exemple aussi, au nom d’un produit dérivé. Tu pourrais imaginer qu’il y a des gars qui dérivent quelque chose, qui sont très connus et qui vont te faire des blocages, parce que toi tu es l’original mais personne ne le sait.<br />
<br />
==8’ 18==<br />
<br />
<b>Luc : </b>On ne peut pas espérer, en fait, qu’un système automatique soit subtil. C’est juste pas possible ! Il y a un autre truc qui est également le fait que sur les liens qu’on peut mettre vers Internet quand on veut mettre un lien par exemple vers un site ?<br />
<br />
<b>Manu : </b>Eh bien normalement il va falloir demander, en tout cas c’est ce qu’ils proposent, il va falloir demander l’autorisation de pointer, de mettre ce pointeur, parce que, effectivement, mettre un pointeur ça peut en soi avoir une valeur pour les ayants droit et ils espèrent, c’est l’idée, en extraire des revenus.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Donc si tu veux faire un lien sur mon site, tu me payes !<br />
<br />
<b>Manu : </b>Exactement ! Et ça c’est un peu la taxe typiquement Google parce qu’ils veulent que Google paye pour référencer tous leurs sites et faire pointer tous les résultats de recherche vers leurs sites.<br />
<br />
<b>mag : </b>C’est d’autant plus stupide parce que si Google doit payer ce genre de choses-là, ils vont tout simplement arrêter de mettre des liens et plus personne n’ira sur leur site !<br />
<br />
<b>Manu : </b>C’est une possibilité, mais si c’est au niveau européen, est-ce que Google peut se retirer de tout le marché européen et ne pas payer cette taxe ? C’est compliqué.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Le truc c’est que ça peut toucher n’importe qui. J’ai une page quelque part sur Internet où je mets tous les articles de presse qui m’intéressent. C’est une page qui est publique. <br />
<br />
<b>Manu : </b>Eh bien les gens de la presse qui ont ces articles, et c’est l’idée, peuvent te demander de payer parce que tu as mis des liens qui pointent vers eux.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Voilà ! Tout ce truc-là moi me fait penser à une conférence de Nina Paley et là on sort du domaine de l’informatique pour aller dans le domaine de l’art, qui est une conférence qu’on retrouve notamment sur le Framablog, le titre est en anglais mais la vidéo est sous-titrée, qui est <em>Make Art, Not Law</em>, donc faites de l’art pas la loi et c’est assez brillant. Alors elle est radicale dans sa position, mais elle a tout un développement où elle dit qu’on est des …<br />
<br />
<b>Mag : </b>Des machines à information, on récupère de l’information et on transmet de l’information.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Je ne suis pas sûr qu’elle dise machine mais en gros qu’on <em>process</em> de l’information, qu’à chaque fois qu’elle passe au travers de nous, on la modifie un petit peu et que c’est ça la culture. Et qu’à partir du moment où on a du copyright et des systèmes qui nous interdisent de, eh bien dans ce cas-là, ça bloque ce processus naturel et tout se met à stagner, etc., et du coup on arrête de créer, on arrête d’innover. Et que l’on soit dans la culture ou dans l’informatique, c’est cette même idée : dans l’informatique libre c’est qu’on partage le code, on partage la culture. Chacun se l’approprie, se la ré-exprime et c’est parfaitement naturel. Et aujourd’hui on est dans un mouvement qui veut aller contre la nature des choses. Et du coup c’est très violent.<br />
<br />
<b>Mag : </b>Parce qu’en plus là on ne parle plus de censure ; on parle d’autocensure : les gens ont peur de faire des choses qui les mettraient face à des ennuis et elle traite les ennuis de violence, d’amendes, de prison, de punition. Elle va assez fort. Elle est contre les licences, elle est contre le copyright. Elle n’est pas pour non plus pour les licences libres parce qu’elle les assimile à juste un combat parallèle au copyright ; elle voudrait juste qu’il n’y ait pas de licences. En gros tout est ouvert, tout est open. Tu dois adorer ça Manu !<br />
<br />
<b>Manu : </b>Moi j’apprécie. Je pense que toutes ces règles qui sont des règles dites de propriété intellectuelle, donc le droit d’auteur, les brevets, le droit des marques, le droit des secrets, tous ces trucs-là sont des trucs absurdes qui ont été rajoutés souvent au 19e siècle, dont on paye le prix aujourd’hui. C’est un contrôle qui est vraiment horrible sur la culture complète.<br />
<br />
<b>Luc : </b>On rappelle que les licences libres, mises en œuvre par Stallman et des gens avec qui il travaillait au début des années 80, ont été rendues nécessaires par le fait que l’informatique propriétaire est arrivée alors qu’avant c’était des trucs qu’ils partageaient entre universitaires et qu’ils ne s’étaient pas vraiment posé trop la question des licences. Ils partageaient le code et c’était naturel. Donc ils ont été obligés de prendre une sorte de contre-mouvement. Eh bien si le monde était merveilleux, effectivement on n’aurait pas besoin de licences, on partagerait.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Sachant qu’il y a des petits gars aux États-Unis qui adorent le droit d’auteur au point que, en ce moment même, il y a des discussions pour l’étendre.<br />
<br />
<b>Mag : </b>Je ne suis pas sûre qu’ils l’adorent. Je pense qu’ils sont bien payés pour.<br />
<br />
<b>Manu : </b>N’est-ce pas !<br />
<br />
<b>Luc : </b>Oui. C’est un mouvement donc de lobbyistes qui disent : « Actuellement le droit d’auteur c’est jusqu’à 70 ans après la mort de l’auteur et en fait ça ne serait pas mal de passer à 140 ans ! »<br />
<br />
<b>Manu : </b>Oui, parce que vous comprenez, l’auteur il en a besoin !<br />
<br />
<b>Luc : </b>Oui.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Pour produire des œuvres c’est nécessaire d’imaginer que 140 ans après la mort de l’auteur il puisse encore, eh bien recevoir l’argent.<br />
<br />
<b>Mag : </b>Déjà 70 ans ça me perturbait, mais alors 140 ! Là on est carrément dans du vol public quoi ! On vole le domaine public des œuvres qui auraient dû y monter.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Jean-Michel Jarre qui, à part faire de la mauvaise musique !<br />
<br />
<b>Mag : </b>Ah non !<br />
<br />
<b>Manu : </b>Ah ! Tu es dur !<br />
<br />
<b>Luc : </b>Si ! <br />
<br />
<b>Mag : </b>Tu connais les goûts de Luc.<br />
<br />
<b>Luc : </b>A été chef d’un machin qui est, en gros, une sorte d’organisation, un petit peu la SACEM mondiale en quelque sorte, en tout cas une organisation qui les chapeaute où ils discutent entre eux et il a dit : « Mais le domaine public devrait cesser d’exister. On devrait être propriétaire jusqu’à la fin des temps de ces choses-là. »<br />
<br />
<b>Mag : </b>Ça me fait saigner les oreilles quand j’entends ça !<br />
<br />
<b>Luc : </b>L’argument peut se tenir. Il dit : « C’est à moi ! »<br />
<br />
<b>Manu : </b>C’est de la propriété. Dans son esprit, c’est de la propriété.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Est-ce que quelqu’un vient te voler ta maison ou à tes descendants parce que tu l’as achetée ?<br />
<br />
<b>Mag : </b>Oui, mais on ne la démonte pas ta maison quand tu es mort. On n’est pas en train de l’enlever pierre par pierre pour la mettre dans ton cercueil ! Quoi ! Il ne faut pas déconner ! Elle a une vie ta maison, elle a le droit d’évoluer, de changer, de s’améliorer.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Oui ! Mais l’idée c’est que tu as cette propriété. C’est l’idée qu’il y a derrière et qui est difficile à démonter de dire « il l’a fait, il y a de la propriété alors pourquoi on lui retirerait, etc. ? »<br />
<br />
<b>Manu : </b>Parce qu’une fois qu’elle est dans notre esprit, elle nous appartient aussi. Les idées et les œuvres sont partagées et elles apparaissent comme des copies dans l’esprit de chacun. Et dire que cette copie appartient à quelqu’un d’autre, alors qu’elle est dans mon esprit, moi je suis Nina Paley, je trouve que c’est perdre de la souveraineté de mon esprit.<br />
<br />
<b>Luc : </b>D’autant plus que tout ce contenu <em>copyrighté</em>, on n’a, pour une bonne part, pas choisi qu’il rentre dans notre esprit. Et ça, c’est quelque chose qu’elle fait remarquer également qui est très juste.<br />
<br />
<b>Mag : </b>Elle parle des chants de Noël. Moi j’ai une autre chanson, <em>Joyeux anniversaire</em> qu’on se chante tous, à toutes les occasions et qui n’est pas dans le domaine public. <br />
<br />
<b>Manu : </b>Droit d’auteur !<br />
<br />
<b>Mag : </b>Voilà, qui a cette licence-là alors que c’est totalement rentré dans la tradition. Quoi ! Ça appartient au peuple !<br />
<br />
<b>Luc : </b>Et puis depuis tout petit on mange ces trucs-là, on ne nous a pas demandé notre avis. Et donc, quelque part, ça doit nous appartenir et ça n’est que de l’information, on le rappelle. La maison, il n’y en a qu’une, elle est localisée, c’est de la matière. Les informations ne disparaissent pas quand on les partage et on ne parle pas du même objet du tout. Et une culture c’est quelque chose de vivant, c’est quelque chose qui s’approprie, qui se re-digère, et c’est comme ça qu’on fait une société dynamique.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Et là, le droit d’auteur, ça devient quelque chose qui bloque la culture. Ça veut interdire la transmission au nom du droit ; alors ce ne sont plus les auteurs, ce sont les ayants droit, puisque les auteurs sont morts dans beaucoup de cas.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Et en plus de ça, dans tous les systèmes quand on est dans le domaine de l’art – on ne va pas s’étendre dessus parce qu’on n’est pas experts de toutes façons disent –, mais aujourd’hui le système est très largement cassé ; je veux dire les gens qui écrivent des bouquins n’en vivent pas, à part une poignée de gens. Et pareil dans la musique, il y a une poignée d’élus qui ont gagné au loto.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Les grandes stars mondiales.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Et les autres donnent des cours de musique quoi !<br />
<br />
<b>Manu : </b>Madonna utilise, j’imagine bien, le droit d’auteur mais effectivement les petits groupes n’en recevront jamais rien. <br />
<br />
<b>Luc : </b>Voilà. C’est l’argument. C’est toujours la création, la création ! Aujourd’hui les artistes tirent la langue très fort.<br />
<br />
<b>Mag : </b>Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi les ayants droit réclament autant d’argent et de droits à l’encontre du reste de la population ?<br />
<br />
<b>Manu : </b>Parce qu’ils ont l’impression de ne voler personne. Quand on vole le public, ce n’est personne. Il n’y a personne qui défend le public, il semblerait<br />
<br />
<b>Luc : </b>. Pour moi c’est une capitalisation. On est dans l’ordre du capital. C’est que c’est un nouveau terrain où on peut s’approprier des choses. Il y a le bouquin de Piketty <em>Le capital au 21e siècle</em> qui a fait un certain tabac, qui était assez connu et il dit que le capital a repris beaucoup d’ampleur et qu’on est revenu au niveau qu’on avait au début du 20e siècle. Et pour moi cette appropriation de la culture fait partie de ce truc-là. Et quand on dit culture, en plus de ça on n’est pas uniquement dans le domaine artistique. Le code c’est de la culture, enfin la technique, ce genre de choses, on n’a pas de valeur à faire, chacun a ses préférences, mais l’idée c’est que collectivement on s’appauvrit et on devient plus faibles quand la culture n’est pas diffusée, partagée.<br />
<br />
<b>Manu : </b>Donc au nom du partage, eh bien il va falloir se battre contre cette directive, l’article 13, qui est en train d’être écrite, d’être proposée au niveau de l’Union européenne. Je crois qu’il suffit de la repousser de quelques semaines, parce que la présidence tournante va changer et que c’est la présidence actuelle de l’Europe qui est en train de pousser pour ce genre de directive. Donc quelques juste semaines ça va peut-être suffire pour que ça tombe à l’as. En tout cas on peut espérer.<br />
<br />
<b>Mag : </b>En tout cas on croise les doigts !<br />
<br />
<b>Luc : </b>Donc allez sur le site de l’April, c’est en bannière plein écran april.org et prenez quelques minutes de votre temps, au moins pour signer la pétition, éventuellement envoyer un petit mail <br />
<br />
<b>Manu : </b>Amical.<br />
<br />
<b>Luc : </b>Amical. Il y a des propositions, des paragraphes proposés et si vous avez du bagout, vous n’avez pas peur du téléphone, appelez votre député !<br />
<br />
<b>Luc : </b>À la semaine prochaine.<br />
<br />
<b>Mag : </b>Salut.</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=M%C3%A9dias_%C3%A0_transcrire&diff=72007Médias à transcrire2016-06-19T11:54:57Z<p>Echarp : 56 kast relu</p>
<hr />
<div>[[Image:Transcriptions2.png|right|150px]]<br />
<br />
== Présentation == <br />
<br />
La page principale pour les médias sur le site de l'April est ici: http://www.april.org/fr/videos.<br />
<br />
L'ensemble de ces fichiers sur le serveur sont stockés ici: http://media.april.org/video/ et http://media.april.org/audio/.<br />
<br />
Sur le wiki, une page permet de noter les caractéristiques des fichiers audio et vidéo qui sont sur le serveur avant d'en faire une fiche sur le site web : [[AudioVideo]].<br />
<br />
'''Ces médias sont tous en rapport avec le Logiciel Libre, sa défense, sa promotion…'''<br />
<br />
{{Boite | titre= Les prochaines transcriptions du groupe<br />
| bordure=rgb(132, 136, 220)|fond=Honeydew |largeur=70% |couleurTitre=tomato}}<br />
<br />
''' Les vidéos de la liste ''À relire ou en relecture'''''<br />
<br />
<br />
<br />
<strong>Si vous avez des médias à proposer, complétez la liste ''Suggestions'' et envoyez un message.</strong> <br />
{{BoiteFin}}<br />
<br />
=== Suggestions ===<br />
<br />
* http://schedule2013.rmll.info/programme/sante/accessibilite-autonomie-et-gestion/ Plusieurs conférences sur le thème de l'accessibilité données lors des RMLL 2013<br />
<br />
* Vidéos de [http://lacantine.ubicast.eu/channels/#pas-sage-en-seine-2013 Pas Sage en Seine 2013]<br />
** Note: [http://lacantine.ubicast.eu/videos/21-06-2013-215359/ Nos machines sont-elles encore réellement nos amies?] déjà transcrit sur http://cyphercat.eu/pses2013_jz.php<br />
<br />
*[http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2931 Émission france-inter Là-bas si j'y suis du 05/02/2014 Le bon Dieu te regarde même si tu es aux cabinets 1]<br />
<br />
*[http://www.franceinter.fr/emission-la-bas-si-jy-suis-le-bon-dieu-te-regarde-meme-quand-tu-es-aux-cabinets-2 Émission france-inter Là-bas si j'y suis du 05/02/2014 Le bon Dieu te regarde même si tu es aux cabinets 2]<br />
<br />
*[http://manager.accelibreinfo.eu/Add-ons.mp3 Conférence '''en anglais''' traitant des modules complémentaires de NVDA, lecteur d'écran libre sous Windows] 1 h 37 min<br />
<br />
*[http://www.freetorrent.fr/index.php?page=torrent-details&id=e8ae902cca9e4d5dd7f8a9691bb6b45fdc8a7e8f Logiciel Libre, Société Libre - Richard M. Stallman à Grenoble - avril 2014] 2h 23 min<br />
<br />
*[http://www.bacfm.fr/ajax/podcast-867.html Tristan Nitot interviewé sur la radio Bac FM de Nevers le 17/06/2016] 42 min 10<br />
<br />
*[https://www.youtube.com/watch?v=YeEoTLohWFA Interview Frédéric Couchet (APRIL) aux RRLL Nantes 2015] 7 min 45<br />
<br />
----<br />
<br />
== Travaux ==<br />
<br />
=== En cours ===<br />
* [[Free_Libre_alternatives_to_GAFAMs_Internet_a_review_of_French_Initiatives]] : Free/Libre alternatives to GAFAMs Internet a review of French Initiatives, Marianne Corvellec and Jonathan Le Lous à LibrePlanet 2016<br />
<br />
* [[Open_Experience_Art_et_Culture ]] Open Experience : Quels modèles économiques pour l’Open dans l’Art et la Culture ? Lionel Maurel<br />
<br />
* [[Audition et logiciels libres : conférence RMLL juillet 2013]] commencée par Irina<br />
<br />
* [[Internet m'a libérée : Retour d'expérience d'une utilisatrice malvoyante : conférence RMLL juillet 2014]] commencée par Irina <br />
<br />
<br />
----<br />
<br />
=== À relire ou en relecture « avec le son » ===<br />
<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Projet_Movim_conf_Vincent_Lambert_2013 Projet de réseau social Movim par Vincent Lambert] 50 min 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Radio_campus_rmll_accessibilite_puis_c%27est_dans_l%27air Radio RMLL - Juillet 2013 - Interview de Jean-Philippe sur l'accessibilité en première partie puis l'émission C'est dans l'air brasse du vent] 55 min 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Pourquoi_le_LL_est-il_plus_important_que_jamais Pourquoi le logiciel libre est-il plus important que jamais - Conf Richard Stallman - Janvier 2014 - Cité des sciences - Paris] 1h 33 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Droits_d%27auteur,_biens_communs,_ressources_%C3%A9ducatives Droits d'auteur, biens communs et ressources éducatives Hervé Le Crosnier 2013] Partie 1 55 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Droits_d%27auteur_biens_communs_ressources_%C3%A9ducatives_partie_II Droits d'auteur, biens communs et ressources éducatives Hervé Le Crosnier 2013] Partie II 19 min 37<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Le_Logiciel_Libre_D%C3%A9jeuner_technologique_Bruno_Beaufils Le Logiciel Libre - Bruno Beaufils - Déjeuner technologique] 1 heure<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciels_libres,_un_mod%C3%A8le_pour_le_d%C3%A9veloppement_durable Les logiciels libres, un modèle pour le développement durable de notre société Conférence de Samuel Chenal- Fêtons Linux 2014] 51 min 56<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Faut-il_breveter_les_logiciels Faut-il breveter les logiciels ? Table ronde - Aquitaine Science Transfert] 2 heures 3 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_tr%C3%A9pidante_histoire_du_droit_d%27auteur_1 La trépidante histoire du droit d'auteur (1) « le piratage c'est du vol », et autres phrases chocs - Louis Paternault] 37 min 18<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_tr%C3%A9pidante_histoire_du_droit_d%27auteur_2 La trépidante histoire du droit d'auteur 2 - La crise - Olivier Le Brouster] 42 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Ce_que_copier_veut_dire Ce que copier veut dire (1/3) - Lionel Maurel - Mars 2013] 29 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Ce_que_copier_veut_dire_%282/3%29 Ce que copier veut dire (2/3) - Lionel Maurel - Mars 2013] 33 min 39<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Ce_que_copier_veut_dire_%283/3%29 Ce que copier veut dire (3/3) - Lionel Maurel - Mars 2013] 31 min 16<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Web,_plate-forme_neutre_et_libre_pour_mobiles Le Web comme plate-forme neutre et libre unifiant les smartphones - Tristan Nitot - OWF 2014] 23 min 18 <br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Loi_programmation_militaire_et_neutralit%C3%A9_r%C3%A9seau Loi de programmation militaire et neutralité du réseau, vie privée - ThinkerView 2014] 37 min 39<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Un_autre_internet_est-il_possible_-_France_Inter Un autre Internet est-il possible ? Émission France Inter - Service public] 52 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Salut_%C3%A0_Toi Salut à Toi - Conférence / Goffi- RMLL 2014] 40 min 38<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Luca_Belli_coalition_IGF Pitch de Luca Belli - Coalition IGF pour la neutralité du Net, pour la responsabilité des plates-formes] 5 min 55, ''en cours de relecture par Marine''<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Enjeux_politiques_juridiques_du_domaine_public_Table_ronde Présentation de la table ronde Enjeux politiques et juridiques du domaine public - 1er festival] 11 min 32<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Enjeux_politiques_et_juridiques_du_domaine_public_Ga%C3%ABlle_Krikorian Gaëlle Krikorian au 1er festival du domaine public] 19 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/S%C3%A9verine_Dusollier_au_1er_festival_du_domaine_public Séverine Dusollier au 1er festival du domaine public] 19 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Dani%C3%A8le_Bourcier_au_1er_festival_du_domaine_public Danièle Bourcier au 1er festival du domaine public] 19 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/1er_festival_domaine_public_-_Questions Questions du public - 1er festival du domaine public] 42 min 36 <br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Heartbleed_%E2%80%93_Faille_de_la_d%C3%A9cennie Heartbleed, faille de la décennie ? Émission 14h42] 43 min <br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Cybercensure_-_RSF_-_Collateral_Freedom Cybercensure - RSF - Collateral Freedom - Émission 14h42] 42 min 57<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Je_n%27ai_rien_%C3%A0_cacher_-_J._Vaubourg_-_Questions_du_public Je n'ai rien à cacher - Conférence de Julien Vaubourg - Questions du public] 25 min 12<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Rien_%C3%A0_cacher_-_Guide_de_survie_-_Chemla Rien à cacher - Vie privée : guide de survie en milieu hostile - Laurent Chemla] 33 min 02<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_libre_et_innovation_ouverte_-_Thierry_Carrez Logiciel libre et innovation ouverte : un modèle de développement néguentropique - Thierry Carrez] 1 heure 1 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/CaliOpen_-_Correspondance_s%C3%A9curis%C3%A9e_-_Laurent_Chemla CaliOpen - Correspondance sécurisée - Laurent Chemla - OWF 2014] 48 min 24<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Malinux_T%C3%A9l%C3%A9_-_Julien_Marin Malinux Télé - Conférence de Julien Marin] 18 min 21 suite à la demande faite ici [http://2014.capitoledulibre.org/schedule/presentation/9/ Malinux Télé : permettre l'accès aux logiciels libres éducatifs aux enfants du Mali et d'ailleurs]<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Ethique_et_l%27int%C3%A9grit%C3%A9_collecte_donn%C3%A9es Éthique et l’intégrité de la collecte et de partage des données] Conférence en anglais de 47 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Conf%C3%A9rence_d%27ouverture_Libday_Marseille_2014 Le logiciel Libre : des enjeux pour tous, des atouts pour les professionnels - Thierry Stoehr - Jean-Christophe Becquet Libday] 47 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Libert%C3%A9_0_si_on_en_parlait_table_ronde_Armony Liberté 0, si on en parlait ? Table ronde - Armony Altinier - RMLL 2013] 1 h 03 min 36<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/CitizenFour_J%C3%A9r%C3%A9mie_Zimmermann_Radio-Canada CitizenFour - Jérémie Zimmermann de Lisbonne sur Radio Canada] 13 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Droits_et_libert%C3%A9s_sur_Internet_-_J%C3%A9r%C3%A9mie_Zimmermann Droits et libertés sur Internet - Conférence de Jérémie Zimmermann] 1 h<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Rage_against_the_machine_-_J%C3%A9r%C3%A9mie_Zimmermann#00.27_MO Rage against the machine : de quoi devons-nous nous libérer aujourd'hui ? Jérémie Zimmermann] 1 h 24 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_libre_et_monde_associatif_:_%C3%A9tat_des_lieux_-_L_Costy_-_RMLL2015 Logiciel libre et monde associatif : état des lieux - Laurent Costy - RMLL 2015] 33 min 38<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Le_logiciel_libre_-_Luc_Fievet_-_Ubuntu_Party Le logiciel libre - conf de luc Fievet - Ubuntu Party - Paris - 2014] 59 min<br />
<br />
* [[Logiciels Libres, Internet Libre: perspectives et enjeux]] 1h 12min 59s, relu avec son par Cpm, Ysabeau en partie, MO, mais a encore besoin d'une relecture car le son est mauvais<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Conf%C3%A9rence_%22Logiciels_libres_:_impacts_et_enjeux_sur_la_soci%C3%A9t%C3%A9%22_Nantes Logiciels libres : impacts et enjeux sur la société - Jeanne tadeusz à Nantes] 1h 40 min relu en entier avec le son, mais nécessiterait une ultime relecture car le son n'est pas très bon<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_libre_-_%C3%A9conomie_solidaire_-_conditions_de_la_rencontre_-_Fran%C3%A7ois_Poulain Logiciel libre et économie solidaire : les conditions de la rencontre - Conf de François Poulain - RMLL2015] 42 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/R%C3%A9trospective_juridique_-_Actualit%C3%A9_-_Travaux_en_cours_-_Benjamin_Jean_-_RMLL2015#10.27_16 Rétrospective juridique : actualité et travaux en cours - Benjamin Jean - RMLL2015] 40 min 38<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Fran%C3%A7ois_Bayrou_parle_des_logiciels_libres François Bayrou parle des logiciels libres] 5 min 51<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_libre_:_mod%C3%A8le_de_soci%C3%A9t%C3%A9_-_Fran%C3%A7ois_Pellegrini Le logiciel libre : un modèle de société - Conférence de François Pellegrini - 2011] 1 h 00 min 57 relecture avec le son en cours DM<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_libre,_Internet,_surveillance,_%C3%A9cologie_-_Benjamin_Sonntag Logiciel libre, Internet, surveillance, écologie - Benjamin Sonntag]<br />
<br />
<br />
----<br />
<br />
===Relu avec le son, en attente de relecture orthographique===<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Peut-on_d%C3%A9googliser_internet_-_Du_grain_%C3%A0_moudre_d%27%C3%A9t%C3%A9 Peut-on dégoogliser internet? Émission Du grain à moudre d'été - Août 2015] 44 min - Relu avec son MO, mais il reste quelques incertitudes notées par des ??? à lever<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Conf_Richard_Stallman_Poitiers_mars_2013 Conférence de Richard Stallman Poitiers mars 2013 "Vers une société numérique libre"] 2 h 11 min 49 '''transcrit MO relu avec le son DM'''<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/PJL_R%C3%A9publique_num%C3%A9rique_-_Tristan_Nitot Projet de loi « pour une République numérique » _Tristan Nitot - POSS 2015] 16 min, <br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Interop%C3%A9rabilit%C3%A9_et_consommateur_-_Marie_Duponchelle L’interopérabilité et le consommateur - Marie Duponchelle - RMLL2015] 43 min 12<br />
<br />
<br />
=== En attente de validation ===<br />
<br />
* [[TEDx_Frederic_Couchet]] sous titrage à mettre en ligne sur le site web<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Vers_une_cyber-dictature_Zimmermann_Filiol Allons-nous vers une cyber dictature ? Jérémie Zimmermann Éric Filiol] 16 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Cloud,_vie_priv%C3%A9e_et_surveillance_de_masse_-_Tristan_Nitot Cloud, vie privée et surveillance de masse - Tristan Nitot] 47 min 15 '''transcrit MO, relu avec son DM'''<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/TVA_des_e-books._D%C3%A9put%C3%A9e_pirate_-_56Kast La TVA des e-books, et la députée pirate face au requin de gauche - Émission 56Kast] 32 min 30<br />
<br />
<br />
<br />
=== Publiées dans le mois ===<br />
<br />
* [https://www.april.org/pour-une-societe-numerique-libre-richard-stallman-choisy-le-roi Pour une société numérique libre - Conférence de Richard Stallman à Choisy-le-Roi] 2 h 43 min<br />
<br />
* [https://www.april.org/la-brique-internet-conference-de-sebastien-petit La Brique Internet, conférence de Sébastien Petit à PSES 2015] 52 min<br />
<br />
== Autres ==<br />
<br />
===[[Transcriptions publiées]]===<br />
<br />
<br />
<br />
== Retour ==<br />
à la [[Transcriptions page d'accueil|page]] d'accueil du groupe.<br />
<br />
[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
[[Catégorie:Video]]</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=TVA_des_e-books._D%C3%A9put%C3%A9e_pirate_-_56Kast&diff=72006TVA des e-books. Députée pirate - 56Kast2016-06-19T11:54:22Z<p>Echarp : </p>
<hr />
<div>[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
<br />
'''Titre :''' La TVA des e-books, et la députée pirate face au requin de gauche - <br />
<br />
'''Intervenants :''' Adrienne Alix - Erwan Cario - Camille Gévaudan<br />
<br />
'''Lieu :''' Émission 56 Kast <br />
<br />
'''Date :''' Mars 2015<br />
<br />
'''Durée :''' 32 min 30<br />
<br />
''' [http://ecrans.liberation.fr/ecrans/2015/03/14/56kast-50-la-tva-des-e-books-et-la-deputee-pirate-face-au-requin-de-gauche_1220636 Lien]vers la vidéo''' <br />
<br />
<br />
==00 ''transcrit MO relu avec les son MO, relu avec le son par echarp''==<br />
<br />
'''Libération et Nolife présentent 56Kast'''<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Bienvenue dans le 56 Kast, le cinquantième, hou ! Cinquantième du nom, cinquantième du nom. C'est bon.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je n'ai pas fait de gâteau !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et des cotillons ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Non ! Non plus ! <br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Non plus ! On va parler cette semaine du rapport Reda sur le droit d'auteur à la Commission, alors à l'Europe, ou l'Europe d'une manière générale, parce que je ne sais jamais... Parlement... Parlement européen. Elle fait exprès de rire pour commencer, excusez-moi, aujourd'hui, ce n'est pas très sérieux.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Carte de presse !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Avec Adrienne Alix de la Quadrature du Net<ref>[http://www.laquadrature.net/fr Quadrature du Net]</ref>.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Bonjour.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Bonjour Adrienne. Et on parlera aussi du livre numérique et d'un requin, mais celui de gauche. Voilà. C'est important. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est vachement bien.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ça va. Bonjour Camille.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Bonjour.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et de quoi on ne va pas parler ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' On ne va pas parler de la chaîne américaine HBO, qui, selon le ''Business Times'', prépare un service de streaming en partenariat avec Apple. L'un s’occuperait de la technique et l'autre des contenus. Je vous laisse deviner lequel. En fait ce serait un Netflix avec du ''Game of Thrones'' dedans, si je comprends bien.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' D'accord.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Parce que présenté comme ça on comprend mieux.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Il n'y a pas de ''Game of Thrones'' dans Netflix ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ben non.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah, d'accord. Mais il n'y aurait que ''Game of Thrones'', en fait.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et peut-être bien que ça sortirait avant la Saison 5.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oh ! Et ça s'appellera « HBO Now ». <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et les gens vont s'abonner en se disant « je m'abonne juste pour la saison ''Game of Thrones'' » et puis après ils vont rester abonnés. Ce n'est pas mal comme ça. C'est génial.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah ouais, c'est bien. Le contrôleur de sommeil Aura va bientôt pouvoir<br />
<br />
''(Fou rire)''<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je suis désolée, la phrase n'est pas finie sur la feuille.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah ! Qu'est-ce qu'il y a ? <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' La phrase n'est pas finie.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Mais il pourra bientôt communiquer. Alors ça s'est arrêté là, mais communiquer. Eh bien oui, parce que moi, j'ai mes notes s’arrêtent là, mais communiquer avec les appareils Nest. Voilà.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Les thermostats de Google.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Les thermostats de Google.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Comme ça, quand le détecteur de sommeil sait que tu dors, il dit au thermostat de baisser la température.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Qui va communiquer avec Apple et ta chaîne « HBO Now » pour te lancer ''Game of Thrones''.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Non parce que tu dors.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah oui, voilà c'est ça. Suivant. C'est compliqué. On va y arriver<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' On va y arriver. La machine à imprimer les crêpes qui s'appelle ...<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ah ça c'est vachement plus important.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Qui s'appelle le ''PancakeBot'', a atteint son objectif de 50 000 dollars sur Kickstarter. Donc c'est trop tard, vous n'en avez pas.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et tu n'as pas ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ben non, je ne savais pas.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Apple, toujours lui, a dévoilé cette semaine, là il y a quelques jours sa montre connectée. Mais ce n'est pas un truc... ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça n'existait pas déjà. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je sais que j'ai fait le live de la keynote il y a six mois déjà sur la montre connectée.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' En septembre, ah c'est ça.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan : ''' Je ne comprends pas pourquoi ça remet ça.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' En fait, ils doublonnent, pour être sûrs que tout le monde mémorise qu'il y a un truc à surtout ne pas acheter.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui, au cas où on n'avait pas compris Le prochain smartphone Nexus de Google, et il pourrait y en avoir deux. L'un construit par LG, comme le dernier, le numéro 5, et l'autre, moins cher, construit par Huawei, le constructeur chinois.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et donc, ça c'est la news, pour dire qu'on ne parlera pas du MWC, qui s'est tenu à Barcelone. Voilà. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Le Mobile World Congress.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est ça.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui c’est ça.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Pour la première fois, le nombre de foyers français équipés en ADSL a baissé.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Tant mieux.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et oui, et oui, mais les abonnements Internet par fibre ont, eux, progressé de 67 %. Ceci expliquant, heureusement, cela.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et la traditionnelle non news dont on n'a lu que le titre et on n'a pas compris.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Alors lis bien !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' U 3 V y c H J p c 2 U =<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça fait un bon de mode passe sécurisé, cela dit.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Exactement !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Mais plus maintenant !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et c’était le contenu de l'invitation envoyée par Free aux journalistes pour la conférence qu'ils ont fait cette semaine. Et, en fait, codé en base 64, ça veut dire « surprise ». C'est super intéressant et la surprise c’était une box, ce qui est super intéressant.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Voilà. Ça veut dire que, peut-être en base 64, une surprise n'en est plus une, pour le coup, la mini box 4 K, c'est ça ? La 4 K Free box, mini Free box.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui parce que tout le monde a des films en 4 K à regarder chez lui.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oui, tout le monde, pas à la télé mais il y a les films. On passe à l'actu.<br />
<br />
'''ACTU'''<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' L'actu c'est donc, alors Erwan, qui c'est qui n'est pas satisfait de la politique française en matière de TVA sur les livres numériques ? A) le Parlement européen ; B) la Commission européenne ; C) le Conseil de l’Europe ; D) le Conseil européen ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Je peux avoir un indice ? C'est à Bruxelles ou à Strasbourg ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Attention, parce que le Parlement européen, il est parfois à Bruxelles et parfois à Strasbourg.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est la Commission européenne.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Voilà, j'allais le dire.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Qui, depuis quelques années, dit que, quand même, selon la directive européenne numéro je ne sais plus combien, 2006/112/CE, sur la TVA, eh bien, la France devrait appliquer un taux de TVA normal à ses livres numériques, c’est-à-dire à 20 %, et non pas un taux réduit, c'est-à-dire à 5,5 %.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Dont bénéficient les libraires.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Dont bénéficient les livres papier. Et en fait, donc ça fait longtemps qu'ils ont déposé un genre de plainte, que je ne sais plus comment ça s'appelle, et la Cour de justice de l'Union européenne vient de trancher et lui a donné raison, à la Commission, donc effectivement elle demande de [http://curia.europa.eu/jcms/upload/docs/application/pdf/2015-03/cp150030fr.pdf relever le taux de TVA] pour les livres numériques. En fait, le truc c'est que, dans la directive, ce qui a droit à la TVA réduite, c'est une livraison de biens. La fourniture de livres est considérée comme une livraison de biens. Sauf que la question c'est « est-ce qu'un livre électronique est un bien ? » Eh bien non, la Cour de justice a dit que le livre numérique n'est pas un bien corporel, en fait, c'est plus un service parce que c'est dématérialisé. Et si tu essayes de leur dire « oui mais c'est sur un e-book, enfin sur une liseuse d'e-book, et donc, c'est quand même quelque chose que tu palpes », eh bien non, parce que ce n'est pas vendu avec l'e-book.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et donc, bizarrement, les éditeurs ne sont pas contents.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et donc les éditeurs ne sont pas contents. Mais, ce n'est pas grave.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' On s'en fout.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Parce que, a priori, non mais c'est ça, a priori, ils ne sont pas obligés de réagir du jour au lendemain, il n'y a pas une astreinte qui commence là maintenant. Normalement, là maintenant, ils doivent prendre note qu'on leur a demandé de changer la TVA, et après, si on voit qu'il ne se passe rien, la Commission européenne peut engager une nouvelle procédure pour éventuellement donner une amende. Ça pourrait durer un an ou un an et demi, et l'amende ne serait même pas rétroactive. Donc en gros, il y a du temps pour ne rien faire et laisser traîner les choses. Et en plus, d'ici là, la situation aura peut-être changé, parce qu'il y a beaucoup de gens qui plaident pour un alignement de la TVA sur le livre numérique et le livre physique et le Syndicat National de l’Édition a justement lancé une grosse campagne ces derniers jours. Je ne sais pas s'ils ont fait exprès pour que ça tombe en même temps que la décision ou pas. Pour l'instant, il y a quatre pays qui sont opposés à l’alignement de la TVA réduite sur les deux types de livres, il y a la Bulgarie, le Danemark, L'Estonie et le Royaume-Uni. Le Royaume-Uni, en l'occurrence, eux ils n'ont pas de TVA du tout sur les livres et donc, ils n'ont pas très envie qu'on recommence à discuter de tout ça, qu'on remette à plat et qu'on harmonise, parce que ça ne serait pas bon pour eux.<br />
<br />
Et donc, la [http://unlivreestunlivre.eu/ campagne] du Syndicat National de l’Édition, ça s'appelle ''This is not a book'', en français « Un livre est un livre ». Ça consiste en un joli site avec beaucoup de couleurs. Et puis un gentil professeur qui nous montre, un joli professeur qui nous montre au tableau une grenouille et il dit « ça ce n'est pas un livre ». Après il montre un livre et il dit « ça c'est un livre ». Donc il joue sur l'humour et en prenant les gens pour des, enfin, en faisant semblant de prendre la Commission pour une idiote qui ne sait pas faire la différence, pour, en fait, demander aux internautes de prendre leurs propres photos des trucs qui sont des livres et des trucs qui ne sont pas des livres, et ensuite de harceler la Commission européenne sur Twitter en leur envoyant les photos, pour faire pression, pour se mettre le public de leur côté quoi.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' J'ai comme l'intuition que ça marchera moins bien que certaines campagnes organisées par des activistes pour les libertés fondamentales, par exemple. Se battre pour la TVA réduite des livres électroniques, j'ai l'impression que ce n'est pas un combat, voila.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est un petit peu pointu, je ne sais pas si ça va suivre.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Surtout que l'enjeu il est un peu ailleurs, enfin, si vous parlez des campagnes... autres.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui. On a l'avis de l'April qui est très intéressant là-dessus, donc l'April qui défend le Logiciel Libre, et qui arrive avec [http://www.april.org/campagne-du-sne-un-livre-electronique-verrouille-par-un-drm-ne-peut-etre-compare-un-livre-imprime un argument] auquel personne n'avait pensé quand ils faisaient leur petite campagne avec leurs photos, qui est qu'un livre numérique, la différence c'est quand même que c'est bourré de DRM, qui t’empêchent de le prêter, qui t’empêchent de le lire où tu veux, quand tu veux, autant de fois que tu veux, et que donc, ce n'est pas exactement pareil qu'un livre physique. Que donc, il n'y a pas de raison qu'on ait les mêmes droits, enfin que les livres numériques soient traités de la même façon, alors qu'on a moins de droits, avec un livre numérique.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Si je peux me permettre, la question avait été posée à l'Assemblée Nationale l'année dernière, je crois, et effectivement, l'idée c’était de distinguer ce qui est un service, donc, si vous achetez un livre sur Amazon, en fait, on vous le prête. Amazon peut décider de le retirer, il l'a fait d'ailleurs. Parfois il garde le pouvoir sur ce que vous avez acheté, donc c'est bien un service. Et si vous achetez un livre sans DRM, pour le coup, c'est votre propriété, vous pouvez le donner, vous pouvez le prêter, vous pouvez en faire ce que vous voulez. Et donc la campagne de l'April joue sur cette distinction-là, et ça c'est assez intéressant. Des histoires de TVA, ça peut cacher aussi des questions de liberté d'usage qui sont vraiment importantes et intéressantes, pour le coup.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et de fait, c'est surtout les discussions qui sont, justement sur les trucs à télécharger, blindés de DRM, que ce soit en streaming ou pas, notamment dans les jeux vidéo, il y avait toute une réflexion sur le fait de pouvoir prêter.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Voilà.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' De pouvoir revendre.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Revendre.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Revendre en occasion ces jeux vidéos, et pour contrer ces demandes légitimes des consommateurs, tous les fournisseurs de services disent « oui, mais finalement ce n'est pas peut-être pas une vente, c'est un droit d'usage, un droit d'usage illimité », on va dire. Et donc, du coup, ce n'est pas une vente, donc, du coup, ce n'est pas un livre, c'est l'accès finalement. En fait, tant qu'il y a des DRM, on paye l'accès à un texte.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Exactement. Et nos amis ayants droit sur Twitter se défendent en disant « ah non, mais on s'en fiche du support, ce qui est important c'est le contenu », alors que ce n'est pas vrai. On sait tous que ce n'est pas vrai. Ce qu'on a le droit de faire, ou pas, avec un livre est vachement important. C'est loin d’être inintéressant. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan : ''' Précisément le contenu, le jour où on te le retire, tu ne l'as plus !<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Exactement.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Voilà. Et puis on achète aussi beaucoup les livres pour pouvoir les prêter une fois qu'on les a lus.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ou les offrir ou les donner.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Pour les offrir ou les donner. Et donc voilà. On va voir. On a douze à dix-huit mois pour voir comment ça se résout. Mais je ne sais pas, j'ai l'impression que ce ne sera un engouement populaire sur leur petite opération. <br />
<br />
La virgule ''what the fuck'', cette semaine...<br />
<br />
==10' 20==<br />
<br />
'''Et si d'autres étoiles nous illuminaient ?'''<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est Roskosmos, l'Agence fédérale russe qui a fait une vidéo qui montre à quoi ressemblerait la terre si on avait d'autres étoiles à la place du soleil. Donc ça, en l’occurrence, c’est Syrius, je crois, ça c'est c'est Arcturus, une super géante rouge. Et au début on avait le système Alpha du Centaure où, en fait, il y a trois étoiles qui se tournent l'une autour de l'autre. Avoir trois soleils dans le ciel, ça ferait super classe.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ça ferait super classe, mais il ne ferait pas beaucoup nuit, non ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ah ben ça dépend si ils se tournent...<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça dépend comment ils tournent. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Non, il n'y a pas de raison, parce qu'ils sont tous dans le même coin.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah ! Ils sont tous dans le même coin.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah oui ! Ah, ce serait classe.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ouais.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ce n'est pas la planète Wink qui a deux soleils ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Si. Ceci dit, si on mettait n'importe quelle autre étoile à la place du soleil, comme notre soleil est quand même très petit et que toutes les autres ont tendance à être plus grosses, on serait tous morts.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ouais. Finalement<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Donc c'est joli en vidéo comme ça sur YouTube.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Finalement non.<br />
<br />
'''Le quartier libre'''<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Donc, c’était il y a quelques mois, c’était en septembre dernier, Junker, de la Commission européenne a commencé à s'intéresser au sujet du droit d'auteur et à son harmonisation sur l'ensemble des pays européens, en matière de réglementation des Télécoms, etc., protection des données. Et il a confié ça à une jeune députée du Parti Pirate, et tu es là pour nous en parler, Adrienne.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui, en fait la Commission européenne a mis la question du droit d'auteur parmi les questions prioritaires à régler pour les cinq ans qui viennent, et le Parlement européen a confié à Julia Reda,<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' J'ai révisé mon Europe, ça va.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui, c'est super compliqué, qui est la seule députée Pirate, qui est une députée allemande, le soin de faire un rapport sur ce qu'il faudrait améliorer sur les questions de droit d'auteur. En fait, pour remettre ça un petit peu en perspective, ça fait suite à une consultation que la Commission européenne avait faite l'année dernière, fin 2013, début 2014, où ils avaient fait un grand questionnaire bien long et bien technocratique sur ce qu'il fallait améliorer en matière de droit d'auteur. Et ils avaient eu une surprise, que nous on va dire bonne, et qu'ils avaient trouvé plutôt mauvaise, qui est qu'il y a eu un très grand engouement citoyen pour répondre à cette consultation. Et notamment, la Quadrature du Net avait fourni pas mal d'éléments, d'analyses, d'aides pour répondre au questionnaire. Ils avaient eu plus de 11 000 réponses, dont une majorité de réponses de citoyens, à des consultations où, d'habitude, il y a quatre technocrates et lobbyistes qui se battent en duel.<br />
<br />
Et du coup, Julia Reda, elle est partie de l'analyse de ces réponses, faite par la Commission, pour faire son rapport en disant « si on analyse un peu le résultat, dans la consultation il y a à la fois les ayants droit, les établissements publics, les gouvernements, les citoyens, enfin tout le monde a répondu, et puis il y a une grosse synthèse », elle est partie de là pour faire son rapport qui présente un certain nombre de points de constat, et puis, quelques propositions de réforme. Le [http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//NONSGML+COMPARL+PE-546.580+02+DOC+PDF+V0//FR&language=FR rapport] est assez court, en fait, je ne sais plus, il fait quelques pages et, en gros, il se base beaucoup sur les demandes des citoyens. Et les demandes des citoyens, dans la consultation de la Commission, c'est généraliser au niveau européen des exceptions au droit d'auteur qui ne sont que dans quelques pays.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan : ''' Les exceptions c'est ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça peut être la liberté de panorama, par exemple, qu'on n'a pas en France. En France on n'a pas le droit de diffuser librement des photos de bâtiments qui sont encore soumis au droit d'auteur. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Même dans l'espace public ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Dans l'espace public, par exemple la Pyramide du Louvre, par exemple la Tour Eiffel la nuit, par exemple les tours de la Défense, on n'a pas le droit. Y compris si ça a été financé avec l'argent public, ça ne les dérange pas. On doit continuer à payer des droits d’auteur, alors que dans la quasi totalité des pays d'Europe, ça ne pose pas de problème. Et donc on se dit que ça n'a visiblement pas tué l'architecture contemporaine en Allemagne ou ailleurs, ou aux Pays-Bas. Donc voilà, c'est ce type d’exceptions-là, de dire ça c’était auparavant optionnel.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Il y a aussi les exceptions de droit de citation, droit de parodie ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Il y en a une qui est très intéressante, notamment pour la culture Internet, elle recommande d'étendre le droit de citation, donc c'est le droit qu’on a de prendre une partie d'un texte et de le réutiliser, à un droit de citation vidéo et audio, et GIF. Donc c'est super important, notamment pour toute la création, de remix, de mashup, etc., de pouvoir réutiliser ces matériaux-là. Très souvent, les youtubers voient leurs vidéos enlevées de YouTube par des demandes des ayants droit, parce qu'ils prennent des extraits de films, etc. Il y a d'autres questions: c'est tout ce qui est territorialisation, le « ce contenu n'est pas visible dans votre pays », qu'on connaît tous bien. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' D'accord.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Il y a un autre point sur le fait d'avoir le droit de faire un lien vers un contenu, y compris si ce contenu n'est pas tout à fait conforme, n'est pas conforme au droit. Il y a un autre point, je ne vais pas tous les citer, il y en un qui est vachement intéressant sur la possibilité, pour les bibliothèques, de prêter des livres numériques, on revient dessus, de manière beaucoup plus libre et sans contrainte de territorialisation. Donc ça, ce sont des points en fait, qui ne révolutionnent pas l'intégralité du droit d'auteur.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est juste une sorte de mise à jour du droit d’auteur à aujourd'hui.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Voilà. C'est une mise à jour, partant des usages, assez modérée, reconnaissant l'importance de la rémunération des créateurs, etc.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Il y a aussi un truc sur les DRM, non, sur l'inter... l’interopérabilité.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' L'interopérabilité, le fait de pouvoir lire un contenu indépendamment de la plate-forme sur laquelle on l'a acheté. Typiquement forcer les iTunes, etc., à être beaucoup plus compatibles avec d’autres plate-formes. C'est vraiment une prise en compte assez forte des attentes. Et alors la réaction a été, avant même qu'elle ait publié son rapport, la réaction a été vraiment super violente de la part à la fois des ayants droit et des gouvernements.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Le problème c'est qu'elle a vingt-huit ans.<br />
<br />
''' Adrienne Alix :''' Ouais. Qu'elle est pirate.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Qu'elle est pirate et elle n'a pas dit je fais du piratage, elle est juste dans un parti qui s'appelle le Parti Pirate et ça suffit pour déchaîner les foules.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' On a notre propre ministre de la Culture, Fleur Pellerin, qui disait, où est-ce que je l'ai mise ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' « Je ne suis pas certaine que ce soit le meilleur moyen de favoriser une réflexion sereine. »<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Voilà, ce qui est quand même, avant même. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan: ''' Elle est députée, quoi, ça va. Elle a été élue.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Voilà. Et Fleur Pellerin a dit ça avant même d'avoir lu le rapport.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui, c'est ça. C’était juste à l'annonce.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' À l'annonce du fait qu'elle allait prendre en charge ce rapport.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Que c’était elle qui allait s'en occuper.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Donc c'est quand même, il y a un mépris de son travail, elle a eu des réactions assez violentes de la part des ayants droit qui disent « ouais c'est n'importe quoi ! On donne ça aux pirates, etc. »<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' On peut rappeler qu'elle a été élue quand même.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Elle a été élue.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je peux citer quelques réactions. Alors le SNAC, Syndicat National des Auteurs et Compositeurs, je cite « l’Europe ne doit pas tuer ses créateurs », ce qui est donc apparemment le but du rapport Reda ! <br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ouais, c'est juste.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Petitgirard, président du Conseil d'administration de la SACEM, les auteurs compositeurs et éditeurs de musique estiment que la Commission européenne, avec ce rapport confié à Reda, a pour objectif numéro un la destruction du droit d'auteur. Sans aucun doute ! La Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques, la SACD, trouve que c'est un projet déséquilibré, qui véhicule une idéologie anti droits d'auteur, porté par les partenaires d'un Internet sans règles. Celui-là, je l'aide !<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' On a toujours la grande question du Far West, de l'Internet pas civilisé, etc.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' La zone de non droit.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' En fait, ça saute un peu à la gueule. En fait, finalement, les ayants droit ce sont des trolls ! Non, mais c’est vrai.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Disons qu'ils réagissent de manière automatique. Et là, par exemple, on a vu, le rapport a été présenté dans les premières commissions internes au Parlement européen et il a été absolument démoli, [http://www.april.org/rapport-reda-pitoyable-deluge-damendements-pour-maintenir-les-drm-menottes-numeriques à coups d'amendements], par les autres partis ou par des députés d'autres partis, où on voit des amendements qui sont quasiment copiés-collés, donc bien fournis par les lobbies, et qui, à coups de petits changements de phrases, sont en train de détruire tout l'esprit de ce rapport, en considérant que ça ne peut pas être voté comme ça, et que c'est quand même inadmissible de prendre en compte les attentes des citoyens. Pour nous c’est important. <br />
<br />
'''Erwan Cario :''' J'ai quand même toujours un peu de mal avec cette notion de gens élus.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' En fait, on oppose les créateurs et les citoyens.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Comme toujours !<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Et, en fait, voilà, comme d'habitude les sociétés de gestion de droits et les différents lobbies se mettent à la place, parlent au nom des créateurs et opposent de manière, à notre sens, complètement artificielle, créateurs et citoyens.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et surtout, voilà, on est en 2015, et on sait très bien que la musique a disparu à cause d'Internet, par exemple.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Exactement, qu'il n'y a plus de création, qu'il n'y a plus rien.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ça va fait quand même juste de vingt ans qu'ils disent ça, et voilà, il y en a toujours.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ouais. Mais, du coup, nous on va faire campagne. Donc il va y avoir plusieurs étapes de vote dans différentes commissions du Parlement européen et on va faire campagne, on espère, avec les citoyens et avec les créateurs, pour que ce rapport soit au maximum sauvé, sachant que, encore une fois, il n'est pas du tout révolutionnaire. Et même, par exemple, il est beaucoup plus sage que ce qu'on peut proposer à la Quadrature en matière de réforme du droit d'auteur. <br />
<br />
'''Erwan Cario :''' D'ailleurs elle s'est faite tacler notamment par Amelia Andersdotter. <br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Sa prédécesseur, Andersdotter.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' L'euro députée suédoise.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Suédoise, dans la mandature précédente, qui juge ce rapport tellement frileux qu'il aurait pu être écrit par Angela Merkel. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Une insulte quoi !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est quand même dommage, c'est-à-dire qu'on a une pirate qui fait un rapport, finalement qui fait ce qu'on lui demande, c'est-à-dire juste moderniser le droit d'auteur, ce n'est pas le supprimer, ce n'est pas le révolutionner, c'est moderniser le droit d'auteur, le mettre à jour, finalement et, du coup, elle se fait, elle prend des missiles de partout.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui ! Pour nous, en fait, il faudrait qu'il y ait quelques mesures qui soient adoptées, des mesures qui soient un peu plus que symboliques, quand même, mais pour le symbole aussi, c'est vraiment important qu'il reste des chose de ce rapport.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' D'accord. Mais alors, dans les soutiens, en plus, on a non seulement les bibliothécaires et archivistes, mais aussi des groupements de grands noms de l'informatique ou de l'Internet comme Digital Europe, ça c'est Apple, Dell, Samsung et compagnie, ou l'ASIC, l'Association des Sites (Services) Internet Communautaires, Microsoft, Google, Facebook, Dailymotion, Deezer, PriceMinister, Yahoo, Spotify. On ne peut pas dire que ça soit de dangereux rebelles qui soutiennent le rapport.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Eh bien non ! Après oui, parce qu'on est entre les hébergeurs de contenus qui savent bien, aussi, ce qu'ils ont à faire.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Où est leur intérêt.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Où est leur intérêt. Et puis les associations comme l'April, comme la Quadrature du Net, etc., où pour nous c'est plus une question de fond sur ce qu'on a le droit de faire ou de ne pas faire avec la création. Mais oui, on est quand même assez nombreux à soutenir ce rapport.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et la tendance ? Vu que vous, vous connaissez un petit peu les rouages du Parlement européen et tout ça, il y a une chance que ça passe ou finalement, en termes de partis, qui a pris position contre ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Alors, elle, Julia Reda, elle siège avec le groupe des Verts. Globalement les Verts, alors pas forcément tous, mais au Parlement européen il y a une culture du consensus, donc c'est pour ça qu'il y a beaucoup d'amendements, après les amendements sont regroupés, etc. Les Verts, probablement, ne vont pas mal aller de son côté. Le Parti Populaire Européen, donc globalement la droite, est vent debout contre. Les socialistes sont extrêmement partagés, mais plutôt contre, et après il reste les centristes. Et côté centristes, alors les centristes français, malheureusement, on a vu Jean-Marie Cavada qui préside la commission sur cette question, enfin qui a été absolument odieux avec Julia Reda, s'attaquant à son âge, etc. Mais bon, il y a d'autres centristes d'autres pays, notamment des Pays-Bas, qui sont beaucoup plus ouverts. Je pense que jamais, de toutes façons il ne sera pas adopté en l'état, ce n'est jamais le cas dans ce genre de rapport. Maintenant, il faut essayer, en soutenant certaines dispositions. Là, ce qu'on est en train de faire nous, c'est d'analyser les amendements, on va publier ce qui nous semble bon, ce qui nous semble à soutenir, ce qui nous semble à rejeter, et puis après on va faire la Quadrature ! On va faire une campagne citoyenne. On a pas mal de YouTubers qui sont en train de préparer une [http://www.laquadrature.net/fr/urgent-la-reforme-positive-du-droit-dauteur-se-fait-pirater-au-parlement-europeen vidéo] de soutien pour expliquer pourquoi eux, en tant que créateurs Internet, ils vont soutenir ce rapport, et puis nous on va lancer une [http://www.laquadrature.net/fr/les-eurodeputes-doivent-soutenir-le-rapport-reda-sur-la-reforme-du-droit-dauteur campagne], probablement avec du piphone, comme d’habitude, pour le soutenir. Sachant que ce rapport est consultatif, c'est-à-dire que ce n'est pas quelque chose qui va être directement mis dans le droit. Par contre, s'il est bien soutenu par le Parlement, il peut ensuite être repris comme base pour la Commission, qui, de toute façon, veut s'attaquer à cette question, comme base de travail, pour la suite. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et alors, rapidement, il y a un autre rapport en ce moment ? C'est un genre d'anti rapport Reda.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui, il y a un autre rapport. Voilà. En fait, c'est un rapport qui s'appelle le rapport Svoboda, du nom d'un député autrichien, et qui lui, a été publié super tard, alors qu'en fait il est prêt depuis novembre/décembre, mais il n’était pas sur le site, et qui, pour le coup, c'est vraiment l'anti rapport Reda. C'est-à-dire que ça traite beaucoup plus globalement de propriété intellectuelle, et c'est la mise en application de tout ce qu'on dénonce, de tout ce qu'il y a dans les préconisations de Mireille Imbert-Quaretta sur l'HADOPI, c'est-à-dire pénaliser les intermédiaires techniques, les forcer à faire la police eux-mêmes sur leurs contenus, assécher les finances des sites qui font de la contrefaçon commerciale, machin. Et notamment, il y a un truc qui, pour nous est vraiment embêtant, c'est qu'il n'y a pas de différence entre la contrefaçon, donc c'est le nom sage pour tout ce qui est partage ou piratage, etc., il n'y a pas de différence entre ce qui est partagé de manière non commerciale, ou de manière commerciale. Entre les Megaupload, etc., qui se faisaient pas mal d'argent et des sites de partage qui ne font pas d'argent. Donc, ça c’est un peu inquiétant. Et ce rapport Svoboda porte vraiment la marque de tout ce qui est anti partage, c'est vraiment l'anti rapport Reda par excellence.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et celui,-là il aurait des chances de passer ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Celui-là, il a commencé à être étudié dans les commissions, et il passe sans soucis.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Est-ce qu'on peut mettre Svoboda et Reda sur un ring et prendre des popcorns ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' ''Soupire''. Il est un peu costaud le monsieur.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ah merde, non mais en fait.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Non. Les soutiens populaires de Reda, contre les soutiens populaires de Svoboda, ça serait mieux. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Tu as raison, c'est mieux.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Merci Adrienne.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Mais de rien.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' On reparlera forcément. Le vote c'est mi-avril au Parlement européen ? On ne sait pas ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Mi-avril dans les premières commissions, et au mois de mai en plénière. Mais, de toute façon, en gros, il faut un peu suivre ce qu'on appelle à faire et d'ici quelques jours, on va commencer à lancer la campagne.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' On suivra ça, et puis on rappellera ça dans le 56 Kast. Merci donc sur ce sujet. Toute autre chose, un requin, mais celui de gauche, dans « Le potager du web »<br />
<br />
''Musique''<br />
<br />
==24' 57==<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C’était début février, lors de la mondialement célèbre mi-temps du Super Bowl. Le Super Bowl c'est la finale du championnat de football américain, dont on se fiche tous, ici.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Pas du tout. Non, tu ne peux pas dire ça, attends. Mais bon, on continue. Pardon.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je fais comme si je n'avais rien entendu. Et, à la mi-temps c'est toujours un grand moment parce qu'il y a des super pubs à la télé, ouais, super, et des super concerts sur place, avec des super chanteurs, super connus, et, cette année, on a eu un spectacle pyrotechnique de Katy Perry accompagné de requins et des grosses balles avec des yeux et une bouche, et des palmiers avec des yeux et une bouche.<br />
<br />
''Vidéo''<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Super. Et donc, vous avez vu des trucs.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et donc, c’était un petit peu gênant, et tout le monde a flashé sur les requins, mais c'est vrai que les balles, elles valaient le coup aussi. Mais les requins ont eu un succès énorme, et surtout le requin de gauche. Alors pourquoi le requin de gauche ? Essayez de comprendre.<br />
<br />
''Vidéo''<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Il est bourré le requin de gauche. Non ?<br />
<br />
''Rires''<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Déchiré.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Alors moi, personnellement, je ne trouve pas beaucoup plus ridicule l'un ou l'autre.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ça se joue sur l'epsilon.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' L'epsilon ! Quoi ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Non, pardon, rien. <br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Il a fait des maths.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Mais la majorité des gens ont l'air de trouver que le requin de gauche, à un moment, a complètement perdu la synchronisation de la danse, et a commencé à faire n'importe quoi dans son coin, et donc c'est devenu la star des deux, et c’est devenu un mème, à lui tout seul, qu'on appelle ''left shark'', donc le requin de gauche, tout le monde voit de quoi on parle. Il y a même des gens qui se sont amusés à écrire son journal intime en ligne. Et après on se demande qui est bourré.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Internet !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ce n'est pas le requin. Oui, voilà. Alors qu'est-ce qui s'est passé sur Internet. C'est difficile à raconter. D'abord, il y a eu une sorte d'énorme chasse, enfin un jeu de piste géant, où tous les gens ont cherché des indices pour savoir qui était sous les costumes des requins. Est-ce que c'était des stars déguisées en requins, est-ce que c'était juste des danseurs anonymes, est-ce que c’était des internautes qui avaient été tirés au sort sur une planète lointaine ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah ça aurait été bien ça !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Toutes les possibilités étaient ouvertes. Un internaute a même prétendu avoir fait un match, sur Tinder, avec l'un des requins, et les gens y ont un petit peu cru. Mais, finalement , la vérité c'est qu'ils s'appellent Bryan Gow et Scott Myrick, et ce sont juste des danseurs de la tournée de Katy Perry.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Je croyais que c’était Svoboda et Reda.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oh ç'aurait été bien ! Alors après, du coup, comme c’était les plus grandes stars de la semaine, Scott Myrick, qui est le requin de droite, ce qui est dommage, parce qu'on aurait plutôt voulu le requin de gauche, a fait un AMA sur Reddit, un A,M,A, vous savez ce que c'est ''Ask Me Anything''.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' ''Ask Me Anything''.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Donc « posez moi toutes les questions que vous voulez, je suis le requin de droite, j'ai plein de choses à raconter sur ma vie ». Et donc il nous a appris des choses très intéressantes, comme le fait qu'il avait seulement 90 secondes pour enfiler son costume de requin avant le spectacle, mais oui. Ou qu'il ne voyait tellement rien, qu'à un moment il est rentré dans un palmier, mais heureusement, il n’était pas filmé à ce moment-là, donc personne s'en est rendu compte. Donc voilà, j'espère que vous dormirez moins bêtes ce soir.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Tout à fait.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est devenu une telle star qu'il y a des gens qui en ont fait un modèle 3D à imprimer sur une imprimante 3D.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est bien !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Sur ta cheminée ! Le ''left shark'' ! Quand même quoi !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Mais oui !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est ''left shark'', quand même. Et les avocats de Katy Perry ont demandé à ce Fernando Sosa de retirer son modèle 3D, parce que c'est eux qui avaient les droits pour le requin de gauche.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oh, ça c'est laid.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça c'est Internet aussi, mais dans ce qu'on n'aime pas.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Est-ce que Reda va protéger ce requin ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Je ne sais pas.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Comme, du coup, ils se sont rendu compte qu'il y avait une certaine demande sur l'image de ces requins et qu'ils ne pouvaient pas juste demander à retirer les images sans donner autre chose en échange, Katy Perry vend maintenant, sur son site officiel, oui messieurs dames, le costume du requin de gauche, à 130 dollars !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est laid.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oh ! C'est effrayant.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Voilà.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Normalement, le potager du web, c'est la joie et la bonne humeur.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Mais tu te rends compte qu'au final, ça termine toujours pareil.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ouais.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' En même temps c'est né d'un Super Bowl.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oui, c'est vrai. Non, parce que Super Bowl a fait le spectacle, le mème est né sur Internet. Ce sont des gens qui en ont fait un mème.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je ne sais pas, en même temps, il y avait une sorte de bad karma tu vois !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oui, peut-être. Si on avait eu le temps, on aurait parlé des deux ateliers de Wikipédia, où tu est allée, Camille. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ouais, j'ai fait exprès de ne pas avoir le temps d'en parler, parce qu'il n'y a pas grand-chose à dire. En fait il fallait y être. Il y avait deux trucs samedi dernier, il y en avait un à la Cité des Sciences, à la Villette, à Paris, sur le thème « Femmes de science », où les gens étaient invités à éditer des fiches Wikipédia de femmes de science. Parce que, d'abord, il n'y a pas assez de femmes sur les fiches Wikipédia et puis, en plus, il n'y a pas assez de filles qui éditent Wikipédia, donc c’était marrant. Et il y avait, en même temps, à la fondation des Galeries Lafayette, un « éditathon », pareil, sur les femmes d'art et de la culture, et le féminisme. Et pareil, avec plein de filles qui éditaient Wikipédia, sur des fiches de filles, et c'était cool aussi. Et, il y a une sorte de méga combo en ce moment, puisque, si ça vous intéresse aussi de faire un marathon Wikipédia, le week-end qui vient, au quai Branly à Paris, à la médiathèque du musée, samedi et dimanche de 11 heures 30 à 18 heures, on peut faire ça sur l'ethnologie.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et bien voilà, vous savez quoi faire ce week-end du coup, formidable. C'est fini pour cette semaine. Nous, on se retrouve. Merci Adrienne Alix de la Quadrature du Net de nous avoir accompagnés dans ce cinquantième 56 Kast et nous on se retrouve la semaine prochaine.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oui. Sur Libération et sur Nolife, bien sûr. Ciao.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Non, il n'y a pas de ciao ! Et les poils ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et les poils !<br />
<br />
'''À poils'''<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Les poils, c'est quand même super important, parce que là je n'ai pas pris n'importe quelle vidéo. C'est le YouTuber français « Parole de chat », dont je suis la fan numéro un. Son job consiste à repérer les vidéos sur YouTube avec des chats bavards. Il faut qu'ils ouvrent beaucoup la bouche, parce qu'après il invente les dialogues du chat, et il refait la bande son par dessus, et il republie sur son compte. Et c'est comme ça qu'il a produit des chefs d’œuvre que vous avez forcément vu, du genre les chats qui font patte patte, là comme ça et fait « dansons la capucine » ou les chats ninjas et sa dernière vidéo en date, s'appelle « le tableau ». C'est l'histoire d'un chat qui veut accrocher un tableau au mur.<br />
<br />
'''Chat :''' Vas-y !<br />
<br />
'''Voix off :''' Je le mets là ?<br />
<br />
'''Chat :''' Attends.<br />
<br />
'''Voix off :''' Oui.<br />
<br />
'''Chat :''' Mets-le un peu plus à droite.<br />
<br />
'''Voix off :''' Là.<br />
<br />
'''Chat :''' Ouais, c'est bien.<br />
<br />
'''Voix off :''' OK, J'y vais hein ! Quand même, avant que je plante le clou, est-ce que Van Gogh, sur a porte des cabinets, c'est vraiment une bonne idée ?<br />
<br />
'''Chat :''' Oui.<br />
<br />
'''Voix off :''' Non, parce que je ne sais pas moi. À la place on pourrait mettre un portrait d'Antoine Daniel, par exemple.<br />
<br />
'''Chat :''' Vas-y !<br />
<br />
'''Voix off :''' Toi, quand t'as une idée dans la tête. Bon, bah allons-y. Faisons confiance au feng shui. Et un, et deux, et trois. Et voilà le travail. Ça ne rend pas si mal en fait.<br />
<br />
'''Chat :''' Mets-le plus à droite, s'il te plaît.<br />
<br />
'''Voix off :''' Je ne peux plus là.<br />
<br />
'''Chat :''' Quoi ?<br />
<br />
'''Voix off :''' Ben oui, j'ai planté le clou. <br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Très, très bien.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan : ''' Il faut voir la version longue.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Félicitations à « Parole de chat ». Donc, cette fois-ci c'est la bonne. Ciao, à la semaine prochaine sur Libération et sur Nolife. Ciao.</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=TVA_des_e-books._D%C3%A9put%C3%A9e_pirate_-_56Kast&diff=72005TVA des e-books. Députée pirate - 56Kast2016-06-19T11:53:46Z<p>Echarp : /* 24' 57 */</p>
<hr />
<div>En cours de relecture par echarp<br />
<br />
[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
<br />
'''Titre :''' La TVA des e-books, et la députée pirate face au requin de gauche - <br />
<br />
'''Intervenants :''' Adrienne Alix - Erwan Cario - Camille Gévaudan<br />
<br />
'''Lieu :''' Émission 56 Kast <br />
<br />
'''Date :''' Mars 2015<br />
<br />
'''Durée :''' 32 min 30<br />
<br />
''' [http://ecrans.liberation.fr/ecrans/2015/03/14/56kast-50-la-tva-des-e-books-et-la-deputee-pirate-face-au-requin-de-gauche_1220636 Lien]vers la vidéo''' <br />
<br />
<br />
==00 ''transcrit MO relu avec les son MO''==<br />
<br />
'''Libération et Nolife présentent 56Kast'''<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Bienvenue dans le 56 Kast, le cinquantième, hou ! Cinquantième du nom, cinquantième du nom. C'est bon.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je n'ai pas fait de gâteau !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et des cotillons ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Non ! Non plus ! <br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Non plus ! On va parler cette semaine du rapport Reda sur le droit d'auteur à la Commission, alors à l'Europe, ou l'Europe d'une manière générale, parce que je ne sais jamais... Parlement... Parlement européen. Elle fait exprès de rire pour commencer, excusez-moi, aujourd'hui, ce n'est pas très sérieux.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Carte de presse !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Avec Adrienne Alix de la Quadrature du Net<ref>[http://www.laquadrature.net/fr Quadrature du Net]</ref>.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Bonjour.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Bonjour Adrienne. Et on parlera aussi du livre numérique et d'un requin, mais celui de gauche. Voilà. C'est important. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est vachement bien.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ça va. Bonjour Camille.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Bonjour.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et de quoi on ne va pas parler ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' On ne va pas parler de la chaîne américaine HBO, qui, selon le ''Business Times'', prépare un service de streaming en partenariat avec Apple. L'un s’occuperait de la technique et l'autre des contenus. Je vous laisse deviner lequel. En fait ce serait un Netflix avec du ''Game of Thrones'' dedans, si je comprends bien.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' D'accord.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Parce que présenté comme ça on comprend mieux.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Il n'y a pas de ''Game of Thrones'' dans Netflix ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ben non.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah, d'accord. Mais il n'y aurait que ''Game of Thrones'', en fait.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et peut-être bien que ça sortirait avant la Saison 5.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oh ! Et ça s'appellera « HBO Now ». <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et les gens vont s'abonner en se disant « je m'abonne juste pour la saison ''Game of Thrones'' » et puis après ils vont rester abonnés. Ce n'est pas mal comme ça. C'est génial.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah ouais, c'est bien. Le contrôleur de sommeil Aura va bientôt pouvoir<br />
<br />
''(Fou rire)''<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je suis désolée, la phrase n'est pas finie sur la feuille.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah ! Qu'est-ce qu'il y a ? <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' La phrase n'est pas finie.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Mais il pourra bientôt communiquer. Alors ça s'est arrêté là, mais communiquer. Eh bien oui, parce que moi, j'ai mes notes s’arrêtent là, mais communiquer avec les appareils Nest. Voilà.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Les thermostats de Google.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Les thermostats de Google.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Comme ça, quand le détecteur de sommeil sait que tu dors, il dit au thermostat de baisser la température.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Qui va communiquer avec Apple et ta chaîne « HBO Now » pour te lancer ''Game of Thrones''.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Non parce que tu dors.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah oui, voilà c'est ça. Suivant. C'est compliqué. On va y arriver<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' On va y arriver. La machine à imprimer les crêpes qui s'appelle ...<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ah ça c'est vachement plus important.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Qui s'appelle le ''PancakeBot'', a atteint son objectif de 50 000 dollars sur Kickstarter. Donc c'est trop tard, vous n'en avez pas.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et tu n'as pas ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ben non, je ne savais pas.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Apple, toujours lui, a dévoilé cette semaine, là il y a quelques jours sa montre connectée. Mais ce n'est pas un truc... ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça n'existait pas déjà. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je sais que j'ai fait le live de la keynote il y a six mois déjà sur la montre connectée.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' En septembre, ah c'est ça.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan : ''' Je ne comprends pas pourquoi ça remet ça.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' En fait, ils doublonnent, pour être sûrs que tout le monde mémorise qu'il y a un truc à surtout ne pas acheter.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui, au cas où on n'avait pas compris Le prochain smartphone Nexus de Google, et il pourrait y en avoir deux. L'un construit par LG, comme le dernier, le numéro 5, et l'autre, moins cher, construit par Huawei, le constructeur chinois.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et donc, ça c'est la news, pour dire qu'on ne parlera pas du MWC, qui s'est tenu à Barcelone. Voilà. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Le Mobile World Congress.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est ça.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui c’est ça.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Pour la première fois, le nombre de foyers français équipés en ADSL a baissé.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Tant mieux.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et oui, et oui, mais les abonnements Internet par fibre ont, eux, progressé de 67 %. Ceci expliquant, heureusement, cela.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et la traditionnelle non news dont on n'a lu que le titre et on n'a pas compris.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Alors lis bien !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' U 3 V y c H J p c 2 U =<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça fait un bon de mode passe sécurisé, cela dit.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Exactement !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Mais plus maintenant !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et c’était le contenu de l'invitation envoyée par Free aux journalistes pour la conférence qu'ils ont fait cette semaine. Et, en fait, codé en base 64, ça veut dire « surprise ». C'est super intéressant et la surprise c’était une box, ce qui est super intéressant.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Voilà. Ça veut dire que, peut-être en base 64, une surprise n'en est plus une, pour le coup, la mini box 4 K, c'est ça ? La 4 K Free box, mini Free box.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui parce que tout le monde a des films en 4 K à regarder chez lui.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oui, tout le monde, pas à la télé mais il y a les films. On passe à l'actu.<br />
<br />
'''ACTU'''<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' L'actu c'est donc, alors Erwan, qui c'est qui n'est pas satisfait de la politique française en matière de TVA sur les livres numériques ? A) le Parlement européen ; B) la Commission européenne ; C) le Conseil de l’Europe ; D) le Conseil européen ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Je peux avoir un indice ? C'est à Bruxelles ou à Strasbourg ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Attention, parce que le Parlement européen, il est parfois à Bruxelles et parfois à Strasbourg.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est la Commission européenne.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Voilà, j'allais le dire.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Qui, depuis quelques années, dit que, quand même, selon la directive européenne numéro je ne sais plus combien, 2006/112/CE, sur la TVA, eh bien, la France devrait appliquer un taux de TVA normal à ses livres numériques, c’est-à-dire à 20 %, et non pas un taux réduit, c'est-à-dire à 5,5 %.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Dont bénéficient les libraires.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Dont bénéficient les livres papier. Et en fait, donc ça fait longtemps qu'ils ont déposé un genre de plainte, que je ne sais plus comment ça s'appelle, et la Cour de justice de l'Union européenne vient de trancher et lui a donné raison, à la Commission, donc effectivement elle demande de [http://curia.europa.eu/jcms/upload/docs/application/pdf/2015-03/cp150030fr.pdf relever le taux de TVA] pour les livres numériques. En fait, le truc c'est que, dans la directive, ce qui a droit à la TVA réduite, c'est une livraison de biens. La fourniture de livres est considérée comme une livraison de biens. Sauf que la question c'est « est-ce qu'un livre électronique est un bien ? » Eh bien non, la Cour de justice a dit que le livre numérique n'est pas un bien corporel, en fait, c'est plus un service parce que c'est dématérialisé. Et si tu essayes de leur dire « oui mais c'est sur un e-book, enfin sur une liseuse d'e-book, et donc, c'est quand même quelque chose que tu palpes », eh bien non, parce que ce n'est pas vendu avec l'e-book.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et donc, bizarrement, les éditeurs ne sont pas contents.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et donc les éditeurs ne sont pas contents. Mais, ce n'est pas grave.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' On s'en fout.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Parce que, a priori, non mais c'est ça, a priori, ils ne sont pas obligés de réagir du jour au lendemain, il n'y a pas une astreinte qui commence là maintenant. Normalement, là maintenant, ils doivent prendre note qu'on leur a demandé de changer la TVA, et après, si on voit qu'il ne se passe rien, la Commission européenne peut engager une nouvelle procédure pour éventuellement donner une amende. Ça pourrait durer un an ou un an et demi, et l'amende ne serait même pas rétroactive. Donc en gros, il y a du temps pour ne rien faire et laisser traîner les choses. Et en plus, d'ici là, la situation aura peut-être changé, parce qu'il y a beaucoup de gens qui plaident pour un alignement de la TVA sur le livre numérique et le livre physique et le Syndicat National de l’Édition a justement lancé une grosse campagne ces derniers jours. Je ne sais pas s'ils ont fait exprès pour que ça tombe en même temps que la décision ou pas. Pour l'instant, il y a quatre pays qui sont opposés à l’alignement de la TVA réduite sur les deux types de livres, il y a la Bulgarie, le Danemark, L'Estonie et le Royaume-Uni. Le Royaume-Uni, en l'occurrence, eux ils n'ont pas de TVA du tout sur les livres et donc, ils n'ont pas très envie qu'on recommence à discuter de tout ça, qu'on remette à plat et qu'on harmonise, parce que ça ne serait pas bon pour eux.<br />
<br />
Et donc, la [http://unlivreestunlivre.eu/ campagne] du Syndicat National de l’Édition, ça s'appelle ''This is not a book'', en français « Un livre est un livre ». Ça consiste en un joli site avec beaucoup de couleurs. Et puis un gentil professeur qui nous montre, un joli professeur qui nous montre au tableau une grenouille et il dit « ça ce n'est pas un livre ». Après il montre un livre et il dit « ça c'est un livre ». Donc il joue sur l'humour et en prenant les gens pour des, enfin, en faisant semblant de prendre la Commission pour une idiote qui ne sait pas faire la différence, pour, en fait, demander aux internautes de prendre leurs propres photos des trucs qui sont des livres et des trucs qui ne sont pas des livres, et ensuite de harceler la Commission européenne sur Twitter en leur envoyant les photos, pour faire pression, pour se mettre le public de leur côté quoi.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' J'ai comme l'intuition que ça marchera moins bien que certaines campagnes organisées par des activistes pour les libertés fondamentales, par exemple. Se battre pour la TVA réduite des livres électroniques, j'ai l'impression que ce n'est pas un combat, voila.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est un petit peu pointu, je ne sais pas si ça va suivre.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Surtout que l'enjeu il est un peu ailleurs, enfin, si vous parlez des campagnes... autres.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui. On a l'avis de l'April qui est très intéressant là-dessus, donc l'April qui défend le Logiciel Libre, et qui arrive avec [http://www.april.org/campagne-du-sne-un-livre-electronique-verrouille-par-un-drm-ne-peut-etre-compare-un-livre-imprime un argument] auquel personne n'avait pensé quand ils faisaient leur petite campagne avec leurs photos, qui est qu'un livre numérique, la différence c'est quand même que c'est bourré de DRM, qui t’empêchent de le prêter, qui t’empêchent de le lire où tu veux, quand tu veux, autant de fois que tu veux, et que donc, ce n'est pas exactement pareil qu'un livre physique. Que donc, il n'y a pas de raison qu'on ait les mêmes droits, enfin que les livres numériques soient traités de la même façon, alors qu'on a moins de droits, avec un livre numérique.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Si je peux me permettre, la question avait été posée à l'Assemblée Nationale l'année dernière, je crois, et effectivement, l'idée c’était de distinguer ce qui est un service, donc, si vous achetez un livre sur Amazon, en fait, on vous le prête. Amazon peut décider de le retirer, il l'a fait d'ailleurs. Parfois il garde le pouvoir sur ce que vous avez acheté, donc c'est bien un service. Et si vous achetez un livre sans DRM, pour le coup, c'est votre propriété, vous pouvez le donner, vous pouvez le prêter, vous pouvez en faire ce que vous voulez. Et donc la campagne de l'April joue sur cette distinction-là, et ça c'est assez intéressant. Des histoires de TVA, ça peut cacher aussi des questions de liberté d'usage qui sont vraiment importantes et intéressantes, pour le coup.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et de fait, c'est surtout les discussions qui sont, justement sur les trucs à télécharger, blindés de DRM, que ce soit en streaming ou pas, notamment dans les jeux vidéo, il y avait toute une réflexion sur le fait de pouvoir prêter.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Voilà.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' De pouvoir revendre.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Revendre.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Revendre en occasion ces jeux vidéos, et pour contrer ces demandes légitimes des consommateurs, tous les fournisseurs de services disent « oui, mais finalement ce n'est pas peut-être pas une vente, c'est un droit d'usage, un droit d'usage illimité », on va dire. Et donc, du coup, ce n'est pas une vente, donc, du coup, ce n'est pas un livre, c'est l'accès finalement. En fait, tant qu'il y a des DRM, on paye l'accès à un texte.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Exactement. Et nos amis ayants droit sur Twitter se défendent en disant « ah non, mais on s'en fiche du support, ce qui est important c'est le contenu », alors que ce n'est pas vrai. On sait tous que ce n'est pas vrai. Ce qu'on a le droit de faire, ou pas, avec un livre est vachement important. C'est loin d’être inintéressant. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan : ''' Précisément le contenu, le jour où on te le retire, tu ne l'as plus !<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Exactement.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Voilà. Et puis on achète aussi beaucoup les livres pour pouvoir les prêter une fois qu'on les a lus.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ou les offrir ou les donner.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Pour les offrir ou les donner. Et donc voilà. On va voir. On a douze à dix-huit mois pour voir comment ça se résout. Mais je ne sais pas, j'ai l'impression que ce ne sera un engouement populaire sur leur petite opération. <br />
<br />
La virgule ''what the fuck'', cette semaine...<br />
<br />
==10' 20==<br />
<br />
'''Et si d'autres étoiles nous illuminaient ?'''<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est Roskosmos, l'Agence fédérale russe qui a fait une vidéo qui montre à quoi ressemblerait la terre si on avait d'autres étoiles à la place du soleil. Donc ça, en l’occurrence, c’est Syrius, je crois, ça c'est c'est Arcturus, une super géante rouge. Et au début on avait le système Alpha du Centaure où, en fait, il y a trois étoiles qui se tournent l'une autour de l'autre. Avoir trois soleils dans le ciel, ça ferait super classe.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ça ferait super classe, mais il ne ferait pas beaucoup nuit, non ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ah ben ça dépend si ils se tournent...<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça dépend comment ils tournent. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Non, il n'y a pas de raison, parce qu'ils sont tous dans le même coin.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah ! Ils sont tous dans le même coin.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah oui ! Ah, ce serait classe.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ouais.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ce n'est pas la planète Wink qui a deux soleils ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Si. Ceci dit, si on mettait n'importe quelle autre étoile à la place du soleil, comme notre soleil est quand même très petit et que toutes les autres ont tendance à être plus grosses, on serait tous morts.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ouais. Finalement<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Donc c'est joli en vidéo comme ça sur YouTube.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Finalement non.<br />
<br />
'''Le quartier libre'''<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Donc, c’était il y a quelques mois, c’était en septembre dernier, Junker, de la Commission européenne a commencé à s'intéresser au sujet du droit d'auteur et à son harmonisation sur l'ensemble des pays européens, en matière de réglementation des Télécoms, etc., protection des données. Et il a confié ça à une jeune députée du Parti Pirate, et tu es là pour nous en parler, Adrienne.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui, en fait la Commission européenne a mis la question du droit d'auteur parmi les questions prioritaires à régler pour les cinq ans qui viennent, et le Parlement européen a confié à Julia Reda,<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' J'ai révisé mon Europe, ça va.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui, c'est super compliqué, qui est la seule députée Pirate, qui est une députée allemande, le soin de faire un rapport sur ce qu'il faudrait améliorer sur les questions de droit d'auteur. En fait, pour remettre ça un petit peu en perspective, ça fait suite à une consultation que la Commission européenne avait faite l'année dernière, fin 2013, début 2014, où ils avaient fait un grand questionnaire bien long et bien technocratique sur ce qu'il fallait améliorer en matière de droit d'auteur. Et ils avaient eu une surprise, que nous on va dire bonne, et qu'ils avaient trouvé plutôt mauvaise, qui est qu'il y a eu un très grand engouement citoyen pour répondre à cette consultation. Et notamment, la Quadrature du Net avait fourni pas mal d'éléments, d'analyses, d'aides pour répondre au questionnaire. Ils avaient eu plus de 11 000 réponses, dont une majorité de réponses de citoyens, à des consultations où, d'habitude, il y a quatre technocrates et lobbyistes qui se battent en duel.<br />
<br />
Et du coup, Julia Reda, elle est partie de l'analyse de ces réponses, faite par la Commission, pour faire son rapport en disant « si on analyse un peu le résultat, dans la consultation il y a à la fois les ayants droit, les établissements publics, les gouvernements, les citoyens, enfin tout le monde a répondu, et puis il y a une grosse synthèse », elle est partie de là pour faire son rapport qui présente un certain nombre de points de constat, et puis, quelques propositions de réforme. Le [http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//NONSGML+COMPARL+PE-546.580+02+DOC+PDF+V0//FR&language=FR rapport] est assez court, en fait, je ne sais plus, il fait quelques pages et, en gros, il se base beaucoup sur les demandes des citoyens. Et les demandes des citoyens, dans la consultation de la Commission, c'est généraliser au niveau européen des exceptions au droit d'auteur qui ne sont que dans quelques pays.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan : ''' Les exceptions c'est ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça peut être la liberté de panorama, par exemple, qu'on n'a pas en France. En France on n'a pas le droit de diffuser librement des photos de bâtiments qui sont encore soumis au droit d'auteur. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Même dans l'espace public ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Dans l'espace public, par exemple la Pyramide du Louvre, par exemple la Tour Eiffel la nuit, par exemple les tours de la Défense, on n'a pas le droit. Y compris si ça a été financé avec l'argent public, ça ne les dérange pas. On doit continuer à payer des droits d’auteur, alors que dans la quasi totalité des pays d'Europe, ça ne pose pas de problème. Et donc on se dit que ça n'a visiblement pas tué l'architecture contemporaine en Allemagne ou ailleurs, ou aux Pays-Bas. Donc voilà, c'est ce type d’exceptions-là, de dire ça c’était auparavant optionnel.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Il y a aussi les exceptions de droit de citation, droit de parodie ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Il y en a une qui est très intéressante, notamment pour la culture Internet, elle recommande d'étendre le droit de citation, donc c'est le droit qu’on a de prendre une partie d'un texte et de le réutiliser, à un droit de citation vidéo et audio, et GIF. Donc c'est super important, notamment pour toute la création, de remix, de mashup, etc., de pouvoir réutiliser ces matériaux-là. Très souvent, les youtubers voient leurs vidéos enlevées de YouTube par des demandes des ayants droit, parce qu'ils prennent des extraits de films, etc. Il y a d'autres questions: c'est tout ce qui est territorialisation, le « ce contenu n'est pas visible dans votre pays », qu'on connaît tous bien. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' D'accord.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Il y a un autre point sur le fait d'avoir le droit de faire un lien vers un contenu, y compris si ce contenu n'est pas tout à fait conforme, n'est pas conforme au droit. Il y a un autre point, je ne vais pas tous les citer, il y en un qui est vachement intéressant sur la possibilité, pour les bibliothèques, de prêter des livres numériques, on revient dessus, de manière beaucoup plus libre et sans contrainte de territorialisation. Donc ça, ce sont des points en fait, qui ne révolutionnent pas l'intégralité du droit d'auteur.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est juste une sorte de mise à jour du droit d’auteur à aujourd'hui.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Voilà. C'est une mise à jour, partant des usages, assez modérée, reconnaissant l'importance de la rémunération des créateurs, etc.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Il y a aussi un truc sur les DRM, non, sur l'inter... l’interopérabilité.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' L'interopérabilité, le fait de pouvoir lire un contenu indépendamment de la plate-forme sur laquelle on l'a acheté. Typiquement forcer les iTunes, etc., à être beaucoup plus compatibles avec d’autres plate-formes. C'est vraiment une prise en compte assez forte des attentes. Et alors la réaction a été, avant même qu'elle ait publié son rapport, la réaction a été vraiment super violente de la part à la fois des ayants droit et des gouvernements.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Le problème c'est qu'elle a vingt-huit ans.<br />
<br />
''' Adrienne Alix :''' Ouais. Qu'elle est pirate.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Qu'elle est pirate et elle n'a pas dit je fais du piratage, elle est juste dans un parti qui s'appelle le Parti Pirate et ça suffit pour déchaîner les foules.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' On a notre propre ministre de la Culture, Fleur Pellerin, qui disait, où est-ce que je l'ai mise ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' « Je ne suis pas certaine que ce soit le meilleur moyen de favoriser une réflexion sereine. »<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Voilà, ce qui est quand même, avant même. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan: ''' Elle est députée, quoi, ça va. Elle a été élue.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Voilà. Et Fleur Pellerin a dit ça avant même d'avoir lu le rapport.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui, c'est ça. C’était juste à l'annonce.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' À l'annonce du fait qu'elle allait prendre en charge ce rapport.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Que c’était elle qui allait s'en occuper.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Donc c'est quand même, il y a un mépris de son travail, elle a eu des réactions assez violentes de la part des ayants droit qui disent « ouais c'est n'importe quoi ! On donne ça aux pirates, etc. »<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' On peut rappeler qu'elle a été élue quand même.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Elle a été élue.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je peux citer quelques réactions. Alors le SNAC, Syndicat National des Auteurs et Compositeurs, je cite « l’Europe ne doit pas tuer ses créateurs », ce qui est donc apparemment le but du rapport Reda ! <br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ouais, c'est juste.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Petitgirard, président du Conseil d'administration de la SACEM, les auteurs compositeurs et éditeurs de musique estiment que la Commission européenne, avec ce rapport confié à Reda, a pour objectif numéro un la destruction du droit d'auteur. Sans aucun doute ! La Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques, la SACD, trouve que c'est un projet déséquilibré, qui véhicule une idéologie anti droits d'auteur, porté par les partenaires d'un Internet sans règles. Celui-là, je l'aide !<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' On a toujours la grande question du Far West, de l'Internet pas civilisé, etc.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' La zone de non droit.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' En fait, ça saute un peu à la gueule. En fait, finalement, les ayants droit ce sont des trolls ! Non, mais c’est vrai.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Disons qu'ils réagissent de manière automatique. Et là, par exemple, on a vu, le rapport a été présenté dans les premières commissions internes au Parlement européen et il a été absolument démoli, [http://www.april.org/rapport-reda-pitoyable-deluge-damendements-pour-maintenir-les-drm-menottes-numeriques à coups d'amendements], par les autres partis ou par des députés d'autres partis, où on voit des amendements qui sont quasiment copiés-collés, donc bien fournis par les lobbies, et qui, à coups de petits changements de phrases, sont en train de détruire tout l'esprit de ce rapport, en considérant que ça ne peut pas être voté comme ça, et que c'est quand même inadmissible de prendre en compte les attentes des citoyens. Pour nous c’est important. <br />
<br />
'''Erwan Cario :''' J'ai quand même toujours un peu de mal avec cette notion de gens élus.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' En fait, on oppose les créateurs et les citoyens.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Comme toujours !<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Et, en fait, voilà, comme d'habitude les sociétés de gestion de droits et les différents lobbies se mettent à la place, parlent au nom des créateurs et opposent de manière, à notre sens, complètement artificielle, créateurs et citoyens.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et surtout, voilà, on est en 2015, et on sait très bien que la musique a disparu à cause d'Internet, par exemple.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Exactement, qu'il n'y a plus de création, qu'il n'y a plus rien.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ça va fait quand même juste de vingt ans qu'ils disent ça, et voilà, il y en a toujours.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ouais. Mais, du coup, nous on va faire campagne. Donc il va y avoir plusieurs étapes de vote dans différentes commissions du Parlement européen et on va faire campagne, on espère, avec les citoyens et avec les créateurs, pour que ce rapport soit au maximum sauvé, sachant que, encore une fois, il n'est pas du tout révolutionnaire. Et même, par exemple, il est beaucoup plus sage que ce qu'on peut proposer à la Quadrature en matière de réforme du droit d'auteur. <br />
<br />
'''Erwan Cario :''' D'ailleurs elle s'est faite tacler notamment par Amelia Andersdotter. <br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Sa prédécesseur, Andersdotter.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' L'euro députée suédoise.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Suédoise, dans la mandature précédente, qui juge ce rapport tellement frileux qu'il aurait pu être écrit par Angela Merkel. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Une insulte quoi !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est quand même dommage, c'est-à-dire qu'on a une pirate qui fait un rapport, finalement qui fait ce qu'on lui demande, c'est-à-dire juste moderniser le droit d'auteur, ce n'est pas le supprimer, ce n'est pas le révolutionner, c'est moderniser le droit d'auteur, le mettre à jour, finalement et, du coup, elle se fait, elle prend des missiles de partout.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui ! Pour nous, en fait, il faudrait qu'il y ait quelques mesures qui soient adoptées, des mesures qui soient un peu plus que symboliques, quand même, mais pour le symbole aussi, c'est vraiment important qu'il reste des chose de ce rapport.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' D'accord. Mais alors, dans les soutiens, en plus, on a non seulement les bibliothécaires et archivistes, mais aussi des groupements de grands noms de l'informatique ou de l'Internet comme Digital Europe, ça c'est Apple, Dell, Samsung et compagnie, ou l'ASIC, l'Association des Sites (Services) Internet Communautaires, Microsoft, Google, Facebook, Dailymotion, Deezer, PriceMinister, Yahoo, Spotify. On ne peut pas dire que ça soit de dangereux rebelles qui soutiennent le rapport.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Eh bien non ! Après oui, parce qu'on est entre les hébergeurs de contenus qui savent bien, aussi, ce qu'ils ont à faire.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Où est leur intérêt.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Où est leur intérêt. Et puis les associations comme l'April, comme la Quadrature du Net, etc., où pour nous c'est plus une question de fond sur ce qu'on a le droit de faire ou de ne pas faire avec la création. Mais oui, on est quand même assez nombreux à soutenir ce rapport.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et la tendance ? Vu que vous, vous connaissez un petit peu les rouages du Parlement européen et tout ça, il y a une chance que ça passe ou finalement, en termes de partis, qui a pris position contre ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Alors, elle, Julia Reda, elle siège avec le groupe des Verts. Globalement les Verts, alors pas forcément tous, mais au Parlement européen il y a une culture du consensus, donc c'est pour ça qu'il y a beaucoup d'amendements, après les amendements sont regroupés, etc. Les Verts, probablement, ne vont pas mal aller de son côté. Le Parti Populaire Européen, donc globalement la droite, est vent debout contre. Les socialistes sont extrêmement partagés, mais plutôt contre, et après il reste les centristes. Et côté centristes, alors les centristes français, malheureusement, on a vu Jean-Marie Cavada qui préside la commission sur cette question, enfin qui a été absolument odieux avec Julia Reda, s'attaquant à son âge, etc. Mais bon, il y a d'autres centristes d'autres pays, notamment des Pays-Bas, qui sont beaucoup plus ouverts. Je pense que jamais, de toutes façons il ne sera pas adopté en l'état, ce n'est jamais le cas dans ce genre de rapport. Maintenant, il faut essayer, en soutenant certaines dispositions. Là, ce qu'on est en train de faire nous, c'est d'analyser les amendements, on va publier ce qui nous semble bon, ce qui nous semble à soutenir, ce qui nous semble à rejeter, et puis après on va faire la Quadrature ! On va faire une campagne citoyenne. On a pas mal de YouTubers qui sont en train de préparer une [http://www.laquadrature.net/fr/urgent-la-reforme-positive-du-droit-dauteur-se-fait-pirater-au-parlement-europeen vidéo] de soutien pour expliquer pourquoi eux, en tant que créateurs Internet, ils vont soutenir ce rapport, et puis nous on va lancer une [http://www.laquadrature.net/fr/les-eurodeputes-doivent-soutenir-le-rapport-reda-sur-la-reforme-du-droit-dauteur campagne], probablement avec du piphone, comme d’habitude, pour le soutenir. Sachant que ce rapport est consultatif, c'est-à-dire que ce n'est pas quelque chose qui va être directement mis dans le droit. Par contre, s'il est bien soutenu par le Parlement, il peut ensuite être repris comme base pour la Commission, qui, de toute façon, veut s'attaquer à cette question, comme base de travail, pour la suite. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et alors, rapidement, il y a un autre rapport en ce moment ? C'est un genre d'anti rapport Reda.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui, il y a un autre rapport. Voilà. En fait, c'est un rapport qui s'appelle le rapport Svoboda, du nom d'un député autrichien, et qui lui, a été publié super tard, alors qu'en fait il est prêt depuis novembre/décembre, mais il n’était pas sur le site, et qui, pour le coup, c'est vraiment l'anti rapport Reda. C'est-à-dire que ça traite beaucoup plus globalement de propriété intellectuelle, et c'est la mise en application de tout ce qu'on dénonce, de tout ce qu'il y a dans les préconisations de Mireille Imbert-Quaretta sur l'HADOPI, c'est-à-dire pénaliser les intermédiaires techniques, les forcer à faire la police eux-mêmes sur leurs contenus, assécher les finances des sites qui font de la contrefaçon commerciale, machin. Et notamment, il y a un truc qui, pour nous est vraiment embêtant, c'est qu'il n'y a pas de différence entre la contrefaçon, donc c'est le nom sage pour tout ce qui est partage ou piratage, etc., il n'y a pas de différence entre ce qui est partagé de manière non commerciale, ou de manière commerciale. Entre les Megaupload, etc., qui se faisaient pas mal d'argent et des sites de partage qui ne font pas d'argent. Donc, ça c’est un peu inquiétant. Et ce rapport Svoboda porte vraiment la marque de tout ce qui est anti partage, c'est vraiment l'anti rapport Reda par excellence.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et celui,-là il aurait des chances de passer ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Celui-là, il a commencé à être étudié dans les commissions, et il passe sans soucis.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Est-ce qu'on peut mettre Svoboda et Reda sur un ring et prendre des popcorns ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' ''Soupire''. Il est un peu costaud le monsieur.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ah merde, non mais en fait.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Non. Les soutiens populaires de Reda, contre les soutiens populaires de Svoboda, ça serait mieux. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Tu as raison, c'est mieux.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Merci Adrienne.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Mais de rien.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' On reparlera forcément. Le vote c'est mi-avril au Parlement européen ? On ne sait pas ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Mi-avril dans les premières commissions, et au mois de mai en plénière. Mais, de toute façon, en gros, il faut un peu suivre ce qu'on appelle à faire et d'ici quelques jours, on va commencer à lancer la campagne.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' On suivra ça, et puis on rappellera ça dans le 56 Kast. Merci donc sur ce sujet. Toute autre chose, un requin, mais celui de gauche, dans « Le potager du web »<br />
<br />
''Musique''<br />
<br />
==24' 57==<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C’était début février, lors de la mondialement célèbre mi-temps du Super Bowl. Le Super Bowl c'est la finale du championnat de football américain, dont on se fiche tous, ici.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Pas du tout. Non, tu ne peux pas dire ça, attends. Mais bon, on continue. Pardon.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je fais comme si je n'avais rien entendu. Et, à la mi-temps c'est toujours un grand moment parce qu'il y a des super pubs à la télé, ouais, super, et des super concerts sur place, avec des super chanteurs, super connus, et, cette année, on a eu un spectacle pyrotechnique de Katy Perry accompagné de requins et des grosses balles avec des yeux et une bouche, et des palmiers avec des yeux et une bouche.<br />
<br />
''Vidéo''<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Super. Et donc, vous avez vu des trucs.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et donc, c’était un petit peu gênant, et tout le monde a flashé sur les requins, mais c'est vrai que les balles, elles valaient le coup aussi. Mais les requins ont eu un succès énorme, et surtout le requin de gauche. Alors pourquoi le requin de gauche ? Essayez de comprendre.<br />
<br />
''Vidéo''<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Il est bourré le requin de gauche. Non ?<br />
<br />
''Rires''<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Déchiré.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Alors moi, personnellement, je ne trouve pas beaucoup plus ridicule l'un ou l'autre.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ça se joue sur l'epsilon.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' L'epsilon ! Quoi ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Non, pardon, rien. <br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Il a fait des maths.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Mais la majorité des gens ont l'air de trouver que le requin de gauche, à un moment, a complètement perdu la synchronisation de la danse, et a commencé à faire n'importe quoi dans son coin, et donc c'est devenu la star des deux, et c’est devenu un mème, à lui tout seul, qu'on appelle ''left shark'', donc le requin de gauche, tout le monde voit de quoi on parle. Il y a même des gens qui se sont amusés à écrire son journal intime en ligne. Et après on se demande qui est bourré.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Internet !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ce n'est pas le requin. Oui, voilà. Alors qu'est-ce qui s'est passé sur Internet. C'est difficile à raconter. D'abord, il y a eu une sorte d'énorme chasse, enfin un jeu de piste géant, où tous les gens ont cherché des indices pour savoir qui était sous les costumes des requins. Est-ce que c'était des stars déguisées en requins, est-ce que c'était juste des danseurs anonymes, est-ce que c’était des internautes qui avaient été tirés au sort sur une planète lointaine ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah ça aurait été bien ça !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Toutes les possibilités étaient ouvertes. Un internaute a même prétendu avoir fait un match, sur Tinder, avec l'un des requins, et les gens y ont un petit peu cru. Mais, finalement , la vérité c'est qu'ils s'appellent Bryan Gow et Scott Myrick, et ce sont juste des danseurs de la tournée de Katy Perry.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Je croyais que c’était Svoboda et Reda.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oh ç'aurait été bien ! Alors après, du coup, comme c’était les plus grandes stars de la semaine, Scott Myrick, qui est le requin de droite, ce qui est dommage, parce qu'on aurait plutôt voulu le requin de gauche, a fait un AMA sur Reddit, un A,M,A, vous savez ce que c'est ''Ask Me Anything''.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' ''Ask Me Anything''.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Donc « posez moi toutes les questions que vous voulez, je suis le requin de droite, j'ai plein de choses à raconter sur ma vie ». Et donc il nous a appris des choses très intéressantes, comme le fait qu'il avait seulement 90 secondes pour enfiler son costume de requin avant le spectacle, mais oui. Ou qu'il ne voyait tellement rien, qu'à un moment il est rentré dans un palmier, mais heureusement, il n’était pas filmé à ce moment-là, donc personne s'en est rendu compte. Donc voilà, j'espère que vous dormirez moins bêtes ce soir.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Tout à fait.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est devenu une telle star qu'il y a des gens qui en ont fait un modèle 3D à imprimer sur une imprimante 3D.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est bien !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Sur ta cheminée ! Le ''left shark'' ! Quand même quoi !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Mais oui !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est ''left shark'', quand même. Et les avocats de Katy Perry ont demandé à ce Fernando Sosa de retirer son modèle 3D, parce que c'est eux qui avaient les droits pour le requin de gauche.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oh, ça c'est laid.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça c'est Internet aussi, mais dans ce qu'on n'aime pas.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Est-ce que Reda va protéger ce requin ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Je ne sais pas.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Comme, du coup, ils se sont rendu compte qu'il y avait une certaine demande sur l'image de ces requins et qu'ils ne pouvaient pas juste demander à retirer les images sans donner autre chose en échange, Katy Perry vend maintenant, sur son site officiel, oui messieurs dames, le costume du requin de gauche, à 130 dollars !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est laid.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oh ! C'est effrayant.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Voilà.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Normalement, le potager du web, c'est la joie et la bonne humeur.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Mais tu te rends compte qu'au final, ça termine toujours pareil.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ouais.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' En même temps c'est né d'un Super Bowl.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oui, c'est vrai. Non, parce que Super Bowl a fait le spectacle, le mème est né sur Internet. Ce sont des gens qui en ont fait un mème.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je ne sais pas, en même temps, il y avait une sorte de bad karma tu vois !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oui, peut-être. Si on avait eu le temps, on aurait parlé des deux ateliers de Wikipédia, où tu est allée, Camille. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ouais, j'ai fait exprès de ne pas avoir le temps d'en parler, parce qu'il n'y a pas grand-chose à dire. En fait il fallait y être. Il y avait deux trucs samedi dernier, il y en avait un à la Cité des Sciences, à la Villette, à Paris, sur le thème « Femmes de science », où les gens étaient invités à éditer des fiches Wikipédia de femmes de science. Parce que, d'abord, il n'y a pas assez de femmes sur les fiches Wikipédia et puis, en plus, il n'y a pas assez de filles qui éditent Wikipédia, donc c’était marrant. Et il y avait, en même temps, à la fondation des Galeries Lafayette, un « éditathon », pareil, sur les femmes d'art et de la culture, et le féminisme. Et pareil, avec plein de filles qui éditaient Wikipédia, sur des fiches de filles, et c'était cool aussi. Et, il y a une sorte de méga combo en ce moment, puisque, si ça vous intéresse aussi de faire un marathon Wikipédia, le week-end qui vient, au quai Branly à Paris, à la médiathèque du musée, samedi et dimanche de 11 heures 30 à 18 heures, on peut faire ça sur l'ethnologie.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et bien voilà, vous savez quoi faire ce week-end du coup, formidable. C'est fini pour cette semaine. Nous, on se retrouve. Merci Adrienne Alix de la Quadrature du Net de nous avoir accompagnés dans ce cinquantième 56 Kast et nous on se retrouve la semaine prochaine.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oui. Sur Libération et sur Nolife, bien sûr. Ciao.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Non, il n'y a pas de ciao ! Et les poils ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et les poils !<br />
<br />
'''À poils'''<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Les poils, c'est quand même super important, parce que là je n'ai pas pris n'importe quelle vidéo. C'est le YouTuber français « Parole de chat », dont je suis la fan numéro un. Son job consiste à repérer les vidéos sur YouTube avec des chats bavards. Il faut qu'ils ouvrent beaucoup la bouche, parce qu'après il invente les dialogues du chat, et il refait la bande son par dessus, et il republie sur son compte. Et c'est comme ça qu'il a produit des chefs d’œuvre que vous avez forcément vu, du genre les chats qui font patte patte, là comme ça et fait « dansons la capucine » ou les chats ninjas et sa dernière vidéo en date, s'appelle « le tableau ». C'est l'histoire d'un chat qui veut accrocher un tableau au mur.<br />
<br />
'''Chat :''' Vas-y !<br />
<br />
'''Voix off :''' Je le mets là ?<br />
<br />
'''Chat :''' Attends.<br />
<br />
'''Voix off :''' Oui.<br />
<br />
'''Chat :''' Mets-le un peu plus à droite.<br />
<br />
'''Voix off :''' Là.<br />
<br />
'''Chat :''' Ouais, c'est bien.<br />
<br />
'''Voix off :''' OK, J'y vais hein ! Quand même, avant que je plante le clou, est-ce que Van Gogh, sur a porte des cabinets, c'est vraiment une bonne idée ?<br />
<br />
'''Chat :''' Oui.<br />
<br />
'''Voix off :''' Non, parce que je ne sais pas moi. À la place on pourrait mettre un portrait d'Antoine Daniel, par exemple.<br />
<br />
'''Chat :''' Vas-y !<br />
<br />
'''Voix off :''' Toi, quand t'as une idée dans la tête. Bon, bah allons-y. Faisons confiance au feng shui. Et un, et deux, et trois. Et voilà le travail. Ça ne rend pas si mal en fait.<br />
<br />
'''Chat :''' Mets-le plus à droite, s'il te plaît.<br />
<br />
'''Voix off :''' Je ne peux plus là.<br />
<br />
'''Chat :''' Quoi ?<br />
<br />
'''Voix off :''' Ben oui, j'ai planté le clou. <br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Très, très bien.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan : ''' Il faut voir la version longue.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Félicitations à « Parole de chat ». Donc, cette fois-ci c'est la bonne. Ciao, à la semaine prochaine sur Libération et sur Nolife. Ciao.</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=TVA_des_e-books._D%C3%A9put%C3%A9e_pirate_-_56Kast&diff=72002TVA des e-books. Députée pirate - 56Kast2016-06-19T11:42:37Z<p>Echarp : /* 10' 20 */</p>
<hr />
<div>En cours de relecture par echarp<br />
<br />
[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
<br />
'''Titre :''' La TVA des e-books, et la députée pirate face au requin de gauche - <br />
<br />
'''Intervenants :''' Adrienne Alix - Erwan Cario - Camille Gévaudan<br />
<br />
'''Lieu :''' Émission 56 Kast <br />
<br />
'''Date :''' Mars 2015<br />
<br />
'''Durée :''' 32 min 30<br />
<br />
''' [http://ecrans.liberation.fr/ecrans/2015/03/14/56kast-50-la-tva-des-e-books-et-la-deputee-pirate-face-au-requin-de-gauche_1220636 Lien]vers la vidéo''' <br />
<br />
<br />
==00 ''transcrit MO relu avec les son MO''==<br />
<br />
'''Libération et Nolife présentent 56Kast'''<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Bienvenue dans le 56 Kast, le cinquantième, hou ! Cinquantième du nom, cinquantième du nom. C'est bon.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je n'ai pas fait de gâteau !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et des cotillons ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Non ! Non plus ! <br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Non plus ! On va parler cette semaine du rapport Reda sur le droit d'auteur à la Commission, alors à l'Europe, ou l'Europe d'une manière générale, parce que je ne sais jamais... Parlement... Parlement européen. Elle fait exprès de rire pour commencer, excusez-moi, aujourd'hui, ce n'est pas très sérieux.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Carte de presse !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Avec Adrienne Alix de la Quadrature du Net<ref>[http://www.laquadrature.net/fr Quadrature du Net]</ref>.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Bonjour.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Bonjour Adrienne. Et on parlera aussi du livre numérique et d'un requin, mais celui de gauche. Voilà. C'est important. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est vachement bien.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ça va. Bonjour Camille.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Bonjour.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et de quoi on ne va pas parler ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' On ne va pas parler de la chaîne américaine HBO, qui, selon le ''Business Times'', prépare un service de streaming en partenariat avec Apple. L'un s’occuperait de la technique et l'autre des contenus. Je vous laisse deviner lequel. En fait ce serait un Netflix avec du ''Game of Thrones'' dedans, si je comprends bien.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' D'accord.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Parce que présenté comme ça on comprend mieux.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Il n'y a pas de ''Game of Thrones'' dans Netflix ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ben non.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah, d'accord. Mais il n'y aurait que ''Game of Thrones'', en fait.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et peut-être bien que ça sortirait avant la Saison 5.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oh ! Et ça s'appellera « HBO Now ». <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et les gens vont s'abonner en se disant « je m'abonne juste pour la saison ''Game of Thrones'' » et puis après ils vont rester abonnés. Ce n'est pas mal comme ça. C'est génial.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah ouais, c'est bien. Le contrôleur de sommeil Aura va bientôt pouvoir<br />
<br />
''(Fou rire)''<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je suis désolée, la phrase n'est pas finie sur la feuille.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah ! Qu'est-ce qu'il y a ? <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' La phrase n'est pas finie.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Mais il pourra bientôt communiquer. Alors ça s'est arrêté là, mais communiquer. Eh bien oui, parce que moi, j'ai mes notes s’arrêtent là, mais communiquer avec les appareils Nest. Voilà.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Les thermostats de Google.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Les thermostats de Google.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Comme ça, quand le détecteur de sommeil sait que tu dors, il dit au thermostat de baisser la température.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Qui va communiquer avec Apple et ta chaîne « HBO Now » pour te lancer ''Game of Thrones''.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Non parce que tu dors.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah oui, voilà c'est ça. Suivant. C'est compliqué. On va y arriver<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' On va y arriver. La machine à imprimer les crêpes qui s'appelle ...<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ah ça c'est vachement plus important.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Qui s'appelle le ''PancakeBot'', a atteint son objectif de 50 000 dollars sur Kickstarter. Donc c'est trop tard, vous n'en avez pas.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et tu n'as pas ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ben non, je ne savais pas.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Apple, toujours lui, a dévoilé cette semaine, là il y a quelques jours sa montre connectée. Mais ce n'est pas un truc... ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça n'existait pas déjà. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je sais que j'ai fait le live de la keynote il y a six mois déjà sur la montre connectée.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' En septembre, ah c'est ça.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan : ''' Je ne comprends pas pourquoi ça remet ça.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' En fait, ils doublonnent, pour être sûrs que tout le monde mémorise qu'il y a un truc à surtout ne pas acheter.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui, au cas où on n'avait pas compris Le prochain smartphone Nexus de Google, et il pourrait y en avoir deux. L'un construit par LG, comme le dernier, le numéro 5, et l'autre, moins cher, construit par Huawei, le constructeur chinois.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et donc, ça c'est la news, pour dire qu'on ne parlera pas du MWC, qui s'est tenu à Barcelone. Voilà. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Le Mobile World Congress.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est ça.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui c’est ça.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Pour la première fois, le nombre de foyers français équipés en ADSL a baissé.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Tant mieux.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et oui, et oui, mais les abonnements Internet par fibre ont, eux, progressé de 67 %. Ceci expliquant, heureusement, cela.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et la traditionnelle non news dont on n'a lu que le titre et on n'a pas compris.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Alors lis bien !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' U 3 V y c H J p c 2 U =<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça fait un bon de mode passe sécurisé, cela dit.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Exactement !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Mais plus maintenant !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et c’était le contenu de l'invitation envoyée par Free aux journalistes pour la conférence qu'ils ont fait cette semaine. Et, en fait, codé en base 64, ça veut dire « surprise ». C'est super intéressant et la surprise c’était une box, ce qui est super intéressant.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Voilà. Ça veut dire que, peut-être en base 64, une surprise n'en est plus une, pour le coup, la mini box 4 K, c'est ça ? La 4 K Free box, mini Free box.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui parce que tout le monde a des films en 4 K à regarder chez lui.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oui, tout le monde, pas à la télé mais il y a les films. On passe à l'actu.<br />
<br />
'''ACTU'''<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' L'actu c'est donc, alors Erwan, qui c'est qui n'est pas satisfait de la politique française en matière de TVA sur les livres numériques ? A) le Parlement européen ; B) la Commission européenne ; C) le Conseil de l’Europe ; D) le Conseil européen ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Je peux avoir un indice ? C'est à Bruxelles ou à Strasbourg ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Attention, parce que le Parlement européen, il est parfois à Bruxelles et parfois à Strasbourg.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est la Commission européenne.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Voilà, j'allais le dire.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Qui, depuis quelques années, dit que, quand même, selon la directive européenne numéro je ne sais plus combien, 2006/112/CE, sur la TVA, eh bien, la France devrait appliquer un taux de TVA normal à ses livres numériques, c’est-à-dire à 20 %, et non pas un taux réduit, c'est-à-dire à 5,5 %.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Dont bénéficient les libraires.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Dont bénéficient les livres papier. Et en fait, donc ça fait longtemps qu'ils ont déposé un genre de plainte, que je ne sais plus comment ça s'appelle, et la Cour de justice de l'Union européenne vient de trancher et lui a donné raison, à la Commission, donc effectivement elle demande de [http://curia.europa.eu/jcms/upload/docs/application/pdf/2015-03/cp150030fr.pdf relever le taux de TVA] pour les livres numériques. En fait, le truc c'est que, dans la directive, ce qui a droit à la TVA réduite, c'est une livraison de biens. La fourniture de livres est considérée comme une livraison de biens. Sauf que la question c'est « est-ce qu'un livre électronique est un bien ? » Eh bien non, la Cour de justice a dit que le livre numérique n'est pas un bien corporel, en fait, c'est plus un service parce que c'est dématérialisé. Et si tu essayes de leur dire « oui mais c'est sur un e-book, enfin sur une liseuse d'e-book, et donc, c'est quand même quelque chose que tu palpes », eh bien non, parce que ce n'est pas vendu avec l'e-book.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et donc, bizarrement, les éditeurs ne sont pas contents.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et donc les éditeurs ne sont pas contents. Mais, ce n'est pas grave.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' On s'en fout.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Parce que, a priori, non mais c'est ça, a priori, ils ne sont pas obligés de réagir du jour au lendemain, il n'y a pas une astreinte qui commence là maintenant. Normalement, là maintenant, ils doivent prendre note qu'on leur a demandé de changer la TVA, et après, si on voit qu'il ne se passe rien, la Commission européenne peut engager une nouvelle procédure pour éventuellement donner une amende. Ça pourrait durer un an ou un an et demi, et l'amende ne serait même pas rétroactive. Donc en gros, il y a du temps pour ne rien faire et laisser traîner les choses. Et en plus, d'ici là, la situation aura peut-être changé, parce qu'il y a beaucoup de gens qui plaident pour un alignement de la TVA sur le livre numérique et le livre physique et le Syndicat National de l’Édition a justement lancé une grosse campagne ces derniers jours. Je ne sais pas s'ils ont fait exprès pour que ça tombe en même temps que la décision ou pas. Pour l'instant, il y a quatre pays qui sont opposés à l’alignement de la TVA réduite sur les deux types de livres, il y a la Bulgarie, le Danemark, L'Estonie et le Royaume-Uni. Le Royaume-Uni, en l'occurrence, eux ils n'ont pas de TVA du tout sur les livres et donc, ils n'ont pas très envie qu'on recommence à discuter de tout ça, qu'on remette à plat et qu'on harmonise, parce que ça ne serait pas bon pour eux.<br />
<br />
Et donc, la [http://unlivreestunlivre.eu/ campagne] du Syndicat National de l’Édition, ça s'appelle ''This is not a book'', en français « Un livre est un livre ». Ça consiste en un joli site avec beaucoup de couleurs. Et puis un gentil professeur qui nous montre, un joli professeur qui nous montre au tableau une grenouille et il dit « ça ce n'est pas un livre ». Après il montre un livre et il dit « ça c'est un livre ». Donc il joue sur l'humour et en prenant les gens pour des, enfin, en faisant semblant de prendre la Commission pour une idiote qui ne sait pas faire la différence, pour, en fait, demander aux internautes de prendre leurs propres photos des trucs qui sont des livres et des trucs qui ne sont pas des livres, et ensuite de harceler la Commission européenne sur Twitter en leur envoyant les photos, pour faire pression, pour se mettre le public de leur côté quoi.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' J'ai comme l'intuition que ça marchera moins bien que certaines campagnes organisées par des activistes pour les libertés fondamentales, par exemple. Se battre pour la TVA réduite des livres électroniques, j'ai l'impression que ce n'est pas un combat, voila.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est un petit peu pointu, je ne sais pas si ça va suivre.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Surtout que l'enjeu il est un peu ailleurs, enfin, si vous parlez des campagnes... autres.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui. On a l'avis de l'April qui est très intéressant là-dessus, donc l'April qui défend le Logiciel Libre, et qui arrive avec [http://www.april.org/campagne-du-sne-un-livre-electronique-verrouille-par-un-drm-ne-peut-etre-compare-un-livre-imprime un argument] auquel personne n'avait pensé quand ils faisaient leur petite campagne avec leurs photos, qui est qu'un livre numérique, la différence c'est quand même que c'est bourré de DRM, qui t’empêchent de le prêter, qui t’empêchent de le lire où tu veux, quand tu veux, autant de fois que tu veux, et que donc, ce n'est pas exactement pareil qu'un livre physique. Que donc, il n'y a pas de raison qu'on ait les mêmes droits, enfin que les livres numériques soient traités de la même façon, alors qu'on a moins de droits, avec un livre numérique.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Si je peux me permettre, la question avait été posée à l'Assemblée Nationale l'année dernière, je crois, et effectivement, l'idée c’était de distinguer ce qui est un service, donc, si vous achetez un livre sur Amazon, en fait, on vous le prête. Amazon peut décider de le retirer, il l'a fait d'ailleurs. Parfois il garde le pouvoir sur ce que vous avez acheté, donc c'est bien un service. Et si vous achetez un livre sans DRM, pour le coup, c'est votre propriété, vous pouvez le donner, vous pouvez le prêter, vous pouvez en faire ce que vous voulez. Et donc la campagne de l'April joue sur cette distinction-là, et ça c'est assez intéressant. Des histoires de TVA, ça peut cacher aussi des questions de liberté d'usage qui sont vraiment importantes et intéressantes, pour le coup.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et de fait, c'est surtout les discussions qui sont, justement sur les trucs à télécharger, blindés de DRM, que ce soit en streaming ou pas, notamment dans les jeux vidéo, il y avait toute une réflexion sur le fait de pouvoir prêter.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Voilà.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' De pouvoir revendre.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Revendre.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Revendre en occasion ces jeux vidéos, et pour contrer ces demandes légitimes des consommateurs, tous les fournisseurs de services disent « oui, mais finalement ce n'est pas peut-être pas une vente, c'est un droit d'usage, un droit d'usage illimité », on va dire. Et donc, du coup, ce n'est pas une vente, donc, du coup, ce n'est pas un livre, c'est l'accès finalement. En fait, tant qu'il y a des DRM, on paye l'accès à un texte.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Exactement. Et nos amis ayants droit sur Twitter se défendent en disant « ah non, mais on s'en fiche du support, ce qui est important c'est le contenu », alors que ce n'est pas vrai. On sait tous que ce n'est pas vrai. Ce qu'on a le droit de faire, ou pas, avec un livre est vachement important. C'est loin d’être inintéressant. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan : ''' Précisément le contenu, le jour où on te le retire, tu ne l'as plus !<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Exactement.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Voilà. Et puis on achète aussi beaucoup les livres pour pouvoir les prêter une fois qu'on les a lus.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ou les offrir ou les donner.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Pour les offrir ou les donner. Et donc voilà. On va voir. On a douze à dix-huit mois pour voir comment ça se résout. Mais je ne sais pas, j'ai l'impression que ce ne sera un engouement populaire sur leur petite opération. <br />
<br />
La virgule ''what the fuck'', cette semaine...<br />
<br />
==10' 20==<br />
<br />
'''Et si d'autres étoiles nous illuminaient ?'''<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est Roskosmos, l'Agence fédérale russe qui a fait une vidéo qui montre à quoi ressemblerait la terre si on avait d'autres étoiles à la place du soleil. Donc ça, en l’occurrence, c’est Syrius, je crois, ça c'est c'est Arcturus, une super géante rouge. Et au début on avait le système Alpha du Centaure où, en fait, il y a trois étoiles qui se tournent l'une autour de l'autre. Avoir trois soleils dans le ciel, ça ferait super classe.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ça ferait super classe, mais il ne ferait pas beaucoup nuit, non ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ah ben ça dépend si ils se tournent...<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça dépend comment ils tournent. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Non, il n'y a pas de raison, parce qu'ils sont tous dans le même coin.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah ! Ils sont tous dans le même coin.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah oui ! Ah, ce serait classe.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ouais.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ce n'est pas la planète Wink qui a deux soleils ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Si. Ceci dit, si on mettait n'importe quelle autre étoile à la place du soleil, comme notre soleil est quand même très petit et que toutes les autres ont tendance à être plus grosses, on serait tous morts.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ouais. Finalement<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Donc c'est joli en vidéo comme ça sur YouTube.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Finalement non.<br />
<br />
'''Le quartier libre'''<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Donc, c’était il y a quelques mois, c’était en septembre dernier, Junker, de la Commission européenne a commencé à s'intéresser au sujet du droit d'auteur et à son harmonisation sur l'ensemble des pays européens, en matière de réglementation des Télécoms, etc., protection des données. Et il a confié ça à une jeune députée du Parti Pirate, et tu es là pour nous en parler, Adrienne.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui, en fait la Commission européenne a mis la question du droit d'auteur parmi les questions prioritaires à régler pour les cinq ans qui viennent, et le Parlement européen a confié à Julia Reda,<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' J'ai révisé mon Europe, ça va.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui, c'est super compliqué, qui est la seule députée Pirate, qui est une députée allemande, le soin de faire un rapport sur ce qu'il faudrait améliorer sur les questions de droit d'auteur. En fait, pour remettre ça un petit peu en perspective, ça fait suite à une consultation que la Commission européenne avait faite l'année dernière, fin 2013, début 2014, où ils avaient fait un grand questionnaire bien long et bien technocratique sur ce qu'il fallait améliorer en matière de droit d'auteur. Et ils avaient eu une surprise, que nous on va dire bonne, et qu'ils avaient trouvé plutôt mauvaise, qui est qu'il y a eu un très grand engouement citoyen pour répondre à cette consultation. Et notamment, la Quadrature du Net avait fourni pas mal d'éléments, d'analyses, d'aides pour répondre au questionnaire. Ils avaient eu plus de 11 000 réponses, dont une majorité de réponses de citoyens, à des consultations où, d'habitude, il y a quatre technocrates et lobbyistes qui se battent en duel.<br />
<br />
Et du coup, Julia Reda, elle est partie de l'analyse de ces réponses, faite par la Commission, pour faire son rapport en disant « si on analyse un peu le résultat, dans la consultation il y a à la fois les ayants droit, les établissements publics, les gouvernements, les citoyens, enfin tout le monde a répondu, et puis il y a une grosse synthèse », elle est partie de là pour faire son rapport qui présente un certain nombre de points de constat, et puis, quelques propositions de réforme. Le [http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//NONSGML+COMPARL+PE-546.580+02+DOC+PDF+V0//FR&language=FR rapport] est assez court, en fait, je ne sais plus, il fait quelques pages et, en gros, il se base beaucoup sur les demandes des citoyens. Et les demandes des citoyens, dans la consultation de la Commission, c'est généraliser au niveau européen des exceptions au droit d'auteur qui ne sont que dans quelques pays.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan : ''' Les exceptions c'est ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça peut être la liberté de panorama, par exemple, qu'on n'a pas en France. En France on n'a pas le droit de diffuser librement des photos de bâtiments qui sont encore soumis au droit d'auteur. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Même dans l'espace public ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Dans l'espace public, par exemple la Pyramide du Louvre, par exemple la Tour Eiffel la nuit, par exemple les tours de la Défense, on n'a pas le droit. Y compris si ça a été financé avec l'argent public, ça ne les dérange pas. On doit continuer à payer des droits d’auteur, alors que dans la quasi totalité des pays d'Europe, ça ne pose pas de problème. Et donc on se dit que ça n'a visiblement pas tué l'architecture contemporaine en Allemagne ou ailleurs, ou aux Pays-Bas. Donc voilà, c'est ce type d’exceptions-là, de dire ça c’était auparavant optionnel.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Il y a aussi les exceptions de droit de citation, droit de parodie ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Il y en a une qui est très intéressante, notamment pour la culture Internet, elle recommande d'étendre le droit de citation, donc c'est le droit qu’on a de prendre une partie d'un texte et de le réutiliser, à un droit de citation vidéo et audio, et GIF. Donc c'est super important, notamment pour toute la création, de remix, de mashup, etc., de pouvoir réutiliser ces matériaux-là. Très souvent, les youtubers voient leurs vidéos enlevées de YouTube par des demandes des ayants droit, parce qu'ils prennent des extraits de films, etc. Il y a d'autres questions: c'est tout ce qui est territorialisation, le « ce contenu n'est pas visible dans votre pays », qu'on connaît tous bien. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' D'accord.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Il y a un autre point sur le fait d'avoir le droit de faire un lien vers un contenu, y compris si ce contenu n'est pas tout à fait conforme, n'est pas conforme au droit. Il y a un autre point, je ne vais pas tous les citer, il y en un qui est vachement intéressant sur la possibilité, pour les bibliothèques, de prêter des livres numériques, on revient dessus, de manière beaucoup plus libre et sans contrainte de territorialisation. Donc ça, ce sont des points en fait, qui ne révolutionnent pas l'intégralité du droit d'auteur.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est juste une sorte de mise à jour du droit d’auteur à aujourd'hui.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Voilà. C'est une mise à jour, partant des usages, assez modérée, reconnaissant l'importance de la rémunération des créateurs, etc.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Il y a aussi un truc sur les DRM, non, sur l'inter... l’interopérabilité.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' L'interopérabilité, le fait de pouvoir lire un contenu indépendamment de la plate-forme sur laquelle on l'a acheté. Typiquement forcer les iTunes, etc., à être beaucoup plus compatibles avec d’autres plate-formes. C'est vraiment une prise en compte assez forte des attentes. Et alors la réaction a été, avant même qu'elle ait publié son rapport, la réaction a été vraiment super violente de la part à la fois des ayants droit et des gouvernements.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Le problème c'est qu'elle a vingt-huit ans.<br />
<br />
''' Adrienne Alix :''' Ouais. Qu'elle est pirate.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Qu'elle est pirate et elle n'a pas dit je fais du piratage, elle est juste dans un parti qui s'appelle le Parti Pirate et ça suffit pour déchaîner les foules.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' On a notre propre ministre de la Culture, Fleur Pellerin, qui disait, où est-ce que je l'ai mise ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' « Je ne suis pas certaine que ce soit le meilleur moyen de favoriser une réflexion sereine. »<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Voilà, ce qui est quand même, avant même. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan: ''' Elle est députée, quoi, ça va. Elle a été élue.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Voilà. Et Fleur Pellerin a dit ça avant même d'avoir lu le rapport.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui, c'est ça. C’était juste à l'annonce.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' À l'annonce du fait qu'elle allait prendre en charge ce rapport.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Que c’était elle qui allait s'en occuper.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Donc c'est quand même, il y a un mépris de son travail, elle a eu des réactions assez violentes de la part des ayants droit qui disent « ouais c'est n'importe quoi ! On donne ça aux pirates, etc. »<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' On peut rappeler qu'elle a été élue quand même.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Elle a été élue.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je peux citer quelques réactions. Alors le SNAC, Syndicat National des Auteurs et Compositeurs, je cite « l’Europe ne doit pas tuer ses créateurs », ce qui est donc apparemment le but du rapport Reda ! <br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ouais, c'est juste.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Petitgirard, président du Conseil d'administration de la SACEM, les auteurs compositeurs et éditeurs de musique estiment que la Commission européenne, avec ce rapport confié à Reda, a pour objectif numéro un la destruction du droit d'auteur. Sans aucun doute ! La Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques, la SACD, trouve que c'est un projet déséquilibré, qui véhicule une idéologie anti droits d'auteur, porté par les partenaires d'un Internet sans règles. Celui-là, je l'aide !<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' On a toujours la grande question du Far West, de l'Internet pas civilisé, etc.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' La zone de non droit.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' En fait, ça saute un peu à la gueule. En fait, finalement, les ayants droit ce sont des trolls ! Non, mais c’est vrai.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Disons qu'ils réagissent de manière automatique. Et là, par exemple, on a vu, le rapport a été présenté dans les premières commissions internes au Parlement européen et il a été absolument démoli, [http://www.april.org/rapport-reda-pitoyable-deluge-damendements-pour-maintenir-les-drm-menottes-numeriques à coups d'amendements], par les autres partis ou par des députés d'autres partis, où on voit des amendements qui sont quasiment copiés-collés, donc bien fournis par les lobbies, et qui, à coups de petits changements de phrases, sont en train de détruire tout l'esprit de ce rapport, en considérant que ça ne peut pas être voté comme ça, et que c'est quand même inadmissible de prendre en compte les attentes des citoyens. Pour nous c’est important. <br />
<br />
'''Erwan Cario :''' J'ai quand même toujours un peu de mal avec cette notion de gens élus.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' En fait, on oppose les créateurs et les citoyens.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Comme toujours !<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Et, en fait, voilà, comme d'habitude les sociétés de gestion de droits et les différents lobbies se mettent à la place, parlent au nom des créateurs et opposent de manière, à notre sens, complètement artificielle, créateurs et citoyens.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et surtout, voilà, on est en 2015, et on sait très bien que la musique a disparu à cause d'Internet, par exemple.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Exactement, qu'il n'y a plus de création, qu'il n'y a plus rien.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ça va fait quand même juste de vingt ans qu'ils disent ça, et voilà, il y en a toujours.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ouais. Mais, du coup, nous on va faire campagne. Donc il va y avoir plusieurs étapes de vote dans différentes commissions du Parlement européen et on va faire campagne, on espère, avec les citoyens et avec les créateurs, pour que ce rapport soit au maximum sauvé, sachant que, encore une fois, il n'est pas du tout révolutionnaire. Et même, par exemple, il est beaucoup plus sage que ce qu'on peut proposer à la Quadrature en matière de réforme du droit d'auteur. <br />
<br />
'''Erwan Cario :''' D'ailleurs elle s'est faite tacler notamment par Amelia Andersdotter. <br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Sa prédécesseur, Andersdotter.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' L'euro députée suédoise.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Suédoise, dans la mandature précédente, qui juge ce rapport tellement frileux qu'il aurait pu être écrit par Angela Merkel. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Une insulte quoi !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est quand même dommage, c'est-à-dire qu'on a une pirate qui fait un rapport, finalement qui fait ce qu'on lui demande, c'est-à-dire juste moderniser le droit d'auteur, ce n'est pas le supprimer, ce n'est pas le révolutionner, c'est moderniser le droit d'auteur, le mettre à jour, finalement et, du coup, elle se fait, elle prend des missiles de partout.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui ! Pour nous, en fait, il faudrait qu'il y ait quelques mesures qui soient adoptées, des mesures qui soient un peu plus que symboliques, quand même, mais pour le symbole aussi, c'est vraiment important qu'il reste des chose de ce rapport.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' D'accord. Mais alors, dans les soutiens, en plus, on a non seulement les bibliothécaires et archivistes, mais aussi des groupements de grands noms de l'informatique ou de l'Internet comme Digital Europe, ça c'est Apple, Dell, Samsung et compagnie, ou l'ASIC, l'Association des Sites (Services) Internet Communautaires, Microsoft, Google, Facebook, Dailymotion, Deezer, PriceMinister, Yahoo, Spotify. On ne peut pas dire que ça soit de dangereux rebelles qui soutiennent le rapport.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Eh bien non ! Après oui, parce qu'on est entre les hébergeurs de contenus qui savent bien, aussi, ce qu'ils ont à faire.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Où est leur intérêt.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Où est leur intérêt. Et puis les associations comme l'April, comme la Quadrature du Net, etc., où pour nous c'est plus une question de fond sur ce qu'on a le droit de faire ou de ne pas faire avec la création. Mais oui, on est quand même assez nombreux à soutenir ce rapport.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et la tendance ? Vu que vous, vous connaissez un petit peu les rouages du Parlement européen et tout ça, il y a une chance que ça passe ou finalement, en termes de partis, qui a pris position contre ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Alors, elle, Julia Reda, elle siège avec le groupe des Verts. Globalement les Verts, alors pas forcément tous, mais au Parlement européen il y a une culture du consensus, donc c'est pour ça qu'il y a beaucoup d'amendements, après les amendements sont regroupés, etc. Les Verts, probablement, ne vont pas mal aller de son côté. Le Parti Populaire Européen, donc globalement la droite, est vent debout contre. Les socialistes sont extrêmement partagés, mais plutôt contre, et après il reste les centristes. Et côté centristes, alors les centristes français, malheureusement, on a vu Jean-Marie Cavada qui préside la commission sur cette question, enfin qui a été absolument odieux avec Julia Reda, s'attaquant à son âge, etc. Mais bon, il y a d'autres centristes d'autres pays, notamment des Pays-Bas, qui sont beaucoup plus ouverts. Je pense que jamais, de toutes façons il ne sera pas adopté en l'état, ce n'est jamais le cas dans ce genre de rapport. Maintenant, il faut essayer, en soutenant certaines dispositions. Là, ce qu'on est en train de faire nous, c'est d'analyser les amendements, on va publier ce qui nous semble bon, ce qui nous semble à soutenir, ce qui nous semble à rejeter, et puis après on va faire la Quadrature ! On va faire une campagne citoyenne. On a pas mal de YouTubers qui sont en train de préparer une [http://www.laquadrature.net/fr/urgent-la-reforme-positive-du-droit-dauteur-se-fait-pirater-au-parlement-europeen vidéo] de soutien pour expliquer pourquoi eux, en tant que créateurs Internet, ils vont soutenir ce rapport, et puis nous on va lancer une [http://www.laquadrature.net/fr/les-eurodeputes-doivent-soutenir-le-rapport-reda-sur-la-reforme-du-droit-dauteur campagne], probablement avec du piphone, comme d’habitude, pour le soutenir. Sachant que ce rapport est consultatif, c'est-à-dire que ce n'est pas quelque chose qui va être directement mis dans le droit. Par contre, s'il est bien soutenu par le Parlement, il peut ensuite être repris comme base pour la Commission, qui, de toute façon, veut s'attaquer à cette question, comme base de travail, pour la suite. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et alors, rapidement, il y a un autre rapport en ce moment ? C'est un genre d'anti rapport Reda.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui, il y a un autre rapport. Voilà. En fait, c'est un rapport qui s'appelle le rapport Svoboda, du nom d'un député autrichien, et qui lui, a été publié super tard, alors qu'en fait il est prêt depuis novembre/décembre, mais il n’était pas sur le site, et qui, pour le coup, c'est vraiment l'anti rapport Reda. C'est-à-dire que ça traite beaucoup plus globalement de propriété intellectuelle, et c'est la mise en application de tout ce qu'on dénonce, de tout ce qu'il y a dans les préconisations de Mireille Imbert-Quaretta sur l'HADOPI, c'est-à-dire pénaliser les intermédiaires techniques, les forcer à faire la police eux-mêmes sur leurs contenus, assécher les finances des sites qui font de la contrefaçon commerciale, machin. Et notamment, il y a un truc qui, pour nous est vraiment embêtant, c'est qu'il n'y a pas de différence entre la contrefaçon, donc c'est le nom sage pour tout ce qui est partage ou piratage, etc., il n'y a pas de différence entre ce qui est partagé de manière non commerciale, ou de manière commerciale. Entre les Megaupload, etc., qui se faisaient pas mal d'argent et des sites de partage qui ne font pas d'argent. Donc, ça c’est un peu inquiétant. Et ce rapport Svoboda porte vraiment la marque de tout ce qui est anti partage, c'est vraiment l'anti rapport Reda par excellence.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et celui,-là il aurait des chances de passer ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Celui-là, il a commencé à être étudié dans les commissions, et il passe sans soucis.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Est-ce qu'on peut mettre Svoboda et Reda sur un ring et prendre des popcorns ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' ''Soupire''. Il est un peu costaud le monsieur.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ah merde, non mais en fait.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Non. Les soutiens populaires de Reda, contre les soutiens populaires de Svoboda, ça serait mieux. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Tu as raison, c'est mieux.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Merci Adrienne.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Mais de rien.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' On reparlera forcément. Le vote c'est mi-avril au Parlement européen ? On ne sait pas ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Mi-avril dans les premières commissions, et au mois de mai en plénière. Mais, de toute façon, en gros, il faut un peu suivre ce qu'on appelle à faire et d'ici quelques jours, on va commencer à lancer la campagne.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' On suivra ça, et puis on rappellera ça dans le 56 Kast. Merci donc sur ce sujet. Toute autre chose, un requin, mais celui de gauche, dans « Le potager du web »<br />
<br />
''Musique''<br />
<br />
==24' 57==<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C’était début février, lors de la mondialement célèbre mi-temps du super Super Bowl. Le Super Bowl c'est la finale du championnat de football américain, dont on se fiche tous, ici.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Pas du tout. Non, tu ne peux pas dire ça, attends. Mais bon, on continue. Pardon.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je fais comme si je n'avais rien entendu. Et, à la mi-temps c'est toujours un grand moment parce qu'il y a des super pubs à la télé, ouais, super, et des super concerts sur place, avec des super chanteurs, super connus, et, cette année, on a eu un spectacle pyrotechnique de Katy Perry accompagné de requins et des grosses balles avec des yeux et une bouche, et des palmiers avec des yeux et une bouche.<br />
<br />
''Vidéo''<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Super. Et donc, vous avez vu des trucs.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et donc, c’était un petit peu gênant, et tout le monde a flashé sur les requins, mais c'est vrai que les balles, elles valaient le coup aussi. Mais les requins ont eu un succès énorme, et surtout le requin de gauche. Alors pourquoi le requin de gauche ? Essayez de comprendre.<br />
<br />
''Vidéo''<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Il est bourré le requin de gauche. Non ?<br />
<br />
''Rires''<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Déchiré.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Alors moi, personnellement, je ne trouve pas beaucoup plus ridicule l'un ou l'autre.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ça se joue sur l'epsilon.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' L'epsilon ! Quoi ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Non, pardon, rien. <br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Il a fait des maths.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Mais la majorité des gens ont l'air de trouver que le requin de gauche, à un moment, a complètement perdu la synchronisation de la danse, et a commencé à faire n'importe quoi dans son coin, et donc c'est devenu la star des deux, et c’est devenu un mème , à lui tout seul, qu'on appelle ''left shark'', donc le requin de gauche, tout le monde voit de quoi on parle. Il y a même des gens qui se sont amusés à écrire son journal intime en ligne. Et après on se demande qui est bourré.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Internet !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ce n'est pas le requin. Oui, voilà. Alors qu'est-ce qui s'est passé sur Internet. C'est difficile à raconter. D'abord, il y a eu une sorte d'énorme chasse, enfin un jeu de piste géant, où tous les gens ont cherché des indices pour savoir qui était sous les costumes des requins. Est-ce que c'était des stars déguisées en requins, est-ce que c'était juste des danseurs anonymes, est-ce que c’était des internautes qui avaient été tirés au sort sur une planète lointaine. ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah ç'aurait été bien ça !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Toutes les possibilités étaient ouvertes. Un internaute a même prétendu avoir fait un match, sur Teender, avec l'un des requins, et les gens y ont un petit peu cru. Mais, finalement , la vérité c'est qu'ils s'appellent Bryan Gow et Scott Myrick, et ce sont juste des danseurs de la tournée de Katy Perry.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Je croyais que c’était Svoboda et Reda.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oh ç'aurait été bien ! Alors après, du coup, comme c’était les plus grandes stars de la semaine, Scott Myrick, qui est le requin de droite, ce qui est dommage, parce qu'on aurait plutôt voulu le requin de gauche, a fait un AMA sur Reddit, un A,M,A, vous savez ce que c'est ''Ask Me Anything''.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' ''Ask Me Anything''.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Donc « posez moi toutes les questions que vous voulez, je suis le requin de droite, j'ai plein de choses à raconter sur ma vie ». Et donc il nous a appris des choses très intéressantes, comme le fait qu'il avait seulement 90 secondes pour enfiler son costume de requin avant le spectacle, mais oui. Ou qu'il ne voyait tellement rien, qu'à un moment il est rentré dans un palmier, mais heureusement, il n’était pas filmé à ce moment-là, donc personne s'en est rendu compte. Donc voilà, j'espère que vous dormirez moins bêtes ce soir.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Tout à fait.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est devenu une telle star qu'il y a des gens qui en ont fait un modèle 3D à imprimer sur une imprimante 3D.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est bien !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Sur ta cheminée ! Le ''left shark'' ! Quand même quoi !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Mais oui !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est ''left shark'', quand même. Et les avocats de Katy Perry ont demandé à ce Fernando Sosa de retirer son modèle 3D, parce que c'est eux qui avaient les droits pour le requin de gauche.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oh, ça c'est laid.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça c'est Internet aussi, mais dans ce qu'on n'aime pas.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Est-ce que Reda va protéger ce requin ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Je ne sais pas.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Comme, du coup, ils se sont rendu compte qu'il y avait une certaine demande sur l'image de ces requins et qu'ils ne pouvaient pas juste demander à retirer les images sans donner autre chose en échange, Katy Perry vend maintenant, sur son site officiel, oui messieurs dames, le costume du requin de gauche, à 130 dollars !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est laid.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oh ! C'est effrayant.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Voilà.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Normalement, le potager du web, c'est la joie et la bonne humeur.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Mais tu te rends compte qu'au final, ça termine toujours pareil.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ouais.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' En même temps c'est né d'un Super Bowl.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oui, c'est vrai. Non, parce que Super Bowl a fait le spectacle, le mème est né sur Internet. Ce sont des gens qui en ont fait un mème . <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je ne sais pas, en même temps, il y avait une sorte de pas de ???, tu vois !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oui, peut-être. Si on avait eu le temps, on aurait parlé des deux ateliers de Wikipédia, où tu est allée, Camille. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ouais, j'ai fait exprès de ne pas avoir le temps d'en parler, parce qu'il n'y a pas grand-chose à dire. En fait il fallait y être. Il y avait deux trucs samedi dernier, il y en avait un à la Cité des Sciences, à la Villette, à Paris, sur le thème « Femmes de science », où les gens étaient invités à éditer des fiches Wikipédia de femmes de science. Parce que, d'abord, il n'y a pas assez de femmes sur les fiches Wikipédia et puis, en plus,il n'y a pas assez de filles qui éditent Wikipédia, donc c’était marrant. Et il y avait, en même temps, à la fondation des Galeries Lafayette, un « éditathon », pareil, sur les femmes d'art et de la culture, et le féminisme. Et pareil, avec plein de filles qui éditaient Wikipédia, sur des fiches de filles, et c'était cool aussi. Et, il y a une sorte de méga combo en ce moment, puisque, si ça vous intéresse aussi de faire un marathon Wikipédia, le week-end qui vient, au quai Branly à Paris, à la médiathèque du musée, samedi et dimanche de 11 heures 30 à 18 heures, on peut faire ça sur l'ethnologie.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et bien voilà, vous savez quoi faire ce week-end du coup, formidable. C'est fini pour cette semaine. Nous, on se retrouve. Merci Adrienne Alix de la Quadrature du Net de nous avoir accompagnés dans ce cinquantième 56 Kast et nous on se retrouve la semaine prochaine.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oui. Sur Libération et sur Nolife, bien sûr. Ciao.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Non, il n'y a pas de ciao ! Et les poils ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et les poils !<br />
<br />
'''À poils'''<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Les poils, c'est quand même super important, parce que là je n'ai pas pris n'importe quelle vidéo. C'est le YouTuber français « Parole de chat », dont je suis la fan numéro un. Son job consiste à repérer les vidéos sur YouTube avec des chats bavards. Il faut qu'ils ouvrent beaucoup la bouche, parce qu'après il invente les dialogues du chat, et il refait la bande son par dessus, et il republie sur son compte. Et c'est comme ça qu'il a produit des chefs d’œuvre que vous avez forcément vu, du genre les chats qui font patte patte, là comme ça et fait « dansons la capucine » ou les chats ninjas et sa dernière vidéo en date, s'appelle « le tableau ». C'est l'histoire d'un chat qui veut accrocher un tableau au mur.<br />
<br />
'''Chat :''' Vas-y !<br />
<br />
'''Voix off :''' Je le mets là ?<br />
<br />
'''Chat :''' Attends.<br />
<br />
'''Voix off :''' Oui.<br />
<br />
'''Chat :''' Mets-le un peu plus à droite.<br />
<br />
'''Voix off :''' Là.<br />
<br />
'''Chat :''' Ouais, c'est bien.<br />
<br />
'''Voix off :''' OK, J'y vais hein ! Quand même, avant que je plante le clou, est-ce que Van Gogh, sur les porte des cabinets, c'est vraiment une bonne idée ?<br />
<br />
'''Chat :''' Oui.<br />
<br />
'''Voix off :''' Non, parce que je ne sais pas moi. À la place on pourrait mettre un portrait d'Antoine Daniel, par exemple.<br />
<br />
'''Chat :''' Vas-y !<br />
<br />
'''Voix off :''' Toi, quand t'as une idée dans la tête. Bon, ben allons-y. Faisons confiance au feng shui. Et un, et deux, et trois. Et voilà le travail. Ça ne rend pas si mal en fait.<br />
<br />
'''Chat :''' Mets-le plus à droite, s'il te plaît.<br />
<br />
'''Voix off :''' Je ne peux plus là.<br />
<br />
'''Chat :''' Quoi ?<br />
<br />
'''Voix off :''' Ben oui, j'ai planté le clou. <br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Très, très bien.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan : ''' Il faut voir la version longue.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Félicitations à « Parole de chat ». Donc, cette fois-ci c'est la bonne. Ciao, àla semaine prochaine sur Libération et sur Nolife. Ciao.</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=TVA_des_e-books._D%C3%A9put%C3%A9e_pirate_-_56Kast&diff=72000TVA des e-books. Députée pirate - 56Kast2016-06-19T11:23:50Z<p>Echarp : /* 00 transcrit MO relu avec les son MO */</p>
<hr />
<div>En cours de relecture par echarp<br />
<br />
[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
<br />
'''Titre :''' La TVA des e-books, et la députée pirate face au requin de gauche - <br />
<br />
'''Intervenants :''' Adrienne Alix - Erwan Cario - Camille Gévaudan<br />
<br />
'''Lieu :''' Émission 56 Kast <br />
<br />
'''Date :''' Mars 2015<br />
<br />
'''Durée :''' 32 min 30<br />
<br />
''' [http://ecrans.liberation.fr/ecrans/2015/03/14/56kast-50-la-tva-des-e-books-et-la-deputee-pirate-face-au-requin-de-gauche_1220636 Lien]vers la vidéo''' <br />
<br />
<br />
==00 ''transcrit MO relu avec les son MO''==<br />
<br />
'''Libération et Nolife présentent 56Kast'''<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Bienvenue dans le 56 Kast, le cinquantième, hou ! Cinquantième du nom, cinquantième du nom. C'est bon.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je n'ai pas fait de gâteau !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et des cotillons ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Non ! Non plus ! <br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Non plus ! On va parler cette semaine du rapport Reda sur le droit d'auteur à la Commission, alors à l'Europe, ou l'Europe d'une manière générale, parce que je ne sais jamais... Parlement... Parlement européen. Elle fait exprès de rire pour commencer, excusez-moi, aujourd'hui, ce n'est pas très sérieux.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Carte de presse !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Avec Adrienne Alix de la Quadrature du Net<ref>[http://www.laquadrature.net/fr Quadrature du Net]</ref>.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Bonjour.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Bonjour Adrienne. Et on parlera aussi du livre numérique et d'un requin, mais celui de gauche. Voilà. C'est important. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est vachement bien.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ça va. Bonjour Camille.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Bonjour.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et de quoi on ne va pas parler ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' On ne va pas parler de la chaîne américaine HBO, qui, selon le ''Business Times'', prépare un service de streaming en partenariat avec Apple. L'un s’occuperait de la technique et l'autre des contenus. Je vous laisse deviner lequel. En fait ce serait un Netflix avec du ''Game of Thrones'' dedans, si je comprends bien.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' D'accord.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Parce que présenté comme ça on comprend mieux.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Il n'y a pas de ''Game of Thrones'' dans Netflix ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ben non.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah, d'accord. Mais il n'y aurait que ''Game of Thrones'', en fait.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et peut-être bien que ça sortirait avant la Saison 5.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oh ! Et ça s'appellera « HBO Now ». <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et les gens vont s'abonner en se disant « je m'abonne juste pour la saison ''Game of Thrones'' » et puis après ils vont rester abonnés. Ce n'est pas mal comme ça. C'est génial.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah ouais, c'est bien. Le contrôleur de sommeil Aura va bientôt pouvoir<br />
<br />
''(Fou rire)''<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je suis désolée, la phrase n'est pas finie sur la feuille.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah ! Qu'est-ce qu'il y a ? <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' La phrase n'est pas finie.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Mais il pourra bientôt communiquer. Alors ça s'est arrêté là, mais communiquer. Eh bien oui, parce que moi, j'ai mes notes s’arrêtent là, mais communiquer avec les appareils Nest. Voilà.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Les thermostats de Google.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Les thermostats de Google.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Comme ça, quand le détecteur de sommeil sait que tu dors, il dit au thermostat de baisser la température.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Qui va communiquer avec Apple et ta chaîne « HBO Now » pour te lancer ''Game of Thrones''.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Non parce que tu dors.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah oui, voilà c'est ça. Suivant. C'est compliqué. On va y arriver<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' On va y arriver. La machine à imprimer les crêpes qui s'appelle ...<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ah ça c'est vachement plus important.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Qui s'appelle le ''PancakeBot'', a atteint son objectif de 50 000 dollars sur Kickstarter. Donc c'est trop tard, vous n'en avez pas.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et tu n'as pas ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ben non, je ne savais pas.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Apple, toujours lui, a dévoilé cette semaine, là il y a quelques jours sa montre connectée. Mais ce n'est pas un truc... ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça n'existait pas déjà. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je sais que j'ai fait le live de la keynote il y a six mois déjà sur la montre connectée.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' En septembre, ah c'est ça.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan : ''' Je ne comprends pas pourquoi ça remet ça.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' En fait, ils doublonnent, pour être sûrs que tout le monde mémorise qu'il y a un truc à surtout ne pas acheter.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui, au cas où on n'avait pas compris Le prochain smartphone Nexus de Google, et il pourrait y en avoir deux. L'un construit par LG, comme le dernier, le numéro 5, et l'autre, moins cher, construit par Huawei, le constructeur chinois.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et donc, ça c'est la news, pour dire qu'on ne parlera pas du MWC, qui s'est tenu à Barcelone. Voilà. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Le Mobile World Congress.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est ça.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui c’est ça.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Pour la première fois, le nombre de foyers français équipés en ADSL a baissé.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Tant mieux.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et oui, et oui, mais les abonnements Internet par fibre ont, eux, progressé de 67 %. Ceci expliquant, heureusement, cela.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et la traditionnelle non news dont on n'a lu que le titre et on n'a pas compris.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Alors lis bien !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' U 3 V y c H J p c 2 U =<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça fait un bon de mode passe sécurisé, cela dit.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Exactement !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Mais plus maintenant !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et c’était le contenu de l'invitation envoyée par Free aux journalistes pour la conférence qu'ils ont fait cette semaine. Et, en fait, codé en base 64, ça veut dire « surprise ». C'est super intéressant et la surprise c’était une box, ce qui est super intéressant.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Voilà. Ça veut dire que, peut-être en base 64, une surprise n'en est plus une, pour le coup, la mini box 4 K, c'est ça ? La 4 K Free box, mini Free box.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui parce que tout le monde a des films en 4 K à regarder chez lui.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oui, tout le monde, pas à la télé mais il y a les films. On passe à l'actu.<br />
<br />
'''ACTU'''<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' L'actu c'est donc, alors Erwan, qui c'est qui n'est pas satisfait de la politique française en matière de TVA sur les livres numériques ? A) le Parlement européen ; B) la Commission européenne ; C) le Conseil de l’Europe ; D) le Conseil européen ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Je peux avoir un indice ? C'est à Bruxelles ou à Strasbourg ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Attention, parce que le Parlement européen, il est parfois à Bruxelles et parfois à Strasbourg.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est la Commission européenne.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Voilà, j'allais le dire.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Qui, depuis quelques années, dit que, quand même, selon la directive européenne numéro je ne sais plus combien, 2006/112/CE, sur la TVA, eh bien, la France devrait appliquer un taux de TVA normal à ses livres numériques, c’est-à-dire à 20 %, et non pas un taux réduit, c'est-à-dire à 5,5 %.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Dont bénéficient les libraires.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Dont bénéficient les livres papier. Et en fait, donc ça fait longtemps qu'ils ont déposé un genre de plainte, que je ne sais plus comment ça s'appelle, et la Cour de justice de l'Union européenne vient de trancher et lui a donné raison, à la Commission, donc effectivement elle demande de [http://curia.europa.eu/jcms/upload/docs/application/pdf/2015-03/cp150030fr.pdf relever le taux de TVA] pour les livres numériques. En fait, le truc c'est que, dans la directive, ce qui a droit à la TVA réduite, c'est une livraison de biens. La fourniture de livres est considérée comme une livraison de biens. Sauf que la question c'est « est-ce qu'un livre électronique est un bien ? » Eh bien non, la Cour de justice a dit que le livre numérique n'est pas un bien corporel, en fait, c'est plus un service parce que c'est dématérialisé. Et si tu essayes de leur dire « oui mais c'est sur un e-book, enfin sur une liseuse d'e-book, et donc, c'est quand même quelque chose que tu palpes », eh bien non, parce que ce n'est pas vendu avec l'e-book.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et donc, bizarrement, les éditeurs ne sont pas contents.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et donc les éditeurs ne sont pas contents. Mais, ce n'est pas grave.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' On s'en fout.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Parce que, a priori, non mais c'est ça, a priori, ils ne sont pas obligés de réagir du jour au lendemain, il n'y a pas une astreinte qui commence là maintenant. Normalement, là maintenant, ils doivent prendre note qu'on leur a demandé de changer la TVA, et après, si on voit qu'il ne se passe rien, la Commission européenne peut engager une nouvelle procédure pour éventuellement donner une amende. Ça pourrait durer un an ou un an et demi, et l'amende ne serait même pas rétroactive. Donc en gros, il y a du temps pour ne rien faire et laisser traîner les choses. Et en plus, d'ici là, la situation aura peut-être changé, parce qu'il y a beaucoup de gens qui plaident pour un alignement de la TVA sur le livre numérique et le livre physique et le Syndicat National de l’Édition a justement lancé une grosse campagne ces derniers jours. Je ne sais pas s'ils ont fait exprès pour que ça tombe en même temps que la décision ou pas. Pour l'instant, il y a quatre pays qui sont opposés à l’alignement de la TVA réduite sur les deux types de livres, il y a la Bulgarie, le Danemark, L'Estonie et le Royaume-Uni. Le Royaume-Uni, en l'occurrence, eux ils n'ont pas de TVA du tout sur les livres et donc, ils n'ont pas très envie qu'on recommence à discuter de tout ça, qu'on remette à plat et qu'on harmonise, parce que ça ne serait pas bon pour eux.<br />
<br />
Et donc, la [http://unlivreestunlivre.eu/ campagne] du Syndicat National de l’Édition, ça s'appelle ''This is not a book'', en français « Un livre est un livre ». Ça consiste en un joli site avec beaucoup de couleurs. Et puis un gentil professeur qui nous montre, un joli professeur qui nous montre au tableau une grenouille et il dit « ça ce n'est pas un livre ». Après il montre un livre et il dit « ça c'est un livre ». Donc il joue sur l'humour et en prenant les gens pour des, enfin, en faisant semblant de prendre la Commission pour une idiote qui ne sait pas faire la différence, pour, en fait, demander aux internautes de prendre leurs propres photos des trucs qui sont des livres et des trucs qui ne sont pas des livres, et ensuite de harceler la Commission européenne sur Twitter en leur envoyant les photos, pour faire pression, pour se mettre le public de leur côté quoi.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' J'ai comme l'intuition que ça marchera moins bien que certaines campagnes organisées par des activistes pour les libertés fondamentales, par exemple. Se battre pour la TVA réduite des livres électroniques, j'ai l'impression que ce n'est pas un combat, voila.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est un petit peu pointu, je ne sais pas si ça va suivre.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Surtout que l'enjeu il est un peu ailleurs, enfin, si vous parlez des campagnes... autres.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui. On a l'avis de l'April qui est très intéressant là-dessus, donc l'April qui défend le Logiciel Libre, et qui arrive avec [http://www.april.org/campagne-du-sne-un-livre-electronique-verrouille-par-un-drm-ne-peut-etre-compare-un-livre-imprime un argument] auquel personne n'avait pensé quand ils faisaient leur petite campagne avec leurs photos, qui est qu'un livre numérique, la différence c'est quand même que c'est bourré de DRM, qui t’empêchent de le prêter, qui t’empêchent de le lire où tu veux, quand tu veux, autant de fois que tu veux, et que donc, ce n'est pas exactement pareil qu'un livre physique. Que donc, il n'y a pas de raison qu'on ait les mêmes droits, enfin que les livres numériques soient traités de la même façon, alors qu'on a moins de droits, avec un livre numérique.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Si je peux me permettre, la question avait été posée à l'Assemblée Nationale l'année dernière, je crois, et effectivement, l'idée c’était de distinguer ce qui est un service, donc, si vous achetez un livre sur Amazon, en fait, on vous le prête. Amazon peut décider de le retirer, il l'a fait d'ailleurs. Parfois il garde le pouvoir sur ce que vous avez acheté, donc c'est bien un service. Et si vous achetez un livre sans DRM, pour le coup, c'est votre propriété, vous pouvez le donner, vous pouvez le prêter, vous pouvez en faire ce que vous voulez. Et donc la campagne de l'April joue sur cette distinction-là, et ça c'est assez intéressant. Des histoires de TVA, ça peut cacher aussi des questions de liberté d'usage qui sont vraiment importantes et intéressantes, pour le coup.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et de fait, c'est surtout les discussions qui sont, justement sur les trucs à télécharger, blindés de DRM, que ce soit en streaming ou pas, notamment dans les jeux vidéo, il y avait toute une réflexion sur le fait de pouvoir prêter.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Voilà.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' De pouvoir revendre.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Revendre.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Revendre en occasion ces jeux vidéos, et pour contrer ces demandes légitimes des consommateurs, tous les fournisseurs de services disent « oui, mais finalement ce n'est pas peut-être pas une vente, c'est un droit d'usage, un droit d'usage illimité », on va dire. Et donc, du coup, ce n'est pas une vente, donc, du coup, ce n'est pas un livre, c'est l'accès finalement. En fait, tant qu'il y a des DRM, on paye l'accès à un texte.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Exactement. Et nos amis ayants droit sur Twitter se défendent en disant « ah non, mais on s'en fiche du support, ce qui est important c'est le contenu », alors que ce n'est pas vrai. On sait tous que ce n'est pas vrai. Ce qu'on a le droit de faire, ou pas, avec un livre est vachement important. C'est loin d’être inintéressant. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan : ''' Précisément le contenu, le jour où on te le retire, tu ne l'as plus !<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Exactement.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Voilà. Et puis on achète aussi beaucoup les livres pour pouvoir les prêter une fois qu'on les a lus.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ou les offrir ou les donner.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Pour les offrir ou les donner. Et donc voilà. On va voir. On a douze à dix-huit mois pour voir comment ça se résout. Mais je ne sais pas, j'ai l'impression que ce ne sera un engouement populaire sur leur petite opération. <br />
<br />
La virgule ''what the fuck'', cette semaine...<br />
<br />
==10' 20==<br />
<br />
'''Et si d'autres étoiles nous illuminaient ?'''<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est Roskosmos, l'Agence fédérale russe qui a fait une vidéo qui montre à quoi ressemblerait la terre si on avait d'autres étoiles à la place du soleil. Donc ça, en l’occurrence, c’est Syrius, je crois, ça c'est c'est Arcturus, une super géante rouge. Et au début on avait le système Alpha du Centaure où, en fait, il y a trois étoiles qui se tournent l'une autour de l'autre. Avoir trois soleils dans le ciel, ça ferait super classe.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ça ferait super classe, mais il ne ferait pas beaucoup nuit, non ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ah ben ça dépend si ils se tournent...<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça dépend comment ils tournent. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Non, il n'y a pas de raison, parce qu'ils sont tous dans le même coin.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah ! Ils sont tous dans le même coin.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah oui ! Ah, ce serait classe.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ouais.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ce n'est pas la planète Wink qui a deux soleils ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Si. Ceci dit, si on mettait n'importe quelle autre étoile à la place du soleil, comme notre soleil est quand même très petit et que toutes les autres ont tendance à être plus grosses, on serait tous morts.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ouais. Finalement<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Donc c'est joli en vidéo comme ça sur YouTube.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Finalement non.<br />
<br />
'''Le quartier libre'''<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Donc, c’était il y a quelques mois, c’était en septembre dernier, Junker, de la Commission européenne a commencé à s'intéresser au sujet du droit d'auteur et à son harmonisation sur l'ensemble des pays européens, en matière de réglementation des Télécoms, etc., protection des données. Et il a confié ça à une jeune députée du Parti Pirate, et tu es là pour nous en parler, Adrienne.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui, en fait la Commission européenne a mis la question du droit d'auteur parmi les questions prioritaires à régler pour les cinq ans qui viennent, et le Parlement européen a confié à Julia Reda,<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' J'ai révisé mon Europe, ça va.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui, c'est super compliqué, qui est la seule députée Pirate, qui est une députée allemande, le soin de faire un rapport sur ce qu'il faudrait améliorer sur les questions de droit d'auteur, en fait, pour remettre ça un petit peu en perspective. Ça fait suite à une consultation que la Commission européenne avait faite l'année dernière, fin 2013, début 2014, où ils avaient fait un grand questionnaire bien long et bien technocratique sur ce qu'il fallait améliorer en matière de droit d'auteur. Et ils avaient eu une surprise, que nous on va dire bonne, et qu'ils avaient trouvé plutôt mauvaise, qui est qu'il y a eu un très grand engouement citoyen pour répondre à cette consultation. Et notamment, la Quadrature du Net avait fourni pas mal d'éléments, d'analyses, d'aides pour répondre au questionnaire. Ils avaient eu plus de 11 000 réponses, dont une majorité de réponses de citoyens, à des consultations où, d'habitude, il y a quatre technocrates et lobbyistes qui se battent en duel. <br />
<br />
Et du coup, Julia Reda, elle est partie de l'analyse de ces réponses, faite par la Commission, pour faire son rapport en disant « si on analyse un peu le résultat, dans la consultation il y a à la fois les ayants droit, les établissements publics, les gouvernements, les citoyens, enfin tout le monde a répondu, et puis, il y a une grosse synthèse », elle est partie de là pour faire son rapport qui présente un certain nombre de points de constat, et puis, quelques propositions de réforme. Le [http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//NONSGML+COMPARL+PE-546.580+02+DOC+PDF+V0//FR&language=FR rapport] est assez court, en fait, je ne sais plus, il fait quelques pages et, en gros, il se base beaucoup sur les demandes des citoyens. Et les demandes des citoyens, dans la consultation de la Commission, c'est généraliser au niveau européen des exceptions au droit d'auteur qui ne sont que dans quelques pays.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan : ''' Les exceptions c'est ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça peut être la liberté de panorama, par exemple, qu'on n'a pas en France. En France on n'a pas le droit de diffuser librement des photos de bâtiments qui sont encore soumis au droit d'auteur. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Même dans l'espace public ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Dans l'espace public, par exemple la Pyramide du Louvre, par exemple la Tour Eiffel la nuit, par exemple les tours de la Défense, on n'a pas droit. Y compris si ça a été financé avec l'argent public, ça ne les dérange pas. On doit continuer à payer des droits d’auteur, alors que dans la quasi totalité des pays d'Europe, ça ne pose pas de problème. Et donc on se dit que ça n'a visiblement pas tué l'architecture contemporaine en Allemagne ou ailleurs, ou aux Pays-Bas. Donc voilà, c'est ce type d’exceptions-là, de dire ça c’était auparavant optionnel.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Il y a aussi les exceptions de droit de citation, droit de parodie ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Il y en a une qui est très intéressante, notamment pour la culture Internet, elle recommande d'étendre le droit de citation, donc c'est le droit qu’on a de prendre une partie d'un texte et de le réutiliser, à un droit de citation vidéo et audio, et GIF. Donc c'est super important, notamment pour toute la création, de remix, de mashup, etc., de pouvoir réutiliser ces matériaux-là. Très souvent, les youtubers voient leurs vidéos enlevées de YouTube par des demandes des ayants droit, parce qu'ils prennent des extraits de films, etc. Il y a d'autres questions c'est tout ce qui est territorialisation, le « ce contenu n'est pas visible dans votre pays », qu'on connaît tous bien. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' D'accord.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Il y a un autre point sur le fait d'avoir le droit de faire un lien vers un contenu, y compris si ce contenu n'est pas tout à fait conforme, n'est pas conforme au droit. Il y a un autre point, je ne vais pas tous les citer, il y en un qui est vachement intéressant sur la possibilité, pour les bibliothèques, de prêter des livres numériques, on revient dessus, de manière beaucoup plus libre et sans contrainte de territorialisation. Donc ça, ce sont des points, en fait, qui ne révolutionnent pas l'intégralité du droit d'auteur.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est juste une sorte de mise à jour du droit d’auteur à aujourd'hui.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Voilà. C'est une mise à jour partant des usages, assez modérée, reconnaissant l'importance de la rémunération des créateurs, etc.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Il y a aussi un truc sur les DRM, non, sur l'inter, l’interopérabilité.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' L'interopérabilité, le fait de pouvoir lire un contenu indépendamment de la plate-forme sur laquelle on l'a acheté. Typiquement forcer les iTunes, etc., à être beaucoup plus compatibles avec d’autres plate-formes. C'est vraiment une prise en compte assez forte des attentes. Et alors la réaction a été, mais avant même qu'elle ait publié son rapport, la réaction a été vraiment super violente de la part à la fois des ayants droit et des gouvernements.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Le problème c'est qu'elle a vingt-huit ans.<br />
<br />
''' Adrienne Alix :''' Ouais. Qu'elle est pirate.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Qu'elle est pirate et elle n'a pas dit je fais du piratage, elle est juste dans un parti qui s'appelle le Parti Pirate et ça suffit pour déchaîner les foules.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' On a notre propre ministre de la Culture, Fleur Pellerin, qui disait, où est-ce que je l'ai mise ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' « Je ne suis pas certaine que ce soit le meilleur moyen de favoriser une réflexion sereine. »<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Voilà, ce qui est quand même, avant même. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan: ''' Elle est députée, quoi, ça va. Elle a été élue.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Voilà. Et Fleur Pellerin a dit ça avant même d'avoir lu le rapport.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui, c'est ça. C’était juste à l'annonce.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' À l'annonce du fait qu'elle allait prendre en charge ce rapport.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Que c’était elle qui allait s'en occuper.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Donc c'est quand même, il y a un mépris de son travail, elle a eu des réactions assez violentes de la part des ayants droit qui disent « ouais c'est n'importe quoi ! On donne ça aux pirates, etc. »<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' On peut rappeler qu'elle a été élue quand même.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Elle a été élue.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je peux citer quelques réactions. Alors le SNAC, Syndicat National des Auteurs et Compositeurs, je cite « l’Europe ne doit pas tuer ses créateurs », ce qui est donc apparemment le but du rapport Reda ! <br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ouais, c'est juste.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Petitgirard, président du Conseil d'administration de la SACEM, les auteurs compositeurs et éditeurs de musique estiment que la Commission européenne, avec ce rapport confié à Reda, a pour objectif numéro un la destruction du droit d'auteur. Sans aucun doute ! La Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques, la SACD, trouve que c'est un projet déséquilibré, qui véhicule une idéologie anti droits d'auteur, porté par les partenaires d'un Internet sans règles. Celui-là, je l'aide !<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' On a toujours la grande question du Far West, de l'Internet pas civilisé, etc.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' La zone de non droit.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' En fait, ça saute un peu à la gueule. En fait, finalement, les ayants droit ce sont des trolls ! Non, mais c’est vrai.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Disons qu'ils réagissent de manière automatique. Et là, par exemple, on a vu, le rapport a été présenté dans les premières commissions internes au Parlement européen et il a été absolument démoli, [http://www.april.org/rapport-reda-pitoyable-deluge-damendements-pour-maintenir-les-drm-menottes-numeriques à coups d'amendements], par les autres partis ou par des députés d'autres partis, où on voit des amendements qui sont quasiment copiés-collés, donc bien fournis par les lobbies, et qui, à coups de petits changements de phrases, sont en train de détruire tout l'esprit de ce rapport, en considérant que ça ne peut pas être voté comme ça, et que c'est quand même inadmissible de prendre en compte les attentes des citoyens. Pour nous c’est important. <br />
<br />
'''Erwan Cario :''' J'ai quand même toujours un peu de mal avec cette notion de gens élus.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' En fait, on oppose les créateurs et les citoyens.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Comme toujours !<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Et, en fait, voilà, comme d'habitude les sociétés de gestion de droits et les différents lobbies se mettent à la place, parlent au nom des créateurs et opposent de manière, à notre sens, complètement artificielle, créateurs et citoyens.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et surtout, voilà, on est en 2015, et on sait très bien que la musique a disparu à cause d'Internet, par exemple.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Exactement, qu'il n'y a plus de création, qu'il n'y a plus rien.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ça va fait quand même juste de vingt ans qu'ils disent ça, et voilà, il y en a toujours.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ouais. Mais, du coup, nous on va faire campagne. Donc il va y avoir plusieurs étapes de vote dans différentes commissions du Parlement européen et on va faire campagne, on espère, avec les citoyens et avec les créateurs, pour que ce rapport soit au maximum sauvé, sachant que, encore une fois, il n'est pas du tout révolutionnaire. Et même, par exemple, il est beaucoup plus sage que ce qu'on peut proposer à la Quadrature en matière de réforme du droit d'auteur. <br />
<br />
'''Erwan Cario :''' D'ailleurs elle s'est faite tacler notamment par Amelia Andersdotter. <br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Sa prédécesseur, Andersdotter.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' L'euro députée suédoise.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Suédoise, dans la mandature précédente, qui juge ce rapport tellement frileux qu'il aurait pu être écrit par Angela Merkel. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Insulte quoi !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est quand même dommage, c'est-à-dire qu'on a une pirate qui fait un rapport, finalement qui fait ce qu'on lui demande, c'est-à-dire juste moderniser le droit d'auteur, ce n'est pas le supprimer, ce n'est pas le révolutionner, c'est moderniser le droit d'auteur, le mettre à jour, finalement et, du coup, elle se fait, elle prend des missiles de partout.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui ! Pour nous, en fait, il faudrait qu'il y ait quelques mesures qui soient adoptées, des mesures qui soient un peu plus que symboliques, quand même, mais pour le symbole aussi, c'est vraiment important qu'il reste des chose de ce rapport.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' D'accord. Mais alors, dans les soutiens, en plus, on a non seulement les bibliothécaires et archivistes, mais aussi des groupements de grands noms de l'informatique ou de l'Internet comme Digital Europe, ça c'est Apple, Dell, Samsung et compagnie, ou l'ASIC, l'Association des Sites (Services) Internet Communautaires, Microsoft, Google, Facebook, Dailymotion, Deezer, PriceMinister, Yahoo, Spotify. On ne peut pas dire que ça soit de dangereux rebelles qui soutiennent le rapport.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Eh bien non ! Après oui, parce qu'on est entre les hébergeurs de contenus qui savent bien, aussi, ce qu'ils ont à faire.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Où est leur intérêt.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Où est leur intérêt. Et puis les associations comme l'April, comme la Quadrature du Net, etc., où pour nous c'est plus une question de fond sur ce qu'on a le droit de faire ou de ne pas faire avec la création. Mais oui, on est quand même assez nombreux à soutenir ce rapport.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et la tendance ? Vu que vous, vous connaissez un petit peu les rouages du Parlement européen et tout ça, il y a une chance que ça passe ou finalement, en termes de partis, qui a pris position contre ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Alors, elle, Julia Reda, elle siège avec le groupe des Verts. Globalement les Verts, alors pas forcément tous, mais au Parlement européen il y a une culture du consensus, donc c'est pour ça qu'il y a beaucoup d'amendements, après les amendements sont regroupés, etc. Les Verts, probablement, ne vont pas mal aller de son côté. Le Parti Populaire Européen, donc globalement la droite, est vent debout contre. Les socialistes sont extrêmement partagés, mais plutôt contre, et après il reste les centristes. Et côté centristes, alors les centristes français, malheureusement, on a vu Jean-Marie Cavada qui préside la commission sur cette question, enfin qui a été absolument odieux avec Julia Reda, s'attaquant à son âge, etc. Mais bon, il y a d'autres centristes d'autres pays, notamment des Pays-Bas, qui sont beaucoup plus ouverts. Je pense que jamais, de toutes façons il ne sera pas adopté en l'état, ce n'est jamais le cas dans ce genre de rapport. Maintenant, il faut essayer, en soutenant certaines dispositions. Là, ce qu'on est en train de faire nous, c'est d'analyser les amendements, on va publier ce qui nous semble bon, ce qui nous semble à soutenir, ce qui nous semble à rejeter, et puis après on va faire la Quadrature ! On va faire une campagne citoyenne. On a pas mal de YouTubers qui sont en train de préparer une [http://www.laquadrature.net/fr/urgent-la-reforme-positive-du-droit-dauteur-se-fait-pirater-au-parlement-europeen vidéo] de soutien pour expliquer pourquoi eux, en tant que créateurs Internet, ils vont soutenir ce rapport, et puis nous on va lancer une [http://www.laquadrature.net/fr/les-eurodeputes-doivent-soutenir-le-rapport-reda-sur-la-reforme-du-droit-dauteur campagne], probablement avec du piphone, comme d’habitude, pour le soutenir. Sachant que ce rapport est consultatif, c'est-à-dire que ce n'est pas quelque chose qui va être directement mis dans le droit. Par contre, s'il est bien soutenu par le Parlement, il peut ensuite être repris comme base pour la Commission, qui, de toute façon, veut s'attaquer à cette question, comme base de travail, pour la suite. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et alors, rapidement, il y a un autre rapport en ce moment ? C'est un genre d'anti rapport Reda.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui, il y a un autre rapport. Voilà. En fait, c'est un rapport qui s'appelle le rapport Svoboda, du nom d'un député autrichien, et qui lui, a été publié super tard, alors qu'en fait il est prêt depuis novembre/décembre, mais il n’était pas sur le site, et qui, pour le coup, c'est vraiment l'anti rapport Reda. C'est-à-dire que ça traite beaucoup plus globalement de propriété intellectuelle, et c'est la mise en application de tout ce qu'on dénonce, de tout ce qu'il y a dans les préconisations de Mireille Imbert-Quaretta sur l'HADOPI, c'est-à-dire pénaliser les intermédiaires techniques, les forcer à faire la police eux-mêmes sur leurs contenus, assécher les finances des sites qui font de la contrefaçon commerciale, machin. Et notamment, il y a un truc qui, pour nous est vraiment embêtant, c'est qu'il n'y a pas de différence entre la contrefaçon, donc c'est le nom sage pour tout ce qui est partage ou piratage, etc., il n'y a pas de différence entre ce qui est partagé de manière non commerciale, ou de manière commerciale. Entre les Megaupload, etc., qui se faisaient pas mal d'argent et des sites de partage qui ne font pas d'argent. Donc, ça c’est un peu inquiétant. Et ce rapport Svoboda porte vraiment la marque de tout ce qui est anti partage, c'est vraiment l'anti rapport Reda par excellence.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et celui,-là il aurait des chances de passer ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Celui-là, il a commencé à être étudié dans les commissions, et il passe sans soucis.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Est-ce qu'on peut mettre Svoboda et Reda sur un ring et prendre des popcorns ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' ''Soupire''. Il est un peu costaud le monsieur.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ah merde, non mais en fait.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Non. Les soutiens populaires de Reda, contre les soutiens populaires de Svoboda, ça serait mieux. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Tu as raison, c'est mieux.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Merci Adrienne.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Mais de rien.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' On reparlera forcément. Le vote c'est mi-avril au Parlement européen ? On ne sait pas ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Mi-avril dans les premières commissions, et au mois de mai en plénière. Mais, de toute façon, en gros, il faut un peu suivre ce qu'on appelle à faire et d'ici quelques jours, on va commencer à lancer la campagne.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' On suivra ça, et puis on rappellera ça dans le 56 Kast. Merci donc sur ce sujet. Tout autre chose, un requin, mais celui de gauche, dans « Le potager du web »<br />
<br />
''Musique''<br />
<br />
==24' 57==<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C’était début février, lors de la mondialement célèbre mi-temps du super Super Bowl. Le Super Bowl c'est la finale du championnat de football américain, dont on se fiche tous, ici.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Pas du tout. Non, tu ne peux pas dire ça, attends. Mais bon, on continue. Pardon.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je fais comme si je n'avais rien entendu. Et, à la mi-temps c'est toujours un grand moment parce qu'il y a des super pubs à la télé, ouais, super, et des super concerts sur place, avec des super chanteurs, super connus, et, cette année, on a eu un spectacle pyrotechnique de Katy Perry accompagné de requins et des grosses balles avec des yeux et une bouche, et des palmiers avec des yeux et une bouche.<br />
<br />
''Vidéo''<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Super. Et donc, vous avez vu des trucs.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et donc, c’était un petit peu gênant, et tout le monde a flashé sur les requins, mais c'est vrai que les balles, elles valaient le coup aussi. Mais les requins ont eu un succès énorme, et surtout le requin de gauche. Alors pourquoi le requin de gauche ? Essayez de comprendre.<br />
<br />
''Vidéo''<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Il est bourré le requin de gauche. Non ?<br />
<br />
''Rires''<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Déchiré.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Alors moi, personnellement, je ne trouve pas beaucoup plus ridicule l'un ou l'autre.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ça se joue sur l'epsilon.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' L'epsilon ! Quoi ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Non, pardon, rien. <br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Il a fait des maths.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Mais la majorité des gens ont l'air de trouver que le requin de gauche, à un moment, a complètement perdu la synchronisation de la danse, et a commencé à faire n'importe quoi dans son coin, et donc c'est devenu la star des deux, et c’est devenu un mème , à lui tout seul, qu'on appelle ''left shark'', donc le requin de gauche, tout le monde voit de quoi on parle. Il y a même des gens qui se sont amusés à écrire son journal intime en ligne. Et après on se demande qui est bourré.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Internet !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ce n'est pas le requin. Oui, voilà. Alors qu'est-ce qui s'est passé sur Internet. C'est difficile à raconter. D'abord, il y a eu une sorte d'énorme chasse, enfin un jeu de piste géant, où tous les gens ont cherché des indices pour savoir qui était sous les costumes des requins. Est-ce que c'était des stars déguisées en requins, est-ce que c'était juste des danseurs anonymes, est-ce que c’était des internautes qui avaient été tirés au sort sur une planète lointaine. ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah ç'aurait été bien ça !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Toutes les possibilités étaient ouvertes. Un internaute a même prétendu avoir fait un match, sur Teender, avec l'un des requins, et les gens y ont un petit peu cru. Mais, finalement , la vérité c'est qu'ils s'appellent Bryan Gow et Scott Myrick, et ce sont juste des danseurs de la tournée de Katy Perry.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Je croyais que c’était Svoboda et Reda.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oh ç'aurait été bien ! Alors après, du coup, comme c’était les plus grandes stars de la semaine, Scott Myrick, qui est le requin de droite, ce qui est dommage, parce qu'on aurait plutôt voulu le requin de gauche, a fait un AMA sur Reddit, un A,M,A, vous savez ce que c'est ''Ask Me Anything''.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' ''Ask Me Anything''.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Donc « posez moi toutes les questions que vous voulez, je suis le requin de droite, j'ai plein de choses à raconter sur ma vie ». Et donc il nous a appris des choses très intéressantes, comme le fait qu'il avait seulement 90 secondes pour enfiler son costume de requin avant le spectacle, mais oui. Ou qu'il ne voyait tellement rien, qu'à un moment il est rentré dans un palmier, mais heureusement, il n’était pas filmé à ce moment-là, donc personne s'en est rendu compte. Donc voilà, j'espère que vous dormirez moins bêtes ce soir.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Tout à fait.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est devenu une telle star qu'il y a des gens qui en ont fait un modèle 3D à imprimer sur une imprimante 3D.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est bien !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Sur ta cheminée ! Le ''left shark'' ! Quand même quoi !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Mais oui !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est ''left shark'', quand même. Et les avocats de Katy Perry ont demandé à ce Fernando Sosa de retirer son modèle 3D, parce que c'est eux qui avaient les droits pour le requin de gauche.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oh, ça c'est laid.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça c'est Internet aussi, mais dans ce qu'on n'aime pas.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Est-ce que Reda va protéger ce requin ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Je ne sais pas.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Comme, du coup, ils se sont rendu compte qu'il y avait une certaine demande sur l'image de ces requins et qu'ils ne pouvaient pas juste demander à retirer les images sans donner autre chose en échange, Katy Perry vend maintenant, sur son site officiel, oui messieurs dames, le costume du requin de gauche, à 130 dollars !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est laid.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oh ! C'est effrayant.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Voilà.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Normalement, le potager du web, c'est la joie et la bonne humeur.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Mais tu te rends compte qu'au final, ça termine toujours pareil.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ouais.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' En même temps c'est né d'un Super Bowl.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oui, c'est vrai. Non, parce que Super Bowl a fait le spectacle, le mème est né sur Internet. Ce sont des gens qui en ont fait un mème . <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je ne sais pas, en même temps, il y avait une sorte de pas de ???, tu vois !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oui, peut-être. Si on avait eu le temps, on aurait parlé des deux ateliers de Wikipédia, où tu est allée, Camille. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ouais, j'ai fait exprès de ne pas avoir le temps d'en parler, parce qu'il n'y a pas grand-chose à dire. En fait il fallait y être. Il y avait deux trucs samedi dernier, il y en avait un à la Cité des Sciences, à la Villette, à Paris, sur le thème « Femmes de science », où les gens étaient invités à éditer des fiches Wikipédia de femmes de science. Parce que, d'abord, il n'y a pas assez de femmes sur les fiches Wikipédia et puis, en plus,il n'y a pas assez de filles qui éditent Wikipédia, donc c’était marrant. Et il y avait, en même temps, à la fondation des Galeries Lafayette, un « éditathon », pareil, sur les femmes d'art et de la culture, et le féminisme. Et pareil, avec plein de filles qui éditaient Wikipédia, sur des fiches de filles, et c'était cool aussi. Et, il y a une sorte de méga combo en ce moment, puisque, si ça vous intéresse aussi de faire un marathon Wikipédia, le week-end qui vient, au quai Branly à Paris, à la médiathèque du musée, samedi et dimanche de 11 heures 30 à 18 heures, on peut faire ça sur l'ethnologie.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et bien voilà, vous savez quoi faire ce week-end du coup, formidable. C'est fini pour cette semaine. Nous, on se retrouve. Merci Adrienne Alix de la Quadrature du Net de nous avoir accompagnés dans ce cinquantième 56 Kast et nous on se retrouve la semaine prochaine.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oui. Sur Libération et sur Nolife, bien sûr. Ciao.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Non, il n'y a pas de ciao ! Et les poils ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et les poils !<br />
<br />
'''À poils'''<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Les poils, c'est quand même super important, parce que là je n'ai pas pris n'importe quelle vidéo. C'est le YouTuber français « Parole de chat », dont je suis la fan numéro un. Son job consiste à repérer les vidéos sur YouTube avec des chats bavards. Il faut qu'ils ouvrent beaucoup la bouche, parce qu'après il invente les dialogues du chat, et il refait la bande son par dessus, et il republie sur son compte. Et c'est comme ça qu'il a produit des chefs d’œuvre que vous avez forcément vu, du genre les chats qui font patte patte, là comme ça et fait « dansons la capucine » ou les chats ninjas et sa dernière vidéo en date, s'appelle « le tableau ». C'est l'histoire d'un chat qui veut accrocher un tableau au mur.<br />
<br />
'''Chat :''' Vas-y !<br />
<br />
'''Voix off :''' Je le mets là ?<br />
<br />
'''Chat :''' Attends.<br />
<br />
'''Voix off :''' Oui.<br />
<br />
'''Chat :''' Mets-le un peu plus à droite.<br />
<br />
'''Voix off :''' Là.<br />
<br />
'''Chat :''' Ouais, c'est bien.<br />
<br />
'''Voix off :''' OK, J'y vais hein ! Quand même, avant que je plante le clou, est-ce que Van Gogh, sur les porte des cabinets, c'est vraiment une bonne idée ?<br />
<br />
'''Chat :''' Oui.<br />
<br />
'''Voix off :''' Non, parce que je ne sais pas moi. À la place on pourrait mettre un portrait d'Antoine Daniel, par exemple.<br />
<br />
'''Chat :''' Vas-y !<br />
<br />
'''Voix off :''' Toi, quand t'as une idée dans la tête. Bon, ben allons-y. Faisons confiance au feng shui. Et un, et deux, et trois. Et voilà le travail. Ça ne rend pas si mal en fait.<br />
<br />
'''Chat :''' Mets-le plus à droite, s'il te plaît.<br />
<br />
'''Voix off :''' Je ne peux plus là.<br />
<br />
'''Chat :''' Quoi ?<br />
<br />
'''Voix off :''' Ben oui, j'ai planté le clou. <br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Très, très bien.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan : ''' Il faut voir la version longue.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Félicitations à « Parole de chat ». Donc, cette fois-ci c'est la bonne. Ciao, àla semaine prochaine sur Libération et sur Nolife. Ciao.</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=TVA_des_e-books._D%C3%A9put%C3%A9e_pirate_-_56Kast&diff=71999TVA des e-books. Députée pirate - 56Kast2016-06-19T11:07:38Z<p>Echarp : </p>
<hr />
<div>En cours de relecture par echarp<br />
<br />
[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
<br />
'''Titre :''' La TVA des e-books, et la députée pirate face au requin de gauche - <br />
<br />
'''Intervenants :''' Adrienne Alix - Erwan Cario - Camille Gévaudan<br />
<br />
'''Lieu :''' Émission 56 Kast <br />
<br />
'''Date :''' Mars 2015<br />
<br />
'''Durée :''' 32 min 30<br />
<br />
''' [http://ecrans.liberation.fr/ecrans/2015/03/14/56kast-50-la-tva-des-e-books-et-la-deputee-pirate-face-au-requin-de-gauche_1220636 Lien]vers la vidéo''' <br />
<br />
<br />
==00 ''transcrit MO relu avec les son MO''==<br />
<br />
'''Libération et Nolife présentent 56Kast'''<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Bienvenue dans le 56 Kast, le cinquantième, hou ! Cinquantième du nom, cinquantième du nom. C'est bon.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je n'ai pas fait de gâteau !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et des cotillons ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Non ! Non plus ! <br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Non plus ! On va parler cette semaine du rapport Reda sur le droit d'auteur à la Commission, alors à l'Europe, ou l'Europe d'une manière générale, parce que je ne sais jamais... Parlement... Parlement européen. Elle fait exprès de rire pour commencer, excusez-moi, aujourd'hui, ce n'est pas très sérieux.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Carte de presse !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Avec Adrienne Alix de la Quadrature du Net<ref>[http://www.laquadrature.net/fr Quadrature du Net]</ref>.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Bonjour.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Bonjour Adrienne. Et on parlera aussi du livre numérique et d'un requin, mais celui de gauche. Voilà. C'est important. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est vachement bien.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ça va. Bonjour Camille.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Bonjour.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et de quoi on ne va pas parler ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' On ne va pas parler de la chaîne américaine HBO, qui, selon le ''Business Times'', prépare un service de streaming en partenariat avec Apple. L'un s’occuperait de la technique et l'autre des contenus. Je vous laisse deviner lequel. En fait ce serait un Netflix avec du ''Game of Thrones'' dedans, si je comprends bien.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' D'accord.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Parce que présenté comme ça on comprend mieux.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Il n'y a pas de ''Game of Thrones'' dans Netflix ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ben non.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah, d'accord. Mais il n'y aurait que ''Game of Thrones'', en fait.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et peut-être bien que ça sortirait avant la Saison 5.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oh ! Et ça s'appellera « HBO Now ». <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et les gens vont s'abonner en se disant « je m'abonne juste pour la saison ''Game of Thrones'' » et puis après ils vont rester abonnés. Ce n'est pas mal comme ça. C'est génial.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah ouais, c'est bien. Le contrôleur de sommeil Aura va bientôt pouvoir<br />
<br />
''(Fou rire)''<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je suis désolée, la phrase n'est pas finie sur la feuille.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah ! Qu'est-ce qu'il y a ? <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' La phrase n'est pas finie.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Mais il pourra bientôt communiquer. Alors ça s'est arrêté là, mais communiquer. Eh bien oui, parce que moi, j'ai mes notes s’arrêtent là, mais communiquer avec les appareils Nest. Voilà.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Les thermostats de Google.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Les thermostats de Google.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Comme ça, quand le détecteur de sommeil sait que tu dors, il dit au thermostat de baisser la température.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Qui va communiquer avec Apple et ta chaîne « HBO Now » pour te lancer ''Game of Thrones''.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Non parce que tu dors.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah oui, voilà c'est ça. Suivant. C'est compliqué. On va y arriver<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' On va y arriver. La machine à imprimer les crêpes qui s'appelle ...<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ah ça c'est vachement plus important.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Qui s'appelle le ''PancakeBot'', a atteint son objectif de 50 000 dollars sur Kickstarter. Donc c'est trop tard, vous n'en avez pas.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et tu n'as pas ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ben non, je ne savais pas.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Apple, toujours lui, a dévoilé cette semaine, là il y a quelques jours sa montre connectée. Mais ce n'est pas un truc ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça n'existait pas déjà. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je sais que j'ai fait le live de la keynote il y a six mois déjà sur la montre connectée.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' En septembre, ah c'est ça.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan : ''' Je ne comprends pas pourquoi ça remet ça.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' En fait, ils doublonnent, pour être sûrs que tout le monde mémorise qu'il y a un truc à surtout ne pas acheter.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui, au cas où on n'avait pas compris Le prochain smartphone Nexus de Google, et il pourrait y en avoir deux. L'un construit par LG, comme le dernier, le numéro 5, et l'autre, moins cher, construit par Huawei, le constructeur chinois.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et donc, ça c'est la news, pour dire qu'on ne parlera pas du MWC, qui s'est tenu à Barcelone. Voilà. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Le Mobile World Congress.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est ça.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui c’est ça.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Pour la première fois, le nombre de foyers français équipés en ADSL a baissé.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Tant mieux.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et oui, et oui, mais les abonnements Internet par fibre ont, eux, progressé de 67 %. Ceci expliquant, heureusement, cela.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et la traditionnelle non news dont on n'a lu que le titre et on n'a pas compris.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Alors lis bien !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' U 3 V y c H J p c 2 U =<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça fait un bon de mode passe sécurisé, cela dit.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Exactement !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Mais plus maintenant !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et c’était le contenu de l'invitation envoyée par Free aux journalistes pour la conférence qu'ils ont fait cette semaine. Et, en fait, codé en base 64, ça veut dire « surprise ». C'est super intéressant et la surprise c’était une box, ce qui est super intéressant.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Voilà. Ça veut dire que, peut-être en base 64, une surprise n'en est plus une, pour le coup, la mini box 4 K, c'est ça ? La 4 K Free box, mini Free box.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui parce que tout le monde a des films en 4 K à regarder chez lui.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oui, tout le monde, pas à la télé mais il y a les films. On passe à l'actu.<br />
<br />
'''ACTU'''<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' L'actu c'est donc, alors Erwan, qui c'est qui n'est pas satisfait de la politique française en matière de TVA sur les livres numériques ? A) le Parlement européen ; B) la Commission européenne ; C) le Conseil de l’Europe ; D) le Conseil européen ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Je peux avoir un indice ? C'est à Bruxelles ou à Strasbourg ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Attention, parce que le Parlement européen, il est parfois à Bruxelles et parfois à Strasbourg.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est la Commission européenne.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Voilà, j'allais le dire.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Qui, depuis quelques années, dit que, quand même, selon la directive européenne numéro je ne sais plus combien, 2006/112/CE, sur la TVA, eh bien, la France devrait appliquer un taux de TVA normal à ses livres numériques, c’est-à-dire à 20 %, et non pas un taux réduit, c'est-à-dire à 5,5 %.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Dont bénéficient les libraires.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Dont bénéficient les livres papier. Et en fait, donc ça fait longtemps qu'ils ont déposé un genre de plainte, que je ne sais plus comment ça s'appelle, et la Cour de justice de l'Union européenne vient de trancher et lui a donné raison, à la Commission, donc effectivement elle demande de [http://curia.europa.eu/jcms/upload/docs/application/pdf/2015-03/cp150030fr.pdf relever le taux de TVA] pour les livres numériques. En fait, le truc c'est que, dans la directive, ce qui a droit à la TVA réduite, c'est une livraison de biens. La fourniture de livres est considérée comme une livraison de biens. Sauf que la question c'est « est-ce qu'un livre électronique est un bien ? » Eh bien non, la Cour de justice a dit que le livre numérique n'est pas un bien corporel, en fait, c'est plus un service parce que c'est dématérialisé. Et si tu essayes de leur dire « oui mais c'est sur un e-book, enfin sur une liseuse d'e-book, et donc, c'est quand même quelque chose que tu palpes », eh bien non, parce que ce n'est pas vendu avec l'e-book.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et donc, bizarrement, les éditeurs ne sont pas contents.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et donc les éditeurs ne sont pas contents. Mais, ce n'est pas grave.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' On s'en fout.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Parce que, a priori, non mais c'est ça, a priori, ils ne sont pas obligés de réagir du jour au lendemain, il n'y a pas une astreinte qui commence là maintenant. Normalement, là, maintenant, ils doivent prendre note qu'on leur a demandé de changer la TVA, et après, si on voit qu'il ne se passe rien, la Commission européenne peut engager une nouvelle procédure pour éventuellement donner une amende. Ça pourrait durer un an ou un an et demi, et l'amende ne serait même pas rétroactive. Donc en gros, il y a du temps pour ne rien faire et laisser traîner les choses. Et en plus, d'ici là, la situation aura peut-être changer, parce qu'il y a beaucoup de gens qui plaident pour un alignement de la TVA sur le livre numérique et le livre physique et le Syndicat National de l’Édition a justement lancé une grosse campagne ces derniers jours. Je ne sais pas s'ils ont fait exprès pour que ça tombe en même temps que la décision ou pas. Pour l'instant, il y a quatre pays qui sont opposés à l’alignement de la TVA réduite sur les deux types de livres, il y a la Bulgarie, le Danemark, L'Estonie et le Royaume-Uni. Le Royaume-Uni, en l'occurrence, eux ils n'ont pas de TVA du tout sur les livres et donc, ils n'ont pas très envie qu'on recommence à discuter de tout ça, qu'on remette à plat et qu'on harmonise, parce que ça ne serait pas bon pour eux. <br />
<br />
Et donc, la [http://unlivreestunlivre.eu/ campagne] du Syndicat National de l’Édition, ça s'appelle '' This is not a book'', en français « Un livre est un livre ». Ça consiste en un joli site avec beaucoup de couleurs. Et puis un gentil professeur qui nous montre, un joli professeur qui nous montre au tableau une grenouille et il dit « ça ce n'est pas un livre ». Après il montre un livre et il dit « ça c'est un livre ». Donc il joue sur l'humour et en prenant les gens pour des, enfin, en faisant semblant de prendre la Commission pour une idiote qui ne sait pas faire la différence, pour, en fait, demander aux internautes de prendre leurs propres photos des trucs qui sont des livres et des trucs qui ne sont pas des livres, et ensuite de harceler la Commission européenne sur Twitter en leur envoyant les photos, pour faire pression, pour se mettre le public de leur côté quoi.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' J'ai comme l'intuition que ça marchera moins bien que certaines campagnes organisées par des activistes pour les libertés fondamentales, par exemple. Se battre pour la TVA réduite des livres électroniques, j'ai l'impression que ce n'est pas un combat, voila.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est un petit peu pointu, je ne sais pas si ça va suivre.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Surtout que l'enjeu il est un peu ailleurs, enfin, si vous parlez des campagnes autres.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui. On a l'avis de l'April qui est très intéressant là-dessus, donc l'April qui défend le Logiciel Libre, et qui arrive avec [http://www.april.org/campagne-du-sne-un-livre-electronique-verrouille-par-un-drm-ne-peut-etre-compare-un-livre-imprime un argument] auquel personne n'avait pensé quand ils faisaient leur petite campagne avec leurs photos, qui est qu'un livre numérique, la différence c'est quand même que c'est bourré de DRM, qui t’empêchent de le prêter, qui t’empêchent de le lire où tu veux, quand tu veux, autant de fois que tu veux, et que donc, ce n'est pas exactement pareil qu'un livre physique. Que donc, il n'y a pas de raison qu'on ait les mêmes droits, enfin que les livres numériques soient traités de la même façon, alors qu'on a moins de droits, avec un livre numérique.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Si je peux me permettre, la question avait été posée à l'Assemblée Nationale l'année dernière, je crois, et effectivement, l'idée c’était de distinguer ce qui est un service, donc, si vous achetez un livre sur Amazon, en fait, on vous le prête. Amazon peut décider de le retirer, il l'a fait d'ailleurs. Parfois il garde le pouvoir sur ce que vous avez acheté, donc c'est bien un service. Et si vous achetez un livre sans DRM, pour le coup, c'est votre propriété, vous pouvez le donner, vous pouvez le prêter, vous pouvez en faire ce que vous voulez. Et donc la campagne de l'April joue sur cette distinction-là, et ça c'est assez intéressant. Des histoires de TVA, ça peut cacher aussi des questions de liberté d'usage qui sont vraiment importantes et intéressantes, pour le coup.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et de fait, c'est surtout les discussions qui sont, justement sur les trucs à télécharger, blindés de DRM, que ce soit en streaming ou pas, notamment dans les jeux vidéo, il y avait toute une réflexion sur le fait de pouvoir prêter.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Voilà.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' De pouvoir revendre.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Revendre.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Revendre en occasion ces jeux vidéos, et pour contrer ces demandes légitimes des consommateurs, tous les fournisseurs de services disent « oui, mais finalement ce n'est pas peut-être pas une vente, c'est un droit d'usage, un droit d'usage illimité », on va dire. Et donc, du coup, ce n'est pas une vente, donc, du coup, ce n'est pas un livre, c'est l'accès finalement. En fait, tant qu'il y a des DRM, on paye l'accès à un texte.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Exactement. Et nos amis ayants droit sur Twitter se défendent en disant « ah non, mais on s'en fiche du support, ce qui est important c'est le contenu », alors que ce n'est pas vrai. On sait tous que ce n'est pas vrai. Ce qu'on a le droit de faire, ou pas, avec un livre est vachement important. C'est loin d’être inintéressant. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan : ''' Précisément le contenu, le jour où on te le retire, tu ne l'as plus !<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Exactement.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Voilà. Et puis on achète aussi beaucoup les livres pour pouvoir les prêter une fois qu'on les a lus.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ou les offrir ou les donner.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Pour les offrir ou les donner. Et donc voilà. On va voir. On a douze à dix-huit mois pour voir comment ça se résout. Mais je ne sais pas, j'ai l'impression que ce ne sera un engouement populaire sur leur petite opération. <br />
<br />
La virgule ''what the fuck'', cette semaine ?<br />
<br />
==10' 20==<br />
<br />
'''Et si d'autres étoiles nous illuminaient ?'''<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est Roskosmos, l'Agence fédérale russe qui a fait une vidéo qui montre à quoi ressemblerait la terre si on avait d'autres étoiles à la place du soleil. Donc ça, en l’occurrence, c’est Syrius, je crois, ça c'est c'est Arcturus, une super géante rouge. Et au début on avait le système Alpha du Centaure où, en fait, il y a trois étoiles qui se tournent l'une autour de l'autre. Avoir trois soleils dans le ciel, ça ferait super classe.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ça ferait super classe, mais il ne ferait pas beaucoup nuit, non ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ah ben ça dépend si ils se tournent...<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça dépend comment ils tournent. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Non, il n'y a pas de raison, parce qu'ils sont tous dans le même coin.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah ! Ils sont tous dans le même coin.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah oui ! Ah, ce serait classe.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ouais.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ce n'est pas la planète Wink qui a deux soleils ?<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Si. Ceci dit, si on mettait n'importe quelle autre étoile à la place du soleil, comme notre soleil est quand même très petit et que toutes les autres ont tendance à être plus grosses, on serait tous morts.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ouais. Finalement<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Donc c'est joli en vidéo comme ça sur YouTube.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Finalement non.<br />
<br />
'''Le quartier libre'''<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Donc, c’était il y a quelques mois, c’était en septembre dernier, Junker, de la Commission européenne a commencé à s'intéresser au sujet du droit d'auteur et à son harmonisation sur l'ensemble des pays européens, en matière de réglementation des Télécoms, etc., protection des données. Et il a confié ça à une jeune députée du Parti Pirate, et tu es là pour nous en parler, Adrienne.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui, en fait la Commission européenne a mis la question du droit d'auteur parmi les questions prioritaires à régler pour les cinq ans qui viennent, et le Parlement européen a confié à Julia Reda,<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' J'ai révisé mon Europe, ça va.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui, c'est super compliqué, qui est la seule députée Pirate, qui est une députée allemande, le soin de faire un rapport sur ce qu'il faudrait améliorer sur les questions de droit d'auteur, en fait, pour remettre ça un petit peu en perspective. Ça fait suite à une consultation que la Commission européenne avait faite l'année dernière, fin 2013, début 2014, où ils avaient fait un grand questionnaire bien long et bien technocratique sur ce qu'il fallait améliorer en matière de droit d'auteur. Et ils avaient eu une surprise, que nous on va dire bonne, et qu'ils avaient trouvé plutôt mauvaise, qui est qu'il y a eu un très grand engouement citoyen pour répondre à cette consultation. Et notamment, la Quadrature du Net avait fourni pas mal d'éléments, d'analyses, d'aides pour répondre au questionnaire. Ils avaient eu plus de 11 000 réponses, dont une majorité de réponses de citoyens, à des consultations où, d'habitude, il y a quatre technocrates et lobbyistes qui se battent en duel. <br />
<br />
Et du coup, Julia Reda, elle est partie de l'analyse de ces réponses, faite par la Commission, pour faire son rapport en disant « si on analyse un peu le résultat, dans la consultation il y a à la fois les ayants droit, les établissements publics, les gouvernements, les citoyens, enfin tout le monde a répondu, et puis, il y a une grosse synthèse », elle est partie de là pour faire son rapport qui présente un certain nombre de points de constat, et puis, quelques propositions de réforme. Le [http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//NONSGML+COMPARL+PE-546.580+02+DOC+PDF+V0//FR&language=FR rapport] est assez court, en fait, je ne sais plus, il fait quelques pages et, en gros, il se base beaucoup sur les demandes des citoyens. Et les demandes des citoyens, dans la consultation de la Commission, c'est généraliser au niveau européen des exceptions au droit d'auteur qui ne sont que dans quelques pays.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan : ''' Les exceptions c'est ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça peut être la liberté de panorama, par exemple, qu'on n'a pas en France. En France on n'a pas le droit de diffuser librement des photos de bâtiments qui sont encore soumis au droit d'auteur. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Même dans l'espace public ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Dans l'espace public, par exemple la Pyramide du Louvre, par exemple la Tour Eiffel la nuit, par exemple les tours de la Défense, on n'a pas droit. Y compris si ça a été financé avec l'argent public, ça ne les dérange pas. On doit continuer à payer des droits d’auteur, alors que dans la quasi totalité des pays d'Europe, ça ne pose pas de problème. Et donc on se dit que ça n'a visiblement pas tué l'architecture contemporaine en Allemagne ou ailleurs, ou aux Pays-Bas. Donc voilà, c'est ce type d’exceptions-là, de dire ça c’était auparavant optionnel.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Il y a aussi les exceptions de droit de citation, droit de parodie ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Il y en a une qui est très intéressante, notamment pour la culture Internet, elle recommande d'étendre le droit de citation, donc c'est le droit qu’on a de prendre une partie d'un texte et de le réutiliser, à un droit de citation vidéo et audio, et GIF. Donc c'est super important, notamment pour toute la création, de remix, de mashup, etc., de pouvoir réutiliser ces matériaux-là. Très souvent, les youtubers voient leurs vidéos enlevées de YouTube par des demandes des ayants droit, parce qu'ils prennent des extraits de films, etc. Il y a d'autres questions c'est tout ce qui est territorialisation, le « ce contenu n'est pas visible dans votre pays », qu'on connaît tous bien. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' D'accord.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Il y a un autre point sur le fait d'avoir le droit de faire un lien vers un contenu, y compris si ce contenu n'est pas tout à fait conforme, n'est pas conforme au droit. Il y a un autre point, je ne vais pas tous les citer, il y en un qui est vachement intéressant sur la possibilité, pour les bibliothèques, de prêter des livres numériques, on revient dessus, de manière beaucoup plus libre et sans contrainte de territorialisation. Donc ça, ce sont des points, en fait, qui ne révolutionnent pas l'intégralité du droit d'auteur.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est juste une sorte de mise à jour du droit d’auteur à aujourd'hui.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Voilà. C'est une mise à jour partant des usages, assez modérée, reconnaissant l'importance de la rémunération des créateurs, etc.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Il y a aussi un truc sur les DRM, non, sur l'inter, l’interopérabilité.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' L'interopérabilité, le fait de pouvoir lire un contenu indépendamment de la plate-forme sur laquelle on l'a acheté. Typiquement forcer les iTunes, etc., à être beaucoup plus compatibles avec d’autres plate-formes. C'est vraiment une prise en compte assez forte des attentes. Et alors la réaction a été, mais avant même qu'elle ait publié son rapport, la réaction a été vraiment super violente de la part à la fois des ayants droit et des gouvernements.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Le problème c'est qu'elle a vingt-huit ans.<br />
<br />
''' Adrienne Alix :''' Ouais. Qu'elle est pirate.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Qu'elle est pirate et elle n'a pas dit je fais du piratage, elle est juste dans un parti qui s'appelle le Parti Pirate et ça suffit pour déchaîner les foules.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' On a notre propre ministre de la Culture, Fleur Pellerin, qui disait, où est-ce que je l'ai mise ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' « Je ne suis pas certaine que ce soit le meilleur moyen de favoriser une réflexion sereine. »<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Voilà, ce qui est quand même, avant même. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan: ''' Elle est députée, quoi, ça va. Elle a été élue.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Voilà. Et Fleur Pellerin a dit ça avant même d'avoir lu le rapport.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui, c'est ça. C’était juste à l'annonce.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' À l'annonce du fait qu'elle allait prendre en charge ce rapport.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Que c’était elle qui allait s'en occuper.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Donc c'est quand même, il y a un mépris de son travail, elle a eu des réactions assez violentes de la part des ayants droit qui disent « ouais c'est n'importe quoi ! On donne ça aux pirates, etc. »<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' On peut rappeler qu'elle a été élue quand même.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Elle a été élue.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je peux citer quelques réactions. Alors le SNAC, Syndicat National des Auteurs et Compositeurs, je cite « l’Europe ne doit pas tuer ses créateurs », ce qui est donc apparemment le but du rapport Reda ! <br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ouais, c'est juste.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Petitgirard, président du Conseil d'administration de la SACEM, les auteurs compositeurs et éditeurs de musique estiment que la Commission européenne, avec ce rapport confié à Reda, a pour objectif numéro un la destruction du droit d'auteur. Sans aucun doute ! La Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques, la SACD, trouve que c'est un projet déséquilibré, qui véhicule une idéologie anti droits d'auteur, porté par les partenaires d'un Internet sans règles. Celui-là, je l'aide !<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' On a toujours la grande question du Far West, de l'Internet pas civilisé, etc.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' La zone de non droit.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' En fait, ça saute un peu à la gueule. En fait, finalement, les ayants droit ce sont des trolls ! Non, mais c’est vrai.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Disons qu'ils réagissent de manière automatique. Et là, par exemple, on a vu, le rapport a été présenté dans les premières commissions internes au Parlement européen et il a été absolument démoli, [http://www.april.org/rapport-reda-pitoyable-deluge-damendements-pour-maintenir-les-drm-menottes-numeriques à coups d'amendements], par les autres partis ou par des députés d'autres partis, où on voit des amendements qui sont quasiment copiés-collés, donc bien fournis par les lobbies, et qui, à coups de petits changements de phrases, sont en train de détruire tout l'esprit de ce rapport, en considérant que ça ne peut pas être voté comme ça, et que c'est quand même inadmissible de prendre en compte les attentes des citoyens. Pour nous c’est important. <br />
<br />
'''Erwan Cario :''' J'ai quand même toujours un peu de mal avec cette notion de gens élus.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' En fait, on oppose les créateurs et les citoyens.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Comme toujours !<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Et, en fait, voilà, comme d'habitude les sociétés de gestion de droits et les différents lobbies se mettent à la place, parlent au nom des créateurs et opposent de manière, à notre sens, complètement artificielle, créateurs et citoyens.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et surtout, voilà, on est en 2015, et on sait très bien que la musique a disparu à cause d'Internet, par exemple.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Exactement, qu'il n'y a plus de création, qu'il n'y a plus rien.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ça va fait quand même juste de vingt ans qu'ils disent ça, et voilà, il y en a toujours.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ouais. Mais, du coup, nous on va faire campagne. Donc il va y avoir plusieurs étapes de vote dans différentes commissions du Parlement européen et on va faire campagne, on espère, avec les citoyens et avec les créateurs, pour que ce rapport soit au maximum sauvé, sachant que, encore une fois, il n'est pas du tout révolutionnaire. Et même, par exemple, il est beaucoup plus sage que ce qu'on peut proposer à la Quadrature en matière de réforme du droit d'auteur. <br />
<br />
'''Erwan Cario :''' D'ailleurs elle s'est faite tacler notamment par Amelia Andersdotter. <br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Sa prédécesseur, Andersdotter.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' L'euro députée suédoise.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Suédoise, dans la mandature précédente, qui juge ce rapport tellement frileux qu'il aurait pu être écrit par Angela Merkel. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Insulte quoi !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est quand même dommage, c'est-à-dire qu'on a une pirate qui fait un rapport, finalement qui fait ce qu'on lui demande, c'est-à-dire juste moderniser le droit d'auteur, ce n'est pas le supprimer, ce n'est pas le révolutionner, c'est moderniser le droit d'auteur, le mettre à jour, finalement et, du coup, elle se fait, elle prend des missiles de partout.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui ! Pour nous, en fait, il faudrait qu'il y ait quelques mesures qui soient adoptées, des mesures qui soient un peu plus que symboliques, quand même, mais pour le symbole aussi, c'est vraiment important qu'il reste des chose de ce rapport.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' D'accord. Mais alors, dans les soutiens, en plus, on a non seulement les bibliothécaires et archivistes, mais aussi des groupements de grands noms de l'informatique ou de l'Internet comme Digital Europe, ça c'est Apple, Dell, Samsung et compagnie, ou l'ASIC, l'Association des Sites (Services) Internet Communautaires, Microsoft, Google, Facebook, Dailymotion, Deezer, PriceMinister, Yahoo, Spotify. On ne peut pas dire que ça soit de dangereux rebelles qui soutiennent le rapport.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Eh bien non ! Après oui, parce qu'on est entre les hébergeurs de contenus qui savent bien, aussi, ce qu'ils ont à faire.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Où est leur intérêt.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Où est leur intérêt. Et puis les associations comme l'April, comme la Quadrature du Net, etc., où pour nous c'est plus une question de fond sur ce qu'on a le droit de faire ou de ne pas faire avec la création. Mais oui, on est quand même assez nombreux à soutenir ce rapport.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et la tendance ? Vu que vous, vous connaissez un petit peu les rouages du Parlement européen et tout ça, il y a une chance que ça passe ou finalement, en termes de partis, qui a pris position contre ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Alors, elle, Julia Reda, elle siège avec le groupe des Verts. Globalement les Verts, alors pas forcément tous, mais au Parlement européen il y a une culture du consensus, donc c'est pour ça qu'il y a beaucoup d'amendements, après les amendements sont regroupés, etc. Les Verts, probablement, ne vont pas mal aller de son côté. Le Parti Populaire Européen, donc globalement la droite, est vent debout contre. Les socialistes sont extrêmement partagés, mais plutôt contre, et après il reste les centristes. Et côté centristes, alors les centristes français, malheureusement, on a vu Jean-Marie Cavada qui préside la commission sur cette question, enfin qui a été absolument odieux avec Julia Reda, s'attaquant à son âge, etc. Mais bon, il y a d'autres centristes d'autres pays, notamment des Pays-Bas, qui sont beaucoup plus ouverts. Je pense que jamais, de toutes façons il ne sera pas adopté en l'état, ce n'est jamais le cas dans ce genre de rapport. Maintenant, il faut essayer, en soutenant certaines dispositions. Là, ce qu'on est en train de faire nous, c'est d'analyser les amendements, on va publier ce qui nous semble bon, ce qui nous semble à soutenir, ce qui nous semble à rejeter, et puis après on va faire la Quadrature ! On va faire une campagne citoyenne. On a pas mal de YouTubers qui sont en train de préparer une [http://www.laquadrature.net/fr/urgent-la-reforme-positive-du-droit-dauteur-se-fait-pirater-au-parlement-europeen vidéo] de soutien pour expliquer pourquoi eux, en tant que créateurs Internet, ils vont soutenir ce rapport, et puis nous on va lancer une [http://www.laquadrature.net/fr/les-eurodeputes-doivent-soutenir-le-rapport-reda-sur-la-reforme-du-droit-dauteur campagne], probablement avec du piphone, comme d’habitude, pour le soutenir. Sachant que ce rapport est consultatif, c'est-à-dire que ce n'est pas quelque chose qui va être directement mis dans le droit. Par contre, s'il est bien soutenu par le Parlement, il peut ensuite être repris comme base pour la Commission, qui, de toute façon, veut s'attaquer à cette question, comme base de travail, pour la suite. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et alors, rapidement, il y a un autre rapport en ce moment ? C'est un genre d'anti rapport Reda.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oui, il y a un autre rapport. Voilà. En fait, c'est un rapport qui s'appelle le rapport Svoboda, du nom d'un député autrichien, et qui lui, a été publié super tard, alors qu'en fait il est prêt depuis novembre/décembre, mais il n’était pas sur le site, et qui, pour le coup, c'est vraiment l'anti rapport Reda. C'est-à-dire que ça traite beaucoup plus globalement de propriété intellectuelle, et c'est la mise en application de tout ce qu'on dénonce, de tout ce qu'il y a dans les préconisations de Mireille Imbert-Quaretta sur l'HADOPI, c'est-à-dire pénaliser les intermédiaires techniques, les forcer à faire la police eux-mêmes sur leurs contenus, assécher les finances des sites qui font de la contrefaçon commerciale, machin. Et notamment, il y a un truc qui, pour nous est vraiment embêtant, c'est qu'il n'y a pas de différence entre la contrefaçon, donc c'est le nom sage pour tout ce qui est partage ou piratage, etc., il n'y a pas de différence entre ce qui est partagé de manière non commerciale, ou de manière commerciale. Entre les Megaupload, etc., qui se faisaient pas mal d'argent et des sites de partage qui ne font pas d'argent. Donc, ça c’est un peu inquiétant. Et ce rapport Svoboda porte vraiment la marque de tout ce qui est anti partage, c'est vraiment l'anti rapport Reda par excellence.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et celui,-là il aurait des chances de passer ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Celui-là, il a commencé à être étudié dans les commissions, et il passe sans soucis.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Est-ce qu'on peut mettre Svoboda et Reda sur un ring et prendre des popcorns ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' ''Soupire''. Il est un peu costaud le monsieur.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ah merde, non mais en fait.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Non. Les soutiens populaires de Reda, contre les soutiens populaires de Svoboda, ça serait mieux. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Tu as raison, c'est mieux.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Merci Adrienne.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Mais de rien.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' On reparlera forcément. Le vote c'est mi-avril au Parlement européen ? On ne sait pas ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Mi-avril dans les premières commissions, et au mois de mai en plénière. Mais, de toute façon, en gros, il faut un peu suivre ce qu'on appelle à faire et d'ici quelques jours, on va commencer à lancer la campagne.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' On suivra ça, et puis on rappellera ça dans le 56 Kast. Merci donc sur ce sujet. Tout autre chose, un requin, mais celui de gauche, dans « Le potager du web »<br />
<br />
''Musique''<br />
<br />
==24' 57==<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C’était début février, lors de la mondialement célèbre mi-temps du super Super Bowl. Le Super Bowl c'est la finale du championnat de football américain, dont on se fiche tous, ici.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Pas du tout. Non, tu ne peux pas dire ça, attends. Mais bon, on continue. Pardon.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je fais comme si je n'avais rien entendu. Et, à la mi-temps c'est toujours un grand moment parce qu'il y a des super pubs à la télé, ouais, super, et des super concerts sur place, avec des super chanteurs, super connus, et, cette année, on a eu un spectacle pyrotechnique de Katy Perry accompagné de requins et des grosses balles avec des yeux et une bouche, et des palmiers avec des yeux et une bouche.<br />
<br />
''Vidéo''<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Super. Et donc, vous avez vu des trucs.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Et donc, c’était un petit peu gênant, et tout le monde a flashé sur les requins, mais c'est vrai que les balles, elles valaient le coup aussi. Mais les requins ont eu un succès énorme, et surtout le requin de gauche. Alors pourquoi le requin de gauche ? Essayez de comprendre.<br />
<br />
''Vidéo''<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Il est bourré le requin de gauche. Non ?<br />
<br />
''Rires''<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Déchiré.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Alors moi, personnellement, je ne trouve pas beaucoup plus ridicule l'un ou l'autre.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ça se joue sur l'epsilon.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' L'epsilon ! Quoi ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Non, pardon, rien. <br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Il a fait des maths.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Mais la majorité des gens ont l'air de trouver que le requin de gauche, à un moment, a complètement perdu la synchronisation de la danse, et a commencé à faire n'importe quoi dans son coin, et donc c'est devenu la star des deux, et c’est devenu un mème , à lui tout seul, qu'on appelle ''left shark'', donc le requin de gauche, tout le monde voit de quoi on parle. Il y a même des gens qui se sont amusés à écrire son journal intime en ligne. Et après on se demande qui est bourré.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Internet !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ce n'est pas le requin. Oui, voilà. Alors qu'est-ce qui s'est passé sur Internet. C'est difficile à raconter. D'abord, il y a eu une sorte d'énorme chasse, enfin un jeu de piste géant, où tous les gens ont cherché des indices pour savoir qui était sous les costumes des requins. Est-ce que c'était des stars déguisées en requins, est-ce que c'était juste des danseurs anonymes, est-ce que c’était des internautes qui avaient été tirés au sort sur une planète lointaine. ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ah ç'aurait été bien ça !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Toutes les possibilités étaient ouvertes. Un internaute a même prétendu avoir fait un match, sur Teender, avec l'un des requins, et les gens y ont un petit peu cru. Mais, finalement , la vérité c'est qu'ils s'appellent Bryan Gow et Scott Myrick, et ce sont juste des danseurs de la tournée de Katy Perry.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Je croyais que c’était Svoboda et Reda.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oh ç'aurait été bien ! Alors après, du coup, comme c’était les plus grandes stars de la semaine, Scott Myrick, qui est le requin de droite, ce qui est dommage, parce qu'on aurait plutôt voulu le requin de gauche, a fait un AMA sur Reddit, un A,M,A, vous savez ce que c'est ''Ask Me Anything''.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' ''Ask Me Anything''.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Donc « posez moi toutes les questions que vous voulez, je suis le requin de droite, j'ai plein de choses à raconter sur ma vie ». Et donc il nous a appris des choses très intéressantes, comme le fait qu'il avait seulement 90 secondes pour enfiler son costume de requin avant le spectacle, mais oui. Ou qu'il ne voyait tellement rien, qu'à un moment il est rentré dans un palmier, mais heureusement, il n’était pas filmé à ce moment-là, donc personne s'en est rendu compte. Donc voilà, j'espère que vous dormirez moins bêtes ce soir.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Tout à fait.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est devenu une telle star qu'il y a des gens qui en ont fait un modèle 3D à imprimer sur une imprimante 3D.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est bien !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Sur ta cheminée ! Le ''left shark'' ! Quand même quoi !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Mais oui !<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' C'est ''left shark'', quand même. Et les avocats de Katy Perry ont demandé à ce Fernando Sosa de retirer son modèle 3D, parce que c'est eux qui avaient les droits pour le requin de gauche.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oh, ça c'est laid.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Ça c'est Internet aussi, mais dans ce qu'on n'aime pas.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Est-ce que Reda va protéger ce requin ?<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Je ne sais pas.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Comme, du coup, ils se sont rendu compte qu'il y avait une certaine demande sur l'image de ces requins et qu'ils ne pouvaient pas juste demander à retirer les images sans donner autre chose en échange, Katy Perry vend maintenant, sur son site officiel, oui messieurs dames, le costume du requin de gauche, à 130 dollars !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' C'est laid.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Oh ! C'est effrayant.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Voilà.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Normalement, le potager du web, c'est la joie et la bonne humeur.<br />
<br />
'''Adrienne Alix :''' Mais tu te rends compte qu'au final, ça termine toujours pareil.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Ouais.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' En même temps c'est né d'un Super Bowl.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oui, c'est vrai. Non, parce que Super Bowl a fait le spectacle, le mème est né sur Internet. Ce sont des gens qui en ont fait un mème . <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Je ne sais pas, en même temps, il y avait une sorte de pas de ???, tu vois !<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oui, peut-être. Si on avait eu le temps, on aurait parlé des deux ateliers de Wikipédia, où tu est allée, Camille. <br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Ouais, j'ai fait exprès de ne pas avoir le temps d'en parler, parce qu'il n'y a pas grand-chose à dire. En fait il fallait y être. Il y avait deux trucs samedi dernier, il y en avait un à la Cité des Sciences, à la Villette, à Paris, sur le thème « Femmes de science », où les gens étaient invités à éditer des fiches Wikipédia de femmes de science. Parce que, d'abord, il n'y a pas assez de femmes sur les fiches Wikipédia et puis, en plus,il n'y a pas assez de filles qui éditent Wikipédia, donc c’était marrant. Et il y avait, en même temps, à la fondation des Galeries Lafayette, un « éditathon », pareil, sur les femmes d'art et de la culture, et le féminisme. Et pareil, avec plein de filles qui éditaient Wikipédia, sur des fiches de filles, et c'était cool aussi. Et, il y a une sorte de méga combo en ce moment, puisque, si ça vous intéresse aussi de faire un marathon Wikipédia, le week-end qui vient, au quai Branly à Paris, à la médiathèque du musée, samedi et dimanche de 11 heures 30 à 18 heures, on peut faire ça sur l'ethnologie.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et bien voilà, vous savez quoi faire ce week-end du coup, formidable. C'est fini pour cette semaine. Nous, on se retrouve. Merci Adrienne Alix de la Quadrature du Net de nous avoir accompagnés dans ce cinquantième 56 Kast et nous on se retrouve la semaine prochaine.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Oui.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Oui. Sur Libération et sur Nolife, bien sûr. Ciao.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Non, il n'y a pas de ciao ! Et les poils ?<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Et les poils !<br />
<br />
'''À poils'''<br />
<br />
'''Camille Gévaudan :''' Les poils, c'est quand même super important, parce que là je n'ai pas pris n'importe quelle vidéo. C'est le YouTuber français « Parole de chat », dont je suis la fan numéro un. Son job consiste à repérer les vidéos sur YouTube avec des chats bavards. Il faut qu'ils ouvrent beaucoup la bouche, parce qu'après il invente les dialogues du chat, et il refait la bande son par dessus, et il republie sur son compte. Et c'est comme ça qu'il a produit des chefs d’œuvre que vous avez forcément vu, du genre les chats qui font patte patte, là comme ça et fait « dansons la capucine » ou les chats ninjas et sa dernière vidéo en date, s'appelle « le tableau ». C'est l'histoire d'un chat qui veut accrocher un tableau au mur.<br />
<br />
'''Chat :''' Vas-y !<br />
<br />
'''Voix off :''' Je le mets là ?<br />
<br />
'''Chat :''' Attends.<br />
<br />
'''Voix off :''' Oui.<br />
<br />
'''Chat :''' Mets-le un peu plus à droite.<br />
<br />
'''Voix off :''' Là.<br />
<br />
'''Chat :''' Ouais, c'est bien.<br />
<br />
'''Voix off :''' OK, J'y vais hein ! Quand même, avant que je plante le clou, est-ce que Van Gogh, sur les porte des cabinets, c'est vraiment une bonne idée ?<br />
<br />
'''Chat :''' Oui.<br />
<br />
'''Voix off :''' Non, parce que je ne sais pas moi. À la place on pourrait mettre un portrait d'Antoine Daniel, par exemple.<br />
<br />
'''Chat :''' Vas-y !<br />
<br />
'''Voix off :''' Toi, quand t'as une idée dans la tête. Bon, ben allons-y. Faisons confiance au feng shui. Et un, et deux, et trois. Et voilà le travail. Ça ne rend pas si mal en fait.<br />
<br />
'''Chat :''' Mets-le plus à droite, s'il te plaît.<br />
<br />
'''Voix off :''' Je ne peux plus là.<br />
<br />
'''Chat :''' Quoi ?<br />
<br />
'''Voix off :''' Ben oui, j'ai planté le clou. <br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Très, très bien.<br />
<br />
'''Camille Gévaudan : ''' Il faut voir la version longue.<br />
<br />
'''Erwan Cario :''' Félicitations à « Parole de chat ». Donc, cette fois-ci c'est la bonne. Ciao, àla semaine prochaine sur Libération et sur Nolife. Ciao.</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=Campagne_d%27adh%C3%A9sion_2015&diff=68463Campagne d'adhésion 20152015-10-19T19:07:03Z<p>Echarp : /* Idées 2 */</p>
<hr />
<div>==Campagne d'adhésion 2015 de l'April==<br />
<br />
{{Introduction|Page de préparation et de suivi de la [http://www.april.org/campagne campagne d'adhésion 2015]}}<br />
<br />
Informations sur la campagne d'adhésion de l'April et préparation, animation de cette campagne.<br />
La dernière campagne date de 2014, vous trouverez des infos sur le wiki [[Campagnes d'adhesion 2014]]<br />
<br />
__TOC__<br />
<br />
==Principe d'animation==<br />
<br />
La date anniversaire de l'April est en novembre. A cette occasion, nous (le conseil d'administration et les salariés) prévoyons de faire une campagne d'adhésion annuelle à l'April fin novembre, début décembre.<br />
<br />
Comme cette fin d'année est aussi le moment de la sortie du film Star Wars (La guerre des étoiles) 7, nous souhaitons prendre ce thème de cette campagne en nous inspirant de cet univers où un petit groupe de résistants luttent contre un vaste empire dictatorial. Sans copier directement les éléments de la saga (pour des raisons de droits d'auteur), nous pouvons nous en inspirer pour mettre en scène le groupe rebelle April, au prises avec un empire maléfique privateur dans une lointaine galaxie !<br />
<br />
Pour celles et ceux qui sont intéressés pour participer à l'élaboration de cette campagne, il est recommandé de vous inscrire sur la liste de discussion <campagne-adhesion@april.org> où auront lieu les discussions. Vous pouvez le <br />
faire via cette page : <https://listes.april.org/wws/info/campagne-adhesion>.<br />
<br />
== Outils de la campagne ==<br />
<br />
* Une vidéo parodique<br />
* Un site web : http://www.april.org/campagne<br />
<br />
==Idées==<br />
<br />
Vous pouvez laisser sur le wiki un commentaire sur une idée en écrivant à la ligne en dessous et en commençant pas deux points «:». Cela permet de créer une indentation dans les commentaires.<br />
<br />
Vous êtes encouragés à signer vos remarques pour que l'on puisse vous demander des précisions par exemple. Pour signer, vous terminez votre commentaire par 4 tildes «<nowiki>~~~~</nowiki>».<br />
<br />
===Idée 1===<br />
Une citation que j'avais utilisée en parlant à un jedi lors de geekopolis :<br />
*LUKE SKYWALKER : Est-ce que le côté obscur est le plus fort ?<br />
*YODA : Non ! non ! Plus facile, plus rapide, plus séduisant est le côté obscur ; mais pas plus fort, il est. <br />
[[Utilisateur:LucFievet|LucFievet]] ([[Discussion utilisateur:LucFievet|discussion]]) 8 octobre 2015 à 15:27 (CEST)<br />
<br />
[[ Véronique ]]<br />
<br />
Luke Skywalker : ne dites pas à mon père que je suis à l'April !<br />
<br />
"C-3PO : Ah, nous sommes faits pour ne plus souffrir.<br />
R2-D2 : Bip, bip.<br />
C-3PO : Ne me dis pas que tu n'as pas adhéré à l'April."<br />
<br />
Chewbacca : Douceur et énergie : il y a du GNU en moi. <br />
<br />
Anakin: Comment ai-je pu basculer de GNU/Linux à Windows? Vite : l'April !<br />
<br />
Leia : Luke, ne pleure pas. Il te reste l'April. Obi-Wan Kenobi les aimait bien, tu sais.<br />
<br />
Yoda : que l'on touche à la liberté, et l'April se met en colère.<br />
<br />
[[ Véronique ]]<br />
<br />
===Idées 2===<br />
<br />
LC : idées en vrac : <br />
* contribuer financièrement pour libérer des ziwoks (aussi kawaii que le chat à mon avis). Ziwoks = programmes qui, une fois libérés sont sous GPL (participation de 15 €)<br />
* contribuer financièrement pour acheter 1/42 de sable laser qui permettra, une fois reconstitué, de couper les menottes numériques (participation de 25 €)<br />
* Aider à acheter virtuellement une partie d'un Aile X sans le programme de pilotage automatique imposé (pas besoin, puisqu'on a la force...) (participation de 42 €)<br />
* Aider à acheter un sac à dos pour transporter Maître Yodallman (5 €)<br />
* ...<br />
<br />
* vidéo avec texte qui monte et musique sur fond étoilé...<br />
* texte "aidez nous à nous procurer nos sabres laser"<br />
* la force est en vous<br />
* viens du côté libre de la force<br />
* go to the free side we haven't cookie<br />
<br />
http://knowyourmeme.com/memes/dancing-stormtrooper<br />
<br />
[[Catégorie:Promotion_April]]</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=Des_manuels_scolaires_libres_conf_RMLL_2013&diff=68208Des manuels scolaires libres conf RMLL 20132015-09-17T20:14:48Z<p>Echarp : Transcription publiée, page à supprimer, merci!</p>
<hr />
<div>[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
<br />
Transcription publiée sur https://www.april.org/des-manuels-scolaires-libres-conf-rmll-2013</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=M%C3%A9dias_%C3%A0_transcrire&diff=68207Médias à transcrire2015-09-17T20:13:58Z<p>Echarp : /* Publié dans le mois */</p>
<hr />
<div>[[Image:Transcriptions2.png|right|150px]]<br />
<br />
== Présentation == <br />
<br />
La page principale pour les médias sur le site de l'April est ici: http://www.april.org/fr/videos.<br />
<br />
L'ensemble de ces fichiers sur le serveur sont stockés ici: http://media.april.org/video/ et http://media.april.org/audio/.<br />
<br />
Sur le wiki, une page permet de noter les caractéristiques des fichiers audio et vidéo qui sont sur le serveur avant d'en faire une fiche sur le site web : [[AudioVideo]].<br />
<br />
'''Ces médias sont tous en rapport avec le Logiciel Libre, sa défense, sa promotion...''' <br />
<br />
<br />
{{Boite | titre= Les prochaines transcriptions du groupe<br />
| bordure=rgb(132, 136, 220)|fond=Honeydew |largeur=70% |couleurTitre=tomato}}<br />
<br />
''' Les vidéos de la liste ''À relire ou en relecture'''''<br />
<br />
<br />
<br />
<strong>Si vous avez des médias à proposer, complétez la liste ''Suggestions'' et envoyez un message.</strong> <br />
{{BoiteFin}}<br />
<br />
=== Suggestions ===<br />
<br />
* http://schedule2013.rmll.info/programme/sante/accessibilite-autonomie-et-gestion/ Plusieurs conférences sur le thème de l'accessibilité données lors des RMLL 2013<br />
<br />
* Vidéos de [http://lacantine.ubicast.eu/channels/#pas-sage-en-seine-2013 Pas Sage en Seine 2013]<br />
** Note: [http://lacantine.ubicast.eu/videos/21-06-2013-215359/ Nos machines sont-elles encore réellement nos amies?] déjà transcrit sur http://cyphercat.eu/pses2013_jz.php<br />
<br />
*[http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2931 Émission france-inter Là-bas si j'y suis du 05/02/2014 Le bon Dieu te regarde même si tu es aux cabinets 1]<br />
<br />
*[http://www.franceinter.fr/emission-la-bas-si-jy-suis-le-bon-dieu-te-regarde-meme-quand-tu-es-aux-cabinets-2 Émission france-inter Là-bas si j'y suis du 05/02/2014 Le bon Dieu te regarde même si tu es aux cabinets 2]<br />
<br />
*[http://manager.accelibreinfo.eu/Add-ons.mp3 Conférence '''en anglais''' traitant des modules complémentaires de NVDA, lecteur d'écran libre sous Windows] 1 h 37 min<br />
<br />
*[http://www.freetorrent.fr/index.php?page=torrent-details&id=e8ae902cca9e4d5dd7f8a9691bb6b45fdc8a7e8f Logiciel Libre, Société Libre - Richard M. Stallman à Grenoble - avril 2014] 2h 23 min<br />
<br />
* [http://2014.capitoledulibre.org/schedule/presentation/9/ Malinux Télé : permettre l'accès aux logiciels libres éducatifs aux enfants du Mali et d'ailleurs] 18 min<br />
----<br />
<br />
== Travaux ==<br />
<br />
=== En cours ===<br />
* [http://wiki.april.org/w/Open_Experience_Art_et_Culture Open Experience : Quels modèles économiques pour l’Open dans l’Art et la Culture ? Lionel Maurel ]<br />
<br />
* [[Audition et logiciels libres : conférence RMLL juillet 2013]] commencée par Irina<br />
<br />
* [[Internet m'a libérée : Retour d'expérience d'une utilisatrice malvoyante : conférence RMLL juillet 2014]] commencée par Irina<br />
<br />
<br />
----<br />
<br />
=== À relire ou en relecture « avec le son » ===<br />
<br />
* [[Comment je fais pour créer mon entreprise, faire du logiciel libre et ne pas vendre mon âme ? - Jean-Michel Armand - RMLL 2014]] 58 min - Transcrit Cpm - À relire avec le son.<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/OWF_entreprise_numerique_education_formation_LL Entreprise numérique : rôle de l'éducation et de la formation au LL] 1 h 01 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Conf_Richard_Stallman_Poitiers_mars_2013 Conférence de Richard Stallman Poitiers mars 2013 "Vers une société numérique libre"] 2 h 11 mn 49<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Argent_public_ne_doit_payer_que_une_fois_Elie L'argent public ne doit payer qu'une fois François Élie Fêtons Linux 2013] 1h 03 mn 26<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Projet_Movim_conf_Vincent_Lambert_2013 Projet de réseau social Movim par Vincent Lambert] 50 mn 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Radio_campus_rmll_accessibilite_puis_c%27est_dans_l%27air Radio RMLL - Juillet 2013 - Interview de Jean-Philippe sur l'accessibilité en première partie puis l'émission C'est dans l'air brasse du vent] 55 mn 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/OpenData_situation_perspectives_Conf_Tangui_Morlier OpenData, situation et perspectives en France et Révision de la directive EU PSI Conf Tangui Morlier RMLL 2013 Bruxelles] 49 min 15<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Libert%C3%A9_0_si_on_en_parlait_table_ronde_Armony Liberté 0, si on en parlait ? Table ronde - Armony Altinier - RMLL 2013] 1 h 03 min 36<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/R%C3%A9cents_d%C3%A9veloppements_logiciel_libre_%C3%A9ducation_Jeanne_Tadeusz_OWF_2013 Les récents développements sur le logiciel libre dans l'éducation - Interview de Jeanne Tadeusz - Open World Forum - 2013]<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Formation_au_num%C3%A9rique_solution_%C3%A0_crise_et_ch%C3%B4mage La formation au numérique : une solution à la crise et au chômage de masse ? Conf. OWF - Paris - Octobre 2013] 38 min 38<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Renouveler_la_d%C3%A9mocratie_avec_internet_et_Open_Data Renouveler la démocratie avec internet et l'Open Data - Conf - Open World Forum - 2013] 34min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Pourquoi_le_LL_est-il_plus_important_que_jamais Pourquoi le logiciel libre est-il plus important que jamais - Conf Richard Stallman - Janvier 2014 - Cité des sciences - Paris] 1h 33 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Soutien_RMS_version_1 Soutien de Richard Stallman version 1] 2 min 06<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Droits_d%27auteur,_biens_communs,_ressources_%C3%A9ducatives Droits d'auteur, biens communs et ressources éducatives Hervé Le Crosnier 2013] Partie 1 55 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Droits_d%27auteur_biens_communs_ressources_%C3%A9ducatives_partie_II Droits d'auteur, biens communs et ressources éducatives Hervé Le Crosnier 2013] Partie II 19 min 37<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Conf%C3%A9rence_%22Logiciels_libres_:_impacts_et_enjeux_sur_la_soci%C3%A9t%C3%A9%22_Nantes Logiciels libres : impacts et enjeux sur la société - Jeanne tadeusz à Nantes] 1h 40 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Le_Logiciel_Libre_D%C3%A9jeuner_technologique_Bruno_Beaufils Le Logiciel Libre - Bruno Beaufils - Déjeuner technologique] 1 heure<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_surveillance_g%C3%A9n%C3%A9ralis%C3%A9e_-_B._Bayart_-_La_Taverne_des_Pirates La surveillance généralisée - Entretien avec Benjamin Bayart - La Taverne des Pirates - Février 2014] 39 min 10<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciels_libres,_un_mod%C3%A8le_pour_le_d%C3%A9veloppement_durable Les logiciels libres, un modèle pour le développement durable de notre société Conférence de Samuel Chenal- Fêtons Linux 2014] 51 min 56<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Pour_une_politique_publique_en_faveur_du_logiciel_libre_Jeanne_Tadeusz_RMLL_2014 Pour une politique publique en faveur du Logiciel Libre - Jeanne Tadeusz - RMLL 2014] 41 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_Libre_et_ta_libert%C3%A9_-_Richard_Stallman_-_RMLL_2014 Le logiciel libre et ta liberté - Richard Stallman - RMLL 2014] 1 h 45 min => ''en cours de relecture par Nanie (reste env.45 min)''<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Faut-il_breveter_les_logiciels Faut-il breveter les logiciels ? Table ronde - Aquitaine Science Transfert] 2 heures 3 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_tr%C3%A9pidante_histoire_du_droit_d%27auteur_1 La trépidante histoire du droit d'auteur (1) « le piratage c'est du vol », et autres phrases chocs - Louis Paternault] 37 min 18<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_tr%C3%A9pidante_histoire_du_droit_d%27auteur_2 La trépidante histoire du droit d'auteur 2 - La crise - Olivier Le Brouster] 42 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Ce_que_copier_veut_dire Ce que copier veut dire (1/3) - Lionel Maurel - Mars 2013] 29 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Ce_que_copier_veut_dire_%282/3%29 Ce que copier veut dire (2/3) - Lionel Maurel - Mars 2013] 33 min 39<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Ce_que_copier_veut_dire_%283/3%29 Ce que copier veut dire (3/3) - Lionel Maurel - Mars 2013] 31 min 16<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Web,_plate-forme_neutre_et_libre_pour_mobiles Le Web comme plate-forme neutre et libre unifiant les smartphones - Tristan Nitot - OWF 2014] 23 min 18 <br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Loi_programmation_militaire_et_neutralit%C3%A9_r%C3%A9seau Loi de programmation militaire et neutralité du réseau, vie privée - ThinkerView 2014] 37 min 39<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/CitizenFour_J%C3%A9r%C3%A9mie_Zimmermann_Radio-Canada CitizenFour - Jérémie Zimmermann de Lisbonne sur Radio Canada] 13 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Vers_une_cyber-dictature_Zimmermann_Filiol Allons-nous vers une cyber dictature ? Jérémie Zimmermann Éric Filiol] 16 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Le_logiciel_libre_-_Luc_Fievet_-_Ubuntu_Party Le logiciel libre - conf de luc Fievet - Ubuntu Party - Paris - 2014] 59 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Un_autre_internet_est-il_possible_-_France_Inter Un autre Internet est-il possible ? Émission France Inter - Service public] 52 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Conf%C3%A9rence_d%27ouverture_Libday_Marseille_2014 Le logiciel Libre : des enjeux pour tous, des atouts pour les professionnels - Thierry Stoehr - Jean-Christophe Becquet Libday] 47 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Entretien_avec_J%C3%A9r%C3%A9mie_Zimmermann_-_La_Mutinerie Entretien avec Jérémie Zimmermann - La Mutinerie] 45 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Salut_%C3%A0_Toi Salut à Toi - Conférence / Goffi- RMLL 2014] 40 min 38<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Luca_Belli_coalition_IGF Pitch de Luca Belli - Coalition IGF pour la neutralité du Net, pour la responsabilité des plates-formes] 5 min 55, ''en cours de relecture par Marine''<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Enjeux_politiques_juridiques_du_domaine_public_Table_ronde Présentation de la table ronde Enjeux politiques et juridiques du domaine public - 1er festival] 11 min 32<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Enjeux_politiques_et_juridiques_du_domaine_public_Ga%C3%ABlle_Krikorian Gaëlle Krikorian au 1er festival du domaine public] 19 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/S%C3%A9verine_Dusollier_au_1er_festival_du_domaine_public Séverine Dusollier au 1er festival du domaine public] 19 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Dani%C3%A8le_Bourcier_au_1er_festival_du_domaine_public Danièle Bourcier au 1er festival du domaine public] 19 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/1er_festival_domaine_public_-_Questions Questions du public - 1er festival du domaine public] 42 min 36 <br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/TVA_des_e-books._D%C3%A9put%C3%A9e_pirate_-_56Kast La TVA des e-books, et la députée pirate face au requin de gauche - Émission 56Kast] 32 min 30 relue par 2 personnes, cf. historique<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Mailden_Interview_de_Stanislas_Sabatier_par_Frenchweb Mailden veut chiffrer et sécuriser les e-mails, peu importe où ils sont stockés] 7 min 43<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Heartbleed_%E2%80%93_Faille_de_la_d%C3%A9cennie Heartbleed, faille de la décennie ? Émission 14h42] 43 min <br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Cybercensure_-_RSF_-_Collateral_Freedom Cybercensure - RSF - Collateral Freedom - Émission 14h42] 42 min 57<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Je_n%27ai_rien_%C3%A0_cacher_-_J._Vaubourg_-_Questions_du_public Je n'ai rien à cacher - Conférence de Julien Vaubourg - Questions du public] 25 min 12<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Droits_et_libert%C3%A9s_sur_Internet_-_J%C3%A9r%C3%A9mie_Zimmermann Droits et libertés sur Internet - Conférence de Jérémie Zimmermann] 1 h<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Projet_PIQO_-_Emilien_Court_-_Christophe_Schweizer Projet PIQO Interview de Émilien Court et Christophe Schweizer] 5 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Livre_num%C3%A9rique_en_biblioth%C3%A8que_:_m%C3%A9tamorphose_juridique_laborieuse Le livre numérique en bibliothèque : une métamorphose juridique laborieuse - Lionel Maurel] 25 min 27<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Rien_%C3%A0_cacher_-_Guide_de_survie_-_Chemla Rien à cacher - Vie privée : guide de survie en milieu hostile - Laurent Chemla] 33 min 02<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/RGI_-_Radio_RMLL_2015 RGI - Radio RMLL 2015] 35 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Qu%E2%80%99est-ce_que_le_logiciel_libre_-_Lionel_Allorge Qu'est-ce que le logiciel libre ? Lionel Allorge Radio RMLL2015] 31 min 33<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Quoi_de_neuf_chez_Framasoft Quoi de neuf chez Framasoft - Radio RMLL] 41 min 35<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Interop%C3%A9rabilit%C3%A9_et_consommateur_-_Marie_Duponchelle L’interopérabilité et le consommateur - Marie Duponchelle - RMLL2015] 43 min 12<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Google,_Facebook,_etc_:_pourquoi_et_comment_d%C3%A9coloniser_Internet_-_Pierre-Yves_Gosset Google, Facebook, etc : pourquoi et comment décoloniser Internet ? Pierre-Yves Gosset - RMLL2015] 49 min 14 <br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Cloud,_vie_priv%C3%A9e_et_surveillance_de_masse_-_Tristan_Nitot Cloud, vie privée et surveillance de masse - Tristan Nitot] 47 min 15<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Administrations_et_logiciels_libres_-_Clausier_des_march%C3%A9s_publics Administrations et logiciels libres, Le clausier des marchés publics - Anne-Claire Viala - Thierry Aimé - RMLL2015] 35 min 07<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_Brique_Internet_-_S%C3%A9bastien_Petit La Brique Internet - Sébastien Petit - PSES2015] 52 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Peut-on_d%C3%A9googliser_internet_-_Du_grain_%C3%A0_moudre_d%27%C3%A9t%C3%A9 Peut-on dégoogliser internet? Émission Du grain à moudre d'été - Août 2015] 44 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_libre_et_monde_associatif_:_%C3%A9tat_des_lieux_-_L_Costy_-_RMLL2015 Logiciel libre et monde associatif : état des lieux - Laurent Costy - RMLL 2015] 33 min 38<br />
<br />
<br />
----<br />
<br />
===Relu avec le son, en attente de relecture orthographique===<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/D%C3%A9cision_am%C3%A9ricaine_sur_la_neutralit%C3%A9_du_Net Le net sera neutre aux États-Unis - Benjamin Bayart] 6 min 10 relue une fois, relue avec le son par Marine<br />
<br />
* [[Logiciels Libres, Internet Libre: perspectives et enjeux]] 1h 12min 59s, relu avec son par Cpm (reste des ??? à soumettre au locuteur)<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Quadrature_du_Net_Adrienne_Charmet-Alix La Quadrature du Net - Adrienne Charmet-Alix - PSES 2014] 54 min, transcrit MO, relu avec son Cpm<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Adrienne_Charmet_-_Quadrature_-_Contribution_CNNum Adrienne Charmet - Quadrature du Net - Contribution CNNum] 7 min 02, transcrit MO, relu avec son Cpm<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Freemium_et_Open_Core,_menace_du_Libre Freemium et Open Core, menace du Libre ? Conf. Laurent Seguin - RMLL 2014] 55 min 10, transcrit MO, relu avec son Cpm<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Interview_de_Alexandre_Zapolsky_de_Linagora Interview de Alexandre Zapolsky, Linagora, par radio libre Divergence] 25 min 40, transcrit MO, relu avec le son Cpm<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Le_num%C3%A9rique_fran%C3%A7ais_a-t-il_besoin_d%E2%80%99un_grand_planificateur Le numérique français a t-il besoin d'un grand planificateur ? Du grain à moudre - Janvier 2015] 39 min 46 - relu avec le son<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Vote_%C3%A9lectronique_-_Enjeux_-_JM_Manach Le vote électronique et ses enjeux - Émission 14h42] 44 min 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Sortir_les_entreprises_des_GAFAM_-_OpenPony Sortir les entreprises des GAFAM - OpenPony] 28 min 30<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Origine_du_logiciel_libre Origine du logiciel libre - Magali Garnero - Lionel Allorge - Luc Fievet] 01 min 36, relu avec son par cpm, relu par Marine<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Code_source_et_libert%C3%A9_informatique Code source et liberté informatique - Magali Garnero - Lionel Allorge - Luc Fievet] 01 min 35, relu avec son par cpm, relue avec le son par Marine<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/St%C3%A9phanie_Robert_-_ALDIL Interview de Stéphanie Robert - ALDIL] 7 min 07, relu avec son par Cpm<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Isabelle_Attard_au_1er_festival_du_domaine_public Isabelle Attard au 1er festival du domaine public] 19 min, relu avec son par Cpm<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Marie-Jo_Kopp_Castinel_-_Salon_Primev%C3%A8re Interview de Marie-Jo Kopp Castinel - Salon Primevère] 7 min 02, relu avec son par Cpm<br />
<br />
=== En attente de validation ===<br />
<br />
* [[TEDx_Frederic_Couchet]] sous titrage à mettre en ligne sur le site web<br />
<br />
* [[Transcription de la table ronde des rmll 2010, en direct et en entier]]<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_Libre_Propri%C3%A9t%C3%A9_intellectuelle_Droit_de_la_concurrence Le Logiciel Libre, entre propriété intellectuelle et droit de la concurrence - Conf Raoul Delpech - RMLL 2014] 24 min qui ne sera pas publiée sur le site mais qui peut être reprise par qui veut.<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Reprendre_en_main_notre_avenir_num%C3%A9rique Tristan Nitot : "Nous devons reprendre en main notre avenir numérique"] 7 min 44, relu avec son par cpm'''en courss de relecture par marine'''<br />
<br />
=== Publié dans le mois ===<br />
<br />
* [http://www.april.org/gnu-pour-faire-societe-une-lecture-philosophique-v-bonnet-rmll2015 GNU, pour « faire société » - Lecture philosophique - Véronique Bonnet - RMLL2015] 54 min<br />
<br />
* [https://www.april.org/place-de-lhomme-dans-et-par-linformatique-libre-v-bonnet-rmll2015 La place de l'homme dans et par l'informatique libre - V. Bonnet - RMLL 2015] 39 min 33<br />
<br />
* [https://www.april.org/je-nai-rien-cacher-julien-vaubourg Je n'ai rien à cacher - À poil les lycéens - Julien Vaubourg] 30 min 45<br />
<br />
* [https://www.april.org/adrienne-charmet-combat-pour-la-neutralite-du-net-interview Interview Adrienne Charmet - Médias, le mag - 17 octobre] 5mn, « Le combat pour la neutralité du Net. »<br />
<br />
* [https://www.april.org/des-manuels-scolaires-libres-conf-rmll-2013 Des manuels scolaires libres conférence RMLL juillet 2013] 41 min<br />
<br />
== Autres ==<br />
<br />
===[[Anciennes transcriptions publiées]]===<br />
<br />
== Retour ==<br />
à la [[Transcriptions page d'accueil|page]] d'accueil du groupe.<br />
<br />
[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
[[Catégorie:Video]]</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=M%C3%A9dias_%C3%A0_transcrire&diff=68202Médias à transcrire2015-09-17T20:06:17Z<p>Echarp : /* Relu avec le son, en attente de relecture orthographique */</p>
<hr />
<div>[[Image:Transcriptions2.png|right|150px]]<br />
<br />
== Présentation == <br />
<br />
La page principale pour les médias sur le site de l'April est ici: http://www.april.org/fr/videos.<br />
<br />
L'ensemble de ces fichiers sur le serveur sont stockés ici: http://media.april.org/video/ et http://media.april.org/audio/.<br />
<br />
Sur le wiki, une page permet de noter les caractéristiques des fichiers audio et vidéo qui sont sur le serveur avant d'en faire une fiche sur le site web : [[AudioVideo]].<br />
<br />
'''Ces médias sont tous en rapport avec le Logiciel Libre, sa défense, sa promotion...''' <br />
<br />
<br />
{{Boite | titre= Les prochaines transcriptions du groupe<br />
| bordure=rgb(132, 136, 220)|fond=Honeydew |largeur=70% |couleurTitre=tomato}}<br />
<br />
''' Les vidéos de la liste ''À relire ou en relecture'''''<br />
<br />
<br />
<br />
<strong>Si vous avez des médias à proposer, complétez la liste ''Suggestions'' et envoyez un message.</strong> <br />
{{BoiteFin}}<br />
<br />
=== Suggestions ===<br />
<br />
* http://schedule2013.rmll.info/programme/sante/accessibilite-autonomie-et-gestion/ Plusieurs conférences sur le thème de l'accessibilité données lors des RMLL 2013<br />
<br />
* Vidéos de [http://lacantine.ubicast.eu/channels/#pas-sage-en-seine-2013 Pas Sage en Seine 2013]<br />
** Note: [http://lacantine.ubicast.eu/videos/21-06-2013-215359/ Nos machines sont-elles encore réellement nos amies?] déjà transcrit sur http://cyphercat.eu/pses2013_jz.php<br />
<br />
*[http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2931 Émission france-inter Là-bas si j'y suis du 05/02/2014 Le bon Dieu te regarde même si tu es aux cabinets 1]<br />
<br />
*[http://www.franceinter.fr/emission-la-bas-si-jy-suis-le-bon-dieu-te-regarde-meme-quand-tu-es-aux-cabinets-2 Émission france-inter Là-bas si j'y suis du 05/02/2014 Le bon Dieu te regarde même si tu es aux cabinets 2]<br />
<br />
*[http://manager.accelibreinfo.eu/Add-ons.mp3 Conférence '''en anglais''' traitant des modules complémentaires de NVDA, lecteur d'écran libre sous Windows] 1 h 37 min<br />
<br />
*[http://www.freetorrent.fr/index.php?page=torrent-details&id=e8ae902cca9e4d5dd7f8a9691bb6b45fdc8a7e8f Logiciel Libre, Société Libre - Richard M. Stallman à Grenoble - avril 2014] 2h 23 min<br />
<br />
* [http://2014.capitoledulibre.org/schedule/presentation/9/ Malinux Télé : permettre l'accès aux logiciels libres éducatifs aux enfants du Mali et d'ailleurs] 18 min<br />
----<br />
<br />
== Travaux ==<br />
<br />
=== En cours ===<br />
* [http://wiki.april.org/w/Open_Experience_Art_et_Culture Open Experience : Quels modèles économiques pour l’Open dans l’Art et la Culture ? Lionel Maurel ]<br />
<br />
* [[Audition et logiciels libres : conférence RMLL juillet 2013]] commencée par Irina<br />
<br />
* [[Internet m'a libérée : Retour d'expérience d'une utilisatrice malvoyante : conférence RMLL juillet 2014]] commencée par Irina<br />
<br />
<br />
----<br />
<br />
=== À relire ou en relecture « avec le son » ===<br />
<br />
* [[Comment je fais pour créer mon entreprise, faire du logiciel libre et ne pas vendre mon âme ? - Jean-Michel Armand - RMLL 2014]] 58 min - Transcrit Cpm - À relire avec le son.<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/OWF_entreprise_numerique_education_formation_LL Entreprise numérique : rôle de l'éducation et de la formation au LL] 1 h 01 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Conf_Richard_Stallman_Poitiers_mars_2013 Conférence de Richard Stallman Poitiers mars 2013 "Vers une société numérique libre"] 2 h 11 mn 49<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Argent_public_ne_doit_payer_que_une_fois_Elie L'argent public ne doit payer qu'une fois François Élie Fêtons Linux 2013] 1h 03 mn 26<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Projet_Movim_conf_Vincent_Lambert_2013 Projet de réseau social Movim par Vincent Lambert] 50 mn 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Radio_campus_rmll_accessibilite_puis_c%27est_dans_l%27air Radio RMLL - Juillet 2013 - Interview de Jean-Philippe sur l'accessibilité en première partie puis l'émission C'est dans l'air brasse du vent] 55 mn 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/OpenData_situation_perspectives_Conf_Tangui_Morlier OpenData, situation et perspectives en France et Révision de la directive EU PSI Conf Tangui Morlier RMLL 2013 Bruxelles] 49 min 15<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Libert%C3%A9_0_si_on_en_parlait_table_ronde_Armony Liberté 0, si on en parlait ? Table ronde - Armony Altinier - RMLL 2013] 1 h 03 min 36<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/R%C3%A9cents_d%C3%A9veloppements_logiciel_libre_%C3%A9ducation_Jeanne_Tadeusz_OWF_2013 Les récents développements sur le logiciel libre dans l'éducation - Interview de Jeanne Tadeusz - Open World Forum - 2013]<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Formation_au_num%C3%A9rique_solution_%C3%A0_crise_et_ch%C3%B4mage La formation au numérique : une solution à la crise et au chômage de masse ? Conf. OWF - Paris - Octobre 2013] 38 min 38<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Renouveler_la_d%C3%A9mocratie_avec_internet_et_Open_Data Renouveler la démocratie avec internet et l'Open Data - Conf - Open World Forum - 2013] 34min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Pourquoi_le_LL_est-il_plus_important_que_jamais Pourquoi le logiciel libre est-il plus important que jamais - Conf Richard Stallman - Janvier 2014 - Cité des sciences - Paris] 1h 33 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Soutien_RMS_version_1 Soutien de Richard Stallman version 1] 2 min 06<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Droits_d%27auteur,_biens_communs,_ressources_%C3%A9ducatives Droits d'auteur, biens communs et ressources éducatives Hervé Le Crosnier 2013] Partie 1 55 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Droits_d%27auteur_biens_communs_ressources_%C3%A9ducatives_partie_II Droits d'auteur, biens communs et ressources éducatives Hervé Le Crosnier 2013] Partie II 19 min 37<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Conf%C3%A9rence_%22Logiciels_libres_:_impacts_et_enjeux_sur_la_soci%C3%A9t%C3%A9%22_Nantes Logiciels libres : impacts et enjeux sur la société - Jeanne tadeusz à Nantes] 1h 40 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Le_Logiciel_Libre_D%C3%A9jeuner_technologique_Bruno_Beaufils Le Logiciel Libre - Bruno Beaufils - Déjeuner technologique] 1 heure<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_surveillance_g%C3%A9n%C3%A9ralis%C3%A9e_-_B._Bayart_-_La_Taverne_des_Pirates La surveillance généralisée - Entretien avec Benjamin Bayart - La Taverne des Pirates - Février 2014] 39 min 10<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciels_libres,_un_mod%C3%A8le_pour_le_d%C3%A9veloppement_durable Les logiciels libres, un modèle pour le développement durable de notre société Conférence de Samuel Chenal- Fêtons Linux 2014] 51 min 56<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Pour_une_politique_publique_en_faveur_du_logiciel_libre_Jeanne_Tadeusz_RMLL_2014 Pour une politique publique en faveur du Logiciel Libre - Jeanne Tadeusz - RMLL 2014] 41 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_Libre_et_ta_libert%C3%A9_-_Richard_Stallman_-_RMLL_2014 Le logiciel libre et ta liberté - Richard Stallman - RMLL 2014] 1 h 45 min => ''en cours de relecture par Nanie (reste env.45 min)''<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Faut-il_breveter_les_logiciels Faut-il breveter les logiciels ? Table ronde - Aquitaine Science Transfert] 2 heures 3 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_tr%C3%A9pidante_histoire_du_droit_d%27auteur_1 La trépidante histoire du droit d'auteur (1) « le piratage c'est du vol », et autres phrases chocs - Louis Paternault] 37 min 18<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_tr%C3%A9pidante_histoire_du_droit_d%27auteur_2 La trépidante histoire du droit d'auteur 2 - La crise - Olivier Le Brouster] 42 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Ce_que_copier_veut_dire Ce que copier veut dire (1/3) - Lionel Maurel - Mars 2013] 29 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Ce_que_copier_veut_dire_%282/3%29 Ce que copier veut dire (2/3) - Lionel Maurel - Mars 2013] 33 min 39<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Ce_que_copier_veut_dire_%283/3%29 Ce que copier veut dire (3/3) - Lionel Maurel - Mars 2013] 31 min 16<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Web,_plate-forme_neutre_et_libre_pour_mobiles Le Web comme plate-forme neutre et libre unifiant les smartphones - Tristan Nitot - OWF 2014] 23 min 18 <br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Loi_programmation_militaire_et_neutralit%C3%A9_r%C3%A9seau Loi de programmation militaire et neutralité du réseau, vie privée - ThinkerView 2014] 37 min 39<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/CitizenFour_J%C3%A9r%C3%A9mie_Zimmermann_Radio-Canada CitizenFour - Jérémie Zimmermann de Lisbonne sur Radio Canada] 13 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Vers_une_cyber-dictature_Zimmermann_Filiol Allons-nous vers une cyber dictature ? Jérémie Zimmermann Éric Filiol] 16 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Le_logiciel_libre_-_Luc_Fievet_-_Ubuntu_Party Le logiciel libre - conf de luc Fievet - Ubuntu Party - Paris - 2014] 59 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Un_autre_internet_est-il_possible_-_France_Inter Un autre Internet est-il possible ? Émission France Inter - Service public] 52 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Conf%C3%A9rence_d%27ouverture_Libday_Marseille_2014 Le logiciel Libre : des enjeux pour tous, des atouts pour les professionnels - Thierry Stoehr - Jean-Christophe Becquet Libday] 47 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Entretien_avec_J%C3%A9r%C3%A9mie_Zimmermann_-_La_Mutinerie Entretien avec Jérémie Zimmermann - La Mutinerie] 45 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Salut_%C3%A0_Toi Salut à Toi - Conférence / Goffi- RMLL 2014] 40 min 38<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Luca_Belli_coalition_IGF Pitch de Luca Belli - Coalition IGF pour la neutralité du Net, pour la responsabilité des plates-formes] 5 min 55, ''en cours de relecture par Marine''<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Enjeux_politiques_juridiques_du_domaine_public_Table_ronde Présentation de la table ronde Enjeux politiques et juridiques du domaine public - 1er festival] 11 min 32<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Enjeux_politiques_et_juridiques_du_domaine_public_Ga%C3%ABlle_Krikorian Gaëlle Krikorian au 1er festival du domaine public] 19 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/S%C3%A9verine_Dusollier_au_1er_festival_du_domaine_public Séverine Dusollier au 1er festival du domaine public] 19 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Dani%C3%A8le_Bourcier_au_1er_festival_du_domaine_public Danièle Bourcier au 1er festival du domaine public] 19 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/1er_festival_domaine_public_-_Questions Questions du public - 1er festival du domaine public] 42 min 36 <br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/TVA_des_e-books._D%C3%A9put%C3%A9e_pirate_-_56Kast La TVA des e-books, et la députée pirate face au requin de gauche - Émission 56Kast] 32 min 30 relue par 2 personnes, cf. historique<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Mailden_Interview_de_Stanislas_Sabatier_par_Frenchweb Mailden veut chiffrer et sécuriser les e-mails, peu importe où ils sont stockés] 7 min 43<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Heartbleed_%E2%80%93_Faille_de_la_d%C3%A9cennie Heartbleed, faille de la décennie ? Émission 14h42] 43 min <br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Cybercensure_-_RSF_-_Collateral_Freedom Cybercensure - RSF - Collateral Freedom - Émission 14h42] 42 min 57<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Je_n%27ai_rien_%C3%A0_cacher_-_J._Vaubourg_-_Questions_du_public Je n'ai rien à cacher - Conférence de Julien Vaubourg - Questions du public] 25 min 12<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Marie-Jo_Kopp_Castinel_-_Salon_Primev%C3%A8re Interview de Marie-Jo Kopp Castinel - Salon Primevère] 7 min 02, '''en relecture son Cpm'''<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Droits_et_libert%C3%A9s_sur_Internet_-_J%C3%A9r%C3%A9mie_Zimmermann Droits et libertés sur Internet - Conférence de Jérémie Zimmermann] 1 h<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Projet_PIQO_-_Emilien_Court_-_Christophe_Schweizer Projet PIQO Interview de Émilien Court et Christophe Schweizer] 5 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Livre_num%C3%A9rique_en_biblioth%C3%A8que_:_m%C3%A9tamorphose_juridique_laborieuse Le livre numérique en bibliothèque : une métamorphose juridique laborieuse - Lionel Maurel] 25 min 27<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Rien_%C3%A0_cacher_-_Guide_de_survie_-_Chemla Rien à cacher - Vie privée : guide de survie en milieu hostile - Laurent Chemla] 33 min 02<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/RGI_-_Radio_RMLL_2015 RGI - Radio RMLL 2015] 35 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Qu%E2%80%99est-ce_que_le_logiciel_libre_-_Lionel_Allorge Qu'est-ce que le logiciel libre ? Lionel Allorge Radio RMLL2015] 31 min 33<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Quoi_de_neuf_chez_Framasoft Quoi de neuf chez Framasoft - Radio RMLL] 41 min 35<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Interop%C3%A9rabilit%C3%A9_et_consommateur_-_Marie_Duponchelle L’interopérabilité et le consommateur - Marie Duponchelle - RMLL2015] 43 min 12<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Google,_Facebook,_etc_:_pourquoi_et_comment_d%C3%A9coloniser_Internet_-_Pierre-Yves_Gosset Google, Facebook, etc : pourquoi et comment décoloniser Internet ? Pierre-Yves Gosset - RMLL2015] 49 min 14 <br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Cloud,_vie_priv%C3%A9e_et_surveillance_de_masse_-_Tristan_Nitot Cloud, vie privée et surveillance de masse - Tristan Nitot] 47 min 15<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Administrations_et_logiciels_libres_-_Clausier_des_march%C3%A9s_publics Administrations et logiciels libres, Le clausier des marchés publics - Anne-Claire Viala - Thierry Aimé - RMLL2015] 35 min 07<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_Brique_Internet_-_S%C3%A9bastien_Petit La Brique Internet - Sébastien Petit - PSES2015] 52 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Peut-on_d%C3%A9googliser_internet_-_Du_grain_%C3%A0_moudre_d%27%C3%A9t%C3%A9 Peut-on dégoogliser internet? Émission Du grain à moudre d'été - Août 2015] 44 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_libre_et_monde_associatif_:_%C3%A9tat_des_lieux_-_L_Costy_-_RMLL2015 Logiciel libre et monde associatif : état des lieux - Laurent Costy - RMLL 2015] 33 min 38<br />
<br />
<br />
----<br />
<br />
===Relu avec le son, en attente de relecture orthographique===<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/D%C3%A9cision_am%C3%A9ricaine_sur_la_neutralit%C3%A9_du_Net Le net sera neutre aux États-Unis - Benjamin Bayart] 6 min 10 relue une fois, relue avec le son par Marine<br />
<br />
* [[Logiciels Libres, Internet Libre: perspectives et enjeux]] 1h 12min 59s, relu avec son par Cpm (reste des ??? à soumettre au locuteur)<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Quadrature_du_Net_Adrienne_Charmet-Alix La Quadrature du Net - Adrienne Charmet-Alix - PSES 2014] 54 min, transcrit MO, relu avec son Cpm<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Adrienne_Charmet_-_Quadrature_-_Contribution_CNNum Adrienne Charmet - Quadrature du Net - Contribution CNNum] 7 min 02, transcrit MO, relu avec son Cpm<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Freemium_et_Open_Core,_menace_du_Libre Freemium et Open Core, menace du Libre ? Conf. Laurent Seguin - RMLL 2014] 55 min 10, transcrit MO, relu avec son Cpm<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Interview_de_Alexandre_Zapolsky_de_Linagora Interview de Alexandre Zapolsky, Linagora, par radio libre Divergence] 25 min 40, transcrit MO, relu avec le son Cpm<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Le_num%C3%A9rique_fran%C3%A7ais_a-t-il_besoin_d%E2%80%99un_grand_planificateur Le numérique français a t-il besoin d'un grand planificateur ? Du grain à moudre - Janvier 2015] 39 min 46 - relu avec le son<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Vote_%C3%A9lectronique_-_Enjeux_-_JM_Manach Le vote électronique et ses enjeux - Émission 14h42] 44 min 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Sortir_les_entreprises_des_GAFAM_-_OpenPony Sortir les entreprises des GAFAM - OpenPony] 28 min 30<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Reprendre_en_main_notre_avenir_num%C3%A9rique Tristan Nitot : "Nous devons reprendre en main notre avenir numérique"] 7 min 44, relu avec son par cpm'''en courss de relecture par marine'''<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Origine_du_logiciel_libre Origine du logiciel libre - Magali Garnero - Lionel Allorge - Luc Fievet] 01 min 36, relu avec son par cpm, relu par Marine<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Code_source_et_libert%C3%A9_informatique Code source et liberté informatique - Magali Garnero - Lionel Allorge - Luc Fievet] 01 min 35, relu avec son par cpm, relue avec le son par Marine<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/St%C3%A9phanie_Robert_-_ALDIL Interview de Stéphanie Robert - ALDIL] 7 min 07, relu avec son par Cpm<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Isabelle_Attard_au_1er_festival_du_domaine_public Isabelle Attard au 1er festival du domaine public] 19 min, relu avec son par Cpm<br />
<br />
=== En attente de validation ===<br />
<br />
* [[TEDx_Frederic_Couchet]] sous titrage à mettre en ligne sur le site web<br />
<br />
* [[Transcription de la table ronde des rmll 2010, en direct et en entier]]<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_Libre_Propri%C3%A9t%C3%A9_intellectuelle_Droit_de_la_concurrence Le Logiciel Libre, entre propriété intellectuelle et droit de la concurrence - Conf Raoul Delpech - RMLL 2014] 24 min qui ne sera pas publiée sur le site mais qui peut être reprise par qui veut.<br />
<br />
=== Publié dans le mois ===<br />
<br />
* [http://www.april.org/gnu-pour-faire-societe-une-lecture-philosophique-v-bonnet-rmll2015 GNU, pour « faire société » - Lecture philosophique - Véronique Bonnet - RMLL2015] 54 min<br />
<br />
* [https://www.april.org/place-de-lhomme-dans-et-par-linformatique-libre-v-bonnet-rmll2015 La place de l'homme dans et par l'informatique libre - V. Bonnet - RMLL 2015] 39 min 33<br />
<br />
* [https://www.april.org/je-nai-rien-cacher-julien-vaubourg Je n'ai rien à cacher - À poil les lycéens - Julien Vaubourg] 30 min 45<br />
<br />
* [https://www.april.org/adrienne-charmet-combat-pour-la-neutralite-du-net-interview Interview Adrienne Charmet - Médias, le mag - 17 octobre] 5mn, « Le combat pour la neutralité du Net. »<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Des_manuels_scolaires_libres_conf_RMLL_2013 Des manuels scolaires libres conférence RMLL juillet 2013] 41 mn <= relu avec le son par Benj et Booky<br />
<br />
== Autres ==<br />
<br />
===[[Anciennes transcriptions publiées]]===<br />
<br />
== Retour ==<br />
à la [[Transcriptions page d'accueil|page]] d'accueil du groupe.<br />
<br />
[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
[[Catégorie:Video]]</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=M%C3%A9dias_%C3%A0_transcrire&diff=68201Médias à transcrire2015-09-17T20:05:41Z<p>Echarp : /* Publié dans le mois */</p>
<hr />
<div>[[Image:Transcriptions2.png|right|150px]]<br />
<br />
== Présentation == <br />
<br />
La page principale pour les médias sur le site de l'April est ici: http://www.april.org/fr/videos.<br />
<br />
L'ensemble de ces fichiers sur le serveur sont stockés ici: http://media.april.org/video/ et http://media.april.org/audio/.<br />
<br />
Sur le wiki, une page permet de noter les caractéristiques des fichiers audio et vidéo qui sont sur le serveur avant d'en faire une fiche sur le site web : [[AudioVideo]].<br />
<br />
'''Ces médias sont tous en rapport avec le Logiciel Libre, sa défense, sa promotion...''' <br />
<br />
<br />
{{Boite | titre= Les prochaines transcriptions du groupe<br />
| bordure=rgb(132, 136, 220)|fond=Honeydew |largeur=70% |couleurTitre=tomato}}<br />
<br />
''' Les vidéos de la liste ''À relire ou en relecture'''''<br />
<br />
<br />
<br />
<strong>Si vous avez des médias à proposer, complétez la liste ''Suggestions'' et envoyez un message.</strong> <br />
{{BoiteFin}}<br />
<br />
=== Suggestions ===<br />
<br />
* http://schedule2013.rmll.info/programme/sante/accessibilite-autonomie-et-gestion/ Plusieurs conférences sur le thème de l'accessibilité données lors des RMLL 2013<br />
<br />
* Vidéos de [http://lacantine.ubicast.eu/channels/#pas-sage-en-seine-2013 Pas Sage en Seine 2013]<br />
** Note: [http://lacantine.ubicast.eu/videos/21-06-2013-215359/ Nos machines sont-elles encore réellement nos amies?] déjà transcrit sur http://cyphercat.eu/pses2013_jz.php<br />
<br />
*[http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2931 Émission france-inter Là-bas si j'y suis du 05/02/2014 Le bon Dieu te regarde même si tu es aux cabinets 1]<br />
<br />
*[http://www.franceinter.fr/emission-la-bas-si-jy-suis-le-bon-dieu-te-regarde-meme-quand-tu-es-aux-cabinets-2 Émission france-inter Là-bas si j'y suis du 05/02/2014 Le bon Dieu te regarde même si tu es aux cabinets 2]<br />
<br />
*[http://manager.accelibreinfo.eu/Add-ons.mp3 Conférence '''en anglais''' traitant des modules complémentaires de NVDA, lecteur d'écran libre sous Windows] 1 h 37 min<br />
<br />
*[http://www.freetorrent.fr/index.php?page=torrent-details&id=e8ae902cca9e4d5dd7f8a9691bb6b45fdc8a7e8f Logiciel Libre, Société Libre - Richard M. Stallman à Grenoble - avril 2014] 2h 23 min<br />
<br />
* [http://2014.capitoledulibre.org/schedule/presentation/9/ Malinux Télé : permettre l'accès aux logiciels libres éducatifs aux enfants du Mali et d'ailleurs] 18 min<br />
----<br />
<br />
== Travaux ==<br />
<br />
=== En cours ===<br />
* [http://wiki.april.org/w/Open_Experience_Art_et_Culture Open Experience : Quels modèles économiques pour l’Open dans l’Art et la Culture ? Lionel Maurel ]<br />
<br />
* [[Audition et logiciels libres : conférence RMLL juillet 2013]] commencée par Irina<br />
<br />
* [[Internet m'a libérée : Retour d'expérience d'une utilisatrice malvoyante : conférence RMLL juillet 2014]] commencée par Irina<br />
<br />
<br />
----<br />
<br />
=== À relire ou en relecture « avec le son » ===<br />
<br />
* [[Comment je fais pour créer mon entreprise, faire du logiciel libre et ne pas vendre mon âme ? - Jean-Michel Armand - RMLL 2014]] 58 min - Transcrit Cpm - À relire avec le son.<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/OWF_entreprise_numerique_education_formation_LL Entreprise numérique : rôle de l'éducation et de la formation au LL] 1 h 01 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Conf_Richard_Stallman_Poitiers_mars_2013 Conférence de Richard Stallman Poitiers mars 2013 "Vers une société numérique libre"] 2 h 11 mn 49<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Argent_public_ne_doit_payer_que_une_fois_Elie L'argent public ne doit payer qu'une fois François Élie Fêtons Linux 2013] 1h 03 mn 26<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Projet_Movim_conf_Vincent_Lambert_2013 Projet de réseau social Movim par Vincent Lambert] 50 mn 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Radio_campus_rmll_accessibilite_puis_c%27est_dans_l%27air Radio RMLL - Juillet 2013 - Interview de Jean-Philippe sur l'accessibilité en première partie puis l'émission C'est dans l'air brasse du vent] 55 mn 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/OpenData_situation_perspectives_Conf_Tangui_Morlier OpenData, situation et perspectives en France et Révision de la directive EU PSI Conf Tangui Morlier RMLL 2013 Bruxelles] 49 min 15<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Libert%C3%A9_0_si_on_en_parlait_table_ronde_Armony Liberté 0, si on en parlait ? Table ronde - Armony Altinier - RMLL 2013] 1 h 03 min 36<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/R%C3%A9cents_d%C3%A9veloppements_logiciel_libre_%C3%A9ducation_Jeanne_Tadeusz_OWF_2013 Les récents développements sur le logiciel libre dans l'éducation - Interview de Jeanne Tadeusz - Open World Forum - 2013]<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Formation_au_num%C3%A9rique_solution_%C3%A0_crise_et_ch%C3%B4mage La formation au numérique : une solution à la crise et au chômage de masse ? Conf. OWF - Paris - Octobre 2013] 38 min 38<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Renouveler_la_d%C3%A9mocratie_avec_internet_et_Open_Data Renouveler la démocratie avec internet et l'Open Data - Conf - Open World Forum - 2013] 34min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Pourquoi_le_LL_est-il_plus_important_que_jamais Pourquoi le logiciel libre est-il plus important que jamais - Conf Richard Stallman - Janvier 2014 - Cité des sciences - Paris] 1h 33 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Soutien_RMS_version_1 Soutien de Richard Stallman version 1] 2 min 06<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Droits_d%27auteur,_biens_communs,_ressources_%C3%A9ducatives Droits d'auteur, biens communs et ressources éducatives Hervé Le Crosnier 2013] Partie 1 55 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Droits_d%27auteur_biens_communs_ressources_%C3%A9ducatives_partie_II Droits d'auteur, biens communs et ressources éducatives Hervé Le Crosnier 2013] Partie II 19 min 37<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Conf%C3%A9rence_%22Logiciels_libres_:_impacts_et_enjeux_sur_la_soci%C3%A9t%C3%A9%22_Nantes Logiciels libres : impacts et enjeux sur la société - Jeanne tadeusz à Nantes] 1h 40 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Le_Logiciel_Libre_D%C3%A9jeuner_technologique_Bruno_Beaufils Le Logiciel Libre - Bruno Beaufils - Déjeuner technologique] 1 heure<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_surveillance_g%C3%A9n%C3%A9ralis%C3%A9e_-_B._Bayart_-_La_Taverne_des_Pirates La surveillance généralisée - Entretien avec Benjamin Bayart - La Taverne des Pirates - Février 2014] 39 min 10<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciels_libres,_un_mod%C3%A8le_pour_le_d%C3%A9veloppement_durable Les logiciels libres, un modèle pour le développement durable de notre société Conférence de Samuel Chenal- Fêtons Linux 2014] 51 min 56<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Pour_une_politique_publique_en_faveur_du_logiciel_libre_Jeanne_Tadeusz_RMLL_2014 Pour une politique publique en faveur du Logiciel Libre - Jeanne Tadeusz - RMLL 2014] 41 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_Libre_et_ta_libert%C3%A9_-_Richard_Stallman_-_RMLL_2014 Le logiciel libre et ta liberté - Richard Stallman - RMLL 2014] 1 h 45 min => ''en cours de relecture par Nanie (reste env.45 min)''<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Faut-il_breveter_les_logiciels Faut-il breveter les logiciels ? Table ronde - Aquitaine Science Transfert] 2 heures 3 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_tr%C3%A9pidante_histoire_du_droit_d%27auteur_1 La trépidante histoire du droit d'auteur (1) « le piratage c'est du vol », et autres phrases chocs - Louis Paternault] 37 min 18<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_tr%C3%A9pidante_histoire_du_droit_d%27auteur_2 La trépidante histoire du droit d'auteur 2 - La crise - Olivier Le Brouster] 42 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Ce_que_copier_veut_dire Ce que copier veut dire (1/3) - Lionel Maurel - Mars 2013] 29 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Ce_que_copier_veut_dire_%282/3%29 Ce que copier veut dire (2/3) - Lionel Maurel - Mars 2013] 33 min 39<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Ce_que_copier_veut_dire_%283/3%29 Ce que copier veut dire (3/3) - Lionel Maurel - Mars 2013] 31 min 16<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Web,_plate-forme_neutre_et_libre_pour_mobiles Le Web comme plate-forme neutre et libre unifiant les smartphones - Tristan Nitot - OWF 2014] 23 min 18 <br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Loi_programmation_militaire_et_neutralit%C3%A9_r%C3%A9seau Loi de programmation militaire et neutralité du réseau, vie privée - ThinkerView 2014] 37 min 39<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/CitizenFour_J%C3%A9r%C3%A9mie_Zimmermann_Radio-Canada CitizenFour - Jérémie Zimmermann de Lisbonne sur Radio Canada] 13 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Vers_une_cyber-dictature_Zimmermann_Filiol Allons-nous vers une cyber dictature ? Jérémie Zimmermann Éric Filiol] 16 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Le_logiciel_libre_-_Luc_Fievet_-_Ubuntu_Party Le logiciel libre - conf de luc Fievet - Ubuntu Party - Paris - 2014] 59 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Un_autre_internet_est-il_possible_-_France_Inter Un autre Internet est-il possible ? Émission France Inter - Service public] 52 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Conf%C3%A9rence_d%27ouverture_Libday_Marseille_2014 Le logiciel Libre : des enjeux pour tous, des atouts pour les professionnels - Thierry Stoehr - Jean-Christophe Becquet Libday] 47 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Entretien_avec_J%C3%A9r%C3%A9mie_Zimmermann_-_La_Mutinerie Entretien avec Jérémie Zimmermann - La Mutinerie] 45 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Salut_%C3%A0_Toi Salut à Toi - Conférence / Goffi- RMLL 2014] 40 min 38<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Luca_Belli_coalition_IGF Pitch de Luca Belli - Coalition IGF pour la neutralité du Net, pour la responsabilité des plates-formes] 5 min 55, ''en cours de relecture par Marine''<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Enjeux_politiques_juridiques_du_domaine_public_Table_ronde Présentation de la table ronde Enjeux politiques et juridiques du domaine public - 1er festival] 11 min 32<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Enjeux_politiques_et_juridiques_du_domaine_public_Ga%C3%ABlle_Krikorian Gaëlle Krikorian au 1er festival du domaine public] 19 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/S%C3%A9verine_Dusollier_au_1er_festival_du_domaine_public Séverine Dusollier au 1er festival du domaine public] 19 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Dani%C3%A8le_Bourcier_au_1er_festival_du_domaine_public Danièle Bourcier au 1er festival du domaine public] 19 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/1er_festival_domaine_public_-_Questions Questions du public - 1er festival du domaine public] 42 min 36 <br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/TVA_des_e-books._D%C3%A9put%C3%A9e_pirate_-_56Kast La TVA des e-books, et la députée pirate face au requin de gauche - Émission 56Kast] 32 min 30 relue par 2 personnes, cf. historique<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Mailden_Interview_de_Stanislas_Sabatier_par_Frenchweb Mailden veut chiffrer et sécuriser les e-mails, peu importe où ils sont stockés] 7 min 43<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Heartbleed_%E2%80%93_Faille_de_la_d%C3%A9cennie Heartbleed, faille de la décennie ? Émission 14h42] 43 min <br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Cybercensure_-_RSF_-_Collateral_Freedom Cybercensure - RSF - Collateral Freedom - Émission 14h42] 42 min 57<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Je_n%27ai_rien_%C3%A0_cacher_-_J._Vaubourg_-_Questions_du_public Je n'ai rien à cacher - Conférence de Julien Vaubourg - Questions du public] 25 min 12<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Marie-Jo_Kopp_Castinel_-_Salon_Primev%C3%A8re Interview de Marie-Jo Kopp Castinel - Salon Primevère] 7 min 02, '''en relecture son Cpm'''<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Droits_et_libert%C3%A9s_sur_Internet_-_J%C3%A9r%C3%A9mie_Zimmermann Droits et libertés sur Internet - Conférence de Jérémie Zimmermann] 1 h<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Projet_PIQO_-_Emilien_Court_-_Christophe_Schweizer Projet PIQO Interview de Émilien Court et Christophe Schweizer] 5 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Livre_num%C3%A9rique_en_biblioth%C3%A8que_:_m%C3%A9tamorphose_juridique_laborieuse Le livre numérique en bibliothèque : une métamorphose juridique laborieuse - Lionel Maurel] 25 min 27<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Rien_%C3%A0_cacher_-_Guide_de_survie_-_Chemla Rien à cacher - Vie privée : guide de survie en milieu hostile - Laurent Chemla] 33 min 02<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/RGI_-_Radio_RMLL_2015 RGI - Radio RMLL 2015] 35 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Qu%E2%80%99est-ce_que_le_logiciel_libre_-_Lionel_Allorge Qu'est-ce que le logiciel libre ? Lionel Allorge Radio RMLL2015] 31 min 33<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Quoi_de_neuf_chez_Framasoft Quoi de neuf chez Framasoft - Radio RMLL] 41 min 35<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Interop%C3%A9rabilit%C3%A9_et_consommateur_-_Marie_Duponchelle L’interopérabilité et le consommateur - Marie Duponchelle - RMLL2015] 43 min 12<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Google,_Facebook,_etc_:_pourquoi_et_comment_d%C3%A9coloniser_Internet_-_Pierre-Yves_Gosset Google, Facebook, etc : pourquoi et comment décoloniser Internet ? Pierre-Yves Gosset - RMLL2015] 49 min 14 <br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Cloud,_vie_priv%C3%A9e_et_surveillance_de_masse_-_Tristan_Nitot Cloud, vie privée et surveillance de masse - Tristan Nitot] 47 min 15<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Administrations_et_logiciels_libres_-_Clausier_des_march%C3%A9s_publics Administrations et logiciels libres, Le clausier des marchés publics - Anne-Claire Viala - Thierry Aimé - RMLL2015] 35 min 07<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_Brique_Internet_-_S%C3%A9bastien_Petit La Brique Internet - Sébastien Petit - PSES2015] 52 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Peut-on_d%C3%A9googliser_internet_-_Du_grain_%C3%A0_moudre_d%27%C3%A9t%C3%A9 Peut-on dégoogliser internet? Émission Du grain à moudre d'été - Août 2015] 44 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_libre_et_monde_associatif_:_%C3%A9tat_des_lieux_-_L_Costy_-_RMLL2015 Logiciel libre et monde associatif : état des lieux - Laurent Costy - RMLL 2015] 33 min 38<br />
<br />
<br />
----<br />
<br />
===Relu avec le son, en attente de relecture orthographique===<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/D%C3%A9cision_am%C3%A9ricaine_sur_la_neutralit%C3%A9_du_Net Le net sera neutre aux États-Unis - Benjamin Bayart] 6 min 10 relue une fois, relue avec le son par Marine<br />
<br />
* [[Logiciels Libres, Internet Libre: perspectives et enjeux]] 1h 12min 59s, relu avec son par Cpm (reste des ??? à soumettre au locuteur)<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Quadrature_du_Net_Adrienne_Charmet-Alix La Quadrature du Net - Adrienne Charmet-Alix - PSES 2014] 54 min, transcrit MO, relu avec son Cpm<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Adrienne_Charmet_-_Quadrature_-_Contribution_CNNum Adrienne Charmet - Quadrature du Net - Contribution CNNum] 7 min 02, transcrit MO, relu avec son Cpm<br />
<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Freemium_et_Open_Core,_menace_du_Libre Freemium et Open Core, menace du Libre ? Conf. Laurent Seguin - RMLL 2014] 55 min 10, transcrit MO, relu avec son Cpm<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Interview_de_Alexandre_Zapolsky_de_Linagora Interview de Alexandre Zapolsky, Linagora, par radio libre Divergence] 25 min 40, transcrit MO, relu avec le son Cpm<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Le_num%C3%A9rique_fran%C3%A7ais_a-t-il_besoin_d%E2%80%99un_grand_planificateur Le numérique français a t-il besoin d'un grand planificateur ? Du grain à moudre - Janvier 2015] 39 min 46 - relu avec le son<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Vote_%C3%A9lectronique_-_Enjeux_-_JM_Manach Le vote électronique et ses enjeux - Émission 14h42] 44 min 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Sortir_les_entreprises_des_GAFAM_-_OpenPony Sortir les entreprises des GAFAM - OpenPony] 28 min 30<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Reprendre_en_main_notre_avenir_num%C3%A9rique Tristan Nitot : "Nous devons reprendre en main notre avenir numérique"] 7 min 44, relu avec son par cpm'''en courss de relecture par marine'''<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Origine_du_logiciel_libre Origine du logiciel libre - Magali Garnero - Lionel Allorge - Luc Fievet] 01 min 36, relu avec son par cpm, relu par Marine<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Code_source_et_libert%C3%A9_informatique Code source et liberté informatique - Magali Garnero - Lionel Allorge - Luc Fievet] 01 min 35, relu avec son par cpm, relue avec le son par Marine<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/St%C3%A9phanie_Robert_-_ALDIL Interview de Stéphanie Robert - ALDIL] 7 min 07, relu avec son par Cpm<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Isabelle_Attard_au_1er_festival_du_domaine_public Isabelle Attard au 1er festival du domaine public] 19 min, relu avec son par Cpm<br />
<br />
=== En attente de validation ===<br />
<br />
* [[TEDx_Frederic_Couchet]] sous titrage à mettre en ligne sur le site web<br />
<br />
* [[Transcription de la table ronde des rmll 2010, en direct et en entier]]<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_Libre_Propri%C3%A9t%C3%A9_intellectuelle_Droit_de_la_concurrence Le Logiciel Libre, entre propriété intellectuelle et droit de la concurrence - Conf Raoul Delpech - RMLL 2014] 24 min qui ne sera pas publiée sur le site mais qui peut être reprise par qui veut.<br />
<br />
=== Publié dans le mois ===<br />
<br />
* [http://www.april.org/gnu-pour-faire-societe-une-lecture-philosophique-v-bonnet-rmll2015 GNU, pour « faire société » - Lecture philosophique - Véronique Bonnet - RMLL2015] 54 min<br />
<br />
* [https://www.april.org/place-de-lhomme-dans-et-par-linformatique-libre-v-bonnet-rmll2015 La place de l'homme dans et par l'informatique libre - V. Bonnet - RMLL 2015] 39 min 33<br />
<br />
* [https://www.april.org/je-nai-rien-cacher-julien-vaubourg Je n'ai rien à cacher - À poil les lycéens - Julien Vaubourg] 30 min 45<br />
<br />
* [https://www.april.org/adrienne-charmet-combat-pour-la-neutralite-du-net-interview Interview Adrienne Charmet - Médias, le mag - 17 octobre] 5mn, « Le combat pour la neutralité du Net. »<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Des_manuels_scolaires_libres_conf_RMLL_2013 Des manuels scolaires libres conférence RMLL juillet 2013] 41 mn <= relu avec le son par Benj et Booky<br />
<br />
== Autres ==<br />
<br />
===[[Anciennes transcriptions publiées]]===<br />
<br />
== Retour ==<br />
à la [[Transcriptions page d'accueil|page]] d'accueil du groupe.<br />
<br />
[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
[[Catégorie:Video]]</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=M%C3%A9dias_%C3%A0_transcrire&diff=68200Médias à transcrire2015-09-17T20:05:30Z<p>Echarp : /* Relu avec le son, en attente de relecture orthographique */</p>
<hr />
<div>[[Image:Transcriptions2.png|right|150px]]<br />
<br />
== Présentation == <br />
<br />
La page principale pour les médias sur le site de l'April est ici: http://www.april.org/fr/videos.<br />
<br />
L'ensemble de ces fichiers sur le serveur sont stockés ici: http://media.april.org/video/ et http://media.april.org/audio/.<br />
<br />
Sur le wiki, une page permet de noter les caractéristiques des fichiers audio et vidéo qui sont sur le serveur avant d'en faire une fiche sur le site web : [[AudioVideo]].<br />
<br />
'''Ces médias sont tous en rapport avec le Logiciel Libre, sa défense, sa promotion...''' <br />
<br />
<br />
{{Boite | titre= Les prochaines transcriptions du groupe<br />
| bordure=rgb(132, 136, 220)|fond=Honeydew |largeur=70% |couleurTitre=tomato}}<br />
<br />
''' Les vidéos de la liste ''À relire ou en relecture'''''<br />
<br />
<br />
<br />
<strong>Si vous avez des médias à proposer, complétez la liste ''Suggestions'' et envoyez un message.</strong> <br />
{{BoiteFin}}<br />
<br />
=== Suggestions ===<br />
<br />
* http://schedule2013.rmll.info/programme/sante/accessibilite-autonomie-et-gestion/ Plusieurs conférences sur le thème de l'accessibilité données lors des RMLL 2013<br />
<br />
* Vidéos de [http://lacantine.ubicast.eu/channels/#pas-sage-en-seine-2013 Pas Sage en Seine 2013]<br />
** Note: [http://lacantine.ubicast.eu/videos/21-06-2013-215359/ Nos machines sont-elles encore réellement nos amies?] déjà transcrit sur http://cyphercat.eu/pses2013_jz.php<br />
<br />
*[http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2931 Émission france-inter Là-bas si j'y suis du 05/02/2014 Le bon Dieu te regarde même si tu es aux cabinets 1]<br />
<br />
*[http://www.franceinter.fr/emission-la-bas-si-jy-suis-le-bon-dieu-te-regarde-meme-quand-tu-es-aux-cabinets-2 Émission france-inter Là-bas si j'y suis du 05/02/2014 Le bon Dieu te regarde même si tu es aux cabinets 2]<br />
<br />
*[http://manager.accelibreinfo.eu/Add-ons.mp3 Conférence '''en anglais''' traitant des modules complémentaires de NVDA, lecteur d'écran libre sous Windows] 1 h 37 min<br />
<br />
*[http://www.freetorrent.fr/index.php?page=torrent-details&id=e8ae902cca9e4d5dd7f8a9691bb6b45fdc8a7e8f Logiciel Libre, Société Libre - Richard M. Stallman à Grenoble - avril 2014] 2h 23 min<br />
<br />
* [http://2014.capitoledulibre.org/schedule/presentation/9/ Malinux Télé : permettre l'accès aux logiciels libres éducatifs aux enfants du Mali et d'ailleurs] 18 min<br />
----<br />
<br />
== Travaux ==<br />
<br />
=== En cours ===<br />
* [http://wiki.april.org/w/Open_Experience_Art_et_Culture Open Experience : Quels modèles économiques pour l’Open dans l’Art et la Culture ? Lionel Maurel ]<br />
<br />
* [[Audition et logiciels libres : conférence RMLL juillet 2013]] commencée par Irina<br />
<br />
* [[Internet m'a libérée : Retour d'expérience d'une utilisatrice malvoyante : conférence RMLL juillet 2014]] commencée par Irina<br />
<br />
<br />
----<br />
<br />
=== À relire ou en relecture « avec le son » ===<br />
<br />
* [[Comment je fais pour créer mon entreprise, faire du logiciel libre et ne pas vendre mon âme ? - Jean-Michel Armand - RMLL 2014]] 58 min - Transcrit Cpm - À relire avec le son.<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/OWF_entreprise_numerique_education_formation_LL Entreprise numérique : rôle de l'éducation et de la formation au LL] 1 h 01 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Conf_Richard_Stallman_Poitiers_mars_2013 Conférence de Richard Stallman Poitiers mars 2013 "Vers une société numérique libre"] 2 h 11 mn 49<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Argent_public_ne_doit_payer_que_une_fois_Elie L'argent public ne doit payer qu'une fois François Élie Fêtons Linux 2013] 1h 03 mn 26<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Projet_Movim_conf_Vincent_Lambert_2013 Projet de réseau social Movim par Vincent Lambert] 50 mn 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Radio_campus_rmll_accessibilite_puis_c%27est_dans_l%27air Radio RMLL - Juillet 2013 - Interview de Jean-Philippe sur l'accessibilité en première partie puis l'émission C'est dans l'air brasse du vent] 55 mn 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/OpenData_situation_perspectives_Conf_Tangui_Morlier OpenData, situation et perspectives en France et Révision de la directive EU PSI Conf Tangui Morlier RMLL 2013 Bruxelles] 49 min 15<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Libert%C3%A9_0_si_on_en_parlait_table_ronde_Armony Liberté 0, si on en parlait ? Table ronde - Armony Altinier - RMLL 2013] 1 h 03 min 36<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/R%C3%A9cents_d%C3%A9veloppements_logiciel_libre_%C3%A9ducation_Jeanne_Tadeusz_OWF_2013 Les récents développements sur le logiciel libre dans l'éducation - Interview de Jeanne Tadeusz - Open World Forum - 2013]<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Formation_au_num%C3%A9rique_solution_%C3%A0_crise_et_ch%C3%B4mage La formation au numérique : une solution à la crise et au chômage de masse ? Conf. OWF - Paris - Octobre 2013] 38 min 38<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Renouveler_la_d%C3%A9mocratie_avec_internet_et_Open_Data Renouveler la démocratie avec internet et l'Open Data - Conf - Open World Forum - 2013] 34min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Pourquoi_le_LL_est-il_plus_important_que_jamais Pourquoi le logiciel libre est-il plus important que jamais - Conf Richard Stallman - Janvier 2014 - Cité des sciences - Paris] 1h 33 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Soutien_RMS_version_1 Soutien de Richard Stallman version 1] 2 min 06<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Droits_d%27auteur,_biens_communs,_ressources_%C3%A9ducatives Droits d'auteur, biens communs et ressources éducatives Hervé Le Crosnier 2013] Partie 1 55 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Droits_d%27auteur_biens_communs_ressources_%C3%A9ducatives_partie_II Droits d'auteur, biens communs et ressources éducatives Hervé Le Crosnier 2013] Partie II 19 min 37<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Conf%C3%A9rence_%22Logiciels_libres_:_impacts_et_enjeux_sur_la_soci%C3%A9t%C3%A9%22_Nantes Logiciels libres : impacts et enjeux sur la société - Jeanne tadeusz à Nantes] 1h 40 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Le_Logiciel_Libre_D%C3%A9jeuner_technologique_Bruno_Beaufils Le Logiciel Libre - Bruno Beaufils - Déjeuner technologique] 1 heure<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_surveillance_g%C3%A9n%C3%A9ralis%C3%A9e_-_B._Bayart_-_La_Taverne_des_Pirates La surveillance généralisée - Entretien avec Benjamin Bayart - La Taverne des Pirates - Février 2014] 39 min 10<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciels_libres,_un_mod%C3%A8le_pour_le_d%C3%A9veloppement_durable Les logiciels libres, un modèle pour le développement durable de notre société Conférence de Samuel Chenal- Fêtons Linux 2014] 51 min 56<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Pour_une_politique_publique_en_faveur_du_logiciel_libre_Jeanne_Tadeusz_RMLL_2014 Pour une politique publique en faveur du Logiciel Libre - Jeanne Tadeusz - RMLL 2014] 41 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_Libre_et_ta_libert%C3%A9_-_Richard_Stallman_-_RMLL_2014 Le logiciel libre et ta liberté - Richard Stallman - RMLL 2014] 1 h 45 min => ''en cours de relecture par Nanie (reste env.45 min)''<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Faut-il_breveter_les_logiciels Faut-il breveter les logiciels ? Table ronde - Aquitaine Science Transfert] 2 heures 3 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_tr%C3%A9pidante_histoire_du_droit_d%27auteur_1 La trépidante histoire du droit d'auteur (1) « le piratage c'est du vol », et autres phrases chocs - Louis Paternault] 37 min 18<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_tr%C3%A9pidante_histoire_du_droit_d%27auteur_2 La trépidante histoire du droit d'auteur 2 - La crise - Olivier Le Brouster] 42 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Ce_que_copier_veut_dire Ce que copier veut dire (1/3) - Lionel Maurel - Mars 2013] 29 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Ce_que_copier_veut_dire_%282/3%29 Ce que copier veut dire (2/3) - Lionel Maurel - Mars 2013] 33 min 39<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Ce_que_copier_veut_dire_%283/3%29 Ce que copier veut dire (3/3) - Lionel Maurel - Mars 2013] 31 min 16<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Web,_plate-forme_neutre_et_libre_pour_mobiles Le Web comme plate-forme neutre et libre unifiant les smartphones - Tristan Nitot - OWF 2014] 23 min 18 <br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Loi_programmation_militaire_et_neutralit%C3%A9_r%C3%A9seau Loi de programmation militaire et neutralité du réseau, vie privée - ThinkerView 2014] 37 min 39<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/CitizenFour_J%C3%A9r%C3%A9mie_Zimmermann_Radio-Canada CitizenFour - Jérémie Zimmermann de Lisbonne sur Radio Canada] 13 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Vers_une_cyber-dictature_Zimmermann_Filiol Allons-nous vers une cyber dictature ? Jérémie Zimmermann Éric Filiol] 16 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Le_logiciel_libre_-_Luc_Fievet_-_Ubuntu_Party Le logiciel libre - conf de luc Fievet - Ubuntu Party - Paris - 2014] 59 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Un_autre_internet_est-il_possible_-_France_Inter Un autre Internet est-il possible ? Émission France Inter - Service public] 52 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Conf%C3%A9rence_d%27ouverture_Libday_Marseille_2014 Le logiciel Libre : des enjeux pour tous, des atouts pour les professionnels - Thierry Stoehr - Jean-Christophe Becquet Libday] 47 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Entretien_avec_J%C3%A9r%C3%A9mie_Zimmermann_-_La_Mutinerie Entretien avec Jérémie Zimmermann - La Mutinerie] 45 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Salut_%C3%A0_Toi Salut à Toi - Conférence / Goffi- RMLL 2014] 40 min 38<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Luca_Belli_coalition_IGF Pitch de Luca Belli - Coalition IGF pour la neutralité du Net, pour la responsabilité des plates-formes] 5 min 55, ''en cours de relecture par Marine''<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Enjeux_politiques_juridiques_du_domaine_public_Table_ronde Présentation de la table ronde Enjeux politiques et juridiques du domaine public - 1er festival] 11 min 32<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Enjeux_politiques_et_juridiques_du_domaine_public_Ga%C3%ABlle_Krikorian Gaëlle Krikorian au 1er festival du domaine public] 19 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/S%C3%A9verine_Dusollier_au_1er_festival_du_domaine_public Séverine Dusollier au 1er festival du domaine public] 19 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Dani%C3%A8le_Bourcier_au_1er_festival_du_domaine_public Danièle Bourcier au 1er festival du domaine public] 19 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/1er_festival_domaine_public_-_Questions Questions du public - 1er festival du domaine public] 42 min 36 <br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/TVA_des_e-books._D%C3%A9put%C3%A9e_pirate_-_56Kast La TVA des e-books, et la députée pirate face au requin de gauche - Émission 56Kast] 32 min 30 relue par 2 personnes, cf. historique<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Mailden_Interview_de_Stanislas_Sabatier_par_Frenchweb Mailden veut chiffrer et sécuriser les e-mails, peu importe où ils sont stockés] 7 min 43<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Heartbleed_%E2%80%93_Faille_de_la_d%C3%A9cennie Heartbleed, faille de la décennie ? Émission 14h42] 43 min <br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Cybercensure_-_RSF_-_Collateral_Freedom Cybercensure - RSF - Collateral Freedom - Émission 14h42] 42 min 57<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Je_n%27ai_rien_%C3%A0_cacher_-_J._Vaubourg_-_Questions_du_public Je n'ai rien à cacher - Conférence de Julien Vaubourg - Questions du public] 25 min 12<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Marie-Jo_Kopp_Castinel_-_Salon_Primev%C3%A8re Interview de Marie-Jo Kopp Castinel - Salon Primevère] 7 min 02, '''en relecture son Cpm'''<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Droits_et_libert%C3%A9s_sur_Internet_-_J%C3%A9r%C3%A9mie_Zimmermann Droits et libertés sur Internet - Conférence de Jérémie Zimmermann] 1 h<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Projet_PIQO_-_Emilien_Court_-_Christophe_Schweizer Projet PIQO Interview de Émilien Court et Christophe Schweizer] 5 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Livre_num%C3%A9rique_en_biblioth%C3%A8que_:_m%C3%A9tamorphose_juridique_laborieuse Le livre numérique en bibliothèque : une métamorphose juridique laborieuse - Lionel Maurel] 25 min 27<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Rien_%C3%A0_cacher_-_Guide_de_survie_-_Chemla Rien à cacher - Vie privée : guide de survie en milieu hostile - Laurent Chemla] 33 min 02<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/RGI_-_Radio_RMLL_2015 RGI - Radio RMLL 2015] 35 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Qu%E2%80%99est-ce_que_le_logiciel_libre_-_Lionel_Allorge Qu'est-ce que le logiciel libre ? Lionel Allorge Radio RMLL2015] 31 min 33<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Quoi_de_neuf_chez_Framasoft Quoi de neuf chez Framasoft - Radio RMLL] 41 min 35<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Interop%C3%A9rabilit%C3%A9_et_consommateur_-_Marie_Duponchelle L’interopérabilité et le consommateur - Marie Duponchelle - RMLL2015] 43 min 12<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Google,_Facebook,_etc_:_pourquoi_et_comment_d%C3%A9coloniser_Internet_-_Pierre-Yves_Gosset Google, Facebook, etc : pourquoi et comment décoloniser Internet ? Pierre-Yves Gosset - RMLL2015] 49 min 14 <br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Cloud,_vie_priv%C3%A9e_et_surveillance_de_masse_-_Tristan_Nitot Cloud, vie privée et surveillance de masse - Tristan Nitot] 47 min 15<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Administrations_et_logiciels_libres_-_Clausier_des_march%C3%A9s_publics Administrations et logiciels libres, Le clausier des marchés publics - Anne-Claire Viala - Thierry Aimé - RMLL2015] 35 min 07<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_Brique_Internet_-_S%C3%A9bastien_Petit La Brique Internet - Sébastien Petit - PSES2015] 52 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Peut-on_d%C3%A9googliser_internet_-_Du_grain_%C3%A0_moudre_d%27%C3%A9t%C3%A9 Peut-on dégoogliser internet? Émission Du grain à moudre d'été - Août 2015] 44 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_libre_et_monde_associatif_:_%C3%A9tat_des_lieux_-_L_Costy_-_RMLL2015 Logiciel libre et monde associatif : état des lieux - Laurent Costy - RMLL 2015] 33 min 38<br />
<br />
<br />
----<br />
<br />
===Relu avec le son, en attente de relecture orthographique===<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/D%C3%A9cision_am%C3%A9ricaine_sur_la_neutralit%C3%A9_du_Net Le net sera neutre aux États-Unis - Benjamin Bayart] 6 min 10 relue une fois, relue avec le son par Marine<br />
<br />
* [[Logiciels Libres, Internet Libre: perspectives et enjeux]] 1h 12min 59s, relu avec son par Cpm (reste des ??? à soumettre au locuteur)<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Quadrature_du_Net_Adrienne_Charmet-Alix La Quadrature du Net - Adrienne Charmet-Alix - PSES 2014] 54 min, transcrit MO, relu avec son Cpm<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Adrienne_Charmet_-_Quadrature_-_Contribution_CNNum Adrienne Charmet - Quadrature du Net - Contribution CNNum] 7 min 02, transcrit MO, relu avec son Cpm<br />
<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Freemium_et_Open_Core,_menace_du_Libre Freemium et Open Core, menace du Libre ? Conf. Laurent Seguin - RMLL 2014] 55 min 10, transcrit MO, relu avec son Cpm<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Interview_de_Alexandre_Zapolsky_de_Linagora Interview de Alexandre Zapolsky, Linagora, par radio libre Divergence] 25 min 40, transcrit MO, relu avec le son Cpm<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Le_num%C3%A9rique_fran%C3%A7ais_a-t-il_besoin_d%E2%80%99un_grand_planificateur Le numérique français a t-il besoin d'un grand planificateur ? Du grain à moudre - Janvier 2015] 39 min 46 - relu avec le son<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Vote_%C3%A9lectronique_-_Enjeux_-_JM_Manach Le vote électronique et ses enjeux - Émission 14h42] 44 min 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Sortir_les_entreprises_des_GAFAM_-_OpenPony Sortir les entreprises des GAFAM - OpenPony] 28 min 30<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Reprendre_en_main_notre_avenir_num%C3%A9rique Tristan Nitot : "Nous devons reprendre en main notre avenir numérique"] 7 min 44, relu avec son par cpm'''en courss de relecture par marine'''<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Origine_du_logiciel_libre Origine du logiciel libre - Magali Garnero - Lionel Allorge - Luc Fievet] 01 min 36, relu avec son par cpm, relu par Marine<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Code_source_et_libert%C3%A9_informatique Code source et liberté informatique - Magali Garnero - Lionel Allorge - Luc Fievet] 01 min 35, relu avec son par cpm, relue avec le son par Marine<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/St%C3%A9phanie_Robert_-_ALDIL Interview de Stéphanie Robert - ALDIL] 7 min 07, relu avec son par Cpm<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Isabelle_Attard_au_1er_festival_du_domaine_public Isabelle Attard au 1er festival du domaine public] 19 min, relu avec son par Cpm<br />
<br />
=== En attente de validation ===<br />
<br />
* [[TEDx_Frederic_Couchet]] sous titrage à mettre en ligne sur le site web<br />
<br />
* [[Transcription de la table ronde des rmll 2010, en direct et en entier]]<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_Libre_Propri%C3%A9t%C3%A9_intellectuelle_Droit_de_la_concurrence Le Logiciel Libre, entre propriété intellectuelle et droit de la concurrence - Conf Raoul Delpech - RMLL 2014] 24 min qui ne sera pas publiée sur le site mais qui peut être reprise par qui veut.<br />
<br />
=== Publié dans le mois ===<br />
<br />
* [http://www.april.org/gnu-pour-faire-societe-une-lecture-philosophique-v-bonnet-rmll2015 GNU, pour « faire société » - Lecture philosophique - Véronique Bonnet - RMLL2015] 54 min<br />
<br />
* [https://www.april.org/place-de-lhomme-dans-et-par-linformatique-libre-v-bonnet-rmll2015 La place de l'homme dans et par l'informatique libre - V. Bonnet - RMLL 2015] 39 min 33<br />
<br />
* [https://www.april.org/je-nai-rien-cacher-julien-vaubourg Je n'ai rien à cacher - À poil les lycéens - Julien Vaubourg] 30 min 45<br />
<br />
* [https://www.april.org/adrienne-charmet-combat-pour-la-neutralite-du-net-interview Interview Adrienne Charmet - Médias, le mag - 17 octobre] 5mn, « Le combat pour la neutralité du Net. »<br />
<br />
== Autres ==<br />
<br />
===[[Anciennes transcriptions publiées]]===<br />
<br />
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<hr />
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<br />
Intervenants : Jean Pierre Archambault - Gilles Dowek - François Élie <br />
<br />
Lieu : RMLL juillet 2013<br />
<br />
Durée : 41 min 18<br />
<br />
<br />
==00' transcrit Marie-Odile, relu et complété Benjamin relu sans le son par Booky==<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Bonjour. Donc on est là pour parler des manuels scolaires libres. C'est une question importante. Moi j'ai tendance à dire que dans l'éducation le libre, c'est bien sûr le logiciel mais est-ce que ce n'est pas aussi, éventuellement surtout, les ressources pédagogiques libres, étant entendu qu'en France il y a dix millions d’élèves et qu'il y a des enjeux financiers très très forts et que toutes les difficultés, les obstacles qu'on a pu rencontrer dans le déploiement du libre depuis une quinzaine d'années dans le système éducatif en France, est-ce qu'il n'y pas ça en arrière plan ?<br />
<br />
Alors rapidement il y a trois types de ressources pédagogiques. Il y a celles que les enseignants fabriquent depuis toujours pour préparer leurs cours, il y a les ressources éditorialisées, des éditeurs, des auteurs, avec un modèle économique puisque c'est une activité professionnelle et puis il y a aussi les ressources qu'on appelle brutes, ce qui veut dire un film, une interprétation d'un opéra, qui sont des ressources qui n'ont pas été fabriquées à des fins pédagogiques mais qui peuvent bien entendu être utilisées dans le cadre d'un cours et qui posent la question de l'exception pédagogique, c'est-à-dire la possibilité pour un enseignant d'utiliser gratuitement, dans le sens de l’intérêt général, des ressources qui ne sont pas des ressources éditorialisées.<br />
Alors il est clair que l'équilibre qui avait au moins cent ans, cent cinquante ans, de l'édition scolaire a été complètement perturbé, mis à mal par l'arrivée de l'informatique, par la banalisation des outils de production de ressources pédagogiques et puis par le développement des réseaux. Donc ça interroge quelque part et en premier lieu les éditeurs donc on va parler de ça mais d'une manière assez ouverte, libre.<br />
<br />
Je vais d’abord donner la parole à Gilles qui va partir d'une expérience d'un manuel qu'on a fait sur l’enseignement de l'informatique, la question d'un modèle économique, d'une éventuelle licence globale avec les régions qui en France financent les manuels scolaires. Un certain nombre de questions, licence sous laquelle on a mis le manuel et puis François-Élie qui nous parlera de: quid de l’institution par rapport à la production de ressources pédagogiques libres? Étant entendu qu'en France on a un grand succès dont on est très fier qui est Sésamaths, qui est devenu le premier acteur éditorial pour les mathématiques au collège. Pour autant, la question de l'implication de l'institution est posée. Alors, Gilles&nbsp;?<br />
<br />
==03'12 relu avec le son par Booky==<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Merci. Je vais essentiellement vous raconter une histoire qui est l'histoire d'un échec mais ce qui est important dans la vie c'est d'apprendre de ses échecs, donc ce n'est pas très grave de rencontrer quelques échecs de temps en temps. Comme Jean- Pierre l'a rappelé, l'an dernier, enfin il y a dix-huit mois à peu près, nous avons commencé à écrire un manuel d'informatique qui s'adressait à des élèves français de la classe de Terminale, la dernière classe du lycée, et qui correspondait à l'introduction de la discipline informatique au lycée après une longue histoire où elle avait été mise, supprimée, remise, etc. Et donc ça nous semblait important qu'il y ait un manuel scolaire dès la première rentrée, donc c'est un livre qu'on a écrit un peu dans l'urgence avec l'idée qu'il devait être absolument prêt en septembre 2012, à la rentrée dernière. Et en écrivant ce livre, il y a tout un tas de paragraphes qui parlent de choses différentes, la boucle while, la boucle for, le codage des sons, le codage des images, les algorithmes de tri, etc, mais il y avait aussi un certain nombre de questions qu'on se posait, avec les élèves, en disant: on incite les élèves à réfléchir sur la manière par exemple dont la notion de propriété a évolué sous l'influence du développement d'objets informatiques, donc en particulier de logiciels qui sont copiables à coût nul, donc qui sont des biens non rivaux où chacun peut les utiliser sans que ça n’empêche d’autres personnes de les utiliser.<br />
<br />
Et alors à force comme ça de réfléchir nous-mêmes pour faire réfléchir les élèves et les lecteurs du livre, ça nous a amené à nous demander s'il était raisonnable que ce livre soit simplement édité et vendu comme un livre traditionnel, c'est-à-dire essentiellement quelque chose qui n'est pas accessible gratuitement sur le web ou ailleurs.<br />
<br />
Avec l'équipe, ça a été vraiment un travail collectif, on était une équipe de huit auteurs, et donc il s'est passé, dans les réunions qu'on avait pour réfléchir aux contenus du livre, qu'il y avait tout le temps à la fin une petite réunion, on réfléchissait à sa diffusion, et donc il nous semblait qu'une bonne chose était de terminer le livre et de le mettre au moins à disposition de tous sur le web, disons sous la forme d'un pdf. On n'avait pas énormément réfléchi sur l'idée de rendre le livre interactif, de mettre des vidéos, d'en faire un MOOC, etc, à cette époque on était plus sur une idée de diffuser des informations, qui étaient sous forme d'un pdf ou d'un fichier texte, enfin peu importe, que dans l’idée d'innover en utilisant l’informatique, qui est aussi une idée intéressante, mais ce n’était pas notre idée à cette époque.<br />
<br />
On s'est quand même heurté à une certaine difficulté: c'est que ce projet avait besoin d'argent. On avait besoin d'argent quand même. Écrire un livre ça coûte de l'argent. Il y a un certain nombre de coûts différents. Il y a d'abord la rémunération des auteurs, et ça en fait c'est ce qui pose le moins de problèmes, puisque la plupart des auteurs sont ou bien profs en lycée, donc déjà payés par l'institution pour travailler vingt-quatre heures sur vingt-quatre à l'édification des élèves, ou bien professeurs à l'université, ou chercheurs dans une institution publique, et donc également déjà payés par les contribuables pour... en particulier l’édification des professeurs qui effectivement vont contribuer à l'édification des élèves.<br />
<br />
Il s'avère que la plupart des auteurs étaient prêts éventuellement à travailler gratuitement. On n'est pas sûrs que ce soit la meilleure chose: pourquoi après tout devraient-ils travailler gratuitement puisque c'est un travail supplémentaire par rapport à leur travail habituel? Mais disons que ça, ça n’avait pas l'air de poser trop de problèmes. En revanche ce qui posait un véritable problème, c'était que quand on écrit un livre pour des lycéens ce n'est pas tout à fait pareil que quand on écrit un poly pour des étudiants de master ou quelque chose comme ça. D'abord il était important qu'il n'y ait pas de fautes d'orthographe dans le livre, qu'il n'y ait pas trop de fautes de français, de grammaire, etc, et donc il avait un travail d'édition minutieux. Un livre ça demande un travail d'édition plus minutieux qu'un poly qu'on donne à des adultes, disons des jeunes adultes, enfin des vieux ados, sont plus sensibles à cette qualité.<br />
<br />
Également il y avait besoin d'un travail d’illustrateur professionnel, donc on avait fait un certain nombre de figures un peu à main levée, un peu en Xfig, enfin avec des outils du 20ème siècle, et on se rendait compte que, par rapport à un livre scolaire traditionnel, nos talents d’illustrateur étaient un peu en deçà des talents d’illustrateurs professionnels, et donc que le risque était qu'on ait un livre qui soit un peu ''cheap'', qui véhicule une idée sur l'informatique: que l'informatique c'est toujours un truc qui se fait avec trois bouts de chandelle. Et donc on ne voulait pas de ça. Et même le travail de mise en page, on pouvait faire un truc très sobre, très austère en LaTeX par exemple, mais il s'avère que les lycéens sont habitués à des trucs avec du rouge, du vert, du bleu, des encadrés, des trucs qu'on ne sait pas très bien faire et donc que ces compétences on ne les avait pas dans l'équipe et on n'a trouvé personne qui voulait travailler jour et nuit avec nous pour faire des illustrations, éditer le livre, etc, gratuitement. Et donc ça ça a l'air d’être, quand on écrit un livre, une espèce de coût incompressible qui est le travail d'édition. Et donc l'idée de faire ça de manière artisanale, d'écrire juste ce pdf et de le mettre sur le net tout seul, et bien ne nous semblait pas une bonne idée, et donc on a plutôt cherché à avoir des financements.<br />
<br />
==09'00 relu avec le son par Booky==<br />
<br />
Des financement ce n'est pas très difficile à trouver, puisqu'en France les livres scolaires des lycéens sont sponsorisés par des régions. Et donc il y a vingt deux régions ou vingt six régions, et les vingt six régions, vingt sept maintenant peut-être, ont des modes de financement des livres scolaires très différents les unes des autres. Il y a des régions qui achètent les livres scolaires aux éditeurs et qui les distribuent aux lycéens. Il y a d’autres qui impriment des coupons et distribuent des coupons aux lycéens puis les lycéens vont à la librairie, ils achètent avec les coupons et les coupons ensuite sont échangés, sont rachetés par la région. Mais disons quel que soit le mode de financement, il y a des régions qui achètent tous les bouquins, il y en d'autres qui donnent cent euros ou quatre-vingt euros par lycéen, ça dépend. Ça ce n'est que pour les lycées. Pour le collège ce sont les départements et pour l'école ce sont les communes. Si vous n’êtes pas français vous ne pouvez pas comprendre toute cette articulation entre des régions, des départements, des communes, etc, mais bon il y a différentes structures administratives. Il y a des structures administratives plus complexes. Et donc le bon modèle nous semblait celui de la licence globale, c'est-à-dire que les régions, qui sont structurées dans une association qui s'appelle Association des Régions de France, nous payent une fois le texte et comme ça, ça nous permettait de l'écrire. On ne leur demandait pas beaucoup d'argent. On leur avait dix mille euros pour les auteurs, donc on était huit auteurs, on était prêts à se partager dix mille euros comme droits d'auteur une fois et puis après zéro et on leur avait aussi demandé dix mille euros pour pouvoir payer un illustrateur, un éditeur et un metteur en page.<br />
<br />
On avait même un peu complexifié le modèle économique puisqu'il y a eu une longue discussion qui n'est toujours pas terminée sur la vertu d'avoir un exemplaire papier d'un livre, en plus de l'avoir sous forme électronique, ou bien que ce soit en ligne ou bien que ce soit sur son ordinateur ou sur sa liseuse ou sur sa tablette ou que sais-je. Il y a un certain nombre de personnes qui n'ont peut-être pas nécessairement tort et tant qu'on n'est pas absolument sûrs qu'elles ont tort, il faut prendre au moins en compte leur avis, qui disent que c'est beaucoup plus agréable et beaucoup plus efficace pour un lycéen d'avoir un livre, un exemplaire papier, que d'avoir simplement la version électronique. En particulier, il y a un argument qui est que quand on a la version électronique on ne sait pas quelle est la part du bouquin qu'on a lue, enfin c'est plus compliqué de le savoir, alors que quand on a un exemplaire papier ouvert au milieu ou au tiers ou aux trois quarts, on sait à peu près où on en est, on sait quelle est la partie qu'on a lue, qu'on n'a pas lue.<br />
<br />
Et donc on avait un peu complexifié le modèle économique avec un éditeur, on avait trouvé un éditeur qui était prêt à nous accompagner dans ce projet donc qui était qu'en plus de la licence globale qui concernait le texte, donc le contenu immatériel du livre, on proposait d'imprimer le livre pour un coût de huit euros, donc au lieu d'avoir un manuel scolaire à vingt-cinq euros, le coût du manuel scolaire était décomposé en une partie fixe qui correspondait à la partie non rivale, c'est-à-dire le contenu, et une partie proportionnelle si jamais les lycéens voulaient des.... On avait même complexifié le modèle économique puisqu'on avait dit qu'une fois que le pdf était en ligne, si les régions voulaient les imprimer elles-mêmes et bien elles pouvaient le faire, si elles voulaient se regrouper pour faire des économies d'échelle elles pouvaient le faire et on pouvait nous aussi leur proposer des exemplaires à huit euros.<br />
<br />
Donc j'arrive à la fin de l'histoire. Nous avons avec cet éditeur contacté l'Association des Régions de France qui a lu notre dossier, qui nous a dit "c'est une très bonne idée mais on va faire ça l'année prochaine !". Et comme la rentrée arrivait et qu'on était au mois de mai et qu'on voulait absolument que le livre soit disponible en septembre et qu'il leur fallait plus d'un an pour réfléchir sur le bien-fondé de notre proposition de leur demander vingt mille euros que vingt-six régions devaient rassembler, c'est-à-dire chaque région devait donner en moyenne huit cent euros, peut être certaines auraient pu donner plus, certaines auraient pu donner moins, mais apparemment le process était trop compliqué et donc il prenait tellement de temps qu'il nous a semblé plus important de sortir le livre à temps.<br />
<br />
Alors nous avons finalement trouvé une solution de compromis puisque les Éditions Eyrolles ont proposé que l'exemplaire papier soit vendu vingt euros, donc c'était déjà moins cher que les manuels scolaires habituels, mais aussi de mettre le pdf en ligne exclusivement à l'usage des profs de manière à ce que les profs puissent préparer leur enseignement même si rien n’empêche quiconque d'accéder au texte. Le texte est accessible, mais disons le code de bonne conduite qu'on propose c'est davantage que les lycéens achètent le livre et que les profs l'aient gratuitement. Ce n'est pas quelque chose qui est complètement formalisé.<br />
Juste pour la petite histoire, on a vendu cinq mille exemplaires du livre, ce qui n'est pas si mal quand on sait qu'il y a dix mille lycéens qui ont commencé l'informatique cette année ; et si vous multipliez cinq mille par vingt, vous verrez qu' il y a déjà cent mille euros qui ont été dépensés pour acheter ce livre, donc même si on pense qu'il n'y a que la moitié de ces cent mille qui ont été subventionnés par les régions, elles ont déjà payé deux fois et demi ce qu'on leur demandait !<br />
<br />
C'est un échec qui a plusieurs explications. La première c'est qu'on a un peu pris l'Association des Régions de France par surprise, on les a contactés au printemps pour leur demander un chèque tout de suite. Et donc ils étaient un peu comme des lapins dans la lumière des phares, tout d'un coup on leur posait une question à laquelle ils n'avaient jamais réfléchi et ils ne pouvaient pas donner de réponse tout de suite. Mais j'espère que sur le long terme ce type d'idée va finir par un peu davantage maturer dans ce type de structure. Il y avait aussi le fait que 2012 était une année d'élection et qu’apparemment c'est très difficile de prendre une décision en France une année d'élection. Bon ça c'est un détail historique. Il y a quand même un point qu'ils ont soulevé qui je pense mérite d’être discuté, je ne vais pas le discuter tout de suite parce qu'il faut que je ne monopolise pas la parole, mais un point avec lequel, c'est une vielle discussion interactive qui pourrait être intéressante. L'Association des Régions de France nous a dit: qu'est-ce qui se passe si demain il y a dix personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Cent personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Mille personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Est-ce qu'on doit leur dire oui à toutes ? Est-ce qu'on doit choisir ? Comment est-ce qu'on fait ? On leur a donné quelques éléments de réponse, mais c'est une vraie question. On ne peut pas faire juste comme si cette question n'existait pas.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault:''' Merci Gilles. Avant de passer la parole, une autre vraie question, c'est qu'on a mis ce livre sous licence Creative Commons avec la clause NC et que, on en parlait tout à l'heure, ça a donné lieu à une longue discussion passionnée avec Richard Stallman qui nous a dit "Non pas possible d'avoir choisi la clause NC." Ça aussi c'est une vraie question. François ?<br />
<br />
==16' 15 relu avec le son par Booky==<br />
<br />
'''François Élie :''' Oui alors je viendrai effectivement à ce vrai problème tout à l'heure. Mon point de vue va être un peu celui du payeur, c'est-à-dire celui des gens qui dans les régions, les départements, les communes, pour les écoles, les collèges et les lycées financent les manuels scolaires. C'est le point de vue que j'ai sur le développement du logiciel au sein de l'Adullact, et je vais essayer de montrer les analogies entre la production du logiciel et la production de manuels scolaires. Je ne vais pas revenir sur ce qui a été dit auparavant. Effectivement ce qui caractérise les objets numériques, c'est d’être des objets non rivaux, distribution à coût marginal nul, mais ne jamais oublier que ce ne sont pas pour autant des objets gratuits parce qu'il faut les produire, même s'il faut les produire une fois, il faut les produire. Et donc d'une certaine façon si ça percute les modèles de l'édition, les modèles traditionnels, il ne faut surtout pas s'imaginer que l'ère du tout gratuit est arrivée.<br />
<br />
D’ailleurs les livres sur le gratuit sont payants. C'est un signe ! L'ère du tout gratuit n'est pas arrivée. On n'est pas arrivé dans un modèle où il n'y a plus d'argent et en même temps on ne peut pas inventer des modèles qui excluent complètement l'édition, le métier d'éditeur. Ça c'est très important parce que pendant longtemps j'étais plutôt sur une ligne où il fallait pourfendre ces métiers de gens qui ne servaient à rien et puis progressivement je me suis rendu compte qu'ils servaient à quelque chose, première chose, et puis surtout que la préoccupation des politiques est presque davantage, je ne sais pas si on est écouté, mais, de refonder l'industrie numérique que de refonder l'école. Je simplifie, mais l'écoute qu'on a au niveau des politiques sur ces gens qui créent les emplois, qui irriguent le territoire, qui etc, c'est très important. Donc il ne faut pas être naïf en allant trop vite et oubliant de faire tourner les bons porte-avions parce ça aussi c'est important.<br />
<br />
Une fois qu'on a dit ça, on n'a encore rien dit parce ce qui compte ce n'est pas tant la question qui nous a occupés pendant quelques années, qui était de militer pour l'utilisation des manuels scolaires libres qui existaient. C’était à l'époque le début de Sésamaths où on disait c'est bien d'utiliser du libre. C'est la même chose pour le logiciel. Mais en même temps ce qui est le plus important, c'est moi ce qui m'occupe depuis dix ans pour les collectivités, ce n'est pas les logiciels qui existent. Ça c'est bien de les utiliser. Mais ce qui est le plus important c'est de faire exister ce qui n'existe pas et à ce moment-là les choses commencent à devenir intéressantes et je me félicite qu'aujourd'hui on se préoccupe de réfléchir sur des expériences, réussies ou pas, de production, plutôt que de diffusion, d'utilisation, de marketing autour d'objets qui existent.<br />
<br />
Et l’expérience que j'ai de la production de logiciels, c'est qu'en fait il y a deux moments. Il y a un moment où on est en train de remplacer le modèle éditeur de distribution habituelle par un modèle de souscription. Il faut payer une fois la production. Ça c'est un premier problème. Avec ce que vous mentionniez tout à l'heure, c'est-à-dire la question de savoir comment on passe à l'échelle. Il est hors de question que les régions, les départements, les écoles voient venir pour chaque matière plusieurs projets libres qui leurs proposent des souscriptions en disant: on va faire pour l'espagnol, pour le latin, pour la philosophie bien sûr, toutes sortes de matières, des projets qui vont produire une complexité là où ils ont essayé, eux, de faire de la simplicité.<br />
À ce problème il y a une réponse relativement simple qui est de mettre en place des plates-formes de production, des forges de production d'objets qui, à la différence des manuels qui seraient simplement numérisés, seraient des objets granulaires, modulaires, permettant au professeur de faire ce qu'il fait d'habitude, c'est-à-dire de piquer à droite et à gauche dans les manuels qui l'arrangent de quoi construire son cours à partir d'objets qui correspondent à son projet.<br />
<br />
Et donc d'une certaine façon qu’est-ce qu'il faut payer une fois ? C'est d'abord les outils de production, quitte à ce qu’ensuite on s'arrange pour régler le problème de la rémunération des auteurs. Et à ce moment-là, la rémunération des auteurs peut être négociée entre le prescripteur qui est l'État et les payeurs qui sont les collectivités territoriales. Parce que, pour l'instant, l'État courageusement prescrit par les programmes, par les inspections, ce qu'il ne paye pas. Il y a un moment où ceux qui payent peuvent dire on aimerait payer autrement, on aimerait par exemple que ce soient des professeurs qui puissent produire des contenus, parce qu’actuellement ce sont quand même les professeurs qui les produisent mais en plus c'est payé par les éditeurs et donc on peut régler ce problème par une négociation entre les payeurs et les prescripteurs.<br />
<br />
Quel est le rôle des éditeurs ? Il peut être de répondre à un appel d'offre de forge de production. Ce sont eux qui sont peut-être les mieux à même de gérer des forges de production. Simplement leur rémunération sera différente, peut-être sera mieux garantie que par d'éventuelles ventes qui iront pour certaines au pilon.<br />
<br />
Reste que là on n'a résolu qu'un seul des problèmes. Quand depuis dix ans qu'on fait du développement de logiciel métier dans les collectivités, on sait que pour faire vivre un logiciel il y a deux moments. Le premier moment pour le faire exister, il faut financer, il faut développer et puis une fois que la version 1.0 est sortie, le pire commence et les vrais problèmes commencent.<br />
La question ce n'est pas de payer une fois, c'est de continuer à faire exister ce qu'on a fait exister. Et d'une certaine façon si on produit un logiciel ou si on produit un manuel, il faut assurer sa pérennité, son évolution dans le temps et ce qui menace tous les projets, c'est de mourir dès qu'ils sont nés. Donc la question qui se pose après, et là ça va être le plus difficile, parce que c'est très difficile de mutualiser, ça ne m'étonne pas du tout que les régions préfèrent payer dix fois plus que si elles avaient été intelligentes parce ce qui coûte le plus cher ce n'est pas de dépenser de l'argent, c'est de faire ensemble. Ça coûte une fortune de se mettre d'accord, de se mettre autour d'une table, d'oublier les rivalités de territoires, quand ce ne sont pas des rivalités politiques entre gens du même camp, enfin c'est une catastrophe ! On est dans un monde où les couteaux se prennent dans le dos par les amis, enfin c'est très compliqué !<br />
<br />
Plus compliqué encore que de mutualiser ensemble, c'est de faire vivre ensemble, et la difficulté qu'on rencontre alors c'est la difficulté à oublier son ego. Les régions aimeraient bien tatouer tous les projets qu'elles font en disant: c'est moi que je l'ai fait et si les autres l'utilisent c'est parce que c'est moi qui leur ai donné. La difficulté c'est de mettre en marque blanche en disant: on l'a payé ensemble et puis c'est pour tout le monde ! Et ça c'est très très difficile !<br />
Les Espagnols, un jour, étaient venus à l'invitation du gouvernement français pour donner le retour d’expérience de dix ans d'expérience de financement libre, et ils étaient venus pour dire une chose : mettez tout en marque blanche. L'expérience, le retour de toutes les mauvaises pratiques, c'était que l'ego freine les projets. Et donc pour faire vivre ensuite un projet qu'on a initialisé, et bien il va falloir renoncer à mettre son tatouage partout et dire: hé bien on fait pour tous. Et là aussi on peut se féliciter qu'en France, au moins, les programmes sont nationaux et on a un ministère qui a la main sur les contenus. Là ça peut aussi avoir un intérêt d'avoir cette puissance régalienne pour dire sur les contenus: hé bien vous ne mettrez pas votre tampon. Et de ce point de vue-là ça permettrait de régler ce problème.<br />
<br />
Je pense que si on veut passer à l'échelle il faut parvenir à convaincre les financeurs de faire quelque chose qui ressemble, qui s’apparente à une licence globale pour l'initiation, pour l’initialisation du projet, pour les financements globaux, mais qu'ensuite elles mettent en place des dispositifs de pérennisation qui permettent de mettre à jour, et peut-être de profiter en ré-injectant, parce qu'un professeur qui fait son cours, qui utilise des granules pour les assembler, que ne les remet-il pas dans le paquet ? Vous savez, dans le monde du logiciel, il y a un problème, c'est que le code produit du service et le service produit très peu de code. Ça commence à inquiéter énormément les gens du libre. Les sociétés de service en logiciel libre re-déposent extrêmement peu de code qu'ils développent. D'ailleurs ils en développent quelquefois plusieurs fois, ils font payer quelquefois plusieurs fois leurs clients. Je ne veux pas me faire des ennemis, mais le programme Upstream, faites remonter les productions, est un programme essentiel. Et bien de la même façon que pour le logiciel il faut demander à ceux qui l’utilisent de ré-injecter ce qu'ils ont fait, et bien de la même façon il faut que les utilisateurs deviennent des contributeurs, c'est-à-dire qu'on mette dans la boucle les professeurs qui ont utilisé ces granules pour mettre en place des publications de scénario, de manières différentes d'utiliser des granules, et tant qu'on n'aura pas fait tourner cette roue-là et bien il manquera la deuxième étape.<br />
<br />
Voilà, je pense, les deux enjeux à la fois faire exister les objets et puis ensuite les faire vivre, et donc il faut amorcer la roue pour que ça tourne. Mais je pense qu'il y a une bonne analogie à faire entre le logiciel et les manuels numériques dès lors qu'on s'interroge sur la production et pas simplement sur l’utilisation.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Merci François. À vous !<br />
<br />
==26' 08 questions du public difficiles à ouïr - relu avec le son par booky==<br />
<br />
'''Public :''' Et en septembre 2013, qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qui va se passer ? Il y a eu un accord d'association ?<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Non, non ! On a laissé tomber. On a changé les éditeurs. Non, non. Maintenant notre projet est juste de passer la bonne parole à d'autres projets, d'autres manuels, d'autres disciplines. Il y a un travail d’explication à faire aux régions dans le cas du lycée, aux départements et communes dans les autres cas. Les régions c'est relativement simple, puisqu'il n'y a que vingt-deux plus cinq régions, vingt-sept, il y a cent un ou cent deux départements et il y a trente six mille communes, Je pense que quand il va falloir coordonner trente six mille communes ça sera plus compliqué que coordonner vingt-sept régions, ce qu'on n'a déjà pas réussi à faire. Maintenant le manuel vit sa vie. Il a existé dans une première version l'an dernier. Cette année il va sortir dans deux versions différentes où les programmes sont en Java dans une version, en Python dans l'autre. Il y a une vie du manuel mais maintenant elle se fait hors de ce projet, sauf que le manuel est en ligne, toujours en ligne, mais de manière un peu anecdotique.<br />
<br />
'''Public :''' Donc actuellement il n'y a pas de ???....<br />
<br />
'''François Élie :''' Non<br />
<br />
'''Public :''' Il n'y a pas de promotion ??? disponible ?<br />
<br />
'''François Élie :''' Non<br />
<br />
'''Public :''' Qu'est-ce qui vous a motivé à mettre une clause NC ?<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' D'abord j'aimerais bien que tout le monde soit gentil si on discute de ce point. Tu as posé la question très gentiment ! Dans la licence Creative Commons il y a un certain nombre d'options et l'option NC dit, en gros, alors je ne suis pas tout à fait un spécialiste de ça, mais en gros que tout le monde peut réutiliser le contenu qu'on met à disposition, tout le monde peut le modifier, tout le monde peut le rediffuser, sauf d'une manière commerciale. NC signifie non commercial.<br />
<br />
'''Public :''' Sans autorisation de l'auteur !<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' Sans autorisation de l'auteur.<br />
<br />
'''Public :''' Il y a moyen de s'arranger avec l'auteur.<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' D'accord, d'accord. Il s'avère qu'on a finalement pris un modèle qui est beaucoup plus classique que celui qu'on avait imaginé au début. Donc on a un éditeur et quand on a vu cet éditeur, Eyrolles, on leur a proposé, on leur a demandé si par hasard ça les intéresserait, si par hasard ils trouveraient que ça serait une bonne idée qu'on mette le pdf du livre, qui est coproduit par eux et nous, c'est vraiment la chose qui ensuite est mise sur la rotative qui fabrique l'objet physique qui est vendu ensuite, en libre accès sur le web. Et donc il y a eu une négociation qui s'est faite avec l'éditeur sur la licence et l'éditeur souhaitait, donc Eyrolles, souhaitait avoir cette clause NC. Eyrolles explique assez simplement la raison. Ils ont eux-mêmes investi de l'argent, d'une part en nous payant les droits d'auteur, mais ça les droits d'auteur sont proportionnels au nombre d'exemplaires, donc ce n'est pas très important, mais également ils ont investi sur des coûts fixes qui sont des coûts de fabrication de la maquette, les trois professions que j'ai évoquées, éditeur, maquettiste et mise en page, et donc ayant fait cet investissement ils voulaient éviter que l'éditeur qui se trouve au quartier latin juste en face de la rue récupère le pdf, l'imprime et le vende un euro de moins, auquel cas un autre éditeur aurait pu faire ça puisqu'il n'avait pas les coûts fixes et donc son point mort, son point zéro était à un endroit différent et donc Eyrolles a envisagé que cela puisse se passer, sans avoir un éditeur je pense en tête, mais enfin, et donc nous a proposé ou bien de ne pas le mettre en l'accès ou bien de le mettre en libre accès avec cette clause. Et donc on a dit oui.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' On avait eu le même débat l'année d'avant avec le livre pour les profs qu'on avait fait, qui avait été fait avec un éditeur du service public, le CRDP de Paris. Et pareil il y avait eu la même licence avec la même clause.<br />
<br />
'''Public :''' Concernant les problèmes de pérennité, enfin, sur l'avenir du truc, ce qui pourrait être intéressant dans ces cas-là, c'est de négocier que le truc, l'ouvrage soit disponible sous licence NC tant que l'éditeur n'est pas rentré dans ses frais. Parce que le problème c'est que là, la clause elle s'applique potentiellement pendant longtemps. Sans accord de l'auteur mais les auteurs bon des fois on ne les retrouve pas.<br />
<br />
'''Public :''' Oui, et puis en l'occurrence, c'est l'accord aussi de l'éditeur. Parce que c'est l'éditeur qui a les droits de distribution.<br />
<br />
'''Public :''' Et si c'est motivé par la nécessité économique de l'éditeur de rentrer dans ses frais, il faudrait que la clause tombe lorsque l'éditeur est rentré dans ses frais. Ça ferait peut-être moins de...<br />
<br />
'''Public :''' Et puis il y a aussi le problème des œuvres orphelines. Et après, sur l'histoire de la clause NC, <em>bruits de micro</em>. On peut aussi imprimer wikipedia et le vendre. <em>bruits de micro</em>.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Il y a une toute petite différence avec Wikipedia. C'est que Wikipedia est par nature dynamique, change tout le temps, donc dès que tu l'imprimes il est obsolète. Ce n'est pas tout à fait le cas d'un manuel qui au mieux a une édition par an.<br />
<br />
'''Public :''' Le dictionnaire qui a cinq ans est encore à peu près utilisable. Le Larousse, le Robert !<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Oui, oui ! OK . Disons j'ai l'impression que dans les raisons qui expliquent le succès de Wikipedia, le fait qu'il soit tout le temps à jour est très important. C’est beaucoup moins le cas d'un manuel scolaire où on pense que ce qu'on dit sur la boucle for ne va pas être obsolète dans quinze jours, mais peut-être !<br />
<br />
'''Public :''' <em>bruits de micro</em> Il faut le maintenir et le garder à jour. Pour les contenus, c'est un peu moins important parce que tu peux très bien avoir du contenu figé qui ne bouge plus pendant quinze ans et qui est toujours pertinent quinze ans plus tard.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Quinze ans sans doute non, mais trois ans oui.<br />
<br />
'''Public :''' <em>inaudible</em> <br />
<br />
'''François Élie :''' Je pensais pour poursuivre l'analogie avec le logiciel, le fait de réinjecter la manière dont les professeurs dans leurs situations d'enseignement vont utiliser ces contenus, c'est la vraie vie de ces objets. Bien sûr les contenus d'un cours de philosophie, d'un manuel, enfin le mot manuel, on n'a pas de manuel en philosophie, mais enfin les contenus sont là, mais la manière de les scénariser, la manière de cheminer dedans, c'est ça la vraie vie d'un contenu. Et de ce point de vue là c'est ce dont les éditeurs rêvent, c'est d'avoir un retour pédagogique pour affiner. C'est vrai que les contenus sont les mêmes mais la manière dont ils sont organisés va changer du tout au tout.<br />
<br />
'''Public :''' Et puis les nouvelles habitudes pour les adolescents, avec tout ce qu'ils ont, avec les smartphones, etc. C'est leur façon d'aborder de manière très différente. Vous parliez de l'exemplaire papier qui permettait d'avoir un feed-back rapide pour savoir où on en est dans la quantité de matières qu'il resterait à voir par exemple, mais les adolescents, moi je vois bien ça avec ma fille qui a seize ans, ça zappe quand même assez vite quoi ! Est-ce qu'il n' y a pas aussi une réflexion à avoir par rapport aux nouveaux comportements ? <br />
<br />
'''François Élie :''' J'ai toujours zappé avec du papier, enfin, je ne sais pas comment font les autres, mais j'ai heureusement rarement fini les livres. Je ne suis pas sûr que ce soit essentiel. On n'est pas dans la culture du zapping. On zappe autrement. Il faut leur apprendre à mieux zapper. C'est très bien de zapper ! J'ai toujours commencé les livres par la table des matières et j'ai fait mon marché. Peut-être que l'usage des tables de matières est plus intelligente sur le papier. Il faudrait, je le disais tout à l'heure, inventer des pdf qui s'usent, avec des pages qui deviennent cornées pour qu'on sache où on en est resté, mais ce sont des dispositifs techniques assez faciles à mettre en œuvre.<br />
<br />
'''Public :''' Avec tous les liens, on peut facilement sauter d'un sujet à un autre.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Oui François !<br />
<br />
'''François du public :''' Je ne sais pas trop comment ça se passe dans le monde éducatif, mais j'ai le sentiment quand même que les régions sont souvent beaucoup plus armées, on avait des enveloppes de deux cent mille euros voire plus que des enveloppes de huit cent euros. Alors j'aimerais bien votre avis de ce côté là. Ma question c'est: on a un outil vraiment puissant avec l'internet et le web pour faire des souscriptions, est-ce que vous avez essayé de rentrer dans la démarche du style Ulule?<br />
<br />
'''François Élie :''' Fundraising.<br />
<br />
'''François du public :''' Je pense que récolter rapidement sur ce genre de plateforme, ça semble assez facile.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' On ne l'a pas fait essentiellement parce que, comme je l'ai expliqué, mais ça ne veut pas dire que c'est une mauvaise idée, c'est juste que ce n’était pas approprié pour ce bouquin. On a commencé le bouquin en janvier, on l'a terminé en avril. On voulait qu'il soit publié en septembre, donc on n'avait pas tellement le temps de faire du marketing viral, de compter sur le bouche à oreille, etc. Cela dit ça pose un problème de fond qui est : qui doit payer ? Moi je reste attaché à l'idée que c'est la République qui doit payer les manuels scolaires des lycéens. Alors si on peut les faire d'une manière moins chère, d'une manière plus efficace, etc, c'est bien. Mais ça me poserait un problème d'écrire à des parents en leur disant: si vous ne donnez pas vingt euros ou trente euros et bien vos enfants n'auront pas de manuels scolaires à la rentrée et donc c'est leur avenir qui est en jeu. C'est un discours qui est un peu difficile à tenir malgré tout.<br />
<br />
'''Public :''' Ce que j'entends, je travaille en primaire donc avec des enfants de trois à onze ans, donc avec cette multiplicité en France d'acteurs, il n'y en a pas trente six mille parce qu'il y a plein de communes qui n'ont plus d'école depuis longtemps, mais peu importe, la difficulté est de mettre cette masse d'interlocuteurs institutionnels, je parle des collectivités territoriales, pas du tout des parents d'élèves, donc ce sont eux qui mettent au pot, et l'énergie pour se rencontrer est bien plus importante que l'argent à mettre. La problématique la plus forte de mon point de vue se pose plus entre acteurs institutionnels que par rapport aux familles ordinaires.<br />
<br />
Mais là on a deux problématiques auxquelles on se heurte: l'une c'est que le secteur de l'édition existe, a une réalité économique, en tout cas il y a aussi de bonnes raisons pour ça, que l'école est un marché totalement captif à très peu près et qu'on n'abandonne pas sans de fortes résistances un système qui fonctionne aussi bien malgré tout. Et que de l'autre côté la vraie valeur ajoutée, François l'évoquait tout à l'heure, ce n'est pas tant le contenu du respectivement manuel etc, que la façon dont ces ressources sont utilisées. Or aujourd'hui à très peu de choses près, l'institution est largement déficiente sur comment apporter cette valeur ajoutée, qui existe au demeurant, aux instits, et les collectivités territoriales, dont beaucoup sont conscientes, notamment parce qu'il y a des terminaux interactifs, les collectivités territoriales sont maintenant face à la problématique de la formation des enseignants, qui pour différentes raisons, ce n'est pas le lieu…, n'est pas assurée par l'institution vraisemblablement ne le sera pas. Ils sont hors de leur champ de compétence. Un maire, un conseiller général qui dirait: j'ai mis des tableaux interactifs, les profs ne s'en servent pas, il faut les former, il ne peut pas le faire, en tout cas pas directement. Par contre sur ces systèmes collaboratifs à financement mutualisé, là ce n'est pas pareil, puisque c'est bien un outil mis en place et mis à disposition des profs et de qui veut, profs du public, profs du privé, parents d’élèves, après les profs s'en saisissent ou ne s'en saisissent pas mais on peut passer au-dessus de l'obstacle institutionnel majeur dans le contexte français pour les écoles publiques. Parce que chez le privé, il y en a beaucoup qui ont compris ! <br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Je ne crois pas qu'il y ait eu un très fort lobbying des éditeurs qui aurait fait pression sur l’Association des Régions de France pour qu'on ne soient pas financés. Je pense simplement qu'on était trop petits. Si on avait voulu, je ne sais pas, faire une version libre de Lagarde et Michard, ou un truc comme ça, à ce moment là je pense qu'il y aurait peut-être eu ce type de pression. Mais là on était vraiment trop insignifiants pour que le lobby des éditeurs s'intéresse à nous. Ou alors il est vraiment mieux organisé que ce qu'on imagine. Je ne crois pas qu'ils le soient à ce point là !<br />
Sur la question du crowdsourcing, faire du crowdsourcing auprès d'institutions publiques, c'est un peu compliqué. Je ne sais pas si les institutions publiques peuvent comme ça, elles n'ont pas de carte bleue par exemple. C'est difficile de virer quelques euros sans avoir de garantie de retour etc. Alors que justement elles ont plutôt une culture de marché public, de choses comme ça.<br />
<br />
'''Public :''' C'est [pas] compatible avec les institutions.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Voila, c'est ça. C'est quelque chose qui reste à inventer. On ne sait pas encore faire.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Dimitri, tu voulais prendre la parole ?<br />
<br />
'''Organisateur :''' Je suggère que nous changions de conférence. Il y a des gens qui peuvent changer de salle. Il faut que nous évitions de prendre du retard. Vous êtes encore là dans les heures qui suivent ? Il est possible de vous rencontrer ? En bas ? Oui ?<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Bon et bien merci. On continuera, on renouvellera, parce que la question n'est pas terminée.<br />
<br />
<em>Applaudissements.</em></div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=Des_manuels_scolaires_libres_conf_RMLL_2013&diff=68188Des manuels scolaires libres conf RMLL 20132015-09-17T19:39:30Z<p>Echarp : /* 00' transcrit Marie-Odile, relu et complété Benjamin relu sans le son par Booky */</p>
<hr />
<div>[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
Lien vers la vidéo : [http://video.rmll.info/videos/des-manuels-scolaires-libres/]<br />
<br />
Intervenants : Jean Pierre Archambault - Gilles Dowek - François Élie <br />
<br />
Lieu : RMLL juillet 2013<br />
<br />
Durée : 41 min 18<br />
<br />
<br />
==00' transcrit Marie-Odile, relu et complété Benjamin relu sans le son par Booky==<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Bonjour. Donc on est là pour parler des manuels scolaires libres. C'est une question importante. Moi j'ai tendance à dire que dans l'éducation le libre, c'est bien sûr le logiciel mais est-ce que ce n'est pas aussi, éventuellement surtout, les ressources pédagogiques libres, étant entendu qu'en France il y a dix millions d’élèves et qu'il y a des enjeux financiers très très forts et que toutes les difficultés, les obstacles qu'on a pu rencontrer dans le déploiement du libre depuis une quinzaine d'années dans le système éducatif en France, est-ce qu'il n'y pas ça en arrière plan ?<br />
<br />
Alors rapidement il y a trois types de ressources pédagogiques. Il y a celles que les enseignants fabriquent depuis toujours pour préparer leurs cours, il y a les ressources éditorialisées, des éditeurs, des auteurs, avec un modèle économique puisque c'est une activité professionnelle et puis il y a aussi les ressources qu'on appelle brutes, ce qui veut dire un film, une interprétation d'un opéra, qui sont des ressources qui n'ont pas été fabriquées à des fins pédagogiques mais qui peuvent bien entendu être utilisées dans le cadre d'un cours et qui posent la question de l'exception pédagogique, c'est-à-dire la possibilité pour un enseignant d'utiliser gratuitement, dans le sens de l’intérêt général, des ressources qui ne sont pas des ressources éditorialisées.<br />
Alors il est clair que l'équilibre qui avait au moins cent ans, cent cinquante ans, de l'édition scolaire a été complètement perturbé, mis à mal par l'arrivée de l'informatique, par la banalisation des outils de production de ressources pédagogiques et puis par le développement des réseaux. Donc ça interroge quelque part et en premier lieu les éditeurs donc on va parler de ça mais d'une manière assez ouverte, libre.<br />
<br />
Je vais d’abord donner la parole à Gilles qui va partir d'une expérience d'un manuel qu'on a fait sur l’enseignement de l'informatique, la question d'un modèle économique, d'une éventuelle licence globale avec les régions qui en France financent les manuels scolaires. Un certain nombre de questions, licence sous laquelle on a mis le manuel et puis François-Élie qui nous parlera de: quid de l’institution par rapport à la production de ressources pédagogiques libres? Étant entendu qu'en France on a un grand succès dont on est très fier qui est Sésamaths, qui est devenu le premier acteur éditorial pour les mathématiques au collège. Pour autant, la question de l'implication de l'institution est posée. Alors, Gilles&nbsp;?<br />
<br />
==03'12 relu avec le son par Booky==<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Merci. Je vais essentiellement vous raconter une histoire qui est l'histoire d'un échec mais ce qui est important dans la vie c'est d'apprendre de ses échecs, donc ce n'est pas très grave de rencontrer quelques échecs de temps en temps. Comme Jean- Pierre l'a rappelé, l'an dernier, enfin il y a dix-huit mois à peu près, nous avons commencé à écrire un manuel d'informatique qui s'adressait à des élèves français de la classe de Terminale, la dernière classe du lycée, et qui correspondait à l'introduction de la discipline informatique au lycée après une longue histoire où elle avait été mise, supprimée, remise, etc. Et donc ça nous semblait important qu'il y ait un manuel scolaire dès la première rentrée, donc c'est un livre qu'on a écrit un peu dans l'urgence avec l'idée qu'il devait être absolument prêt en septembre 2012, à la rentrée dernière. Et en écrivant ce livre, il y a tout un tas de paragraphes qui parlent de choses différentes, la boucle while, la boucle for, le codage des sons, le codage des images, les algorithmes de tri, etc, mais il y avait aussi un certain nombre de questions qu'on se posait avec les élèves en disant on incite les élèves à réfléchir sur la manière par exemple dont la notion de propriété a évolué sous l'influence du développement d'objets informatiques, donc en particulier de logiciels qui sont copiables à coût nul, donc qui sont des biens non rivaux où chacun peut les utiliser sans que ça n’empêche d’autres personnes de les utiliser.<br />
<br />
Et alors à force comme ça de réfléchir nous-mêmes pour faire réfléchir les élèves et les lecteurs du livre, ça nous a amené à nous demander s'il était raisonnable que ce livre soit simplement édité et vendu comme un livre traditionnel, c'est-à-dire essentiellement quelque chose qui n'est pas accessible gratuitement sur le web ou ailleurs.<br />
<br />
Avec l'équipe, ça a été vraiment un travail collectif, on était une équipe de huit auteurs, et donc il s'est passé, dans les réunions qu'on avait pour réfléchir aux contenus du livre, qu'il y avait tout le temps à la fin une petite réunion, on réfléchissait à sa diffusion et donc il nous semblait qu'une bonne chose était de terminer le livre et de le mettre au moins à disposition de tous sur le web, disons sous la forme d'un pdf. On n'avait pas énormément réfléchi sur l'idée de rendre le livre interactif, de mettre des vidéos, d'en faire un MOOC, etc, à cette époque on était plus sur une idée de diffuser des informations qui étaient sous forme d'un pdf ou d'un fichier texte, enfin peu importe, et que dans l’idée d'innover en utilisant l’informatique, qui est aussi une idée intéressante, mais ce n’était pas notre idée à cette époque.<br />
<br />
On s'est quand même heurté à une certaine difficulté: c'est que ce projet avait besoin d'argent. On avait besoin d'argent quand même. Écrire un livre ça coûte de l'argent. Il y a un certain nombre de coûts différents. Il y a d'abord la rémunération des auteurs et ça, en fait, c'est ce qui pose le moins de problèmes puisque la plupart des auteurs sont ou bien profs en lycée, donc déjà payés par l'institution pour travailler vingt-quatre heures sur vingt-quatre à l'édification des élèves, ou bien professeurs à l'université, ou chercheurs dans une institution publique et donc également déjà payés par les contribuables pour en particulier l’édification des professeurs qui effectivement vont contribuer à l'édification des élèves.<br />
<br />
Il s'avère que la plupart des auteurs étaient prêts éventuellement à travailler gratuitement. On n'est pas sûrs que ce soit la meilleure chose. Pourquoi après tout devraient-ils travailler gratuitement puisque c'est un travail supplémentaire par rapport à leur travail habituel? Mais disons ça ça n’avait pas l'air de poser trop de problèmes. En revanche ce qui posait un véritable problème, c'était que quand on écrit un livre pour des lycéens ce n'est pas tout à fait pareil que quand on écrit un poly pour des étudiants de master ou quelque chose comme ça. D'abord il était important qu'il n'y ait pas de fautes d'orthographe dans le livre, qu'il n'y ait pas trop de fautes de français, de grammaire, etc, et donc il avait un travail d'édition minutieux. Un livre ça demande un travail d'édition plus minutieux qu'un poly qu'on donne à des adultes, disons des jeunes adultes ; enfin des vieux ados sont plus sensibles à cette qualité.<br />
<br />
Également il y avait besoin d'un travail d’illustrateur professionnel, donc on avait fait un certain nombre de figures un peu à main levée, un peu en Xfig, enfin avec des outils du 20ème siècle, et on se rendait compte que, par rapport à un livre scolaire traditionnel, nos talents d’illustrateur étaient un peu en deçà des talents d’illustrateurs professionnels, et donc que le risque était qu'on ait un livre qui soit un peu ''cheap'', qui véhicule une idée sur l'informatique: que l'informatique c'est toujours un truc qui se fait avec trois bouts de chandelle et donc on ne voulait pas de ça. Et même le travail de mise en page, on pouvait faire un truc très sobre, très austère en LaTeX par exemple, mais il s'avère que les lycéens sont habitués à des trucs avec du rouge, du vert, du bleu, des encadrés, des trucs qu'on ne sait pas très bien faire et donc que ces compétences on ne les avait pas dans l'équipe et on n'a trouvé personne qui voulait travailler jour et nuit avec nous pour faire des illustrations, éditer le livre, etc, gratuitement. Et donc ça ça a l'air d’être, quand on écrit un livre, une espèce de coût incompressible qui est le travail d'édition. Et donc l'idée de faire ça de manière artisanale, d'écrire juste ce pdf et de le mettre sur le net tout seuls, et bien ne nous semblait pas une bonne idée, et on a plutôt cherché à avoir des financements.<br />
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==09'00 relu avec le son par Booky==<br />
<br />
Des financement ce n'est pas très difficile à trouver, puisqu'en France les livres scolaires des lycéens sont sponsorisés par des régions. Et donc il y a vingt deux régions ou vingt six régions, et les vingt six régions, vingt sept maintenant peut-être, ont des modes de financement des livres scolaires très différents les unes des autres. Il y a des régions qui achètent les livres scolaires aux éditeurs et qui les distribuent aux lycéens. Il y a d’autres qui impriment des coupons et distribuent des coupons aux lycéens puis les lycéens vont à la librairie, ils achètent avec les coupons et les coupons ensuite sont échangés, sont rachetés par la région. Mais disons quel que soit le mode de financement, il y a des régions qui achètent tous les bouquins, il y en d'autres qui donnent cent euros ou quatre-vingt euros par lycéen, ça dépend. Ça ce n'est que pour les lycées. Pour le collège ce sont les départements et pour l'école ce sont les communes. Si vous n’êtes pas français vous ne pouvez pas comprendre toute cette articulation entre des régions, des départements, des communes, etc, mais bon il y a différentes structures administratives. Il y a des structures administratives plus complexes. Et donc le bon modèle nous semblait celui de la licence globale, c'est-à-dire que les régions, qui sont structurées dans une association qui s'appelle Association des Régions de France, nous payent une fois le texte et comme ça, ça nous permettait de l'écrire. On ne leur demandait pas beaucoup d'argent. On leur avait dix mille euros pour les auteurs, donc on était huit auteurs, on était prêts à se partager dix mille euros comme droits d'auteur une fois et puis après zéro et on leur avait aussi demandé dix mille euros pour pouvoir payer un illustrateur, un éditeur et un metteur en page.<br />
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On avait même un peu complexifié le modèle économique puisqu'il y a eu une longue discussion qui n'est toujours pas terminée sur la vertu d'avoir un exemplaire papier d'un livre, en plus de l'avoir sous forme électronique, ou bien que ce soit en ligne ou bien que ce soit sur son ordinateur ou sur sa liseuse ou sur sa tablette ou que sais-je. Il y a un certain nombre de personnes qui n'ont peut-être pas nécessairement tort et tant qu'on n'est pas absolument sûrs qu'elles ont tort, il faut prendre au moins en compte leur avis, qui disent que c'est beaucoup plus agréable et beaucoup plus efficace pour un lycéen d'avoir un livre, un exemplaire papier, que d'avoir simplement la version électronique. En particulier, il y a un argument qui est que quand on a la version électronique on ne sait pas quelle est la part du bouquin qu'on a lue, enfin c'est plus compliqué de le savoir, alors que quand on a un exemplaire papier ouvert au milieu ou au tiers ou aux trois quarts, on sait à peu près où on en est, on sait quelle est la partie qu'on a lue, qu'on n'a pas lue.<br />
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Et donc on avait un peu complexifié le modèle économique avec un éditeur, on avait trouvé un éditeur qui était prêt à nous accompagner dans ce projet donc qui était qu'en plus de la licence globale qui concernait le texte, donc le contenu immatériel du livre, on proposait d'imprimer le livre pour un coût de huit euros, donc au lieu d'avoir un manuel scolaire à vingt-cinq euros, le coût du manuel scolaire était décomposé en une partie fixe qui correspondait à la partie non rivale, c'est-à-dire le contenu, et une partie proportionnelle si jamais les lycéens voulaient des.... On avait même complexifié le modèle économique puisqu'on avait dit qu'une fois que le pdf était en ligne, si les régions voulaient les imprimer elles-mêmes et bien elles pouvaient le faire, si elles voulaient se regrouper pour faire des économies d'échelle elles pouvaient le faire et on pouvait nous aussi leur proposer des exemplaires à huit euros.<br />
<br />
Donc j'arrive à la fin de l'histoire. Nous avons avec cet éditeur contacté l'Association des Régions de France qui a lu notre dossier, qui nous a dit "c'est une très bonne idée mais on va faire ça l'année prochaine !". Et comme la rentrée arrivait et qu'on était au mois de mai et qu'on voulait absolument que le livre soit disponible en septembre et qu'il leur fallait plus d'un an pour réfléchir sur le bien-fondé de notre proposition de leur demander vingt mille euros que vingt-six régions devaient rassembler, c'est-à-dire chaque région devait donner en moyenne huit cent euros, peut être certaines auraient pu donner plus, certaines auraient pu donner moins, mais apparemment le process était trop compliqué et donc il prenait tellement de temps qu'il nous a semblé plus important de sortir le livre à temps.<br />
<br />
Alors nous avons finalement trouvé une solution de compromis puisque les Éditions Eyrolles ont proposé que l'exemplaire papier soit vendu vingt euros, donc c'était déjà moins cher que les manuels scolaires habituels, mais aussi de mettre le pdf en ligne exclusivement à l'usage des profs de manière à ce que les profs puissent préparer leur enseignement même si rien n’empêche quiconque d'accéder au texte. Le texte est accessible, mais disons le code de bonne conduite qu'on propose c'est davantage que les lycéens achètent le livre et que les profs l'aient gratuitement. Ce n'est pas quelque chose qui est complètement formalisé.<br />
Juste pour la petite histoire, on a vendu cinq mille exemplaires du livre, ce qui n'est pas si mal quand on sait qu'il y a dix mille lycéens qui ont commencé l'informatique cette année ; et si vous multipliez cinq mille par vingt, vous verrez qu' il y a déjà cent mille euros qui ont été dépensés pour acheter ce livre, donc même si on pense qu'il n'y a que la moitié de ces cent mille qui ont été subventionnés par les régions, elles ont déjà payé deux fois et demi ce qu'on leur demandait !<br />
<br />
C'est un échec qui a plusieurs explications. La première c'est qu'on a un peu pris l'Association des Régions de France par surprise, on les a contactés au printemps pour leur demander un chèque tout de suite. Et donc ils étaient un peu comme des lapins dans la lumière des phares, tout d'un coup on leur posait une question à laquelle ils n'avaient jamais réfléchi et ils ne pouvaient pas donner de réponse tout de suite. Mais j'espère que sur le long terme ce type d'idée va finir par un peu davantage maturer dans ce type de structure. Il y avait aussi le fait que 2012 était une année d'élection et qu’apparemment c'est très difficile de prendre une décision en France une année d'élection. Bon ça c'est un détail historique. Il y a quand même un point qu'ils ont soulevé qui je pense mérite d’être discuté, je ne vais pas le discuter tout de suite parce qu'il faut que je ne monopolise pas la parole, mais un point avec lequel, c'est une vielle discussion interactive qui pourrait être intéressante. L'Association des Régions de France nous a dit: qu'est-ce qui se passe si demain il y a dix personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Cent personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Mille personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Est-ce qu'on doit leur dire oui à toutes ? Est-ce qu'on doit choisir ? Comment est-ce qu'on fait ? On leur a donné quelques éléments de réponse, mais c'est une vraie question. On ne peut pas faire juste comme si cette question n'existait pas.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault:''' Merci Gilles. Avant de passer la parole, une autre vraie question, c'est qu'on a mis ce livre sous licence Creative Commons avec la clause NC et que, on en parlait tout à l'heure, ça a donné lieu à une longue discussion passionnée avec Richard Stallman qui nous a dit "Non pas possible d'avoir choisi la clause NC." Ça aussi c'est une vraie question. François ?<br />
<br />
==16' 15 relu avec le son par Booky==<br />
<br />
'''François Élie :''' Oui alors je viendrai effectivement à ce vrai problème tout à l'heure. Mon point de vue va être un peu celui du payeur, c'est-à-dire celui des gens qui dans les régions, les départements, les communes, pour les écoles, les collèges et les lycées financent les manuels scolaires. C'est le point de vue que j'ai sur le développement du logiciel au sein de l'Adullact, et je vais essayer de montrer les analogies entre la production du logiciel et la production de manuels scolaires. Je ne vais pas revenir sur ce qui a été dit auparavant. Effectivement ce qui caractérise les objets numériques, c'est d’être des objets non rivaux, distribution à coût marginal nul, mais ne jamais oublier que ce ne sont pas pour autant des objets gratuits parce qu'il faut les produire, même s'il faut les produire une fois, il faut les produire. Et donc d'une certaine façon si ça percute les modèles de l'édition, les modèles traditionnels, il ne faut surtout pas s'imaginer que l'ère du tout gratuit est arrivée.<br />
<br />
D’ailleurs les livres sur le gratuit sont payants. C'est un signe ! L'ère du tout gratuit n'est pas arrivée. On n'est pas arrivé dans un modèle où il n'y a plus d'argent et en même temps on ne peut pas inventer des modèles qui excluent complètement l'édition, le métier d'éditeur. Ça c'est très important parce que pendant longtemps j'étais plutôt sur une ligne où il fallait pourfendre ces métiers de gens qui ne servaient à rien et puis progressivement je me suis rendu compte qu'ils servaient à quelque chose, première chose, et puis surtout que la préoccupation des politiques est presque davantage, je ne sais pas si on est écouté, mais, de refonder l'industrie numérique que de refonder l'école. Je simplifie, mais l'écoute qu'on a au niveau des politiques sur ces gens qui créent les emplois, qui irriguent le territoire, qui etc, c'est très important. Donc il ne faut pas être naïf en allant trop vite et oubliant de faire tourner les bons porte-avions parce ça aussi c'est important.<br />
<br />
Une fois qu'on a dit ça, on n'a encore rien dit parce ce qui compte ce n'est pas tant la question qui nous a occupés pendant quelques années, qui était de militer pour l'utilisation des manuels scolaires libres qui existaient. C’était à l'époque le début de Sésamaths où on disait c'est bien d'utiliser du libre. C'est la même chose pour le logiciel. Mais en même temps ce qui est le plus important, c'est moi ce qui m'occupe depuis dix ans pour les collectivités, ce n'est pas les logiciels qui existent. Ça c'est bien de les utiliser. Mais ce qui est le plus important c'est de faire exister ce qui n'existe pas et à ce moment-là les choses commencent à devenir intéressantes et je me félicite qu'aujourd'hui on se préoccupe de réfléchir sur des expériences, réussies ou pas, de production, plutôt que de diffusion, d'utilisation, de marketing autour d'objets qui existent.<br />
<br />
Et l’expérience que j'ai de la production de logiciels, c'est qu'en fait il y a deux moments. Il y a un moment où on est en train de remplacer le modèle éditeur de distribution habituelle par un modèle de souscription. Il faut payer une fois la production. Ça c'est un premier problème. Avec ce que vous mentionniez tout à l'heure, c'est-à-dire la question de savoir comment on passe à l'échelle. Il est hors de question que les régions, les départements, les écoles voient venir pour chaque matière plusieurs projets libres qui leurs proposent des souscriptions en disant: on va faire pour l'espagnol, pour le latin, pour la philosophie bien sûr, toutes sortes de matières, des projets qui vont produire une complexité là où ils ont essayé, eux, de faire de la simplicité.<br />
À ce problème il y a une réponse relativement simple qui est de mettre en place des plates-formes de production, des forges de production d'objets qui, à la différence des manuels qui seraient simplement numérisés, seraient des objets granulaires, modulaires, permettant au professeur de faire ce qu'il fait d'habitude, c'est-à-dire de piquer à droite et à gauche dans les manuels qui l'arrangent de quoi construire son cours à partir d'objets qui correspondent à son projet.<br />
<br />
Et donc d'une certaine façon qu’est-ce qu'il faut payer une fois ? C'est d'abord les outils de production, quitte à ce qu’ensuite on s'arrange pour régler le problème de la rémunération des auteurs. Et à ce moment-là, la rémunération des auteurs peut être négociée entre le prescripteur qui est l'État et les payeurs qui sont les collectivités territoriales. Parce que, pour l'instant, l'État courageusement prescrit par les programmes, par les inspections, ce qu'il ne paye pas. Il y a un moment où ceux qui payent peuvent dire on aimerait payer autrement, on aimerait par exemple que ce soient des professeurs qui puissent produire des contenus, parce qu’actuellement ce sont quand même les professeurs qui les produisent mais en plus c'est payé par les éditeurs et donc on peut régler ce problème par une négociation entre les payeurs et les prescripteurs.<br />
<br />
Quel est le rôle des éditeurs ? Il peut être de répondre à un appel d'offre de forge de production. Ce sont eux qui sont peut-être les mieux à même de gérer des forges de production. Simplement leur rémunération sera différente, peut-être sera mieux garantie que par d'éventuelles ventes qui iront pour certaines au pilon.<br />
<br />
Reste que là on n'a résolu qu'un seul des problèmes. Quand depuis dix ans qu'on fait du développement de logiciel métier dans les collectivités, on sait que pour faire vivre un logiciel il y a deux moments. Le premier moment pour le faire exister, il faut financer, il faut développer et puis une fois que la version 1.0 est sortie, le pire commence et les vrais problèmes commencent.<br />
La question ce n'est pas de payer une fois, c'est de continuer à faire exister ce qu'on a fait exister. Et d'une certaine façon si on produit un logiciel ou si on produit un manuel, il faut assurer sa pérennité, son évolution dans le temps et ce qui menace tous les projets, c'est de mourir dès qu'ils sont nés. Donc la question qui se pose après, et là ça va être le plus difficile, parce que c'est très difficile de mutualiser, ça ne m'étonne pas du tout que les régions préfèrent payer dix fois plus que si elles avaient été intelligentes parce ce qui coûte le plus cher ce n'est pas de dépenser de l'argent, c'est de faire ensemble. Ça coûte une fortune de se mettre d'accord, de se mettre autour d'une table, d'oublier les rivalités de territoires, quand ce ne sont pas des rivalités politiques entre gens du même camp, enfin c'est une catastrophe ! On est dans un monde où les couteaux se prennent dans le dos par les amis, enfin c'est très compliqué !<br />
<br />
Plus compliqué encore que de mutualiser ensemble, c'est de faire vivre ensemble, et la difficulté qu'on rencontre alors c'est la difficulté à oublier son ego. Les régions aimeraient bien tatouer tous les projets qu'elles font en disant: c'est moi que je l'ai fait et si les autres l'utilisent c'est parce que c'est moi qui leur ai donné. La difficulté c'est de mettre en marque blanche en disant: on l'a payé ensemble et puis c'est pour tout le monde ! Et ça c'est très très difficile !<br />
Les Espagnols, un jour, étaient venus à l'invitation du gouvernement français pour donner le retour d’expérience de dix ans d'expérience de financement libre, et ils étaient venus pour dire une chose : mettez tout en marque blanche. L'expérience, le retour de toutes les mauvaises pratiques, c'était que l'ego freine les projets. Et donc pour faire vivre ensuite un projet qu'on a initialisé, et bien il va falloir renoncer à mettre son tatouage partout et dire: hé bien on fait pour tous. Et là aussi on peut se féliciter qu'en France, au moins, les programmes sont nationaux et on a un ministère qui a la main sur les contenus. Là ça peut aussi avoir un intérêt d'avoir cette puissance régalienne pour dire sur les contenus: hé bien vous ne mettrez pas votre tampon. Et de ce point de vue-là ça permettrait de régler ce problème.<br />
<br />
Je pense que si on veut passer à l'échelle il faut parvenir à convaincre les financeurs de faire quelque chose qui ressemble, qui s’apparente à une licence globale pour l'initiation, pour l’initialisation du projet, pour les financements globaux, mais qu'ensuite elles mettent en place des dispositifs de pérennisation qui permettent de mettre à jour, et peut-être de profiter en ré-injectant, parce qu'un professeur qui fait son cours, qui utilise des granules pour les assembler, que ne les remet-il pas dans le paquet ? Vous savez, dans le monde du logiciel, il y a un problème, c'est que le code produit du service et le service produit très peu de code. Ça commence à inquiéter énormément les gens du libre. Les sociétés de service en logiciel libre re-déposent extrêmement peu de code qu'ils développent. D'ailleurs ils en développent quelquefois plusieurs fois, ils font payer quelquefois plusieurs fois leurs clients. Je ne veux pas me faire des ennemis, mais le programme Upstream, faites remonter les productions, est un programme essentiel. Et bien de la même façon que pour le logiciel il faut demander à ceux qui l’utilisent de ré-injecter ce qu'ils ont fait, et bien de la même façon il faut que les utilisateurs deviennent des contributeurs, c'est-à-dire qu'on mette dans la boucle les professeurs qui ont utilisé ces granules pour mettre en place des publications de scénario, de manières différentes d'utiliser des granules, et tant qu'on n'aura pas fait tourner cette roue-là et bien il manquera la deuxième étape.<br />
<br />
Voilà, je pense, les deux enjeux à la fois faire exister les objets et puis ensuite les faire vivre, et donc il faut amorcer la roue pour que ça tourne. Mais je pense qu'il y a une bonne analogie à faire entre le logiciel et les manuels numériques dès lors qu'on s'interroge sur la production et pas simplement sur l’utilisation.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Merci François. À vous !<br />
<br />
==26' 08 questions du public difficiles à ouïr - relu avec le son par booky==<br />
<br />
'''Public :''' Et en septembre 2013, qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qui va se passer ? Il y a eu un accord d'association ?<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Non, non ! On a laissé tomber. On a changé les éditeurs. Non, non. Maintenant notre projet est juste de passer la bonne parole à d'autres projets, d'autres manuels, d'autres disciplines. Il y a un travail d’explication à faire aux régions dans le cas du lycée, aux départements et communes dans les autres cas. Les régions c'est relativement simple, puisqu'il n'y a que vingt-deux plus cinq régions, vingt-sept, il y a cent un ou cent deux départements et il y a trente six mille communes, Je pense que quand il va falloir coordonner trente six mille communes ça sera plus compliqué que coordonner vingt-sept régions, ce qu'on n'a déjà pas réussi à faire. Maintenant le manuel vit sa vie. Il a existé dans une première version l'an dernier. Cette année il va sortir dans deux versions différentes où les programmes sont en Java dans une version, en Python dans l'autre. Il y a une vie du manuel mais maintenant elle se fait hors de ce projet, sauf que le manuel est en ligne, toujours en ligne, mais de manière un peu anecdotique.<br />
<br />
'''Public :''' Donc actuellement il n'y a pas de ???....<br />
<br />
'''François Élie :''' Non<br />
<br />
'''Public :''' Il n'y a pas de promotion ??? disponible ?<br />
<br />
'''François Élie :''' Non<br />
<br />
'''Public :''' Qu'est-ce qui vous a motivé à mettre une clause NC ?<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' D'abord j'aimerais bien que tout le monde soit gentil si on discute de ce point. Tu as posé la question très gentiment ! Dans la licence Creative Commons il y a un certain nombre d'options et l'option NC dit, en gros, alors je ne suis pas tout à fait un spécialiste de ça, mais en gros que tout le monde peut réutiliser le contenu qu'on met à disposition, tout le monde peut le modifier, tout le monde peut le rediffuser, sauf d'une manière commerciale. NC signifie non commercial.<br />
<br />
'''Public :''' Sans autorisation de l'auteur !<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' Sans autorisation de l'auteur.<br />
<br />
'''Public :''' Il y a moyen de s'arranger avec l'auteur.<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' D'accord, d'accord. Il s'avère qu'on a finalement pris un modèle qui est beaucoup plus classique que celui qu'on avait imaginé au début. Donc on a un éditeur et quand on a vu cet éditeur, Eyrolles, on leur a proposé, on leur a demandé si par hasard ça les intéresserait, si par hasard ils trouveraient que ça serait une bonne idée qu'on mette le pdf du livre, qui est coproduit par eux et nous, c'est vraiment la chose qui ensuite est mise sur la rotative qui fabrique l'objet physique qui est vendu ensuite, en libre accès sur le web. Et donc il y a eu une négociation qui s'est faite avec l'éditeur sur la licence et l'éditeur souhaitait, donc Eyrolles, souhaitait avoir cette clause NC. Eyrolles explique assez simplement la raison. Ils ont eux-mêmes investi de l'argent, d'une part en nous payant les droits d'auteur, mais ça les droits d'auteur sont proportionnels au nombre d'exemplaires, donc ce n'est pas très important, mais également ils ont investi sur des coûts fixes qui sont des coûts de fabrication de la maquette, les trois professions que j'ai évoquées, éditeur, maquettiste et mise en page, et donc ayant fait cet investissement ils voulaient éviter que l'éditeur qui se trouve au quartier latin juste en face de la rue récupère le pdf, l'imprime et le vende un euro de moins, auquel cas un autre éditeur aurait pu faire ça puisqu'il n'avait pas les coûts fixes et donc son point mort, son point zéro était à un endroit différent et donc Eyrolles a envisagé que cela puisse se passer, sans avoir un éditeur je pense en tête, mais enfin, et donc nous a proposé ou bien de ne pas le mettre en l'accès ou bien de le mettre en libre accès avec cette clause. Et donc on a dit oui.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' On avait eu le même débat l'année d'avant avec le livre pour les profs qu'on avait fait, qui avait été fait avec un éditeur du service public, le CRDP de Paris. Et pareil il y avait eu la même licence avec la même clause.<br />
<br />
'''Public :''' Concernant les problèmes de pérennité, enfin, sur l'avenir du truc, ce qui pourrait être intéressant dans ces cas-là, c'est de négocier que le truc, l'ouvrage soit disponible sous licence NC tant que l'éditeur n'est pas rentré dans ses frais. Parce que le problème c'est que là, la clause elle s'applique potentiellement pendant longtemps. Sans accord de l'auteur mais les auteurs bon des fois on ne les retrouve pas.<br />
<br />
'''Public :''' Oui, et puis en l'occurrence, c'est l'accord aussi de l'éditeur. Parce que c'est l'éditeur qui a les droits de distribution.<br />
<br />
'''Public :''' Et si c'est motivé par la nécessité économique de l'éditeur de rentrer dans ses frais, il faudrait que la clause tombe lorsque l'éditeur est rentré dans ses frais. Ça ferait peut-être moins de...<br />
<br />
'''Public :''' Et puis il y a aussi le problème des œuvres orphelines. Et après, sur l'histoire de la clause NC, <em>bruits de micro</em>. On peut aussi imprimer wikipedia et le vendre. <em>bruits de micro</em>.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Il y a une toute petite différence avec Wikipedia. C'est que Wikipedia est par nature dynamique, change tout le temps, donc dès que tu l'imprimes il est obsolète. Ce n'est pas tout à fait le cas d'un manuel qui au mieux a une édition par an.<br />
<br />
'''Public :''' Le dictionnaire qui a cinq ans est encore à peu près utilisable. Le Larousse, le Robert !<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Oui, oui ! OK . Disons j'ai l'impression que dans les raisons qui expliquent le succès de Wikipedia, le fait qu'il soit tout le temps à jour est très important. C’est beaucoup moins le cas d'un manuel scolaire où on pense que ce qu'on dit sur la boucle for ne va pas être obsolète dans quinze jours, mais peut-être !<br />
<br />
'''Public :''' <em>bruits de micro</em> Il faut le maintenir et le garder à jour. Pour les contenus, c'est un peu moins important parce que tu peux très bien avoir du contenu figé qui ne bouge plus pendant quinze ans et qui est toujours pertinent quinze ans plus tard.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Quinze ans sans doute non, mais trois ans oui.<br />
<br />
'''Public :''' <em>inaudible</em> <br />
<br />
'''François Élie :''' Je pensais pour poursuivre l'analogie avec le logiciel, le fait de réinjecter la manière dont les professeurs dans leurs situations d'enseignement vont utiliser ces contenus, c'est la vraie vie de ces objets. Bien sûr les contenus d'un cours de philosophie, d'un manuel, enfin le mot manuel, on n'a pas de manuel en philosophie, mais enfin les contenus sont là, mais la manière de les scénariser, la manière de cheminer dedans, c'est ça la vraie vie d'un contenu. Et de ce point de vue là c'est ce dont les éditeurs rêvent, c'est d'avoir un retour pédagogique pour affiner. C'est vrai que les contenus sont les mêmes mais la manière dont ils sont organisés va changer du tout au tout.<br />
<br />
'''Public :''' Et puis les nouvelles habitudes pour les adolescents, avec tout ce qu'ils ont, avec les smartphones, etc. C'est leur façon d'aborder de manière très différente. Vous parliez de l'exemplaire papier qui permettait d'avoir un feed-back rapide pour savoir où on en est dans la quantité de matières qu'il resterait à voir par exemple, mais les adolescents, moi je vois bien ça avec ma fille qui a seize ans, ça zappe quand même assez vite quoi ! Est-ce qu'il n' y a pas aussi une réflexion à avoir par rapport aux nouveaux comportements ? <br />
<br />
'''François Élie :''' J'ai toujours zappé avec du papier, enfin, je ne sais pas comment font les autres, mais j'ai heureusement rarement fini les livres. Je ne suis pas sûr que ce soit essentiel. On n'est pas dans la culture du zapping. On zappe autrement. Il faut leur apprendre à mieux zapper. C'est très bien de zapper ! J'ai toujours commencé les livres par la table des matières et j'ai fait mon marché. Peut-être que l'usage des tables de matières est plus intelligente sur le papier. Il faudrait, je le disais tout à l'heure, inventer des pdf qui s'usent, avec des pages qui deviennent cornées pour qu'on sache où on en est resté, mais ce sont des dispositifs techniques assez faciles à mettre en œuvre.<br />
<br />
'''Public :''' Avec tous les liens, on peut facilement sauter d'un sujet à un autre.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Oui François !<br />
<br />
'''François du public :''' Je ne sais pas trop comment ça se passe dans le monde éducatif, mais j'ai le sentiment quand même que les régions sont souvent beaucoup plus armées, on avait des enveloppes de deux cent mille euros voire plus que des enveloppes de huit cent euros. Alors j'aimerais bien votre avis de ce côté là. Ma question c'est: on a un outil vraiment puissant avec l'internet et le web pour faire des souscriptions, est-ce que vous avez essayé de rentrer dans la démarche du style Ulule?<br />
<br />
'''François Élie :''' Fundraising.<br />
<br />
'''François du public :''' Je pense que récolter rapidement sur ce genre de plateforme, ça semble assez facile.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' On ne l'a pas fait essentiellement parce que, comme je l'ai expliqué, mais ça ne veut pas dire que c'est une mauvaise idée, c'est juste que ce n’était pas approprié pour ce bouquin. On a commencé le bouquin en janvier, on l'a terminé en avril. On voulait qu'il soit publié en septembre, donc on n'avait pas tellement le temps de faire du marketing viral, de compter sur le bouche à oreille, etc. Cela dit ça pose un problème de fond qui est : qui doit payer ? Moi je reste attaché à l'idée que c'est la République qui doit payer les manuels scolaires des lycéens. Alors si on peut les faire d'une manière moins chère, d'une manière plus efficace, etc, c'est bien. Mais ça me poserait un problème d'écrire à des parents en leur disant: si vous ne donnez pas vingt euros ou trente euros et bien vos enfants n'auront pas de manuels scolaires à la rentrée et donc c'est leur avenir qui est en jeu. C'est un discours qui est un peu difficile à tenir malgré tout.<br />
<br />
'''Public :''' Ce que j'entends, je travaille en primaire donc avec des enfants de trois à onze ans, donc avec cette multiplicité en France d'acteurs, il n'y en a pas trente six mille parce qu'il y a plein de communes qui n'ont plus d'école depuis longtemps, mais peu importe, la difficulté est de mettre cette masse d'interlocuteurs institutionnels, je parle des collectivités territoriales, pas du tout des parents d'élèves, donc ce sont eux qui mettent au pot, et l'énergie pour se rencontrer est bien plus importante que l'argent à mettre. La problématique la plus forte de mon point de vue se pose plus entre acteurs institutionnels que par rapport aux familles ordinaires.<br />
<br />
Mais là on a deux problématiques auxquelles on se heurte: l'une c'est que le secteur de l'édition existe, a une réalité économique, en tout cas il y a aussi de bonnes raisons pour ça, que l'école est un marché totalement captif à très peu près et qu'on n'abandonne pas sans de fortes résistances un système qui fonctionne aussi bien malgré tout. Et que de l'autre côté la vraie valeur ajoutée, François l'évoquait tout à l'heure, ce n'est pas tant le contenu du respectivement manuel etc, que la façon dont ces ressources sont utilisées. Or aujourd'hui à très peu de choses près, l'institution est largement déficiente sur comment apporter cette valeur ajoutée, qui existe au demeurant, aux instits, et les collectivités territoriales, dont beaucoup sont conscientes, notamment parce qu'il y a des terminaux interactifs, les collectivités territoriales sont maintenant face à la problématique de la formation des enseignants, qui pour différentes raisons, ce n'est pas le lieu…, n'est pas assurée par l'institution vraisemblablement ne le sera pas. Ils sont hors de leur champ de compétence. Un maire, un conseiller général qui dirait: j'ai mis des tableaux interactifs, les profs ne s'en servent pas, il faut les former, il ne peut pas le faire, en tout cas pas directement. Par contre sur ces systèmes collaboratifs à financement mutualisé, là ce n'est pas pareil, puisque c'est bien un outil mis en place et mis à disposition des profs et de qui veut, profs du public, profs du privé, parents d’élèves, après les profs s'en saisissent ou ne s'en saisissent pas mais on peut passer au-dessus de l'obstacle institutionnel majeur dans le contexte français pour les écoles publiques. Parce que chez le privé, il y en a beaucoup qui ont compris ! <br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Je ne crois pas qu'il y ait eu un très fort lobbying des éditeurs qui aurait fait pression sur l’Association des Régions de France pour qu'on ne soient pas financés. Je pense simplement qu'on était trop petits. Si on avait voulu, je ne sais pas, faire une version libre de Lagarde et Michard, ou un truc comme ça, à ce moment là je pense qu'il y aurait peut-être eu ce type de pression. Mais là on était vraiment trop insignifiants pour que le lobby des éditeurs s'intéresse à nous. Ou alors il est vraiment mieux organisé que ce qu'on imagine. Je ne crois pas qu'ils le soient à ce point là !<br />
Sur la question du crowdsourcing, faire du crowdsourcing auprès d'institutions publiques, c'est un peu compliqué. Je ne sais pas si les institutions publiques peuvent comme ça, elles n'ont pas de carte bleue par exemple. C'est difficile de virer quelques euros sans avoir de garantie de retour etc. Alors que justement elles ont plutôt une culture de marché public, de choses comme ça.<br />
<br />
'''Public :''' C'est [pas] compatible avec les institutions.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Voila, c'est ça. C'est quelque chose qui reste à inventer. On ne sait pas encore faire.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Dimitri, tu voulais prendre la parole ?<br />
<br />
'''Organisateur :''' Je suggère que nous changions de conférence. Il y a des gens qui peuvent changer de salle. Il faut que nous évitions de prendre du retard. Vous êtes encore là dans les heures qui suivent ? Il est possible de vous rencontrer ? En bas ? Oui ?<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Bon et bien merci. On continuera, on renouvellera, parce que la question n'est pas terminée.<br />
<br />
<em>Applaudissements.</em></div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=Des_manuels_scolaires_libres_conf_RMLL_2013&diff=68183Des manuels scolaires libres conf RMLL 20132015-09-17T19:27:38Z<p>Echarp : /* 26' 08 questions du public difficiles à ouir - relu avec le son par booky */</p>
<hr />
<div>[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
Lien vers la vidéo : [http://video.rmll.info/videos/des-manuels-scolaires-libres/]<br />
<br />
Intervenants : Jean Pierre Archambault - Gilles Dowek - François Élie <br />
<br />
Lieu : RMLL juillet 2013<br />
<br />
Durée : 41 min 18<br />
<br />
<br />
==00' transcrit Marie-Odile, relu et complété Benjamin relu sans le son par Booky==<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Bonjour. Donc on est là pour parler des manuels scolaires libres. C'est une question importante. Moi j'ai tendance à dire que dans l'éducation le libre, c'est bien sûr le logiciel mais est-ce que ce n'est pas aussi, éventuellement surtout, les ressources pédagogiques libres, étant entendu qu'en France il y a dix millions d’élèves et qu'il y a des enjeux financiers très très forts et que toutes les difficultés, les obstacles qu'on a pu rencontrer dans le déploiement du libre depuis une quinzaine d'années dans le système éducatif en France, est-ce qu'il n'y pas ça en arrière plan ?<br />
<br />
Alors rapidement il y a trois types de ressources pédagogiques. Il y a celles que les enseignants fabriquent depuis toujours pour préparer leurs cours, il y a les ressources éditorialisées, des éditeurs, des auteurs, avec un modèle économique puisque c'est une activité professionnelle et puis il y a aussi les ressources qu'on appelle brutes, ce qui veut dire un film, une interprétation d'un opéra, qui sont des ressources qui n'ont pas été fabriquées à des fins pédagogiques mais qui peuvent bien entendu être utilisées dans le cadre d'un cours et qui posent la question de l'exception pédagogique, c'est-à-dire la possibilité pour un enseignant d'utiliser gratuitement, dans le sens de l’intérêt général, des ressources qui ne sont pas des ressources éditorialisées.<br />
Alors il est clair que l'équilibre qui avait au moins cent ans, cent cinquante ans, de l'édition scolaire a été complètement perturbé, mis à mal par l'arrivée de l'informatique, par la banalisation des outils de production de ressources pédagogiques et puis par le développement des réseaux. Donc ça interroge quelque part et en premier lieu les éditeurs donc on va parler de ça mais d'une manière assez ouverte, libre.<br />
<br />
Je vais d’abord donner la parole à Gilles qui va partir d'une expérience d'un manuel qu'on a fait sur l’enseignement de l'informatique, la question d'un modèle économique, d'une éventuelle licence globale avec les régions qui en France financent les manuels scolaires. Un certain nombre de questions, licence sous laquelle on a mis le manuel et puis François-Élie qui nous parlera de quid de l’institution par rapport à la production de ressources pédagogiques libres, étant entendu qu'en France on a un grand succès dont on est très fier qui est Sésamaths, qui est devenu le premier acteur éditorial pour les mathématiques au collège. Pour autant, la question de l'implication de l'institution est posée. Alors, Gilles&nbsp;?<br />
<br />
==03'12 relu avec le son par Booky==<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Merci. Je vais essentiellement vous raconter une histoire qui est l'histoire d'un échec mais ce qui est important dans la vie c'est d'apprendre de ses échecs, donc ce n'est pas très grave de rencontrer quelques échecs de temps en temps. Comme Jean- Pierre l'a rappelé, l'an dernier, enfin il y a dix-huit mois à peu près, nous avons commencé à écrire un manuel d'informatique qui s'adressait à des élèves français de la classe de Terminale, la dernière classe du lycée, et qui correspondait à l'introduction de la discipline informatique au lycée après une longue histoire où elle avait été mise, supprimée, remise, etc. Et donc ça nous semblait important qu'il y ait un manuel scolaire dès la première rentrée, donc c'est un livre qu'on a écrit un peu dans l'urgence avec l'idée qu'il devait être absolument prêt en septembre 2012, à la rentrée dernière. Et en écrivant ce livre, il y a tout un tas de paragraphes qui parlent de choses différentes, la boucle while, la boucle for, le codage des sons, le codage des images, les algorithmes de tri, etc, mais il y avait aussi un certain nombre de questions qu'on se posait avec les élèves en disant on incite les élèves à réfléchir sur la manière par exemple dont la notion de propriété a évolué sous l'influence du développement d'objets informatiques, donc en particulier de logiciels qui sont copiables à coût nul, donc qui sont des biens non rivaux où chacun peut les utiliser sans que ça n’empêche d’autres personnes de les utiliser.<br />
<br />
Et alors à force comme ça de réfléchir nous-mêmes pour faire réfléchir les élèves et les lecteurs du livre, ça nous a amené à nous demander s'il était raisonnable que ce livre soit simplement édité et vendu comme un livre traditionnel, c'est-à-dire essentiellement quelque chose qui n'est pas accessible gratuitement sur le web ou ailleurs.<br />
<br />
Avec l'équipe, ça a été vraiment un travail collectif, on était une équipe de huit auteurs, et donc il s'est passé, dans les réunions qu'on avait pour réfléchir aux contenus du livre, qu'il y avait tout le temps à la fin une petite réunion, on réfléchissait à sa diffusion et donc il nous semblait qu'une bonne chose était de terminer le livre et de le mettre au moins à disposition de tous sur le web, disons sous la forme d'un pdf. On n'avait pas énormément réfléchi sur l'idée de rendre le livre interactif, de mettre des vidéos, d'en faire un MOOC, etc, à cette époque on était plus sur une idée de diffuser des informations qui étaient sous forme d'un pdf ou d'un fichier texte, enfin peu importe, et que dans l’idée d'innover en utilisant l’informatique, qui est aussi une idée intéressante, mais ce n’était pas notre idée à cette époque.<br />
<br />
On s'est quand même heurté à une certaine difficulté: c'est que ce projet avait besoin d'argent. On avait besoin d'argent quand même. Écrire un livre ça coûte de l'argent. Il y a un certain nombre de coûts différents. Il y a d'abord la rémunération des auteurs et ça, en fait, c'est ce qui pose le moins de problèmes puisque la plupart des auteurs sont ou bien profs en lycée, donc déjà payés par l'institution pour travailler vingt-quatre heures sur vingt-quatre à l'édification des élèves, ou bien professeurs à l'université, ou chercheurs dans une institution publique et donc également déjà payés par les contribuables pour en particulier l’édification des professeurs qui effectivement vont contribuer à l'édification des élèves.<br />
<br />
Il s'avère que la plupart des auteurs étaient prêts éventuellement à travailler gratuitement. On n'est pas sûrs que ce soit la meilleure chose. Pourquoi après tout devraient-ils travailler gratuitement puisque c'est un travail supplémentaire par rapport à leur travail habituel? Mais disons ça ça n’avait pas l'air de poser trop de problèmes. En revanche ce qui posait un véritable problème, c'était que quand on écrit un livre pour des lycéens ce n'est pas tout à fait pareil que quand on écrit un poly pour des étudiants de master ou quelque chose comme ça. D'abord il était important qu'il n'y ait pas de fautes d'orthographe dans le livre, qu'il n'y ait pas trop de fautes de français, de grammaire, etc, et donc il avait un travail d'édition minutieux. Un livre ça demande un travail d'édition plus minutieux qu'un poly qu'on donne à des adultes, disons des jeunes adultes ; enfin des vieux ados sont plus sensibles à cette qualité.<br />
<br />
Également il y avait besoin d'un travail d’illustrateur professionnel, donc on avait fait un certain nombre de figures un peu à main levée, un peu en Xfig, enfin avec des outils du 20ème siècle, et on se rendait compte que, par rapport à un livre scolaire traditionnel, nos talents d’illustrateur étaient un peu en deçà des talents d’illustrateurs professionnels, et donc que le risque était qu'on ait un livre qui soit un peu ''cheap'', qui véhicule une idée sur l'informatique: que l'informatique c'est toujours un truc qui se fait avec trois bouts de chandelle et donc on ne voulait pas de ça. Et même le travail de mise en page, on pouvait faire un truc très sobre, très austère en LaTeX par exemple, mais il s'avère que les lycéens sont habitués à des trucs avec du rouge, du vert, du bleu, des encadrés, des trucs qu'on ne sait pas très bien faire et donc que ces compétences on ne les avait pas dans l'équipe et on n'a trouvé personne qui voulait travailler jour et nuit avec nous pour faire des illustrations, éditer le livre, etc, gratuitement. Et donc ça ça a l'air d’être, quand on écrit un livre, une espèce de coût incompressible qui est le travail d'édition. Et donc l'idée de faire ça de manière artisanale, d'écrire juste ce pdf et de le mettre sur le net tout seuls, et bien ne nous semblait pas une bonne idée, et on a plutôt cherché à avoir des financements.<br />
<br />
==09'00 relu avec le son par Booky==<br />
<br />
Des financement ce n'est pas très difficile à trouver, puisqu'en France les livres scolaires des lycéens sont sponsorisés par des régions. Et donc il y a vingt deux régions ou vingt six régions, et les vingt six régions, vingt sept maintenant peut-être, ont des modes de financement des livres scolaires très différents les unes des autres. Il y a des régions qui achètent les livres scolaires aux éditeurs et qui les distribuent aux lycéens. Il y a d’autres qui impriment des coupons et distribuent des coupons aux lycéens puis les lycéens vont à la librairie, ils achètent avec les coupons et les coupons ensuite sont échangés, sont rachetés par la région. Mais disons quel que soit le mode de financement, il y a des régions qui achètent tous les bouquins, il y en d'autres qui donnent cent euros ou quatre-vingt euros par lycéen, ça dépend. Ça ce n'est que pour les lycées. Pour le collège ce sont les départements et pour l'école ce sont les communes. Si vous n’êtes pas français vous ne pouvez pas comprendre toute cette articulation entre des régions, des départements, des communes, etc, mais bon il y a différentes structures administratives. Il y a des structures administratives plus complexes. Et donc le bon modèle nous semblait celui de la licence globale, c'est-à-dire que les régions, qui sont structurées dans une association qui s'appelle Association des Régions de France, nous payent une fois le texte et comme ça, ça nous permettait de l'écrire. On ne leur demandait pas beaucoup d'argent. On leur avait dix mille euros pour les auteurs, donc on était huit auteurs, on était prêts à se partager dix mille euros comme droits d'auteur une fois et puis après zéro et on leur avait aussi demandé dix mille euros pour pouvoir payer un illustrateur, un éditeur et un metteur en page.<br />
<br />
On avait même un peu complexifié le modèle économique puisqu'il y a eu une longue discussion qui n'est toujours pas terminée sur la vertu d'avoir un exemplaire papier d'un livre, en plus de l'avoir sous forme électronique, ou bien que ce soit en ligne ou bien que ce soit sur son ordinateur ou sur sa liseuse ou sur sa tablette ou que sais-je. Il y a un certain nombre de personnes qui n'ont peut-être pas nécessairement tort et tant qu'on n'est pas absolument sûrs qu'elles ont tort, il faut prendre au moins en compte leur avis, qui disent que c'est beaucoup plus agréable et beaucoup plus efficace pour un lycéen d'avoir un livre, un exemplaire papier, que d'avoir simplement la version électronique. En particulier, il y a un argument qui est que quand on a la version électronique on ne sait pas quelle est la part du bouquin qu'on a lue, enfin c'est plus compliqué de le savoir, alors que quand on a un exemplaire papier ouvert au milieu ou au tiers ou aux trois quarts, on sait à peu près où on en est, on sait quelle est la partie qu'on a lue, qu'on n'a pas lue.<br />
<br />
Et donc on avait un peu complexifié le modèle économique avec un éditeur, on avait trouvé un éditeur qui était prêt à nous accompagner dans ce projet donc qui était qu'en plus de la licence globale qui concernait le texte, donc le contenu immatériel du livre, on proposait d'imprimer le livre pour un coût de huit euros, donc au lieu d'avoir un manuel scolaire à vingt-cinq euros, le coût du manuel scolaire était décomposé en une partie fixe qui correspondait à la partie non rivale, c'est-à-dire le contenu, et une partie proportionnelle si jamais les lycéens voulaient des.... On avait même complexifié le modèle économique puisqu'on avait dit qu'une fois que le pdf était en ligne, si les régions voulaient les imprimer elles-mêmes et bien elles pouvaient le faire, si elles voulaient se regrouper pour faire des économies d'échelle elles pouvaient le faire et on pouvait nous aussi leur proposer des exemplaires à huit euros.<br />
<br />
Donc j'arrive à la fin de l'histoire. Nous avons avec cet éditeur contacté l'Association des Régions de France qui a lu notre dossier, qui nous a dit "c'est une très bonne idée mais on va faire ça l'année prochaine !". Et comme la rentrée arrivait et qu'on était au mois de mai et qu'on voulait absolument que le livre soit disponible en septembre et qu'il leur fallait plus d'un an pour réfléchir sur le bien-fondé de notre proposition de leur demander vingt mille euros que vingt-six régions devaient rassembler, c'est-à-dire chaque région devait donner en moyenne huit cent euros, peut être certaines auraient pu donner plus, certaines auraient pu donner moins, mais apparemment le process était trop compliqué et donc il prenait tellement de temps qu'il nous a semblé plus important de sortir le livre à temps.<br />
<br />
Alors nous avons finalement trouvé une solution de compromis puisque les Éditions Eyrolles ont proposé que l'exemplaire papier soit vendu vingt euros, donc c'était déjà moins cher que les manuels scolaires habituels, mais aussi de mettre le pdf en ligne exclusivement à l'usage des profs de manière à ce que les profs puissent préparer leur enseignement même si rien n’empêche quiconque d'accéder au texte. Le texte est accessible, mais disons le code de bonne conduite qu'on propose c'est davantage que les lycéens achètent le livre et que les profs l'aient gratuitement. Ce n'est pas quelque chose qui est complètement formalisé.<br />
Juste pour la petite histoire, on a vendu cinq mille exemplaires du livre, ce qui n'est pas si mal quand on sait qu'il y a dix mille lycéens qui ont commencé l'informatique cette année ; et si vous multipliez cinq mille par vingt, vous verrez qu' il y a déjà cent mille euros qui ont été dépensés pour acheter ce livre, donc même si on pense qu'il n'y a que la moitié de ces cent mille qui ont été subventionnés par les régions, elles ont déjà payé deux fois et demi ce qu'on leur demandait !<br />
<br />
C'est un échec qui a plusieurs explications. La première c'est qu'on a un peu pris l'Association des Régions de France par surprise, on les a contactés au printemps pour leur demander un chèque tout de suite. Et donc ils étaient un peu comme des lapins dans la lumière des phares, tout d'un coup on leur posait une question à laquelle ils n'avaient jamais réfléchi et ils ne pouvaient pas donner de réponse tout de suite. Mais j'espère que sur le long terme ce type d'idée va finir par un peu davantage maturer dans ce type de structure. Il y avait aussi le fait que 2012 était une année d'élection et qu’apparemment c'est très difficile de prendre une décision en France une année d'élection. Bon ça c'est un détail historique. Il y a quand même un point qu'ils ont soulevé qui je pense mérite d’être discuté, je ne vais pas le discuter tout de suite parce qu'il faut que je ne monopolise pas la parole, mais un point avec lequel, c'est une vielle discussion interactive qui pourrait être intéressante. L'Association des Régions de France nous a dit: qu'est-ce qui se passe si demain il y a dix personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Cent personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Mille personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Est-ce qu'on doit leur dire oui à toutes ? Est-ce qu'on doit choisir ? Comment est-ce qu'on fait ? On leur a donné quelques éléments de réponse, mais c'est une vraie question. On ne peut pas faire juste comme si cette question n'existait pas.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault:''' Merci Gilles. Avant de passer la parole, une autre vraie question, c'est qu'on a mis ce livre sous licence Creative Commons avec la clause NC et que, on en parlait tout à l'heure, ça a donné lieu à une longue discussion passionnée avec Richard Stallman qui nous a dit "Non pas possible d'avoir choisi la clause NC." Ça aussi c'est une vraie question. François ?<br />
<br />
==16' 15 relu avec le son par Booky==<br />
<br />
'''François Élie :''' Oui alors je viendrai effectivement à ce vrai problème tout à l'heure. Mon point de vue va être un peu celui du payeur, c'est-à-dire celui des gens qui dans les régions, les départements, les communes, pour les écoles, les collèges et les lycées financent les manuels scolaires. C'est le point de vue que j'ai sur le développement du logiciel au sein de l'Adullact, et je vais essayer de montrer les analogies entre la production du logiciel et la production de manuels scolaires. Je ne vais pas revenir sur ce qui a été dit auparavant. Effectivement ce qui caractérise les objets numériques, c'est d’être des objets non rivaux, distribution à coût marginal nul, mais ne jamais oublier que ce ne sont pas pour autant des objets gratuits parce qu'il faut les produire, même s'il faut les produire une fois, il faut les produire. Et donc d'une certaine façon si ça percute les modèles de l'édition, les modèles traditionnels, il ne faut surtout pas s'imaginer que l'ère du tout gratuit est arrivée.<br />
<br />
D’ailleurs les livres sur le gratuit sont payants. C'est un signe ! L'ère du tout gratuit n'est pas arrivée. On n'est pas arrivé dans un modèle où il n'y a plus d'argent et en même temps on ne peut pas inventer des modèles qui excluent complètement l'édition, le métier d'éditeur. Ça c'est très important parce que pendant longtemps j'étais plutôt sur une ligne où il fallait pourfendre ces métiers de gens qui ne servaient à rien et puis progressivement je me suis rendu compte qu'ils servaient à quelque chose, première chose, et puis surtout que la préoccupation des politiques est presque davantage, je ne sais pas si on est écouté, mais, de refonder l'industrie numérique que de refonder l'école. Je simplifie, mais l'écoute qu'on a au niveau des politiques sur ces gens qui créent les emplois, qui irriguent le territoire, qui etc, c'est très important. Donc il ne faut pas être naïf en allant trop vite et oubliant de faire tourner les bons porte-avions parce ça aussi c'est important.<br />
<br />
Une fois qu'on a dit ça, on n'a encore rien dit parce ce qui compte ce n'est pas tant la question qui nous a occupés pendant quelques années, qui était de militer pour l'utilisation des manuels scolaires libres qui existaient. C’était à l'époque le début de Sésamaths où on disait c'est bien d'utiliser du libre. C'est la même chose pour le logiciel. Mais en même temps ce qui est le plus important, c'est moi ce qui m'occupe depuis dix ans pour les collectivités, ce n'est pas les logiciels qui existent. Ça c'est bien de les utiliser. Mais ce qui est le plus important c'est de faire exister ce qui n'existe pas et à ce moment-là les choses commencent à devenir intéressantes et je me félicite qu'aujourd'hui on se préoccupe de réfléchir sur des expériences, réussies ou pas, de production, plutôt que de diffusion, d'utilisation, de marketing autour d'objets qui existent.<br />
<br />
Et l’expérience que j'ai de la production de logiciels, c'est qu'en fait il y a deux moments. Il y a un moment où on est en train de remplacer le modèle éditeur de distribution habituelle par un modèle de souscription. Il faut payer une fois la production. Ça c'est un premier problème. Avec ce que vous mentionniez tout à l'heure, c'est-à-dire la question de savoir comment on passe à l'échelle. Il est hors de question que les régions, les départements, les écoles voient venir pour chaque matière plusieurs projets libres qui leurs proposent des souscriptions en disant: on va faire pour l'espagnol, pour le latin, pour la philosophie bien sûr, toutes sortes de matières, des projets qui vont produire une complexité là où ils ont essayé, eux, de faire de la simplicité.<br />
À ce problème il y a une réponse relativement simple qui est de mettre en place des plates-formes de production, des forges de production d'objets qui, à la différence des manuels qui seraient simplement numérisés, seraient des objets granulaires, modulaires, permettant au professeur de faire ce qu'il fait d'habitude, c'est-à-dire de piquer à droite et à gauche dans les manuels qui l'arrangent de quoi construire son cours à partir d'objets qui correspondent à son projet.<br />
<br />
Et donc d'une certaine façon qu’est-ce qu'il faut payer une fois ? C'est d'abord les outils de production, quitte à ce qu’ensuite on s'arrange pour régler le problème de la rémunération des auteurs. Et à ce moment-là, la rémunération des auteurs peut être négociée entre le prescripteur qui est l'État et les payeurs qui sont les collectivités territoriales. Parce que, pour l'instant, l'État courageusement prescrit par les programmes, par les inspections, ce qu'il ne paye pas. Il y a un moment où ceux qui payent peuvent dire on aimerait payer autrement, on aimerait par exemple que ce soient des professeurs qui puissent produire des contenus, parce qu’actuellement ce sont quand même les professeurs qui les produisent mais en plus c'est payé par les éditeurs et donc on peut régler ce problème par une négociation entre les payeurs et les prescripteurs.<br />
<br />
Quel est le rôle des éditeurs ? Il peut être de répondre à un appel d'offre de forge de production. Ce sont eux qui sont peut-être les mieux à même de gérer des forges de production. Simplement leur rémunération sera différente, peut-être sera mieux garantie que par d'éventuelles ventes qui iront pour certaines au pilon.<br />
<br />
Reste que là on n'a résolu qu'un seul des problèmes. Quand depuis dix ans qu'on fait du développement de logiciel métier dans les collectivités, on sait que pour faire vivre un logiciel il y a deux moments. Le premier moment pour le faire exister, il faut financer, il faut développer et puis une fois que la version 1.0 est sortie, le pire commence et les vrais problèmes commencent.<br />
La question ce n'est pas de payer une fois, c'est de continuer à faire exister ce qu'on a fait exister. Et d'une certaine façon si on produit un logiciel ou si on produit un manuel, il faut assurer sa pérennité, son évolution dans le temps et ce qui menace tous les projets, c'est de mourir dès qu'ils sont nés. Donc la question qui se pose après, et là ça va être le plus difficile, parce que c'est très difficile de mutualiser, ça ne m'étonne pas du tout que les régions préfèrent payer dix fois plus que si elles avaient été intelligentes parce ce qui coûte le plus cher ce n'est pas de dépenser de l'argent, c'est de faire ensemble. Ça coûte une fortune de se mettre d'accord, de se mettre autour d'une table, d'oublier les rivalités de territoires, quand ce ne sont pas des rivalités politiques entre gens du même camp, enfin c'est une catastrophe ! On est dans un monde où les couteaux se prennent dans le dos par les amis, enfin c'est très compliqué !<br />
<br />
Plus compliqué encore que de mutualiser ensemble, c'est de faire vivre ensemble, et la difficulté qu'on rencontre alors c'est la difficulté à oublier son ego. Les régions aimeraient bien tatouer tous les projets qu'elles font en disant: c'est moi que je l'ai fait et si les autres l'utilisent c'est parce que c'est moi qui leur ai donné. La difficulté c'est de mettre en marque blanche en disant: on l'a payé ensemble et puis c'est pour tout le monde ! Et ça c'est très très difficile !<br />
Les Espagnols, un jour, étaient venus à l'invitation du gouvernement français pour donner le retour d’expérience de dix ans d'expérience de financement libre, et ils étaient venus pour dire une chose : mettez tout en marque blanche. L'expérience, le retour de toutes les mauvaises pratiques, c'était que l'ego freine les projets. Et donc pour faire vivre ensuite un projet qu'on a initialisé, et bien il va falloir renoncer à mettre son tatouage partout et dire: hé bien on fait pour tous. Et là aussi on peut se féliciter qu'en France, au moins, les programmes sont nationaux et on a un ministère qui a la main sur les contenus. Là ça peut aussi avoir un intérêt d'avoir cette puissance régalienne pour dire sur les contenus: hé bien vous ne mettrez pas votre tampon. Et de ce point de vue-là ça permettrait de régler ce problème.<br />
<br />
Je pense que si on veut passer à l'échelle il faut parvenir à convaincre les financeurs de faire quelque chose qui ressemble, qui s’apparente à une licence globale pour l'initiation, pour l’initialisation du projet, pour les financements globaux, mais qu'ensuite elles mettent en place des dispositifs de pérennisation qui permettent de mettre à jour, et peut-être de profiter en ré-injectant, parce qu'un professeur qui fait son cours, qui utilise des granules pour les assembler, que ne les remet-il pas dans le paquet ? Vous savez, dans le monde du logiciel, il y a un problème, c'est que le code produit du service et le service produit très peu de code. Ça commence à inquiéter énormément les gens du libre. Les sociétés de service en logiciel libre re-déposent extrêmement peu de code qu'ils développent. D'ailleurs ils en développent quelquefois plusieurs fois, ils font payer quelquefois plusieurs fois leurs clients. Je ne veux pas me faire des ennemis, mais le programme Upstream, faites remonter les productions, est un programme essentiel. Et bien de la même façon que pour le logiciel il faut demander à ceux qui l’utilisent de ré-injecter ce qu'ils ont fait, et bien de la même façon il faut que les utilisateurs deviennent des contributeurs, c'est-à-dire qu'on mette dans la boucle les professeurs qui ont utilisé ces granules pour mettre en place des publications de scénario, de manières différentes d'utiliser des granules, et tant qu'on n'aura pas fait tourner cette roue-là et bien il manquera la deuxième étape.<br />
<br />
Voilà, je pense, les deux enjeux à la fois faire exister les objets et puis ensuite les faire vivre, et donc il faut amorcer la roue pour que ça tourne. Mais je pense qu'il y a une bonne analogie à faire entre le logiciel et les manuels numériques dès lors qu'on s'interroge sur la production et pas simplement sur l’utilisation.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Merci François. À vous !<br />
<br />
==26' 08 questions du public difficiles à ouïr - relu avec le son par booky==<br />
<br />
'''Public :''' Et en septembre 2013, qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qui va se passer ? Il y a eu un accord d'association ?<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Non, non ! On a laissé tomber. On a changé les éditeurs. Non, non. Maintenant notre projet est juste de passer la bonne parole à d'autres projets, d'autres manuels, d'autres disciplines. Il y a un travail d’explication à faire aux régions dans le cas du lycée, aux départements et communes dans les autres cas. Les régions c'est relativement simple, puisqu'il n'y a que vingt-deux plus cinq régions, vingt-sept, il y a cent un ou cent deux départements et il y a trente six mille communes, Je pense que quand il va falloir coordonner trente six mille communes ça sera plus compliqué que coordonner vingt-sept régions, ce qu'on n'a déjà pas réussi à faire. Maintenant le manuel vit sa vie. Il a existé dans une première version l'an dernier. Cette année il va sortir dans deux versions différentes où les programmes sont en Java dans une version, en Python dans l'autre. Il y a une vie du manuel mais maintenant elle se fait hors de ce projet, sauf que le manuel est en ligne, toujours en ligne, mais de manière un peu anecdotique.<br />
<br />
'''Public :''' Donc actuellement il n'y a pas de ???....<br />
<br />
'''François Élie :''' Non<br />
<br />
'''Public :''' Il n'y a pas de promotion ??? disponible ?<br />
<br />
'''François Élie :''' Non<br />
<br />
'''Public :''' Qu'est-ce qui vous a motivé à mettre une clause NC ?<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' D'abord j'aimerais bien que tout le monde soit gentil si on discute de ce point. Tu as posé la question très gentiment ! Dans la licence Creative Commons il y a un certain nombre d'options et l'option NC dit, en gros, alors je ne suis pas tout à fait un spécialiste de ça, mais en gros que tout le monde peut réutiliser le contenu qu'on met à disposition, tout le monde peut le modifier, tout le monde peut le rediffuser, sauf d'une manière commerciale. NC signifie non commercial.<br />
<br />
'''Public :''' Sans autorisation de l'auteur !<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' Sans autorisation de l'auteur.<br />
<br />
'''Public :''' Il y a moyen de s'arranger avec l'auteur.<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' D'accord, d'accord. Il s'avère qu'on a finalement pris un modèle qui est beaucoup plus classique que celui qu'on avait imaginé au début. Donc on a un éditeur et quand on a vu cet éditeur, Eyrolles, on leur a proposé, on leur a demandé si par hasard ça les intéresserait, si par hasard ils trouveraient que ça serait une bonne idée qu'on mette le pdf du livre, qui est coproduit par eux et nous, c'est vraiment la chose qui ensuite est mise sur la rotative qui fabrique l'objet physique qui est vendu ensuite, en libre accès sur le web. Et donc il y a eu une négociation qui s'est faite avec l'éditeur sur la licence et l'éditeur souhaitait, donc Eyrolles, souhaitait avoir cette clause NC. Eyrolles explique assez simplement la raison. Ils ont eux-mêmes investi de l'argent, d'une part en nous payant les droits d'auteur, mais ça les droits d'auteur sont proportionnels au nombre d'exemplaires, donc ce n'est pas très important, mais également ils ont investi sur des coûts fixes qui sont des coûts de fabrication de la maquette, les trois professions que j'ai évoquées, éditeur, maquettiste et mise en page, et donc ayant fait cet investissement ils voulaient éviter que l'éditeur qui se trouve au quartier latin juste en face de la rue récupère le pdf, l'imprime et le vende un euro de moins, auquel cas un autre éditeur aurait pu faire ça puisqu'il n'avait pas les coûts fixes et donc son point mort, son point zéro était à un endroit différent et donc Eyrolles a envisagé que cela puisse se passer, sans avoir un éditeur je pense en tête, mais enfin, et donc nous a proposé ou bien de ne pas le mettre en l'accès ou bien de le mettre en libre accès avec cette clause. Et donc on a dit oui.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' On avait eu le même débat l'année d'avant avec le livre pour les profs qu'on avait fait, qui avait été fait avec un éditeur du service public, le CRDP de Paris. Et pareil il y avait eu la même licence avec la même clause.<br />
<br />
'''Public :''' Concernant les problèmes de pérennité, enfin, sur l'avenir du truc, ce qui pourrait être intéressant dans ces cas-là, c'est de négocier que le truc, l'ouvrage soit disponible sous licence NC tant que l'éditeur n'est pas rentré dans ses frais. Parce que le problème c'est que là, la clause elle s'applique potentiellement pendant longtemps. Sans accord de l'auteur mais les auteurs bon des fois on ne les retrouve pas.<br />
<br />
'''Public :''' Oui, et puis en l'occurrence, c'est l'accord aussi de l'éditeur. Parce que c'est l'éditeur qui a les droits de distribution.<br />
<br />
'''Public :''' Et si c'est motivé par la nécessité économique de l'éditeur de rentrer dans ses frais, il faudrait que la clause tombe lorsque l'éditeur est rentré dans ses frais. Ça ferait peut-être moins de...<br />
<br />
'''Public :''' Et puis il y a aussi le problème des œuvres orphelines. Et après, sur l'histoire de la clause NC, <em>bruits de micro</em>. On peut aussi imprimer wikipedia et le vendre. <em>bruits de micro</em>.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Il y a une toute petite différence avec Wikipedia. C'est que Wikipedia est par nature dynamique, change tout le temps, donc dès que tu l'imprimes il est obsolète. Ce n'est pas tout à fait le cas d'un manuel qui au mieux a une édition par an.<br />
<br />
'''Public :''' Le dictionnaire qui a cinq ans est encore à peu près utilisable. Le Larousse, le Robert !<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Oui, oui ! OK . Disons j'ai l'impression que dans les raisons qui expliquent le succès de Wikipedia, le fait qu'il soit tout le temps à jour est très important. C’est beaucoup moins le cas d'un manuel scolaire où on pense que ce qu'on dit sur la boucle for ne va pas être obsolète dans quinze jours, mais peut-être !<br />
<br />
'''Public :''' <em>bruits de micro</em> Il faut le maintenir et le garder à jour. Pour les contenus, c'est un peu moins important parce que tu peux très bien avoir du contenu figé qui ne bouge plus pendant quinze ans et qui est toujours pertinent quinze ans plus tard.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Quinze ans sans doute non, mais trois ans oui.<br />
<br />
'''Public :''' <em>inaudible</em> <br />
<br />
'''François Élie :''' Je pensais pour poursuivre l'analogie avec le logiciel, le fait de réinjecter la manière dont les professeurs dans leurs situations d'enseignement vont utiliser ces contenus, c'est la vraie vie de ces objets. Bien sûr les contenus d'un cours de philosophie, d'un manuel, enfin le mot manuel, on n'a pas de manuel en philosophie, mais enfin les contenus sont là, mais la manière de les scénariser, la manière de cheminer dedans, c'est ça la vraie vie d'un contenu. Et de ce point de vue là c'est ce dont les éditeurs rêvent, c'est d'avoir un retour pédagogique pour affiner. C'est vrai que les contenus sont les mêmes mais la manière dont ils sont organisés va changer du tout au tout.<br />
<br />
'''Public :''' Et puis les nouvelles habitudes pour les adolescents, avec tout ce qu'ils ont, avec les smartphones, etc. C'est leur façon d'aborder de manière très différente. Vous parliez de l'exemplaire papier qui permettait d'avoir un feed-back rapide pour savoir où on en est dans la quantité de matières qu'il resterait à voir par exemple, mais les adolescents, moi je vois bien ça avec ma fille qui a seize ans, ça zappe quand même assez vite quoi ! Est-ce qu'il n' y a pas aussi une réflexion à avoir par rapport aux nouveaux comportements ? <br />
<br />
'''François Élie :''' J'ai toujours zappé avec du papier, enfin, je ne sais pas comment font les autres, mais j'ai heureusement rarement fini les livres. Je ne suis pas sûr que ce soit essentiel. On n'est pas dans la culture du zapping. On zappe autrement. Il faut leur apprendre à mieux zapper. C'est très bien de zapper ! J'ai toujours commencé les livres par la table des matières et j'ai fait mon marché. Peut-être que l'usage des tables de matières est plus intelligente sur le papier. Il faudrait, je le disais tout à l'heure, inventer des pdf qui s'usent, avec des pages qui deviennent cornées pour qu'on sache où on en est resté, mais ce sont des dispositifs techniques assez faciles à mettre en œuvre.<br />
<br />
'''Public :''' Avec tous les liens, on peut facilement sauter d'un sujet à un autre.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Oui François !<br />
<br />
'''François du public :''' Je ne sais pas trop comment ça se passe dans le monde éducatif, mais j'ai le sentiment quand même que les régions sont souvent beaucoup plus armées, on avait des enveloppes de deux cent mille euros voire plus que des enveloppes de huit cent euros. Alors j'aimerais bien votre avis de ce côté là. Ma question c'est: on a un outil vraiment puissant avec l'internet et le web pour faire des souscriptions, est-ce que vous avez essayé de rentrer dans la démarche du style Ulule?<br />
<br />
'''François Élie :''' Fundraising.<br />
<br />
'''François du public :''' Je pense que récolter rapidement sur ce genre de plateforme, ça semble assez facile.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' On ne l'a pas fait essentiellement parce que, comme je l'ai expliqué, mais ça ne veut pas dire que c'est une mauvaise idée, c'est juste que ce n’était pas approprié pour ce bouquin. On a commencé le bouquin en janvier, on l'a terminé en avril. On voulait qu'il soit publié en septembre, donc on n'avait pas tellement le temps de faire du marketing viral, de compter sur le bouche à oreille, etc. Cela dit ça pose un problème de fond qui est : qui doit payer ? Moi je reste attaché à l'idée que c'est la République qui doit payer les manuels scolaires des lycéens. Alors si on peut les faire d'une manière moins chère, d'une manière plus efficace, etc, c'est bien. Mais ça me poserait un problème d'écrire à des parents en leur disant: si vous ne donnez pas vingt euros ou trente euros et bien vos enfants n'auront pas de manuels scolaires à la rentrée et donc c'est leur avenir qui est en jeu. C'est un discours qui est un peu difficile à tenir malgré tout.<br />
<br />
'''Public :''' Ce que j'entends, je travaille en primaire donc avec des enfants de trois à onze ans, donc avec cette multiplicité en France d'acteurs, il n'y en a pas trente six mille parce qu'il y a plein de communes qui n'ont plus d'école depuis longtemps, mais peu importe, la difficulté est de mettre cette masse d'interlocuteurs institutionnels, je parle des collectivités territoriales, pas du tout des parents d'élèves, donc ce sont eux qui mettent au pot, et l'énergie pour se rencontrer est bien plus importante que l'argent à mettre. La problématique la plus forte de mon point de vue se pose plus entre acteurs institutionnels que par rapport aux familles ordinaires.<br />
<br />
Mais là on a deux problématiques auxquelles on se heurte: l'une c'est que le secteur de l'édition existe, a une réalité économique, en tout cas il y a aussi de bonnes raisons pour ça, que l'école est un marché totalement captif à très peu près et qu'on n'abandonne pas sans de fortes résistances un système qui fonctionne aussi bien malgré tout. Et que de l'autre côté la vraie valeur ajoutée, François l'évoquait tout à l'heure, ce n'est pas tant le contenu du respectivement manuel etc, que la façon dont ces ressources sont utilisées. Or aujourd'hui à très peu de choses près, l'institution est largement déficiente sur comment apporter cette valeur ajoutée, qui existe au demeurant, aux instits, et les collectivités territoriales, dont beaucoup sont conscientes, notamment parce qu'il y a des terminaux interactifs, les collectivités territoriales sont maintenant face à la problématique de la formation des enseignants, qui pour différentes raisons, ce n'est pas le lieu…, n'est pas assurée par l'institution vraisemblablement ne le sera pas. Ils sont hors de leur champ de compétence. Un maire, un conseiller général qui dirait: j'ai mis des tableaux interactifs, les profs ne s'en servent pas, il faut les former, il ne peut pas le faire, en tout cas pas directement. Par contre sur ces systèmes collaboratifs à financement mutualisé, là ce n'est pas pareil, puisque c'est bien un outil mis en place et mis à disposition des profs et de qui veut, profs du public, profs du privé, parents d’élèves, après les profs s'en saisissent ou ne s'en saisissent pas mais on peut passer au-dessus de l'obstacle institutionnel majeur dans le contexte français pour les écoles publiques. Parce que chez le privé, il y en a beaucoup qui ont compris ! <br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Je ne crois pas qu'il y ait eu un très fort lobbying des éditeurs qui aurait fait pression sur l’Association des Régions de France pour qu'on ne soient pas financés. Je pense simplement qu'on était trop petits. Si on avait voulu, je ne sais pas, faire une version libre de Lagarde et Michard, ou un truc comme ça, à ce moment là je pense qu'il y aurait peut-être eu ce type de pression. Mais là on était vraiment trop insignifiants pour que le lobby des éditeurs s'intéresse à nous. Ou alors il est vraiment mieux organisé que ce qu'on imagine. Je ne crois pas qu'ils le soient à ce point là !<br />
Sur la question du crowdsourcing, faire du crowdsourcing auprès d'institutions publiques, c'est un peu compliqué. Je ne sais pas si les institutions publiques peuvent comme ça, elles n'ont pas de carte bleue par exemple. C'est difficile de virer quelques euros sans avoir de garantie de retour etc. Alors que justement elles ont plutôt une culture de marché public, de choses comme ça.<br />
<br />
'''Public :''' C'est [pas] compatible avec les institutions.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Voila, c'est ça. C'est quelque chose qui reste à inventer. On ne sait pas encore faire.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Dimitri, tu voulais prendre la parole ?<br />
<br />
'''Organisateur :''' Je suggère que nous changions de conférence. Il y a des gens qui peuvent changer de salle. Il faut que nous évitions de prendre du retard. Vous êtes encore là dans les heures qui suivent ? Il est possible de vous rencontrer ? En bas ? Oui ?<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Bon et bien merci. On continuera, on renouvellera, parce que la question n'est pas terminée.<br />
<br />
<em>Applaudissements.</em></div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=Des_manuels_scolaires_libres_conf_RMLL_2013&diff=68174Des manuels scolaires libres conf RMLL 20132015-09-17T19:13:37Z<p>Echarp : /* 16' 15 relu avec le son par Booky */</p>
<hr />
<div>[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
Lien vers la vidéo : [http://video.rmll.info/videos/des-manuels-scolaires-libres/]<br />
<br />
Intervenants : Jean Pierre Archambault - Gilles Dowek - François Élie <br />
<br />
Lieu : RMLL juillet 2013<br />
<br />
Durée : 41 min 18<br />
<br />
<br />
==00' transcrit Marie-Odile, relu et complété Benjamin relu sans le son par Booky==<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Bonjour. Donc on est là pour parler des manuels scolaires libres. C'est une question importante. Moi j'ai tendance à dire que dans l'éducation le libre, c'est bien sûr le logiciel mais est-ce que ce n'est pas aussi, éventuellement surtout, les ressources pédagogiques libres, étant entendu qu'en France il y a dix millions d’élèves et qu'il y a des enjeux financiers très très forts et que toutes les difficultés, les obstacles qu'on a pu rencontrer dans le déploiement du libre depuis une quinzaine d'années dans le système éducatif en France, est-ce qu'il n'y pas ça en arrière plan ?<br />
<br />
Alors rapidement il y a trois types de ressources pédagogiques. Il y a celles que les enseignants fabriquent depuis toujours pour préparer leurs cours, il y a les ressources éditorialisées, des éditeurs, des auteurs, avec un modèle économique puisque c'est une activité professionnelle et puis il y a aussi les ressources qu'on appelle brutes, ce qui veut dire un film, une interprétation d'un opéra, qui sont des ressources qui n'ont pas été fabriquées à des fins pédagogiques mais qui peuvent bien entendu être utilisées dans le cadre d'un cours et qui posent la question de l'exception pédagogique, c'est-à-dire la possibilité pour un enseignant d'utiliser gratuitement, dans le sens de l’intérêt général, des ressources qui ne sont pas des ressources éditorialisées.<br />
Alors il est clair que l'équilibre qui avait au moins cent ans, cent cinquante ans, de l'édition scolaire a été complètement perturbé, mis à mal par l'arrivée de l'informatique, par la banalisation des outils de production de ressources pédagogiques et puis par le développement des réseaux. Donc ça interroge quelque part et en premier lieu les éditeurs donc on va parler de ça mais d'une manière assez ouverte, libre.<br />
<br />
Je vais d’abord donner la parole à Gilles qui va partir d'une expérience d'un manuel qu'on a fait sur l’enseignement de l'informatique, la question d'un modèle économique, d'une éventuelle licence globale avec les régions qui en France financent les manuels scolaires. Un certain nombre de questions, licence sous laquelle on a mis le manuel et puis François-Élie qui nous parlera de quid de l’institution par rapport à la production de ressources pédagogiques libres, étant entendu qu'en France on a un grand succès dont on est très fier qui est Sésamaths, qui est devenu le premier acteur éditorial pour les mathématiques au collège. Pour autant, la question de l'implication de l'institution est posée. Alors, Gilles&nbsp;?<br />
<br />
==03'12 relu avec le son par Booky==<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Merci. Je vais essentiellement vous raconter une histoire qui est l'histoire d'un échec mais ce qui est important dans la vie c'est d'apprendre de ses échecs, donc ce n'est pas très grave de rencontrer quelques échecs de temps en temps. Comme Jean- Pierre l'a rappelé, l'an dernier, enfin il y a dix-huit mois à peu près, nous avons commencé à écrire un manuel d'informatique qui s'adressait à des élèves français de la classe de Terminale, la dernière classe du lycée, et qui correspondait à l'introduction de la discipline informatique au lycée après une longue histoire où elle avait été mise, supprimée, remise, etc. Et donc ça nous semblait important qu'il y ait un manuel scolaire dès la première rentrée, donc c'est un livre qu'on a écrit un peu dans l'urgence avec l'idée qu'il devait être absolument prêt en septembre 2012, à la rentrée dernière. Et en écrivant ce livre, il y a tout un tas de paragraphes qui parlent de choses différentes, la boucle while, la boucle for, le codage des sons, le codage des images, les algorithmes de tri, etc, mais il y avait aussi un certain nombre de questions qu'on se posait avec les élèves en disant on incite les élèves à réfléchir sur la manière par exemple dont la notion de propriété a évolué sous l'influence du développement d'objets informatiques, donc en particulier de logiciels qui sont copiables à coût nul, donc qui sont des biens non rivaux où chacun peut les utiliser sans que ça n’empêche d’autres personnes de les utiliser.<br />
<br />
Et alors à force comme ça de réfléchir nous-mêmes pour faire réfléchir les élèves et les lecteurs du livre, ça nous a amené à nous demander s'il était raisonnable que ce livre soit simplement édité et vendu comme un livre traditionnel, c'est-à-dire essentiellement quelque chose qui n'est pas accessible gratuitement sur le web ou ailleurs.<br />
<br />
Avec l'équipe, ça a été vraiment un travail collectif, on était une équipe de huit auteurs, et donc il s'est passé, dans les réunions qu'on avait pour réfléchir aux contenus du livre, qu'il y avait tout le temps à la fin une petite réunion, on réfléchissait à sa diffusion et donc il nous semblait qu'une bonne chose était de terminer le livre et de le mettre au moins à disposition de tous sur le web, disons sous la forme d'un pdf. On n'avait pas énormément réfléchi sur l'idée de rendre le livre interactif, de mettre des vidéos, d'en faire un MOOC, etc, à cette époque on était plus sur une idée de diffuser des informations qui étaient sous forme d'un pdf ou d'un fichier texte, enfin peu importe, et que dans l’idée d'innover en utilisant l’informatique, qui est aussi une idée intéressante, mais ce n’était pas notre idée à cette époque.<br />
<br />
On s'est quand même heurté à une certaine difficulté: c'est que ce projet avait besoin d'argent. On avait besoin d'argent quand même. Écrire un livre ça coûte de l'argent. Il y a un certain nombre de coûts différents. Il y a d'abord la rémunération des auteurs et ça, en fait, c'est ce qui pose le moins de problèmes puisque la plupart des auteurs sont ou bien profs en lycée, donc déjà payés par l'institution pour travailler vingt-quatre heures sur vingt-quatre à l'édification des élèves, ou bien professeurs à l'université, ou chercheurs dans une institution publique et donc également déjà payés par les contribuables pour en particulier l’édification des professeurs qui effectivement vont contribuer à l'édification des élèves.<br />
<br />
Il s'avère que la plupart des auteurs étaient prêts éventuellement à travailler gratuitement. On n'est pas sûrs que ce soit la meilleure chose. Pourquoi après tout devraient-ils travailler gratuitement puisque c'est un travail supplémentaire par rapport à leur travail habituel? Mais disons ça ça n’avait pas l'air de poser trop de problèmes. En revanche ce qui posait un véritable problème, c'était que quand on écrit un livre pour des lycéens ce n'est pas tout à fait pareil que quand on écrit un poly pour des étudiants de master ou quelque chose comme ça. D'abord il était important qu'il n'y ait pas de fautes d'orthographe dans le livre, qu'il n'y ait pas trop de fautes de français, de grammaire, etc, et donc il avait un travail d'édition minutieux. Un livre ça demande un travail d'édition plus minutieux qu'un poly qu'on donne à des adultes, disons des jeunes adultes ; enfin des vieux ados sont plus sensibles à cette qualité.<br />
<br />
Également il y avait besoin d'un travail d’illustrateur professionnel, donc on avait fait un certain nombre de figures un peu à main levée, un peu en Xfig, enfin avec des outils du 20ème siècle, et on se rendait compte que, par rapport à un livre scolaire traditionnel, nos talents d’illustrateur étaient un peu en deçà des talents d’illustrateurs professionnels, et donc que le risque était qu'on ait un livre qui soit un peu ''cheap'', qui véhicule une idée sur l'informatique: que l'informatique c'est toujours un truc qui se fait avec trois bouts de chandelle et donc on ne voulait pas de ça. Et même le travail de mise en page, on pouvait faire un truc très sobre, très austère en LaTeX par exemple, mais il s'avère que les lycéens sont habitués à des trucs avec du rouge, du vert, du bleu, des encadrés, des trucs qu'on ne sait pas très bien faire et donc que ces compétences on ne les avait pas dans l'équipe et on n'a trouvé personne qui voulait travailler jour et nuit avec nous pour faire des illustrations, éditer le livre, etc, gratuitement. Et donc ça ça a l'air d’être, quand on écrit un livre, une espèce de coût incompressible qui est le travail d'édition. Et donc l'idée de faire ça de manière artisanale, d'écrire juste ce pdf et de le mettre sur le net tout seuls, et bien ne nous semblait pas une bonne idée, et on a plutôt cherché à avoir des financements.<br />
<br />
==09'00 relu avec le son par Booky==<br />
<br />
Des financement ce n'est pas très difficile à trouver, puisqu'en France les livres scolaires des lycéens sont sponsorisés par des régions. Et donc il y a vingt deux régions ou vingt six régions, et les vingt six régions, vingt sept maintenant peut-être, ont des modes de financement des livres scolaires très différents les unes des autres. Il y a des régions qui achètent les livres scolaires aux éditeurs et qui les distribuent aux lycéens. Il y a d’autres qui impriment des coupons et distribuent des coupons aux lycéens puis les lycéens vont à la librairie, ils achètent avec les coupons et les coupons ensuite sont échangés, sont rachetés par la région. Mais disons quel que soit le mode de financement, il y a des régions qui achètent tous les bouquins, il y en d'autres qui donnent cent euros ou quatre-vingt euros par lycéen, ça dépend. Ça ce n'est que pour les lycées. Pour le collège ce sont les départements et pour l'école ce sont les communes. Si vous n’êtes pas français vous ne pouvez pas comprendre toute cette articulation entre des régions, des départements, des communes, etc, mais bon il y a différentes structures administratives. Il y a des structures administratives plus complexes. Et donc le bon modèle nous semblait celui de la licence globale, c'est-à-dire que les régions, qui sont structurées dans une association qui s'appelle Association des Régions de France, nous payent une fois le texte et comme ça, ça nous permettait de l'écrire. On ne leur demandait pas beaucoup d'argent. On leur avait dix mille euros pour les auteurs, donc on était huit auteurs, on était prêts à se partager dix mille euros comme droits d'auteur une fois et puis après zéro et on leur avait aussi demandé dix mille euros pour pouvoir payer un illustrateur, un éditeur et un metteur en page.<br />
<br />
On avait même un peu complexifié le modèle économique puisqu'il y a eu une longue discussion qui n'est toujours pas terminée sur la vertu d'avoir un exemplaire papier d'un livre, en plus de l'avoir sous forme électronique, ou bien que ce soit en ligne ou bien que ce soit sur son ordinateur ou sur sa liseuse ou sur sa tablette ou que sais-je. Il y a un certain nombre de personnes qui n'ont peut-être pas nécessairement tort et tant qu'on n'est pas absolument sûrs qu'elles ont tort, il faut prendre au moins en compte leur avis, qui disent que c'est beaucoup plus agréable et beaucoup plus efficace pour un lycéen d'avoir un livre, un exemplaire papier, que d'avoir simplement la version électronique. En particulier, il y a un argument qui est que quand on a la version électronique on ne sait pas quelle est la part du bouquin qu'on a lue, enfin c'est plus compliqué de le savoir, alors que quand on a un exemplaire papier ouvert au milieu ou au tiers ou aux trois quarts, on sait à peu près où on en est, on sait quelle est la partie qu'on a lue, qu'on n'a pas lue.<br />
<br />
Et donc on avait un peu complexifié le modèle économique avec un éditeur, on avait trouvé un éditeur qui était prêt à nous accompagner dans ce projet donc qui était qu'en plus de la licence globale qui concernait le texte, donc le contenu immatériel du livre, on proposait d'imprimer le livre pour un coût de huit euros, donc au lieu d'avoir un manuel scolaire à vingt-cinq euros, le coût du manuel scolaire était décomposé en une partie fixe qui correspondait à la partie non rivale, c'est-à-dire le contenu, et une partie proportionnelle si jamais les lycéens voulaient des.... On avait même complexifié le modèle économique puisqu'on avait dit qu'une fois que le pdf était en ligne, si les régions voulaient les imprimer elles-mêmes et bien elles pouvaient le faire, si elles voulaient se regrouper pour faire des économies d'échelle elles pouvaient le faire et on pouvait nous aussi leur proposer des exemplaires à huit euros.<br />
<br />
Donc j'arrive à la fin de l'histoire. Nous avons avec cet éditeur contacté l'Association des Régions de France qui a lu notre dossier, qui nous a dit "c'est une très bonne idée mais on va faire ça l'année prochaine !". Et comme la rentrée arrivait et qu'on était au mois de mai et qu'on voulait absolument que le livre soit disponible en septembre et qu'il leur fallait plus d'un an pour réfléchir sur le bien-fondé de notre proposition de leur demander vingt mille euros que vingt-six régions devaient rassembler, c'est-à-dire chaque région devait donner en moyenne huit cent euros, peut être certaines auraient pu donner plus, certaines auraient pu donner moins, mais apparemment le process était trop compliqué et donc il prenait tellement de temps qu'il nous a semblé plus important de sortir le livre à temps.<br />
<br />
Alors nous avons finalement trouvé une solution de compromis puisque les Éditions Eyrolles ont proposé que l'exemplaire papier soit vendu vingt euros, donc c'était déjà moins cher que les manuels scolaires habituels, mais aussi de mettre le pdf en ligne exclusivement à l'usage des profs de manière à ce que les profs puissent préparer leur enseignement même si rien n’empêche quiconque d'accéder au texte. Le texte est accessible, mais disons le code de bonne conduite qu'on propose c'est davantage que les lycéens achètent le livre et que les profs l'aient gratuitement. Ce n'est pas quelque chose qui est complètement formalisé.<br />
Juste pour la petite histoire, on a vendu cinq mille exemplaires du livre, ce qui n'est pas si mal quand on sait qu'il y a dix mille lycéens qui ont commencé l'informatique cette année ; et si vous multipliez cinq mille par vingt, vous verrez qu' il y a déjà cent mille euros qui ont été dépensés pour acheter ce livre, donc même si on pense qu'il n'y a que la moitié de ces cent mille qui ont été subventionnés par les régions, elles ont déjà payé deux fois et demi ce qu'on leur demandait !<br />
<br />
C'est un échec qui a plusieurs explications. La première c'est qu'on a un peu pris l'Association des Régions de France par surprise, on les a contactés au printemps pour leur demander un chèque tout de suite. Et donc ils étaient un peu comme des lapins dans la lumière des phares, tout d'un coup on leur posait une question à laquelle ils n'avaient jamais réfléchi et ils ne pouvaient pas donner de réponse tout de suite. Mais j'espère que sur le long terme ce type d'idée va finir par un peu davantage maturer dans ce type de structure. Il y avait aussi le fait que 2012 était une année d'élection et qu’apparemment c'est très difficile de prendre une décision en France une année d'élection. Bon ça c'est un détail historique. Il y a quand même un point qu'ils ont soulevé qui je pense mérite d’être discuté, je ne vais pas le discuter tout de suite parce qu'il faut que je ne monopolise pas la parole, mais un point avec lequel, c'est une vielle discussion interactive qui pourrait être intéressante. L'Association des Régions de France nous a dit: qu'est-ce qui se passe si demain il y a dix personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Cent personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Mille personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Est-ce qu'on doit leur dire oui à toutes ? Est-ce qu'on doit choisir ? Comment est-ce qu'on fait ? On leur a donné quelques éléments de réponse, mais c'est une vraie question. On ne peut pas faire juste comme si cette question n'existait pas.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault:''' Merci Gilles. Avant de passer la parole, une autre vraie question, c'est qu'on a mis ce livre sous licence Creative Commons avec la clause NC et que, on en parlait tout à l'heure, ça a donné lieu à une longue discussion passionnée avec Richard Stallman qui nous a dit "Non pas possible d'avoir choisi la clause NC." Ça aussi c'est une vraie question. François ?<br />
<br />
==16' 15 relu avec le son par Booky==<br />
<br />
'''François Élie :''' Oui alors je viendrai effectivement à ce vrai problème tout à l'heure. Mon point de vue va être un peu celui du payeur, c'est-à-dire celui des gens qui dans les régions, les départements, les communes, pour les écoles, les collèges et les lycées financent les manuels scolaires. C'est le point de vue que j'ai sur le développement du logiciel au sein de l'Adullact, et je vais essayer de montrer les analogies entre la production du logiciel et la production de manuels scolaires. Je ne vais pas revenir sur ce qui a été dit auparavant. Effectivement ce qui caractérise les objets numériques, c'est d’être des objets non rivaux, distribution à coût marginal nul, mais ne jamais oublier que ce ne sont pas pour autant des objets gratuits parce qu'il faut les produire, même s'il faut les produire une fois, il faut les produire. Et donc d'une certaine façon si ça percute les modèles de l'édition, les modèles traditionnels, il ne faut surtout pas s'imaginer que l'ère du tout gratuit est arrivée.<br />
<br />
D’ailleurs les livres sur le gratuit sont payants. C'est un signe ! L'ère du tout gratuit n'est pas arrivée. On n'est pas arrivé dans un modèle où il n'y a plus d'argent et en même temps on ne peut pas inventer des modèles qui excluent complètement l'édition, le métier d'éditeur. Ça c'est très important parce que pendant longtemps j'étais plutôt sur une ligne où il fallait pourfendre ces métiers de gens qui ne servaient à rien et puis progressivement je me suis rendu compte qu'ils servaient à quelque chose, première chose, et puis surtout que la préoccupation des politiques est presque davantage, je ne sais pas si on est écouté, mais, de refonder l'industrie numérique que de refonder l'école. Je simplifie, mais l'écoute qu'on a au niveau des politiques sur ces gens qui créent les emplois, qui irriguent le territoire, qui etc, c'est très important. Donc il ne faut pas être naïf en allant trop vite et oubliant de faire tourner les bons porte-avions parce ça aussi c'est important.<br />
<br />
Une fois qu'on a dit ça, on n'a encore rien dit parce ce qui compte ce n'est pas tant la question qui nous a occupés pendant quelques années, qui était de militer pour l'utilisation des manuels scolaires libres qui existaient. C’était à l'époque le début de Sésamaths où on disait c'est bien d'utiliser du libre. C'est la même chose pour le logiciel. Mais en même temps ce qui est le plus important, c'est moi ce qui m'occupe depuis dix ans pour les collectivités, ce n'est pas les logiciels qui existent. Ça c'est bien de les utiliser. Mais ce qui est le plus important c'est de faire exister ce qui n'existe pas et à ce moment-là les choses commencent à devenir intéressantes et je me félicite qu'aujourd'hui on se préoccupe de réfléchir sur des expériences, réussies ou pas, de production, plutôt que de diffusion, d'utilisation, de marketing autour d'objets qui existent.<br />
<br />
Et l’expérience que j'ai de la production de logiciels, c'est qu'en fait il y a deux moments. Il y a un moment où on est en train de remplacer le modèle éditeur de distribution habituelle par un modèle de souscription. Il faut payer une fois la production. Ça c'est un premier problème. Avec ce que vous mentionniez tout à l'heure, c'est-à-dire la question de savoir comment on passe à l'échelle. Il est hors de question que les régions, les départements, les écoles voient venir pour chaque matière plusieurs projets libres qui leurs proposent des souscriptions en disant: on va faire pour l'espagnol, pour le latin, pour la philosophie bien sûr, toutes sortes de matières, des projets qui vont produire une complexité là où ils ont essayé, eux, de faire de la simplicité.<br />
À ce problème il y a une réponse relativement simple qui est de mettre en place des plates-formes de production, des forges de production d'objets qui, à la différence des manuels qui seraient simplement numérisés, seraient des objets granulaires, modulaires, permettant au professeur de faire ce qu'il fait d'habitude, c'est-à-dire de piquer à droite et à gauche dans les manuels qui l'arrangent de quoi construire son cours à partir d'objets qui correspondent à son projet.<br />
<br />
Et donc d'une certaine façon qu’est-ce qu'il faut payer une fois ? C'est d'abord les outils de production, quitte à ce qu’ensuite on s'arrange pour régler le problème de la rémunération des auteurs. Et à ce moment-là, la rémunération des auteurs peut être négociée entre le prescripteur qui est l'État et les payeurs qui sont les collectivités territoriales. Parce que, pour l'instant, l'État courageusement prescrit par les programmes, par les inspections, ce qu'il ne paye pas. Il y a un moment où ceux qui payent peuvent dire on aimerait payer autrement, on aimerait par exemple que ce soient des professeurs qui puissent produire des contenus, parce qu’actuellement ce sont quand même les professeurs qui les produisent mais en plus c'est payé par les éditeurs et donc on peut régler ce problème par une négociation entre les payeurs et les prescripteurs.<br />
<br />
Quel est le rôle des éditeurs ? Il peut être de répondre à un appel d'offre de forge de production. Ce sont eux qui sont peut-être les mieux à même de gérer des forges de production. Simplement leur rémunération sera différente, peut-être sera mieux garantie que par d'éventuelles ventes qui iront pour certaines au pilon.<br />
<br />
Reste que là on n'a résolu qu'un seul des problèmes. Quand depuis dix ans qu'on fait du développement de logiciel métier dans les collectivités, on sait que pour faire vivre un logiciel il y a deux moments. Le premier moment pour le faire exister, il faut financer, il faut développer et puis une fois que la version 1.0 est sortie, le pire commence et les vrais problèmes commencent.<br />
La question ce n'est pas de payer une fois, c'est de continuer à faire exister ce qu'on a fait exister. Et d'une certaine façon si on produit un logiciel ou si on produit un manuel, il faut assurer sa pérennité, son évolution dans le temps et ce qui menace tous les projets, c'est de mourir dès qu'ils sont nés. Donc la question qui se pose après, et là ça va être le plus difficile, parce que c'est très difficile de mutualiser, ça ne m'étonne pas du tout que les régions préfèrent payer dix fois plus que si elles avaient été intelligentes parce ce qui coûte le plus cher ce n'est pas de dépenser de l'argent, c'est de faire ensemble. Ça coûte une fortune de se mettre d'accord, de se mettre autour d'une table, d'oublier les rivalités de territoires, quand ce ne sont pas des rivalités politiques entre gens du même camp, enfin c'est une catastrophe ! On est dans un monde où les couteaux se prennent dans le dos par les amis, enfin c'est très compliqué !<br />
<br />
Plus compliqué encore que de mutualiser ensemble, c'est de faire vivre ensemble, et la difficulté qu'on rencontre alors c'est la difficulté à oublier son ego. Les régions aimeraient bien tatouer tous les projets qu'elles font en disant: c'est moi que je l'ai fait et si les autres l'utilisent c'est parce que c'est moi qui leur ai donné. La difficulté c'est de mettre en marque blanche en disant: on l'a payé ensemble et puis c'est pour tout le monde ! Et ça c'est très très difficile !<br />
Les Espagnols, un jour, étaient venus à l'invitation du gouvernement français pour donner le retour d’expérience de dix ans d'expérience de financement libre, et ils étaient venus pour dire une chose : mettez tout en marque blanche. L'expérience, le retour de toutes les mauvaises pratiques, c'était que l'ego freine les projets. Et donc pour faire vivre ensuite un projet qu'on a initialisé, et bien il va falloir renoncer à mettre son tatouage partout et dire: hé bien on fait pour tous. Et là aussi on peut se féliciter qu'en France, au moins, les programmes sont nationaux et on a un ministère qui a la main sur les contenus. Là ça peut aussi avoir un intérêt d'avoir cette puissance régalienne pour dire sur les contenus: hé bien vous ne mettrez pas votre tampon. Et de ce point de vue-là ça permettrait de régler ce problème.<br />
<br />
Je pense que si on veut passer à l'échelle il faut parvenir à convaincre les financeurs de faire quelque chose qui ressemble, qui s’apparente à une licence globale pour l'initiation, pour l’initialisation du projet, pour les financements globaux, mais qu'ensuite elles mettent en place des dispositifs de pérennisation qui permettent de mettre à jour, et peut-être de profiter en ré-injectant, parce qu'un professeur qui fait son cours, qui utilise des granules pour les assembler, que ne les remet-il pas dans le paquet ? Vous savez, dans le monde du logiciel, il y a un problème, c'est que le code produit du service et le service produit très peu de code. Ça commence à inquiéter énormément les gens du libre. Les sociétés de service en logiciel libre re-déposent extrêmement peu de code qu'ils développent. D'ailleurs ils en développent quelquefois plusieurs fois, ils font payer quelquefois plusieurs fois leurs clients. Je ne veux pas me faire des ennemis, mais le programme Upstream, faites remonter les productions, est un programme essentiel. Et bien de la même façon que pour le logiciel il faut demander à ceux qui l’utilisent de ré-injecter ce qu'ils ont fait, et bien de la même façon il faut que les utilisateurs deviennent des contributeurs, c'est-à-dire qu'on mette dans la boucle les professeurs qui ont utilisé ces granules pour mettre en place des publications de scénario, de manières différentes d'utiliser des granules, et tant qu'on n'aura pas fait tourner cette roue-là et bien il manquera la deuxième étape.<br />
<br />
Voilà, je pense, les deux enjeux à la fois faire exister les objets et puis ensuite les faire vivre, et donc il faut amorcer la roue pour que ça tourne. Mais je pense qu'il y a une bonne analogie à faire entre le logiciel et les manuels numériques dès lors qu'on s'interroge sur la production et pas simplement sur l’utilisation.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Merci François. À vous !<br />
<br />
==26' 08 questions du public difficiles à ouir - relu avec le son par booky==<br />
<br />
'''Public :''' Et en septembre 2013, qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qui va se passer ? Il y a eu un accord l'association ?<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Non, non ! On a laissé tomber. On a changé les éditeurs. Non, non. Maintenant notre projet est juste de passer la bonne parole à d'autres projets, d'autres manuels, d'autres disciplines. Il y a un travail d’explication à faire aux régions dans le cas du lycée, aux départements et communes dans les autres cas. Les régions c'est relativement simple, puisqu'il n'y a que vingt-deux plus cinq régions, vingt-sept, il y a cent un ou cent deux départements et il y a trente six mille communes, Je pense que quand il va falloir coordonner trente six mille communes ça sera plus compliqué que coordonner vingt-sept régions ce qu'on n'a déjà pas réussi à faire. Maintenant le manuel vit sa vie. Il a existé dans une première version l'an dernier. Cette année il va sortir dans deux versions différentes où les programmes sont en Java dans une version, en Python dans l'autre. Il y a une vie du manuel mais maintenant elle se fait hors de ce projet, sauf que le manuel est en ligne, toujours en ligne, mais de manière un peu anecdotique.<br />
<br />
'''Public :''' Donc actuellement il n'y a pas de ???....<br />
<br />
'''François Élie :''' Non<br />
<br />
'''Public :''' Il n'y a pas de promotion ??? disponible ?<br />
<br />
'''François Élie :''' Non<br />
<br />
'''Public :''' Qu'est-ce qui vous a motivé à mettre une clause NC ?<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' D'abord j'aimerais bien que tout le monde soit gentil si on discute de ce point. Tu as posé la question très gentiment ! Dans la licence Creative Commons il y a un certain nombre d'options et l'option NC dit en gros, alors je ne suis pas tout à fait un spécialiste de ça, mais en gros que tout le monde peut réutiliser le contenu qu'on met à disposition, tout le monde peut le modifier, tout le monde peut le rediffuser sauf d'une manière commerciale. NC signifie non commercial.<br />
<br />
'''Public :''' Sans autorisation de l'auteur !<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' Sans autorisation de l'auteur.<br />
<br />
'''Public :''' Il y a moyen de s'arranger avec l'auteur.<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' D'accord, d'accord. Il s'avère qu'on a finalement pris un modèle qui est beaucoup plus classique que celui qu'on avait imaginé au début. Donc on a un éditeur et quand on a vu cet éditeur, Eyrolles, on leur a proposé, on leur a demandé si par hasard ça les intéresserait, si par hasard ils trouveraient que ça serait une bonne idée qu'on mette le pdf du livre qui est coproduit par eux et nous, c'est vraiment la chose qui ensuite est mise sur la rotative qui fabrique l'objet physique qui est vendu ensuite, en libre accès sur le web. Et donc il y a eu une négociation qui s'est faite avec l'éditeur sur la licence et l'éditeur souhaitait, donc Eyrolles, souhaitait avoir cette clause NC. Eyrolles explique assez simplement la raison. Ils ont eux-mêmes investi de l'argent d'une part en nous payant les droits d'auteur, mais ça les droits d'auteur sont proportionnels au nombre d'exemplaires, donc ce n'est pas très important, mais également ils ont investi sur des coûts fixes qui sont des coûts de fabrication de la maquette, les trois professions que j'ai évoquées, éditeur, maquettiste et mise en page et donc ayant fait cet investissement ils voulaient éviter que l'éditeur qui se trouve au quartier latin juste en face de la rue récupère le pdf, l'imprime et le vende un euro de moins, auquel cas un autre éditeur aurait pu faire ça puisqu'il n'avait pas les coûts fixes et donc son point mort, son point zéro était à un endroit différent et donc Eyrolles a envisagé que cela puisse se passer, sans avoir un éditeur je pense en tête, mais enfin, et donc nous a proposé ou bien de ne pas le mettre en l'accès ou bien de le mettre en libre accès avec cette clause. Et donc on a dit oui.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' On avait eu le même débat l'année d'avant avec le livre pour les profs qu'on avait fait, qui avait été fait avec un éditeur du service public, le CRDP de Paris. Et pareil il y avait eu la même licence avec la même clause.<br />
<br />
'''Public :''' Concernant les problèmes de pérennité, enfin, sur l'avenir du truc, ce qui pourrait être intéressant dans ces cas-là, c'est de négocier que le truc, l'ouvrage soit disponible sous licence NC tant que l'éditeur n'est pas rentré dans ces frais. Parce que le problème c'est que là, la clause elle s'applique potentiellement pendant longtemps. Sans accord de l'auteur mais les auteurs bon des fois on ne les retrouve pas.<br />
<br />
'''Public :''' Oui, et puis en l'occurrence, c'est l'accord aussi de l'éditeur. Parce que c'est l'éditeur qui a les droits de distribution<br />
<br />
'''Public :''' Et si c'est motivé par la nécessité économique de l'éditeur de rentrer dans ses frais, il faudrait que la clause tombe lorsque l'éditeur est rentré dans ses frais. Ça ferait peut-être moins de...<br />
<br />
'''Public :''' Et puis il y a aussi le problème des œuvres orphelines. Et après, sur l'histoire de la clause NC, <em>bruits de micro</em>. On peut aussi imprimer wikipedia et le vendre. <em>bruits de micro</em>.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Il y a une toute petite différence avec Wikipedia. C'est que Wikipedia est par nature dynamique, change tout le temps donc dès que tu l'imprimes il est obsolète. Ce n'est pas tout à fait le cas d'un manuel qui au mieux a une édition par an.<br />
<br />
'''Public :''' Le dictionnaire qui a cinq ans est encore à peu près utilisable. Le Larousse, le Robert !<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Oui, oui ! OK . Disons j'ai l'impression que dans les raisons qui expliquent le succès de Wikipedia, le fait qu'il soit tout le temps à jour est très important. C’est beaucoup moins le cas d'un manuel scolaire où on pense que ce qu'on dit sur la boucle for ne va pas être obsolète dans quinze jours, mais peut-être !<br />
<br />
'''Public :''' <em>bruits de micro</em> Il faut le maintenir et le garder à jour. Pour les contenus, c'est un peu moins important parce que tu peux très bien avoir du contenu figé qui ne bouge plus pendant quinze ans et qui est toujours pertinent quinze ans plus tard.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Quinze ans sans doute non, mais trois ans oui.<br />
<br />
'''Public :''' <em>inaudible</em> <br />
<br />
'''François Élie :''' Je pensais pour poursuivre l'analogie avec le logiciel, le fait de réinjecter la manière dont les professeurs dans leurs situations d'enseignement vont utiliser ces contenus, c'est la vraie vie de ces objets. Bien sûr les contenus d'un cours de philosophie, d'un manuel, enfin le mot manuel, on n'a pas de manuel en philosophie, mais enfin les contenus sont là, mais la manière de les scénariser, la manière de cheminer dedans, c'est ça la vraie vie d'un contenu. Et de ce point de vue là c'est ce dont les éditeurs rêvent, c'est d'avoir un retour pédagogique pour affiner. C'est vrai que les contenus sont les mêmes mais la manière dont ils sont organisés va changer du tout au tout.<br />
<br />
'''Public :''' Et puis les nouvelles habitudes pour les adolescents, avec tout ce qu'ils ont, avec les smartphones, etc. C'est leur façon d'aborder de manière très différente. Vous parliez de l'exemplaire papier qui permettait d'avoir un feed-back rapide pour savoir où on en est dans la quantité de matières qu'il resterait à voir par exemple, mais les adolescents, moi je vois bien ça avec ma fille qui a seize ans, ça zappe quand même assez vite quoi ! Est-ce qu'il n' y a pas aussi une réflexion à avoir par rapport aux nouveaux comportements ? <br />
<br />
'''François Élie :''' J'ai toujours zappé avec du papier, enfin, je ne sais pas comment font les autres, mais j'ai heureusement rarement fini les livres. Je ne suis pas sûr que ce soit essentiel. On n'est pas dans la culture du zapping. On zappe autrement. Il faut leur apprendre à mieux zapper. C'est très bien de zapper ! J'ai toujours commencé les livres par la table des matières et j'ai fait mon marché. Peut-être que l'usage des tables de matières est plus intelligente sur le papier. Il faudrait, je le disais tout à l'heure, inventer des pdf qui s'usent, avec des pages qui deviennent cornées pour qu'on sache où on en est resté, mais ce sont des dispositifs techniques assez faciles à mettre en œuvre.<br />
<br />
'''Public :''' Avec tous les liens, on peut facilement sauter d'un sujet à un autre.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Oui François !<br />
<br />
'''François du public :''' Je ne sais pas trop comment ça se passe dans le monde éducatif, mais j'ai le sentiment quand même que les régions sont souvent beaucoup plus armées, on avait des enveloppes de deux cent mille euros voire plus que des enveloppes de huit cent euros. Alors j'aimerais bien votre avis de ce côté là. Ma question c'est on a un outil vraiment puissant avec l'internet et le web pour faire des souscriptions, est-ce que vous avez essayé de rentrer dans la démarche du style Ulule.<br />
<br />
'''François Élie :''' Fundraising.<br />
<br />
'''François du public :''' Je pense que récolter rapidement sur ce genre de plateforme, ça semble assez facile.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' On ne l'a pas fait essentiellement parce que, comme je l'ai expliqué, mais ça ne veut pas dire que c'est une mauvaise idée, c'est juste que ce n’était pas approprié pour ce bouquin. On a commencé le bouquin en janvier, on l'a terminé en avril. On voulait qu'il soit publié en septembre, donc on n'avait pas tellement le temps de faire du marketing viral, de compter sur le bouche à oreille, etc. Cela dit ça pose un problème de fond qui est : qui doit payer ? Moi je reste attaché à l'idée que c'est la République qui doit payer les manuels scolaires des lycéens. Alors si on peut les faire d'une manière moins chère, d'une manière plus efficace, etc, c'est bien. Mais ça me poserait un problème d'écrire à des parents en leur disant si vous ne donnez pas vingt euros ou trente euros et bien vos enfants n'auront pas de manuels scolaires à la rentrée et donc c'est leur avenir qui est en jeu. C'est un discours qui est un peu difficile à tenir malgré tout.<br />
<br />
'''Public :''' Ce que j'entends, je travaille en primaire donc avec des enfants de trois à onze ans, donc avec cette multiplicité en France d'acteurs, il n'y en a pas trente six mille parce qu'il y a plein de communes qui n'ont plus d'école depuis longtemps, mais peu importe, la difficulté est de mettre cette masse d'interlocuteurs institutionnels, je parle des collectivités territoriales, pas du tout des parents d'élèves, donc ce sont eux qui mettent au pot et l'énergie pour se rencontrer est bien plus importante que l'argent à mettre. La problématique la plus forte de mon point de vue se pose plus entre acteurs institutionnels que par rapport aux familles ordinaires.<br />
<br />
Mais là on a deux problématiques auxquelles on se heurte l'une c'est que le secteur de l'édition existe, a une réalité économique, en tout cas il y a aussi de bonnes raisons pour ça, que l'école est un marché totalement captif à très peu près et qu'on n'abandonne pas sans de fortes résistances un système qui fonctionne aussi bien malgré tout. Et que de l'autre côté la vraie valeur ajoutée, François l'évoquait tout à l'heure, ce n'est pas tant le contenu du respectivement manuel etc, que la façon dont ces ressources sont utilisées. Or aujourd'hui à très peu de choses près, l'institution est largement déficiente sur comment apporter cette valeur ajoutée, qui existe au demeurant, aux instits et les collectivités territoriales, dont beaucoup sont conscientes notamment parce qu'il y a des terminaux interactifs, les collectivités territoriales sont maintenant face à la problématique de la formation des enseignants, qui pour différentes raisons, ce n'est pas le lieu…, n'est pas assurée par l'institution et vraisemblablement ne le sera pas. Ils sont hors de leur champ de compétence. Un maire, un conseiller général qui dirait j'ai mis des tableaux interactifs, les profs ne s'en servent pas, il faut les former, il ne peut pas le faire, en tout cas pas directement. Par contre sur ces systèmes collaboratifs à financement mutualisé, là ce n'est pas pareil, puisque c'est bien un outil mis en place et mis à disposition des profs et de qui veut, profs du public, profs du privé, parents d’élèves, après les profs s'en saisissent ou ne s'en saisissent pas mais on peut passer au-dessus de l'obstacle institutionnel majeur dans le contexte français pour les écoles publiques. Parce que chez le privé, il y en a beaucoup qui ont compris ! <br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Je ne crois pas qu'il y ait eu un très fort lobbying des éditeurs qui aurait fait pression sur l’Association des Régions de France pour qu'on ne soient pas financés. Je pense simplement qu'on était trop petits. Si on avait voulu, je ne sais pas, faire une version libre de Lagarde et Michard, ou un truc comme ça, à ce moment là je pense qu'il y aurait peut-être eu ce type de pression. Mais là on était vraiment trop insignifiants pour que le lobby des éditeurs s'intéresse à nous. Ou alors il est vraiment mieux organisé que ce qu'on imagine. Je ne crois pas qu'ils le soient à ce point là !<br />
Sur la question du crowdsourcing, faire du crowdsourcing auprès d'institutions publiques, c'est un peu compliqué. Je ne sais pas si les institutions publiques peuvent comme ça, elles n'ont pas de carte bleue par exemple. C'est difficile de virer quelques euros sans avoir de garantie de retour etc. Alors que justement elles ont plutôt une culture de marché public, de choses comme ça.<br />
<br />
'''Public :''' C'est [pas] compatible avec les institutions.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Voila, c'est ça. C'est quelque chose qui reste à inventer. On ne sait pas encore faire.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Dimitri, tu voulais prendre la parole ?<br />
<br />
'''Organisateur :''' Je suggère que nous changions de conférence. Il y a des gens qui peuvent changer de salle. Il faut que nous évitions de prendre du retard. Vous êtes encore là dans les heures qui suivent ? Il est possible de vous rencontrer ? En bas ? Oui ?<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Bon et bien merci. On continuera, on renouvellera, parce que la question n'est pas terminée.<br />
<br />
<em>Applaudissements.</em></div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=Des_manuels_scolaires_libres_conf_RMLL_2013&diff=68171Des manuels scolaires libres conf RMLL 20132015-09-17T19:04:37Z<p>Echarp : /* 09'00 relu avec le son par Booky */</p>
<hr />
<div>[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
Lien vers la vidéo : [http://video.rmll.info/videos/des-manuels-scolaires-libres/]<br />
<br />
Intervenants : Jean Pierre Archambault - Gilles Dowek - François Élie <br />
<br />
Lieu : RMLL juillet 2013<br />
<br />
Durée : 41 min 18<br />
<br />
<br />
==00' transcrit Marie-Odile, relu et complété Benjamin relu sans le son par Booky==<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Bonjour. Donc on est là pour parler des manuels scolaires libres. C'est une question importante. Moi j'ai tendance à dire que dans l'éducation le libre, c'est bien sûr le logiciel mais est-ce que ce n'est pas aussi, éventuellement surtout, les ressources pédagogiques libres, étant entendu qu'en France il y a dix millions d’élèves et qu'il y a des enjeux financiers très très forts et que toutes les difficultés, les obstacles qu'on a pu rencontrer dans le déploiement du libre depuis une quinzaine d'années dans le système éducatif en France, est-ce qu'il n'y pas ça en arrière plan ?<br />
<br />
Alors rapidement il y a trois types de ressources pédagogiques. Il y a celles que les enseignants fabriquent depuis toujours pour préparer leurs cours, il y a les ressources éditorialisées, des éditeurs, des auteurs, avec un modèle économique puisque c'est une activité professionnelle et puis il y a aussi les ressources qu'on appelle brutes, ce qui veut dire un film, une interprétation d'un opéra, qui sont des ressources qui n'ont pas été fabriquées à des fins pédagogiques mais qui peuvent bien entendu être utilisées dans le cadre d'un cours et qui posent la question de l'exception pédagogique, c'est-à-dire la possibilité pour un enseignant d'utiliser gratuitement, dans le sens de l’intérêt général, des ressources qui ne sont pas des ressources éditorialisées.<br />
Alors il est clair que l'équilibre qui avait au moins cent ans, cent cinquante ans, de l'édition scolaire a été complètement perturbé, mis à mal par l'arrivée de l'informatique, par la banalisation des outils de production de ressources pédagogiques et puis par le développement des réseaux. Donc ça interroge quelque part et en premier lieu les éditeurs donc on va parler de ça mais d'une manière assez ouverte, libre.<br />
<br />
Je vais d’abord donner la parole à Gilles qui va partir d'une expérience d'un manuel qu'on a fait sur l’enseignement de l'informatique, la question d'un modèle économique, d'une éventuelle licence globale avec les régions qui en France financent les manuels scolaires. Un certain nombre de questions, licence sous laquelle on a mis le manuel et puis François-Élie qui nous parlera de quid de l’institution par rapport à la production de ressources pédagogiques libres, étant entendu qu'en France on a un grand succès dont on est très fier qui est Sésamaths, qui est devenu le premier acteur éditorial pour les mathématiques au collège. Pour autant, la question de l'implication de l'institution est posée. Alors, Gilles&nbsp;?<br />
<br />
==03'12 relu avec le son par Booky==<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Merci. Je vais essentiellement vous raconter une histoire qui est l'histoire d'un échec mais ce qui est important dans la vie c'est d'apprendre de ses échecs, donc ce n'est pas très grave de rencontrer quelques échecs de temps en temps. Comme Jean- Pierre l'a rappelé, l'an dernier, enfin il y a dix-huit mois à peu près, nous avons commencé à écrire un manuel d'informatique qui s'adressait à des élèves français de la classe de Terminale, la dernière classe du lycée, et qui correspondait à l'introduction de la discipline informatique au lycée après une longue histoire où elle avait été mise, supprimée, remise, etc. Et donc ça nous semblait important qu'il y ait un manuel scolaire dès la première rentrée, donc c'est un livre qu'on a écrit un peu dans l'urgence avec l'idée qu'il devait être absolument prêt en septembre 2012, à la rentrée dernière. Et en écrivant ce livre, il y a tout un tas de paragraphes qui parlent de choses différentes, la boucle while, la boucle for, le codage des sons, le codage des images, les algorithmes de tri, etc, mais il y avait aussi un certain nombre de questions qu'on se posait avec les élèves en disant on incite les élèves à réfléchir sur la manière par exemple dont la notion de propriété a évolué sous l'influence du développement d'objets informatiques, donc en particulier de logiciels qui sont copiables à coût nul, donc qui sont des biens non rivaux où chacun peut les utiliser sans que ça n’empêche d’autres personnes de les utiliser.<br />
<br />
Et alors à force comme ça de réfléchir nous-mêmes pour faire réfléchir les élèves et les lecteurs du livre, ça nous a amené à nous demander s'il était raisonnable que ce livre soit simplement édité et vendu comme un livre traditionnel, c'est-à-dire essentiellement quelque chose qui n'est pas accessible gratuitement sur le web ou ailleurs.<br />
<br />
Avec l'équipe, ça a été vraiment un travail collectif, on était une équipe de huit auteurs, et donc il s'est passé, dans les réunions qu'on avait pour réfléchir aux contenus du livre, qu'il y avait tout le temps à la fin une petite réunion, on réfléchissait à sa diffusion et donc il nous semblait qu'une bonne chose était de terminer le livre et de le mettre au moins à disposition de tous sur le web, disons sous la forme d'un pdf. On n'avait pas énormément réfléchi sur l'idée de rendre le livre interactif, de mettre des vidéos, d'en faire un MOOC, etc, à cette époque on était plus sur une idée de diffuser des informations qui étaient sous forme d'un pdf ou d'un fichier texte, enfin peu importe, et que dans l’idée d'innover en utilisant l’informatique, qui est aussi une idée intéressante, mais ce n’était pas notre idée à cette époque.<br />
<br />
On s'est quand même heurté à une certaine difficulté: c'est que ce projet avait besoin d'argent. On avait besoin d'argent quand même. Écrire un livre ça coûte de l'argent. Il y a un certain nombre de coûts différents. Il y a d'abord la rémunération des auteurs et ça, en fait, c'est ce qui pose le moins de problèmes puisque la plupart des auteurs sont ou bien profs en lycée, donc déjà payés par l'institution pour travailler vingt-quatre heures sur vingt-quatre à l'édification des élèves, ou bien professeurs à l'université, ou chercheurs dans une institution publique et donc également déjà payés par les contribuables pour en particulier l’édification des professeurs qui effectivement vont contribuer à l'édification des élèves.<br />
<br />
Il s'avère que la plupart des auteurs étaient prêts éventuellement à travailler gratuitement. On n'est pas sûrs que ce soit la meilleure chose. Pourquoi après tout devraient-ils travailler gratuitement puisque c'est un travail supplémentaire par rapport à leur travail habituel? Mais disons ça ça n’avait pas l'air de poser trop de problèmes. En revanche ce qui posait un véritable problème, c'était que quand on écrit un livre pour des lycéens ce n'est pas tout à fait pareil que quand on écrit un poly pour des étudiants de master ou quelque chose comme ça. D'abord il était important qu'il n'y ait pas de fautes d'orthographe dans le livre, qu'il n'y ait pas trop de fautes de français, de grammaire, etc, et donc il avait un travail d'édition minutieux. Un livre ça demande un travail d'édition plus minutieux qu'un poly qu'on donne à des adultes, disons des jeunes adultes ; enfin des vieux ados sont plus sensibles à cette qualité.<br />
<br />
Également il y avait besoin d'un travail d’illustrateur professionnel, donc on avait fait un certain nombre de figures un peu à main levée, un peu en Xfig, enfin avec des outils du 20ème siècle, et on se rendait compte que, par rapport à un livre scolaire traditionnel, nos talents d’illustrateur étaient un peu en deçà des talents d’illustrateurs professionnels, et donc que le risque était qu'on ait un livre qui soit un peu ''cheap'', qui véhicule une idée sur l'informatique: que l'informatique c'est toujours un truc qui se fait avec trois bouts de chandelle et donc on ne voulait pas de ça. Et même le travail de mise en page, on pouvait faire un truc très sobre, très austère en LaTeX par exemple, mais il s'avère que les lycéens sont habitués à des trucs avec du rouge, du vert, du bleu, des encadrés, des trucs qu'on ne sait pas très bien faire et donc que ces compétences on ne les avait pas dans l'équipe et on n'a trouvé personne qui voulait travailler jour et nuit avec nous pour faire des illustrations, éditer le livre, etc, gratuitement. Et donc ça ça a l'air d’être, quand on écrit un livre, une espèce de coût incompressible qui est le travail d'édition. Et donc l'idée de faire ça de manière artisanale, d'écrire juste ce pdf et de le mettre sur le net tout seuls, et bien ne nous semblait pas une bonne idée, et on a plutôt cherché à avoir des financements.<br />
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==09'00 relu avec le son par Booky==<br />
<br />
Des financement ce n'est pas très difficile à trouver, puisqu'en France les livres scolaires des lycéens sont sponsorisés par des régions. Et donc il y a vingt deux régions ou vingt six régions, et les vingt six régions, vingt sept maintenant peut-être, ont des modes de financement des livres scolaires très différents les unes des autres. Il y a des régions qui achètent les livres scolaires aux éditeurs et qui les distribuent aux lycéens. Il y a d’autres qui impriment des coupons et distribuent des coupons aux lycéens puis les lycéens vont à la librairie, ils achètent avec les coupons et les coupons ensuite sont échangés, sont rachetés par la région. Mais disons quel que soit le mode de financement, il y a des régions qui achètent tous les bouquins, il y en d'autres qui donnent cent euros ou quatre-vingt euros par lycéen, ça dépend. Ça ce n'est que pour les lycées. Pour le collège ce sont les départements et pour l'école ce sont les communes. Si vous n’êtes pas français vous ne pouvez pas comprendre toute cette articulation entre des régions, des départements, des communes, etc, mais bon il y a différentes structures administratives. Il y a des structures administratives plus complexes. Et donc le bon modèle nous semblait celui de la licence globale, c'est-à-dire que les régions, qui sont structurées dans une association qui s'appelle Association des Régions de France, nous payent une fois le texte et comme ça, ça nous permettait de l'écrire. On ne leur demandait pas beaucoup d'argent. On leur avait dix mille euros pour les auteurs, donc on était huit auteurs, on était prêts à se partager dix mille euros comme droits d'auteur une fois et puis après zéro et on leur avait aussi demandé dix mille euros pour pouvoir payer un illustrateur, un éditeur et un metteur en page.<br />
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On avait même un peu complexifié le modèle économique puisqu'il y a eu une longue discussion qui n'est toujours pas terminée sur la vertu d'avoir un exemplaire papier d'un livre, en plus de l'avoir sous forme électronique, ou bien que ce soit en ligne ou bien que ce soit sur son ordinateur ou sur sa liseuse ou sur sa tablette ou que sais-je. Il y a un certain nombre de personnes qui n'ont peut-être pas nécessairement tort et tant qu'on n'est pas absolument sûrs qu'elles ont tort, il faut prendre au moins en compte leur avis, qui disent que c'est beaucoup plus agréable et beaucoup plus efficace pour un lycéen d'avoir un livre, un exemplaire papier, que d'avoir simplement la version électronique. En particulier, il y a un argument qui est que quand on a la version électronique on ne sait pas quelle est la part du bouquin qu'on a lue, enfin c'est plus compliqué de le savoir, alors que quand on a un exemplaire papier ouvert au milieu ou au tiers ou aux trois quarts, on sait à peu près où on en est, on sait quelle est la partie qu'on a lue, qu'on n'a pas lue.<br />
<br />
Et donc on avait un peu complexifié le modèle économique avec un éditeur, on avait trouvé un éditeur qui était prêt à nous accompagner dans ce projet donc qui était qu'en plus de la licence globale qui concernait le texte, donc le contenu immatériel du livre, on proposait d'imprimer le livre pour un coût de huit euros, donc au lieu d'avoir un manuel scolaire à vingt-cinq euros, le coût du manuel scolaire était décomposé en une partie fixe qui correspondait à la partie non rivale, c'est-à-dire le contenu, et une partie proportionnelle si jamais les lycéens voulaient des.... On avait même complexifié le modèle économique puisqu'on avait dit qu'une fois que le pdf était en ligne, si les régions voulaient les imprimer elles-mêmes et bien elles pouvaient le faire, si elles voulaient se regrouper pour faire des économies d'échelle elles pouvaient le faire et on pouvait nous aussi leur proposer des exemplaires à huit euros.<br />
<br />
Donc j'arrive à la fin de l'histoire. Nous avons avec cet éditeur contacté l'Association des Régions de France qui a lu notre dossier, qui nous a dit "c'est une très bonne idée mais on va faire ça l'année prochaine !". Et comme la rentrée arrivait et qu'on était au mois de mai et qu'on voulait absolument que le livre soit disponible en septembre et qu'il leur fallait plus d'un an pour réfléchir sur le bien-fondé de notre proposition de leur demander vingt mille euros que vingt-six régions devaient rassembler, c'est-à-dire chaque région devait donner en moyenne huit cent euros, peut être certaines auraient pu donner plus, certaines auraient pu donner moins, mais apparemment le process était trop compliqué et donc il prenait tellement de temps qu'il nous a semblé plus important de sortir le livre à temps.<br />
<br />
Alors nous avons finalement trouvé une solution de compromis puisque les Éditions Eyrolles ont proposé que l'exemplaire papier soit vendu vingt euros, donc c'était déjà moins cher que les manuels scolaires habituels, mais aussi de mettre le pdf en ligne exclusivement à l'usage des profs de manière à ce que les profs puissent préparer leur enseignement même si rien n’empêche quiconque d'accéder au texte. Le texte est accessible, mais disons le code de bonne conduite qu'on propose c'est davantage que les lycéens achètent le livre et que les profs l'aient gratuitement. Ce n'est pas quelque chose qui est complètement formalisé.<br />
Juste pour la petite histoire, on a vendu cinq mille exemplaires du livre, ce qui n'est pas si mal quand on sait qu'il y a dix mille lycéens qui ont commencé l'informatique cette année ; et si vous multipliez cinq mille par vingt, vous verrez qu' il y a déjà cent mille euros qui ont été dépensés pour acheter ce livre, donc même si on pense qu'il n'y a que la moitié de ces cent mille qui ont été subventionnés par les régions, elles ont déjà payé deux fois et demi ce qu'on leur demandait !<br />
<br />
C'est un échec qui a plusieurs explications. La première c'est qu'on a un peu pris l'Association des Régions de France par surprise, on les a contactés au printemps pour leur demander un chèque tout de suite. Et donc ils étaient un peu comme des lapins dans la lumière des phares, tout d'un coup on leur posait une question à laquelle ils n'avaient jamais réfléchi et ils ne pouvaient pas donner de réponse tout de suite. Mais j'espère que sur le long terme ce type d'idée va finir par un peu davantage maturer dans ce type de structure. Il y avait aussi le fait que 2012 était une année d'élection et qu’apparemment c'est très difficile de prendre une décision en France une année d'élection. Bon ça c'est un détail historique. Il y a quand même un point qu'ils ont soulevé qui je pense mérite d’être discuté, je ne vais pas le discuter tout de suite parce qu'il faut que je ne monopolise pas la parole, mais un point avec lequel, c'est une vielle discussion interactive qui pourrait être intéressante. L'Association des Régions de France nous a dit: qu'est-ce qui se passe si demain il y a dix personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Cent personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Mille personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Est-ce qu'on doit leur dire oui à toutes ? Est-ce qu'on doit choisir ? Comment est-ce qu'on fait ? On leur a donné quelques éléments de réponse, mais c'est une vraie question. On ne peut pas faire juste comme si cette question n'existait pas.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault:''' Merci Gilles. Avant de passer la parole, une autre vraie question, c'est qu'on a mis ce livre sous licence Creative Commons avec la clause NC et que, on en parlait tout à l'heure, ça a donné lieu à une longue discussion passionnée avec Richard Stallman qui nous a dit "Non pas possible d'avoir choisi la clause NC." Ça aussi c'est une vraie question. François ?<br />
<br />
==16' 15 relu avec le son par Booky==<br />
<br />
'''François Élie :''' Oui alors je viendrai effectivement à ce vrai problème tout à l'heure. Mon point de vue va être un peu celui du payeur, c'est-à-dire celui des gens qui dans les régions, les départements, les communes, pour les écoles, les collèges et les lycées financent les manuels scolaires. C'est le point de vue que j'ai sur le développement du logiciel au sein de l'Adullact et je vais essayer de montrer les analogies entre la production du logiciel et la production de manuels scolaires. Je ne vais pas revenir sur ce qui a été dit auparavant. Effectivement ce qui caractérise les objets numériques, c'est d’être des objets non rivaux, distribution à coût marginal nul, mais ne jamais oublier que ce ne sont pas pour autant des objets gratuits parce qu'il faut les produire, même s'il faut les produire une fois, il faut les produire. Et donc d'une certaine façon si ça percute les modèles de l'édition, les modèles traditionnels, il ne faut surtout pas s'imaginer que l'ère du tout gratuit est arrivée.<br />
<br />
D’ailleurs les livres sur le gratuit sont payants. C'est un signe ! L'ère du tout gratuit n'est pas arrivée. On n'est pas arrivé dans un modèle où il n'y a plus d'argent et en même temps on ne peut pas inventer des modèles qui excluent complètement l'édition, le métier d'éditeur. Ça c'est très important parce que pendant longtemps j'étais plutôt sur une ligne où il fallait pourfendre ces métiers de gens qui ne servaient à rien et puis progressivement je me suis rendu compte qu'ils servaient à quelque chose, première chose, et puis surtout que la préoccupation des politiques est presque davantage, je ne sais pas si on est écouté, mais, de refonder l'industrie numérique que de refonder l'école. Je simplifie, mais l'écoute qu'on a au niveau des politiques sur ces gens qui créent les emplois, qui irriguent le territoire, qui etc, c'est très important. Donc il ne faut pas être naïf en allant trop vite et oubliant de faire tourner les bons porte-avions parce ça aussi c'est important.<br />
<br />
Une fois qu'on a dit ça, on n'a encore rien dit parce ce qui compte ce n'est pas tant la question qui nous a occupés pendant quelques années qui était de militer pour l'utilisation des manuels scolaires libres qui existaient. C’était à l'époque le début de Sésamaths où on disait c'est bien d'utiliser du libre. C'est la même chose pour le logiciel. Mais en même temps ce qui est le plus important, c'est moi ce qui m'occupe depuis dix ans pour les collectivités, ce n'est pas les logiciels qui existent. Ça c'est bien de les utiliser. Mais ce qui est le plus important c'est de faire exister ce qui n'existe pas et à ce moment-là les choses commencent à devenir intéressantes et je me félicite qu'aujourd'hui on se préoccupe de réfléchir sur des expériences, réussies ou pas, de production, plutôt que de diffusion, d'utilisation, de marketing autour d'objets qui existent.<br />
<br />
Et l’expérience que j'ai de la production de logiciels, c'est qu'en fait il y a deux moments. Il y a un moment où on est en train de remplacer le modèle éditeur de distribution habituelle par un modèle de souscription. Il faut payer une fois la production. Ça c'est un premier problème. Avec ce que vous mentionniez tout à l'heure, c'est-à-dire la question de savoir comment on passe à l'échelle. Il est hors de question que les régions, les départements, les écoles voient venir pour chaque matière plusieurs projets libres qui leurs proposent des souscriptions en disant on va faire pour l'espagnol, pour le latin, pour la philosophie bien sûr, toutes sortes de matières, des projets qui vont produire une complexité là où ils ont essayé, eux, de faire de la simplicité.<br />
À ce problème il y a une réponse relativement simple qui est de mettre en place des plates-formes de production, des forges de production d'objets qui, à la différence des manuels qui seraient simplement numérisés, seraient des objets granulaires, modulaires, permettant au professeur de faire ce qu'il fait d'habitude, c'est-à-dire de piquer à droite et à gauche dans les manuels qui l'arrangent de quoi construire son cours à partir d'objets qui correspondent à son projet.<br />
<br />
Et donc d'une certaine façon qu’est-ce qu'il faut payer une fois ? C'est d'abord les outils de production quitte à ce qu’ensuite on s'arrange pour régler le problème de la rémunération des auteurs. Et à ce moment-là, la rémunération des auteurs peut être négociée entre le prescripteur qui est l'État et les payeurs qui sont les collectivités territoriales. Parce que, pour l'instant, l'État courageusement prescrit par les programmes, par les inspections, ce qu'il ne paye pas. Il y a un moment où ceux qui payent peuvent dire on aimerait payer autrement, on aimerait par exemple que ce soient des professeurs qui puissent produire des contenus parce qu’actuellement ce sont quand même les professeurs qui les produisent mais en plus c'est payé par les éditeurs et donc on peut régler ce problème par une négociation entre les payeurs et les prescripteurs.<br />
<br />
Quel est le rôle des éditeurs ? Il peut être de répondre à un appel d'offre de forge de production. Ce sont eux qui sont peut-être les mieux à même de gérer des forges de production. Simplement leur rémunération sera différente, peut-être sera mieux garantie que par d'éventuelles ventes qui iront pour certaines au pilon.<br />
<br />
Reste que là on n'a résolu qu'un seul des problèmes. Quand depuis dix ans qu'on fait du développement de logiciel métier dans les collectivités, on sait que pour faire vivre un logiciel il y a deux moments. Le premier moment pour le faire exister, il faut financer, il faut développer et puis une fois que la version 1.0 est sortie, le pire commence et les vrais problèmes commencent.<br />
La question ce n'est pas de payer une fois c'est de continuer à faire exister ce qu'on a fait exister. Et d'une certaine façon si on produit un logiciel ou si on produit un manuel, il faut assurer sa pérennité, son évolution dans le temps et ce qui menace tous les projets, c'est de mourir dès qu'ils sont nés. Donc la question qui se pose après, et là ça va être le plus difficile, parce que c'est très difficile de mutualiser, ça ne m'étonne pas du tout que les régions préfèrent payer dix fois plus que si elles avaient été intelligentes parce ce qui coûte le plus cher ce n'est pas de dépenser de l'argent, c'est de faire ensemble. Ça coûte une fortune de se mettre d'accord, de se mettre autour d'une table, d'oublier les rivalités de territoires quand ce ne sont pas des rivalités politiques entre gens du même camp, enfin c'est une catastrophe ! On est dans un monde où les couteaux se prennent dans le dos par les amis, enfin c'est très compliqué !<br />
<br />
Plus compliqué encore que de mutualiser ensemble, c'est de faire vivre ensemble et la difficulté qu'on rencontre alors c'est la difficulté à oublier son ego. Les régions aimeraient bien tatouer tous les projets qu'elles font en disant c'est moi que je l'ai fait et si les autres l'utilisent c'est parce que c'est moi qui leur ai donné. La difficulté c'est de mettre en marque blanche en disant on l'a payé ensemble et puis c'est pour tout le monde ! Et ça c'est très très difficile !<br />
Les Espagnols, un jour, étaient venus à l'invitation du gouvernement français pour donner le retour d’expérience de dix ans d'expérience de financement libre et ils étaient venus pour dire une chose : mettez tout en marque blanche. L'expérience, le retour de toutes les mauvaises pratiques, c'était que l'ego freine les projets. Et donc pour faire vivre ensuite un projet qu'on a initialisé et bien il va falloir renoncer à mettre son tatouage partout et dire hé bien on fait pour tous. Et là aussi on peut se féliciter qu'en France, au moins, les programmes sont nationaux et on a un ministère qui a la main sur les contenus. Là ça peut aussi avoir un intérêt d'avoir cette puissance régalienne pour dire sur les contenus hé bien vous ne mettrez pas votre tampon et de ce point de vue-là ça permettrait de régler ce problème.<br />
<br />
Je pense que si on veut passer à l'échelle il faut parvenir à convaincre les financeurs de faire quelque chose qui ressemble, qui s’apparente à une licence globale pour l'initiation, pour l’initialisation du projet, pour les financements globaux, mais qu'ensuite elles mettent en place des dispositifs de pérennisation qui permettent de mettre à jour et peut-être de profiter en ré-injectant parce qu'un professeur qui fait son cours, qui utilise des granules pour les assembler, que ne les remet-il pas dans le paquet ? Vous savez, dans le monde du logiciel, il y a un problème, c'est que le code produit du service et le service produit très peu de code. Ça commence à inquiéter énormément les gens du libre. Les sociétés de service en logiciel libre re-déposent extrêmement peu de code qu'ils développent. D'ailleurs ils en développent quelquefois plusieurs fois, ils font payer quelquefois plusieurs fois leurs clients. Je ne veux pas me faire des ennemis, mais le programme Upstream, faites remonter les productions, est un programme essentiel. Et bien de la même façon que pour le logiciel il faut demander à ceux qui l’utilisent de ré-injecter ce qu'ils ont fait et bien de la même façon il faut que les utilisateurs deviennent des contributeurs, c'est-à-dire qu'on mette dans la boucle les professeurs qui ont utilisé ces granules pour mettre en place des publications de scénario, de manières différentes d'utiliser des granules et tant qu'on n'aura pas fait tourner cette roue-là et bien il manquera le deuxième étape.<br />
<br />
Voilà, je pense, les deux enjeux à la fois faire exister les objets et puis ensuite les faire vivre et donc il faut amorcer la roue pour que ça tourne. Mais je pense qu'il y a une bonne analogie à faire entre le logiciel et les manuels numériques dès lors qu'on s'interroge sur la production et pas simplement sur l’utilisation.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Merci François. À vous !<br />
<br />
==26' 08 questions du public difficiles à ouir - relu avec le son par booky==<br />
<br />
'''Public :''' Et en septembre 2013, qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qui va se passer ? Il y a eu un accord l'association ?<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Non, non ! On a laissé tomber. On a changé les éditeurs. Non, non. Maintenant notre projet est juste de passer la bonne parole à d'autres projets, d'autres manuels, d'autres disciplines. Il y a un travail d’explication à faire aux régions dans le cas du lycée, aux départements et communes dans les autres cas. Les régions c'est relativement simple, puisqu'il n'y a que vingt-deux plus cinq régions, vingt-sept, il y a cent un ou cent deux départements et il y a trente six mille communes, Je pense que quand il va falloir coordonner trente six mille communes ça sera plus compliqué que coordonner vingt-sept régions ce qu'on n'a déjà pas réussi à faire. Maintenant le manuel vit sa vie. Il a existé dans une première version l'an dernier. Cette année il va sortir dans deux versions différentes où les programmes sont en Java dans une version, en Python dans l'autre. Il y a une vie du manuel mais maintenant elle se fait hors de ce projet, sauf que le manuel est en ligne, toujours en ligne, mais de manière un peu anecdotique.<br />
<br />
'''Public :''' Donc actuellement il n'y a pas de ???....<br />
<br />
'''François Élie :''' Non<br />
<br />
'''Public :''' Il n'y a pas de promotion ??? disponible ?<br />
<br />
'''François Élie :''' Non<br />
<br />
'''Public :''' Qu'est-ce qui vous a motivé à mettre une clause NC ?<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' D'abord j'aimerais bien que tout le monde soit gentil si on discute de ce point. Tu as posé la question très gentiment ! Dans la licence Creative Commons il y a un certain nombre d'options et l'option NC dit en gros, alors je ne suis pas tout à fait un spécialiste de ça, mais en gros que tout le monde peut réutiliser le contenu qu'on met à disposition, tout le monde peut le modifier, tout le monde peut le rediffuser sauf d'une manière commerciale. NC signifie non commercial.<br />
<br />
'''Public :''' Sans autorisation de l'auteur !<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' Sans autorisation de l'auteur.<br />
<br />
'''Public :''' Il y a moyen de s'arranger avec l'auteur.<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' D'accord, d'accord. Il s'avère qu'on a finalement pris un modèle qui est beaucoup plus classique que celui qu'on avait imaginé au début. Donc on a un éditeur et quand on a vu cet éditeur, Eyrolles, on leur a proposé, on leur a demandé si par hasard ça les intéresserait, si par hasard ils trouveraient que ça serait une bonne idée qu'on mette le pdf du livre qui est coproduit par eux et nous, c'est vraiment la chose qui ensuite est mise sur la rotative qui fabrique l'objet physique qui est vendu ensuite, en libre accès sur le web. Et donc il y a eu une négociation qui s'est faite avec l'éditeur sur la licence et l'éditeur souhaitait, donc Eyrolles, souhaitait avoir cette clause NC. Eyrolles explique assez simplement la raison. Ils ont eux-mêmes investi de l'argent d'une part en nous payant les droits d'auteur, mais ça les droits d'auteur sont proportionnels au nombre d'exemplaires, donc ce n'est pas très important, mais également ils ont investi sur des coûts fixes qui sont des coûts de fabrication de la maquette, les trois professions que j'ai évoquées, éditeur, maquettiste et mise en page et donc ayant fait cet investissement ils voulaient éviter que l'éditeur qui se trouve au quartier latin juste en face de la rue récupère le pdf, l'imprime et le vende un euro de moins, auquel cas un autre éditeur aurait pu faire ça puisqu'il n'avait pas les coûts fixes et donc son point mort, son point zéro était à un endroit différent et donc Eyrolles a envisagé que cela puisse se passer, sans avoir un éditeur je pense en tête, mais enfin, et donc nous a proposé ou bien de ne pas le mettre en l'accès ou bien de le mettre en libre accès avec cette clause. Et donc on a dit oui.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' On avait eu le même débat l'année d'avant avec le livre pour les profs qu'on avait fait, qui avait été fait avec un éditeur du service public, le CRDP de Paris. Et pareil il y avait eu la même licence avec la même clause.<br />
<br />
'''Public :''' Concernant les problèmes de pérennité, enfin, sur l'avenir du truc, ce qui pourrait être intéressant dans ces cas-là, c'est de négocier que le truc, l'ouvrage soit disponible sous licence NC tant que l'éditeur n'est pas rentré dans ces frais. Parce que le problème c'est que là, la clause elle s'applique potentiellement pendant longtemps. Sans accord de l'auteur mais les auteurs bon des fois on ne les retrouve pas.<br />
<br />
'''Public :''' Oui, et puis en l'occurrence, c'est l'accord aussi de l'éditeur. Parce que c'est l'éditeur qui a les droits de distribution<br />
<br />
'''Public :''' Et si c'est motivé par la nécessité économique de l'éditeur de rentrer dans ses frais, il faudrait que la clause tombe lorsque l'éditeur est rentré dans ses frais. Ça ferait peut-être moins de...<br />
<br />
'''Public :''' Et puis il y a aussi le problème des œuvres orphelines. Et après, sur l'histoire de la clause NC, <em>bruits de micro</em>. On peut aussi imprimer wikipedia et le vendre. <em>bruits de micro</em>.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Il y a une toute petite différence avec Wikipedia. C'est que Wikipedia est par nature dynamique, change tout le temps donc dès que tu l'imprimes il est obsolète. Ce n'est pas tout à fait le cas d'un manuel qui au mieux a une édition par an.<br />
<br />
'''Public :''' Le dictionnaire qui a cinq ans est encore à peu près utilisable. Le Larousse, le Robert !<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Oui, oui ! OK . Disons j'ai l'impression que dans les raisons qui expliquent le succès de Wikipedia, le fait qu'il soit tout le temps à jour est très important. C’est beaucoup moins le cas d'un manuel scolaire où on pense que ce qu'on dit sur la boucle for ne va pas être obsolète dans quinze jours, mais peut-être !<br />
<br />
'''Public :''' <em>bruits de micro</em> Il faut le maintenir et le garder à jour. Pour les contenus, c'est un peu moins important parce que tu peux très bien avoir du contenu figé qui ne bouge plus pendant quinze ans et qui est toujours pertinent quinze ans plus tard.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Quinze ans sans doute non, mais trois ans oui.<br />
<br />
'''Public :''' <em>inaudible</em> <br />
<br />
'''François Élie :''' Je pensais pour poursuivre l'analogie avec le logiciel, le fait de réinjecter la manière dont les professeurs dans leurs situations d'enseignement vont utiliser ces contenus, c'est la vraie vie de ces objets. Bien sûr les contenus d'un cours de philosophie, d'un manuel, enfin le mot manuel, on n'a pas de manuel en philosophie, mais enfin les contenus sont là, mais la manière de les scénariser, la manière de cheminer dedans, c'est ça la vraie vie d'un contenu. Et de ce point de vue là c'est ce dont les éditeurs rêvent, c'est d'avoir un retour pédagogique pour affiner. C'est vrai que les contenus sont les mêmes mais la manière dont ils sont organisés va changer du tout au tout.<br />
<br />
'''Public :''' Et puis les nouvelles habitudes pour les adolescents, avec tout ce qu'ils ont, avec les smartphones, etc. C'est leur façon d'aborder de manière très différente. Vous parliez de l'exemplaire papier qui permettait d'avoir un feed-back rapide pour savoir où on en est dans la quantité de matières qu'il resterait à voir par exemple, mais les adolescents, moi je vois bien ça avec ma fille qui a seize ans, ça zappe quand même assez vite quoi ! Est-ce qu'il n' y a pas aussi une réflexion à avoir par rapport aux nouveaux comportements ? <br />
<br />
'''François Élie :''' J'ai toujours zappé avec du papier, enfin, je ne sais pas comment font les autres, mais j'ai heureusement rarement fini les livres. Je ne suis pas sûr que ce soit essentiel. On n'est pas dans la culture du zapping. On zappe autrement. Il faut leur apprendre à mieux zapper. C'est très bien de zapper ! J'ai toujours commencé les livres par la table des matières et j'ai fait mon marché. Peut-être que l'usage des tables de matières est plus intelligente sur le papier. Il faudrait, je le disais tout à l'heure, inventer des pdf qui s'usent, avec des pages qui deviennent cornées pour qu'on sache où on en est resté, mais ce sont des dispositifs techniques assez faciles à mettre en œuvre.<br />
<br />
'''Public :''' Avec tous les liens, on peut facilement sauter d'un sujet à un autre.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Oui François !<br />
<br />
'''François du public :''' Je ne sais pas trop comment ça se passe dans le monde éducatif, mais j'ai le sentiment quand même que les régions sont souvent beaucoup plus armées, on avait des enveloppes de deux cent mille euros voire plus que des enveloppes de huit cent euros. Alors j'aimerais bien votre avis de ce côté là. Ma question c'est on a un outil vraiment puissant avec l'internet et le web pour faire des souscriptions, est-ce que vous avez essayé de rentrer dans la démarche du style Ulule.<br />
<br />
'''François Élie :''' Fundraising.<br />
<br />
'''François du public :''' Je pense que récolter rapidement sur ce genre de plateforme, ça semble assez facile.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' On ne l'a pas fait essentiellement parce que, comme je l'ai expliqué, mais ça ne veut pas dire que c'est une mauvaise idée, c'est juste que ce n’était pas approprié pour ce bouquin. On a commencé le bouquin en janvier, on l'a terminé en avril. On voulait qu'il soit publié en septembre, donc on n'avait pas tellement le temps de faire du marketing viral, de compter sur le bouche à oreille, etc. Cela dit ça pose un problème de fond qui est : qui doit payer ? Moi je reste attaché à l'idée que c'est la République qui doit payer les manuels scolaires des lycéens. Alors si on peut les faire d'une manière moins chère, d'une manière plus efficace, etc, c'est bien. Mais ça me poserait un problème d'écrire à des parents en leur disant si vous ne donnez pas vingt euros ou trente euros et bien vos enfants n'auront pas de manuels scolaires à la rentrée et donc c'est leur avenir qui est en jeu. C'est un discours qui est un peu difficile à tenir malgré tout.<br />
<br />
'''Public :''' Ce que j'entends, je travaille en primaire donc avec des enfants de trois à onze ans, donc avec cette multiplicité en France d'acteurs, il n'y en a pas trente six mille parce qu'il y a plein de communes qui n'ont plus d'école depuis longtemps, mais peu importe, la difficulté est de mettre cette masse d'interlocuteurs institutionnels, je parle des collectivités territoriales, pas du tout des parents d'élèves, donc ce sont eux qui mettent au pot et l'énergie pour se rencontrer est bien plus importante que l'argent à mettre. La problématique la plus forte de mon point de vue se pose plus entre acteurs institutionnels que par rapport aux familles ordinaires.<br />
<br />
Mais là on a deux problématiques auxquelles on se heurte l'une c'est que le secteur de l'édition existe, a une réalité économique, en tout cas il y a aussi de bonnes raisons pour ça, que l'école est un marché totalement captif à très peu près et qu'on n'abandonne pas sans de fortes résistances un système qui fonctionne aussi bien malgré tout. Et que de l'autre côté la vraie valeur ajoutée, François l'évoquait tout à l'heure, ce n'est pas tant le contenu du respectivement manuel etc, que la façon dont ces ressources sont utilisées. Or aujourd'hui à très peu de choses près, l'institution est largement déficiente sur comment apporter cette valeur ajoutée, qui existe au demeurant, aux instits et les collectivités territoriales, dont beaucoup sont conscientes notamment parce qu'il y a des terminaux interactifs, les collectivités territoriales sont maintenant face à la problématique de la formation des enseignants, qui pour différentes raisons, ce n'est pas le lieu…, n'est pas assurée par l'institution et vraisemblablement ne le sera pas. Ils sont hors de leur champ de compétence. Un maire, un conseiller général qui dirait j'ai mis des tableaux interactifs, les profs ne s'en servent pas, il faut les former, il ne peut pas le faire, en tout cas pas directement. Par contre sur ces systèmes collaboratifs à financement mutualisé, là ce n'est pas pareil, puisque c'est bien un outil mis en place et mis à disposition des profs et de qui veut, profs du public, profs du privé, parents d’élèves, après les profs s'en saisissent ou ne s'en saisissent pas mais on peut passer au-dessus de l'obstacle institutionnel majeur dans le contexte français pour les écoles publiques. Parce que chez le privé, il y en a beaucoup qui ont compris ! <br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Je ne crois pas qu'il y ait eu un très fort lobbying des éditeurs qui aurait fait pression sur l’Association des Régions de France pour qu'on ne soient pas financés. Je pense simplement qu'on était trop petits. Si on avait voulu, je ne sais pas, faire une version libre de Lagarde et Michard, ou un truc comme ça, à ce moment là je pense qu'il y aurait peut-être eu ce type de pression. Mais là on était vraiment trop insignifiants pour que le lobby des éditeurs s'intéresse à nous. Ou alors il est vraiment mieux organisé que ce qu'on imagine. Je ne crois pas qu'ils le soient à ce point là !<br />
Sur la question du crowdsourcing, faire du crowdsourcing auprès d'institutions publiques, c'est un peu compliqué. Je ne sais pas si les institutions publiques peuvent comme ça, elles n'ont pas de carte bleue par exemple. C'est difficile de virer quelques euros sans avoir de garantie de retour etc. Alors que justement elles ont plutôt une culture de marché public, de choses comme ça.<br />
<br />
'''Public :''' C'est [pas] compatible avec les institutions.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Voila, c'est ça. C'est quelque chose qui reste à inventer. On ne sait pas encore faire.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Dimitri, tu voulais prendre la parole ?<br />
<br />
'''Organisateur :''' Je suggère que nous changions de conférence. Il y a des gens qui peuvent changer de salle. Il faut que nous évitions de prendre du retard. Vous êtes encore là dans les heures qui suivent ? Il est possible de vous rencontrer ? En bas ? Oui ?<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Bon et bien merci. On continuera, on renouvellera, parce que la question n'est pas terminée.<br />
<br />
<em>Applaudissements.</em></div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=Des_manuels_scolaires_libres_conf_RMLL_2013&diff=68166Des manuels scolaires libres conf RMLL 20132015-09-17T18:58:39Z<p>Echarp : /* 03'12 relu avec le son par Booky */</p>
<hr />
<div>[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
Lien vers la vidéo : [http://video.rmll.info/videos/des-manuels-scolaires-libres/]<br />
<br />
Intervenants : Jean Pierre Archambault - Gilles Dowek - François Élie <br />
<br />
Lieu : RMLL juillet 2013<br />
<br />
Durée : 41 min 18<br />
<br />
<br />
==00' transcrit Marie-Odile, relu et complété Benjamin relu sans le son par Booky==<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Bonjour. Donc on est là pour parler des manuels scolaires libres. C'est une question importante. Moi j'ai tendance à dire que dans l'éducation le libre, c'est bien sûr le logiciel mais est-ce que ce n'est pas aussi, éventuellement surtout, les ressources pédagogiques libres, étant entendu qu'en France il y a dix millions d’élèves et qu'il y a des enjeux financiers très très forts et que toutes les difficultés, les obstacles qu'on a pu rencontrer dans le déploiement du libre depuis une quinzaine d'années dans le système éducatif en France, est-ce qu'il n'y pas ça en arrière plan ?<br />
<br />
Alors rapidement il y a trois types de ressources pédagogiques. Il y a celles que les enseignants fabriquent depuis toujours pour préparer leurs cours, il y a les ressources éditorialisées, des éditeurs, des auteurs, avec un modèle économique puisque c'est une activité professionnelle et puis il y a aussi les ressources qu'on appelle brutes, ce qui veut dire un film, une interprétation d'un opéra, qui sont des ressources qui n'ont pas été fabriquées à des fins pédagogiques mais qui peuvent bien entendu être utilisées dans le cadre d'un cours et qui posent la question de l'exception pédagogique, c'est-à-dire la possibilité pour un enseignant d'utiliser gratuitement, dans le sens de l’intérêt général, des ressources qui ne sont pas des ressources éditorialisées.<br />
Alors il est clair que l'équilibre qui avait au moins cent ans, cent cinquante ans, de l'édition scolaire a été complètement perturbé, mis à mal par l'arrivée de l'informatique, par la banalisation des outils de production de ressources pédagogiques et puis par le développement des réseaux. Donc ça interroge quelque part et en premier lieu les éditeurs donc on va parler de ça mais d'une manière assez ouverte, libre.<br />
<br />
Je vais d’abord donner la parole à Gilles qui va partir d'une expérience d'un manuel qu'on a fait sur l’enseignement de l'informatique, la question d'un modèle économique, d'une éventuelle licence globale avec les régions qui en France financent les manuels scolaires. Un certain nombre de questions, licence sous laquelle on a mis le manuel et puis François-Élie qui nous parlera de quid de l’institution par rapport à la production de ressources pédagogiques libres, étant entendu qu'en France on a un grand succès dont on est très fier qui est Sésamaths, qui est devenu le premier acteur éditorial pour les mathématiques au collège. Pour autant, la question de l'implication de l'institution est posée. Alors, Gilles&nbsp;?<br />
<br />
==03'12 relu avec le son par Booky==<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Merci. Je vais essentiellement vous raconter une histoire qui est l'histoire d'un échec mais ce qui est important dans la vie c'est d'apprendre de ses échecs, donc ce n'est pas très grave de rencontrer quelques échecs de temps en temps. Comme Jean- Pierre l'a rappelé, l'an dernier, enfin il y a dix-huit mois à peu près, nous avons commencé à écrire un manuel d'informatique qui s'adressait à des élèves français de la classe de Terminale, la dernière classe du lycée, et qui correspondait à l'introduction de la discipline informatique au lycée après une longue histoire où elle avait été mise, supprimée, remise, etc. Et donc ça nous semblait important qu'il y ait un manuel scolaire dès la première rentrée, donc c'est un livre qu'on a écrit un peu dans l'urgence avec l'idée qu'il devait être absolument prêt en septembre 2012, à la rentrée dernière. Et en écrivant ce livre, il y a tout un tas de paragraphes qui parlent de choses différentes, la boucle while, la boucle for, le codage des sons, le codage des images, les algorithmes de tri, etc, mais il y avait aussi un certain nombre de questions qu'on se posait avec les élèves en disant on incite les élèves à réfléchir sur la manière par exemple dont la notion de propriété a évolué sous l'influence du développement d'objets informatiques, donc en particulier de logiciels qui sont copiables à coût nul, donc qui sont des biens non rivaux où chacun peut les utiliser sans que ça n’empêche d’autres personnes de les utiliser.<br />
<br />
Et alors à force comme ça de réfléchir nous-mêmes pour faire réfléchir les élèves et les lecteurs du livre, ça nous a amené à nous demander s'il était raisonnable que ce livre soit simplement édité et vendu comme un livre traditionnel, c'est-à-dire essentiellement quelque chose qui n'est pas accessible gratuitement sur le web ou ailleurs.<br />
<br />
Avec l'équipe, ça a été vraiment un travail collectif, on était une équipe de huit auteurs, et donc il s'est passé, dans les réunions qu'on avait pour réfléchir aux contenus du livre, qu'il y avait tout le temps à la fin une petite réunion, on réfléchissait à sa diffusion et donc il nous semblait qu'une bonne chose était de terminer le livre et de le mettre au moins à disposition de tous sur le web, disons sous la forme d'un pdf. On n'avait pas énormément réfléchi sur l'idée de rendre le livre interactif, de mettre des vidéos, d'en faire un MOOC, etc, à cette époque on était plus sur une idée de diffuser des informations qui étaient sous forme d'un pdf ou d'un fichier texte, enfin peu importe, et que dans l’idée d'innover en utilisant l’informatique, qui est aussi une idée intéressante, mais ce n’était pas notre idée à cette époque.<br />
<br />
On s'est quand même heurté à une certaine difficulté: c'est que ce projet avait besoin d'argent. On avait besoin d'argent quand même. Écrire un livre ça coûte de l'argent. Il y a un certain nombre de coûts différents. Il y a d'abord la rémunération des auteurs et ça, en fait, c'est ce qui pose le moins de problèmes puisque la plupart des auteurs sont ou bien profs en lycée, donc déjà payés par l'institution pour travailler vingt-quatre heures sur vingt-quatre à l'édification des élèves, ou bien professeurs à l'université, ou chercheurs dans une institution publique et donc également déjà payés par les contribuables pour en particulier l’édification des professeurs qui effectivement vont contribuer à l'édification des élèves.<br />
<br />
Il s'avère que la plupart des auteurs étaient prêts éventuellement à travailler gratuitement. On n'est pas sûrs que ce soit la meilleure chose. Pourquoi après tout devraient-ils travailler gratuitement puisque c'est un travail supplémentaire par rapport à leur travail habituel? Mais disons ça ça n’avait pas l'air de poser trop de problèmes. En revanche ce qui posait un véritable problème, c'était que quand on écrit un livre pour des lycéens ce n'est pas tout à fait pareil que quand on écrit un poly pour des étudiants de master ou quelque chose comme ça. D'abord il était important qu'il n'y ait pas de fautes d'orthographe dans le livre, qu'il n'y ait pas trop de fautes de français, de grammaire, etc, et donc il avait un travail d'édition minutieux. Un livre ça demande un travail d'édition plus minutieux qu'un poly qu'on donne à des adultes, disons des jeunes adultes ; enfin des vieux ados sont plus sensibles à cette qualité.<br />
<br />
Également il y avait besoin d'un travail d’illustrateur professionnel, donc on avait fait un certain nombre de figures un peu à main levée, un peu en Xfig, enfin avec des outils du 20ème siècle, et on se rendait compte que, par rapport à un livre scolaire traditionnel, nos talents d’illustrateur étaient un peu en deçà des talents d’illustrateurs professionnels, et donc que le risque était qu'on ait un livre qui soit un peu ''cheap'', qui véhicule une idée sur l'informatique: que l'informatique c'est toujours un truc qui se fait avec trois bouts de chandelle et donc on ne voulait pas de ça. Et même le travail de mise en page, on pouvait faire un truc très sobre, très austère en LaTeX par exemple, mais il s'avère que les lycéens sont habitués à des trucs avec du rouge, du vert, du bleu, des encadrés, des trucs qu'on ne sait pas très bien faire et donc que ces compétences on ne les avait pas dans l'équipe et on n'a trouvé personne qui voulait travailler jour et nuit avec nous pour faire des illustrations, éditer le livre, etc, gratuitement. Et donc ça ça a l'air d’être, quand on écrit un livre, une espèce de coût incompressible qui est le travail d'édition. Et donc l'idée de faire ça de manière artisanale, d'écrire juste ce pdf et de le mettre sur le net tout seuls, et bien ne nous semblait pas une bonne idée, et on a plutôt cherché à avoir des financements.<br />
<br />
==09'00 relu avec le son par Booky==<br />
Des financement ce n'est pas très difficile à trouver puisqu'en France les livres scolaires des lycéens sont sponsorisés par des régions. Et donc il y a vingt deux régions ou vingt six régions et les vingt six régions, vingt sept maintenant peut-être, ont des modes de financement des livres scolaires très différents les unes des autres. Il y a des régions qui achètent les livres scolaires aux éditeurs et qui les distribuent aux lycéens. Il y a d’autres qui impriment des coupons et distribuent des coupons aux lycéens puis les lycéens vont à la librairie, ils achètent avec les coupons et les coupons ensuite sont échangés, sont rachetés par la région. Mais disons quel que soit le mode de financement, il y a des régions qui achètent tous les bouquins, il y en d'autres qui donnent cent euros ou quatre-vingt euros par lycéen, ça dépend. Ça ce n'est que pour les lycées. Pour le collège ce sont les départements et pour l'école ce sont les communes. Si vous n’êtes pas français vous ne pouvez pas comprendre toute cette articulation entre des régions, des départements, des communes, etc, mais bon il y a différentes structures administratives. Il y a des structures administratives plus complexes. Et donc le bon modèle nous semblait celui de la licence globale, c'est-à-dire que les régions qui sont structurées dans une association qui s'appelle Association des Régions de France nous payent une fois le texte et comme ça, ça nous permettait de l'écrire. On ne leur demandait pas beaucoup d'argent. On leur avait dix mille euros pour les auteurs, donc on était huit auteurs, on était prêts à se partager dix mille euros comme droits d'auteur une fois et puis après zéro et on leur avait aussi demandé dix mille euros pour pouvoir payer un illustrateur, un éditeur et un metteur en page.<br />
<br />
On avait même un peu complexifié le modèle économique puisqu'il y a eu une longue discussion qui n'est toujours pas terminée sur la vertu d'avoir un exemplaire papier d'un livre, en plus de l'avoir sous forme électronique, ou bien que ce soit en ligne ou bien que ce soit sur son ordinateur ou sur sa liseuse ou sur sa tablette ou que sais-je. Il y a un certain nombre de personnes qui n'ont peut-être pas nécessairement tort et tant qu'on n'est pas absolument sûrs qu'elles ont tort il faut prendre au moins en compte leur avis, qui disent que c'est beaucoup plus agréable et beaucoup plus efficace pour un lycéen d'avoir un livre, un exemplaire papier, que d'avoir simplement la version électronique. En particulier, il y a un argument qui est que quand on a la version électronique on ne sait pas quelle est la part du bouquin qu'on a lue, enfin c'est plus compliqué de le savoir, alors que quand on a un exemplaire papier ouvert au milieu ou au tiers ou aux trois quarts, on sait à peu près où on en est, on sait quelle est la partie qu'on a lue, qu'on n'a pas lue.<br />
<br />
Et donc on avait un peu complexifié le modèle économique avec un éditeur, on avait trouvé un éditeur qui était prêt à nous accompagner dans ce projet donc qui était qu'en plus de la licence globale qui concernait le texte, donc le contenu immatériel du livre, on proposait d'imprimer le livre pour un coût de huit euros, donc au lieu d'avoir un manuel scolaire à vingt-cinq euros, le coût du manuel scolaire était décomposé en une partie fixe qui correspondait à la partie non rivale, c'est-à-dire le contenu, et une partie proportionnelle si jamais les lycéens voulaient des.... On avait même complexifié le modèle économique puisqu'on avait dit qu'une fois que le pdf était en ligne, si les régions voulaient les imprimer elles-mêmes et bien elles pouvaient le faire, si elles voulaient se regrouper pour faire des économies d'échelle elles pouvaient le faire et on pouvait nous aussi leur proposer des exemplaires à huit euros.<br />
<br />
Donc j'arrive à la fin de l'histoire. Nous avons avec cet éditeur contacté l'Association des Régions de France qui a lu notre dossier, qui nous a dit "c'est une très bonne idée mais on va faire ça l'année prochaine !". Et comme la rentrée arrivait et qu'on était au mois de mai et qu'on voulait absolument que le livre soit disponible en septembre et qu'il leur fallait plus d'un an pour réfléchir sur le bien-fondé de notre proposition de leur demander vingt mille euros que vingt-six régions devaient rassembler, c'est-à-dire chaque région devait donner en moyenne huit cent euros, peut être certaines auraient pu donner plus, certaines auraient pu donner moins, mais apparemment le process était trop compliqué et donc il prenait tellement de temps qu'il nous a semblé plus important de sortir le livre à temps.<br />
<br />
Alors nous avons finalement trouvé une solution de compromis puisque les Éditions Eyrolles ont proposé que l'exemplaire papier soit vendu vingt euros, donc c'était déjà moins cher que les manuels scolaires habituels, mais aussi de mettre le pdf en ligne exclusivement à l'usage des profs de manière à ce que les profs puissent préparer leur enseignement même si rien n’empêche quiconque d'accéder au texte. Le texte est accessible, mais disons le code de bonne conduite qu'on propose c'est davantage que les lycéens achètent le livre et que les profs l'aient gratuitement. Ce n'est quelque chose qui est complètement formalisé. <br />
Juste pour la petite histoire, on a vendu cinq mille exemplaires du livre, ce qui n'est pas si mal quand on sait qu'il y a dix mille lycéens qui ont commencé l'informatique cette année ; et si vous multipliez cinq mille par vingt, vous verrez qu' il y a déjà cent mille euros qui ont été dépensés pour acheter ce livre, donc même si on pense qu'il n'y a que la moitié de ces cent mille qui ont été subventionnés par les régions, elles ont déjà payé deux fois et demi ce qu'on leur demandait !<br />
<br />
C'est un échec qui a plusieurs explications. La première c'est qu'on a un peu pris l'Association des Régions de France par surprise, on les a contactés au printemps pour leur demander un chèque tout de suite. Et donc ils étaient un peu comme des lapins dans la lumière des phares, tout d'un coup on leur posait une question à laquelle ils n'avaient jamais réfléchi et ils ne pouvaient pas donner de réponse tout de suite. Mais j'espère que sur le long terme ce type d'idée va finir par un peu davantage maturer dans ce type de structure. Il y avait aussi le fait que 2012 était une année d'élection et qu’apparemment c'est très difficile de prendre une décision en France une année d'élection. Bon ça c'est un détail historique. Il y a quand même un point qu'ils ont soulevé qui je pense mérite d’être discuté, je ne vais pas le discuter tout de suite parce qu'il faut que je ne monopolise pas la parole, mais un point avec lequel, c'est une vielle discussion interactive qui pourrait être intéressante. L'Association des Régions de France nous a dit qu'est-ce qui se passe si demain il y a dix personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Cent personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Mille personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Est-ce qu'on doit leur dire oui à toutes ? Et-ce qu'on doit choisir ? Comment est-ce qu'on fait ? On leur a donné quelques éléments de réponse, mais c'est une vraie question. On ne peut pas faire juste comme si cette question n'existait pas.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault:''' Merci Gilles. Avant de passer la parole, une autre vraie question, c'est qu'on a mis ce livre sous licence Creative Commons avec la clause NC et que, on en parlait tout à l'heure, ça a donné lieu à une longue discussion passionnée avec Richard Stallman qui nous a dit " Non pas possible d'avoir choisi la clause NC." Ça aussi c'est une vraie question. François ?<br />
<br />
==16' 15 relu avec le son par Booky==<br />
<br />
'''François Élie :''' Oui alors je viendrai effectivement à ce vrai problème tout à l'heure. Mon point de vue va être un peu celui du payeur, c'est-à-dire celui des gens qui dans les régions, les départements, les communes, pour les écoles, les collèges et les lycées financent les manuels scolaires. C'est le point de vue que j'ai sur le développement du logiciel au sein de l'Adullact et je vais essayer de montrer les analogies entre la production du logiciel et la production de manuels scolaires. Je ne vais pas revenir sur ce qui a été dit auparavant. Effectivement ce qui caractérise les objets numériques, c'est d’être des objets non rivaux, distribution à coût marginal nul, mais ne jamais oublier que ce ne sont pas pour autant des objets gratuits parce qu'il faut les produire, même s'il faut les produire une fois, il faut les produire. Et donc d'une certaine façon si ça percute les modèles de l'édition, les modèles traditionnels, il ne faut surtout pas s'imaginer que l'ère du tout gratuit est arrivée.<br />
<br />
D’ailleurs les livres sur le gratuit sont payants. C'est un signe ! L'ère du tout gratuit n'est pas arrivée. On n'est pas arrivé dans un modèle où il n'y a plus d'argent et en même temps on ne peut pas inventer des modèles qui excluent complètement l'édition, le métier d'éditeur. Ça c'est très important parce que pendant longtemps j'étais plutôt sur une ligne où il fallait pourfendre ces métiers de gens qui ne servaient à rien et puis progressivement je me suis rendu compte qu'ils servaient à quelque chose, première chose, et puis surtout que la préoccupation des politiques est presque davantage, je ne sais pas si on est écouté, mais, de refonder l'industrie numérique que de refonder l'école. Je simplifie, mais l'écoute qu'on a au niveau des politiques sur ces gens qui créent les emplois, qui irriguent le territoire, qui etc, c'est très important. Donc il ne faut pas être naïf en allant trop vite et oubliant de faire tourner les bons porte-avions parce ça aussi c'est important.<br />
<br />
Une fois qu'on a dit ça, on n'a encore rien dit parce ce qui compte ce n'est pas tant la question qui nous a occupés pendant quelques années qui était de militer pour l'utilisation des manuels scolaires libres qui existaient. C’était à l'époque le début de Sésamaths où on disait c'est bien d'utiliser du libre. C'est la même chose pour le logiciel. Mais en même temps ce qui est le plus important, c'est moi ce qui m'occupe depuis dix ans pour les collectivités, ce n'est pas les logiciels qui existent. Ça c'est bien de les utiliser. Mais ce qui est le plus important c'est de faire exister ce qui n'existe pas et à ce moment-là les choses commencent à devenir intéressantes et je me félicite qu'aujourd'hui on se préoccupe de réfléchir sur des expériences, réussies ou pas, de production, plutôt que de diffusion, d'utilisation, de marketing autour d'objets qui existent.<br />
<br />
Et l’expérience que j'ai de la production de logiciels, c'est qu'en fait il y a deux moments. Il y a un moment où on est en train de remplacer le modèle éditeur de distribution habituelle par un modèle de souscription. Il faut payer une fois la production. Ça c'est un premier problème. Avec ce que vous mentionniez tout à l'heure, c'est-à-dire la question de savoir comment on passe à l'échelle. Il est hors de question que les régions, les départements, les écoles voient venir pour chaque matière plusieurs projets libres qui leurs proposent des souscriptions en disant on va faire pour l'espagnol, pour le latin, pour la philosophie bien sûr, toutes sortes de matières, des projets qui vont produire une complexité là où ils ont essayé, eux, de faire de la simplicité.<br />
À ce problème il y a une réponse relativement simple qui est de mettre en place des plates-formes de production, des forges de production d'objets qui, à la différence des manuels qui seraient simplement numérisés, seraient des objets granulaires, modulaires, permettant au professeur de faire ce qu'il fait d'habitude, c'est-à-dire de piquer à droite et à gauche dans les manuels qui l'arrangent de quoi construire son cours à partir d'objets qui correspondent à son projet.<br />
<br />
Et donc d'une certaine façon qu’est-ce qu'il faut payer une fois ? C'est d'abord les outils de production quitte à ce qu’ensuite on s'arrange pour régler le problème de la rémunération des auteurs. Et à ce moment-là, la rémunération des auteurs peut être négociée entre le prescripteur qui est l'État et les payeurs qui sont les collectivités territoriales. Parce que, pour l'instant, l'État courageusement prescrit par les programmes, par les inspections, ce qu'il ne paye pas. Il y a un moment où ceux qui payent peuvent dire on aimerait payer autrement, on aimerait par exemple que ce soient des professeurs qui puissent produire des contenus parce qu’actuellement ce sont quand même les professeurs qui les produisent mais en plus c'est payé par les éditeurs et donc on peut régler ce problème par une négociation entre les payeurs et les prescripteurs.<br />
<br />
Quel est le rôle des éditeurs ? Il peut être de répondre à un appel d'offre de forge de production. Ce sont eux qui sont peut-être les mieux à même de gérer des forges de production. Simplement leur rémunération sera différente, peut-être sera mieux garantie que par d'éventuelles ventes qui iront pour certaines au pilon.<br />
<br />
Reste que là on n'a résolu qu'un seul des problèmes. Quand depuis dix ans qu'on fait du développement de logiciel métier dans les collectivités, on sait que pour faire vivre un logiciel il y a deux moments. Le premier moment pour le faire exister, il faut financer, il faut développer et puis une fois que la version 1.0 est sortie, le pire commence et les vrais problèmes commencent.<br />
La question ce n'est pas de payer une fois c'est de continuer à faire exister ce qu'on a fait exister. Et d'une certaine façon si on produit un logiciel ou si on produit un manuel, il faut assurer sa pérennité, son évolution dans le temps et ce qui menace tous les projets, c'est de mourir dès qu'ils sont nés. Donc la question qui se pose après, et là ça va être le plus difficile, parce que c'est très difficile de mutualiser, ça ne m'étonne pas du tout que les régions préfèrent payer dix fois plus que si elles avaient été intelligentes parce ce qui coûte le plus cher ce n'est pas de dépenser de l'argent, c'est de faire ensemble. Ça coûte une fortune de se mettre d'accord, de se mettre autour d'une table, d'oublier les rivalités de territoires quand ce ne sont pas des rivalités politiques entre gens du même camp, enfin c'est une catastrophe ! On est dans un monde où les couteaux se prennent dans le dos par les amis, enfin c'est très compliqué !<br />
<br />
Plus compliqué encore que de mutualiser ensemble, c'est de faire vivre ensemble et la difficulté qu'on rencontre alors c'est la difficulté à oublier son ego. Les régions aimeraient bien tatouer tous les projets qu'elles font en disant c'est moi que je l'ai fait et si les autres l'utilisent c'est parce que c'est moi qui leur ai donné. La difficulté c'est de mettre en marque blanche en disant on l'a payé ensemble et puis c'est pour tout le monde ! Et ça c'est très très difficile !<br />
Les Espagnols, un jour, étaient venus à l'invitation du gouvernement français pour donner le retour d’expérience de dix ans d'expérience de financement libre et ils étaient venus pour dire une chose : mettez tout en marque blanche. L'expérience, le retour de toutes les mauvaises pratiques, c'était que l'ego freine les projets. Et donc pour faire vivre ensuite un projet qu'on a initialisé et bien il va falloir renoncer à mettre son tatouage partout et dire hé bien on fait pour tous. Et là aussi on peut se féliciter qu'en France, au moins, les programmes sont nationaux et on a un ministère qui a la main sur les contenus. Là ça peut aussi avoir un intérêt d'avoir cette puissance régalienne pour dire sur les contenus hé bien vous ne mettrez pas votre tampon et de ce point de vue-là ça permettrait de régler ce problème.<br />
<br />
Je pense que si on veut passer à l'échelle il faut parvenir à convaincre les financeurs de faire quelque chose qui ressemble, qui s’apparente à une licence globale pour l'initiation, pour l’initialisation du projet, pour les financements globaux, mais qu'ensuite elles mettent en place des dispositifs de pérennisation qui permettent de mettre à jour et peut-être de profiter en ré-injectant parce qu'un professeur qui fait son cours, qui utilise des granules pour les assembler, que ne les remet-il pas dans le paquet ? Vous savez, dans le monde du logiciel, il y a un problème, c'est que le code produit du service et le service produit très peu de code. Ça commence à inquiéter énormément les gens du libre. Les sociétés de service en logiciel libre re-déposent extrêmement peu de code qu'ils développent. D'ailleurs ils en développent quelquefois plusieurs fois, ils font payer quelquefois plusieurs fois leurs clients. Je ne veux pas me faire des ennemis, mais le programme Upstream, faites remonter les productions, est un programme essentiel. Et bien de la même façon que pour le logiciel il faut demander à ceux qui l’utilisent de ré-injecter ce qu'ils ont fait et bien de la même façon il faut que les utilisateurs deviennent des contributeurs, c'est-à-dire qu'on mette dans la boucle les professeurs qui ont utilisé ces granules pour mettre en place des publications de scénario, de manières différentes d'utiliser des granules et tant qu'on n'aura pas fait tourner cette roue-là et bien il manquera le deuxième étape.<br />
<br />
Voilà, je pense, les deux enjeux à la fois faire exister les objets et puis ensuite les faire vivre et donc il faut amorcer la roue pour que ça tourne. Mais je pense qu'il y a une bonne analogie à faire entre le logiciel et les manuels numériques dès lors qu'on s'interroge sur la production et pas simplement sur l’utilisation.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Merci François. À vous !<br />
<br />
==26' 08 questions du public difficiles à ouir - relu avec le son par booky==<br />
<br />
'''Public :''' Et en septembre 2013, qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qui va se passer ? Il y a eu un accord l'association ?<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Non, non ! On a laissé tomber. On a changé les éditeurs. Non, non. Maintenant notre projet est juste de passer la bonne parole à d'autres projets, d'autres manuels, d'autres disciplines. Il y a un travail d’explication à faire aux régions dans le cas du lycée, aux départements et communes dans les autres cas. Les régions c'est relativement simple, puisqu'il n'y a que vingt-deux plus cinq régions, vingt-sept, il y a cent un ou cent deux départements et il y a trente six mille communes, Je pense que quand il va falloir coordonner trente six mille communes ça sera plus compliqué que coordonner vingt-sept régions ce qu'on n'a déjà pas réussi à faire. Maintenant le manuel vit sa vie. Il a existé dans une première version l'an dernier. Cette année il va sortir dans deux versions différentes où les programmes sont en Java dans une version, en Python dans l'autre. Il y a une vie du manuel mais maintenant elle se fait hors de ce projet, sauf que le manuel est en ligne, toujours en ligne, mais de manière un peu anecdotique.<br />
<br />
'''Public :''' Donc actuellement il n'y a pas de ???....<br />
<br />
'''François Élie :''' Non<br />
<br />
'''Public :''' Il n'y a pas de promotion ??? disponible ?<br />
<br />
'''François Élie :''' Non<br />
<br />
'''Public :''' Qu'est-ce qui vous a motivé à mettre une clause NC ?<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' D'abord j'aimerais bien que tout le monde soit gentil si on discute de ce point. Tu as posé la question très gentiment ! Dans la licence Creative Commons il y a un certain nombre d'options et l'option NC dit en gros, alors je ne suis pas tout à fait un spécialiste de ça, mais en gros que tout le monde peut réutiliser le contenu qu'on met à disposition, tout le monde peut le modifier, tout le monde peut le rediffuser sauf d'une manière commerciale. NC signifie non commercial.<br />
<br />
'''Public :''' Sans autorisation de l'auteur !<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' Sans autorisation de l'auteur.<br />
<br />
'''Public :''' Il y a moyen de s'arranger avec l'auteur.<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' D'accord, d'accord. Il s'avère qu'on a finalement pris un modèle qui est beaucoup plus classique que celui qu'on avait imaginé au début. Donc on a un éditeur et quand on a vu cet éditeur, Eyrolles, on leur a proposé, on leur a demandé si par hasard ça les intéresserait, si par hasard ils trouveraient que ça serait une bonne idée qu'on mette le pdf du livre qui est coproduit par eux et nous, c'est vraiment la chose qui ensuite est mise sur la rotative qui fabrique l'objet physique qui est vendu ensuite, en libre accès sur le web. Et donc il y a eu une négociation qui s'est faite avec l'éditeur sur la licence et l'éditeur souhaitait, donc Eyrolles, souhaitait avoir cette clause NC. Eyrolles explique assez simplement la raison. Ils ont eux-mêmes investi de l'argent d'une part en nous payant les droits d'auteur, mais ça les droits d'auteur sont proportionnels au nombre d'exemplaires, donc ce n'est pas très important, mais également ils ont investi sur des coûts fixes qui sont des coûts de fabrication de la maquette, les trois professions que j'ai évoquées, éditeur, maquettiste et mise en page et donc ayant fait cet investissement ils voulaient éviter que l'éditeur qui se trouve au quartier latin juste en face de la rue récupère le pdf, l'imprime et le vende un euro de moins, auquel cas un autre éditeur aurait pu faire ça puisqu'il n'avait pas les coûts fixes et donc son point mort, son point zéro était à un endroit différent et donc Eyrolles a envisagé que cela puisse se passer, sans avoir un éditeur je pense en tête, mais enfin, et donc nous a proposé ou bien de ne pas le mettre en l'accès ou bien de le mettre en libre accès avec cette clause. Et donc on a dit oui.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' On avait eu le même débat l'année d'avant avec le livre pour les profs qu'on avait fait, qui avait été fait avec un éditeur du service public, le CRDP de Paris. Et pareil il y avait eu la même licence avec la même clause.<br />
<br />
'''Public :''' Concernant les problèmes de pérennité, enfin, sur l'avenir du truc, ce qui pourrait être intéressant dans ces cas-là, c'est de négocier que le truc, l'ouvrage soit disponible sous licence NC tant que l'éditeur n'est pas rentré dans ces frais. Parce que le problème c'est que là, la clause elle s'applique potentiellement pendant longtemps. Sans accord de l'auteur mais les auteurs bon des fois on ne les retrouve pas.<br />
<br />
'''Public :''' Oui, et puis en l'occurrence, c'est l'accord aussi de l'éditeur. Parce que c'est l'éditeur qui a les droits de distribution<br />
<br />
'''Public :''' Et si c'est motivé par la nécessité économique de l'éditeur de rentrer dans ses frais, il faudrait que la clause tombe lorsque l'éditeur est rentré dans ses frais. Ça ferait peut-être moins de...<br />
<br />
'''Public :''' Et puis il y a aussi le problème des œuvres orphelines. Et après, sur l'histoire de la clause NC, <em>bruits de micro</em>. On peut aussi imprimer wikipedia et le vendre. <em>bruits de micro</em>.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Il y a une toute petite différence avec Wikipedia. C'est que Wikipedia est par nature dynamique, change tout le temps donc dès que tu l'imprimes il est obsolète. Ce n'est pas tout à fait le cas d'un manuel qui au mieux a une édition par an.<br />
<br />
'''Public :''' Le dictionnaire qui a cinq ans est encore à peu près utilisable. Le Larousse, le Robert !<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Oui, oui ! OK . Disons j'ai l'impression que dans les raisons qui expliquent le succès de Wikipedia, le fait qu'il soit tout le temps à jour est très important. C’est beaucoup moins le cas d'un manuel scolaire où on pense que ce qu'on dit sur la boucle for ne va pas être obsolète dans quinze jours, mais peut-être !<br />
<br />
'''Public :''' <em>bruits de micro</em> Il faut le maintenir et le garder à jour. Pour les contenus, c'est un peu moins important parce que tu peux très bien avoir du contenu figé qui ne bouge plus pendant quinze ans et qui est toujours pertinent quinze ans plus tard.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Quinze ans sans doute non, mais trois ans oui.<br />
<br />
'''Public :''' <em>inaudible</em> <br />
<br />
'''François Élie :''' Je pensais pour poursuivre l'analogie avec le logiciel, le fait de réinjecter la manière dont les professeurs dans leurs situations d'enseignement vont utiliser ces contenus, c'est la vraie vie de ces objets. Bien sûr les contenus d'un cours de philosophie, d'un manuel, enfin le mot manuel, on n'a pas de manuel en philosophie, mais enfin les contenus sont là, mais la manière de les scénariser, la manière de cheminer dedans, c'est ça la vraie vie d'un contenu. Et de ce point de vue là c'est ce dont les éditeurs rêvent, c'est d'avoir un retour pédagogique pour affiner. C'est vrai que les contenus sont les mêmes mais la manière dont ils sont organisés va changer du tout au tout.<br />
<br />
'''Public :''' Et puis les nouvelles habitudes pour les adolescents, avec tout ce qu'ils ont, avec les smartphones, etc. C'est leur façon d'aborder de manière très différente. Vous parliez de l'exemplaire papier qui permettait d'avoir un feed-back rapide pour savoir où on en est dans la quantité de matières qu'il resterait à voir par exemple, mais les adolescents, moi je vois bien ça avec ma fille qui a seize ans, ça zappe quand même assez vite quoi ! Est-ce qu'il n' y a pas aussi une réflexion à avoir par rapport aux nouveaux comportements ? <br />
<br />
'''François Élie :''' J'ai toujours zappé avec du papier, enfin, je ne sais pas comment font les autres, mais j'ai heureusement rarement fini les livres. Je ne suis pas sûr que ce soit essentiel. On n'est pas dans la culture du zapping. On zappe autrement. Il faut leur apprendre à mieux zapper. C'est très bien de zapper ! J'ai toujours commencé les livres par la table des matières et j'ai fait mon marché. Peut-être que l'usage des tables de matières est plus intelligente sur le papier. Il faudrait, je le disais tout à l'heure, inventer des pdf qui s'usent, avec des pages qui deviennent cornées pour qu'on sache où on en est resté, mais ce sont des dispositifs techniques assez faciles à mettre en œuvre.<br />
<br />
'''Public :''' Avec tous les liens, on peut facilement sauter d'un sujet à un autre.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Oui François !<br />
<br />
'''François du public :''' Je ne sais pas trop comment ça se passe dans le monde éducatif, mais j'ai le sentiment quand même que les régions sont souvent beaucoup plus armées, on avait des enveloppes de deux cent mille euros voire plus que des enveloppes de huit cent euros. Alors j'aimerais bien votre avis de ce côté là. Ma question c'est on a un outil vraiment puissant avec l'internet et le web pour faire des souscriptions, est-ce que vous avez essayé de rentrer dans la démarche du style Ulule.<br />
<br />
'''François Élie :''' Fundraising.<br />
<br />
'''François du public :''' Je pense que récolter rapidement sur ce genre de plateforme, ça semble assez facile.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' On ne l'a pas fait essentiellement parce que, comme je l'ai expliqué, mais ça ne veut pas dire que c'est une mauvaise idée, c'est juste que ce n’était pas approprié pour ce bouquin. On a commencé le bouquin en janvier, on l'a terminé en avril. On voulait qu'il soit publié en septembre, donc on n'avait pas tellement le temps de faire du marketing viral, de compter sur le bouche à oreille, etc. Cela dit ça pose un problème de fond qui est : qui doit payer ? Moi je reste attaché à l'idée que c'est la République qui doit payer les manuels scolaires des lycéens. Alors si on peut les faire d'une manière moins chère, d'une manière plus efficace, etc, c'est bien. Mais ça me poserait un problème d'écrire à des parents en leur disant si vous ne donnez pas vingt euros ou trente euros et bien vos enfants n'auront pas de manuels scolaires à la rentrée et donc c'est leur avenir qui est en jeu. C'est un discours qui est un peu difficile à tenir malgré tout.<br />
<br />
'''Public :''' Ce que j'entends, je travaille en primaire donc avec des enfants de trois à onze ans, donc avec cette multiplicité en France d'acteurs, il n'y en a pas trente six mille parce qu'il y a plein de communes qui n'ont plus d'école depuis longtemps, mais peu importe, la difficulté est de mettre cette masse d'interlocuteurs institutionnels, je parle des collectivités territoriales, pas du tout des parents d'élèves, donc ce sont eux qui mettent au pot et l'énergie pour se rencontrer est bien plus importante que l'argent à mettre. La problématique la plus forte de mon point de vue se pose plus entre acteurs institutionnels que par rapport aux familles ordinaires.<br />
<br />
Mais là on a deux problématiques auxquelles on se heurte l'une c'est que le secteur de l'édition existe, a une réalité économique, en tout cas il y a aussi de bonnes raisons pour ça, que l'école est un marché totalement captif à très peu près et qu'on n'abandonne pas sans de fortes résistances un système qui fonctionne aussi bien malgré tout. Et que de l'autre côté la vraie valeur ajoutée, François l'évoquait tout à l'heure, ce n'est pas tant le contenu du respectivement manuel etc, que la façon dont ces ressources sont utilisées. Or aujourd'hui à très peu de choses près, l'institution est largement déficiente sur comment apporter cette valeur ajoutée, qui existe au demeurant, aux instits et les collectivités territoriales, dont beaucoup sont conscientes notamment parce qu'il y a des terminaux interactifs, les collectivités territoriales sont maintenant face à la problématique de la formation des enseignants, qui pour différentes raisons, ce n'est pas le lieu…, n'est pas assurée par l'institution et vraisemblablement ne le sera pas. Ils sont hors de leur champ de compétence. Un maire, un conseiller général qui dirait j'ai mis des tableaux interactifs, les profs ne s'en servent pas, il faut les former, il ne peut pas le faire, en tout cas pas directement. Par contre sur ces systèmes collaboratifs à financement mutualisé, là ce n'est pas pareil, puisque c'est bien un outil mis en place et mis à disposition des profs et de qui veut, profs du public, profs du privé, parents d’élèves, après les profs s'en saisissent ou ne s'en saisissent pas mais on peut passer au-dessus de l'obstacle institutionnel majeur dans le contexte français pour les écoles publiques. Parce que chez le privé, il y en a beaucoup qui ont compris ! <br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Je ne crois pas qu'il y ait eu un très fort lobbying des éditeurs qui aurait fait pression sur l’Association des Régions de France pour qu'on ne soient pas financés. Je pense simplement qu'on était trop petits. Si on avait voulu, je ne sais pas, faire une version libre de Lagarde et Michard, ou un truc comme ça, à ce moment là je pense qu'il y aurait peut-être eu ce type de pression. Mais là on était vraiment trop insignifiants pour que le lobby des éditeurs s'intéresse à nous. Ou alors il est vraiment mieux organisé que ce qu'on imagine. Je ne crois pas qu'ils le soient à ce point là !<br />
Sur la question du crowdsourcing, faire du crowdsourcing auprès d'institutions publiques, c'est un peu compliqué. Je ne sais pas si les institutions publiques peuvent comme ça, elles n'ont pas de carte bleue par exemple. C'est difficile de virer quelques euros sans avoir de garantie de retour etc. Alors que justement elles ont plutôt une culture de marché public, de choses comme ça.<br />
<br />
'''Public :''' C'est [pas] compatible avec les institutions.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Voila, c'est ça. C'est quelque chose qui reste à inventer. On ne sait pas encore faire.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Dimitri, tu voulais prendre la parole ?<br />
<br />
'''Organisateur :''' Je suggère que nous changions de conférence. Il y a des gens qui peuvent changer de salle. Il faut que nous évitions de prendre du retard. Vous êtes encore là dans les heures qui suivent ? Il est possible de vous rencontrer ? En bas ? Oui ?<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Bon et bien merci. On continuera, on renouvellera, parce que la question n'est pas terminée.<br />
<br />
<em>Applaudissements.</em></div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=Des_manuels_scolaires_libres_conf_RMLL_2013&diff=68163Des manuels scolaires libres conf RMLL 20132015-09-17T18:52:42Z<p>Echarp : /* 00' transcrit Marie-Odile, relu et complété Benjamin relu sans le son par Booky */</p>
<hr />
<div>[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
Lien vers la vidéo : [http://video.rmll.info/videos/des-manuels-scolaires-libres/]<br />
<br />
Intervenants : Jean Pierre Archambault - Gilles Dowek - François Élie <br />
<br />
Lieu : RMLL juillet 2013<br />
<br />
Durée : 41 min 18<br />
<br />
<br />
==00' transcrit Marie-Odile, relu et complété Benjamin relu sans le son par Booky==<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Bonjour. Donc on est là pour parler des manuels scolaires libres. C'est une question importante. Moi j'ai tendance à dire que dans l'éducation le libre, c'est bien sûr le logiciel mais est-ce que ce n'est pas aussi, éventuellement surtout, les ressources pédagogiques libres, étant entendu qu'en France il y a dix millions d’élèves et qu'il y a des enjeux financiers très très forts et que toutes les difficultés, les obstacles qu'on a pu rencontrer dans le déploiement du libre depuis une quinzaine d'années dans le système éducatif en France, est-ce qu'il n'y pas ça en arrière plan ?<br />
<br />
Alors rapidement il y a trois types de ressources pédagogiques. Il y a celles que les enseignants fabriquent depuis toujours pour préparer leurs cours, il y a les ressources éditorialisées, des éditeurs, des auteurs, avec un modèle économique puisque c'est une activité professionnelle et puis il y a aussi les ressources qu'on appelle brutes, ce qui veut dire un film, une interprétation d'un opéra, qui sont des ressources qui n'ont pas été fabriquées à des fins pédagogiques mais qui peuvent bien entendu être utilisées dans le cadre d'un cours et qui posent la question de l'exception pédagogique, c'est-à-dire la possibilité pour un enseignant d'utiliser gratuitement, dans le sens de l’intérêt général, des ressources qui ne sont pas des ressources éditorialisées.<br />
Alors il est clair que l'équilibre qui avait au moins cent ans, cent cinquante ans, de l'édition scolaire a été complètement perturbé, mis à mal par l'arrivée de l'informatique, par la banalisation des outils de production de ressources pédagogiques et puis par le développement des réseaux. Donc ça interroge quelque part et en premier lieu les éditeurs donc on va parler de ça mais d'une manière assez ouverte, libre.<br />
<br />
Je vais d’abord donner la parole à Gilles qui va partir d'une expérience d'un manuel qu'on a fait sur l’enseignement de l'informatique, la question d'un modèle économique, d'une éventuelle licence globale avec les régions qui en France financent les manuels scolaires. Un certain nombre de questions, licence sous laquelle on a mis le manuel et puis François-Élie qui nous parlera de quid de l’institution par rapport à la production de ressources pédagogiques libres, étant entendu qu'en France on a un grand succès dont on est très fier qui est Sésamaths, qui est devenu le premier acteur éditorial pour les mathématiques au collège. Pour autant, la question de l'implication de l'institution est posée. Alors, Gilles&nbsp;?<br />
<br />
==03'12 relu avec le son par Booky==<br />
'''Gilles Dowek :''' Merci. Je vais essentiellement vous raconter une histoire qui est l'histoire d'un échec mais ce qui est important dans la vie c'est d'apprendre de ses échecs, donc ce n'est pas très grave de rencontrer quelques échecs de temps en temps. Comme Jean- Pierre l'a rappelé, l'an dernier, enfin il y a dix-huit mois à peu près, nous avons commencé à écrire un manuel d'informatique qui s'adressait à des élèves français de la classe de Terminale, la dernière classe du lycée, et qui correspondait à l'introduction de la discipline informatique au lycée après une longue histoire où elle avait été mise, supprimée, remise, etc. Et donc ça nous semblait important qu'il y ait un manuel scolaire dès la première rentrée, donc c'est un livre qu'on a écrit un peu dans l'urgence avec l'idée qu'il devait être absolument prêt en septembre 2012, à la rentrée dernière. Et en écrivant ce livre, il y a tout un tas de paragraphes qui parlent de choses différentes, la boucle while, la boucle for, le codage des sons, le codage des images, les algorithmes de tri, etc, mais il y avait aussi un certain nombre de questions qu'on se posait avec les élèves en disant on incite les élèves à réfléchir sur la manière par exemple dont la notion de propriété a évolué sous l'influence du développement d'objets informatiques, donc en particulier de logiciels qui sont copiables à coût nul, donc qui sont des biens non rivaux où chacun peut les utiliser sans que ça n’empêche d’autres personnes de les utiliser.<br />
<br />
Et alors à force comme ça de réfléchir nous-mêmes pour faire réfléchir les élèves et les lecteurs du livre, ça nous a amené à nous demander s'il était raisonnable que ce livre soit simplement édité et vendu comme un livre traditionnel, c'est-à-dire essentiellement quelque chose qui n'est pas accessible gratuitement sur le web ou ailleurs.<br />
<br />
Avec l'équipe, ça a été vraiment un travail collectif, on était une équipe de huit auteurs, et donc il s'est passé, dans les réunions qu'on avait pour réfléchir aux contenus du livre, qu'il y avait tout le temps à la fin une petite réunion, on réfléchissait à sa diffusion et donc il nous semblait qu'une bonne chose était de terminer le livre et de le mettre au moins à disposition de tous sur le web disons sous la forme d'un pdf. On n'avait pas énormément réfléchi sur l'idée de rendre le livre interactif, de mettre des vidéos, d'en faire un Mooc, etc, à cette époque on était plus sur une idée de diffuser des informations qui étaient sous forme d'un pdf ou d'un fichier texte, enfin peu importe, et que dans l’idée d'innover en utilisant l’informatique qui est aussi une idée intéressante mais ce n’était pas notre idée à cette époque.<br />
<br />
On s'est quand même heurté à une certaine difficulté c'est que ce projet avait besoin d'argent. On avait besoin d'argent quand même. Écrire un livre ça coûte de l'argent. Il y a un certain nombre de coûts différents. Il y a d'abord la rémunération des auteurs et ça, en fait, c'est ce qui pose le moins de problèmes puisque la plupart des auteurs sont ou bien profs en lycée donc déjà payés par l'institution pour travailler vingt-quatre heures sur vingt-quatre à l'édification des élèves ou bien professeurs à l'université, ou chercheurs dans une institution publique et donc également déjà payés par les contribuables pour en particulier l’édification des professeurs qui effectivement vont contribuer à l'édification des élèves.<br />
<br />
Il s'avère que la plupart des auteurs étaient prêts éventuellement à travailler gratuitement. On n'est pas sûrs que ce soit la meilleure chose. Pourquoi après tout devraient-ils travailler gratuitement puisque c'est un travail supplémentaire par rapport à leur travail habituel, mais disons ça ça n’avait pas l'air de poser trop de problèmes. En revanche ce qui posait un véritable problème, c'était que quand on écrit un livre pour des lycéens ce n'est pas tout à fait pareil que quand on écrit un poly pour des étudiants de master ou quelque chose comme ça. D'abord il était important qu'il n'y ait pas de fautes d'orthographe dans le livre, qu'il n'y ait pas trop de fautes de français, de grammaire, etc, et donc il avait un travail d'édition minutieux. Un livre ça demande un travail d'édition plus minutieux qu'un poly qu'on donne à des adultes, disons des jeunes adultes ; enfin des vieux ados sont plus sensibles à cette qualité.<br />
<br />
Également il y avait besoin d'un travail d’illustrateur professionnel, donc on avait fait un certain nombre de figures un peu à main levée, un peu en Xfig enfin avec des outils du 20ème siècle et on se rendait compte que, par rapport à un livre scolaire traditionnel, nos talents d’illustrateur étaient un peu en deçà des talents d’illustrateurs professionnels et donc que le risque était qu'on ait un livre qui soit un peu ''cheap'', qui véhicule une idée sur l'informatique, que l'informatique c'est toujours un truc qui se fait avec trois bouts de chandelle et donc on ne voulait pas de ça. Et même le travail de mise en page, on pouvait faire un truc très sobre, très austère en LaTeX par exemple mais il s'avère que les lycéens sont habitués à des trucs avec du rouge, du vert, du bleu, des encadrés, des trucs qu'on ne sait pas très bien faire et donc que ces compétences on ne les avait pas dans l'équipe et on n'a trouvé personne qui voulait travailler jour et nuit avec nous pour faire des illustrations, éditer le livre, etc, gratuitement. Et donc ça ça a l'air d’être, quand on écrit un livre, une espèce de coût incompressible qui est le travail d'édition. Et donc l'idée de faire ça de manière artisanale, d'écrire juste ce pdf et de le mettre sur le net tout seuls et bien ne nous semblait pas une bonne idée et on a plutôt cherché à avoir des financements.<br />
<br />
==09'00 relu avec le son par Booky==<br />
Des financement ce n'est pas très difficile à trouver puisqu'en France les livres scolaires des lycéens sont sponsorisés par des régions. Et donc il y a vingt deux régions ou vingt six régions et les vingt six régions, vingt sept maintenant peut-être, ont des modes de financement des livres scolaires très différents les unes des autres. Il y a des régions qui achètent les livres scolaires aux éditeurs et qui les distribuent aux lycéens. Il y a d’autres qui impriment des coupons et distribuent des coupons aux lycéens puis les lycéens vont à la librairie, ils achètent avec les coupons et les coupons ensuite sont échangés, sont rachetés par la région. Mais disons quel que soit le mode de financement, il y a des régions qui achètent tous les bouquins, il y en d'autres qui donnent cent euros ou quatre-vingt euros par lycéen, ça dépend. Ça ce n'est que pour les lycées. Pour le collège ce sont les départements et pour l'école ce sont les communes. Si vous n’êtes pas français vous ne pouvez pas comprendre toute cette articulation entre des régions, des départements, des communes, etc, mais bon il y a différentes structures administratives. Il y a des structures administratives plus complexes. Et donc le bon modèle nous semblait celui de la licence globale, c'est-à-dire que les régions qui sont structurées dans une association qui s'appelle Association des Régions de France nous payent une fois le texte et comme ça, ça nous permettait de l'écrire. On ne leur demandait pas beaucoup d'argent. On leur avait dix mille euros pour les auteurs, donc on était huit auteurs, on était prêts à se partager dix mille euros comme droits d'auteur une fois et puis après zéro et on leur avait aussi demandé dix mille euros pour pouvoir payer un illustrateur, un éditeur et un metteur en page.<br />
<br />
On avait même un peu complexifié le modèle économique puisqu'il y a eu une longue discussion qui n'est toujours pas terminée sur la vertu d'avoir un exemplaire papier d'un livre, en plus de l'avoir sous forme électronique, ou bien que ce soit en ligne ou bien que ce soit sur son ordinateur ou sur sa liseuse ou sur sa tablette ou que sais-je. Il y a un certain nombre de personnes qui n'ont peut-être pas nécessairement tort et tant qu'on n'est pas absolument sûrs qu'elles ont tort il faut prendre au moins en compte leur avis, qui disent que c'est beaucoup plus agréable et beaucoup plus efficace pour un lycéen d'avoir un livre, un exemplaire papier, que d'avoir simplement la version électronique. En particulier, il y a un argument qui est que quand on a la version électronique on ne sait pas quelle est la part du bouquin qu'on a lue, enfin c'est plus compliqué de le savoir, alors que quand on a un exemplaire papier ouvert au milieu ou au tiers ou aux trois quarts, on sait à peu près où on en est, on sait quelle est la partie qu'on a lue, qu'on n'a pas lue.<br />
<br />
Et donc on avait un peu complexifié le modèle économique avec un éditeur, on avait trouvé un éditeur qui était prêt à nous accompagner dans ce projet donc qui était qu'en plus de la licence globale qui concernait le texte, donc le contenu immatériel du livre, on proposait d'imprimer le livre pour un coût de huit euros, donc au lieu d'avoir un manuel scolaire à vingt-cinq euros, le coût du manuel scolaire était décomposé en une partie fixe qui correspondait à la partie non rivale, c'est-à-dire le contenu, et une partie proportionnelle si jamais les lycéens voulaient des.... On avait même complexifié le modèle économique puisqu'on avait dit qu'une fois que le pdf était en ligne, si les régions voulaient les imprimer elles-mêmes et bien elles pouvaient le faire, si elles voulaient se regrouper pour faire des économies d'échelle elles pouvaient le faire et on pouvait nous aussi leur proposer des exemplaires à huit euros.<br />
<br />
Donc j'arrive à la fin de l'histoire. Nous avons avec cet éditeur contacté l'Association des Régions de France qui a lu notre dossier, qui nous a dit "c'est une très bonne idée mais on va faire ça l'année prochaine !". Et comme la rentrée arrivait et qu'on était au mois de mai et qu'on voulait absolument que le livre soit disponible en septembre et qu'il leur fallait plus d'un an pour réfléchir sur le bien-fondé de notre proposition de leur demander vingt mille euros que vingt-six régions devaient rassembler, c'est-à-dire chaque région devait donner en moyenne huit cent euros, peut être certaines auraient pu donner plus, certaines auraient pu donner moins, mais apparemment le process était trop compliqué et donc il prenait tellement de temps qu'il nous a semblé plus important de sortir le livre à temps.<br />
<br />
Alors nous avons finalement trouvé une solution de compromis puisque les Éditions Eyrolles ont proposé que l'exemplaire papier soit vendu vingt euros, donc c'était déjà moins cher que les manuels scolaires habituels, mais aussi de mettre le pdf en ligne exclusivement à l'usage des profs de manière à ce que les profs puissent préparer leur enseignement même si rien n’empêche quiconque d'accéder au texte. Le texte est accessible, mais disons le code de bonne conduite qu'on propose c'est davantage que les lycéens achètent le livre et que les profs l'aient gratuitement. Ce n'est quelque chose qui est complètement formalisé. <br />
Juste pour la petite histoire, on a vendu cinq mille exemplaires du livre, ce qui n'est pas si mal quand on sait qu'il y a dix mille lycéens qui ont commencé l'informatique cette année ; et si vous multipliez cinq mille par vingt, vous verrez qu' il y a déjà cent mille euros qui ont été dépensés pour acheter ce livre, donc même si on pense qu'il n'y a que la moitié de ces cent mille qui ont été subventionnés par les régions, elles ont déjà payé deux fois et demi ce qu'on leur demandait !<br />
<br />
C'est un échec qui a plusieurs explications. La première c'est qu'on a un peu pris l'Association des Régions de France par surprise, on les a contactés au printemps pour leur demander un chèque tout de suite. Et donc ils étaient un peu comme des lapins dans la lumière des phares, tout d'un coup on leur posait une question à laquelle ils n'avaient jamais réfléchi et ils ne pouvaient pas donner de réponse tout de suite. Mais j'espère que sur le long terme ce type d'idée va finir par un peu davantage maturer dans ce type de structure. Il y avait aussi le fait que 2012 était une année d'élection et qu’apparemment c'est très difficile de prendre une décision en France une année d'élection. Bon ça c'est un détail historique. Il y a quand même un point qu'ils ont soulevé qui je pense mérite d’être discuté, je ne vais pas le discuter tout de suite parce qu'il faut que je ne monopolise pas la parole, mais un point avec lequel, c'est une vielle discussion interactive qui pourrait être intéressante. L'Association des Régions de France nous a dit qu'est-ce qui se passe si demain il y a dix personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Cent personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Mille personnes comme vous qui viennent me demander vingt mille euros ? Est-ce qu'on doit leur dire oui à toutes ? Et-ce qu'on doit choisir ? Comment est-ce qu'on fait ? On leur a donné quelques éléments de réponse, mais c'est une vraie question. On ne peut pas faire juste comme si cette question n'existait pas.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault:''' Merci Gilles. Avant de passer la parole, une autre vraie question, c'est qu'on a mis ce livre sous licence Creative Commons avec la clause NC et que, on en parlait tout à l'heure, ça a donné lieu à une longue discussion passionnée avec Richard Stallman qui nous a dit " Non pas possible d'avoir choisi la clause NC." Ça aussi c'est une vraie question. François ?<br />
<br />
==16' 15 relu avec le son par Booky==<br />
<br />
'''François Élie :''' Oui alors je viendrai effectivement à ce vrai problème tout à l'heure. Mon point de vue va être un peu celui du payeur, c'est-à-dire celui des gens qui dans les régions, les départements, les communes, pour les écoles, les collèges et les lycées financent les manuels scolaires. C'est le point de vue que j'ai sur le développement du logiciel au sein de l'Adullact et je vais essayer de montrer les analogies entre la production du logiciel et la production de manuels scolaires. Je ne vais pas revenir sur ce qui a été dit auparavant. Effectivement ce qui caractérise les objets numériques, c'est d’être des objets non rivaux, distribution à coût marginal nul, mais ne jamais oublier que ce ne sont pas pour autant des objets gratuits parce qu'il faut les produire, même s'il faut les produire une fois, il faut les produire. Et donc d'une certaine façon si ça percute les modèles de l'édition, les modèles traditionnels, il ne faut surtout pas s'imaginer que l'ère du tout gratuit est arrivée.<br />
<br />
D’ailleurs les livres sur le gratuit sont payants. C'est un signe ! L'ère du tout gratuit n'est pas arrivée. On n'est pas arrivé dans un modèle où il n'y a plus d'argent et en même temps on ne peut pas inventer des modèles qui excluent complètement l'édition, le métier d'éditeur. Ça c'est très important parce que pendant longtemps j'étais plutôt sur une ligne où il fallait pourfendre ces métiers de gens qui ne servaient à rien et puis progressivement je me suis rendu compte qu'ils servaient à quelque chose, première chose, et puis surtout que la préoccupation des politiques est presque davantage, je ne sais pas si on est écouté, mais, de refonder l'industrie numérique que de refonder l'école. Je simplifie, mais l'écoute qu'on a au niveau des politiques sur ces gens qui créent les emplois, qui irriguent le territoire, qui etc, c'est très important. Donc il ne faut pas être naïf en allant trop vite et oubliant de faire tourner les bons porte-avions parce ça aussi c'est important.<br />
<br />
Une fois qu'on a dit ça, on n'a encore rien dit parce ce qui compte ce n'est pas tant la question qui nous a occupés pendant quelques années qui était de militer pour l'utilisation des manuels scolaires libres qui existaient. C’était à l'époque le début de Sésamaths où on disait c'est bien d'utiliser du libre. C'est la même chose pour le logiciel. Mais en même temps ce qui est le plus important, c'est moi ce qui m'occupe depuis dix ans pour les collectivités, ce n'est pas les logiciels qui existent. Ça c'est bien de les utiliser. Mais ce qui est le plus important c'est de faire exister ce qui n'existe pas et à ce moment-là les choses commencent à devenir intéressantes et je me félicite qu'aujourd'hui on se préoccupe de réfléchir sur des expériences, réussies ou pas, de production, plutôt que de diffusion, d'utilisation, de marketing autour d'objets qui existent.<br />
<br />
Et l’expérience que j'ai de la production de logiciels, c'est qu'en fait il y a deux moments. Il y a un moment où on est en train de remplacer le modèle éditeur de distribution habituelle par un modèle de souscription. Il faut payer une fois la production. Ça c'est un premier problème. Avec ce que vous mentionniez tout à l'heure, c'est-à-dire la question de savoir comment on passe à l'échelle. Il est hors de question que les régions, les départements, les écoles voient venir pour chaque matière plusieurs projets libres qui leurs proposent des souscriptions en disant on va faire pour l'espagnol, pour le latin, pour la philosophie bien sûr, toutes sortes de matières, des projets qui vont produire une complexité là où ils ont essayé, eux, de faire de la simplicité.<br />
À ce problème il y a une réponse relativement simple qui est de mettre en place des plates-formes de production, des forges de production d'objets qui, à la différence des manuels qui seraient simplement numérisés, seraient des objets granulaires, modulaires, permettant au professeur de faire ce qu'il fait d'habitude, c'est-à-dire de piquer à droite et à gauche dans les manuels qui l'arrangent de quoi construire son cours à partir d'objets qui correspondent à son projet.<br />
<br />
Et donc d'une certaine façon qu’est-ce qu'il faut payer une fois ? C'est d'abord les outils de production quitte à ce qu’ensuite on s'arrange pour régler le problème de la rémunération des auteurs. Et à ce moment-là, la rémunération des auteurs peut être négociée entre le prescripteur qui est l'État et les payeurs qui sont les collectivités territoriales. Parce que, pour l'instant, l'État courageusement prescrit par les programmes, par les inspections, ce qu'il ne paye pas. Il y a un moment où ceux qui payent peuvent dire on aimerait payer autrement, on aimerait par exemple que ce soient des professeurs qui puissent produire des contenus parce qu’actuellement ce sont quand même les professeurs qui les produisent mais en plus c'est payé par les éditeurs et donc on peut régler ce problème par une négociation entre les payeurs et les prescripteurs.<br />
<br />
Quel est le rôle des éditeurs ? Il peut être de répondre à un appel d'offre de forge de production. Ce sont eux qui sont peut-être les mieux à même de gérer des forges de production. Simplement leur rémunération sera différente, peut-être sera mieux garantie que par d'éventuelles ventes qui iront pour certaines au pilon.<br />
<br />
Reste que là on n'a résolu qu'un seul des problèmes. Quand depuis dix ans qu'on fait du développement de logiciel métier dans les collectivités, on sait que pour faire vivre un logiciel il y a deux moments. Le premier moment pour le faire exister, il faut financer, il faut développer et puis une fois que la version 1.0 est sortie, le pire commence et les vrais problèmes commencent.<br />
La question ce n'est pas de payer une fois c'est de continuer à faire exister ce qu'on a fait exister. Et d'une certaine façon si on produit un logiciel ou si on produit un manuel, il faut assurer sa pérennité, son évolution dans le temps et ce qui menace tous les projets, c'est de mourir dès qu'ils sont nés. Donc la question qui se pose après, et là ça va être le plus difficile, parce que c'est très difficile de mutualiser, ça ne m'étonne pas du tout que les régions préfèrent payer dix fois plus que si elles avaient été intelligentes parce ce qui coûte le plus cher ce n'est pas de dépenser de l'argent, c'est de faire ensemble. Ça coûte une fortune de se mettre d'accord, de se mettre autour d'une table, d'oublier les rivalités de territoires quand ce ne sont pas des rivalités politiques entre gens du même camp, enfin c'est une catastrophe ! On est dans un monde où les couteaux se prennent dans le dos par les amis, enfin c'est très compliqué !<br />
<br />
Plus compliqué encore que de mutualiser ensemble, c'est de faire vivre ensemble et la difficulté qu'on rencontre alors c'est la difficulté à oublier son ego. Les régions aimeraient bien tatouer tous les projets qu'elles font en disant c'est moi que je l'ai fait et si les autres l'utilisent c'est parce que c'est moi qui leur ai donné. La difficulté c'est de mettre en marque blanche en disant on l'a payé ensemble et puis c'est pour tout le monde ! Et ça c'est très très difficile !<br />
Les Espagnols, un jour, étaient venus à l'invitation du gouvernement français pour donner le retour d’expérience de dix ans d'expérience de financement libre et ils étaient venus pour dire une chose : mettez tout en marque blanche. L'expérience, le retour de toutes les mauvaises pratiques, c'était que l'ego freine les projets. Et donc pour faire vivre ensuite un projet qu'on a initialisé et bien il va falloir renoncer à mettre son tatouage partout et dire hé bien on fait pour tous. Et là aussi on peut se féliciter qu'en France, au moins, les programmes sont nationaux et on a un ministère qui a la main sur les contenus. Là ça peut aussi avoir un intérêt d'avoir cette puissance régalienne pour dire sur les contenus hé bien vous ne mettrez pas votre tampon et de ce point de vue-là ça permettrait de régler ce problème.<br />
<br />
Je pense que si on veut passer à l'échelle il faut parvenir à convaincre les financeurs de faire quelque chose qui ressemble, qui s’apparente à une licence globale pour l'initiation, pour l’initialisation du projet, pour les financements globaux, mais qu'ensuite elles mettent en place des dispositifs de pérennisation qui permettent de mettre à jour et peut-être de profiter en ré-injectant parce qu'un professeur qui fait son cours, qui utilise des granules pour les assembler, que ne les remet-il pas dans le paquet ? Vous savez, dans le monde du logiciel, il y a un problème, c'est que le code produit du service et le service produit très peu de code. Ça commence à inquiéter énormément les gens du libre. Les sociétés de service en logiciel libre re-déposent extrêmement peu de code qu'ils développent. D'ailleurs ils en développent quelquefois plusieurs fois, ils font payer quelquefois plusieurs fois leurs clients. Je ne veux pas me faire des ennemis, mais le programme Upstream, faites remonter les productions, est un programme essentiel. Et bien de la même façon que pour le logiciel il faut demander à ceux qui l’utilisent de ré-injecter ce qu'ils ont fait et bien de la même façon il faut que les utilisateurs deviennent des contributeurs, c'est-à-dire qu'on mette dans la boucle les professeurs qui ont utilisé ces granules pour mettre en place des publications de scénario, de manières différentes d'utiliser des granules et tant qu'on n'aura pas fait tourner cette roue-là et bien il manquera le deuxième étape.<br />
<br />
Voilà, je pense, les deux enjeux à la fois faire exister les objets et puis ensuite les faire vivre et donc il faut amorcer la roue pour que ça tourne. Mais je pense qu'il y a une bonne analogie à faire entre le logiciel et les manuels numériques dès lors qu'on s'interroge sur la production et pas simplement sur l’utilisation.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Merci François. À vous !<br />
<br />
==26' 08 questions du public difficiles à ouir - relu avec le son par booky==<br />
<br />
'''Public :''' Et en septembre 2013, qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qui va se passer ? Il y a eu un accord l'association ?<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Non, non ! On a laissé tomber. On a changé les éditeurs. Non, non. Maintenant notre projet est juste de passer la bonne parole à d'autres projets, d'autres manuels, d'autres disciplines. Il y a un travail d’explication à faire aux régions dans le cas du lycée, aux départements et communes dans les autres cas. Les régions c'est relativement simple, puisqu'il n'y a que vingt-deux plus cinq régions, vingt-sept, il y a cent un ou cent deux départements et il y a trente six mille communes, Je pense que quand il va falloir coordonner trente six mille communes ça sera plus compliqué que coordonner vingt-sept régions ce qu'on n'a déjà pas réussi à faire. Maintenant le manuel vit sa vie. Il a existé dans une première version l'an dernier. Cette année il va sortir dans deux versions différentes où les programmes sont en Java dans une version, en Python dans l'autre. Il y a une vie du manuel mais maintenant elle se fait hors de ce projet, sauf que le manuel est en ligne, toujours en ligne, mais de manière un peu anecdotique.<br />
<br />
'''Public :''' Donc actuellement il n'y a pas de ???....<br />
<br />
'''François Élie :''' Non<br />
<br />
'''Public :''' Il n'y a pas de promotion ??? disponible ?<br />
<br />
'''François Élie :''' Non<br />
<br />
'''Public :''' Qu'est-ce qui vous a motivé à mettre une clause NC ?<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' D'abord j'aimerais bien que tout le monde soit gentil si on discute de ce point. Tu as posé la question très gentiment ! Dans la licence Creative Commons il y a un certain nombre d'options et l'option NC dit en gros, alors je ne suis pas tout à fait un spécialiste de ça, mais en gros que tout le monde peut réutiliser le contenu qu'on met à disposition, tout le monde peut le modifier, tout le monde peut le rediffuser sauf d'une manière commerciale. NC signifie non commercial.<br />
<br />
'''Public :''' Sans autorisation de l'auteur !<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' Sans autorisation de l'auteur.<br />
<br />
'''Public :''' Il y a moyen de s'arranger avec l'auteur.<br />
<br />
'''Gillees Dowek :''' D'accord, d'accord. Il s'avère qu'on a finalement pris un modèle qui est beaucoup plus classique que celui qu'on avait imaginé au début. Donc on a un éditeur et quand on a vu cet éditeur, Eyrolles, on leur a proposé, on leur a demandé si par hasard ça les intéresserait, si par hasard ils trouveraient que ça serait une bonne idée qu'on mette le pdf du livre qui est coproduit par eux et nous, c'est vraiment la chose qui ensuite est mise sur la rotative qui fabrique l'objet physique qui est vendu ensuite, en libre accès sur le web. Et donc il y a eu une négociation qui s'est faite avec l'éditeur sur la licence et l'éditeur souhaitait, donc Eyrolles, souhaitait avoir cette clause NC. Eyrolles explique assez simplement la raison. Ils ont eux-mêmes investi de l'argent d'une part en nous payant les droits d'auteur, mais ça les droits d'auteur sont proportionnels au nombre d'exemplaires, donc ce n'est pas très important, mais également ils ont investi sur des coûts fixes qui sont des coûts de fabrication de la maquette, les trois professions que j'ai évoquées, éditeur, maquettiste et mise en page et donc ayant fait cet investissement ils voulaient éviter que l'éditeur qui se trouve au quartier latin juste en face de la rue récupère le pdf, l'imprime et le vende un euro de moins, auquel cas un autre éditeur aurait pu faire ça puisqu'il n'avait pas les coûts fixes et donc son point mort, son point zéro était à un endroit différent et donc Eyrolles a envisagé que cela puisse se passer, sans avoir un éditeur je pense en tête, mais enfin, et donc nous a proposé ou bien de ne pas le mettre en l'accès ou bien de le mettre en libre accès avec cette clause. Et donc on a dit oui.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' On avait eu le même débat l'année d'avant avec le livre pour les profs qu'on avait fait, qui avait été fait avec un éditeur du service public, le CRDP de Paris. Et pareil il y avait eu la même licence avec la même clause.<br />
<br />
'''Public :''' Concernant les problèmes de pérennité, enfin, sur l'avenir du truc, ce qui pourrait être intéressant dans ces cas-là, c'est de négocier que le truc, l'ouvrage soit disponible sous licence NC tant que l'éditeur n'est pas rentré dans ces frais. Parce que le problème c'est que là, la clause elle s'applique potentiellement pendant longtemps. Sans accord de l'auteur mais les auteurs bon des fois on ne les retrouve pas.<br />
<br />
'''Public :''' Oui, et puis en l'occurrence, c'est l'accord aussi de l'éditeur. Parce que c'est l'éditeur qui a les droits de distribution<br />
<br />
'''Public :''' Et si c'est motivé par la nécessité économique de l'éditeur de rentrer dans ses frais, il faudrait que la clause tombe lorsque l'éditeur est rentré dans ses frais. Ça ferait peut-être moins de...<br />
<br />
'''Public :''' Et puis il y a aussi le problème des œuvres orphelines. Et après, sur l'histoire de la clause NC, <em>bruits de micro</em>. On peut aussi imprimer wikipedia et le vendre. <em>bruits de micro</em>.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Il y a une toute petite différence avec Wikipedia. C'est que Wikipedia est par nature dynamique, change tout le temps donc dès que tu l'imprimes il est obsolète. Ce n'est pas tout à fait le cas d'un manuel qui au mieux a une édition par an.<br />
<br />
'''Public :''' Le dictionnaire qui a cinq ans est encore à peu près utilisable. Le Larousse, le Robert !<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Oui, oui ! OK . Disons j'ai l'impression que dans les raisons qui expliquent le succès de Wikipedia, le fait qu'il soit tout le temps à jour est très important. C’est beaucoup moins le cas d'un manuel scolaire où on pense que ce qu'on dit sur la boucle for ne va pas être obsolète dans quinze jours, mais peut-être !<br />
<br />
'''Public :''' <em>bruits de micro</em> Il faut le maintenir et le garder à jour. Pour les contenus, c'est un peu moins important parce que tu peux très bien avoir du contenu figé qui ne bouge plus pendant quinze ans et qui est toujours pertinent quinze ans plus tard.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Quinze ans sans doute non, mais trois ans oui.<br />
<br />
'''Public :''' <em>inaudible</em> <br />
<br />
'''François Élie :''' Je pensais pour poursuivre l'analogie avec le logiciel, le fait de réinjecter la manière dont les professeurs dans leurs situations d'enseignement vont utiliser ces contenus, c'est la vraie vie de ces objets. Bien sûr les contenus d'un cours de philosophie, d'un manuel, enfin le mot manuel, on n'a pas de manuel en philosophie, mais enfin les contenus sont là, mais la manière de les scénariser, la manière de cheminer dedans, c'est ça la vraie vie d'un contenu. Et de ce point de vue là c'est ce dont les éditeurs rêvent, c'est d'avoir un retour pédagogique pour affiner. C'est vrai que les contenus sont les mêmes mais la manière dont ils sont organisés va changer du tout au tout.<br />
<br />
'''Public :''' Et puis les nouvelles habitudes pour les adolescents, avec tout ce qu'ils ont, avec les smartphones, etc. C'est leur façon d'aborder de manière très différente. Vous parliez de l'exemplaire papier qui permettait d'avoir un feed-back rapide pour savoir où on en est dans la quantité de matières qu'il resterait à voir par exemple, mais les adolescents, moi je vois bien ça avec ma fille qui a seize ans, ça zappe quand même assez vite quoi ! Est-ce qu'il n' y a pas aussi une réflexion à avoir par rapport aux nouveaux comportements ? <br />
<br />
'''François Élie :''' J'ai toujours zappé avec du papier, enfin, je ne sais pas comment font les autres, mais j'ai heureusement rarement fini les livres. Je ne suis pas sûr que ce soit essentiel. On n'est pas dans la culture du zapping. On zappe autrement. Il faut leur apprendre à mieux zapper. C'est très bien de zapper ! J'ai toujours commencé les livres par la table des matières et j'ai fait mon marché. Peut-être que l'usage des tables de matières est plus intelligente sur le papier. Il faudrait, je le disais tout à l'heure, inventer des pdf qui s'usent, avec des pages qui deviennent cornées pour qu'on sache où on en est resté, mais ce sont des dispositifs techniques assez faciles à mettre en œuvre.<br />
<br />
'''Public :''' Avec tous les liens, on peut facilement sauter d'un sujet à un autre.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Oui François !<br />
<br />
'''François du public :''' Je ne sais pas trop comment ça se passe dans le monde éducatif, mais j'ai le sentiment quand même que les régions sont souvent beaucoup plus armées, on avait des enveloppes de deux cent mille euros voire plus que des enveloppes de huit cent euros. Alors j'aimerais bien votre avis de ce côté là. Ma question c'est on a un outil vraiment puissant avec l'internet et le web pour faire des souscriptions, est-ce que vous avez essayé de rentrer dans la démarche du style Ulule.<br />
<br />
'''François Élie :''' Fundraising.<br />
<br />
'''François du public :''' Je pense que récolter rapidement sur ce genre de plateforme, ça semble assez facile.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' On ne l'a pas fait essentiellement parce que, comme je l'ai expliqué, mais ça ne veut pas dire que c'est une mauvaise idée, c'est juste que ce n’était pas approprié pour ce bouquin. On a commencé le bouquin en janvier, on l'a terminé en avril. On voulait qu'il soit publié en septembre, donc on n'avait pas tellement le temps de faire du marketing viral, de compter sur le bouche à oreille, etc. Cela dit ça pose un problème de fond qui est : qui doit payer ? Moi je reste attaché à l'idée que c'est la République qui doit payer les manuels scolaires des lycéens. Alors si on peut les faire d'une manière moins chère, d'une manière plus efficace, etc, c'est bien. Mais ça me poserait un problème d'écrire à des parents en leur disant si vous ne donnez pas vingt euros ou trente euros et bien vos enfants n'auront pas de manuels scolaires à la rentrée et donc c'est leur avenir qui est en jeu. C'est un discours qui est un peu difficile à tenir malgré tout.<br />
<br />
'''Public :''' Ce que j'entends, je travaille en primaire donc avec des enfants de trois à onze ans, donc avec cette multiplicité en France d'acteurs, il n'y en a pas trente six mille parce qu'il y a plein de communes qui n'ont plus d'école depuis longtemps, mais peu importe, la difficulté est de mettre cette masse d'interlocuteurs institutionnels, je parle des collectivités territoriales, pas du tout des parents d'élèves, donc ce sont eux qui mettent au pot et l'énergie pour se rencontrer est bien plus importante que l'argent à mettre. La problématique la plus forte de mon point de vue se pose plus entre acteurs institutionnels que par rapport aux familles ordinaires.<br />
<br />
Mais là on a deux problématiques auxquelles on se heurte l'une c'est que le secteur de l'édition existe, a une réalité économique, en tout cas il y a aussi de bonnes raisons pour ça, que l'école est un marché totalement captif à très peu près et qu'on n'abandonne pas sans de fortes résistances un système qui fonctionne aussi bien malgré tout. Et que de l'autre côté la vraie valeur ajoutée, François l'évoquait tout à l'heure, ce n'est pas tant le contenu du respectivement manuel etc, que la façon dont ces ressources sont utilisées. Or aujourd'hui à très peu de choses près, l'institution est largement déficiente sur comment apporter cette valeur ajoutée, qui existe au demeurant, aux instits et les collectivités territoriales, dont beaucoup sont conscientes notamment parce qu'il y a des terminaux interactifs, les collectivités territoriales sont maintenant face à la problématique de la formation des enseignants, qui pour différentes raisons, ce n'est pas le lieu…, n'est pas assurée par l'institution et vraisemblablement ne le sera pas. Ils sont hors de leur champ de compétence. Un maire, un conseiller général qui dirait j'ai mis des tableaux interactifs, les profs ne s'en servent pas, il faut les former, il ne peut pas le faire, en tout cas pas directement. Par contre sur ces systèmes collaboratifs à financement mutualisé, là ce n'est pas pareil, puisque c'est bien un outil mis en place et mis à disposition des profs et de qui veut, profs du public, profs du privé, parents d’élèves, après les profs s'en saisissent ou ne s'en saisissent pas mais on peut passer au-dessus de l'obstacle institutionnel majeur dans le contexte français pour les écoles publiques. Parce que chez le privé, il y en a beaucoup qui ont compris ! <br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Je ne crois pas qu'il y ait eu un très fort lobbying des éditeurs qui aurait fait pression sur l’Association des Régions de France pour qu'on ne soient pas financés. Je pense simplement qu'on était trop petits. Si on avait voulu, je ne sais pas, faire une version libre de Lagarde et Michard, ou un truc comme ça, à ce moment là je pense qu'il y aurait peut-être eu ce type de pression. Mais là on était vraiment trop insignifiants pour que le lobby des éditeurs s'intéresse à nous. Ou alors il est vraiment mieux organisé que ce qu'on imagine. Je ne crois pas qu'ils le soient à ce point là !<br />
Sur la question du crowdsourcing, faire du crowdsourcing auprès d'institutions publiques, c'est un peu compliqué. Je ne sais pas si les institutions publiques peuvent comme ça, elles n'ont pas de carte bleue par exemple. C'est difficile de virer quelques euros sans avoir de garantie de retour etc. Alors que justement elles ont plutôt une culture de marché public, de choses comme ça.<br />
<br />
'''Public :''' C'est [pas] compatible avec les institutions.<br />
<br />
'''Gilles Dowek :''' Voila, c'est ça. C'est quelque chose qui reste à inventer. On ne sait pas encore faire.<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Dimitri, tu voulais prendre la parole ?<br />
<br />
'''Organisateur :''' Je suggère que nous changions de conférence. Il y a des gens qui peuvent changer de salle. Il faut que nous évitions de prendre du retard. Vous êtes encore là dans les heures qui suivent ? Il est possible de vous rencontrer ? En bas ? Oui ?<br />
<br />
'''Jean-Pierre Archambault :''' Bon et bien merci. On continuera, on renouvellera, parce que la question n'est pas terminée.<br />
<br />
<em>Applaudissements.</em></div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=Rapport_Moral_2014&diff=66338Rapport Moral 20142014-12-28T14:13:10Z<p>Echarp : /* Agenda du Libre */</p>
<hr />
<div>{{Travail En Cours|contenu=un texte }}<br />
<br />
= Règles de rédaction = <br />
<br />
Page pour la rédaction du rapport moral 2014, en cours de rédaction.<br />
<br />
La table des matières reprend celle d'un précédent rapport moral et doit être éventuellement enrichie de nouvelles entrées.<br />
<br />
Quelques règles concernant l'écriture du rapport moral :<br />
<br />
- essayez de rédiger directement en html avec les balises p, a....<br />
<br />
- dater précisément si possible les évènements ou actions que vous<br />
évoquez, par exemple ne mettez pas « L'association XXX a organisé les<br />
journées YYY » mais plutôt « L'association XXX a organisé le 23 mai<br />
2014 les journées YYY ».<br />
<br />
- indiquez les titres des personnes citées dans la rétrospective. Par<br />
exemple ne dites pas « Vincent Peillon » mais « Vincent Peillon (ministre de<br />
l'Éducation nationale) »<br />
<br />
- mettez des liens chaque fois que vous le pouvez si vous parlez d'un<br />
évènement, organisation...<br />
<br />
- ne pas utiliser l'adresse du lien en tant que texte du lien<br />
<br />
- essayez de rédiger et pas uniquement mettre des listes d'actions<br />
<br />
Voir le [http://april.org/rapport-moral-sur-lactivite-de-lapril-en-2013 rapport moral 2013] en cas de besoin.<br />
<br />
= Bref rappel =<br />
= Fonctionnement et vie de l'association =<br />
== Adhérents (stats, répartition géographique, bénévolat...) ==<br />
=== Nombre d'adhérents ===<br />
=== Bénévolat valorisé ===<br />
=== Évolution du nombre d'adhérents ===<br />
=== Typologie des adhérents ===<br />
=== Répartition géographique des adhérents ===<br />
=== Adhérents personnes morales ===<br />
=== Présentations de membres ===<br />
=== Trombinoscope ===<br />
=== Planète April ===<br />
=== Ada Lovelace Day ===<br />
=== Réunions à Lyon de membres de l'April ===<br />
=== De l'April et des réseaux sociaux ===<br />
== Conseil d'administration, bureau ==<br />
== Permanents ==<br />
== Ressources&nbsp;: local, site, système de gestion des adhérents ==<br />
=== Gestionnaire des Tâches Courantes ===<br />
=== Don d'un ordinateur portable ===<br />
== Stagiaires ==<br />
== Assemblée générale de l'April ==<br />
== Divers ==<br />
=== t-shirts ===<br />
=== En Vente Libre ===<br />
=== Revues hebdomadaires ===<br />
=== Pique-niques ===<br />
=== L'April fidèle au poste pour le poisson d'avril ===<br />
=== Vœux ===<br />
=== April Camp ===<br />
= Dossiers =<br />
== ACTA - Accord commercial anti-contrefaçon ==<br />
<br />
== Action de groupe ==<br />
== Brevets logiciels ==<br />
== <abbr title="Dispositifs de contrôle d'usage">DRM</abbr> ==<br />
== Circulaire Ayrault: une avancée pour l'usage du Logiciel Libre<br />
== Entreprises, économie, innovation ==<br />
== Éducation ==<br />
== Europe ==<br />
== Interopérabilité ==<br />
== Marchés publics illégaux ==<br />
== Point sur l'assignation contre l'April ==<br />
== Neutralité du Net ==<br />
== Pacte du Logiciel Libre / Candidats.fr ==<br />
== Vente liée ordinateur/logiciels ==<br />
== Relations avec les pouvoirs publics et rendez-vous ==<br />
= Groupes de travail =<br />
== Agenda du Libre ==<br />
<br />
Suite à une demande de son principal modérateur qui ne pouvait plus faire face aux demandes, l'April a accepté en 2013 de reprendre la gestion de l'<a href="http://www.agendadulibre.org/">Agenda du Libre</a>, un site qui permet de faire connaître tous les événements ayant un rapport avec le libre organisés en France, en Suisse et en Belgique. <br />
<br />
Plusieurs modérateurs sont donc à l'oeuvre et publient les événements proposés par les associations. On enregistre en moyenne un temps inférieur à une journée entre la modération et la publication.<br />
<br />
De nombreuses évolutions et fonctionnalités ont été mises en place comme:<br />
<ul><li>Mise en production de la nouvelle version (Ruby on Rails) de l'Agenda du Libre en juillet 2014</li><br />
<li>Changement du sous-titre de l'Agenda pour l'ouvrir sur une société Libre et non plus uniquement sur les Logiciels Libres, début août</li><br />
<li>Géolocalisation ajoutée aux événements fin août</li><br />
<li>En septembre, mise en place de l'éditeur tiny mce qui permet d'ajouter des images et traduction en anglais de l'agenda du libre</li><br />
<li>Octobre est un mois riche en événements&nbsp;: l'Agenda du Libre diffuse ses événements sur twitter, le filtrage par région n'inclue plus forcément les événements nationaux, les statistiques évoluent, avec présentation par mois, année et région, et sparkline graphique et les pages pour chaque tag et association comportent maintenant une cartographie des événements associés</li><br />
<li>La carte openstreetmap peut maintenant être intégrée dans une iframe et reprise sur les sites des GULL s'ils le souhaitent depuis novembre</li><br />
<li>En décembre, il est devenu possible de dupliquer un événement, ce qui va faciliter le travail des soumetteurs d'événements réguliers et donc des modérateurs.</li><br />
<br />
== Accessibilité ==<br />
== Admin sys ==<br />
Le groupe Admin sys gère aussi bien le quotidien du SI que son évolution.<br />
<br />
Le groupe Admin sys valorise environ 900h de travail expert.<br />
<br />
=== Aperçu des tâches ===<br />
[https://agir.april.org/projects/admins/issues.pdf?c%5B%5D=project&c%5B%5D=tracker&c%5B%5D=status&c%5B%5D=priority&c%5B%5D=subject&c%5B%5D=assigned_to&c%5B%5D=updated_on&f%5B%5D=status_id&f%5B%5D=created_on&f%5B%5D=updated_on&f%5B%5D=closed_on&f%5B%5D=&group_by=&op%5Bclosed_on%5D=y&op%5Bcreated_on%5D=y&op%5Bstatus_id%5D=%2A&op%5Bupdated_on%5D=y&set_filter=1&utf8=%E2%9C%93 tâches créées et mises à jour cette année]<br />
<br />
[https://agir.april.org/projects/admins/issues.pdf?c%5B%5D=project&c%5B%5D=tracker&c%5B%5D=status&c%5B%5D=priority&c%5B%5D=subject&c%5B%5D=assigned_to&c%5B%5D=updated_on&f%5B%5D=status_id&f%5B%5D=updated_on&f%5B%5D=&group_by=&op%5Bstatus_id%5D=%2A&op%5Bupdated_on%5D=y&set_filter=1&utf8=%E2%9C%93 Tâche mises à jour cette année]<br />
<br />
=== WE admin sys du 18-19 janvier ===<br />
Documentation des services : Une «cartographie» précise du réseau de<br />
l'April et du statut des machines a été effectuée.<br />
<br />
=== Journée de travail à l'issue de l'AG 2013 ===<br />
Décommissionnement réel de ns1 (machine physique hébergée à la Fondation Free) et renouvellement de notre convention avec icelle, portant sur<br />
l'hébergement de yopo.<br />
<br />
=== WE de travail avril 2014 ===<br />
Bilan du travail effectué :<br />
* Opium a été réinstallé en Debian Wheezy<br />
* L'ancien vserver Dronabinol a été remonté en container LXC sur Opium<br />
Il reste dans sa version actuelle pour l'instant.<br />
* Un nouveau container LXC a été créé avec une Debian Wheezy prête à<br />
accueillir un Asterisk récent.<br />
<br />
On a testé la téléphonie (entrante et sortante) avec la nouvelle config et ça<br />
fonctionne correctement.<br />
Idem, les portables des permanents devraient pouvoir rejoindre le réseau par<br />
DHCP comme avant.<br />
Le test de switch entre réseau de l'April et celui des Œufs a été fait,<br />
ce qui permet une bascule en cas de coupure de notre réseau.<br />
<br />
=== Mises à jour de l'été ===<br />
La quasi totalité des machines a été mise à jour vers une version<br />
récente de Debian GNU/Linux.<br />
Un compte rendu plus complet du travail mené est disponible sur notre<br />
site web :<br />
[http://www.april.org/mise-jour-des-serveurs-de-lapril-vers-debian-wheezy]<br />
<br />
=== Le retour des backups ===<br />
Les backups ont été remis en place. En effet, suite à différents<br />
problèmes que nous avons rencontrés, nos backups ne se faisaient pas<br />
totalement et certaines de nos sauvegardes étaient anciennes (>60jours)<br />
<br />
Nous sommes donc revenus à la normale.<br />
<br />
=== Correction de failles critiques ===<br />
Les failles heartbleed et shellshock ont été corrigées peu après leur<br />
révélation.<br />
<br />
=== Mise en place de nouveaux sites ===<br />
Le questionnaire Libreassociation est de nouveau reparti<br />
<br />
D'un point de vue interne (ca étendu) passage à OwnCloud au lieu de<br />
dotproject.<br />
Mise en place, au moins en interne de RT.<br />
<br />
La galerie photo a été migrée sur Piwigo, dans sa dernière version, ce<br />
qui évite de proposer aux utilisateurs un «téléverseur» en Flash.<br />
<br />
Grace au travail de Benjamin, nous avons pu mettre en place un site de<br />
campagne en faveur de l'interopérabilité des logiciels dans l'éducation.<br />
Ce site, qui se présente sous la forme d'une pétition est hébergé sur la<br />
forge Gna!<br />
<br />
=== Achats ===<br />
Nouveaux laptops (arrivée d'Isabella)<br />
<br />
Nouvelle imprimante : notre imprimante/scanner imposant l'usage d'un<br />
micrologiciel non libre, il était prévue de la remplacer. Un problème de<br />
moteur sur le scanner, rendant la machine assez inopérante nous a<br />
poussé à la changer. Nous disposons d'une part :<br />
- imprimante Laser de marque HP pour imprimer<br />
- imprimante/scanner Officejet 6600C permettant de scanner depuis le<br />
réseau sans utiliser un pilote propriétaire sur les ordinateurs.<br />
<br />
=== Des nouveaux membres ===<br />
Pour faciliter l'arrivée de nouveaux membres dans le groupe, un accès<br />
VPN est désormais disponible, qui permet de donner des accès plus<br />
finement aux machines en lieu et place de l'accès global dont nous<br />
disposions avant.<br />
<br />
3 accès ont été créés au cours de l'année.<br />
<br />
=== Propositions autour d'un nouveau SI ===<br />
Nous réflichissons toujours à l'évolution d'un nouveau SI. Cet été un<br />
travail a été mené dans le cadre des méthodes de travail «DevOps» :<br />
nous diposons d'une base permettant de créer des machines et de deployer<br />
des nouveaux services en se basant sur ansible.<br />
<br />
== Causeries ==<br />
== Diversité ==<br />
<br />
''Le groupe de travail Diversité a pour objectif d'étudier le niveau de représentation des différents groupes de personnes au sein de l'April, mais également dans les milieux associatifs, éducatifs, institutionnels, politiques et professionnels en lien avec les logiciels libres. Ces groupes de personnes peuvent sommairement être définis comme « femmes », « seniors », « juniors », « non-technophiles » (non-« geeks »).''<br />
<br />
''Initialement, le groupe de travail a été créé en 2006, face au constat non expliqué de l'absence de participations de certains groupes de la population aux activités libristes. Par exemple, le bilan d'activité du groupe pour 2009 a fait état d'une très faible participation féminine : environ 6% des adhérents à jour de cotisation sont des femmes. Un des premiers axes de travail du groupe a donc été celui de la participation des femmes et des questions d'inclusion, faire en sorte que l'atmosphère y soit accueillante pour tous.''<br />
<br />
Cette année, le groupe diversité s'est occupé de plusieurs projets à la fois:<br />
* Un travail de veille a été mené en collectant des articles sur les déséquilibres hommes/femmes dans les métiers scientifiques en général et scientifique en particulier.<br />
* Le groupe diversité a produit une bannière pour l'[[Ada_Lovelace_Days]] 2014 en hommage aux femmes libristes.<br />
* mise à jour de la [[Liste des Gulls en 2014]] et travail en étroite collaboration avec le groupe de Travail de l'Agenda du Libre<br />
<br />
Les projets pour 2015...<br />
Magali souhaite trouver un binôme pour co-animer le groupe<br />
Des vidéos, interviews de femmes œuvrant dans l'informatique en générale, devraient voir le jour régulièrement...<br />
<br />
== Éducation ==<br />
=== Vie du groupe ===<br />
=== Actions principales du groupe ===<br />
== Jeux libres ==<br />
== Libre Association (Logiciel Libre et monde associatif) ==<br />
<br />
[Globalement 2014 : site / réed guide et lancement questionnaire / Prix du logiciel libre]<br />
<br />
La réimpression du Guide Libre Association (réalisé en 2012, imprimé et diffusé à 10 000 exemplaires, avec le soutien de la Fondation Crédit Coopératif) qui avait pris du retard en 2013 a finalement réédité en 2014. Pour compléter le soutien financier apportée par la fondation du Crédit coopératif, le groupe de travail a lancé un financement participatif par l'intermédiaire d'une page dédiée sur <br />
<ul><li>la rénovation du site entamée en 2012 (mise en ligne prévue pour l'assemblée générale de l'April).</li><br />
<li>l'accompagnement, l'articulation et l'animation de la liste dédiée aux échanges entre logiciel libre et économie sociale et solidaire</li><br />
<li>relance d'une enquête au cours du 1er semestre 2013 pour mesurer les évolutions par rapport à l'enquête que le groupe avait déjà mise en œuvre en 2008</li></ul><br />
<br />
On peut apporter les explications et commentaires suivants :<br />
<br />
<ul><li>la réimpression du Guide Libre Association, après qu'un soutien financier de la Macif ait été obtenu, devrait être effective finalement pour Libre en Fête 2014</li><br />
<li>les contenus pour la rénovation du site LibreAssociation.info ont été formalisés ; cependant, il reste un travail de mise en forme du site avant de communiquer sur cette rénovation. Cela devrait être fait dans le premier trimestre 2014.</li><br />
<li>la quantité de messages qui ont circulé en une année sur la liste dédiée à l'économie sociale et solidaire est restée modeste (85 messages) ; il conviendra en 2014 de faire le point sur cette première année de fonctionnement et des suites qui pourraient être données pour dynamiser les échanges.<:li><br />
<li>il n'y a pas eu de questionnaire à proprement parler de la part du groupe Libre Association. Ceci étant, une enquête, dans le cadre du master en information et communication suivi par Laurent Costy, un des animateurs du groupe, a été menée dans la continuité du questionnaire de 2008. Le mémoire est téléchargeable au format PDF et contient les résultats de l'enquête. Cette matière permet de renforcer la connaissance du rapport entre les associations d'éducation populaire et les communs de la connaissance que sont les logiciels libres.</li></ul><br />
<br />
Pour les perspectives 2014, outre les actions reportées ci-dessus, les objectifs ci-après ont été évoqués comme actions 2014 lors du temps de rencontre du 11 décembre 2013 à Montreuil :<br />
<ul><li>rédiger un nouveau guide dont le sujet pourrait être données et associations</li><br />
<li>repérer des logiciels propriétaires massivement utilisés en associations (plutôt en ce qui concerne la gestion) et écrire aux utilisateurs, aux éditeurs et aux commanditaires le cas échéant pour les encourager à les libérer</li><br />
<li>consolider un réseau de référents avec, comme objectifs complémentaires pour y parvenir : géolocalisation des initiatives, un label/autocollant à l'image de ce que fait la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux), une carte des endroits où le guide a été envoyé, un repérage des initiatives locales pour permettre une amplification de la valorisation, un repérage de militants d'éducation populaire convaincus de l'importance des logiciels libres dans les différentes fédérations pour une action commune auprès de instances nationales et organes représentatifs tels CNAJEP (Comité pour les relations Nationales et internationales des Associations de Jeunesse et d'Éducation Populaire) et CPCA (Conférence Permanente des Coordinations Associatives).</li></ul><br />
<br />
<br />
231 abonnés en cette fin d'année et 315 messages en 2014<br />
Le trafic sur la liste et le nombre d'inscrits restent sensiblement les mêmes <br />
(pour mémoire, 223 en 2013 et 228 en 2012 inscrits et 245 messages en 2013 ont été postés contre 228 en 2012).<br />
<br />
Vous pourrez trouver des détails sur les axes de travail et les missions du groupe sur les pages dédiées sur le site de l'April. Vous pouvez vous inscrire sur la liste de discussions du groupe<br />
<br />
== Libre en Fête ==<br />
== Recherche ==<br />
<br />
Malgré l'absence d'animateurs, le groupe maintient une activité ponctuelle autour de sa liste de diffusion. En 2014, le groupe a contribué à la réponse à la consultation européenne sur le droit d'auteur. Le groupe est toujours à la recherche d'animateur afin de poursuivre une activité plus soutenue.<br />
<br />
== Revue de presse ==<br />
La revue de presse est une sélection hebdomadaire d'articles relatifs au logiciel libre. Six à huit thèmes sont dégagés chaque semaine avec un ou plusieurs articles pour chacun de ces thèmes. <br />
<br />
Diffusée le lundi sur le site de l'April, la revue de presse est reprise sur le site [http://linuxfr.org LinuxFr].<br />
<br />
Un podcast d'une quinzaine de minutes est produit chaque lundi soir, hormis lors de la période estivale, pour présenter et commenter la revue de presse. Ce podcast, disponible sur [http://audio.april.org audio.april.org], est diffusé sur plusieurs radio locales : [http://divergence-fm.org/-Divergence-numerique-.html DivergenceFM], [http://www.radioescapades.org Radio Escapades], [http://www.radiolarzac.org/ Radio Larzac], [http://www.radiofildeleau.fr/ Radio Fil de l'Eau] et [http://www.icietmaintenant.com/ Ici et Maintenant]<br />
<br />
== Sensibilisation au Logiciel Libre ==<br />
== Site web ==<br />
== Traductions ==<br />
== Traduction de la philosophie GNU ==<br />
<br />
Le groupe trad-gnu existe depuis 1996, comme l'April. Il a donc atteint 18 ans cette année. Son objectif premier est de traduire en français les articles de www.gnu.org relatifs à la philosophie du logiciel libre, mais il effectue également des traductions à la demande de l'April ou de la FSF et collabore sur certains projets avec Framasoft (groupe Framalang) ou avec le groupe Traductions de l'April.<br />
<br />
La liste trad-gnu@april.org compte actuellement 87 abonnés, dont certains virtuels. En 2014, nous avons accueilli 3 nouveaux membres et quelques-uns se sont désabonnés.<br />
<br />
==== Traduction de gnu.org ====<br />
* 17 nouveaux articles de longueur variable ont été traduits par une dizaine de personnes.<br />
* À la demande du responsable des traductions de gnu.org, nous avons relu la traduction en français de la licence GNU de documentation libre (GFDL v1.3) référencée sur le site. Une bonne partie des modifications suggérées ont été appliquées par l'auteur.<br />
* Les mises à jour (modification d'un lien, nouveau paragraphe, etc.) sont tout aussi importantes et chronophages que les nouvelles traductions. Il y a 395 fichiers à surveiller et une dizaine de mises à jour par semaine en moyenne. Jusqu'à très récemment, ce travail était fait par une seule personne, avec l'aide du groupe en cas de difficulté. Pas de problème dans l'immédiat, mais la situation serait vite devenue ingérable en cas d'indisponibilité de cette personne. Deux autres membres du groupe font maintenant une partie des mises à jour, ce qui est beaucoup plus rassurant pour l'avenir. <br />
* Les discussions sur la liste ont permis de traduire plusieurs expressions mystérieuses pour le commun des mortels, grâce à l'intervention de plusieurs personnes qui d'habitude ne participent pas directement aux traductions.<br />
* Enfin les chasseurs de bogues ont grandement contribué à la qualité des traductions, par l'envoi de 16 rapports qui ont été traités dans la journée.<br />
<br />
==== Autres activités ====<br />
* Traduction en français de 2 communiqués de presse de la FSF... et d'un communiqué de l'April.<br />
* À partir de janvier 2014, traduction du <cite>Free Software Supporter</cite> (bulletin d'information mensuel sur les activités de la FSF et de GNU) ; 11 numéros ont été traduits en 2014 dans les 2 ou 3 jours suivant leur parution.<br />
* En collaboration avec Framalang : traduction, et par la suite mise à jour, du site emailselfdefense.fsf.org.<br />
* En collaboration avec le groupe Traductions et avec Framalang : relecture d'une traduction assez longue proposée par un nouveau membre de trad-gnu, le rapport déclassifié de la NSA sur la mise en œuvre de PRISM. À noter que cette traduction est terminée depuis 2 mois mais n'est toujours pas publiée.<br />
<br />
Un grand merci à tous !<br />
<br />
== Transcriptions ==<br />
<br />
Le groupe Transcriptions a pour but de proposer une version texte des enregistrements audio et vidéo afin de faciliter leur indexation, leur accessibilité et leur réutilisation. Ces enregistrements sont soit déjà sur le site de l'April, soit proposés par des Apriliens, une fois transcrits, ils seront plus accessibles, disponibles dans les moteurs de recherche, imprimables, citables, etc. Des sous-titrages et des traductions sont aussi envisageables.<br />
<br />
L'animatrice du groupe est Magali Garnero, alias Bookynette, depuis l'assemblée générale 2010. Ses suppléantes sont Marie-Odile (alias Morandim) et Julia (PetitPandaRou). Le groupe est composé de 66 membres.<br />
<br />
* De janvier à décembre 2014, 23 heures de vidéo ont été transcrites et publiées sur le site, un record (2013 => 16h, 2012 => 20h, 2011 => 19h, 2010 => 22h) ; Il reste <strong>plus de 32</strong> heures de transcriptions à relire avant publication. <br />
<br />
* Énormément de transcriptions en cours, surtout en attente de relecture. Le groupe manque cruellement de relecteurs.<br />
* Sept réunions ont été organisées dont plusieurs au local de l'April, une dans un squat de l'AJIL, une à l'Ubuntu Party, une courte transcript'partie lors d'un Apéro de travail de l'asso, une moyen-âgeuse transcript'partie de la table ronde, une réunion de rentrée du groupe de travail, una transcripción de la playa, une chez Numa avec l'AJIL et une relecture partie.<br />
* Nous avons accueilli, physiquement en tout cas, en les entourant de conseils avisés et patients, et de trésors de pédagogie, deux nouveaux membres : Véronique et Corinne.<br />
* La charte du groupe a été modifiée pour étendre le travail du groupe au Libre en général. <br />
<br />
Moins de tomates cerises sont sacrifiées lors des réunions, le choix des membres s'est porté sur des chips assez originales, des galettes de blé au chocolat et du fromage!<br />
<br />
= Conférences, participation à des manifestations, stands =<br />
= Partenariats =<br />
== AFUL ==<br />
== Cité des Sciences et de l'Industrie ==<br />
== Conseil national du logiciel libre (CNLL) ==<br />
== Crédit Coopératif ==<br />
== EnVenteLibre ==<br />
== Fondation pour le Logiciel Libre ==<br />
== Framasoft ==<br />
== FPH (Fondation pour le Progrès de l'Homme) ==<br />
== La Cantine ==<br />
== La Quadrature du Net == <br />
== Libre Accès ==<br />
== Lolix ==<br />
== Master I2L ==<br />
== ODF Alliance ==<br />
== OFSET ==<br />
== Scideralle ==<br />
== Wikimédia France ==<br />
= Médias/presse =<br />
== Relations avec les médias ==<br />
== Zoom de l'April dans le JT d'Intelli'N sur le Logiciel Libre ==<br />
== Communiqués de presse ==<br />
= Merci =</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=De_surveillance_de_masse_parano%C3%AFa_g%C3%A9n%C3%A9ralis%C3%A9e&diff=65927De surveillance de masse paranoïa généralisée2014-11-16T14:45:25Z<p>Echarp : </p>
<hr />
<div>[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
<br />
<br />
'''Titre :''' De la surveillance de masse à la paranoïa généralisée<br />
<br />
'''Intervenant :''' Jean-Marc Manach<br />
<br />
'''Lieu :''' Pas Sage En Seine<br />
<br />
'''Date :''' Juin 2014<br />
<br />
'''Durée :''' 58 min 08<br />
<br />
'''Lien vers la vidéo :''' [http://numaparis.ubicast.tv/videos/manhack/]<br />
<br />
<br />
==00' ''transcrit MO''==<br />
<br />
Avant j'avais deux problèmes : c'était, faire comprendre aux gens ce que c’était que la société de surveillance, sans être traité de parano ; et ce n'était pas facile.<br />
<br />
Avec les révélations Snowden, mon problème a un petit peu changé : c'est arriver à faire comprendre ce que c'est que la société de surveillance à des paranos. C'est-à-dire que le problème auquel je suis confronté c'est qu'avant, des gens comme moi, des gens comme Okhin, des gens qui s’intéressaient à ces histoires-là, on était facilement brocardés de paranos. Le problème, aujourd'hui, c'est que tout le monde est devenu parano. C'est ce que je vais essayer de vous montrer et ce pourquoi ça me semble dangereux, ou problématique en tout cas, de passer de la société de la surveillance à la société de paranoïa. <br />
<br />
Pour ceux qui ne me connaissent pas, j'ai fait une petite slide avec quelques trucs. On ne voit pas très bien, mais bon. Ça fait une dizaine d'années que je travaille sur ces questions de technologie de surveillance, de protection des libertés, de vie privée, etc, j'ai fait quelques bouquins dessus. J'ai bossé avec WikiLeaks sur les [http://www.wikileaks.org/spyfiles3.html Spy Files], donc ces marchands d'armes, ce salon de marchands d'armes de surveillance numérique qui se réunit tous les trois mois un peu partout dans le monde, mais dont l'e>ntrée est interdite aux journalistes, enfin est réservée aux marchands d'armes et aux services de renseignement, aux flics, aux militaires, mais c'est interdit à la société civile et j'ai fait une BD, d'ailleurs, sur l'affaire Amésys et je suis en train de travailler sur le scénario de la BD, ça devrait sortir dans quelques mois.<br />
<br />
Donc tout ce que vous avez toujours cru savoir sur la NSA, alors qu'en fait c'est un chouïa plus compliqué que ça. Moi, en fait, il a fallu attendre 2007. En 2007 il y a eu le scandale autour du fichier Edvige en France. C'était un fichier de renseignements qui autorisait les services de renseignement à ficher les mœurs sexuelles, les opinions philosophiques, politiques, des gens à partir de l’âge de treize ans. Il y a eu des manifestations dans la rue, il y a des hommes politiques qui sont montés au créneau, qui ont protesté en disant ça va trop loin cette société de surveillance, en tout cas cette volonté de ficher les gens. À ce moment-là j'étais journaliste au monde.fr et lemonde.fr m'a dit : « Écoute tes trucs, là, de surveillance, fichiers policiers, etc, jusqu'à présent ça n'intéressait que les droit-de-l'hommiste, là visiblement ça commence à intéresser les gens, donc fais-nous un blog là-dessus ». Et donc j'ai créé ''[http://bugbrother.blog.lemonde.fr/ Bug Brother]'', qui est un blog sur Le Monde, où j'ai essayé de suivre un petit peu l'actualité de ces technos et où, en même temps, je sais que jusqu'à l’année dernière il y a des gens, même y compris à la rédaction du Monde qui disaient : « Ouais mais Manach il est un peu parano quand même ». Et ce à quoi, moi, ça fait des années je répondais : « Mais ce n'est pas moi le parano. Le parano ce sont des gens comme les clients d'Amésys qui veulent surveiller l'intégralité de leur population ». [http://www.amesys.fr/ Amésys] c'est cette boîte française qui a développé un système de surveillance de l'Internet à la demande d'Abdallah Senoussi, qui était le beau-frère de Kadhafi, accessoirement un terroriste, recherché par la justice française. Les paranos c’est la NSA qui veut surveiller tout, ou en tout cas être capable de tout surveiller. Moi je ne suis pas parano, moi je suis journaliste, j'essaye de comprendre comment ça fonctionne. Le problème c'est que maintenant, je n'ai pas fait de sondage dans la rue, mais je suis à peu près persuadé que si on fait un sondage dans la rue : « Est-ce que vous êtes espionné par la NSA ? », la majeure partie des gens vont dire oui. Ce qui est complètement faux. La NSA ils ont autre chose à faire que d'espionner les gens, enfin l'intégralité de la population. Je vais revenir sur un certain nombre de ''fact checking'' que j'ai fait.<br />
<br />
Au début PRISM. PRISM, en fait, a fait beaucoup de mal à la compréhension de comment fonctionne la NSA et de comment fonctionnent les systèmes de surveillance. Au sens où, les premières révélations de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Glenn_Greenwald Glenn Greenwald], donc c'est le journaliste à qui Snowden a confié les documents, c’était sur le fait qu'un gros opérateur de téléphonie américain travaillait avec la NSA. Ça, on n'en a pas beaucoup entendu parler en France parce que ça concernait un opérateur de téléphonie américain. Sachant que la NSA n'a pas le droit d’espionner les Américains, c'est interdit normalement, en tout cas c'est assez compliqué. Mais avec PRISM, c'est là où ça a donné une visibilité mondiale, et encore récemment il y a plein de gens qui ne parlent pas des révélations Snowden, qui parlent de PRISM, le scandale PRISM. Pourquoi ? Parce que c’était présenté comme un des [http://fr.wikipedia.org/wiki/SIGINT_Activity_Designator SIGAD], donc un des systèmes les plus utilisés par la NSA. Là on ne voit pas très bien, mais ça c'était une slide qui montrait que, en fait, l'essentiel du trafic sur Internet ça passe par les États-Unis. Et donc c'est plus simple pour la NSA de surveiller ce qui passe par leur territoire. Et puis surtout, ça a eu énormément de succès, parce qu'on avait la date et les logos de Gmail, Facebook et donc là on disait :« Ah,comme ça, ça fait des années que la NSA travaillait avec les gros Google, Facebook, Microsoft, etc. », et où il y avait la liste des choses auxquelles les agents de la NSA pouvaient accéder. Et donc là, OK, PRISM, révélation mondiale. Sauf que, quand on regarde les slides, qui sont un peu plus techniques, qui apparaissent, alors je suis désolé ça apparaît en tout petit, mais il y a deux slides qui étaient très intéressantes dans les révélations PRISM et qui ont été rendues publiques après, et ça c'est un des gros problèmes des révélations Snowden, c'est qu'en fait on a un puzzle, mais c'est comme si on avait un puzzle de cinquante pièces et on n'en voit que trois. C'est très difficile d'arriver à mesurer exactement l'ampleur du puzzle et ce que montre réellement ce puzzle quand on n'a que trois pièces ou quand on a cinq pièces, six pièces. Et sur les révélations PRISM, en fait il y a certaines des slides, du PDF qui ont été révélées après. Et donc sur ces slides on découvre ce qu'est PRISM en fait.<br />
<br />
[http://fr.wikipedia.org/wiki/PRISM_%28programme_de_surveillance%29 PRISM] c'est un acronyme utilisé par la NSA pour désigner une façon d'accéder aux données. Et cette façon d'accéder aux données, c'est en fait de demander au FBI d'aller demander à Google ou d'aller demander à Microsoft ou à Facebook. Donc quand on a eu Google, Facebook, Microsoft qui disaient : « Mais nous on n'était pas au courant ! On n'était pas au courant qu'on travaillait comme ça avec la NSA !» C'était vrai, ils n'étaient pas au courant parce qu'ils répondaient à des sollicitations du FBI.<br />
<br />
PRISM a été également très mal compris parce qu'il y a énormément de personnes qui ont dit que c’était un accès direct de la NSA dans les serveurs de Google, Microsoft et Facebook. Là-dessus, et c'est effectivement Google qui a poussé le plus à la roue, Google a demandé à la justice américaine d'avoir le droit de dire combien de personnes ont été concernées par l'utilisation de PRISM. Donc c'est le système FISA, donc là c'est pareil je suis désolé on ne voit pas bien, mais grosso modo, par semestre, c'est entre 0 et 1000 demandes, et qui concernent entre 1 000 et 12 000, par semestre, 12 000 comptes. Donc ce n'est pas un accès direct de la NSA dans les serveurs de Google et où la NSA fait ce qu'elle veut. C'est le FBI qui demande à Google : « Tiens, je te donne une liste de 1 000 noms, j'ai besoin d'avoir des données sur ces 1 000 noms ». Comparer 1 000 ou 10 000 utilisateurs avec le nombre d'utilisateurs de Facebook, le nombre d’utilisateurs de Microsoft, ce n'est pas de la même nature. Après, ça ne veut pas dire que la NSA n’utilise pas d'autres systèmes pour accéder à des données. Il y aura une conférence qui va être faite, je ne sais plus si c'est demain ou après demain, sur une présentation des 280 et quelques systèmes d'interception des télécommunications utilisés par la NSA et GCHQ, [http://fr.wikipedia.org/wiki/Government_Communications_Headquarters GCHQ] qui est son partenaire britannique.<br />
<br />
Donc on ne peut pas dire que PRISM c'est de la surveillance massive, au sens où on surveille absolument tout le monde. Non, c'est de la surveillance ciblée. Et c'est très utile bien évidemment à la NSA parce que quand on commence à avoir accès à un compte Gmail ou un compte Facebook, évidemment si on a accès à tout, là ça devient très intéressant pour des enquêteurs.<br />
<br />
== 08'15 ==<br />
<br />
Ça c'est un travail qui a été fait. Ça fait quelques années que Google avait entamé un boulot de ce qu'il appelle les ''[http://www.google.com/transparencyreport/?hl=fr transparency reports]'', à savoir tous les ans ou tous les six mois, Google publie le nombre de demandes d'accès à des données qu'ils ont eues de la part de chaque pays, et donc c'est identifié pays par pays et il y a plusieurs colonnes. Il y a une colonne combien de demandes ont été faites, ensuite combien de demandes auxquelles Google a dit non, on refuse, on ne veut pas vous donner les données, et combien d'acceptations ont été faites par Google. Suite à ça, Twitter, Facebook, Microsoft ont eux aussi, bien évidemment après les révélations Snowden, commencé à faire leurs ''transparency reports'', et si on regarde la liste du nombre de total de requêtes qui ont été faites de 2009 à 2012, donc, je ne sais plus si c'est 394 000 ou 39 000. Çà c'est pour la France ; pour la France c'est 39 000, donc de 2009 à 2012, c'est 39 000 requêtes qui ont été faites à tous ces opérateurs-là. Sachant, bien évidemment, que sur ces 39 000, il y en a certaines qui portent sur un seul et même individu, et sur le compte Facebook, Tweeter et Google de ce même individu. Donc ce n'est probablement pas 39 000 personnes, c'est probablement moins, en l'espace de trois, quatre ans. Ça c'est pour les demandes d'entraide judiciaire légales, qui passent par les circuits légaux.<br />
<br />
Un autre truc qui m'a fait bizarre l'autre jour, c'était il y a une dizaine de jours, on a Vodafone qui sort un ''transparency report'', assez impressionnant, où il révèle qu'il collabore avec 28 pays, que sur ces 28 pays je ne sais plus s'il y en a 6 ou 8 où ils n'ont pas le droit de dire ce qu'ils font exactement, mais où ils laissent entendre que les autorités ont un accès direct à leurs serveurs. C'est repris par la presse et j'avais vu sur Twitter : « Ah les Français, on est dans la liste des 28 pays, on est ???, on est espionné par la NSA ». Quand on regarde dans le rapport, il y a eu trois demandes qui ont été faites concernant la France à Vodafone ! En comparaison ce sont des dizaines, voire des centaines de milliers, à Malte ou en Italie. C'est comme si les gens avaient une sorte de prescience : « Ah, ouais on est espionné, on veut être espionné ». Une sorte de fantasme, comme ça, qui fait que la NSA ça existe. Ce serait quand même injuste quelle ne m’espionne pas moi !<br />
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Ensuite on a eu le fail de la DGSE. Les révélations Snowden je crois que c'était en mai ou juin et on a, en juillet, « [http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/07/04/revelations-sur-le-big-brother-francais_3441973_3224.html Révélations sur le Big Brother français] », ça fait la Une du Monde, et où là Le Monde explique que la DGSE intercepte, espionne l'intégralité des communications, mails, SMS, fax, comptes Twitter des français à l'étranger, enfin des français en France et à l'étranger. La DGSE est aussi forte que la NSA. Moi je vois ça et en plus, dans le papier, ils citaient un article que j'avais fait il y a quelques années, où c'était Bernard Barbier, qui était le directeur technique de la DGSE jusqu'à il y a quelques mois, dans une conférence, il avait déclaré que, entre autres choses, il avait déclaré qu'ils enregistraient tous les mots de passe, avec un truc que je trouve assez brillant : il disait, le fait d'enregistrer tous les mots de passe et de les stocker, un, c'est utile pour les dictionnaires de mots de passe qui leurs servent à cracker les mots de passe, mais deux, ça permet également d'identifier le gentil étudiant en chimie le jour, qui, le soir, devient un terroriste djihadiste, qui utilise un nom et un login différents en fonction de quand il se logue en tant qu'étudiant et quand il se logue en tant que terroriste mais qui utilise le même mot de passe. Pas con ! Ils avaient repris une partie, donc, de l'article que j'avais fait sur Barbier pour justifier l'article du Monde qui disait que la DGSE espionnait absolument tout. Mais ils ne m'avaient pas téléphoné pour me demander ce que j'en pensais. Et moi, le fait que la DGSE espionne absolument toutes les télécommunications en temps réel et en tous temps, ça me semblait un petit peu bizarre. Donc j'ai creusé, j'ai interrogé un certain nombre d'acteurs qui sont au cœur des réseaux, et tous sont arrivés à la conclusion que oui la DGSE est capable d'espionner ce qu'elle veut, mais par contre, elle n'est pas en mesure d'espionner absolument tout, en temps réel, de tout archiver ; elle n'a pas le droit de le faire et puis ça se verrait. Parce que vu l’infrastructure telle qu'elle est en France, enfin notamment l'architecture décentralisée, pour arriver à ce qu'on intercepte tout le trafic Internet il faut être sur tous les [http://fr.wikipedia.org/wiki/Digital_subscriber_line_access_multiplexer DSLAMs]. Il y a beaucoup de DSLAMs, ça coûterait beaucoup d'argent et ça finirait forcément par se voir. Moi je fais un papier en disant : « Oui, que la DGSE soit capable de tout espionner ? Oui. D'espionner n'importe qui ? Oui. Maintenant qu'elle espionne absolument tout le monde tout le temps ? Non. Je ne vois pas. » Et dans les semaines qui ont suivi, les journalistes du Monde qui ont fait le papier, ont reconnu, au détour d'une phrase, eh bien, ce que je viens de vous dire. Effectivement ils sont capables de tout mais ça ne veut pas dire qu'ils le font tout le temps.<br />
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Ensuite on a eu le fail concernant la NSA. Là ça a commencé, en fait, par un papier dans ''Spiegel'', en août, qui dit qu'il y a, je ne sais plus si c'est 500 millions de métadonnées qui ont été interceptées par les services de renseignement allemands, à l'étranger, qui ont été transmis à la NSA. Ça c'est un papier qui est cosigné par Laura Poitras, qui est la journaliste qui a commencé à travailler sur les révélations Snowden avec Greenwald. Donc l'information était assez claire ; on sait depuis très longtemps qu'il y a des collaborations entre le [http://fr.wikipedia.org/wiki/Service_f%C3%A9d%C3%A9ral_de_renseignement BND] et la NSA, enfin entre l'Allemagne et la NSA, et à l'appui de ça, Laura Poitras et ''Spiegel'' publient une capture d'écran de ''Boundless Informant''. ''[http://fr.wikipedia.org/wiki/Boundless_Informant Boundless Informant]'' est un des systèmes de visualisation de données utilisé par les analystes de la NSA, et qui montre combien il y a de métadonnées Internet, combien il y a de métadonnées téléphonie, alors je ne sais plus lesquelles sont en vert et en bleu, pendant trente jours en Allemagne et qui donne un chiffre qui porte donc sur ces millions de données. OK.<br />
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Problème. En octobre, on a Le Monde qui fait sa Une sur « Révélations sur l’espionnage de la France par la NSA américaine » et qui utilise exactement cette même capture d'écran. C'est-à-dire que le ''Spiegel'' avait sorti, j'ai oublié de vous le montrer, le ''Spiegel'' avait sorti en annexe de son enquête, un certain nombre de captures d'écran portant sur d'autres pays, dont la France. Là on voit que, en France, ce ne sont que des métadonnées téléphoniques, en vert. Il n'y a pas de métadonnées Internet. Et on voit que c'est soixante-dix millions, alors que, en Allemagne, c’était cinq cent millions ou trois cent millions, un truc comme ça. Donc, quelques mois après, on a Le Monde qui dit que c'est la NSA, à partir des mêmes slides, c'est la NSA, qui a espionné les communications des Français. Ce qui n'est pas du tout ce qu'avait raconté le ''Spiegel''. ''Spiegel'' disait ce sont les services de renseignement allemands qui ont confié des données, interceptées à l'étranger, à la NSA.<br />
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== 14' 58==<br />
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Et donc là, il y a Peter Koop, qui est un hollandais, qui fait un blog qui s'appelle ''electrospaces'', qui est probablement un de ceux qui se penche sur les révélations de la NSA, il fait un énorme boulot de fact checking, et qui lui a remonté la piste et a dit : « Mais non, un, ce ne sont pas des conversations téléphoniques ». Parce qu'en plus Le Monde écrivait que ce sont soixante-dix millions de communications téléphoniques de citoyens français, d'enregistrements de données téléphoniques de Français effectués par la NSA, et il parlait d'atteinte massive à la vie privée de la part d'un pays souverain. Donc ce n'était pas du tout la même façon de raconter les mêmes slides.<br />
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Peter Koop a fait le travail pour dire un, ce ne sont pas des communications téléphoniques, ce sont des métadonnées, ce n'est pas du tout la même chose. Ça ne veut pas dire que ce n'est pas une intrusion d'analyser des métadonnées, mais ce n'est pas la même chose que les communications téléphoniques, et que deux, non ce n'étaient pas des données espionnées par La NSA en France. Et d'ailleurs, suite à ces révélations, on a eu un mini scandale diplomatique entre la France et les États-Unis, l'ambassadeur des États-Unis a été convoqué, François Hollande a téléphoné à Barack Obama pour l’engueuler. Il y a eu une mini crise diplomatique et en face il y avait le responsable de la NSA qui dit : « Mais attendez, les journalistes n'ont pas compris. Ce n'est pas nous qui avons espionné. Ce sont vos services de renseignement européens qui nous ont donné les données ». Et finalement, une semaine après, on a eu effectivement un article du Monde qui reconnaissait que ce n'était pas des données, enfin à mots couverts, que ce n'étaient pas des données espionnées par la NSA en France, des communications téléphoniques, mais bien des données confiées, espionnées à l'étranger par la DGSE et confiées à la NSA.<br />
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Cela dit, pareil. Si on fait un sondage dans la rue, on demande : « Est-ce que la NSA espionne les communications téléphoniques des Français ? », la quasi totalité des gens va vous dire oui. J'aurais dû faire le test d'ailleurs tout à l'heure avant de raconter ça, vous demander combien de personnes jusqu'ici pensaient que la NSA avait espionné soixante dix millions de communications téléphoniques, et je suis assez persuadé qu'une bonne partie d'entre vous le pensait. Moi je l'ai pensé pendant longtemps, jusqu'à m'apercevoir que ce n'était pas vrai. Les journalistes s'étaient plantés. Mais ce n'étaient pas les seuls. En fait, c'est parce que Greenwald lui-même s'est planté. Il a fait la même erreur en Espagne, en Italie et en Norvège, à partir des mêmes slides, exactement celles qui avaient été publiées par le ''Spiegel''. Ça arrive à tout le monde de se planter. Le problème c'est que ça laisse des traces sur la durée et que ça brouille l'écoute, si je puis me permettre, si on veut arriver à comprendre ce qu'il en est exactement.<br />
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Donc moi je suis blogueur au Monde. Moi, systématiquement, j'en réfère à ma hiérarchie et ma hiérarchie sa réponse n'est pas de dire : « OK, on va publier une contre enquête en Une du Monde », parce que tous ceux qui ont acheté Le Monde et qui ont lu le journal Le Monde, eh bien, ils ne savent pas ce que je suis en train de vous raconter parce que moi je l'ai publié sur mon blog, uniquement. Ils n'ont pas voulu le mettre sur le papier.<br />
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Le ''fail'' du GCHQ. Le GCHQ, c'est un peu l'équivalent de la NSA en Grande Bretagne, ils travaillent ensemble depuis les années 40, et visiblement, d'après ce qu'on commence à comprendre du GCHQ, ils sont encore plus forts que la NSA, non seulement parce qu'il y a plein de câbles fibre optique qui atterrissent en Grande Bretagne et que, apparemment, ils sont très forts dans l'interception massive de ces câbles-là, mais également parce que les lois, le cadre juridique réglementaire en Grande Bretagne fait qu'il est plus simple d'attenter à la vie privée, de faire des opérations d'espionnage que ça ne l'est aux États-Unis. Donc encore une Une du Monde, il y a quelques mois, « Espionnage, comment Orange et les services secrets coopèrent », avec un autre papier qui dit que les services britanniques ont accès aux données des clients français d'Orange. Ça, en fait, ça se basait sur un papier qui avait été publié dans le ''Gardian'' en octobre dernier et qui mentionnait que la DGSE avait mis le GCHQ en contact avec un partenaire privilégié de la DGSE, qu'ils avaient fait des rencontres à partir de 2009, que ça se passait très bien, que le GCHQ commençait à bosser avec cette boîte française. Mais on n'avait pas le document ; l'article évoquait un document mais on n'a pas le fac-similé, on n'avait pas le nom de la boîte, on ne savait pas dans quel domaine elle exerçait, etc. Le Monde a fait l’enquête et donc affirme que c'est Orange, ce qui est fort possible, au sens où, j'ai découvert ça dans mon enquête, en 39-45, quand l'Allemagne a envahi la France, pour continuer à écouter les communications téléphoniques, l’ancêtre de la DGSE a démilitarisé ses espions, ceux qui étaient chargés d'écouter les communications téléphoniques, pour les faire recruter officiellement en tant qu'agents des PTT. Donc l’ancêtre de la DGSE, ils étaient dans les centraux téléphoniques en tant qu'agents des PTT et ils espionnaient les communications, à la fois pour Pétain, et en même temps pour la Résistance. Et comme France Télécom est un opérateur de longue date et longtemps a été monopolistique en France, c'est évident qu'il y a des liens avec la DGSE depuis très longtemps.<br />
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Par contre, moi ce que je n'ai pas compris, c'est pourquoi est-ce que l'article disait les services britanniques ont accès aux données des clients français d'Orange. Pourquoi ce serait les clients français ? Je me mets à la place du GCHQ. Un des gros avantages d'Orange c'est qu'il contrôle 20 % des câbles de fibre optique dans le monde. 20 % c'est énorme ! Le GCHQ, un de ses gros boulots, c'est d'espionner les fibres optiques. Donc ce qui intéresse probablement le GCHQ, c'est probablement les câbles sous-marins. Ce qui intéresse également le GCHQ c'est probablement le fait qu'Orange a une centaine de filiales à l'étranger, dont un certain nombre dans des pays du Golfe, dans des pays africains où il y a la guerre, le Mali, le Niger. Je suis un espion du GCHQ, je vais demander à Orange : « Est-ce que je peux accéder aux données de tous les gens qui passent des coups de fil au Mali et au Niger ? » Ça, ça me semble logique. Mais ça, le papier du Monde n’en parle pas. Il ne parle pas des 20 % de câbles de fibre optique, il ne parle pas du nombre de filiales. Il parle uniquement des clients français d'Orange. Pourquoi ? Moi je suis journaliste, en termes de probabilités, ce qui intéresse le GCHQ c'est plus les câbles de fibre optique et puis le Mali que les communications téléphoniques à Romorantin. Qu'est-ce qu'il en a à foutre des communications téléphoniques à Romorantin ou à Marseille, le GCHQ ? Il peut s'intéresser à tel ou tel terroriste. Mais le massif ? Pourquoi il ferait du massif en France ? Et pourquoi la DGSE autoriserait un service de renseignement étranger à faire du massif en France ? Nonobstant le fait qu'un bon nombre de ministères, dont celui de la Défense, qui est-ce qu'ils payent pour passer leurs appels téléphoniques ou pour utiliser Internet ? C'est Orange. Ce serait bizarre que la DGSE accepte qu'un service de renseignement étranger espionne des ministères français. Donc voilà. Un truc où je ne le sens pas ! J'ai du mal à y croire. Ce n'est pas plausible, ou en tout cas la façon qu'a eue Le Monde d'affirmer que c'étaient les clients français d'Orange, eh bien, c'était la troisième fois, quand même, qu'il faisait le coup avec une extrapolation, ce que je pense être une exagération, à partir de documents ou à partir d’informations.<br />
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==21' 53==<br />
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Alors là je vais faire mon petit troll. Donc ces fameuses ''fails'', ce n'est pas parce qu'on n'est pas paranoïaque, qu'eux ne le sont pas contre moi. Là-dessus, je n’avais pas du tout anticipé quand j'avais préparé cette conférence, mais il y a donc Peter Koop, alors on ne voit pas le titre, mais il y a [http://electrospaces.blogspot.it/ Peter Koop de ''electrospaces]'', qui , il y a deux jours, a fait un long fact checking, pour dire que d'après lui, l'analyse des révélations Snowden ne permet pas de démontrer qu'il s'agirait d'un programme de surveillance globale, d'un programme de surveillance massive. C'est contestable, mais son argument, enfin ce qu'essaye d'expliquer Peter Koop, c'est qu'en fait ce que fait la NSA, effectivement ça a été très bien raconté dans le bouquin d'Antoine Lefébure sur Snowden, ça a été très bien dénoncé également par Snowden. Ce qui s'est passé c'est que, après les attentats du 11 septembre 2001, comme la NSA n'a pas été en mesure de les empêcher, alors qu'ils avaient des données, ils avaient des données sur certains des terroristes, ils ont changé leur optique et ils se sont dit, bon, maintenant pour arriver à trouver l'aiguille dans la botte de foin, on va prendre toute la botte de foin. Et donc, c'est en ce sens-là qu'un certain nombre de personnes disent oui, la NSA fait du massif. Sauf que ce qu'explique ''electrospaces'', c'est que dans la logique des mecs de la NSA et du GCHQ, s'ils espionnent absolument tout, ce n'est pas pour écouter tout le monde. Typiquement ce qui passe dans les câbles de fibre optique, ils stockent, ils interceptent tout ce qui passe, ensuite ils passent ça à la moulinette en fonction de mots-clés, d'adresses IP, etc, et au bout de trois jours, ils effacent les données, et au bout d'un mois ils effacent les métadonnées. Donc ce n'est pas quelque chose qui vise à surveiller l'intégralité de tous ceux qui seraient contre la NSA. C'est en ce sens-là que Koop dit non, ce n'est pas un problème de surveillance massive. C'est juste une technique de renseignements, où effectivement on pêche au chalut, on ramasse tout, et puis à l'intérieur on prend les poissons qui nous intéressent. C'est contestable comme raisonnement. Il n’empêche qu'ils prennent absolument tout avec le chalut, ils prennent absolument tout et qu'en même temps, vu le nombre de systèmes qui ont été déployés par la NSA pour intercepter, oui ça relève quand même de la surveillance de masse, mais, pour lui, ce n'est pas une atteinte aussi importante que ça à la vie privée des gens.<br />
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En attendant, un autre truc que j'ai découvert en enquêtant sur ces histoires, c'est le programme ''[http://ncix.gov/nittf/index.php National Insider Threat Task Force]''. En fait, ce qui s'est passé, c'est que je n'ai pas encore réussi à identifier si c'était avant ou après les premières révélations de WikiLeaks qu'ils ont lancé ce programme-là, mais je sais que ça s'est vraiment, en tout cas, intensifié sous Obama. En fait c'est une nouvelle chasse aux sorcières qui a été lancée. Ce qu'il faut savoir c'est qu'il n'y a jamais eu autant de whistleblowers dans les prisons américaines et autant de whistleblowers poursuivis par la justice américaine que sous Obama. L'''Espionage Act'' de 1914, avait été utilisé trois fois jusqu'à Obama. Depuis qu'Obama est là je crois qu'on en est à la sixième ou septième fois. Il y a une véritable chasse aux sorcières qui a été lancée, et ce programme-là, en fait, ils incitent les fonctionnaires américains à surveiller leurs collègues et si il y en a un qui commence à devenir un peu alcoolique, qui commence à devenir dépressif, qui vient de divorcer, qui va voir de la famille à l'étranger, qui arrive tard, qui a des problème d'argent, il faut impérativement le dénoncer tout de suite aux fonctionnaires de sécurité du ministère, parce qu'il pourrait devenir un whistleblower ou un espion. Et donc on assiste à une véritable nouvelle chasse aux sorcières, qui a été lancée, qui ne vise pas seulement ceux qui travaillent à la NSA ou dans l'armée, qui vise tous les fonctionnaires. J'ai trouvé un manuel de détection des espions sur le site du ministère de l'Agriculture : c'est « 101 moyens de reconnaître les espions » et du ministère de l’Éducation nationale. Vous imaginez en France, des autorités qui demanderaient aux profs d'espionner leurs collègues et de rapporter tout comportement déviant à la hiérarchie, parce qu'il pourrait devenir un espion ?<br />
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Pourquoi je vous parle de ça ? Parce que oui, on est vraiment passé à quelque chose de l'ordre de la paranoïa. Enfin là, en tout cas, l'administration américaine est passée en mode paranoïaque, ce qui aussi pourrait expliquer pourquoi ils ont décidé de tout surveiller. Il y a une émission de Daniel Mermet qui est passée il n'y a pas très longtemps sur les whistleblowers de la NSA, parce qu'effectivement c'est ce que disait Okhin tout à l'heure, Snowden n'est pas le premier, ils sont six ou sept avant lui de la NSA à être sortis du bois et à avoir dénoncé ce que faisait la NSA. La différence c'est que Snowden c'est le premier à sortir avec des documents, avec des preuves écrites, avec des traces écrites. Donc il y a un de ces whistleblowers qui expliquait que, après les attentats du 11 septembre, il y a le numéro trois de la NSA qui lui a dit : « Mais en fait le 11 septembre c'est un cadeau pour la NSA, c'est un véritable cadeau, parce qu'on va pouvoir faire ce qu'on veut ; tout ce qu'on aurait pu rêver dans nos rêves les plus fous et qu'on n’aurait pas eu le droit, on n'aurait pas eu l'argent, on aurait eu des soucis avec le président, eh bien là ils ne pourront plus nous dire non et là on va pouvoir absolument espionner tout ce qu'on veut ».<br />
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Alors ça c'est un autre truc, un autre signe d'un comportement de type paranoïaque, en tout cas qui montre qu’effectivement il y a quand même un problème aux États-Unis, ça c'est le centre de domination de l’information, qui est dans un fort américain, qui sert d'interface entre la NSA et l'armée américaine. Donc le centre de domination de l'information, c'est comme ça que ça s'appelle. Ils ont payé un cabinet d'architectes d'intérieur pour que ça ressemble au vaisseau amiral de Star Trek. Et donc, quand ils font visiter ce centre-là à des visiteurs institutionnels, ils sont tous super contents, super excités de pouvoir s'asseoir sur le siège. À ce stade-là, il y a quelque chose qui ne va pas ! Je ne sais pas si c'est de la paranoïa, je ne suis pas un psychiatre, mais bon !<br />
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Un autre truc que j'ai découvert, qui a été beaucoup moins médiatisé que les soixante-dix millions de communications téléphoniques, soi-disant interceptées par la NSA, c'est la théorie des ''three Ups''. La théorie des ''three Ups'' c'est un très bon moyen, très bon argument pour clouer le bec à tous ceux qui nous répondent, depuis des années : « Oui mais moi je n'ai rien à me reprocher, donc je n'ai rien à cacher ». Et nous ça faisait des années qu'on essayait de leur répondre : « Oui, mais c'est plus compliqué que ça. Ce n'est pas parce que tu n'as rien à te reprocher que, pour autant, on ne va pas s'intéresser à toi ». Et donc la NSA, ce qu'elle a décidé de faire, c'est que, quand elle s'intéresse à une cible, Angela Merkel, par exemple, elle va s'intéresser également à tous les gens qui sont en contact avec Angela Merkel, plus tous les gens qui sont en contact avec ceux qui sont en contact avec Angela Merkel, etc, à trois niveaux. Ce qui fait que le frère du voisin de la femme du chauffeur d'Angela Merkel peut être espionné par la NSA, quand bien même il n'a strictement rien à se reprocher, rien à cacher et qu'il n'a aucun secret d’État. Donc la question n'est pas de savoir si on a quelque chose à se reprocher ; la question c'est de savoir est-ce qu'on connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un ? Et comme on sait que sur Facebook, sur Twitter, on est tous à quatre niveaux de séparation des autres, entre quatre et cinq niveaux de séparation des autres, oui, virtuellement, les États-Unis se donnent le droit d'espionner un petit peu tout le monde. Quand on sait, par ailleurs que les États-Unis ont une technique, en fait, pour arriver à savoir si c'est légal ou pas de s'intéresser à tel internaute, c'est la théorie des 51 % de probabilités. S'il y a 51 % de probabilités que vous soyez Américain, on ne s'intéresse pas à vous. Mais si 51 % de probabilités que vous soyez un étranger, ils s'octroient le droit d'analyser vos datas, parce que, quand un paquet d'informations transite sur IP, eh bien il n'y a pas sa nationalité dessus. Donc ils ont cette théorie des 51 %. Donc là ce que disait l'[http://en.wikipedia.org/wiki/American_Civil_Liberties_Union ACLU], c'est que si vous avez 40 contacts, virtuellement ça fait 2,5 millions de personnes qui peuvent être espionnées pour vous, pour vous surveiller vous.<br />
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C'est un ancien responsable de la NSA qui a reconnu, il n'y a pas très longtemps, que les métadonnées tuent. C'est intéressant d'expliquer ça. Les métadonnées c'est qui envoie un message à qui, quand, d'où, à quelle heure et éventuellement pendant combien de temps. On sait qu'il y a des terroristes, djihadistes, qui ont été tués par des drones, au Yémen notamment, parce qu'en fait la femme du terroriste avait envoyé un e-mail à une amie à elle ou à quelqu'un de sa famille et donc ils ont intercepté l'e-mail de la femme de leur cible et c'est comme ça qu'ils ont réussi à le géolocaliser et envoyé un drone pour le bombarder. Donc c'est en ce sens-là que les métadonnées tuent. La femme, elle, je ne sais pas si elle était elle-même terroriste, mais en tout cas c'est grâce à elle, grâce à son mail, merci, que le mec a été buté.<br />
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==30' 11==<br />
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Ça c'est autre truc qui montre aussi le niveau de paranoïa dans lequel on peut légitimement tomber. Je ne sais pas s'il y en a qui se souviennent de la publicité. En 1984, Apple avait fait une publicité, c'était un décor à la Big Brother, en 1984, tout le monde regardait le commandeur sur son écran, et puis on avait une sportive qui arrivait avec un marteau et qui lançait le marteau sur l'écran, qui cassait l'écran et c'était pour célébrer l'arrivée du nouvel ordinateur Mac. Ça c'est une slide qui vient de la NSA et qui dit : « Qui aurait imaginé en 1984 que Apple, qui était censé dénoncer le Big Brother, nous permettrait, à nous, de transformer tous les utilisateurs de MacIntosh en zombies, grâce au système de géolocalisation, etc ».<br />
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J'avais fait un documentaire l'année dernière qui s'appelait « [http://www.youtube.com/watch?v=tztUbIPb5oQ Une contre histoire de l’Internet] » et c'était Rick Falkvinge, le fondateur du Parti Pirate, qui expliquait que, lui ce qu'il réclamait, il réclamait les mêmes droits que ses parents. À savoir, ses parents, jusqu'aux années 80, quand ses parents téléphonaient, ils n’étaient pas surveillés ; quand ses parents se déplaçaient dans la rue, ils n'étaient pas surveillés ou « surveillables ». Aujourd'hui n'importe qui a un smartphone et on est effectivement « surveillable », voire surveillé, en permanence. Il appelle ça un outil de tracking comportemental.<br />
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Le problème c'est également que là, on a eu, au-delà des révélations Snowden, [http://fr.wikipedia.org/wiki/Heartbleed heartbleed], donc la faille de sécurité qui existait depuis des années dans OpenSSL ; on a eu [http://fr.wikipedia.org/wiki/TrueCrypt TrueCrypt], dont on ne sait toujours pas ce qu'il en est exactement, au sens où, TrueCrypt, qui est donc le logiciel, le coffre fort électronique de référence qui était utilisé depuis des années, dont on ne connaissait pas l'identité de ses développeurs et qui, du jour au lendemain, alors qu'il y a un audit qui a été lancé depuis des mois, qui a été financé pour vérifier qu'il n'y a pas de faille de sécurité dans TrueCrypt, et où visiblement il n'y avait pas, semble t-il, de faille de sécurité, du jour au lendemain, ils changent leur page d’accueil, ils conseillent d'utiliser le coffre-fort de Microsoft. Oh ! Bizarre comme annonce ! Donc il y a un certain nombre de gens qui supputent que ça pourrait être le même problème que Lavabit, à savoir Lavabit c'était ce fournisseur de mails sécurisés, qui avait dû fermer du jour au lendemain son serveur parce qu'il refusait de donner la clef qui aurait permis de pouvoir ''pawner'' les 400 000 utilisateurs de Lavabit. Sachant qu'en fait, le FBI à l'époque, plutôt que de demander à Lavabit d'autoriser un accès au mail utilisé par Edward Snowden, le FBI avait demandé la clef qui permettait d'avoir accès aux 400 000 utilisateurs de Lavabit. Ce que le PDG de Lavabit a trouvé légèrement disproportionné et ce pourquoi, donc, il a fermé son site. Mais il a mis du temps pour raconter cette histoire parce qu'il avait un ''gag order'', c'est-à-dire une interdiction formelle de la part des autorités américaines de raconter ce qui lui arrivait. Décidément j'ai un peu de mal avec cet écran.<br />
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Autre indice de la mesure du fait qu'on serait rentré en une société de la paranoïa, c'est cataCrypt. [http://catacrypt.net/ CataCrypt] c'est un événement qui va être organisé, je crois que c'est à San Francisco en octobre prochain, avec des gens comme Whit Diffie, Martin Hellman, Ron Rivest, Peter Neumann, Jon Callas, Jean-Jacques Quisquater. Pour ceux qui s'y connaissent un petit peu en crypto, ce sont juste les grands-pères de la crypto. C'est grâce à eux que le commerce électronique existe, c'est grâce à eux que PGP existe, c'est grâce à eux que la sécurité sur Internet existe, c'est grâce à eux que la sécurité informatique existe. Et donc ils ont appelé ça cataCrypt parce qu'ils disent on est en état de catastrophe. Parce que là, les révélations Snowden montrent qu'il y a énormément d'argent qui est dépensé par la NSA, par le GCHQ, pour pouvoir mettre à mal tous les systèmes de sécurité qui existent, et donc on a un problème, vu que leur problème à eux c'est d'arriver à mettre en place des systèmes de sécurité. La NSA a deux missions normalement. La première mission est de sécuriser les communications des Américains. La deuxième est d’espionner les communications des non Américains. Et donc là on s’aperçoit que cet organisme-là qui est le plus grand employeur de mathématiciens ou l'un des plus gros employeurs de mathématiciens et de cryptographes au monde, dépense énormément de temps à casser ce qu'eux essayent de mettre en place : cataCrypt !<br />
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Un autre truc qui est intéressant, quand même, avec cette histoire de société de paranoïa, c'est qu'en fait on n'a pas à être si paranoïaque que ça non plus. Imaginons, Greenwald, toutes les semaines, publie un nouveau document Snowden. Donc ça que veut dire que son ordinateur, l'endroit où les documents Snowden ont été stockés, n'ont pas été piratés par la CIA, la NSA, le GCHQ, le FSB, que sais-je, la DGSE, des méchants pirates. Ça veut dire qu'il est tout à fait possible, même et y compris pour quelqu'un comme Greenwald qui ne comprenait rien à la sécurité informatique jusqu'à l'année dernière, d'arriver à sécuriser son ordinateur et d'arriver à sécuriser ses communications. C'est tout à fait possible ; il en est la preuve vivante. Excusez-moi, pour ceux qui le savent déjà, mais ce qu'il faut comprendre c'est que Greenwald a été choisi par Snowden parce que c'est un roquet, parce que c'est quelqu'un qui mord, qui était anti Bush et il savait que c'était quelqu'un qui n’allait pas se coucher, contrairement à d'autres journalistes américains qui avaient eu des révélations sur la NSA, mais qui avaient accepté de se taire pour ne pas enflammer la situation.<br />
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Mais quand Snowden a contacté Greenwald, Greenwald ne lui a pas répondu, parce que ça le faisait chier d'installer PGP. [http://www.openpgp.org/ PGP] c'est un logiciel qui permet de chiffrer ses e-mails. Donc il a fallu que Snowden contacte Laura Poitras, que Laura Poitras vienne physiquement voir Greenwald en lui disant : « Écoute, je vais te montrer comment on installe PGP ». Elle lui a installé PGP pour qu'ensuite il puisse contacter Snowden et avoir la série de révélations qu'on a eues depuis un an. Mais ce mec-là c'est un noob total. Un mec, ça ne l'intéressait pas ; il ne voulait pas. Maintenant il veut bien. Et maintenant, alors que c'était un noob total, eh bien son ordinateur, visiblement, n'a pas été détruit. Et je pense qu'il y a un certain nombre de personnes au sein de la CIA ou de la NSA qui ont essayé ou qui essayent de détruire ces données-là.<br />
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Ça c'est un billet, un tout petit billet qui est passé relativement inaperçu, qu'a fait Buchmeyer, qui est une des personnalités les plus respectées dans le milieu de la cryptographie, de la sécurité informatique, juste pour rappeler que la NSA n'est pas magique, elle n'a pas des super pouvoirs, elle ne fait pas tout ce qu’elle veut, c'est beaucoup plus compliqué que ça. Il y a beaucoup de résilience sur Internet, il y a beaucoup de gens qui effectivement ont quand même développé des choses qui fonctionnent plus ou moins bien. Et donc la NSA, son boulot, c'est comme n’importe quel hacker, elle est confrontée à un problème, elle essaie de trouver des solutions. N'importe qui a été confronté à un problème sait que le problème reste entier, après on peut peut-être trouver une solution. Mais visiblement, d'après les révélations Snowden, ils n'ont pas trouvé de solution pour pawner [https://www.torproject.org/ Tor] même si, dans certains cas apparemment ce serait possible ; ils n'ont pas trouvé de solution par rapport à [https://tails.boum.org/index.fr.html Tails], donc c'est cette distrib sécurisée qui tient sur une clef USB ; ils n'ont pas trouvé de solution par rapport au chiffrement GPG, mais il y a plein d'autres moyens de pawner quelqu'un et c'est clair que si vous êtes une cible de la NSA, de la DGSE ou d'un gros service de renseignement comme ça, quel que soit ce que vous pouvez mettre en place ! Eh bien Greenwald, Greenwald il y arrive à sécuriser ! Donc non, il faut arrêter de penser que la NSA est plus forte que toi ! Ou que la DGSE est plus forte que toi ! Ça dépend, des fois oui, mais pas forcément.<br />
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Accessoirement, c’est aussi un truc qui m'énerve, c'est Big Brother. J'avais fait un papier, que je n'ai jamais eu le temps de finir, c'était en juillet dernier, « pour en finir avec Big Brother ». La NSA n'est pas une police de la pensée. Obama ce n'est pas Hitler, ce n'est pas Staline. Il faut arrêter avec ce truc-là. Hitler, Staline sont des gens qui tuaient les dissidents. Si vous êtes un dissident aux États-Unis, vous n’êtes pas tué. Certes Laura Poitras vit en exil à Berlin, Jacob Appelbaum vit en exil à Berlin, il y a un certain nombre de personnes qui ont des soucis avec des autorités américaines, mais ce n'est pas comparable avec Big Brother qui était un dictateur. Ça c'était donc une slide sur Tor et Tails. Pour information la semaine prochaine les développeurs de Tor viennent à Paris, pour bosser ensemble ; si vous avez du temps à y consacrer vous pouvez aller les voir et le week-end d'après, ce sont les développeurs de Tails qui viennent également à Paris.<br />
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Donc, il faut arrêter de les déifier comme étant des grands méchants. La majeure partie des gens qui travaillent pour les services de renseignement ce sont des fonctionnaires à qui on demande de faire un boulot, qui font le boulot, qui ne sont pas au courant de ce que font les autres. Il y a énormément de gens de la NSA qui ont appris beaucoup plus sur la NSA grâce à Snowden qu'ils n'en savaient en étant à l'intérieur de la NSA. C'est le principe de cloisonnement dans les services de renseignement. Il ne faut pas leur prêter forcément de mauvaises intentions, la majeure partie des gens à la NSA, à la DGSE, leur cible c'est Al-Qaïda, c'est ce qui se passe en ce moment en Libye, c'est ce qui se passe en ce moment en Syrie, c'est ce qui se passe au Mali, c'est ce qui se passe au Niger, pas ce qui se passe à Romorantin, à Paris ou à Numa. Il y a à près deux mille personnes à la direction technique à la DGSE, vu l'ampleur de la guerre au terrorisme, etc, il y en a combien d'après vous qui sont en train d'espionner les gens qui sont ici ? Est-ce que ça fait partie de leurs attributions ? Non. En plus la DGSE, sa mission c'est d’espionner à l'étranger, DGSE, service du renseignement extérieur. C'est la DGSI, l'ancienne DCRI, qui elle peut faire de l'espionnage intérieur et qui effectivement, peut-être elle, va s'intéresser à des gens qui peuvent être subversifs, au sens où dans les missions de la DGSI, il y a la lutte contre la subversion. Et ça, la lutte contre la subversion, ça donne Tarnac, par exemple.<br />
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En revenant sur cet article de Big Brother, moi j'en ai marre d'entendre Big Brother, parce que le jour J, un jour on dit que c'est Google qui est Big Brother, le lendemain c'est Facebook qui est Big Brother, après c'est Kinect qui est Big Brother, après ce sont les péages, ce sont les radars automobiles Big Brother, après c'est la NSA qui est Big Brother. Stop. Ce n'est pas Big Brother. Moi ce que je pense, c'est que ce vers quoi on va c'est beaucoup plus Minority Report. À savoir un monde où il y aura tellement de machines interconnectées et de plus en plus de machines qui vont décider à la place d’êtres humains et où, à des moments, il y a des machines qui vont vous dire non. Et en fait Minority Report ça a déjà commencé. J'avais fait un papier là-dessus, les « doigts brûlés » à Calais. À Calais il y a 25 % des réfugiés qui se brûlent les doigts pour effacer les empreintes digitales, parce que si les flics les chopent et qu'ils passent leurs empreintes digitales au fichier des empreintes digitales, [http://fr.wikipedia.org/wiki/Eurodac EuroDac], européen, ils vont être renvoyés en Italie ou en Grèce, là où ils ont été fichés. Or comme leur objectif c'est d'aller en Grande Bretagne, ils n'ont pas envie de se retaper le périple depuis la Grèce ou depuis l’Italie. Donc le seul moyen pour ne pas être renvoyés là-bas, ils effacent leurs empreintes digitales. Donc Minority Report ça a commencé, c'est maintenant, il y a déjà des gens qui se mutilent pour échapper à des systèmes de fichage utilisant des ordinateurs, sauf que, comme ce sont des réfugiés, sans papiers, à Calais, grosso modo la lie de l’humanité, je ne sais pas si vous avez suivi ce qui s'est passé récemment, un sorte de ???, on les expulse, on les empêche de dormir enfin ils sont vraiment traités pire que des chiens. Pour l'instant les gens ne s'en aperçoivent pas vraiment. Mais moi j'ai fait une émission il n'y a pas très longtemps avec Alain Bauer qui était le monsieur insécurité, le monsieur vidéo surveillance sous Nicolas Sarkozy, et c'était rigolo : à un moment il a reconnu que la quasi totalité des systèmes de vidéo surveillance en France ont été installés n’importe comment. C'était intéressant que ce soit monsieur Alain Bauer qui me dise ça. Et quand j'ai dit : « Mais de toutes façons le problème ce n'est pas Big Brother, c'est Minority Report », « Ouais, ouais, c'est vrai, on va vers Minority Report ». Et donc le truc c'est ça.<br />
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Pourquoi j'ai fait cette conférence-là sur la paranoïa ? Parce que je déplore le fait de voir de plus en plus de mes contemporains verser dans la paranoïa, alors qu'on n'a vraiment pas besoin de ça. Pour arriver à mesurer un problème il faut être conscient de ce problème et donc il faut être droit sur pattes, et savoir de quoi on parle, et ne pas raconter n’importe quoi. Le pire est à venir. Là ce qu'on a vu avec Snowden c'est de la roupie de sansonnet par rapport à ce qui va se passer dans vingt ans. Parce que la NSA ne va pas arrêter. La NSA a commencé à faire du massif sur les câbles sous-marins en 2007-2008, la NSA a commencé à s'attaquer à la crypto il y a quelques années seulement, ce sera quoi dans quinze ans, dans vingt ans ? Je n'en sais foutre rien. Ce que je sais c'est que ce sera très certainement pire que ce qu'on a aujourd'hui. Et donc si aujourd'hui on habitue les gens au fait qu'on vivrait sur Big Brother, on va leur dire quoi dans cinq ans, dans vingt ans ? Et en plus, ça intériorise complètement la menace, parce que Big Brother on ne peut rien faire contre lui ! La NSA, ils sont plus forts que toi ! Ces super Dupont, ils sont magiques, ils ont tous les pouvoirs, de toutes façons, ouais, je ne peux rien faire contre la NSA ! Ce n'est pas vrai ! Greenwald, c'était un noob, et il sait faire maintenant. Donc tout le monde peut le faire. Je crois qu'il reste dix minutes, c'est ça ?<br />
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C'est un texte qu'on m'a demandé d'écrire, je n'ai pas encore eu le temps de finir, j'avais commencé à l'écrire il y a deux-trois ans maintenant. Je pense vraiment que la défense des libertés et de la vie privée est au 21ème siècle ce que l'écologie fut au 20ème, au sens où la vie privée en soi, on s'en fout, c'est juste un moyen. C'est comme Internet, on s'en fout, c'est juste un moyen. Il n'y a pas de liberté d'expression, il n'y a pas de liberté de circulation, il n'y a pas de liberté d'opinion s'il n'y a pas de vie privée. Parce que si on se sent surveillé on va s’autocensurer, et donc ça va à l'encontre de ce qu'on entend par une démocratie digne de ce nom. Et donc c’est pour ça qu'il faut défendre les libertés et la vie privée, c'est parce que c'est la clef qui permet d’actionner les autres mécanismes. Et je vous remercie.<br />
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''Applaudissements''<br />
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==44 ' 05==<br />
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Est-ce que vous avez des questions ?<br />
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'''Public :''' Oui j'en ai une.<br />
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'''J.M. Manach :''' J'ai dit une bêtise sur PRISM ?<br />
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'''Public :''' Je ne sais pas j'étais là-bas. Après il y a un truc qui me choque par contre. Il ne faut pas oublier que dans les programmes, il y a, entre autres, par exemple ''I Hunt Sys Admins'', c'est un analyste de la NSA qui raconte ça sur un forum de la NSA, c'est comment ils chassent les administrateurs système des grosses boîtes. Il ne faut pas oublier ça, c'est aussi super important. En effet ils n'espionnent pas tout le monde, mais ils espionnent beaucoup de personnes, et s'ils veulent rentrer quelque part ils ont largement les moyens de le faire.<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' Si vous êtes la petite copine d'un admin-sys d'un système de sécurité ou si vous êtes admin-sys, occupez-vous aussi de l'ordinateur de votre copine ou de votre copain.<br />
<br />
'''Public :''' Voilà. Deux autres trucs, pour TrueCrypt, les dernières news. Le plus plausible c'est que les devs en ont eu marre en fait. Ils ont passé l'éponge, c’était juste trop. En gros l’audit de sécurité a dit que c’était bien, il n'y avait pas de grosse faille, mais par contre le code était vieux, il faudrait un peu patcher, enfin refaire un peu le code.<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' Pourquoi est-ce qu'ils n'auraient pas, à ce moment-là, fait un appel à fork ?<br />
<br />
'''Public :''' C'est ce qui est en train de se passer. Il faut suivre, c'est Matt Goin, il me semble, Matthieu Goin, en gros, il est en train d'appeler à ça et apparemment c'est en train de passer. Et le dernier truc c'est pour Greenwald, pour son ordinateur, il y a plusieurs choses qu'il faut prendre en compte. En effet, aux dernière nouvelles, il ne s'est pas fait avoir, sauf que, comme Schneier et comme les autres quand ils bossent sur les documents c'est sur un ordinateur qui n'est relié à aucun réseau et qui n'est jamais relié à un réseau. Et la NSA sait que, de toutes façons, s'ils vont taper sur ces documents, il y a des sauvegardes partout, et que, s'ils s'amusent à taper sur les personnes qui sortent des documents, ça sera encore pire après. Donc ce n'est absolument pas dans leur intérêt de le faire. Si on joue à ça on peut aller parler avec les debs de Tor et je pense que certains sont très dans la merde pour ça, et je pense que la NSA les vise particulièrement. Pour avoir vu les slides de la NSA depuis 2006 sur Tor, c'est le truc, vraiment, qui les fait vraiment chier.<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' Clairement.<br />
<br />
'''Public :''' Moi j’avais une petite question sur le fait qu'on est tous, on va dire, potentiellement « surveillables ». Donc là on est encore, nous, enfin en Occident, on va dire dans des démocraties, à peu près. Mais si un jour arrivent au pouvoir des partis qui ont des idées beaucoup moins démocratiques, comme ce qui s'est passé typiquement en Allemagne dans les années 30, ces partis-là peuvent utiliser donc ces technologies pour des choses, pour de la traque aux terroristes mais plutôt de la traque aux opposants politiques. Se retrouver dans un système dictatorial et donc là, potentiellement, on pourrait avoir un système à la Big Brother, pas forcément généraliser la surveillance massive mais au moins traquer les opposants comme ce qui passe dans les dictatures, comme ce qui s'est passé en Libye. Est-ce qu'il y a un risque ou pas, d'après les dernières observations, est-ce qu'il y a un risque qu'on puisse arriver à ce niveau-là ?<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' Ce ne sera pas la faute à Internet !<br />
<br />
'''Public :''' Ce ne sera pas la faute à Internet.<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' Le truc, c'est ce que disait Okhin tout à l'heure, là c'est de la politique. C'est ce qui s'est passé en 39-45. Tu as un revirement politique et après ils vont utiliser les fichiers. Imaginons le scénario du pire. Il y a quelqu'un qui est vraiment très très méchant, qui prend la tête de la France. Je pense qu'elle va beaucoup plus facilement utiliser les fichiers policiers, que de vouloir surveiller ce que tu fais sur Google ou sur Gmail ; parce qu'à partir des fichiers policiers, il y a énormément de personnes, il y a 10 % de la population française qui est défavorablement connue des services de police. 80 % du 1,2 millions de personnes dont l'ADN est fiché dans les fichiers policiers, 80 % de ces gens-là sont innocents, n'ont jamais été condamnés par la justice. Donc il y a déjà plein de fichiers qui existent, qui permettront de faire de la discrimination, sans avoir forcément utilisé Google. En imaginant qu'un dictateur arrive, et qu’il veuille utiliser un système, je pense qu'il y a plus simple que de vouloir surveiller Gmail pour arriver à savoir si tu es un dissident ou pas. Mais maintenant c'est clair que par ailleurs, et Amésys est un des exemples les plus connus, mais le business des marchands d'armes de surveillance numérique c'est quelque chose qui était estimé à 0 dollar, enfin c'est le fondateur du salon ISS qui l'avait expliqué, en 2001 c’était un marché à 0 dollar et en 2011 c'était un marché à 11 milliards de dollars par an. Et on a aujourd'hui des polices municipales américaines qui achètent des IMSI catchers. Un [http://en.wikipedia.org/wiki/IMSI-catcher IMSI catchers] c'est une vraie fausse borne de téléphonie mobile, qui permet de choper les numéros de téléphone de tous les gens qui sont à proximité, d'espionner toutes leurs communications téléphoniques, voire de leur envoyer un SMS, comme ça a été le cas sur la place Maïdan. Et ça, ce sont les policiers municipaux qui utilisent ça. En France on a du mal à imaginer que des policiers municipaux commencent à vouloir espionner les communications téléphoniques de gens.<br />
<br />
'''Public :''' Oui, mais comme tu disais, la NSA ce sont des fonctionnaires. On a eu le problème dans les années 40 où les fonctionnaires ne faisaient qu'appliquer les ordres. Donc c'est plutôt ça le risque.<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' Mais encore une fois, pour moi, le problème est beaucoup plus politique que technologique par rapport à ça.<br />
<br />
'''Public :''' Je reviens juste sur un petit truc que tu as dit tout à l'heure. Tu parlais d'intercepter massivement des communications, je dis bien massivement, je ne dis pas systématiquement. Tu parlais de DSLAM, en fait. Déjà, moi si je devais taper énormément de communications ce n'est pas au niveau des DSLAM(s) que j'irai me situer, c’est plutôt au niveau des IX(s). Donc ça c'est un premier truc. Le second truc c'est que, quand on parle de massif, enfin de systématique, moi ce que je vais appeler massif ce n'est pas forcément du systématique, ce n'est pas du global. Ça devient massif quand tu as une rétention de données derrière qui est énorme. Ça devient du massif quand un opérateur n'est pas capable de différencier une ligne sur un DSLAM, qu'il va enregistrer toutes les positions du DSLAM et qu'il va tout fournir au juge et que ça va être gardé pendant des années et des années et que ça va alimenter, peut-être, une base de données obscure sur laquelle on n'a aucun contrôle. Donc je suis un petit peu partagé, en fait, sur le truc, enfin sur ta position parce que, oui, effectivement ce n'est pas du systématique, oui effectivement ce n'est pas du global, mais ça ne retire rien au caractère massif.<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' Le truc après, moi ce que je pointais du doigt, c'était le fait que ça visait des Français en France. Que la DGSE fasse du massif au Mali, au Niger, etc, c'est fort envisageable. Que la DGSE fasse du massif en France, outre le fait que c'est un service de renseignement extérieur et qu'a priori ce serait le boulot de la DGSI, et je ne vois pas pourquoi pas la DGSE ferait ça ; c'est que, en plus ouais, ils sont 2 000 à la direction technique, ils ont franchement autre chose à foutre que de faire du massif en France. Après s'il y a quelqu'un qui fait du massif, je pense que c'est plutôt la DGSI. Est-ce qu'elle le fait ou pas ? Je ne sais pas. Je sais que j'ai commencé à bosser avec Le Monde là-dessus. On a commencé à bosser avec [http://fr.wikipedia.org/wiki/Qosmos Qosmos]. J'ai expliqué au Monde que Qosmos travaillait avec des services de renseignement, français, Le Monde a publié, a fait une Une de l’information en disant que c'était avec la DGSE ; je ne sais pas si c'est avec la DGSE ou la DGSI que Qosmos bosse. Je crois même que c'est plutôt avec la DGSI que Qosmos bosse. Pourquoi est-ce que la DCRI, enfin la DGSI, le renseignement intérieur, utiliserait des systèmes de surveillance de métadonnées, de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Deep_packet_inspection DPI], en France ? Je ne sais pas. Moi le truc c'est que j'ai des questions, il y a un certain nombre de fois, j'ai des réponses, et il y d'autres fois, je n'ai pas de réponses.<br />
<br />
'''Public :''' Juste parce qu'ils peuvent le faire, en fait. C'est ce que dit la NSA et le GCHQ, on collecte tout parce que c'est là.<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' En même temps on a aussi tous les officiels, que ce soit les politiques ou Zabulon, qui est le coordinateur du renseignement, enfin toutes les personnes qui se sont exprimées, même y compris des responsables des services de renseignement, qui disent que les États-Unis font du massif parce qu’ils vont pêcher au chalut, nous on va pêcher au harpon. C'est ce qu'ils disent. Maintenant je ne sais pas, je ne suis pas dans les petits papiers, mais c'est sûr que quand on compare les moyens financiers, les moyens humains dont dispose la NSA, effectivement ils peuvent se permettre de faire plus facilement du massif, que la DGSE ne peut se le permettre ; mais maintenant je ne sais pas.<br />
<br />
'''Public :''' Les services français ont toujours dit ça, oui. Eux ils font au chalut et nous on le fait au harpon et c'est toujours très précis ; mais après ça, on le voit avec la NSA, entre ce qu'ils disent et ce qu'ils font !<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' Historiquement, c’était une des choses qui avait été débattue pas mal suite aux attentats du 11 septembre, c'est que les services de renseignement français faisaient de l'infiltration, faisaient effectivement du ciblé, pour infiltrer des cellules et c'est comme ça qu'ils luttaient contre le terrorisme. Alors que les Américains, eux ils ne faisaient pas de l'infiltration, ils faisaient du renseignement électromagnétique, du renseignement électronique, du massif et ils n'ont pas été capables d’empêcher les attentats. Et donc, suite à ça, il y a eu un certain nombre de réformes dans les services de renseignement, à la fois en France et aux États-Unis, pour que, un, la France, c'est ce qu'ils racontent en tout cas, ne fasse pas de massif, parce qu'on a vu, ça n’empêche pas les attentats, et deux, au contraire, ils développent le ciblé. Et Bernard Barbier, lors de la conférence à laquelle j'avais assisté, c'est ce qu'il expliquait, il expliquant que quand il avait commencé à la direction technique dans les années 70, dès qu’il y avait un signal de communication chiffrée qui passait, c'était forcément un espion, un militaire, ou un membre des services de renseignement, parce que la crypto c'était réservé aux militaires et aux espions. Aujourd'hui le problème, c'est que, quand on fait une interception, une bonne partie du trafic est chiffrée, donc ça ne sert à rien de surveiller. Et ça, il avait expliqué ça en 2009, bien avant les révélations Snowden. Donc il expliquait que ça ne servait à rien de faire du massif parce qu'il y a trop de trafic chiffré. Par contre, ce qui est important, c'est d’arriver à pouvoir installer un cheval de Troie sur l'ordinateur du terroriste, donc d'identifier le terroriste, donc de choper tous les mots de passe pour arriver à faire le lien entre le terroriste la nuit et étudiant le jour. Il y avait une autre question je crois ?<br />
<br />
'''Public :''' Non, je voulais revenir effectivement sur ce que tu évoquais, sur le développement industriel et marchand que tu évoquais. Moi je côtoie beaucoup de représentants de milieux de la sécurité et de la défense sur ce domaine-là, et on se rend compte qu'il y a très souvent, chez beaucoup, la dimension que j'appelle « de l'objet magique », c'est-à-dire qu’on traite ce qui s'est passé aussi avec les caméras de surveillance : la technologie est un objet magique qui va résoudre tous vos problèmes. Les caméras de surveillance, effectivement c'est totalement vrai, ont été mises n'importe comment et ont un impact très limité, notamment ce qu'on rencontre sur les études qui ont été faites, c'est que c’était très souvent dans les espaces clos que les caméras de surveillance servaient à quelque chose, dans tous les espaces ouverts ça ne sert strictement à rien.<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' Ça sert de temps en temps !<br />
<br />
'''Public :''' Voilà. Mais strictement à rien, pour moi, par rapport au pourcentage et au développement qui a été mis ça ne sert à rien. Et ça sert justement à la tune. Il y a eu une culture qui s'est imposée, et aussi dans le domaine numérique, dans les services de sécurité défense, la culture de se dire la technologie va nous aider, ça va être vraiment l'objet magique qui va tout résoudre comme problèmes. Et effectivement la collecte d'informations, très souvent on se rend compte que les informations on ne sait pas ce qu'on en fait, on s'en débarrasse très vite sans en avoir utilisées, mais on collecte, on ne sait jamais, ça peut servir !<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' C'est ce qu'ils font sur les messages chiffrés. Apparemment ils interceptent les messages chiffrés qu'il stockent, mais ça en fait il faut comprendre, parce que ça a déjà fonctionné. Au sens où, il y a plein de messages chiffrés qui avaient été interceptés par les services de renseignement britanniques ou américains, en 39-45, qu'ils ont réussi à déchiffrer dans les années 60, parce que la puissance de calcul a évolué et, dans les années 60, ils ont pu, comme ça, identifier des espions ou des taupes, quinze ans après. Donc c'est avec cette logique-là qu'ils stockent les messages chiffrés, en espérant un jour pouvoir les déchiffrer, et donc pouvoir arriver à faire le boulot, même s'il va falloir attendre vingt ans pour arriver à déchiffrer ces messages. Ça peut avoir une utilité ce qu'ils ont appris dans les années 60 sur ce qui s'était passé en 39-45, ça leur a servi ; alors peut-être un message, deux messages, dix messages sur les milliers qu'ils avaient. Mais au cas où ! Voilà. Ils sont assez fétichistes.<br />
<br />
'''Public :''' Tu as cité Tails tout à l'heure. Juste pour info, on a un projet en cours avec l'équipe de Tails sur la partie design de Tails. On a commencé à faire des ateliers pour que des gens encore plus que nuls que Greenwald puissent comprendre comment l’utiliser. On a un atelier ici samedi, donc s'il y a des designers dans la salle ou j'irais jusqu'à des devs plutôt front-end, on organise un atelier samedi après-midi à partir de ce qu'on a identifié sur des ateliers d’usage, pour pouvoir travailler avec l'équipe de Tails, pour améliorer le design de l'interface, du site, pour le rendre plus ''user friendly'' et du coup baisser l’écueil à passer pour comprendre comment l'utiliser.<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' Sachant que ça donc ça ressemble à un Windows XP, mais en fait c'est Tails. Ils ont une option camouflage qui fait que pouvez laisser croire à tout le monde que vous utilisez XP, alors qu'en fait pas du tout. Et donc ce n'est pas compliqué, on télécharge la distrib, on la grave sur un disque. On redémarre l’ordinateur sur le cédérom, en demandant à l'ordinateur de redémarrer sur le cédérom. Vous arrivez sur Tails et là vous cliquez sur le bouton « grave-moi ça sur une clef USB ». Vous mettez la clef USB, vous gravez, vous redémarrez votre ordinateur, et après, sur votre portable ou n'importe quel ordinateur, il suffit de mettre la clef USB, de redémarrer l’ordinateur et ça redémarre là-dessus. Ce n'est franchement pas compliqué en termes d'ergonomie. Et après on est dans un environnement où, par défaut, toutes les communications passent par Tor et où il y a l'essentiel des outils qui permettent de communiquer de façon sécurisée sur Internet.<br />
<br />
'''Public :''' Sur Tails il y a des [http://www.april.org/des-cryptoparties-aux-cafe-vie-privee-le-chiffrement-en-pleine-democratisation-conference-de-genma-p cryptoparties] aussi sur les quatre jours, donc si vous voulez venir pour apprendre à se servir de Tor, de Tails, de tous les outils de crypto, ce sera dans la salle à côté, on va être dispo tous les quatre jours donc viendez nombreux !<br />
<br />
Y a t-il d'autres questions ?<br />
<br />
Dans ce cas-là merci beaucoup.<br />
<br />
''Applaudissements.''</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=De_surveillance_de_masse_parano%C3%AFa_g%C3%A9n%C3%A9ralis%C3%A9e&diff=65912De surveillance de masse paranoïa généralisée2014-11-16T14:10:38Z<p>Echarp : </p>
<hr />
<div>[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
<br />
<br />
'''Titre :''' De la surveillance de masse à la paranoïa généralisée<br />
<br />
'''Intervenant :''' Jean-Marc Manach<br />
<br />
'''Lieu :''' Pas Sage En Seine<br />
<br />
'''Date :''' Juin 2014<br />
<br />
'''Durée :''' 58 min 08<br />
<br />
'''Lien vers la vidéo :''' [http://numaparis.ubicast.tv/videos/manhack/]<br />
<br />
<br />
==00' ''transcrit MO''==<br />
<br />
Avant j'avais deux problèmes : c'était, faire comprendre aux gens ce que c’était que la société de surveillance, sans être traité de parano ; et ce n'était pas facile.<br />
<br />
Avec les révélations Snowden, mon problème a un petit peu changé : c'est arriver à faire comprendre ce que c'est que la société de surveillance à des paranos. C'est-à-dire que le problème auquel je suis confronté c'est qu'avant, des gens comme moi, des gens comme Okhin, des gens qui s’intéressaient à ces histoires-là, on était facilement brocardés de paranos. Le problème, aujourd'hui, c'est que tout le monde est devenu parano. C'est ce que je vais essayer de vous montrer et ce pourquoi ça me semble dangereux, ou problématique en tout cas, de passer de la société de la surveillance à la société de paranoïa. <br />
<br />
Pour ceux qui ne me connaissent pas, j'ai fait une petite slide avec quelques trucs. On ne voit pas très bien, mais bon. Ça fait une dizaine d'années que je travaille sur ces questions de technologie de surveillance, de protection des libertés, de vie privée, etc, j'ai fait quelques bouquins dessus. J'ai bossé avec WikiLeaks sur les [http://www.wikileaks.org/spyfiles3.html Spy Files], donc ces marchands d'armes, ce salon de marchands d'armes de surveillance numérique qui se réunit tous les trois mois un peu partout dans le monde, mais dont l'e>ntrée est interdite aux journalistes, enfin est réservée aux marchands d'armes et aux services de renseignement, aux flics, aux militaires, mais c'est interdit à la société civile et j'ai fait une BD, d'ailleurs, sur l'affaire Amésys et je suis en train de travailler sur le scénario de la BD, ça devrait sortir dans quelques mois.<br />
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Donc tout ce que vous avez toujours cru savoir sur la NSA, alors qu'en fait c'est un chouïa plus compliqué que ça. Moi, en fait, il a fallu attendre 2007. En 2007 il y a eu le scandale autour du fichier Edvige en France. C'était un fichier de renseignements qui autorisait les services de renseignement à ficher les mœurs sexuelles, les opinions philosophiques, politiques, des gens à partir de l’âge de treize ans. Il y a eu des manifestations dans la rue, il y a des hommes politiques qui sont montés au créneau, qui ont protesté en disant ça va trop loin cette société de surveillance, en tout cas cette volonté de ficher les gens. À ce moment-là j'étais journaliste au monde.fr et lemonde.fr m'a dit : « Écoute tes trucs, là, de surveillance, fichiers policiers, etc, jusqu'à présent ça n'intéressait que les droit-de-l'hommiste, là visiblement ça commence à intéresser les gens, donc fais-nous un blog là-dessus ». Et donc j'ai créé ''[http://bugbrother.blog.lemonde.fr/ Bug Brother]'', qui est un blog sur Le Monde, où j'ai essayé de suivre un petit peu l'actualité de ces technos et où, en même temps, je sais que jusqu'à l’année dernière il y a des gens, même y compris à la rédaction du Monde qui disaient : « Ouais mais Manach il est un peu parano quand même ». Et ce à quoi, moi, ça fait des années je répondais : « Mais ce n'est pas moi le parano. Le parano ce sont des gens comme les clients d'Amésys qui veulent surveiller l'intégralité de leur population ». [http://www.amesys.fr/ Amésys] c'est cette boîte française qui a développé un système de surveillance de l'Internet à la demande d'Abdallah Senoussi, qui était le beau-frère de Kadhafi, accessoirement un terroriste, recherché par la justice française. Les paranos c’est la NSA qui veut surveiller tout, ou en tout cas être capable de tout surveiller. Moi je ne suis pas parano, moi je suis journaliste, j'essaye de comprendre comment ça fonctionne. Le problème c'est que maintenant, je n'ai pas fait de sondage dans la rue, mais je suis à peu près persuadé que si on fait un sondage dans la rue : « Est-ce que vous êtes espionné par la NSA ? », la majeure partie des gens vont dire oui. Ce qui est complètement faux. La NSA ils ont autre chose à faire que d'espionner les gens, enfin l'intégralité de la population. Je vais revenir sur un certain nombre de ''fact checking'' que j'ai fait.<br />
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Au début PRISM. PRISM, en fait, a fait beaucoup de mal à la compréhension de comment fonctionne la NSA et de comment fonctionnent les systèmes de surveillance. Au sens où, les premières révélations de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Glenn_Greenwald Glenn Greenwald], donc c'est le journaliste à qui Snowden a confié les documents, c’était sur le fait qu'un gros opérateur de téléphonie américain travaillait avec la NSA. Ça, on n'en a pas beaucoup entendu parler en France parce que ça concernait un opérateur de téléphonie américain. Sachant que la NSA n'a pas le droit d’espionner les Américains, c'est interdit normalement, en tout cas c'est assez compliqué. Mais avec PRISM, c'est là où ça a donné une visibilité mondiale, et encore récemment il y a plein de gens qui ne parlent pas des révélations Snowden, qui parlent de PRISM, le scandale PRISM. Pourquoi ? Parce que c’était présenté comme un des [http://fr.wikipedia.org/wiki/SIGINT_Activity_Designator SIGAD], donc un des systèmes les plus utilisés par la NSA. Là on ne voit pas très bien, mais ça c'était une slide qui montrait que, en fait, l'essentiel du trafic sur Internet ça passe par les États-Unis. Et donc c'est plus simple pour la NSA de surveiller ce qui passe par leur territoire. Et puis surtout, ça a eu énormément de succès, parce qu'on avait la date et les logos de Gmail, Facebook et donc là on disait :« Ah,comme ça, ça fait des années que la NSA travaillait avec les gros Google, Facebook, Microsoft, etc. », et où il y avait la liste des choses auxquelles les agents de la NSA pouvaient accéder. Et donc là, OK, PRISM, révélation mondiale. Sauf que, quand on regarde les slides, qui sont un peu plus techniques, qui apparaissent, alors je suis désolé ça apparaît en tout petit, mais il y a deux slides qui étaient très intéressantes dans les révélations PRISM et qui ont été rendues publiques après, et ça c'est un des gros problèmes des révélations Snowden, c'est qu'en fait on a un puzzle, mais c'est comme si on avait un puzzle de cinquante pièces et on n'en voit que trois. C'est très difficile d'arriver à mesurer exactement l'ampleur du puzzle et ce que montre réellement ce puzzle quand on n'a que trois pièces ou quand on a cinq pièces, six pièces. Et sur les révélations PRISM, en fait il y a certaines des slides, du PDF qui ont été révélées après. Et donc sur ces slides on découvre ce qu'est PRISM en fait.<br />
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[http://fr.wikipedia.org/wiki/PRISM_%28programme_de_surveillance%29 PRISM] c'est un acronyme utilisé par la NSA pour désigner une façon d'accéder aux données. Et cette façon d'accéder aux données, c'est en fait de demander au FBI d'aller demander à Google ou d'aller demander à Microsoft ou à Facebook. Donc quand on a eu Google, Facebook, Microsoft qui disaient : « Mais nous on n'était pas au courant ! On n'était pas au courant qu'on travaillait comme ça avec la NSA !» C'était vrai, ils n'étaient pas au courant parce qu'ils répondaient à des sollicitations du FBI.<br />
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PRISM a été également très mal compris parce qu'il y a énormément de personnes qui ont dit que c’était un accès direct de la NSA dans les serveurs de Google, Microsoft et Facebook. Là-dessus, et c'est effectivement Google qui a poussé le plus à la roue, Google a demandé à la justice américaine d'avoir le droit de dire combien de personnes ont été concernées par l'utilisation de PRISM. Donc c'est le système FISA, donc là c'est pareil je suis désolé on ne voit pas bien, mais grosso modo, par semestre, c'est entre 0 et 1000 demandes, et qui concernent entre 1 000 et 12 000, par semestre, 12 000 comptes. Donc ce n'est pas un accès direct de la NSA dans les serveurs de Google et où la NSA fait ce qu'elle veut. C'est le FBI qui demande à Google : « Tiens, je te donne une liste de 1 000 noms, j'ai besoin d'avoir des données sur ces 1 000 noms ». Comparer 1 000 ou 10 000 utilisateurs avec le nombre d'utilisateurs de Facebook, le nombre d’utilisateurs de Microsoft, ce n'est pas de la même nature. Après, ça ne veut pas dire que la NSA n’utilise pas d'autres systèmes pour accéder à des données. Il y aura une conférence qui va être faite, je ne sais plus si c'est demain ou après demain, sur une présentation des 280 et quelques systèmes d'interception des télécommunications utilisés par la NSA et GCHQ, [http://fr.wikipedia.org/wiki/Government_Communications_Headquarters GCHQ] qui est son partenaire britannique.<br />
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Donc on ne peut pas dire que PRISM c'est de la surveillance massive, au sens où on surveille absolument tout le monde. Non, c'est de la surveillance ciblée. Et c'est très utile bien évidemment à la NSA parce que quand on commence à avoir accès à un compte Gmail ou un compte Facebook, évidemment si on a accès à tout, là ça devient très intéressant pour des enquêteurs.<br />
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== 08'15 ==<br />
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Ça c'est un travail qui a été fait. Ça fait quelques années que Google avait entamé un boulot de ce qu'il appelle les ''[http://www.google.com/transparencyreport/?hl=fr transparency reports]'', à savoir tous les ans ou tous les six mois, Google publie le nombre de demandes d'accès à des données qu'ils ont eues de la part de chaque pays, et donc c'est identifié pays par pays et il y a plusieurs colonnes. Il y a une colonne combien de demandes ont été faites, ensuite combien de demandes auxquelles Google a dit non, on refuse, on ne veut pas vous donner les données, et combien d'acceptations ont été faites par Google. Suite à ça, Twitter, Facebook, Microsoft ont eux aussi, bien évidemment après les révélations Snowden, commencé à faire leurs ''transparency reports'', et si on regarde la liste du nombre de total de requêtes qui ont été faites de 2009 à 2012, donc, je ne sais plus si c'est 394 000 ou 39 000. Çà c'est pour la France ; pour la France c'est 39 000, donc de 2009 à 2012, c'est 39 000 requêtes qui ont été faites à tous ces opérateurs-là. Sachant, bien évidemment, que sur ces 39 000, il y en a certaines qui portent sur un seul et même individu, et sur le compte Facebook, Tweeter et Google de ce même individu. Donc ce n'est probablement pas 39 000 personnes, c'est probablement moins, en l'espace de trois, quatre ans. Ça c'est pour les demandes d'entraide judiciaire légales, qui passent par les circuits légaux.<br />
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Un autre truc qui m'a fait bizarre l'autre jour, c'était il y a une dizaine de jours, on a Vodafone qui sort un ''transparency report'', assez impressionnant, où il révèle qu'il collabore avec 28 pays, que sur ces 28 pays je ne sais plus s'il y en a 6 ou 8 où ils n'ont pas le droit de dire ce qu'ils font exactement, mais où ils laissent entendre que les autorités ont un accès direct à leurs serveurs. C'est repris par la presse et j'avais vu sur Twitter : « Ah les Français, on est dans la liste des 28 pays, on est ???, on est espionné par la NSA ». Quand on regarde dans le rapport, il y a eu trois demandes qui ont été faites concernant la France à Vodafone ! En comparaison ce sont des dizaines, voire des centaines de milliers, à Malte ou en Italie. C'est comme si les gens avaient une sorte de prescience : « Ah, ouais on est espionné, on veut être espionné ». Une sorte de fantasme, comme ça, qui fait que la NSA ça existe. Ce serait quand même injuste quelle ne m’espionne pas moi !<br />
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Ensuite on a eu le fail de la DGSE. Les révélations Snowden je crois que c'était en mai ou juin et on a, en juillet, « [http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/07/04/revelations-sur-le-big-brother-francais_3441973_3224.html Révélations sur le Big Brother français] », ça fait la Une du Monde, et où là Le Monde explique que la DGSE intercepte, espionne l'intégralité des communications, mails, SMS, fax, comptes Twitter des français à l'étranger, enfin des français en France et à l'étranger. La DGSE est aussi forte que la NSA. Moi je vois ça et en plus, dans le papier, ils citaient un article que j'avais fait il y a quelques années, où c'était Bernard Barbier, qui était le directeur technique de la DGSE jusqu'à il y a quelques mois, dans une conférence, il avait déclaré que, entre autres choses, il avait déclaré qu'ils enregistraient tous les mots de passe, avec un truc que je trouve assez brillant : il disait, le fait d'enregistrer tous les mots de passe et de les stocker, un, c'est utile pour les dictionnaires de mots de passe qui leurs servent à cracker les mots de passe, mais deux, ça permet également d'identifier le gentil étudiant en chimie le jour, qui, le soir, devient un terroriste djihadiste, qui utilise un nom et un login différents en fonction de quand il se logue en tant qu'étudiant et quand il se logue en tant que terroriste mais qui utilise le même mot de passe. Pas con ! Ils avaient repris une partie, donc, de l'article que j'avais fait sur Barbier pour justifier l'article du Monde qui disait que la DGSE espionnait absolument tout. Mais ils ne m'avaient pas téléphoné pour me demander ce que j'en pensais. Et moi, le fait que la DGSE espionne absolument toutes les télécommunications en temps réel et en tous temps, ça me semblait un petit peu bizarre. Donc j'ai creusé, j'ai interrogé un certain nombre d'acteurs qui sont au cœur des réseaux, et tous sont arrivés à la conclusion que oui la DGSE est capable d'espionner ce qu'elle veut, mais par contre, elle n'est pas en mesure d'espionner absolument tout, en temps réel, de tout archiver ; elle n'a pas le droit de le faire et puis ça se verrait. Parce que vu l’infrastructure telle qu'elle est en France, enfin notamment l'architecture décentralisée, pour arriver à ce qu'on intercepte tout le trafic Internet il faut être sur tous les [http://fr.wikipedia.org/wiki/Digital_subscriber_line_access_multiplexer DSLAMs]. Il y a beaucoup de DSLAMs, ça coûterait beaucoup d'argent et ça finirait forcément par se voir. Moi je fais un papier en disant : « Oui, que la DGSE soit capable de tout espionner ? Oui. D'espionner n'importe qui ? Oui. Maintenant qu'elle espionne absolument tout le monde tout le temps ? Non. Je ne vois pas. » Et dans les semaines qui ont suivi, les journalistes du Monde qui ont fait le papier, ont reconnu, au détour d'une phrase, eh bien, ce que je viens de vous dire. Effectivement ils sont capables de tout mais ça ne veut pas dire qu'ils le font tout le temps.<br />
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Ensuite on a eu le fail concernant la NSA. Là ça a commencé, en fait, par un papier dans ''Spiegel'', en août, qui dit qu'il y a, je ne sais plus si c'est 500 millions de métadonnées qui ont été interceptées par les services de renseignement allemands, à l'étranger, qui ont été transmis à la NSA. Ça c'est un papier qui est cosigné par Laura Poitras, qui est la journaliste qui a commencé à travailler sur les révélations Snowden avec Greenwald. Donc l'information était assez claire ; on sait depuis très longtemps qu'il y a des collaborations entre le [http://fr.wikipedia.org/wiki/Service_f%C3%A9d%C3%A9ral_de_renseignement BND] et la NSA, enfin entre l'Allemagne et la NSA, et à l'appui de ça, Laura Poitras et ''Spiegel'' publient une capture d'écran de ''Boundless Informant''. ''[http://fr.wikipedia.org/wiki/Boundless_Informant Boundless Informant]'' est un des systèmes de visualisation de données utilisé par les analystes de la NSA, et qui montre combien il y a de métadonnées Internet, combien il y a de métadonnées téléphonie, alors je ne sais plus lesquelles sont en vert et en bleu, pendant trente jours en Allemagne et qui donne un chiffre qui porte donc sur ces millions de données. OK.<br />
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Problème. En octobre, on a Le Monde qui fait sa Une sur « Révélations sur l’espionnage de la France par la NSA américaine » et qui utilise exactement cette même capture d'écran. C'est-à-dire que le ''Spiegel'' avait sorti, j'ai oublié de vous le montrer, le ''Spiegel'' avait sorti en annexe de son enquête, un certain nombre de captures d'écran portant sur d'autres pays, dont la France. Là on voit que, en France, ce ne sont que des métadonnées téléphoniques, en vert. Il n'y a pas de métadonnées Internet. Et on voit que c'est soixante-dix millions, alors que, en Allemagne, c’était cinq cent millions ou trois cent millions, un truc comme ça. Donc, quelques mois après, on a Le Monde qui dit que c'est la NSA, à partir des mêmes slides, c'est la NSA, qui a espionné les communications des Français. Ce qui n'est pas du tout ce qu'avait raconté le ''Spiegel''. ''Spiegel'' disait ce sont les services de renseignement allemands qui ont confié des données, interceptées à l'étranger, à la NSA.<br />
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== 14' 58==<br />
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Et donc là, il y a Peter Koop, qui est un hollandais, qui fait un blog qui s'appelle ''electrospaces'', qui est probablement un de ceux qui se penche sur les révélations de la NSA, il fait un énorme boulot de fact checking, et qui lui a remonté la piste et a dit : « Mais non, un, ce ne sont pas des conversations téléphoniques ». Parce qu'en plus Le Monde écrivait que ce sont soixante-dix millions de communications téléphoniques de citoyens français, d'enregistrements de données téléphoniques de Français effectués par la NSA, et il parlait d'atteinte massive à la vie privée de la part d'un pays souverain. Donc ce n'était pas du tout la même façon de raconter les mêmes slides.<br />
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Peter Koop a fait le travail pour dire un, ce ne sont pas des communications téléphoniques, ce sont des métadonnées, ce n'est pas du tout la même chose. Ça ne veut pas dire que ce n'est pas une intrusion d'analyser des métadonnées, mais ce n'est pas la même chose que les communications téléphoniques, et que deux, non ce n'étaient pas des données espionnées par La NSA en France. Et d'ailleurs, suite à ces révélations, on a eu un mini scandale diplomatique entre la France et les États-Unis, l'ambassadeur des États-Unis a été convoqué, François Hollande a téléphoné à Barack Obama pour l’engueuler. Il y a eu une mini crise diplomatique et en face il y avait le responsable de la NSA qui dit : « Mais attendez, les journalistes n'ont pas compris. Ce n'est pas nous qui avons espionné. Ce sont vos services de renseignement européens qui nous ont donné les données ». Et finalement, une semaine après, on a eu effectivement un article du Monde qui reconnaissait que ce n'était pas des données, enfin à mots couverts, que ce n'étaient pas des données espionnées par la NSA en France, des communications téléphoniques, mais bien des données confiées, espionnées à l'étranger par la DGSE et confiées à la NSA.<br />
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Cela dit, pareil. Si on fait un sondage dans la rue, on demande : « Est-ce que la NSA espionne les communications téléphoniques des Français ? », la quasi totalité des gens va vous dire oui. J'aurais dû faire le test d'ailleurs tout à l'heure avant de raconter ça, vous demander combien de personnes jusqu'ici pensaient que la NSA avait espionné soixante dix millions de communications téléphoniques, et je suis assez persuadé qu'une bonne partie d'entre vous le pensait. Moi je l'ai pensé pendant longtemps, jusqu'à m'apercevoir que ce n'était pas vrai. Les journalistes s'étaient plantés. Mais ce n'étaient pas les seuls. En fait, c'est parce que Greenwald lui-même s'est planté. Il a fait la même erreur en Espagne, en Italie et en Norvège, à partir des mêmes slides, exactement celles qui avaient été publiées par le ''Spiegel''. Ça arrive à tout le monde de se planter. Le problème c'est que ça laisse des traces sur la durée et que ça brouille l'écoute, si je puis me permettre, si on veut arriver à comprendre ce qu'il en est exactement.<br />
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Donc moi je suis blogueur au Monde. Moi, systématiquement, j'en réfère à ma hiérarchie et ma hiérarchie sa réponse n'est pas de dire : « OK, on va publier une contre enquête en Une du Monde », parce que tous ceux qui ont acheté Le Monde et qui ont lu le journal Le Monde, eh bien, ils ne savent pas ce que je suis en train de vous raconter parce que moi je l'ai publié sur mon blog, uniquement. Ils n'ont pas voulu le mettre sur le papier.<br />
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Le ''fail'' du GCHQ. Le GCHQ, c'est un peu l'équivalent de la NSA en Grande Bretagne, ils travaillent ensemble depuis les années 40, et visiblement, d'après ce qu'on commence à comprendre du GCHQ, ils sont encore plus forts que la NSA, non seulement parce qu'il y a plein de câbles fibre optique qui atterrissent en Grande Bretagne et que, apparemment, ils sont très forts dans l'interception massive de ces câbles-là, mais également parce que les lois, le cadre juridique réglementaire en Grande Bretagne fait qu'il est plus simple d'attenter à la vie privée, de faire des opérations d'espionnage que ça ne l'est aux États-Unis. Donc encore une Une du Monde, il y a quelques mois, « Espionnage, comment Orange et les services secrets coopèrent », avec un autre papier qui dit que les services britanniques ont accès aux données des clients français d'Orange. Ça, en fait, ça se basait sur un papier qui avait été publié dans le ''Gardian'' en octobre dernier et qui mentionnait que la DGSE avait mis le GCHQ en contact avec un partenaire privilégié de la DGSE, qu'ils avaient fait des rencontres à partir de 2009, que ça se passait très bien, que le GCHQ commençait à bosser avec cette boîte française. Mais on n'avait pas le document ; l'article évoquait un document mais on n'a pas le fac-similé, on n'avait pas le nom de la boîte, on ne savait pas dans quel domaine elle exerçait, etc. Le Monde a fait l’enquête et donc affirme que c'est Orange, ce qui est fort possible, au sens où, j'ai découvert ça dans mon enquête, en 39-45, quand l'Allemagne a envahi la France, pour continuer à écouter les communications téléphoniques, l’ancêtre de la DGSE a démilitarisé ses espions, ceux qui étaient chargés d'écouter les communications téléphoniques, pour les faire recruter officiellement en tant qu'agents des PTT. Donc l’ancêtre de la DGSE, ils étaient dans les centraux téléphoniques en tant qu'agents des PTT et ils espionnaient les communications, à la fois pour Pétain, et en même temps pour la Résistance. Et comme France Télécom est un opérateur de longue date et longtemps a été monopolistique en France, c'est évident qu'il y a des liens avec la DGSE depuis très longtemps.<br />
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Par contre, moi ce que je n'ai pas compris, c'est pourquoi est-ce que l'article disait les services britanniques ont accès aux données des clients français d'Orange. Pourquoi ce serait les clients français ? Je me mets à la place du GCHQ. Un des gros avantages d'Orange c'est qu'il contrôle 20 % des câbles de fibre optique dans le monde. 20 % c'est énorme ! Le GCHQ, un de ses gros boulots, c'est d'espionner les fibres optiques. Donc ce qui intéresse probablement le GCHQ, c'est probablement les câbles sous-marins. Ce qui intéresse également le GCHQ c'est probablement le fait qu'Orange a une centaine de filiales à l'étranger, dont un certain nombre dans des pays du Golfe, dans des pays africains où il y a la guerre, le Mali, le Niger. Je suis un espion du GCHQ, je vais demander à Orange : « Est-ce que je peux accéder aux données de tous les gens qui passent des coups de fil au Mali et au Niger ? » Ça, ça me semble logique. Mais ça, le papier du Monde n’en parle pas. Il ne parle pas des 20 % de câbles de fibre optique, il ne parle pas du nombre de filiales. Il parle uniquement des clients français d'Orange. Pourquoi ? Moi je suis journaliste, en termes de probabilités, ce qui intéresse le GCHQ c'est plus les câbles de fibre optique et puis le Mali que les communications téléphoniques à Romorantin. Qu'est-ce qu'il en a à foutre des communications téléphoniques à Romorantin ou à Marseille, le GCHQ ? Il peut s'intéresser à tel ou tel terroriste. Mais le massif ? Pourquoi il ferait du massif en France ? Et pourquoi la DGSE autoriserait un service de renseignement étranger à faire du massif en France ? Nonobstant le fait qu'un bon nombre de ministères, dont celui de la Défense, qui est-ce qu'ils payent pour passer leurs appels téléphoniques ou pour utiliser Internet ? C'est Orange. Ce serait bizarre que la DGSE accepte qu'un service de renseignement étranger espionne des ministères français. Donc voilà. Un truc où je ne le sens pas ! J'ai du mal à y croire. Ce n'est pas plausible, ou en tout cas la façon qu'a eue Le Monde d'affirmer que c'étaient les clients français d'Orange, eh bien, c'était la troisième fois, quand même, qu'il faisait le coup avec une extrapolation, ce que je pense être une exagération, à partir de documents ou à partir d’informations.<br />
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==21' 53==<br />
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Alors là je vais faire mon petit troll. Donc ces fameuses ''fails'', ce n'est parce qu'on n'est pas paranoïaque, qu'eux ne sont pas contre moi. Là-dessus, je n’avais pas du tout anticipé quand j'avais préparé cette conférence, mais il y a donc Peter Koop, alors on ne voit pas le titre, mais il y a [http://electrospaces.blogspot.it/ Peter Koop de ''electrospaces]'', qui , il y a deux jours, a fait un long fact checking, pour dire que d'après lui, l'analyse des révélations Snowden ne permet pas de démontrer qu'il s'agirait d'un programme de surveillance globale, d'un programme de surveillance massive. C'est contestable, mais son argument, enfin ce qu'essaye d'expliquer Peter Koop, c'est qu'en fait ce que fait la NSA, effectivement ça a été très bien raconté dans le bouquin d'Antoine Lefébure sur Snowden, ça a été très bien dénoncé également par Snowden. Ce qui s'est passé c'est que, après les attentats du 11 septembre 2001, comme la NSA n'a pas été en mesure de les empêcher, alors qu'ils avaient des données, ils avaient des données sur certains des terroristes, ils ont changé leur optique et ils se sont dit, bon, maintenant pour arriver à trouver l'aiguille dans la botte de foin, on va prendre toute la botte de foin. Et donc, c'est en ce sens-là qu'un certain nombre de personnes disent oui, la NSA fait du massif. Sauf que ce qu'explique ''electrospaces'', c'est que dans la logique des mecs de la NSA et du GCHQ, s'ils espionnent absolument tout, ce n'est pas pour écouter tout le monde. Typiquement ce qui passe dans les câbles de fibre optique, ils stockent, ils interceptent tout ce qui passe, ensuite ils passent ça à la moulinette en fonction de mots-clés, d'adresses IP, etc, et au bout de trois jours, ils effacent les données, et au bout d'un mois ils effacent les métadonnées. Donc ce n'est pas quelque chose qui vise à surveiller l'intégralité de tous ceux qui seraient contre la NSA. C'est en ce sens-là que Koop dit non, ce n'est pas un problème de surveillance massive. C'est juste une technique de renseignements, où effectivement on pêche au chalut, on ramasse tout, et puis à l'intérieur on prend les poissons qui nous intéressent. C'est contestable comme raisonnement. Il n’empêche qu'ils prennent absolument avec le chalut, ils prennent absolument tout et qu'en même temps, vu le nombre de systèmes qui ont été déployés par la NSA pour intercepter, oui ça relève quand même de la surveillance de masse, mais, pour lui, ce n'est pas une atteinte aussi importante que ça à la vie privée des gens.<br />
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En attendant, un autre truc que j'ai découvert en enquêtant sur ces histoires, c'est le programme ''[http://ncix.gov/nittf/index.php National Insider Threat Task Force]''. En fait, ce qui s'est passé, c'est que je n'ai pas encore réussi à identifier si c'était avant ou après les premières révélations de WikiLeaks qu'ils ont lancé ce programme-là, mais je sais que ça s'est vraiment, en tout cas, intensifié sous Obama. En fait c'est une nouvelle chasse aux sorcières qui a été lancée. Ce qu'il faut savoir c'est qu'il n'y a jamais eu autant de whistleblowers dans les prisons américaines et autant de whistleblowers poursuivis par la justice américaine que sous Obama. L'''Espionage Act'' de 1914, avait été utilisé trois fois jusqu'à Obama. Depuis qu'Obama est là je crois qu'on en est à la sixième ou septième fois. Il y a une véritable chasse aux sorcières qui a été lancée, et ce programme-là, en fait, ils incitent les fonctionnaires américains à surveiller leurs collègues et si il y en a un qui commence à devenir un peu alcoolique, qui commence à devenir dépressif, qui vient de divorcer, qui va voir de la famille à l'étranger, qui arrive tard, qui a des problème d'argent, il faut impérativement le dénoncer tout de suite aux fonctionnaires de sécurité du ministère, parce qu'il pourrait devenir un whistleblower ou un espion. Et donc on assiste à une véritable nouvelle chasse aux sorcières, qui a été lancée, qui ne vise pas seulement ceux qui travaillent à la NSA ou dans l'armée, qui vise tous les fonctionnaires. J'ai trouvé un manuel de détection des espions sur le site du ministère de l'Agriculture : c'est « 101 moyens de reconnaître les espions » et du ministère de l’Éducation nationale. Vous imaginez en France, des autorités qui demanderaient aux profs d'espionner leurs collègues et de rapporter tout comportement déviant à la hiérarchie, parce qu'il pourrait devenir un espion ?<br />
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Pourquoi je vous parle de ça ? Parce que oui, on est vraiment passé à quelque chose de l'ordre de la paranoïa. Enfin là, en tout cas, l'administration américaine est passée en mode paranoïaque, ce qui aussi pourrait expliquer pourquoi ils ont décidé de tout surveiller. Il y a une émission de Daniel Mermet qui est passée il n'y a pas très longtemps sur les whistleblowers de la NSA, parce qu'effectivement c'est ce que disait Okhin tout à l'heure, Snowden n'est pas le premier, ils sont six ou sept avant lui de la NSA à être sortis du bois et à avoir dénoncé ce que faisait la NSA. La différence c'est que Snowden c'est le premier à sortir avec des documents, avec des preuves écrites, avec des traces écrites. Donc il y a un de ces whistleblowers qui expliquait que, suite après les attentats du 11 septembre, il y a le numéro de trois de la NSA qui lui a dit : « Mais en fait le 11 septembre c'est un cadeau pour la NSA, c'est un véritable cadeau, parce qu'on va pouvoir faire ce qu'on veut ; tout ce qu'on aurait pu rêver dans nos rêves les plus fous et qu'on n’aurait pas eu le droit, on n'aurait pas eu l'argent, on aurait eu des soucis avec le président, eh bien là ils ne pourront plus nous dire non et là on va pouvoir absolument espionner tout ce qu'on veut ». <br />
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Alors ça c'est un autre truc, un autre signe d'un comportement de type paranoïaque, en tout cas qui montre qu’effectivement il y a quand même un problème aux États-Unis, ça c'est le centre de domination de l’information, qui est dans un fort américain, qui sert d'interface entre la NSA et l'armée américaine. Donc le centre de domination de l'information, c'est comme ça que ça s'appelle. Ils ont payé un cabinet d'architectes d'intérieur pour que ça ressemble au vaisseau amiral de Star Trek. Et donc, quand ils font visiter ce centre-là à des visiteurs institutionnels, ils sont tous super contents, super excités de pouvoir s'asseoir sur le siège. À ce stade-là, il y a quelque chose qui ne va pas ! Je ne sais pas si c'est de la paranoïa, je ne suis pas un psychiatre, mais bon !<br />
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Un autre truc que j'ai découvert, qui a été beaucoup moins médiatisé que les soixante-dix millions de communications téléphoniques, soi-disant interceptées par la NSA, c'est la théorie des ''three Ups''. La théorie des ''three Ups'' c'est un très bon moyen, très bon argument pour clouer le bec à tous ceux qui nous répondent, depuis des années : « Oui mais moi je n'ai rien à me reprocher, donc je n'ai rien à cacher ». Et nous ça faisait des années qu'on essayait de leur répondre : « Oui, mais c'est plus compliqué que ça. Ce n'est pas parce que tu n'as rien à te reprocher que, pour autant, on ne va pas s'intéresser à toi ». Et donc la NSA, ce qu'elle a décidé de faire, c'est que, quand elle s'intéresse à une cible, Angela Merkel, par exemple, elle va s'intéresser également à tous les gens qui sont en contact avec Angela Merkel, plus tous les gens qui sont en contact avec ceux qui sont en contact avec Angela Merkel, etc, à trois niveaux. Ce qui fait que le frère du voisin de la femme du chauffeur d'Angela Merkel peut être espionné par la NSA, quand bien même il n'a strictement rien à se reprocher, rien à cacher et qu'il n'a aucun secret d’État. Donc la question n'est pas de savoir si on a quelque chose à se reprocher ; la question c'est de savoir est-ce qu'on connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un ? Et comme on sait que sur Facebook, sur Twitter, on est tous à quatre niveaux de séparation des autres, entre quatre et cinq niveaux de séparation des autres, oui, virtuellement, les États-Unis se donnent le droit d'espionner un petit peu tout le monde. Quand on sait, par ailleurs que les États-Unis ont une technique, en fait, pour arriver à savoir si c'est légal ou pas de s'intéresser à tel internaute, c'est la théorie des 51 % de probabilités. S'il y a 51 % de probabilités que vous soyez Américain, on ne s'intéresse pas à vous. Mais si 51 % de probabilités que vous soyez un étranger, ils s'octroient le droit d'analyser vos datas, parce que, quand un paquet d'informations transite sur IP, eh bien il n'y a pas sa nationalité dessus. Donc ils ont cette théorie des 51 %. Donc là ce que disait l'[http://en.wikipedia.org/wiki/American_Civil_Liberties_Union ACLU], c'est que si vous avez 40 contacts, virtuellement ça fait 2,5 millions de personnes qui peuvent être espionnées pour vous, pour vous surveiller vous.<br />
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C'est un ancien responsable de la NSA qui a reconnu, il n'y a pas très longtemps, que les métadonnées tuent. C'est intéressant d'expliquer ça. Les métadonnées c'est qui envoie un message à qui, quand, d'où, à quelle heure et éventuellement pendant combien de temps. On sait qu'il y a des terroristes, djihadistes, qui ont été tués par des drones, au Yémen notamment, parce qu'en fait la femme du terroriste avait envoyé un e-mail à une amie à elle ou à quelqu'un de sa famille et donc ils ont intercepté l'e-mail de la femme de leur cible et c'est comme ça qu'ils ont réussi à le géolocaliser et envoyé un drone pour le bombarder. Donc c'est en ce sens-là que les métadonnées tuent. La femme, elle, je ne sais pas si elle était elle-même terroriste, mais en tout cas c'est grâce à elle, grâce à son mail, merci, que le mec a été buté.<br />
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==30' 11==<br />
Ça c'est autre truc qui montre aussi le niveau de paranoïa dans lequel on peut légitimement tomber. Je ne sais pas s'il y en a qui se souviennent de la publicité. En 1984, Apple avait fait une publicité, c'était un décor à la Big Brother, en 1984, tout le monde regardait le commandeur sur son écran, et puis on avait une sportive qui arrivait avec un marteau et qui lançait le marteau sur l'écran, qui cassait l'écran et c'était pour célébrer l'arrivée du nouvel ordinateur Mac. Ça c'est une slide qui vient de la NSA et qui dit : « Qui aurait imaginé en 1984 que Apple, qui était censé dénoncer le Big Brother, nous permettrait, à nous, de transformer tous les utilisateurs de MacIntosh en zombies, grâce au système de géolocalisation, etc ».<br />
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J'avais fait un documentaire l'année dernière qui s'appelait « [http://www.youtube.com/watch?v=tztUbIPb5oQ Une contre histoire de l’Internet] » et c'était Rick Falkvinge, le fondateur du Parti Pirate, qui expliquait que, lui ce qu'il réclamait, il réclamait les mêmes droits que ses parents. À savoir, ses parents, jusqu'aux années 80, quand ses parents téléphonaient, ils n’étaient pas surveillés ; quand ses parents se déplaçaient dans la rue, ils n'étaient pas surveillés ou « surveillables ». Aujourd’hui n'importe qui a un smartphone et on est effectivement « surveillable », voire surveillé, en permanence. Il appelle ça un outil de tracking comportemental.<br />
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Le problème c'est également que là, on a eu, au-delà des révélations Snowden, [http://fr.wikipedia.org/wiki/Heartbleed heartbleed], donc la faille de sécurité qui existait depuis des années dans OpenSSL ; on a eu [http://fr.wikipedia.org/wiki/TrueCrypt TrueCrypt], dont on ne sait toujours pas ce qu'il en est exactement, au sens où, TrueCrypt, qui est donc le logiciel, le coffre fort électronique de référence qui était utilisé depuis des années, dont on ne connaissait pas l'identité de ses développeurs et qui, du jour au lendemain, alors qu'il y a un audit qui a été lancé depuis des mois, qui a été financé pour vérifier qu'il n'y a pas de faille de sécurité dans TrueCrypt, et où visiblement il n'y avait pas, semble t-il, de faille de sécurité, du jour au lendemain, ils changent leur page d’accueil, ils conseillent d'utiliser le coffre-fort de Microsoft. Oh ! Bizarre comme annonce ! Donc il y a un certain nombre de gens qui supputent que ça pourrait être le même problème que Lavabit, à savoir Lavabit c'était ce fournisseur de mails sécurisés, qui avait dû fermer du jour au lendemain son serveur parce qu'il refusait de donner la clef qui aurait permis de pouvoir ''pawner'' les 400 000 utilisateurs de Lavabit. Sachant qu'en fait, le FBI à l'époque, plutôt que de demander à Lavabit d'autoriser un accès au mail utilisé par Edward Snowden, le FBI avait demandé la clef qui permettait d'avoir accès aux 400 000 utilisateurs de Lavabit. Ce que le PDG de Lavabit a trouvé légèrement disproportionné et ce pourquoi, donc, il a fermé son site. Mais il a mis du temps pour raconter cette histoire parce qu'il avait un ''gagged real'', c’est-à-dire une interdiction formelle de la part des autorités américaines de raconter ce qui lui arrivait. Décidément j'ai un peu de mal avec cet écran.<br />
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Autre indice de la mesure du fait qu'on serait rentré en une société de la paranoïa, c'est cataCrypt. [http://catacrypt.net/ CataCrypt] c'est un événement qui va être organisé, je crois que c'est à San Francisco en octobre prochain, avec des gens comme Whit Diffie, Martin Hellman, Ron Rivest, Peter Neumann, Jon Callas, Jean-Jacques Quisquater. Pour ceux qui s'y connaissent un petit peu en crypto, ce sont juste les grands-pères de la crypto. C'est grâce à eux que le commerce électronique existe, c'est grâce à eux que PGP existe, c'est grâce à eux que la sécurité sur Internet existe, c'est grâce à eux que la sécurité informatique existe. Et donc ils ont appelé ça cataCrypt parce qu'ils disent on est en état de catastrophe. Parce que là, les révélations Snowden montrent qu'il y a énormément d'argent qui est dépensé par la NSA, par le GCHQ, pour pouvoir mettre à mal tous les systèmes de sécurité qui existent, et donc on a un problème, vu que leur problème à eux c'est d'arriver à mettre en place des systèmes de sécurité. La NSA a deux missions normalement. La première mission est de sécuriser les communications des Américains. La deuxième est d’espionner les communications des non Américains. Et donc là on s’aperçoit que cet organisme-là qui est le plus grand employeur de mathématiciens ou l'un des plus gros employeurs de mathématiciens et de cryptographes au monde, dépense énormément de temps à casser ce qu'eux essayent de mettre en place : cataCrypt !<br />
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Un autre truc qui est intéressant, quand même, avec cette histoire de société de paranoïa, c'est qu'en fait on n'a pas à être si paranoïaque que ça non plus. Imaginons, Greenwald, toutes les semaines, publie un nouveau document Snowden. Donc ça que veut dire que son ordinateur, l'endroit où les documents Snowden ont été stockés, n'ont pas été piratés par la CIA, la NSA, le GCHQ, le FSB, que sais-je, la DGSE, des méchants pirates. Ça veut dire qu'il est tout à fait possible, même et y compris pour quelqu'un comme Greenwald qui ne comprenait rien à la sécurité informatique jusqu'à l'année dernière, d'arriver à sécuriser son ordinateur et d'arriver à sécuriser ses communications. C'est tout à fait possible ; il en est la preuve vivante. Excusez-moi, pour ceux qui le savent déjà, mais ce qu'il faut comprendre c'est que Greenwald a été choisi par Snowden parce que c'est un roquet, parce que c'est quelqu'un qui mord, qui était anti Bush et il savait que c'était quelqu'un qui n’allait pas se coucher, contrairement à d'autres journalistes américains qui avaient eu des révélations sur la NSA, mais qui avaient accepté de se taire pour ne pas enflammer la situation.<br />
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Mais quand Snowden a contacté Greenwald, Greenwald ne lui a pas répondu, parce que ça le faisait chier d'installer PGP. [http://www.openpgp.org/ PGP] c'est un logiciel qui permet de chiffrer ses e-mails. Donc il a fallu que Snowden contacte Laura Poitras, que Laura Poitras vienne physiquement voir Greenwald en lui disant : « Écoute, je vais te montrer comment on installe PGP ». Elle lui a installé PGP pour qu'ensuite il puisse contacter Snowden et avoir la série de révélations qu'on a eues depuis un an. Mais ce mec-là c'est un noob total. Un mec, ça ne l'intéressait pas ; il ne voulait pas. Maintenant il veut bien. Et maintenant, alors que c'était un noob total, eh bien son ordinateur, visiblement, n'a pas été détruit. Et je pense qu'il y a un certain nombre de personnes au sein de la CIA ou de la NSA qui ont essayé ou qui essayent de détruire ces données-là.<br />
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Ça c'est un billet, un tout petit billet qui est passé relativement inaperçu, qu'a fait Buchmeyer, qui est une des personnalités les plus respectées dans le milieu de la cryptographie, de la sécurité informatique, juste pour rappeler que la NSA n'est pas magique, elle n'a pas des super pouvoirs, elle ne fait pas tout ce qu’elle veut, c'est beaucoup plus compliqué que ça. Il y a beaucoup de résilience sur Internet, il y a beaucoup de gens qui effectivement ont quand même développé des choses qui fonctionnent plus ou moins bien. Et donc la NSA, son boulot, c'est comme n’importe quel hacker, elle est confrontée à un problème, elle essaie de trouver des solutions. N'importe qui a été confronté à un problème sait que le problème reste entier, après on peut peut-être trouver une solution. Mais visiblement, d'après les révélations Snowden, ils n'ont pas trouvé de solution pour pawner [https://www.torproject.org/ Tor] même si, dans certains cas apparemment ce serait possible ; ils n'ont pas trouvé de solution par rapport à [https://tails.boum.org/index.fr.html Tails], donc c'est cette distrib sécurisée qui tient sur une clef USB ; ils n'ont pas trouvé de solution par rapport au chiffrement GPG, mais il y a plein d'autres moyens de pawner quelqu'un et c'est clair que si vous êtes une cible de la NSA, de la DGSE ou d'un gros service de renseignement comme ça, quel que soit ce que vous pouvez mettre en place ! Eh bien Greenwald, Greenwald il y arrive à sécuriser ! Donc non, il faut arrêter de penser que la NSA est plus forte que toi ! Ou que la DGSE est plus forte que toi ! Ça dépend, des fois oui, mais pas forcément. <br />
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Accessoirement, c’est aussi un truc qui m'énerve, c'est Big Brother. J'avais fait un papier, que je n'ai jamais eu le temps de finir, c'était en juillet dernier, « pour en finir avec Big Brother ». La NSA n'est pas une police de la pensée. Obama ce n'est pas Hitler, ce n'est pas Staline. Il faut arrêter avec ce truc-là. Hitler, Staline sont des gens qui tuaient les dissidents. Si vous êtes un dissident aux États-Unis, vous n’êtes pas tué. Certes Laura Poitras vit en exil à Berlin, Jacob Appelbaum vit en exil à Berlin, il y a un certain nombre de personnes qui ont des soucis avec des autorités américaines, mais ce n'est pas comparable avec Big Brother qui était un dictateur. Ça c'était donc une slide sur Tor et Tails. Pour information la semaine prochaine les développeurs de Tor viennent à Paris, pour bosser ensemble ; si vous avez du temps à y consacrer vous pouvez aller les voir et le week-end d'après, ce sont les développeurs de Tails qui viennent également à Paris.<br />
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Donc, il faut arrêter de les déifier comme étant des grands méchants. La majeure partie des gens qui travaillent pour les services de renseignement ce sont des fonctionnaires à qui on demande de faire un boulot, qui font le boulot, qui ne sont pas au courant de ce que font les autres. Il y a énormément de gens de la NSA qui ont appris beaucoup plus sur la NSA grâce à Snowden qu'ils n'en savaient en étant à l'intérieur de la NSA. C'est le principe de cloisonnement dans les services de renseignement. Il ne faut pas leur prêter forcément de mauvaises intentions, la majeure partie des gens à la NSA, à la DGSE, leur cible c'est Al-Qaïda, c'est ce qui se passe en ce moment en Libye, c'est ce qui se passe en ce moment en Syrie, c'est ce qui se passe au Mali, c'est ce qui se passe au Niger, pas ce qui se passe à Romorantin, à Paris ou à Numa. Il y a à près deux mille personnes à la direction technique à la DGSE, vu l'ampleur de la guerre au terrorisme, etc, il y en a combien d'après vous qui sont en train d'espionner les gens qui sont ici ? Est-ce que ça fait partie de leurs attributions ? Non. En plus la DGSE, sa mission c'est d’espionner à l'étranger, DGSE, service du renseignement extérieur. C'est la DGSI, l'ancienne DCRI, qui elle peut faire de l'espionnage intérieur et qui effectivement, peut-être elle, va s'intéresser à des gens qui peuvent être subversifs, au sens où dans les missions de la DGSI, il y a la lutte contre la subversion. Et ça, la lutte contre la subversion, ça donne Tarnac, par exemple.<br />
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En revenant sur cet article de Big Brother, moi j'en ai marre d'entendre Big Brother, parce que le jour J, un jour on dit que c'est Google qui est Big Brother, le lendemain c'est Facebook qui est Big Brother, après c'est Kinect qui est Big Brother, après ce sont les péages, ce sont les radars automobiles Big Brother, après c'est la NSA qui est Big Brother. Stop. Ce n'est pas Big Brother. Moi ce que je pense, c'est que ce vers quoi on va c'est beaucoup plus Minority Report. À savoir un monde où il y aura tellement de machines interconnectées et de plus en plus de machines qui vont décider à la place d’êtres humains et où, à des moments, il y a des machines qui vont vous dire non. Et en fait Minority Report ça a déjà commencé. J'avais fait un papier là-dessus, les « doigts brûlés » à Calais. À Calais il y a 25 % des réfugiés qui se brûlent les doigts pour effacer les empreintes digitales, parce que si les flics les chopent et qu'ils passent leurs empreintes digitales au fichier des empreintes digitales, [http://fr.wikipedia.org/wiki/Eurodac EuroDac], européen, ils vont être renvoyés en Italie ou en Grèce, là où ils ont été fichés. Or comme leur objectif c'est d'aller en Grande-Bretagne, ils n'ont pas envie de se retaper le périple depuis la Grèce ou depuis l’Italie. Donc le seul moyen pour ne pas être renvoyés là-bas, ils effacent leurs empreintes digitales. Donc Minority Report ça a commencé, c'est maintenant, il y a déjà des gens qui se mutilent pour échapper à des systèmes de fichage utilisant des ordinateurs, sauf que, comme ce sont des réfugiés, sans papiers, à Calais, grosso modo la lie de l’humanité, je ne sais pas si vous avez suivi ce qui s'est passé récemment, un sorte de ???, on les expulse, on les empêche de dormir enfin ils sont vraiment traités pire que des chiens. Pour l'instant les gens ne s'en aperçoivent pas vraiment. Mais moi j'ai fait une émission il n'y a pas très longtemps avec Alain Bauer qui était le monsieur insécurité, le monsieur vidéo surveillance sous Nicolas Sarkozy, et c'était rigolo : à un moment il a reconnu que la quasi totalité des systèmes de vidéo surveillance en France ont été installés n’importe comment. C'était intéressant que ce soit monsieur Alain Bauer qui me dise ça. Et quand j'ai dit : « Mais de toutes façons le problème ce n'est pas Big Brother, c'est Minority Report », « Ouais, ouais, c'est vrai, on va vers Minority Report ». Et donc le truc c'est ça. <br />
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Pourquoi j'ai fait cette conférence-là sur la paranoïa ? Parce que je déplore le fait de voir de plus en plus de mes contemporains verser dans la paranoïa, alors qu'on n'a vraiment pas besoin de ça. Pour arriver à mesurer un problème il faut être conscient de ce problème et donc il faut être droit sur pattes, et savoir de quoi on parle, et ne pas raconter n’importe quoi. Le pire est à venir. Là ce qu'on a vu avec Snowden c'est de la roupie de sansonnet par rapport à ce qui va se passer dans vingt ans. Parce que la NSA ne va pas arrêter. La NSA a commencé à faire du massif sur les câbles sous-marins en 2007-2008, la NSA a commencé à s'attaquer à la crypto il y a quelques années seulement, ce sera quoi dans quinze ans, dans vingt ans ? Je n'en sais foutre rien. Ce que je sais c'est que ce sera très certainement pire que ce qu'on a aujourd’hui. Et donc si aujourd'hui on habitue les gens au fait qu'on vivrait sur Big Brother, on va leur dire quoi dans cinq ans, dans vingt ans ? Et en plus, ça intériorise complètement la menace, parce que Big Brother on ne peut rien faire contre lui ! La NSA, ils sont plus forts que toi ! Ces super Dupont, ils sont magiques, ils ont tous les pouvoirs, de toutes façons, ouais, je ne peux rien faire contre la NSA ! Ce n'est pas vrai ! Greenwald, c'était un noob, et il sait faire maintenant. Donc tout le monde peut le faire. Je crois qu'il reste dix minutes, c'est ça ?<br />
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C'est un texte qu'on m'a demandé d'écrire, je n'ai pas encore eu le temps de finir, j'avais commencé à l'écrire il y a deux-trois ans maintenant. Je pense vraiment que la défense des libertés et de la vie privée est au 21ème siècle ce que l'écologie fut au 20ème, au sens où la vie privée en soi, on s'en fout, c'est juste un moyen. C'est comme Internet, on s'en fout, c'est juste un moyen. Il n'y a pas de liberté d'expression, il n'y a pas de liberté de circulation, il n'y a pas de liberté d'opinion s'il n'y a pas de vie privée. Parce que si on se sent surveillé on va s’autocensurer, et donc ça va à l'encontre de ce qu'on entend par une démocratie digne de ce nom. Et donc c’est pour ça qu'il faut défendre les libertés et la vie privée, c'est parce que c'est la clef qui permet d’actionner les autres mécanismes. Et je vous remercie.<br />
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''Applaudissements''<br />
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==44 ' 05==<br />
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Est-ce que vous avez des questions ?<br />
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'''Public :''' Oui j'en ai une.<br />
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'''J.M. Manach :''' J'ai dit une bêtise sur PRISM ?<br />
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'''Public :''' Je ne sais pas j'étais là-bas. Après il y a un truc qui me choque par contre. Il ne faut pas oublier que dans les programmes, il y a, entre autres, par exemple ''I Hunt Sys Admins'', c'est un analyste de la NSA qui raconte ça sur un forum de la NSA, c'est comment ils chassent les administrateurs système des grosses boîtes. Il ne faut pas oublier ça, c'est aussi super important. En effet ils n'espionnent pas tout le monde, mais ils espionnent beaucoup de personnes, et s'ils veulent rentrer quelque part ils ont largement les moyens de le faire.<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' Si vous êtes la petite copine d'un admin-sys d'un système de sécurité ou si vous êtes admin-sys, occupez-vous aussi de l'ordinateur de votre copine ou de votre copain.<br />
<br />
'''Public :''' Voilà. Deux autres trucs, pour TrueCrypt, les dernières news. Le plus plausible c'est que les devs en ont eu marre en fait. Ils ont passé l'éponge, c’était juste trop. En gros l’audit de sécurité a dit que c’était bien, il n'y avait pas de grosse faille, mais par contre le code était vieux, il faudrait un peu patcher, enfin refaire un peu le code.<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' Pourquoi est-ce qu'ils n'auraient pas, à ce moment-là, fait un appel à fork ?<br />
<br />
'''Public :''' C'est ce qui est en train de se passer. Il faut suivre, c'est Matt Goin, il me semble, Matthieu Goin, en gros, il est en train d'appeler à ça et apparemment c'est en train de passer. Et le dernier truc c'est pour Greenwald, pour son ordinateur, il y a plusieurs choses qu'il faut prendre en compte. En effet, aux dernière nouvelles, il ne s'est pas fait avoir, sauf que, comme Schneier et comme les autres quand ils bossent sur les documents c'est sur un ordinateur qui n'est relié à aucun réseau et qui n'est jamais relié à un réseau. Et la NSA sait que, de toutes façons, s'ils vont taper sur ces documents, il y a des sauvegardes partout, et que, s'ils s'amusent à taper sur les personnes qui sortent des documents, ça sera encore pire après. Donc ce n'est absolument pas dans leur intérêt de le faire. Si on joue à ça on peut aller parler avec les debs de Tor et je pense que certains sont très dans la merde pour ça, et je pense que la NSA les vise particulièrement. Pour avoir vu les slides de la NSA depuis 2006 sur Tor, c'est le truc, vraiment, qui les fait vraiment chier.<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' Clairement.<br />
<br />
'''Public :''' Moi j’avais une petite question sur le fait qu'on est tous, on va dire, potentiellement « surveillables ». Donc là on est encore, nous, enfin en Occident, on va dire dans des démocraties, à peu près. Mais si un jour arrivent au pouvoir des partis qui ont des idées beaucoup moins démocratiques, comme ce qui s'est passé typiquement en Allemagne dans les années 30, ces partis-là peuvent utiliser donc ces technologies pour des choses, pour de la traque aux terroristes mais plutôt de la traque aux opposants politiques. Se retrouver dans un système dictatorial et donc là, potentiellement, on pourrait avoir un système à la Big Brother, pas forcément généraliser la surveillance massive mais au moins traquer les opposants comme ce qui passe dans les dictatures, comme ce qui s'est passé en Libye. Est-ce qu'il y a un risque ou pas, d'après les dernières observations, est-ce qu'il y a un risque qu'on puisse arriver à ce niveau-là ?<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' Ce ne sera pas la faute à Internet !<br />
<br />
'''Public :''' Ce ne sera pas la faute à Internet.<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' Le truc, c'est ce que disait Okhin tout à l'heure, là c'est de la politique. C'est ce qui s'est passé en 39-45. Tu as un revirement politique et après ils vont utiliser les fichiers. Imaginons le scénario du pire. Il y a quelqu'un qui est vraiment très très méchant, qui prend la tête de la France. Je pense qu'elle va beaucoup plus facilement utiliser les fichiers policiers, que de vouloir surveiller ce que tu fais sur Google ou sur Gmail ; parce qu'à partir des fichiers policiers, il y a énormément de personnes, il y a 10 % de la population française qui est défavorablement connue des services de police. 80 % du 1,2 millions de personnes dont l'ADN est fiché dans les fichiers policiers, 80 % de ces gens-là sont innocents, n'ont jamais été condamnés par la justice. Donc il y a déjà plein de fichiers qui existent, qui permettront de faire de la discrimination, sans avoir forcément utilisé Google. En imaginant qu'un dictateur arrive, et qu’il veuille utiliser un système, je pense qu'il y a plus simple que de vouloir surveiller Gmail pour arriver à savoir si tu es un dissident ou pas. Mais maintenant c'est clair que par ailleurs, et Amésys est un des exemples les plus connus, mais le business des marchands d'armes de surveillance numérique c'est quelque chose qui était estimé à 0 dollar, enfin c'est le fondateur du salon ISS qui l'avait expliqué, en 2001 c’était un marché à 0 dollar et en 2011 c'était un marché 11 milliards de dollars par an. Et on a aujourd'hui des polices municipales américaines qui achètent des IMSI catchers. Un [http://en.wikipedia.org/wiki/IMSI-catcher IMSI catchers] c'est une vraie fausse borne de téléphonie mobile, qui permet de choper les numéros de téléphone de tous les gens qui sont à proximité, d'espionner toutes leurs communications téléphoniques, voire de leur envoyer un SMS, comme ça a été le cas sur la place Maïdan. Et ça, ce sont les policiers municipaux qui utilisent ça. En France on a du mal à imaginer que des policiers municipaux commencent à vouloir espionner les communications téléphoniques de gens.<br />
<br />
'''Public :''' Oui, mais comme tu disais, la NSA ce sont des fonctionnaires. On a eu le problème dans les années 40 où les fonctionnaires ne faisaient qu'appliquer les ordres. Donc c'est plutôt ça le risque.<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' Mais encore une fois, pour moi, le problème est beaucoup plus politique que technologique par rapport à ça.<br />
<br />
'''Public :''' Je reviens juste sur un petit truc que tu as dit tout à l'heure. Tu parlais d'intercepter massivement des communications, je dis bien massivement, je ne dis pas systématiquement. Tu parlais de DSLAM, en fait. Déjà, moi si je devais taper énormément de communications ce n'est pas au niveau des DSLAM(s) que j'irai me situer, c’est plutôt au niveau des IX(s). Donc ça c'est un premier truc. Le second truc c'est que, quand on parle de massif, enfin de systématique, moi ce que je vais appeler massif ce n'est pas forcément du systématique, ce n'est pas du global. Ça devient massif quand tu as une rétention de données derrière qui est énorme. Ça devient du massif quand un opérateur n'est pas capable de différencier une ligne sur un DSLAM, qu'il va enregistrer toutes les positions du DSLAM et qu'il va tout fournir au juge et que ça va être gardé pendant des années et des années et que ça va alimenter, peut-être, une base de données obscure sur laquelle on n'a aucun contrôle. Donc je suis un petit peu partagé, en fait, sur le truc, enfin sur ta position parce que, oui, effectivement ce n'est pas du systématique, oui effectivement ce n'est pas du global, mais ça ne retire rien au caractère massif.<br />
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'''J.M. Manach :''' Le truc après, moi ce que je pointais du doigt, c'était le fait que ça visait des Français en France. Que la DGSE fasse du massif au Mali, au Niger, etc, c'est fort envisageable. Que la DGSE fasse du massif en France, outre le fait que c'est un service de renseignement extérieur et qu'a priori ce serait le boulot de la DGSI, et je ne vois pas pourquoi pas la DGSE ferait ça ; c'est que, en plus ouais, ils sont 2 000 à la direction technique, ils ont franchement autre chose à foutre que de faire du massif en France. Après s'il y a quelqu'un qui fait du massif, je pense que c'est plutôt la DGSI. Est-ce qu'elle le fait ou pas ? Je ne sais pas. Je sais que j'ai commencé à bosser avec Le Monde là-dessus. On a commencé à bosser avec [http://fr.wikipedia.org/wiki/Qosmos Qosmos]. J'ai expliqué au Monde que Qosmos travaillait avec des services de renseignement, français, Le Monde a publié, a fait une Une de l’information en disant que c'était avec la DGSE ; je ne sais pas si c'est avec la DGSE ou la DGSI que Qosmos bosse. Je crois même que c'est plutôt avec la DGSI que Qosmos bosse. Pourquoi est-ce que la DCRI, enfin la DGSI, le renseignement intérieur, utiliserait des systèmes de surveillance de métadonnées, de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Deep_packet_inspection DPI], en France ? Je ne sais pas. Moi le truc c'est que j'ai des questions, il y a un certain nombre de fois, j'ai des réponses, et il y d'autres fois, je n'ai pas de réponses.<br />
<br />
'''Public :''' Juste parce qu'ils peuvent le faire, en fait. C'est ce que dit la NSA et le GCHQ, on collecte tout parce que c'est là.<br />
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'''J.M. Manach :''' En même temps on a aussi tous les officiels, que ce soit les politiques ou Zabulon, qui est le coordinateur du renseignement, enfin toutes les personnes qui se sont exprimées, même y compris des responsables des services de renseignement, qui disent que les États-Unis font du massif parce qu’ils vont pêcher au chalut, nous on va pêcher au harpon. C'est ce qu'ils disent. Maintenant je ne sais pas, je ne suis pas dans les petits papiers, mais c'est sûr que quand on compare les moyens financiers, les moyens humains dont dispose la NSA, effectivement ils peuvent se permettre de faire plus facilement du massif, que la DGSE ne peut se le permettre ; mais maintenant je ne sais pas.<br />
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'''Public :''' Les services français ont toujours dit ça, oui. Eux ils font au chalut et nous on le fait au harpon et c'est toujours très précis ; mais après ça, on le voit avec la NSA, entre ce qu'ils disent et ce qu'ils font !<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' Historiquement, c’était une des choses qui avait été débattue pas mal suite aux attentats du 11 septembre, c'est que les services de renseignement français faisaient de l'infiltration, faisaient effectivement du ciblé, pour infiltrer des cellules et c'est comme ça qu'ils luttaient contre le terrorisme. Alors que les Américains, eux ils ne faisaient pas de l'infiltration, ils faisaient du renseignement électromagnétique, du renseignement électronique, du massif et ils n'ont pas été capables d’empêcher les attentats. Et donc, suite à ça, il y a eu un certain nombre de réformes dans les services de renseignement, à la fois en France et aux États-Unis, pour que, un, la France, c'est ce qu'ils racontent en tout cas, ne fasse pas de massif, parce qu'on a vu, ça n’empêche pas les attentats, et deux, au contraire, ils développent le ciblé. Et Bernard Barbier, lors de la conférence à laquelle j'avais assisté, c'est ce qu'il expliquait, il expliquant que quand il avait commencé à la direction technique dans les années 70, dès qu’il y avait un signal de communication chiffrée qui passait, c'était forcément un espion, un militaire, ou un membre des services de renseignement, parce que la crypto c'était réservé aux militaires et aux espions. Aujourd’hui le problème, c'est que, quand on fait une interception, une bonne partie du trafic est chiffrée, donc ça ne sert à rien de surveiller. Et ça, il avait expliqué ça en 2009, bien avant les révélations Snowden. Donc il expliquait que ça ne servait à rien de faire du massif parce qu'il y a trop de trafic chiffré. Par contre, ce qui est important, c'est d’arriver à pouvoir installer un cheval de Troie sur l'ordinateur du terroriste, donc d'identifier le terroriste, donc de choper tous les mots de passe pour arriver à faire le lien entre le terroriste la nuit et étudiant le jour. Il y avait une autre question je crois ?<br />
<br />
'''Public :''' Non, je voulais revenir effectivement sur ce que tu évoquais, sur le développement industriel et marchand que tu évoquais. Moi je côtoie beaucoup de représentants de milieux de la sécurité et de la défense sur ce domaine-là, et on se rend compte qu'il y a très souvent, chez beaucoup, la dimension que j'appelle « de l'objet magique », c'est-à-dire qu’on traite ce qui s'est passé aussi avec les caméras de surveillance : la technologie est un objet magique qui va résoudre tous vos problèmes. Les caméras de surveillance, effectivement c'est totalement vrai, ont été mises n'importe comment et ont un impact très limité, notamment ce qu'on rencontre sur les études qui ont été faites, c'est que c’était très souvent dans les espaces clos que les caméras de surveillance servaient à quelque chose, dans tous les espaces ouverts ça ne sert strictement à rien.<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' Ça sert de temps en temps !<br />
<br />
'''Public :''' Voilà. Mais strictement à rien, pour moi, par rapport au pourcentage et au développement qui a été mis ça ne sert à rien. Et ça sert justement à la tune. Il y a eu une culture qui s'est imposée, et aussi dans le domaine numérique, dans les services de sécurité défense, la culture de se dire la technologie va nous aider, ça va être vraiment l'objet magique qui va tout résoudre comme problèmes. Et effectivement la collecte d'informations, très souvent on se rend compte que les informations on ne sait pas ce qu'on en fait, on s'en débarrasse très vite sans en avoir utilisées, mais on collecte, on ne sait jamais, ça peut servir !<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' C'est ce qu'ils font sur les messages chiffrés. Apparemment ils interceptent les messages chiffrés qu'il stockent, mais ça en fait il faut comprendre, parce que ça a déjà fonctionné. Au sens où, il y a plein de messages chiffrés qui avaient été interceptés par les services de renseignement britanniques ou américains, en 39-45, qu'ils ont réussi à déchiffrer dans les années 60, parce que la puissance de calcul a évolué et, dans les années 60, ils ont pu, comme ça, identifier des espions ou des taupes, quinze ans après. Donc c'est avec cette logique-là qu'ils stockent les messages chiffrés, en espérant un jour pouvoir les déchiffrer, et donc pouvoir arriver à faire le boulot, même s'il va falloir attendre vingt ans pour arriver à déchiffrer ces messages. Ça peut avoir une utilité ce qu'ils ont appris dans les années 60 sur ce qui s'était passé en 39-45, ça leur a servi ; alors peut-être un message, deux messages, dix messages sur les milliers qu'ils avaient. Mais au cas où ! Voilà. Ils sont assez fétichistes.<br />
<br />
'''Public :''' Tu as cité Tails tout à l'heure. Juste pour info, on a un projet en cours avec l'équipe de Tails sur la partie design de Tails. On a commencé à faire des ateliers pour que des gens encore plus que nuls que Greenwald puissent comprendre comment l’utiliser. On a un atelier ici samedi, donc s'il y a des designers dans la salle ou j'irais jusqu’à des devs plutôt front-end, on organise un atelier samedi après-midi à partir de ce qu'on a identifié sur des ateliers d’usage, pour pouvoir travailler avec l'équipe de Tails, pour améliorer le design de l'interface, du site, pour le rendre plus ''user friendly'' et du coup baisser l’écueil à passer pour comprendre comment l'utiliser.<br />
<br />
'''J.M. Manach :''' Sachant que ça donc ça ressemble à un Windows XP, mais en fait c'est Tails. Ils ont une option camouflage qui fait que pouvez laisser croire à tout le monde que vous utilisez XP, alors qu'en fait pas du tout. Et donc ce n'est pas compliqué, on télécharge la distrib, on la grave sur un disque. On redémarre l’ordinateur sur le cédérom, en demandant à l'ordinateur de redémarrer sur le cédérom. Vous arrivez sur Tails et là vous cliquez sur le bouton « grave-moi ça sur une clef USB ». Vous mettez la clef USB, vous gravez, vous redémarrez votre ordinateur, et après, sur votre portable ou n'importe quel ordinateur, il suffit de mettre la clef USB, de redémarrer l’ordinateur et ça redémarre là-dessus. Ce n'est franchement pas compliqué en termes d'ergonomie. Et après on est dans un environnement où, par défaut, toutes les communications passent par Tor et où il y a l'essentiel des outils qui permettent de communiquer de façon sécurisée sur Internet. <br />
<br />
'''Public :''' Sur Tails il y a des [http://www.april.org/des-cryptoparties-aux-cafe-vie-privee-le-chiffrement-en-pleine-democratisation-conference-de-genma-p cryptoparties] aussi sur les quatre jours, donc si vous voulez venir pour apprendre à se servir de Tor, de Tails, de tous les outils de crypto, ce sera dans la salle à côté, on va être dispo tous les quatre jours donc viendez nombreux !<br />
<br />
Y a t-il d'autres questions ? Dans ce cas-là merci beaucoup.<br />
<br />
''Applaudissements.''</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=M%C3%A9dias_%C3%A0_transcrire&diff=65280Médias à transcrire2014-10-10T20:35:54Z<p>Echarp : </p>
<hr />
<div>[[Image:Transcriptions2.png|right|150px]]<br />
<br />
== Présentation == <br />
<br />
La page principale pour les médias sur le site de l'April est ici: http://www.april.org/fr/videos.<br />
<br />
L'ensemble de ces fichiers sur le serveur sont stockés ici: http://media.april.org/video/ et http://media.april.org/audio/.<br />
<br />
Sur le wiki, une page permet de noter les caractéristiques des fichiers audio et vidéo qui sont sur le serveur avant d'en faire une fiche sur le site web : [[AudioVideo]].<br />
<br />
'''Ces médias sont tous en rapport avec le Logiciel Libre, sa défense, sa promotion...''' <br />
<br />
<br />
{{Boite | titre= Les prochaines transcriptions du groupe<br />
| bordure=rgb(132, 136, 220)|fond=Honeydew |largeur=70% |couleurTitre=tomato}}<br />
<br />
''' Les vidéos de la liste ''À relire ou en relecture'''''<br />
<br />
<br />
<br />
<strong>Si vous avez des médias à proposer, complétez la liste ''Suggestions'' et envoyez un message.</strong> <br />
{{BoiteFin}}<br />
<br />
=== Suggestions ===<br />
<br />
* http://schedule2013.rmll.info/programme/sante/accessibilite-autonomie-et-gestion/ Plusieurs conférences sur le thème de l'accessibilité données lors des RMLL 2013<br />
<br />
* Vidéos de [http://lacantine.ubicast.eu/channels/#pas-sage-en-seine-2013 Pas Sage en Seine 2013]<br />
** Note: [http://lacantine.ubicast.eu/videos/21-06-2013-215359/ Nos machines sont-elles encore réellement nos amies?] déjà transcrit sur http://cyphercat.eu/pses2013_jz.php<br />
<br />
*[http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2931 Émission france-inter Là-bas si j'y suis du 05/02/2014 Le bon Dieu te regarde même si tu es aux cabinets 1]<br />
<br />
*[http://www.franceinter.fr/emission-la-bas-si-jy-suis-le-bon-dieu-te-regarde-meme-quand-tu-es-aux-cabinets-2 Émission france-inter Là-bas si j'y suis du 05/02/2014 Le bon Dieu te regarde même si tu es aux cabinets 2]<br />
<br />
*[http://manager.accelibreinfo.eu/Add-ons.mp3 Conférence '''en anglais''' traitant des modules complémentaires de NVDA, lecteur d'écran libre sous Windows] 1 h 37 min<br />
<br />
*[http://www.freetorrent.fr/index.php?page=torrent-details&id=e8ae902cca9e4d5dd7f8a9691bb6b45fdc8a7e8f Logiciel Libre, Société Libre - Richard M. Stallman à Grenoble - avril 2014] 2h 23 min<br />
<br />
<br />
----<br />
<br />
== Travaux ==<br />
<br />
=== En cours ===<br />
* [http://wiki.april.org/w/Open_Experience_Art_et_Culture Open Experience : Quels modèles économiques pour l’Open dans l’Art et la Culture ? Lionel Maurel ]<br />
<br />
* [[Audition et logiciels libres : conférence RMLL juillet 2013]] commencée par Irina<br />
<br />
* [[Internet m'a libérée : Retour d'expérience d'une utilisatrice malvoyante : conférence RMLL juillet 2014]] commencée par Irina<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Ce_que_copier_veut_dire Ce que copier veut dire (1/3) - Lionel Maurel - Mars 2013] 29 min<br />
<br />
<br />
----<br />
<br />
=== À relire ou en relecture "avec le son" ===<br />
<br />
* [[Logiciels Libres, Internet Libre: perspectives et enjeux]] 1h 12min 59s => <em>encore beaucoup d'incompréhension dans ce texte, il faudra demander aux intervenants s'ils peuvent aider à combler.</em><br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/OWF_entreprise_numerique_education_formation_LL Entreprise numérique : rôle de l'éducation et de la formation au LL] 1 h 01 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Conf_Richard_Stallman_Poitiers_mars_2013 Conférence de Richard Stallman Poitiers mars 2013 "Vers une société numérique libre"] 2 h 11 mn 49<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Argent_public_ne_doit_payer_que_une_fois_Elie L'argent public ne doit payer qu'une fois François Élie Fêtons Linux 2013] 1h 03 mn 26<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Projet_Movim_conf_Vincent_Lambert_2013 Projet de réseau social Movim par Vincent Lambert] 50 mn 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Radio_campus_rmll_accessibilite_puis_c%27est_dans_l%27air Radio RMLL - Juillet 2013 - Interview de Jean-Philippe sur l'accessibilité en première partie puis l'émission C'est dans l'air brasse du vent] 55 mn 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Des_manuels_scolaires_libres_conf_RMLL_2013 Des manuels scolaires libres conférence RMLL juillet 2013] 41 mn <= relecture avec le son de la première partie par Benjamin<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/OpenData_situation_perspectives_Conf_Tangui_Morlier OpenData, situation et perspectives en France et Révision de la directive EU PSI Conf Tangui Morlier RMLL 2013 Bruxelles] 49 min 15<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Libert%C3%A9_0_si_on_en_parlait_table_ronde_Armony Liberté 0, si on en parlait ? Table ronde - Armony Altinier - RMLL 2013] 1 h 03 min 36<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/R%C3%A9cents_d%C3%A9veloppements_logiciel_libre_%C3%A9ducation_Jeanne_Tadeusz_OWF_2013 Les récents développements sur le logiciel libre dans l'éducation - Interview de Jeanne Tadeusz - Open World Forum - 2013]<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Formation_au_num%C3%A9rique_solution_%C3%A0_crise_et_ch%C3%B4mage La formation au numérique : une solution à la crise et au chômage de masse ? Conf. OWF - Paris - Octobre 2013] 38 min 38<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Renouveler_la_d%C3%A9mocratie_avec_internet_et_Open_Data Renouveler la démocratie avec internet et l'Open Data - Conf - Open World Forum - 2013] 34min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Pourquoi_le_LL_est-il_plus_important_que_jamais Pourquoi le logiciel libre est-il plus important que jamais - Conf Richard Stallman - Janvier 2014 - Cité des sciences - Paris] 1h 33 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Soutien_RMS_version_1 Soutien de Richard Stallman version 1] 2 min 06<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Droits_d%27auteur,_biens_communs,_ressources_%C3%A9ducatives Droits d'auteur, biens communs et ressources éducatives Hervé Le Crosnier 2013] Partie 1 55 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Droits_d%27auteur_biens_communs_ressources_%C3%A9ducatives_partie_II Droits d'auteur, biens communs et ressources éducatives Hervé Le Crosnier 2013] Partie II 19 min 37<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Conf%C3%A9rence_%22Logiciels_libres_:_impacts_et_enjeux_sur_la_soci%C3%A9t%C3%A9%22_Nantes Logiciels libres : impacts et enjeux sur la société - Jeanne tadeusz à Nantes] 1h 40 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Interview_de_Alexandre_Zapolsky_de_Linagora Interview de Alexandre Zapolsky, Linagora, par radio libre Divergence] 25 min 40 en cours de relecture avec son par cpm<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Le_Logiciel_Libre_D%C3%A9jeuner_technologique_Bruno_Beaufils Le Logiciel Libre - Bruno Beaufils - Déjeuner technologique] 1 heure<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_surveillance_g%C3%A9n%C3%A9ralis%C3%A9e_-_B._Bayart_-_La_Taverne_des_Pirates La surveillance généralisée - Entretien avec Benjamin Bayart - La Taverne des Pirates - Février 2014] 39 min 10<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciels_libres,_un_mod%C3%A8le_pour_le_d%C3%A9veloppement_durable Les logiciels libres, un modèle pour le développement durable de notre société Conférence de Samuel Chenal- Fêtons Linux 2014] 51 min 56<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Why_!_Des_ordinateurs_contre_l%27obsolescence_programm%C3%A9e Obsolescence programmée vs durabilité planifiée - why! des ordinateurs contre l'obsolescence - Conf. François Marthaler - Fêtons Linux Genève 2014] 46 min 51 => relecture en cours - Ju<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Pour_une_politique_publique_en_faveur_du_logiciel_libre_Jeanne_Tadeusz_RMLL_2014 Pour une politique publique en faveur du Logiciel Libre - Jeanne Tadeusz - RMLL 2014] 41 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_Libre_et_ta_libert%C3%A9_-_Richard_Stallman_-_RMLL_2014 Le logiciel libre et ta liberté - Richard Stallman - RMLL 2014] 1 h 45 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Faut-il_breveter_les_logiciels Faut-il breveter les logiciels ? Table ronde - Aquitaine Science Transfert] 2 heures 3 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Quadrature_du_Net_Adrienne_Charmet-Alix La Quadrature du Net - Adrienne Charmet-Alix - PSES 2014] 54 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Wikip%C3%A9dia_mod%C3%A8le_%C3%A9ducatif Comment Wikipédia peut-il être un modèle éducatif ? Interview de Dominique Cardon - Ludovia 2014] 9 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_tr%C3%A9pidante_histoire_du_droit_d%27auteur_1 La trépidante histoire du droit d'auteur (1) « le piratage c'est du vol », et autres phrases chocs - Louis Paternault] 37 min 18<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Handy_Linux Présentation de la distribution HandyLinux - Arnaud - RMLL 2014] 15 min 20<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_tr%C3%A9pidante_histoire_du_droit_d%27auteur_2 La trépidante histoire du droit d'auteur 2 - La crise - Olivier Le Brouster] 42 min<br />
<br />
----<br />
<br />
===Relu avec le son, en attente de relecture orthographique===<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Lobbying_Microsoft_%C3%A0_l%27%C3%A9cole_d%C3%A9voil%C3%A9 Extrait de l'émission « Spécial investigation » Le lobbying de Microsoft à l'école dévoilé ou Pourquoi le logiciel libre a tant de mal à se faire une place à l'école française ?] 15 min<br />
* [http://wiki.april.org/w/3_raisons_pour_passer_au_logiciel_libre 3 raisons pour passer au logiciel libre - Philippe Scoffoni - Grenoble - Juin 2014] 10 min relecture terminée Marie-Odile<br />
<br />
=== En attente de validation ===<br />
<br />
* [[TEDx_Frederic_Couchet]] sous titrage à mettre en ligne sur le site web<br />
* [[Transcription de la table ronde des rmll 2010, en direct et en entier]]<br />
* [http://wiki.april.org/w/Soutien_RMS Soutien de Richard Stallman] 2 min 06<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_Libre_Propri%C3%A9t%C3%A9_intellectuelle_Droit_de_la_concurrence Le Logiciel Libre, entre propriété intellectuelle et droit de la concurrence - Conf Raoul Delpech - RMLL 2014] 24 min qui ne sera pas publiée sur le site mais qui peut être reprise par qui veut.<br />
* [[Transcription de Développeurs déficients visuels: nos possibilités et difficultés - RMLL2014]] 35min => relu Juu<br />
* [[Transcription de Comment fonctionne l'accessibilité des logiciels ? - RMLL2014]] 37min => relu par Véronique<br />
* [[Actualités de l'Agenda du Libre du 3 août 2014]] 9 min 50<br />
<br />
=== Publié dans le mois ===<br />
<br />
* [http://www.april.org/conference-logiciels-libres-impacts-et-enjeux-sur-la-societe-le-18-mars-2014-nantes Interview de Jeanne Tadeusz à Nantes sur l'importance du Logiciel Libre] 14 min 24<br />
* [http://www.april.org/accessibilite-un-marche-en-expansion-acteurs-du-libre-preparez-vous-conference-darmony-altinier Accessibilité marché en expansion. Acteurs du Libre préparez-vous ! Conf. Armony Altinier - RMLL 2014] 31 min 30<br />
* [http://www.april.org/bernard-stiegler-lhomo-numericus-peut-il-se-deconnecter L'homo-numericus peut-il se déconnecter? Émission « L'invité des matins » de Radio France Culture avec Bernard Stiegler] 2h30 min => relu par plieuse - restent quelques noms propres incompréhensibles, signalés par un (?) - 2ème relecture par echarp.<br />
<br />
== Autres ==<br />
<br />
===[[Anciennes transcriptions publiées]]===<br />
<br />
== Retour ==<br />
à la [[Transcriptions page d'accueil|page]] d'accueil du groupe.<br />
<br />
[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
[[Catégorie:Video]]</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=M%C3%A9dias_%C3%A0_transcrire&diff=65218Médias à transcrire2014-10-10T18:31:31Z<p>Echarp : /* Relu avec le son, en attente de relecture orthographique */</p>
<hr />
<div>[[Image:Transcriptions2.png|right|150px]]<br />
<br />
== Présentation == <br />
<br />
La page principale pour les médias sur le site de l'April est ici: http://www.april.org/fr/videos.<br />
<br />
L'ensemble de ces fichiers sur le serveur sont stockés ici: http://media.april.org/video/ et http://media.april.org/audio/.<br />
<br />
Sur le wiki, une page permet de noter les caractéristiques des fichiers audio et vidéo qui sont sur le serveur avant d'en faire une fiche sur le site web : [[AudioVideo]].<br />
<br />
'''Ces médias sont tous en rapport avec le Logiciel Libre, sa défense, sa promotion...''' <br />
<br />
<br />
{{Boite | titre= Les prochaines transcriptions du groupe<br />
| bordure=rgb(132, 136, 220)|fond=Honeydew |largeur=70% |couleurTitre=tomato}}<br />
<br />
''' Les vidéos de la liste ''À relire ou en relecture'''''<br />
<br />
<br />
<br />
<strong>Si vous avez des médias à proposer, complétez la liste ''Suggestions'' et envoyez un message.</strong> <br />
{{BoiteFin}}<br />
<br />
=== Suggestions ===<br />
<br />
* http://schedule2013.rmll.info/programme/sante/accessibilite-autonomie-et-gestion/ Plusieurs conférences sur le thème de l'accessibilité données lors des RMLL 2013<br />
<br />
* Vidéos de [http://lacantine.ubicast.eu/channels/#pas-sage-en-seine-2013 Pas Sage en Seine 2013]<br />
** Note: [http://lacantine.ubicast.eu/videos/21-06-2013-215359/ Nos machines sont-elles encore réellement nos amies?] déjà transcrit sur http://cyphercat.eu/pses2013_jz.php<br />
<br />
*[http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2931 Émission france-inter Là-bas si j'y suis du 05/02/2014 Le bon Dieu te regarde même si tu es aux cabinets 1]<br />
<br />
*[http://www.franceinter.fr/emission-la-bas-si-jy-suis-le-bon-dieu-te-regarde-meme-quand-tu-es-aux-cabinets-2 Émission france-inter Là-bas si j'y suis du 05/02/2014 Le bon Dieu te regarde même si tu es aux cabinets 2]<br />
<br />
*[http://manager.accelibreinfo.eu/Add-ons.mp3 Conférence '''en anglais''' traitant des modules complémentaires de NVDA, lecteur d'écran libre sous Windows] 1 h 37 min<br />
<br />
*[http://www.freetorrent.fr/index.php?page=torrent-details&id=e8ae902cca9e4d5dd7f8a9691bb6b45fdc8a7e8f Logiciel Libre, Société Libre - Richard M. Stallman à Grenoble - avril 2014] 2h 23 min<br />
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== Travaux ==<br />
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=== En cours ===<br />
* [http://wiki.april.org/w/Open_Experience_Art_et_Culture Open Experience : Quels modèles économiques pour l’Open dans l’Art et la Culture ? Lionel Maurel ]<br />
<br />
* [[Audition et logiciels libres : conférence RMLL juillet 2013]] commencée par Irina<br />
<br />
* [[Internet m'a libérée : Retour d'expérience d'une utilisatrice malvoyante : conférence RMLL juillet 2014]] commencée par Irina<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Ce_que_copier_veut_dire Ce que copier veut dire (1/3) - Lionel Maurel - Mars 2013] 29 min<br />
<br />
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=== À relire ou en relecture "avec le son" ===<br />
<br />
* [[Logiciels Libres, Internet Libre: perspectives et enjeux]] 1h 12min 59s => <em>encore beaucoup d'incompréhension dans ce texte, il faudra demander aux intervenants s'ils peuvent aider à combler.</em><br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/OWF_entreprise_numerique_education_formation_LL Entreprise numérique : rôle de l'éducation et de la formation au LL] 1 h 01 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Conf_Richard_Stallman_Poitiers_mars_2013 Conférence de Richard Stallman Poitiers mars 2013 "Vers une société numérique libre"] 2 h 11 mn 49<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Argent_public_ne_doit_payer_que_une_fois_Elie L'argent public ne doit payer qu'une fois François Élie Fêtons Linux 2013] 1h 03 mn 26<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Projet_Movim_conf_Vincent_Lambert_2013 Projet de réseau social Movim par Vincent Lambert] 50 mn 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Radio_campus_rmll_accessibilite_puis_c%27est_dans_l%27air Radio RMLL - Juillet 2013 - Interview de Jean-Philippe sur l'accessibilité en première partie puis l'émission C'est dans l'air brasse du vent] 55 mn 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Des_manuels_scolaires_libres_conf_RMLL_2013 Des manuels scolaires libres conférence RMLL juillet 2013] 41 mn <= relecture avec le son de la première partie par Benjamin<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/OpenData_situation_perspectives_Conf_Tangui_Morlier OpenData, situation et perspectives en France et Révision de la directive EU PSI Conf Tangui Morlier RMLL 2013 Bruxelles] 49 min 15<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Libert%C3%A9_0_si_on_en_parlait_table_ronde_Armony Liberté 0, si on en parlait ? Table ronde - Armony Altinier - RMLL 2013] 1 h 03 min 36<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/R%C3%A9cents_d%C3%A9veloppements_logiciel_libre_%C3%A9ducation_Jeanne_Tadeusz_OWF_2013 Les récents développements sur le logiciel libre dans l'éducation - Interview de Jeanne Tadeusz - Open World Forum - 2013]<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Formation_au_num%C3%A9rique_solution_%C3%A0_crise_et_ch%C3%B4mage La formation au numérique : une solution à la crise et au chômage de masse ? Conf. OWF - Paris - Octobre 2013] 38 min 38<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Renouveler_la_d%C3%A9mocratie_avec_internet_et_Open_Data Renouveler la démocratie avec internet et l'Open Data - Conf - Open World Forum - 2013] 34min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Pourquoi_le_LL_est-il_plus_important_que_jamais Pourquoi le logiciel libre est-il plus important que jamais - Conf Richard Stallman - Janvier 2014 - Cité des sciences - Paris] 1h 33 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Soutien_RMS_version_1 Soutien de Richard Stallman version 1] 2 min 06<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Droits_d%27auteur,_biens_communs,_ressources_%C3%A9ducatives Droits d'auteur, biens communs et ressources éducatives Hervé Le Crosnier 2013] Partie 1 55 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Droits_d%27auteur_biens_communs_ressources_%C3%A9ducatives_partie_II Droits d'auteur, biens communs et ressources éducatives Hervé Le Crosnier 2013] Partie II 19 min 37<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Conf%C3%A9rence_%22Logiciels_libres_:_impacts_et_enjeux_sur_la_soci%C3%A9t%C3%A9%22_Nantes Logiciels libres : impacts et enjeux sur la société - Jeanne tadeusz à Nantes] 1h 40 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Interview_de_Alexandre_Zapolsky_de_Linagora Interview de Alexandre Zapolsky, Linagora, par radio libre Divergence] 25 min 40<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Le_Logiciel_Libre_D%C3%A9jeuner_technologique_Bruno_Beaufils Le Logiciel Libre - Bruno Beaufils - Déjeuner technologique] 1 heure<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_surveillance_g%C3%A9n%C3%A9ralis%C3%A9e_-_B._Bayart_-_La_Taverne_des_Pirates La surveillance généralisée - Entretien avec Benjamin Bayart - La Taverne des Pirates - Février 2014] 39 min 10<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciels_libres,_un_mod%C3%A8le_pour_le_d%C3%A9veloppement_durable Les logiciels libres, un modèle pour le développement durable de notre société Conférence de Samuel Chenal- Fêtons Linux 2014] 51 min 56<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Why_!_Des_ordinateurs_contre_l%27obsolescence_programm%C3%A9e Obsolescence programmée vs durabilité planifiée - why! des ordinateurs contre l'obsolescence - Conf. François Marthaler - Fêtons Linux Genève 2014] 46 min 51 => relecture en cours - Ju<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Pour_une_politique_publique_en_faveur_du_logiciel_libre_Jeanne_Tadeusz_RMLL_2014 Pour une politique publique en faveur du Logiciel Libre - Jeanne Tadeusz - RMLL 2014] 41 min<br />
<br />
* [[Actualités de l'Agenda du Libre du 3 août 2014]] 9 min 50<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_Libre_et_ta_libert%C3%A9_-_Richard_Stallman_-_RMLL_2014 Le logiciel libre et ta liberté - Richard Stallman - RMLL 2014] 1 h 45 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/3_raisons_pour_passer_au_logiciel_libre 3 raisons pour passer au logiciel libre - Philippe Scoffoni - Grenoble - Juin 2014] 10 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Faut-il_breveter_les_logiciels Faut-il breveter les logiciels ? Table ronde - Aquitaine Science Transfert] 2 heures 3 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Quadrature_du_Net_Adrienne_Charmet-Alix La Quadrature du Net - Adrienne Charmet-Alix - PSES 2014] 54 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Wikip%C3%A9dia_mod%C3%A8le_%C3%A9ducatif Comment Wikipédia peut-il être un modèle éducatif ? Interview de Dominique Cardon - Ludovia 2014] 9 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_tr%C3%A9pidante_histoire_du_droit_d%27auteur_1 La trépidante histoire du droit d'auteur (1) « le piratage c'est du vol », et autres phrases chocs - Louis Paternault] 37 min 18<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Handy_Linux Présentation de la distribution HandyLinux - Arnaud - RMLL 2014] 15 min 20<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/La_tr%C3%A9pidante_histoire_du_droit_d%27auteur_2 La trépidante histoire du droit d'auteur 2 - La crise - Olivier Le Brouster] 42 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Lobbying_Microsoft_%C3%A0_l%27%C3%A9cole_d%C3%A9voil%C3%A9 Extrait de l'émission "Spécial investigation" Le lobbying de Microsoft à l'école dévoilé ou Pourquoi le logiciel libre a tant de mal à se faire une place à l'école française ?] 15 min<br />
<br />
----<br />
<br />
===Relu avec le son, en attente de relecture orthographique===<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/20130712_Bernard_Stiegler_l_homo-numericus-peut-il-se-deconnecter-l_invite_des_matin L'homo-numericus peut-il se déconnecter, émission « L'invité des matins » de Radio France Culture avec Bernard Stiegler] 2h30 min => relu par plieuse - restent quelques noms propres incompréhensibles, signalés par un (?) - en cours de relecture par echarp<br />
* [[Transcription de Comment fonctionne l'accessibilité des logiciels ? - RMLL2014]] 37min<br />
* [[Transcription de Développeurs déficients visuels: nos possibilités et difficultés - RMLL2014]] 35min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Invit%C3%A9e_d%27actualit%C3%A9_Jeanne_Tadeusz_Nantes Interview de Jeanne Tadeusz à Nantes sur l'importance du Logiciel Libre] 14 min 24 en cours de relecture par véronique<br />
* [http://wiki.april.org/w/Accessibilit%C3%A9_march%C3%A9_en_expansion._Acteurs_du_Libre_pr%C3%A9parez-vous_! Accessibilité marché en expansion. Acteurs du Libre préparez-vous ! Conf. Armony Altinier - RMLL 2014] 31 min 30<br />
<br />
=== En attente de validation ===<br />
<br />
* [[TEDx_Frederic_Couchet]] sous titrage à mettre en ligne sur le site web<br />
* [[Transcription de la table ronde des rmll 2010, en direct et en entier]]<br />
* [http://wiki.april.org/w/Soutien_RMS Soutien de Richard Stallman] 2 min 06<br />
* [http://wiki.april.org/w/Logiciel_Libre_Propri%C3%A9t%C3%A9_intellectuelle_Droit_de_la_concurrence Le Logiciel Libre, entre propriété intellectuelle et droit de la concurrence - Conf Raoul Delpech - RMLL 2014] 24 min qui ne sera pas publiée sur le site mais qui peut être reprise par qui veut.<br />
<br />
=== Publié dans le mois ===<br />
<br />
== Autres ==<br />
<br />
===[[Anciennes transcriptions publiées]]===<br />
<br />
== Retour ==<br />
à la [[Transcriptions page d'accueil|page]] d'accueil du groupe.<br />
<br />
[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
[[Catégorie:Video]]</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=T-shirt-18-ans&diff=64976T-shirt-18-ans2014-09-20T21:19:07Z<p>Echarp : /* Vote */</p>
<hr />
<div>[[Catégorie:Promotion April]]<br />
<br />
=Axes de travail=<br />
<br />
==Afficher une prise de position==<br />
<br />
'''Quel t-shirt April voulez-vous ?'''<br />
*pas jaune car déjà fait<br />
*noir, car passe-partout<br />
*avec humour => possibilité d'impertinence<br />
*qui permette d'engager le dialogue => un des avantages du t-shirt "Dangers" : les icônes énigmatiques incitent à poser des questions<br />
* un visuel/logo/graphisme simple, type pictogramme, ce qui est à la mode notamment dans le graphisme des sites webs<br />
* un message court (eux font de l'anglais, mais je serais pour du français)<br />
* un imprimé devant : ca se voit sur les photos, quand on parle aux gens et quand on porte un sac sur le dos.<br />
<br />
==Idées graphiques==<br />
<br />
* une image style étiquette de bière : http://design.tutsplus.com/tutorials/design-a-print-ready-beer-label-in-adobe-illustrator--vector-1538<br />
* un logo style université américaine (rechercher university sweatshirt dans un moteur de recherche d'image pour des exemples) avec un slogan sous un énorme April en gros caractères, dans ce genre là :<br />
[[Fichier:Tshirt-april.png|150px]]<br />
<br />
Ou en français ?<br />
<br />
[[Fichier:Logo_tshirt_april_18ans_fr.png|150px]]<br />
<br />
* Un chat faisant la tronche devant une gamelle avec une étiquette DRM (poissons pourris dedans) http://openclipart.org/detail/192719/the-original-grumpy-cat-by-bf5man-192719<br />
<br />
Voir [[T-shirt 15 ans | les anciennes propositions]]<br />
<br />
==Slogans==<br />
<br />
*”if you love software make it free”<br />
*”if you love softwares set them free”<br />
*”keep calm and support floss?” <br />
* Liberté, égalité, fraternité. <br />
* détourner un slogan de mai 68 ?<br />
* Le choix dans ton PC <br />
* Du choix dans les TIC (jeu de mot avec "l'éthique") [NEW]<br />
* LL, le droit de partager / Partagez / Partgeons librement<br />
* L'april vous donne des LL (jeux de mots LL/Ailes)<br />
* Le logiciel libre, ça coule de source.<br />
* Liberté, égalité, fraternité.<br />
* L'April ne vieillit pas, elle se met à jour.<br />
* Le pire/meilleur reste à venir<br />
* script shell du genre date;strip;touch;mount;fsck;gasp;more<br />
* ou while not vistory do activist done<br />
* Suis-je à partager ? Moi non ! Le LL<br />
* «Logiciel libre, société libre»<br />
* La révolution par le partage<br />
* Choisissez le côté clair de l'informatique (avec visuel rappelant star wars)<br />
* Même pas peur<br />
* Je suis libre d'être libre<br />
* Liberté, j'écris ton nom (Paul Eluard)<br />
* Chaque jour, un peu plus libre...<br />
* Notre liberté s'arrête où commencent leurs bénéfices<br />
<br />
<br />
Voir aussi [[PropositionsSlogansLibres|les propositions de slogans libres]]<br />
<br />
== Propositions ==<br />
<br />
[[Fichier:Liberte je programme ton nom.v2.png|500px]]<br /><br />
Source SVG : [http://wiki.april.org/images/4/45/Liberte_je_programme_ton_nom.v2.svg Liberte_je_programme_ton_nom.v2.svg]<br /><br />
Polices : [https://www.gnu.org/software/freefont/ FreeSans] et [http://openfontlibrary.org/en/font/pecita Pecila]<br />
<br />
[[Fichier:Liberte je programme ton nom.png|500px]]<br /><br />
source SVG : [http://wiki.april.org/images/6/63/Liberte_je_programme_ton_nom.svg Liberte_je_programme_ton_nom.svg]<br /><br />
Police : [https://www.gnu.org/software/freefont/ FreeSans]<br />
<br />
[[Fichier:Logiciel libre - Utopie concrete.png|500px]]<br /><br />
Source SVG : [http://wiki.april.org/images/2/24/Logiciel_libre_-_Utopie_concrete.svg Logiciel_libre_-_Utopie_concrete.svg]<br /><br />
Police : [https://www.gnu.org/software/freefont/ FreeSans]<br />
<br />
[[Fichier:Logiciel libre - Societe libre.png|500px]]<br /><br />
Source SVG : [http://wiki.april.org/images/c/c1/Logiciel_libre_-_Societe_libre.svg Logiciel_libre_-_Societe_libre.svg]<br /><br />
Police : [https://www.gnu.org/software/freefont/ FreeSans]<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Logo_tshirt_april_18ans_school_EN.png|250px]]<br /><br />
Source SVG : [http://wiki.april.org/w/Fichier:Logo_tshirt_april_18ans_school_EN.svg free software since 1996]<br /><br />
Police : [http://www.dafont.com/today.font Today]<br />
Police : [http://www.dafont.com/fr/college.font College]<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Logo tshirt april 18ans school.png|250px]]<br /><br />
Source SVG : [http://wiki.april.org/w/Fichier:Logo_tshirt_april_18ans_school.svg logiciel libre depuis 1996]<br /><br />
Police : [http://www.dafont.com/today.font Today]<br />
Police : [http://www.dafont.com/fr/college.font College]<br />
<br />
<br />
[[Fichier:T-shirt chats.png|700px]] <br /><br />
Source SVG : [[Fichier:T shirt chats.svg T-shirt Chats]]<br/><br />
slogan : les meilleures choses dans la vie sont libres<br />
<br />
<br />
[[Fichier:T shirt MAJ.png|400px]]<br /><br />
Source SVG : [http://wiki.april.org/w/Fichier:T_shirt_MAJ.svg T shirt MAJ]<br /><br />
Polices : [http://www.dafont.com/fr/college.font College] et eufm10<br /><br />
Slogan : L'April ne vieillit pas, elle se met à jour.<br />
<br />
==Vote==<br />
<br />
Indiquez-nous vos trois t-shirts préférés. Mi février on comptabilisera vos votes et en déduirons ceux qui méritent de voir le jour.<br />
<br />
{|border="1" cellpadding="10"<br />
|-<br />
! Nom <br />
! Liberté je programme ton nom v1<br />
! Liberté je programme ton nom v2<br />
! LL - Utopie concrète<br />
! LL - Société libre<br />
! FS since 1996<br />
! LL depuis 1996<br />
! Les meilleures choses...<br />
! L'April ne vieillit pas, elle se MAJ<br />
| Remarques<br />
|-<br />
| Bookynette<br />
| x<br />
| <br />
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| x<br />
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|}</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=T-shirt-18-ans&diff=64975T-shirt-18-ans2014-09-20T21:18:19Z<p>Echarp : /* Vote */</p>
<hr />
<div>[[Catégorie:Promotion April]]<br />
<br />
=Axes de travail=<br />
<br />
==Afficher une prise de position==<br />
<br />
'''Quel t-shirt April voulez-vous ?'''<br />
*pas jaune car déjà fait<br />
*noir, car passe-partout<br />
*avec humour => possibilité d'impertinence<br />
*qui permette d'engager le dialogue => un des avantages du t-shirt "Dangers" : les icônes énigmatiques incitent à poser des questions<br />
* un visuel/logo/graphisme simple, type pictogramme, ce qui est à la mode notamment dans le graphisme des sites webs<br />
* un message court (eux font de l'anglais, mais je serais pour du français)<br />
* un imprimé devant : ca se voit sur les photos, quand on parle aux gens et quand on porte un sac sur le dos.<br />
<br />
==Idées graphiques==<br />
<br />
* une image style étiquette de bière : http://design.tutsplus.com/tutorials/design-a-print-ready-beer-label-in-adobe-illustrator--vector-1538<br />
* un logo style université américaine (rechercher university sweatshirt dans un moteur de recherche d'image pour des exemples) avec un slogan sous un énorme April en gros caractères, dans ce genre là :<br />
[[Fichier:Tshirt-april.png|150px]]<br />
<br />
Ou en français ?<br />
<br />
[[Fichier:Logo_tshirt_april_18ans_fr.png|150px]]<br />
<br />
* Un chat faisant la tronche devant une gamelle avec une étiquette DRM (poissons pourris dedans) http://openclipart.org/detail/192719/the-original-grumpy-cat-by-bf5man-192719<br />
<br />
Voir [[T-shirt 15 ans | les anciennes propositions]]<br />
<br />
==Slogans==<br />
<br />
*”if you love software make it free”<br />
*”if you love softwares set them free”<br />
*”keep calm and support floss?” <br />
* Liberté, égalité, fraternité. <br />
* détourner un slogan de mai 68 ?<br />
* Le choix dans ton PC <br />
* Du choix dans les TIC (jeu de mot avec "l'éthique") [NEW]<br />
* LL, le droit de partager / Partagez / Partgeons librement<br />
* L'april vous donne des LL (jeux de mots LL/Ailes)<br />
* Le logiciel libre, ça coule de source.<br />
* Liberté, égalité, fraternité.<br />
* L'April ne vieillit pas, elle se met à jour.<br />
* Le pire/meilleur reste à venir<br />
* script shell du genre date;strip;touch;mount;fsck;gasp;more<br />
* ou while not vistory do activist done<br />
* Suis-je à partager ? Moi non ! Le LL<br />
* «Logiciel libre, société libre»<br />
* La révolution par le partage<br />
* Choisissez le côté clair de l'informatique (avec visuel rappelant star wars)<br />
* Même pas peur<br />
* Je suis libre d'être libre<br />
* Liberté, j'écris ton nom (Paul Eluard)<br />
* Chaque jour, un peu plus libre...<br />
* Notre liberté s'arrête où commencent leurs bénéfices<br />
<br />
<br />
Voir aussi [[PropositionsSlogansLibres|les propositions de slogans libres]]<br />
<br />
== Propositions ==<br />
<br />
[[Fichier:Liberte je programme ton nom.v2.png|500px]]<br /><br />
Source SVG : [http://wiki.april.org/images/4/45/Liberte_je_programme_ton_nom.v2.svg Liberte_je_programme_ton_nom.v2.svg]<br /><br />
Polices : [https://www.gnu.org/software/freefont/ FreeSans] et [http://openfontlibrary.org/en/font/pecita Pecila]<br />
<br />
[[Fichier:Liberte je programme ton nom.png|500px]]<br /><br />
source SVG : [http://wiki.april.org/images/6/63/Liberte_je_programme_ton_nom.svg Liberte_je_programme_ton_nom.svg]<br /><br />
Police : [https://www.gnu.org/software/freefont/ FreeSans]<br />
<br />
[[Fichier:Logiciel libre - Utopie concrete.png|500px]]<br /><br />
Source SVG : [http://wiki.april.org/images/2/24/Logiciel_libre_-_Utopie_concrete.svg Logiciel_libre_-_Utopie_concrete.svg]<br /><br />
Police : [https://www.gnu.org/software/freefont/ FreeSans]<br />
<br />
[[Fichier:Logiciel libre - Societe libre.png|500px]]<br /><br />
Source SVG : [http://wiki.april.org/images/c/c1/Logiciel_libre_-_Societe_libre.svg Logiciel_libre_-_Societe_libre.svg]<br /><br />
Police : [https://www.gnu.org/software/freefont/ FreeSans]<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Logo_tshirt_april_18ans_school_EN.png|250px]]<br /><br />
Source SVG : [http://wiki.april.org/w/Fichier:Logo_tshirt_april_18ans_school_EN.svg free software since 1996]<br /><br />
Police : [http://www.dafont.com/today.font Today]<br />
Police : [http://www.dafont.com/fr/college.font College]<br />
<br />
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[[Fichier:Logo tshirt april 18ans school.png|250px]]<br /><br />
Source SVG : [http://wiki.april.org/w/Fichier:Logo_tshirt_april_18ans_school.svg logiciel libre depuis 1996]<br /><br />
Police : [http://www.dafont.com/today.font Today]<br />
Police : [http://www.dafont.com/fr/college.font College]<br />
<br />
<br />
[[Fichier:T-shirt chats.png|700px]] <br /><br />
Source SVG : [[Fichier:T shirt chats.svg T-shirt Chats]]<br/><br />
slogan : les meilleures choses dans la vie sont libres<br />
<br />
<br />
[[Fichier:T shirt MAJ.png|400px]]<br /><br />
Source SVG : [http://wiki.april.org/w/Fichier:T_shirt_MAJ.svg T shirt MAJ]<br /><br />
Polices : [http://www.dafont.com/fr/college.font College] et eufm10<br /><br />
Slogan : L'April ne vieillit pas, elle se met à jour.<br />
<br />
==Vote==<br />
<br />
Indiquez-nous vos trois t-shirts préférés. Mi février on comptabilisera vos votes et en déduirons ceux qui méritent de voir le jour.<br />
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{|border="1" cellpadding="10"<br />
|-<br />
! Nom <br />
! Liberté je programme ton nom v1<br />
! Liberté je programme ton nom v2<br />
! LL - Utopie concrète<br />
! LL - Société libre<br />
! FS since 1996<br />
! LL depuis 1996<br />
! Les meilleures choses...<br />
! L'April ne vieillit pas, elle se MAJ<br />
| Remarques<br />
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| Bookynette<br />
| x<br />
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<hr />
<div>[[Catégorie:Promotion April]]<br />
<br />
=Axes de travail=<br />
<br />
==Afficher une prise de position==<br />
<br />
'''Quel t-shirt April voulez-vous ?'''<br />
*pas jaune car déjà fait<br />
*noir, car passe-partout<br />
*avec humour => possibilité d'impertinence<br />
*qui permette d'engager le dialogue => un des avantages du t-shirt "Dangers" : les icônes énigmatiques incitent à poser des questions<br />
* un visuel/logo/graphisme simple, type pictogramme, ce qui est à la mode notamment dans le graphisme des sites webs<br />
* un message court (eux font de l'anglais, mais je serais pour du français)<br />
* un imprimé devant : ca se voit sur les photos, quand on parle aux gens et quand on porte un sac sur le dos.<br />
<br />
==Idées graphiques==<br />
<br />
* une image style étiquette de bière : http://design.tutsplus.com/tutorials/design-a-print-ready-beer-label-in-adobe-illustrator--vector-1538<br />
* un logo style université américaine (rechercher university sweatshirt dans un moteur de recherche d'image pour des exemples) avec un slogan sous un énorme April en gros caractères, dans ce genre là :<br />
[[Fichier:Tshirt-april.png|150px]]<br />
<br />
Ou en français ?<br />
<br />
[[Fichier:Logo_tshirt_april_18ans_fr.png|150px]]<br />
<br />
* Un chat faisant la tronche devant une gamelle avec une étiquette DRM (poissons pourris dedans) http://openclipart.org/detail/192719/the-original-grumpy-cat-by-bf5man-192719<br />
<br />
Voir [[T-shirt 15 ans | les anciennes propositions]]<br />
<br />
==Slogans==<br />
<br />
*”if you love software make it free”<br />
*”if you love softwares set them free”<br />
*”keep calm and support floss?” <br />
* Liberté, égalité, fraternité. <br />
* détourner un slogan de mai 68 ?<br />
* Le choix dans ton PC <br />
* Du choix dans les TIC (jeu de mot avec "l'éthique") [NEW]<br />
* LL, le droit de partager / Partagez / Partgeons librement<br />
* L'april vous donne des LL (jeux de mots LL/Ailes)<br />
* Le logiciel libre, ça coule de source.<br />
* Liberté, égalité, fraternité.<br />
* L'April ne vieillit pas, elle se met à jour.<br />
* Le pire/meilleur reste à venir<br />
* script shell du genre date;strip;touch;mount;fsck;gasp;more<br />
* ou while not vistory do activist done<br />
* Suis-je à partager ? Moi non ! Le LL<br />
* «Logiciel libre, société libre»<br />
* La révolution par le partage<br />
* Choisissez le côté clair de l'informatique (avec visuel rappelant star wars)<br />
* Même pas peur<br />
* Je suis libre d'être libre<br />
* Liberté, j'écris ton nom (Paul Eluard)<br />
* Chaque jour, un peu plus libre...<br />
* Notre liberté s'arrête où commencent leurs bénéfices<br />
<br />
<br />
Voir aussi [[PropositionsSlogansLibres|les propositions de slogans libres]]<br />
<br />
== Propositions ==<br />
<br />
[[Fichier:Liberte je programme ton nom.v2.png|500px]]<br /><br />
Source SVG : [http://wiki.april.org/images/4/45/Liberte_je_programme_ton_nom.v2.svg Liberte_je_programme_ton_nom.v2.svg]<br /><br />
Polices : [https://www.gnu.org/software/freefont/ FreeSans] et [http://openfontlibrary.org/en/font/pecita Pecila]<br />
<br />
[[Fichier:Liberte je programme ton nom.png|500px]]<br /><br />
source SVG : [http://wiki.april.org/images/6/63/Liberte_je_programme_ton_nom.svg Liberte_je_programme_ton_nom.svg]<br /><br />
Police : [https://www.gnu.org/software/freefont/ FreeSans]<br />
<br />
[[Fichier:Logiciel libre - Utopie concrete.png|500px]]<br /><br />
Source SVG : [http://wiki.april.org/images/2/24/Logiciel_libre_-_Utopie_concrete.svg Logiciel_libre_-_Utopie_concrete.svg]<br /><br />
Police : [https://www.gnu.org/software/freefont/ FreeSans]<br />
<br />
[[Fichier:Logiciel libre - Societe libre.png|500px]]<br /><br />
Source SVG : [http://wiki.april.org/images/c/c1/Logiciel_libre_-_Societe_libre.svg Logiciel_libre_-_Societe_libre.svg]<br /><br />
Police : [https://www.gnu.org/software/freefont/ FreeSans]<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Logo_tshirt_april_18ans_school_EN.png|250px]]<br /><br />
Source SVG : [http://wiki.april.org/w/Fichier:Logo_tshirt_april_18ans_school_EN.svg free software since 1996]<br /><br />
Police : [http://www.dafont.com/today.font Today]<br />
Police : [http://www.dafont.com/fr/college.font College]<br />
<br />
<br />
[[Fichier:Logo tshirt april 18ans school.png|250px]]<br /><br />
Source SVG : [http://wiki.april.org/w/Fichier:Logo_tshirt_april_18ans_school.svg logiciel libre depuis 1996]<br /><br />
Police : [http://www.dafont.com/today.font Today]<br />
Police : [http://www.dafont.com/fr/college.font College]<br />
<br />
<br />
[[Fichier:T-shirt chats.png|700px]] <br /><br />
Source SVG : [[Fichier:T shirt chats.svg T-shirt Chats]]<br/><br />
slogan : les meilleures choses dans la vie sont libres<br />
<br />
<br />
[[Fichier:T shirt MAJ.png|400px]]<br /><br />
Source SVG : [http://wiki.april.org/w/Fichier:T_shirt_MAJ.svg T shirt MAJ]<br /><br />
Polices : [http://www.dafont.com/fr/college.font College] et eufm10<br /><br />
Slogan : L'April ne vieillit pas, elle se met à jour.<br />
<br />
==Vote==<br />
<br />
Indiquez-nous vos trois t-shirts préférés. Mi février on comptabilisera vos votes et en déduirons ceux qui méritent de voir le jour.<br />
<br />
{|border="1" cellpadding="10"<br />
|-<br />
! Nom <br />
! Liberté je programme ton nom v1<br />
! Liberté je programme ton nom v2<br />
! LL - Utopie concrète<br />
! LL - Société libre<br />
! FS since 1996<br />
! LL depuis 1996<br />
! Les meilleures choses...<br />
! L'April ne vieillit pas, elle se MAJ<br />
| Remarques<br />
|-<br />
| Bookynette<br />
| x<br />
| <br />
| <br />
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| x<br />
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| x<br />
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| microniko<br />
| x<br />
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| x<br />
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| echarp<br />
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|}</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=CaliOpen_Conf_Laurent_Chemla_RMLL_2014&diff=64481CaliOpen Conf Laurent Chemla RMLL 20142014-08-01T20:52:21Z<p>Echarp : /* 26' 00, relu avec son Beuc */</p>
<hr />
<div>'''Titre :''' La réappropriation de nos correspondances privées.<br />
<br />
'''Intervenant :''' Laurent Chemla<br />
<br />
'''Lieu :''' RMLL - Montpellier<br />
<br />
'''Date :''' Juillet 2014<br />
<br />
'''Durée :''' 1 h 18 min<br />
<br />
'''Lien vers la vidéo :''' [http://video.rmll.info/videos/la-reappropriation-de-nos-correspondances-privees/] <br />
<br />
<br />
== 00' transcrit MO, relu avec son Beuc ==<br />
<br />
Alors. Ça fait donc un an maintenant qu'on a eu les révélations d'[https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Snowden Edward Snowden] sur [http://www.01net.com/operations/prism/ PRISM] et sur le scandale de la NSA. Et depuis un an il faut bien constater que pas grand-chose n'a changé. Il y a eu beaucoup, beaucoup de mots qui ont été échangés depuis, mais -- voilà. Quand c'est arrivé, moi entre autres, je n'ai pas été particulièrement étonné par le fait que les espions nous espionnent. Je m'attendais à quelque chose de cet ordre, évidemment pas de cette ampleur, ça, ça a été une surprise. Mais la vraie surprise n'est pas tellement venue de l'ampleur des révélations que du fait que d'un seul coup le grand public a été partie prenante. C'est-à-dire qu’il s’est enfin passé quelque chose. On a déjà eu ce type de révélation dans le passé, avec [https://fr.wikipedia.org/wiki/Echelon Échelon] il y a une petite dizaine d'années, [https://fr.wikipedia.org/wiki/Frenchelon Frenchelon] un peu plus tard, et à chaque fois c'est resté très confiné dans les milieux <em>hackers</em> et sans du tout que le grand public n'en soit informé.<br />
<br />
Avec Edward Snowden et la façon peut-être dont les révélations ont été faites, d'un seul coup il y a eu cette grosse innovation de la prise de conscience, par le grand public, du fait que la vie privée était devenue quelque chose d'un peu difficile à protéger. Donc on a eu une petite évolution, malgré tout, quand je dis il ne s'est rien passé, il y a eu ça, il y a eu cette prise de conscience au niveau du grand public. Ceci dit, techniquement et socialement, ça n'a pas empêché la NSA de continuer à nous espionner, ça n'a pas empêché les députés français de voter la [http://www.usinenouvelle.com/article/la-loi-de-programmation-militaire-promulguee-rapidement-pour-eviter-tout-recours.N227615 loi de programmation militaire] qui étend la surveillance en France et ça n'a pas non plus modifié le comportement du grand public, même si quelques technophiles se sont penchés sur la façon de protéger un peu mieux leur vie privée, en pratique, leur nombre est tellement réduit, que ça n'a pas changé grand-chose.<br />
<br />
Donc j'ai cherché depuis un an, d'abord à réfléchir à ce qui s’était passé, et à essayer de comprendre comment faire pour résoudre cette question de la vie privée sur Internet et ailleurs.<br />
<br />
Alors il y a eu quelques évolutions techniques. Il y a eu depuis, donc j'ai dit les techniciens, oh ce n'est pas si mal, les techniciens se sont mis à utiliser un peu plus les outils de sécurité de type [http://fr.wikipedia.org/wiki/GNU_Privacy_Guard PGP], [https://www.torproject.org/ Tor]. On a vu très récemment Google, entre autres, annoncer qu'il allait mieux référencer les sites qui protégeaient le mieux la vie privée, c'est-à-dire les sites qui vous affichent un petit cadenas quand vous vous y connectez, seraient un peu mieux référencés que les autres; et a annoncé aussi que Google mail allait bientôt proposer une solution de chiffrement pour le courrier électronique. Évidemment ça pose le problème de la confiance. Est-ce qu'on a confiance dans Google et surtout dans le cas d'une entreprise dont le modèle économique est basé sur l'exploitation de vos données privées ? Comment faire confiance ? Comment pouvoir imaginer un seul instant que vos courriers chiffrés qui sont chez lui, avec votre clef privée bien sûr, parce que sinon vous ne pouvez plus y accéder facilement, vous ne pouvez plus faire de recherche dedans, comment croire que Google ne va pas, lui, les utiliser pour vous afficher de la pub contextuelle ? Et s'il peut les utiliser lui, comment croire qu’une entreprise américaine, donc soumise au [http://www.lemonde.fr/sujet/effb/patriot-act.html Patriot Act], ne va pas les fournir à la NSA sur demande ? Ce n'est pas parce que Google vous proposera demain une messagerie sécurisée chiffrée que vous serez mieux protégé qu'aujourd'hui.<br />
<br />
Il y a eu aussi une prise en compte politique de cette question, de plus en plus d'ailleurs. Là aujourd'hui, il est question de poser une [http://www.lemonde.fr/pixels/article/2014/06/11/a-l-assemblee-une-proposition-pour-faire-de-snowden-un-citoyen-d-honneur_4436290_4408996.html question au gouvernement] sur [https://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/fran%C3%A7ois-hollande-accordez-l-asile-politique-%C3%A0-edward-snowden l'accueil d'Edward Snowden en France], en tant que réfugié. Il y a peu de chance que ça arrive, mais on voit quand même que, pour que des questions au gouvernement soient posées en Assemblée Nationale concernant ce type de sujet, il y a une vraie évolution sociale qui se fait.<br />
<br />
Et puis il y a une réflexion un peu plus globale qui se fait au niveau des grands corps, des grands organismes qui gèrent Internet, pour mettre la sécurité un peu plus au centre. C'est vrai que c'est un domaine qui était resté très cadenassé, très fermé dans les milieux spécialisés dans la sécurité, mais en dehors, les développeurs en général sur Internet se préoccupaient assez peu de la sécurité jusqu'à présent. Là il est vraiment question de rendre cet aspect du développement d'Internet fondamental. C'est-à-dire que plus rien ne pourrait se créer sur Internet sans qu'au moins il y ait des questions de sécurité qui se posent, voire à ce qu'on essaye de les rendre les plus sûres possible.<br />
Donc on a vu quelques résultats suite à ces révélations. On a vu que l'utilisation de PGP, GPG, c'est la même chose, plus ou moins, et de Tor qui est un système d'anonymisation totale (quand vous naviguez avec Tor vous naviguez de façon complètement anonyme sur Internet), elle est augmentée, dans des proportions très limitées, encore une fois. <br />
<br />
On a vu arriver beaucoup de projets orientés vers la protection, sans doute un peu portés par l'air du temps et pour surfer sur la pub faite par Snowden. Je pense en particulier à des sites comme le site suisse ProtonMail, dont on parle aujourd'hui encore parce qu'il pose peut-être des questions de sécurité qui n'ont pas toutes été résolues, mais qui vous garantit, lui, que tous vos mails seront chiffrés, qu'il n'y a aucun moyen de les déchiffrer chez lui, sauf que, on a vu, [https://protonmail.ch/blog/update-reported-xss-issue/ une faille a été annoncée hier], et puis surtout c'est un système centralisé. Donc si une faille est détectée par un chercheur indépendant, qu'eux la corrigent, c'est très bien, mais c'est centralisé, tout est chez eux. Du coup si la NSA trouve une faille chez eux, tous les mails qui sont stockés chez eux seront déchiffrés par la NSA. Et si le chercheur indépendant les prévient « hé, j'ai trouvé une faille il faut la corriger », c'est bien. Si la NSA trouve une faille, il ne faut pas compter sur eux pour les prévenir. « Hé, j'arrive à lire tout ton mail ! » À partir du moment où on a un système centralisé, la confiance encore une fois, même si c'est en Suisse, et même si c'est totalement du coup indépendant de NSA, en tout cas on peut l'espérer, ça pose quand même des problèmes.<br />
<br />
Donc en pratique au quotidien, on voit bien que les résultats en question n'ont pas changé grand-chose au problème. Le problème, c'est quoi en réalité ? C'est une vraie question. Moi depuis des années je me dis que la vie privée est une affaire de vieux cons. Ça a été théorisé, entre autres, par Manach qui a écrit un [http://www.internetactu.net/2009/03/12/la-vie-privee-un-probleme-de-vieux-cons/ très bel article] là-dessus, et [http://www.fypeditions.com/la-vie-privee-un-probleme-de-vieux-cons/ un bouquin] même. C'est-à-dire que, dans ma génération, l'idée même d'avoir des caméras partout qui nous surveillent, c'était quelque chose d'un petit peu insupportable. Et puis petit à petit, les choses ont évolué, à la fois par le discours politique sur la sécurité, à la fois par le discours médiatique sur toutes les émissions de télé-réalité.<br />
<br />
La première émission de télé-réalité en France, ça remonte à au moins une génération donc <em>Love Story</em>. Ça avait déclenché à l'époque un tas de réactions très fortes en France, puis aujourd'hui, une émission de télé-réalité, tout le monde s'en fiche, c'est devenu naturel.<br />
<br />
Même chose, quand moi j'étais gamin, je n'avais pas un <em>baby-phone</em> qui prévenait ma mère quand j'avais pleuré. Je n'avais pas des caméras de sécurité qui me surveillaient. J'avais à la limite des tickets de métro complètement intraçables, une carte Orange ensuite toujours aussi intraçable. Et puis petit à petit sont venues les caméras de sécurité partout, les systèmes d'abonnement, mais d'abonnement nominatif, aux transports en commun, qui fait que le transport sait en permanence où vous allez, qui vous êtes et ce que vous faites. Les cartes de fidélité des grands magasins aussi, qui savent exactement tout ce que vous achetez pour pouvoir vous envoyer des pubs un peu plus ciblées. Tout ça est devenu quelque chose, bien en dehors d'Internet, d'assez largement accepté. Il n'y a plus de réaction face à ça. Du coup on pourrait se dire, après tout, si la vie privée vaut si peu pour le grand public, à quoi bon ? À quoi ça sert de se battre pour essayer de retrouver une protection ? Et pourquoi ne pas laisser les espions continuer à nous espionner ?<br />
<br />
D'autre part Internet, depuis aussi une petite dizaine d'années maintenant, est devenu quelque chose de… Le modèle économique fondamental le plus important sur Internet c'est « je vous offre un service gratuit mais en échange j'utilise vos données confidentielles ». Et le grand public aussi a pris l'habitude de ça. C'est difficile aujourd'hui de dire au grand public : « Vous tous, il va falloir maintenant arrêter d'utiliser Gmail parce que c'est gratuit et prendre un service payant qui sera en plus un peu moins pratique à utiliser parce que plus sécurisé ». Et du coup les gens n'ont pas envie. Non seulement c'est compliqué parce qu'il faut changer l’adresse e-mail, mais en plus c'est payant, donc on n'a pas du tout envie de faire ça. Le modèle économique en question est devenu tellement habituel pour le grand public, que lui dire il y en a d'autres possibles, qui eux vous garantiront un peu plus de vie privée, ce n'est pas un geste si simple. <br />
<br />
Ça pose un autre problème, cette histoire de modèle économique sur Internet, le fait d'échanger la gratuité contre des données personnelles et donc contre de la publicité, c'est quoi ? C'est que les régies publicitaires, elles, vont plutôt avoir tendance à mettre leurs annonces et leurs offres sur les plus gros sites, ceux qui ont le plus de public, bien sûr. C'est toujours plus intéressant de balancer sa pub sur un site qui a un très fort taux d'audience. Seulement, à ce moment-là, quand vous faites ça, vous renforcez le plus gros des sites, et donc, vous renforcez la centralisation sur Internet. C'est-à-dire que Google n'était pas énorme au début, mais petit à petit, comme il était le plus important des moteurs de recherche, toute la pub s'est faite dessus, et du coup, Google gagne beaucoup d'argent, peut racheter tous ses concurrents. On a une centralisation qui se fait comme ça. C'est pareil pour Facebook, c'est pareil pour tous les très gros sites, ce qu'on appelle les GAFA [Google, Apple, Facebook, Amazon].<br />
<br />
Le problème qui se pose quand on centralise Internet, c'est que pour des espions c'est tentant. Si vous allez chez Google et que vous avez un milliard d'utilisateurs qui utilisent son service de mails, vous n'avez pas envie d'aller espionner les petits Protonmail et autres qui se mettent en place autour de la planète. Tout le monde, de toutes façons, va à un moment ou à un autre, échanger avec des gens qui utilisent Gmail. Donc vous lirez leur courrier même si eux ne sont pas chez Gmail. Donc la centralisation c'est tentant, ce sont des bonbons pour les espions. On n'a qu'à mettre nos micros là, et on espionne la terre entière. On n'a pas besoin d'aller déployer des micros et des sondes absolument partout sur Internet. Il suffit de nous mettre chez Google, chez Amazon, chez Facebook, ça y est on a tout le monde. Ça ne coûte pas cher. C'est beaucoup plus simple.<br />
<br />
Donc on voit comment le modèle économique de la gratuité sur Internet amène à une telle facilité qu'il est difficile d'en vouloir à des espions d'espionner. C'est devenu tellement simple pour eux qu'ils auraient tort de s'en priver.<br />
<br />
C'est donc le deuxième problème je dirais économique. C'est, non seulement la vie privée pour la plupart des gens d'aujourd'hui est quelque chose qui n'a pas beaucoup de valeur, mais en plus l'espionnage de masse est devenu très peu cher justement du fait de cette centralisation. Donc on a vraiment un rapport de force économique qui se met en place comme ça.<br />
<br />
Au niveau politique, il est normal dans une société démocratique qu'il y ait un équilibre entre la liberté et la responsabilité. Ce sont des choses qui se font naturellement. Par exemple en droit pénal, vous n'avez pas de responsabilité si vous n'avez pas la conscience d'avoir mal agi. C'est important. Mais, du coup, vous voyez bien la liaison entre: vous êtes libre d'agir mal mais à ce moment-là vous en êtes responsable. Et de la même façon vous ne pouvez pas être responsable si vous n'avez pas conscience, si vous n'avez pas cette liberté d'avoir mal agi.<br />
<br />
Cet équilibre-là, il implique qu'on doive rendre des comptes quand on s’exprime par exemple. Sur Internet, l'expression publique est quelque chose qui doit permettre ensuite, à la justice d'un pays démocratique, de dire non, là vous avez été trop loin, ça n'est plus de l'ordre de la liberté d'expression, c'est de l'ordre du délit, c'est de l'incitation à la haine raciale, c'est autre chose.<br />
<br />
==13' 16, relu avec son Beuc ==<br />
<br />
Pour pouvoir faire ça on comprend bien qu'un état ait besoin d'avoir des moyens de surveillance. Quand on tient ce discours-là on comprend bien que l'État, pour lui c'est facile de dire « je ne peux laisser tout dire sur Internet, donc il faut que j'ai les moyens de surveillance, il faut que je mette en place des systèmes qui surveillent toute la population pour pouvoir savoir quand quelqu'un va trop loin, et donc, il est normal qu’Internet soit surveillé, il est normal que votre vie privée soit mise en jeu, de façon à ce que je puisse, moi, vous garantir les libertés publiques et la sécurité publique ». Ce n'est pas très cher pour un politique, encore une fois, de mettre en œuvre des systèmes de surveillance. Encore une fois, l'aspect économique de l’atteinte à la vie privée se pose. Le discours politique qui permet de vous surveiller est un discours qui passe facilement.<br />
<br />
D'autre part en période de crise, de toutes façons, et ça historiquement, la défense des libertés n'a jamais été quelque chose de fondamental. En période de crise les gens sont plus intéressés par : « Comment est-ce que je vais manger demain ? Où est-ce que je vais habiter après-demain ? ». On a tellement de mal à se projeter dans l'avenir que défendre ses libertés ce n'est pas la priorité du jour. Donc encore une fois, il est plus facile en période de crise de vous vendre de la sécurité que de vous garantir vos libertés fondamentales. On verra plus tard.<br />
<br />
Donc on voit d'ailleurs, on l'a revu et j'en reparle à nouveau, la loi de programmation militaire qui aurait, en plein milieu du scandale Snowden et en plein milieu du scandale des écoutes de la NSA, aurait dû déclencher une réaction assez forte du public, n'en a déclenchée presque aucune. C'est-à-dire que les quelques activistes qui s'intéressent à ces dossiers ont dit ce n'est pas normal, on ne peut pas faire ça, on ne pas continuer à étendre les systèmes de surveillance partout sans aucun garde-fou, sans aucune garantie, mais ça s'est arrêté là. Le grand public n'a pas réagi. La loi est passée comme une fleur. Ni le PS, ni l'UMP, ni les Verts n'ont souhaité amener ce projet de loi devant le Conseil Constitutionnel et voilà. Terminé, c'est passé. Ce n'est pas assez cher politiquement de protéger les libertés. Ça ne vaut pas le coup.<br />
<br />
Pourtant, si dans une société, toujours dans un état de droit, la vie privée est si importante, c'est surtout parce que sans vie privée on n'a aucune liberté, en réalité. C'est ça que les gens ont un peu de mal à comprendre. On délègue à l'État la responsabilité de garantir la sécurité publique. Mais en échange de cette sécurité publique, il doit aussi garantir les libertés individuelles. Ça doit être un équilibre entre les deux. La sécurité publique elle doit vous permettre, à vous tous, d'agir librement individuellement. Si en échange de la sécurité publique on doit cesser d'avoir une vie privée, donc cesser, je ne sais pas, imaginez que demain vous ayez visité un site, j'allais dire zoophile, pourquoi pas, on peut inventer n'importe quoi, par erreur ou simplement parce que ça vous amuse, chacun son truc. Imaginons ça. Ça n'a pas d'importance après tout dans votre boulot, tout le monde s'en fiche, vos amis savent exactement que vous aimez les teckels morts, il n'y a pas de problème. Donc vous visitez le site et vous vous dites, après tout, que l'état soit au courant, que la NSA soit au courant, je m'en fous, ça n'a aucune importance. Sauf que vous pouvez avoir des gamins demain qui eux vont avoir envie d'avoir une carrière politique par exemple. Ces données qui pour vous n'ont aucune valeur, peut-être que demain elles pourront être utilisées par des opposants politiques pour les mettre en difficulté. On ne peut pas savoir. Vous prenez un <em>selfie</em> devant une jolie fontaine en vacances en Turquie et derrière vous il y a un opposant politique que la police recherche. Vous, votre <em>selfie</em>, vous trouvez que ça n'a aucune importance. L’opposant politique que la police va pouvoir repérer sur Facebook, ou là où vous aurez publié la photo, lui pour le coup ça avait une importance.<br />
<br />
Donc on voit quand même que sans vie privée, sans garantie de défense de votre vie privée, si vous ne pouvez pas savoir ce que seront fait, enfin bref vous avez compris, il y a un vrai problème, on n'est plus aussi libre qu'avant si on n'a pas la possibilité, à tout instant, d'agir de façon secrète quand on est soi-même dans sa tête. Or aujourd'hui c’est de moins en moins vrai. Donc cette garantie des libertés individuelles en échange de la sécurité publique, elle doit être proportionnelle. Elle ne peut pas, comme aujourd'hui, continuer à dériver de plus en plus, vers plus de sécurité et moins de liberté, sinon au bout du compte on n'a plus de liberté du tout.<br />
<br />
Pour prendre un exemple un peu plus physique : imaginons que demain on vous dise vous allez tous porter des lunettes Google, parce que ça va permettre à la police de surveiller absolument tout ce qui se passe tout le temps, partout, y compris chez vous, vous serez parfaitement en sécurité. Est-ce qu'aujourd'hui on est prêts à accepter ça ? Je ne crois pas. Mais vu l'évolution dans laquelle on est depuis une quinzaine d'années, j'ai bien peur que dans cinq, six ans, ce soit tout à fait acceptable, si on continue comme ça. <br />
<br />
Et du coup, là pour le coup, il n'y a plus du tout ni vie privée, ni liberté quelle qu'elle soit. La liberté individuelle, c'est aussi de pouvoir dire « non, cette loi je ne la respecte pas, je vais me battre contre ». Quand, je ne sais pas, Mediapart dit « [http://www.spiil.org/20130227/spiil-interpelle-francois-hollande-tva-presse-numerique moi je ne respecterai pas la loi qui m'impose une TVA à 19,6] » alors qu'elle l'impose aux autres journaux, elle le fait publiquement, mais elle pourrait aussi le faire, un certain temps, sans le rendre public. Si Mediapart est surveillé en permanence, il ne peut pas se battre contre cette loi.<br />
<br />
On a besoin d'avoir un espace de vie privée pour pouvoir prendre des décisions et on ne peut pas être libre si on n'a pas cet espace de vie privée.<br />
<br />
Alors quelle réponse donner à ça ? Évidemment il y a une réponse politique qui devrait se mettre en place, on l'espère, mais on ne le voit pas. Au quotidien, encore une fois, on voit des lois de plus en plus répressives arriver les unes derrière les autres. Aujourd'hui [http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-la-commission-numerique-s-alarme-du-projet-de-loi-bloquant-les-sites-web-58176.html une loi est passée] qui permet de fermer un site terroriste sans décision judiciaire. C'est une simple décision administrative qui force votre fournisseur d'accès à vous empêcher d'aller sur un site terroriste. Pourquoi pas ? C'est quoi terroriste ? Qui définit ce qu'est le terrorisme ? Aux États-Unis Edward Snowden, pour certains, est un terroriste. Si on ne définit pas plus que ça, demain l'État français peut dire, je ne sais pas moi, l'utilisation du logiciel libre, c'est un acte terroriste. Pourquoi pas ? Je l'ai déjà entendu, ce n'est pas quelque chose qui vient de nulle part. Si on dit ça, à ce moment-là, on doit empêcher, sans décision judiciaire, l'accès à tous les sites de logiciels libres, si on n'a pas défini le terrorisme. Alors qui peut définir le terrorisme ? Encore moins dans un texte de loi.<br />
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Donc si on n'a pas une action politique pour éviter ce type de loi, pour se battre contre, ce que fait la [http://www.laquadrature.net/fr Quadrature] en permanence. J'en profite pour vous rappeler que la Quadrature est en période de levée de fonds, donc si vous avez quelques sous à lui donner, n’hésitez pas. Si on ne se bat contre eux, on va continuer à perdre des libertés, petit à petit comme ça, quotidiennement, jusqu'à n'en avoir plus aucune.<br />
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Évidemment, il y a aussi la réponse sociale. On peut apprendre à utiliser des logiciels plus sûrs et on peut militer autour de soi. L'exemple que j'aime bien prendre c'est de demander à son docteur comment est-ce qu'il protège vos données médicales qui normalement sont confidentielles. Est-ce qu'il les met sur le cloud sans chiffrement ? Ou est-ce qu'il les garde sur son ordinateur avec un gros mot de passe et chiffrées ? C'est important de le savoir. Et puis en en parlant avec lui ça peut, lui, le motiver à faire un peu plus attention non seulement à ses données mais aussi aux vôtres.<br />
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On fait ce travail-là avec les journalistes aussi. On va les voir en leur disant « vous êtes censés garantir l'anonymat de vos sources, comment vous faites ? Est-ce que vous échangez par mail sur Google Mail avec eux ? Ou est-ce que vous utilisez PGP ? »<br />
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On peut faire ça. On peut espérer aussi que les corps dont j'ai parlé tout à l'heure, l'IETF, W3C, donc les gens qui organisent Internet, plus ou moins, continuent leurs développements et arrivent peut-être un jour à ce qu'on espère : c'est-à-dire un Internet beaucoup plus sécurisé, mais on en est très loin !<br />
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Alors, en tant qu’activiste, il est important aujourd'hui de se poser cette question : « Comment est-ce que moi je vais faire pour améliorer les choses ? »<br />
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D'abord je dois apprendre à mieux communiquer. Typiquement je dois venir devant vous, ce n'est pas un acte aussi simple que ça pour quelqu'un comme moi. Je dois, à l'image d'Edward Snowden, apprendre à faire en sorte qu'on parle de mon affaire. Je dois, quand j'ai un scandale que je veux dénoncer, je dois apprendre à le <em>feuilletonner</em>, à trouver les journalistes qui vont faire ça bien, de façon à intéresser le grand public. C'est un vrai boulot d'apprendre à communiquer pour des gens dont ce n'est pas le boulot, mais on est obligés de le faire de plus en plus.<br />
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Enfin une réponse technique, qui est peut-être celle dans laquelle je me sens le plus à l'aise, moi, mais qui n'est pas le cas de tout le monde. D'abord il va falloir arrêter de croire que simplement parce qu'on a développé un outil qui permet la confidentialité, tout le monde va se mettre à l'utiliser un jour ou l'autre. Les logiciels libres, après tout, c’était un peu le modèle au départ. On fabrique un logiciel libre, on le met à disposition de tout un chacun, on met la doc en ligne, et puis petit à petit les gens vont l'utiliser. C'est normal, il est meilleur, il est libre, il y a tout intérêt à ce que les gens viennent. Pourquoi est-ce que tout le monde n'abandonne pas Windows ? C'est bizarre ! En même temps, c'est comme ça que ça se passe.<br />
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Pour que [GNU/]Linux puisse devenir quelque chose de largement utilisé, il a fallu faire autre chose que simplement le mettre en ligne et laisser les gens s'en emparer. Il a fallu le rendre agréable, facile d'emploi, joli, sexy, quelque chose d'attirant pour le grand public, qui ensuite, que ce soit libre ou pas, il s'en fiche. Ce qu'il veut, lui, c'est que ce soit pratique, sympa, pas difficile.<br />
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En sécurité, on n'a jamais fait ce travail là. En sécurité on a fabriqué PGP. Qui l'utilise dans la salle ? Au quotidien ? Voilà. Alors un, deux, trois, quatre, cinq. Qui utilise PGP, qui est le logiciel qui permet de chiffrer son mail, au quotidien ? J'ai bien dit au quotidien, c'est-à-dire que tous les jours vous vous rentrez votre password au moins une fois. Voilà ! Et encore on n'est quand même pas dans un public technophobe. Disons que là vous êtes quand même tous un petit peu technophiles. On a cet outil-là. Il existe depuis vingt ans. En vingt ans il a atteint une dizaine de personnes dans la salle ! Ça ne marche pas ! Il va falloir qu'on fasse mieux que ça. On ne peut pas se contenter de dire ça existe, il y a eu le scandale donc les gens vont l'utiliser. Le scandale il a un an, il y a dix personnes dans la salle qui l'utilisent !<br />
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==26' 00, relu avec son Beuc ==<br />
Il faut aussi qu'on arrête de fabriquer des services centralisés. J'aime bien l'exemple de Protonmail, je vous ai expliqué pourquoi tout à l'heure ce n’était pas une bonne idée. C'est qu'un service centralisé, il y aura toujours, toujours une faille. Peut-être que lui, que les auteurs du service auront créé le site web parfait qui n'a aucune faille, qui ne risque de subir aucune injection SQL, rien du tout, mais de toutes façons il aura utilisé des librairies, il aura utilisé un NodeJS quelconque, qui lui aura une faille. Même si personne ne l'a vue, personne ne peut savoir si la NSA ne l'a pas vue. Les développeurs du libre ont des moyens restreints. La NSA a d'énormes moyens. Ça n'a rien à voir. Eux, ils ont des gens à plein temps pour trouver des failles. Nous on a un programmeur dans un coin qui a un site web à livrer, une application à fabriquer, et qui n'a vraiment pas du tout le temps d'aller chercher des failles dans son truc. On peut demander aux autres, à la communauté de faire des audits. Mais la communauté, encore une fois, c'est du bénévolat. Il ne faut pas compter qu'elle soit aussi efficace que des gens qui eux ont des milliards de dollars tous les ans juste pour ça, pour chercher des failles.<br />
Clairement si vous un service centralisé, le plus sécurisé possible, vous n’aurez quand même une faille et vous n'aurez aucune confidentialité.<br />
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Il faut aussi évidemment trouver des nouveaux modèles économiques, arrêter de dire aux gens venez chez moi c'est gratuit. Si c'est gratuit, soit vous avez quelque chose en échange, hé donc de la pub, a priori je ne vois que ça. Vendre des services autour, mais des services autour, vous les vendez comment si vous n'utilisez pas les données personnelles de vos utilisateurs ? Et si vous les utilisez, où est la vie privée ? Donc il faut, en tout cas, je n'ai pas les clefs, mais clairement en tout cas, il y a un modèle économique qu'il faut complètement abandonner, c'est le modèle de la publicité. Celui-là, il va falloir faire rentrer dans la tête des utilisateurs que ce n'est pas un modèle, que la publicité ne fait que détruire Internet parce que ça le centralise de plus en plus, et que du coup ça le rend fragile et trop facile à espionner, et qu'il va falloir accepter soit de faire des efforts, soit de payer, en tout cas de trouver de nouveaux modèles économiques. C'est sûr que ça ne va pas être facile.<br />
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C'est sûr que ce n'est pas en disant : "J'ai la même que Google Mail, venez chez moi, la seule différence c'est que vous serez sécurisés, mais c'est payant.", vous allez réussir à faire venir les gens. Vous en aurez, je pense. Protonmail, la dernière que j'ai eu des chiffres, c’était pas loin de un million d'utilisateurs ; c'est énorme un million d'utilisateurs. Google Mail c'est un milliard d’utilisateurs. Donc sur mille mails échangés entre les utilisateurs pris au hasard, vous en avez 999 qui sont échangés avec Google Mail. Les utilisateurs qui sont chez Protonmail, quand ils veulent parler avec leurs amis, ils ont 999 pour mille chances d'envoyer leurs mails chez Google. Le reste du temps, ouais, ils sont sûrs. Mais un mail sur mille sera sûr. Les 999 autres ils vont chez Google, donc à la NSA. Donc en pratique ça ne sert à rien. Ça ne sert à rien parce que la NSA s'en fiche de ne pas avoir ce un pour mille. Elle a tout le reste donc elle sait ce que vous faites. C'est à 999 pour mille elle le sait. Donc ça lui suffit largement, elle n'a pas besoin d'en savoir plus. <br />
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Il faut évidemment maintenant, quand on crée un nouveau projet, mettre la sécurité au centre de ses préoccupations, mais ça, ça devient de plus en plus vrai heureusement. <br />
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On a vu l'équation économique, c'est un vrai problème. La valeur de la vie privée est trop basse, donc il va falloir faire en sorte de la remonter. Ce n'est pas simple ! Il va falloir convaincre le grand public que sa vie privée a une valeur. Comment faire ? On y réfléchit. On a essayé, nous, de trouver des idées. Vous en aurez j'espère d'autres. C'est un peu l’objectif de ce type de conf que de dire aux gens, il n'y a pas que CaliOpen. CaliOpen c'est un cas, dont je vais parler plus tard, et j'espère qu'il y aura d'autres idées qui sortiront de mes conférences et de mes discours, parce voilà : CaliOpen va répondre, je crois, à un certain nombre des problèmes que je pose, mais pas à tous. <br />
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Donc il faut une vraie envie, pour l'utilisateur, de quitter des services non sécurisés, de quitter des services trop centralisés, et pour ça on ne peut pas se contenter juste de lui dire : "c'est la même chose mais sécurisé". Ça ne marchera pas, pas plus que pour PGP. Il faut trouver des nouveaux services à lui proposer qui lui donneront envie de venir. Et peut-être qu'une fois qu'il sera là, on pourra le motiver pour utiliser des systèmes un peu plus complexes mais beaucoup plus sécurisés. Les motivations on les trouvera. Il faut donc créer cette envie de migrer. Il faut pour ça évidemment créer des services attirants. Ce n'est pas simple. Il faut aussi arrêter de croire que, simplement parce qu'on se protège soi, on est sûr, on est tranquille. Ce n'est pas en se protégeant soi qu'on est tranquille. C'est en se protégeant nous-même et en protégeant tous ceux qui nous entourent. Si chacun se protège dans son coin, c'est-à-dire moi, mes photos à moi, elles sont sécurisées, mais les photos de moi que quelqu’un d'autre a prises, qui elles ne sont pas sûres, elles en disent tout autant de ma vie.<br />
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La vie privée, si on veut la garantir, il faut arrêter de croire qu'en se protégeant soi-même seulement, on va réussir à le faire. En se protégeant soi-même, on va chez Protonmail, on fait partie du un million, mais le milliard en face, il continue à nous exposer. Ça ne sert à rien ! La seule façon de protéger la vie privée, ça n'est pas au niveau individuel, c'est au niveau de la masse. Il faut, pour ça, rendre la surveillance de masse beaucoup chère qu'elle ne l'est aujourd'hui. Encore une fois on en revient à ce modèle économique. Si ça devient beaucoup plus compliqué pour les espions d'espionner, du coup qu'est-ce qu'ils vont faire ? Ils ne vont pas arrêter d'espionner, c'est leur boulot, mais ils vont peut-être être un peu plus pointus dans leurs recherches. Plutôt que de dire : "j’aspire tout, les informations de la terre entière en permanence, comme ça je suis sûr que quand je cherche, je trouve", dire : "bon, lui, j'ai vraiment une bonne raison de le suspecter, donc je vais mettre les moyens dessus. Peut-être pas sur Internet, Internet c'est devenu trop sécurisé, tant pis, mais je vais, je ne sais pas moi, lui envoyer une nana jolie, mettre un micro chez lui". Les espions ont toujours su espionner, ils n'ont pas attendu Internet pour ça.<br />
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Donc si on rend la surveillance de masse beaucoup plus chère on a une petite chance que les espions arrêtent de nous espionner en permanence, tous. Il n'y a que comme ça qu'on pourra vraiment retrouver un peu de vie privée. Ce n'est pas en se protégeant soi-même dans son coin qu'on y arrivera. La sécurité globale n'est pas la somme des sécurités individuelles, c'est le mot clef de cette chose.<br />
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Alors, il y a un autre problème qui se pose quand on veut pousser les gens vers de la sécurité, c'est qu'évidemment c'est moins facile. Un mot de passe sûr c'est un mot de passe compliqué. Si vous mettez "1234", ce n'est pas compliqué, mais c'est facile. Si vous allez chez Gmail ce n'est pas compliqué, mais ce n'est pas sûr. Si vous voulez être sûr vous allez mettre une <em>passphrase</em> de au moins trente caractères de long, qui sera difficile à retrouver et il faudra la taper plusieurs fois par jour parce qu'elle ne sera valable qu'un certain temps. Ça va vous compliquer la vie. Mais allez vendre ça au grand public, en lui disant on est un milliard d’utilisateurs qui maintenant vont décider de, au lieu de mettre "1234" chez Google et avoir un joli service facile à utiliser, ils vont devoir mettre une phrase de trente caractères, compliquée à retrouver, chez un service payant. Comment faire pour motiver autant de gens, suffisamment pour rendre la surveillance de masse assez chère ? C'est un vrai problème, ce n'est pas simple du tout.<br />
Pour CaliOpen on a imaginé une solution à ça. [https://www.caliopen.org/ CaliOpen] est un projet qui a un an maintenant à peu près, mais qui en réalité a plus de dix ans. Il y a dix ans j'avais voulu déjà créer un service de mails, pas spécialement sécurisé, mais au moins gratuit et un peu plus intelligent que ce qui existait à l'époque. On avait bien avancé sur ce projet et puis Google est arrivé avec Google Mail. On a arrêté parce que forcément on avait un peu de concurrence.<br />
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L'an dernier donc suite aux affaires, suite au scandale, [https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9r%C3%A9mie_Zimmermann Jérémie Zimmermann] est passé me voir ; il m'a dit tu dois relancer ton projet et en faire quelque chose. D'abord du libre, ce qui n’était pas le cas de la première version, et puis qui permette aux gens de retrouver de la vie privée. Le challenge était lourd puisqu'il fallait répondre à tous les problèmes que j'ai soulevés jusqu'à présent.<br />
En tout cas, à force de réflexion, on a imaginé une solution pour pousser les gens d'abord à venir vers CaliOpen et ensuite pour adopter des comportements plus sûrs.<br />
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D’abord pour les attirer vers CaliOpen on est sorti du modèle, c'est-à-dire qu'on s'est dit on ne va commencer à développer, on sait faire un service de mails, ce n'est pas difficile, mais on n'a pas envie de le faire comme les autres. Parce que si on fait la même chose, pourquoi les gens viendraient chez nous ? Ça n'a pas d’intérêt. Il va falloir qu'on trouve quelque chose de mieux, encore une fois.<br />
Alors on a travaillé, on a travaillé pendant six mois sur une page blanche en disant : "Qu'est-ce que nous on a envie d'avoir ?" Et puis, petit à petit, vraiment avant la moindre ligne de code, on a bossé six mois, moi en ergonome et des graphistes. C'est tout. Aucun technicien, à part moi, mais il y a longtemps que je suis dépassé en technique.<br />
<br />
On a, petit à petit, imaginé ce qu'on voulait. On ne voulait plus une interface trop difficile, on voit un peu, ouais, on ne voulait plus cette notion de <em>folders</em> à gauche. On voulait quelque chose qui se rapproche un petit peu, je ne sais pas moi, d'une <em>timeline</em> type Twitter ou autre, juste avec la conversation au fur et à mesure.<br />
<br />
Puis on s'est demandé c'est quoi une conversation ? Jusqu'à présent une conversation par e-mail c'est un sujet et sous ce sujet on classe les échanges qui se font. Mais la réalité au quotidien, de nos jours, ce n'est plus ça. Quand vous échangez, je ne sais pas, avec votre fils, votre fille, votre mère, vous commencez un mail un jour, avec un sujet, bien sûr, vous devez en rentrer un, et petit à petit vous continuez à échanger et puis vous faites reply à chaque fois, vous ne changez pas le sujet. La conversation elle dérive. Le sujet reste le même, en tout cas affiché, mais la conversation n'a plus rien à voir. <br />
<br />
Donc qu'est-ce qui définit une conversation ? Ça n'est pas son sujet, ce sont les gens qui y participent. Donc on s'est dit on va faire ça, on va oublier cette notion de sujet, on va juste créer une conversation, un échange ce sont les gens qui y participent. Ce qui définit une conversation dans CaliOpen c'est qui participe à la conversation.<br />
<br />
On a viré les <em>folders</em> du coup parce qu'on n'en a plus l’usage. On n'a plus besoin de dire : "ça c'est classé dans tel dossier, ça c'est classé dans tel autre". On n'a pas besoin de ça. On sait de quoi on parle et avec qui on parle, donc on retrouve facilement. On peut mettre des mots-clés et dire ça, cette discussion-là, elle traite de tel sujet ou ce message-là traite de tel sujet.<br />
<br />
Petit à petit comme ça on s'est orienté vers une jolie interface qui reste à développer, hélas ! On a beaucoup avancé sur le reste, mais pour l'interface, j'y reviendrai, on a besoin de développeurs frontend web, et ce ne sont pas des gens faciles à débaucher ceux-là.<br />
<br />
Donc on s'est dit ça. On a une nouvelle interface, qui est plutôt sympa, mais ça ne suffira pas à attirer les gens. Au contraire, ça risque de les rebuter. Donc qu'est-ce qui va les attirer ? Si on ne définit plus une conversation par son sujet, ça n'a pas besoin d’être forcément une conversation par mail. Ça peut être du SMS, ça peut être du chat en ligne, ça peut être des forums de discussion, ça peut être un peu tout ce qui concerne la correspondance privée. Aujourd'hui on commence une correspondance sur Twitter avec quelqu'un, en 140 caractères, ensuite on passe au message privé ; du message privé c'est trop long, donc on s’échange des e-mails, on passe à l'e-mail, peut-être demain à [http://www.framasoft.net/article1017.html Jabber], mais ça reste la même conversation, ce sont les mêmes personnes. Donc si on arrive à présenter ça sur une interface agréable en disant tous vos échanges, toute votre correspondance privée, regroupés là, quel que soit le protocole, quel que soit le média utilisé, là pour le coup on a quelque chose de nouveau. Là pour le coup on peut peut-être attirer du public vers un nouveau service. On n'a rien résolu au niveau de la sécurité mais on a peut-être trouvé une bonne raison pour que le public dise ça, ça m'intéresse, je vais voir. Ensuite il va falloir le faire venir, le faire rester.<br />
<br />
==39' 17 relu avec le son par echarp, sans le son par Booky==<br />
<br />
Pour ça, et surtout pour qu'il utilise de plus en plus d'outils de sécurité, on a imaginé de le noter. Évidemment les gens qui s'y connaissent, ça les intéresse, eux, de savoir que tel message a été chiffré, tel autre ne l'a pas été, parce que comme ça ils savent quelle est la chance que leur courrier ait été intercepté ou non. Mais eux-mêmes n'ont pas de note.<br />
<br />
Nous, on a imaginé dans Caliopen, que tout sera noté d'un point de vue de confidentialité. C'est-à-dire que la conversation, en elle-même, a un niveau de confidentialité, le message en lui-même en a un, le contact en a un ; le terminal sur lequel vous vous connectez a un niveau de confidentialité ; le service Caliopen sur lequel vous vous connectez en a un aussi. Tout a un niveau de confidentialité. Et ça donne quoi&nbsp;? Ça donne que, quand vous utilisez, au départ vous arrivez grand public, vous n'y connaissez rien, vous l'utilisez comme un service un peu nouveau qui vous permet de tout centraliser là, mais il n'y a pas encore de notion de sécurité ni de confidentialité.<br />
<br />
Puis un jour, quelqu'un vous dit «&nbsp;Moi je ne veux pas que tu m'envoies de mails, je refuse que tu m'envoies des courriers via Caliopen parce que ton niveau de confidentialité à toi est trop bas et que ma sécurité à moi compte plus que ce que tu pourrais me dire. Donc pour pouvoir m'écrire il va falloir que tu augmentes ton niveau de confidentialité. Et pour ça, il va falloir, je ne sais pas, tu regardes&nbsp;: Caliopen va te proposer des sources, des pistes, tu vas devoir créer un couple de clés, une clé privée, une clef publique, tu vas devoir mieux renseigner le niveau de confidentialité du terminal que tu utilises, tu vas devoir avoir une action qui va te faire monter de niveau. Une fois que tu auras le niveau suffisant pour m'écrire, là j’accepterai de lire tes courriers, sinon je ne les lirai pas&nbsp;».<br />
<br />
Et du coup quand on va se retrouver comme ça, devant des portes fermées, on va avoir envie de monter de niveau. Et puis de toutes façons, même humainement, quand on voit qu'on arrive sur un service et qu'on a un niveau nul, on se dit c'est quoi cette histoire de niveau&nbsp;? Est-ce que je peux m'améliorer&nbsp;? C'est comme un jeu quelque part. <br />
<br />
Donc, on espère par ce jeu social, pousser les gens vers de la confidentialité, de les pousser à adopter des nouveaux comportements plus respectueux des autres, pas seulement d'eux, mais y compris de leurs correspondants. Par exemple, un correspondant vous envoie un courrier que lui estime confidentiel. Et vous, vous décidez d'aller le lire sur un terminal, sur une borne Wi-fi dans une gare&nbsp;! Du coup, le message que lui estimait être confidentiel, vous le rendez public quelque part, en tout cas facilement exploitable par un tiers. Évidemment, celui qui vous l'a écrit ne pensait pas que vous alliez agir comme ça. Qu'est-ce qui doit se passer dans un cas comme ça&nbsp;? D'abord Caliopen, en tout cas un système de ce genre-là, doit vous prévenir&nbsp;: attention ce message-là il a un haut niveau de confidentialité et toi tu vas l'utiliser sur un terminal qui n'en a aucun. Est-ce que tu es vraiment sûr de vouloir faire ça&nbsp;? Si tu fais ça, tu vas perdre des points. Ton niveau à toi va baisser. Évidemment ton correspondant va être informé du fait que tu as rendu public un message qu'il estimait lui confidentiel, parce que c'est important pour lui de le savoir. Jusque là il croyait que personne d'autre que toi n'allait le lire, mais là, du coup, tu le rends public en faisant ça, il faut qu'il en soit informé. C'est peut-être important pour lui de prendre des garanties du coup. Si c'est, je ne sais pas, une source vis-à-vis d'un journaliste et que d'un seul coup la source doit se protéger, c'est important qu'elle soit informée. Et c'est important aussi que les gens qui continuent à t'écrire sachent que tu as baissé de niveau et que tu as un comportement à risque.<br />
<br />
Et du coup, forcément, en agissant comme ça et en proposant ce type d'outil, on va reformer les gens non seulement à se sécuriser mieux, mais aussi à plus respecter la vie privée de leurs correspondants et de leurs contacts. Et c'est comme ça qu'on espère, petit à petit, arriver à quelque chose d’efficace.<br />
<br />
Après c'est beaucoup plus technique et je ne pense pas faire une conférence technique. On a aussi pensé que, évidemment, pour pouvoir afficher un niveau de confidentialité d'un message, on ne pouvait pas se contenter d'un simple modèle client-serveur, parce que entre le client et le serveur il y a toujours possibilité d'une interception, man in the middle ou autre, et donc quand vous vous connectez sur un service Caliopen, le jour où vous vous y connecterez, vous vous y connectez à travers un navigateur, mais le service lui-même n'est pas centralisé, mais intégré. C'est-à-dire que l'outil qui vous envoie l'information à afficher est au courant, parce qu'il est sur le même service que le serveur qui a reçu le courrier, de la façon dont ce courrier a été reçu&nbsp;: s'il a été reçu par SMTP simple, sans aucun chiffrement, sans rien du tout, ou s'il a été reçu via SMTP-TLS, donc avec un chiffrement de bout en bout, si le serveur qui a envoyé le courrier a un certificat à jour ou pas. Ce genre d'informations, c'est le serveur qui reçoit votre courrier qui en est informé, pour pouvoir vous l'afficher sur l’écran. Il faut que l'outil qui vous l'affiche soit proche du serveur et qu'il n'y ait pas de possibilité d’intervention entre les deux. Donc on a imaginé un service très intégré.<br />
<br />
L'interface seule ne peut pas suffire à vous afficher l'information suffisante pour vous informer sur le niveau de confidentialité. Je pense par exemple à, comment s'appelle-t-il l'autre outil qui est en le développement et qui a commencé un peu en même temps que Caliopen&nbsp;? Comment&nbsp;? Ouais, Mail page. Mail page n'est qu'une interface, pour le coup. Donc effectivement, elle vous permet de chiffrer, de déchiffrer votre courrier, mais ça n'est qu'une interface. Le serveur n'est pas intégré dedans, du coup les informations qu'il va vous afficher sont très limitées. Vous n'avez pas réellement assez d'informations pour pouvoir estimer si votre courrier a été intercepté ou pas.<br />
<br />
'''Public :''' On peut poser des questions&nbsp;?<br />
<br />
'''L. C. :''' Oui, oui.<br />
<br />
'''Public :''' <em>inaudible.</em><br />
<br />
'''L. C. :''' Alors idéalement non. En pratique oui. En pratique on imagine, nous déjà, des modes dégradés d'utilisation de Caliopen évidemment, donc un client IMAP pourrait s'y connecter, mais de façon dégradée. D'abord le client IMAP, lui, va s'attendre à avoir une structure mail, donc des sujets, donc tous les échanges qui ne sont pas du mail on aura du mal à les afficher, clairement. Un client IMAP s'attend aussi à des folders. On n'en a pas. On peut recréer des pseudos folders, en agissant sur «&nbsp;je crée le folder avec tous les échanges tagués boulot et je crée donc un folder boulot pour l'afficher au client IMAP&nbsp;». Mais on sera en mode très dégradé avec aucune notion de confidentialité. Et dans ce mode dégradé là, a priori normalement, un serveur Caliopen n'enverra pas les messages dont le niveau de confidentialité est trop élevé. Il n'enverra que les messages dont le niveau de confidentialité est assez bas.<br />
<br />
Oui oui, n'hésitez pas à me poser des questions, bien sûr. Ça marche.<br />
<br />
'''Public :''' <em>inaudible.</em><br />
<br />
Un autre aspect important, toujours en termes techniques, c'est que la chose qui me permettra de dire on a réussi quelque chose avec Caliopen, ça n'est pas le nombre d'utilisateurs dans le service Caliopen, évidemment. Caliopen ce sera du logiciel libre et on espère qu'il y en aura beaucoup des services Caliopen qui s'ouvriront. Mais pour ça il faut qu'on fasse quelque chose de facile à déployer. Aujourd'hui déployer un service web, ça prend quelques minutes, même à un administrateur pas très compétent, il suffit de, voilà, en cliquant sur quelques trucs, on installe un Apache. Apache est pré-installé de toutes façons dans toutes les distributions et sur tous les serveurs que vous pouvez louer partout. Et ensuite il vous suffit de cliquer, de choisir un CMS, de le dézipper et de cliquer sur quelques trucs et vous avez votre site web, ça y est.<br />
<br />
Mettre en place un service de mails, sans parler d'un service aussi complexe qu'un Caliopen qui va gérer le mail, mais XMPP donc Jabber, mais peut-être un jour les SMS, peut-être un jour la vidéo, peut-être d'autres protocoles, là pour le coup, ce ne sont pas quelques minutes qu'il va falloir, ce sont quelques jours. Même pour du mail seul encore une fois. Pourquoi ? Parce que personne n'a jamais bossé là-dessus. On n'a pas d’intégration pour installer sur un serveur, un serveur loué, un système qui reçoit et qui envoie du mail, avec un niveau de confidentialité suffisant, c'est-à-dire avec la configuration du DNSSEC qui va bien pour que votre correspondant quand il reçoit votre courrier, il est bien sûr que c'est de vous qu'il l'a reçu et pas d'un service qui se fait passer pour vous, avec donc du DNSSEC, du dn, avec un certificat à jour. Ce genre de choses est compliqué. Ça ne s'installe pas si simplement que ça.<br />
<br />
On espère, avec Caliopen, justement faciliter ce type de déploiement. Pourquoi ? Pour que le gens qui aujourd'hui disent, en entreprise ou même à la maison, moi je ne vais pas m'installer mon serveur de mails, c'est trop compliqué. Y compris en entreprise, je ne prends pas le risque, moi, de devoir gérer le spam, au niveau de ma boîte, parce que ça va me prendre un temps fou, parce que mon patron va m'en vouloir s'il a plus de spams avec mon service que chez Google. Je préfère dire au patron mettez tout le monde chez Google, c'est plus facile.<br />
<br />
Si demain Caliopen est facile à déployer et permet d'avoir un service efficace, là pour le coup, on change encore une fois l'équation économique. Le DSI de l’entreprise va pouvoir se dire, je vais pouvoir dire à mon patron que j'ai fait du bon boulot parce que ses concurrents américains ne pourront pas lire son courrier, via la NSA, via Google, via je ne sais. Toujours est-il qu'il ne pourra pas accéder à son courrier aussi facilement, du coup, on va déployer notre truc. Et comme ça, on espère déployer énormément de Caliopen partout, non seulement dans les entreprises, mais y compris dans les associations, y compris, je n'en sais rien dans les écoles, les facs, pourquoi pas. Et c'est le nombre de Caliopen installés qui va faire la masse suffisante d'utilisateurs qui, petit à petit, seront poussés vers l'utilisation des outils de confidentialité, qui fera que peut-être un jour on atteindra ce milliard qui fera qu'on sera à égalité avec un Google Mail et que là, pour l'espion, ça deviendra trop cher de dire je choppe tout parce que j'ai douze mille Caliopen installés dans le monde, je ne suis plus comme à l'époque de Google, pour pouvoir espionner tout le monde il va falloir que je mettre douze mille sondes. Là ce n'est plus le même prix ! Ce n'est pas une sonde, c'est douze mille. Si j'en ai deux cent mille installés, des Caliopen, bonjour le prix ! Donc je vais arrêter d’espionner tout le monde, c'est trop cher. Je vais me remettre à espionner les gens au cas par cas.<br />
<br />
Donc la facilité de déploiement de Caliopen est quelque chose de très important depuis le départ aussi. On a imaginé tout ce qui pouvait, à notre niveau, on ne peut pas penser à tout, mais un certain nombre de modèles économiques aussi qui permettront de faire fonctionner un Caliopen, on s'en fiche, et c'est important le modèle économique parce que, si on parle de confidentialité et de vie privée, il est évident que, dès lors que vos échanges ne sont pas stockés chez vous, Caliopen n'est pas prévu pour être en auto-hébergement, s'il y a des questions là-dessus je veux bien y répondre. Votre mail est stocké chez votre fournisseur de mails, donc qui utilise Caliopen lui, mais votre mail vous appartient à vous, pas à lui. Si son modèle économique ne tient pas la route et qu'il se casse la gueule, qu'il doit fermer, vous perdez vos courriers, vous perdez vos échanges, vous perdez tout. En tout cas vous perdez une partie de votre vie privée. Que vont devenir ses disques durs ? Que vont devenir ses serveurs une fois qu'il aura fermé ? Tout ça c'est à vous et si vous ne savez pas ce que ça devient, vous n’êtes plus sûr que ça ne va pas partir chez des gens qui, eux, vont vouloir vous espionner encore une fois. On n'a pas de sécurité.<br />
<br />
Pour avoir un minimum de sécurité, il faut que le modèle économique tienne la route. Donc on essaie d'en imaginer, mais surtout on s'est demandé comment faire pour pousser les gens qui vont installer des Caliopen à adopter des modèles économiques un petit peu stables. Et donc on a imaginé une association autour de Caliopen qui dise vous pouvez, si vous voulez, une fois que vous avez installé votre Caliopen, adhérer à l'association.<br />
<br />
==52' 05 relu avec le son par echarp et sans le son par Booky==<br />
Elle, son boulot c'est évidemment de faire le suivi du logiciel, d'assurer des mises à jour, de faire de la maintenance, de boucher les trous de sécurité, il y en aura comme toujours, il y en a partout. En échange, si vous adhérez, vous aurez non seulement ces mises à jour et puis de l’information, vous permettrez la création des mises à jour, donc vous aurez un service plus sûr vous-même. Mais en plus de ça on va vous donner en échange de ça un certificat de l’association, un label qui dit, oui, cette entreprise, ce particulier, ce service web qui est ouvert au grand public, a adhéré à la charte de l'association et la charte implique que son modèle économique n'est pas basé sur la publicité, qu'il est un petit peu fonctionnel, en tout cas qu'il ne soit pas complètement surréaliste, que par exemple quelqu'un n'ouvre pas un service grand public, ouvert à tous complètement gratuit, sans rien en échange, parce qu'on voit bien que lui va se casser la gueule très rapidement et que du coup les données privées de ses utilisateurs risquent de partir dans la nature.<br />
<br />
Il s'est aussi engagé, si par malheur le modèle économique que nous on a estimé viable en tant qu’association, se casse quand même la gueule, il s'est engagé, au moment où il a adhéré à l’association, à transférer ses utilisateurs chez un autre membre de l'association ou à leur rendre leurs données. En tout état de cause il s'est engagé suffisamment pour qu'on ait une bonne chance que l'utilisateur puisse récupérer son adresse e-mail, parce que ça lui appartient, y compris l'adresse elle-même avec le domaine, mais tout ce qui a été échangé là-dedans. <br />
<br />
En plus de ça, ce label associé à un certificat pourra permettre peut-être un jour de créer un réseau entre tous les services Caliopen, qui utilisera d'autres protocoles, un peu plus sûrs que les protocoles existants, en tout cas on a le choix, et qui, eux, seront plus difficiles à écouter. Donc on aura recréé un réseau d'échange entre tous les Caliopen qui permettra, par exemple, à quelqu'un qui utilise un service A de savoir quel est le niveau de confidentialité d'un contact qui lui est sur un service B. Mais tous les deux sont des Caliopen, ils ont tous les deux adhéré à l’association. Ils sont à l'intérieur d'un réseau privé qui échange ce type d'informations-là via des protocoles beaucoup plus confidentiels et sécurisés. Et donc on retrouve des fonctionnalités qu'on auraient perdues sinon. Et du coup forcément le service qui lui s'est engagé à respecter la charte mais ne le fait plus, perd ça, perd son label, mais perd aussi son certificat et d'un seul coup ses utilisateurs perdent des fonctionnalités. Donc on n'a pas intérêt non plus.<br />
<br />
À chaque fois qu'on a mis en place une idée, on a essayé de comprendre pourquoi les gens allaient être motivés, et pas seulement par la sécurité. Il faut qu'il y ait quelque chose d'autre que la sécurité pour pousser les gens vers l'utilisation des outils de sécurité.<br />
<br />
Donc voilà en gros ce qu'est Caliopen et en quoi il répond à la problématique que j'ai soulevée avant.<br />
<br />
Le dernier point dont j'ai un peu parlé tout à l'heure : on a beaucoup avancé, à la fois sur lui, donc le design qu'on veut obtenir et sur tout ce qui est back-office, c'est-à-dire le stockage, les outils de stockage, les outils d'indexation, de façon à les rendre facilement déployables mais aussi très adaptatifs, c'est-à-dire qu'ils pourront servir d'une petite association à une très grande entreprise ou à un service gigantesque à la Gmail qui soit public et payant. On a quelque chose qui est très facilement installable à tous les niveaux. Mais pour ça, ce qu'on n'a pas réussi à faire jusqu'à présent, c'est développer l'interface utilisateur parce qu'on a besoin pour ça d'avoir des développeurs web et c'est vraiment ce qu'on recherche en priorité maintenant : ce sont de gens qui viennent nous aider à créer. On sait ce qu'on veut obtenir, on a des mockups, on a tout ce qu'il faut, on a du graphisme, mais le boulot de développement web, lui, on est vraiment très en retard dessus. Donc si vous connaissez des développeurs web qui pourraient être intéressés par ce projet, n'hésitez pas à les mettre en contact avec nous. <br />
<br />
Si vraiment on n'en a pas trouvé suffisamment d'ici la rentrée, on envisagera soit de faire un hackhaton, soit de faire carrément un kickstart, pour avoir de l'argent pour payer des gens pour le faire, pour amener au moins le projet jusqu'à un point où les développeurs viendront plus facilement, parce que c'est vrai que c'est difficile d'intégrer un projet où on ne voit pas quelque chose à l'écran.<br />
<br />
Voilà, maintenant je suis à votre disposition si vous avez de questions. Je vais les répéter.<br />
<br />
'''Public :''' Est-ce que vous envisagez de mettre en place une sorte de standard qui permettrait à d'autres projets d’être compatibles avec Caliopen, d'être compatible avec des langages différents, avec des OS ou des serveurs différents, qui rendraient plus sûr finalement le réseau puisqu'en cas de panne de sécurité, seule une partie... <em>inaudible</em><br />
<br />
'''L. C. :''' Donc l'ouverture de Caliopen vers d'autres services ? En fait une plus grande compatibilité de Caliopen, que ce soit au niveau de systèmes d'exploitation que de l'ouverture à d'autres services ? Caliopen, comme la plupart des web services aujourd'hui, est basé sur une API. L'API est évidemment ouverte et grand public puisqu'on est dans le Logiciel Libre. L'idée étant que n'importe qui puisse ajouter, parce que son modèle est connu et qu'il est basé là-dessus, demain de la vidéo ou d'autres protocoles qui viendront et s'intègrent à l'interface utilisateur telle qu'on l'imagine, Cette API est ouverte et permet déjà, permettra, en tout ça on l’espère, de créer des modules, des plugins tout ce qu'on peut imaginer.<br />
<br />
Au-delà de ça, oui, on commence déjà à réfléchir avec les gens de Cozy Cloud en particulier, à voir comment faire en sorte d’intégrer les services qui sont différents mais qui ont une logique presque identique. Cozy Cloud tend à vous rendre la main sur vos données, cette fois-ci, quelles qu'elles soient, sur vos photos ou vos fichiers, tout. Caliopen est orienté vers la correspondance uniquement. On voit bien qu'il y a une compatibilité entre les deux et moyen de trouver des synergies. Aujourd'hui par exemple, eux veulent avoir quand même un service de mails intégré dans le Cozy Cloud, donc ils essaient de réfléchir à comment faire en sorte de développer quelque chose qui sera proche de l'interface utilisateur de Caliopen, de façon à ce que Caliopen puisse réutiliser une partie de leur boulot pour l'interface utilisateur. Et peut-être un jour, oui pourquoi pas, une intégration des deux, même si c'est compliqué. Parce que pour parler encore une fois de Cozy Cloud, eux sont basés sur un modèle client-serveur pour le coup très affirmé et donc on a un vrai problème de compatibilité, là pour le coup oui, parce que, voilà, comment faire en sorte dans un modèle client-serveur d'intégrer un système qui lui ne veut pas l’être ? Ce n'est pas simple.<br />
<br />
Ensuite, sur la question de la portabilité entre les différents OS ? C'est du logiciel libre et les outils qui sont derrière sont déjà portés sur à peu près tous les OS existants, même si clairement je me vois mal installer un poste fixe sur un Windows. Je sais qu'on peut. Je pense quand même que, de toutes façons, ça restera en très grande majorité sur des Unix, mais tous les Unix pourront faire tourner un Caliopen et évidemment pas seulement GNU/Linux. Tous les VSD feront tourner les Caliopen, même les Mac feront tourner des Caliopen. Il n'y a aucun problème par rapport à ça.<br />
<br />
'''Public :''' Oui. Je pensais que ce genre d'application, je pensais que c'est peut-être quelque chose d'intéressant pour tout l'auto-hébergement et aussi l'hébergement associatif. Notamment parce qu'il y a un aspect éthique, donc un aspect sécurité qui est important pour eux. Et puis donc je pense à présent, enfin nous en ce qui me concerne, on est donc une association qui s'appelle MarsNet qui est à Marseille, qui est un peu à la suite de Globenet et donc, nous ça nous intéresse beaucoup. Mais je me pose des questions au niveau de l'ergonomie, des choix de l'ergonomie, parce que ça me paraît un peu surprenant et puis je me dis est-ce que ce n'est pas aussi intéressant de travailler justement avec les hébergeurs au niveau de ces choix de l'ergonomie et au niveau du public aussi, au niveau des usagers. Je voudrais savoir en fait combien d'usagers ont travaillé avec vous pour tester ces choix ergonomiques ?<br />
<br />
'''L. C. :''' L'ergonomie, il y a six mois de boulot dessus, je ne pense pas tellement qu'on va y revenir maintenant. Par contre, est-ce qu'elle sera facile à utiliser, agréable à utiliser, on le verra quand on l'aura. Ça, vraiment, c'est le problème. Aujourd'hui on a fait ce qu'on appelle une Proof of Concept, c'est-à-dire qu'on a développé une interface minimale pour voir comment ça se passe. Ça a l'air utilisable. Il y a des questions qui vont se poser c'est sûr ; on n'a pas résolu tous les problèmes de l'interface utilisateur.<br />
<br />
Typiquement, un exemple assez classique, c'est quand c'est du mail je sais afficher facilement un graphe avec untel a répondu à untel qui a répondu à untel dans tel ordre, mais là il y a une autre réponse. Voilà je fabrique mon graphe comme ça. Quand on intègre à la fois du mail, du chat en direct, des SMS, de la vidéo, n'importe quoi, le graphe devient quasiment impossible à imaginer. Comment faire en sorte ? Comment présenter la chose ? On a des idées, mais on ne les a pas toutes. Ça viendra au fur et à mesure et avec le retour des utilisateurs. Pour qu'on ait un retour des utilisateurs, il faut déjà qu'on ait quelque chose à leur faire tester. Et tant qu'on n'aura pas de développeurs web pour faire cette interface et jusqu'à l'interface utilisateur, on n'aura pas grand-chose à faire tester.<br />
<br />
Sur l'auto-hébergement, je reviens là-dessus juste un mot. Le mail, mais pas seulement, tout ce qui est correspondance privée, à cause du spam notamment, mais pas que, n'est pas quelque chose qui s'allie bien à l'auto-hébergement. Moi j'auto-héberge mon e-mail perso depuis 92, à peu-près. Au début c’était facile. Ces dernières années, une fois par moi, je dois me taper je ne sais pas combien de milliers de spams pour modifier ma base d'anti-spams, modifier mes configs. Tout ça pour une personne. C'est un travail délirant. Ça ne sert à rien. Enfin ça sert pour moi, mais c'est complètement fou quoi. Le mail, à cause du spam entre autres, c'est quelque chose qui se centralise pas trop, mais quand même un peu, de façon à ce que quand on gère un service de mails, on ait un anti-spam pour tout le monde, En plus de ça plus on a d'utilisateurs plus c'est facile de faire de l'anti-spam parce que le travail de la logique bayésienne se fait plus facilement sur un grand nombre de courriers différents. <br />
<br />
Imaginons que vous avez cent mille utilisateurs sur votre service, d'un seul coup vous avez un mail, le même, qui arrive pour dix mille utilisateurs ! Spam ! Grosse chance de spams ! Ça peut être La Redoute aussi, mais pas forcément. En tout cas on peut augmenter comme ça facilement le niveau et détecter des choses plus facilement.<br />
<br />
Pareil vous mettez du greylisting sur votre service. Le greylisting, quand vous êtes tout seul, à chaque fois qu'un nouveau contact vous envoie du mail, il se prend un quart d'attente et son serveur doit faire un retry et vous, vous attendez un quart d'heure de le recevoir. Si le greylisting est au niveau d'un service un peu plus centralisé, il y a un utilisateur qui va se prendre le quart d'heure de retard, mais tous les autres ça passe pour eux. Donc le courrier électronique et tout ce qui est correspondance privée c'est bien quand c'est un peu centralisé pour tout un tas de raisons. Ça permet de partager des règles de filtrage, ça permet de partager des contacts, ça permet de partager des carnets d'adresses, ça permet de partager des fichiers plus facilement. Ça permet aussi de ne stocker les fichiers qu'en un seul exemplaire, si justement La Redoute envoie à tous vos utilisateurs le même e-mail, plutôt que de stocker sur votre service dix mille fois les mêmes photos, vous n'allez les stocker qu'une seule fois pour dix mille personnes, ça coûte un peu ; pour cent mille personnes ça ne coûte plus rien par rapport à l'effort d’hébergement que vous avez fait.<br />
<br />
Du coup il y a une vraie raison de centraliser un peu le courrier électronique, y compris économique. Technique et économique. Trop centraliser, on l'a vu ce n'est pas bon. Ce n'est pas bon parce que du coup c'est là que l'espion mettra son micro. Mais pas centraliser, c'est vraiment trop compliqué et pas adapté.<br />
<br />
Donc l'auto-hébergement pour le courrier, ce sera possible, mais ce sera possible vraiment pour quelques fous, quoi ! Je ne pense pas que ce soit l'objectif d'un Caliopen que d'avoir des services auto-hébergés pour un utilisateur. Par contre à l’échelle d'une famille, pourquoi pas ! A l’échelle d'une entreprise, évidemment, là oui. Là il y a une vraie logique à mettre en œuvre un Caliopen. Mais en auto-hébergement perso, je le vois pas tellement. En association parfaitement. Oui absolument.<br />
<br />
==1h 05' 20, relu son echarp, relu sans son Beuc ==<br />
<br />
'''Public :''' [inaudible]<br />
<br />
'''L. C. :''' Justement. Attends attends, parce que je dois répéter, si tu es trop long je vais en oublier un morceau. Donc est-ce que le fait de rendre public le niveau de confidentialité d'un utilisateur CaliOpen n'est pas à l'opposé de la confidentialité ? C'est ta question ? Est-ce que ce n'est pas une métadonnée ?<br />
<br />
Alors ça en est sans doute une. Je doute qu'à elle seule elle intéresse grand monde. Dans les métadonnées, ce qui est intéressant ce n'est pas la donnée sur l'utilisateur, c'est avec qui il parle. Ça n'est pas qui il est pour l'instant. Le vrai truc des métadonnées c'est de créer des graphes pour dire, untel parle à untel, parle à untel, or le troisième, là, m'intéresse, donc je vais aussi espionner untel, untel, untel, untel. <br />
<br />
Là, même si effectivement ça peut poser un problème, je l'entends bien, je le comprends, je n'ai pas envie moi que tout le monde sache que je suis complètement nul en confidentialité, et c'est le cas, mais justement c'est tout le principe. Si on oublie ça, on n’arrivera pas à créer la motivation nécessaire aux gens pour monter de niveau. Si cette information-là n'est pas publique, les gens qui t'écrivent sans te connaître particulièrement, ne savent pas si tu es quelqu'un à qui ils peuvent faire confiance ou pas. C'est quelque chose de fondamental donc c'est quelque chose qui doit être public. C'est un choix qu'on fait. Ce n'est pas un choix forcément partagé par tous, je comprends bien. Mais c'est un des choix fondamentaux de CaliOpen que cette information-là, elle, oui, elle doit être publique. Le fait que tu n'es pas quelqu'un de sûr, c'est public.<br />
<br />
Eh bien tant mieux, mais tant mieux ! Ça poussera les gens à faire plus attention. Moi c'est comme ça que je le vois, si tu veux. Peut-être que je me goure, peut-être que les gens continueront à dire, tant pis, moi je m'en fous ! Et puis que les gens sachent que je suis une grosse ??? en sécurité et que tout ce qu'ils m'envoient est public, et que je le répète à tous parce que j'adore raconter la vie de mes potes à tout le monde. Mais moi je crois que, peut-être avec ce type de choses, justement, c'est comme ça qu'on arrivera à renverser, c'est un vrai boulot, de renverser toute cette charge qu'on a depuis des années, de rendre la vie privée de moins en moins importante, tout ce que je disais au début, pour que, justement, transformer et revenir en arrière vers quelque chose d'un peu plus équilibré, il va falloir ce genre de choses. Et si pour ça il faut rendre public le fait que toi tu n'es pas quelqu'un à qui on peut faire confiance, eh bien tant pis, faisons-le.<br />
<br />
'''Public :''' Est-ce que au niveau d'un serveur [inaudible] <br />
<br />
'''L. C. :''' Alors, j'entends. Est-ce que par le biais des niveaux de confidentialité on pourrait créer un graphe ? Non. Non. C'est l'utilisateur qui décide au moment où il écrit, ça n'est pas le système qui l’empêche d'envoyer un courrier à quelqu'un de non confidentiel, c'est lui. C'est lui qui dit, lui n'est pas confidentiel je ne lui écris pas. Ah, ben là c'est ma mère ! Oui, je peux lui écrire quand même. Elle a un niveau de confidentialité complètement nul, mais ce n'est pas grave, ce que je lui dis n'est pas important. Donc tu ne peux pas recréer simplement en regardant, ces trois-là, ils ont le même niveau de confidentialité donc ce sont forcément des gens qui se parlent entre eux, ce n'est pas une information.<br />
<br />
'''Public :''' [inaudible]<br />
<br />
'''L. C. :''' Là on rentre dans une logique beaucoup plus floue, sachant qu'en plus tout ça est sur différents serveurs.<br />
<br />
'''Public :''' [inaudible]<br />
<br />
'''L. C. :''' Est-ce que la démocratisation d'outils de type PGP pourrait se faire d'abord par le développement d'outils plus agréables en JavaScript tels qu'il en existe de plus en plus et en plus est-ce que ce ne serait pas une solution au problème du spam ?<br />
<br />
Alors oui et oui. D’abord évidemment que les outils qui seront intégrés dans CaliOpen et dans son interface seront de cet ordre-là. On ne va pas réinventer le truc. J'ai refusé qu'on utilise l'état de l'art aujourd'hui, parce que tant que l'interface utilisateur n'est pas un peu plus aboutie, je n'ai pas du tout envie qu'on se mette à coder en utilisant telle ou telle librairie Java qui permet de le faire, alors que demain il y en aura une meilleure qui sera sortie. Typiquement, ce qui existait il y a six mois, au moment où on a vraiment commencé à bosser, et ce qui existe aujourd'hui, a évolué, ne serait-ce que parce que Google a mis en ligne son propre système qui est plutôt pas mal foutu. L’utiliser tel quel je n'irai pas, déjà parce que c'est RSA et que je n'ai pas confiance. Mais, en l'adaptant un peu, on peut en faire quelque chose de plus agréable que ce que j'ai vu ailleurs.<br />
<br />
Ensuite est-ce que le spam peut être résolu ? Je n'en ai pas parlé directement, mais j'ai dit qu'il n'y avait plus de <em>folders</em> dans CaliOpen. Un des <em>folders</em> habituels, dans tous les webmails, ce sont les indésirables, le spam en gros. Dans CaliOpen on n'a pas de <em>folder</em>, donc on n'a pas ça. Ce qu'on a à la place c'est un deuxième niveau qui s'affiche, et qui lui aussi est réglable, qui est le niveau d'importance qu'on calcule à la fois en fonction du tag associé s'il y en a un, ou du tag reconnu même si on n'en a pas mis. Typiquement vous recevez un mail de votre patron, votre patron est taggé "boulot". Donc le mail, automatiquement, même si vous ne l'avez pas fait, sera taggé "boulot". Ce type de chose permet d'associer à un tag, à un contact, à une discussion, un niveau d'importance. Et puis petit à petit le système apprend à classer les choses par niveau d'importance.<br />
<br />
Quand il voit un spam le niveau d'importance est très, très bas. Par défaut la timeline d'un Caliopen ne vous affichera pas les contenus dont le niveau d'importance est trop bas. Vous le pouvez. Comme vous pouvez ouvrir votre dossier spam. Mais c'est diminuer le niveau minimal d'importance que vous voulez afficher. Mais par défaut il ne vous affichera pas les spams simplement parce que leur niveau d'importance sera trop bas.<br />
<br />
Évidemment oui, un message confidentiel, donc chiffré, a un niveau d'importance plus élevé qu'un message non chiffré. Donc oui, un spam chiffré pourrait passer. Mais aujourd'hui, en effet, les spammeurs n'utilisent pas, ni PGP, ni aucun outil de chiffrement. Il ne faut pas se faire d'illusions si vraiment CaliOpen arrive à concurrencer un jour Google Mail, évidemment les spammeurs s'y mettront. Donc il faudra trouver d'autres solutions. De toutes façons ça ne s’arrêtera pas demain la guerre anti-spam. Il ne faut pas rêver. Mais ça leur coûtera plus cher, ce n'est déjà pas mal. Oui en effet.<br />
<br />
Cool, pas d'autres questions ? On va manger les cahouettes alors.<br />
<br />
'''Public :''' [inaudible]<br />
<br />
'''L. C. :''' Ah mais moi je ne demande que ça. Mais pour l'instant au stade où on en est, ça n'est pas encore à l'ordre du jour. Ça le deviendra j'espère très, très vite. Aujourd'hui l'utilisateur, s'il va regarder le projet CaliOpen, il va voir quoi ? Des slides, ceux que vous avez vus là, et tout un tas de trucs qui sont du back-end. Ce sont vraiment les outils, l'API dont je parlais tout à l'heure, les différents systèmes qui se mettent en place derrière l'interface. Mais tant qu'on n'aura pas cette interface à montrer, on n'a rien à montrer à un utilisateur final. L'utilisateur final, c'est la seule chose qu'il verra dans CaliOpen. Ce n'est pas un administrateur. Donc tant qu'on n'a pas ça, non seulement on n'a rien à faire tester ni rien à faire traduire, parce que j'ai des offres aussi de gens qui me disent : "Est-ce que je peux faire de la traduction?". Mais volontiers ! Mais pour l'instant ce n'est pas encore à l'ordre du jour. Évidemment dès qu'on aura quelque chose, moi je serai très preneur d'avoir des retours et de continuer. On n'a pas toutes les réponses, encore une fois je l'ai dit. Il y aura plein de gens qui voudront nous en apporter, j'espère bien, oui. Mais aujourd'hui on ne peut pas parce qu'on n'a pas ces développeurs. C'est lié. Il faut qu'on trouve très vite maintenant des développeurs web pour avancer et montrer quelque chose. En plus de ça, le fait de montrer quelque chose, ça aussi ça motivera d'autres développeurs pour dire : "Attends, mais là il te manque ce bout-là, moi je sais le faire, je te le fais. Là aujourd'hui, il te manque tous les bouts, tu es gentil mais je n'ai pas envie."<br />
<br />
Donc on en est à ce stade difficile où on a vraiment besoin de trouver. C'est pour ça que je fais autant de confs aussi d'ailleurs, pour ça que j'en parle autant, c'est que vraiment, si on veut que ça existe un jour, il va falloir qu'on trouve une solution maintenant, cet été, pour avancer sur l'interface utilisateur. On a été vraiment déjà très loin sur le reste, maintenant il faut qu'on avance là-dessus et on prend un retard conséquent.<br />
<br />
Gandi m'aide depuis le départ du projet et met à disposition du projet du temps homme comme on dit maintenant. En gros, les gens chez Gandi qui ont envie de bosser sur CaliOpen sont libres de le faire, y compris sur leur temps de travail. Ils ne sont pas forcés. Ça reste du logiciel libre, personne n'est forcé de bosser dessus. On avait un développeur web jusqu'à il y a un mois. Maintenant il a trop de boulot ailleurs, toujours chez Gandi. Gandi du coup embauche d'autres développeurs web. Peut-être qu'un de ceux-là, et je sais que c'est en cours, a envie de travailler sur CaliOpen et pourra le faire du coup. Mais c'est une seule boîte. <br />
<br />
Gandi ne fait pas ça juste parce qu'il m’aime bien et que c'est mon ancienne boîte. Il fait aussi ça parce que, depuis maintenant dix ans, je ne sais pas, il gère gratuitement du mail pour ses utilisateurs. Quand on gère du mail en tant qu'entreprise, au début ça va, ce n'est pas très cher. Mais le mail, ça s'accumule. Un utilisateur que vous avez depuis un an, il a une quantité donnée de mails, dix ans plus tard il en dix fois plus. Vous, vous êtes toujours gratuit, vous n'avez pas moyen de dire, mec vous allez payer maintenant parce que dès le départ c’était gratuit et que les gens n'accepteront pas si facilement ou ils iront ailleurs, ils s'en foutent.<br />
<br />
Du coup comment faire en sorte de, sinon faire payer un nouveau service, je ne pense pas que ce soit dans l'idée de Gandi de le faire, mais pourquoi pas, mais au moins mettre en place quelque chose qui soit un peu plus moderne en terme de stockage et qui ne soit pas des fichiers plats stockés sur de disques, avec des <em>filesystems</em> forcément, même un peu évolués, qui ne sont pas faits pour, parce qu'au delà d'un certain nombre de mails stockés ça devient juste ingérable d'un point de vue système. Du coup eux, CaliOpen, ça les intéresse aussi pour ça, parce que si demain ils peuvent dire à la place de notre web mail tout court, notre joli web mail, on propose aux utilisateurs d'utiliser l'interface CaliOpen, nous derrière aussi ça veut dire qu'on aura tout le back-end de CaliOpen pour avoir un stockage beaucoup plus facile à gérer, qui s'auto-réplique...<br />
<br />
Il n'y a pas que Gandi qui est dans cette situation. Il y a tous les gens qui fournissent du mail. Et parmi les gens qui fournissent du mail, il n'y a pas que Gandi qui a des développeurs en interne. Donc il y a d'autres boîtes que Gandi qui pourraient avoir la même logique et se dire aussi moi ça m'intéresse que ce truc existe, ne serait-ce que parce que ça me coûtera moins cher de gérer le mail de mes utilisateurs demain. Donc qui pourraient envoyer d'autres développeurs, ceux qui sont chez eux, en attendant, voilà !<br />
<br />
Mais là, il faut que j'arrive à expliquer ça aux gens et c'est un boulot. On m'a demandé de porter ce projet. Du coup c'est devenu mon projet. Il me semble important. Comme l'a dit Stéphane à la dernière conf, je ne suis pas là pour faire de l'argent et je vois d'ailleurs mal comment on pourrait faire de l'argent avec un CaliOpen. On peut monter un service CaliOpen, l'ouvrir au grand public, le rendre payant. On sera rentable, j'ai peu de doutes là-dessus, mais on ne va pas devenir milliardaires en vendant CaliOpen à Google puisque c'est du libre, et puisque le modèle est décentralisé ; ça n’intéressa pas Google, quoi ! Ce n'est pas avec ce projet-là que je vais gagner beaucoup de sous.<br />
<br />
J'essaie de motiver les gens, d'intéresser les gens, de leur expliquer pourquoi, comment, et quoi. Mais c'est tout ce que je peux faire à ce stade. Et quand j'ai voulu, moi, plonger dans le code, en disant après tout j'ai été développeur, je peux le redevenir, les jeunes m'ont dit non ! Tu es trop vieux ! Va t-en ? Tu vas nous ralentir et déjà on ne va pas vite. Va faire des confs, écris de articles, mais arrête. Le code ce n'est plus pour toi. Voilà ! Je suis là aujourd'hui à cause de ça. Mais je ne peux pas faire plus que d'essayer de vous convaincre d'en parler autour de vous et de motiver et d'essayer de faire avancer pour qu'on ait ce projet parce que je crois vraiment que c'est une belle solution.<br />
<br />
''Applaudissements.''</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=CaliOpen_Conf_Laurent_Chemla_RMLL_2014&diff=64471CaliOpen Conf Laurent Chemla RMLL 20142014-08-01T20:33:26Z<p>Echarp : /* 13' 16, relu avec son Beuc */</p>
<hr />
<div>'''Titre :''' La réappropriation de nos correspondances privées.<br />
<br />
'''Intervenant :''' Laurent Chemla<br />
<br />
'''Lieu :''' RMLL - Montpellier<br />
<br />
'''Date :''' Juillet 2014<br />
<br />
'''Durée :''' 1 h 18 min<br />
<br />
'''Lien vers la vidéo :''' [http://video.rmll.info/videos/la-reappropriation-de-nos-correspondances-privees/] <br />
<br />
<br />
== 00' transcrit MO, relu avec son Beuc ==<br />
<br />
Alors. Ça fait donc un an maintenant qu'on a eu les révélations d'[https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Snowden Edward Snowden] sur [http://www.01net.com/operations/prism/ PRISM] et sur le scandale de la NSA. Et depuis un an il faut bien constater que pas grand-chose n'a changé. Il y a eu beaucoup, beaucoup de mots qui ont été échangés depuis, mais -- voilà. Quand c'est arrivé, moi entre autres, je n'ai pas été particulièrement étonné par le fait que les espions nous espionnent. Je m'attendais à quelque chose de cet ordre, évidemment pas de cette ampleur, ça, ça a été une surprise. Mais la vraie surprise n'est pas tellement venue de l'ampleur des révélations que du fait que d'un seul coup le grand public a été partie prenante. C'est-à-dire qu’il s’est enfin passé quelque chose. On a déjà eu ce type de révélation dans le passé, avec [https://fr.wikipedia.org/wiki/Echelon Échelon] il y a une petite dizaine d'années, [https://fr.wikipedia.org/wiki/Frenchelon Frenchelon] un peu plus tard, et à chaque fois c'est resté très confiné dans les milieux <em>hackers</em> et sans du tout que le grand public n'en soit informé.<br />
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Avec Edward Snowden et la façon peut-être dont les révélations ont été faites, d'un seul coup il y a eu cette grosse innovation de la prise de conscience, par le grand public, du fait que la vie privée était devenue quelque chose d'un peu difficile à protéger. Donc on a eu une petite évolution, malgré tout, quand je dis il ne s'est rien passé, il y a eu ça, il y a eu cette prise de conscience au niveau du grand public. Ceci dit, techniquement et socialement, ça n'a pas empêché la NSA de continuer à nous espionner, ça n'a pas empêché les députés français de voter la [http://www.usinenouvelle.com/article/la-loi-de-programmation-militaire-promulguee-rapidement-pour-eviter-tout-recours.N227615 loi de programmation militaire] qui étend la surveillance en France et ça n'a pas non plus modifié le comportement du grand public, même si quelques technophiles se sont penchés sur la façon de protéger un peu mieux leur vie privée, en pratique, leur nombre est tellement réduit, que ça n'a pas changé grand-chose.<br />
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Donc j'ai cherché depuis un an, d'abord à réfléchir à ce qui s’était passé, et à essayer de comprendre comment faire pour résoudre cette question de la vie privée sur Internet et ailleurs.<br />
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Alors il y a eu quelques évolutions techniques. Il y a eu depuis, donc j'ai dit les techniciens, oh ce n'est pas si mal, les techniciens se sont mis à utiliser un peu plus les outils de sécurité de type [http://fr.wikipedia.org/wiki/GNU_Privacy_Guard PGP], [https://www.torproject.org/ Tor]. On a vu très récemment Google, entre autres, annoncer qu'il allait mieux référencer les sites qui protégeaient le mieux la vie privée, c'est-à-dire les sites qui vous affichent un petit cadenas quand vous vous y connectez, seraient un peu mieux référencés que les autres; et a annoncé aussi que Google mail allait bientôt proposer une solution de chiffrement pour le courrier électronique. Évidemment ça pose le problème de la confiance. Est-ce qu'on a confiance dans Google et surtout dans le cas d'une entreprise dont le modèle économique est basé sur l'exploitation de vos données privées ? Comment faire confiance ? Comment pouvoir imaginer un seul instant que vos courriers chiffrés qui sont chez lui, avec votre clef privée bien sûr, parce que sinon vous ne pouvez plus y accéder facilement, vous ne pouvez plus faire de recherche dedans, comment croire que Google ne va pas, lui, les utiliser pour vous afficher de la pub contextuelle ? Et s'il peut les utiliser lui, comment croire qu’une entreprise américaine, donc soumise au [http://www.lemonde.fr/sujet/effb/patriot-act.html Patriot Act], ne va pas les fournir à la NSA sur demande ? Ce n'est pas parce que Google vous proposera demain une messagerie sécurisée chiffrée que vous serez mieux protégé qu'aujourd'hui.<br />
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Il y a eu aussi une prise en compte politique de cette question, de plus en plus d'ailleurs. Là aujourd'hui, il est question de poser une [http://www.lemonde.fr/pixels/article/2014/06/11/a-l-assemblee-une-proposition-pour-faire-de-snowden-un-citoyen-d-honneur_4436290_4408996.html question au gouvernement] sur [https://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/fran%C3%A7ois-hollande-accordez-l-asile-politique-%C3%A0-edward-snowden l'accueil d'Edward Snowden en France], en tant que réfugié. Il y a peu de chance que ça arrive, mais on voit quand même que, pour que des questions au gouvernement soient posées en Assemblée Nationale concernant ce type de sujet, il y a une vraie évolution sociale qui se fait.<br />
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Et puis il y a une réflexion un peu plus globale qui se fait au niveau des grands corps, des grands organismes qui gèrent Internet, pour mettre la sécurité un peu plus au centre. C'est vrai que c'est un domaine qui était resté très cadenassé, très fermé dans les milieux spécialisés dans la sécurité, mais en dehors, les développeurs en général sur Internet se préoccupaient assez peu de la sécurité jusqu'à présent. Là il est vraiment question de rendre cet aspect du développement d'Internet fondamental. C'est-à-dire que plus rien ne pourrait se créer sur Internet sans qu'au moins il y ait des questions de sécurité qui se posent, voire à ce qu'on essaye de les rendre les plus sûres possible.<br />
Donc on a vu quelques résultats suite à ces révélations. On a vu que l'utilisation de PGP, GPG, c'est la même chose, plus ou moins, et de Tor qui est un système d'anonymisation totale (quand vous naviguez avec Tor vous naviguez de façon complètement anonyme sur Internet), elle est augmentée, dans des proportions très limitées, encore une fois. <br />
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On a vu arriver beaucoup de projets orientés vers la protection, sans doute un peu portés par l'air du temps et pour surfer sur la pub faite par Snowden. Je pense en particulier à des sites comme le site suisse ProtonMail, dont on parle aujourd'hui encore parce qu'il pose peut-être des questions de sécurité qui n'ont pas toutes été résolues, mais qui vous garantit, lui, que tous vos mails seront chiffrés, qu'il n'y a aucun moyen de les déchiffrer chez lui, sauf que, on a vu, [https://protonmail.ch/blog/update-reported-xss-issue/ une faille a été annoncée hier], et puis surtout c'est un système centralisé. Donc si une faille est détectée par un chercheur indépendant, qu'eux la corrigent, c'est très bien, mais c'est centralisé, tout est chez eux. Du coup si la NSA trouve une faille chez eux, tous les mails qui sont stockés chez eux seront déchiffrés par la NSA. Et si le chercheur indépendant les prévient « hé, j'ai trouvé une faille il faut la corriger », c'est bien. Si la NSA trouve une faille, il ne faut pas compter sur eux pour les prévenir. « Hé, j'arrive à lire tout ton mail ! » À partir du moment où on a un système centralisé, la confiance encore une fois, même si c'est en Suisse, et même si c'est totalement du coup indépendant de NSA, en tout cas on peut l'espérer, ça pose quand même des problèmes.<br />
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Donc en pratique au quotidien, on voit bien que les résultats en question n'ont pas changé grand-chose au problème. Le problème, c'est quoi en réalité ? C'est une vraie question. Moi depuis des années je me dis que la vie privée est une affaire de vieux cons. Ça a été théorisé, entre autres, par Manach qui a écrit un [http://www.internetactu.net/2009/03/12/la-vie-privee-un-probleme-de-vieux-cons/ très bel article] là-dessus, et [http://www.fypeditions.com/la-vie-privee-un-probleme-de-vieux-cons/ un bouquin] même. C'est-à-dire que, dans ma génération, l'idée même d'avoir des caméras partout qui nous surveillent, c'était quelque chose d'un petit peu insupportable. Et puis petit à petit, les choses ont évolué, à la fois par le discours politique sur la sécurité, à la fois par le discours médiatique sur toutes les émissions de télé-réalité.<br />
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La première émission de télé-réalité en France, ça remonte à au moins une génération donc <em>Love Story</em>. Ça avait déclenché à l'époque un tas de réactions très fortes en France, puis aujourd'hui, une émission de télé-réalité, tout le monde s'en fiche, c'est devenu naturel.<br />
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Même chose, quand moi j'étais gamin, je n'avais pas un <em>baby-phone</em> qui prévenait ma mère quand j'avais pleuré. Je n'avais pas des caméras de sécurité qui me surveillaient. J'avais à la limite des tickets de métro complètement intraçables, une carte Orange ensuite toujours aussi intraçable. Et puis petit à petit sont venues les caméras de sécurité partout, les systèmes d'abonnement, mais d'abonnement nominatif, aux transports en commun, qui fait que le transport sait en permanence où vous allez, qui vous êtes et ce que vous faites. Les cartes de fidélité des grands magasins aussi, qui savent exactement tout ce que vous achetez pour pouvoir vous envoyer des pubs un peu plus ciblées. Tout ça est devenu quelque chose, bien en dehors d'Internet, d'assez largement accepté. Il n'y a plus de réaction face à ça. Du coup on pourrait se dire, après tout, si la vie privée vaut si peu pour le grand public, à quoi bon ? À quoi ça sert de se battre pour essayer de retrouver une protection ? Et pourquoi ne pas laisser les espions continuer à nous espionner ?<br />
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D'autre part Internet, depuis aussi une petite dizaine d'années maintenant, est devenu quelque chose de… Le modèle économique fondamental le plus important sur Internet c'est « je vous offre un service gratuit mais en échange j'utilise vos données confidentielles ». Et le grand public aussi a pris l'habitude de ça. C'est difficile aujourd'hui de dire au grand public : « Vous tous, il va falloir maintenant arrêter d'utiliser Gmail parce que c'est gratuit et prendre un service payant qui sera en plus un peu moins pratique à utiliser parce que plus sécurisé ». Et du coup les gens n'ont pas envie. Non seulement c'est compliqué parce qu'il faut changer l’adresse e-mail, mais en plus c'est payant, donc on n'a pas du tout envie de faire ça. Le modèle économique en question est devenu tellement habituel pour le grand public, que lui dire il y en a d'autres possibles, qui eux vous garantiront un peu plus de vie privée, ce n'est pas un geste si simple. <br />
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Ça pose un autre problème, cette histoire de modèle économique sur Internet, le fait d'échanger la gratuité contre des données personnelles et donc contre de la publicité, c'est quoi ? C'est que les régies publicitaires, elles, vont plutôt avoir tendance à mettre leurs annonces et leurs offres sur les plus gros sites, ceux qui ont le plus de public, bien sûr. C'est toujours plus intéressant de balancer sa pub sur un site qui a un très fort taux d'audience. Seulement, à ce moment-là, quand vous faites ça, vous renforcez le plus gros des sites, et donc, vous renforcez la centralisation sur Internet. C'est-à-dire que Google n'était pas énorme au début, mais petit à petit, comme il était le plus important des moteurs de recherche, toute la pub s'est faite dessus, et du coup, Google gagne beaucoup d'argent, peut racheter tous ses concurrents. On a une centralisation qui se fait comme ça. C'est pareil pour Facebook, c'est pareil pour tous les très gros sites, ce qu'on appelle les GAFA [Google, Apple, Facebook, Amazon].<br />
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Le problème qui se pose quand on centralise Internet, c'est que pour des espions c'est tentant. Si vous allez chez Google et que vous avez un milliard d'utilisateurs qui utilisent son service de mails, vous n'avez pas envie d'aller espionner les petits Protonmail et autres qui se mettent en place autour de la planète. Tout le monde, de toutes façons, va à un moment ou à un autre, échanger avec des gens qui utilisent Gmail. Donc vous lirez leur courrier même si eux ne sont pas chez Gmail. Donc la centralisation c'est tentant, ce sont des bonbons pour les espions. On n'a qu'à mettre nos micros là, et on espionne la terre entière. On n'a pas besoin d'aller déployer des micros et des sondes absolument partout sur Internet. Il suffit de nous mettre chez Google, chez Amazon, chez Facebook, ça y est on a tout le monde. Ça ne coûte pas cher. C'est beaucoup plus simple.<br />
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Donc on voit comment le modèle économique de la gratuité sur Internet amène à une telle facilité qu'il est difficile d'en vouloir à des espions d'espionner. C'est devenu tellement simple pour eux qu'ils auraient tort de s'en priver.<br />
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C'est donc le deuxième problème je dirais économique. C'est, non seulement la vie privée pour la plupart des gens d'aujourd'hui est quelque chose qui n'a pas beaucoup de valeur, mais en plus l'espionnage de masse est devenu très peu cher justement du fait de cette centralisation. Donc on a vraiment un rapport de force économique qui se met en place comme ça.<br />
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Au niveau politique, il est normal dans une société démocratique qu'il y ait un équilibre entre la liberté et la responsabilité. Ce sont des choses qui se font naturellement. Par exemple en droit pénal, vous n'avez pas de responsabilité si vous n'avez pas la conscience d'avoir mal agi. C'est important. Mais, du coup, vous voyez bien la liaison entre: vous êtes libre d'agir mal mais à ce moment-là vous en êtes responsable. Et de la même façon vous ne pouvez pas être responsable si vous n'avez pas conscience, si vous n'avez pas cette liberté d'avoir mal agi.<br />
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Cet équilibre-là, il implique qu'on doive rendre des comptes quand on s’exprime par exemple. Sur Internet, l'expression publique est quelque chose qui doit permettre ensuite, à la justice d'un pays démocratique, de dire non, là vous avez été trop loin, ça n'est plus de l'ordre de la liberté d'expression, c'est de l'ordre du délit, c'est de l'incitation à la haine raciale, c'est autre chose.<br />
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==13' 16, relu avec son Beuc ==<br />
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Pour pouvoir faire ça on comprend bien qu'un état ait besoin d'avoir des moyens de surveillance. Quand on tient ce discours-là on comprend bien que l'État, pour lui c'est facile de dire « je ne peux laisser tout dire sur Internet, donc il faut que j'ai les moyens de surveillance, il faut que je mette en place des systèmes qui surveillent toute la population pour pouvoir savoir quand quelqu'un va trop loin, et donc, il est normal qu’Internet soit surveillé, il est normal que votre vie privée soit mise en jeu, de façon à ce que je puisse, moi, vous garantir les libertés publiques et la sécurité publique ». Ce n'est pas très cher pour un politique, encore une fois, de mettre en œuvre des systèmes de surveillance. Encore une fois, l'aspect économique de l’atteinte à la vie privée se pose. Le discours politique qui permet de vous surveiller est un discours qui passe facilement.<br />
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D'autre part en période de crise, de toutes façons, et ça historiquement, la défense des libertés n'a jamais été quelque chose de fondamental. En période de crise les gens sont plus intéressés par : « Comment est-ce que je vais manger demain ? Où est-ce que je vais habiter après-demain ? ». On a tellement de mal à se projeter dans l'avenir que défendre ses libertés ce n'est pas la priorité du jour. Donc encore une fois, il est plus facile en période de crise de vous vendre de la sécurité que de vous garantir vos libertés fondamentales. On verra plus tard.<br />
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Donc on voit d'ailleurs, on l'a revu et j'en reparle à nouveau, la loi de programmation militaire qui aurait, en plein milieu du scandale Snowden et en plein milieu du scandale des écoutes de la NSA, aurait dû déclencher une réaction assez forte du public, n'en a déclenchée presque aucune. C'est-à-dire que les quelques activistes qui s'intéressent à ces dossiers ont dit ce n'est pas normal, on ne peut pas faire ça, on ne pas continuer à étendre les systèmes de surveillance partout sans aucun garde-fou, sans aucune garantie, mais ça s'est arrêté là. Le grand public n'a pas réagi. La loi est passée comme une fleur. Ni le PS, ni l'UMP, ni les Verts n'ont souhaité amener ce projet de loi devant le Conseil Constitutionnel et voilà. Terminé, c'est passé. Ce n'est pas assez cher politiquement de protéger les libertés. Ça ne vaut pas le coup.<br />
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Pourtant, si dans une société, toujours dans un état de droit, la vie privée est si importante, c'est surtout parce que sans vie privée on n'a aucune liberté, en réalité. C'est ça que les gens ont un peu de mal à comprendre. On délègue à l'État la responsabilité de garantir la sécurité publique. Mais en échange de cette sécurité publique, il doit aussi garantir les libertés individuelles. Ça doit être un équilibre entre les deux. La sécurité publique elle doit vous permettre, à vous tous, d'agir librement individuellement. Si en échange de la sécurité publique on doit cesser d'avoir une vie privée, donc cesser, je ne sais pas, imaginez que demain vous ayez visité un site, j'allais dire zoophile, pourquoi pas, on peut inventer n'importe quoi, par erreur ou simplement parce que ça vous amuse, chacun son truc. Imaginons ça. Ça n'a pas d'importance après tout dans votre boulot, tout le monde s'en fiche, vos amis savent exactement que vous aimez les teckels morts, il n'y a pas de problème. Donc vous visitez le site et vous vous dites, après tout, que l'état soit au courant, que la NSA soit au courant, je m'en fous, ça n'a aucune importance. Sauf que vous pouvez avoir des gamins demain qui eux vont avoir envie d'avoir une carrière politique par exemple. Ces données qui pour vous n'ont aucune valeur, peut-être que demain elles pourront être utilisées par des opposants politiques pour les mettre en difficulté. On ne peut pas savoir. Vous prenez un <em>selfie</em> devant une jolie fontaine en vacances en Turquie et derrière vous il y a un opposant politique que la police recherche. Vous, votre <em>selfie</em>, vous trouvez que ça n'a aucune importance. L’opposant politique que la police va pouvoir repérer sur Facebook, ou là où vous aurez publié la photo, lui pour le coup ça avait une importance.<br />
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Donc on voit quand même que sans vie privée, sans garantie de défense de votre vie privée, si vous ne pouvez pas savoir ce que seront fait, enfin bref vous avez compris, il y a un vrai problème, on n'est plus aussi libre qu'avant si on n'a pas la possibilité, à tout instant, d'agir de façon secrète quand on est soi-même dans sa tête. Or aujourd'hui c’est de moins en moins vrai. Donc cette garantie des libertés individuelles en échange de la sécurité publique, elle doit être proportionnelle. Elle ne peut pas, comme aujourd'hui, continuer à dériver de plus en plus, vers plus de sécurité et moins de liberté, sinon au bout du compte on n'a plus de liberté du tout.<br />
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Pour prendre un exemple un peu plus physique : imaginons que demain on vous dise vous allez tous porter des lunettes Google, parce que ça va permettre à la police de surveiller absolument tout ce qui se passe tout le temps, partout, y compris chez vous, vous serez parfaitement en sécurité. Est-ce qu'aujourd'hui on est prêts à accepter ça ? Je ne crois pas. Mais vu l'évolution dans laquelle on est depuis une quinzaine d'années, j'ai bien peur que dans cinq, six ans, ce soit tout à fait acceptable, si on continue comme ça. <br />
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Et du coup, là pour le coup, il n'y a plus du tout ni vie privée, ni liberté quelle qu'elle soit. La liberté individuelle, c'est aussi de pouvoir dire « non, cette loi je ne la respecte pas, je vais me battre contre ». Quand, je ne sais pas, Mediapart dit « [http://www.spiil.org/20130227/spiil-interpelle-francois-hollande-tva-presse-numerique moi je ne respecterai pas la loi qui m'impose une TVA à 19,6] » alors qu'elle l'impose aux autres journaux, elle le fait publiquement, mais elle pourrait aussi le faire, un certain temps, sans le rendre public. Si Mediapart est surveillé en permanence, il ne peut pas se battre contre cette loi.<br />
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On a besoin d'avoir un espace de vie privée pour pouvoir prendre des décisions et on ne peut pas être libre si on n'a pas cet espace de vie privée.<br />
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Alors quelle réponse donner à ça ? Évidemment il y a une réponse politique qui devrait se mettre en place, on l'espère, mais on ne le voit pas. Au quotidien, encore une fois, on voit des lois de plus en plus répressives arriver les unes derrière les autres. Aujourd'hui [http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-la-commission-numerique-s-alarme-du-projet-de-loi-bloquant-les-sites-web-58176.html une loi est passée] qui permet de fermer un site terroriste sans décision judiciaire. C'est une simple décision administrative qui force votre fournisseur d'accès à vous empêcher d'aller sur un site terroriste. Pourquoi pas ? C'est quoi terroriste ? Qui définit ce qu'est le terrorisme ? Aux États-Unis Edward Snowden, pour certains, est un terroriste. Si on ne définit pas plus que ça, demain l'État français peut dire, je ne sais pas moi, l'utilisation du logiciel libre, c'est un acte terroriste. Pourquoi pas ? Je l'ai déjà entendu, ce n'est pas quelque chose qui vient de nulle part. Si on dit ça, à ce moment-là, on doit empêcher, sans décision judiciaire, l'accès à tous les sites de logiciels libres, si on n'a pas défini le terrorisme. Alors qui peut définir le terrorisme ? Encore moins dans un texte de loi.<br />
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Donc si on n'a pas une action politique pour éviter ce type de loi, pour se battre contre, ce que fait la [http://www.laquadrature.net/fr Quadrature] en permanence. J'en profite pour vous rappeler que la Quadrature est en période de levée de fonds, donc si vous avez quelques sous à lui donner, n’hésitez pas. Si on ne se bat contre eux, on va continuer à perdre des libertés, petit à petit comme ça, quotidiennement, jusqu'à n'en avoir plus aucune.<br />
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Évidemment, il y a aussi la réponse sociale. On peut apprendre à utiliser des logiciels plus sûrs et on peut militer autour de soi. L'exemple que j'aime bien prendre c'est de demander à son docteur comment est-ce qu'il protège vos données médicales qui normalement sont confidentielles. Est-ce qu'il les met sur le cloud sans chiffrement ? Ou est-ce qu'il les garde sur son ordinateur avec un gros mot de passe et chiffrées ? C'est important de le savoir. Et puis en en parlant avec lui ça peut, lui, le motiver à faire un peu plus attention non seulement à ses données mais aussi aux vôtres.<br />
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On fait ce travail-là avec les journalistes aussi. On va les voir en leur disant « vous êtes censés garantir l'anonymat de vos sources, comment vous faites ? Est-ce que vous échangez par mail sur Google Mail avec eux ? Ou est-ce que vous utilisez PGP ? »<br />
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On peut faire ça. On peut espérer aussi que les corps dont j'ai parlé tout à l'heure, l'IETF, W3C, donc les gens qui organisent Internet, plus ou moins, continuent leurs développements et arrivent peut-être un jour à ce qu'on espère : c'est-à-dire un Internet beaucoup plus sécurisé, mais on en est très loin !<br />
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Alors, en tant qu’activiste, il est important aujourd'hui de se poser cette question : « Comment est-ce que moi je vais faire pour améliorer les choses ? »<br />
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D'abord je dois apprendre à mieux communiquer. Typiquement je dois venir devant vous, ce n'est pas un acte aussi simple que ça pour quelqu'un comme moi. Je dois, à l'image d'Edward Snowden, apprendre à faire en sorte qu'on parle de mon affaire. Je dois, quand j'ai un scandale que je veux dénoncer, je dois apprendre à le <em>feuilletonner</em>, à trouver les journalistes qui vont faire ça bien, de façon à intéresser le grand public. C'est un vrai boulot d'apprendre à communiquer pour des gens dont ce n'est pas le boulot, mais on est obligés de le faire de plus en plus.<br />
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Enfin une réponse technique, qui est peut-être celle dans laquelle je me sens le plus à l'aise, moi, mais qui n'est pas le cas de tout le monde. D'abord il va falloir arrêter de croire que simplement parce qu'on a développé un outil qui permet la confidentialité, tout le monde va se mettre à l'utiliser un jour ou l'autre. Les logiciels libres, après tout, c’était un peu le modèle au départ. On fabrique un logiciel libre, on le met à disposition de tout un chacun, on met la doc en ligne, et puis petit à petit les gens vont l'utiliser. C'est normal, il est meilleur, il est libre, il y a tout intérêt à ce que les gens viennent. Pourquoi est-ce que tout le monde n'abandonne pas Windows ? C'est bizarre ! En même temps, c'est comme ça que ça se passe.<br />
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Pour que [GNU/]Linux puisse devenir quelque chose de largement utilisé, il a fallu faire autre chose que simplement le mettre en ligne et laisser les gens s'en emparer. Il a fallu le rendre agréable, facile d'emploi, joli, sexy, quelque chose d'attirant pour le grand public, qui ensuite, que ce soit libre ou pas, il s'en fiche. Ce qu'il veut, lui, c'est que ce soit pratique, sympa, pas difficile.<br />
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En sécurité, on n'a jamais fait ce travail là. En sécurité on a fabriqué PGP. Qui l'utilise dans la salle ? Au quotidien ? Voilà. Alors un, deux, trois, quatre, cinq. Qui utilise PGP, qui est le logiciel qui permet de chiffrer son mail, au quotidien ? J'ai bien dit au quotidien, c'est-à-dire que tous les jours vous vous rentrez votre password au moins une fois. Voilà ! Et encore on n'est quand même pas dans un public technophobe. Disons que là vous êtes quand même tous un petit peu technophiles. On a cet outil-là. Il existe depuis vingt ans. En vingt ans il a atteint une dizaine de personnes dans la salle ! Ça ne marche pas ! Il va falloir qu'on fasse mieux que ça. On ne peut pas se contenter de dire ça existe, il y a eu le scandale donc les gens vont l'utiliser. Le scandale il a un an, il y a dix personnes dans la salle qui l'utilisent !<br />
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==26' 00, relu avec son Beuc ==<br />
Il faut aussi qu'on arrête de fabriquer des services centralisés. J'aime bien l'exemple de Protonmail, je vous ai expliqué pourquoi tout à l'heure ce n’était pas une bonne idée. C'est qu'un service centralisé, il y aura toujours, toujours une faille. Peut-être que lui, que les auteurs du service auront créé le site web parfait qui n'a aucune faille, qui ne risque de subir aucune injection SQL, rien du tout, mais de toutes façons il aura utilisé des librairies, il aura utilisé un NodeJS quelconque, qui lui aura une faille. Même si personne ne l'a vue, personne ne peut savoir si la NSA ne l'a pas vue. Les développeurs du libre ont des moyens restreints. La NSA a d'énormes moyens. Ça n'a rien à voir. Eux, ils ont des gens à plein temps pour trouver des failles. Nous on a un programmeur dans un coin qui a un site web à livrer, une application à fabriquer, et qui n'a vraiment pas du tout le temps d'aller chercher des failles dans son truc. On peut demander aux autres, à la communauté de faire des audits. Mais la communauté, encore une fois, c'est du bénévolat. Il ne faut pas compter qu'elle soit aussi efficace que des gens qui eux ont des milliards de dollars tous les ans juste pour ça, pour chercher des failles.<br />
Clairement si vous un service centralisé, le plus sécurisé possible, vous n’aurez quand même une faille et vous n'aurez aucune confidentialité.<br />
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Il faut aussi évidemment trouver des nouveaux modèles économiques, arrêter de dire aux gens venez chez moi c'est gratuit. Si c'est gratuit, soit vous avez quelque chose en échange, hé donc de la pub, a priori je ne vois que ça. Vendre des services autour, mais des services autour, vous les vendez comment si vous n'utilisez pas les données personnelles de vos utilisateurs ? Et si vous les utilisez, où est la vie privée ? Donc il faut, en tout cas, je n'ai pas les clefs, mais clairement en tout cas, il y a un modèle économique qu'il faut complètement abandonner, c'est le modèle de la publicité. Celui-là, il va falloir faire rentrer dans la tête des utilisateurs que ce n'est pas un modèle, que la publicité ne fait que détruire Internet parce que ça le centralise de plus en plus, et que du coup ça le rend fragile et trop facile à espionner, et qu'il va falloir accepter soit de faire des efforts, soit de payer, en tout cas de trouver de nouveaux modèles économiques. C'est sûr que ça ne va pas être facile.<br />
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C'est sûr que ce n'est pas en disant : "J'ai la même que Google Mail, venez chez moi, la seule différence c'est que vous serez sécurisés, mais c'est payant.", vous allez réussir à faire venir les gens. Vous en aurez, je pense. Protonmail, la dernière que j'ai eu des chiffres, c’était pas loin de un million d'utilisateurs ; c'est énorme un million d'utilisateurs. Google Mail c'est un milliard d’utilisateurs. Donc sur mille mails échangés entre les utilisateurs pris au hasard, vous en avez 999 qui sont échangés avec Google Mail. Les utilisateurs qui sont chez Protonmail, quand ils veulent parler avec leurs amis, ils ont 999 pour mille chances d'envoyer leurs mails chez Google. Le reste du temps, ouais, ils sont sûrs. Mais un mail sur mille sera sûr. Les 999 autres ils vont chez Google, donc à la NSA. Donc en pratique ça ne sert à rien. Ça ne sert à rien parce que la NSA s'en fiche de ne pas avoir ce un pour mille. Elle a tout le reste donc elle sait ce que vous faites. C'est à 999 pour mille elle le sait. Donc ça lui suffit largement, elle n'a pas besoin d'en savoir plus. <br />
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Il faut évidemment maintenant, quand on crée un nouveau projet, mettre la sécurité au centre de ses préoccupations, mais ça, ça devient de plus en plus vrai heureusement. <br />
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On a vu l'équation économique, c'est un vrai problème. La valeur de la vie privée est trop basse, donc il va falloir faire en sorte de la remonter. Ce n'est pas simple ! Il va falloir convaincre le grand public que sa vie privée a une valeur. Comment faire ? On y réfléchit. On a essayé, nous, de trouver des idées. Vous en aurez j'espère d'autres. C'est un peu l’objectif de ce type de conf que de dire aux gens, il n'y a pas que CaliOpen. CaliOpen c'est un cas, dont je vais parler plus tard, et j'espère qu'il y aura d'autres idées qui sortiront de mes conférences et de mes discours, parce voilà : CaliOpen va répondre, je crois, à un certain nombre des problèmes que je pose, mais pas à tous. <br />
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Donc il faut une vraie envie, pour l'utilisateur, de quitter des services non sécurisés, de quitter des services trop centralisés, et pour ça on ne peut pas se contenter juste de lui dire : "c'est la même chose mais sécurisé". Ça ne marchera pas, pas plus que pour PGP. Il faut trouver des nouveaux services à lui proposer qui lui donneront envie de venir. Et peut-être qu'une fois qu'il sera là, on pourra le motiver pour utiliser des systèmes un peu plus complexes mais beaucoup plus sécurisés. Les motivations on les trouvera. Il faut donc créer cette envie de migrer. Il faut pour ça évidemment créer des services attirants. Ce n'est pas simple. Il faut aussi arrêter de croire que, simplement parce qu'on se protège soi, on est sûr, on est tranquille. Ce n'est pas en se protégeant soi qu'on est tranquille. C'est en se protégeant nous-même et en protégeant tous ceux qui nous entourent. Si chacun se protège dans son coin, c'est-à-dire moi, mes photos à moi, elles sont sécurisées, mais les photos de moi que quelqu’un d'autre a prises, qui elles ne sont pas sûres, elles en disent tout autant de ma vie.<br />
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La vie privée, si on veut la garantir, il faut arrêter de croire qu'en se protégeant soi-même seulement, on va réussir à le faire. En se protégeant soi-même, on va chez Protonmail, on fait partie du un million, mais le milliard en face, il continue à nous exposer. Ça ne sert à rien ! La seule façon de protéger la vie privée, ça n'est pas au niveau individuel, c'est au niveau de la masse. Il faut, pour ça, rendre la surveillance de masse beaucoup chère qu'elle ne l'est aujourd'hui. Encore une fois on en revient à ce modèle économique. Si ça devient beaucoup plus compliqué pour les espions d'espionner, du coup qu'est-ce qu'ils vont faire ? Ils ne vont pas arrêter d'espionner, c'est leur boulot, mais ils vont peut-être être un peu plus pointus dans leurs recherches. Plutôt que de dire : "j’aspire tout, les informations de la terre entière en permanence, comme ça je suis sûr que quand je cherche, je trouve", dire : "bon, lui, j'ai vraiment une bonne raison de le suspecter, donc je vais mettre les moyens dessus. Peut-être pas sur Internet, Internet c'est devenu trop sécurisé, tant pis, mais je vais, je ne sais pas moi, lui envoyer une nana jolie, mettre un micro chez lui". Les espions ont toujours su espionner, ils n'ont pas attendu Internet pour ça.<br />
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Donc si on rend la surveillance de masse beaucoup plus chère on a une petite chance que les espions arrêtent de nous espionner en permanence, tous. Il n'y a que comme ça qu'on pourra vraiment retrouver un peu de vie privée. Ce n'est pas en se protégeant soi-même dans son coin qu'on y arrivera. La sécurité globale n'est pas la somme des sécurités individuelles, c'est le mot clef de cette chose.<br />
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Alors, il y a un autre problème qui se pose quand on veut pousser les gens vers de la sécurité, c'est qu'évidemment c'est moins facile. Un mot de passe sûr c'est un mot de passe compliqué. Si vous mettez "1234", ce n'est pas compliqué, mais c'est facile. Si vous allez chez Gmail ce n'est pas compliqué, mais ce n'est pas sûr. Si vous voulez être sûr vous allez mettre une <em>passphrase</em> de au moins trente caractères de long, qui sera difficile à retrouver et il faudra la taper plusieurs fois par jour parce qu'elle ne sera valable qu'un certain temps. Ça va vous compliquer la vie. Mais allez vendre ça au grand public, en lui disant on est un milliard d’utilisateurs qui maintenant vont décider de, au lieu de mettre "1234" chez Google et avoir un joli service facile à utiliser, ils vont devoir mettre une phrase de trente caractères, compliquée à retrouver, chez un service payant. Comment faire pour motiver autant de gens, suffisamment pour rendre la surveillance de masse assez chère ? C'est un vrai problème, ce n'est pas simple du tout.<br />
Pour CaliOpen on a imaginé une solution à ça. [https://www.caliopen.org/ CaliOpen] est un projet qui a un an maintenant à peu près, mais qui en réalité a plus de dix ans. Il y a dix ans j'avais voulu déjà créer un service de mails, pas spécialement sécurisé, mais au moins gratuit et un peu plus intelligent que ce qui existait à l'époque. On avait bien avancé sur ce projet et puis Google est arrivé avec Google Mail. On a arrêté parce que forcément on avait un peu de concurrence.<br />
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L'an dernier donc suite aux affaires, suite au scandale, [https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9r%C3%A9mie_Zimmermann Jérémie Zimmermann] est passé me voir ; il m'a dit tu dois relancer ton projet et en faire quelque chose. D'abord du libre, ce qui n’était pas le cas de la première version, et puis qui permette aux gens de retrouver de la vie privée. Le challenge était lourd puisqu'il fallait répondre à tous les problèmes que j'ai soulevés jusqu'à présent.<br />
En tout cas, à force de réflexion, on a imaginé une solution pour pousser les gens d'abord à venir vers CaliOpen et ensuite pour adopter des comportements plus sûrs.<br />
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D’abord pour les attirer vers CaliOpen on est sorti du modèle, c'est-à-dire qu'on s'est dit on ne va commencer à développer, on sait faire un service de mails, ce n'est pas difficile, mais on n'a pas envie de le faire comme les autres. Parce que si on fait la même chose, pourquoi les gens viendraient chez nous ? Ça n'a pas d’intérêt. Il va falloir qu'on trouve quelque chose de mieux, encore une fois.<br />
Alors on a travaillé, on a travaillé pendant six mois sur une page blanche en disant : "Qu'est-ce que nous on a envie d'avoir ?" Et puis, petit à petit, vraiment avant la moindre ligne de code, on a bossé six mois, moi en ergonome et des graphistes. C'est tout. Aucun technicien, à part moi, mais il y a longtemps que je suis dépassé en technique.<br />
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On a, petit à petit, imaginé ce qu'on voulait. On ne voulait plus une interface trop difficile, on voit un peu, ouais, on ne voulait plus cette notion de <em>folders</em> à gauche. On voulait quelque chose qui se rapproche un petit peu, je ne sais pas moi, d'une <em>timeline</em> type Twitter ou autre, juste avec la conversation au fur et à mesure.<br />
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Puis on s'est demandé c'est quoi une conversation ? Jusqu’à présent une conversation par e-mail c'est un sujet et sous ce sujet on classe les échanges qui se font. Mais la réalité au quotidien, de nos jours, ce n'est plus ça. Quand vous échangez, je ne sais pas, avec votre fils, votre fille, votre mère, vous commencez un mail un jour, avec un sujet, bien sûr, vous devez en rentrer un, et un petit à petit vous continuez à échanger et puis vous faites reply à chaque fois, vous ne changez pas le sujet. La conversation elle dérive. Le sujet reste le même, en tout cas affiché, mais la conversation n'a plus rien à voir. <br />
<br />
Donc qu'est-ce qui définit une conversation ? Ça n'est pas son sujet, ce sont les gens qui y participent. Donc on s'est dit on va faire ça, on va oublier cette notion de sujet, on va juste créer une conversation, un échange ce sont les gens qui y participent. Ce qui définit une conversation dans CaliOpen c'est qui participe à la conversation.<br />
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On a viré les <em>folders</em> du coup parce qu'on n'en a plus l’usage. On n'a plus besoin de dire : "ça c'est classé dans tel dossier, ça c'est classé dans tel autre". On n'a pas besoin de ça. On sait de quoi on parle et avec qui on parle, donc on retrouve facilement. On peut mettre des mots-clés et dire ça, cette discussion-là, elle traite de tel sujet ou ce message-là traite de tel sujet.<br />
Petit à petit comme ça on s'est orienté vers une jolie interface qui reste à développer, hélas ! On a beaucoup avancé sur le reste, mais pour l'interface, j'y reviendrai, on a besoin de développeurs frontend web, et ce ne sont pas des gens faciles à débaucher ceux-là.<br />
<br />
Donc on s'est dit ça. On a une nouvelle interface, qui est plutôt sympa, mais ça ne suffira pas à attirer les gens. Au contraire, ça risque de les rebuter. Donc qu'est-ce qui va les attirer ? Si on ne définit plus une conversation par son sujet, ça n'a pas besoin d’être forcément une conversation par mail. Ça peut être du SMS, ça peut être du chat en ligne, ça peut être des forums de discussion, ça peut être un peu tout ce qui concerne la correspondance privée. Aujourd’hui on commence une correspondance sur Twitter avec quelqu'un, en 140 caractères, ensuite on passe au message privé ; du message privé c'est trop long, donc on s’échange des e-mails, on passe à l'e-mail, peut-être demain à [http://www.framasoft.net/article1017.html Jabber], mais ça reste la même conversation, ce sont les mêmes personnes. Donc si on arrive à présenter ça sur une interface agréable en disant tous vos échanges, toute votre correspondance privée, regroupés là, quel que soit le protocole, quel que soit le média utilisé, là pour le coup on a quelque chose de nouveau. Là pour le coup on peut peut-être attirer du public vers un nouveau service. On n'a rien résolu au niveau de la sécurité mais on a peut-être trouvé une bonne raison pour que le public dise ça, ça m'intéresse, je vais voir. Ensuite il va falloir le faire venir, le faire rester.<br />
<br />
==39' 17 relu avec le son par echarp, sans le son par Booky==<br />
<br />
Pour ça, et surtout pour qu'il utilise de plus en plus d'outils de sécurité, on a imaginé de le noter. Évidemment les gens qui s'y connaissent, ça les intéresse, eux, de savoir que tel message a été chiffré, tel autre ne l'a pas été, parce que comme ça ils savent quelle est la chance que leur courrier ait été intercepté ou non. Mais eux-mêmes n'ont pas de note.<br />
<br />
Nous, on a imaginé dans Caliopen, que tout sera noté d'un point de vue de confidentialité. C'est-à-dire que la conversation, en elle-même, a un niveau de confidentialité, le message en lui-même en a un, le contact en a un ; le terminal sur lequel vous vous connectez a un niveau de confidentialité ; le service Caliopen sur lequel vous vous connectez en a un aussi. Tout a un niveau de confidentialité. Et ça donne quoi&nbsp;? Ça donne que, quand vous utilisez, au départ vous arrivez grand public, vous n'y connaissez rien, vous l'utilisez comme un service un peu nouveau qui vous permet de tout centraliser là, mais il n'y a pas encore de notion de sécurité ni de confidentialité.<br />
<br />
Puis un jour, quelqu'un vous dit «&nbsp;Moi je ne veux pas que tu m'envoies de mails, je refuse que tu m'envoies des courriers via Caliopen parce que ton niveau de confidentialité à toi est trop bas et que ma sécurité à moi compte plus que ce que tu pourrais me dire. Donc pour pouvoir m'écrire il va falloir que tu augmentes ton niveau de confidentialité. Et pour ça, il va falloir, je ne sais pas, tu regardes&nbsp;: Caliopen va te proposer des sources, des pistes, tu vas devoir créer un couple de clés, une clé privée, une clef publique, tu vas devoir mieux renseigner le niveau de confidentialité du terminal que tu utilises, tu vas devoir avoir une action qui va te faire monter de niveau. Une fois que tu auras le niveau suffisant pour m'écrire, là j’accepterai de lire tes courriers, sinon je ne les lirai pas&nbsp;».<br />
<br />
Et du coup quand on va se retrouver comme ça, devant des portes fermées, on va avoir envie de monter de niveau. Et puis de toutes façons, même humainement, quand on voit qu'on arrive sur un service et qu'on a un niveau nul, on se dit c'est quoi cette histoire de niveau&nbsp;? Est-ce que je peux m'améliorer&nbsp;? C'est comme un jeu quelque part. <br />
<br />
Donc, on espère par ce jeu social, pousser les gens vers de la confidentialité, de les pousser à adopter des nouveaux comportements plus respectueux des autres, pas seulement d'eux, mais y compris de leurs correspondants. Par exemple, un correspondant vous envoie un courrier que lui estime confidentiel. Et vous, vous décidez d'aller le lire sur un terminal, sur une borne Wi-fi dans une gare&nbsp;! Du coup, le message que lui estimait être confidentiel, vous le rendez public quelque part, en tout cas facilement exploitable par un tiers. Évidemment, celui qui vous l'a écrit ne pensait pas que vous alliez agir comme ça. Qu'est-ce qui doit se passer dans un cas comme ça&nbsp;? D'abord Caliopen, en tout cas un système de ce genre-là, doit vous prévenir&nbsp;: attention ce message-là il a un haut niveau de confidentialité et toi tu vas l'utiliser sur un terminal qui n'en a aucun. Est-ce que tu es vraiment sûr de vouloir faire ça&nbsp;? Si tu fais ça, tu vas perdre des points. Ton niveau à toi va baisser. Évidemment ton correspondant va être informé du fait que tu as rendu public un message qu'il estimait lui confidentiel, parce que c'est important pour lui de le savoir. Jusque là il croyait que personne d'autre que toi n'allait le lire, mais là, du coup, tu le rends public en faisant ça, il faut qu'il en soit informé. C'est peut-être important pour lui de prendre des garanties du coup. Si c'est, je ne sais pas, une source vis-à-vis d'un journaliste et que d'un seul coup la source doit se protéger, c'est important qu'elle soit informée. Et c'est important aussi que les gens qui continuent à t'écrire sachent que tu as baissé de niveau et que tu as un comportement à risque.<br />
<br />
Et du coup, forcément, en agissant comme ça et en proposant ce type d'outil, on va reformer les gens non seulement à se sécuriser mieux, mais aussi à plus respecter la vie privée de leurs correspondants et de leurs contacts. Et c'est comme ça qu'on espère, petit à petit, arriver à quelque chose d’efficace.<br />
<br />
Après c'est beaucoup plus technique et je ne pense pas faire une conférence technique. On a aussi pensé que, évidemment, pour pouvoir afficher un niveau de confidentialité d'un message, on ne pouvait pas se contenter d'un simple modèle client-serveur, parce que entre le client et le serveur il y a toujours possibilité d'une interception, man in the middle ou autre, et donc quand vous vous connectez sur un service Caliopen, le jour où vous vous y connecterez, vous vous y connectez à travers un navigateur, mais le service lui-même n'est pas centralisé, mais intégré. C'est-à-dire que l'outil qui vous envoie l'information à afficher est au courant, parce qu'il est sur le même service que le serveur qui a reçu le courrier, de la façon dont ce courrier a été reçu&nbsp;: s'il a été reçu par SMTP simple, sans aucun chiffrement, sans rien du tout, ou s'il a été reçu via SMTP-TLS, donc avec un chiffrement de bout en bout, si le serveur qui a envoyé le courrier a un certificat à jour ou pas. Ce genre d'informations, c'est le serveur qui reçoit votre courrier qui en est informé, pour pouvoir vous l'afficher sur l’écran. Il faut que l'outil qui vous l'affiche soit proche du serveur et qu'il n'y ait pas de possibilité d’intervention entre les deux. Donc on a imaginé un service très intégré.<br />
<br />
L'interface seule ne peut pas suffire à vous afficher l'information suffisante pour vous informer sur le niveau de confidentialité. Je pense par exemple à, comment s'appelle-t-il l'autre outil qui est en le développement et qui a commencé un peu en même temps que Caliopen&nbsp;? Comment&nbsp;? Ouais, Mail page. Mail page n'est qu'une interface, pour le coup. Donc effectivement, elle vous permet de chiffrer, de déchiffrer votre courrier, mais ça n'est qu'une interface. Le serveur n'est pas intégré dedans, du coup les informations qu'il va vous afficher sont très limitées. Vous n'avez pas réellement assez d'informations pour pouvoir estimer si votre courrier a été intercepté ou pas.<br />
<br />
'''Public :''' On peut poser des questions&nbsp;?<br />
<br />
'''L. C. :''' Oui, oui.<br />
<br />
'''Public :''' <em>inaudible.</em><br />
<br />
'''L. C. :''' Alors idéalement non. En pratique oui. En pratique on imagine, nous déjà, des modes dégradés d'utilisation de Caliopen évidemment, donc un client IMAP pourrait s'y connecter, mais de façon dégradée. D'abord le client IMAP, lui, va s'attendre à avoir une structure mail, donc des sujets, donc tous les échanges qui ne sont pas du mail on aura du mal à les afficher, clairement. Un client IMAP s'attend aussi à des folders. On n'en a pas. On peut recréer des pseudos folders, en agissant sur «&nbsp;je crée le folder avec tous les échanges tagués boulot et je crée donc un folder boulot pour l'afficher au client IMAP&nbsp;». Mais on sera en mode très dégradé avec aucune notion de confidentialité. Et dans ce mode dégradé là, a priori normalement, un serveur Caliopen n'enverra pas les messages dont le niveau de confidentialité est trop élevé. Il n'enverra que les messages dont le niveau de confidentialité est assez bas.<br />
<br />
Oui oui, n'hésitez pas à me poser des questions, bien sûr. Ça marche.<br />
<br />
'''Public :''' <em>inaudible.</em><br />
<br />
Un autre aspect important, toujours en termes techniques, c'est que la chose qui me permettra de dire on a réussi quelque chose avec Caliopen, ça n'est pas le nombre d'utilisateurs dans le service Caliopen, évidemment. Caliopen ce sera du logiciel libre et on espère qu'il y en aura beaucoup des services Caliopen qui s'ouvriront. Mais pour ça il faut qu'on fasse quelque chose de facile à déployer. Aujourd'hui déployer un service web, ça prend quelques minutes, même à un administrateur pas très compétent, il suffit de, voilà, en cliquant sur quelques trucs, on installe un Apache. Apache est pré-installé de toutes façons dans toutes les distributions et sur tous les serveurs que vous pouvez louer partout. Et ensuite il vous suffit de cliquer, de choisir un CMS, de le dézipper et de cliquer sur quelques trucs et vous avez votre site web, ça y est.<br />
<br />
Mettre en place un service de mails, sans parler d'un service aussi complexe qu'un Caliopen qui va gérer le mail, mais XMPP donc Jabber, mais peut-être un jour les SMS, peut-être un jour la vidéo, peut-être d'autres protocoles, là pour le coup, ce ne sont pas quelques minutes qu'il va falloir, ce sont quelques jours. Même pour du mail seul encore une fois. Pourquoi ? Parce que personne n'a jamais bossé là-dessus. On n'a pas d’intégration pour installer sur un serveur, un serveur loué, un système qui reçoit et qui envoie du mail, avec un niveau de confidentialité suffisant, c'est-à-dire avec la configuration du DNSSEC qui va bien pour que votre correspondant quand il reçoit votre courrier, il est bien sûr que c'est de vous qu'il l'a reçu et pas d'un service qui se fait passer pour vous, avec donc du DNSSEC, du dn, avec un certificat à jour. Ce genre de choses est compliqué. Ça ne s'installe pas si simplement que ça.<br />
<br />
On espère, avec Caliopen, justement faciliter ce type de déploiement. Pourquoi ? Pour que le gens qui aujourd'hui disent, en entreprise ou même à la maison, moi je ne vais pas m'installer mon serveur de mails, c'est trop compliqué. Y compris en entreprise, je ne prends pas le risque, moi, de devoir gérer le spam, au niveau de ma boîte, parce que ça va me prendre un temps fou, parce que mon patron va m'en vouloir s'il a plus de spams avec mon service que chez Google. Je préfère dire au patron mettez tout le monde chez Google, c'est plus facile.<br />
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Si demain Caliopen est facile à déployer et permet d'avoir un service efficace, là pour le coup, on change encore une fois l'équation économique. Le DSI de l’entreprise va pouvoir se dire, je vais pouvoir dire à mon patron que j'ai fait du bon boulot parce que ses concurrents américains ne pourront pas lire son courrier, via la NSA, via Google, via je ne sais. Toujours est-il qu'il ne pourra pas accéder à son courrier aussi facilement, du coup, on va déployer notre truc. Et comme ça, on espère déployer énormément de Caliopen partout, non seulement dans les entreprises, mais y compris dans les associations, y compris, je n'en sais rien dans les écoles, les facs, pourquoi pas. Et c'est le nombre de Caliopen installés qui va faire la masse suffisante d'utilisateurs qui, petit à petit, seront poussés vers l'utilisation des outils de confidentialité, qui fera que peut-être un jour on atteindra ce milliard qui fera qu'on sera à égalité avec un Google Mail et que là, pour l'espion, ça deviendra trop cher de dire je choppe tout parce que j'ai douze mille Caliopen installés dans le monde, je ne suis plus comme à l'époque de Google, pour pouvoir espionner tout le monde il va falloir que je mettre douze mille sondes. Là ce n'est plus le même prix ! Ce n'est pas une sonde, c'est douze mille. Si j'en ai deux cent mille installés, des Caliopen, bonjour le prix ! Donc je vais arrêter d’espionner tout le monde, c'est trop cher. Je vais me remettre à espionner les gens au cas par cas.<br />
<br />
Donc la facilité de déploiement de Caliopen est quelque chose de très important depuis le départ aussi. On a imaginé tout ce qui pouvait, à notre niveau, on ne peut pas penser à tout, mais un certain nombre de modèles économiques aussi qui permettront de faire fonctionner un Caliopen, on s'en fiche, et c'est important le modèle économique parce que, si on parle de confidentialité et de vie privée, il est évident que, dès lors que vos échanges ne sont pas stockés chez vous, Caliopen n'est pas prévu pour être en auto-hébergement, s'il y a des questions là-dessus je veux bien y répondre. Votre mail est stocké chez votre fournisseur de mails, donc qui utilise Caliopen lui, mais votre mail vous appartient à vous, pas à lui. Si son modèle économique ne tient pas la route et qu'il se casse la gueule, qu'il doit fermer, vous perdez vos courriers, vous perdez vos échanges, vous perdez tout. En tout cas vous perdez une partie de votre vie privée. Que vont devenir ses disques durs ? Que vont devenir ses serveurs une fois qu'il aura fermé ? Tout ça c'est à vous et si vous ne savez pas ce que ça devient, vous n’êtes plus sûr que ça ne va pas partir chez des gens qui, eux, vont vouloir vous espionner encore une fois. On n'a pas de sécurité.<br />
<br />
Pour avoir un minimum de sécurité, il faut que le modèle économique tienne la route. Donc on essaie d'en imaginer, mais surtout on s'est demandé comment faire pour pousser les gens qui vont installer des Caliopen à adopter des modèles économiques un petit peu stables. Et donc on a imaginé une association autour de Caliopen qui dise vous pouvez, si vous voulez, une fois que vous avez installé votre Caliopen, adhérer à l'association.<br />
<br />
==52' 05 relu avec le son par echarp et sans le son par Booky==<br />
Elle, son boulot c'est évidemment de faire le suivi du logiciel, d'assurer des mises à jour, de faire de la maintenance, de boucher les trous de sécurité, il y en aura comme toujours, il y en a partout. En échange, si vous adhérez, vous aurez non seulement ces mises à jour et puis de l’information, vous permettrez la création des mises à jour, donc vous aurez un service plus sûr vous-même. Mais en plus de ça on va vous donner en échange de ça un certificat de l’association, un label qui dit, oui, cette entreprise, ce particulier, ce service web qui est ouvert au grand public, a adhéré à la charte de l'association et la charte implique que son modèle économique n'est pas basé sur la publicité, qu'il est un petit peu fonctionnel, en tout cas qu'il ne soit pas complètement surréaliste, que par exemple quelqu'un n'ouvre pas un service grand public, ouvert à tous complètement gratuit, sans rien en échange, parce qu'on voit bien que lui va se casser la gueule très rapidement et que du coup les données privées de ses utilisateurs risquent de partir dans la nature.<br />
<br />
Il s'est aussi engagé, si par malheur le modèle économique que nous on a estimé viable en tant qu’association, se casse quand même la gueule, il s'est engagé, au moment où il a adhéré à l’association, à transférer ses utilisateurs chez un autre membre de l'association ou à leur rendre leurs données. En tout état de cause il s'est engagé suffisamment pour qu'on ait une bonne chance que l'utilisateur puisse récupérer son adresse e-mail, parce que ça lui appartient, y compris l'adresse elle-même avec le domaine, mais tout ce qui a été échangé là-dedans. <br />
<br />
En plus de ça, ce label associé à un certificat pourra permettre peut-être un jour de créer un réseau entre tous les services Caliopen, qui utilisera d'autres protocoles, un peu plus sûrs que les protocoles existants, en tout cas on a le choix, et qui, eux, seront plus difficiles à écouter. Donc on aura recréé un réseau d'échange entre tous les Caliopen qui permettra, par exemple, à quelqu'un qui utilise un service A de savoir quel est le niveau de confidentialité d'un contact qui lui est sur un service B. Mais tous les deux sont des Caliopen, ils ont tous les deux adhéré à l’association. Ils sont à l'intérieur d'un réseau privé qui échange ce type d'informations-là via des protocoles beaucoup plus confidentiels et sécurisés. Et donc on retrouve des fonctionnalités qu'on auraient perdues sinon. Et du coup forcément le service qui lui s'est engagé à respecter la charte mais ne le fait plus, perd ça, perd son label, mais perd aussi son certificat et d'un seul coup ses utilisateurs perdent des fonctionnalités. Donc on n'a pas intérêt non plus.<br />
<br />
À chaque fois qu'on a mis en place une idée, on a essayé de comprendre pourquoi les gens allaient être motivés, et pas seulement par la sécurité. Il faut qu'il y ait quelque chose d'autre que la sécurité pour pousser les gens vers l'utilisation des outils de sécurité.<br />
<br />
Donc voilà en gros ce qu'est Caliopen et en quoi il répond à la problématique que j'ai soulevée avant.<br />
<br />
Le dernier point dont j'ai un peu parlé tout à l'heure : on a beaucoup avancé, à la fois sur lui, donc le design qu'on veut obtenir et sur tout ce qui est back-office, c'est-à-dire le stockage, les outils de stockage, les outils d'indexation, de façon à les rendre facilement déployables mais aussi très adaptatifs, c'est-à-dire qu'ils pourront servir d'une petite association à une très grande entreprise ou à un service gigantesque à la Gmail qui soit public et payant. On a quelque chose qui est très facilement installable à tous les niveaux. Mais pour ça, ce qu'on n'a pas réussi à faire jusqu'à présent, c'est développer l'interface utilisateur parce qu'on a besoin pour ça d'avoir des développeurs web et c'est vraiment ce qu'on recherche en priorité maintenant : ce sont de gens qui viennent nous aider à créer. On sait ce qu'on veut obtenir, on a des mockups, on a tout ce qu'il faut, on a du graphisme, mais le boulot de développement web, lui, on est vraiment très en retard dessus. Donc si vous connaissez des développeurs web qui pourraient être intéressés par ce projet, n'hésitez pas à les mettre en contact avec nous. <br />
<br />
Si vraiment on n'en a pas trouvé suffisamment d'ici la rentrée, on envisagera soit de faire un hackhaton, soit de faire carrément un kickstart, pour avoir de l'argent pour payer des gens pour le faire, pour amener au moins le projet jusqu'à un point où les développeurs viendront plus facilement, parce que c'est vrai que c'est difficile d'intégrer un projet où on ne voit pas quelque chose à l'écran.<br />
<br />
Voilà, maintenant je suis à votre disposition si vous avez de questions. Je vais les répéter.<br />
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'''Public :''' Est-ce que vous envisagez de mettre en place une sorte de standard qui permettrait à d'autres projets d’être compatibles avec Caliopen, d'être compatible avec des langages différents, avec des OS ou des serveurs différents, qui rendraient plus sûr finalement le réseau puisqu'en cas de panne de sécurité, seule une partie... <em>inaudible</em><br />
<br />
'''L. C. :''' Donc l'ouverture de Caliopen vers d'autres services ? En fait une plus grande compatibilité de Caliopen, que ce soit au niveau de systèmes d'exploitation que de l'ouverture à d'autres services ? Caliopen, comme la plupart des web services aujourd'hui, est basé sur une API. L'API est évidemment ouverte et grand public puisqu'on est dans le Logiciel Libre. L'idée étant que n'importe qui puisse ajouter, parce que son modèle est connu et qu'il est basé là-dessus, demain de la vidéo ou d'autres protocoles qui viendront et s'intègrent à l'interface utilisateur telle qu'on l'imagine, Cette API est ouverte et permet déjà, permettra, en tout ça on l’espère, de créer des modules, des plugins tout ce qu'on peut imaginer.<br />
<br />
Au-delà de ça, oui, on commence déjà à réfléchir avec les gens de Cozy Cloud en particulier, à voir comment faire en sorte d’intégrer les services qui sont différents mais qui ont une logique presque identique. Cozy Cloud tend à vous rendre la main sur vos données, cette fois-ci, quelles qu'elles soient, sur vos photos ou vos fichiers, tout. Caliopen est orienté vers la correspondance uniquement. On voit bien qu'il y a une compatibilité entre les deux et moyen de trouver des synergies. Aujourd'hui par exemple, eux veulent avoir quand même un service de mails intégré dans le Cozy Cloud, donc ils essaient de réfléchir à comment faire en sorte de développer quelque chose qui sera proche de l'interface utilisateur de Caliopen, de façon à ce que Caliopen puisse réutiliser une partie de leur boulot pour l'interface utilisateur. Et peut-être un jour, oui pourquoi pas, une intégration des deux, même si c'est compliqué. Parce que pour parler encore une fois de Cozy Cloud, eux sont basés sur un modèle client-serveur pour le coup très affirmé et donc on a un vrai problème de compatibilité, là pour le coup oui, parce que, voilà, comment faire en sorte dans un modèle client-serveur d'intégrer un système qui lui ne veut pas l’être ? Ce n'est pas simple.<br />
<br />
Ensuite, sur la question de la portabilité entre les différents OS ? C'est du logiciel libre et les outils qui sont derrière sont déjà portés sur à peu près tous les OS existants, même si clairement je me vois mal installer un poste fixe sur un Windows. Je sais qu'on peut. Je pense quand même que, de toutes façons, ça restera en très grande majorité sur des Unix, mais tous les Unix pourront faire tourner un Caliopen et évidemment pas seulement GNU/Linux. Tous les VSD feront tourner les Caliopen, même les Mac feront tourner des Caliopen. Il n'y a aucun problème par rapport à ça.<br />
<br />
'''Public :''' Oui. Je pensais que ce genre d'application, je pensais que c'est peut-être quelque chose d'intéressant pour tout l'auto-hébergement et aussi l'hébergement associatif. Notamment parce qu'il y a un aspect éthique, donc un aspect sécurité qui est important pour eux. Et puis donc je pense à présent, enfin nous en ce qui me concerne, on est donc une association qui s'appelle MarsNet qui est à Marseille, qui est un peu à la suite de Globenet et donc, nous ça nous intéresse beaucoup. Mais je me pose des questions au niveau de l'ergonomie, des choix de l'ergonomie, parce que ça me paraît un peu surprenant et puis je me dis est-ce que ce n'est pas aussi intéressant de travailler justement avec les hébergeurs au niveau de ces choix de l'ergonomie et au niveau du public aussi, au niveau des usagers. Je voudrais savoir en fait combien d'usagers ont travaillé avec vous pour tester ces choix ergonomiques ?<br />
<br />
'''L. C. :''' L'ergonomie, il y a six mois de boulot dessus, je ne pense pas tellement qu'on va y revenir maintenant. Par contre, est-ce qu'elle sera facile à utiliser, agréable à utiliser, on le verra quand on l'aura. Ça, vraiment, c'est le problème. Aujourd'hui on a fait ce qu'on appelle une Proof of Concept, c'est-à-dire qu'on a développé une interface minimale pour voir comment ça se passe. Ça a l'air utilisable. Il y a des questions qui vont se poser c'est sûr ; on n'a pas résolu tous les problèmes de l'interface utilisateur.<br />
<br />
Typiquement, un exemple assez classique, c'est quand c'est du mail je sais afficher facilement un graphe avec untel a répondu à untel qui a répondu à untel dans tel ordre, mais là il y a une autre réponse. Voilà je fabrique mon graphe comme ça. Quand on intègre à la fois du mail, du chat en direct, des SMS, de la vidéo, n'importe quoi, le graphe devient quasiment impossible à imaginer. Comment faire en sorte ? Comment présenter la chose ? On a des idées, mais on ne les a pas toutes. Ça viendra au fur et à mesure et avec le retour des utilisateurs. Pour qu'on ait un retour des utilisateurs, il faut déjà qu'on ait quelque chose à leur faire tester. Et tant qu'on n'aura pas de développeurs web pour faire cette interface et jusqu'à l'interface utilisateur, on n'aura pas grand-chose à faire tester.<br />
<br />
Sur l'auto-hébergement, je reviens là-dessus juste un mot. Le mail, mais pas seulement, tout ce qui est correspondance privée, à cause du spam notamment, mais pas que, n'est pas quelque chose qui s'allie bien à l'auto-hébergement. Moi j'auto-héberge mon e-mail perso depuis 92, à peu-près. Au début c’était facile. Ces dernières années, une fois par moi, je dois me taper je ne sais pas combien de milliers de spams pour modifier ma base d'anti-spams, modifier mes configs. Tout ça pour une personne. C'est un travail délirant. Ça ne sert à rien. Enfin ça sert pour moi, mais c'est complètement fou quoi. Le mail, à cause du spam entre autres, c'est quelque chose qui se centralise pas trop, mais quand même un peu, de façon à ce que quand on gère un service de mails, on ait un anti-spam pour tout le monde, En plus de ça plus on a d'utilisateurs plus c'est facile de faire de l'anti-spam parce que le travail de la logique bayésienne se fait plus facilement sur un grand nombre de courriers différents. <br />
<br />
Imaginons que vous avez cent mille utilisateurs sur votre service, d'un seul coup vous avez un mail, le même, qui arrive pour dix mille utilisateurs ! Spam ! Grosse chance de spams ! Ça peut être La Redoute aussi, mais pas forcément. En tout cas on peut augmenter comme ça facilement le niveau et détecter des choses plus facilement.<br />
<br />
Pareil vous mettez du greylisting sur votre service. Le greylisting, quand vous êtes tout seul, à chaque fois qu'un nouveau contact vous envoie du mail, il se prend un quart d'attente et son serveur doit faire un retry et vous, vous attendez un quart d'heure de le recevoir. Si le greylisting est au niveau d'un service un peu plus centralisé, il y a un utilisateur qui va se prendre le quart d'heure de retard, mais tous les autres ça passe pour eux. Donc le courrier électronique et tout ce qui est correspondance privée c'est bien quand c'est un peu centralisé pour tout un tas de raisons. Ça permet de partager des règles de filtrage, ça permet de partager des contacts, ça permet de partager des carnets d'adresses, ça permet de partager des fichiers plus facilement. Ça permet aussi de ne stocker les fichiers qu'en un seul exemplaire, si justement La Redoute envoie à tous vos utilisateurs le même e-mail, plutôt que de stocker sur votre service dix mille fois les mêmes photos, vous n'allez les stocker qu'une seule fois pour dix mille personnes, ça coûte un peu ; pour cent mille personnes ça ne coûte plus rien par rapport à l'effort d’hébergement que vous avez fait.<br />
<br />
Du coup il y a une vraie raison de centraliser un peu le courrier électronique, y compris économique. Technique et économique. Trop centraliser, on l'a vu ce n'est pas bon. Ce n'est pas bon parce que du coup c'est là que l'espion mettra son micro. Mais pas centraliser, c'est vraiment trop compliqué et pas adapté.<br />
<br />
Donc l'auto-hébergement pour le courrier, ce sera possible, mais ce sera possible vraiment pour quelques fous, quoi ! Je ne pense pas que ce soit l'objectif d'un Caliopen que d'avoir des services auto-hébergés pour un utilisateur. Par contre à l’échelle d'une famille, pourquoi pas ! A l’échelle d'une entreprise, évidemment, là oui. Là il y a une vraie logique à mettre en œuvre un Caliopen. Mais en auto-hébergement perso, je le vois pas tellement. En association parfaitement. Oui absolument.<br />
<br />
==1h 05' 20 ==<br />
<br />
'''Public :''' inaudible<br />
<br />
'''L. C. :''' Justement. Attends attends, parce que je dois répéter, si tu es trop long je vais en oublier un morceau. Donc est-ce que le fait de rendre public le niveau de confidentialité d'un utilisateur Caliopen n'est pas à l'opposé de la confidentialité ? C'est ta question ? Est-ce que ce n'est pas une méta donnée ?<br />
<br />
Alors ça en est sans doute une. Je doute qu'à elle seule elle intéresse grand monde. Dans les méta données, ce qui est intéressant ce n'est pas la donnée sur l'utilisateur, c'est avec qui il parle. Ça n'est pas qui il est pour l'instant. Le vrai truc des méta données c'est de créer des graphes pour dire, untel parle à untel, parle à untel, or le troisième, là, m'intéresse, donc je vais aussi espionner untel, untel, untel, untel. <br />
<br />
Là, même si effectivement ça peut poser un problème, je l'entends bien, je le comprends, je n'ai pas envie moi que tout le monde sache que je suis complètement nul en confidentialité, et c'est le cas, mais justement c'est tout le principe. Si on oublie ça, on n’arrivera pas à créer la motivation nécessaire aux gens pour monter de niveau. Si cette information-là n'est pas publique, les gens qui t'écrivent sans te connaître particulièrement, ne savent pas si tu es quelqu'un à qui ils peuvent faire confiance ou pas. C'est quelque chose de fondamental donc c'est quelque chose qui doit être public. C'est un choix qu'on fait. Ce n'est pas un choix forcément partagé par tous, je comprends bien. Mais c'est un des choix fondamentaux de Caliopen que cette information-là, elle, oui, elle doit être publique. Le fait que tu n'es pas quelqu'un de sûr, c'est public.<br />
<br />
Eh bien tant mieux, mais tant mieux ! Ça poussera les gens à faire plus attention. Moi c'est comme ça que je le vois, si tu veux. Peut-être que je me goure, peut-être que les gens continueront à dire, tant pis, moi je m'en fous ! Et puis que les gens sachent que je suis une grosse ??? en sécurité et que tout ce qu'ils m'envoient est public, et que je le répète à tous parce que j'adore raconter la vie de mes potes à tout le monde. Mais moi je crois que, peut-être avec ce type de choses, justement, c'est comme ça qu'on arrivera à renverser, c'est un vrai boulot, de renverser toute cette charge qu'on a depuis des années, de rendre la vie privée de moins en moins importante, tout ce que je disais au début, pour que, justement, transformer et revenir en arrière vers quelque chose d'un peu plus équilibré, il va falloir ce genre de choses. Et si pour ça il faut rendre public le fait que toi tu n'es pas quelqu'un à qui on peut faire confiance, eh bien tant pis, faisons-le.<br />
<br />
'''Public :''' Est-ce que au niveau d'un serveur, inaudible <br />
<br />
'''L. C. :''' Alors, j'entends. Est-ce que par le biais des niveaux de confidentialité on pourrait créer un graphe ? Non. Non. C'est l'utilisateur qui décide au moment où il écrit, ça n'est pas le système qui l’empêche d'envoyer un courrier à quelqu'un de non confidentiel, c'est lui. C'est lui qui dit, lui n'est pas confidentiel je ne lui écris pas. Ah, ben là c'est ma mère ! Oui, je peux lui écrire quand même. Elle a un niveau de confidentialité complètement nul, mais ce n'est pas grave, ce que je lui dis n'est pas important. Donc tu ne peux pas recréer simplement en regardant, ces trois-là, ils ont le même niveau de confidentialité donc ce sont forcément des gens qui se parlent entre eux, ce n'est pas une information.<br />
<br />
'''Public :''' inaudible<br />
<br />
'''L. C. :''' Là on rentre dans une logique beaucoup plus floue, sachant qu'en plus tout ça est sur différents serveurs.<br />
<br />
'''Public :''' Tu as parlé d'Open GPG. C'est en train de devenir un petit peu plus qu'un simple projet d'adaptation ??? de protocoles ??? Est-ce que ça ne serait pas aussi une manière de lutter contre le spam, puisque envoyer un spam ça coûte beaucoup ???. Vous avez reçu un spam chiffré par exemple ???<br />
<br />
'''L. C. :''' Est-ce que la démocratisation d'outils de type PGP pourrait se faire d'abord par le développement d'outils plus agréables en JavaScript tels qu'il en existe de plus en plus et en plus est-ce que ce ne serait pas une solution au problème du spam ?<br />
<br />
Alors oui et oui. D’abord évidemment que les outils qui seront intégrés dans Caliopen et dans son interface seront de cet ordre-là. On ne va pas réinventer le truc. J'ai refusé qu'on utilise l'état de l'art aujourd'hui, parce que tant que l'interface utilisateur n'est pas un peu plus aboutie, je n'ai pas du tout envie qu'on se mette à coder en utilisant telle ou telle librairie Java qui permet de le faire, alors que demain il y en aura une meilleure qui sera sortie. Typiquement, ce qui existait il y a six mois, au moment où on a vraiment commencé à bosser, et ce qui existe aujourd'hui, a évolué, ne serait-ce que parce que Google a mis en ligne son propre système qui est plutôt pas mal foutu. L’utiliser tel quel je n'irai pas, déjà parce que c'est RSA et que je n'ai pas confiance. Mais, en l'adaptant un peu, on peut en faire quelque chose de plus agréable que ce que j'ai vu ailleurs.<br />
<br />
Ensuite est-ce que le spam peut être résolu ? Je n'en ai parlé directement, mais j'ai dit qu'il n'y avait plus de folders dans Caliopen. Un des folders habituels, dans tous les web mail, ce sont les indésirables, le spam en gros. Dans Caliopen on n'a pas de folder, donc on n'a pas ça. Ce qu'on a à la place c'est un deuxième niveau qui s'affiche, et qui lui aussi est réglable, qui est le niveau d'importance qu'on calcule à la fois en fonction du tag associé s'il y en a un, ou du tag reconnu même si on n'en a pas mis. Typiquement vous recevez un mail de votre patron, votre patron est tagué boulot. Donc le mail, automatiquement, même si vous ne l'avez pas fait, sera tagué boulot. Ce type de chose permet d'associer à un tag, à un contact, à une discussion, un niveau d'importance. Et puis petit à petit le système apprend à classer les choses par niveau d'importance.<br />
<br />
Quand il voit un spam le niveau d'importance est très, très bas. Par défaut la timeline d'un Caliopen ne vous affichera pas les contenus dont le niveau d'importance est trop bas. Vous pouvez. Comme vous pouvez ouvrir votre dossier spam. Mais c'est diminuer le niveau minimal d'importance que vous voulez afficher. Mais par défaut il ne vous affichera pas les spams simplement parce que leur niveau d'importance sera trop bas.<br />
<br />
Évidemment oui, un message confidentiel, donc chiffré, a un niveau d'importance plus élevé qu'un message non chiffré. Donc oui, un spam chiffré pourrait passer. Mais aujourd'hui, en effet, les spammeurs n'utilisent pas, ni PGP, ni aucun outil de chiffrement. Il ne faut pas se faire d'illusions si vraiment Caliopen arrive à concurrencer un jour Google Mail, évidemment les spammeurs s'y mettront. Donc il faudra trouver d'autres solutions. De toutes façons ça ne s’arrêtera pas demain la guerre anti spam. Il ne faut pas rêver. Mais ça leur coûtera plus cher, ce n'est déjà pas mal. Oui en effet.<br />
<br />
Cool, pas d'autres questions ? On va manger les cahouettes alors.<br />
<br />
'''Public :''' pourquoi ne pas être assez fou pour envisager inaudible<br />
<br />
'''L. C. :''' Ah mais moi je ne demande que ça. Mais pour l'instant au stade où on en est, ça n'est pas encore à l'ordre du jour. Ça le deviendra j'espère très, très vite. Aujourd'hui l'utilisateur, s'il va regarder le projet Caliopen, il va voir quoi ? Des slides, ceux que vous avez vus là, et tout un tas de trucs qui sont du back-end. Ce sont vraiment les outils, l'API dont je parlais tout à l'heure, les différents systèmes qui se mettent en place derrière l'interface. Mais tant qu'on n'aura pas cette interface à montrer, on n'a rien à montrer à un utilisateur final. L'utilisateur final c'est la seule chose qu'il verra dans Caliopen. Ce n'est pas un administrateur. Donc tant qu'on n'a pas ça, non seulement on n'a rien à faire tester ni rien à faire traduire, parce que j'ai des offres aussi de gens qui me disent est-ce que je peux faire de la traduction. Mais volontiers ! Mais pour l'instant ce n'est pas encore à l'ordre du jour. Évidemment dès qu'on aura quelque chose, moi je serai très preneur d'avoir des retours et de continuer. On n'a pas toutes les réponses, encore une fois je l'ai dit. Il y aura plein de gens qui voudront nous en apporter, j'espère bien, oui. Mais aujourd'hui on ne peut pas parce qu'on n'a pas ces développeurs. C'est lié. Il faut qu'on trouve très vite maintenant des développeurs web pour avancer et montrer quelque chose. En plus de ça, le fait de montrer quelque chose, ça aussi ça motivera d'autres développeurs pour dire attends, mais là il te manque ce bout-là, moi je sais le faire, je te le fais. Là aujourd'hui, il te manque tous les bouts, tu es gentil mais je n'ai pas envie.<br />
<br />
Donc on en est à ce stade difficile où on a vraiment besoin de trouver. C'est pour ça que je fais autant de confs aussi d'ailleurs, pour ça que j'en parle autant, c'est que vraiment, si on veut que ça existe un jour, il va falloir qu'on trouve une solution maintenant, cet été, pour avancer sur l'interface utilisateur. On a été vraiment déjà très loin sur le reste, maintenant il faut qu'on avance là-dessus et on prend un retard conséquent.<br />
<br />
Gandi m'aide depuis le départ du projet et met à disposition du projet du temps homme comme on dit maintenant. En gros, les gens chez Gandi qui ont envie de bosser sur Caliopen sont libres de le faire, y compris sur leur temps de travail. Ils ne sont pas forcés. Ça reste du logiciel libre, personne n'est forcé de bosser dessus. On avait un développeur web jusqu'à il y a un mois. Maintenant il a trop de boulot ailleurs, toujours chez Gandi. Gandi du coup embauche d'autres développeurs web. Peut-être qu'un de ceux-là, et je sais que c'est en cours, a envie de travailler sur Caliopen et pourra le faire du coup. Mais c'est une seule boîte. <br />
<br />
Gandi ne fait pas ça juste parce qu'il m’aime bien et que c'est mon ancienne boîte. Il fait aussi ça parce que, depuis maintenant dix ans, je ne sais pas, il gère gratuitement du mail pour ses utilisateurs. Quand on gère du mail en tant qu'entreprise, au début ça va, ce n'est pas très cher. Mais le mail, ça s'accumule. Un utilisateur que vous avez depuis un an, il a une quantité donnée de mails, dix ans plus tard il en dix fois plus. Vous, vous êtes toujours gratuit, vous n'avez pas moyen de dire, mec vous allez payer maintenant parce que dès le départ c’était gratuit et que les gens n'accepteront pas si facilement ou ils iront ailleurs, ils s'en foutent.<br />
<br />
Du coup comment faire en sorte de, sinon faire payer un nouveau service, je ne pense pas que ce soit dans l'idée de Gandi de le faire, mais pourquoi pas, mais au moins mettre en place quelque chose qui soit un peu plus moderne en terme de stockage et qui ne soit pas des fichiers plats stockés sur de disques, avec des files system forcément, même un peu évolués, qui ne sont pas faits pour, parce qu'au delà d'un certain nombre de mails stockés ça devient juste ingérable d'un point de vue système. Du coup eux, Caliopen, ça les intéresse aussi pour ça, parce que si demain ils peuvent dire à la place de notre web mail tout court, notre joli web mail, on propose aux utilisateurs d'utiliser l'interface Caliopen, nous derrière aussi ça veut dire qu'on aura tout le back-end de Caliopen pour avoir un stockage beaucoup plus facile à gérer, qui s'auto réplique...<br />
<br />
Il n'y a pas que Gandi qui est dans cette situation. Il y a tous les gens qui fournissent du mail. Et parmi les gens qui fournissent du mail, il n'y a pas que Gandi qui a des développeurs en interne. Donc il y a d'autres boîtes que Gandi qui pourraient avoir la même logique et se dire aussi moi ça m'intéresse que ce truc existe, ne serait-ce que parce que ça me coûtera moins cher de gérer le mail de mes utilisateurs demain. Donc qui pourraient envoyer d'autres développeurs, ceux qui sont chez eux, en attendant, voilà !<br />
<br />
Mais là, il faut que j'arrive à expliquer ça aux gens et c'est un boulot. On m'a demandé de porter ce projet. Du coup c'est devenu mon projet. Il me semble important. Comme l'a dit Stéphane à la dernière conf, je ne suis pas là pour faire de l'argent et je vois d'ailleurs mal comment on pourrait faire de l'argent avec un Caliopen. On peut monter un service Caliopen, l'ouvrir au grand public, le rendre payant. On sera rentable, j'ai peu de doutes là-dessus, mais on ne va pas devenir milliardaires en vendant Caliopen à Google puisque c'est du libre, et puis que le modèle est décentralisé ; ça n’intéressa pas Google, quoi ! Ce n'est pas avec ce projet-là que je vais gagner beaucoup de sous.<br />
<br />
J'essaie de motiver les gens, d'intéresser les gens, de leur expliquer pourquoi, comment, et quoi. Mais c'est tout ce que je peux faire à ce stade. Et quand j'ai voulu, moi, plonger dans le code, en disant après tout j'ai été développeur, je peux le redevenir, les jeunes m'ont dit non ! Tu es trop vieux ! Va t-en ? Tu vas nous ralentir et déjà on ne va pas vite. Va faire des confs, écris de articles, mais arrête. Le code ce n'est plus pour toi. Voilà ! Je suis là aujourd'hui à cause de ça. Mais je ne peux pas faire plus que d'essayer de vous convaincre d'en parler autour de vous et de motiver et d'essayer de faire avancer pour qu'on ait ce projet parce que je crois vraiment que c'est une belle solution.<br />
<br />
''Applaudissements.''</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=CaliOpen_Conf_Laurent_Chemla_RMLL_2014&diff=64469CaliOpen Conf Laurent Chemla RMLL 20142014-08-01T20:20:53Z<p>Echarp : /* 00' transcrit MO, relu avec son Beuc */</p>
<hr />
<div>'''Titre :''' La réappropriation de nos correspondances privées.<br />
<br />
'''Intervenant :''' Laurent Chemla<br />
<br />
'''Lieu :''' RMLL - Montpellier<br />
<br />
'''Date :''' Juillet 2014<br />
<br />
'''Durée :''' 1 h 18 min<br />
<br />
'''Lien vers la vidéo :''' [http://video.rmll.info/videos/la-reappropriation-de-nos-correspondances-privees/] <br />
<br />
<br />
== 00' transcrit MO, relu avec son Beuc ==<br />
<br />
Alors. Ça fait donc un an maintenant qu'on a eu les révélations d'[https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Snowden Edward Snowden] sur [http://www.01net.com/operations/prism/ PRISM] et sur le scandale de la NSA. Et depuis un an il faut bien constater que pas grand-chose n'a changé. Il y a eu beaucoup, beaucoup de mots qui ont été échangés depuis, mais -- voilà. Quand c'est arrivé, moi entre autres, je n'ai pas été particulièrement étonné par le fait que les espions nous espionnent. Je m'attendais à quelque chose de cet ordre, évidemment pas de cette ampleur, ça, ça a été une surprise. Mais la vraie surprise n'est pas tellement venue de l'ampleur des révélations que du fait que d'un seul coup le grand public a été partie prenante. C'est-à-dire qu’il s’est enfin passé quelque chose. On a déjà eu ce type de révélation dans le passé, avec [https://fr.wikipedia.org/wiki/Echelon Échelon] il y a une petite dizaine d'années, [https://fr.wikipedia.org/wiki/Frenchelon Frenchelon] un peu plus tard, et à chaque fois c'est resté très confiné dans les milieux <em>hackers</em> et sans du tout que le grand public n'en soit informé.<br />
<br />
Avec Edward Snowden et la façon peut-être dont les révélations ont été faites, d'un seul coup il y a eu cette grosse innovation de la prise de conscience, par le grand public, du fait que la vie privée était devenue quelque chose d'un peu difficile à protéger. Donc on a eu une petite évolution, malgré tout, quand je dis il ne s'est rien passé, il y a eu ça, il y a eu cette prise de conscience au niveau du grand public. Ceci dit, techniquement et socialement, ça n'a pas empêché la NSA de continuer à nous espionner, ça n'a pas empêché les députés français de voter la [http://www.usinenouvelle.com/article/la-loi-de-programmation-militaire-promulguee-rapidement-pour-eviter-tout-recours.N227615 loi de programmation militaire] qui étend la surveillance en France et ça n'a pas non plus modifié le comportement du grand public, même si quelques technophiles se sont penchés sur la façon de protéger un peu mieux leur vie privée, en pratique, leur nombre est tellement réduit, que ça n'a pas changé grand-chose.<br />
<br />
Donc j'ai cherché depuis un an, d'abord à réfléchir à ce qui s’était passé, et à essayer de comprendre comment faire pour résoudre cette question de la vie privée sur Internet et ailleurs.<br />
<br />
Alors il y a eu quelques évolutions techniques. Il y a eu depuis, donc j'ai dit les techniciens, oh ce n'est pas si mal, les techniciens se sont mis à utiliser un peu plus les outils de sécurité de type [http://fr.wikipedia.org/wiki/GNU_Privacy_Guard PGP], [https://www.torproject.org/ Tor]. On a vu très récemment Google, entre autres, annoncer qu'il allait mieux référencer les sites qui protégeaient le mieux la vie privée, c'est-à-dire les sites qui vous affichent un petit cadenas quand vous vous y connectez, seraient un peu mieux référencés que les autres; et a annoncé aussi que Google mail allait bientôt proposer une solution de chiffrement pour le courrier électronique. Évidemment ça pose le problème de la confiance. Est-ce qu'on a confiance dans Google et surtout dans le cas d'une entreprise dont le modèle économique est basé sur l'exploitation de vos données privées ? Comment faire confiance ? Comment pouvoir imaginer un seul instant que vos courriers chiffrés qui sont chez lui, avec votre clef privée bien sûr, parce que sinon vous ne pouvez plus y accéder facilement, vous ne pouvez plus faire de recherche dedans, comment croire que Google ne va pas, lui, les utiliser pour vous afficher de la pub contextuelle ? Et s'il peut les utiliser lui, comment croire qu’une entreprise américaine, donc soumise au [http://www.lemonde.fr/sujet/effb/patriot-act.html Patriot Act], ne va pas les fournir à la NSA sur demande ? Ce n'est pas parce que Google vous proposera demain une messagerie sécurisée chiffrée que vous serez mieux protégé qu'aujourd'hui.<br />
<br />
Il y a eu aussi une prise en compte politique de cette question, de plus en plus d'ailleurs. Là aujourd'hui, il est question de poser une [http://www.lemonde.fr/pixels/article/2014/06/11/a-l-assemblee-une-proposition-pour-faire-de-snowden-un-citoyen-d-honneur_4436290_4408996.html question au gouvernement] sur [https://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/fran%C3%A7ois-hollande-accordez-l-asile-politique-%C3%A0-edward-snowden l'accueil d'Edward Snowden en France], en tant que réfugié. Il y a peu de chance que ça arrive, mais on voit quand même que, pour que des questions au gouvernement soient posées en Assemblée Nationale concernant ce type de sujet, il y a une vraie évolution sociale qui se fait.<br />
<br />
Et puis il y a une réflexion un peu plus globale qui se fait au niveau des grands corps, des grands organismes qui gèrent Internet, pour mettre la sécurité un peu plus au centre. C'est vrai que c'est un domaine qui était resté très cadenassé, très fermé dans les milieux spécialisés dans la sécurité, mais en dehors, les développeurs en général sur Internet se préoccupaient assez peu de la sécurité jusqu'à présent. Là il est vraiment question de rendre cet aspect du développement d'Internet fondamental. C'est-à-dire que plus rien ne pourrait se créer sur Internet sans qu'au moins il y ait des questions de sécurité qui se posent, voire à ce qu'on essaye de les rendre les plus sûres possible.<br />
Donc on a vu quelques résultats suite à ces révélations. On a vu que l'utilisation de PGP, GPG, c'est la même chose, plus ou moins, et de Tor qui est un système d'anonymisation totale (quand vous naviguez avec Tor vous naviguez de façon complètement anonyme sur Internet), elle est augmentée, dans des proportions très limitées, encore une fois. <br />
<br />
On a vu arriver beaucoup de projets orientés vers la protection, sans doute un peu portés par l'air du temps et pour surfer sur la pub faite par Snowden. Je pense en particulier à des sites comme le site suisse ProtonMail, dont on parle aujourd'hui encore parce qu'il pose peut-être des questions de sécurité qui n'ont pas toutes été résolues, mais qui vous garantit, lui, que tous vos mails seront chiffrés, qu'il n'y a aucun moyen de les déchiffrer chez lui, sauf que, on a vu, [https://protonmail.ch/blog/update-reported-xss-issue/ une faille a été annoncée hier], et puis surtout c'est un système centralisé. Donc si une faille est détectée par un chercheur indépendant, qu'eux la corrigent, c'est très bien, mais c'est centralisé, tout est chez eux. Du coup si la NSA trouve une faille chez eux, tous les mails qui sont stockés chez eux seront déchiffrés par la NSA. Et si le chercheur indépendant les prévient « hé, j'ai trouvé une faille il faut la corriger », c'est bien. Si la NSA trouve une faille, il ne faut pas compter sur eux pour les prévenir. « Hé, j'arrive à lire tout ton mail ! » À partir du moment où on a un système centralisé, la confiance encore une fois, même si c'est en Suisse, et même si c'est totalement du coup indépendant de NSA, en tout cas on peut l'espérer, ça pose quand même des problèmes.<br />
<br />
Donc en pratique au quotidien, on voit bien que les résultats en question n'ont pas changé grand-chose au problème. Le problème, c'est quoi en réalité ? C'est une vraie question. Moi depuis des années je me dis que la vie privée est une affaire de vieux cons. Ça a été théorisé, entre autres, par Manach qui a écrit un [http://www.internetactu.net/2009/03/12/la-vie-privee-un-probleme-de-vieux-cons/ très bel article] là-dessus, et [http://www.fypeditions.com/la-vie-privee-un-probleme-de-vieux-cons/ un bouquin] même. C'est-à-dire que, dans ma génération, l'idée même d'avoir des caméras partout qui nous surveillent, c'était quelque chose d'un petit peu insupportable. Et puis petit à petit, les choses ont évolué, à la fois par le discours politique sur la sécurité, à la fois par le discours médiatique sur toutes les émissions de télé-réalité.<br />
<br />
La première émission de télé-réalité en France, ça remonte à au moins une génération donc <em>Love Story</em>. Ça avait déclenché à l'époque un tas de réactions très fortes en France, puis aujourd'hui, une émission de télé-réalité, tout le monde s'en fiche, c'est devenu naturel.<br />
<br />
Même chose, quand moi j'étais gamin, je n'avais pas un <em>baby-phone</em> qui prévenait ma mère quand j'avais pleuré. Je n'avais pas des caméras de sécurité qui me surveillaient. J'avais à la limite des tickets de métro complètement intraçables, une carte Orange ensuite toujours aussi intraçable. Et puis petit à petit sont venues les caméras de sécurité partout, les systèmes d'abonnement, mais d'abonnement nominatif, aux transports en commun, qui fait que le transport sait en permanence où vous allez, qui vous êtes et ce que vous faites. Les cartes de fidélité des grands magasins aussi, qui savent exactement tout ce que vous achetez pour pouvoir vous envoyer des pubs un peu plus ciblées. Tout ça est devenu quelque chose, bien en dehors d'Internet, d'assez largement accepté. Il n'y a plus de réaction face à ça. Du coup on pourrait se dire, après tout, si la vie privée vaut si peu pour le grand public, à quoi bon ? À quoi ça sert de se battre pour essayer de retrouver une protection ? Et pourquoi ne pas laisser les espions continuer à nous espionner ?<br />
<br />
D'autre part Internet, depuis aussi une petite dizaine d'années maintenant, est devenu quelque chose de… Le modèle économique fondamental le plus important sur Internet c'est « je vous offre un service gratuit mais en échange j'utilise vos données confidentielles ». Et le grand public aussi a pris l'habitude de ça. C'est difficile aujourd'hui de dire au grand public : « Vous tous, il va falloir maintenant arrêter d'utiliser Gmail parce que c'est gratuit et prendre un service payant qui sera en plus un peu moins pratique à utiliser parce que plus sécurisé ». Et du coup les gens n'ont pas envie. Non seulement c'est compliqué parce qu'il faut changer l’adresse e-mail, mais en plus c'est payant, donc on n'a pas du tout envie de faire ça. Le modèle économique en question est devenu tellement habituel pour le grand public, que lui dire il y en a d'autres possibles, qui eux vous garantiront un peu plus de vie privée, ce n'est pas un geste si simple. <br />
<br />
Ça pose un autre problème, cette histoire de modèle économique sur Internet, le fait d'échanger la gratuité contre des données personnelles et donc contre de la publicité, c'est quoi ? C'est que les régies publicitaires, elles, vont plutôt avoir tendance à mettre leurs annonces et leurs offres sur les plus gros sites, ceux qui ont le plus de public, bien sûr. C'est toujours plus intéressant de balancer sa pub sur un site qui a un très fort taux d'audience. Seulement, à ce moment-là, quand vous faites ça, vous renforcez le plus gros des sites, et donc, vous renforcez la centralisation sur Internet. C'est-à-dire que Google n'était pas énorme au début, mais petit à petit, comme il était le plus important des moteurs de recherche, toute la pub s'est faite dessus, et du coup, Google gagne beaucoup d'argent, peut racheter tous ses concurrents. On a une centralisation qui se fait comme ça. C'est pareil pour Facebook, c'est pareil pour tous les très gros sites, ce qu'on appelle les GAFA [Google, Apple, Facebook, Amazon].<br />
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Le problème qui se pose quand on centralise Internet, c'est que pour des espions c'est tentant. Si vous allez chez Google et que vous avez un milliard d'utilisateurs qui utilisent son service de mails, vous n'avez pas envie d'aller espionner les petits Protonmail et autres qui se mettent en place autour de la planète. Tout le monde, de toutes façons, va à un moment ou à un autre, échanger avec des gens qui utilisent Gmail. Donc vous lirez leur courrier même si eux ne sont pas chez Gmail. Donc la centralisation c'est tentant, ce sont des bonbons pour les espions. On n'a qu'à mettre nos micros là, et on espionne la terre entière. On n'a pas besoin d'aller déployer des micros et des sondes absolument partout sur Internet. Il suffit de nous mettre chez Google, chez Amazon, chez Facebook, ça y est on a tout le monde. Ça ne coûte pas cher. C'est beaucoup plus simple.<br />
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Donc on voit comment le modèle économique de la gratuité sur Internet amène à une telle facilité qu'il est difficile d'en vouloir à des espions d'espionner. C'est devenu tellement simple pour eux qu'ils auraient tort de s'en priver.<br />
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C'est donc le deuxième problème je dirais économique. C'est, non seulement la vie privée pour la plupart des gens d'aujourd'hui est quelque chose qui n'a pas beaucoup de valeur, mais en plus l'espionnage de masse est devenu très peu cher justement du fait de cette centralisation. Donc on a vraiment un rapport de force économique qui se met en place comme ça.<br />
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Au niveau politique, il est normal dans une société démocratique qu'il y ait un équilibre entre la liberté et la responsabilité. Ce sont des choses qui se font naturellement. Par exemple en droit pénal, vous n'avez pas de responsabilité si vous n'avez pas la conscience d'avoir mal agi. C'est important. Mais, du coup, vous voyez bien la liaison entre: vous êtes libre d'agir mal mais à ce moment-là vous en êtes responsable. Et de la même façon vous ne pouvez pas être responsable si vous n'avez pas conscience, si vous n'avez pas cette liberté d'avoir mal agi.<br />
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Cet équilibre-là, il implique qu'on doive rendre des comptes quand on s’exprime par exemple. Sur Internet, l'expression publique est quelque chose qui doit permettre ensuite, à la justice d'un pays démocratique, de dire non, là vous avez été trop loin, ça n'est plus de l'ordre de la liberté d'expression, c'est de l'ordre du délit, c'est de l'incitation à la haine raciale, c'est autre chose.<br />
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==13' 16, relu avec son Beuc ==<br />
Pour pouvoir faire ça on comprend bien qu'un état ait besoin d'avoir des moyens de surveillance. Quand on tient ce discours-là on comprend bien que l'État, pour lui c'est facile de dire « je ne peux laisser tout dire sur Internet, donc il faut que j'ai les moyens de surveillance, il faut que je mette en place des systèmes qui surveillent toute la population pour pouvoir savoir quand quelqu'un va trop loin, et donc, il est normal qu’Internet soit surveillé, il est normal que votre vie privée soit mise en jeu, de façon à ce que je puisse, moi, vous garantir les libertés publiques et la sécurité publique ». Ce n'est pas très cher pour un politique, encore une fois, de mettre en œuvre des systèmes de surveillance. Encore une fois, l'aspect économique de l’atteinte à la vie privée se pose. Le discours politique qui permet de vous surveiller est un discours qui passe facilement.<br />
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D'autre part en période de crise, de toutes façons, et ça historiquement, la défense des libertés n'a jamais été quelque chose de fondamental. En période de crise les gens sont plus intéressés par : « Comment est-ce que je vais manger demain ? Où est-ce que je vais habiter après-demain ? ». On a tellement de mal à se projeter dans l'avenir que défendre ses libertés ce n'est pas la priorité du jour. Donc encore une fois, il est plus facile en période de crise de vous vendre de la sécurité que de vous garantir vos libertés fondamentales. On verra plus tard.<br />
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Donc on voit d'ailleurs, on l'a revu et j'en reparle à nouveau, la loi de programmation militaire qui aurait, en plein milieu du scandale Snowden et en plein milieu du scandale des écoutes de la NSA, aurait dû déclencher une réaction assez forte du public, n'en a déclenchée presque aucune. C'est-à-dire que les quelques activistes qui s'intéressent à ces dossiers ont dit ce n'est pas normal, on ne peut pas faire ça, on ne pas continuer à étendre les systèmes de surveillance partout sans aucun garde-fou, sans aucune garantie, mais ça s'est arrêté là. Le grand public n'a pas réagi. La loi est passée comme une fleur. Ni le PS, ni l'UMP, ni les Verts n'ont souhaité amener ce projet de loi devant le Conseil Constitutionnel et voilà. Terminé, c'est passé. Ce n'est pas assez cher politiquement de protéger les libertés. Ça ne vaut pas le coup.<br />
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Pourtant, si dans une société, toujours dans un état de droit, la vie privée est si importante, c'est surtout parce que sans vie privée on n'a aucune liberté, en réalité. C'est ça que les gens ont un peu de mal à comprendre. On délègue à l'État la responsabilité de garantir la sécurité publique. Mais en échange de cette sécurité publique, il doit aussi garantir les libertés individuelles. Ça doit être un équilibre entre les deux. La sécurité publique elle doit vous permettre, à vous tous, d'agir librement individuellement. Si en échange de la sécurité publique on doit cesser d'avoir une vie privée, donc cesser, je ne sais pas, imaginez que demain vous ayez visité un site, j'allais dire zoophile, pourquoi pas, on peut inventer n'importe quoi, par erreur ou simplement parce que ça vous amuse, chacun son truc. Imaginons ça. Ça n'a pas d'importance après tout dans votre boulot, tout le monde s'en fiche, vos amis savent exactement que vous aimez les teckels morts, il n'y a pas de problème. Donc vous visitez le site et vous vous dites, après tout, que l'état soit au courant, que la NSA soit au courant, je m'en fous, ça n'a aucune importance. Sauf que vous pouvez avoir des gamins demain qui eux vont avoir envie d'avoir une carrière politique par exemple. Ces données qui pour vous n'ont aucune valeur, peut-être que demain elles pourront être utilisées par des opposants politiques pour les mettre en difficulté. On ne peut pas savoir. Vous prenez un <em>selfie</em> devant une jolie fontaine en vacances en Turquie et derrière vous il y a un opposant politique que la police recherche. Vous, votre <em>selfie</em>, vous trouvez que ça n'a aucune importance. L’opposant politique que la police va pouvoir repérer sur Facebook, ou là où vous aurez publié la photo, lui pour le coup ça avait une importance.<br />
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Donc on voit quand même que sans vie privée, sans garantie de défense de votre vie privée, si vous ne pouvez pas savoir ce que seront fait, enfin bref vous avez compris, il y a un vrai problème, on n'est plus aussi libre qu'avant si on n'a pas la possibilité, à tout instant, d'agir de façon secrète quand on est soi-même dans sa tête. Or aujourd'hui c’est de moins en moins vrai. Donc cette garantie des libertés individuelles en échange de la sécurité publique, elle doit être proportionnelle. Elle ne peut pas, comme aujourd'hui, continuer à dériver de plus en plus, vers plus de sécurité et moins de liberté, sinon au bout du compte on n'a plus de liberté du tout.<br />
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Pour prendre un exemple un peu plus physique : imaginons que demain on vous dise vous allez tous porter des lunettes Google, parce que ça va permettre à la police de surveiller absolument tout ce qui se passe tout le temps, partout, y compris chez vous, vous serez parfaitement en sécurité. Est-ce qu'aujourd'hui on est prêts à accepter ça ? Je ne crois pas. Mais vu l'évolution dans laquelle on est depuis une quinzaine d'années, j'ai bien peur que dans cinq, six ans, ce soit tout à fait acceptable, si on continue comme ça. <br />
Et du coup, là pour le coup, il n'y a plus du tout ni vie privée, ni liberté quelle qu'elle soit. La liberté individuelle, c'est aussi de pouvoir dire « non, cette loi je ne la respecte pas, je vais me battre contre ». Quand, je ne sais pas, Mediapart dit « [http://www.spiil.org/20130227/spiil-interpelle-francois-hollande-tva-presse-numerique moi je ne respecterai pas la loi qui m'impose une TVA à 19,6] » alors qu'elle l'impose aux autres journaux, elle le fait publiquement, mais elle pourrait aussi le faire, un certain temps, sans le rendre public. Si Mediapart est surveillé en permanence, il ne peut pas se battre contre cette loi.<br />
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On a besoin d'avoir un espace de vie privée pour pouvoir prendre des décisions et on ne peut pas être libre si on n'a pas cet espace de vie privée.<br />
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Alors quelle réponse donner à ça ? Évidemment il y a une réponse politique qui devrait se mettre en place, on l'espère, mais on ne le voit pas. Au quotidien, encore une fois, on voit des lois de plus en plus répressives arriver les unes derrière les autres. Aujourd'hui [http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-la-commission-numerique-s-alarme-du-projet-de-loi-bloquant-les-sites-web-58176.html une loi est passée] qui permet de fermer un site terroriste sans décision judiciaire. C'est une simple décision administrative qui force votre fournisseur d'accès à vous empêcher d'aller sur un site terroriste. Pourquoi pas ? C'est quoi terroriste ? Qui définit ce qu'est le terrorisme ? Aux États-Unis Edward Snowden, pour certains, est un terroriste. Si on ne définit pas plus que ça, demain l'État français peut dire, je ne sais pas moi, l'utilisation du logiciel libre, c'est un acte terroriste. Pourquoi pas ? Je l'ai déjà entendu, ce n'est pas quelque chose qui vient de nulle part. Si on dit ça, à ce moment-là, on doit empêcher, sans décision judiciaire, l'accès à tous les sites de logiciels libres, si on n'a pas défini le terrorisme. Alors qui peut définir le terrorisme ? Encore moins dans un texte de loi.<br />
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Donc si on n'a pas une action politique pour éviter ce type de loi, pour se battre contre, ce que fait la [http://www.laquadrature.net/fr Quadrature] en permanence. J'en profite pour vous rappeler que la Quadrature est en période de levée de fonds, donc si vous avez quelques sous à lui donner, n’hésitez pas. Si on ne se bat contre eux, on va continuer à perdre des libertés, petit à petit comme ça, quotidiennement, jusqu'à n'en avoir plus aucune.<br />
Évidemment, il y a aussi la réponse sociale. On peut apprendre à utiliser des logiciels plus sûrs et on peut militer autour de soi. L'exemple que j'aime bien prendre c'est de demander à son docteur comment est-ce qu'il protège vos données médicales qui normalement sont confidentielles. Est-ce qu'il les met sur le cloud sans chiffrement ? Ou est-ce qu'il les garde sur son ordinateur avec un gros mot de passe et chiffrées ? C'est important de le savoir. Et puis en en parlant avec lui ça peut, lui, le motiver à faire un peu plus attention non seulement à ses données mais aussi aux vôtres.<br />
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On fait ce travail-là avec les journalistes aussi. On va les voir en leur disant « vous êtes censés garantir l'anonymat de vos sources, comment vous faites ? Est-ce que vous échangez par mail sur Google Mail avec eux ? Ou est-ce que vous utilisez PGP ? »<br />
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On peut faire ça. On peut espérer aussi que les corps dont j'ai parlé tout à l'heure, l'IETF, W3C, donc les gens qui organisent Internet, plus ou moins, continuent leurs développements et arrivent peut-être un jour à ce qu'on espère : c’est-à-dire un Internet beaucoup plus sécurisé, mais on en est très loin !<br />
Alors, en tant qu’activiste, il est important aujourd'hui de se poser cette question : « Comment est-ce que moi je vais faire pour améliorer les choses ? »<br />
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D'abord je dois apprendre à mieux communiquer. Typiquement je dois venir devant vous, ce n'est pas un acte aussi simple que ça pour quelqu'un comme moi. Je dois, à l'image d'Edward Snowden, apprendre à faire en sorte qu'on parle de mon affaire. Je dois, quand j'ai un scandale que je veux dénoncer, je dois apprendre à le <em>feuilletonner</em>, à trouver les journalistes qui vont faire ça bien, de façon à intéresser le grand public. C'est un vrai boulot d'apprendre à communiquer pour des gens dont ce n'est pas le boulot, mais on est obligés de le faire de plus en plus.<br />
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Enfin une réponse technique, qui est peut-être celle dans laquelle je me sens le plus à l'aise, moi, mais qui n'est pas le cas de tout le monde. D'abord il va falloir arrêter de croire que simplement parce qu'on a développé un outil qui permet la confidentialité, tout le monde va se mettre à l'utiliser un jour ou l'autre. Les logiciels libres, après tout, c’était un peu le modèle au départ. On fabrique un logiciel libre, on le met à disposition de tout un chacun, on met la doc en ligne, et puis petit à petit les gens vont l'utiliser. C'est normal, il est meilleur, il est libre, il y a tout intérêt à ce que les gens viennent. Pourquoi est-ce que tout le monde n'abandonne pas Windows ? C'est bizarre ! En même temps, c'est comme ça que ça se passe.<br />
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Pour que [GNU/]Linux puisse devenir quelque chose de largement utilisé, il a fallu faire autre chose que simplement le mettre en ligne et laisser les gens s'en emparer. Il a fallu le rendre agréable, facile d'emploi, joli, sexy, quelque chose d'attirant pour le grand public, qui ensuite, que ce soit libre ou pas, il s'en fiche. Ce qu'il veut, lui, c'est que ce soit pratique, sympa, pas difficile.<br />
En sécurité, on n'a jamais fait ce travail là. En sécurité on a fabriqué PGP. Qui l'utilise dans la salle ? Au quotidien ? Voilà. Alors un, deux, trois, quatre, cinq. Qui utilise PGP, qui est le logiciel qui permet de chiffrer son mail, au quotidien ? J'ai bien dit au quotidien, c'est-à-dire que tous les jours vous vous rentrez votre password au moins une fois. Voilà ! Et encore on n'est quand même pas dans un public technophobe. Disons que là vous êtes quand même tous un petit peu technophiles. On a cet outil-là. Il existe depuis vingt ans. En vingt ans il a atteint une dizaine de personnes dans la salle ! Ça ne marche pas ! Il va falloir qu'on fasse mieux que ça. On ne peut pas se contenter de dire ça existe, il y a eu le scandale donc les gens vont l'utiliser. Le scandale il a un an, il y a dix personnes dans la salle qui l'utilisent !<br />
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==26' 00, relu avec son Beuc ==<br />
Il faut aussi qu'on arrête de fabriquer des services centralisés. J'aime bien l'exemple de Protonmail, je vous ai expliqué pourquoi tout à l'heure ce n’était pas une bonne idée. C'est qu'un service centralisé, il y aura toujours, toujours une faille. Peut-être que lui, que les auteurs du service auront créé le site web parfait qui n'a aucune faille, qui ne risque de subir aucune injection SQL, rien du tout, mais de toutes façons il aura utilisé des librairies, il aura utilisé un NodeJS quelconque, qui lui aura une faille. Même si personne ne l'a vue, personne ne peut savoir si la NSA ne l'a pas vue. Les développeurs du libre ont des moyens restreints. La NSA a d'énormes moyens. Ça n'a rien à voir. Eux, ils ont des gens à plein temps pour trouver des failles. Nous on a un programmeur dans un coin qui a un site web à livrer, une application à fabriquer, et qui n'a vraiment pas du tout le temps d'aller chercher des failles dans son truc. On peut demander aux autres, à la communauté de faire des audits. Mais la communauté, encore une fois, c'est du bénévolat. Il ne faut pas compter qu'elle soit aussi efficace que des gens qui eux ont des milliards de dollars tous les ans juste pour ça, pour chercher des failles.<br />
Clairement si vous un service centralisé, le plus sécurisé possible, vous n’aurez quand même une faille et vous n'aurez aucune confidentialité.<br />
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Il faut aussi évidemment trouver des nouveaux modèles économiques, arrêter de dire aux gens venez chez moi c'est gratuit. Si c'est gratuit, soit vous avez quelque chose en échange, hé donc de la pub, a priori je ne vois que ça. Vendre des services autour, mais des services autour, vous les vendez comment si vous n'utilisez pas les données personnelles de vos utilisateurs ? Et si vous les utilisez, où est la vie privée ? Donc il faut, en tout cas, je n'ai pas les clefs, mais clairement en tout cas, il y a un modèle économique qu'il faut complètement abandonner, c'est le modèle de la publicité. Celui-là, il va falloir faire rentrer dans la tête des utilisateurs que ce n'est pas un modèle, que la publicité ne fait que détruire Internet parce que ça le centralise de plus en plus, et que du coup ça le rend fragile et trop facile à espionner, et qu'il va falloir accepter soit de faire des efforts, soit de payer, en tout cas de trouver de nouveaux modèles économiques. C'est sûr que ça ne va pas être facile.<br />
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C'est sûr que ce n'est pas en disant : "J'ai la même que Google Mail, venez chez moi, la seule différence c'est que vous serez sécurisés, mais c'est payant.", vous allez réussir à faire venir les gens. Vous en aurez, je pense. Protonmail, la dernière que j'ai eu des chiffres, c’était pas loin de un million d'utilisateurs ; c'est énorme un million d'utilisateurs. Google Mail c'est un milliard d’utilisateurs. Donc sur mille mails échangés entre les utilisateurs pris au hasard, vous en avez 999 qui sont échangés avec Google Mail. Les utilisateurs qui sont chez Protonmail, quand ils veulent parler avec leurs amis, ils ont 999 pour mille chances d'envoyer leurs mails chez Google. Le reste du temps, ouais, ils sont sûrs. Mais un mail sur mille sera sûr. Les 999 autres ils vont chez Google, donc à la NSA. Donc en pratique ça ne sert à rien. Ça ne sert à rien parce que la NSA s'en fiche de ne pas avoir ce un pour mille. Elle a tout le reste donc elle sait ce que vous faites. C'est à 999 pour mille elle le sait. Donc ça lui suffit largement, elle n'a pas besoin d'en savoir plus. <br />
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Il faut évidemment maintenant, quand on crée un nouveau projet, mettre la sécurité au centre de ses préoccupations, mais ça, ça devient de plus en plus vrai heureusement. <br />
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On a vu l'équation économique, c'est un vrai problème. La valeur de la vie privée est trop basse, donc il va falloir faire en sorte de la remonter. Ce n'est pas simple ! Il va falloir convaincre le grand public que sa vie privée a une valeur. Comment faire ? On y réfléchit. On a essayé, nous, de trouver des idées. Vous en aurez j'espère d'autres. C'est un peu l’objectif de ce type de conf que de dire aux gens, il n'y a pas que CaliOpen. CaliOpen c'est un cas, dont je vais parler plus tard, et j'espère qu'il y aura d'autres idées qui sortiront de mes conférences et de mes discours, parce voilà : CaliOpen va répondre, je crois, à un certain nombre des problèmes que je pose, mais pas à tous. <br />
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Donc il faut une vraie envie, pour l'utilisateur, de quitter des services non sécurisés, de quitter des services trop centralisés, et pour ça on ne peut pas se contenter juste de lui dire : "c'est la même chose mais sécurisé". Ça ne marchera pas, pas plus que pour PGP. Il faut trouver des nouveaux services à lui proposer qui lui donneront envie de venir. Et peut-être qu'une fois qu'il sera là, on pourra le motiver pour utiliser des systèmes un peu plus complexes mais beaucoup plus sécurisés. Les motivations on les trouvera. Il faut donc créer cette envie de migrer. Il faut pour ça évidemment créer des services attirants. Ce n'est pas simple. Il faut aussi arrêter de croire que, simplement parce qu'on se protège soi, on est sûr, on est tranquille. Ce n'est pas en se protégeant soi qu'on est tranquille. C'est en se protégeant nous-même et en protégeant tous ceux qui nous entourent. Si chacun se protège dans son coin, c'est-à-dire moi, mes photos à moi, elles sont sécurisées, mais les photos de moi que quelqu’un d'autre a prises, qui elles ne sont pas sûres, elles en disent tout autant de ma vie.<br />
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La vie privée, si on veut la garantir, il faut arrêter de croire qu'en se protégeant soi-même seulement, on va réussir à le faire. En se protégeant soi-même, on va chez Protonmail, on fait partie du un million, mais le milliard en face, il continue à nous exposer. Ça ne sert à rien ! La seule façon de protéger la vie privée, ça n'est pas au niveau individuel, c'est au niveau de la masse. Il faut, pour ça, rendre la surveillance de masse beaucoup chère qu'elle ne l'est aujourd'hui. Encore une fois on en revient à ce modèle économique. Si ça devient beaucoup plus compliqué pour les espions d'espionner, du coup qu'est-ce qu'ils vont faire ? Ils ne vont pas arrêter d'espionner, c'est leur boulot, mais ils vont peut-être être un peu plus pointus dans leurs recherches. Plutôt que de dire : "j’aspire tout, les informations de la terre entière en permanence, comme ça je suis sûr que quand je cherche, je trouve", dire : "bon, lui, j'ai vraiment une bonne raison de le suspecter, donc je vais mettre les moyens dessus. Peut-être pas sur Internet, Internet c'est devenu trop sécurisé, tant pis, mais je vais, je ne sais pas moi, lui envoyer une nana jolie, mettre un micro chez lui". Les espions ont toujours su espionner, ils n'ont pas attendu Internet pour ça.<br />
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Donc si on rend la surveillance de masse beaucoup plus chère on a une petite chance que les espions arrêtent de nous espionner en permanence, tous. Il n'y a que comme ça qu'on pourra vraiment retrouver un peu de vie privée. Ce n'est pas en se protégeant soi-même dans son coin qu'on y arrivera. La sécurité globale n'est pas la somme des sécurités individuelles, c'est le mot clef de cette chose.<br />
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Alors, il y a un autre problème qui se pose quand on veut pousser les gens vers de la sécurité, c'est qu'évidemment c'est moins facile. Un mot de passe sûr c'est un mot de passe compliqué. Si vous mettez "1234", ce n'est pas compliqué, mais c'est facile. Si vous allez chez Gmail ce n'est pas compliqué, mais ce n'est pas sûr. Si vous voulez être sûr vous allez mettre une <em>passphrase</em> de au moins trente caractères de long, qui sera difficile à retrouver et il faudra la taper plusieurs fois par jour parce qu'elle ne sera valable qu'un certain temps. Ça va vous compliquer la vie. Mais allez vendre ça au grand public, en lui disant on est un milliard d’utilisateurs qui maintenant vont décider de, au lieu de mettre "1234" chez Google et avoir un joli service facile à utiliser, ils vont devoir mettre une phrase de trente caractères, compliquée à retrouver, chez un service payant. Comment faire pour motiver autant de gens, suffisamment pour rendre la surveillance de masse assez chère ? C'est un vrai problème, ce n'est pas simple du tout.<br />
Pour CaliOpen on a imaginé une solution à ça. [https://www.caliopen.org/ CaliOpen] est un projet qui a un an maintenant à peu près, mais qui en réalité a plus de dix ans. Il y a dix ans j'avais voulu déjà créer un service de mails, pas spécialement sécurisé, mais au moins gratuit et un peu plus intelligent que ce qui existait à l'époque. On avait bien avancé sur ce projet et puis Google est arrivé avec Google Mail. On a arrêté parce que forcément on avait un peu de concurrence.<br />
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L'an dernier donc suite aux affaires, suite au scandale, [https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9r%C3%A9mie_Zimmermann Jérémie Zimmermann] est passé me voir ; il m'a dit tu dois relancer ton projet et en faire quelque chose. D'abord du libre, ce qui n’était pas le cas de la première version, et puis qui permette aux gens de retrouver de la vie privée. Le challenge était lourd puisqu'il fallait répondre à tous les problèmes que j'ai soulevés jusqu'à présent.<br />
En tout cas, à force de réflexion, on a imaginé une solution pour pousser les gens d'abord à venir vers CaliOpen et ensuite pour adopter des comportements plus sûrs.<br />
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D’abord pour les attirer vers CaliOpen on est sorti du modèle, c'est-à-dire qu'on s'est dit on ne va commencer à développer, on sait faire un service de mails, ce n'est pas difficile, mais on n'a pas envie de le faire comme les autres. Parce que si on fait la même chose, pourquoi les gens viendraient chez nous ? Ça n'a pas d’intérêt. Il va falloir qu'on trouve quelque chose de mieux, encore une fois.<br />
Alors on a travaillé, on a travaillé pendant six mois sur une page blanche en disant : "Qu'est-ce que nous on a envie d'avoir ?" Et puis, petit à petit, vraiment avant la moindre ligne de code, on a bossé six mois, moi en ergonome et des graphistes. C'est tout. Aucun technicien, à part moi, mais il y a longtemps que je suis dépassé en technique.<br />
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On a, petit à petit, imaginé ce qu'on voulait. On ne voulait plus une interface trop difficile, on voit un peu, ouais, on ne voulait plus cette notion de <em>folders</em> à gauche. On voulait quelque chose qui se rapproche un petit peu, je ne sais pas moi, d'une <em>timeline</em> type Twitter ou autre, juste avec la conversation au fur et à mesure.<br />
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Puis on s'est demandé c'est quoi une conversation ? Jusqu’à présent une conversation par e-mail c'est un sujet et sous ce sujet on classe les échanges qui se font. Mais la réalité au quotidien, de nos jours, ce n'est plus ça. Quand vous échangez, je ne sais pas, avec votre fils, votre fille, votre mère, vous commencez un mail un jour, avec un sujet, bien sûr, vous devez en rentrer un, et un petit à petit vous continuez à échanger et puis vous faites reply à chaque fois, vous ne changez pas le sujet. La conversation elle dérive. Le sujet reste le même, en tout cas affiché, mais la conversation n'a plus rien à voir. <br />
<br />
Donc qu'est-ce qui définit une conversation ? Ça n'est pas son sujet, ce sont les gens qui y participent. Donc on s'est dit on va faire ça, on va oublier cette notion de sujet, on va juste créer une conversation, un échange ce sont les gens qui y participent. Ce qui définit une conversation dans CaliOpen c'est qui participe à la conversation.<br />
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On a viré les <em>folders</em> du coup parce qu'on n'en a plus l’usage. On n'a plus besoin de dire : "ça c'est classé dans tel dossier, ça c'est classé dans tel autre". On n'a pas besoin de ça. On sait de quoi on parle et avec qui on parle, donc on retrouve facilement. On peut mettre des mots-clés et dire ça, cette discussion-là, elle traite de tel sujet ou ce message-là traite de tel sujet.<br />
Petit à petit comme ça on s'est orienté vers une jolie interface qui reste à développer, hélas ! On a beaucoup avancé sur le reste, mais pour l'interface, j'y reviendrai, on a besoin de développeurs frontend web, et ce ne sont pas des gens faciles à débaucher ceux-là.<br />
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Donc on s'est dit ça. On a une nouvelle interface, qui est plutôt sympa, mais ça ne suffira pas à attirer les gens. Au contraire, ça risque de les rebuter. Donc qu'est-ce qui va les attirer ? Si on ne définit plus une conversation par son sujet, ça n'a pas besoin d’être forcément une conversation par mail. Ça peut être du SMS, ça peut être du chat en ligne, ça peut être des forums de discussion, ça peut être un peu tout ce qui concerne la correspondance privée. Aujourd’hui on commence une correspondance sur Twitter avec quelqu'un, en 140 caractères, ensuite on passe au message privé ; du message privé c'est trop long, donc on s’échange des e-mails, on passe à l'e-mail, peut-être demain à [http://www.framasoft.net/article1017.html Jabber], mais ça reste la même conversation, ce sont les mêmes personnes. Donc si on arrive à présenter ça sur une interface agréable en disant tous vos échanges, toute votre correspondance privée, regroupés là, quel que soit le protocole, quel que soit le média utilisé, là pour le coup on a quelque chose de nouveau. Là pour le coup on peut peut-être attirer du public vers un nouveau service. On n'a rien résolu au niveau de la sécurité mais on a peut-être trouvé une bonne raison pour que le public dise ça, ça m'intéresse, je vais voir. Ensuite il va falloir le faire venir, le faire rester.<br />
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==39' 17 relu avec le son par echarp, sans le son par Booky==<br />
<br />
Pour ça, et surtout pour qu'il utilise de plus en plus d'outils de sécurité, on a imaginé de le noter. Évidemment les gens qui s'y connaissent, ça les intéresse, eux, de savoir que tel message a été chiffré, tel autre ne l'a pas été, parce que comme ça ils savent quelle est la chance que leur courrier ait été intercepté ou non. Mais eux-mêmes n'ont pas de note.<br />
<br />
Nous, on a imaginé dans Caliopen, que tout sera noté d'un point de vue de confidentialité. C'est-à-dire que la conversation, en elle-même, a un niveau de confidentialité, le message en lui-même en a un, le contact en a un ; le terminal sur lequel vous vous connectez a un niveau de confidentialité ; le service Caliopen sur lequel vous vous connectez en a un aussi. Tout a un niveau de confidentialité. Et ça donne quoi&nbsp;? Ça donne que, quand vous utilisez, au départ vous arrivez grand public, vous n'y connaissez rien, vous l'utilisez comme un service un peu nouveau qui vous permet de tout centraliser là, mais il n'y a pas encore de notion de sécurité ni de confidentialité.<br />
<br />
Puis un jour, quelqu'un vous dit «&nbsp;Moi je ne veux pas que tu m'envoies de mails, je refuse que tu m'envoies des courriers via Caliopen parce que ton niveau de confidentialité à toi est trop bas et que ma sécurité à moi compte plus que ce que tu pourrais me dire. Donc pour pouvoir m'écrire il va falloir que tu augmentes ton niveau de confidentialité. Et pour ça, il va falloir, je ne sais pas, tu regardes&nbsp;: Caliopen va te proposer des sources, des pistes, tu vas devoir créer un couple de clés, une clé privée, une clef publique, tu vas devoir mieux renseigner le niveau de confidentialité du terminal que tu utilises, tu vas devoir avoir une action qui va te faire monter de niveau. Une fois que tu auras le niveau suffisant pour m'écrire, là j’accepterai de lire tes courriers, sinon je ne les lirai pas&nbsp;».<br />
<br />
Et du coup quand on va se retrouver comme ça, devant des portes fermées, on va avoir envie de monter de niveau. Et puis de toutes façons, même humainement, quand on voit qu'on arrive sur un service et qu'on a un niveau nul, on se dit c'est quoi cette histoire de niveau&nbsp;? Est-ce que je peux m'améliorer&nbsp;? C'est comme un jeu quelque part. <br />
<br />
Donc, on espère par ce jeu social, pousser les gens vers de la confidentialité, de les pousser à adopter des nouveaux comportements plus respectueux des autres, pas seulement d'eux, mais y compris de leurs correspondants. Par exemple, un correspondant vous envoie un courrier que lui estime confidentiel. Et vous, vous décidez d'aller le lire sur un terminal, sur une borne Wi-fi dans une gare&nbsp;! Du coup, le message que lui estimait être confidentiel, vous le rendez public quelque part, en tout cas facilement exploitable par un tiers. Évidemment, celui qui vous l'a écrit ne pensait pas que vous alliez agir comme ça. Qu'est-ce qui doit se passer dans un cas comme ça&nbsp;? D'abord Caliopen, en tout cas un système de ce genre-là, doit vous prévenir&nbsp;: attention ce message-là il a un haut niveau de confidentialité et toi tu vas l'utiliser sur un terminal qui n'en a aucun. Est-ce que tu es vraiment sûr de vouloir faire ça&nbsp;? Si tu fais ça, tu vas perdre des points. Ton niveau à toi va baisser. Évidemment ton correspondant va être informé du fait que tu as rendu public un message qu'il estimait lui confidentiel, parce que c'est important pour lui de le savoir. Jusque là il croyait que personne d'autre que toi n'allait le lire, mais là, du coup, tu le rends public en faisant ça, il faut qu'il en soit informé. C'est peut-être important pour lui de prendre des garanties du coup. Si c'est, je ne sais pas, une source vis-à-vis d'un journaliste et que d'un seul coup la source doit se protéger, c'est important qu'elle soit informée. Et c'est important aussi que les gens qui continuent à t'écrire sachent que tu as baissé de niveau et que tu as un comportement à risque.<br />
<br />
Et du coup, forcément, en agissant comme ça et en proposant ce type d'outil, on va reformer les gens non seulement à se sécuriser mieux, mais aussi à plus respecter la vie privée de leurs correspondants et de leurs contacts. Et c'est comme ça qu'on espère, petit à petit, arriver à quelque chose d’efficace.<br />
<br />
Après c'est beaucoup plus technique et je ne pense pas faire une conférence technique. On a aussi pensé que, évidemment, pour pouvoir afficher un niveau de confidentialité d'un message, on ne pouvait pas se contenter d'un simple modèle client-serveur, parce que entre le client et le serveur il y a toujours possibilité d'une interception, man in the middle ou autre, et donc quand vous vous connectez sur un service Caliopen, le jour où vous vous y connecterez, vous vous y connectez à travers un navigateur, mais le service lui-même n'est pas centralisé, mais intégré. C'est-à-dire que l'outil qui vous envoie l'information à afficher est au courant, parce qu'il est sur le même service que le serveur qui a reçu le courrier, de la façon dont ce courrier a été reçu&nbsp;: s'il a été reçu par SMTP simple, sans aucun chiffrement, sans rien du tout, ou s'il a été reçu via SMTP-TLS, donc avec un chiffrement de bout en bout, si le serveur qui a envoyé le courrier a un certificat à jour ou pas. Ce genre d'informations, c'est le serveur qui reçoit votre courrier qui en est informé, pour pouvoir vous l'afficher sur l’écran. Il faut que l'outil qui vous l'affiche soit proche du serveur et qu'il n'y ait pas de possibilité d’intervention entre les deux. Donc on a imaginé un service très intégré.<br />
<br />
L'interface seule ne peut pas suffire à vous afficher l'information suffisante pour vous informer sur le niveau de confidentialité. Je pense par exemple à, comment s'appelle-t-il l'autre outil qui est en le développement et qui a commencé un peu en même temps que Caliopen&nbsp;? Comment&nbsp;? Ouais, Mail page. Mail page n'est qu'une interface, pour le coup. Donc effectivement, elle vous permet de chiffrer, de déchiffrer votre courrier, mais ça n'est qu'une interface. Le serveur n'est pas intégré dedans, du coup les informations qu'il va vous afficher sont très limitées. Vous n'avez pas réellement assez d'informations pour pouvoir estimer si votre courrier a été intercepté ou pas.<br />
<br />
'''Public :''' On peut poser des questions&nbsp;?<br />
<br />
'''L. C. :''' Oui, oui.<br />
<br />
'''Public :''' <em>inaudible.</em><br />
<br />
'''L. C. :''' Alors idéalement non. En pratique oui. En pratique on imagine, nous déjà, des modes dégradés d'utilisation de Caliopen évidemment, donc un client IMAP pourrait s'y connecter, mais de façon dégradée. D'abord le client IMAP, lui, va s'attendre à avoir une structure mail, donc des sujets, donc tous les échanges qui ne sont pas du mail on aura du mal à les afficher, clairement. Un client IMAP s'attend aussi à des folders. On n'en a pas. On peut recréer des pseudos folders, en agissant sur «&nbsp;je crée le folder avec tous les échanges tagués boulot et je crée donc un folder boulot pour l'afficher au client IMAP&nbsp;». Mais on sera en mode très dégradé avec aucune notion de confidentialité. Et dans ce mode dégradé là, a priori normalement, un serveur Caliopen n'enverra pas les messages dont le niveau de confidentialité est trop élevé. Il n'enverra que les messages dont le niveau de confidentialité est assez bas.<br />
<br />
Oui oui, n'hésitez pas à me poser des questions, bien sûr. Ça marche.<br />
<br />
'''Public :''' <em>inaudible.</em><br />
<br />
Un autre aspect important, toujours en termes techniques, c'est que la chose qui me permettra de dire on a réussi quelque chose avec Caliopen, ça n'est pas le nombre d'utilisateurs dans le service Caliopen, évidemment. Caliopen ce sera du logiciel libre et on espère qu'il y en aura beaucoup des services Caliopen qui s'ouvriront. Mais pour ça il faut qu'on fasse quelque chose de facile à déployer. Aujourd'hui déployer un service web, ça prend quelques minutes, même à un administrateur pas très compétent, il suffit de, voilà, en cliquant sur quelques trucs, on installe un Apache. Apache est pré-installé de toutes façons dans toutes les distributions et sur tous les serveurs que vous pouvez louer partout. Et ensuite il vous suffit de cliquer, de choisir un CMS, de le dézipper et de cliquer sur quelques trucs et vous avez votre site web, ça y est.<br />
<br />
Mettre en place un service de mails, sans parler d'un service aussi complexe qu'un Caliopen qui va gérer le mail, mais XMPP donc Jabber, mais peut-être un jour les SMS, peut-être un jour la vidéo, peut-être d'autres protocoles, là pour le coup, ce ne sont pas quelques minutes qu'il va falloir, ce sont quelques jours. Même pour du mail seul encore une fois. Pourquoi ? Parce que personne n'a jamais bossé là-dessus. On n'a pas d’intégration pour installer sur un serveur, un serveur loué, un système qui reçoit et qui envoie du mail, avec un niveau de confidentialité suffisant, c'est-à-dire avec la configuration du DNSSEC qui va bien pour que votre correspondant quand il reçoit votre courrier, il est bien sûr que c'est de vous qu'il l'a reçu et pas d'un service qui se fait passer pour vous, avec donc du DNSSEC, du dn, avec un certificat à jour. Ce genre de choses est compliqué. Ça ne s'installe pas si simplement que ça.<br />
<br />
On espère, avec Caliopen, justement faciliter ce type de déploiement. Pourquoi ? Pour que le gens qui aujourd'hui disent, en entreprise ou même à la maison, moi je ne vais pas m'installer mon serveur de mails, c'est trop compliqué. Y compris en entreprise, je ne prends pas le risque, moi, de devoir gérer le spam, au niveau de ma boîte, parce que ça va me prendre un temps fou, parce que mon patron va m'en vouloir s'il a plus de spams avec mon service que chez Google. Je préfère dire au patron mettez tout le monde chez Google, c'est plus facile.<br />
<br />
Si demain Caliopen est facile à déployer et permet d'avoir un service efficace, là pour le coup, on change encore une fois l'équation économique. Le DSI de l’entreprise va pouvoir se dire, je vais pouvoir dire à mon patron que j'ai fait du bon boulot parce que ses concurrents américains ne pourront pas lire son courrier, via la NSA, via Google, via je ne sais. Toujours est-il qu'il ne pourra pas accéder à son courrier aussi facilement, du coup, on va déployer notre truc. Et comme ça, on espère déployer énormément de Caliopen partout, non seulement dans les entreprises, mais y compris dans les associations, y compris, je n'en sais rien dans les écoles, les facs, pourquoi pas. Et c'est le nombre de Caliopen installés qui va faire la masse suffisante d'utilisateurs qui, petit à petit, seront poussés vers l'utilisation des outils de confidentialité, qui fera que peut-être un jour on atteindra ce milliard qui fera qu'on sera à égalité avec un Google Mail et que là, pour l'espion, ça deviendra trop cher de dire je choppe tout parce que j'ai douze mille Caliopen installés dans le monde, je ne suis plus comme à l'époque de Google, pour pouvoir espionner tout le monde il va falloir que je mettre douze mille sondes. Là ce n'est plus le même prix ! Ce n'est pas une sonde, c'est douze mille. Si j'en ai deux cent mille installés, des Caliopen, bonjour le prix ! Donc je vais arrêter d’espionner tout le monde, c'est trop cher. Je vais me remettre à espionner les gens au cas par cas.<br />
<br />
Donc la facilité de déploiement de Caliopen est quelque chose de très important depuis le départ aussi. On a imaginé tout ce qui pouvait, à notre niveau, on ne peut pas penser à tout, mais un certain nombre de modèles économiques aussi qui permettront de faire fonctionner un Caliopen, on s'en fiche, et c'est important le modèle économique parce que, si on parle de confidentialité et de vie privée, il est évident que, dès lors que vos échanges ne sont pas stockés chez vous, Caliopen n'est pas prévu pour être en auto-hébergement, s'il y a des questions là-dessus je veux bien y répondre. Votre mail est stocké chez votre fournisseur de mails, donc qui utilise Caliopen lui, mais votre mail vous appartient à vous, pas à lui. Si son modèle économique ne tient pas la route et qu'il se casse la gueule, qu'il doit fermer, vous perdez vos courriers, vous perdez vos échanges, vous perdez tout. En tout cas vous perdez une partie de votre vie privée. Que vont devenir ses disques durs ? Que vont devenir ses serveurs une fois qu'il aura fermé ? Tout ça c'est à vous et si vous ne savez pas ce que ça devient, vous n’êtes plus sûr que ça ne va pas partir chez des gens qui, eux, vont vouloir vous espionner encore une fois. On n'a pas de sécurité.<br />
<br />
Pour avoir un minimum de sécurité, il faut que le modèle économique tienne la route. Donc on essaie d'en imaginer, mais surtout on s'est demandé comment faire pour pousser les gens qui vont installer des Caliopen à adopter des modèles économiques un petit peu stables. Et donc on a imaginé une association autour de Caliopen qui dise vous pouvez, si vous voulez, une fois que vous avez installé votre Caliopen, adhérer à l'association.<br />
<br />
==52' 05 relu avec le son par echarp et sans le son par Booky==<br />
Elle, son boulot c'est évidemment de faire le suivi du logiciel, d'assurer des mises à jour, de faire de la maintenance, de boucher les trous de sécurité, il y en aura comme toujours, il y en a partout. En échange, si vous adhérez, vous aurez non seulement ces mises à jour et puis de l’information, vous permettrez la création des mises à jour, donc vous aurez un service plus sûr vous-même. Mais en plus de ça on va vous donner en échange de ça un certificat de l’association, un label qui dit, oui, cette entreprise, ce particulier, ce service web qui est ouvert au grand public, a adhéré à la charte de l'association et la charte implique que son modèle économique n'est pas basé sur la publicité, qu'il est un petit peu fonctionnel, en tout cas qu'il ne soit pas complètement surréaliste, que par exemple quelqu'un n'ouvre pas un service grand public, ouvert à tous complètement gratuit, sans rien en échange, parce qu'on voit bien que lui va se casser la gueule très rapidement et que du coup les données privées de ses utilisateurs risquent de partir dans la nature.<br />
<br />
Il s'est aussi engagé, si par malheur le modèle économique que nous on a estimé viable en tant qu’association, se casse quand même la gueule, il s'est engagé, au moment où il a adhéré à l’association, à transférer ses utilisateurs chez un autre membre de l'association ou à leur rendre leurs données. En tout état de cause il s'est engagé suffisamment pour qu'on ait une bonne chance que l'utilisateur puisse récupérer son adresse e-mail, parce que ça lui appartient, y compris l'adresse elle-même avec le domaine, mais tout ce qui a été échangé là-dedans. <br />
<br />
En plus de ça, ce label associé à un certificat pourra permettre peut-être un jour de créer un réseau entre tous les services Caliopen, qui utilisera d'autres protocoles, un peu plus sûrs que les protocoles existants, en tout cas on a le choix, et qui, eux, seront plus difficiles à écouter. Donc on aura recréé un réseau d'échange entre tous les Caliopen qui permettra, par exemple, à quelqu'un qui utilise un service A de savoir quel est le niveau de confidentialité d'un contact qui lui est sur un service B. Mais tous les deux sont des Caliopen, ils ont tous les deux adhéré à l’association. Ils sont à l'intérieur d'un réseau privé qui échange ce type d'informations-là via des protocoles beaucoup plus confidentiels et sécurisés. Et donc on retrouve des fonctionnalités qu'on auraient perdues sinon. Et du coup forcément le service qui lui s'est engagé à respecter la charte mais ne le fait plus, perd ça, perd son label, mais perd aussi son certificat et d'un seul coup ses utilisateurs perdent des fonctionnalités. Donc on n'a pas intérêt non plus.<br />
<br />
À chaque fois qu'on a mis en place une idée, on a essayé de comprendre pourquoi les gens allaient être motivés, et pas seulement par la sécurité. Il faut qu'il y ait quelque chose d'autre que la sécurité pour pousser les gens vers l'utilisation des outils de sécurité.<br />
<br />
Donc voilà en gros ce qu'est Caliopen et en quoi il répond à la problématique que j'ai soulevée avant.<br />
<br />
Le dernier point dont j'ai un peu parlé tout à l'heure : on a beaucoup avancé, à la fois sur lui, donc le design qu'on veut obtenir et sur tout ce qui est back-office, c'est-à-dire le stockage, les outils de stockage, les outils d'indexation, de façon à les rendre facilement déployables mais aussi très adaptatifs, c'est-à-dire qu'ils pourront servir d'une petite association à une très grande entreprise ou à un service gigantesque à la Gmail qui soit public et payant. On a quelque chose qui est très facilement installable à tous les niveaux. Mais pour ça, ce qu'on n'a pas réussi à faire jusqu'à présent, c'est développer l'interface utilisateur parce qu'on a besoin pour ça d'avoir des développeurs web et c'est vraiment ce qu'on recherche en priorité maintenant : ce sont de gens qui viennent nous aider à créer. On sait ce qu'on veut obtenir, on a des mockups, on a tout ce qu'il faut, on a du graphisme, mais le boulot de développement web, lui, on est vraiment très en retard dessus. Donc si vous connaissez des développeurs web qui pourraient être intéressés par ce projet, n'hésitez pas à les mettre en contact avec nous. <br />
<br />
Si vraiment on n'en a pas trouvé suffisamment d'ici la rentrée, on envisagera soit de faire un hackhaton, soit de faire carrément un kickstart, pour avoir de l'argent pour payer des gens pour le faire, pour amener au moins le projet jusqu'à un point où les développeurs viendront plus facilement, parce que c'est vrai que c'est difficile d'intégrer un projet où on ne voit pas quelque chose à l'écran.<br />
<br />
Voilà, maintenant je suis à votre disposition si vous avez de questions. Je vais les répéter.<br />
<br />
'''Public :''' Est-ce que vous envisagez de mettre en place une sorte de standard qui permettrait à d'autres projets d’être compatibles avec Caliopen, d'être compatible avec des langages différents, avec des OS ou des serveurs différents, qui rendraient plus sûr finalement le réseau puisqu'en cas de panne de sécurité, seule une partie... <em>inaudible</em><br />
<br />
'''L. C. :''' Donc l'ouverture de Caliopen vers d'autres services ? En fait une plus grande compatibilité de Caliopen, que ce soit au niveau de systèmes d'exploitation que de l'ouverture à d'autres services ? Caliopen, comme la plupart des web services aujourd'hui, est basé sur une API. L'API est évidemment ouverte et grand public puisqu'on est dans le Logiciel Libre. L'idée étant que n'importe qui puisse ajouter, parce que son modèle est connu et qu'il est basé là-dessus, demain de la vidéo ou d'autres protocoles qui viendront et s'intègrent à l'interface utilisateur telle qu'on l'imagine, Cette API est ouverte et permet déjà, permettra, en tout ça on l’espère, de créer des modules, des plugins tout ce qu'on peut imaginer.<br />
<br />
Au-delà de ça, oui, on commence déjà à réfléchir avec les gens de Cozy Cloud en particulier, à voir comment faire en sorte d’intégrer les services qui sont différents mais qui ont une logique presque identique. Cozy Cloud tend à vous rendre la main sur vos données, cette fois-ci, quelles qu'elles soient, sur vos photos ou vos fichiers, tout. Caliopen est orienté vers la correspondance uniquement. On voit bien qu'il y a une compatibilité entre les deux et moyen de trouver des synergies. Aujourd'hui par exemple, eux veulent avoir quand même un service de mails intégré dans le Cozy Cloud, donc ils essaient de réfléchir à comment faire en sorte de développer quelque chose qui sera proche de l'interface utilisateur de Caliopen, de façon à ce que Caliopen puisse réutiliser une partie de leur boulot pour l'interface utilisateur. Et peut-être un jour, oui pourquoi pas, une intégration des deux, même si c'est compliqué. Parce que pour parler encore une fois de Cozy Cloud, eux sont basés sur un modèle client-serveur pour le coup très affirmé et donc on a un vrai problème de compatibilité, là pour le coup oui, parce que, voilà, comment faire en sorte dans un modèle client-serveur d'intégrer un système qui lui ne veut pas l’être ? Ce n'est pas simple.<br />
<br />
Ensuite, sur la question de la portabilité entre les différents OS ? C'est du logiciel libre et les outils qui sont derrière sont déjà portés sur à peu près tous les OS existants, même si clairement je me vois mal installer un poste fixe sur un Windows. Je sais qu'on peut. Je pense quand même que, de toutes façons, ça restera en très grande majorité sur des Unix, mais tous les Unix pourront faire tourner un Caliopen et évidemment pas seulement GNU/Linux. Tous les VSD feront tourner les Caliopen, même les Mac feront tourner des Caliopen. Il n'y a aucun problème par rapport à ça.<br />
<br />
'''Public :''' Oui. Je pensais que ce genre d'application, je pensais que c'est peut-être quelque chose d'intéressant pour tout l'auto-hébergement et aussi l'hébergement associatif. Notamment parce qu'il y a un aspect éthique, donc un aspect sécurité qui est important pour eux. Et puis donc je pense à présent, enfin nous en ce qui me concerne, on est donc une association qui s'appelle MarsNet qui est à Marseille, qui est un peu à la suite de Globenet et donc, nous ça nous intéresse beaucoup. Mais je me pose des questions au niveau de l'ergonomie, des choix de l'ergonomie, parce que ça me paraît un peu surprenant et puis je me dis est-ce que ce n'est pas aussi intéressant de travailler justement avec les hébergeurs au niveau de ces choix de l'ergonomie et au niveau du public aussi, au niveau des usagers. Je voudrais savoir en fait combien d'usagers ont travaillé avec vous pour tester ces choix ergonomiques ?<br />
<br />
'''L. C. :''' L'ergonomie, il y a six mois de boulot dessus, je ne pense pas tellement qu'on va y revenir maintenant. Par contre, est-ce qu'elle sera facile à utiliser, agréable à utiliser, on le verra quand on l'aura. Ça, vraiment, c'est le problème. Aujourd'hui on a fait ce qu'on appelle une Proof of Concept, c'est-à-dire qu'on a développé une interface minimale pour voir comment ça se passe. Ça a l'air utilisable. Il y a des questions qui vont se poser c'est sûr ; on n'a pas résolu tous les problèmes de l'interface utilisateur.<br />
<br />
Typiquement, un exemple assez classique, c'est quand c'est du mail je sais afficher facilement un graphe avec untel a répondu à untel qui a répondu à untel dans tel ordre, mais là il y a une autre réponse. Voilà je fabrique mon graphe comme ça. Quand on intègre à la fois du mail, du chat en direct, des SMS, de la vidéo, n'importe quoi, le graphe devient quasiment impossible à imaginer. Comment faire en sorte ? Comment présenter la chose ? On a des idées, mais on ne les a pas toutes. Ça viendra au fur et à mesure et avec le retour des utilisateurs. Pour qu'on ait un retour des utilisateurs, il faut déjà qu'on ait quelque chose à leur faire tester. Et tant qu'on n'aura pas de développeurs web pour faire cette interface et jusqu'à l'interface utilisateur, on n'aura pas grand-chose à faire tester.<br />
<br />
Sur l'auto-hébergement, je reviens là-dessus juste un mot. Le mail, mais pas seulement, tout ce qui est correspondance privée, à cause du spam notamment, mais pas que, n'est pas quelque chose qui s'allie bien à l'auto-hébergement. Moi j'auto-héberge mon e-mail perso depuis 92, à peu-près. Au début c’était facile. Ces dernières années, une fois par moi, je dois me taper je ne sais pas combien de milliers de spams pour modifier ma base d'anti-spams, modifier mes configs. Tout ça pour une personne. C'est un travail délirant. Ça ne sert à rien. Enfin ça sert pour moi, mais c'est complètement fou quoi. Le mail, à cause du spam entre autres, c'est quelque chose qui se centralise pas trop, mais quand même un peu, de façon à ce que quand on gère un service de mails, on ait un anti-spam pour tout le monde, En plus de ça plus on a d'utilisateurs plus c'est facile de faire de l'anti-spam parce que le travail de la logique bayésienne se fait plus facilement sur un grand nombre de courriers différents. <br />
<br />
Imaginons que vous avez cent mille utilisateurs sur votre service, d'un seul coup vous avez un mail, le même, qui arrive pour dix mille utilisateurs ! Spam ! Grosse chance de spams ! Ça peut être La Redoute aussi, mais pas forcément. En tout cas on peut augmenter comme ça facilement le niveau et détecter des choses plus facilement.<br />
<br />
Pareil vous mettez du greylisting sur votre service. Le greylisting, quand vous êtes tout seul, à chaque fois qu'un nouveau contact vous envoie du mail, il se prend un quart d'attente et son serveur doit faire un retry et vous, vous attendez un quart d'heure de le recevoir. Si le greylisting est au niveau d'un service un peu plus centralisé, il y a un utilisateur qui va se prendre le quart d'heure de retard, mais tous les autres ça passe pour eux. Donc le courrier électronique et tout ce qui est correspondance privée c'est bien quand c'est un peu centralisé pour tout un tas de raisons. Ça permet de partager des règles de filtrage, ça permet de partager des contacts, ça permet de partager des carnets d'adresses, ça permet de partager des fichiers plus facilement. Ça permet aussi de ne stocker les fichiers qu'en un seul exemplaire, si justement La Redoute envoie à tous vos utilisateurs le même e-mail, plutôt que de stocker sur votre service dix mille fois les mêmes photos, vous n'allez les stocker qu'une seule fois pour dix mille personnes, ça coûte un peu ; pour cent mille personnes ça ne coûte plus rien par rapport à l'effort d’hébergement que vous avez fait.<br />
<br />
Du coup il y a une vraie raison de centraliser un peu le courrier électronique, y compris économique. Technique et économique. Trop centraliser, on l'a vu ce n'est pas bon. Ce n'est pas bon parce que du coup c'est là que l'espion mettra son micro. Mais pas centraliser, c'est vraiment trop compliqué et pas adapté.<br />
<br />
Donc l'auto-hébergement pour le courrier, ce sera possible, mais ce sera possible vraiment pour quelques fous, quoi ! Je ne pense pas que ce soit l'objectif d'un Caliopen que d'avoir des services auto-hébergés pour un utilisateur. Par contre à l’échelle d'une famille, pourquoi pas ! A l’échelle d'une entreprise, évidemment, là oui. Là il y a une vraie logique à mettre en œuvre un Caliopen. Mais en auto-hébergement perso, je le vois pas tellement. En association parfaitement. Oui absolument.<br />
<br />
==1h 05' 20 ==<br />
<br />
'''Public :''' inaudible<br />
<br />
'''L. C. :''' Justement. Attends attends, parce que je dois répéter, si tu es trop long je vais en oublier un morceau. Donc est-ce que le fait de rendre public le niveau de confidentialité d'un utilisateur Caliopen n'est pas à l'opposé de la confidentialité ? C'est ta question ? Est-ce que ce n'est pas une méta donnée ?<br />
<br />
Alors ça en est sans doute une. Je doute qu'à elle seule elle intéresse grand monde. Dans les méta données, ce qui est intéressant ce n'est pas la donnée sur l'utilisateur, c'est avec qui il parle. Ça n'est pas qui il est pour l'instant. Le vrai truc des méta données c'est de créer des graphes pour dire, untel parle à untel, parle à untel, or le troisième, là, m'intéresse, donc je vais aussi espionner untel, untel, untel, untel. <br />
<br />
Là, même si effectivement ça peut poser un problème, je l'entends bien, je le comprends, je n'ai pas envie moi que tout le monde sache que je suis complètement nul en confidentialité, et c'est le cas, mais justement c'est tout le principe. Si on oublie ça, on n’arrivera pas à créer la motivation nécessaire aux gens pour monter de niveau. Si cette information-là n'est pas publique, les gens qui t'écrivent sans te connaître particulièrement, ne savent pas si tu es quelqu'un à qui ils peuvent faire confiance ou pas. C'est quelque chose de fondamental donc c'est quelque chose qui doit être public. C'est un choix qu'on fait. Ce n'est pas un choix forcément partagé par tous, je comprends bien. Mais c'est un des choix fondamentaux de Caliopen que cette information-là, elle, oui, elle doit être publique. Le fait que tu n'es pas quelqu'un de sûr, c'est public.<br />
<br />
Eh bien tant mieux, mais tant mieux ! Ça poussera les gens à faire plus attention. Moi c'est comme ça que je le vois, si tu veux. Peut-être que je me goure, peut-être que les gens continueront à dire, tant pis, moi je m'en fous ! Et puis que les gens sachent que je suis une grosse ??? en sécurité et que tout ce qu'ils m'envoient est public, et que je le répète à tous parce que j'adore raconter la vie de mes potes à tout le monde. Mais moi je crois que, peut-être avec ce type de choses, justement, c'est comme ça qu'on arrivera à renverser, c'est un vrai boulot, de renverser toute cette charge qu'on a depuis des années, de rendre la vie privée de moins en moins importante, tout ce que je disais au début, pour que, justement, transformer et revenir en arrière vers quelque chose d'un peu plus équilibré, il va falloir ce genre de choses. Et si pour ça il faut rendre public le fait que toi tu n'es pas quelqu'un à qui on peut faire confiance, eh bien tant pis, faisons-le.<br />
<br />
'''Public :''' Est-ce que au niveau d'un serveur, inaudible <br />
<br />
'''L. C. :''' Alors, j'entends. Est-ce que par le biais des niveaux de confidentialité on pourrait créer un graphe ? Non. Non. C'est l'utilisateur qui décide au moment où il écrit, ça n'est pas le système qui l’empêche d'envoyer un courrier à quelqu'un de non confidentiel, c'est lui. C'est lui qui dit, lui n'est pas confidentiel je ne lui écris pas. Ah, ben là c'est ma mère ! Oui, je peux lui écrire quand même. Elle a un niveau de confidentialité complètement nul, mais ce n'est pas grave, ce que je lui dis n'est pas important. Donc tu ne peux pas recréer simplement en regardant, ces trois-là, ils ont le même niveau de confidentialité donc ce sont forcément des gens qui se parlent entre eux, ce n'est pas une information.<br />
<br />
'''Public :''' inaudible<br />
<br />
'''L. C. :''' Là on rentre dans une logique beaucoup plus floue, sachant qu'en plus tout ça est sur différents serveurs.<br />
<br />
'''Public :''' Tu as parlé d'Open GPG. C'est en train de devenir un petit peu plus qu'un simple projet d'adaptation ??? de protocoles ??? Est-ce que ça ne serait pas aussi une manière de lutter contre le spam, puisque envoyer un spam ça coûte beaucoup ???. Vous avez reçu un spam chiffré par exemple ???<br />
<br />
'''L. C. :''' Est-ce que la démocratisation d'outils de type PGP pourrait se faire d'abord par le développement d'outils plus agréables en JavaScript tels qu'il en existe de plus en plus et en plus est-ce que ce ne serait pas une solution au problème du spam ?<br />
<br />
Alors oui et oui. D’abord évidemment que les outils qui seront intégrés dans Caliopen et dans son interface seront de cet ordre-là. On ne va pas réinventer le truc. J'ai refusé qu'on utilise l'état de l'art aujourd'hui, parce que tant que l'interface utilisateur n'est pas un peu plus aboutie, je n'ai pas du tout envie qu'on se mette à coder en utilisant telle ou telle librairie Java qui permet de le faire, alors que demain il y en aura une meilleure qui sera sortie. Typiquement, ce qui existait il y a six mois, au moment où on a vraiment commencé à bosser, et ce qui existe aujourd'hui, a évolué, ne serait-ce que parce que Google a mis en ligne son propre système qui est plutôt pas mal foutu. L’utiliser tel quel je n'irai pas, déjà parce que c'est RSA et que je n'ai pas confiance. Mais, en l'adaptant un peu, on peut en faire quelque chose de plus agréable que ce que j'ai vu ailleurs.<br />
<br />
Ensuite est-ce que le spam peut être résolu ? Je n'en ai parlé directement, mais j'ai dit qu'il n'y avait plus de folders dans Caliopen. Un des folders habituels, dans tous les web mail, ce sont les indésirables, le spam en gros. Dans Caliopen on n'a pas de folder, donc on n'a pas ça. Ce qu'on a à la place c'est un deuxième niveau qui s'affiche, et qui lui aussi est réglable, qui est le niveau d'importance qu'on calcule à la fois en fonction du tag associé s'il y en a un, ou du tag reconnu même si on n'en a pas mis. Typiquement vous recevez un mail de votre patron, votre patron est tagué boulot. Donc le mail, automatiquement, même si vous ne l'avez pas fait, sera tagué boulot. Ce type de chose permet d'associer à un tag, à un contact, à une discussion, un niveau d'importance. Et puis petit à petit le système apprend à classer les choses par niveau d'importance.<br />
<br />
Quand il voit un spam le niveau d'importance est très, très bas. Par défaut la timeline d'un Caliopen ne vous affichera pas les contenus dont le niveau d'importance est trop bas. Vous pouvez. Comme vous pouvez ouvrir votre dossier spam. Mais c'est diminuer le niveau minimal d'importance que vous voulez afficher. Mais par défaut il ne vous affichera pas les spams simplement parce que leur niveau d'importance sera trop bas.<br />
<br />
Évidemment oui, un message confidentiel, donc chiffré, a un niveau d'importance plus élevé qu'un message non chiffré. Donc oui, un spam chiffré pourrait passer. Mais aujourd'hui, en effet, les spammeurs n'utilisent pas, ni PGP, ni aucun outil de chiffrement. Il ne faut pas se faire d'illusions si vraiment Caliopen arrive à concurrencer un jour Google Mail, évidemment les spammeurs s'y mettront. Donc il faudra trouver d'autres solutions. De toutes façons ça ne s’arrêtera pas demain la guerre anti spam. Il ne faut pas rêver. Mais ça leur coûtera plus cher, ce n'est déjà pas mal. Oui en effet.<br />
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Cool, pas d'autres questions ? On va manger les cahouettes alors.<br />
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'''Public :''' pourquoi ne pas être assez fou pour envisager inaudible<br />
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'''L. C. :''' Ah mais moi je ne demande que ça. Mais pour l'instant au stade où on en est, ça n'est pas encore à l'ordre du jour. Ça le deviendra j'espère très, très vite. Aujourd'hui l'utilisateur, s'il va regarder le projet Caliopen, il va voir quoi ? Des slides, ceux que vous avez vus là, et tout un tas de trucs qui sont du back-end. Ce sont vraiment les outils, l'API dont je parlais tout à l'heure, les différents systèmes qui se mettent en place derrière l'interface. Mais tant qu'on n'aura pas cette interface à montrer, on n'a rien à montrer à un utilisateur final. L'utilisateur final c'est la seule chose qu'il verra dans Caliopen. Ce n'est pas un administrateur. Donc tant qu'on n'a pas ça, non seulement on n'a rien à faire tester ni rien à faire traduire, parce que j'ai des offres aussi de gens qui me disent est-ce que je peux faire de la traduction. Mais volontiers ! Mais pour l'instant ce n'est pas encore à l'ordre du jour. Évidemment dès qu'on aura quelque chose, moi je serai très preneur d'avoir des retours et de continuer. On n'a pas toutes les réponses, encore une fois je l'ai dit. Il y aura plein de gens qui voudront nous en apporter, j'espère bien, oui. Mais aujourd'hui on ne peut pas parce qu'on n'a pas ces développeurs. C'est lié. Il faut qu'on trouve très vite maintenant des développeurs web pour avancer et montrer quelque chose. En plus de ça, le fait de montrer quelque chose, ça aussi ça motivera d'autres développeurs pour dire attends, mais là il te manque ce bout-là, moi je sais le faire, je te le fais. Là aujourd'hui, il te manque tous les bouts, tu es gentil mais je n'ai pas envie.<br />
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Donc on en est à ce stade difficile où on a vraiment besoin de trouver. C'est pour ça que je fais autant de confs aussi d'ailleurs, pour ça que j'en parle autant, c'est que vraiment, si on veut que ça existe un jour, il va falloir qu'on trouve une solution maintenant, cet été, pour avancer sur l'interface utilisateur. On a été vraiment déjà très loin sur le reste, maintenant il faut qu'on avance là-dessus et on prend un retard conséquent.<br />
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Gandi m'aide depuis le départ du projet et met à disposition du projet du temps homme comme on dit maintenant. En gros, les gens chez Gandi qui ont envie de bosser sur Caliopen sont libres de le faire, y compris sur leur temps de travail. Ils ne sont pas forcés. Ça reste du logiciel libre, personne n'est forcé de bosser dessus. On avait un développeur web jusqu'à il y a un mois. Maintenant il a trop de boulot ailleurs, toujours chez Gandi. Gandi du coup embauche d'autres développeurs web. Peut-être qu'un de ceux-là, et je sais que c'est en cours, a envie de travailler sur Caliopen et pourra le faire du coup. Mais c'est une seule boîte. <br />
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Gandi ne fait pas ça juste parce qu'il m’aime bien et que c'est mon ancienne boîte. Il fait aussi ça parce que, depuis maintenant dix ans, je ne sais pas, il gère gratuitement du mail pour ses utilisateurs. Quand on gère du mail en tant qu'entreprise, au début ça va, ce n'est pas très cher. Mais le mail, ça s'accumule. Un utilisateur que vous avez depuis un an, il a une quantité donnée de mails, dix ans plus tard il en dix fois plus. Vous, vous êtes toujours gratuit, vous n'avez pas moyen de dire, mec vous allez payer maintenant parce que dès le départ c’était gratuit et que les gens n'accepteront pas si facilement ou ils iront ailleurs, ils s'en foutent.<br />
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Du coup comment faire en sorte de, sinon faire payer un nouveau service, je ne pense pas que ce soit dans l'idée de Gandi de le faire, mais pourquoi pas, mais au moins mettre en place quelque chose qui soit un peu plus moderne en terme de stockage et qui ne soit pas des fichiers plats stockés sur de disques, avec des files system forcément, même un peu évolués, qui ne sont pas faits pour, parce qu'au delà d'un certain nombre de mails stockés ça devient juste ingérable d'un point de vue système. Du coup eux, Caliopen, ça les intéresse aussi pour ça, parce que si demain ils peuvent dire à la place de notre web mail tout court, notre joli web mail, on propose aux utilisateurs d'utiliser l'interface Caliopen, nous derrière aussi ça veut dire qu'on aura tout le back-end de Caliopen pour avoir un stockage beaucoup plus facile à gérer, qui s'auto réplique...<br />
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Il n'y a pas que Gandi qui est dans cette situation. Il y a tous les gens qui fournissent du mail. Et parmi les gens qui fournissent du mail, il n'y a pas que Gandi qui a des développeurs en interne. Donc il y a d'autres boîtes que Gandi qui pourraient avoir la même logique et se dire aussi moi ça m'intéresse que ce truc existe, ne serait-ce que parce que ça me coûtera moins cher de gérer le mail de mes utilisateurs demain. Donc qui pourraient envoyer d'autres développeurs, ceux qui sont chez eux, en attendant, voilà !<br />
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Mais là, il faut que j'arrive à expliquer ça aux gens et c'est un boulot. On m'a demandé de porter ce projet. Du coup c'est devenu mon projet. Il me semble important. Comme l'a dit Stéphane à la dernière conf, je ne suis pas là pour faire de l'argent et je vois d'ailleurs mal comment on pourrait faire de l'argent avec un Caliopen. On peut monter un service Caliopen, l'ouvrir au grand public, le rendre payant. On sera rentable, j'ai peu de doutes là-dessus, mais on ne va pas devenir milliardaires en vendant Caliopen à Google puisque c'est du libre, et puis que le modèle est décentralisé ; ça n’intéressa pas Google, quoi ! Ce n'est pas avec ce projet-là que je vais gagner beaucoup de sous.<br />
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J'essaie de motiver les gens, d'intéresser les gens, de leur expliquer pourquoi, comment, et quoi. Mais c'est tout ce que je peux faire à ce stade. Et quand j'ai voulu, moi, plonger dans le code, en disant après tout j'ai été développeur, je peux le redevenir, les jeunes m'ont dit non ! Tu es trop vieux ! Va t-en ? Tu vas nous ralentir et déjà on ne va pas vite. Va faire des confs, écris de articles, mais arrête. Le code ce n'est plus pour toi. Voilà ! Je suis là aujourd'hui à cause de ça. Mais je ne peux pas faire plus que d'essayer de vous convaincre d'en parler autour de vous et de motiver et d'essayer de faire avancer pour qu'on ait ce projet parce que je crois vraiment que c'est une belle solution.<br />
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''Applaudissements.''</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=CaliOpen_Conf_Laurent_Chemla_RMLL_2014&diff=64459CaliOpen Conf Laurent Chemla RMLL 20142014-08-01T19:59:54Z<p>Echarp : /* 1h 05' 20 */</p>
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<div>'''Titre :''' La réappropriation de nos correspondances privées.<br />
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'''Intervenant :''' Laurent Chemla<br />
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'''Lieu :''' RMLL - Montpellier<br />
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'''Date :''' Juillet 2014<br />
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'''Durée :''' 1 h 18 min<br />
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'''Lien vers la vidéo :''' [http://video.rmll.info/videos/la-reappropriation-de-nos-correspondances-privees/] <br />
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== 00' transcrit MO, relu avec son Beuc ==<br />
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Alors. Ça fait donc un an maintenant qu'on a eu les révélations d'[https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Snowden Edward Snowden] sur [http://www.01net.com/operations/prism/ PRISM] et sur le scandale de la NSA. Et depuis un an il faut bien constater que pas grand-chose n'a changé. Il y a eu beaucoup, beaucoup de mots qui ont été échangés depuis, mais -- voilà. Quand c'est arrivé, moi entre autres, je n'ai pas été particulièrement étonné par le fait que les espions nous espionnent. Je m'attendais à quelque chose de cet ordre, évidemment pas de cette ampleur, ça, ça a été une surprise. Mais la vraie surprise n'est pas tellement venue de l'ampleur des révélations que du fait que d'un seul coup le grand public a été partie prenante. C'est-à-dire qu’il s’est enfin passé quelque chose. On a déjà eu ce type de révélation dans le passé, avec [https://fr.wikipedia.org/wiki/Echelon Échelon] il y a une petite dizaine d'années, [https://fr.wikipedia.org/wiki/Frenchelon Frenchelon] un peu plus tard, et à chaque fois c'est resté très confiné dans les milieux <em>hackers</em> et sans du tout que le grand public n'en soit informé.<br />
<br />
Avec Edward Snowden et la façon peut-être dont les révélations ont été faites, d'un seul coup il y a eu cette grosse innovation de la prise de conscience, par le grand public, du fait que la vie privée était devenue quelque chose d'un peu difficile à protéger. Donc on a eu une petite évolution, malgré tout, quand je dis il ne s'est rien passé, il y a eu ça, il y a eu cette prise de conscience au niveau du grand public. Ceci dit, techniquement et socialement, ça n'a pas empêché la NSA de continuer à nous espionner, ça n'a pas empêché les députés français de voter la [http://www.usinenouvelle.com/article/la-loi-de-programmation-militaire-promulguee-rapidement-pour-eviter-tout-recours.N227615 loi de programmation militaire] qui étend la surveillance en France et ça n'a pas non plus modifié le comportement du grand public, même si quelques technophiles se sont penchés sur la façon de protéger un peu mieux leur vie privée, en pratique, leur nombre est tellement réduit, que ça n'a pas changé grand-chose.<br />
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Donc j'ai cherché depuis un an, d'abord à réfléchir à ce qui s’était passé, et à essayer de comprendre comment faire pour résoudre cette question de la vie privée sur Internet et ailleurs.<br />
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Alors il y a eu quelques évolutions techniques. Il y a eu depuis, donc j'ai dit les techniciens, oh ce n'est pas si mal, les techniciens se sont mis à utiliser un peu plus les outils de sécurité de type [http://fr.wikipedia.org/wiki/GNU_Privacy_Guard PGP], [https://www.torproject.org/ Tor]. On a vu très récemment Google, entre autres, annoncer qu'il allait mieux référencer les sites qui protégeaient le mieux la vie privée, c'est-à-dire les sites qui vous affichent un petit cadenas quand vous vous y connectez, seraient un peu mieux référencés que les autres; et a annoncé aussi que Google mail allait bientôt proposer une solution de chiffrement pour le courrier électronique. Évidemment ça pose le problème de la confiance. Est-ce qu'on a confiance dans Google et surtout dans le cas d'une entreprise dont le modèle économique est basé sur l'exploitation de vos données privées ? Comment faire confiance ? Comment pouvoir imaginer un seul instant que vos courriers chiffrés qui sont chez lui, avec votre clef privée bien sûr, parce que sinon vous ne pouvez plus y accéder facilement, vous ne pouvez plus faire de recherche dedans, comment croire que Google ne va pas, lui, les utiliser pour vous afficher de la pub contextuelle ? Et s'il peut les utiliser lui, comment croire qu’une entreprise américaine, donc soumise au [http://www.lemonde.fr/sujet/effb/patriot-act.html Patriot Act], ne va pas les fournir à la NSA sur demande ? Ce n'est pas parce que Google vous proposera demain une messagerie sécurisée chiffrée que vous serez mieux protégé qu’aujourd’hui.<br />
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Il y a eu aussi une prise en compte politique de cette question, de plus en plus d'ailleurs. Là aujourd'hui, il est question de poser une [http://www.lemonde.fr/pixels/article/2014/06/11/a-l-assemblee-une-proposition-pour-faire-de-snowden-un-citoyen-d-honneur_4436290_4408996.html question au gouvernement] sur [https://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/fran%C3%A7ois-hollande-accordez-l-asile-politique-%C3%A0-edward-snowden l'accueil d'Edward Snowden en France], en tant que réfugié. Il y a peu de chance que ça arrive, mais on voit quand même que, pour que des questions au gouvernement soient posées en Assemblée Nationale concernant ce type de sujet, il y a une vraie évolution sociale qui se fait. <br />
<br />
Et puis il y a une réflexion un peu plus globale qui se fait au niveau des grands corps, des grands organismes qui gèrent Internet, pour mettre la sécurité un peu plus au centre. C'est vrai que c'est un domaine qui était resté très cadenassé, très fermé dans les milieux spécialisés dans la sécurité, mais en dehors, les développeurs en général sur Internet se préoccupaient assez peu de la sécurité jusqu’à présent. Là il est vraiment question de rendre cet aspect du développement d'Internet fondamental. C'est-à-dire que plus rien ne pourrait se créer sur Internet sans qu'au moins il y ait des questions de sécurité qui se posent, voire à ce qu'on essaye de les rendre les plus sûres possible.<br />
Donc on a vu quelques résultats suite à ces révélations. On a vu que l'utilisation de PGP, GPG, c'est la même chose, plus ou moins, et de Tor qui est un système anonymisation totale (quand vous naviguez avec Tor vous naviguez de façon complètement anonyme sur Internet), elle est augmentée, dans des proportions très limitées, encore une fois. <br />
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On a vu arriver beaucoup de projets orientés vers la protection, sans doute un peu portés par l'air du temps et pour surfer sur la pub faite par Snowden. Je pense à particulier à des sites comme le site suisse ProtonMail, dont on parle aujourd'hui encore parce qu'il pose peut-être des questions de sécurité qui n'ont pas toutes été résolues, mais qui vous garantit, lui, que tous vos mails seront chiffrés, qu'il n'y a aucun moyen de les déchiffrer chez lui, sauf que, on a vu, [https://protonmail.ch/blog/update-reported-xss-issue/ une faille a été annoncée hier], et puis surtout c'est un système centralisé. Donc si une faille est détectée par un chercheur indépendant, qu'eux la corrigent, c'est très bien, mais c'est centralisé, tout est chez eux. Du coup si la NSA trouve une faille chez eux, tous les mails qui sont stockés chez eux seront déchiffrés par la NSA. Et si le chercheur indépendant les prévient « hé, j'ai trouvé une faille il faut la corriger », c'est bien. Si la NSA trouve une faille, il ne faut pas compter sur eux pour les prévenir. « Hé, j'arrive à lire tout ton mail ! » À partir du moment où on a un système centralisé, la confiance encore une fois, même si c'est en Suisse, et même si c'est totalement du coup indépendant de NSA, en tout cas on peut l'espérer, ça pose quand même des problèmes.<br />
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Donc en pratique au quotidien, on voit bien que les résultats en question n'ont pas changé grand-chose au problème. Le problème, c'est quoi en réalité ? C'est une vraie question. Moi depuis des années je me dis que la vie privée est une affaire de vieux cons. Ça a été théorisé, entre autres, par Manach qui a écrit un [http://www.internetactu.net/2009/03/12/la-vie-privee-un-probleme-de-vieux-cons/ très bel article] là-dessus, et [http://www.fypeditions.com/la-vie-privee-un-probleme-de-vieux-cons/ un bouquin] même. C'est à-dire que, dans ma génération, l'idée même d'avoir des caméras partout qui nous surveillent, c'était quelque chose d'un petit peu insupportable. Et puis petit à petit, les choses ont évolué, à la fois par le discours politique sur la sécurité, à la fois par le discours médiatique sur toutes les émissions de télé-réalité.<br />
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La première émission de télé-réalité en France, ça remonte à au moins une génération donc <em>Love Story</em>. Ça avait déclenché à l'époque un tas de réactions très fortes en France, puis aujourd'hui, une émission de télé-réalité, tout le monde s'en fiche, c'est devenu naturel.<br />
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Même chose, quand moi j'étais gamin, je n'avais pas un <em>baby-phone</em> qui prévenait ma mère quand j'avais pleuré. Je n'avais pas des caméras de sécurité qui me surveillaient. J'avais à la limite des tickets de métro complètement intraçables, une carte Orange ensuite toujours aussi intraçable. Et puis petit à petit sont venues les caméras de sécurité partout, les systèmes d'abonnement, mais d'abonnement nominatif, aux transports en commun, qui fait que le transport sait en permanence où vous allez, qui vous êtes et ce que vous faites. Les cartes de fidélité des grands magasins aussi, qui savent exactement tout ce que vous achetez pour pouvoir vous envoyer des pubs un peu plus ciblées. Tout ça est devenu quelque chose, bien en dehors d'Internet, d'assez largement accepté. Il n'y a plus de réaction face à ça. Du coup on pourrait se dire, après tout, si la vie privée vaut si peu pour le grand public, à quoi bon ? À quoi ça sert de se battre pour essayer de retrouver une protection ? Et pourquoi ne pas laisser les espions continuer à nous espionner ?<br />
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D'autre part Internet, depuis aussi une petite dizaine d'années maintenant, est devenu quelque chose de… Le modèle économique fondamental le plus important sur Internet c'est « je vous offre un service gratuit mais en échange j'utilise vos données confidentielles ». Et le grand public aussi a pris l'habitude de ça. C'est difficile aujourd'hui de dire au grand public : « Vous tous, il va falloir maintenant arrêter d'utiliser Gmail parce que c'est gratuit et prendre un service payant qui sera en plus un peu moins pratique à utiliser parce que plus sécurisé ». Et du coup les gens n'ont pas envie. Non seulement c'est compliqué parce qu'il faut changer l’adresse e-mail, mais en plus c'est payant, donc on n'a pas du tout envie de faire ça. Le modèle économique en question est devenu tellement habituel pour le grand public, que lui dire il y en a d'autres possibles, qui eux vous garantiront un peu plus de vie privée, ce n'est pas un geste si simple. <br />
Ça pose un autre problème, cette histoire de modèle économique sur Internet, le fait d'échanger la gratuité contre des données personnelles et donc contre de la publicité, c'est quoi ? C'est que les régies publicitaires, elles, ont plutôt avoir tendance à mettre leurs annonces et leurs offres sur les plus gros sites, ceux qui ont le plus de public, bien sûr. C'est toujours plus intéressant de balancer sa pub sur un site qui a un très fort taux d'audience. Seulement, à ce moment-là, quand vous faites ça, vous renforcez le plus gros des sites, et donc, vous renforcez la centralisation sur Internet. C’est-à-dire que Google n'était pas énorme au début, mais petit à petit, comme il était le plus important des moteurs de recherche, toute la pub s'est faite dessus, et du coup, Google gagne beaucoup d'argent, peut racheter tous ses concurrents. On a une centralisation qui se fait comme ça. C'est pareil pour Facebook, c'est pareil pour tous les très gros sites, ce qu'on appelle les GAFA [Google, Apple, Facebook, Amazon].<br />
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Le problème qui se pose quand on centralise Internet, c'est que pour des espions c'est tentant. Si vous allez chez Google et que vous avez un milliard d'utilisateurs qui utilisent son service de mails, vous n'avez pas envie d'aller espionner les petits Protonmail et autres qui se mettent en place autour de la planète. Tout le monde, de toutes façons, va à un moment ou à un autre, échanger avec des gens qui utilisent Gmail. Donc vous lirez leur courrier même si eux ne sont pas chez Gmail. Donc la centralisation c'est tentant, ce sont des bonbons pour les espions. On n'a qu'à mettre nos micros là, et on espionne la terre entière. On n'a pas besoin d'aller déployer des micros et des sondes absolument partout sur Internet. Il suffit de nous mettre chez Google, chez Amazon, chez Facebook, ça y est on a tout le monde. Ça ne coûte pas cher. C'est beaucoup plus simple.<br />
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Donc on voit comment le modèle économique de la gratuité sur Internet amène à une telle facilité qu'il est difficile d'en vouloir à des espions d'espionner. C'est devenu tellement simple pour eux qu'ils auraient tort de s'en priver.<br />
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C'est donc le deuxième problème je dirais économique. C'est, non seulement la vie privée pour la plupart des gens d'aujourd'hui est quelque chose qui n'a pas beaucoup de valeur, mais en plus l'espionnage de masse est devenu très peu cher justement du fait de cette centralisation. Donc on a vraiment un rapport de force économique qui se met en place comme ça.<br />
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Au niveau politique, il est normal dans une société démocratique qu'il y ait un équilibre entre la liberté et la responsabilité. Ce sont des choses qui se font naturellement. Par exemple en droit pénal, vous n'avez pas de responsabilité si vous n'avez pas la conscience d'avoir mal agi. C'est important. Mais, du coup, vous voyez bien la liaison entre vous êtes libre d'agir mal mais à ce moment-là vous en êtes responsable. Et de la même façon vous ne pouvez pas être responsable si vous n'avez pas conscience, si vous n'avez pas cette liberté d'avoir mal agi.<br />
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Cet équilibre-là implique qu'on doive rendre des comptes quand on s’exprime par exemple. Sur Internet l'expression publique est quelque chose qui doit permettre ensuite, à la justice d'un pays démocratique, de dire non, là vous avez été trop loin, ça n'est plus de l'ordre de la liberté d'expression, c'est de l'ordre du délit, c'est de l'incitation à la haine raciale, c'est autre chose.<br />
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==13' 16, relu avec son Beuc ==<br />
Pour pouvoir faire ça on comprend bien qu'un état ait besoin d'avoir des moyens de surveillance. Quand on tient ce discours-là on comprend bien que l'État, pour lui c'est facile de dire « je ne peux laisser tout dire sur Internet, donc il faut que j'ai les moyens de surveillance, il faut que je mette en place des systèmes qui surveillent toute la population pour pouvoir savoir quand quelqu'un va trop loin, et donc, il est normal qu’Internet soit surveillé, il est normal que votre vie privée soit mise en jeu, de façon à ce que je puisse, moi, vous garantir les libertés publiques et la sécurité publique ». Ce n'est pas très cher pour un politique, encore une fois, de mettre en œuvre des systèmes de surveillance. Encore une fois, l'aspect économique de l’atteinte à la vie privée se pose. Le discours politique qui permet de vous surveiller est un discours qui passe facilement.<br />
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D'autre part en période de crise, de toutes façons, et ça historiquement, la défense des libertés n'a jamais été quelque chose de fondamental. En période de crise les gens sont plus intéressés par : « Comment est-ce que je vais manger demain ? Où est-ce que je vais habiter après-demain ? ». On a tellement de mal à se projeter dans l'avenir que défendre ses libertés ce n'est pas la priorité du jour. Donc encore une fois, il est plus facile en période de crise de vous vendre de la sécurité que de vous garantir vos libertés fondamentales. On verra plus tard.<br />
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Donc on voit d'ailleurs, on l'a revu et j'en reparle à nouveau, la loi de programmation militaire qui aurait, en plein milieu du scandale Snowden et en plein milieu du scandale des écoutes de la NSA, aurait dû déclencher une réaction assez forte du public, n'en a déclenchée presque aucune. C'est-à-dire que les quelques activistes qui s'intéressent à ces dossiers ont dit ce n'est pas normal, on ne peut pas faire ça, on ne pas continuer à étendre les systèmes de surveillance partout sans aucun garde-fou, sans aucune garantie, mais ça s'est arrêté là. Le grand public n'a pas réagi. La loi est passée comme une fleur. Ni le PS, ni l'UMP, ni les Verts n'ont souhaité amener ce projet de loi devant le Conseil Constitutionnel et voilà. Terminé, c'est passé. Ce n'est pas assez cher politiquement de protéger les libertés. Ça ne vaut pas le coup.<br />
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Pourtant, si dans une société, toujours dans un état de droit, la vie privée est si importante, c'est surtout parce que sans vie privée on n'a aucune liberté, en réalité. C'est ça que les gens ont un peu de mal à comprendre. On délègue à l'État la responsabilité de garantir la sécurité publique. Mais en échange de cette sécurité publique, il doit aussi garantir les libertés individuelles. Ça doit être un équilibre entre les deux. La sécurité publique elle doit vous permettre, à vous tous, d'agir librement individuellement. Si en échange de la sécurité publique on doit cesser d'avoir une vie privée, donc cesser, je ne sais pas, imaginez que demain vous ayez visité un site, j'allais dire zoophile, pourquoi pas, on peut inventer n'importe quoi, par erreur ou simplement parce que ça vous amuse, chacun son truc. Imaginons ça. Ça n'a pas d'importance après tout dans votre boulot, tout le monde s'en fiche, vos amis savent exactement que vous aimez les teckels morts, il n'y a pas de problème. Donc vous visitez le site et vous vous dites, après tout, que l'état soit au courant, que la NSA soit au courant, je m'en fous, ça n'a aucune importance. Sauf que vous pouvez avoir des gamins demain qui eux vont avoir envie d'avoir une carrière politique par exemple. Ces données qui pour vous n'ont aucune valeur, peut-être que demain elles pourront être utilisées par des opposants politiques pour les mettre en difficulté. On ne peut pas savoir. Vous prenez un <em>selfie</em> devant une jolie fontaine en vacances en Turquie et derrière vous il y a un opposant politique que la police recherche. Vous, votre <em>selfie</em>, vous trouvez que ça n'a aucune importance. L’opposant politique que la police va pouvoir repérer sur Facebook, ou là où vous aurez publié la photo, lui pour le coup ça avait une importance.<br />
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Donc on voit quand même que sans vie privée, sans garantie de défense de votre vie privée, si vous ne pouvez pas savoir ce que seront fait, enfin bref vous avez compris, il y a un vrai problème, on n'est plus aussi libre qu'avant si on n'a pas la possibilité, à tout instant, d'agir de façon secrète quand on est soi-même dans sa tête. Or aujourd'hui c’est de moins en moins vrai. Donc cette garantie des libertés individuelles en échange de la sécurité publique, elle doit être proportionnelle. Elle ne peut pas, comme aujourd'hui, continuer à dériver de plus en plus, vers plus de sécurité et moins de liberté, sinon au bout du compte on n'a plus de liberté du tout.<br />
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Pour prendre un exemple un peu plus physique : imaginons que demain on vous dise vous allez tous porter des lunettes Google, parce que ça va permettre à la police de surveiller absolument tout ce qui se passe tout le temps, partout, y compris chez vous, vous serez parfaitement en sécurité. Est-ce qu'aujourd'hui on est prêts à accepter ça ? Je ne crois pas. Mais vu l'évolution dans laquelle on est depuis une quinzaine d'années, j'ai bien peur que dans cinq, six ans, ce soit tout à fait acceptable, si on continue comme ça. <br />
Et du coup, là pour le coup, il n'y a plus du tout ni vie privée, ni liberté quelle qu'elle soit. La liberté individuelle, c'est aussi de pouvoir dire « non, cette loi je ne la respecte pas, je vais me battre contre ». Quand, je ne sais pas, Mediapart dit « [http://www.spiil.org/20130227/spiil-interpelle-francois-hollande-tva-presse-numerique moi je ne respecterai pas la loi qui m'impose une TVA à 19,6] » alors qu'elle l'impose aux autres journaux, elle le fait publiquement, mais elle pourrait aussi le faire, un certain temps, sans le rendre public. Si Mediapart est surveillé en permanence, il ne peut pas se battre contre cette loi.<br />
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On a besoin d'avoir un espace de vie privée pour pouvoir prendre des décisions et on ne peut pas être libre si on n'a pas cet espace de vie privée.<br />
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Alors quelle réponse donner à ça ? Évidemment il y a une réponse politique qui devrait se mettre en place, on l'espère, mais on ne le voit pas. Au quotidien, encore une fois, on voit des lois de plus en plus répressives arriver les unes derrière les autres. Aujourd'hui [http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-la-commission-numerique-s-alarme-du-projet-de-loi-bloquant-les-sites-web-58176.html une loi est passée] qui permet de fermer un site terroriste sans décision judiciaire. C'est une simple décision administrative qui force votre fournisseur d'accès à vous empêcher d'aller sur un site terroriste. Pourquoi pas ? C'est quoi terroriste ? Qui définit ce qu'est le terrorisme ? Aux États-Unis Edward Snowden, pour certains, est un terroriste. Si on ne définit pas plus que ça, demain l'État français peut dire, je ne sais pas moi, l'utilisation du logiciel libre, c'est un acte terroriste. Pourquoi pas ? Je l'ai déjà entendu, ce n'est pas quelque chose qui vient de nulle part. Si on dit ça, à ce moment-là, on doit empêcher, sans décision judiciaire, l'accès à tous les sites de logiciels libres, si on n'a pas défini le terrorisme. Alors qui peut définir le terrorisme ? Encore moins dans un texte de loi.<br />
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Donc si on n'a pas une action politique pour éviter ce type de loi, pour se battre contre, ce que fait la [http://www.laquadrature.net/fr Quadrature] en permanence. J'en profite pour vous rappeler que la Quadrature est en période de levée de fonds, donc si vous avez quelques sous à lui donner, n’hésitez pas. Si on ne se bat contre eux, on va continuer à perdre des libertés, petit à petit comme ça, quotidiennement, jusqu'à n'en avoir plus aucune.<br />
Évidemment, il y a aussi la réponse sociale. On peut apprendre à utiliser des logiciels plus sûrs et on peut militer autour de soi. L'exemple que j'aime bien prendre c'est de demander à son docteur comment est-ce qu'il protège vos données médicales qui normalement sont confidentielles. Est-ce qu'il les met sur le cloud sans chiffrement ? Ou est-ce qu'il les garde sur son ordinateur avec un gros mot de passe et chiffrées ? C'est important de le savoir. Et puis en en parlant avec lui ça peut, lui, le motiver à faire un peu plus attention non seulement à ses données mais aussi aux vôtres.<br />
<br />
On fait ce travail-là avec les journalistes aussi. On va les voir en leur disant « vous êtes censés garantir l'anonymat de vos sources, comment vous faites ? Est-ce que vous échangez par mail sur Google Mail avec eux ? Ou est-ce que vous utilisez PGP ? »<br />
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On peut faire ça. On peut espérer aussi que les corps dont j'ai parlé tout à l'heure, l'IETF, W3C, donc les gens qui organisent Internet, plus ou moins, continuent leurs développements et arrivent peut-être un jour à ce qu'on espère : c’est-à-dire un Internet beaucoup plus sécurisé, mais on en est très loin !<br />
Alors, en tant qu’activiste, il est important aujourd'hui de se poser cette question : « Comment est-ce que moi je vais faire pour améliorer les choses ? »<br />
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D'abord je dois apprendre à mieux communiquer. Typiquement je dois venir devant vous, ce n'est pas un acte aussi simple que ça pour quelqu'un comme moi. Je dois, à l'image d'Edward Snowden, apprendre à faire en sorte qu'on parle de mon affaire. Je dois, quand j'ai un scandale que je veux dénoncer, je dois apprendre à le <em>feuilletonner</em>, à trouver les journalistes qui vont faire ça bien, de façon à intéresser le grand public. C'est un vrai boulot d'apprendre à communiquer pour des gens dont ce n'est pas le boulot, mais on est obligés de le faire de plus en plus.<br />
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Enfin une réponse technique, qui est peut-être celle dans laquelle je me sens le plus à l'aise, moi, mais qui n'est pas le cas de tout le monde. D'abord il va falloir arrêter de croire que simplement parce qu'on a développé un outil qui permet la confidentialité, tout le monde va se mettre à l'utiliser un jour ou l'autre. Les logiciels libres, après tout, c’était un peu le modèle au départ. On fabrique un logiciel libre, on le met à disposition de tout un chacun, on met la doc en ligne, et puis petit à petit les gens vont l'utiliser. C'est normal, il est meilleur, il est libre, il y a tout intérêt à ce que les gens viennent. Pourquoi est-ce que tout le monde n'abandonne pas Windows ? C'est bizarre ! En même temps, c'est comme ça que ça se passe.<br />
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Pour que [GNU/]Linux puisse devenir quelque chose de largement utilisé, il a fallu faire autre chose que simplement le mettre en ligne et laisser les gens s'en emparer. Il a fallu le rendre agréable, facile d'emploi, joli, sexy, quelque chose d'attirant pour le grand public, qui ensuite, que ce soit libre ou pas, il s'en fiche. Ce qu'il veut, lui, c'est que ce soit pratique, sympa, pas difficile.<br />
En sécurité, on n'a jamais fait ce travail là. En sécurité on a fabriqué PGP. Qui l'utilise dans la salle ? Au quotidien ? Voilà. Alors un, deux, trois, quatre, cinq. Qui utilise PGP, qui est le logiciel qui permet de chiffrer son mail, au quotidien ? J'ai bien dit au quotidien, c'est-à-dire que tous les jours vous vous rentrez votre password au moins une fois. Voilà ! Et encore on n'est quand même pas dans un public technophobe. Disons que là vous êtes quand même tous un petit peu technophiles. On a cet outil-là. Il existe depuis vingt ans. En vingt ans il a atteint une dizaine de personnes dans la salle ! Ça ne marche pas ! Il va falloir qu'on fasse mieux que ça. On ne peut pas se contenter de dire ça existe, il y a eu le scandale donc les gens vont l'utiliser. Le scandale il a un an, il y a dix personnes dans la salle qui l'utilisent !<br />
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==26' 00 ==<br />
Il faut aussi qu'on arrête de fabriquer des services centralisés. J'aime bien l'exemple de Protonmail, je vous ai expliqué pourquoi tout à l'heure ce n’était pas une bonne idée. C'est qu'un service centralisé, il y aura toujours, toujours une faille. Peut-être que lui, que les auteurs du service auront créé le site web parfait qui n'a aucune faille, qui ne risque de subir aucune injection SQL, rien du tout, mais de toutes façons il aura utilisé des librairies, il aura utilisé un NodeJS quelconque, qui lui aura une faille. Même si personne ne l'a vue, personne ne peut savoir si la NSA ne l'a pas vue. Les développeurs du libre ont des moyens restreints. La NSA a d'énormes moyens. Ça n'a rien à voir. Eux, ils ont des gens à plein temps pour trouver des failles. Nous on a un programmeur dans un coin qui a un site web à livrer, une application à fabriquer, et qui n'a vraiment pas du tout le temps d'aller chercher des failles dans son truc. On peut demander aux autres, à la communauté de faire des audits. Mais la communauté, encore une fois, c'est du bénévolat. Il ne faut pas compter qu'elle soit aussi efficace que des gens qui eux ont des milliards de dollars tous les ans juste pour ça, pour chercher des failles.<br />
Clairement si vous un service centralisé, le plus sécurisé possible, vous n’aurez quand même une faille et vous n'aurez aucune confidentialité.<br />
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Il faut aussi évidemment trouver des nouveaux modèles économiques, arrêter de dire aux gens venez chez moi c'est gratuit. Si c'est gratuit, soit vous avez quelque chose en échange, hé donc de la pub, a priori je ne vois que ça. Vendre des services autour, mais des services autour, vous les vendez comment si vous n'utilisez pas les données personnelles de vos utilisateurs ? Et si vous les utilisez, où est la vie privée ? Donc il faut, en tout cas, je n'ai pas les clefs, mais clairement en tout cas, il y a un modèle économique qu'il faut complètement abandonner, c'est le modèle de la publicité. Celui-là, il va falloir faire rentrer dans la tête des utilisateurs que ce n'est pas un modèle, que la publicité ne fait que détruire Internet parce que ça le centralise de plus en plus, et que du coup ça le rend fragile et trop facile à espionner, et qu'il va falloir accepter soit de faire des efforts, soit de payer, en tout cas de trouver de nouveaux modèles économiques. C'est sûr que ça ne va pas être facile.<br />
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C'est sûr que ce n'est pas en disant : "J'ai la même que Google Mail, venez chez moi, la seule différence c'est que vous serez sécurisés, mais c'est payant.", vous allez réussir à faire venir les gens. Vous en aurez, je pense. Protonmail, la dernière que j'ai eu des chiffres, c’était pas loin de un million d'utilisateurs ; c'est énorme un million d'utilisateurs. Google Mail c'est un milliard d’utilisateurs. Donc sur mille mails échangés entre les utilisateurs pris au hasard, vous en avez 999 qui sont échangés avec Google Mail. Les utilisateurs qui sont chez Protonmail, quand ils veulent parler avec leurs amis, ils ont 999 pour mille chances d'envoyer leurs mails chez Google. Le reste du temps, ouais, ils sont sûrs. Mais un mail sur mille sera sûr. Les 999 autres ils vont chez Google, donc à la NSA. Donc en pratique ça ne sert à rien. Ça ne sert à rien parce que la NSA s'en fiche de ne pas avoir ce un pour mille. Elle a tout le reste donc elle sait ce que vous faites. C'est à 999 pour mille elle le sait. Donc ça lui suffit largement, elle n'a pas besoin d'en savoir plus. <br />
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Il faut évidemment maintenant, quand on crée un nouveau projet, mettre la sécurité au centre de ses préoccupations, mais ça, ça devient de plus en plus vrai heureusement. <br />
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On a vu l'équation économique, c'est un vrai problème. La valeur de la vie privée est trop basse, donc il va falloir faire en sorte de la remonter. Ce n'est pas simple ! Il va falloir convaincre le grand public que sa vie privée a une valeur. Comment faire ? On y réfléchit. On a essayé, nous, de trouver des idées. Vous en aurez j'espère d'autres. C'est un peu l’objectif de ce type de conf que de dire aux gens, il n'y a pas que CaliOpen. CaliOpen c'est un cas, dont je vais parler plus tard, et j'espère qu'il y aura d'autres idées qui sortiront de mes conférences et de mes discours, parce voilà : CaliOpen va répondre, je crois, à un certain nombre des problèmes que je pose, mais pas à tous. <br />
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Donc il faut une vraie envie, pour l'utilisateur, de quitter des services non sécurisés, de quitter des services trop centralisés, et pour ça on ne peut pas se contenter juste de lui dire : "c'est la même chose mais sécurisé". Ça ne marchera pas, pas plus que pour PGP. Il faut trouver des nouveaux services à lui proposer qui lui donneront envie de venir. Et peut-être qu'une fois qu'il sera là, on pourra le motiver pour utiliser des systèmes un peu plus complexes mais beaucoup plus sécurisés. Les motivations on les trouvera. Il faut donc créer cette envie de migrer. Il faut pour ça évidemment créer des services attirants. Ce n'est pas simple. Il faut aussi arrêter de croire que, simplement parce qu'on se protège soi, on est sûr, on est tranquille. Ce n'est pas en se protégeant soi qu'on est tranquille. C'est en se protégeant nous-même et en protégeant tous ceux qui nous entourent. Si chacun se protège dans son coin, c'est-à-dire moi, mes photos à moi, elles sont sécurisées, mais les photos de moi que quelqu’un d'autre a prises, qui elles ne sont pas sûres, elles en disent tout autant de ma vie.<br />
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La vie privée, si on veut la garantir, il faut arrêter de croire qu'en se protégeant soi-même seulement, on va réussir à le faire. En se protégeant soi-même, on va chez Protonmail, on fait partie du un million, mais le milliard en face, il continue à nous exposer. Ça ne sert à rien ! La seule façon de protéger la vie privée, ça n'est pas au niveau individuel, c'est au niveau de la masse. Il faut, pour ça, rendre la surveillance de masse beaucoup chère qu'elle ne l'est aujourd'hui. Encore une fois on en revient à ce modèle économique. Si ça devient beaucoup plus compliqué pour les espions d'espionner, du coup qu'est-ce qu'ils vont faire ? Ils ne vont pas arrêter d'espionner, c'est leur boulot, mais ils vont peut-être être un peu plus pointus dans leurs recherches. Plutôt que de dire : "j’aspire tout, les informations de la terre entière en permanence, comme ça je suis sûr que quand je cherche, je trouve", dire : "bon, lui, j'ai vraiment une bonne raison de le suspecter, donc je vais mettre les moyens dessus. Peut-être pas sur Internet, Internet c'est devenu trop sécurisé, tant pis, mais je vais, je ne sais pas moi, lui envoyer une nana jolie, mettre un micro chez lui". Les espions ont toujours su espionner, ils n'ont pas attendu Internet pour ça.<br />
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Donc si on rend la surveillance de masse beaucoup plus chère on a une petite chance que les espions arrêtent de nous espionner en permanence, tous. Il n'y a que comme ça qu'on pourra vraiment retrouver un peu de vie privée. Ce n'est pas en se protégeant soi-même dans son coin qu'on y arrivera. La sécurité globale n'est pas la somme des sécurités individuelles, c'est le mot clef de cette chose.<br />
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Alors, il y a un autre problème qui se pose quand on veut pousser les gens vers de la sécurité c'est qu'évidemment c'est moins facile. Un mot de passe sûr c'est un mot de passe compliqué. Si vous mettez 1 2 3 4, ce n'est pas compliqué, mais c'est facile. Si vous allez chez Gmail ce n'est pas compliqué, mais ce n'est pas sûr. Si vous voulez être sûr vous allez mettre une passe phrase de au moins trente caractères de long, qui sera difficile à retrouver et il faudra la taper plusieurs fois par jour parce qu'elle ne sera valable qu'un certain temps. Ça va vous compliquer la vie. Mais allez vendre ça au grand public, en lui disant on est un milliard d’utilisateurs qui maintenant vont décider, au lieu de mettre 1 2 3 4 chez Google et avoir un joli service facile à utiliser, ils vont devoir mettre une phrase de trente caractères, compliquée à retrouver, chez un service payant. Comment faire pour motiver autant de gens, suffisamment pour rendre la surveillance de masse assez chère ? C'est un vrai problème, ce n'est pas simple du tout.<br />
Pour CaliOpen on a imaginé une solution à ça. [https://www.caliopen.org/ CaliOpen] est un projet qui a un an maintenant à peu près, mais qui en réalité a plus de dix ans. Il y a dix ans j'avais voulu déjà créer un service de mails, pas spécialement sécurisé, mais au moins gratuit et un peu plus intelligent que ce qui existait à l'époque. On avait bien avancé sur ce projet et puis Google est arrivé avec Google Mail. On a arrêté parce que forcément on avait un peu de concurrence.<br />
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L'an dernier donc suite aux affaires, suite au scandale, Jérémie Zimmermann est passé me voir ; il m'a dit tu dois relancer ton projet et en faire quelque chose. D'abord du libre, ce qui n’était pas le cas de la première version, et puis qui permette aux gens de retrouver de la vie privée. Le challenge était lourd puisqu'il fallait répondre à tous les problèmes que j'ai soulevés jusqu'à présent.<br />
En tout cas, à force de réflexion, on a imaginé une solution pour pousser les gens d'abord à venir vers CaliOpen et ensuite pour adopter des comportements plus sûrs.<br />
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D’abord pour les attirer vers CaliOpen on est sorti du modèle, c'est-à-dire qu'on s'est dit on ne va commencer à développer, on sait faire un service de mails, ce n'est pas difficile, mais on n'a pas envie de le faire comme les autres. Parce que si on fait la même chose, pourquoi les gens viendraient chez nous ? Ça n'a pas d’intérêt. Il va falloir qu'on trouve quelque chose de mieux, encore une fois.<br />
Alors on a travaillé, on a travaillé pendant six mois sur une page blanche en disant qu'est-ce que nous on a envie d'avoir ? Et puis, petit à petit, vraiment avant la moindre ligne de code, on a bossé six mois, moi en ergonome et des graphistes. C'est tout. Aucun technicien, à part moi, mais il y a longtemps que je suis dépassé en technique.<br />
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On a, petit à petit, imaginé ce qu'on voulait. On ne voulait plus une interface trop difficile, on voit un peu, ouais, on ne voulait plus cette notion de folders à gauche. On voulait quelque chose qui se rapproche un petit peu, je ne sais pas moi, d'une timeline type Twitter ou autre, juste avec la conversation au fur et à mesure.<br />
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Puis on s'est demandé c'est quoi une conversation ? Jusqu’à présent une conversation par e-mail c'est un sujet et sous ce sujet on classe les échanges qui se font. Mais la réalité au quotidien, de nos jours, ce n'est plus ça. Quand vous échangez, je ne sais pas, avec votre fils, votre fille, votre mère, vous commencez un mail un jour, avec un sujet, bien sûr, vous devez en rentrer un, et un petit à petit vous continuez à échanger et puis vous faites reply à chaque fois, vous ne changez pas le sujet. La conversation elle dérive. Le sujet reste le même, en tout cas affiché, mais la conversation n'a plus rien à voir. <br />
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Donc qu'est-ce qui définit une conversation ? Ça n'est pas son sujet, ce sont les gens qui y participent. Donc on s'est dit on va faire ça, on va oublier cette notion de sujet, on va juste créer une conversation, un échange ce sont les gens qui y participent. Ce qui définit une conversation dans CaliOpen c'est qui participe à la conversation.<br />
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On a viré les folders du coup parce qu'on n'en a plus l’usage. On n'a plus besoin de dire ça c'est classé dans tel dossier, ça c'est classé dans tel autre. On n'a pas besoin de ça. On sait de quoi et on parle avec qui on parle, donc on retrouve facilement. On peut mettre des mots-clés et dire ça, cette discussion-là, elle traite de tel sujet ou ce message-là traite de tel sujet.<br />
Petit à petit comme ça on s'est orienté vers une jolie interface qui reste à développer, hélas ! On a beaucoup avancé sur le reste, mais pour l'interface, j'y reviendrai, on a besoin de développeurs, Front-end web, et ce ne sont pas des gens faciles à débaucher ceux-là.<br />
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Donc on s'est dit ça. On a une nouvelle interface, qui est plutôt sympa, mais ça ne suffira pas à attirer les gens. Au contraire, ça risque de les rebuter. Donc qu'est-ce qui va les attirer ? Si on définit qu'une conversation par son sujet, ça n'a pas besoin d’être forcément une conversation par mail. Ça peut être du SMS, ça peut être du chat en ligne, ça peut être des forums de discussion, ça peut être un peu tout ce qui concerne la correspondance privée. Aujourd’hui on commence une correspondance sur Twitter avec quelqu'un, en 140 caractères, ensuite on passe au message privé ; du message privé c'est trop long, donc on s’échange des e-mails, on passe à l'e-mail, peut-être demain Jabber, mais ça reste la même conversation, ce sont les mêmes personnes. Donc si on arrive à présenter ça sur une interface agréable en disant tous vos échanges, toute votre correspondance privée, regroupés là, quel que soit le protocole, quel que soit le média utilisé, là pour le coup on a quelque chose de nouveau. Là pour le coup on peut peut-être attirer du public vers un nouveau service. On n'a rien résolu au niveau de la sécurité mais on a peut-être trouvé une bonne raison pour que le public dise ça, ça m'intéresse, je vais voir. Ensuite il va falloir le faire venir, le faire rester.<br />
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==39' 17 relu avec le son par echarp, sans le son par Booky==<br />
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Pour ça, et surtout pour qu'il utilise de plus en plus d'outils de sécurité, on a imaginé de le noter. Évidemment les gens qui s'y connaissent, ça les intéresse, eux, de savoir que tel message a été chiffré, tel autre ne l'a pas été, parce que comme ça ils savent quelle est la chance que leur courrier ait été intercepté ou non. Mais eux-mêmes n'ont pas de note.<br />
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Nous, on a imaginé dans Caliopen, que tout sera noté d'un point de vue de confidentialité. C'est-à-dire que la conversation, en elle-même, a un niveau de confidentialité, le message en lui-même en a un, le contact en a un ; le terminal sur lequel vous vous connectez a un niveau de confidentialité ; le service Caliopen sur lequel vous vous connectez en a un aussi. Tout a un niveau de confidentialité. Et ça donne quoi&nbsp;? Ça donne que, quand vous utilisez, au départ vous arrivez grand public, vous n'y connaissez rien, vous l'utilisez comme un service un peu nouveau qui vous permet de tout centraliser là, mais il n'y a pas encore de notion de sécurité ni de confidentialité.<br />
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Puis un jour, quelqu'un vous dit «&nbsp;Moi je ne veux pas que tu m'envoies de mails, je refuse que tu m'envoies des courriers via Caliopen parce que ton niveau de confidentialité à toi est trop bas et que ma sécurité à moi compte plus que ce que tu pourrais me dire. Donc pour pouvoir m'écrire il va falloir que tu augmentes ton niveau de confidentialité. Et pour ça, il va falloir, je ne sais pas, tu regardes&nbsp;: Caliopen va te proposer des sources, des pistes, tu vas devoir créer un couple de clés, une clé privée, une clef publique, tu vas devoir mieux renseigner le niveau de confidentialité du terminal que tu utilises, tu vas devoir avoir une action qui va te faire monter de niveau. Une fois que tu auras le niveau suffisant pour m'écrire, là j’accepterai de lire tes courriers, sinon je ne les lirai pas&nbsp;».<br />
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Et du coup quand on va se retrouver comme ça, devant des portes fermées, on va avoir envie de monter de niveau. Et puis de toutes façons, même humainement, quand on voit qu'on arrive sur un service et qu'on a un niveau nul, on se dit c'est quoi cette histoire de niveau&nbsp;? Est-ce que je peux m'améliorer&nbsp;? C'est comme un jeu quelque part. <br />
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Donc, on espère par ce jeu social, pousser les gens vers de la confidentialité, de les pousser à adopter des nouveaux comportements plus respectueux des autres, pas seulement d'eux, mais y compris de leurs correspondants. Par exemple, un correspondant vous envoie un courrier que lui estime confidentiel. Et vous, vous décidez d'aller le lire sur un terminal, sur une borne Wi-fi dans une gare&nbsp;! Du coup, le message que lui estimait être confidentiel, vous le rendez public quelque part, en tout cas facilement exploitable par un tiers. Évidemment, celui qui vous l'a écrit ne pensait pas que vous alliez agir comme ça. Qu'est-ce qui doit se passer dans un cas comme ça&nbsp;? D'abord Caliopen, en tout cas un système de ce genre-là, doit vous prévenir&nbsp;: attention ce message-là il a un haut niveau de confidentialité et toi tu vas l'utiliser sur un terminal qui n'en a aucun. Est-ce que tu es vraiment sûr de vouloir faire ça&nbsp;? Si tu fais ça, tu vas perdre des points. Ton niveau à toi va baisser. Évidemment ton correspondant va être informé du fait que tu as rendu public un message qu'il estimait lui confidentiel, parce que c'est important pour lui de le savoir. Jusque là il croyait que personne d'autre que toi n'allait le lire, mais là, du coup, tu le rends public en faisant ça, il faut qu'il en soit informé. C'est peut-être important pour lui de prendre des garanties du coup. Si c'est, je ne sais pas, une source vis-à-vis d'un journaliste et que d'un seul coup la source doit se protéger, c'est important qu'elle soit informée. Et c'est important aussi que les gens qui continuent à t'écrire sachent que tu as baissé de niveau et que tu as un comportement à risque.<br />
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Et du coup, forcément, en agissant comme ça et en proposant ce type d'outil, on va reformer les gens non seulement à se sécuriser mieux, mais aussi à plus respecter la vie privée de leurs correspondants et de leurs contacts. Et c'est comme ça qu'on espère, petit à petit, arriver à quelque chose d’efficace.<br />
<br />
Après c'est beaucoup plus technique et je ne pense pas faire une conférence technique. On a aussi pensé que, évidemment, pour pouvoir afficher un niveau de confidentialité d'un message, on ne pouvait pas se contenter d'un simple modèle client-serveur, parce que entre le client et le serveur il y a toujours possibilité d'une interception, man in the middle ou autre, et donc quand vous vous connectez sur un service Caliopen, le jour où vous vous y connecterez, vous vous y connectez à travers un navigateur, mais le service lui-même n'est pas centralisé, mais intégré. C'est-à-dire que l'outil qui vous envoie l'information à afficher est au courant, parce qu'il est sur le même service que le serveur qui a reçu le courrier, de la façon dont ce courrier a été reçu&nbsp;: s'il a été reçu par SMTP simple, sans aucun chiffrement, sans rien du tout, ou s'il a été reçu via SMTP-TLS, donc avec un chiffrement de bout en bout, si le serveur qui a envoyé le courrier a un certificat à jour ou pas. Ce genre d'informations, c'est le serveur qui reçoit votre courrier qui en est informé, pour pouvoir vous l'afficher sur l’écran. Il faut que l'outil qui vous l'affiche soit proche du serveur et qu'il n'y ait pas de possibilité d’intervention entre les deux. Donc on a imaginé un service très intégré.<br />
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L'interface seule ne peut pas suffire à vous afficher l'information suffisante pour vous informer sur le niveau de confidentialité. Je pense par exemple à, comment s'appelle-t-il l'autre outil qui est en le développement et qui a commencé un peu en même temps que Caliopen&nbsp;? Comment&nbsp;? Ouais, Mail page. Mail page n'est qu'une interface, pour le coup. Donc effectivement, elle vous permet de chiffrer, de déchiffrer votre courrier, mais ça n'est qu'une interface. Le serveur n'est pas intégré dedans, du coup les informations qu'il va vous afficher sont très limitées. Vous n'avez pas réellement assez d'informations pour pouvoir estimer si votre courrier a été intercepté ou pas.<br />
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'''Public :''' On peut poser des questions&nbsp;?<br />
<br />
'''L. C. :''' Oui, oui.<br />
<br />
'''Public :''' <em>inaudible.</em><br />
<br />
'''L. C. :''' Alors idéalement non. En pratique oui. En pratique on imagine, nous déjà, des modes dégradés d'utilisation de Caliopen évidemment, donc un client IMAP pourrait s'y connecter, mais de façon dégradée. D'abord le client IMAP, lui, va s'attendre à avoir une structure mail, donc des sujets, donc tous les échanges qui ne sont pas du mail on aura du mal à les afficher, clairement. Un client IMAP s'attend aussi à des folders. On n'en a pas. On peut recréer des pseudos folders, en agissant sur «&nbsp;je crée le folder avec tous les échanges tagués boulot et je crée donc un folder boulot pour l'afficher au client IMAP&nbsp;». Mais on sera en mode très dégradé avec aucune notion de confidentialité. Et dans ce mode dégradé là, a priori normalement, un serveur Caliopen n'enverra pas les messages dont le niveau de confidentialité est trop élevé. Il n'enverra que les messages dont le niveau de confidentialité est assez bas.<br />
<br />
Oui oui, n'hésitez pas à me poser des questions, bien sûr. Ça marche.<br />
<br />
'''Public :''' <em>inaudible.</em><br />
<br />
Un autre aspect important, toujours en termes techniques, c'est que la chose qui me permettra de dire on a réussi quelque chose avec Caliopen, ça n'est pas le nombre d'utilisateurs dans le service Caliopen, évidemment. Caliopen ce sera du logiciel libre et on espère qu'il y en aura beaucoup des services Caliopen qui s'ouvriront. Mais pour ça il faut qu'on fasse quelque chose de facile à déployer. Aujourd'hui déployer un service web, ça prend quelques minutes, même à un administrateur pas très compétent, il suffit de, voilà, en cliquant sur quelques trucs, on installe un Apache. Apache est pré-installé de toutes façons dans toutes les distributions et sur tous les serveurs que vous pouvez louer partout. Et ensuite il vous suffit de cliquer, de choisir un CMS, de le dézipper et de cliquer sur quelques trucs et vous avez votre site web, ça y est.<br />
<br />
Mettre en place un service de mails, sans parler d'un service aussi complexe qu'un Caliopen qui va gérer le mail, mais XMPP donc Jabber, mais peut-être un jour les SMS, peut-être un jour la vidéo, peut-être d'autres protocoles, là pour le coup, ce ne sont pas quelques minutes qu'il va falloir, ce sont quelques jours. Même pour du mail seul encore une fois. Pourquoi ? Parce que personne n'a jamais bossé là-dessus. On n'a pas d’intégration pour installer sur un serveur, un serveur loué, un système qui reçoit et qui envoie du mail, avec un niveau de confidentialité suffisant, c'est-à-dire avec la configuration du DNSSEC qui va bien pour que votre correspondant quand il reçoit votre courrier, il est bien sûr que c'est de vous qu'il l'a reçu et pas d'un service qui se fait passer pour vous, avec donc du DNSSEC, du dn, avec un certificat à jour. Ce genre de choses est compliqué. Ça ne s'installe pas si simplement que ça.<br />
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On espère, avec Caliopen, justement faciliter ce type de déploiement. Pourquoi ? Pour que le gens qui aujourd'hui disent, en entreprise ou même à la maison, moi je ne vais pas m'installer mon serveur de mails, c'est trop compliqué. Y compris en entreprise, je ne prends pas le risque, moi, de devoir gérer le spam, au niveau de ma boîte, parce que ça va me prendre un temps fou, parce que mon patron va m'en vouloir s'il a plus de spams avec mon service que chez Google. Je préfère dire au patron mettez tout le monde chez Google, c'est plus facile.<br />
<br />
Si demain Caliopen est facile à déployer et permet d'avoir un service efficace, là pour le coup, on change encore une fois l'équation économique. Le DSI de l’entreprise va pouvoir se dire, je vais pouvoir dire à mon patron que j'ai fait du bon boulot parce que ses concurrents américains ne pourront pas lire son courrier, via la NSA, via Google, via je ne sais. Toujours est-il qu'il ne pourra pas accéder à son courrier aussi facilement, du coup, on va déployer notre truc. Et comme ça, on espère déployer énormément de Caliopen partout, non seulement dans les entreprises, mais y compris dans les associations, y compris, je n'en sais rien dans les écoles, les facs, pourquoi pas. Et c'est le nombre de Caliopen installés qui va faire la masse suffisante d'utilisateurs qui, petit à petit, seront poussés vers l'utilisation des outils de confidentialité, qui fera que peut-être un jour on atteindra ce milliard qui fera qu'on sera à égalité avec un Google Mail et que là, pour l'espion, ça deviendra trop cher de dire je choppe tout parce que j'ai douze mille Caliopen installés dans le monde, je ne suis plus comme à l'époque de Google, pour pouvoir espionner tout le monde il va falloir que je mettre douze mille sondes. Là ce n'est plus le même prix ! Ce n'est pas une sonde, c'est douze mille. Si j'en ai deux cent mille installés, des Caliopen, bonjour le prix ! Donc je vais arrêter d’espionner tout le monde, c'est trop cher. Je vais me remettre à espionner les gens au cas par cas.<br />
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Donc la facilité de déploiement de Caliopen est quelque chose de très important depuis le départ aussi. On a imaginé tout ce qui pouvait, à notre niveau, on ne peut pas penser à tout, mais un certain nombre de modèles économiques aussi qui permettront de faire fonctionner un Caliopen, on s'en fiche, et c'est important le modèle économique parce que, si on parle de confidentialité et de vie privée, il est évident que, dès lors que vos échanges ne sont pas stockés chez vous, Caliopen n'est pas prévu pour être en auto-hébergement, s'il y a des questions là-dessus je veux bien y répondre. Votre mail est stocké chez votre fournisseur de mails, donc qui utilise Caliopen lui, mais votre mail vous appartient à vous, pas à lui. Si son modèle économique ne tient pas la route et qu'il se casse la gueule, qu'il doit fermer, vous perdez vos courriers, vous perdez vos échanges, vous perdez tout. En tout cas vous perdez une partie de votre vie privée. Que vont devenir ses disques durs ? Que vont devenir ses serveurs une fois qu'il aura fermé ? Tout ça c'est à vous et si vous ne savez pas ce que ça devient, vous n’êtes plus sûr que ça ne va pas partir chez des gens qui, eux, vont vouloir vous espionner encore une fois. On n'a pas de sécurité.<br />
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Pour avoir un minimum de sécurité, il faut que le modèle économique tienne la route. Donc on essaie d'en imaginer, mais surtout on s'est demandé comment faire pour pousser les gens qui vont installer des Caliopen à adopter des modèles économiques un petit peu stables. Et donc on a imaginé une association autour de Caliopen qui dise vous pouvez, si vous voulez, une fois que vous avez installé votre Caliopen, adhérer à l'association.<br />
<br />
==52' 05 ==<br />
Elle, son boulot c'est évidemment de faire le suivi du logiciel, d'assurer des mises à jour, de faire de la maintenance, de boucher les trous de sécurité, il y en aura comme toujours, il y en a partout. En échange, si vous adhérez, vous aurez non seulement ces mises à jour et puis de l’information, vous permettrez la création des mises à jour, donc vous aurez un service plus sûr vous-même. Mais en plus de ça on va vous donner en échange de ça un certificat de l’association, un label qui dit, oui, cette entreprise, ce particulier, ce service web qui est ouvert au grand public, a adhéré à la charte de l'association, et la charte implique que son modèle économique n'est pas basé sur la publicité, qu'il est un petit peu fonctionnel, en tout cas qu'il ne soit pas complètement surréaliste, que par exemple quelqu'un n'ouvre pas un service grand public, ouvert à tous complètement gratuit, sans rien en échange, parce qu'on voit bien que lui va se casser la gueule très rapidement et que du coup les données privées de ses utilisateurs risquent de partir dans la nature.<br />
<br />
Il s'est aussi engagé, si par malheur le modèle économique que nous on a estimé viable en tant qu’association, se casse quand même la gueule, il s'est engagé, au moment où il a adhéré à l’association, à transférer ses utilisateurs chez un autre membre de l'association ou à leur rendre leurs données. En tout état de cause il s'est engagé suffisamment pour qu'on ait une bonne chance que l'utilisateur puisse récupérer son adresse e-mail, parce que ça lui appartient, y compris l'adresse elle-même avec le domaine, mais tout ce qui a été échangé là-dedans. <br />
<br />
En plus de ça, ce label associé à un certificat pourra permettre peut-être un jour de créer un réseau entre tous les services Caliopen, qui utilisera d'autres protocoles, un peu plus sûrs que les protocoles existants, en tout cas on a le choix, et qui, eux, seront plus difficiles à écouter. Donc on aura recréé un réseau d'échange entre tous les Caliopen qui permettra, par exemple, à quelqu'un qui utilise un service A de savoir quel est le niveau de confidentialité d'un contact qui lui est sur un service B. Mais tous les deux sont des Caliopen, ils ont tous les deux adhéré à l’association. Ils sont à l'intérieur d'un réseau privé qui échange ce type d'informations-là via des protocoles beaucoup plus confidentiels et sécurisés. Et donc on retrouve des fonctionnalités qu'on auraient perdues sinon. Et du coup forcément le service qui lui s'est engagé à respecter la charte mais ne le fait plus, perd ça, perd son label, mais perd aussi son certificat et d'un seul coup ses utilisateurs perdent des fonctionnalités. Donc on n'a pas intérêt non plus.<br />
<br />
A chaque fois qu'on a mis en place une idée, on a essayé de comprendre pourquoi les gens allaient être motivés, et pas seulement par la sécurité. Il faut qu'il y ait quelque chose d'autre que la sécurité pour pousser les gens vers l'utilisation des outils de sécurité.<br />
<br />
Donc voilà en gros ce qu'est Caliopen et en quoi il répond à la problématique que j'ai soulevée avant.<br />
<br />
Le dernier point dont j'ai un peu parlé tout à l'heure : on a beaucoup avancé, à la fois sur lui, donc le design qu'on veut obtenir et sur tout ce qui est back-office, c'est-à-dire le stockage, les outils de stockage, les outils d'indexation, de façon à les rendre facilement déployables mais aussi très adaptatifs, c'est-à-dire qu'ils pourront servir d'une petite association à une très grande entreprise ou à un service gigantesque à la Gmail qui soit public et payant. On a quelque chose qui est très facilement installable à tous les niveaux. Mais pour ça, ce qu'on n'a pas réussi à faire jusqu'à présent, c'est développer l'interface utilisateur parce qu'on a besoin pour ça d'avoir des développeurs web et c'est vraiment ce qu'on recherche en priorité maintenant : ce sont de gens qui viennent nous aider à créer. On sait ce qu'on veut obtenir, on a des mockups, on a tout ce qu'il faut, on a du graphisme, mais le boulot de développement web, lui, on est vraiment très en retard dessus. Donc si vous connaissez des développeurs web qui pourraient être intéressés par ce projet, n'hésitez pas à les mettre en contact avec nous. <br />
<br />
Si vraiment on n'en a pas trouvé suffisamment d'ici la rentrée, on envisagera soit de faire un hackhaton, soit de faire carrément un kickstart, pour avoir de l'argent pour payer des gens pour le faire, pour amener au moins le projet jusqu'à un point où les développeurs viendront plus facilement, parce que c'est vrai que c'est difficile d'intégrer un projet où on ne voit pas quelque chose à l'écran.<br />
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Voilà, maintenant je suis à votre disposition si vous avez de questions. Je vais les répéter.<br />
<br />
'''Public :''' Est-ce que vous envisagez de mettre en place une sorte de standard qui permettrait à d'autres projets d’être compatibles avec Caliopen, d'être compatible avec des langages différents, avec des OS ou des serveurs différents, qui rendraient plus sûr finalement le réseau puisqu'en cas de panne de sécurité, seule une partie ???<br />
<br />
'''L. C. :''' Donc l'ouverture de Caliopen vers d'autres services ? En fait une plus grande compatibilité de Caliopen, que ce soit au niveau de systèmes d'exploitation que de l'ouverture à d'autres services ? Caliopen, comme la plupart des web services aujourd'hui, est basé sur une API. L'API est évidemment ouverte et grand public puisqu'on est dans le logiciel libre. L'idée étant que n'importe qui puisse ajouter, parce que son modèle est connu et qu'il est basé là-dessus, demain de la vidéo ou d'autres protocoles qui viendront et s'intègrent à l'interface utilisateur telle qu'on l'imagine, Cette API est ouverte et permet déjà, permettra, en tout ça on l’espère, de créer des modules, des plugins tout ce qu'on peut imaginer.<br />
<br />
Au-delà de ça, oui, on commence déjà à réfléchir avec les gens de Cozy Cloud en particulier, à voir comment faire en sorte d’intégrer les services qui sont différents mais qui ont une logique presque identique. Cozy Cloud tend à vous rendre la main sur vos données, cette fois-ci, quelles qu'elles soient, sur vos photos ou vos fichiers, tout. Caliopen est orienté vers la correspondance uniquement. On voit bien qu'il y a une compatibilité entre les deux et moyen de trouver des synergies. Aujourd'hui par exemple, eux veulent avoir quand même un service de mails intégré dans le Cozy Cloud, donc ils essaient de réfléchir à comment faire en sorte de développer quelque chose qui sera proche de l'interface utilisateur de Caliopen, de façon à ce que Caliopen puisse réutiliser une partie de leur boulot pour l'interface utilisateur. Et peut-être un jour, oui pourquoi pas, une intégration des deux, même si c'est compliqué. Parce que pour parler encore une fois de Cozy Cloud, eux sont basés sur un modèle client-serveur pour le coup très affirmé et donc on a un vrai problème de compatibilité, là pour le coup oui, parce que, voilà, comment faire en sorte dans un modèle client-serveur d'intégrer un système qui lui ne veut pas l’être. Ce n'est pas simple.<br />
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Ensuite, sur la question de la portabilité entre les différents OS ? C'est du logiciel libre, et les outils qui sont derrière sont déjà portés sur à peu près tous les OS existants, même si clairement je me vois mal installer un poste fixe sur un Windows. Je sais qu'on peut. Je pense quand même que, de toutes façons, ça restera en très grande majorité sur des Unix, mais tous les Unix pourront faire tourner un Caliopen et évidemment pas seulement Linux. Tous les VSD feront tourner les Caliopen, même les Mac feront tourner des Caliopen. Il n'y a aucun problème par rapport à ça.<br />
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'''Public :''' Oui. Je pensais que ce genre d'application, je pensais que c'est peut-être quelque chose d'intéressant pour tout l'auto-hébergement et aussi l'hébergement associatif. Notamment parce qu'il y a un aspect éthique, donc un aspect sécurité qui est important pour eux. Et puis donc je pense à présent, enfin nous en ce qui me concerne, on est donc une association qui s'appelle MarsNet qui est à Marseille, qui est un peu à la suite de Globenet et donc, nous ça nous intéresse beaucoup. Mais je me pose des questions au niveau de l'ergonomie, des choix de l'ergonomie, parce que ça me paraît un peu surprenant et puis je me dis est-ce que ce n'est pas aussi intéressant de travailler justement avec les hébergeurs au niveau de ces choix de l'ergonomie et au niveau du public aussi, au niveau des usagers. Je voudrais savoir en fait combien d'usagers ont travaillé avec vous pour tester ces choix ergonomiques ?<br />
<br />
'''L. C. :''' L'ergonomie, il y a six mois de boulot dessus, je ne pense qu'on va pas tellement y revenir maintenant. Par contre, est-ce qu'elle sera facile à utiliser, agréable à utiliser, on le verra quand on l'aura. Ça vraiment c'est le problème. Aujourd'hui on a fait ce qu'on appelle une Proof of Concept, c'est-à-dire qu'on a développé une interface minimale pour voir comment ça se passe. Ça a l'air utilisable. Il y a des questions qui vont se poser c'est sûr ; on n'a pas résolu tous les problèmes de l'interface utilisateur.<br />
<br />
Typiquement, un exemple assez classique, c'est quand c'est du mail je sais afficher facilement un graphe avec untel a répondu à untel qui a répondu à untel dans tel ordre, mais là il y a une autre réponse. Voilà je fabrique mon graphe comme ça. Quand on intègre à la fois du mail, du chat en direct, des SMS, de la vidéo, n'importe quoi, le graphe devient quasiment impossible à imaginer. Comment faire en sorte ? Comment présenter la chose ? On a des idées, mais on ne les a pas toutes. Ça viendra au fur et à mesure et avec le retour des utilisateurs. Pour qu'on ait un retour des utilisateurs, il faut déjà qu'on ait quelque chose à leur faire tester. Et tant qu'on n'aura pas de développeurs web pour faire cette interface et jusqu'à l'interface utilisateur, on n'aura pas grand-chose à faire tester.<br />
<br />
Sur l'auto-hébergement, je reviens là-dessus juste un mot. Le mail, mais pas seulement, tout ce qui est correspondance privée, à cause du spam notamment, mais pas que, n'est pas quelque chose qui s'allie bien à l'auto-hébergement. Moi j'auto-héberge mon e-mail perso depuis 92, à peu-près. Au début c’était facile. Ces dernières années, une fois par moi, je dois me taper je ne sais pas combien de milliers de spams pour modifier ma base d'anti-spams, modifier mes configs. Tout ça pour une personne. C'est un travail délirant. Ça ne sert à rien. Enfin ça sert pour moi, mais c'est complètement fou quoi. Le mail, à cause du spam entre autres, c'est quelque chose qui se centralise pas trop, mais quand même un peu, de façon à ce que quand on gère un service de mails, on ait un anti-spam pour tout le monde, En plus de ça plus on a d'utilisateurs plus c'est facile de faire de l'anti-spam parce que le travail de la logique bayésienne se fait plus facilement sur un grand nombre de courriers différents. <br />
<br />
Imaginons que vous avez cent mille utilisateurs sur votre service, d'un seul coup vous avez un mail, le même, qui arrive pour dix mille utilisateurs ! Spam ! Grosse chance de spams ! Ça peut être La Redoute aussi, mais pas forcément. En tout cas on peut augmenter comme ça facilement le niveau et détecter des choses plus facilement.<br />
<br />
Pareil vous mettez du greylisting sur votre service. Le greylisting, quand vous êtes tout seul, à chaque fois qu'un nouveau contact vous envoie du mail, il se prend un quart d'attente et son serveur doit faire un retry et vous, vous attendez un quart d'heure de le recevoir. Si le greylisting est au niveau d'un service un peu plus centralisé, il y a un utilisateur qui va se prendre le quart d'heure de retard, mais tous les autres ça passe pour eux. Donc le courrier électronique et tout ce qui est correspondance privée c'est bien quand c'est un peu centralisé pour tout un tas de raisons. Ça permet de partager des règles de filtrage, ça permet de partager des contacts, ça permet de partager des carnets d'adresses, ça permet de partager des fichiers plus facilement. Ça permet aussi de ne stocker les fichiers qu'en un seul exemplaire, si justement La Redoute envoie à tous vos utilisateurs le même e-mail, plutôt que de stocker sur votre service dix mille fois les mêmes photos, vous n'allez les stocker qu'une seule fois pour dis mille personnes, ça coûte un peu ; pour cent mille personnes ça ne coûte plus rien par rapport à l'effort d’hébergement que vous avez fait.<br />
<br />
Du coup il y a une vraie raison de centraliser un peu le courrier électronique, y compris économique. Technique et économique. Trop centraliser, on l'a vu ce n'est pas bon. Ce n'est pas bon parce que du coup c'est là que l'espion mettra son micro. Mais pas centraliser, c'est vraiment trop compliqué et pas adapté.<br />
<br />
Donc l'auto-hébergement pour le courrier, ce sera possible, mais ce sera possible vraiment pour quelques fous, quoi ! Je ne pense pas que ce soit l'objectif d'un Caliopen que d'avoir des services auto-hébergés pour un utilisateur. Par contre à l’échelle d'une famille, pourquoi pas ! A l’échelle d'une entreprise, évidemment, là oui. Là il y a une vraie logique à mettre en œuvre un Caliopen. Mais en auto-hébergement perso, je le vois pas tellement. En association parfaitement. Oui absolument.<br />
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==1h 05' 20 ==<br />
<br />
'''Public :''' inaudible<br />
<br />
'''L. C. :''' Justement. Attends attends, parce que je dois répéter, si tu es trop long je vais en oublier un morceau. Donc est-ce que le fait de rendre public le niveau de confidentialité d'un utilisateur Caliopen n'est pas à l'opposé de la confidentialité ? C'est ta question ? Est-ce que ce n'est pas une méta donnée ?<br />
<br />
Alors ça en est sans doute une. Je doute qu'à elle seule elle intéresse grand monde. Dans les méta données, ce qui est intéressant ce n'est pas la donnée sur l'utilisateur, c'est avec qui il parle. Ça n'est pas qui il est pour l'instant. Le vrai truc des méta données c'est de créer des graphes pour dire, untel parle à untel, parle à untel, or le troisième, là, m'intéresse, donc je vais aussi espionner untel, untel, untel, untel. <br />
<br />
Là, même si effectivement ça peut poser un problème, je l'entends bien, je le comprends, je n'ai pas envie moi que tout le monde sache que je suis complètement nul en confidentialité, et c'est le cas, mais justement c'est tout le principe. Si on oublie ça, on n’arrivera pas à créer la motivation nécessaire aux gens pour monter de niveau. Si cette information-là n'est pas publique, les gens qui t'écrivent sans te connaître particulièrement, ne savent pas si tu es quelqu'un à qui ils peuvent faire confiance ou pas. C'est quelque chose de fondamental donc c'est quelque chose qui doit être public. C'est un choix qu'on fait. Ce n'est pas un choix forcément partagé par tous, je comprends bien. Mais c'est un des choix fondamentaux de Caliopen que cette information-là, elle, oui, elle doit être publique. Le fait que tu n'es pas quelqu'un de sûr, c'est public.<br />
<br />
Eh bien tant mieux, mais tant mieux ! Ça poussera les gens à faire plus attention. Moi c'est comme ça que je le vois, si tu veux. Peut-être que je me goure, peut-être que les gens continueront à dire, tant pis, moi je m'en fous ! Et puis que les gens sachent que je suis une grosse ??? en sécurité et que tout ce qu'ils m'envoient est public, et que je le répète à tous parce que j'adore raconter la vie de mes potes à tout le monde. Mais moi je crois que, peut-être avec ce type de choses, justement, c'est comme ça qu'on arrivera à renverser, c'est un vrai boulot, de renverser toute cette charge qu'on a depuis des années, de rendre la vie privée de moins en moins importante, tout ce que je disais au début, pour que, justement, transformer et revenir en arrière vers quelque chose d'un peu plus équilibré, il va falloir ce genre de choses. Et si pour ça il faut rendre public le fait que toi tu n'es pas quelqu'un à qui on peut faire confiance, eh bien tant pis, faisons-le.<br />
<br />
'''Public :''' Est-ce que au niveau d'un serveur, inaudible <br />
<br />
'''L. C. :''' Alors, j'entends. Est-ce que par le biais des niveaux de confidentialité on pourrait créer un graphe ? Non. Non. C'est l'utilisateur qui décide au moment où il écrit, ça n'est pas le système qui l’empêche d'envoyer un courrier à quelqu'un de non confidentiel, c'est lui. C'est lui qui dit, lui n'est pas confidentiel je ne lui écris pas. Ah, ben là c'est ma mère ! Oui, je peux lui écrire quand même. Elle a un niveau de confidentialité complètement nul, mais ce n'est pas grave, ce que je lui dis n'est pas important. Donc tu ne peux pas recréer simplement en regardant, ces trois-là, ils ont le même niveau de confidentialité donc ce sont forcément des gens qui se parlent entre eux, ce n'est pas une information.<br />
<br />
'''Public :''' inaudible<br />
<br />
'''L. C. :''' Là on rentre dans une logique beaucoup plus floue, sachant qu'en plus tout ça est sur différents serveurs.<br />
<br />
'''Public :''' Tu as parlé d'Open GPG. C'est en train de devenir un petit peu plus qu'un simple projet d'adaptation ??? de protocoles ??? Est-ce que ça ne serait pas aussi une manière de lutter contre le spam, puisque envoyer un spam ça coûte beaucoup ???. Vous avez reçu un spam chiffré par exemple ???<br />
<br />
'''L. C. :''' Est-ce que la démocratisation d'outils de type PGP pourrait se faire d'abord par le développement d'outils plus agréables en JavaScript tels qu'il en existe de plus en plus et en plus est-ce que ce ne serait pas une solution au problème du spam ?<br />
<br />
Alors oui et oui. D’abord évidemment que les outils qui seront intégrés dans Caliopen et dans son interface seront de cet ordre-là. On ne va pas réinventer le truc. J'ai refusé qu'on utilise l'état de l'art aujourd'hui, parce que tant que l'interface utilisateur n'est pas un peu plus aboutie, je n'ai pas du tout envie qu'on se mette à coder en utilisant telle ou telle librairie Java qui permet de le faire, alors que demain il y en aura une meilleure qui sera sortie. Typiquement, ce qui existait il y a six mois, au moment où on a vraiment commencé à bosser, et ce qui existe aujourd'hui, a évolué, ne serait-ce que parce que Google a mis en ligne son propre système qui est plutôt pas mal foutu. L’utiliser tel quel je n'irai pas, déjà parce que c'est RSA et que je n'ai pas confiance. Mais, en l'adaptant un peu, on peut en faire quelque chose de plus agréable que ce que j'ai vu ailleurs.<br />
<br />
Ensuite est-ce que le spam peut être résolu ? Je n'en ai parlé directement, mais j'ai dit qu'il n'y avait plus de folders dans Caliopen. Un des folders habituels, dans tous les web mail, ce sont les indésirables, le spam en gros. Dans Caliopen on n'a pas de folder, donc on n'a pas ça. Ce qu'on a à la place c'est un deuxième niveau qui s'affiche, et qui lui aussi est réglable, qui est le niveau d'importance qu'on calcule à la fois en fonction du tag associé s'il y en a un, ou du tag reconnu même si on n'en a pas mis. Typiquement vous recevez un mail de votre patron, votre patron est tagué boulot. Donc le mail, automatiquement, même si vous ne l'avez pas fait, sera tagué boulot. Ce type de chose permet d'associer à un tag, à un contact, à une discussion, un niveau d'importance. Et puis petit à petit le système apprend à classer les choses par niveau d'importance.<br />
<br />
Quand il voit un spam le niveau d'importance est très, très bas. Par défaut la timeline d'un Caliopen ne vous affichera pas les contenus dont le niveau d'importance est trop bas. Vous pouvez. Comme vous pouvez ouvrir votre dossier spam. Mais c'est diminuer le niveau minimal d'importance que vous voulez afficher. Mais par défaut il ne vous affichera pas les spams simplement parce que leur niveau d'importance sera trop bas.<br />
<br />
Évidemment oui, un message confidentiel, donc chiffré, a un niveau d'importance plus élevé qu'un message non chiffré. Donc oui, un spam chiffré pourrait passer. Mais aujourd'hui, en effet, les spammeurs n'utilisent pas, ni PGP, ni aucun outil de chiffrement. Il ne faut pas se faire d'illusions si vraiment Caliopen arrive à concurrencer un jour Google Mail, évidemment les spammeurs s'y mettront. Donc il faudra trouver d'autres solutions. De toutes façons ça ne s’arrêtera pas demain la guerre anti spam. Il ne faut pas rêver. Mais ça leur coûtera plus cher, ce n'est déjà pas mal. Oui en effet.<br />
<br />
Cool, pas d'autres questions ? On va manger les cahouettes alors.<br />
<br />
'''Public :''' pourquoi ne pas être assez fou pour envisager inaudible<br />
<br />
'''L. C. :''' Ah mais moi je ne demande que ça. Mais pour l'instant au stade où on en est, ça n'est pas encore à l'ordre du jour. Ça le deviendra j'espère très, très vite. Aujourd'hui l'utilisateur, s'il va regarder le projet Caliopen, il va voir quoi ? Des slides, ceux que vous avez vus là, et tout un tas de trucs qui sont du back-end. Ce sont vraiment les outils, l'API dont je parlais tout à l'heure, les différents systèmes qui se mettent en place derrière l'interface. Mais tant qu'on n'aura pas cette interface à montrer, on n'a rien à montrer à un utilisateur final. L'utilisateur final c'est la seule chose qu'il verra dans Caliopen. Ce n'est pas un administrateur. Donc tant qu'on n'a pas ça, non seulement on n'a rien à faire tester ni rien à faire traduire, parce que j'ai des offres aussi de gens qui me disent est-ce que je peux faire de la traduction. Mais volontiers ! Mais pour l'instant ce n'est pas encore à l'ordre du jour. Évidemment dès qu'on aura quelque chose, moi je serai très preneur d'avoir des retours et de continuer. On n'a pas toutes les réponses, encore une fois je l'ai dit. Il y aura plein de gens qui voudront nous en apporter, j'espère bien, oui. Mais aujourd'hui on ne peut pas parce qu'on n'a pas ces développeurs. C'est lié. Il faut qu'on trouve très vite maintenant des développeurs web pour avancer et montrer quelque chose. En plus de ça, le fait de montrer quelque chose, ça aussi ça motivera d'autres développeurs pour dire attends, mais là il te manque ce bout-là, moi je sais le faire, je te le fais. Là aujourd'hui, il te manque tous les bouts, tu es gentil mais je n'ai pas envie.<br />
<br />
Donc on en est à ce stade difficile où on a vraiment besoin de trouver. C'est pour ça que je fais autant de confs aussi d'ailleurs, pour ça que j'en parle autant, c'est que vraiment, si on veut que ça existe un jour, il va falloir qu'on trouve une solution maintenant, cet été, pour avancer sur l'interface utilisateur. On a été vraiment déjà très loin sur le reste, maintenant il faut qu'on avance là-dessus et on prend un retard conséquent.<br />
<br />
Gandi m'aide depuis le départ du projet et met à disposition du projet du temps homme comme on dit maintenant. En gros, les gens chez Gandi qui ont envie de bosser sur Caliopen sont libres de le faire, y compris sur leur temps de travail. Ils ne sont pas forcés. Ça reste du logiciel libre, personne n'est forcé de bosser dessus. On avait un développeur web jusqu'à il y a un mois. Maintenant il a trop de boulot ailleurs, toujours chez Gandi. Gandi du coup embauche d'autres développeurs web. Peut-être qu'un de ceux-là, et je sais que c'est en cours, a envie de travailler sur Caliopen et pourra le faire du coup. Mais c'est une seule boîte. <br />
<br />
Gandi ne fait pas ça juste parce qu'il m’aime bien et que c'est mon ancienne boîte. Il fait aussi ça parce que, depuis maintenant dix ans, je ne sais pas, il gère gratuitement du mail pour ses utilisateurs. Quand on gère du mail en tant qu'entreprise, au début ça va, ce n'est pas très cher. Mais le mail, ça s'accumule. Un utilisateur que vous avez depuis un an, il a une quantité donnée de mails, dix ans plus tard il en dix fois plus. Vous, vous êtes toujours gratuit, vous n'avez pas moyen de dire, mec vous allez payer maintenant parce que dès le départ c’était gratuit et que les gens n'accepteront pas si facilement ou ils iront ailleurs, ils s'en foutent.<br />
<br />
Du coup comment faire en sorte de, sinon faire payer un nouveau service, je ne pense pas que ce soit dans l'idée de Gandi de le faire, mais pourquoi pas, mais au moins mettre en place quelque chose qui soit un peu plus moderne en terme de stockage et qui ne soit pas des fichiers plats stockés sur de disques, avec des files system forcément, même un peu évolués, qui ne sont pas faits pour, parce qu'au delà d'un certain nombre de mails stockés ça devient juste ingérable d'un point de vue système. Du coup eux, Caliopen, ça les intéresse aussi pour ça, parce que si demain ils peuvent dire à la place de notre web mail tout court, notre joli web mail, on propose aux utilisateurs d'utiliser l'interface Caliopen, nous derrière aussi ça veut dire qu'on aura tout le back-end de Caliopen pour avoir un stockage beaucoup plus facile à gérer, qui s'auto réplique...<br />
<br />
Il n'y a pas que Gandi qui est dans cette situation. Il y a tous les gens qui fournissent du mail. Et parmi les gens qui fournissent du mail, il n'y a pas que Gandi qui a des développeurs en interne. Donc il y a d'autres boîtes que Gandi qui pourraient avoir la même logique et se dire aussi moi ça m'intéresse que ce truc existe, ne serait-ce que parce que ça me coûtera moins cher de gérer le mail de mes utilisateurs demain. Donc qui pourraient envoyer d'autres développeurs, ceux qui sont chez eux, en attendant, voilà !<br />
<br />
Mais là, il faut que j'arrive à expliquer ça aux gens et c'est un boulot. On m'a demandé de porter ce projet. Du coup c'est devenu mon projet. Il me semble important. Comme l'a dit Stéphane à la dernière conf, je ne suis pas là pour faire de l'argent et je vois d'ailleurs mal comment on pourrait faire de l'argent avec un Caliopen. On peut monter un service Caliopen, l'ouvrir au grand public, le rendre payant. On sera rentable, j'ai peu de doutes là-dessus, mais on ne va pas devenir milliardaires en vendant Caliopen à Google puisque c'est du libre, et puis que le modèle est décentralisé ; ça n’intéressa pas Google, quoi ! Ce n'est pas avec ce projet-là que je vais gagner beaucoup de sous.<br />
<br />
J'essaie de motiver les gens, d'intéresser les gens, de leur expliquer pourquoi, comment, et quoi. Mais c'est tout ce que je peux faire à ce stade. Et quand j'ai voulu, moi, plonger dans le code, en disant après tout j'ai été développeur, je peux le redevenir, les jeunes m'ont dit non ! Tu es trop vieux ! Va t-en ? Tu vas nous ralentir et déjà on ne va pas vite. Va faire des confs, écris de articles, mais arrête. Le code ce n'est plus pour toi. Voilà ! Je suis là aujourd'hui à cause de ça. Mais je ne peux pas faire plus que d'essayer de vous convaincre d'en parler autour de vous et de motiver et d'essayer de faire avancer pour qu'on ait ce projet parce que je crois vraiment que c'est une belle solution.<br />
<br />
''Applaudissements.''</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=CaliOpen_Conf_Laurent_Chemla_RMLL_2014&diff=64450CaliOpen Conf Laurent Chemla RMLL 20142014-08-01T19:39:10Z<p>Echarp : /* 52' 05 */</p>
<hr />
<div>'''Titre :''' La réappropriation de nos correspondances privées.<br />
<br />
'''Intervenant :''' Laurent Chemla<br />
<br />
'''Lieu :''' RMLL - Montpellier<br />
<br />
'''Date :''' Juillet 2014<br />
<br />
'''Durée :''' 1 h 18 min<br />
<br />
'''Lien vers la vidéo :''' [http://video.rmll.info/videos/la-reappropriation-de-nos-correspondances-privees/] <br />
<br />
<br />
== 00' transcrit MO, relu avec son Beuc ==<br />
<br />
Alors. Ça fait donc un an maintenant qu'on a eu les révélations d'[https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Snowden Edward Snowden] sur [http://www.01net.com/operations/prism/ PRISM] et sur le scandale de la NSA. Et depuis un an il faut bien constater que pas grand-chose n'a changé. Il y a eu beaucoup, beaucoup de mots qui ont été échangés depuis, mais -- voilà. Quand c'est arrivé, moi entre autres, je n'ai pas été particulièrement étonné par le fait que les espions nous espionnent. Je m'attendais à quelque chose de cet ordre, évidemment pas de cette ampleur, ça, ça a été une surprise. Mais la vraie surprise n'est pas tellement venue de l'ampleur des révélations que du fait que d'un seul coup le grand public a été partie prenante. C'est-à-dire qu’il s’est enfin passé quelque chose. On a déjà eu ce type de révélation dans le passé, avec [https://fr.wikipedia.org/wiki/Echelon Échelon] il y a une petite dizaine d'années, [https://fr.wikipedia.org/wiki/Frenchelon Frenchelon] un peu plus tard, et à chaque fois c'est resté très confiné dans les milieux <em>hackers</em> et sans du tout que le grand public n'en soit informé.<br />
<br />
Avec Edward Snowden et la façon peut-être dont les révélations ont été faites, d'un seul coup il y a eu cette grosse innovation de la prise de conscience, par le grand public, du fait que la vie privée était devenue quelque chose d'un peu difficile à protéger. Donc on a eu une petite évolution, malgré tout, quand je dis il ne s'est rien passé, il y a eu ça, il y a eu cette prise de conscience au niveau du grand public. Ceci dit, techniquement et socialement, ça n'a pas empêché la NSA de continuer à nous espionner, ça n'a pas empêché les députés français de voter la [http://www.usinenouvelle.com/article/la-loi-de-programmation-militaire-promulguee-rapidement-pour-eviter-tout-recours.N227615 loi de programmation militaire] qui étend la surveillance en France et ça n'a pas non plus modifié le comportement du grand public, même si quelques technophiles se sont penchés sur la façon de protéger un peu mieux leur vie privée, en pratique, leur nombre est tellement réduit, que ça n'a pas changé grand-chose.<br />
<br />
Donc j'ai cherché depuis un an, d'abord à réfléchir à ce qui s’était passé, et à essayer de comprendre comment faire pour résoudre cette question de la vie privée sur Internet et ailleurs.<br />
<br />
Alors il y a eu quelques évolutions techniques. Il y a eu depuis, donc j'ai dit les techniciens, oh ce n'est pas si mal, les techniciens se sont mis à utiliser un peu plus les outils de sécurité de type [http://fr.wikipedia.org/wiki/GNU_Privacy_Guard PGP], [https://www.torproject.org/ Tor]. On a vu très récemment Google, entre autres, annoncer qu'il allait mieux référencer les sites qui protégeaient le mieux la vie privée, c'est-à-dire les sites qui vous affichent un petit cadenas quand vous vous y connectez, seraient un peu mieux référencés que les autres; et a annoncé aussi que Google mail allait bientôt proposer une solution de chiffrement pour le courrier électronique. Évidemment ça pose le problème de la confiance. Est-ce qu'on a confiance dans Google et surtout dans le cas d'une entreprise dont le modèle économique est basé sur l'exploitation de vos données privées ? Comment faire confiance ? Comment pouvoir imaginer un seul instant que vos courriers chiffrés qui sont chez lui, avec votre clef privée bien sûr, parce que sinon vous ne pouvez plus y accéder facilement, vous ne pouvez plus faire de recherche dedans, comment croire que Google ne va pas, lui, les utiliser pour vous afficher de la pub contextuelle ? Et s'il peut les utiliser lui, comment croire qu’une entreprise américaine, donc soumise au [http://www.lemonde.fr/sujet/effb/patriot-act.html Patriot Act], ne va pas les fournir à la NSA sur demande ? Ce n'est pas parce que Google vous proposera demain une messagerie sécurisée chiffrée que vous serez mieux protégé qu’aujourd’hui.<br />
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Il y a eu aussi une prise en compte politique de cette question, de plus en plus d'ailleurs. Là aujourd'hui, il est question de poser une [http://www.lemonde.fr/pixels/article/2014/06/11/a-l-assemblee-une-proposition-pour-faire-de-snowden-un-citoyen-d-honneur_4436290_4408996.html question au gouvernement] sur [https://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/fran%C3%A7ois-hollande-accordez-l-asile-politique-%C3%A0-edward-snowden l'accueil d'Edward Snowden en France], en tant que réfugié. Il y a peu de chance que ça arrive, mais on voit quand même que, pour que des questions au gouvernement soient posées en Assemblée Nationale concernant ce type de sujet, il y a une vraie évolution sociale qui se fait. <br />
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Et puis il y a une réflexion un peu plus globale qui se fait au niveau des grands corps, des grands organismes qui gèrent Internet, pour mettre la sécurité un peu plus au centre. C'est vrai que c'est un domaine qui était resté très cadenassé, très fermé dans les milieux spécialisés dans la sécurité, mais en dehors, les développeurs en général sur Internet se préoccupaient assez peu de la sécurité jusqu’à présent. Là il est vraiment question de rendre cet aspect du développement d'Internet fondamental. C'est-à-dire que plus rien ne pourrait se créer sur Internet sans qu'au moins il y ait des questions de sécurité qui se posent, voire à ce qu'on essaye de les rendre les plus sûres possible.<br />
Donc on a vu quelques résultats suite à ces révélations. On a vu que l'utilisation de PGP, GPG, c'est la même chose, plus ou moins, et de Tor qui est un système anonymisation totale (quand vous naviguez avec Tor vous naviguez de façon complètement anonyme sur Internet), elle est augmentée, dans des proportions très limitées, encore une fois. <br />
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On a vu arriver beaucoup de projets orientés vers la protection, sans doute un peu portés par l'air du temps et pour surfer sur la pub faite par Snowden. Je pense à particulier à des sites comme le site suisse ProtonMail, dont on parle aujourd'hui encore parce qu'il pose peut-être des questions de sécurité qui n'ont pas toutes été résolues, mais qui vous garantit, lui, que tous vos mails seront chiffrés, qu'il n'y a aucun moyen de les déchiffrer chez lui, sauf que, on a vu, [https://protonmail.ch/blog/update-reported-xss-issue/ une faille a été annoncée hier], et puis surtout c'est un système centralisé. Donc si une faille est détectée par un chercheur indépendant, qu'eux la corrigent, c'est très bien, mais c'est centralisé, tout est chez eux. Du coup si la NSA trouve une faille chez eux, tous les mails qui sont stockés chez eux seront déchiffrés par la NSA. Et si le chercheur indépendant les prévient « hé, j'ai trouvé une faille il faut la corriger », c'est bien. Si la NSA trouve une faille, il ne faut pas compter sur eux pour les prévenir. « Hé, j'arrive à lire tout ton mail ! » À partir du moment où on a un système centralisé, la confiance encore une fois, même si c'est en Suisse, et même si c'est totalement du coup indépendant de NSA, en tout cas on peut l'espérer, ça pose quand même des problèmes.<br />
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Donc en pratique au quotidien, on voit bien que les résultats en question n'ont pas changé grand-chose au problème. Le problème, c'est quoi en réalité ? C'est une vraie question. Moi depuis des années je me dis que la vie privée est une affaire de vieux cons. Ça a été théorisé, entre autres, par Manach qui a écrit un [http://www.internetactu.net/2009/03/12/la-vie-privee-un-probleme-de-vieux-cons/ très bel article] là-dessus, et [http://www.fypeditions.com/la-vie-privee-un-probleme-de-vieux-cons/ un bouquin] même. C'est à-dire que, dans ma génération, l'idée même d'avoir des caméras partout qui nous surveillent, c'était quelque chose d'un petit peu insupportable. Et puis petit à petit, les choses ont évolué, à la fois par le discours politique sur la sécurité, à la fois par le discours médiatique sur toutes les émissions de télé-réalité.<br />
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La première émission de télé-réalité en France, ça remonte à au moins une génération donc <em>Love Story</em>. Ça avait déclenché à l'époque un tas de réactions très fortes en France, puis aujourd'hui, une émission de télé-réalité, tout le monde s'en fiche, c'est devenu naturel.<br />
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Même chose, quand moi j'étais gamin, je n'avais pas un <em>baby-phone</em> qui prévenait ma mère quand j'avais pleuré. Je n'avais pas des caméras de sécurité qui me surveillaient. J'avais à la limite des tickets de métro complètement intraçables, une carte Orange ensuite toujours aussi intraçable. Et puis petit à petit sont venues les caméras de sécurité partout, les systèmes d'abonnement, mais d'abonnement nominatif, aux transports en commun, qui fait que le transport sait en permanence où vous allez, qui vous êtes et ce que vous faites. Les cartes de fidélité des grands magasins aussi, qui savent exactement tout ce que vous achetez pour pouvoir vous envoyer des pubs un peu plus ciblées. Tout ça est devenu quelque chose, bien en dehors d'Internet, d'assez largement accepté. Il n'y a plus de réaction face à ça. Du coup on pourrait se dire, après tout, si la vie privée vaut si peu pour le grand public, à quoi bon ? À quoi ça sert de se battre pour essayer de retrouver une protection ? Et pourquoi ne pas laisser les espions continuer à nous espionner ?<br />
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D'autre part Internet, depuis aussi une petite dizaine d'années maintenant, est devenu quelque chose de… Le modèle économique fondamental le plus important sur Internet c'est « je vous offre un service gratuit mais en échange j'utilise vos données confidentielles ». Et le grand public aussi a pris l'habitude de ça. C'est difficile aujourd'hui de dire au grand public : « Vous tous, il va falloir maintenant arrêter d'utiliser Gmail parce que c'est gratuit et prendre un service payant qui sera en plus un peu moins pratique à utiliser parce que plus sécurisé ». Et du coup les gens n'ont pas envie. Non seulement c'est compliqué parce qu'il faut changer l’adresse e-mail, mais en plus c'est payant, donc on n'a pas du tout envie de faire ça. Le modèle économique en question est devenu tellement habituel pour le grand public, que lui dire il y en a d'autres possibles, qui eux vous garantiront un peu plus de vie privée, ce n'est pas un geste si simple. <br />
Ça pose un autre problème, cette histoire de modèle économique sur Internet, le fait d'échanger la gratuité contre des données personnelles et donc contre de la publicité, c'est quoi ? C'est que les régies publicitaires, elles, ont plutôt avoir tendance à mettre leurs annonces et leurs offres sur les plus gros sites, ceux qui ont le plus de public, bien sûr. C'est toujours plus intéressant de balancer sa pub sur un site qui a un très fort taux d'audience. Seulement, à ce moment-là, quand vous faites ça, vous renforcez le plus gros des sites, et donc, vous renforcez la centralisation sur Internet. C’est-à-dire que Google n'était pas énorme au début, mais petit à petit, comme il était le plus important des moteurs de recherche, toute la pub s'est faite dessus, et du coup, Google gagne beaucoup d'argent, peut racheter tous ses concurrents. On a une centralisation qui se fait comme ça. C'est pareil pour Facebook, c'est pareil pour tous les très gros sites, ce qu'on appelle les GAFA [Google, Apple, Facebook, Amazon].<br />
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Le problème qui se pose quand on centralise Internet, c'est que pour des espions c'est tentant. Si vous allez chez Google et que vous avez un milliard d'utilisateurs qui utilisent son service de mails, vous n'avez pas envie d'aller espionner les petits Protonmail et autres qui se mettent en place autour de la planète. Tout le monde, de toutes façons, va à un moment ou à un autre, échanger avec des gens qui utilisent Gmail. Donc vous lirez leur courrier même si eux ne sont pas chez Gmail. Donc la centralisation c'est tentant, ce sont des bonbons pour les espions. On n'a qu'à mettre nos micros là, et on espionne la terre entière. On n'a pas besoin d'aller déployer des micros et des sondes absolument partout sur Internet. Il suffit de nous mettre chez Google, chez Amazon, chez Facebook, ça y est on a tout le monde. Ça ne coûte pas cher. C'est beaucoup plus simple.<br />
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Donc on voit comment le modèle économique de la gratuité sur Internet amène à une telle facilité qu'il est difficile d'en vouloir à des espions d'espionner. C'est devenu tellement simple pour eux qu'ils auraient tort de s'en priver.<br />
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C'est donc le deuxième problème je dirais économique. C'est, non seulement la vie privée pour la plupart des gens d'aujourd'hui est quelque chose qui n'a pas beaucoup de valeur, mais en plus l'espionnage de masse est devenu très peu cher justement du fait de cette centralisation. Donc on a vraiment un rapport de force économique qui se met en place comme ça.<br />
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Au niveau politique, il est normal dans une société démocratique qu'il y ait un équilibre entre la liberté et la responsabilité. Ce sont des choses qui se font naturellement. Par exemple en droit pénal, vous n'avez pas de responsabilité si vous n'avez pas la conscience d'avoir mal agi. C'est important. Mais, du coup, vous voyez bien la liaison entre vous êtes libre d'agir mal mais à ce moment-là vous en êtes responsable. Et de la même façon vous ne pouvez pas être responsable si vous n'avez pas conscience, si vous n'avez pas cette liberté d'avoir mal agi.<br />
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Cet équilibre-là implique qu'on doive rendre des comptes quand on s’exprime par exemple. Sur Internet l'expression publique est quelque chose qui doit permettre ensuite, à la justice d'un pays démocratique, de dire non, là vous avez été trop loin, ça n'est plus de l'ordre de la liberté d'expression, c'est de l'ordre du délit, c'est de l'incitation à la haine raciale, c'est autre chose.<br />
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==13' 16 ==<br />
Pour pouvoir faire ça on comprend bien qu'un état ait besoin d'avoir des moyens de surveillance. Quand on tient ce discours-là on comprend bien que l'État, pour lui c'est facile de dire « je ne peux laisser tout dire sur Internet, donc il faut que j'ai les moyens de surveillance, il faut que je mette en place des systèmes qui surveillent toute la population pour pouvoir savoir quand quelqu'un va trop loin, et donc, il est normal qu’Internet soit surveillé, il est normal que votre vie privée soit mise en jeu, de façon à ce que je puisse, moi, vous garantir les libertés publiques et la sécurité publique ». Ce n'est pas très cher pour un politique, encore une fois, de mettre en œuvre des systèmes de surveillance. Encore une fois, l'aspect économique de l’atteinte à la vie privée se pose. Le discours politique qui permet de vous surveiller est un discours qui passe facilement.<br />
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D'autre part en période de crise, de toutes façons, et ça historiquement, la défense des libertés n'a jamais été quelque chose de fondamental. En période de crise les gens sont plus intéressés par : « Comment est-ce que je vais manger demain ? Où est-ce que je vais habiter après-demain ? ». On a tellement de mal à se projeter dans l'avenir que défendre ses libertés ce n'est pas la priorité du jour. Donc encore une fois, il est plus facile en période de crise de vous vendre de la sécurité que de vous garantir vos libertés fondamentales. On verra plus tard.<br />
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Donc on voit d'ailleurs, on l'a revu et j'en reparle à nouveau, la loi de programmation militaire qui aurait, en plein milieu du scandale Snowden et en plein milieu du scandale des écoutes de la NSA, aurait dû déclencher une réaction assez forte du public, n'en a déclenchée presque aucune. C'est-à-dire que les quelques activistes qui s'intéressent à ces dossiers ont dit ce n'est pas normal, on ne peut pas faire ça, on ne pas continuer à étendre les systèmes de surveillance partout sans aucun garde-fou, sans aucune garantie, mais ça s'est arrêté là. Le grand public n'a pas réagi. La loi est passée comme une fleur. Ni le PS, ni l'UMP, ni les Verts n'ont souhaité amener ce projet de loi devant le Conseil Constitutionnel et voilà. Terminé, c'est passé. Ce n'est pas assez cher politiquement de protéger les libertés. Ça ne vaut pas le coup.<br />
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Pourtant, si dans une société, toujours dans un état de droit, la vie privée est si importante, c'est surtout parce que sans vie privée on n'a aucune liberté, en réalité. C'est ça que les gens ont un peu de mal à comprendre. On délègue à l'État la responsabilité de garantir la sécurité publique. Mais en échange de cette sécurité publique, il doit aussi garantir les libertés individuelles. Ça doit être un équilibre entre les deux. La sécurité publique elle doit vous permettre, à vous tous, d'agir librement individuellement. Si en échange de la sécurité publique on doit cesser d'avoir une vie privée, donc cesser, je ne sais pas, imaginez que demain vous ayez visité un site, j'allais dire zoophile, pourquoi pas, on peut inventer n'importe quoi, par erreur ou simplement parce que ça vous amuse, chacun son truc. Imaginons ça. Ça n'a pas d'importance après tout dans votre boulot, tout le monde s'en fiche, vos amis savent exactement que vous aimez les teckels morts, il n'y a pas de problème. Donc vous visitez le site et vous vous dites, après tout, que l'état soit au courant, que la NSA soit au courant, je m'en fous, ça n'a aucune importance. Sauf que vous pouvez avoir des gamins demain qui eux vont avoir envie d'avoir une carrière politique par exemple. Ces données qui pour vous n'ont aucune valeur, peut-être que demain elles pourront être utilisées par des opposants politiques pour les mettre en difficulté. On ne peut pas savoir. Vous prenez un <em>selfie</em> devant une jolie fontaine en vacances en Turquie et derrière vous il y a un opposant politique que la police recherche. Vous, votre <em>selfie</em>, vous trouvez que ça n'a aucune importance. L’opposant politique que la police va pouvoir repérer sur Facebook, ou là où vous aurez publié la photo, lui pour le coup ça avait une importance.<br />
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Donc on voit quand même que sans vie privée, sans garantie de défense de votre vie privée, si vous ne pouvez pas savoir ce que seront fait, enfin bref vous avez compris, il y a un vrai problème, on n'est plus aussi libre qu'avant si on n'a pas la possibilité, à tout instant, d'agir de façon secrète quand on est soi-même dans sa tête. Or aujourd'hui c’est de moins en moins vrai. Donc cette garantie des libertés individuelles en échange de la sécurité publique, elle doit être proportionnelle. Elle ne peut pas, comme aujourd'hui, continuer à dériver de plus en plus, vers plus de sécurité et moins de liberté, sinon au bout du compte on n'a plus de liberté du tout.<br />
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Pour prendre un exemple un peu plus physique : imaginons que demain on vous dise vous allez tous porter des lunettes Google, parce que ça va permettre à la police de surveiller absolument tout ce qui se passe tout le temps, partout, y compris chez vous, vous serez parfaitement en sécurité. Est-ce qu'aujourd'hui on est prêts à accepter ça ? Je ne crois pas. Mais vu l'évolution dans laquelle on est depuis une quinzaine d'années, j'ai bien peur que dans cinq, six ans, ce soit tout à fait acceptable, si on continue comme ça. <br />
Et du coup, là pour le coup, il n'y a plus du tout ni vie privée, ni liberté quelle qu'elle soit. La liberté individuelle, c'est aussi de pouvoir dire « non, cette loi je ne la respecte pas, je vais me battre contre ». Quand, je ne sais pas, Mediapart dit « [http://www.spiil.org/20130227/spiil-interpelle-francois-hollande-tva-presse-numerique moi je ne respecterai pas la loi qui m'impose une TVA à 19,6] » alors qu'elle l'impose aux autres journaux, elle le fait publiquement, mais elle pourrait aussi le faire, un certain temps, sans le rendre public. Si Mediapart est surveillé en permanence, il ne peut pas se battre contre cette loi.<br />
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On a besoin d'avoir un espace de vie privée pour pouvoir prendre des décisions et on ne peut pas être libre si on n'a pas cet espace de vie privée.<br />
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Alors quelle réponse donner à ça ? Évidemment il y a une réponse politique qui devrait se mettre en place, on l'espère, mais on ne le voit pas. Au quotidien, encore une fois, on voit des lois de plus en plus répressives arriver les unes derrière les autres. Aujourd'hui [http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-la-commission-numerique-s-alarme-du-projet-de-loi-bloquant-les-sites-web-58176.html une loi est passée] qui permet de fermer un site terroriste sans décision judiciaire. C'est une simple décision administrative qui force votre fournisseur d'accès à vous empêcher d'aller sur un site terroriste. Pourquoi pas ? C'est quoi terroriste ? Qui définit ce qu'est le terrorisme ? Aux États-Unis Edward Snowden, pour certains, est un terroriste. Si on ne définit pas plus que ça, demain l'État français peut dire, je ne sais pas moi, l'utilisation du logiciel libre, c'est un acte terroriste. Pourquoi pas ? Je l'ai déjà entendu, ce n'est pas quelque chose qui vient de nulle part. Si on dit ça, à ce moment-là, on doit empêcher, sans décision judiciaire, l'accès à tous les sites de logiciels libres, si on n'a pas défini le terrorisme. Alors qui peut définir le terrorisme ? Encore moins dans un texte de loi.<br />
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Donc si on n'a pas une action politique pour éviter ce type de loi, pour se battre contre, ce que fait la [http://www.laquadrature.net/fr Quadrature] en permanence. J'en profite pour vous rappeler que la Quadrature est en période de levée de fonds, donc si vous avez quelques sous à lui donner, n’hésitez pas. Si on ne se bat contre eux, on va continuer à perdre des libertés, petit à petit comme ça, quotidiennement, jusqu'à n'en avoir plus aucune.<br />
Évidemment, il y a aussi la réponse sociale. On peut apprendre à utiliser des logiciels plus sûrs et on peut militer autour de soi. L'exemple que j'aime bien prendre c'est de demander à son docteur comment est-ce qu'il protège vos données médicales qui normalement sont confidentielles. Est-ce qu'il les met sur le cloud sans chiffrement ? Ou est-ce qu'il les garde sur son ordinateur avec un gros mot de passe et chiffrées ? C'est important de le savoir. Et puis en en parlant avec lui ça peut, lui, le motiver à faire un peu plus attention non seulement à ses données mais aussi aux vôtres.<br />
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On fait ce travail-là avec les journalistes aussi. On va les voir en leur disant « vous êtes censés garantir l'anonymat de vos sources, comment vous faites ? Est-ce que vous échangez par mail sur Google Mail avec eux ? Ou est-ce que vous utilisez PGP ? »<br />
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On peut faire ça. On peut espérer aussi que les corps dont j'ai parlé tout à l'heure, l'IETF, W3C, donc les gens qui organisent Internet, plus ou moins, continuent leurs développements et arrivent peut-être un jour à ce qu'on espère : c’est-à-dire un Internet beaucoup plus sécurisé, mais on en est très loin !<br />
Alors, en tant qu’activiste, il est important aujourd'hui de se poser cette question : « Comment est-ce que moi je vais faire pour améliorer les choses ? »<br />
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D'abord je dois apprendre à mieux communiquer. Typiquement je dois venir devant vous, ce n'est pas un acte aussi simple que ça pour quelqu'un comme moi. Je dois, à l'image d'Edward Snowden, apprendre à faire en sorte qu'on parle de mon affaire. Je dois, quand j'ai un scandale que je veux dénoncer, je dois apprendre à le <em>feuilletonner</em>, à trouver les journalistes qui vont faire ça bien, de façon à intéresser le grand public. C'est un vrai boulot d'apprendre à communiquer pour des gens dont ce n'est pas le boulot, mais on est obligés de le faire de plus en plus.<br />
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Enfin une réponse technique, qui est peut-être celle dans laquelle je me sens le plus à l'aise, moi, mais qui n'est pas le cas de tout le monde. D'abord il va falloir arrêter de croire que simplement parce qu'on a développé un outil qui permet la confidentialité, tout le monde va se mettre à l'utiliser un jour ou l'autre. Les logiciels libres, après tout, c’était un peu le modèle au départ. On fabrique un logiciel libre, on le met à disposition de tout un chacun, on met la doc en ligne, et puis petit à petit les gens vont l'utiliser. C'est normal, il est meilleur, il est libre, il y a tout intérêt à ce que les gens viennent. Pourquoi est-ce que tout le monde n'abandonne pas Windows ? C'est bizarre ! En même temps, c'est comme ça que ça se passe.<br />
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Pour que [GNU/]Linux puisse devenir quelque chose de largement utilisé, il a fallu faire autre chose que simplement le mettre en ligne et laisser les gens s'en emparer. Il a fallu le rendre agréable, facile d'emploi, joli, sexy, quelque chose d'attirant pour le grand public, qui ensuite, que ce soit libre ou pas, il s'en fiche. Ce qu'il veut, lui, c'est que ce soit pratique, sympa, pas difficile.<br />
En sécurité, on n'a jamais fait ce travail là. En sécurité on a fabriqué PGP. Qui l'utilise dans la salle ? Au quotidien ? Voilà. Alors un, deux, trois, quatre, cinq. Qui utilise PGP, qui est le logiciel qui permet de chiffrer son mail, au quotidien ? J'ai bien dit au quotidien, c'est-à-dire que tous les jours vous vous rentrez votre password au moins une fois. Voilà ! Et encore on n'est quand même pas dans un public technophobe. Disons que là vous êtes quand même tous un petit peu technophiles. On a cet outil-là. Il existe depuis vingt ans. En vingt ans il a atteint une dizaine de personnes dans la salle ! Ça ne marche pas ! Il va falloir qu'on fasse mieux que ça. On ne peut pas se contenter de dire ça existe, il y a eu le scandale donc les gens vont l'utiliser. Le scandale il a un an, il y a dix personnes dans la salle qui l'utilisent !<br />
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==26' 00 ==<br />
Il faut aussi qu'on arrête de fabriquer des services centralisés. J'aime bien l'exemple de Protonmail, je vous ai expliqué pourquoi tout à l'heure ce n’était pas une bonne idée. C'est qu'un service centralisé, il y aura toujours, toujours une faille. Peut-être que lui, que les auteurs du service auront créé le site web parfait qui n'a aucune faille qui ne risque de subir aucune injection SQL, rien du tout, mais de toutes façons il aura utilisé des librairies, il aura utilisé un OJS quelconque, qui lui aura une faille. Même si personne ne l'a vue, personne ne peut savoir si la NSA ne l'a pas vue. Les développeurs du libre ont des moyens restreints. La NSA a d'énormes moyens. Ça n'a rien à voir. Eux, ils ont des gens à plein temps pour trouver des failles. Nous on un programmeur dans un coin qui a un site web à livrer, une application à fabriquer, et qui n'a vraiment pas du tout le temps d'aller chercher des failles dans son truc. On peut demander aux autres, à la communauté de faire des audits. mais la communauté, encore une fois, c'est du bénévolat. Il ne faut pas compter qu'elle soit aussi efficace que des gens qui eux ont des milliards de dollars tous les ans juste pour ça, pour chercher des failles<br />
Clairement si vous un servie centralisé, le plus sécurisé possible, vous n’aurez quand même une faille et vous n'aurez aucune confidentialité.<br />
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Il faut aussi évidemment trouver des nouveaux modèles économiques, arrêter de dire aux gens venez chez moi c'est gratuit. Si c'est gratuit, soit vous avez quelque chose en échange, eh bien de la pub, a priori je ne vois que ça. Vendre des services autour, mais des services autour, vous les vendez comment si vous n'utilisez pas les données personnelles de vos utilisateurs ? Et si vous les utilisez où est la vie privée ? Donc il faut, en tout cas, je n'ai pas les clefs, mais clairement en tout cas, il y a un modèle économique qu'il faut complètement abandonner, c'est le modèle de la publicité. Celui-là, il va falloir rentrer dans la tête des utilisateurs que ce n'est pas un modèle, que la publicité ne fait que détruire internet parce que ça le centralise de plus en plus, et que du coup ça le rend fragile et trop facile à espionner, et qu'il va falloir accepter soit de faire des efforts, soit de payer, en tout cas de trouver de nouveaux modèles économiques. C'est sûr que ça ne va pas être facile. C'est sûr que ce n'est pas en disant j'ai la même que Google Mail, venez chez moi, la seule différence c'est que vous serez sécurisés, mais c'est payant. Vous allez réussir à faire venir les gens. Vous en aurez, je pense.<br />
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Protonmail, la dernière que j'ai eu des chiffres, c’était pas loin de un million d'utilisateurs ; c'est énorme un million d'utilisateurs. Google Mail c'est un milliard d’utilisateurs. Donc sur mille mails échangés entre les utilisateurs pris au hasard, vous en avez 999 qui sont échangés avec Google Mail. Les utilisateurs qui sont chez Protonmail, quand ils veulent parler avec leurs amis, ils ont 999 pour mille chances d'envoyer leurs mails chez Google. Le reste du temps, ouais, ils sont sûrs. Mais un mail sur mille sera sûr. Les 999 autres ils vont chez Google, donc à la NSA. Donc en pratique ça ne sert à rien. Ça ne sert à rien parce que la NSA s'en fiche de ne pas avoir ce un pour mille. Elle a tout le reste donc elle sait ce que vous faites. C'est à 999 pour mille elle le sait. Donc ça lui suffit largement, elle n'a pas besoin d'en savoir plus. <br />
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Il faut évidemment maintenant mettre en concret un nouveau projet, mettre la sécurité au centre de ses préoccupations, mais ça, ça devient de plus en plus vrai heureusement. <br />
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On a vu l'équation économique, c'est un vrai problème. La valeur de la vie privée est trop basse, donc il va falloir faire en sorte de la remonter. Ce n'est pas simple ! Il va falloir convaincre le grand public que sa vie privée a une valeur. Comment faire ? On y réfléchit. On a essayé, nous, de trouver des idées. Vous en aurez j'espère d'autres. C'est un peu l’objectif de ce type de conf que de dire aux gens, il n'y a pas que CaliOpen. CaliOpen c'est un cas, dont je vais parler plus tard, et j'espère qu'il y aura d'autres idées qui sortiront de mes conférences et de mes discours, parce voilà, CaliOpen va répondre, je crois, à un certain nombre des problèmes que je pose, mais pas à tous. <br />
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Donc il faut une vraie envie, pour l'utilisateur, de quitter des services non sécurisés, de quitter des services trop centralisés, et pour ça on ne peut pas se contenter juste de lui dire c'est la même chose mais sécurisé. Ça ne marchera pas, pas plus que pour PGP. Il faut trouver des nouveaux services à lui proposer qui lui donneront envie de venir. Et peut-être qu'une fois qu'il sera là, on pourra le motiver pour utiliser des systèmes un peu plus complexes mais beaucoup plus sécurisés. Les motivations on les trouvera. Il faut donc créer cette envie de migrer. Il faut pour ça évidemment créer des services attirants. Ce n'est pas simple. Il faut aussi arrêter de croire que, simplement parce qu'on se protège soi, on est sûr, on est tranquille. Ce n'est pas en se protégeant soi qu'on est tranquille. C'est en se protégeant nous-même et en protégeant tous ceux qui nous entourent. Si chacun se protège dans son coin, c'est-à-dire moi, mes photos à moi, elles sont sécurisées, mais les photos de moi que quelqu’un d'autre a prises, qui elles ne sont pas sûres, elles en disent tout autant de ma vie.<br />
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La vie privée, si on veut la garantir, il faut arrêter de croire qu'en se protégeant soi-même seulement, on va réussir à le faire. En se protégeant soi-même, on va chez Protonmail, on fait partie du un million, mais le milliard en face, il continue à nous exposer. Ça ne sert à rien ! La seule façon de protéger la vie privée, ça n'est pas au niveau individuel, c'est au niveau de la masse. Il faut, pour ça, rendre la surveillance de masse beaucoup chère qu'elle ne l'est aujourd'hui. Encore une fois on en revient à ce modèle économique. Si ça devient beaucoup plus compliqué pour les espions d'espionner, du coup qu'est-ce qu'ils vont faire ? Ils ne vont pas arrêter d'espionner, c'est leur boulot, mais ils vont peut-être être un peu plus pointus dans leurs recherches. Plutôt que de dire j’aspire tout, les informations de la terre entière en permanence, comme ça je suis sûr que quand je cherche, je trouve. dire, bon, lui, j'ai vraiment une bonne raison de le suspecter, donc je vais mettre les moyens dessus. Peut-être pas sur Internet, Internet c'est devenu trop sécurisé, tant pis, mais je vais, je ne sais pas moi, lui envoyer une nana jolie, mettre un micro chez lui. Les espions ont toujours su espionner, ils n'ont pas attendu Internet pour ça.<br />
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Donc si on rend la surveillance de masse beaucoup plus chère on a une petite chance que les espions arrêtent de nous espionner en permanence, tous. Il n'y a que comme ça qu'on pourra vraiment retrouver un peu de vie privée. Ce n'est pas en se protégeant soi-même dans son coin qu'on y arrivera. La sécurité globale n'est pas la somme des sécurités individuelles, c'est le mot clef de cette chose.<br />
Alors, il y a un autre problème qui se pose quand on veut pousser les gens vers de la sécurité c'est qu'évidemment c'est moins facile. Un mot de passe sûr c'est un mot de passe compliqué. Si vous mettez 1 2 3 4, ce n'est pas compliqué, mais c'est facile. Si vous allez chez Gmail ce n'est pas compliqué, mais ce n'est pas sûr. Si vous voulez être sûr vous allez mettre une passe phrase de au moins trente caractères de long, qui sera difficile à retrouver et il faudra la taper plusieurs fois par jour parce qu'elle ne sera valable qu'un certain temps. Ça va vous compliquer la vie. Mais allez vendre ça au grand public, en lui disant on est un milliard d’utilisateurs qui maintenant vont décider, au lieu de mettre 1 2 3 4 chez Google et avoir un joli service facile à utiliser, ils vont devoir mettre une phrase de trente caractères, compliquée à retrouver, chez un service payant. Comment faire pour motiver autant de gens, suffisamment pour rendre la surveillance de masse assez chère ? C'est un vrai problème, ce n'est pas simple du tout.<br />
Pour CaliOpen on a imaginé une solution à ça. [https://www.caliopen.org/ CaliOpen] est un projet qui a un an maintenant à peu près, mais qui en réalité a plus de dix ans. Il y a dix ans j'avais voulu déjà créer un service de mails, pas spécialement sécurisé, mais au moins gratuit et un peu plus intelligent que ce qui existait à l'époque. On avait bien avancé sur ce projet et puis Google est arrivé avec Google Mail. On a arrêté parce que forcément on avait un peu de concurrence.<br />
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L'an dernier donc suite aux affaires, suite au scandale, Jérémie Zimmermann est passé me voir ; il m'a dit tu dois relancer ton projet et en faire quelque chose. D'abord du libre, ce qui n’était pas le cas de la première version, et puis qui permette aux gens de retrouver de la vie privée. Le challenge était lourd puisqu'il fallait répondre à tous les problèmes que j'ai soulevés jusqu'à présent.<br />
En tout cas, à force de réflexion, on a imaginé une solution pour pousser les gens d'abord à venir vers CaliOpen et ensuite pour adopter des comportements plus sûrs.<br />
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D’abord pour les attirer vers CaliOpen on est sorti du modèle, c'est-à-dire qu'on s'est dit on ne va commencer à développer, on sait faire un service de mails, ce n'est pas difficile, mais on n'a pas envie de le faire comme les autres. Parce que si on fait la même chose, pourquoi les gens viendraient chez nous ? Ça n'a pas d’intérêt. Il va falloir qu'on trouve quelque chose de mieux, encore une fois.<br />
Alors on a travaillé, on a travaillé pendant six mois sur une page blanche en disant qu'est-ce que nous on a envie d'avoir ? Et puis, petit à petit, vraiment avant la moindre ligne de code, on a bossé six mois, moi en ergonome et des graphistes. C'est tout. Aucun technicien, à part moi, mais il y a longtemps que je suis dépassé en technique.<br />
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On a, petit à petit, imaginé ce qu'on voulait. On ne voulait plus une interface trop difficile, on voit un peu, ouais, on ne voulait plus cette notion de folders à gauche. On voulait quelque chose qui se rapproche un petit peu, je ne sais pas moi, d'une timeline type Twitter ou autre, juste avec la conversation au fur et à mesure.<br />
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Puis on s'est demandé c'est quoi une conversation ? Jusqu’à présent une conversation par e-mail c'est un sujet et sous ce sujet on classe les échanges qui se font. Mais la réalité au quotidien, de nos jours, ce n'est plus ça. Quand vous échangez, je ne sais pas, avec votre fils, votre fille, votre mère, vous commencez un mail un jour, avec un sujet, bien sûr, vous devez en rentrer un, et un petit à petit vous continuez à échanger et puis vous faites reply à chaque fois, vous ne changez pas le sujet. La conversation elle dérive. Le sujet reste le même, en tout cas affiché, mais la conversation n'a plus rien à voir. <br />
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Donc qu'est-ce qui définit une conversation ? Ça n'est pas son sujet, ce sont les gens qui y participent. Donc on s'est dit on va faire ça, on va oublier cette notion de sujet, on va juste créer une conversation, un échange ce sont les gens qui y participent. Ce qui définit une conversation dans CaliOpen c'est qui participe à la conversation.<br />
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On a viré les folders du coup parce qu'on n'en a plus l’usage. On n'a plus besoin de dire ça c'est classé dans tel dossier, ça c'est classé dans tel autre. On n'a pas besoin de ça. On sait de quoi et on parle avec qui on parle, donc on retrouve facilement. On peut mettre des mots-clés et dire ça, cette discussion-là, elle traite de tel sujet ou ce message-là traite de tel sujet.<br />
Petit à petit comme ça on s'est orienté vers une jolie interface qui reste à développer, hélas ! On a beaucoup avancé sur le reste, mais pour l'interface, j'y reviendrai, on a besoin de développeurs, Front-end web, et ce ne sont pas des gens faciles à débaucher ceux-là.<br />
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Donc on s'est dit ça. On a une nouvelle interface, qui est plutôt sympa, mais ça ne suffira pas à attirer les gens. Au contraire, ça risque de les rebuter. Donc qu'est-ce qui va les attirer ? Si on définit qu'une conversation par son sujet, ça n'a pas besoin d’être forcément une conversation par mail. Ça peut être du SMS, ça peut être du chat en ligne, ça peut être des forums de discussion, ça peut être un peu tout ce qui concerne la correspondance privée. Aujourd’hui on commence une correspondance sur Twitter avec quelqu'un, en 140 caractères, ensuite on passe au message privé ; du message privé c'est trop long, donc on s’échange des e-mails, on passe à l'e-mail, peut-être demain Jabber, mais ça reste la même conversation, ce sont les mêmes personnes. Donc si on arrive à présenter ça sur une interface agréable en disant tous vos échanges, toute votre correspondance privée, regroupés là, quel que soit le protocole, quel que soit le média utilisé, là pour le coup on a quelque chose de nouveau. Là pour le coup on peut peut-être attirer du public vers un nouveau service. On n'a rien résolu au niveau de la sécurité mais on a peut-être trouvé une bonne raison pour que le public dise ça, ça m'intéresse, je vais voir. Ensuite il va falloir le faire venir, le faire rester.<br />
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==39' 17 ==<br />
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Pour ça, et surtout pour qu'il utilise de plus en plus d'outils de sécurité, on a imaginé de le noter. Évidemment les gens qui s'y connaissent, ça les intéresse, eux, de savoir que tel message a été chiffré, tel autre ne l'a pas été, parce que comme ça ils savent quelle est la chance que leur courrier ait été intercepté ou non. Mais eux-mêmes n'ont pas de note.<br />
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Nous, on a imaginé dans Caliopen, que tout sera noté d'un point de vue de confidentialité. C'est-à-dire que la conversation, en elle-même, a un niveau de confidentialité, le message en lui-même en a un, le contact en a un ; le terminal sur lequel vous vous connectez a un niveau de confidentialité ; le service Caliopen sur lequel vous vous connectez en a un aussi. Tout a un niveau de confidentialité. Et ça donne quoi ? Ça donne que, quand vous utilisez, au départ vous arrivez grand public, vous n'y connaissez rien, vous l'utilisez comme un service un peu nouveau qui vous permet de tout centraliser là, mais il n'y a pas encore de notion de sécurité ni de confidentialité.<br />
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Puis un jour, quelqu'un vous dit «moi je ne veux pas que tu m'envoies de mails, je refuse que tu m'envoies des courriers via Caliopen parce que ton niveau de confidentialité à toi est trop bas et que ma sécurité à moi compte plus que ce que tu pourrais me dire. Donc pour pouvoir m'écrire il va falloir que tu augmentes ton niveau de confidentialité. Et pour ça, il va falloir, je ne sais pas, tu regardes : Caliopen va te proposer des sources, des pistes, tu vas devoir créer un couple de clés, une clé privée, une clef publique, tu vas devoir mieux renseigner le niveau de confidentialité du terminal que tu utilises, tu vas devoir avoir une action qui va te faire monter de niveau. Une fois que tu auras le niveau suffisant pour m'écrire, là j’accepterai de lire tes courriers, sinon je ne les lirai pas.»<br />
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Et du coup quand on va se retrouver comme ça, devant des portes fermées, on va avoir envie de monter de niveau. Et puis de toutes façons, même humainement, quand on voit qu'on arrive sur un service et qu'on a un niveau nul, on se dit c'est quoi cette histoire de niveau ? Est-ce que je peux m'améliorer ? C'est comme un jeu quelque part. <br />
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Donc, on espère par ce jeu social, de pousser les gens vers de la confidentialité, de les pousser à adopter des nouveaux comportements plus respectueux des autres, pas seulement d'eux, mais y compris de leurs correspondants. Par exemple, un correspondant vous envoie un courrier que lui estime confidentiel. Et vous, vous décidez d'aller le lire sur un terminal, sur une borne Wi-fi dans une gare ! Du coup, le message que lui estimait être confidentiel, vous le rendez public quelque part, en tout cas facilement exploitable par un tiers. Évidemment, celui qui vous l'a écrit ne pensait pas que vous alliez agir comme ça. Qu'est-ce qui doit se passer dans un cas comme ça ? D'abord Caliopen, en tout cas un système de ce genre-là, doit vous prévenir : attention ce message-là il a un haut niveau de confidentialité et toi tu vas l'utiliser sur un terminal qui n'en a aucun. Est-ce que tu es vraiment sûr de vouloir faire ça ? Si tu fais ça, tu vas perdre des points. Ton niveau à toi va baisser. Évidemment ton correspondant va être informé du fait que tu as rendu public un message qu'il estimait lui confidentiel, parce que c'est important pour lui de le savoir. Jusque là il croyait que personne d'autre que toi n'allait le lire, mais là, du coup, tu le rends public en faisant ça, il faut qu'il en soit informé. C'est peut-être important pour lui de prendre des garanties du coup. Si c'est, je ne sais pas, une source vis-à-vis d'un journaliste et que d'un seul coup la source doit se protéger, c'est important qu'elle soit informée. Et c'est important aussi que les gens qui continuent à t'écrire sachent que tu as baissé de niveau et que tu as un comportement à risque.<br />
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Et du coup, forcément, en agissant comme ça et en proposant ce type d'outil, on va reformer les gens non seulement à se sécuriser mieux, mais aussi à plus respecter la vie privée de leurs correspondants et de leurs contacts. Et c'est comme ça qu'on espère, petit à petit, arriver à quelque chose d’efficace.<br />
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Après c'est beaucoup plus technique et je ne pense pas faire une conférence technique. On a aussi pensé que, évidemment, pour pouvoir afficher un niveau de confidentialité d'un message, on ne pouvait pas se contenter d'un simple modèle client-serveur, parce que entre le client et le serveur il y a toujours possibilité d'une interception, man in the middle ou autre, et donc quand vous vous connectez sur un service Caliopen, le jour où vous vous y connecterez, vous vous y connectez à travers un navigateur, mais le service lui-même n'est pas centralisé, mais intégré. C'est-à-dire que l'outil qui vous envoie l'information à afficher est au courant, parce qu'il est sur le même service que le serveur qui a reçu le courrier, de la façon dont ce courrier a été reçu : s'il a été reçu par SMTP simple, sans aucun chiffrement, sans rien du tout, ou s'il a été reçu via SMTP-TLS, donc avec un chiffrement de bout en bout, si le serveur qui a envoyé le courrier a un certificat à jour ou pas. Ce genre d'informations, c'est le serveur qui reçoit votre courrier qui en est informé, pour pouvoir vous l'afficher sur l’écran. Il faut que l'outil qui vous l'affiche soit proche du serveur et qu'il n'y ait pas de possibilité d’intervention entre les deux. Donc on a imaginé un service très intégré.<br />
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L'interface seule ne peut pas suffire à vous afficher l'information suffisante pour vous informer sur le niveau de confidentialité. Je pense par exemple à, comment s'appelle t-il l'autre outil qui est en le développement et qui a commencé un peu en même temps que Caliopen ? Comment ? Ouais, Mail page. Mail page n'est qu'une interface, pour le coup. Donc effectivement, elle vous permet de chiffrer, de déchiffrer votre courrier, mais ça n'est qu'une interface. Le serveur n'est pas intégré dedans, du coup les informations qu'il va vous afficher sont très limitées. Vous n'avez pas réellement assez d'informations pour pouvoir estimer si votre courrier a été intercepté ou pas.<br />
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'''Public :''' On peut poser des questions ?<br />
<br />
'''L. C. :''' Oui, oui.<br />
<br />
'''Public :''' inaudible.<br />
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'''L. C. :''' Alors idéalement non. En pratique oui. En pratique on imagine, nous déjà, des modes dégradés d'utilisation de Caliopen évidemment, donc un client IMAP pourrait s'y connecter, mais de façon dégradée. D'abord le client IMAP, lui, va s'attendre à avoir une structure mail, donc des sujets, donc tous les échanges qui ne sont pas du mail on aura du mal à les afficher, clairement. Un client IMAP s'attend aussi à des folders. On n'en a pas. On peut recréer des pseudos folders, en agissant sur « je crée le folder avec tous les échanges tagués boulot et je crée donc un folder boulot pour l'afficher au client IMAP ». Mais on sera en mode très dégradé avec aucune notion de confidentialité. Et dans ce mode dégradé là, a priori normalement, un serveur Caliopen n'enverra pas les messages dont le niveau de confidentialité est trop élevé. Il n'enverra que les messages dont le niveau de confidentialité est assez bas.<br />
<br />
Oui oui, n'hésitez pas à me poser des questions, bien sûr. Ça marche.<br />
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'''Public :''' inaudible.<br />
<br />
Un autre aspect important, toujours en termes techniques, c'est que la chose qui me permettra de dire on a réussi quelque chose avec Caliopen, ça n'est pas le nombre d'utilisateurs dans le service Caliopen, évidemment. Caliopen ce sera du logiciel libre et on espère qu'il y en aura beaucoup des services Caliopen qui s'ouvriront. Mais pour ça il faut qu'on fasse quelque chose de facile à déployer. Aujourd'hui déployer un service web, ça prend quelques minutes, même à un administrateur pas très compétent, il suffit de, voilà, en cliquant sur quelques trucs, on installe un Apache. Apache est pré-installé de toutes façons dans toutes les distributions et sur tous les serveurs que vous pouvez louer partout. Et ensuite il vous suffit de cliquer, de choisir un CMS, de le dézipper et de cliquer sur quelques trucs et vous avez votre site web, ça y est.<br />
<br />
Mettre en place un service de mails, sans parler d'un service aussi complexe qu'un Caliopen qui va gérer le mail, mais XMPP donc Jabber, mais peut-être un jour les SMS, peut-être un jour la vidéo, peut-être d'autres protocoles, là pour le coup, ce ne sont pas quelques minutes qu'il va falloir, ce sont quelques jours. Même pour du mail seul encore une fois. Pourquoi ? Parce que personne n'a jamais bossé là-dessus. On n'a pas d’intégration pour installer sur un serveur, un serveur loué, un système qui reçoit et qui envoie du mail, avec un niveau de confidentialité suffisant, c'est-à-dire avec la configuration du DNSSEC qui va bien pour que votre correspondant quand il reçoit votre courrier, il est bien sûr que c'est de vous qu'il l'a reçu et pas d'un service qui se fait passer pour vous, avec donc du DNSSEC, du dn, avec un certificat à jour. Ce genre de choses est compliqué. Ça ne s'installe pas si simplement que ça.<br />
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On espère, avec Caliopen, justement faciliter ce type de déploiement. Pourquoi ? Pour que le gens qui aujourd'hui disent, en entreprise ou même à la maison, moi je ne vais pas m'installer mon serveur de mails, c'est trop compliqué. Y compris en entreprise, je ne prends pas le risque, moi, de devoir gérer le spam, au niveau de ma boîte, parce que ça va me prendre un temps fou, parce que mon patron va m'en vouloir s'il a plus de spams avec mon service que chez Google. Je préfère dire au patron mettez tout le monde chez Google, c'est plus facile.<br />
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Si demain Caliopen est facile à déployer et permet d'avoir un service efficace, là pour le coup, on change encore une fois l'équation économique. Le DSI de l’entreprise va pouvoir se dire, je vais pouvoir dire à mon patron que j'ai fait du bon boulot parce que ses concurrents américains ne pourront pas lire son courrier, via la NSA, via Google, via je ne sais. Toujours est-il qu'il ne pourra pas accéder à son courrier aussi facilement, du coup, on va déployer notre truc. Et comme ça, on espère déployer énormément de Caliopen partout, non seulement dans les entreprises, mais y a compris dans les associations, y compris, je n'en sais rien dans les écoles, les facs, pourquoi pas. Et c'est le nombre de Caliopen installés qui va faire la masse suffisante d'utilisateurs qui, petit à petit, seront poussés vers l'utilisation des outils de confidentialité, qui fera que peut-être un jour on atteindra ce milliard qui fera qu'on sera à égalité avec un Google Mail et que là, pour l'espion, ça deviendra trop cher de dire je choppe tout parce que j'ai douze mille Caliopen installés dans le monde, je ne suis plus comme à l'époque de Google, pour pouvoir espionner tout le monde il va falloir que je mettre douze mille sondes. Là ce n'est plus le même prix ! Ce n'est pas une sonde, c'est douze mille. Si j'en ai deux cent mille installés, des Caliopen, bonjour le prix ! Donc je vais arrêter d’espionner tout le monde, c'est trop cher. Je vais me remettre à espionner les gens au cas par cas.<br />
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Donc la facilité de déploiement de Caliopen est quelque chose de très important depuis le départ aussi. On a imaginé tout ce qui pouvait, à notre niveau, on ne peut pas penser à tout, mais un certain nombre de modèles économiques aussi qui permettront de faire fonctionner un Caliopen, on s'en fiche, et c'est important le modèle économique parce que, si on parle de confidentialité et de vie privée, il est évident que, dès lors que vos échanges ne sont pas stockés chez vous, Caliopen n'est pas prévu pour être en auto-hébergement, s'il y a des questions là-dessus je veux bien y répondre. Votre mail est stocké chez votre fournisseur de mails, donc qui utilise Caliopen lui, mais votre mail vous appartient à vous, pas à lui. Si son modèle économique ne tient pas la route et qu'il se casse la gueule, qu'il doit fermer, vous perdez vos courriers, vous perdez vos échanges, vous perdez tout. En tout cas vous perdez une partie de votre vie privée. Que vont devenir ses disques durs ? Que vont devenir ses serveurs une fois qu'il aura fermé ? Tout ça c'est à vous et si vous ne savez pas ce que ça devient, vous n’êtes plus sûr que ça ne va pas partir chez des gens qui, eux, vont vouloir vous espionner encore une fois. On n'a pas de sécurité.<br />
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Pour avoir un minimum de sécurité, il faut que le modèle économique tienne la route. Donc on essaie d'en imaginer, mais surtout on s'est demandé comment faire pour pousser les gens qui vont installer des Caliopen à adopter des modèles économiques un petit peu stables. Et donc on a imaginé une association autour de Caliopen qui dise vous pouvez, si vous voulez, une fois que vous avez installé votre Caliopen, adhérer à l'association.<br />
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==52' 05 ==<br />
Elle, son boulot c'est évidemment de faire le suivi du logiciel, d'assurer des mises à jour, de faire de la maintenance, de boucher les trous de sécurité, il y en aura comme toujours, il y en a partout. En échange, si vous adhérez, vous aurez non seulement ces mises à jour et puis de l’information, vous permettrez la création des mises à jour, donc vous aurez un service plus sûr vous-même. Mais en plus de ça on va vous donner en échange de ça un certificat de l’association, un label qui dit, oui, cette entreprise, ce particulier, ce service web qui est ouvert au grand public, a adhéré à la charte de l'association, et la charte implique que son modèle économique n'est pas basé sur la publicité, qu'il est un petit peu fonctionnel, en tout cas qu'il ne soit pas complètement surréaliste, que par exemple quelqu'un n'ouvre pas un service grand public, ouvert à tous complètement gratuit, sans rien en échange, parce qu'on voit bien que lui va se casser la gueule très rapidement et que du coup les données privées de ses utilisateurs risquent de partir dans la nature.<br />
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Il s'est aussi engagé, si par malheur le modèle économique que nous on a estimé viable en tant qu’association, se casse quand même la gueule, il s'est engagé, au moment où il a adhéré à l’association, à transférer ses utilisateurs chez un autre membre de l'association ou à leur rendre leurs données. En tout état de cause il s'est engagé suffisamment pour qu'on ait une bonne chance que l'utilisateur puisse récupérer son adresse e-mail, parce que ça lui appartient, y compris l'adresse elle-même avec le domaine, mais tout ce qui a été échangé là-dedans. <br />
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En plus de ça, ce label associé à un certificat pourra permettre peut-être un jour de créer un réseau entre tous les services Caliopen, qui utilisera d'autres protocoles, un peu plus sûrs que les protocoles existants, en tout cas on a le choix, et qui, eux, seront plus difficiles à écouter. Donc on aura recréé un réseau d'échange entre tous les Caliopen qui permettra, par exemple, à quelqu'un qui utilise un service A de savoir quel est le niveau de confidentialité d'un contact qui lui est sur un service B. Mais tous les deux sont des Caliopen, ils ont tous les deux adhéré à l’association. Ils sont à l'intérieur d'un réseau privé qui échange ce type d'informations-là via des protocoles beaucoup plus confidentiels et sécurisés. Et donc on retrouve des fonctionnalités qu'on auraient perdues sinon. Et du coup forcément le service qui lui s'est engagé à respecter la charte mais ne le fait plus, perd ça, perd son label, mais perd aussi son certificat et d'un seul coup ses utilisateurs perdent des fonctionnalités. Donc on n'a pas intérêt non plus.<br />
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A chaque fois qu'on a mis en place une idée, on a essayé de comprendre pourquoi les gens allaient être motivés, et pas seulement par la sécurité. Il faut qu'il y ait quelque chose d'autre que la sécurité pour pousser les gens vers l'utilisation des outils de sécurité.<br />
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Donc voilà en gros ce qu'est Caliopen et en quoi il répond à la problématique que j'ai soulevée avant.<br />
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Le dernier point dont j'ai un peu parlé tout à l'heure : on a beaucoup avancé, à la fois sur lui, donc le design qu'on veut obtenir et sur tout ce qui est back-office, c'est-à-dire le stockage, les outils de stockage, les outils d'indexation, de façon à les rendre facilement déployables mais aussi très adaptatifs, c'est-à-dire qu'ils pourront servir d'une petite association à une très grande entreprise ou à un service gigantesque à la Gmail qui soit public et payant. On a quelque chose qui est très facilement installable à tous les niveaux. Mais pour ça, ce qu'on n'a pas réussi à faire jusqu'à présent, c'est développer l'interface utilisateur parce qu'on a besoin pour ça d'avoir des développeurs web et c'est vraiment ce qu'on recherche en priorité maintenant : ce sont de gens qui viennent nous aider à créer. On sait ce qu'on veut obtenir, on a des mockups, on a tout ce qu'il faut, on a du graphisme, mais le boulot de développement web, lui, on est vraiment très en retard dessus. Donc si vous connaissez des développeurs web qui pourraient être intéressés par ce projet, n'hésitez pas à les mettre en contact avec nous. <br />
<br />
Si vraiment on n'en a pas trouvé suffisamment d'ici la rentrée, on envisagera soit de faire un hackhaton, soit de faire carrément un kickstart, pour avoir de l'argent pour payer des gens pour le faire, pour amener au moins le projet jusqu'à un point où les développeurs viendront plus facilement, parce que c'est vrai que c'est difficile d'intégrer un projet où on ne voit pas quelque chose à l'écran.<br />
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Voilà, maintenant je suis à votre disposition si vous avez de questions. Je vais les répéter.<br />
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'''Public :''' Est-ce que vous envisagez de mettre en place une sorte de standard qui permettrait à d'autres projets d’être compatibles avec Caliopen, d'être compatible avec des langages différents, avec des OS ou des serveurs différents, qui rendraient plus sûr finalement le réseau puisqu'en cas de panne de sécurité, seule une partie ???<br />
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'''L. C. :''' Donc l'ouverture de Caliopen vers d'autres services ? En fait une plus grande compatibilité de Caliopen, que ce soit au niveau de systèmes d'exploitation que de l'ouverture à d'autres services ? Caliopen, comme la plupart des web services aujourd'hui, est basé sur une API. L'API est évidemment ouverte et grand public puisqu'on est dans le logiciel libre. L'idée étant que n'importe qui puisse ajouter, parce que son modèle est connu et qu'il est basé là-dessus, demain de la vidéo ou d'autres protocoles qui viendront et s'intègrent à l'interface utilisateur telle qu'on l'imagine, Cette API est ouverte et permet déjà, permettra, en tout ça on l’espère, de créer des modules, des plugins tout ce qu'on peut imaginer.<br />
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Au-delà de ça, oui, on commence déjà à réfléchir avec les gens de Cozy Cloud en particulier, à voir comment faire en sorte d’intégrer les services qui sont différents mais qui ont une logique presque identique. Cozy Cloud tend à vous rendre la main sur vos données, cette fois-ci, quelles qu'elles soient, sur vos photos ou vos fichiers, tout. Caliopen est orienté vers la correspondance uniquement. On voit bien qu'il y a une compatibilité entre les deux et moyen de trouver des synergies. Aujourd'hui par exemple, eux veulent avoir quand même un service de mails intégré dans le Cozy Cloud, donc ils essaient de réfléchir à comment faire en sorte de développer quelque chose qui sera proche de l'interface utilisateur de Caliopen, de façon à ce que Caliopen puisse réutiliser une partie de leur boulot pour l'interface utilisateur. Et peut-être un jour, oui pourquoi pas, une intégration des deux, même si c'est compliqué. Parce que pour parler encore une fois de Cozy Cloud, eux sont basés sur un modèle client-serveur pour le coup très affirmé et donc on a un vrai problème de compatibilité, là pour le coup oui, parce que, voilà, comment faire en sorte dans un modèle client-serveur d'intégrer un système qui lui ne veut pas l’être. Ce n'est pas simple.<br />
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Ensuite, sur la question de la portabilité entre les différents OS ? C'est du logiciel libre, et les outils qui sont derrière sont déjà portés sur à peu près tous les OS existants, même si clairement je me vois mal installer un poste fixe sur un Windows. Je sais qu'on peut. Je pense quand même que, de toutes façons, ça restera en très grande majorité sur des Unix, mais tous les Unix pourront faire tourner un Caliopen et évidemment pas seulement Linux. Tous les VSD feront tourner les Caliopen, même les Mac feront tourner des Caliopen. Il n'y a aucun problème par rapport à ça.<br />
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'''Public :''' Oui. Je pensais que ce genre d'application, je pensais que c'est peut-être quelque chose d'intéressant pour tout l'auto-hébergement et aussi l'hébergement associatif. Notamment parce qu'il y a un aspect éthique, donc un aspect sécurité qui est important pour eux. Et puis donc je pense à présent, enfin nous en ce qui me concerne, on est donc une association qui s'appelle MarsNet qui est à Marseille, qui est un peu à la suite de Globenet et donc, nous ça nous intéresse beaucoup. Mais je me pose des questions au niveau de l'ergonomie, des choix de l'ergonomie, parce que ça me paraît un peu surprenant et puis je me dis est-ce que ce n'est pas aussi intéressant de travailler justement avec les hébergeurs au niveau de ces choix de l'ergonomie et au niveau du public aussi, au niveau des usagers. Je voudrais savoir en fait combien d'usagers ont travaillé avec vous pour tester ces choix ergonomiques ?<br />
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'''L. C. :''' L'ergonomie, il y a six mois de boulot dessus, je ne pense qu'on va pas tellement y revenir maintenant. Par contre, est-ce qu'elle sera facile à utiliser, agréable à utiliser, on le verra quand on l'aura. Ça vraiment c'est le problème. Aujourd'hui on a fait ce qu'on appelle une Proof of Concept, c'est-à-dire qu'on a développé une interface minimale pour voir comment ça se passe. Ça a l'air utilisable. Il y a des questions qui vont se poser c'est sûr ; on n'a pas résolu tous les problèmes de l'interface utilisateur.<br />
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Typiquement, un exemple assez classique, c'est quand c'est du mail je sais afficher facilement un graphe avec untel a répondu à untel qui a répondu à untel dans tel ordre, mais là il y a une autre réponse. Voilà je fabrique mon graphe comme ça. Quand on intègre à la fois du mail, du chat en direct, des SMS, de la vidéo, n'importe quoi, le graphe devient quasiment impossible à imaginer. Comment faire en sorte ? Comment présenter la chose ? On a des idées, mais on ne les a pas toutes. Ça viendra au fur et à mesure et avec le retour des utilisateurs. Pour qu'on ait un retour des utilisateurs, il faut déjà qu'on ait quelque chose à leur faire tester. Et tant qu'on n'aura pas de développeurs web pour faire cette interface et jusqu'à l'interface utilisateur, on n'aura pas grand-chose à faire tester.<br />
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Sur l'auto-hébergement, je reviens là-dessus juste un mot. Le mail, mais pas seulement, tout ce qui est correspondance privée, à cause du spam notamment, mais pas que, n'est pas quelque chose qui s'allie bien à l'auto-hébergement. Moi j'auto-héberge mon e-mail perso depuis 92, à peu-près. Au début c’était facile. Ces dernières années, une fois par moi, je dois me taper je ne sais pas combien de milliers de spams pour modifier ma base d'anti-spams, modifier mes configs. Tout ça pour une personne. C'est un travail délirant. Ça ne sert à rien. Enfin ça sert pour moi, mais c'est complètement fou quoi. Le mail, à cause du spam entre autres, c'est quelque chose qui se centralise pas trop, mais quand même un peu, de façon à ce que quand on gère un service de mails, on ait un anti-spam pour tout le monde, En plus de ça plus on a d'utilisateurs plus c'est facile de faire de l'anti-spam parce que le travail de la logique bayésienne se fait plus facilement sur un grand nombre de courriers différents. <br />
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Imaginons que vous avez cent mille utilisateurs sur votre service, d'un seul coup vous avez un mail, le même, qui arrive pour dix mille utilisateurs ! Spam ! Grosse chance de spams ! Ça peut être La Redoute aussi, mais pas forcément. En tout cas on peut augmenter comme ça facilement le niveau et détecter des choses plus facilement.<br />
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Pareil vous mettez du greylisting sur votre service. Le greylisting, quand vous êtes tout seul, à chaque fois qu'un nouveau contact vous envoie du mail, il se prend un quart d'attente et son serveur doit faire un retry et vous, vous attendez un quart d'heure de le recevoir. Si le greylisting est au niveau d'un service un peu plus centralisé, il y a un utilisateur qui va se prendre le quart d'heure de retard, mais tous les autres ça passe pour eux. Donc le courrier électronique et tout ce qui est correspondance privée c'est bien quand c'est un peu centralisé pour tout un tas de raisons. Ça permet de partager des règles de filtrage, ça permet de partager des contacts, ça permet de partager des carnets d'adresses, ça permet de partager des fichiers plus facilement. Ça permet aussi de ne stocker les fichiers qu'en un seul exemplaire, si justement La Redoute envoie à tous vos utilisateurs le même e-mail, plutôt que de stocker sur votre service dix mille fois les mêmes photos, vous n'allez les stocker qu'une seule fois pour dis mille personnes, ça coûte un peu ; pour cent mille personnes ça ne coûte plus rien par rapport à l'effort d’hébergement que vous avez fait.<br />
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Du coup il y a une vraie raison de centraliser un peu le courrier électronique, y compris économique. Technique et économique. Trop centraliser, on l'a vu ce n'est pas bon. Ce n'est pas bon parce que du coup c'est là que l'espion mettra son micro. Mais pas centraliser, c'est vraiment trop compliqué et pas adapté.<br />
<br />
Donc l'auto-hébergement pour le courrier, ce sera possible, mais ce sera possible vraiment pour quelques fous, quoi ! Je ne pense pas que ce soit l'objectif d'un Caliopen que d'avoir des services auto-hébergés pour un utilisateur. Par contre à l’échelle d'une famille, pourquoi pas ! A l’échelle d'une entreprise, évidemment, là oui. Là il y a une vraie logique à mettre en œuvre un Caliopen. Mais en auto-hébergement perso, je le vois pas tellement. En association parfaitement. Oui absolument.<br />
<br />
==1h 05' 20 ==<br />
<br />
'''Public :''' inaudible<br />
<br />
'''L. C. :''' Justement. Attends attends, parce que je dois répéter, si tu es trop long je vais en oublier un morceau. Donc est-ce que le fait de rendre public le niveau de confidentialité d'un utilisateur Caliopen n'est pas à l'opposé de la confidentialité ? C'est ta question ? Est-ce que ce n'est pas une métadonnée ?<br />
<br />
Alors ça en est sans doute une. Je doute qu'à elle seule elle intéresse grand monde. Dans les métadonnées, ce qui est intéressant ce n'est pas la donnée sur l'utilisateur, c'est avec qui il parle. Ça n'est pas qui il est pour l'instant. Le vrai trucs des métadonnées c'est de créer des graphes pour dire, untel parle à untel, parle à untel, or le troisième, là, m'intéresse, donc je vais aussi espionner untel, untel, untel, untel. <br />
<br />
Là, même si effectivement ça peut poser un problème, je l'entends bien, je le comprends, je n'ai pas envie moi que tout le monde sache que je suis complètement nul en confidentialité, et c'est le cas, mais justement c'est tout le principe. Si on oublie ça, on n’arrivera pas à créer la motivation nécessaire aux gens pour monter de niveau. Si cette information-là n'est pas publique, les gens qui t'écrivent sans te connaître particulièrement, ne savent pas si tu es quelqu'un à qui ils peuvent faire confiance ou pas. C'est quelque chose de fondamental donc c'est quelque chose qui doit être public. C'est un choix qu'on fait. Ce n'est pas un choix forcément partagé par tous, je comprends bien. Mais c'est un des choix fondamentaux de Caliopen que cette information-là, elle, oui, elle doit être publique. Le fait que tu n'es pas quelqu’un de sûr, c'est public.<br />
<br />
Eh bien tant mieux, mais tant mieux ! Ça poussera les gens à faire plus attention. Moi c'est comme ça que je le vois, si tu veux. Peut-être que je me goure, peut-être que les gens continueront à dire, tant pis, moi je m'en fous ! Et puis que les gens sachent que je suis une grosse ??? en sécurité et que tout ce qu'ils m'envoient est public, et que je le répète à tous parce que j'adore raconter la vie de mes potes à tout le monde. Mais moi je crois que, peut-être avec ce type de choses, justement, c'est comme ça qu'on arrivera à renverser. C'est un vrai boulot de renverser toute cette charge qu'on a depuis des années, de rendre la vie privée de moins en moins importante, tout ce que je disais au début, pour que, justement, transformer et revenir en arrière vers quelque chose d'un peu plus équilibré, il va falloir ce genre de choses. Et si pour ça il faut rendre public le fait que toi tu n'es pas quelqu’un à qui on peut faire confiance, eh bien tant pis, faisons-le.<br />
<br />
'''Public :''' Est-ce que au niveau d'un serveur, inaudible <br />
<br />
'''L. C. :''' Alors, j'entends. Est-ce que par le biais des niveaux de confidentialité on pourrait créer un graphe ? Non. Non. C'est l'utilisateur qui décide au moment où il écrit, ça n'est pas le système qui l’empêche d'envoyer un courrier à quelqu'un de non confidentiel, c'est lui. C'est lui qui dit, lui n'est pas confidentiel je ne lui écris pas. Ah, ben là c'est ma mère ! Oui, je peux lui écrire quand même. Elle a un niveau de confidentialité complètement nul, mais ce n'est pas grave, ce que je lui dis n'est pas important. Donc tu ne peux pas recréer simplement en regardant, ces trois-là, ils ont le même niveau de confidentialité donc ce sont forcément des gens qui se parlent entre eux, ce n'est pas une information.<br />
<br />
'''Public :''' inaudible<br />
<br />
'''L. C. :''' Là on rentre dans une logique beaucoup plus floue, sachant qu'en plus tout ça est sur différents serveurs.<br />
<br />
'''Public :''' Tu as parlé d'Open GPG ??? C'est en train de devenir un petit peu plus qu'un simple projet d'adaptation ??? de protocoles ??? Est-ce que ça ne serait pas aussi une manière de lutter contre le spam, puisque envoyer un spam ça coûte beaucoup <br />
Vous avez reçu un spam chiffré par exemple.<br />
<br />
'''L. C. :''' Est-ce que la démocratisation d'outils de type PGP pourrait se faire d'abord par le développement d'outils plus agréables en JavaScript tels qu'il en existe de plus en plus et en plus est-ce que ce ne serait pas une solution au problème du spam ?<br />
<br />
Alors oui et oui. D’abord évidemment que les outils qui seront intégrés dans Caliopen et dans son interface seront de cet ordre-là. On ne va pas réinventer le truc. J'ai refusé qu'on utilise l'état de l'art aujourd'hui, parce que tant que l'interface utilisateur n'est pas un peu plus aboutie, je n'ai pas du tout envie qu'on se mette à coder en utilisant telle ou telle librairie Java qui permet de le faire, alors que demain il y en aura une meilleure qui sera sortie. Typiquement, ce qui existait il y a six mois, au moment où on a vraiment commencé à bosser, et ce qui existe aujourd'hui, a évolué, ne serait-ce que parce que Google a mis en ligne son propre système qui est plutôt pas mal foutu. L’utiliser tel quel je n'irai pas, déjà parce que c'est RSA et que je n'ai pas confiance. Mais, en l'adaptant un peu, on peut faire quelque chose de plus agréable que ce que j'ai vu ailleurs.<br />
<br />
Ensuite est-ce que le spam peut être résolu ? Je n'en ai parlé directement, mais j'ai dit qu'il n'y avait plus de folders dans Caliopen. Un des folders habituels, dans tous les web mail, ce sont les indésirables, le spam en gros. Dans Caliopen on n'a pas de folder, donc on n'a pas ça. Ce qu'on a à la place c'est un deuxième niveau qui s'affiche, et qui lui aussi est réglable, qui est le niveau d'importance qu'on calcule à la fois en fonction du tag associé s'il y en a un, ou du tag reconnu même si on n'en a pas mis. Typiquement vous recevez un mail de votre patron, votre patron est tagué boulot. Donc le mail, automatiquement, même si vous ne l'avez pas fait, sera tagué boulot. Ce type de chose permet d'associer à un tag, à un contact, à une discussion, un niveau d'importance. Et puis petit à petit le système apprend à classer les choses par niveau d'importance.<br />
<br />
Quand il voit un spam le niveau d'importance est très, très bas. Par défaut la timeline d'un Caliopen ne vous affichera pas les contenus dont le niveau d'importance est trop bas. Vous pouvez. Comme vous pouvez ouvrir votre dossier spam. Mais c'est diminuer le niveau minimal d'importance que vous voulez afficher. Mais par défaut il ne vous affichera pas les spams simplement parce que leur niveau d'importance sera trop bas.<br />
<br />
Évidemment oui, un message confidentiel, donc chiffré, a un niveau d'importance plus élevé qu'un message non chiffré. Donc oui, un spam chiffré pourrait passer. Mais aujourd'hui, en effet, les spammeurs n'utilisent pas, ni PGP, ni aucun outil de chiffrement. Il ne faut pas se faire d'illusions si vraiment Caliopen arrive un jour à concurrencer Google Mail, évidemment les spammeurs s'y mettront. Donc il faudra trouver d'autres solutions. De toutes façons ça ne s’arrêtera pas demain la guerre anti spam. Il ne faut pas rêver. Mais ça leur coûtera plus cher, ce n'est déjà pas mal. Oui en effet.<br />
Cool, pas d'autres questions ? On va manger les cahouettes alors<br />
<br />
'''Public :''' pourquoi ne pas être assez fou pour envisager inaudible<br />
<br />
'''L. C. :''' Ah mais moi je ne demande que ça. Mais pour l'instant au stade où on en est, ça n'est pas encore à l'ordre du jour. Ça le deviendra j'espère très, très vite. Aujourd'hui l'utilisateur, s'il va regarder le projet Caliopen, il va voir quoi ? Des slides, ceux que vous avez vus là, et tout un tas de trucs qui sont du back-end. Ce sont vraiment les outils, l'API dont je parlais tout à l'heure, les différents systèmes qui se mettent en place derrière l'interface. Mais tant qu'on n'aura pas cette interface à montrer, on n'a rien à montrer à un utilisateur final. L'utilisateur final c'est la seule chose qu'il verra dans Caliopen. Ce n'est pas un administrateur. Donc tant qu'on n'a pas ça, non seulement on n'a rien à faire tester ni rien à faire traduire, parce que j'ai des offres aussi de gens qui me disent est-ce que je peux faire de la traduction. Mais volontiers ! Mais pour l'instant ce n'est pas encore à l'ordre du jour. Évidemment dès qu'on aura quelque chose, moi je serai très preneur d'avoir des retours et de continuer. On n'a pas toutes les réponses, encore une fois je l'ai dit. Il y aura plein de gens qui voudront nous en apporter, j'espère bien, oui. Mais aujourd'hui on ne peut pas parce qu'on n'a pas ces développeurs. C'est lié. Il faut qu'on trouve très vite maintenant des développeurs web pour avancer et montrer quelque chose. En plus de ça, le fait de montrer quelque chose, ça aussi ça motivera d'autres développeurs pour dire attends, mais là il te manque ce bout-là, moi je sais le faire, je te le fais. Là aujourd'hui, il te manque tous les bouts, tu es gentil mais je n'ai pas envie.<br />
<br />
Donc on en est à ce stade difficile où on a vraiment besoin de trouver. C'est pour ça que je fais autant de confs aussi d'ailleurs, pour ça que j'en parle autant, c'est que vraiment, si on veut que ça existe un jour, il va falloir qu'on trouve une solution maintenant, cet été, pour avancer sur l'interface utilisateur. On a été vraiment déjà très loin sur le reste, maintenant il fait qu'on avance là-dessus et on prend un retard conséquent.<br />
<br />
Gandi m'aide depuis le départ du projet et met à disposition du projet du temps homme comme on dit maintenant. En gros, les gens chez Gandi qui ont envie de bosser sur Caliopen sont libres de le faire, y compris sur leur temps de travail. Ils ne sont pas forcés. Ça reste du logiciel libre, personne n'est forcé de bosser dessus. On avait un développeur web jusqu'à il y a un mois. Maintenant il a trop de boulot ailleurs, toujours chez Gandi. Gandi du coup embauche d'autres développeurs web. Peut-être qu'un de ceux-là, et je sais que c'est en cours, a envie de travailler sur Caliopen et pourra le faire du coup. Mais c'est une seule boîte. <br />
<br />
Gandi ne fait pas ça juste parce qu'il m’aime bien et que c'est mon ancienne boîte. Il fait aussi ça parce que, depuis maintenant dix ans, je ne sais pas, il gère gratuitement du mail pour ses utilisateurs. Quand on gère du mail en tant qu'entreprise, au début ça va, ce n'est pas très cher. Mais le mail, ça s'accumule. Un utilisateur que vous avez depuis un an, il a une quantité donnée de mails, dix ans plus tard il en dix fois plus. Vous, vous êtes toujours gratuit, vous n'avez pas moyen de dire, mec vous allez payer maintenant parce que dès le départ c’était gratuit et que les gens n'accepteront pas si facilement ou ils iront ailleurs, ils s'en foutent.<br />
<br />
Du coup comment faire en sorte de, sinon faire payer un nouveau un service, je ne pense pas que ce soit dans l'idée de Gandi de le faire, mais pourquoi pas, mais au moins mettre en place quelque chose qui soit un peu plus moderne en terme de stockage et qui ne soient pas des fichiers ???, stockés sur de disques, avec des files system forcément, même un peu évolués, qui ne sont pas faits pour, parce qu'au delà d'un certain nombre de mails stockés ça devient juste ingérable d'un point de vue système. Du coup eux, Caliopen, ça les intéresse aussi pour ça, parce que si demain ils peuvent dire à la place de notre web mail tout court, notre joli web mail, on propose aux utilisateurs d'utiliser l'interface Caliopen, nous derrière aussi ça veut dire qu'on aura tout le back-end de Caliopen pour avoir un stockage beaucoup plus facile à gérer, qui s'auto réplique.<br />
<br />
Il n'y a pas que Gandi qui est dans cette situation. Il y a tous les gens qui fournissent du mail. Et parmi les gens qui fournissent du mail, il n'y a pas que Gandi qui a des développeurs en interne. Donc il y a d'autres boîtes que Gandi qui pourraient avoir la même logique et se dire aussi moi ça m'intéresse que ce truc existe, ne serait-ce que parce que ça me coûtera moins cher de gérer le mail de mes utilisateurs demain. Donc qui pourraient envoyer d'autres développeurs, ceux qui sont chez eux, en attendant, voilà !<br />
Mais là, il faut que j'arrive à expliquer ça aux gens et c'est un boulot. On m'a demandé de porter ce projet. Du coup c'est devenu mon projet. Il me semble important. Comme l'a dit Stéphane à la dernière conf, je ne suis pas là pour faire de l'argent et je vois d'ailleurs mal comment on pourrait faire de l'argent avec un Caliopen. On peut monter un service Caliopen, l'ouvrir au grand public, le rendre payant. On sera rentable, j'ai peu de doutes là-dessus, mais on ne va pas devenir milliardaires en vendant Caliopen à Google puisque c'est du libre, et puis que le modèle est décentralisé ; ça n’intéressa pas Google, quoi !. Ce n'est pas avec ce projet-là que je vais gagner beaucoup de sous.<br />
<br />
J'essaie de motiver les gens, d'intéresser les gens, de leur expliquer pourquoi, comment, et quoi. Mais c'est tout ce que je peux faire à ce stade. Et quand j'ai voulu, moi, plonger dans le code, en disant après tout j'ai été développeur, je peux le redevenir, les jeunes m'ont dit non ! Tu es trop vieux ! Va t-en ? Tu vas nous ralentir et déjà on ne va pas vite. Va faire des confs, écris de articles, mais arrête. Le code ce n'est plus pour toi. Voilà ! Je suis là aujourd'hui à cause de ça. Mais je ne peux pas faire plus que d'essayer de vous convaincre d'en parler autour de vous et de motiver et d'essayer de faire avancer pour qu'on ait ce projet parce que je crois vraiment que c'est une belle solution.<br />
<br />
''Applaudissements.''</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=CaliOpen_Conf_Laurent_Chemla_RMLL_2014&diff=64433CaliOpen Conf Laurent Chemla RMLL 20142014-08-01T19:14:31Z<p>Echarp : /* 39' 17 */</p>
<hr />
<div>'''Titre :''' La réappropriation de nos correspondances privées.<br />
<br />
'''Intervenant :''' Laurent Chemla<br />
<br />
'''Lieu :''' RMLL - Montpellier<br />
<br />
'''Date :''' Juillet 2014<br />
<br />
'''Durée :''' 1 h 18 min<br />
<br />
'''Lien vers la vidéo :''' [http://video.rmll.info/videos/la-reappropriation-de-nos-correspondances-privees/] <br />
<br />
<br />
== 00' transcrit MO ==<br />
<br />
Alors. Ça fait donc un an maintenant qu'on a eu les révélations d'[https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Snowden Edward Snowden] sur [http://www.01net.com/operations/prism/ PRISM] et sur le scandale de la NSA. Et depuis un an il faut bien constater que pas grand-chose n'a changé. Il y a eu beaucoup, beaucoup de mots qui ont été échangés depuis, mais -- voilà. Quand c'est arrivé, moi entre autres, je n'ai pas été particulièrement étonné par le fait que les espions nous espionnent. Je m'attendais à quelque chose de cet ordre, évidemment pas de cette ampleur, ça, ça a été une surprise. Mais la vraie surprise n'est pas tellement venue de l'ampleur des révélations que du fait que d'un seul coup le grand public a été partie prenante. C'est-à-dire qu’il s’est enfin passé quelque chose. On a déjà eu ce type de révélation dans le passé, avec [https://fr.wikipedia.org/wiki/Echelon Échelon] il y a une petite dizaine d'années, [https://fr.wikipedia.org/wiki/Frenchelon Frenchelon] un peu plus tard, et à chaque fois c'est resté très confiné dans les milieux <em>hackers</em> et sans du tout que le grand public n'en soit informé.<br />
<br />
Avec Edward Snowden et la façon peut-être dont les révélations ont été faites, d'un seul coup il y a eu cette grosse innovation de la prise de conscience, par le grand public, du fait que la vie privée était devenue quelque chose d'un peu difficile à protéger. Donc on a eu une petite évolution, malgré tout, quand je dis il ne s'est rien passé, il y a eu ça, il y a eu cette prise de conscience au niveau du grand public. Ceci dit, techniquement et socialement, ça n'a pas empêché la NSA de continuer à nous espionner, ça n'a pas empêché les députés français de voter la [http://www.usinenouvelle.com/article/la-loi-de-programmation-militaire-promulguee-rapidement-pour-eviter-tout-recours.N227615 loi de programmation militaire] qui étend la surveillance en France et ça n'a pas non plus modifié le comportement du grand public, même si quelques technophiles se sont penchés sur la façon de protéger un peu mieux leur vie privée, en pratique, leur nombre est tellement réduit, que ça n'a pas changé grand-chose.<br />
<br />
Donc j'ai cherché depuis un an, d'abord à réfléchir à ce qui s’était passé, et à essayer de comprendre comment faire pour résoudre cette question de la vie privée sur Internet et ailleurs.<br />
<br />
Alors il y a eu quelques évolutions techniques. Il y a eu depuis, donc j'ai dit les techniciens, oh ce n'est pas si mal, les techniciens se sont mis à utiliser un peu plus les outils de sécurité de type [http://fr.wikipedia.org/wiki/GNU_Privacy_Guard PGP], [https://www.torproject.org/ Tor]. On a vu très récemment Google, entre autres, annoncer qu'il allait mieux référencer les sites qui protégeaient le mieux la vie privée, c'est-à-dire les sites qui vous affichent un petit cadenas quand vous vous y connectez, seraient un peu mieux référencés que les autres; et a annoncé aussi que Google mail allait bientôt proposer une solution de chiffrement pour le courrier électronique. Évidemment ça pose le problème de la confiance. Est-ce qu'on a confiance dans Google et surtout dans le cas d'une entreprise dont le modèle économique est basé sur l'exploitation de vos données privées ? Comment faire confiance ? Comment pouvoir imaginer un seul instant que vos courriers chiffrés qui sont chez lui, avec votre clef privée bien sûr, parce que sinon vous ne pouvez plus y accéder facilement, vous ne pouvez plus faire de recherche dedans, comment croire que Google ne va pas, lui, les utiliser pour vous afficher de la pub contextuelle ? Et s'il peut les utiliser lui, comment croire qu’une entreprise américaine, donc soumise au [http://www.lemonde.fr/sujet/effb/patriot-act.html Patriot Act], ne va pas les fournir à la NSA sur demande ? Ce n'est pas parce que Google vous proposera demain une messagerie sécurisée chiffrée que vous serez mieux protégé qu’aujourd’hui.<br />
<br />
Il y a eu aussi une prise en compte politique de cette question, de plus en plus d'ailleurs. Là aujourd'hui, il est question de poser une [http://www.lemonde.fr/pixels/article/2014/06/11/a-l-assemblee-une-proposition-pour-faire-de-snowden-un-citoyen-d-honneur_4436290_4408996.html question au gouvernement] sur [https://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/fran%C3%A7ois-hollande-accordez-l-asile-politique-%C3%A0-edward-snowden l'accueil d'Edward Snowden en France], en tant que réfugié. Il y a peu de chance que ça arrive, mais on voit quand même que, pour que des questions au gouvernement soient posées en Assemblée Nationale concernant ce type de sujet, il y a une vraie évolution sociale qui se fait. <br />
<br />
Et puis il y a une réflexion un peu plus globale qui se fait au niveau des grands corps, des grands organismes qui gèrent Internet, pour mettre la sécurité un peu plus au centre. C'est vrai que c'est un domaine qui était resté très cadenassé, très fermé dans les milieux spécialisés dans la sécurité, mais en dehors, les développeurs en général sur Internet se préoccupaient assez peu de la sécurité jusqu’à présent. Là il est vraiment question de rendre cet aspect du développement d'Internet fondamental. C'est-à-dire que plus rien ne pourrait se créer sur Internet sans qu'au moins il y ait des questions de sécurité qui se posent, voire à ce qu'on essaye de les rendre les plus sûres possible.<br />
Donc on a vu quelques résultats suite à ces révélations. On a vu que l'utilisation de PGP, GPG, c'est la même chose, plus ou moins, et de Tor qui est un système anonymisation totale (quand vous naviguez avec Tor vous naviguez de façon complètement anonyme sur Internet), elle est augmentée, dans des proportions très limitées, encore une fois. <br />
<br />
On a vu arriver beaucoup de projets orientés vers la protection, sans doute un peu portés par l'air du temps et pour surfer sur la pub faite par Snowden. Je pense à particulier à des sites comme le site suisse ProtonMail, dont on parle aujourd'hui encore parce qu'il pose peut-être des questions de sécurité qui n'ont pas toutes été résolues, mais qui vous garantit, lui, que tous vos mails seront chiffrés, qu'il n'y a aucun moyen de les déchiffrer chez lui, sauf que, on a vu, [https://protonmail.ch/blog/update-reported-xss-issue/ une faille a été annoncée hier], et puis surtout c'est un système centralisé. Donc si une faille est détectée par un chercheur indépendant, qu'eux la corrigent, c'est très bien, mais c'est centralisé, tout est chez eux. Du coup si la NSA trouve une faille chez eux, tous les mails qui sont stockés chez eux seront déchiffrés par la NSA. Et si le chercheur indépendant les prévient « hé, j'ai trouvé une faille il faut la corriger », c'est bien. Si la NSA trouve une faille, il ne faut pas compter sur eux pour les prévenir. « Hé, j'arrive à lire tout ton mail ! » À partir du moment où on a un système centralisé, la confiance encore une fois, même si c'est en Suisse, et même si c'est totalement du coup indépendant de NSA, en tout cas on peut l'espérer, ça pose quand même des problèmes.<br />
<br />
Donc en pratique au quotidien, on voit bien que les résultats en question n'ont pas changé grand-chose au problème. Le problème, c'est quoi en réalité ? C'est une vraie question. Moi depuis des années je me dis que la vie privée est une affaire de vieux cons. Ça a été théorisé, entre autres, par Manach qui a écrit un [http://www.internetactu.net/2009/03/12/la-vie-privee-un-probleme-de-vieux-cons/ très bel article] là-dessus, et [http://www.fypeditions.com/la-vie-privee-un-probleme-de-vieux-cons/ un bouquin] même. C'est à-dire que, dans ma génération, l'idée même d'avoir des caméras partout qui nous surveillent, c'était quelque chose d'un petit peu insupportable. Et puis petit à petit, les choses ont évolué, à la fois par le discours politique sur la sécurité, à la fois par le discours médiatique sur toutes les émissions de télé-réalité.<br />
<br />
La première émission de télé-réalité en France, ça remonte à au moins une génération donc <em>Love Story</em>. Ça avait déclenché à l'époque un tas de réactions très fortes en France, puis aujourd'hui, une émission de télé-réalité, tout le monde s'en fiche, c'est devenu naturel.<br />
<br />
Même chose, quand moi j'étais gamin, je n'avais pas un <em>baby-phone</em> qui prévenait ma mère quand j'avais pleuré. Je n'avais pas des caméras de sécurité qui me surveillaient. J'avais à la limite des tickets de métro complètement intraçables, une carte Orange ensuite toujours aussi intraçable. Et puis petit à petit sont venues les caméras de sécurité partout, les systèmes d'abonnement, mais d'abonnement nominatif, aux transports en commun, qui fait que le transport sait en permanence où vous allez, qui vous êtes et ce que vous faites. Les cartes de fidélité des grands magasins aussi, qui savent exactement tout ce que vous achetez pour pouvoir vous envoyer des pubs un peu plus ciblées. Tout ça est devenu quelque chose, bien en dehors d'Internet, d'assez largement accepté. Il n'y a plus de réaction face à ça. Du coup on pourrait se dire, après tout, si la vie privée vaut si peu pour le grand public, à quoi bon ? À quoi ça sert de se battre pour essayer de retrouver une protection ? Et pourquoi ne pas laisser les espions continuer à nous espionner ?<br />
<br />
D'autre part Internet, depuis aussi une petite dizaine d'années maintenant, est devenu quelque chose de… Le modèle économique fondamental le plus important sur Internet c'est « je vous offre un service gratuit mais en échange j'utilise vos données confidentielles ». Et le grand public aussi a pris l'habitude de ça. C'est difficile de dire au grand public : « Avant tout, il va falloir maintenant arrêter d'utiliser Gmail parce que c'est gratuit et prendre un service payant qui sera en plus un peu moins pratique à utiliser parce que plus sécurisé ». Et du coup les gens n'ont pas envie. Non seulement c'est compliqué parce qu'il faut changer l’adresse e-mail, mais en plus c'est payant, donc on n'a pas du tout envie de faire ça. Le modèle économique en question est devenu tellement habituel pour le grand public, que lui dire il y en a d'autres possibles, qui eux vous garantiront un peu plus de vie privée, ce n'est pas un geste si simple. <br />
Ça pose un autre problème, cette histoire de modèle économique sur Internet, le fait d'échanger la gratuité contre des données personnelles et donc contre de la publicité, c'est quoi ? C'est que les régies publicitaires, elles, ont plutôt avoir tendance à mettre leurs annonces et leurs offres sur les plus gros sites, ceux qui ont le plus de public, bien sûr. C'est toujours plus intéressant de balancer sa pub sur un site qui a un très fort taux d'audience. Seulement, à ce moment-là, quand vous faites ça, vous renforcez le plus gros des sites, et donc, vous renforcez la centralisation sur Internet. C’est-à-dire que Google n'était pas énorme au début, mais petit à petit, comme il était le plus important des moteurs de recherche, toute la pub s'est faite dessus, et du coup, Google gagne beaucoup d'argent, peut racheter tous ses concurrents. On a une centralisation qui se fait comme ça. C'est pareil pour Facebook, c'est pareil pour tous les très gros sites, ce qu'on appelle les GAFA.<br />
<br />
Le problème qui se pose quand on centralise Internet, c'est que pour de espions c'est tentant. Si vous allez chez Google et que vous avez un milliards d'utilisateurs qui utilisent son service de mails, vous n'avez pas envie d'aller espionner les petits Protonmail et autres qui se mettent en place autour de la planète. Tout le monde, de toutes façons, va à un moment ou à un autre, échanger avec des gens qui utilisent Gmail. Donc vous lirez leur courrier même si eux ne sont pas chez Gmail. Donc la centralisation c'est tentant, ce sont des bonbons pour les espions. On n'a qu'à mettre nos micros là, et on espionne la terre entière. On n'a pas besoin d'aller déployer des micros et des sondes absolument partout sur Internet. Il suffit de nous mettre chez Google, chez Amazon, chez Facebook, ça y est on a tout le monde. Ça ne coûte pas cher. C'est beaucoup plus simple.<br />
<br />
Donc on voit comment le modèle économique de la gratuité sur Internet amène une telle facilité qu'il est difficile d'en vouloir à des espions d'espionner. C'est devenu tellement simple pour eux qu'ils auraient tort de s'en priver.<br />
<br />
C'est donc le deuxième problème je dirais économique. C'est, non seulement la vie privée pour la plupart des gens d'aujourd'hui est quelque chose qui n'a pas beaucoup de valeur, mais en plus l'espionnage de masse est devenu très peu cher justement du fait de cette centralisation. Donc on a vraiment un rapport de force économique qui se met en place comme ça.<br />
<br />
Au niveau politique, il est normal dans une société démocratique qu'il y ait un équilibre entre la liberté et la responsabilité. Ce sont des choses qui se font naturellement. Par exemple en droit pénal, vous n'avez pas de responsabilité si vous n'avez pas la conscience d'avoir mal agi. C'est important. Mais, du coup, vous voyez bien la liaison entre vous êtes libre d'agir mal mais à ce moment-là vous en êtes responsable. Et de la même façon vous ne pouvez pas être responsable si vous n'avez pas conscience, si vous n'avez pas cette liberté d'avoir mal agi.<br />
<br />
Cet équilibre-là implique qu'on doive rendre des comptes quand on s’exprime par exemple. Sur Internet l'expression publique est quelque chose qui doit permettre ensuite, à la justice d'un pays démocratique, de dire non, là vous avez été trop loin, ça n'est plus de l'ordre de la liberté d'expression, c'est de l'ordre du délit, c'est de l'incitation à la haine raciale, c'est autre chose.<br />
<br />
==13' 16 ==<br />
Pour pouvoir faire ça on comprend bien qu'un état ait besoin d'avoir des moyens de surveillance. Quand on tient ce discours-là on comprend bien que l'état, pour lui c'est facile de dire « je ne peux laisser tout dire sur Internet, donc il faut que j'ai les moyens de surveillance, il faut que je mette en place des systèmes qui surveillent toute la population pour pouvoir savoir quand quelqu'un va trop loin, et donc, il est normal qu’Internet soit surveillé, il est normal que votre vie privée soit mise en jeu de façon à ce que je puisse, moi, vous garantir les libertés publiques et la sécurité publique ». Ce n'est pas très cher pour un politique, encore une fois, de mettre en œuvre des systèmes de surveillance. Encore une fois, l'aspect économique de l’atteinte à la vie privée se pose. Le discours politique qui permet de vous surveiller est un discours qui passe facilement.<br />
<br />
D'autre part en période de crise, de toutes façons, et ça historiquement, la défense des libertés n'a jamais été quelque chose de fondamental. En période de crise les gens sont plus intéressés par : « Comment est-ce que je vais manger demain ? Où est-ce que je vais habiter après-demain ? ». On a tellement de mal à se projeter dans l'avenir que défendre ses libertés ce n'est pas la priorité du jour. Donc encore une fois, il est plus facile en période de crise de vous vendre de la sécurité que de vous garantir vos libertés fondamentales. On verra plus tard.<br />
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Donc on voit d'ailleurs, on l'a revu et j'en reparle à nouveau, la loi de programmation militaire qui aurait, en plein milieu du scandale Snowden et en plein milieu du scandale des écoutes de la NSA, aurait dû déclencher une réaction assez forte du public, n'en a déclenchée presque aucune. C'est-à-dire que les quelques activistes qui s'intéressent à ces dossiers ont dit ce n'est pas normal, on ne peut pas faire ça, on ne pas continuer à étendre les systèmes de surveillance partout sans aucun garde-fou, sans aucune garantie, mais ça s'est arrêté là. Le grand public n'a pas réagi. La loi est passée comme une fleur. Ni le PS, ni l'UMP, ni les Verts, n'ont souhaité amener ce projet de loi devant le Conseil Constitutionnel et voilà. Terminé, c'est passé. Ce n'est pas assez cher politiquement de protéger les libertés. Ça ne vaut pas le coup. <br />
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Pourtant, si dans une société, toujours dans un état de droit, la vie privée est si importante, c'est surtout parce que sans vie privée on n'a aucune liberté, en réalité. C'est ça que les gens ont un peu de mal à comprendre. On délègue à l'état la responsabilité de garantir la sécurité publique. Mais en échange de cette sécurité publique, il doit aussi garantir les libertés individuelles. Ça doit être un équilibre entre les deux. La sécurité publique elle doit vous permettre, à vous tous, d'agir librement individuellement. Si en échange de la sécurité publique on doit cesser d'avoir une vie privée, donc cesser, je ne sais pas, imaginez que demain vous ayez visité un site, j'allais dire zoophile, pourquoi pas, on peut inventer n'importe quoi, par erreur ou simplement parce que ça vous amuse, chacun son truc. Imaginons ça. Ça n'a pas d'importance après tout dans votre boulot, tout le monde s'en fiche, vos amis savent exactement que vous aimez les teckels morts, il n'y a pas de problème. Donc vous visitez le site et vous vous dites, après tout, que l'état soit au courant, que la NSA soit au courant, je m'en fous, ça n'a aucune importance. Sauf que vous pouvez avoir des gamins demain qui eux vont avoir envie d'avoir une carrière politique par exemple. Ces données qui pour vous n'ont aucune valeur, peut-être que demain elles pourront être utilisées par des opposants politiques pour les mettre en difficulté. On ne peut pas savoir. Vous prenez un selfie devant une jolie fontaine en vacances en Turquie et derrière vous il y a un opposant que la police recherche. Vous, votre selfie, vous trouvez que ça n'a aucune importance. L’opposant politique que la police va pouvoir repérer sur Facebook, ou là où vous aurez publié la photo, lui pour le coup ça avait une importance.<br />
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Donc on voit quand même que sans vie privée, sans garantie de défense de votre vie privée, si vous ne pouvez pas savoir ce que seront fait, enfin bref vous avez compris, il y a un vrai problème, on n'est plus aussi libre qu'avant si on n'a pas la possibilité, à tout instant, d'agir de façon secrète quand on est soi-même dans sa tête. Or aujourd'hui c’est de moins en moins vrai. Donc cette garantie des libertés individuelles en échange de la sécurité publique, elle doit être proportionnelle. Elle ne peut pas, comme aujourd'hui, continuer à dériver de plus en plus vers plus de sécurité et moins de liberté, sinon au bout du compte on n'a plus de liberté du tout.<br />
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Pour prendre un exemple un peu plus physique. Imaginons que demain on vous dise vous allez tous porter des lunettes Google, parce que ça va permettre à la police de surveiller absolument tout ce qui se passe tout le temps, partout, y compris chez vous, vous serez parfaitement en sécurité. Est-ce qu'aujourd'hui on est prêts à accepter ça ? Je ne crois pas. Mais vu l'évolution dans laquelle on est depuis une quinzaine d'années, j'ai bien peur que dans cinq, six ans, ce soit tout à fait acceptable, si on continue comme ça. <br />
Et du coup, là pour le coup, il n'y a plus du tout ni vie privée, ni liberté quelle qu'elle soit. La liberté individuelle, c'est aussi de pouvoir dire « non, cette loi je ne la respecte pas, je vais me battre contre ». Quand, je ne sais pas, Mediapart dit « moi je ne respecterai pas la loi qui m'impose une TVA à 19,6 » alors qu'elle l'impose aux autres journaux, elle le fait publiquement, mais elle pourrait aussi le faire, un certain temps, sans le rendre public. Si Mediapart est surveillé en permanence, il ne peut pas se battre contre cette loi.<br />
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On a besoin d'avoir un espace de vie privée pour pouvoir prendre des décisions et on ne peut pas être libre si on n'a pas cet espace de vie privée.<br />
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Alors quelle réponse donner à ça ? Évidemment il y a une réponse politique qui devrait se mettre en place, on l'espère, mais on ne le voit pas. Au quotidien, encore une fois, on voit des lois de plus en plus répressives arriver les unes derrière les autres. Aujourd'hui une loi est passée qui permet de fermer un site terroriste sans décision judiciaire. C'est une simple décision administrative qui force votre fournisseur d'accès à vous empêcher d'aller sur un site terroriste. Pourquoi pas ? C'est quoi terroriste ? Qui définit ce qu'est le terrorisme ? Aux États-Unis Edward Snowden, pour certains, est un terroriste. Si on ne définit pas plus que ça, demain l'État français peut dire, je ne sais pas moi, l'utilisation du logiciel libre, c'est un acte terroriste. Pourquoi pas ? Je l'ai déjà entendu, ce n'est pas quelque chose qui vient de nulle part. Si on dit ça, à ce moment-là, on doit empêcher, sans décision judiciaire, l'accès à tous les sites de logiciels libres, si on n'a pas défini le terrorisme. Alors qui peut définir le terrorisme ? Encore moins dans un texte de loi.<br />
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Donc si on n'a pas une action politique pour éviter ce type de loi, pour se battre contre, ce que fait la [http://www.laquadrature.net/fr Quadrature] en permanence. J'en profite pour vous rappeler que la Quadrature est en période de levée de fonds, donc si vous avez quelques sous à lui donner, n’hésitez pas, si on ne se bat contre eux, on va continuer à perdre des libertés, petit à petit comme ça, quotidiennement, jusqu'à n'en avoir plus aucune.<br />
Évidemment, il y a aussi la réponse sociale. On peut apprendre à utiliser des logiciels plus sûrs et on peut militer autour de soi. L'exemple que j'aime bien prendre c'est de demander à son docteur comment est-ce qu'il protège vos données médicales qui normalement sont confidentielles. Est-ce qu'il les met sur le cloud sans chiffrement ? Ou est-ce qu'il les garde sur son ordinateur avec un gros mot de passe et chiffrées ? C'est important de le savoir. Et puis en en parlant avec lui ça peut, lui, le motiver à faire un peu plus attention non seulement à ses données mais aussi aux vôtres.<br />
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On fait ce travail-là avec les journalistes aussi. On va les voir en leur disant « vous êtes censés garantir l'anonymat de vos sources, comment vous faites ? Est-ce que vous échangez par mail sur Google Mail avec eux ? Ou est-ce que vous utilisez PGP ? »<br />
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On peut faire ça. On peut espérer aussi que les corps dont j'ai parlé tout à l'heure, l'IETF W3C, donc les gens qui organisent Internet, plus ou moins, continuent leurs développements et arrivent peut-être un jour à ce qu'on espère, c’est-à-dire un Internet beaucoup plus sécurisé, mais on en est très loin !<br />
Alors, en tant qu’activiste, il est important aujourd'hui de se poser cette question : « Comment est-ce que moi je vais faire pour améliorer les choses ? »<br />
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D'abord je dois apprendre à mieux communiquer. Typiquement je dois venir devant vous, ce n'est pas un acte aussi simple que ça pour quelqu'un comme moi. Je dois, à l'image d'Edward Snowden, apprendre à faire en sorte qu'on parle de mon affaire. Je dois, quand j'ai un scandale que je veux dénoncer, je dois apprendre à le feuilletonner, à trouver les journalistes qui vont faire ça bien, de façon à intéresser le grand public. C'est un vrai boulot d'apprendre à communiquer pour des gens dont ce n'est pas le boulot, mais on est obligés de le faire de plus en plus.<br />
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Enfin une réponse technique, qui est peut-être celle dans laquelle je me sens le plus à l'aise, moi, mais qui n'est pas le cas de tout le monde. D'abord il va falloir arrêter de croire que simplement parce qu'on a développé un outil qui permet la confidentialité, tout le monde va se mettre à l'utiliser un jour ou l'autre. Les logiciels libres, après tout, c’était un peu le modèle au départ. On fabrique un logiciel libre, on le met à disposition de tout un chacun, on met la doc en ligne, et puis petit à petit les gens vont l'utiliser. C'est normal, il est meilleur, il est libre, il y a tout intérêt à ce que les gens viennent. Pourquoi est-ce que tout le monde n'abandonne pas Windows ? C'est bizarre ! En même temps, c'est comme ça que ça se passe.<br />
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Pour que Linux puisse devenir quelque chose de largement utilisé, il a fallu faire autre chose que simplement le mettre en ligne et laisser les gens s'en emparer. Il a fallu le rendre agréable, facile d'emploi, joli, sexy, quelque chose d'attirant pour le grand public, qui ensuite, que ce soit libre ou pas, il s'en fiche. Ce qu'il veut, lui, c'est que ce soit pratique, sympa, pas difficile.<br />
En sécurité, on n'a jamais fait ce travail là. En sécurité on a fabriqué PGP. Qui l'utilise dans la salle ? Au quotidien ? Voilà. Alors un, deux, trois, quatre, cinq. Qui utilise PGP, qui est le logiciel qui permet de chiffrer son mail, au quotidien ? J'ai bien dit au quotidien, c'est-à-dire que tous les jours vous vous rentrez votre password au moins une fois. Voilà ! Et encore on n'est quand même pas dans un public technophobe. Disons que là vous êtes quand même tous un petit peu technophiles. On a cet outil-là. Il existe depuis vingt ans. En vingt ans il a atteint une dizaine de personnes dans la salle ! Ça ne marche pas ! Il va falloir qu'on fasse mieux que ça. On ne peut pas se contenter de dire ça existe, il y a eu le scandale donc les gens vont l'utiliser. Le scandale il a un an, il y a dix personnes dans la salle qui l'utilisent !<br />
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==26' 00 ==<br />
Il faut aussi qu'on arrête de fabriquer des services centralisés. J'aime bien l'exemple de Protonmail, je vous ai expliqué pourquoi tout à l'heure ce n’était pas une bonne idée. C'est qu'un service centralisé, il y aura toujours, toujours une faille. Peut-être que lui, que les auteurs du service auront créé le site web parfait qui n'a aucune faille qui ne risque de subir aucune injection SQL, rien du tout, mais de toutes façons il aura utilisé des librairies, il aura utilisé un OJS quelconque, qui lui aura une faille. Même si personne ne l'a vue, personne ne peut savoir si la NSA ne l'a pas vue. Les développeurs du libre ont des moyens restreints. La NSA a d'énormes moyens. Ça n'a rien à voir. Eux, ils ont des gens à plein temps pour trouver des failles. Nous on un programmeur dans un coin qui a un site web à livrer, une application à fabriquer, et qui n'a vraiment pas du tout le temps d'aller chercher des failles dans son truc. On peut demander aux autres, à la communauté de faire des audits. mais la communauté, encore une fois, c'est du bénévolat. Il ne faut pas compter qu'elle soit aussi efficace que des gens qui eux ont des milliards de dollars tous les ans juste pour ça, pour chercher des failles<br />
Clairement si vous un servie centralisé, le plus sécurisé possible, vous n’aurez quand même une faille et vous n'aurez aucune confidentialité.<br />
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Il faut aussi évidemment trouver des nouveaux modèles économiques, arrêter de dire aux gens venez chez moi c'est gratuit. Si c'est gratuit, soit vous avez quelque chose en échange, eh bien de la pub, a priori je ne vois que ça. Vendre des services autour, mais des services autour, vous les vendez comment si vous n'utilisez pas les données personnelles de vos utilisateurs ? Et si vous les utilisez où est la vie privée ? Donc il faut, en tout cas, je n'ai pas les clefs, mais clairement en tout cas, il y a un modèle économique qu'il faut complètement abandonner, c'est le modèle de la publicité. Celui-là, il va falloir rentrer dans la tête des utilisateurs que ce n'est pas un modèle, que la publicité ne fait que détruire internet parce que ça le centralise de plus en plus, et que du coup ça le rend fragile et trop facile à espionner, et qu'il va falloir accepter soit de faire des efforts, soit de payer, en tout cas de trouver de nouveaux modèles économiques. C'est sûr que ça ne va pas être facile. C'est sûr que ce n'est pas en disant j'ai la même que Google Mail, venez chez moi, la seule différence c'est que vous serez sécurisés, mais c'est payant. Vous allez réussir à faire venir les gens. Vous en aurez, je pense.<br />
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Protonmail, la dernière que j'ai eu des chiffres, c’était pas loin de un million d'utilisateurs ; c'est énorme un million d'utilisateurs. Google Mail c'est un milliard d’utilisateurs. Donc sur mille mails échangés entre les utilisateurs pris au hasard, vous en avez 999 qui sont échangés avec Google Mail. Les utilisateurs qui sont chez Protonmail, quand ils veulent parler avec leurs amis, ils ont 999 pour mille chances d'envoyer leurs mails chez Google. Le reste du temps, ouais, ils sont sûrs. Mais un mail sur mille sera sûr. Les 999 autres ils vont chez Google, donc à la NSA. Donc en pratique ça ne sert à rien. Ça ne sert à rien parce que la NSA s'en fiche de ne pas avoir ce un pour mille. Elle a tout le reste donc elle sait ce que vous faites. C'est à 999 pour mille elle le sait. Donc ça lui suffit largement, elle n'a pas besoin d'en savoir plus. <br />
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Il faut évidemment maintenant mettre en concret un nouveau projet, mettre la sécurité au centre de ses préoccupations, mais ça, ça devient de plus en plus vrai heureusement. <br />
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On a vu l'équation économique, c'est un vrai problème. La valeur de la vie privée est trop basse, donc il va falloir faire en sorte de la remonter. Ce n'est pas simple ! Il va falloir convaincre le grand public que sa vie privée a une valeur. Comment faire ? On y réfléchit. On a essayé, nous, de trouver des idées. Vous en aurez j'espère d'autres. C'est un peu l’objectif de ce type de conf que de dire aux gens, il n'y a pas que CaliOpen. CaliOpen c'est un cas, dont je vais parler plus tard, et j'espère qu'il y aura d'autres idées qui sortiront de mes conférences et de mes discours, parce voilà, CaliOpen va répondre, je crois, à un certain nombre des problèmes que je pose, mais pas à tous. <br />
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Donc il faut une vraie envie, pour l'utilisateur, de quitter des services non sécurisés, de quitter des services trop centralisés, et pour ça on ne peut pas se contenter juste de lui dire c'est la même chose mais sécurisé. Ça ne marchera pas, pas plus que pour PGP. Il faut trouver des nouveaux services à lui proposer qui lui donneront envie de venir. Et peut-être qu'une fois qu'il sera là, on pourra le motiver pour utiliser des systèmes un peu plus complexes mais beaucoup plus sécurisés. Les motivations on les trouvera. Il faut donc créer cette envie de migrer. Il faut pour ça évidemment créer des services attirants. Ce n'est pas simple. Il faut aussi arrêter de croire que, simplement parce qu'on se protège soi, on est sûr, on est tranquille. Ce n'est pas en se protégeant soi qu'on est tranquille. C'est en se protégeant nous-même et en protégeant tous ceux qui nous entourent. Si chacun se protège dans son coin, c'est-à-dire moi, mes photos à moi, elles sont sécurisées, mais les photos de moi que quelqu’un d'autre a prises, qui elles ne sont pas sûres, elles en disent tout autant de ma vie.<br />
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La vie privée, si on veut la garantir, il faut arrêter de croire qu'en se protégeant soi-même seulement, on va réussir à le faire. En se protégeant soi-même, on va chez Protonmail, on fait partie du un million, mais le milliard en face, il continue à nous exposer. Ça ne sert à rien ! La seule façon de protéger la vie privée, ça n'est pas au niveau individuel, c'est au niveau de la masse. Il faut, pour ça, rendre la surveillance de masse beaucoup chère qu'elle ne l'est aujourd'hui. Encore une fois on en revient à ce modèle économique. Si ça devient beaucoup plus compliqué pour les espions d'espionner, du coup qu'est-ce qu'ils vont faire ? Ils ne vont pas arrêter d'espionner, c'est leur boulot, mais ils vont peut-être être un peu plus pointus dans leurs recherches. Plutôt que de dire j’aspire tout, les informations de la terre entière en permanence, comme ça je suis sûr que quand je cherche, je trouve. dire, bon, lui, j'ai vraiment une bonne raison de le suspecter, donc je vais mettre les moyens dessus. Peut-être pas sur Internet, Internet c'est devenu trop sécurisé, tant pis, mais je vais, je ne sais pas moi, lui envoyer une nana jolie, mettre un micro chez lui. Les espions ont toujours su espionner, ils n'ont pas attendu Internet pour ça.<br />
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Donc si on rend la surveillance de masse beaucoup plus chère on a une petite chance que les espions arrêtent de nous espionner en permanence, tous. Il n'y a que comme ça qu'on pourra vraiment retrouver un peu de vie privée. Ce n'est pas en se protégeant soi-même dans son coin qu'on y arrivera. La sécurité globale n'est pas la somme des sécurités individuelles, c'est le mot clef de cette chose.<br />
Alors, il y a un autre problème qui se pose quand on veut pousser les gens vers de la sécurité c'est qu'évidemment c'est moins facile. Un mot de passe sûr c'est un mot de passe compliqué. Si vous mettez 1 2 3 4, ce n'est pas compliqué, mais c'est facile. Si vous allez chez Gmail ce n'est pas compliqué, mais ce n'est pas sûr. Si vous voulez être sûr vous allez mettre une passe phrase de au moins trente caractères de long, qui sera difficile à retrouver et il faudra la taper plusieurs fois par jour parce qu'elle ne sera valable qu'un certain temps. Ça va vous compliquer la vie. Mais allez vendre ça au grand public, en lui disant on est un milliard d’utilisateurs qui maintenant vont décider, au lieu de mettre 1 2 3 4 chez Google et avoir un joli service facile à utiliser, ils vont devoir mettre une phrase de trente caractères, compliquée à retrouver, chez un service payant. Comment faire pour motiver autant de gens, suffisamment pour rendre la surveillance de masse assez chère ? C'est un vrai problème, ce n'est pas simple du tout.<br />
Pour CaliOpen on a imaginé une solution à ça. [https://www.caliopen.org/ CaliOpen] est un projet qui a un an maintenant à peu près, mais qui en réalité a plus de dix ans. Il y a dix ans j'avais voulu déjà créer un service de mails, pas spécialement sécurisé, mais au moins gratuit et un peu plus intelligent que ce qui existait à l'époque. On avait bien avancé sur ce projet et puis Google est arrivé avec Google Mail. On a arrêté parce que forcément on avait un peu de concurrence.<br />
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L'an dernier donc suite aux affaires, suite au scandale, Jérémie Zimmermann est passé me voir ; il m'a dit tu dois relancer ton projet et en faire quelque chose. D'abord du libre, ce qui n’était pas le cas de la première version, et puis qui permette aux gens de retrouver de la vie privée. Le challenge était lourd puisqu'il fallait répondre à tous les problèmes que j'ai soulevés jusqu'à présent.<br />
En tout cas, à force de réflexion, on a imaginé une solution pour pousser les gens d'abord à venir vers CaliOpen et ensuite pour adopter des comportements plus sûrs.<br />
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D’abord pour les attirer vers CaliOpen on est sorti du modèle, c'est-à-dire qu'on s'est dit on ne va commencer à développer, on sait faire un service de mails, ce n'est pas difficile, mais on n'a pas envie de le faire comme les autres. Parce que si on fait la même chose, pourquoi les gens viendraient chez nous ? Ça n'a pas d’intérêt. Il va falloir qu'on trouve quelque chose de mieux, encore une fois.<br />
Alors on a travaillé, on a travaillé pendant six mois sur une page blanche en disant qu'est-ce que nous on a envie d'avoir ? Et puis, petit à petit, vraiment avant la moindre ligne de code, on a bossé six mois, moi en ergonome et des graphistes. C'est tout. Aucun technicien, à part moi, mais il y a longtemps que je suis dépassé en technique.<br />
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On a, petit à petit, imaginé ce qu'on voulait. On ne voulait plus une interface trop difficile, on voit un peu, ouais, on ne voulait plus cette notion de folders à gauche. On voulait quelque chose qui se rapproche un petit peu, je ne sais pas moi, d'une timeline type Twitter ou autre, juste avec la conversation au fur et à mesure.<br />
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Puis on s'est demandé c'est quoi une conversation ? Jusqu’à présent une conversation par e-mail c'est un sujet et sous ce sujet on classe les échanges qui se font. Mais la réalité au quotidien, de nos jours, ce n'est plus ça. Quand vous échangez, je ne sais pas, avec votre fils, votre fille, votre mère, vous commencez un mail un jour, avec un sujet, bien sûr, vous devez en rentrer un, et un petit à petit vous continuez à échanger et puis vous faites reply à chaque fois, vous ne changez pas le sujet. La conversation elle dérive. Le sujet reste le même, en tout cas affiché, mais la conversation n'a plus rien à voir. <br />
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Donc qu'est-ce qui définit une conversation ? Ça n'est pas son sujet, ce sont les gens qui y participent. Donc on s'est dit on va faire ça, on va oublier cette notion de sujet, on va juste créer une conversation, un échange ce sont les gens qui y participent. Ce qui définit une conversation dans CaliOpen c'est qui participe à la conversation.<br />
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On a viré les folders du coup parce qu'on n'en a plus l’usage. On n'a plus besoin de dire ça c'est classé dans tel dossier, ça c'est classé dans tel autre. On n'a pas besoin de ça. On sait de quoi et on parle avec qui on parle, donc on retrouve facilement. On peut mettre des mots-clés et dire ça, cette discussion-là, elle traite de tel sujet ou ce message-là traite de tel sujet.<br />
Petit à petit comme ça on s'est orienté vers une jolie interface qui reste à développer, hélas ! On a beaucoup avancé sur le reste, mais pour l'interface, j'y reviendrai, on a besoin de développeurs, Front-end web, et ce ne sont pas des gens faciles à débaucher ceux-là.<br />
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Donc on s'est dit ça. On a une nouvelle interface, qui est plutôt sympa, mais ça ne suffira pas à attirer les gens. Au contraire, ça risque de les rebuter. Donc qu'est-ce qui va les attirer ? Si on définit qu'une conversation par son sujet, ça n'a pas besoin d’être forcément une conversation par mail. Ça peut être du SMS, ça peut être du chat en ligne, ça peut être des forums de discussion, ça peut être un peu tout ce qui concerne la correspondance privée. Aujourd’hui on commence une correspondance sur Twitter avec quelqu'un, en 140 caractères, ensuite on passe au message privé ; du message privé c'est trop long, donc on s’échange des e-mails, on passe à l'e-mail, peut-être demain Jabber, mais ça reste la même conversation, ce sont les mêmes personnes. Donc si on arrive à présenter ça sur une interface agréable en disant tous vos échanges, toute votre correspondance privée, regroupés là, quel que soit le protocole, quel que soit le média utilisé, là pour le coup on a quelque chose de nouveau. Là pour le coup on peut peut-être attirer du public vers un nouveau service. On n'a rien résolu au niveau de la sécurité mais on a peut-être trouvé une bonne raison pour que le public dise ça, ça m'intéresse, je vais voir. Ensuite il va falloir le faire venir, le faire rester.<br />
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==39' 17 ==<br />
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Pour ça, et surtout pour qu'il utilise de plus en plus d'outils de sécurité, on a imaginé de le noter. Évidemment les gens qui s'y connaissent, ça les intéresse, eux, de savoir que tel message a été chiffré, tel autre ne l'a pas été, parce que comme ça ils savent quelle est la chance que leur courrier ait été intercepté ou non. Mais eux-mêmes n'ont pas de note.<br />
<br />
Nous, on a imaginé dans Caliopen, que tout sera noté d'un point de vue de confidentialité. C'est-à-dire que la conversation, en elle-même, a un niveau de confidentialité, le message en lui-même en a un, le contact en a un ; le terminal sur lequel vous vous connectez a un niveau de confidentialité ; le service Caliopen sur lequel vous vous connectez en a un aussi. Tout a un niveau de confidentialité. Et ça donne quoi ? Ça donne que, quand vous utilisez, au départ vous arrivez grand public, vous n'y connaissez rien, vous l'utilisez comme un service un peu nouveau qui vous permet de tout centraliser là, mais il n'y a pas encore de notion de sécurité ni de confidentialité.<br />
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Puis un jour, quelqu'un vous dit «moi je ne veux pas que tu m'envoies de mails, je refuse que tu m'envoies des courriers via Caliopen parce que ton niveau de confidentialité à toi est trop bas et que ma sécurité à moi compte plus que ce que tu pourrais me dire. Donc pour pouvoir m'écrire il va falloir que tu augmentes ton niveau de confidentialité. Et pour ça, il va falloir, je ne sais pas, tu regardes : Caliopen va te proposer des sources, des pistes, tu vas devoir créer un couple de clés, une clé privée, une clef publique, tu vas devoir mieux renseigner le niveau de confidentialité du terminal que tu utilises, tu vas devoir avoir une action qui va te faire monter de niveau. Une fois que tu auras le niveau suffisant pour m'écrire, là j’accepterai de lire tes courriers, sinon je ne les lirai pas.»<br />
<br />
Et du coup quand on va se retrouver comme ça, devant des portes fermées, on va avoir envie de monter de niveau. Et puis de toutes façons, même humainement, quand on voit qu'on arrive sur un service et qu'on a un niveau nul, on se dit c'est quoi cette histoire de niveau ? Est-ce que je peux m'améliorer ? C'est comme un jeu quelque part. <br />
<br />
Donc, on espère par ce jeu social, de pousser les gens vers de la confidentialité, de les pousser à adopter des nouveaux comportements plus respectueux des autres, pas seulement d'eux, mais y compris de leurs correspondants. Par exemple, un correspondant vous envoie un courrier que lui estime confidentiel. Et vous, vous décidez d'aller le lire sur un terminal, sur une borne Wi-fi dans une gare ! Du coup, le message que lui estimait être confidentiel, vous le rendez public quelque part, en tout cas facilement exploitable par un tiers. Évidemment, celui qui vous l'a écrit ne pensait pas que vous alliez agir comme ça. Qu'est-ce qui doit se passer dans un cas comme ça ? D'abord Caliopen, en tout cas un système de ce genre-là, doit vous prévenir : attention ce message-là il a un haut niveau de confidentialité et toi tu vas l'utiliser sur un terminal qui n'en a aucun. Est-ce que tu es vraiment sûr de vouloir faire ça ? Si tu fais ça, tu vas perdre des points. Ton niveau à toi va baisser. Évidemment ton correspondant va être informé du fait que tu as rendu public un message qu'il estimait lui confidentiel, parce que c'est important pour lui de le savoir. Jusque là il croyait que personne d'autre que toi n'allait le lire, mais là, du coup, tu le rends public en faisant ça, il faut qu'il en soit informé. C'est peut-être important pour lui de prendre des garanties du coup. Si c'est, je ne sais pas, une source vis-à-vis d'un journaliste et que d'un seul coup la source doit se protéger, c'est important qu'elle soit informée. Et c'est important aussi que les gens qui continuent à t'écrire sachent que tu as baissé de niveau et que tu as un comportement à risque.<br />
<br />
Et du coup, forcément, en agissant comme ça et en proposant ce type d'outil, on va reformer les gens non seulement à se sécuriser mieux, mais aussi à plus respecter la vie privée de leurs correspondants et de leurs contacts. Et c'est comme ça qu'on espère, petit à petit, arriver à quelque chose d’efficace.<br />
<br />
Après c'est beaucoup plus technique et je ne pense pas faire une conférence technique. On a aussi pensé que, évidemment, pour pouvoir afficher un niveau de confidentialité d'un message, on ne pouvait pas se contenter d'un simple modèle client-serveur, parce que entre le client et le serveur il y a toujours possibilité d'une interception, man in the middle ou autre, et donc quand vous vous connectez sur un service Caliopen, le jour où vous vous y connecterez, vous vous y connectez à travers un navigateur, mais le service lui-même n'est pas centralisé, mais intégré. C'est-à-dire que l'outil qui vous envoie l'information à afficher est au courant, parce qu'il est sur le même service que le serveur qui a reçu le courrier, de la façon dont ce courrier a été reçu : s'il a été reçu par SMTP simple, sans aucun chiffrement, sans rien du tout, ou s'il a été reçu via SMTP-TLS, donc avec un chiffrement de bout en bout, si le serveur qui a envoyé le courrier a un certificat à jour ou pas. Ce genre d'informations, c'est le serveur qui reçoit votre courrier qui en est informé, pour pouvoir vous l'afficher sur l’écran. Il faut que l'outil qui vous l'affiche soit proche du serveur et qu'il n'y ait pas de possibilité d’intervention entre les deux. Donc on a imaginé un service très intégré.<br />
<br />
L'interface seule ne peut pas suffire à vous afficher l'information suffisante pour vous informer sur le niveau de confidentialité. Je pense par exemple à, comment s'appelle t-il l'autre outil qui est en le développement et qui a commencé un peu en même temps que Caliopen ? Comment ? Ouais, Mail page. Mail page n'est qu'une interface, pour le coup. Donc effectivement, elle vous permet de chiffrer, de déchiffrer votre courrier, mais ça n'est qu'une interface. Le serveur n'est pas intégré dedans, du coup les informations qu'il va vous afficher sont très limitées. Vous n'avez pas réellement assez d'informations pour pouvoir estimer si votre courrier a été intercepté ou pas.<br />
<br />
'''Public :''' On peut poser des questions ?<br />
<br />
'''L. C. :''' Oui, oui.<br />
<br />
'''Public :''' inaudible.<br />
<br />
'''L. C. :''' Alors idéalement non. En pratique oui. En pratique on imagine, nous déjà, des modes dégradés d'utilisation de Caliopen évidemment, donc un client IMAP pourrait s'y connecter, mais de façon dégradée. D'abord le client IMAP, lui, va s'attendre à avoir une structure mail, donc des sujets, donc tous les échanges qui ne sont pas du mail on aura du mal à les afficher, clairement. Un client IMAP s'attend aussi à des folders. On n'en a pas. On peut recréer des pseudos folders, en agissant sur « je crée le folder avec tous les échanges tagués boulot et je crée donc un folder boulot pour l'afficher au client IMAP ». Mais on sera en mode très dégradé avec aucune notion de confidentialité. Et dans ce mode dégradé là, a priori normalement, un serveur Caliopen n'enverra pas les messages dont le niveau de confidentialité est trop élevé. Il n'enverra que les messages dont le niveau de confidentialité est assez bas.<br />
<br />
Oui oui, n'hésitez pas à me poser des questions, bien sûr. Ça marche.<br />
<br />
'''Public :''' inaudible.<br />
<br />
Un autre aspect important, toujours en termes techniques, c'est que la chose qui me permettra de dire on a réussi quelque chose avec Caliopen, ça n'est pas le nombre d'utilisateurs dans le service Caliopen, évidemment. Caliopen ce sera du logiciel libre et on espère qu'il y en aura beaucoup des services Caliopen qui s'ouvriront. Mais pour ça il faut qu'on fasse quelque chose de facile à déployer. Aujourd'hui déployer un service web, ça prend quelques minutes, même à un administrateur pas très compétent, il suffit de, voilà, en cliquant sur quelques trucs, on installe un Apache. Apache est pré-installé de toutes façons dans toutes les distributions et sur tous les serveurs que vous pouvez louer partout. Et ensuite il vous suffit de cliquer, de choisir un CMS, de le dézipper et de cliquer sur quelques trucs et vous avez votre site web, ça y est.<br />
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Mettre en place un service de mails, sans parler d'un service aussi complexe qu'un Caliopen qui va gérer le mail, mais XMPP donc Jabber, mais peut-être un jour les SMS, peut-être un jour la vidéo, peut-être d'autres protocoles, là pour le coup, ce ne sont pas quelques minutes qu'il va falloir, ce sont quelques jours. Même pour du mail seul encore une fois. Pourquoi ? Parce que personne n'a jamais bossé là-dessus. On n'a pas d’intégration pour installer sur un serveur, un serveur loué, un système qui reçoit et qui envoie du mail, avec un niveau de confidentialité suffisant, c'est-à-dire avec la configuration du DNSSEC qui va bien pour que votre correspondant quand il reçoit votre courrier, il est bien sûr que c'est de vous qu'il l'a reçu et pas d'un service qui se fait passer pour vous, avec donc du DNSSEC, du dn, avec un certificat à jour. Ce genre de choses est compliqué. Ça ne s'installe pas si simplement que ça.<br />
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On espère, avec Caliopen, justement faciliter ce type de déploiement. Pourquoi ? Pour que le gens qui aujourd'hui disent, en entreprise ou même à la maison, moi je ne vais pas m'installer mon serveur de mails, c'est trop compliqué. Y compris en entreprise, je ne prends pas le risque, moi, de devoir gérer le spam, au niveau de ma boîte, parce que ça va me prendre un temps fou, parce que mon patron va m'en vouloir s'il a plus de spams avec mon service que chez Google. Je préfère dire au patron mettez tout le monde chez Google, c'est plus facile.<br />
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Si demain Caliopen est facile à déployer et permet d'avoir un service efficace, là pour le coup, on change encore une fois l'équation économique. Le DSI de l’entreprise va pouvoir se dire, je vais pouvoir dire à mon patron que j'ai fait du bon boulot parce que ses concurrents américains ne pourront pas lire son courrier, via la NSA, via Google, via je ne sais. Toujours est-il qu'il ne pourra pas accéder à son courrier aussi facilement, du coup, on va déployer notre truc. Et comme ça, on espère déployer énormément de Caliopen partout, non seulement dans les entreprises, mais y a compris dans les associations, y compris, je n'en sais rien dans les écoles, les facs, pourquoi pas. Et c'est le nombre de Caliopen installés qui va faire la masse suffisante d'utilisateurs qui, petit à petit, seront poussés vers l'utilisation des outils de confidentialité, qui fera que peut-être un jour on atteindra ce milliard qui fera qu'on sera à égalité avec un Google Mail et que là, pour l'espion, ça deviendra trop cher de dire je choppe tout parce que j'ai douze mille Caliopen installés dans le monde, je ne suis plus comme à l'époque de Google, pour pouvoir espionner tout le monde il va falloir que je mettre douze mille sondes. Là ce n'est plus le même prix ! Ce n'est pas une sonde, c'est douze mille. Si j'en ai deux cent mille installés, des Caliopen, bonjour le prix ! Donc je vais arrêter d’espionner tout le monde, c'est trop cher. Je vais me remettre à espionner les gens au cas par cas.<br />
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Donc la facilité de déploiement de Caliopen est quelque chose de très important depuis le départ aussi. On a imaginé tout ce qui pouvait, à notre niveau, on ne peut pas penser à tout, mais un certain nombre de modèles économiques aussi qui permettront de faire fonctionner un Caliopen, on s'en fiche, et c'est important le modèle économique parce que, si on parle de confidentialité et de vie privée, il est évident que, dès lors que vos échanges ne sont pas stockés chez vous, Caliopen n'est pas prévu pour être en auto-hébergement, s'il y a des questions là-dessus je veux bien y répondre. Votre mail est stocké chez votre fournisseur de mails, donc qui utilise Caliopen lui, mais votre mail vous appartient à vous, pas à lui. Si son modèle économique ne tient pas la route et qu'il se casse la gueule, qu'il doit fermer, vous perdez vos courriers, vous perdez vos échanges, vous perdez tout. En tout cas vous perdez une partie de votre vie privée. Que vont devenir ses disques durs ? Que vont devenir ses serveurs une fois qu'il aura fermé ? Tout ça c'est à vous et si vous ne savez pas ce que ça devient, vous n’êtes plus sûr que ça ne va pas partir chez des gens qui, eux, vont vouloir vous espionner encore une fois. On n'a pas de sécurité.<br />
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Pour avoir un minimum de sécurité, il faut que le modèle économique tienne la route. Donc on essaie d'en imaginer, mais surtout on s'est demandé comment faire pour pousser les gens qui vont installer des Caliopen à adopter des modèles économiques un petit peu stables. Et donc on a imaginé une association autour de Caliopen qui dise vous pouvez, si vous voulez, une fois que vous avez installé votre Caliopen, adhérer à l'association.<br />
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==52' 05 ==<br />
Elle, son boulot c'est évidemment de faire le suivi du logiciel, d'assurer des mises à jour, de faire de la maintenance, de boucher les trous de sécurité, il y en aura comme toujours, il y en a partout. En échange, si vous adhérez, vous aurez non seulement ces mises à jour et puis de l’information, vous permettrez la création des mises à jour, donc vous aurez un service plus sûr vous-même. Mais en plus de ça on va vous donner en échange de ça un certificat de l’association, un label qui dit, oui, cette entreprise, ce particulier, ce service web qui est ouvert au grand public, a adhéré à la charte de l'association, et la charte implique que son modèle économique n'est pas basé sur la publicité, qu'il est un petit peu fonctionnel, en tout cas qu'il ne soit pas complètement surréaliste, que parce par exemple quelqu’un n'ouvre pas un service grand public, ouvert à tous complètement gratuit, sans rien en échange, parce qu'on voit bien que lui va se casser la gueule très rapidement et que du coup les données privées de ses utilisateurs risquent de partir dans la nature.<br />
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Il s'est aussi engagé, si par malheur le modèle économique que nous on a estimé viable en tant qu’association, se casse quand même la gueule, il s'est engagé, au moment où il a adhéré à l’association, à transférer ses utilisateurs chez un autre membre de l'association ou à leur rendre leurs données. En tout état de cause il s'est engagé suffisamment pour qu'on ait une bonne chance que l'utilisateur puisse récupérer son adresse e-mail, parce que ça lui appartient, y compris l'adresse elle-même avec le domaine, mais tout ce qui a été échangé là-dedans. <br />
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En plus de ça, ce label associé à un certificat pourra permettre peut-être un jour de créer un réseau entre tous les services Caliopen, qui utilisera d'autres protocoles, un peu plus sûrs que les protocoles existants, en tout cas on a le choix, et qui, eux, seront plus difficiles à écouter. Donc on aura recréé un réseau d'échange entre tous les Caliopen qui permettra, par exemple, à quelqu’un qui utilise un service A de savoir quel est le niveau de confidentialité d'un contact qui lui est sur un service B. Mais tous les deux sont des Caliopen, ils ont tous les deux adhéré à l’association. Ils sont à l'intérieur d'un réseau privé qui échange ce type d'informations-là via des protocoles beaucoup plus confidentiels et sécurisés. Et donc on retrouve des fonctionnalités qu'on auraient perdues sinon. Et du coup forcément le service qui lui s'est engagé à respecter la charte mais ne le fait plus, perd ça, perd son label, mais perd aussi son certificat et d'un seul coup ses utilisateurs perdent des fonctionnalités. Donc on n'a pas intérêt non plus.<br />
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A chaque fois qu'on a mis en place une idée, on a essayé de comprendre pourquoi les gens allaient être motivés, et pas seulement par la sécurité. Il faut qu'il y ait quelque chose d'autre que la sécurité pour pousser les gens vers l'utilisation des outils de sécurité.<br />
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Donc voilà en gros ce qu'est Caliopen et en quoi il répond à la problématique que j'ai soulevée avant.<br />
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Le dernier point dont j'ai un peu parlé tout à l'heure : on a beaucoup avancé, à la fois sur lui, donc le design qu'on veut obtenir et sur tout ce qui est back-office, c'est-à-dire le stockage, les outils de stockage, les outils d'indexation, de façon à les rendre facilement déployables mais aussi très adaptatifs, c'est-à-dire qu'ils pourront servir d'une petite association à une très grande entreprise ou à un service gigantesque à la Gmail qui soit public et payant. On a quelque chose qui est très facilement installable à tous les niveaux. Mais pour ça, ce qu'on n'a pas réussi à faire jusqu'à présent, c'est développer l'interface utilisateur parce qu'on a besoin pour ça d'avoir des développeurs web et c'est vraiment ce qu'on recherche en priorité maintenant : ce sont de gens qui viennent nous aider à créer. On sait ce qu'on veut obtenir, on a des mockups, on a tout ce qu'il faut, on a du graphisme, mais le boulot de développement web, lui, on est vraiment très en retard dessus. Donc si vous connaissez des développeurs web qui pourraient être intéressés par ce projet, n'hésitez pas à les mettre en contact avec nous. <br />
Si vraiment on n'en a pas trouvé suffisamment d'ici la rentrée, on envisagera soit de faire un hackhaton, soit de faire carrément un kickstart, pour avoir de l'argent pour payer des gens pour le faire, pour amener au moins le projet jusqu’à un point où les développeurs viendront plus facilement, parce que c'est vrai que c'est difficile d'intégrer un projet où on ne voit pas quelque chose à l'écran.<br />
Voilà, maintenant je suis à votre disposition si vous avez de questions. Je vais les répéter.<br />
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'''Public :''' Est-ce que vous envisagez de mettre en place une sorte de standard qui permettrait à d'autres projets d’être compatibles avec Caliopen, ??? des langages différents, ??? sur des serveurs différents qui rendraient plus sûr finalement le réseau puisqu’en cas de panne de sécurité, seule une partie ???<br />
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'''L. C. :''' Donc l'ouverture de Caliopen vers d'autres services ? En fait une plus grande compatibilité de Caliopen, que ce soit au niveau de systèmes d'exploitation que de l'ouverture à d'autres services ? Caliopen, comme la plupart des web services aujourd'hui, est basé sur une API. L'API est évidemment ouverte et grand public puisqu'on est dans le logiciel libre. L'idée étant que n'importe qui puisse ajouter, parce que son modèle est connu et qu'il est basé là-dessus, demain de la vidéo ou d'autres protocoles qui viendront et s'intègrent à l'interface utilisateur telle qu'on l'imagine, Cette API est ouverte et permet déjà, permettra, en tout ça on l’espère, de créer des modules, des plug-ins tout ce qu'on peut imaginer.<br />
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Au-delà de ça, oui, on commence déjà à réfléchir avec les gens de Cozy Cloud en particulier, à voir comment faire en sorte d’intégrer les services qui sont différents mais qui ont une logique presque identique. Cozy Cloud tend à vous rendre la main sur vos données, cette fois-ci, quelles qu'elles soient, sur vos photos ou vos fichiers, tout. Caliopen est orienté vers la correspondance uniquement. On voit bien qu'il y a une compatibilité entre les deux et moyen de trouver des synergies. Aujourd'hui par exemple, eux veulent avoir quand même un service de mails intégré dans le Cozy Cloud, donc ils essaient de réfléchir à comment faire en sorte de développer quelque chose qui sera proche de l'interface utilisateur de Caliopen, de façon à ce que Caliopen puisse réutiliser une partie de leur boulot pour l'interface utilisateur. Et peut-être un jour, oui pourquoi pas, une intégration des deux, même si c'est compliqué. Parce que pour parler encore une fois de Cozy Cloud, eux sont basés sur un modèle client-serveur pour le coup très affirmé et donc on a un vrai problème de compatibilité, là pour le coup oui, parce que, voilà, comment faire en sorte dans un modèle client-serveur d'intégrer un système qui lui ne veut pas l’être. Ce n'est pas simple.<br />
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Ensuite, sur la question de la portabilité entre les différents OS ? C'est du logiciel libre, et les outils qui sont derrière sont déjà portés sur à peu près tous les OS existants, même si clairement je me vois mal installer un poste fixe sur un Windows. Je sais qu'on peut. Je pense quand même que, de toutes façons, ça restera en très grande majorité sur des Unix, mais tous les Unix pourront faire tourner un Caliopen et évidemment pas seulement Linux. Tous les VSD feront tourner les Caliopen, même les Mac feront tourner des Caliopen. Il n'y a aucun problème par rapport à ça-<br />
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'''Public :''' Oui. Je pensais que ce genre d'application, je pensais que c'est peut-être quelque chose d'intéressant pour tout l'auto-hébergement et aussi l'hébergement associatif, notamment parce qu'il y a un aspect éthique, donc un aspect sécurité qui est important pour eux. Et puis donc je pense à présent, enfin nous en ce qui me concerne, on est donc une association qui s'appelle MarsNet qui est à Marseille, qui est un peu à la suite de ??? par Globenet et donc, nous ça nous intéresse beaucoup. Mais je me pose des questions au niveau de l'ergonomie, des choix de l'ergonomie, parce que ça me paraît un peu surprenant et puis je me dis est-ce que ce n'est pas aussi intéressant de travailler justement avec les hébergeurs au niveau de ces choix de l'ergonomie et au niveau du public aussi, au niveau des usagers. Je voudrais savoir en fait combien d'usagers ont travaillé avec vous pour tester ces choix-là ergonomiques ?<br />
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'''L. C. :''' L'ergonomie, il y a six mois de boulot dessus, je ne pense qu'on va pas tellement y revenir maintenant. Par contre, est-ce qu'elle sera facile à utiliser, agréable à l'utiliser, on le verra quand on l'aura. Ça vraiment c'est le problème. Aujourd'hui on a fait ce qu'on appelle une ProFoss concept, c'est-à-dire qu'on a développé une interface minimale pour voir comment ça se passe. Ça a l'air utilisable. Il y a des questions qui vont se poser c'est sûr ; on n'a pas résolu tous les problèmes de l'interface utilisateur.<br />
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Typiquement, un exemple assez classique, c'est quand c'est du mail je sais afficher facilement un graphe avec untel a répondu à untel qui a répondu à untel dans tel ordre, mais là il y a une autre réponse. Voilà je fabrique mon graphe comme ça. Quand on intègre à la fois du mail, du chat en direct, des SMS, de la vidéo, n'importe quoi, le graphe devient quasiment impossible à imaginer. Comment faire en sorte ? Comment présenter la chose ? On a des idées, mais on ne les a pas toutes. Ça viendra au fur et à mesure et avec le retour des utilisateurs. Pour qu'on ait un retour des utilisateurs, il faut qu'on ait déjà quelque chose à leur faire tester. Et tant qu'on n'aura pas de développeurs web pour faire cette interface et jusqu'à l'interface utilisateur, on n'aura pas grand-chose à faire tester.<br />
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Sur l'auto-hébergement, je reviens là-dessus juste un mot. Le mail, mais pas seulement, tout ce qui est correspondance privée, à cause du spam notamment, mais pas que, n'est pas quelque chose qui s'allie bien à l'auto-hébergement. Moi j'auto-héberge mon e-mail perso depuis 92, à peu-près. Au début c’était facile. Ces dernières années, une fois par moi, je dois me taper je ne sais pas combien de milliers de spams pour modifier ma base d'anti-spams, modifier mes configs. Tout ça pour une personne. C'est un travail délirant. Ça ne sert à rien. Enfin ça sert pour moi, mais c'est complètement fou quoi. Le mail, à cause du spam entre autres, c'est quelque chose qui se centralise pas trop, mais quand même un peu, de façon à ce que quand on gère un service de mails, on ait un anti-spam pour tout le monde, En plus de ça plus on a d'utilisateurs plus c'est facile de faire de l'anti-spam parce que le travail de la logique bézienne se fait plus facilement sur un grand nombre de courriers différents. <br />
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Imaginons que vous avez cent mille utilisateurs sur votre service, d'un seul coup vous avez un mail, le même, qui arrive pour dix mille utilisateurs ! Spam ! Grosse chance de spams ! Ça peut être La Redoute aussi, mais pas forcément. En tout cas on peut augmenter comme ça facilement le niveau et détecter des choses plus facilement.<br />
<br />
Pareil vous mettez du greylisting sur votre service. Le greylisting, quand vous êtes tout seul, à chaque fois qu'un nouveau contact vous envoie du mail, il se prend un quart d'attente et son serveur doit faire un retry et vous, vous attendez un quart d'heure de le recevoir. Si le greylisting est au niveau d'un service un peu plus centralisé, il y a un utilisateur qui va se prendre le quart d'heure de retard, mais tous les autres ça passe pour eux. Donc le courrier électronique et tout ce qui est correspondance privée c'est bien quand c'est un peu centralisé pour tout un tas de raisons. Ça permet de partager des règles de filtrage, ça permet de partager des contacts, ça permet de partager des carnets d'adresses, ça permet de partager des fichiers plus facilement. Ça permet aussi de ne stocker les fichiers qu'en un seul exemplaire, si justement La Redoute envoie à tous vos utilisateurs le même e-mail, plutôt que de stocker sur votre service dix mille fois les mêmes photos, vous n'allez les stocker qu'une seule fois pour dis mille personnes, ça coûte un peu ; pour cent mille personnes ça ne coûte plus rien par rapport à l'effort d’hébergement que vous avez fait.<br />
<br />
Du coup il y a une vraie raison de centraliser un peu le courrier électronique, y compris économique. Technique et économique. Trop centraliser, on l'a vu ce n'est pas bon. Ce n'est pas bon parce que du coup c'est là que l'espion mettra son micro. Mais pas centraliser, c'est vraiment trop compliqué et pas adapté.<br />
Donc l'auto-hébergement pour le courrier, ce sera possible, mais ce sera possible vraiment pour quelques fous, quoi ! Je ne pense pas que ce soit l'objectif d'un Caliopen que d'avoir des services auto-hébergés pour un utilisateur. Par contre à l’échelle d'une famille, pourquoi pas ! A l’échelle d'une entreprise, évidemment, là oui. Là il y a une vraie logique à mettre en œuvre un Caliopen. Mais en auto-hébergement perso, je le vois pas tellement. En association parfaitement. Oui absolument.<br />
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==1h 05' 20 ==<br />
<br />
'''Public :''' inaudible<br />
<br />
'''L. C. :''' Justement. Attends attends, parce que je dois répéter, si tu es trop long je vais en oublier un morceau. Donc est-ce que le fait de rendre public le niveau de confidentialité d'un utilisateur Caliopen n'est pas à l'opposé de la confidentialité ? C'est ta question ? Est-ce que ce n'est pas une métadonnée ?<br />
<br />
Alors ça en est sans doute une. Je doute qu'à elle seule elle intéresse grand monde. Dans les métadonnées, ce qui est intéressant ce n'est pas la donnée sur l'utilisateur, c'est avec qui il parle. Ça n'est pas qui il est pour l'instant. Le vrai trucs des métadonnées c'est de créer des graphes pour dire, untel parle à untel, parle à untel, or le troisième, là, m'intéresse, donc je vais aussi espionner untel, untel, untel, untel. <br />
<br />
Là, même si effectivement ça peut poser un problème, je l'entends bien, je le comprends, je n'ai pas envie moi que tout le monde sache que je suis complètement nul en confidentialité, et c'est le cas, mais justement c'est tout le principe. Si on oublie ça, on n’arrivera pas à créer la motivation nécessaire aux gens pour monter de niveau. Si cette information-là n'est pas publique, les gens qui t'écrivent sans te connaître particulièrement, ne savent pas si tu es quelqu'un à qui ils peuvent faire confiance ou pas. C'est quelque chose de fondamental donc c'est quelque chose qui doit être public. C'est un choix qu'on fait. Ce n'est pas un choix forcément partagé par tous, je comprends bien. Mais c'est un des choix fondamentaux de Caliopen que cette information-là, elle, oui, elle doit être publique. Le fait que tu n'es pas quelqu’un de sûr, c'est public.<br />
<br />
Eh bien tant mieux, mais tant mieux ! Ça poussera les gens à faire plus attention. Moi c'est comme ça que je le vois, si tu veux. Peut-être que je me goure, peut-être que les gens continueront à dire, tant pis, moi je m'en fous ! Et puis que les gens sachent que je suis une grosse ??? en sécurité et que tout ce qu'ils m'envoient est public, et que je le répète à tous parce que j'adore raconter la vie de mes potes à tout le monde. Mais moi je crois que, peut-être avec ce type de choses, justement, c'est comme ça qu'on arrivera à renverser. C'est un vrai boulot de renverser toute cette charge qu'on a depuis des années, de rendre la vie privée de moins en moins importante, tout ce que je disais au début, pour que, justement, transformer et revenir en arrière vers quelque chose d'un peu plus équilibré, il va falloir ce genre de choses. Et si pour ça il faut rendre public le fait que toi tu n'es pas quelqu’un à qui on peut faire confiance, eh bien tant pis, faisons-le.<br />
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'''Public :''' Est-ce que au niveau d'un serveur, inaudible <br />
<br />
'''L. C. :''' Alors, j'entends. Est-ce que par le biais des niveaux de confidentialité on pourrait créer un graphe ? Non. Non. C'est l'utilisateur qui décide au moment où il écrit, ça n'est pas le système qui l’empêche d'envoyer un courrier à quelqu'un de non confidentiel, c'est lui. C'est lui qui dit, lui n'est pas confidentiel je ne lui écris pas. Ah, ben là c'est ma mère ! Oui, je peux lui écrire quand même. Elle a un niveau de confidentialité complètement nul, mais ce n'est pas grave, ce que je lui dis n'est pas important. Donc tu ne peux pas recréer simplement en regardant, ces trois-là, ils ont le même niveau de confidentialité donc ce sont forcément des gens qui se parlent entre eux, ce n'est pas une information.<br />
<br />
'''Public :''' inaudible<br />
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'''L. C. :''' Là on rentre dans une logique beaucoup plus floue, sachant qu'en plus tout ça est sur différents serveurs.<br />
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'''Public :''' Tu as parlé d'Open GPG ??? C'est en train de devenir un petit peu plus qu'un simple projet d'adaptation ??? de protocoles ??? Est-ce que ça ne serait pas aussi une manière de lutter contre le spam, puisque envoyer un spam ça coûte beaucoup <br />
Vous avez reçu un spam chiffré par exemple.<br />
<br />
'''L. C. :''' Est-ce que la démocratisation d'outils de type PGP pourrait se faire d'abord par le développement d'outils plus agréables en JavaScript tels qu'il en existe de plus en plus et en plus est-ce que ce ne serait pas une solution au problème du spam ?<br />
<br />
Alors oui et oui. D’abord évidemment que les outils qui seront intégrés dans Caliopen et dans son interface seront de cet ordre-là. On ne va pas réinventer le truc. J'ai refusé qu'on utilise l'état de l'art aujourd'hui, parce que tant que l'interface utilisateur n'est pas un peu plus aboutie, je n'ai pas du tout envie qu'on se mette à coder en utilisant telle ou telle librairie Java qui permet de le faire, alors que demain il y en aura une meilleure qui sera sortie. Typiquement, ce qui existait il y a six mois, au moment où on a vraiment commencé à bosser, et ce qui existe aujourd'hui, a évolué, ne serait-ce que parce que Google a mis en ligne son propre système qui est plutôt pas mal foutu. L’utiliser tel quel je n'irai pas, déjà parce que c'est RSA et que je n'ai pas confiance. Mais, en l'adaptant un peu, on peut faire quelque chose de plus agréable que ce que j'ai vu ailleurs.<br />
<br />
Ensuite est-ce que le spam peut être résolu ? Je n'en ai parlé directement, mais j'ai dit qu'il n'y avait plus de folders dans Caliopen. Un des folders habituels, dans tous les web mail, ce sont les indésirables, le spam en gros. Dans Caliopen on n'a pas de folder, donc on n'a pas ça. Ce qu'on a à la place c'est un deuxième niveau qui s'affiche, et qui lui aussi est réglable, qui est le niveau d'importance qu'on calcule à la fois en fonction du tag associé s'il y en a un, ou du tag reconnu même si on n'en a pas mis. Typiquement vous recevez un mail de votre patron, votre patron est tagué boulot. Donc le mail, automatiquement, même si vous ne l'avez pas fait, sera tagué boulot. Ce type de chose permet d'associer à un tag, à un contact, à une discussion, un niveau d'importance. Et puis petit à petit le système apprend à classer les choses par niveau d'importance.<br />
<br />
Quand il voit un spam le niveau d'importance est très, très bas. Par défaut la timeline d'un Caliopen ne vous affichera pas les contenus dont le niveau d'importance est trop bas. Vous pouvez. Comme vous pouvez ouvrir votre dossier spam. Mais c'est diminuer le niveau minimal d'importance que vous voulez afficher. Mais par défaut il ne vous affichera pas les spams simplement parce que leur niveau d'importance sera trop bas.<br />
<br />
Évidemment oui, un message confidentiel, donc chiffré, a un niveau d'importance plus élevé qu'un message non chiffré. Donc oui, un spam chiffré pourrait passer. Mais aujourd'hui, en effet, les spammeurs n'utilisent pas, ni PGP, ni aucun outil de chiffrement. Il ne faut pas se faire d'illusions si vraiment Caliopen arrive un jour à concurrencer Google Mail, évidemment les spammeurs s'y mettront. Donc il faudra trouver d'autres solutions. De toutes façons ça ne s’arrêtera pas demain la guerre anti spam. Il ne faut pas rêver. Mais ça leur coûtera plus cher, ce n'est déjà pas mal. Oui en effet.<br />
Cool, pas d'autres questions ? On va manger les cahouettes alors<br />
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'''Public :''' pourquoi ne pas être assez fou pour envisager inaudible<br />
<br />
'''L. C. :''' Ah mais moi je ne demande que ça. Mais pour l'instant au stade où on en est, ça n'est pas encore à l'ordre du jour. Ça le deviendra j'espère très, très vite. Aujourd'hui l'utilisateur, s'il va regarder le projet Caliopen, il va voir quoi ? Des slides, ceux que vous avez vus là, et tout un tas de trucs qui sont du back-end. Ce sont vraiment les outils, l'API dont je parlais tout à l'heure, les différents systèmes qui se mettent en place derrière l'interface. Mais tant qu'on n'aura pas cette interface à montrer, on n'a rien à montrer à un utilisateur final. L'utilisateur final c'est la seule chose qu'il verra dans Caliopen. Ce n'est pas un administrateur. Donc tant qu'on n'a pas ça, non seulement on n'a rien à faire tester ni rien à faire traduire, parce que j'ai des offres aussi de gens qui me disent est-ce que je peux faire de la traduction. Mais volontiers ! Mais pour l'instant ce n'est pas encore à l'ordre du jour. Évidemment dès qu'on aura quelque chose, moi je serai très preneur d'avoir des retours et de continuer. On n'a pas toutes les réponses, encore une fois je l'ai dit. Il y aura plein de gens qui voudront nous en apporter, j'espère bien, oui. Mais aujourd'hui on ne peut pas parce qu'on n'a pas ces développeurs. C'est lié. Il faut qu'on trouve très vite maintenant des développeurs web pour avancer et montrer quelque chose. En plus de ça, le fait de montrer quelque chose, ça aussi ça motivera d'autres développeurs pour dire attends, mais là il te manque ce bout-là, moi je sais le faire, je te le fais. Là aujourd'hui, il te manque tous les bouts, tu es gentil mais je n'ai pas envie.<br />
<br />
Donc on en est à ce stade difficile où on a vraiment besoin de trouver. C'est pour ça que je fais autant de confs aussi d'ailleurs, pour ça que j'en parle autant, c'est que vraiment, si on veut que ça existe un jour, il va falloir qu'on trouve une solution maintenant, cet été, pour avancer sur l'interface utilisateur. On a été vraiment déjà très loin sur le reste, maintenant il fait qu'on avance là-dessus et on prend un retard conséquent.<br />
<br />
Gandi m'aide depuis le départ du projet et met à disposition du projet du temps homme comme on dit maintenant. En gros, les gens chez Gandi qui ont envie de bosser sur Caliopen sont libres de le faire, y compris sur leur temps de travail. Ils ne sont pas forcés. Ça reste du logiciel libre, personne n'est forcé de bosser dessus. On avait un développeur web jusqu'à il y a un mois. Maintenant il a trop de boulot ailleurs, toujours chez Gandi. Gandi du coup embauche d'autres développeurs web. Peut-être qu'un de ceux-là, et je sais que c'est en cours, a envie de travailler sur Caliopen et pourra le faire du coup. Mais c'est une seule boîte. <br />
<br />
Gandi ne fait pas ça juste parce qu'il m’aime bien et que c'est mon ancienne boîte. Il fait aussi ça parce que, depuis maintenant dix ans, je ne sais pas, il gère gratuitement du mail pour ses utilisateurs. Quand on gère du mail en tant qu'entreprise, au début ça va, ce n'est pas très cher. Mais le mail, ça s'accumule. Un utilisateur que vous avez depuis un an, il a une quantité donnée de mails, dix ans plus tard il en dix fois plus. Vous, vous êtes toujours gratuit, vous n'avez pas moyen de dire, mec vous allez payer maintenant parce que dès le départ c’était gratuit et que les gens n'accepteront pas si facilement ou ils iront ailleurs, ils s'en foutent.<br />
<br />
Du coup comment faire en sorte de, sinon faire payer un nouveau un service, je ne pense pas que ce soit dans l'idée de Gandi de le faire, mais pourquoi pas, mais au moins mettre en place quelque chose qui soit un peu plus moderne en terme de stockage et qui ne soient pas des fichiers ???, stockés sur de disques, avec des files system forcément, même un peu évolués, qui ne sont pas faits pour, parce qu'au delà d'un certain nombre de mails stockés ça devient juste ingérable d'un point de vue système. Du coup eux, Caliopen, ça les intéresse aussi pour ça, parce que si demain ils peuvent dire à la place de notre web mail tout court, notre joli web mail, on propose aux utilisateurs d'utiliser l'interface Caliopen, nous derrière aussi ça veut dire qu'on aura tout le back-end de Caliopen pour avoir un stockage beaucoup plus facile à gérer, qui s'auto réplique.<br />
<br />
Il n'y a pas que Gandi qui est dans cette situation. Il y a tous les gens qui fournissent du mail. Et parmi les gens qui fournissent du mail, il n'y a pas que Gandi qui a des développeurs en interne. Donc il y a d'autres boîtes que Gandi qui pourraient avoir la même logique et se dire aussi moi ça m'intéresse que ce truc existe, ne serait-ce que parce que ça me coûtera moins cher de gérer le mail de mes utilisateurs demain. Donc qui pourraient envoyer d'autres développeurs, ceux qui sont chez eux, en attendant, voilà !<br />
Mais là, il faut que j'arrive à expliquer ça aux gens et c'est un boulot. On m'a demandé de porter ce projet. Du coup c'est devenu mon projet. Il me semble important. Comme l'a dit Stéphane à la dernière conf, je ne suis pas là pour faire de l'argent et je vois d'ailleurs mal comment on pourrait faire de l'argent avec un Caliopen. On peut monter un service Caliopen, l'ouvrir au grand public, le rendre payant. On sera rentable, j'ai peu de doutes là-dessus, mais on ne va pas devenir milliardaires en vendant Caliopen à Google puisque c'est du libre, et puis que le modèle est décentralisé ; ça n’intéressa pas Google, quoi !. Ce n'est pas avec ce projet-là que je vais gagner beaucoup de sous.<br />
<br />
J'essaie de motiver les gens, d'intéresser les gens, de leur expliquer pourquoi, comment, et quoi. Mais c'est tout ce que je peux faire à ce stade. Et quand j'ai voulu, moi, plonger dans le code, en disant après tout j'ai été développeur, je peux le redevenir, les jeunes m'ont dit non ! Tu es trop vieux ! Va t-en ? Tu vas nous ralentir et déjà on ne va pas vite. Va faire des confs, écris de articles, mais arrête. Le code ce n'est plus pour toi. Voilà ! Je suis là aujourd'hui à cause de ça. Mais je ne peux pas faire plus que d'essayer de vous convaincre d'en parler autour de vous et de motiver et d'essayer de faire avancer pour qu'on ait ce projet parce que je crois vraiment que c'est une belle solution.<br />
<br />
''Applaudissements.''</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=M%C3%A9dias_%C3%A0_transcrire&diff=63460Médias à transcrire2014-04-29T20:10:04Z<p>Echarp : </p>
<hr />
<div>[[Image:Transcriptions2.png|right|150px]]<br />
<br />
== Présentation == <br />
<br />
La page principale pour les médias sur le site de l'April est ici: http://www.april.org/fr/videos.<br />
<br />
L'ensemble de ces fichiers sur le serveur sont stockés ici: http://media.april.org/video/ et http://media.april.org/audio/.<br />
<br />
Sur le wiki, une page permet de noter les caractéristiques des fichiers audio et vidéo qui sont sur le serveur avant d'en faire une fiche sur le site web : [[AudioVideo]].<br />
<br />
'''Ces médias sont tous en rapport avec le Logiciel Libre, sa défense, sa promotion...''' <br />
<br />
<br />
{{Boite | titre= Les prochaines transcriptions du groupe<br />
| bordure=rgb(132, 136, 220)|fond=Honeydew |largeur=70% |couleurTitre=tomato}}<br />
<br />
''' Les vidéos de la liste ''À relire ou en relecture'''''<br />
<br />
<br />
<br />
<strong>Si vous avez des médias à proposer, complétez la liste ''Suggestions'' et envoyez un message.</strong> <br />
{{BoiteFin}}<br />
<br />
=== Suggestions ===<br />
<br />
* http://schedule2013.rmll.info/programme/sante/accessibilite-autonomie-et-gestion/ Plusieurs conférences sur le thème de l'accessibilité données lors des RMLL 2013<br />
<br />
* Vidéos de [http://lacantine.ubicast.eu/channels/#pas-sage-en-seine-2013 Pas Sage en Seine 2013]<br />
** Note: [http://lacantine.ubicast.eu/videos/21-06-2013-215359/ Nos machines sont-elles encore réellement nos amies?] déjà transcrit sur http://cyphercat.eu/pses2013_jz.php<br />
<br />
*[http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2931 Émission france-inter Là-bas si j'y suis du 05/02/2014 Le bon Dieu te regarde même si tu es aux cabinets 1]<br />
<br />
*[http://www.franceinter.fr/emission-la-bas-si-jy-suis-le-bon-dieu-te-regarde-meme-quand-tu-es-aux-cabinets-2 Émission france-inter Là-bas si j'y suis du 05/02/2014 Le bon Dieu te regarde même si tu es aux cabinets 2]<br />
<br />
*[http://manager.accelibreinfo.eu/Add-ons.mp3 Conférence '''en anglais''' traitant des modules complémentaires de NVDA, lecteur d'écran libre sous Windows] 1 h 37 min<br />
<br />
*[http://www.freetorrent.fr/index.php?page=torrent-details&id=e8ae902cca9e4d5dd7f8a9691bb6b45fdc8a7e8f Logiciel Libre, Société Libre - Richard M. Stallman à Grenoble - avril 2014] 2h 23 min<br />
<br />
<br />
----<br />
<br />
== Travaux ==<br />
<br />
=== En cours ===<br />
* [http://wiki.april.org/w/Open_Experience_Art_et_Culture Open Experience : Quels modèles économiques pour l’Open dans l’Art et la Culture ? Lionel Maurel ]<br />
<br />
<br />
<br />
----<br />
<br />
=== À relire ou en relecture "avec le son" ===<br />
<br />
* [[Logiciels Libres, Internet Libre: perspectives et enjeux]] 1h 12min 59s => <em>encore beaucoup d'incompréhension dans ce texte, il faudra demander aux intervenants s'ils peuvent aider à combler.</em><br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/OWF_entreprise_numerique_education_formation_LL Entreprise numérique : rôle de l'éducation et de la formation au LL] 1 h 01 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Conf_Richard_Stallman_Poitiers_mars_2013 Conférence de Richard Stallman Poitiers mars 2013 "Vers une société numérique libre"] 2 h 11 mn 49<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Argent_public_ne_doit_payer_que_une_fois_Elie L'argent public ne doit payer qu'une fois François Élie Fêtons Linux 2013] 1h 03 mn 26<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Projet_Movim_conf_Vincent_Lambert_2013 Projet de réseau social Movim par Vincent Lambert] 50 mn 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Radio_campus_rmll_accessibilite_puis_c%27est_dans_l%27air Radio RMLL - Juillet 2013 - Interview de Jean-Philippe sur l'accessibilité en première partie puis l'émission C'est dans l'air brasse du vent] 55 mn 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Des_manuels_scolaires_libres_conf_RMLL_2013 Des manuels scolaires libres conférence RMLL juillet 2013] 41 mn <= relecture avec le son de la première partie par Benjamin<br />
<br />
* [[Si, vous avez quelque chose à cacher]] 1h14mn<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/OpenData_situation_perspectives_Conf_Tangui_Morlier OpenData, situation et perspectives en France et Révision de la directive EU PSI Conf Tangui Morlier RMLL 2013 Bruxelles] 49 min 15<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Framasoft_LL_de_mars_pingouins_licence_Art_Libre Framasoft invite LL de mars et ses pingouins sous licence Art Libre RMLL 2013 Bruxelles] 40 min 06<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Interview_audio_Alexis_Kauffmann_sur_Mouv Interview audio de Alexis Kauffmann à propos du logiciel libre sur le Mouv Brisez vos chaînes numériques Août 2013 ] 10 min 25<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Libert%C3%A9_0_si_on_en_parlait_table_ronde_Armony Liberté 0, si on en parlait ? Table ronde - Armony Altinier - RMLL 2013] 1 h 03 min 36<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/R%C3%A9cents_d%C3%A9veloppements_logiciel_libre_%C3%A9ducation_Jeanne_Tadeusz_OWF_2013 Les récents développements sur le logiciel libre dans l'éducation - Interview de Jeanne Tadeusz - Open World Forum - 2013]<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Formation_au_num%C3%A9rique_solution_%C3%A0_crise_et_ch%C3%B4mage La formation au numérique : une solution à la crise et au chômage de masse ? Conf. OWF - Paris - Octobre 2013] 38 min 38<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Renouveler_la_d%C3%A9mocratie_avec_internet_et_Open_Data Renouveler la démocratie avec internet et l'Open Data - Conf - Open World Forum - 2013]<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Pourquoi_le_LL_est-il_plus_important_que_jamais Pourquoi le logiciel libre est-il plus important que jamais - Conf Richard Stallman - Janvier 2014 - Cité des sciences - Paris] 1h 33 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Soutien_RMS_version_1 Soutien de Richard Stallman version 1] 2 min 06<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Soutien_RMS Soutien de Richard Stallman] 2 min 06<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/H_Le_Crosnier_livre_Libres_Savoirs Présentation du livre « Libres Savoirs » par Hervé Le Crosnier - Bibliothèque d'Alexandrie - 2012 ] 15 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Droits_d%27auteur,_biens_communs,_ressources_%C3%A9ducatives Droits d'auteur, biens communs et ressources éducatives Hervé Le Crosnier 2013] Partie 1 55 min<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Droits_d%27auteur_biens_communs_ressources_%C3%A9ducatives_partie_II Droits d'auteur, biens communs et ressources éducatives Hervé Le Crosnier 2013] Partie II 19 min 37<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/Actualit%C3%A9_April_f%C3%A9vrier_2014 Actualités de l'April du 23 février 2014 Luc Fievet, Lionel Allorge] 4 min 12<br />
<br />
*[http://wiki.april.org/w/EGOS_2013_intervention_Jeanne_Tadeusz Pour une politique publique en faveur du Logiciel Libre - Jeanne Tadeusz - EGOS 2013] 14 min 15<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Conf%C3%A9rence_%22Logiciels_libres_:_impacts_et_enjeux_sur_la_soci%C3%A9t%C3%A9%22_Nantes Logiciels libres : impacts et enjeux sur la société - Jeanne tadeusz à Nantes] 1h 40 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Invit%C3%A9e_d%27actualit%C3%A9_Jeanne_Tadeusz_Nantes Interview de Jeanne Tadeusz à Nantes sur l'importance du Logiciel Libre] 14 min 24<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Intertice_Logiciel_libre_Circulaire_Ayrault Intertice 2014 - Comment appliquer la circulaire Ayrault sur le logiciel libre - Table ronde] 23 min au total<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Vers_un_espace_num%C3%A9rique_libre_V%C3%A9ronique_Bonnet Vers un espace numérique libre ? Conférence de Véronique Bonnet] 1 h 26 min<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
----<br />
<br />
===Relu avec le son, en attente de relecture orthographique===<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/20130712_Bernard_Stiegler_l_homo-numericus-peut-il-se-deconnecter-l_invite_des_matin L'homo-numericus peut-il se déconnecter, émission « L'invité des matins » de Radio France Culture avec Bernard Stiegler] 1 h 06 min => relu jusqu'à 1h 51m 20 inclus par plieuse<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Grands_acteurs_web_magiens_jouent_avec_nos_donn%C3%A9es Comment les grands acteurs du web s'improvisent magiciens et jouent avec nos données Conf. Frank Rousseau - RMLL Bruxelles - Juillet 2013] 57 min 11<br />
<br />
=== En attente de validation ===<br />
<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Interop%C3%A9rabilit%C3%A9_Quels_enjeux_%C3%A9conomiques_Conf_Pierre_Jarillon_RMLL_2013 Interopérabilité. Quels enjeux économiques ? Pierre Jarillon - RMLL Bruxelles Juillet 2013] 26 mn 09 relu avec le son par Marie Pierre<br />
<br />
<br />
* [[TEDx_Frederic_Couchet]] sous titrage à mettre en ligne sur le site web<br />
* [[Transcription de la table ronde des rmll 2010, en direct]] (juillet/août/octobre)<br />
* [[Transcription de la table ronde des rmll 2010, en direct 2e partie]] {{Tache|228}}(août/sept/oct)<br />
* [[Transcription de la table ronde des rmll 2010, en direct 3e partie]] {{Tache|236}}(sept/oct)<br />
* [http://wiki.april.org/w/Freemium_OWF_2012 Freemium - Interview de Patrice Bertrand - OWF 2012] 7 min<br />
* [http://wiki.april.org/w/Mageia_Anne_Nicolas_Open_World_Forum_2010 Mageia, interview de Anne Nicolas Open World Forum 2010] 9 min 02<br />
<br />
=== Publié dans le mois ===<br />
<br />
* [http://www.april.org/les-enclosures-des-bien-communs-du-vivant-aux-logiciels Les enclosures des biens communs, du vivant aux logiciels LIBRES - Richard Stallman - Jean-Pierre Berlan ] 39min30<br />
* [http://www.april.org/politique-du-logiciel-libre-emission-place-de-la-toile-avec-sebastien-broca La Politique du logiciel libre_Sébastien Broca à l'émission Place de la Toile_Décembre 2013] 44 min 09 <br />
* [http://www.april.org/actualites-de-lapril-du-6-avril-2014 Actualités April 06/04/2014 Lionel Allorge, Luc Fievet] 8 min 16s<br />
* [http://www.april.org/le-logiciel-libre-nouvelle-revolution-emission-la-matinale-du-mouv-intervenants-alexis-kauffmann-et Utopie du logiciel libre, Broca, Aka, Le Mouv Émission La Matinale du 25 novembre 2013] 25 min<br />
* [http://www.april.org/cyberdefense-francaise-quelles-perspectives-apres-le-livre-blanc-et-la-lpm-quiestions-reponses Questions - Réponses cybersécurité, souveraineté nationale] 10 min<br />
<br />
== Autres ==<br />
<br />
===[[Anciennes transcriptions publiées]]===<br />
<br />
== Retour ==<br />
à la [[Transcriptions page d'accueil|page]] d'accueil du groupe.<br />
<br />
[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
[[Catégorie:Video]]</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=Grands_acteurs_web_magiciens_jouent_avec_nos_donn%C3%A9es&diff=63459Grands acteurs web magiciens jouent avec nos données2014-04-29T20:07:49Z<p>Echarp : </p>
<hr />
<div>[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
<br />
'''Titre :''' Comment les grands acteurs du web s’improvisent magiciens et jouent avec nos données personnelles<br />
<br />
'''Intervenant :''' Frank Rousseau<br />
<br />
'''Lieu :''' Bruxelles, RMLL<br />
<br />
'''Date :''' Juillet 2013<br />
<br />
'''Durée :''' 57 min 11<br />
<br />
'''Lien vers la vidéo''' :[http://video.rmll.info/videos/comment-les-grands-acteurs-du-web-simprovisent-magiciens-et-jouent-avec-nos-donnees-personnelles/]<br />
<br />
<br />
==00' transcrit Marie-Odile ==<br />
<br />
Je suis Frank. Je suis développeur de web applications depuis de nombreuses années. Ça m'a permis de comprendre pas mal de choses sur internet et tout ce qu'on y dépose. C'est pourquoi aujourd'hui je vous fait cette présentation à propos des données personnelles et d'internet.<br />
<br />
Pour donner un cadre à cette présentation, je vais vous raconter un rencontre que j'ai faite, il y a environ quinze ans de cela, avec un ami qui était très sympathique au premier abord, qui m'a notamment beaucoup aidé, qui m'a permis de construire beaucoup de choses, de rencontrer beaucoup de monde, de découvrir des nouvelles choses. Avec lui j'ai rapidement entamé une relation très proche. Ça a été mon véritable confident, je lui racontais beaucoup de choses et ça a été très profitable pour moi.<br />
<br />
Malheureusement je me suis rendu compte, au bout d'un moment, que cet ami avait un vilain défaut, c'est que bien souvent il répétait tout ce que je disais. Au début j'ai voulu me fâcher. Je me suis dit « C'est fini je ne veux plus lui parler ! » Puis après je me suis dit « Quand même il m'a rendu beaucoup de services, c'est peut-être à mon tour de lui rendre un service ! » Et donc ensemble on a cherché des solutions et on a fini par en trouver. Heureusement je n’étais pas seul, parce que cet ami vous l'avez rencontré vous aussi, d'autres comme vous ont réagi, cet ami vous l'avez compris, c’est le web.<br />
<br />
A travers cette présentation on va essayer de voir un peu comment j'en suis arrivé à tout lui raconter, dans une première partie. Ensuite, dans une seconde partie, on va voir pourquoi ça c'est mal passé quand il a commencé à répéter tout ce que lui disais. Enfin, pour terminer, on va essayer de voir ensemble quelles sont les solutions qu'on a trouvées, lui, moi et les autres, pour pallier à ces problèmes.<br />
<br />
Tout d'abord revenons à la première rencontre, au tout début. Ça a commencé comment ? Pour moi c’était en fait mon père, il y a quinze ans, qui envoyait des e-mails et commençait à échanger des informations avec ses amis. Je trouvais ça génial. J'étais fasciné parce que ça allait quand même beaucoup plus vite qu'une lettre à la poste. Ensuite, un deuxième temps fort on va dire, la deuxième chose qui m'a vraiment convaincue, c'est quand mon frère a publié son premier site web. J'ai trouvé ça juste génial. On créait un contenu et on pouvait automatiquement le mettre à disposition de beaucoup de monde. Donc je l'ai imité. J'ai créé un contenu. J'ai mis des choses intéressantes. Je pouvais mettre des images, du texte. J'ai même fait une belle mise en forme, parce qu'à l'époque j'étais plus attiré par le graphisme que par le développement, donc la mise en forme me plaisait beaucoup puis en plus, c'est assez rigolo, parce que les sites n'étaient pas très jolis, ils étaient tous en rose etc, c’était d’autant plus motivant de faire quelque chose de joli.<br />
<br />
Le web, immédiatement, m'a apporté trois choses. La première chose qu'il m'a apportée, c'est que ce contenu que je venais de créer il le mettait à disposition partout. C'est-à-dire que je pouvais y accéder depuis chez moi, depuis mon école ou depuis mon lieu de vacances, et ce, même si j'étais loin. C'est le premier point.<br />
<br />
La deuxième chose qu'il a apportée et qui est très importante, c'est qu'il a permis d'y accéder de manière instantanée. En très peu de temps, oui à l’époque les modems n'étaient pas très formants, ça c'est sûr, mais ça prenait genre une minute quelque chose comme ça, mais en très peu de temps je pouvais accéder à mon contenu. On ne parlait plus de 24 heures ou 48 heures, voire plus, quand on envoyait une lettre postale, une lettre par la poste. Donc c’était tout de suite un grand pas en avant. Donc il m'a permis d’accéder de partout, de manière instantanée, à mes contenus.<br />
<br />
Et là où ça devient vraiment intéressant, c'est que ce contenu ne restait pas qu'à mon niveau. Ce contenu, je pouvais le partager avec tout le monde. Donc il se crée un véritable échange avec la planète entière. Comme je l'ai dit ce contenu est accessible de partout. Ça veut dire que quelqu'un à l'autre bout de la planète pouvait consulter ça. En créant ma première page web, en me faisant ami avec le web, j'ai automatiquement pu la rendre accessible de partout, de manière instantanée et par tout le monde. Même mieux, seulement par ceux avec qui je le voulais.<br />
<br />
Comme ça, ça peut paraître anodin tout ce que je viens de vous dire, mais aujourd'hui ça permet énormément de choses. Ça permet d'apprendre beaucoup beaucoup. Si je prends juste un exemple pour illustrer, plutôt que de vous expliquer ça pendant longtemps, ce que ça permet c'est que tout simplement aujourd'hui si je veux apprendre une danse traditionnelle indonésienne, sans jamais mettre le pied en Indonésie, eh bien je peux. Parce qu'aujourd'hui s'il y a quelqu'un de suffisamment motivé en Indonésie pour produire des contenus vidéos, pour construire des textes, des tutoriaux, etc, des didacticiels pour m'aider, eh bien il peut le faire. Bien souvent ils le font, donc moi je peux apprendre. Alors ça ne vaudra pas effectivement la qualité d'un enseignement en direct, mais ça devient possible.<br />
<br />
Tout ça, tout cet apport, c'est très joli, c'est très agréable, mais par contre il faut commencer à prendre conscience de quelque chose.<br />
<br />
En fait à chaque fois que je crée un contenu, c'est quelque part, ce sont mes données, c'est quelque chose qui me concerne, que je mets à disposition. Soit je le mets à disposition uniquement de moi, soit des autres. Là vous me direz, oui mais je ne fais pas des pages web tous les jours donc ce n'est pas très grave. Vous avez raison. Par contre c'est là ce dont il faut bien se rendre compte c'est qu'on a plusieurs canaux de création de données personnelles. La création d'un contenu n'en est qu'un parmi plein d'autres. <br />
<br />
Pour simplifier les choses je vais vous décrire trois canaux. Le premier c'est votre informatique personnelle. C'est le plus évident, c'est celui quand vous utilisez votre ordinateur tous les jours. Vous allez par exemple faire un document de travail, vous allez envoyer un mail, tout ça constitue des données personnelles. Évidemment il y a aussi le mobile. Le mobile c'est intéressant parce que c'est beaucoup moins pratique à utiliser qu'un ordinateur personnel, qu'un ordinateur de bureau plutôt, par contre il nous suit partout. Ça veut dire qu'avec le mobile je peux créer des informations de moins bonne qualité mais je peux en créer plus souvent. Ensuite il y a les tablettes. Les tablettes c'est un exemple, finalement c'est encore un terminal de plus parmi tous ceux qu'on a qui vont créer de la donnée. Dès qu'on va utiliser un service sur internet, on va créer de la donnée. Si je mets un statut sur Facebook, je crée une donnée personnelle. Il n'y a pas besoin d'aller jusqu'au site web pour créer de la donnée.<br />
<br />
Le deuxième canal qui est intéressant, là j'anticipe un peu parce qu'aujourd'hui ce n'est pas très répandu, ce sont les objets. Tous les objets qu'on utilise aujourd'hui, petit à petit, vont être de plus en plus bavards. Il vont commencer à raconter des choses. Par exemple un frigo, ce qu'il va faire, c'est que tout simplement il va faire l'inventaire de ce qu'il y a dans notre frigo et puis il va nous tenir au courant. Ce sera beaucoup plus facile pour faire ses courses par exemple.<br />
<br />
Quelque chose qui existe déjà c'est la balance. Aujourd'hui on vend des balances qui se connectent à internet et qui vont automatiquement sauvegarder votre poids tous les jours. C'est très pratique parce que ça vous permet de suivre l'évolution de la courbe de votre poids, ça peut être très intéressant, moi je m'en fiche, mais il y a des gens pour qui ça peut être utile. Et aussi après, ça je ne vous le souhaite pas, mais puisqu'on parle de santé un petit peu, si un jour vous avez un pacemaker, ce qui se passe c'est que le pacemaker va aller enregistrer les informations sur internet pour que votre médecin puisse savoir à tout moment dans quel état il se situe. <br />
<br />
Ça fait un deuxième canal de production de données. Le premier c’était l'informatique personnelle, le plus évident, celui qu'on utilise tous les jours. Le deuxième canal ce sont les objets.<br />
<br />
<br />
'''Intervention inaudible''' <br />
<br />
<br />
'''Frank :''' Il y aura une session de questions-réponses à la fin. Donc voila ça c’était une deuxième canal. Ensuite, oui pardon j’avais oublié, c'est que là je ne suis pas en train de vous dire qu'il faut que vous ayez peur des objets. Vous pouvez continuer à utiliser votre frigo ça marchera toujours, il n'y a aucun souci là-dessus. Il faut juste avoir conscience de ce qui se passe. Je crois qu'il y avait une conférence ce matin à ce sujet: de plus en plus les objets vont parler et il va savoir où est-ce qu'ils parlent. Mais ça vous allez le comprendre dans la suite de la présentation pourquoi c'est important de savoir ça.<br />
<br />
==9' 26 ==<br />
<br />
Ensuite j'ai un troisième canal qui n'est pas négligeable, c'est peut-être même le plus important, enfin il va tendre à devenir le plus important, c'est celui de votre entourage, de vos relations. Votre famille par exemple va parler de vous, en vous envoyant un mail, en racontant une histoire qui vous concerne, automatiquement ils vont créer des informations personnelles, ils vont créer vos informations personnelles. De la même manière vos amis vont créer des informations personnelles, vont créer vos informations personnelles. Pourquoi ? Parce que s'ils vous invitent à un événement sur Facebook par exemple, eh bien automatiquement ils enregistrent quelque part que vous avez été invité à cet événement. Si jamais vous confirmez que vous venez à cet événement, quelque part est enregistré que vous êtes allé à tel événement, tel jour. Donc c'est une information personnelle, à laquelle vous avez peu participé mais qui a été créée plus par votre entourage.<br />
<br />
Bien sûr, plus évidentes, ce sont les relations professionnelles. Dans le cadre du travail on passe énormément de temps à créer des documents pour les autres, on collabore énormément, forcément dans tout ça, ne serait-ce qu'une simple gestion de toutes vos listes partagées, et bien ça fait qu'on crée plein d'informations sur ce que vous avez fait dans la journée.<br />
<br />
On se rend compte que via ces trois canaux on constitue un énorme tas d'informations personnelles. Ça a plein d'avantages. Notamment ça vous permet de jouer un peu avec ces informations. Quand on accumule plein de choses sur nous, après c'est nous qui décidons ce qu'on veut montrer. Si je prends l'exemple du CV, parce que c'est une pratique qui existe depuis très longtemps, si je prends le CV, au final, je prends des informations personnelles que je connais, qui sont faciles à retenir et à enregistrer, un CV je vais mettre mes diplômes et mon expérience professionnelle. Je ne vais pas envoyer le même CV si je candidate dans une banque par exemple ou si je candidate dans une jeune start-up. On utilise les données personnelles à bon escient et on les adapte à la cible à laquelle on s'adresse. Se dire qu'on en a beaucoup beaucoup, tout de suite on se dit qu'on va pouvoir faire des choses intéressantes avec.<br />
<br />
Sur internet c'est pareil. Sur internet ce qu'on fait souvent, c'est qu'on se crée plusieurs identités. Par exemple, moi je jouais beaucoup aux jeux vidéos il y a une dizaine d'années, ça m'arrive toujours de jouer mais je joue beaucoup moins, et j'avais mon profil de gamer, en gros, je me présentais comme un joueur de jeux vidéos. Aujourd'hui je suis plus développeur entrepreneur, donc ce que je travaille comme image sur internet, c'est plus l'image du développeur et de l’entrepreneur. C'est plus ça que je vais présenter. En fait, en sachant utiliser mes données personnelles à bon escient, cela peut me servir.<br />
<br />
En même temps, tout ça ça veut dire que, il y a un moment, il y a eu beaucoup beaucoup d'informations sur moi. Et en plus ces informations sont historisées. On va voir par la suite que c'est un aspect qui est aussi important. En fait toutes ces informations, quand on y repense, ça nous définit un peu au final. On peut construire notre identité dessus mais si on les prend, si on les regarde au microscope, un programme informatique est capable de faire ça, si on les regarde au microscope, c'est un peu une photographie, de nous, complète et détaillée, qu'on obtient. Cette photographie, on peut l'imaginer maintenant, là aujourd'hui, donc là si je prends mon exemple, je suis Frank Rousseau, développeur et cofondateur de Cozy Cloud par exemple. Voila, on peut dire dire c'est moi. C'est beaucoup plus détaillé que ça. Après il y a aussi une notion de temps, d'historisation. C'est que là aujourd'hui, on peut dire quelque part que je suis la description que je viens de vous donner, mais si je reprends il y a dix ans, j’étais Frank Rousseau, étudiant à l'université Pierre et Marie Curie de Paris VI. Donc au final, ce qu'on fait, c'est qu'on dit, tout au cours du temps, on dit des choses sur nous.<br />
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Là je vais faire un petit parallèle. Pour commencer ce parallèle, première question, est-ce que dans la salle est-ce que certains d'entre vous tiennent un journal intime ? Il y a une personne. Voilà. C'est très intéressant le principe du journal intime parce qu'on a des tas de bonnes raisons de tenir un journal intime. En gros ça consiste à écrire tous les jours, enfin si on le fait sérieusement, tous les jours, ce qu'on a fait, ça peut ne pas être tous les jours mais régulièrement ce qu'on a fait et ce qu'on a vécu. Il y a plein de raisons de faire ça et une principale c'est de ne pas oublier en fait, de se souvenir. J'espère que je ne me trompe pas, de se souvenir de ce qu'on a fait. Il y a des gens qui ont poussé cette pratique un peu plus loin. Ils ont dit que ce qui les intéressait dans cette pratique c'était surtout l'aspect souvenir. Après ils peuvent l'agrémenter pour dire comment ils ont vécu les choses, etc, mais ce souvenir, ils ont voulu le conserver en filmant tout ce qu'ils voyaient toute la journée. Ils filment tout ce qu'ils voient et ils enregistrent tout. Ils mettent ça sur des gros disques durs et du coup ils enregistrent toute leur vie. Cette pratique s'appelle le life logging, et ça au final, comme ça ça peut paraître un peu particulier, on peut se dire, oui, ils font ça, OK, chacun fait ce qu'il veut et ils s'amusent ! Mais le problème c'est que si on se remémore tous les canaux de communication qu'on a, notre informatique personnelle qu'on utilise de plus en plus, nos objets qu'on utilise quasiment toujours, nos relations, c'est assez rare d'avoir des personnes qui ne connaissent personne, du coup au final, il y a énormément de choses qui sont enregistrées et donc du coup nous aussi, sans s'en rendre, on se livre à la pratique du life logging. On enregistre toute notre vie en continu.<br />
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Tout ça pour dire qu'en fait sur internet, le rapport qu'on a avec internet, ça fait qu'à un moment, on dépose tout le théâtre de notre vie, sur internet. Les choses ne vont pas aller en s'améliorant, plus les objets seront sophistiqués, plus les logiciels seront sophistiqués, plus on va partager ; pas forcément partager, mais plus on va décrire, plus on va se livrer sur internet. Là il ne faut pas avoir peur. C'est quelque chose de nouveau certes. Au final on enregistre beaucoup de choses sur nous. Mais tant que c'est maîtrisé ce n'est pas très grave. Effectivement il y aura des frottements. C'est sûr que si sur Facebook vous mettez une photo de vous tout nu après avoir trop bu lors d'une soirée, il ne faut pas l'envoyer à n'importe qui. Généralement vous avez des contacts de confiance et à eux vous leur envoyez ce qu'il faut.<br />
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Du coup, même si aujourd'hui c'est nouveau et qu'il y aura des frottements, ce qui va se passer, c'est que petit à petit on va tous maîtriser cet aspect qu'on livre beaucoup de choses sur internet et ça se passera bien.<br />
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Par contre là où ça pose un problème, c'est que certains ont bien compris le fonctionnement d'internet, ils se sont dit qu'eux ils pourraient en tirer profit, ils pourraient en tirer partie. Il y a quelques mystifications. Et ça qu'on va voir dans la seconde partie de cette présentation.<br />
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==17'25 ==<br />
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Ces personnes, je les ai appelées ici, notamment dans le titre de la présentation, les magiciens du web. Qui j'entends par les magiciens du web, vous l'aurez compris, ce sont les grands acteurs du web, c'est les Facebook, c'est les Google, c'est les Twitter, tous ces mastodontes qui ont su fournir un service très intéressant sur internet et en même temps nous mystifier.<br />
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En fait si on reprend les usages. Les usages c'est quoi ? Quand j'utilise mon ordinateur, ma tablette, mon téléphone, j'ai l'impression que tout tourne autour de moi. Oui effectivement il faut passer par des portails mais globalement dans l'utilisation de ce que je fais tous les jours, j'ai l'impression que tout tourne autour de moi. Que finalement c'est presque comme si mon ordinateur était directement connecté à mon téléphone ou à ma tablette ou à autre chose ou à mes objets. <br />
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La deuxième impression que j'ai, c'est que quand j'envoie un message à quelqu'un, il reçoit tout de suite ce message. C'est lui qui reçoit le message et personne d'autre. Encore une fois, oui je passe par des portails, mais c'est quand même l'impression que ça me donne. C'est un peu comme quand on envoie un texto, on a l'impression que ça arrive tout de suite sur le portable de la personne en question. En fait ce n'est pas exactement ça qui se passe, parce que justement ces magiciens, ces grands acteurs, ce qu'eux font c'est qu'ils ont mis un grand coup de baguette magique là-dessus. Parce qu'au final c'est un peu comme ça que ça devrait marcher et c'est un peu comme ça que ça marchait au début quand on envoyait nos logiciels de partage peer to peer, qu'on publiait directement notre site sur un hébergement mutualisé,etc. Ce n'était pas exactement ça mais ça ressemblait beaucoup à ça. Et là ils ont mis un grand coup de baguette magique, ils ont un peu changé le paradigme, on s'en rend compte, mais sans qu'on en prenne pleinement conscience. Comment ils ont fait ça ? Tout simplement parce que eux, ils savent écouter le web. Ils ont su. Ils se sont rendus compte qu'on pouvait lui livrer beaucoup de choses, mais qu'on pouvait aussi beaucoup l'écouter. Ils se rendus compte que le web était très très bavard donc forcément ils se sont outillés, ils se sont organisés, ils ont recruté les meilleurs ingénieurs de la planète pour faire en sorte qu'ils puissent écouter efficacement le web, pour retenir surtout tout ce qui s'y raconte.<br />
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Voila comment ça se traduit au niveau des usages. En fait quand j'utilise mon ordinateur, je vois bien qu'il communique directement avec mon mobile, malheureusement en fait l'information part très loin. Elle part sur les serveurs des grands acteurs que j'utilise. Parce que souvent, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mois j'utilise Gmail, Facebook, Twitter, donc ça veut dire qu'à chaque fois que j'envoie quelque chose chez eux ça part loin, et ça ne vient pas directement chez moi. Ce qui est un peu dérangeant, bref ! Jusque là tout va bien mais ensuite ce qui se passe, c'est qu'on voit la même chose en fait pour tout ce qu'on transmet à nos contacts. On s'attend à ce que ça arrive directement chez eux, mais en fait ça part chez les grands acteurs d'abord. Effectivement, après ça revient, j'ai presque envie de dire ça revient, mais non. Ce qui se passe c'est que la personne à qui j'ai écrit va devoir elle-aussi se connecter, demander l'autorisation d'avoir le droit de voir le message que j'ai envoyé à l'un de ces acteurs. Ça commence à être dérangeant ! Parce que moi aussi je vais devoir demander l'autorisation pour publier sur ces services.<br />
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On ne se rend pas compte que c'est gênant parce que eux leur objectif en fait c'est de récupérer un maximum de données, parce que les données c'est ce qu'ils monnayent. Et donc plus il y a de gens qui viennent dessus, plus ils sont contents. Donc plus ils facilitent le fait de pouvoir déposer des messages ou d'en recueillir.<br />
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Le problème c'est que si on revient un peu sur la première partie, on essaye de se remémorer, la première partie c’était quoi ? C’était je peux écrire des contenus, accessibles de partout, de manière instantanée, les partager avec tout le monde. Après on a vu qu'il y avait une grosse production de données, que mon informatique personnelle part chez eux, produit des données personnelles sur moi. On a vu que les objets, alors je n'ai pas représenté dans les schémas, mais les objets aussi qui parlent beaucoup sur moi, partent là-bas. On a vu que les contacts, les relations qu'on a, envoient des messages là-bas. On a vu tout à l'heure que tout ça constituait le théâtre de notre vie. Donc ce que vous transmettez, à chaque fois, pour vous ça vous parait anodin parce que vous mettez des likes, vous envoyez des mails, vous travaillez, vous gagnez en efficacité, il faut le reconnaître ce sont des superbes services, souvent réalisés par des gens brillants, eh bien ce que vous faites, malheureusement, c'est que vous transmettez le théâtre de votre vie chez les grands acteurs du web. Là c’est la première mystification, premier grand coup de baguette.<br />
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Deuxième coup de baguette, ce qu'ils ont réussi à faire, un peu ce que j'ai essayé de vous dire juste avant, c'est qu'en fait, internet c'est un espace virtuel qu'on peut étendre à l'infini.<br />
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Si on reprend la notion de propriété d'auteur, par exemple si on imagine un mini pays dans lequel on voudrait se répartir des lopins de terre, ce serait compliqué parce qu'il faudrait dire, toi tu as un lopin de telle taille, toi de telle taille, il faudrait savoir pourquoi il y en a un qui en a un plus gros que l'autre, est-ce qu'on fait des parts égales, etc. C'est un peu compliqué, parce qu'on est dans un endroit limité.<br />
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Mais là ce qui se passe sur internet, c'est que c'est du virtuel, donc c'est complètement illimité. Là où la deuxième mystification intervient, c'est que cet espace illimité, eh bien eux ils ont quand même réussi à créer un enclos autour. Ils ont réussi à dire, je prends l’exemple de Google, de créer un Google land dans lequel on va déposer nos informations personnelles. Ils peuvent l'étendre à l'infini. Il faut passer la porte, le portail Google pour y arriver, mais derrière c'est toujours extensible à l'infini. Ça tombe bien parce que, pour eux à l'arrivée, c'est que ce soit le plus grand possible, pour avoir le plus d'informations à analyser et à récupérer.<br />
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Donc quel est le problème avec ça ? C'est que du coup c'est eux qui surveillent les entrées et les sorties ; non seulement les entrées que vous faites dans Google land, les sorties que vous faites dans Google land et le troisième point qui n'est pas négligeable c'est qu'ils contrôlent les traitements qui sont appliquées sur les données que vous avez laissées dans Google land !<br />
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Alors là vous allez me dire ce n'est pas très grave. Comme j'ai dit Google c'est quand même une société qui a été montée par des gens brillants, qui est toujours constituée de gens brillants, qui font des logiciels brillants et qui nous rendent un sacré service. Au final, ce n'est pas si grave si Google sait que je mange mes saucisses avec du ketchup. Effectivement ce n'est pas la chose dont je suis le plus fier, mais ce n'est pas si grave si je transmets ça quelque part. Ils peuvent le savoir, tant pis, je ne vais mourir demain à cause de ça. D'autant plus que je sais que vous, vous n'avez rien à vous reprocher ! Au moins c'est ce que vous alliez me dire. De toutes façons au final ce n'est pas très grave de livrer le théâtre de notre vie chez Google, de prendre un lopin de terre malléable chez Google, étant donné les superbes services qu'ils nous rendent. Certes il y a des petites publicités ciblées, etc, mais au final ce n'est pas plus dérangeant que ça ! On est tous bien contents que ça marche !<br />
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==25'58 ==<br />
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A ça je pourrais vous rétorquer beaucoup de choses mais c'est pareil, encore une fois, je vais essayer de faire simple et de limiter à trois points.<br />
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Le premier point c'est le contexte. Parce que dans le fait que vous ayez quelque chose à vous reprocher ou non, le contexte y est pour beaucoup. Pour les connaisseurs je vais prendre mon point Godwin et je vais juste vous remémorer un peu d’histoire, vous rappeler qu'en 1930 il n’était pas reprochable d’être juif en Europe. En 1939, c'est reprochable ! Et donc je vais faire une petite comparaison, une petite remarque un peu désagréable, mais il faut quand même en avoir conscience, c'est imaginer l'Allemagne nazie avec un outil comme celui de Google. Il faut bien avoir conscience qu'aujourd'hui nos démocraties sont encore jeunes et fragiles. Il faut quand même se dire que ça peut être problématique si demain les gens qui définissent le contexte de ce qui est acceptable ou de ce qui n'est pas acceptable, savent par avance qui sera reprochable ou qui ne sera pas reprochable. Ça c'est le premier aspect.<br />
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Le deuxième aspect, c'est l'auto réalisation. Là il va falloir me suivre, essayez de vous accrocher, mais je pense que ça va être assez parlant quand même. Imaginez moi, fan de cricket, je vais commencer à utiliser Google et compagnie comme toujours, je vais continuer et puis je vais commencer à parler beaucoup de cricket. Rapidement en fait ce qui se passe de l'autre côté, c'est que eux construisent des profils sur nous. Ce n'est pas compliqué ce qu'est un profil, on prend quelqu'un et on le met dans une case. Jusque-là ce n'est pas très grave parce que c'est un peu le principe du marketing et pour l'instant ça se passe plutôt bien. Là où c'est embêtant c'est qu'avec ce profil on va pouvoir faire en sorte que vous restiez dans cette case. Vous ne pourrez plus sortir de la case dans laquelle on vous a mis. Pourquoi ? Parce que plus ça va aller, plus l'environnement, le contexte tiens d'ailleurs, plus l'environnement dans lequel vous allez évoluer va être construit pour le profil dans lequel on vous a mis. Par exemple moi qui suis fan de cricket eh bien je ne verrai plus que des publicités sur le cricket. J'aurais l'impression de vivre dans un monde où tout le monde est fan de cricket. C'est la préoccupation nationale presque !<br />
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Là où c'est plus grave, c'est que toutes ces sociétés vivent de vos données, parce que ce que je n'ai pas dit, que j'aurais déjà dû dire, c'est que toutes les données qu'ils connectent sont revendues ensuite sur des places de marchés. Elles sont un petit peu améliorées, on constitue des profils sur vous, mais après on les revend vraiment comme si on vendait du poisson sur un marché. Voila, il y a telle personne, alors on reprend mon exemple, qui a trente ans, développeur, je ne sais pas, lui si tu veux lui envoyer des choses, donne-moi un peu d'argent, et comme ça ils en collectent beaucoup. Malheureusement nos profils n'ont pas beaucoup de valeur à l’unité, mais en quantité ils ont beaucoup de valeur. Une des choses qu'ils pourraient faire c'est dire: on a partenaire qui est un vendeur de clubs de golf et lui aimerait bien que les gens qui aiment le cricket se mettent au golf. Petit à petit je verrai moitié moins de pubs de cricket, mais je verrai à la place de cette moitié des pubs de golf. Petit à petit je vais devenir fan de golf, probablement. En gros je vais être manipulé par le fait que j'ai mis mes données quelque part et que ce n'est plus moi qui maîtrise les traitements qui sont appliqués dessus.<br />
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Et là où ça devient plus grave c'est que votre assurance pourrait aussi savoir un peu plus de choses sur vous. Votre assurance maladie par exemple pourrait savoir qu'il y un proche qui a eu un cancer il n'y a pas longtemps, donc que vous devenez quelqu'un qui a plus chance d'en avoir un, que vous avez une mauvaise alimentation donc décider que vous payerez votre mutuelle plus cher.<br />
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De la même manière les banques pourront dire: vous avez un environnement social qui ne semble pas favorable à un prêt donc on va vous mettre un prêt à taux élevé. Petit à petit on va vous enfermer là où vous êtes. Si vous avez des problèmes de santé vous aurez plus de mal à avoir accès à la santé et en plus vous aurez donc une moins bonne santé et si vous avez des problèmes, vous ne partez pas d'un capital, vous n’êtes pas fortuné à la base, vous aurez d'autant plus de mal à constituer votre capital.<br />
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Donc le troisième point, un peu plus léger, pardonnez-moi c'est vrai que je fais un petit peu de catastrophisme limite là, mais je préfère marquer les choses de manière claire. Troisième point un peu plus léger, c'est la propriété. On parle beaucoup de confidentialité, de vie privée, dire ce n'est que pour les gens qui ont des choses à se reprocher, bla bla bla bla, mais ce n'est pas seulement une question de confidentialité, ce n'est pas seulement une question de vie privée, c'est aussi une question de propriété. Si vous est artiste, si vous êtes écrivain, si vous publiez du contenu, souvent quand vous le publiez sur tous ces services, pour des raisons pratiques, ce n'est pas forcément calculé avec une mauvaise intention, pour des raisons pratiques, ils sont obligés d'acquérir les droits d’auteur dessus. Acquérir les droits d'auteur dessus, ça veut dire qu'ils peuvent se servir de vos images. Donc ça fait toujours réfléchir !<br />
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J'ai peut-être fait un peu peur. L'idée, avec ce dernier petit slide pour clore cette seconde partie, c'est de dire: il ne faut pas trop en faire. J'ai voulu marquer le coup, j'ai un peu appuyé dessus. C'est un peu l'effet Mac Donald : Mac Donald ce n'est pas bon, c'est un peu trop salé, ce n'est pas bon pour la santé. On le sait tous, on continue à y aller, on n'est pas tous morts et la terre a continué de tourner. Il ne faut pas trop s'alarmer. Il faut juste prendre conscience de ce qui se passe et se dire là il y a quelque chose.<br />
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Si on reprend un petit peu tout ce qu'on s'est dit : j’ai commencé internet était vraiment commode pour faire plein de choses, pour découvrir des nouvelles choses. J'ai commencé à entasser beaucoup de données, tout ce que je fais tous les jours, même ce qui ne dépend pas de moi, je crée énormément de donnés. Tout ce paquet de données est très intéressant, je peux en faire des choses mais il faut que je le maîtrise. Par contre il y a un problème, il y a des gens qui ont compris que je mettais ce paquet de données, quelque part, et ils ont fait en sorte que ça vienne chez eux et qui aujourd'hui les analysent. Pour l'instant ce n'est pas très grave, c'est assez rigolo, ça peut même être pratique par moment, ça me rend service de toutes façons, mais au bout d'un moment ça peut devenir sérieusement problématique. Il faut commencer à prendre conscience de ça.<br />
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Il y a des tas de gens qui parlent bien de problèmes de données personnelles, etc, je ne pense pas être la meilleure personne pour ça. Par contre là où je peux apporter quelque chose en plus, c'est que ça fait un moment que je réfléchis à des alternatives, que je travaille dessus, moi parmi beaucoup d'autres. Aujourd'hui ce qui peut être intéressant, c'est ce que je disais au début, c'est de voir comment on peut se réconcilier avec internet, comment on peut se réconcilier avec le web. C'est de réfléchir un peu à ce qu'on fait maintenant. On a vu qu'il y avait un problème. C'est bien. Il y a eu le temps du constat. J'ai suivi des conférences de gens très bien comme Benjamin Bayart, etc, qui ont fait un constat qu'il y avait un problème. Ils ont même déjà participé aux solutions à travers leurs projets personnels, etc. Ensuite il y a eu le temps de l'analyse, comprendre bien comment ça se passe, pourquoi ça se passe, c'est un peu ce qu'on vient de faire là. Maintenant est venu le temps des solutions. Voir comment on peut faire pour faire en sorte que ça se passe mieux. Ensemble on va commencer un peu à réfléchir à quelles solutions on pourrait trouver.<br />
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==34'38 ==<br />
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Ce qu'on a vu c'est que les magiciens ce qu'ils faisaient c'est qu'ils accaparaient toutes nos données parce qu'on venait chez eux, ils nous faisaient une grande porte d'entrée dans laquelle on pouvait passer, et qu'on déposait toutes nos choses et qu'ils nous rendaient ça très commode et que c’était vraiment sympathique. Ce qu'il faut essayer de comprendre c'est comment ils arrivent à faire ça. On l'a vu c'est qu'ils recrutent déjà beaucoup de gens, ils montent de grandes grandes équipes, ils s'organisent très bien pour faire ça. Ensuite quel est le moyen, je dirais la matière première pour pouvoir constituer ça ? En fait ils vont utiliser des ordinateurs, des gros ordinateurs, ils vont même les multiplier, ils vont même les connecter entre eux pour faire l'équivalent d'un ordinateur gigantesque. Ils vont même en mettre à plusieurs endroits de la planète pour qu'ils communiquent, et donc ils vont prendre le contrôle de ces ordinateurs, ils vont les maîtriser, ils vont dire comment ça se passe et du coup, à cause de ça, ils peuvent donner les règles du jeu. C'est eux qui peuvent décider si on est profilé, c'est eux qui peuvent décider si nos données sont vendues, c'est eux qui font ce qu'ils veulent.<br />
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Si on commence à creuser, d'ailleurs peut-être que dans la salle il y a gens qui commencent à avoir une idée. Est-ce que quelqu'un aurait une idée sur comment on pourrait faire pour résoudre ce problème ?<br />
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'''Public :''' S'auto-hégerger<br />
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'''Frank :''' Du coup tu me coupes un peu l'herbe sous le pied. J'allais utiliser ce terme dans pas longtemps, mais en gros l'idée, il a parlé d'auto-hébergement. En fait l'auto-hébergement c'est quoi ? C'est se réapproprier les machines. Oui ?<br />
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'''Public :''' Intervention inaudible<br />
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'''Frank :''' Désolé, je vais arrêter un peu sur les questions parce que je vais d'abord finir la conférence.<br />
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'''Public :''' Intervention inaudible<br />
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'''Frank :''' En fait il y a encore une partie. Je vais essayer d'aller vite on va passer rapidement aux questions.<br />
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En gros l'idée c'est de se réapproprier les machines. Quoi faire ? La chose qui est intéressante c'est de se réapproprier les machines. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire avoir son propre serveur chez soi. Ces grosses machines elles ont un nom, elles s'appellent serveurs. Pourquoi serveurs ? Parce qu'on applique toute une tambouille dessus, donc il y a un chef en cuisine, des gros calculateurs qui font une tambouille dessus, et ensuite une autre grosse machine va venir prendre le résultat de cette tambouille et va le livrer à quelqu'un qui est assis à une table, nous en fait derrière notre ordinateur. Donc on parle de serveur.<br />
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Du coup l'idée c'est de récupérer ces serveurs et de les mettre chez nous.<br />
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Là j'y viens. Cette pratique de récupérer le serveur s'appelle l'auto-hébergement. Là j'ai volontairement choisi un pictogramme de petite maison, parce que si vous vous souvenez de l'espace privé tout à l'heure de Google, là en fait rien ne nous empêche de créer notre propre maison et de s'y installer et de remettre tous nos services dessus.<br />
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Donc ça se traduit comment ? Comment on va retrouver ce serveur chez nous, parce que ça fait un peu peur. On parlait d'une grosse machine, là on se retrouve avec une petite machine, tout de suite ça fait un peu peur. Mais en fait pas du tout. Aujourd'hui il y a des toutes petites machines qui existent, qui ne consomment presque rien, qui sont branchables, qui sont alimentables juste avec un câble USB, qui ne font pas de bruit, qui permettent d'avoir un petit ordinateur chez soi qui va pouvoir accueillir nos futurs services web. De la même manière on a déjà en fait ces machines chez nous, on ne s'en rend pas forcément compte, si vous avez une console de jeux vidéos qui est branchée sur internet, quelque part elle pourrait faire office de machine de cette façon. Si vous êtes en France et vous avez une box pour vous connecter à internet, vous avez déjà une machine de ce type. Donc les machines existent déjà, c'est assez facile à brancher, chez nous, et ça marche déjà. Ça c'est le premier point, je dirais la partie hardware, la partie solide, est déjà résolue, est déjà en place.<br />
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La bonne nouvelle c'est que la partie logicielle aussi existe. Là vous voyez une dizaine, quinzaine de projets qui existent déjà et j'en ai oublié beaucoup, qui permettent de dire: les services que j'avais avant sur Facebook, Google, Twitter, etc, qui me sont si pratiques, dont je ne peux pas me passer, moi je ne peux pas m'en passer aujourd'hui, et bien ces services je peux les retrouver sur mes machines. C'est là que ça devient intéressant. Si on reprend le problème initial, en fait, si on restait à la partie deux, la seule solution possible c'est de sortir d'internet pour pouvoir éviter tout ça. Aujourd'hui sortir d'internet ça demande beaucoup de courage et ça demande presque de se marginaliser, c'est une alternative qui est très dure à choisir. Qui est respectable, par exemple moi je n'ai pas réussi à la choisir, je me suis dit il faut que je trouve quelque chose d'intermédiaire, quelque chose qui puisse me satisfaire. Heureusement il y avait déjà des gens qui travaillaient dessus et donc j'ai pu me joindre à eux et monter moi-même des projets en rapport.<br />
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Qu'est-ce ça permet ? Si on reprend tout ce qu’on s'est dit. Sur internet je peux déposer beaucoup de données ça revenait à inventer le théâtre de ma vie sur internet. Dans la deuxième partie on a vu qu'il y avait des gens qui ont su très bien jouer de ça, qui nous ont un peu mystifié et qui ont pu en faire en sorte que le théâtre de ma vie je le dépose chez eux. Là ce qu'on a vu très brièvement, j'aurais voulu un peu plus détailler, mais apparemment vous êtes tous friands de questions, c'est que tous ces gens qui nous ont mystifié l'ont fait parce qu'ils avaient des grosses machines sur lesquelles ils nous ont attirés. Ce qu'on peut faire aujourd'hui c'est reprendre le lopin de terre qu'on avait mis chez eux et le mettre chez nous. Internet est extensible à l'infini donc on peut très mettre autant de chez nous qu'on veut chez nous. C'est assez rigolo comme expression, ce qui veut dire que là vous retrouvez tout le théâtre de votre vie dans votre maison.<br />
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Ce qui est très intéressant aussi, c'est que là aujourd'hui vous êtes aux Rencontres Mondiales du Logiciel libre, donc vous êtes venus rencontrer des libristes et c'est une communauté qui est superbe. Pourquoi ? Parce que c'est une communauté de bâtisseurs. Ça tombe bien on va faire des maisons, on a une communauté de bâtisseurs. Quand ils voient un problème, d'abord ils le constatent, ensuite ils l'analysent et ensuite ils proposent une solution, ils le résolvent. Leur solution c'est ce que vous venez de voir, c’est la liste des logiciels, l'échantillon des logiciels disponibles pour installer sur votre propre serveur. Par contre tout ça pour vous c'est nouveau, pour eux c'est récent. Tous ces logiciels ils viennent d'arriver et ils encore besoin de gagner en maturité. Ils sont encore aux balbutiements, ce sont leurs premiers pas et ils sont souvent faits, pas toujours, ils sont souvent faits par des gens bénévoles ; ils travaillent le soir et le week-end dessus. Quelques-uns sont portés par des sociétés et encore ce sont des jeunes start-up, ce ne sont pas des grosses machines. Tout ça pour dire qu'aujourd'hui ils ont besoin de votre aide.<br />
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Tous ces logiciels d'auto-hébergement sont des logiciels libres. Je ne vais pas revenir sur ce que c'est, vous pouvez voir tout au long de ce festival, il y a des tas de gens qui vous expliqueront encore mieux que moi. En gros ce sont des logiciels sur lesquels on a complètement confiance, parce que le code source, la magie qu'il y a derrière, cette fois ci elle est décrite. Ils expliquent comment ils font leurs tours de magie. Du coup on peut leur faire confiance parce qu'on comprend ce qui se passe. <br />
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==42'58 ==<br />
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Par contre tout ça c'est en balbutiements et maintenant l'idée est de savoir comment on peut les aider. Comment vous qui n’êtes pas forcément technicien, si vous êtes technicien vous savez déjà comment les aider, mais pour vous qui n’êtes pas technicien, je vais dire rapidement comment vous pouvez les aider.<br />
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La première chose c'est d'utiliser le logiciel. Pour l'instant c'est tout nouveau, ça fait un peu peur à certains mais il n'y a aucune raison, il faut commencer à s'en servir, être prêt à passer certaines barrières, c'est-à-dire avoir ce serveur chez soi, installer le logiciel chez soi. Ça prend du temps. Un week-end, plutôt que de repeindre la barrière du jardin, ça peut être de dire je vais installer mon propre serveur avec mes propres données. Ça permet, quand on utilise le logiciel, ça permet de faire des retours parce que nous quand on développe des logiciels, moi j'en fais partie de ces gens, quand on développe des logiciels, on a peu la tête dans le guidon. Avoir vos retours, savoir ce qui serait mieux, ça aide toujours parce qu'on n'a pas toujours le recul nécessaire pour faire en sorte que ce soit bon.<br />
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Vous pouvez rapporter les bugs. Les bugs on ne les voit pas toujours. C'est très utile de recevoir des bugs.<br />
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Vous pouvez écrire la documentation. Une fois que vous avez passé la barrière, les premières difficultés pour utiliser le logiciel, vous pouvez à votre tour expliquer aux autres comment utiliser le logiciel.<br />
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Vous pouvez traduire. Aujourd'hui l'anglais, la langue la plus courante, enfin celle dont on a l'impression qu'elle est la plus courante en tous cas, mais aujourd'hui, je ne connais pas les chiffres, il n'y a probablement pas la moitié de la planète qui parle anglais. Donc c'est utile si vous connaissez une langue autre que le français et l’anglais, je parle pour nous en France, mais il y a des projets qui sont portés par des anglophones purs, vous pouvez les aider en traduisant, en donnant l'accès à ces logiciels au plus grand nombre.<br />
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Vous pouvez faire des dons. C'est plus pour les gens qui sont bénévoles, ça les aide toujours. Ça leur permet de s'acheter une bière le week-end en plus, ça fait toujours plaisir et ça motive bien. Quand on fait des logiciels libres on a besoin un peu d’être porté aussi et ça ne fait jamais de mal d'avoir un petit don.<br />
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Enfin le dernier point, tout ça si vous le faites, il faut le faire bien. Comme c'est nouveau, comme ça chamboule pas mal de choses qui sont en place, les gens en ont parfois un peu peur et ont vite fait de dénigrer ces logiciels. Un moyen de les empêcher de dénigrer, c'est de décrire, d'aider. Un moyen de les aider c'est quand vous faites des choses, les faire bien, pour donner une bonne image et les gens ne pourront pas les critiquer.<br />
<br />
Le point que j’oubliais, qui est pourtant le plus important, c'est prêcher la bonne parole. Tout ce que je viens de vous dire là, si ça vous a convaincus, essayez de le reprendre, de vous le réapproprier, de creuser le sujet parce que je ne vous ai montré qu'un tout petit bout de l'iceberg, le problème des données personnelles est vraiment très vaste et compliqué, mais à la fois super intéressant, super motivant et super excitant. Si ça vous intéresse, reprenez un peu tout ce que je viens de dire, si vous ne voulez perdre trop de temps, prenez les arguments phares que j'ai mis ici par exemple ou que vous trouvez dans une autre conférence qui vous semble plus adaptée et ensuite répétez-le, essayez d'en parler aux autres pour qu'ils prennent à leur tour conscience de ce qui se passe.<br />
<br />
En fait tout ça pour dire que si on se met tous ensemble, qu'on porte un peu cette nouvelle alternative, on va pouvoir enfin réutiliser le web, en reprofiter. Si on peut reprofiter du web sereinement, on va pouvoir se remettre à partager sereinement, on va pouvoir se remettre à produire des contenus sereinement, on va pouvoir se remettre à se rencontrer sereinement. On va pouvoir avoir une vie plus exaltante. Si on se met tous ensemble et qu'on essaye de faire progresser ces logiciels, ces alternatives, ou si vous trouvez d'autres alternatives, ça va nous permettre de nous réconcilier avec notre ami le web. Globalement le web maintenant ça concerne la planète entière donc quelque part vous allez pouvoir participer à un monde meilleur.<br />
<br />
Je vous remercie pour votre attention et je suis maintenant à l'écoute de vos questions.<br />
<br />
'''Applaudissements'''<br />
<br />
==47'28 ==<br />
<br />
'''Intervention :''' S'il y a des questions, est-ce que vous pouvez simplement répéter les questions ?<br />
<br />
<br />
'''Franck :''' D'accord !<br />
<br />
<br />
'''Intervention :''' Déjà si on répète les questions c'est parfait.<br />
<br />
<br />
'''Public :''' Est-ce que vous estimez que vous devez avoir un groupe de développeurs qui se consacrent entièrement à ce projet à temps plein ? Comment un modèle économique peut être prévu à ce niveau-là, pour qu'en fait on puisse avoir confiance dans cette plate-forme, pour qu'elle se développe, pour qu'on puisse encore dans dix, vingt ans quand les ordinateurs auront complètement changé, ça s'est adapté.<br />
<br />
<br />
'''Frank :''' Il y a deux questions si j'ai bien compris. La première c'est "est-ce qu'il faut des développeurs à temps plein pour pouvoir construire ces alternatives" et la deuxième c'est "comment trouver un modèle économique viable pour ces alternatives".<br />
<br />
Donc la première question... il y avait d’autres aspects ? La première question c'est oui je pense qu'idéalement il faudrait des gens à temps plein, parce que comme je l'ai dit ce sont des gens brillants qui construisent les grands acteurs du web et en plus ces gens, ce qui est bizarre c'est que souvent ils ont de bonnes intentions, même eux on les retrouve dans la communauté du libre, etc. Oui pour pouvoir à un moment suivre, être au niveau de ceux-là, il faut des gens à temps plein.<br />
<br />
Je connais bien le sujet parce que j'ai deux types de projets là-dessus. J'ai un projet que j'ai monté de manière complètement bénévole que je fais le soir et le week-end, ce par quoi j'ai commencé et ça m'a amené à monter un projet de start-up. Cette fois-ci je me pose effectivement des questions, comment trouver un modèle économique qui est respectueux de l'utilisateur et qui en plus permet de récupérer des moyens pour construire des alternatives viables et intéressantes. Pour le modèle économique qu'on a trouvé... Déjà on établit la confiance en disant que le logiciel est libre et open source, ça c'est vrai aussi pour nos concurrents qui sont ownCloud par exemple, c'est de dire que si on sait ce qui se passe avec le logiciel, on peut le contrôler. En plus du coup si on sait ce qui se passe, ça veut dire qu'on peut l'installer chez nous. Ça veut dire qu'à un moment on peut dire je le mets chez moi. Pour gagner de l'argent, ce qu'on peut faire, ce que nous on a trouvé comme idée la plus simple pour commencer, c'est de proposer un espace d'hébergement, un service, et dire: si vous vous ne voulez pas prendre le temps d'installer quelque choses chez vous, vous pouvez venir vous héberger chez nous. Pourquoi est-ce que nous on ne ferait pas de bêtises ? Pour deux raisons. Parce que déjà on fait payer donc le business model est clair, il n'y a pas d'effet induit. C'est un petit peu comme quand vous achetez des pommes bio par exemple, elles sont sans pesticides. Avant on vous vendait des choses avec pesticides, maintenant on vous les vend sans pesticide, ça coûte peut-être un peu plus cher, mais en tous cas au moins vous êtes serein.<br />
<br />
La deuxième façon de faire c'est de donner tous les moyens aux gens de partir. A partir du moment où les gens peuvent partir, s'il y a un scandale à la Prism qui arrive sur nous par exemple, ou même chez ownCloud, et bien nous ne survivrions pas, parce que tout de suite tout le monde va s'en aller et va chercher à l'installer chez lui. Quelque part on se met nous-mêmes les limitations pour rester respectueux de nos utilisateurs.<br />
<br />
De la même manière pour les réseaux sociaux c'est un petit peu plus compliqué, je pense que les réseaux sociaux ça arrivera plus dans un deuxième temps. On verra avec Prism, diaspora a repris, Diaspora est un des réseaux sociaux que j'ai décrit dans cette présentation, a repris de l'aile, a été reboosté, donc on verra. Mais je pense que les réseaux sociaux arriveront dans un deuxième temps. Maintenant on parle de cloud, je ne sais pas si c'est un terme qui vous parle, mais en gros avoir son espace personnel, on dit que c'est un cloud. La tendance c'est de récupérer ce cloud vers chez soi. C'est beaucoup plus facile que de créer un réseau social qui est hors des grands acteurs, parce que le réseau social dépend de la masse critique, dépend d'un certaine masse critique et c'est très difficile de le faire démarrer. Tandis qu'un cloud à usage personnel, des applications qui ne nécessitent pas beaucoup d'interactions avec les autres ça fait déjà un point de départ plus intéressant.<br />
<br />
Est-ce qu'il y a d'autres questions ? Oui.<br />
<br />
'''Public :''' Tu parlais de Facebook, notamment du fait que ce ne serait pas mal de quitter un peu tous ces réseaux sociaux pour garder notre autonomie. Ma question est simple, je suis moi-même utilisateur de logiciels libres et défenseur du logiciel libre, comment est-ce que tu fais pour quitter Facebook, par exemple, je parle de Facebook puisque c'est le plus répandu, sans pour autant te couper du monde, puisque tous tes amis, ta famille, moi aussi je précise, sont sur Facebook. J'ai moi-même tenté l'expérience lorsque Google + est arrivé, je me suis dit Google + a l'air un petit mieux fait quand même pour les données et tout, ça s'explique, ils sont peut-être un peu moins revendeurs de données, j'ai essayé d'amener tous mes contacts Facebook à venir sur Google + en leur disant essayez au moins pour voir ! Résultat il n'y a quasi personne qui est venu ! Ça embêtait les gens, ils étaient bien sur Facebook. Diaspora, Movim, etc, sont d'excellents projets, mais j'ai l'impression que les gens sont tellement déjà habitués en si peu de temps à Facebook, qu'ils ne quitteront pas Facebook même si on leur dit Facebook c'est le mal absolu, tant qu'ils n'en auront pas la preuve par A + B, et encore, ils n'arriveront pas à quitter Facebook. Si toi tu veux quitter Facebook, ça implique que tu te coupes du monde.<br />
<br />
'''Frank :''' La question, je résume très rapidement: c'est comment passer à ces alternatives en quittant Facebook puisqu'il faudrait que tous les contacts suivent avec et du coup ça devient compliqué.<br />
<br />
Je suis complètement d'accord avec vous, moi-même je continue à utiliser Facebook, d'ailleurs c'est pour ça que ça me tracasse. Je pense que déjà il ne faut pas limiter tout ce que je viens de dire aux réseaux sociaux. C'est tout ce que vous utilisez. Les réseaux sociaux ce n'est qu'un bout de tout ce que je viens de vous dire.<br />
<br />
Le deuxième aspect c'est qu'évidemment ça ne va pas se faire en un an. Ça va prendre du temps. L'idée c'est que ça se fasse petit à petit je pense. En gros, j'ai un peu l'impression de prêcher pour ma paroisse, l'analyse qu'on a faite dans notre start-up, c'est de se dire qu'on va d'abord commencer à rapatrier les applications plus simples qui ne dépendent pas des contacts. Même si vous quittez Facebook, vos contacts vont continuer à parler de vous. Vous pouvez vous connecter sur Facebook et demander à récupérer les données qu'ils ont sur vous, même si vous n’êtes pas inscrit, pour info. Chaque fois que vous allez vous balader sur des sites, chaque fois qu'il y a un bouton like qui apparaît, ils savent que vous êtes allé sur ce site-là.<br />
<br />
L'idée c'est de commencer par des applications dont il est beaucoup plus facile de partir, les applications personnelles, la gestion de notes, un agenda, etc, et dire et bien voila on repart de ça parce que là je peux me couper du reste, ça continue à marcher. Et puis après, petit à petit, je me rends compte que je récupère mes données personnelles. Je n'ai plus à droite, à gauche, etc, je les ai toutes au même endroit. Comme on a vu un moment, avoir toutes ses données personnelles c'est quand même vachement pratique. Je peux faire beaucoup de choses. Les données de santé par exemple, je pourrais en déduire des choses pour moi, pour avoir une meilleure hygiène de vie, si j'en ai envie ! Du coup ça devient très intéressant de récupérer ses données. Ce qu'on espère c'est que les gens, nos utilisateurs, déjà il y en a qui viendront juste pour protéger leur vie privée, mais aussi, pour protéger la vie privée, je fais une petite parenthèse, il y a encore d'autres choses à faire, la prochaine conférence en parlera, mais pour la protéger complètement c'est un sacré premier pas de faire ça ! Une fois qu'il récupère toutes ses données, on se rend compte que l'utilisateur peut faire beaucoup plus de choses, donc il sera motivé à rester dessus. Ce jour là, une fois qu'il aura complément changé de paradigme pour ses applications personnelles, ça ne sera pas difficile de dire: il y a une application qui sert à se connecter avec votre ami. Du coup les gens vont commencer à se parler directement et naturellement le switch va se faire, et même pour les réseaux sociaux, ça serait beaucoup plus facile de dire quand il y a quelque chose qui m'intéresse dans Facebook, je sauvegarde cette image dans mon espace, je sauvegarde ce message dans mon espace, ce qu'on ne peut pas faire actuellement, ou de la même manière j'ai mon gros tas de données et j'en pousse quelques-uns sur mon réseau social.<br />
<br />
<br />
'''Public :''' Il faudrait des connecteurs entre le libre et le monde...<br />
<br />
<br />
'''Frank :''' Je pense qu'aujourd'hui il faut faire quelque chose de graduel. Effectivement au début ça peut se faire. Déjà ce qui est complètement exportable, ce dont on peut partir on en part, et après on crée des connecteurs sur ce dont on ne peut pas partir pour commencer à tirer, être un peu entre les deux, quelque chose d'un peu hybride, pour après complètement basculer sur la solution idéale, qui viendra naturellement parce qu'elle apporte plus de choses.<br />
<br />
<br />
'''Intervention :''' Donc je vais simplement dire que Frank Rousseau fait une autre conférence demain matin. Pour les gens qui veulent approfondir vous pouvez venir l'écouter dans le thème Internet et cloud et on va vite laisser la parole à Werner Koch qui attend.<br />
<br />
<br />
'''Frank :''' Merci<br />
<br />
<br />
'''Applaudissements'''</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=Grands_acteurs_web_magiciens_jouent_avec_nos_donn%C3%A9es&diff=63430Grands acteurs web magiciens jouent avec nos données2014-04-29T19:11:51Z<p>Echarp : </p>
<hr />
<div>[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
<br />
En cours de relecture par echarp!<br />
<br />
'''Titre :''' Comment les grands acteurs du web s’improvisent magiciens et jouent avec nos données personnelles<br />
<br />
'''Intervenant :''' Frank Rousseau<br />
<br />
'''Lieu :''' Bruxelles, RMLL<br />
<br />
'''Date :''' Juillet 2013<br />
<br />
'''Durée :''' 57 min 11<br />
<br />
'''Lien vers la vidéo''' :[http://video.rmll.info/videos/comment-les-grands-acteurs-du-web-simprovisent-magiciens-et-jouent-avec-nos-donnees-personnelles/]<br />
<br />
<br />
==00' transcrit Marie-Odile ==<br />
<br />
Je suis Frank. Je suis développeur de web applications depuis de nombreuses années. Ça m'a permis de comprendre pas mal de choses sur internet et tout ce qu'on y dépose. C'est pourquoi aujourd'hui je vous fait cette présentation à propos des données personnelles et d'internet.<br />
<br />
Pour donner un cadre à cette présentation, je vais vous raconter un rencontre que j'ai faite, il y a environ quinze ans de cela, avec un ami qui était très sympathique au premier abord, qui m'a notamment beaucoup aidé, qui m'a permis de construire beaucoup de choses, de rencontrer beaucoup de monde, de découvrir des nouvelles choses. Avec lui j'ai rapidement entamé une relation très proche. Ça a été mon véritable confident, je lui racontais beaucoup de choses et ça a été très profitable pour moi.<br />
<br />
Malheureusement je me suis rendu compte, au bout d'un moment, que cet ami avait un vilain défaut, c'est que bien souvent il répétait tout ce que je disais. Au début j'ai voulu me fâcher. Je me suis dit « C'est fini je ne veux plus lui parler ! » Puis après je me suis dit « Quand même il m'a rendu beaucoup de services, c'est peut-être à mon tour de lui rendre un service ! » Et donc ensemble on a cherché des solutions et on a fini par en trouver. Heureusement je n’étais pas seul, parce que cet ami vous l'avez rencontré vous aussi, d'autres comme vous ont réagi, cet ami vous l'avez compris, c’est le web.<br />
<br />
A travers cette présentation on va essayer de voir un peu comment j'en suis arrivé à tout lui raconter, dans une première partie. Ensuite, dans une seconde partie, on va voir pourquoi ça c'est mal passé quand il a commencé à répéter tout ce que lui disais. Enfin, pour terminer, on va essayer de voir ensemble quelles sont les solutions qu'on a trouvées, lui, moi et les autres, pour pallier à ces problèmes.<br />
<br />
Tout d'abord revenons à la première rencontre, au tout début. Ça a commencé comment ? Pour moi c’était en fait mon père, il y a quinze ans, qui envoyait des e-mails et commençait à échanger des informations avec ses amis. Je trouvais ça génial. J'étais fasciné parce que ça allait quand même beaucoup plus vite qu'une lettre à la poste. Ensuite, un deuxième temps fort on va dire, la deuxième chose qui m'a vraiment convaincue, c'est quand mon frère a publié son premier site web. J'ai trouvé ça juste génial. On créait un contenu et on pouvait automatiquement le mettre à disposition de beaucoup de monde. Donc je l'ai imité. J'ai créé un contenu. J'ai mis des choses intéressantes. Je pouvais mettre des images, du texte. J'ai même fait une belle mise en forme, parce qu'à l'époque j'étais plus attiré par le graphisme que par le développement, donc la mise en forme me plaisait beaucoup puis en plus, c'est assez rigolo, parce que les sites n'étaient pas très jolis, ils étaient tous en rose etc, c’était d’autant plus motivant de faire quelque chose de joli.<br />
<br />
Le web, immédiatement, m'a apporté trois choses. La première chose qu'il m'a apportée, c'est que ce contenu que je venais de créer il le mettait à disposition partout. C'est-à-dire que je pouvais y accéder depuis chez moi, depuis mon école ou depuis mon lieu de vacances, et ce, même si j'étais loin. C'est le premier point.<br />
<br />
La deuxième chose qu'il a apportée et qui est très importante, c'est qu'il a permis d'y accéder de manière instantanée. En très peu de temps, oui à l’époque les modems n'étaient pas très formants, ça c'est sûr, mais ça prenait genre une minute quelque chose comme ça, mais en très peu de temps je pouvais accéder à mon contenu. On ne parlait plus de 24 heures ou 48 heures, voire plus, quand on envoyait une lettre postale, une lettre par la poste. Donc c’était tout de suite un grand pas en avant. Donc il m'a permis d’accéder de partout, de manière instantanée, à mes contenus.<br />
<br />
Et là où ça devient vraiment intéressant, c'est que ce contenu ne restait pas qu'à mon niveau. Ce contenu, je pouvais le partager avec tout le monde. Donc il se crée un véritable échange avec la planète entière. Comme je l'ai dit ce contenu est accessible de partout. Ça veut dire que quelqu'un à l'autre bout de la planète pouvait consulter ça. En créant ma première page web, en me faisant ami avec le web, j'ai automatiquement pu la rendre accessible de partout, de manière instantanée et par tout le monde. Même mieux, seulement par ceux avec qui je le voulais.<br />
<br />
Comme ça, ça peut paraître anodin tout ce que je viens de vous dire, mais aujourd'hui ça permet énormément de choses. Ça permet d'apprendre beaucoup beaucoup. Si je prends juste un exemple pour illustrer, plutôt que de vous expliquer ça pendant longtemps, ce que ça permet c'est que tout simplement aujourd'hui si je veux apprendre une danse traditionnelle indonésienne, sans jamais mettre le pied en Indonésie, eh bien je peux. Parce qu'aujourd'hui s'il y a quelqu'un de suffisamment motivé en Indonésie pour produire des contenus vidéos, pour construire des textes, des tutoriaux, etc, des didacticiels pour m'aider, eh bien il peut le faire. Bien souvent ils le font, donc moi je peux apprendre. Alors ça ne vaudra pas effectivement la qualité d'un enseignement en direct, mais ça devient possible.<br />
<br />
Tout ça, tout cet apport, c'est très joli, c'est très agréable, mais par contre il faut commencer à prendre conscience de quelque chose.<br />
<br />
En fait à chaque fois que je crée un contenu, c'est quelque part, ce sont mes données, c'est quelque chose qui me concerne, que je mets à disposition. Soit je le mets à disposition uniquement de moi, soit des autres. Là vous me direz, oui mais je ne fais pas des pages web tous les jours donc ce n'est pas très grave. Vous avez raison. Par contre c'est là ce dont il faut bien se rendre compte c'est qu'on a plusieurs canaux de création de données personnelles. La création d'un contenu n'en est qu'un parmi plein d'autres. <br />
<br />
Pour simplifier les choses je vais vous décrire trois canaux. Le premier c'est votre informatique personnelle. C'est le plus évident, c'est celui quand vous utilisez votre ordinateur tous les jours. Vous allez par exemple faire un document de travail, vous allez envoyer un mail, tout ça constitue des données personnelles. Évidemment il y a aussi le mobile. Le mobile c'est intéressant parce que c'est beaucoup moins pratique à utiliser qu'un ordinateur personnel, qu'un ordinateur de bureau plutôt, par contre il nous suit partout. Ça veut dire qu'avec le mobile je peux créer des informations de moins bonne qualité mais je peux en créer plus souvent. Ensuite il y a les tablettes. Les tablettes c'est un exemple, finalement c'est encore un terminal de plus parmi tous ceux qu'on a qui vont créer de la donnée. Dès qu'on va utiliser un service sur internet, on va créer de la donnée. Si je mets un statut sur Facebook, je crée une donnée personnelle. Il n'y a pas besoin d'aller jusqu'au site web pour créer de la donnée.<br />
<br />
Le deuxième canal qui est intéressant, là j'anticipe un peu parce qu'aujourd'hui ce n'est pas très répandu, ce sont les objets. Tous les objets qu'on utilise aujourd'hui, petit à petit, vont être de plus en plus bavards. Il vont commencer à raconter des choses. Par exemple un frigo, ce qu'il va faire, c'est que tout simplement il va faire l'inventaire de ce qu'il y a dans notre frigo et puis il va nous tenir au courant. Ce sera beaucoup plus facile pour faire ses courses par exemple.<br />
<br />
Quelque chose qui existe déjà c'est la balance. Aujourd'hui on vend des balances qui se connectent à internet et qui vont automatiquement sauvegarder votre poids tous les jours. C'est très pratique parce que ça vous permet de suivre l'évolution de la courbe de votre poids, ça peut être très intéressant, moi je m'en fiche, mais il y a des gens pour qui ça peut être utile. Et aussi après, ça je ne vous le souhaite pas, mais puisqu'on parle de santé un petit peu, si un jour vous avez un pacemaker, ce qui se passe c'est que le pacemaker va aller enregistrer les informations sur internet pour que votre médecin puisse savoir à tout moment dans quel état il se situe. <br />
<br />
Ça fait un deuxième canal de production de données. Le premier c’était l'informatique personnelle, le plus évident, celui qu'on utilise tous les jours. Le deuxième canal ce sont les objets.<br />
<br />
<br />
'''Intervention inaudible''' <br />
<br />
<br />
'''Frank :''' Il y aura une session de questions-réponses à la fin. Donc voila ça c’était une deuxième canal. Ensuite, oui pardon j’avais oublié, c'est que là je ne suis pas en train de vous dire qu'il faut que vous ayez peur des objets. Vous pouvez continuer à utiliser votre frigo ça marchera toujours, il n'y a aucun souci là-dessus. Il faut juste avoir conscience de ce qui se passe. Je crois qu'il y avait une conférence ce matin à ce sujet: de plus en plus les objets vont parler et il va savoir où est-ce qu'ils parlent. Mais ça vous allez le comprendre dans la suite de la présentation pourquoi c'est important de savoir ça.<br />
<br />
==9' 26 ==<br />
<br />
Ensuite j'ai un troisième canal qui n'est pas négligeable, c'est peut-être même le plus important, enfin il va tendre à devenir le plus important, c'est celui de votre entourage, de vos relations. Votre famille par exemple va parler de vous, en vous envoyant un mail, en racontant une histoire qui vous concerne, automatiquement ils vont créer des informations personnelles, ils vont créer vos informations personnelles. De la même manière vos amis vont créer des informations personnelles, vont créer vos informations personnelles. Pourquoi ? Parce que s'ils vous invitent à un événement sur Facebook par exemple, eh bien automatiquement ils enregistrent quelque part que vous avez été invité à cet événement. Si jamais vous confirmez que vous venez à cet événement, quelque part est enregistré que vous êtes allé à tel événement, tel jour. Donc c'est une information personnelle, à laquelle vous avez peu participé mais qui a été créée plus par votre entourage.<br />
<br />
Bien sûr, plus évidentes, ce sont les relations professionnelles. Dans le cadre du travail on passe énormément de temps à créer des documents pour les autres, on collabore énormément, forcément dans tout ça, ne serait-ce qu'une simple gestion de toutes vos listes partagées, et bien ça fait qu'on crée plein d'informations sur ce que vous avez fait dans la journée.<br />
<br />
On se rend compte que via ces trois canaux on constitue un énorme tas d'informations personnelles. Ça a plein d'avantages. Notamment ça vous permet de jouer un peu avec ces informations. Quand on accumule plein de choses sur nous, après c'est nous qui décidons ce qu'on veut montrer. Si je prends l'exemple du CV, parce que c'est une pratique qui existe depuis très longtemps, si je prends le CV, au final, je prends des informations personnelles que je connais, qui sont faciles à retenir et à enregistrer, un CV je vais mettre mes diplômes et mon expérience professionnelle. Je ne vais pas envoyer le même CV si je candidate dans une banque par exemple ou si je candidate dans une jeune start-up. On utilise les données personnelles à bon escient et on les adapte à la cible à laquelle on s'adresse. Se dire qu'on en a beaucoup beaucoup, tout de suite on se dit qu'on va pouvoir faire des choses intéressantes avec.<br />
<br />
Sur internet c'est pareil. Sur internet ce qu'on fait souvent, c'est qu'on se crée plusieurs identités. Par exemple, moi je jouais beaucoup aux jeux vidéos il y a une dizaine d'années, ça m'arrive toujours de jouer mais je joue beaucoup moins, et j'avais mon profil de gamer, en gros, je me présentais comme un joueur de jeux vidéos. Aujourd'hui je suis plus développeur entrepreneur, donc ce que je travaille comme image sur internet, c'est plus l'image du développeur et de l’entrepreneur. C'est plus ça que je vais présenter. En fait, en sachant utiliser mes données personnelles à bon escient, cela peut me servir.<br />
<br />
En même temps, tout ça ça veut dire que, il y a un moment, il y a eu beaucoup beaucoup d'informations sur moi. Et en plus ces informations sont historisées. On va voir par la suite que c'est un aspect qui est aussi important. En fait toutes ces informations, quand on y repense, ça nous définit un peu au final. On peut construire notre identité dessus mais si on les prend, si on les regarde au microscope, un programme informatique est capable de faire ça, si on les regarde au microscope, c'est un peu une photographie, de nous, complète et détaillée, qu'on obtient. Cette photographie, on peut l'imaginer maintenant, là aujourd'hui, donc là si je prends mon exemple, je suis Frank Rousseau, développeur et cofondateur de Cozy Cloud par exemple. Voila, on peut dire dire c'est moi. C'est beaucoup plus détaillé que ça. Après il y a aussi une notion de temps, d'historisation. C'est que là aujourd'hui, on peut dire quelque part que je suis la description que je viens de vous donner, mais si je reprends il y a dix ans, j’étais Frank Rousseau, étudiant à l'université Pierre et Marie Curie de Paris VI. Donc au final, ce qu'on fait, c'est qu'on dit, tout au cours du temps, on dit des choses sur nous.<br />
<br />
Là je vais faire un petit parallèle. Pour commencer ce parallèle, première question, est-ce que dans la salle est-ce que certains d'entre vous tiennent un journal intime ? Il y a une personne. Voilà. C'est très intéressant le principe du journal intime parce qu'on a des tas de bonnes raisons de tenir un journal intime. En gros ça consiste à écrire tous les jours, enfin si on le fait sérieusement, tous les jours, ce qu'on a fait, ça peut ne pas être tous les jours mais régulièrement ce qu'on a fait et ce qu'on a vécu. Il y a plein de raisons de faire ça et une principale c'est de ne pas oublier en fait, de se souvenir. J'espère que je ne me trompe pas, de se souvenir de ce qu'on a fait. Il y a des gens qui ont poussé cette pratique un peu plus loin. Ils ont dit que ce qui les intéressait dans cette pratique c'était surtout l'aspect souvenir. Après ils peuvent l'agrémenter pour dire comment ils ont vécu les choses, etc, mais ce souvenir, ils ont voulu le conserver en filmant tout ce qu'ils voyaient toute la journée. Ils filment tout ce qu'ils voient et ils enregistrent tout. Ils mettent ça sur des gros disques durs et du coup ils enregistrent toute leur vie. Cette pratique s'appelle le life logging, et ça au final, comme ça ça peut paraître un peu particulier, on peut se dire, oui, ils font ça, OK, chacun fait ce qu'il veut et ils s'amusent ! Mais le problème c'est que si on se remémore tous les canaux de communication qu'on a, notre informatique personnelle qu'on utilise de plus en plus, nos objets qu'on utilise quasiment toujours, nos relations, c'est assez rare d'avoir des personnes qui ne connaissent personne, du coup au final, il y a énormément de choses qui sont enregistrées et donc du coup nous aussi, sans s'en rendre, on se livre à la pratique du life logging. On enregistre toute notre vie en continu.<br />
<br />
Tout ça pour dire qu'en fait sur internet, le rapport qu'on a avec internet, ça fait qu'à un moment, on dépose tout le théâtre de notre vie, sur internet. Les choses ne vont pas aller en s'améliorant, plus les objets seront sophistiqués, plus les logiciels seront sophistiqués, plus on va partager ; pas forcément partager, mais plus on va décrire, plus on va se livrer sur internet. Là il ne faut pas avoir peur. C'est quelque chose de nouveau certes. Au final on enregistre beaucoup de choses sur nous. Mais tant que c'est maîtrisé ce n'est pas très grave. Effectivement il y aura des frottements. C'est sûr que si sur Facebook vous mettez une photo de vous tout nu après avoir trop bu lors d'une soirée, il ne faut pas l'envoyer à n'importe qui. Généralement vous avez des contacts de confiance et à eux vous leur envoyez ce qu'il faut.<br />
<br />
Du coup, même si aujourd'hui c'est nouveau et qu'il y aura des frottements, ce qui va se passer, c'est que petit à petit on va tous maîtriser cet aspect qu'on livre beaucoup de choses sur internet et ça se passera bien.<br />
<br />
Par contre là où ça pose un problème, c'est que certains ont bien compris le fonctionnement d'internet, ils se sont dit qu'eux ils pourraient en tirer profit, ils pourraient en tirer partie. Il y a quelques mystifications. Et ça qu'on va voir dans la seconde partie de cette présentation.<br />
<br />
==17'25 ==<br />
<br />
Ces personnes, je les ai appelées ici, notamment dans le titre de la présentation, les magiciens du web. Qui j'entends par les magiciens du web, vous l'aurez compris, ce sont les grands acteurs du web, c'est les Facebook, c'est les Google, c'est les Twitter, tous ces mastodontes qui ont su fournir un service très intéressant sur internet et en même temps nous mystifier.<br />
<br />
En fait si on reprend les usages. Les usages c'est quoi ? Quand j'utilise mon ordinateur, ma tablette, mon téléphone, j'ai l'impression que tout tourne autour de moi. Oui effectivement il faut passer par des portails mais globalement dans l'utilisation de ce que je fais tous les jours, j'ai l'impression que tout tourne autour de moi. Que finalement c'est presque comme si mon ordinateur était directement connecté à mon téléphone ou à ma tablette ou à autre chose ou à mes objets. <br />
<br />
La deuxième impression que j'ai, c'est que quand j'envoie un message à quelqu'un, il reçoit tout de suite ce message. C'est lui qui reçoit le message et personne d'autre. Encore une fois, oui je passe par des portails, mais c'est quand même l'impression que ça me donne. C'est un peu comme quand on envoie un texto, on a l'impression que ça arrive tout de suite sur le portable de la personne en question. En fait ce n'est pas exactement ça qui se passe, parce que justement ces magiciens, ces grands acteurs, ce qu'eux font c'est qu'ils ont mis un grand coup de baguette magique là-dessus. Parce qu'au final c'est un peu comme ça que ça devrait marcher et c'est un peu comme ça que ça marchait au début quand on envoyait nos logiciels de partage peer to peer, qu'on publiait directement notre site sur un hébergement mutualisé,etc. Ce n'était pas exactement ça mais ça ressemblait beaucoup à ça. Et là ils ont mis un grand coup de baguette magique, ils ont un peu changé le paradigme, on s'en rend compte, mais sans qu'on en prenne pleinement conscience. Comment ils ont fait ça ? Tout simplement parce que eux, ils savent écouter le web. Ils ont su. Ils se sont rendus compte qu'on pouvait lui livrer beaucoup de choses, mais qu'on pouvait aussi beaucoup l'écouter. Ils se rendus compte que le web était très très bavard donc forcément ils se sont outillés, ils se sont organisés, ils ont recruté les meilleurs ingénieurs de la planète pour faire en sorte qu'ils puissent écouter efficacement le web, pour retenir surtout tout ce qui s'y raconte.<br />
<br />
Voila comment ça se traduit au niveau des usages. En fait quand j'utilise mon ordinateur, je vois bien qu'il communique directement avec mon mobile, malheureusement en fait l'information part très loin. Elle part sur les serveurs des grands acteurs que j'utilise. Parce que souvent, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mois j'utilise Gmail, Facebook, Twitter, donc ça veut dire qu'à chaque fois que j'envoie quelque chose chez eux ça part loin, et ça ne vient pas directement chez moi. Ce qui est un peu dérangeant, bref ! Jusque là tout va bien mais ensuite ce qui se passe, c'est qu'on voit la même chose en fait pour tout ce qu'on transmet à nos contacts. On s'attend à ce que ça arrive directement chez eux, mais en fait ça part chez les grands acteurs d'abord. Effectivement, après ça revient, j'ai presque envie de dire ça revient, mais non. Ce qui se passe c'est que la personne à qui j'ai écrit va devoir elle-aussi se connecter, demander l'autorisation d'avoir le droit de voir le message que j'ai envoyé à l'un de ces acteurs. Ça commence à être dérangeant ! Parce que moi aussi je vais devoir demander l'autorisation pour publier sur ces services.<br />
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On ne se rend pas compte que c'est gênant parce que eux leur objectif en fait c'est de récupérer un maximum de données, parce que les données c'est ce qu'ils monnayent. Et donc plus il y a de gens qui viennent dessus, plus ils sont contents. Donc plus ils facilitent le fait de pouvoir déposer des messages ou d'en recueillir.<br />
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Le problème c'est que si on revient un peu sur la première partie, on essaye de se remémorer, la première partie c’était quoi ? C’était je peux écrire des contenus, accessibles de partout, de manière instantanée, les partager avec tout le monde. Après on a vu qu'il y avait une grosse production de données, que mon informatique personnelle part chez eux, produit des données personnelles sur moi. On a vu que les objets, alors je n'ai pas représenté dans les schémas, mais les objets aussi qui parlent beaucoup sur moi, partent là-bas. On a vu que les contacts, les relations qu'on a, envoient des messages là-bas. On a vu tout à l'heure que tout ça constituait le théâtre de notre vie. Donc ce que vous transmettez, à chaque fois, pour vous ça vous parait anodin parce que vous mettez des likes, vous envoyez des mails, vous travaillez, vous gagnez en efficacité, il faut le reconnaître ce sont des superbes services, souvent réalisés par des gens brillants, eh bien ce que vous faites, malheureusement, c'est que vous transmettez le théâtre de votre vie chez les grands acteurs du web. Là c’est la première mystification, premier grand coup de baguette.<br />
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Deuxième coup de baguette, ce qu'ils ont réussi à faire, un peu ce que j'ai essayé de vous dire juste avant, c'est qu'en fait, internet c'est un espace virtuel qu'on peut étendre à l'infini.<br />
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Si on reprend la notion de propriété d'auteur, par exemple si on imagine un mini pays dans lequel on voudrait se répartir des lopins de terre, ce serait compliqué parce qu'il faudrait dire, toi tu as un lopin de telle taille, toi de telle taille, il faudrait savoir pourquoi il y en a un qui en a un plus gros que l'autre, est-ce qu'on fait des parts égales, etc. C'est un peu compliqué, parce qu'on est dans un endroit limité.<br />
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Mais là ce qui se passe sur internet, c'est que c'est du virtuel, donc c'est complètement illimité. Là où la deuxième mystification intervient, c'est que cet espace illimité, eh bien eux ils ont quand même réussi à créer un enclos autour. Ils ont réussi à dire, je prends l’exemple de Google, de créer un Google land dans lequel on va déposer nos informations personnelles. Ils peuvent l'étendre à l'infini. Il faut passer la porte, le portail Google pour y arriver, mais derrière c'est toujours extensible à l'infini. Ça tombe bien parce que, pour eux à l'arrivée, c'est que ce soit le plus grand possible, pour avoir le plus d'informations à analyser et à récupérer.<br />
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Donc quel est le problème avec ça ? C'est que du coup c'est eux qui surveillent les entrées et les sorties ; non seulement les entrées que vous faites dans Google land, les sorties que vous faites dans Google land et le troisième point qui n'est pas négligeable c'est qu'ils contrôlent les traitements qui sont appliquées sur les données que vous avez laissées dans Google land !<br />
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Alors là vous allez me dire ce n'est pas très grave. Comme j'ai dit Google c'est quand même une société qui a été montée par des gens brillants, qui est toujours constituée de gens brillants, qui font des logiciels brillants et qui nous rendent un sacré service. Au final, ce n'est pas si grave si Google sait que je mange mes saucisses avec du ketchup. Effectivement ce n'est pas la chose dont je suis le plus fier, mais ce n'est pas si grave si je transmets ça quelque part. Ils peuvent le savoir, tant pis, je ne vais mourir demain à cause de ça. D'autant plus que je sais que vous, vous n'avez rien à vous reprocher ! Au moins c'est ce que vous alliez me dire. De toutes façons au final ce n'est pas très grave de livrer le théâtre de notre vie chez Google, de prendre un lopin de terre malléable chez Google, étant donné les superbes services qu'ils nous rendent. Certes il y a des petites publicités ciblées, etc, mais au final ce n'est pas plus dérangeant que ça ! On est tous bien contents que ça marche !<br />
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==25'58 ==<br />
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A ça je pourrais vous rétorquer beaucoup de choses mais c'est pareil, encore une fois, je vais essayer de faire simple et de limiter à trois points.<br />
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Le premier point c'est le contexte. Parce que dans le fait que vous ayez quelque chose à vous reprocher ou non, le contexte y est pour beaucoup. Pour les connaisseurs je vais prendre mon point Godwin et je vais juste vous remémorer un peu d’histoire, vous rappeler qu'en 1930 il n’était pas reprochable d’être juif en Europe. En 1939, c'est reprochable ! Et donc je vais faire une petite comparaison, une petite remarque un peu désagréable, mais il faut quand même en avoir conscience, c'est imaginer l'Allemagne nazie avec un outil comme celui de Google. Il faut bien avoir conscience qu'aujourd'hui nos démocraties sont encore jeunes et fragiles. Il faut quand même se dire que ça peut être problématique si demain les gens qui définissent le contexte de ce qui est acceptable ou de ce qui n'est pas acceptable, savent par avance qui sera reprochable ou qui ne sera pas reprochable. Ça c'est le premier aspect.<br />
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Le deuxième aspect, c'est l'auto réalisation. Là il va falloir me suivre, essayez de vous accrocher, mais je pense que ça va être assez parlant quand même. Imaginez moi, fan de cricket, je vais commencer à utiliser Google et compagnie comme toujours, je vais continuer et puis je vais commencer à parler beaucoup de cricket. Rapidement en fait ce qui se passe de l'autre côté, c'est que eux construisent des profils sur nous. Ce n'est pas compliqué ce qu'est un profil, on prend quelqu'un et on le met dans une case. Jusque-là ce n'est pas très grave parce que c'est un peu le principe du marketing et pour l'instant ça se passe plutôt bien. Là où c'est embêtant c'est qu'avec ce profil on va pouvoir faire en sorte que vous restiez dans cette case. Vous ne pourrez plus sortir de la case dans laquelle on vous a mis. Pourquoi ? Parce que plus ça va aller, plus l'environnement, le contexte tiens d'ailleurs, plus l'environnement dans lequel vous allez évoluer va être construit pour le profil dans lequel on vous a mis. Par exemple moi qui suis fan de cricket eh bien je ne verrai plus que des publicités sur le cricket. J'aurais l'impression de vivre dans un monde où tout le monde est fan de cricket. C'est la préoccupation nationale presque !<br />
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Là où c'est plus grave, c'est que toutes ces sociétés vivent de vos données, parce que ce que je n'ai pas dit, que j'aurais déjà dû dire, c'est que toutes les données qu'ils connectent sont revendues ensuite sur des places de marchés. Elles sont un petit peu améliorées, on constitue des profils sur vous, mais après on les revend vraiment comme si on vendait du poisson sur un marché. Voila, il y a telle personne, alors on reprend mon exemple, qui a trente ans, développeur, je ne sais pas, lui si tu veux lui envoyer des choses, donne-moi un peu d'argent, et comme ça ils en collectent beaucoup. Malheureusement nos profils n'ont pas beaucoup de valeur à l’unité, mais en quantité ils ont beaucoup de valeur. Une des choses qu'ils pourraient faire c'est dire: on a partenaire qui est un vendeur de clubs de golf et lui aimerait bien que les gens qui aiment le cricket se mettent au golf. Petit à petit je verrai moitié moins de pubs de cricket, mais je verrai à la place de cette moitié des pubs de golf. Petit à petit je vais devenir fan de golf, probablement. En gros je vais être manipulé par le fait que j'ai mis mes données quelque part et que ce n'est plus moi qui maîtrise les traitements qui sont appliqués dessus.<br />
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Et là où ça devient plus grave c'est que votre assurance pourrait aussi savoir un peu plus de choses sur vous. Votre assurance maladie par exemple pourrait savoir qu'il y un proche qui a eu un cancer il n'y a pas longtemps, donc que vous devenez quelqu'un qui a plus chance d'en avoir un, que vous avez une mauvaise alimentation donc décider que vous payerez votre mutuelle plus cher.<br />
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De la même manière les banques pourront dire: vous avez un environnement social qui ne semble pas favorable à un prêt donc on va vous mettre un prêt à taux élevé. Petit à petit on va vous enfermer là où vous êtes. Si vous avez des problèmes de santé vous aurez plus de mal à avoir accès à la santé et en plus vous aurez donc une moins bonne santé et si vous avez des problèmes, vous ne partez pas d'un capital, vous n’êtes pas fortuné à la base, vous aurez d'autant plus de mal à constituer votre capital.<br />
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Donc le troisième point, un peu plus léger, pardonnez-moi c'est vrai que je fais un petit peu de catastrophisme limite là, mais je préfère marquer les choses de manière claire. Troisième point un peu plus léger, c'est la propriété. On parle beaucoup de confidentialité, de vie privée, dire ce n'est que pour les gens qui ont des choses à se reprocher, bla bla bla bla, mais ce n'est pas seulement une question de confidentialité, ce n'est pas seulement une question de vie privée, c'est aussi une question de propriété. Si vous est artiste, si vous êtes écrivain, si vous publiez du contenu, souvent quand vous le publiez sur tous ces services, pour des raisons pratiques, ce n'est pas forcément calculé avec une mauvaise intention, pour des raisons pratiques, ils sont obligés d'acquérir les droits d’auteur dessus. Acquérir les droits d'auteur dessus, ça veut dire qu'ils peuvent se servir de vos images. Donc ça fait toujours réfléchir !<br />
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J'ai peut-être fait un peu peur. L'idée, avec ce dernier petit slide pour clore cette seconde partie, c'est de dire: il ne faut pas trop en faire. J'ai voulu marquer le coup, j'ai un peu appuyé dessus. C'est un peu l'effet Mac Donald : Mac Donald ce n'est pas bon, c'est un peu trop salé, ce n'est pas bon pour la santé. On le sait tous, on continue à y aller, on n'est pas tous morts et la terre a continué de tourner. Il ne faut pas trop s'alarmer. Il faut juste prendre conscience de ce qui se passe et se dire là il y a quelque chose.<br />
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Si on reprend un petit peu tout ce qu'on s'est dit : j’ai commencé internet était vraiment commode pour faire plein de choses, pour découvrir des nouvelles choses. J'ai commencé à entasser beaucoup de données, tout ce que je fais tous les jours, même ce qui ne dépend pas de moi, je crée énormément de donnés. Tout ce paquet de données est très intéressant, je peux en faire des choses mais il faut que je le maîtrise. Par contre il y a un problème, il y a des gens qui ont compris que je mettais ce paquet de données, quelque part, et ils ont fait en sorte que ça vienne chez eux et qui aujourd'hui les analysent. Pour l'instant ce n'est pas très grave, c'est assez rigolo, ça peut même être pratique par moment, ça me rend service de toutes façons, mais au bout d'un moment ça peut devenir sérieusement problématique. Il faut commencer à prendre conscience de ça.<br />
<br />
Il y a des tas de gens qui parlent bien de problèmes de données personnelles, etc, je ne pense pas être la meilleure personne pour ça. Par contre là où je peux apporter quelque chose en plus, c'est que ça fait un moment que je réfléchis à des alternatives, que je travaille dessus, moi parmi beaucoup d'autres. Aujourd’hui ce qui peut être intéressant, c'est ce que je disais au début, c'est de voir comment on peut se réconcilier avec internet, comment on peut se réconcilier avec le web. C'est de réfléchir un peu à ce qu'on fait maintenant. On a vu qu'il y avait un problème. C'est bien. Il y a eu le temps du constat. J'ai suivi des conférences de gens très bien comme Benjamin Bayart, etc, qui ont fait un constat qu'il y avait un problème. Ils ont même déjà participé aux solutions à travers leurs projets personnels, etc. Ensuite il y a eu le temps de l'analyse, comprendre bien comment ça se passe, pourquoi ça se passe, c'est un peu ce qu'on vient de faire là. Maintenant est venu le temps des solutions. Voir comment on peut faire pour faire en sorte que ça se passe mieux. Ensemble on va commencer un peu à réfléchir à quelles solutions on pourrait trouver.<br />
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==34'38 ==<br />
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Ce qu'on a vu c'est que les magiciens ce qu'ils faisaient c'est qu'ils accaparaient toutes nos données parce qu'on venait chez eux, ils nous faisaient une grande porte d'entrée dans laquelle on pouvait passer, et qu'on déposait toutes nos choses et qu'ils nous rendaient ça très commode et que c’était vraiment sympathique. Ce qu'il faut essayer de comprendre c'est comment ils arrivent à faire ça. On l'a vu c'est qu'ils recrutent déjà beaucoup de gens, ils montent de grandes grandes équipes, ils s'organisent très bien pour faire ça. Ensuite quel est le moyen, je dirais la matière première pour pouvoir constituer ça ? En fait ils vont utiliser des ordinateurs, des gros ordinateurs, ils vont même les multiplier, ils vont même les connecter entre eux pour faire l'équivalent d'un ordinateur gigantesque. Ils vont même en mettre à plusieurs endroits de la planète pour qu'ils communiquent et donc ils vont prendre le contrôle de ces ordinateurs, ils vont les maîtriser, ils vont dire comment ça se passe et du coup, à cause de ça, ils peuvent donner les règles du jeu. C'est eux qui peuvent décider si on est profilé, c'est eux qui peuvent décider si nos données sont vendues, c'est eux qui font ce qu'ils veulent.<br />
<br />
Si on commence à creuser, d'ailleurs peut-être que dans la salle il y a gens qui commencent à avoir une idée. Est-ce que quelqu'un aurait une idée sur comment on pourrait faire pour résoudre ce problème ?<br />
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'''Public :''' S'auto-hégerger<br />
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'''Frank :''' Du coup tu me coupes un peu l'herbe sous le pied. J'allais utiliser ce terme dans pas longtemps, mais en gros l'idée, il a parlé d'auto-hébergement. En fait l'auto-hébergement c'est quoi ? C'est se réapproprier les machines. Oui ?<br />
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'''Public :''' Intervention inaudible<br />
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'''Frank :''' Désolé, je vais arrêter un peu sur les questions parce que je vais d'abord finir la conférence.<br />
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'''Public :''' Intervention inaudible<br />
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'''Frank :''' En fait il y a encore une partie. Je vais essayer d'aller vite on va passer rapidement aux questions.<br />
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En gros l'idée c'est de se réapproprier les machines. Quoi faire ? La chose qui est intéressante c'est de se réapproprier les machines. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire avoir son propre serveur chez soi. Ces grosses machines ont un nom. Elles s'appellent serveurs. Pourquoi serveurs ? Parce qu'on applique toute une tambouille dessus, donc il y a un chef en cuisine, des gros calculateurs qui font une tambouille dessus. Ensuite une autre grosse machine va venir prendre le résultat de cette tambouille et va le livrer à quelqu'un qui est assis à une table, nous en fait derrière notre ordinateur. Donc on parle de serveur.<br />
<br />
Du coup l'idée c'est de récupérer ces serveurs et de les mettre chez nous. Là j'y viens. Cette pratique de récupérer le serveur s'appelle l'auto-hébergement. Là j'ai volontairement choisi un pictogramme de petite maison. Si vous vous souvenez de l'espace privé tout à l'heure de Google, là en fait rien ne nous empêche de créer notre propre maison de nous y installer et de remettre tous nos services dessus.<br />
<br />
Donc ça se traduit comment ? Comment on va retrouver ce serveur chez nous, parce que ça fait un peu peur. On parlait d'une grosse machine, là on se retrouve avec une petite machine, tout de suite ça fait un peu peur. Mais en fait pas du tout. Aujourd'hui il y a des toutes petites machines qui existent, qui ne consomment presque rien, qui sont branchables, qui sont alimentables juste avec un câble USB, qui ne font pas de bruit, qui permettent d'avoir un petit ordinateur chez soi qui va pouvoir accueillir nos futurs services web. De la même manière on a déjà en fait ces machines chez nous, on ne s'en rend pas forcément compte, si vous avez une console de jeux vidéos qui est branchée sur internet, quelque part elle pourrait faire office de machine de cette façon. Si vous êtes en France et vous avez une box pour vous connecter à internet, vous avez déjà une machine de ce type. Donc les machines existent déjà, c'est assez facile à brancher chez nous et ça marche déjà. Ça c'est le premier point, je dirais la partie hardware, la partie solide, est déjà résolue est déjà en place.<br />
<br />
La bonne nouvelle c'est que la partie logicielle aussi existe. Là vous voyez une dizaine, quinzaine de projets qui existent déjà et j'en ai oublié beaucoup, qui permettent de dire les services que j'avais avant sur Facebook, Google, Twitter, etc, qui me sont si pratiques, dont je ne peux pas me passer, moi je ne peux pas m'en passer aujourd'hui, eh bien ces services je peux les retrouver sur une machine. C'est là que ça devient intéressant. Si on reprend le problème initial, en fait, si on restait à la partie deux, la seule solution possible c'était de sortir d'internet pour pouvoir éviter tout ça. Aujourd'hui sortir d'internet ça demande beaucoup de courage et ça demande presque de se marginaliser. C'est une alternative qui est très dure à choisir, qui est respectable, par exemple moi je n'ai pas réussi à la choisir. Je me suis dit il faut que je trouve quelque chose d'intermédiaire, quelque chose qui puisse me satisfaire. Heureusement il y avait déjà des gens qui travaillaient dessus et donc j'ai pu me joindre à eux et monter moi-même des projets en rapport.<br />
Qu'est-ce ça permet ? Si on reprend tout ce qu’on s'est dit. Sur internet je peux déposer beaucoup de données ça revenait à inventer le théâtre de ma vie sur internet. Dans la deuxième partie on a vu qu'il y avait des gens qui ont su très bien jouer de ça, qui ont un peu mystifié et qui ont pu en faire en sorte que le théâtre de ma vie je le dépose chez eux. Là ce qu'on a vu très brièvement, j'aurais voulu un peu plus détailler mais apparemment vous êtes tous friands de questions, c'est que tous ces gens qui nous ont mystifié l'ont fait parce qu'ils avaient des grosses machines sur lesquelles ils nous ont attirés. Ce qu'on peut faire aujourd'hui c'est reprendre le lopin de terre qu'on avait mis chez eux et le mettre chez nous. Internet est extensible à l'infini donc on peut très mettre autant de chez nous qu'on veut chez nous. C'est assez rigolo comme expression. Ce qui veut dire que là vous retrouvez tout le théâtre de votre vie dans votre maison.<br />
<br />
Ce qui est très intéressant aussi, c'est que là aujourd'hui vous êtes aux Rencontres Mondiales du Logiciel libre, donc vous êtes venus rencontrer des libristes et c'est une communauté qui est superbe. Pourquoi ? Parce que c'est une communauté de bâtisseurs. Ça tombe bien on va faire des maisons. On a une communauté de bâtisseurs. Quand ils voient un problème, d'abord ils le constatent, ensuite ils l'analysent et ensuite ils proposent une solution, ils le résolvent. Leur solution c'est ce que vous venez de voir, c’est la liste des logiciels, l'échantillon des logiciels disponibles pour installer sur votre propre serveur. Par contre tout ça pour vous c'est nouveau, pour eux c'est récent. Tous ces logiciels ils viennent d'arriver et ils encore besoin de gagner en maturité. Ils sont encore aux balbutiements, ce sont leurs premiers pas et ils sont souvent faits, pas toujours, par des gens bénévoles ; ils travaillent le soir et le week-end dessus. Quelques-uns sont portés par des sociétés et encore ce sont des jeunes start-up, ce ne sont pas des grosses machines. Tout ça pour dire qu'aujourd’hui ils ont besoin de votre aide.<br />
<br />
Tous ces logiciels d'auto-hébergement sont des logiciels libres. Je ne vais pas revenir sur ce que c'est vous pouvez voir tout au long de ce festival, il y a des tas de gens qui vous expliqueront encore mieux que moi. En gros ce sont des logiciels sur lesquels on a complètement confiance, parce que le code source, la magie qu'il y a derrière, cette fois-ci elle est décrite. Ils expliquent comment ils font leurs tours de magie. Du coup on peut leur faire confiance parce qu'on comprend ce qui se passe. <br />
<br />
==42'58 ==<br />
<br />
Par contre tout ça c'est en balbutiements et maintenant l'idée est de savoir comment on peut les aider. Comment vous qui n’êtes pas forcément technicien, si vous êtes technicien vous savez déjà comment les aider, mais pour vous qui n’êtes pas technicien, je vais dire rapidement comment vous pouvez les aider.<br />
<br />
La première chose c'est d'utiliser le logiciel. Pour l'instant c'est tout nouveau, ça fait un peu peur à certains mais il n'y a aucune raison. Il faut commencer à s'en servir, être prêt à passer certaines barrières, c'est-à-dire avoir ce serveur chez soi, installer le logiciel chez soi. Ça prend du temps. Un week-end, plutôt que de repeindre la barrière du jardin, ça peut être de dire je vais installer mon propre serveur avec mes propres données. Ça permet, quand on utilise le logiciel, ça permet de faire des retours parce que nous quand on développe des logiciels, moi je fais partie de ces gens, quand on développe des logiciels, on a peu la tête dans le guidon. Avoir vos retours, savoir ce qui serait mieux, ça aide toujours parce qu'on n'a pas toujours le recul nécessaire pour faire en sorte que ce soit bon.<br />
Vous pouvez rapporter les bugs. Les bugs on ne les voit pas toujours. C'est très utile de recevoir les bugs.<br />
<br />
Vous pouvez écrire la documentation. Une fois que vous avez passé la barrière, les premières difficultés pour utiliser le logiciel, vous pouvez à votre tour expliquer aux autres comment utiliser le logiciel.<br />
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Vous pouvez traduire. Aujourd'hui l'anglais, la langue la plus courante, enfin celle dont on a l'impression qu'elle est la plus courante en tout cas, mais aujourd'hui, je ne connais pas les chiffres, il n'y a probablement pas la moitié de la planète qui parle anglais. Donc c'est utile si vous connaissez une langue autre que le français et l’anglais, je parle pour nous en France, mais il y a des projets qui sont portés par des anglophones purs, vous pouvez les aider en traduisant, en donnant l'accès à ces logiciels au plus grand nombre.<br />
<br />
Vous pouvez faire des dons. C'est plus pour les gens qui sont bénévoles, ça les aide toujours. Ça leur permet de s'acheter une bière le week-end en plus, ça fait toujours plaisir et ça motive bien. Quand on fait des logiciels libres on a besoin un peu d’être porté aussi et ça ne fait jamais de mal d'avoir un petit don.<br />
<br />
Enfin le dernier point, tout ça si vous le faites, il faut le faire bien. Comme c'est nouveau, comme ça chamboule pas mal de choses qui sont en place, les gens en ont parfois un peu peur et ont vite fait de dénigrer ces logiciels. Un moyen de les empêcher de dénigrer, c'est de décrire, d'aider. Un moyen de les aider c'est quand vous faites des choses, les faire bien, pour donner une bonne image et les gens ne pourront pas les critiquer.<br />
<br />
Le point que j’oubliais, qui est pourtant le plus important, c'est prêcher la bonne parole. Tout ce que je viens de vous dire là, si ça vous a convaincus, essayez de reprendre, de vous réapproprier, de creuser le sujet parce que je ne vous ai montré qu'un tout petit bout de l'iceberg. Le problème des données personnelles est vraiment très vaste et compliqué, mais à la fois super intéressant, super motivant et super excitant. Si ça vous intéresse, reprenez un peu tout ce que je viens de dire, si vous ne voulez perdre trop de temps, prenez les arguments phares que j'ai mis ici par exemple ou que vous trouvez dans une autre conférence qui vous semble plus adaptée et ensuite répétez-les, essayez d'en parler aux autres pour qu'ils prennent à leur tour conscience de ce qui se passe.<br />
<br />
En fait tout ça pour dire que si on se met tous ensemble, qu'on porte un peu cette nouvelle alternative, on va pouvoir enfin utiliser le web, en reprofiter. Si on peut reprofiter du web sereinement, on pouvoir se remettre à partager sereinement, on va pouvoir se remettre à produire des contenus sereinement, on va pouvoir se remettre à se rencontrer sereinement. On va pouvoir avoir une vie plus exaltante. Si on se met tous ensemble et qu'on essaye de faire progresser ces logiciels, ces alternatives, ou si vous trouvez d'autres alternatives, ça va nous permettre de nous réconcilier avec notre ami le web. Globalement le web maintenant ça concerne la planète entière donc quelque part vous allez pouvoir participer à un monde meilleur.<br />
<br />
Je vous remercie pour votre attention et je suis maintenant à l'écoute de vos questions.<br />
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<br />
'''Applaudissements'''<br />
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==47'28 ==<br />
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'''Intervention :''' S'il y a des questions, est-ce que vous pouvez simplement répéter les questions ?<br />
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'''Franck :''' D'accord !<br />
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<br />
'''Intervention :''' Déjà si on répète les questions c'est parfait.<br />
<br />
<br />
'''Public :''' Est-ce que vous estimez que vous devez avoir un groupe de développeurs qui se consacrent entièrement à ce projet à temps plein ? Comment un modèle économique peut être prévu à ce niveau-là, pour qu'en fait on puisse avoir confiance dans cette plate-forme, pour qu'elle se développe, pour qu'on puisse encore dans dix, vingt ans quand les ordinateurs auront complètement changé, ça s'est adapté.<br />
<br />
<br />
'''Frank :''' Il y a deux questions si j'ai bien compris. La première c'est est-ce qu'il faut des développeurs à temps plein pour pouvoir construire ces alternatives et la deuxième c'est comment trouver un modèle économique viable pour ces alternatives.<br />
<br />
Donc la première question, il y avait d’autres aspects ? La première question c'est oui je pense qu'idéalement il faudra des gens à temps plein, parce que comme j'ai dit ce sont des gens brillants qui construisent les grands acteurs du web et en plus ces gens, ce qui est bizarre c'est que souvent ils ont de bonnes intentions, même eux on les retrouve dans la communauté du libre, etc. Oui pour pouvoir à un moment suivre, être au niveau de ceux-là, il faut des gens à temps plein.<br />
<br />
Je connais bien le sujet parce que j'ai deux types de projets là-dessus. J'ai un projet que j'ai monté de manière complètement bénévole que je fais le soir et le week-end, ce par quoi j'ai commencé et ça m'a amené à monter un projet de start-up. Cette fois-ci je me pose effectivement des questions, comment trouver un modèle économique qui est respectueux de l'utilisateur et qui en plus permet de récupérer des moyens pour construire des alternatives durables et intéressantes. Pour le modèle économique, on a trouvé. Déjà on établit la confiance en disant que le logiciel est libre et open source, ça c'est vrai aussi pour nos concurrents qui font ownCloud par exemple, c'est de dire que si on sait ce qui se passe avec le logiciel. On peut le contrôler. En plus du coup si on sait ce qui se passe, ça veut dire qu'on peut l'installer chez nous. Ça veut dire qu'à un moment on peut dire je le mets chez moi. Pour gagner de l'argent, ce qu'on peut faire, ce que nous on a trouvé comme idée la plus simple pour commencer, c'est de proposer un espace d'hébergement, un service et dire si vous vous ne voulez pas prendre le temps d'installer quelque choses chez vous, vous pouvez venir vous héberger chez nous. Pourquoi est-ce que nous on ne fera pas de bêtises ? Pour deux raisons. Parce que déjà on fait payer donc le business model est clair, il n'y a pas d'effet induit. C'est un petit peu comme quand vous achetez des pommes bio par exemple, elles sont sans pesticides. Avant on vous vendait des choses avec pesticides, maintenant on vous les vend sans pesticide, ça coûte peut-être un peu plus cher, mais en tout cas au moins vous êtes sur.<br />
La deuxième façon de faire c'est de donner tous les moyens aux gens de partir. A partir du moment où les gens peuvent partir, s'il y a un scandale à la Prism qui arrive sur nous par exemple, ou même chez ownCloud, eh bien nous ne survivrions pas, parce que tout de suite tout le monde va s'en aller et va chercher à l'installer chez lui. Quelque part on se met nous-mêmes les limitations pour rester respectueux de nos utilisateurs.<br />
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De la même manière pour les réseaux sociaux c'est un petit peu plus compliqué. Je pense que les réseaux sociaux ça arrivera plus dans un deuxième temps. On verra avec Prism. Diaspora a repris. Diaspora est un des réseaux sociaux que j'ai décrit dans cette présentation, a repris de l'aile, a été reboosté, donc on verra. Mais je pense que les réseaux sociaux arriveront dans un deuxième temps. Maintenant on parle de cloud, je ne sais pas si c'est un terme qui vous parle, mais en gros avoir son espace personnel, on dit que c'est un cloud. La tendance c'est de récupérer ce cloud vers chez soi. C'est beaucoup plus facile que de créer un réseau social qui soit hors des grands acteurs, parce que le réseau social dépend de la masse critique, dépend d'un certaine masse critique et c'est très difficile de le faire démarrer. Tandis qu'un cloud à usage personnel, des applications qui ne nécessitent pas beaucoup d'interactions avec les autres ça fait déjà un point de départ plus intéressant.<br />
<br />
Est-ce qu'il y a d'autres questions ? Oui.<br />
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'''Public :''' Tu parlais de Facebook, notamment du fait que ce ne serait pas mal de quitter un peu tous ces réseaux sociaux pour garder notre ??? Ma question est simple, je suis moi-même utilisateur de logiciels libres et défenseur du logiciel libre, comment est-ce que tu fais pour quitter Facebook, par exemple, je parle de Facebook puisque c'est le plus répandu, sans pour autant te couper du monde, puisque tous tes amis, ta famille, moi aussi je précise, sont sur Facebook. J'ai moi-même tenté l'expérience lorsque Google + est arrivé, je me suis dit Google + a l'air un petit mieux fait quand même pour les données et tout, ça s'explique, ils sont peut-être un peu moins revendeurs de données, j'ai essayé d'amener tous mes contacts Facebook à venir sur Google + en leur disant essayez au moins pour voir ! Résultat il n'y a quasi personne qui est venu ! Ça embêtait les gens, ils étaient bien sur Facebook. Diaspora, Movim, etc, sont d'excellents projets, mais j'ai l'impression que les gens sont tellement déjà habitués en si peu de temps à Facebook, qu'ils ne quitteront pas Facebook même si on leur dit Facebook c'est le mal absolu, tant qu'ils n'en auront pas la preuve par A + B et encore, ils n'arriveront pas à quitter Facebook. Si toi tu veux quitter Facebook, ça implique que tu te coupes du monde.<br />
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'''Frank :''' La question, je résume très rapidement c'est comment passer à ces alternatives en quittant Facebook puisqu'il faudrait que tous les contacts suivent avec et du coup ça devient compliqué.<br />
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Je suis complètement d'accord avec vous. Moi-même je continue à utiliser Facebook, d'ailleurs c'est pour ça que ça me tracasse. Je pense que déjà il ne faut pas limiter tout ce que je viens de dire aux réseaux sociaux. C'est tout ce que vous utilisez. Les réseaux sociaux ce n'est qu'un bout de tout ce que je viens de vous dire.<br />
<br />
Le deuxième aspect c'est qu'évidemment ça ne va pas se faire en un an. Ça va prendre du temps. L'idée c'est que ça se fasse petit à petit je pense. En gros, j'ai un peu l'impression de prêcher pour ma paroisse, l'analyse qu'on a faite dans notre start-up, c'est de se dire qu'on va d'abord commencer à rapatrier les applications plus simples qui ne dépendent pas des contacts. Même si vous quittez Facebook, vos contacts vont continuer à parler de vous. Vous pouvez vous connecter sur Facebook et demander à récupérer les données qu'ils ont sur vous, même si vous n’êtes pas inscrit, pour info. Chaque fois que vous allez vous balader sur un site, chaque fois qu'il y a un bouton like qui apparaît, ils savent que vous êtes allé sur ce site-là. L'idée c'est de commencer par des applications dont il est beaucoup plus facile de partir, les applications personnelles, la gestion de notes, un agenda, etc, et dire voila on repart de ça parce que là je peux me couper du reste ça continue à marcher. Et puis après, petit à petit, je me rends compte que je récupère mes données personnelles. Je n'ai plus à droite, à gauche, etc, je les ai toutes au même endroit. Comme on a vu un moment, avoir toutes ses données personnelles c'est quand même vachement pratique. Je peux faire beaucoup de choses. Les données de santé par exemple, je pourrais en déduire des choses pour moi, pour avoir une meilleure hygiène de vie, si j'en ai envie ! Du coup ça devient très intéressant de récupérer ses données. Ce qu'on espère c'est que le gens, nos utilisateurs, déjà il y en a qui viendront juste pour protéger leur vie privée, mais aussi, pour protéger sa vie privée, je fais une petite parenthèse, il y a encore d'autres choses à faire, la prochaine conférence en parlera, mais pour la protéger complètement, c'est un sacré premier pas de faire ça ! Une fois qu'il récupère toutes ses données, on se rend compte que l'utilisateur peut faire beaucoup plus de choses. Il sera motivé à rester dessus. Ce jour-là, une fois qu'il aura complément changé de paradigme pour ses applications personnelles, ça ne sera pas difficile de dire il y a une application qui sert à se connecter avec votre ami. Du coup les gens vont commencer à se parler directement et naturellement le switch va se faire même pour les réseaux sociaux. Ce serait beaucoup plus facile de dire quand il y a quelque chose qui m'intéresse dans Facebook, je sauvegarde cette image dans mon espace, je sauvegarde ce message dans mon espace, ce qu'on ne peut pas faire actuellement, ou de la même manière j'ai mon gros tas de données et j'en pousse quelques-uns sur mon réseau social.<br />
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'''Public :''' Il faudrait des connecteurs entre le libre et...<br />
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'''Frank :''' Je pense qu'aujourd'hui il faut faire quelque chose de graduel. Effectivement au début ça peut se faire. Déjà ce qui est complètement exportable, ce dont on peut partir on en part, et après on crée des connecteurs sur ce dont on ne peut pas partir pour commencer à tirer, être un peu entre les deux, quelque chose d'un peu hybride, pour après complètement basculer sur la solution idéale, qui viendra naturellement parce qu'elle apporte plus de choses.<br />
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<br />
'''Intervention :''' Donc je vais simplement dire que Frank Rousseau fait une autre conférence demain matin Pour les gens qui veulent approfondir vous pouvez venir l'écouter dans le thème Internet et cloud et on va vite laisser la parole à Werner KLoch qui attend.<br />
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'''Frank :''' Merci<br />
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'''Applaudissements'''</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=Grands_acteurs_web_magiciens_jouent_avec_nos_donn%C3%A9es&diff=63417Grands acteurs web magiciens jouent avec nos données2014-04-29T18:54:09Z<p>Echarp : </p>
<hr />
<div>[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
<br />
En cours de relecture par echarp!<br />
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'''Titre :''' Comment les grands acteurs du web s’improvisent magiciens et jouent avec nos données personnelles<br />
<br />
'''Intervenant :''' Frank Rousseau<br />
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'''Lieu :''' Bruxelles, RMLL<br />
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'''Date :''' Juillet 2013<br />
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'''Durée :''' 57 min 11<br />
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'''Lien vers la vidéo''' :[http://video.rmll.info/videos/comment-les-grands-acteurs-du-web-simprovisent-magiciens-et-jouent-avec-nos-donnees-personnelles/]<br />
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==00' transcrit Marie-Odile ==<br />
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Je suis Frank. Je suis développeur de web applications depuis de nombreuses années. Ça m'a permis de comprendre pas mal de choses sur internet et tout ce qu'on y dépose. C'est pourquoi aujourd'hui je vous fait cette présentation à propos des données personnelles et d'internet.<br />
<br />
Pour donner un cadre à cette présentation, je vais vous raconter un rencontre que j'ai faite, il y a environ quinze ans de cela, avec un ami qui était très sympathique au premier abord, qui m'a notamment beaucoup aidé, qui m'a permis de construire beaucoup de choses, de rencontrer beaucoup de monde, de découvrir des nouvelles choses. Avec lui j'ai rapidement entamé une relation très proche. Ça a été mon véritable confident, je lui racontais beaucoup de choses et ça a été très profitable pour moi.<br />
<br />
Malheureusement je me suis rendu compte, au bout d'un moment, que cet ami avait un vilain défaut, c'est que bien souvent il répétait tout ce que je disais. Au début j'ai voulu me fâcher. Je me suis dit « C'est fini je ne veux plus lui parler ! » Puis après je me suis dit « Quand même il m'a rendu beaucoup de services, c'est peut-être à mon tour de lui rendre un service ! » Et donc ensemble on a cherché des solutions et on a fini par en trouver. Heureusement je n’étais pas seul, parce que cet ami vous l'avez rencontré vous aussi, d'autres comme vous ont réagi, cet ami vous l'avez compris, c’est le web.<br />
<br />
A travers cette présentation on va essayer de voir un peu comment j'en suis arrivé à tout lui raconter, dans une première partie. Ensuite, dans une seconde partie, on va voir pourquoi ça c'est mal passé quand il a commencé à répéter tout ce que lui disais. Enfin, pour terminer, on va essayer de voir ensemble quelles sont les solutions qu'on a trouvées, lui, moi et les autres, pour pallier à ces problèmes.<br />
<br />
Tout d'abord revenons à la première rencontre, au tout début. Ça a commencé comment ? Pour moi c’était en fait mon père, il y a quinze ans, qui envoyait des e-mails et commençait à échanger des informations avec ses amis. Je trouvais ça génial. J'étais fasciné parce que ça allait quand même beaucoup plus vite qu'une lettre à la poste. Ensuite, un deuxième temps fort on va dire, la deuxième chose qui m'a vraiment convaincue, c'est quand mon frère a publié son premier site web. J'ai trouvé ça juste génial. On créait un contenu et on pouvait automatiquement le mettre à disposition de beaucoup de monde. Donc je l'ai imité. J'ai créé un contenu. J'ai mis des choses intéressantes. Je pouvais mettre des images, du texte. J'ai même fait une belle mise en forme, parce qu'à l'époque j'étais plus attiré par le graphisme que par le développement, donc la mise en forme me plaisait beaucoup puis en plus, c'est assez rigolo, parce que les sites n'étaient pas très jolis, ils étaient tous en rose etc, c’était d’autant plus motivant de faire quelque chose de joli.<br />
<br />
Le web, immédiatement, m'a apporté trois choses. La première chose qu'il m'a apportée, c'est que ce contenu que je venais de créer il le mettait à disposition partout. C'est-à-dire que je pouvais y accéder depuis chez moi, depuis mon école ou depuis mon lieu de vacances, et ce, même si j'étais loin. C'est le premier point.<br />
<br />
La deuxième chose qu'il a apportée et qui est très importante, c'est qu'il a permis d'y accéder de manière instantanée. En très peu de temps, oui à l’époque les modems n'étaient pas très formants, ça c'est sûr, mais ça prenait genre une minute quelque chose comme ça, mais en très peu de temps je pouvais accéder à mon contenu. On ne parlait plus de 24 heures ou 48 heures, voire plus, quand on envoyait une lettre postale, une lettre par la poste. Donc c’était tout de suite un grand pas en avant. Donc il m'a permis d’accéder de partout, de manière instantanée, à mes contenus.<br />
<br />
Et là où ça devient vraiment intéressant, c'est que ce contenu ne restait pas qu'à mon niveau. Ce contenu, je pouvais le partager avec tout le monde. Donc il se crée un véritable échange avec la planète entière. Comme je l'ai dit ce contenu est accessible de partout. Ça veut dire que quelqu'un à l'autre bout de la planète pouvait consulter ça. En créant ma première page web, en me faisant ami avec le web, j'ai automatiquement pu la rendre accessible de partout, de manière instantanée et par tout le monde. Même mieux, seulement par ceux avec qui je le voulais.<br />
<br />
Comme ça, ça peut paraître anodin tout ce que je viens de vous dire, mais aujourd'hui ça permet énormément de choses. Ça permet d'apprendre beaucoup beaucoup. Si je prends juste un exemple pour illustrer, plutôt que de vous expliquer ça pendant longtemps, ce que ça permet c'est que tout simplement aujourd'hui si je veux apprendre une danse traditionnelle indonésienne, sans jamais mettre le pied en Indonésie, eh bien je peux. Parce qu'aujourd'hui s'il y a quelqu'un de suffisamment motivé en Indonésie pour produire des contenus vidéos, pour construire des textes, des tutoriaux, etc, des didacticiels pour m'aider, eh bien il peut le faire. Bien souvent ils le font, donc moi je peux apprendre. Alors ça ne vaudra pas effectivement la qualité d'un enseignement en direct, mais ça devient possible.<br />
<br />
Tout ça, tout cet apport, c'est très joli, c'est très agréable, mais par contre il faut commencer à prendre conscience de quelque chose.<br />
<br />
En fait à chaque fois que je crée un contenu, c'est quelque part, ce sont mes données, c'est quelque chose qui me concerne, que je mets à disposition. Soit je le mets à disposition uniquement de moi, soit des autres. Là vous me direz, oui mais je ne fais pas des pages web tous les jours donc ce n'est pas très grave. Vous avez raison. Par contre c'est là ce dont il faut bien se rendre compte c'est qu'on a plusieurs canaux de création de données personnelles. La création d'un contenu n'en est qu'un parmi plein d'autres. <br />
<br />
Pour simplifier les choses je vais vous décrire trois canaux. Le premier c'est votre informatique personnelle. C'est le plus évident, c'est celui quand vous utilisez votre ordinateur tous les jours. Vous allez par exemple faire un document de travail, vous allez envoyer un mail, tout ça constitue des données personnelles. Évidemment il y a aussi le mobile. Le mobile c'est intéressant parce que c'est beaucoup moins pratique à utiliser qu'un ordinateur personnel, qu'un ordinateur de bureau plutôt, par contre il nous suit partout. Ça veut dire qu'avec le mobile je peux créer des informations de moins bonne qualité mais je peux en créer plus souvent. Ensuite il y a les tablettes. Les tablettes c'est un exemple, finalement c'est encore un terminal de plus parmi tous ceux qu'on a qui vont créer de la donnée. Dès qu'on va utiliser un service sur internet, on va créer de la donnée. Si je mets un statut sur Facebook, je crée une donnée personnelle. Il n'y a pas besoin d'aller jusqu'au site web pour créer de la donnée.<br />
<br />
Le deuxième canal qui est intéressant, là j'anticipe un peu parce qu'aujourd'hui ce n'est pas très répandu, ce sont les objets. Tous les objets qu'on utilise aujourd'hui, petit à petit, vont être de plus en plus bavards. Il vont commencer à raconter des choses. Par exemple un frigo, ce qu'il va faire, c'est que tout simplement il va faire l'inventaire de ce qu'il y a dans notre frigo et puis il va nous tenir au courant. Ce sera beaucoup plus facile pour faire ses courses par exemple.<br />
<br />
Quelque chose qui existe déjà c'est la balance. Aujourd'hui on vend des balances qui se connectent à internet et qui vont automatiquement sauvegarder votre poids tous les jours. C'est très pratique parce que ça vous permet de suivre l'évolution de la courbe de votre poids, ça peut être très intéressant, moi je m'en fiche, mais il y a des gens pour qui ça peut être utile. Et aussi après, ça je ne vous le souhaite pas, mais puisqu'on parle de santé un petit peu, si un jour vous avez un pacemaker, ce qui se passe c'est que le pacemaker va aller enregistrer les informations sur internet pour que votre médecin puisse savoir à tout moment dans quel état il se situe. <br />
<br />
Ça fait un deuxième canal de production de données. Le premier c’était l'informatique personnelle, le plus évident, celui qu'on utilise tous les jours. Le deuxième canal ce sont les objets.<br />
<br />
<br />
'''Intervention inaudible''' <br />
<br />
<br />
'''Frank :''' Il y aura une session de questions-réponses à la fin. Donc voila ça c’était une deuxième canal. Ensuite, oui pardon j’avais oublié, c'est que là je ne suis pas en train de vous dire qu'il faut que vous ayez peur des objets. Vous pouvez continuer à utiliser votre frigo ça marchera toujours, il n'y a aucun souci là-dessus. Il faut juste avoir conscience de ce qui se passe. Je crois qu'il y avait une conférence ce matin à ce sujet: de plus en plus les objets vont parler et il va savoir où est-ce qu'ils parlent. Mais ça vous allez le comprendre dans la suite de la présentation pourquoi c'est important de savoir ça.<br />
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==9' 26 ==<br />
<br />
Ensuite j'ai un troisième canal qui n'est pas négligeable, c'est peut-être même le plus important, enfin il va tendre à devenir le plus important, c'est celui de votre entourage, de vos relations. Votre famille par exemple va parler de vous, en vous envoyant un mail, en racontant une histoire qui vous concerne, automatiquement ils vont créer des informations personnelles, ils vont créer vos informations personnelles. De la même manière vos amis vont créer des informations personnelles, vont créer vos informations personnelles. Pourquoi ? Parce que s'ils vous invitent à un événement sur Facebook par exemple, eh bien automatiquement ils enregistrent quelque part que vous avez été invité à cet événement. Si jamais vous confirmez que vous venez à cet événement, quelque part est enregistré que vous êtes allé à tel événement, tel jour. Donc c'est une information personnelle, à laquelle vous avez peu participé mais qui a été créée plus par votre entourage.<br />
<br />
Bien sûr, plus évidentes, ce sont les relations professionnelles. Dans le cadre du travail on passe énormément de temps à créer des documents pour les autres, on collabore énormément, forcément dans tout ça, ne serait-ce qu'une simple gestion de toutes vos listes partagées, et bien ça fait qu'on crée plein d'informations sur ce que vous avez fait dans la journée.<br />
<br />
On se rend compte que via ces trois canaux on constitue un énorme tas d'informations personnelles. Ça a plein d'avantages. Notamment ça vous permet de jouer un peu avec ces informations. Quand on accumule plein de choses sur nous, après c'est nous qui décidons ce qu'on veut montrer. Si je prends l'exemple du CV, parce que c'est une pratique qui existe depuis très longtemps, si je prends le CV, au final, je prends des informations personnelles que je connais, qui sont faciles à retenir et à enregistrer, un CV je vais mettre mes diplômes et mon expérience professionnelle. Je ne vais pas envoyer le même CV si je candidate dans une banque par exemple ou si je candidate dans une jeune start-up. On utilise les données personnelles à bon escient et on les adapte à la cible à laquelle on s'adresse. Se dire qu'on en a beaucoup beaucoup, tout de suite on se dit qu'on va pouvoir faire des choses intéressantes avec.<br />
<br />
Sur internet c'est pareil. Sur internet ce qu'on fait souvent, c'est qu'on se crée plusieurs identités. Par exemple, moi je jouais beaucoup aux jeux vidéos il y a une dizaine d'années, ça m'arrive toujours de jouer mais je joue beaucoup moins, et j'avais mon profil de gamer, en gros, je me présentais comme un joueur de jeux vidéos. Aujourd'hui je suis plus développeur entrepreneur, donc ce que je travaille comme image sur internet, c'est plus l'image du développeur et de l’entrepreneur. C'est plus ça que je vais présenter. En fait, en sachant utiliser mes données personnelles à bon escient, cela peut me servir.<br />
<br />
En même temps, tout ça ça veut dire que, il y a un moment, il y a eu beaucoup beaucoup d'informations sur moi. Et en plus ces informations sont historisées. On va voir par la suite que c'est un aspect qui est aussi important. En fait toutes ces informations, quand on y repense, ça nous définit un peu au final. On peut construire notre identité dessus mais si on les prend, si on les regarde au microscope, un programme informatique est capable de faire ça, si on les regarde au microscope, c'est un peu une photographie, de nous, complète et détaillée, qu'on obtient. Cette photographie, on peut l'imaginer maintenant, là aujourd'hui, donc là si je prends mon exemple, je suis Frank Rousseau, développeur et cofondateur de Cozy Cloud par exemple. Voila, on peut dire dire c'est moi. C'est beaucoup plus détaillé que ça. Après il y a aussi une notion de temps, d'historisation. C'est que là aujourd'hui, on peut dire quelque part que je suis la description que je viens de vous donner, mais si je reprends il y a dix ans, j’étais Frank Rousseau, étudiant à l'université Pierre et Marie Curie de Paris VI. Donc au final, ce qu'on fait, c'est qu'on dit, tout au cours du temps, on dit des choses sur nous.<br />
<br />
Là je vais faire un petit parallèle. Pour commencer ce parallèle, première question, est-ce que dans la salle est-ce que certains d'entre vous tiennent un journal intime ? Il y a une personne. Voilà. C'est très intéressant le principe du journal intime parce qu'on a des tas de bonnes raisons de tenir un journal intime. En gros ça consiste à écrire tous les jours, enfin si on le fait sérieusement, tous les jours, ce qu'on a fait, ça peut ne pas être tous les jours mais régulièrement ce qu'on a fait et ce qu'on a vécu. Il y a plein de raisons de faire ça et une principale c'est de ne pas oublier en fait, de se souvenir. J'espère que je ne me trompe pas, de se souvenir de ce qu'on a fait. Il y a des gens qui ont poussé cette pratique un peu plus loin. Ils ont dit que ce qui les intéressait dans cette pratique c'était surtout l'aspect souvenir. Après ils peuvent l'agrémenter pour dire comment ils ont vécu les choses, etc, mais ce souvenir, ils ont voulu le conserver en filmant tout ce qu'ils voyaient toute la journée. Ils filment tout ce qu'ils voient et ils enregistrent tout. Ils mettent ça sur des gros disques durs et du coup ils enregistrent toute leur vie. Cette pratique s'appelle le life logging, et ça au final, comme ça ça peut paraître un peu particulier, on peut se dire, oui, ils font ça, OK, chacun fait ce qu'il veut et ils s'amusent ! Mais le problème c'est que si on se remémore tous les canaux de communication qu'on a, notre informatique personnelle qu'on utilise de plus en plus, nos objets qu'on utilise quasiment toujours, nos relations, c'est assez rare d'avoir des personnes qui ne connaissent personne, du coup au final, il y a énormément de choses qui sont enregistrées et donc du coup nous aussi, sans s'en rendre, on se livre à la pratique du life logging. On enregistre toute notre vie en continu.<br />
<br />
Tout ça pour dire qu'en fait sur internet, le rapport qu'on a avec internet, ça fait qu'à un moment, on dépose tout le théâtre de notre vie, sur internet. Les choses ne vont pas aller en s'améliorant, plus les objets seront sophistiqués, plus les logiciels seront sophistiqués, plus on va partager ; pas forcément partager, mais plus on va décrire, plus on va se livrer sur internet. Là il ne faut pas avoir peur. C'est quelque chose de nouveau certes. Au final on enregistre beaucoup de choses sur nous. Mais tant que c'est maîtrisé ce n'est pas très grave. Effectivement il y aura des frottements. C'est sûr que si sur Facebook vous mettez une photo de vous tout nu après avoir trop bu lors d'une soirée, il ne faut pas l'envoyer à n'importe qui. Généralement vous avez des contacts de confiance et à eux vous leur envoyez ce qu'il faut.<br />
<br />
Du coup, même si aujourd'hui c'est nouveau et qu'il y aura des frottements, ce qui va se passer, c'est que petit à petit on va tous maîtriser cet aspect qu'on livre beaucoup de choses sur internet et ça se passera bien.<br />
<br />
Par contre là où ça pose un problème, c'est que certains ont bien compris le fonctionnement d'internet, ils se sont dit qu'eux ils pourraient en tirer profit, ils pourraient en tirer partie. Il y a quelques mystifications. Et ça qu'on va voir dans la seconde partie de cette présentation.<br />
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==17'25 ==<br />
Ces personnes, je les appelées ici, notamment dans le titre de la présentation, les magiciens du web. Qui j'entends par les magiciens du web, vous l'aurez compris, ce sont les grands acteurs du web, c'est les Facebook, c'est les Google, c'est les Twitter, tous ces mastodontes qui ont su fournir un service très intéressant sur internet et en même temps nous mystifier.<br />
<br />
En fait si on reprend les usages, les usages c'est quoi ? Quand j'utilise mon ordinateur, ma tablette, mon téléphone, j'ai l'impression que tout tourne autour de moi. Oui effectivement il faut passer par des portails mais globalement dans l'utilisation de ce que je fais tous les jours, j'ai l'impression que tout tourne autour de moi. Que finalement c'est presque comme si mon ordinateur était directement connecté à mon téléphone ou à ma tablette ou à autre chose ou à mes objets. <br />
La deuxième impression que j'ai, c'est que quand j'envoie un message à quelqu'un, il reçoit tout de suite ce message. C'est lui qui reçoit le message et personne d'autre. Encore une fois, oui je passe par des portails, mais c'est quand même l'impression que ça me donne. C'est un peu comme quand on envoie un texto, on a l'impression que ça arrive tout de suite sur le portable de la personne en question. En fait ce n'est pas exactement ça qui se passe, parce que justement ces magiciens, ces grands acteurs, ce qu'eux font c'est qu'ils ont mis un grand coup de baguette magique là-dessus. Parce qu'au final c'est un peu comme ça que ça devrait marcher et c'est un peu comme ça que ça marchait au début quand on envoyait nos comptines, nos logiciels de partage peer to peer, qu'on publiait directement notre site sur un hébergement mutualisé,etc. Ce n'était pas exactement ça mais ça ressemblait beaucoup à ça. Et là ils ont mis un grand coup de baguette magique. Ils ont un peu changé le paradigme, on s'en rend compte, mais sans qu'on en prenne pleinement conscience. Comment ils ont fait ça ? Tout simplement parce que eux, ils savent écouter le web. Ils ont su. Ils se sont rendus compte qu'on pouvait lui livrer beaucoup de choses, mais qu'on pouvait aussi beaucoup l'écouter. Ils se rendus compte que le web était très très bavard donc forcément ils se sont outillés, ils se sont organisés, ils ont recruté les meilleurs ingénieurs de la planète pour faire en sorte qu'ils puissent écouter efficacement le web, pour retenir surtout tout ce qui s'y raconte.<br />
<br />
Voila comment ça se traduit au niveau des usages. En fait quand j'utilise mon ordinateur je vois bien qu'il communique directement avec mon mobile, malheureusement en fait l'information part très loin. Elle part sur les serveurs des grands acteurs que j'utilise, parce que souvent, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mois j'utilise Gmail, Facebook, Twitter, donc ça veut dire qu'à chaque fois que j'envoie quelque chose chez eux ça part loin, et ça ne vient pas directement chez moi, ce qui est un peu dérangeant. Bref ! Jusque là tout va bien mais ensuite ce qui se passe, c'est qu'on voit la même chose en fait pour tout ce qu'on transmet à nos contacts. On s'attend à ce que ça arrive directement chez eux, mais en fait ça part chez les grands acteurs d'abord. Effectivement, après ça revient, j'ai presque envie de dire ça revient, mais non. Ce qui se passe c'est que la personne à qui j'ai écrit va devoir elle-aussi se connecter, donner l'autorisation d'avoir le droit de voir le message que j'ai envoyé à l'un de ces acteurs. Ça commence à être dérangeant ! Parce que moi aussi je vais devoir demander l'autorisation pour publier sur ces services.<br />
<br />
On ne se rend pas compte que c'est gênant parce que eux leur objectif en fait c'est de récupérer un maximum de données, parce que les données c'est ce qu'ils monnayent. Et donc plus il y a de gens qui viennent dessus, plus ils sont contents. Donc plus ils facilitent le fait de pouvoir déposer des messages ou d'en recueillir.<br />
<br />
Le problème c'est que si on revient un peu sur la première partie, on essaye de se remémorer, la première partie c’était quoi ? C’était je peux écrire des contenus, accessibles de partout, de manière instantanée, de partager avec tout le monde. Après on a vu qu'il y avait une grosse production de données, que mon informatique personnelle part chez eux, produit des données personnelles sur moi. On a vu que les objets, alors je n'ai pas représenté dans les schémas, mais les objets aussi qui parlent beaucoup sur moi, partent là-bas. On a vu que les contacts, les relations qu'on a, envoient des messages là-bas. On a vu tout à l'heure que tout ça constituait le théâtre de notre vie. Donc ce que vous transmettez, à chaque fois, pour vous ce n'est pas anodin parce que vous mettez des likes, vous envoyez des mails, vous travaillez, vous gagnez en efficacité, il faut le reconnaître ce sont des superbes services, souvent réalisés par des gens brillants, eh bien ce que vous faites, malheureusement, c'est que vous transmettez le théâtre de votre vie chez les grands acteurs du web. Là c’est la première mystification, premier grand coup de baguette.<br />
<br />
Deuxième coup de baguette, ce qu'ils ont réussi à faire, un peu ce que j'ai essayé de vous dire juste avant, c'est qu'en fait, internet c'est un espace virtuel qu'on peut étendre à l'infini.<br />
Si on reprend la notion de propriété d'auteur, par exemple si on imagine un mini pays dans lequel on voudrait se répartir des lopins de terre, ce serait compliqué parce qu'il faudrait dire, toi tu as un lopin de telle taille, toi de telle taille, il faudrait savoir pourquoi il y en a un qui en a un plus gros que l'autre, est-ce qu'on fait des parts des égales, etc. Ce serait un peu compliqué, parce qu'on se trouverait dans un endroit limité.<br />
<br />
Mais là ce qui se passe sur internet, c'est que c'est du virtuel, donc c'est complètement illimité. Là où la deuxième mystification intervient, c'est que cet espace illimité, eh bien eux ils ont quand même réussi à créer un enclos autour. Ils ont réussi à dire, je prends l’exemple de Google, de créer un Google land dans lequel on va déposer nos informations personnelles. Ils peuvent l'étendre à l'infini. Il faut passer la porte, le portail Google pour y arriver, mais derrière c'est toujours extensible à l'infini. Ça tombe bien parce que, pour eux à l'arrivée, c'est qu'il soit le plus grand possible, avoir le plus d'informations à analyser et à récupérer.<br />
<br />
Donc quel est le problème avec ça ? C'est que du coup c'est eux qui surveillent les entrées et les sorties ; non seulement les entrées que vous faites dans Google land, les sorties que vous faites dans Google land et le troisième point qui n'est pas négligeable c'est qu'ils contrôlent les traitements qui sont appliquées sur les données que vous avez laissées dans Google land !<br />
Alors là vous allez me dire ce n'est pas très grave. Comme j'ai dit Google c'est quand même une société qui a été montée par des gens brillants, qui est toujours constituée de gens brillants, qui font des logiciels brillants et qui nous rendent un sacré service. Au final, ce n'est pas si grave si Google sait que je mange mes saucisses avec du ketchup. Effectivement ce n'est pas la chose dont je suis le plus fier, mais ce n'est pas si grave si je transmets ça quelque part. Ils peuvent le savoir, tant pis, je ne vais mourir demain à cause de ça. D'autant plus que je sais que vous, vous n'avez rien à vous reprocher ! Au moins c'est ce que vous alliez me dire. De toutes façons au final ce n'est pas très grave de livrer le théâtre de notre vie chez Google, de prendre un lopin de terre malléable chez Google, étant donné les superbes services qu'ils nous rendent. Certes il y a des petites publicités ciblées, etc, mais au final de n'est pas plus dérangeant que ça ! On est tous bien contents que ça marche !<br />
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==25'58 ==<br />
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A ça je pourrais vous rétorquer beaucoup de choses mais c'est pareil, encore une fois, je vais essayer de faire simple et de limiter à trois points.<br />
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Le premier point c'est le contexte. Parce que dans le fait que vous ayez quelque chose à vous reprocher ou non, le contexte y est pour beaucoup. Pour les connaisseurs je vais prendre mon point Godwin et je vais juste vous remémorer un peu d’histoire, vous rappeler qu'en 1930 il n’était pas reprochable d’être juif en Europe. En 1939, c'est reprochable ! Et donc je vais faire une petite comparaison, une petite remarque un peu désagréable, mais il faut quand même en avoir conscience, c'est imaginer l'Allemagne nazie avec un outil comme celui de Google. Il faut bien avoir conscience qu'aujourd'hui nos démocraties sont encore jeunes et fragiles. Il faut quand même se dire que ça peut être problématique si demain les gens qui définissent les contextes de ce qui est acceptable ou de ce qui n'est pas acceptable, savent par avance qui sera reprochable ou qui ne sera pas reprochable. Ça c'est le premier aspect.<br />
<br />
Le deuxième aspect, c'est l'auto réalisation. Là il va falloir me suivre, essayer de vous accrocher, mais je pense que ça va être assez parlant quand même. Imaginez-moi fan de cricket. Je vais commencer à utiliser Google et compagnie comme toujours, je vais continuer et puis je vais commencer à parler beaucoup de cricket. Rapidement en fait ce qui se passe de l'autre côté, c'est que eux construisent des profils sur nous. Ce n'est pas compliqué ce qu'est un profil, on prend quelqu'un et on le met dans une case. Jusque-là ce n'est pas très grave parce que c'est un peu le principe du marketing et pour l'instant ça se passe plutôt bien. Là où c'est embêtant c'est qu'avec ce profil on va pouvoir faire en sorte que vous restiez dans cette case. Vous ne pourrez plus sortir de la case dans laquelle on vous a mis. Pourquoi ? Parce que plus ça va aller, plus l'environnement, le contexte tiens d'ailleurs, plus l'environnement dans lequel vous allez évoluer va être construit pour le profil dans lequel on vous a mis. Par exemple, moi qui suis fan de cricket eh bien je ne verrai plus que des publicités sur le cricket. J'aurais l'impression de vivre dans un monde où tout le monde est fan de cricket. C'est la préoccupation nationale presque !<br />
Là où c'est plus grave, c'est que toutes ces sociétés vivent de vos données, parce que ce que je n'ai pas dit, que j'aurais déjà dû dire, c'est que toutes les données qu'ils connectent sont revendues ensuite sur des places de marchés. Elles sont un petit peu améliorées, on constitue des profils sur vous, mais après on les revend vraiment comme si on vendait du poisson sur un marché. Voila, il y a telle personne, alors on reprend mon exemple, qui a trente ans, développeur, je ne sais pas, lui si tu veux lui envoyer des choses, donne-moi un peu d'argent, et comme ça ils en collectent beaucoup. Malheureusement nos profils n'ont pas beaucoup de valeur à l’unité, mais en quantité ils ont beaucoup de valeur. Une des choses qu'ils pourraient faire, c'est dire on a partenaire qui est un vendeur de clubs de golf et lui aimerait bien que les gens qui aiment le cricket se mettent au golf. Petit à petit je verrai moitié moins de pubs de cricket, mais je verrai à la place de cette moitié des pubs de golf. Petit à petit je vais devenir fan de golf probablement. En gros je vais être manipulé par le fait que j'ai mis mes données quelque part et que ce n'est plus moi qui maîtrise les traitements qui sont appliqués dessus.<br />
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Et là où ça devient plus grave c'est que votre assurance pourrait aussi savoir un peu plus de choses sur vous. Votre assurance maladie par exemple, pourrait savoir qu'il y un proche qui a eu un cancer il n'y a pas longtemps, donc que vous devenez quelqu'un qui a plus chance d'en avoir un, que vous avez une mauvaise alimentation donc de décider que vous payerez votre mutuelle plus cher.<br />
De la même manière les banques pourront dire vous avez un environnement social qui ne semble pas favorable à un prêt donc on va vous mettre un prêt à taux élevé. Petit à petit on va vous enfermer là où vous êtes. Si vous avez des problèmes de santé vous aurez plus de mal à avoir accès à la santé et en plus vous aurez donc une moins bonne santé et si vous avez des problèmes, vous ne partez pas d'un capital, vous n’êtes pas fortuné à la base, vous aurez d'autant plus de mal à constituer votre capital.<br />
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Donc le troisième point, un peu plus léger, pardonnez-moi, c'est vrai que je fais un petit peu de catastrophisme limite là, mais je préfère marquer les choses de manière claire. Troisième point un peu plus léger, c'est la propriété. On parle beaucoup de confidentialité, de vie privée, dire ce n'est que pour les gens qui ont des choses à se reprocher,bla-bla, mais ce n'est pas seulement une question de confidentialité, ce n'est pas seulement une question de vie privée, c'est aussi une question de propriété. Si vous est artiste, si vous êtes écrivain, si vous publiez du contenu, souvent quand vous publiez sur tous ces services, pour des raisons pratiques, ce n'est pas forcément calculé avec une mauvaise intention, pour des raisons pratiques, ils sont obligés d'acquérir les droits d’auteur dessus. Acquérir les droits d'auteur dessus, ça veut dire qu'ils peuvent se servir de vos images. Donc ça fait toujours réfléchir !<br />
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J'ai peut-être fait un peu peur. L'idée, avec ce dernier petit slide pour clore cette seconde partie, c'est de dire il ne faut pas trop en faire. J'ai voulu marquer le coup, j'ai un peu appuyé dessus. C'est un peu l'effet Mac Donald : Mac Donald ce n'est pas bon, c'est un peu trop salé, ce n'est pas bon pour la santé. On le sait tous. On continue à y aller. On n'est pas tous morts et la terre a continué de tourner. Il ne faut pas trop s'alarmer. Il faut juste prendre conscience de ce qui se passe et se dire là il y a quelque chose.<br />
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Si on reprend un petit peu tout ce qu'on s'est dit : j’ai commencé internet était vraiment commode pour faire plein de choses, pour découvrir des nouvelles choses. J'ai commencé à entasser beaucoup de données, tout ce que je fais tous les jours, même ce qui ne dépend pas de moi, je crée énormément de donnés. Tout ce paquet de données est très intéressant, je peux en faire des choses mais il faut que je maîtrise. Par contre il y a un problème. Il y a des gens qui ont compris que je mettais ce paquet de données, quelque part, et ils ont fait en sorte que ça vienne chez eux et qui aujourd'hui les analyse. Pour l'instant ce n'est pas très grave, c'est assez rigolo, ça peut même être pratique par moment, ça me rend service de toutes façons, mais au bout d'un moment ça peut devenir sérieusement problématique. Il faut commencer à prendre conscience de ça.<br />
<br />
Il y a des tas de gens qui parlent bien de problèmes de données personnelles, etc, je ne pense pas être la meilleure personne pour ça. Par contre là où je peux apporter quelque chose en plus, c'est que ça fait un moment que je réfléchis à des alternatives, que je travaille dessus, moi parmi beaucoup d'autres. Aujourd’hui ce qui peut être intéressant, c'est ce que je disais au début, c'est de voir comment on peut se réconcilier avec internet, comment on peut se réconcilier avec le web. C'est de réfléchir un peu à ce qu'on fait maintenant. On a vu qu'il y avait un problème. C'est bien. Il y a eu le temps du constat. J'ai suivi des conférences de gens très bien comme Benjamin Bayart, etc, qui ont fait un constat qu'il y avait un problème. Ils ont même déjà participé aux solutions à travers leurs projets personnels, etc. Ensuite il y a eu le temps de l'analyse, comprendre bien comment ça se passe, pourquoi ça se passe, c'est un peu ce qu'on vient de faire là. Maintenant est venu le temps des solutions. Voir comment on peut faire pour faire en sorte que ça se passe mieux. Ensemble on va commencer un peu à réfléchir à quelles solutions on pourrait trouver.<br />
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==34'38 ==<br />
<br />
Ce qu'on a vu c'est que les magiciens ce qu'ils faisaient c'est qu'ils accaparaient toutes nos données parce qu'on venait chez eux, ils nous faisaient une grande porte d'entrée dans laquelle on pouvait passer, et qu'on déposait toutes nos choses et qu'ils nous rendaient ça très commode et que c’était vraiment sympathique. Ce qu'il faut essayer de comprendre c'est comment ils arrivent à faire ça. On l'a vu c'est qu'ils recrutent déjà beaucoup de gens, ils montent de grandes grandes équipes, ils s'organisent très bien pour faire ça. Ensuite quel est le moyen, je dirais la matière première pour pouvoir constituer ça ? En fait ils vont utiliser des ordinateurs, des gros ordinateurs, ils vont même les multiplier, ils vont même les connecter entre eux pour faire l'équivalent d'un ordinateur gigantesque. Ils vont même en mettre à plusieurs endroits de la planète pour qu'ils communiquent et donc ils vont prendre le contrôle de ces ordinateurs, ils vont les maîtriser, ils vont dire comment ça se passe et du coup, à cause de ça, ils peuvent donner les règles du jeu. C'est eux qui peuvent décider si on est profilé, c'est eux qui peuvent décider si nos données sont vendues, c'est eux qui font ce qu'ils veulent.<br />
<br />
Si on commence à creuser, d'ailleurs peut-être que dans la salle il y a gens qui commencent à avoir une idée. Est-ce que quelqu'un aurait une idée sur comment on pourrait faire pour résoudre ce problème ?<br />
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'''Public :''' S'auto-hégerger<br />
<br />
<br />
'''Frank :''' Du coup tu me coupes un peu l'herbe sous le pied. J'allais utiliser ce terme dans pas longtemps, mais en gros l'idée, il a parlé d'auto-hébergement. En fait l'auto-hébergement c'est quoi ? C'est se réapproprier les machines. Oui ?<br />
<br />
<br />
'''Public :''' Intervention inaudible<br />
<br />
<br />
'''Frank :''' Désolé, je vais arrêter un peu sur les questions parce que je vais d'abord finir la conférence.<br />
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<br />
'''Public :''' Intervention inaudible<br />
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'''Frank :''' En fait il y a encore une partie. Je vais essayer d'aller vite on va passer rapidement aux questions.<br />
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En gros l'idée c'est de se réapproprier les machines. Quoi faire ? La chose qui est intéressante c'est de se réapproprier les machines. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire avoir son propre serveur chez soi. Ces grosses machines ont un nom. Elles s'appellent serveurs. Pourquoi serveurs ? Parce qu'on applique toute une tambouille dessus, donc il y a un chef en cuisine, des gros calculateurs qui font une tambouille dessus. Ensuite une autre grosse machine va venir prendre le résultat de cette tambouille et va le livrer à quelqu'un qui est assis à une table, nous en fait derrière notre ordinateur. Donc on parle de serveur.<br />
<br />
Du coup l'idée c'est de récupérer ces serveurs et de les mettre chez nous. Là j'y viens. Cette pratique de récupérer le serveur s'appelle l'auto-hébergement. Là j'ai volontairement choisi un pictogramme de petite maison. Si vous vous souvenez de l'espace privé tout à l'heure de Google, là en fait rien ne nous empêche de créer notre propre maison de nous y installer et de remettre tous nos services dessus.<br />
<br />
Donc ça se traduit comment ? Comment on va retrouver ce serveur chez nous, parce que ça fait un peu peur. On parlait d'une grosse machine, là on se retrouve avec une petite machine, tout de suite ça fait un peu peur. Mais en fait pas du tout. Aujourd'hui il y a des toutes petites machines qui existent, qui ne consomment presque rien, qui sont branchables, qui sont alimentables juste avec un câble USB, qui ne font pas de bruit, qui permettent d'avoir un petit ordinateur chez soi qui va pouvoir accueillir nos futurs services web. De la même manière on a déjà en fait ces machines chez nous, on ne s'en rend pas forcément compte, si vous avez une console de jeux vidéos qui est branchée sur internet, quelque part elle pourrait faire office de machine de cette façon. Si vous êtes en France et vous avez une box pour vous connecter à internet, vous avez déjà une machine de ce type. Donc les machines existent déjà, c'est assez facile à brancher chez nous et ça marche déjà. Ça c'est le premier point, je dirais la partie hardware, la partie solide, est déjà résolue est déjà en place.<br />
<br />
La bonne nouvelle c'est que la partie logicielle aussi existe. Là vous voyez une dizaine, quinzaine de projets qui existent déjà et j'en ai oublié beaucoup, qui permettent de dire les services que j'avais avant sur Facebook, Google, Twitter, etc, qui me sont si pratiques, dont je ne peux pas me passer, moi je ne peux pas m'en passer aujourd'hui, eh bien ces services je peux les retrouver sur une machine. C'est là que ça devient intéressant. Si on reprend le problème initial, en fait, si on restait à la partie deux, la seule solution possible c'était de sortir d'internet pour pouvoir éviter tout ça. Aujourd'hui sortir d'internet ça demande beaucoup de courage et ça demande presque de se marginaliser. C'est une alternative qui est très dure à choisir, qui est respectable, par exemple moi je n'ai pas réussi à la choisir. Je me suis dit il faut que je trouve quelque chose d'intermédiaire, quelque chose qui puisse me satisfaire. Heureusement il y avait déjà des gens qui travaillaient dessus et donc j'ai pu me joindre à eux et monter moi-même des projets en rapport.<br />
Qu'est-ce ça permet ? Si on reprend tout ce qu’on s'est dit. Sur internet je peux déposer beaucoup de données ça revenait à inventer le théâtre de ma vie sur internet. Dans la deuxième partie on a vu qu'il y avait des gens qui ont su très bien jouer de ça, qui ont un peu mystifié et qui ont pu en faire en sorte que le théâtre de ma vie je le dépose chez eux. Là ce qu'on a vu très brièvement, j'aurais voulu un peu plus détailler mais apparemment vous êtes tous friands de questions, c'est que tous ces gens qui nous ont mystifié l'ont fait parce qu'ils avaient des grosses machines sur lesquelles ils nous ont attirés. Ce qu'on peut faire aujourd'hui c'est reprendre le lopin de terre qu'on avait mis chez eux et le mettre chez nous. Internet est extensible à l'infini donc on peut très mettre autant de chez nous qu'on veut chez nous. C'est assez rigolo comme expression. Ce qui veut dire que là vous retrouvez tout le théâtre de votre vie dans votre maison.<br />
<br />
Ce qui est très intéressant aussi, c'est que là aujourd'hui vous êtes aux Rencontres Mondiales du Logiciel libre, donc vous êtes venus rencontrer des libristes et c'est une communauté qui est superbe. Pourquoi ? Parce que c'est une communauté de bâtisseurs. Ça tombe bien on va faire des maisons. On a une communauté de bâtisseurs. Quand ils voient un problème, d'abord ils le constatent, ensuite ils l'analysent et ensuite ils proposent une solution, ils le résolvent. Leur solution c'est ce que vous venez de voir, c’est la liste des logiciels, l'échantillon des logiciels disponibles pour installer sur votre propre serveur. Par contre tout ça pour vous c'est nouveau, pour eux c'est récent. Tous ces logiciels ils viennent d'arriver et ils encore besoin de gagner en maturité. Ils sont encore aux balbutiements, ce sont leurs premiers pas et ils sont souvent faits, pas toujours, par des gens bénévoles ; ils travaillent le soir et le week-end dessus. Quelques-uns sont portés par des sociétés et encore ce sont des jeunes start-up, ce ne sont pas des grosses machines. Tout ça pour dire qu'aujourd’hui ils ont besoin de votre aide.<br />
<br />
Tous ces logiciels d'auto-hébergement sont des logiciels libres. Je ne vais pas revenir sur ce que c'est vous pouvez voir tout au long de ce festival, il y a des tas de gens qui vous expliqueront encore mieux que moi. En gros ce sont des logiciels sur lesquels on a complètement confiance, parce que le code source, la magie qu'il y a derrière, cette fois-ci elle est décrite. Ils expliquent comment ils font leurs tours de magie. Du coup on peut leur faire confiance parce qu'on comprend ce qui se passe. <br />
<br />
==42'58 ==<br />
<br />
Par contre tout ça c'est en balbutiements et maintenant l'idée est de savoir comment on peut les aider. Comment vous qui n’êtes pas forcément technicien, si vous êtes technicien vous savez déjà comment les aider, mais pour vous qui n’êtes pas technicien, je vais dire rapidement comment vous pouvez les aider.<br />
<br />
La première chose c'est d'utiliser le logiciel. Pour l'instant c'est tout nouveau, ça fait un peu peur à certains mais il n'y a aucune raison. Il faut commencer à s'en servir, être prêt à passer certaines barrières, c'est-à-dire avoir ce serveur chez soi, installer le logiciel chez soi. Ça prend du temps. Un week-end, plutôt que de repeindre la barrière du jardin, ça peut être de dire je vais installer mon propre serveur avec mes propres données. Ça permet, quand on utilise le logiciel, ça permet de faire des retours parce que nous quand on développe des logiciels, moi je fais partie de ces gens, quand on développe des logiciels, on a peu la tête dans le guidon. Avoir vos retours, savoir ce qui serait mieux, ça aide toujours parce qu'on n'a pas toujours le recul nécessaire pour faire en sorte que ce soit bon.<br />
Vous pouvez rapporter les bugs. Les bugs on ne les voit pas toujours. C'est très utile de recevoir les bugs.<br />
<br />
Vous pouvez écrire la documentation. Une fois que vous avez passé la barrière, les premières difficultés pour utiliser le logiciel, vous pouvez à votre tour expliquer aux autres comment utiliser le logiciel.<br />
<br />
Vous pouvez traduire. Aujourd'hui l'anglais, la langue la plus courante, enfin celle dont on a l'impression qu'elle est la plus courante en tout cas, mais aujourd'hui, je ne connais pas les chiffres, il n'y a probablement pas la moitié de la planète qui parle anglais. Donc c'est utile si vous connaissez une langue autre que le français et l’anglais, je parle pour nous en France, mais il y a des projets qui sont portés par des anglophones purs, vous pouvez les aider en traduisant, en donnant l'accès à ces logiciels au plus grand nombre.<br />
<br />
Vous pouvez faire des dons. C'est plus pour les gens qui sont bénévoles, ça les aide toujours. Ça leur permet de s'acheter une bière le week-end en plus, ça fait toujours plaisir et ça motive bien. Quand on fait des logiciels libres on a besoin un peu d’être porté aussi et ça ne fait jamais de mal d'avoir un petit don.<br />
<br />
Enfin le dernier point, tout ça si vous le faites, il faut le faire bien. Comme c'est nouveau, comme ça chamboule pas mal de choses qui sont en place, les gens en ont parfois un peu peur et ont vite fait de dénigrer ces logiciels. Un moyen de les empêcher de dénigrer, c'est de décrire, d'aider. Un moyen de les aider c'est quand vous faites des choses, les faire bien, pour donner une bonne image et les gens ne pourront pas les critiquer.<br />
<br />
Le point que j’oubliais, qui est pourtant le plus important, c'est prêcher la bonne parole. Tout ce que je viens de vous dire là, si ça vous a convaincus, essayez de reprendre, de vous réapproprier, de creuser le sujet parce que je ne vous ai montré qu'un tout petit bout de l'iceberg. Le problème des données personnelles est vraiment très vaste et compliqué, mais à la fois super intéressant, super motivant et super excitant. Si ça vous intéresse, reprenez un peu tout ce que je viens de dire, si vous ne voulez perdre trop de temps, prenez les arguments phares que j'ai mis ici par exemple ou que vous trouvez dans une autre conférence qui vous semble plus adaptée et ensuite répétez-les, essayez d'en parler aux autres pour qu'ils prennent à leur tour conscience de ce qui se passe.<br />
<br />
En fait tout ça pour dire que si on se met tous ensemble, qu'on porte un peu cette nouvelle alternative, on va pouvoir enfin utiliser le web, en reprofiter. Si on peut reprofiter du web sereinement, on pouvoir se remettre à partager sereinement, on va pouvoir se remettre à produire des contenus sereinement, on va pouvoir se remettre à se rencontrer sereinement. On va pouvoir avoir une vie plus exaltante. Si on se met tous ensemble et qu'on essaye de faire progresser ces logiciels, ces alternatives, ou si vous trouvez d'autres alternatives, ça va nous permettre de nous réconcilier avec notre ami le web. Globalement le web maintenant ça concerne la planète entière donc quelque part vous allez pouvoir participer à un monde meilleur.<br />
<br />
Je vous remercie pour votre attention et je suis maintenant à l'écoute de vos questions.<br />
<br />
<br />
'''Applaudissements'''<br />
<br />
==47'28 ==<br />
<br />
'''Intervention :''' S'il y a des questions, est-ce que vous pouvez simplement répéter les questions ?<br />
<br />
<br />
'''Franck :''' D'accord !<br />
<br />
<br />
'''Intervention :''' Déjà si on répète les questions c'est parfait.<br />
<br />
<br />
'''Public :''' Est-ce que vous estimez que vous devez avoir un groupe de développeurs qui se consacrent entièrement à ce projet à temps plein ? Comment un modèle économique peut être prévu à ce niveau-là, pour qu'en fait on puisse avoir confiance dans cette plate-forme, pour qu'elle se développe, pour qu'on puisse encore dans dix, vingt ans quand les ordinateurs auront complètement changé, ça s'est adapté.<br />
<br />
<br />
'''Frank :''' Il y a deux questions si j'ai bien compris. La première c'est est-ce qu'il faut des développeurs à temps plein pour pouvoir construire ces alternatives et la deuxième c'est comment trouver un modèle économique viable pour ces alternatives.<br />
<br />
Donc la première question, il y avait d’autres aspects ? La première question c'est oui je pense qu'idéalement il faudra des gens à temps plein, parce que comme j'ai dit ce sont des gens brillants qui construisent les grands acteurs du web et en plus ces gens, ce qui est bizarre c'est que souvent ils ont de bonnes intentions, même eux on les retrouve dans la communauté du libre, etc. Oui pour pouvoir à un moment suivre, être au niveau de ceux-là, il faut des gens à temps plein.<br />
<br />
Je connais bien le sujet parce que j'ai deux types de projets là-dessus. J'ai un projet que j'ai monté de manière complètement bénévole que je fais le soir et le week-end, ce par quoi j'ai commencé et ça m'a amené à monter un projet de start-up. Cette fois-ci je me pose effectivement des questions, comment trouver un modèle économique qui est respectueux de l'utilisateur et qui en plus permet de récupérer des moyens pour construire des alternatives durables et intéressantes. Pour le modèle économique, on a trouvé. Déjà on établit la confiance en disant que le logiciel est libre et open source, ça c'est vrai aussi pour nos concurrents qui font ownCloud par exemple, c'est de dire que si on sait ce qui se passe avec le logiciel. On peut le contrôler. En plus du coup si on sait ce qui se passe, ça veut dire qu'on peut l'installer chez nous. Ça veut dire qu'à un moment on peut dire je le mets chez moi. Pour gagner de l'argent, ce qu'on peut faire, ce que nous on a trouvé comme idée la plus simple pour commencer, c'est de proposer un espace d'hébergement, un service et dire si vous vous ne voulez pas prendre le temps d'installer quelque choses chez vous, vous pouvez venir vous héberger chez nous. Pourquoi est-ce que nous on ne fera pas de bêtises ? Pour deux raisons. Parce que déjà on fait payer donc le business model est clair, il n'y a pas d'effet induit. C'est un petit peu comme quand vous achetez des pommes bio par exemple, elles sont sans pesticides. Avant on vous vendait des choses avec pesticides, maintenant on vous les vend sans pesticide, ça coûte peut-être un peu plus cher, mais en tout cas au moins vous êtes sur.<br />
La deuxième façon de faire c'est de donner tous les moyens aux gens de partir. A partir du moment où les gens peuvent partir, s'il y a un scandale à la Prism qui arrive sur nous par exemple, ou même chez ownCloud, eh bien nous ne survivrions pas, parce que tout de suite tout le monde va s'en aller et va chercher à l'installer chez lui. Quelque part on se met nous-mêmes les limitations pour rester respectueux de nos utilisateurs.<br />
<br />
De la même manière pour les réseaux sociaux c'est un petit peu plus compliqué. Je pense que les réseaux sociaux ça arrivera plus dans un deuxième temps. On verra avec Prism. Diaspora a repris. Diaspora est un des réseaux sociaux que j'ai décrit dans cette présentation, a repris de l'aile, a été reboosté, donc on verra. Mais je pense que les réseaux sociaux arriveront dans un deuxième temps. Maintenant on parle de cloud, je ne sais pas si c'est un terme qui vous parle, mais en gros avoir son espace personnel, on dit que c'est un cloud. La tendance c'est de récupérer ce cloud vers chez soi. C'est beaucoup plus facile que de créer un réseau social qui soit hors des grands acteurs, parce que le réseau social dépend de la masse critique, dépend d'un certaine masse critique et c'est très difficile de le faire démarrer. Tandis qu'un cloud à usage personnel, des applications qui ne nécessitent pas beaucoup d'interactions avec les autres ça fait déjà un point de départ plus intéressant.<br />
<br />
Est-ce qu'il y a d'autres questions ? Oui.<br />
<br />
<br />
'''Public :''' Tu parlais de Facebook, notamment du fait que ce ne serait pas mal de quitter un peu tous ces réseaux sociaux pour garder notre ??? Ma question est simple, je suis moi-même utilisateur de logiciels libres et défenseur du logiciel libre, comment est-ce que tu fais pour quitter Facebook, par exemple, je parle de Facebook puisque c'est le plus répandu, sans pour autant te couper du monde, puisque tous tes amis, ta famille, moi aussi je précise, sont sur Facebook. J'ai moi-même tenté l'expérience lorsque Google + est arrivé, je me suis dit Google + a l'air un petit mieux fait quand même pour les données et tout, ça s'explique, ils sont peut-être un peu moins revendeurs de données, j'ai essayé d'amener tous mes contacts Facebook à venir sur Google + en leur disant essayez au moins pour voir ! Résultat il n'y a quasi personne qui est venu ! Ça embêtait les gens, ils étaient bien sur Facebook. Diaspora, Movim, etc, sont d'excellents projets, mais j'ai l'impression que les gens sont tellement déjà habitués en si peu de temps à Facebook, qu'ils ne quitteront pas Facebook même si on leur dit Facebook c'est le mal absolu, tant qu'ils n'en auront pas la preuve par A + B et encore, ils n'arriveront pas à quitter Facebook. Si toi tu veux quitter Facebook, ça implique que tu te coupes du monde.<br />
<br />
<br />
'''Frank :''' La question, je résume très rapidement c'est comment passer à ces alternatives en quittant Facebook puisqu'il faudrait que tous les contacts suivent avec et du coup ça devient compliqué.<br />
<br />
Je suis complètement d'accord avec vous. Moi-même je continue à utiliser Facebook, d'ailleurs c'est pour ça que ça me tracasse. Je pense que déjà il ne faut pas limiter tout ce que je viens de dire aux réseaux sociaux. C'est tout ce que vous utilisez. Les réseaux sociaux ce n'est qu'un bout de tout ce que je viens de vous dire.<br />
<br />
Le deuxième aspect c'est qu'évidemment ça ne va pas se faire en un an. Ça va prendre du temps. L'idée c'est que ça se fasse petit à petit je pense. En gros, j'ai un peu l'impression de prêcher pour ma paroisse, l'analyse qu'on a faite dans notre start-up, c'est de se dire qu'on va d'abord commencer à rapatrier les applications plus simples qui ne dépendent pas des contacts. Même si vous quittez Facebook, vos contacts vont continuer à parler de vous. Vous pouvez vous connecter sur Facebook et demander à récupérer les données qu'ils ont sur vous, même si vous n’êtes pas inscrit, pour info. Chaque fois que vous allez vous balader sur un site, chaque fois qu'il y a un bouton like qui apparaît, ils savent que vous êtes allé sur ce site-là. L'idée c'est de commencer par des applications dont il est beaucoup plus facile de partir, les applications personnelles, la gestion de notes, un agenda, etc, et dire voila on repart de ça parce que là je peux me couper du reste ça continue à marcher. Et puis après, petit à petit, je me rends compte que je récupère mes données personnelles. Je n'ai plus à droite, à gauche, etc, je les ai toutes au même endroit. Comme on a vu un moment, avoir toutes ses données personnelles c'est quand même vachement pratique. Je peux faire beaucoup de choses. Les données de santé par exemple, je pourrais en déduire des choses pour moi, pour avoir une meilleure hygiène de vie, si j'en ai envie ! Du coup ça devient très intéressant de récupérer ses données. Ce qu'on espère c'est que le gens, nos utilisateurs, déjà il y en a qui viendront juste pour protéger leur vie privée, mais aussi, pour protéger sa vie privée, je fais une petite parenthèse, il y a encore d'autres choses à faire, la prochaine conférence en parlera, mais pour la protéger complètement, c'est un sacré premier pas de faire ça ! Une fois qu'il récupère toutes ses données, on se rend compte que l'utilisateur peut faire beaucoup plus de choses. Il sera motivé à rester dessus. Ce jour-là, une fois qu'il aura complément changé de paradigme pour ses applications personnelles, ça ne sera pas difficile de dire il y a une application qui sert à se connecter avec votre ami. Du coup les gens vont commencer à se parler directement et naturellement le switch va se faire même pour les réseaux sociaux. Ce serait beaucoup plus facile de dire quand il y a quelque chose qui m'intéresse dans Facebook, je sauvegarde cette image dans mon espace, je sauvegarde ce message dans mon espace, ce qu'on ne peut pas faire actuellement, ou de la même manière j'ai mon gros tas de données et j'en pousse quelques-uns sur mon réseau social.<br />
<br />
<br />
'''Public :''' Il faudrait des connecteurs entre le libre et...<br />
<br />
<br />
'''Frank :''' Je pense qu'aujourd'hui il faut faire quelque chose de graduel. Effectivement au début ça peut se faire. Déjà ce qui est complètement exportable, ce dont on peut partir on en part, et après on crée des connecteurs sur ce dont on ne peut pas partir pour commencer à tirer, être un peu entre les deux, quelque chose d'un peu hybride, pour après complètement basculer sur la solution idéale, qui viendra naturellement parce qu'elle apporte plus de choses.<br />
<br />
<br />
'''Intervention :''' Donc je vais simplement dire que Frank Rousseau fait une autre conférence demain matin Pour les gens qui veulent approfondir vous pouvez venir l'écouter dans le thème Internet et cloud et on va vite laisser la parole à Werner KLoch qui attend.<br />
<br />
<br />
'''Frank :''' Merci<br />
<br />
<br />
'''Applaudissements'''</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=Grands_acteurs_web_magiciens_jouent_avec_nos_donn%C3%A9es&diff=63404Grands acteurs web magiciens jouent avec nos données2014-04-29T18:31:45Z<p>Echarp : </p>
<hr />
<div>[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
<br />
en cours de relecture par echarp!<br />
<br />
'''Titre :''' Comment les grands acteurs du web s’improvisent magiciens et jouent avec nos données personnelles<br />
<br />
'''Intervenant :''' Frank Rousseau<br />
<br />
'''Lieu :''' Bruxelles, RMLL<br />
<br />
'''Date :''' Juillet 2013<br />
<br />
'''Durée :''' 57 min 11<br />
<br />
'''Lien vers la vidéo''' :[http://video.rmll.info/videos/comment-les-grands-acteurs-du-web-simprovisent-magiciens-et-jouent-avec-nos-donnees-personnelles/]<br />
<br />
<br />
==00' transcrit Marie-Odile ==<br />
<br />
Je suis Frank. Je suis développeur de web applications depuis de nombreuses années. Ça m'a permis de comprendre pas mal de choses sur internet et tout ce qu'on y dépose. C'est pourquoi aujourd'hui je vous fait cette présentation à propos des données personnelles et d'internet.<br />
<br />
Pour donner un cadre à cette présentation je vais vous raconter un rencontre que j'ai faite, il y a environ quinze ans, avec un ami qui était très sympathique au premier abord, qui m'a notamment beaucoup aidé, qui m'a permis de construire beaucoup de choses, de rencontrer beaucoup de monde, de découvrir des nouvelles choses. Avec lui j'ai rapidement entamé une relation très proche. Ça a été mon véritable confident, je lui racontais beaucoup de choses et ça a été très profitable pour moi.<br />
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Malheureusement je me suis rendu compte, au bout d'un moment, que cet ami avait un vilain défaut, c'est que bien souvent il répétait tout ce que je disais. Au début j'ai voulu me fâcher. Je me suis dit « C'est fini je ne veux plus lui parler ! » Puis après je me suis dit « Quand même il m'a rendu beaucoup de services, c'est peut-être à mon tour de lui rendre un service ! » Et donc ensemble on a cherché des solutions et on a fini par en trouver. Heureusement je n’étais pas seul, parce que cet ami vous l'avez rencontré vous aussi. D'autres comme vous ont réagi. Cet ami vous l'avez compris, c’est le web.<br />
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A travers cette présentation on va essayer de voir un peu comment j'en suis arrivé à tout lui raconter, dans une première partie. Ensuite, dans une seconde partie, on va voir pourquoi ça c'est mal passé quand il a commencé à répéter tout ce que lui disais. Enfin, pour terminer, on va essayer de voir ensemble quelles sont les solutions qu'on a trouvées lui, moi et les autres pour pallier à ces problèmes.<br />
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Tout d'abord revenons à la première rencontre, au tout début. Ça a commencé comment ? Pour moi c’était en fait mon père, il y a quinze ans, qui envoyait des e-mails et commençait à échanger des informations avec ses amis. Je trouvais ça génial. J'étais fasciné parce que ça allait quand même beaucoup plus vite qu'une lettre à la poste. Ensuite, un deuxième temps fort on va dire, la deuxième chose qui m'a vraiment convaincue, c'est quand mon frère a publié son premier site web. J'ai trouvé ça juste génial. On créait un contenu et on pouvait automatiquement le mettre à disposition de beaucoup de monde. Donc je l'ai imité. J'ai créé un contenu. J'ai mis des choses intéressantes. Je pouvais mettre des images, du texte. J'ai même fait une belle mise en forme, parce qu'à l'époque j'étais plus attiré par le graphisme que par le développement, donc la mise en forme me plaisait beaucoup puis en plus, c'est assez rigolo, parce que les sites n'étaient pas très jolis, ils étaient tous en ??? etc, c’était d’autant plus motivant de faire quelque chose de joli.<br />
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Le web, immédiatement, m'a apporté trois choses. La première chose qu'il m'a apportée, c'est que ce contenu que je venais de créer il le mettait à disposition partout. C'est-à-dire que je pouvais y accéder depuis chez moi, depuis mon école ou depuis mon lieu de vacances, et ce, même si j'étais loin. C'est le premier point.<br />
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La deuxième chose qu'il a apportée et qui est très importante, c'est qu'il a permis d'y accéder de manière instantanée. En très peu de temps, oui à l’époque les modems n'étaient pas très formants, ça c'est sûr, mais ça prenait genre une minute quelque chose comme ça, mais en très peu de temps je pouvais accéder à mon contenu. On ne parlait pas de 24 heures ou 48 heures, voire plus, quand on envoyait une lettre postale, une lettre par la poste. Donc c’était tout de suite un grand pas en avant. Donc permis d’accéder de partout de manière instantanée à mes contenus.<br />
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Et là où ça devient vraiment intéressant c'est que ce contenu ne restait pas qu'à mon niveau. Ce contenu, je pouvais le partager avec tout le monde. Donc il se crée un véritable échange avec la planète entière. Comme j'ai dit ce contenu est accessible de partout. Ça veut dire que quelqu’un à l'autre bout de la planète pouvait consulter ça. En créant ma première page web, en me faisant ami avec le web, j'ai automatiquement pu la rendre accessible de partout, de manière instantanée et par tout le monde. Même mieux seulement par ceux avec qui je le voulais.<br />
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Comme ça, ça peut paraître anodin ce que je viens de vous dire, mais aujourd'hui ça permet énormément de choses. Ça permet d'apprendre beaucoup beaucoup. Si je prends juste un exemple pour illustrer, plutôt que vous expliquer ça pendant longtemps, ce que ça permet c'est que tout simplement aujourd'hui si je veux apprendre une danse traditionnelle indonésienne, sans jamais mettre le pied en Indonésie, eh bien je peux. Parce qu’aujourd’hui s'il y a quelqu'un de suffisamment motivé en Indonésie pour produire des contenus vidéos, pour construire des textes, des tutoriaux, etc, des didacticiels pour m'aider, eh bien il peut le faire. Bien souvent ils le font, donc moi je peux apprendre. Alors ça n'aura pas effectivement la qualité d'un enseignement direct, mais ça devient possible.<br />
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Tout ça, tout cet apport, c'est très joli, c'est très agréable, mais par contre il faut commencer à prendre conscience de quelque chose.<br />
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En fait à chaque fois que je crée un contenu, c'est quelque part, ce sont mes données, c'est quelque chose qui me concerne que je mets à disposition. Soit je le mets à disposition uniquement de moi, soit des autres. Là vous me direz, oui mais je ne fais pas des pages web tous les jours donc ce n'est pas très grave. Vous avez raison. Par contre c'est là ce dont il faut bien se rendre compte c'est qu'on a plusieurs canaux de création de données personnelles. La création d'un contenu n'en est qu'un parmi plein d'autres. <br />
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Pour simplifier les choses je vais vous décrire trois canaux. Le premier c'est notre informatique personnelle. C'est le plus évident, c'est celui quand vous utilisez votre ordinateur tous les jours. Vous allez par exemple faire un document de travail, vous allez envoyer un mail, tout ça constitue des données personnelles. Évidemment il y a aussi le mobile. Le mobile c'est intéressant parce que c'est beaucoup moins pratique à utiliser qu'un ordinateur personnel, qu'un ordinateur de bureau plutôt, par contre il nous suit partout. Ça veut dire qu'avec le mobile je peux créer des informations de moins bonne qualité mais je peux en créer plus souvent. Ensuite il y a les tablettes. Les tablettes c'est un exemple. Finalement c'est encore un terminal de plus parmi tous ceux qu'on a qui vont créer de la donnée. Dès qu'on va utiliser un service sur internet, on va créer de la donnée. Si je mets un statut sur Facebook, je crée une donnée personnelle. Il n'y a pas besoin d'aller jusqu'au site web pour créer de la donnée.<br />
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Le deuxième canal qui est intéressant, là j'anticipe un peu parce qu'aujourd'hui ce n'est pas très répandu, ce sont les objets. Tous les objets qu'on utilise aujourd’hui, petit à petit, vont être de plus en plus bavards. Il vont commencer à raconter des choses. Par exemple un frigo, ce qu'il va faire, c'est que tout simplement il va faire l'inventaire de ce qu'il y a dans notre frigo et puis il va nous tenir au courant. Ce sera beaucoup plus facile pour faire ses courses par exemple.<br />
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Quelque chose qui existe déjà c'est la balance. Aujourd'hui on vend des balances qui se connectent à internet et qui vont automatiquement sauvegarder votre poids tous les jours. C'est très pratique parce que ça vous permet de suivre l'évolution de la courbe de votre poids, ça peut être très intéressant, moi je m'en fiche, mais il y a des gens pour qui ça peut être utile. Et aussi après, ça je ne vous le souhaite pas, mais puisqu’on parle de santé un petit peu, si un jour vous avez un pacemaker, ce qui se passe c'est que le pacemaker va aller enregistrer les informations sur internet pour que votre médecin puisse savoir à tout moment dans quel état il se situe. <br />
Ça fait un deuxième canal de production de données. Le premier c’était l'informatique personnelle, le plus évident, celui qu'on utilise tous les jours. Le deuxième canal ce sont les objets.<br />
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'''Intervention inaudible''' <br />
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'''Frank :''' Il y aura une session de questions-réponses à la fin. Donc voila ça c’était une deuxième canal. Ensuite, oui pardon j’avais oublié, c'est que là je ne suis pas en train de vous dire qu'il faut que vous ayez peur des objets. Vous pouvez continuer à utiliser votre frigo ça marchera toujours, il n'y a aucun souci là-dessus. Il faut juste avoir conscience de ce qui se passe. Je crois qu'il y avait une conférence ce matin à ce sujet. De plus en plus les objets vont parler, il va savoir où est-ce qu'ils parlent. Mais ça vous allez le comprendre dans la suite de la présentation pourquoi c'est important de savoir ça.<br />
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==9' 26 ==<br />
Ensuite j'ai un troisième canal qui n'est pas négligeable, c'est peut-être même le plus important, il va tendre à devenir le plus important, c'est celui de votre entourage, de vos relations. Votre famille par exemple va parler de vous en vous envoyant un mail, en racontant une histoire qui vous concerne, automatiquement ils vont créer des informations personnelles, ils vont créer vos informations personnelles. De la même manière vos amis vont créer des informations personnelles, vont créer vos informations personnelles. Pourquoi ? Parce que s'ils vous invitent à un événement sur Facebook par exemple, eh bien automatiquement ils enregistrent quelque part que vous avez été invité à cet événement. Si jamais vous confirmez que vous venez à cet événement, quelque part est enregistré que vous êtes allé à tel événement, tel jour. Donc c'est une information personnelle, à laquelle vous avez peu participé mais qui a été créée plus par votre entourage.<br />
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Bien sûr, plus évidentes, ce sont les relations professionnelles. Dans le cadre du travail on passe énormément de temps à créer des documents pour les autres, on collabore énormément, forcément dans tout ça ne serait-ce qu'une simple gestion de toutes vos listes partagées eh bien ça fait qu'on crée plein d'informations sur ce que vous avez fait dans la journée.<br />
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On se rend compte que via ces trois canaux on constitue un énorme tas d'informations personnelles. Ça a plein d'avantages. Notamment ça vous permet de jouer un peu avec ces informations. Quand on accumule plein de choses sur nous, après c'est nous qui décidons ce qu'on veut montrer. Si je prends l'exemple du CV, parce que c'est une pratique qui existe depuis très longtemps, si je prends le CV, au final, je prends des informations personnelles que je connais, qui sont faciles à retenir et à enregistrer, un CV je vais mettre mes diplômes et mon expérience professionnelle. Je ne vais pas envoyer le même CV si je candidate dans une banque par exemple ou si je candidate dans une jeune start-up. On utilise les données personnelles à bon escient et on les adapte à la cible à laquelle on s'adresse. Se dire qu'on en a beaucoup beaucoup, tout de suite on se dit qu'on va pouvoir faire des choses intéressantes avec.<br />
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Sur internet c'est pareil. Sur internet ce qu'on fait souvent, c'est qu'on se crée plusieurs identités. Par exemple, moi je jouais beaucoup aux jeux vidéos il y a une dizaine d'années, ça m'arrive toujours de jouer mais je joue beaucoup moins, et j'avais mon profil de gamer, en gros, je me présentais comme un joueur de jeux vidéos. Aujourd'hui je suis plus développeur entrepreneur, donc ce que je travaille comme image sur internet, c'est plus l'image du développeur et de l’entrepreneur. C'est plus ça que je vais présenter. En fait, en sachant utiliser mes données personnelles à bon escient, cela peut me servir.<br />
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En même temps, tout ça ça veut dire que, il y a un moment, il y a eu beaucoup beaucoup d'informations sur moi et en plus ces informations sont historisées. On va voir par la suite que c'est un aspect qui est aussi important. En fait toutes ces informations, quand on y repense, ça nous définit un peu au final. On peut construire notre identité dessus mais si on les prend, si on les regarde au microscope, un programme informatique est capable de faire ça, si on les regarde au microscope, c'est un peu une photographie de nous, complète et détaillée, qu'on obtient. Cette photographie, on peut l'imaginer maintenant, là aujourd’hui, donc là si je prends mon exemple, je suis Frank Rousseau, développeur et cofondateur de Cozy Cloud par exemple. Voila, on peut dire dire c'est moi. C'est beaucoup plus détaillé que ça. Après il y a aussi une notion de temps, d'historisation. C'est que là aujourd'hui, on peut dire quelque part que je suis la description que je viens de vous donner, mais si je reprends il y a dix ans, j’étais Frank Rousseau, étudiant à l'université Pierre et Marie Curie de Paris VI. Donc au final, ce qu'on fait, c'est qu'on dit, tout au cours du temps, on dit des choses sur nous.<br />
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Là je vais faire un petit parallèle. Pour commercer ce parallèle, première question, est-ce que dans la salle certains d'entre vous tiennent un journal intime ? Il y a une personne. Voilà. C'est très intéressant le principe du journal intime parce qu'on a des tas de bonnes raisons de tenir un journal intime. En gros ça consiste à écrire tous les jours, si on le fait sérieusement, tous les jours, ce qu'on a fait, ça peut ne pas être tous les jours mais régulièrement ce qu'on a fait et ce qu'on a vécu. Il y a plein de raisons de faire ça et une principale c'est de ne pas oublier en fait, de se souvenir. J'espère que je ne me trompe pas, de se souvenir de ce qu'on a fait. Il y a des gens qui ont poussé cette pratique un peu plus loin. Ils ont dit que ce qui les intéressait dans cette pratique c'était surtout l'aspect souvenir. Après ils peuvent l'agrémenter pour dire comment ils ont vécu les choses, etc, mais ce souvenir, ils ont voulu le conserver en filmant tout ce qu'ils voyaient toute la journée. Ils filment tout ce qu'ils voient et ils enregistrent tout. Ils mettent ça sur des gros disques durs et du coup ils enregistrent toute leur vie. Cette pratique s'appelle le life logging et ça au final, comme ça peut paraître un peu particulier, on peut se dire, oui, ils font ça, OK, chacun fait ce qu'il veut et ils s'amusent ! Mais le problème c'est que si on se remémore tous les canaux de communication qu'on a, notre informatique personnelle qu'on utilise de plus en plus, nos objets qu'on utilise quasiment toujours, nos relations, c'est assez rare d'avoir des personnes qui ne connaissent personne, du coup au final, il y a énormément de choses qui sont enregistrées et donc du coup nous aussi, sans s'en rendre, on se livre à la pratique du life logging . On enregistre toute notre vie en continu.<br />
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Tout ça pour dire qu'en fait sur internet, le rapport qu'on a avec internet, fait qu'à un moment, on dépose tout le théâtre de notre vie, sur internet. Les choses ne vont pas aller en s'améliorant, plus les objets seront sophistiqués, plus les logiciels seront sophistiqués, plus on va partager ; pas forcément partager, mais plus on va décrire, plus on va se livrer sur internet. Là il ne faut pas avoir peur. C'est quelque chose de nouveau certes. Au final on enregistre beaucoup de choses sur nous. Mais tant que c'est maîtrisé ce n'est pas très grave. Effectivement il y aura des frottements. C'est sûr que si sur Facebook vous mettez une photo de vous tout nu après avoir trop bu lors d'une soirée, il ne fait pas l'envoyer à n'importe qui. Généralement vous avez de contacts de confiance et à eux vous leur envoyez ce qu'il faut.<br />
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Du coup, même si aujourd'hui c'est nouveau et qu'il y aura des frottements, ce qui va se passer, c'est que petit à petit on va tous maîtriser cet aspect qu'on livre beaucoup de choses sur internet et ça se passera bien.<br />
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Par contre là où ça pose un problème, c'est que certains ont bien compris le fonctionnement d'internet. Ils se sont dit qu'eux ils pourraient en tirer profit, ils pourraient en tirer partie. Il y a quelques mystifications. Et ça qu'on va voir dans la seconde partie de cette présentation.<br />
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==17'25 ==<br />
Ces personnes, je les appelées ici, notamment dans le titre de la présentation, les magiciens du web. Qui j'entends par les magiciens du web, vous l'aurez compris, ce sont les grands acteurs du web, c'est les Facebook, c'est les Google, c'est les Twitter, tous ces mastodontes qui ont su fournir un service très intéressant sur internet et en même temps nous mystifier.<br />
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En fait si on reprend les usages, les usages c'est quoi ? Quand j'utilise mon ordinateur, ma tablette, mon téléphone, j'ai l'impression que tout tourne autour de moi. Oui effectivement il faut passer par des portails mais globalement dans l'utilisation de ce que je fais tous les jours, j'ai l'impression que tout tourne autour de moi. Que finalement c'est presque comme si mon ordinateur était directement connecté à mon téléphone ou à ma tablette ou à autre chose ou à mes objets. <br />
La deuxième impression que j'ai, c'est que quand j'envoie un message à quelqu'un, il reçoit tout de suite ce message. C'est lui qui reçoit le message et personne d'autre. Encore une fois, oui je passe par des portails, mais c'est quand même l'impression que ça me donne. C'est un peu comme quand on envoie un texto, on a l'impression que ça arrive tout de suite sur le portable de la personne en question. En fait ce n'est pas exactement ça qui se passe, parce que justement ces magiciens, ces grands acteurs, ce qu'eux font c'est qu'ils ont mis un grand coup de baguette magique là-dessus. Parce qu'au final c'est un peu comme ça que ça devrait marcher et c'est un peu comme ça que ça marchait au début quand on envoyait nos comptines, nos logiciels de partage peer to peer, qu'on publiait directement notre site sur un hébergement mutualisé,etc. Ce n'était pas exactement ça mais ça ressemblait beaucoup à ça. Et là ils ont mis un grand coup de baguette magique. Ils ont un peu changé le paradigme, on s'en rend compte, mais sans qu'on en prenne pleinement conscience. Comment ils ont fait ça ? Tout simplement parce que eux, ils savent écouter le web. Ils ont su. Ils se sont rendus compte qu'on pouvait lui livrer beaucoup de choses, mais qu'on pouvait aussi beaucoup l'écouter. Ils se rendus compte que le web était très très bavard donc forcément ils se sont outillés, ils se sont organisés, ils ont recruté les meilleurs ingénieurs de la planète pour faire en sorte qu'ils puissent écouter efficacement le web, pour retenir surtout tout ce qui s'y raconte.<br />
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Voila comment ça se traduit au niveau des usages. En fait quand j'utilise mon ordinateur je vois bien qu'il communique directement avec mon mobile, malheureusement en fait l'information part très loin. Elle part sur les serveurs des grands acteurs que j'utilise, parce que souvent, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mois j'utilise Gmail, Facebook, Twitter, donc ça veut dire qu'à chaque fois que j'envoie quelque chose chez eux ça part loin, et ça ne vient pas directement chez moi, ce qui est un peu dérangeant. Bref ! Jusque là tout va bien mais ensuite ce qui se passe, c'est qu'on voit la même chose en fait pour tout ce qu'on transmet à nos contacts. On s'attend à ce que ça arrive directement chez eux, mais en fait ça part chez les grands acteurs d'abord. Effectivement, après ça revient, j'ai presque envie de dire ça revient, mais non. Ce qui se passe c'est que la personne à qui j'ai écrit va devoir elle-aussi se connecter, donner l'autorisation d'avoir le droit de voir le message que j'ai envoyé à l'un de ces acteurs. Ça commence à être dérangeant ! Parce que moi aussi je vais devoir demander l'autorisation pour publier sur ces services.<br />
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On ne se rend pas compte que c'est gênant parce que eux leur objectif en fait c'est de récupérer un maximum de données, parce que les données c'est ce qu'ils monnayent. Et donc plus il y a de gens qui viennent dessus, plus ils sont contents. Donc plus ils facilitent le fait de pouvoir déposer des messages ou d'en recueillir.<br />
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Le problème c'est que si on revient un peu sur la première partie, on essaye de se remémorer, la première partie c’était quoi ? C’était je peux écrire des contenus, accessibles de partout, de manière instantanée, de partager avec tout le monde. Après on a vu qu'il y avait une grosse production de données, que mon informatique personnelle part chez eux, produit des données personnelles sur moi. On a vu que les objets, alors je n'ai pas représenté dans les schémas, mais les objets aussi qui parlent beaucoup sur moi, partent là-bas. On a vu que les contacts, les relations qu'on a, envoient des messages là-bas. On a vu tout à l'heure que tout ça constituait le théâtre de notre vie. Donc ce que vous transmettez, à chaque fois, pour vous ce n'est pas anodin parce que vous mettez des likes, vous envoyez des mails, vous travaillez, vous gagnez en efficacité, il faut le reconnaître ce sont des superbes services, souvent réalisés par des gens brillants, eh bien ce que vous faites, malheureusement, c'est que vous transmettez le théâtre de votre vie chez les grands acteurs du web. Là c’est la première mystification, premier grand coup de baguette.<br />
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Deuxième coup de baguette, ce qu'ils ont réussi à faire, un peu ce que j'ai essayé de vous dire juste avant, c'est qu'en fait, internet c'est un espace virtuel qu'on peut étendre à l'infini.<br />
Si on reprend la notion de propriété d'auteur, par exemple si on imagine un mini pays dans lequel on voudrait se répartir des lopins de terre, ce serait compliqué parce qu'il faudrait dire, toi tu as un lopin de telle taille, toi de telle taille, il faudrait savoir pourquoi il y en a un qui en a un plus gros que l'autre, est-ce qu'on fait des parts des égales, etc. Ce serait un peu compliqué, parce qu'on se trouverait dans un endroit limité.<br />
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Mais là ce qui se passe sur internet, c'est que c'est du virtuel, donc c'est complètement illimité. Là où la deuxième mystification intervient, c'est que cet espace illimité, eh bien eux ils ont quand même réussi à créer un enclos autour. Ils ont réussi à dire, je prends l’exemple de Google, de créer un Google land dans lequel on va déposer nos informations personnelles. Ils peuvent l'étendre à l'infini. Il faut passer la porte, le portail Google pour y arriver, mais derrière c'est toujours extensible à l'infini. Ça tombe bien parce que, pour eux à l'arrivée, c'est qu'il soit le plus grand possible, avoir le plus d'informations à analyser et à récupérer.<br />
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Donc quel est le problème avec ça ? C'est que du coup c'est eux qui surveillent les entrées et les sorties ; non seulement les entrées que vous faites dans Google land, les sorties que vous faites dans Google land et le troisième point qui n'est pas négligeable c'est qu'ils contrôlent les traitements qui sont appliquées sur les données que vous avez laissées dans Google land !<br />
Alors là vous allez me dire ce n'est pas très grave. Comme j'ai dit Google c'est quand même une société qui a été montée par des gens brillants, qui est toujours constituée de gens brillants, qui font des logiciels brillants et qui nous rendent un sacré service. Au final, ce n'est pas si grave si Google sait que je mange mes saucisses avec du ketchup. Effectivement ce n'est pas la chose dont je suis le plus fier, mais ce n'est pas si grave si je transmets ça quelque part. Ils peuvent le savoir, tant pis, je ne vais mourir demain à cause de ça. D'autant plus que je sais que vous, vous n'avez rien à vous reprocher ! Au moins c'est ce que vous alliez me dire. De toutes façons au final ce n'est pas très grave de livrer le théâtre de notre vie chez Google, de prendre un lopin de terre malléable chez Google, étant donné les superbes services qu'ils nous rendent. Certes il y a des petites publicités ciblées, etc, mais au final de n'est pas plus dérangeant que ça ! On est tous bien contents que ça marche !<br />
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==25'58 ==<br />
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A ça je pourrais vous rétorquer beaucoup de choses mais c'est pareil, encore une fois, je vais essayer de faire simple et de limiter à trois points.<br />
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Le premier point c'est le contexte. Parce que dans le fait que vous ayez quelque chose à vous reprocher ou non, le contexte y est pour beaucoup. Pour les connaisseurs je vais prendre mon point Godwin et je vais juste vous remémorer un peu d’histoire, vous rappeler qu'en 1930 il n’était pas reprochable d’être juif en Europe. En 1939, c'est reprochable ! Et donc je vais faire une petite comparaison, une petite remarque un peu désagréable, mais il faut quand même en avoir conscience, c'est imaginer l'Allemagne nazie avec un outil comme celui de Google. Il faut bien avoir conscience qu'aujourd'hui nos démocraties sont encore jeunes et fragiles. Il faut quand même se dire que ça peut être problématique si demain les gens qui définissent les contextes de ce qui est acceptable ou de ce qui n'est pas acceptable, savent par avance qui sera reprochable ou qui ne sera pas reprochable. Ça c'est le premier aspect.<br />
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Le deuxième aspect, c'est l'auto réalisation. Là il va falloir me suivre, essayer de vous accrocher, mais je pense que ça va être assez parlant quand même. Imaginez-moi fan de cricket. Je vais commencer à utiliser Google et compagnie comme toujours, je vais continuer et puis je vais commencer à parler beaucoup de cricket. Rapidement en fait ce qui se passe de l'autre côté, c'est que eux construisent des profils sur nous. Ce n'est pas compliqué ce qu'est un profil, on prend quelqu'un et on le met dans une case. Jusque-là ce n'est pas très grave parce que c'est un peu le principe du marketing et pour l'instant ça se passe plutôt bien. Là où c'est embêtant c'est qu'avec ce profil on va pouvoir faire en sorte que vous restiez dans cette case. Vous ne pourrez plus sortir de la case dans laquelle on vous a mis. Pourquoi ? Parce que plus ça va aller, plus l'environnement, le contexte tiens d'ailleurs, plus l'environnement dans lequel vous allez évoluer va être construit pour le profil dans lequel on vous a mis. Par exemple, moi qui suis fan de cricket eh bien je ne verrai plus que des publicités sur le cricket. J'aurais l'impression de vivre dans un monde où tout le monde est fan de cricket. C'est la préoccupation nationale presque !<br />
Là où c'est plus grave, c'est que toutes ces sociétés vivent de vos données, parce que ce que je n'ai pas dit, que j'aurais déjà dû dire, c'est que toutes les données qu'ils connectent sont revendues ensuite sur des places de marchés. Elles sont un petit peu améliorées, on constitue des profils sur vous, mais après on les revend vraiment comme si on vendait du poisson sur un marché. Voila, il y a telle personne, alors on reprend mon exemple, qui a trente ans, développeur, je ne sais pas, lui si tu veux lui envoyer des choses, donne-moi un peu d'argent, et comme ça ils en collectent beaucoup. Malheureusement nos profils n'ont pas beaucoup de valeur à l’unité, mais en quantité ils ont beaucoup de valeur. Une des choses qu'ils pourraient faire, c'est dire on a partenaire qui est un vendeur de clubs de golf et lui aimerait bien que les gens qui aiment le cricket se mettent au golf. Petit à petit je verrai moitié moins de pubs de cricket, mais je verrai à la place de cette moitié des pubs de golf. Petit à petit je vais devenir fan de golf probablement. En gros je vais être manipulé par le fait que j'ai mis mes données quelque part et que ce n'est plus moi qui maîtrise les traitements qui sont appliqués dessus.<br />
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Et là où ça devient plus grave c'est que votre assurance pourrait aussi savoir un peu plus de choses sur vous. Votre assurance maladie par exemple, pourrait savoir qu'il y un proche qui a eu un cancer il n'y a pas longtemps, donc que vous devenez quelqu'un qui a plus chance d'en avoir un, que vous avez une mauvaise alimentation donc de décider que vous payerez votre mutuelle plus cher.<br />
De la même manière les banques pourront dire vous avez un environnement social qui ne semble pas favorable à un prêt donc on va vous mettre un prêt à taux élevé. Petit à petit on va vous enfermer là où vous êtes. Si vous avez des problèmes de santé vous aurez plus de mal à avoir accès à la santé et en plus vous aurez donc une moins bonne santé et si vous avez des problèmes, vous ne partez pas d'un capital, vous n’êtes pas fortuné à la base, vous aurez d'autant plus de mal à constituer votre capital.<br />
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Donc le troisième point, un peu plus léger, pardonnez-moi, c'est vrai que je fais un petit peu de catastrophisme limite là, mais je préfère marquer les choses de manière claire. Troisième point un peu plus léger, c'est la propriété. On parle beaucoup de confidentialité, de vie privée, dire ce n'est que pour les gens qui ont des choses à se reprocher,bla-bla, mais ce n'est pas seulement une question de confidentialité, ce n'est pas seulement une question de vie privée, c'est aussi une question de propriété. Si vous est artiste, si vous êtes écrivain, si vous publiez du contenu, souvent quand vous publiez sur tous ces services, pour des raisons pratiques, ce n'est pas forcément calculé avec une mauvaise intention, pour des raisons pratiques, ils sont obligés d'acquérir les droits d’auteur dessus. Acquérir les droits d'auteur dessus, ça veut dire qu'ils peuvent se servir de vos images. Donc ça fait toujours réfléchir !<br />
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J'ai peut-être fait un peu peur. L'idée, avec ce dernier petit slide pour clore cette seconde partie, c'est de dire il ne faut pas trop en faire. J'ai voulu marquer le coup, j'ai un peu appuyé dessus. C'est un peu l'effet Mac Donald : Mac Donald ce n'est pas bon, c'est un peu trop salé, ce n'est pas bon pour la santé. On le sait tous. On continue à y aller. On n'est pas tous morts et la terre a continué de tourner. Il ne faut pas trop s'alarmer. Il faut juste prendre conscience de ce qui se passe et se dire là il y a quelque chose.<br />
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Si on reprend un petit peu tout ce qu'on s'est dit : j’ai commencé internet était vraiment commode pour faire plein de choses, pour découvrir des nouvelles choses. J'ai commencé à entasser beaucoup de données, tout ce que je fais tous les jours, même ce qui ne dépend pas de moi, je crée énormément de donnés. Tout ce paquet de données est très intéressant, je peux en faire des choses mais il faut que je maîtrise. Par contre il y a un problème. Il y a des gens qui ont compris que je mettais ce paquet de données, quelque part, et ils ont fait en sorte que ça vienne chez eux et qui aujourd'hui les analyse. Pour l'instant ce n'est pas très grave, c'est assez rigolo, ça peut même être pratique par moment, ça me rend service de toutes façons, mais au bout d'un moment ça peut devenir sérieusement problématique. Il faut commencer à prendre conscience de ça.<br />
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Il y a des tas de gens qui parlent bien de problèmes de données personnelles, etc, je ne pense pas être la meilleure personne pour ça. Par contre là où je peux apporter quelque chose en plus, c'est que ça fait un moment que je réfléchis à des alternatives, que je travaille dessus, moi parmi beaucoup d'autres. Aujourd’hui ce qui peut être intéressant, c'est ce que je disais au début, c'est de voir comment on peut se réconcilier avec internet, comment on peut se réconcilier avec le web. C'est de réfléchir un peu à ce qu'on fait maintenant. On a vu qu'il y avait un problème. C'est bien. Il y a eu le temps du constat. J'ai suivi des conférences de gens très bien comme Benjamin Bayart, etc, qui ont fait un constat qu'il y avait un problème. Ils ont même déjà participé aux solutions à travers leurs projets personnels, etc. Ensuite il y a eu le temps de l'analyse, comprendre bien comment ça se passe, pourquoi ça se passe, c'est un peu ce qu'on vient de faire là. Maintenant est venu le temps des solutions. Voir comment on peut faire pour faire en sorte que ça se passe mieux. Ensemble on va commencer un peu à réfléchir à quelles solutions on pourrait trouver.<br />
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==34'38 ==<br />
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Ce qu'on a vu c'est que les magiciens ce qu'ils faisaient c'est qu'ils accaparaient toutes nos données parce qu'on venait chez eux, ils nous faisaient une grande porte d'entrée dans laquelle on pouvait passer, et qu'on déposait toutes nos choses et qu'ils nous rendaient ça très commode et que c’était vraiment sympathique. Ce qu'il faut essayer de comprendre c'est comment ils arrivent à faire ça. On l'a vu c'est qu'ils recrutent déjà beaucoup de gens, ils montent de grandes grandes équipes, ils s'organisent très bien pour faire ça. Ensuite quel est le moyen, je dirais la matière première pour pouvoir constituer ça ? En fait ils vont utiliser des ordinateurs, des gros ordinateurs, ils vont même les multiplier, ils vont même les connecter entre eux pour faire l'équivalent d'un ordinateur gigantesque. Ils vont même en mettre à plusieurs endroits de la planète pour qu'ils communiquent et donc ils vont prendre le contrôle de ces ordinateurs, ils vont les maîtriser, ils vont dire comment ça se passe et du coup, à cause de ça, ils peuvent donner les règles du jeu. C'est eux qui peuvent décider si on est profilé, c'est eux qui peuvent décider si nos données sont vendues, c'est eux qui font ce qu'ils veulent.<br />
<br />
Si on commence à creuser, d'ailleurs peut-être que dans la salle il y a gens qui commencent à avoir une idée. Est-ce que quelqu'un aurait une idée sur comment on pourrait faire pour résoudre ce problème ?<br />
<br />
<br />
'''Public :''' S'auto-hégerger<br />
<br />
<br />
'''Frank :''' Du coup tu me coupes un peu l'herbe sous le pied. J'allais utiliser ce terme dans pas longtemps, mais en gros l'idée, il a parlé d'auto-hébergement. En fait l'auto-hébergement c'est quoi ? C'est se réapproprier les machines. Oui ?<br />
<br />
<br />
'''Public :''' Intervention inaudible<br />
<br />
<br />
'''Frank :''' Désolé, je vais arrêter un peu sur les questions parce que je vais d'abord finir la conférence.<br />
<br />
<br />
<br />
'''Public :''' Intervention inaudible<br />
<br />
<br />
'''Frank :''' En fait il y a encore une partie. Je vais essayer d'aller vite on va passer rapidement aux questions.<br />
<br />
En gros l'idée c'est de se réapproprier les machines. Quoi faire ? La chose qui est intéressante c'est de se réapproprier les machines. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire avoir son propre serveur chez soi. Ces grosses machines ont un nom. Elles s'appellent serveurs. Pourquoi serveurs ? Parce qu'on applique toute une tambouille dessus, donc il y a un chef en cuisine, des gros calculateurs qui font une tambouille dessus. Ensuite une autre grosse machine va venir prendre le résultat de cette tambouille et va le livrer à quelqu'un qui est assis à une table, nous en fait derrière notre ordinateur. Donc on parle de serveur.<br />
<br />
Du coup l'idée c'est de récupérer ces serveurs et de les mettre chez nous. Là j'y viens. Cette pratique de récupérer le serveur s'appelle l'auto-hébergement. Là j'ai volontairement choisi un pictogramme de petite maison. Si vous vous souvenez de l'espace privé tout à l'heure de Google, là en fait rien ne nous empêche de créer notre propre maison de nous y installer et de remettre tous nos services dessus.<br />
<br />
Donc ça se traduit comment ? Comment on va retrouver ce serveur chez nous, parce que ça fait un peu peur. On parlait d'une grosse machine, là on se retrouve avec une petite machine, tout de suite ça fait un peu peur. Mais en fait pas du tout. Aujourd'hui il y a des toutes petites machines qui existent, qui ne consomment presque rien, qui sont branchables, qui sont alimentables juste avec un câble USB, qui ne font pas de bruit, qui permettent d'avoir un petit ordinateur chez soi qui va pouvoir accueillir nos futurs services web. De la même manière on a déjà en fait ces machines chez nous, on ne s'en rend pas forcément compte, si vous avez une console de jeux vidéos qui est branchée sur internet, quelque part elle pourrait faire office de machine de cette façon. Si vous êtes en France et vous avez une box pour vous connecter à internet, vous avez déjà une machine de ce type. Donc les machines existent déjà, c'est assez facile à brancher chez nous et ça marche déjà. Ça c'est le premier point, je dirais la partie hardware, la partie solide, est déjà résolue est déjà en place.<br />
<br />
La bonne nouvelle c'est que la partie logicielle aussi existe. Là vous voyez une dizaine, quinzaine de projets qui existent déjà et j'en ai oublié beaucoup, qui permettent de dire les services que j'avais avant sur Facebook, Google, Twitter, etc, qui me sont si pratiques, dont je ne peux pas me passer, moi je ne peux pas m'en passer aujourd'hui, eh bien ces services je peux les retrouver sur une machine. C'est là que ça devient intéressant. Si on reprend le problème initial, en fait, si on restait à la partie deux, la seule solution possible c'était de sortir d'internet pour pouvoir éviter tout ça. Aujourd'hui sortir d'internet ça demande beaucoup de courage et ça demande presque de se marginaliser. C'est une alternative qui est très dure à choisir, qui est respectable, par exemple moi je n'ai pas réussi à la choisir. Je me suis dit il faut que je trouve quelque chose d'intermédiaire, quelque chose qui puisse me satisfaire. Heureusement il y avait déjà des gens qui travaillaient dessus et donc j'ai pu me joindre à eux et monter moi-même des projets en rapport.<br />
Qu'est-ce ça permet ? Si on reprend tout ce qu’on s'est dit. Sur internet je peux déposer beaucoup de données ça revenait à inventer le théâtre de ma vie sur internet. Dans la deuxième partie on a vu qu'il y avait des gens qui ont su très bien jouer de ça, qui ont un peu mystifié et qui ont pu en faire en sorte que le théâtre de ma vie je le dépose chez eux. Là ce qu'on a vu très brièvement, j'aurais voulu un peu plus détailler mais apparemment vous êtes tous friands de questions, c'est que tous ces gens qui nous ont mystifié l'ont fait parce qu'ils avaient des grosses machines sur lesquelles ils nous ont attirés. Ce qu'on peut faire aujourd'hui c'est reprendre le lopin de terre qu'on avait mis chez eux et le mettre chez nous. Internet est extensible à l'infini donc on peut très mettre autant de chez nous qu'on veut chez nous. C'est assez rigolo comme expression. Ce qui veut dire que là vous retrouvez tout le théâtre de votre vie dans votre maison.<br />
<br />
Ce qui est très intéressant aussi, c'est que là aujourd'hui vous êtes aux Rencontres Mondiales du Logiciel libre, donc vous êtes venus rencontrer des libristes et c'est une communauté qui est superbe. Pourquoi ? Parce que c'est une communauté de bâtisseurs. Ça tombe bien on va faire des maisons. On a une communauté de bâtisseurs. Quand ils voient un problème, d'abord ils le constatent, ensuite ils l'analysent et ensuite ils proposent une solution, ils le résolvent. Leur solution c'est ce que vous venez de voir, c’est la liste des logiciels, l'échantillon des logiciels disponibles pour installer sur votre propre serveur. Par contre tout ça pour vous c'est nouveau, pour eux c'est récent. Tous ces logiciels ils viennent d'arriver et ils encore besoin de gagner en maturité. Ils sont encore aux balbutiements, ce sont leurs premiers pas et ils sont souvent faits, pas toujours, par des gens bénévoles ; ils travaillent le soir et le week-end dessus. Quelques-uns sont portés par des sociétés et encore ce sont des jeunes start-up, ce ne sont pas des grosses machines. Tout ça pour dire qu'aujourd’hui ils ont besoin de votre aide.<br />
<br />
Tous ces logiciels d'auto-hébergement sont des logiciels libres. Je ne vais pas revenir sur ce que c'est vous pouvez voir tout au long de ce festival, il y a des tas de gens qui vous expliqueront encore mieux que moi. En gros ce sont des logiciels sur lesquels on a complètement confiance, parce que le code source, la magie qu'il y a derrière, cette fois-ci elle est décrite. Ils expliquent comment ils font leurs tours de magie. Du coup on peut leur faire confiance parce qu'on comprend ce qui se passe. <br />
<br />
==42'58 ==<br />
<br />
Par contre tout ça c'est en balbutiements et maintenant l'idée est de savoir comment on peut les aider. Comment vous qui n’êtes pas forcément technicien, si vous êtes technicien vous savez déjà comment les aider, mais pour vous qui n’êtes pas technicien, je vais dire rapidement comment vous pouvez les aider.<br />
<br />
La première chose c'est d'utiliser le logiciel. Pour l'instant c'est tout nouveau, ça fait un peu peur à certains mais il n'y a aucune raison. Il faut commencer à s'en servir, être prêt à passer certaines barrières, c'est-à-dire avoir ce serveur chez soi, installer le logiciel chez soi. Ça prend du temps. Un week-end, plutôt que de repeindre la barrière du jardin, ça peut être de dire je vais installer mon propre serveur avec mes propres données. Ça permet, quand on utilise le logiciel, ça permet de faire des retours parce que nous quand on développe des logiciels, moi je fais partie de ces gens, quand on développe des logiciels, on a peu la tête dans le guidon. Avoir vos retours, savoir ce qui serait mieux, ça aide toujours parce qu'on n'a pas toujours le recul nécessaire pour faire en sorte que ce soit bon.<br />
Vous pouvez rapporter les bugs. Les bugs on ne les voit pas toujours. C'est très utile de recevoir les bugs.<br />
<br />
Vous pouvez écrire la documentation. Une fois que vous avez passé la barrière, les premières difficultés pour utiliser le logiciel, vous pouvez à votre tour expliquer aux autres comment utiliser le logiciel.<br />
<br />
Vous pouvez traduire. Aujourd'hui l'anglais, la langue la plus courante, enfin celle dont on a l'impression qu'elle est la plus courante en tout cas, mais aujourd'hui, je ne connais pas les chiffres, il n'y a probablement pas la moitié de la planète qui parle anglais. Donc c'est utile si vous connaissez une langue autre que le français et l’anglais, je parle pour nous en France, mais il y a des projets qui sont portés par des anglophones purs, vous pouvez les aider en traduisant, en donnant l'accès à ces logiciels au plus grand nombre.<br />
<br />
Vous pouvez faire des dons. C'est plus pour les gens qui sont bénévoles, ça les aide toujours. Ça leur permet de s'acheter une bière le week-end en plus, ça fait toujours plaisir et ça motive bien. Quand on fait des logiciels libres on a besoin un peu d’être porté aussi et ça ne fait jamais de mal d'avoir un petit don.<br />
<br />
Enfin le dernier point, tout ça si vous le faites, il faut le faire bien. Comme c'est nouveau, comme ça chamboule pas mal de choses qui sont en place, les gens en ont parfois un peu peur et ont vite fait de dénigrer ces logiciels. Un moyen de les empêcher de dénigrer, c'est de décrire, d'aider. Un moyen de les aider c'est quand vous faites des choses, les faire bien, pour donner une bonne image et les gens ne pourront pas les critiquer.<br />
<br />
Le point que j’oubliais, qui est pourtant le plus important, c'est prêcher la bonne parole. Tout ce que je viens de vous dire là, si ça vous a convaincus, essayez de reprendre, de vous réapproprier, de creuser le sujet parce que je ne vous ai montré qu'un tout petit bout de l'iceberg. Le problème des données personnelles est vraiment très vaste et compliqué, mais à la fois super intéressant, super motivant et super excitant. Si ça vous intéresse, reprenez un peu tout ce que je viens de dire, si vous ne voulez perdre trop de temps, prenez les arguments phares que j'ai mis ici par exemple ou que vous trouvez dans une autre conférence qui vous semble plus adaptée et ensuite répétez-les, essayez d'en parler aux autres pour qu'ils prennent à leur tour conscience de ce qui se passe.<br />
<br />
En fait tout ça pour dire que si on se met tous ensemble, qu'on porte un peu cette nouvelle alternative, on va pouvoir enfin utiliser le web, en reprofiter. Si on peut reprofiter du web sereinement, on pouvoir se remettre à partager sereinement, on va pouvoir se remettre à produire des contenus sereinement, on va pouvoir se remettre à se rencontrer sereinement. On va pouvoir avoir une vie plus exaltante. Si on se met tous ensemble et qu'on essaye de faire progresser ces logiciels, ces alternatives, ou si vous trouvez d'autres alternatives, ça va nous permettre de nous réconcilier avec notre ami le web. Globalement le web maintenant ça concerne la planète entière donc quelque part vous allez pouvoir participer à un monde meilleur.<br />
<br />
Je vous remercie pour votre attention et je suis maintenant à l'écoute de vos questions.<br />
<br />
<br />
'''Applaudissements'''<br />
<br />
==47'28 ==<br />
<br />
'''Intervention :''' S'il y a des questions, est-ce que vous pouvez simplement répéter les questions ?<br />
<br />
<br />
'''Franck :''' D'accord !<br />
<br />
<br />
'''Intervention :''' Déjà si on répète les questions c'est parfait.<br />
<br />
<br />
'''Public :''' Est-ce que vous estimez que vous devez avoir un groupe de développeurs qui se consacrent entièrement à ce projet à temps plein ? Comment un modèle économique peut être prévu à ce niveau-là, pour qu'en fait on puisse avoir confiance dans cette plate-forme, pour qu'elle se développe, pour qu'on puisse encore dans dix, vingt ans quand les ordinateurs auront complètement changé, ça s'est adapté.<br />
<br />
<br />
'''Frank :''' Il y a deux questions si j'ai bien compris. La première c'est est-ce qu'il faut des développeurs à temps plein pour pouvoir construire ces alternatives et la deuxième c'est comment trouver un modèle économique viable pour ces alternatives.<br />
<br />
Donc la première question, il y avait d’autres aspects ? La première question c'est oui je pense qu'idéalement il faudra des gens à temps plein, parce que comme j'ai dit ce sont des gens brillants qui construisent les grands acteurs du web et en plus ces gens, ce qui est bizarre c'est que souvent ils ont de bonnes intentions, même eux on les retrouve dans la communauté du libre, etc. Oui pour pouvoir à un moment suivre, être au niveau de ceux-là, il faut des gens à temps plein.<br />
<br />
Je connais bien le sujet parce que j'ai deux types de projets là-dessus. J'ai un projet que j'ai monté de manière complètement bénévole que je fais le soir et le week-end, ce par quoi j'ai commencé et ça m'a amené à monter un projet de start-up. Cette fois-ci je me pose effectivement des questions, comment trouver un modèle économique qui est respectueux de l'utilisateur et qui en plus permet de récupérer des moyens pour construire des alternatives durables et intéressantes. Pour le modèle économique, on a trouvé. Déjà on établit la confiance en disant que le logiciel est libre et open source, ça c'est vrai aussi pour nos concurrents qui font ownCloud par exemple, c'est de dire que si on sait ce qui se passe avec le logiciel. On peut le contrôler. En plus du coup si on sait ce qui se passe, ça veut dire qu'on peut l'installer chez nous. Ça veut dire qu'à un moment on peut dire je le mets chez moi. Pour gagner de l'argent, ce qu'on peut faire, ce que nous on a trouvé comme idée la plus simple pour commencer, c'est de proposer un espace d'hébergement, un service et dire si vous vous ne voulez pas prendre le temps d'installer quelque choses chez vous, vous pouvez venir vous héberger chez nous. Pourquoi est-ce que nous on ne fera pas de bêtises ? Pour deux raisons. Parce que déjà on fait payer donc le business model est clair, il n'y a pas d'effet induit. C'est un petit peu comme quand vous achetez des pommes bio par exemple, elles sont sans pesticides. Avant on vous vendait des choses avec pesticides, maintenant on vous les vend sans pesticide, ça coûte peut-être un peu plus cher, mais en tout cas au moins vous êtes sur.<br />
La deuxième façon de faire c'est de donner tous les moyens aux gens de partir. A partir du moment où les gens peuvent partir, s'il y a un scandale à la Prism qui arrive sur nous par exemple, ou même chez ownCloud, eh bien nous ne survivrions pas, parce que tout de suite tout le monde va s'en aller et va chercher à l'installer chez lui. Quelque part on se met nous-mêmes les limitations pour rester respectueux de nos utilisateurs.<br />
<br />
De la même manière pour les réseaux sociaux c'est un petit peu plus compliqué. Je pense que les réseaux sociaux ça arrivera plus dans un deuxième temps. On verra avec Prism. Diaspora a repris. Diaspora est un des réseaux sociaux que j'ai décrit dans cette présentation, a repris de l'aile, a été reboosté, donc on verra. Mais je pense que les réseaux sociaux arriveront dans un deuxième temps. Maintenant on parle de cloud, je ne sais pas si c'est un terme qui vous parle, mais en gros avoir son espace personnel, on dit que c'est un cloud. La tendance c'est de récupérer ce cloud vers chez soi. C'est beaucoup plus facile que de créer un réseau social qui soit hors des grands acteurs, parce que le réseau social dépend de la masse critique, dépend d'un certaine masse critique et c'est très difficile de le faire démarrer. Tandis qu'un cloud à usage personnel, des applications qui ne nécessitent pas beaucoup d'interactions avec les autres ça fait déjà un point de départ plus intéressant.<br />
<br />
Est-ce qu'il y a d'autres questions ? Oui.<br />
<br />
<br />
'''Public :''' Tu parlais de Facebook, notamment du fait que ce ne serait pas mal de quitter un peu tous ces réseaux sociaux pour garder notre ??? Ma question est simple, je suis moi-même utilisateur de logiciels libres et défenseur du logiciel libre, comment est-ce que tu fais pour quitter Facebook, par exemple, je parle de Facebook puisque c'est le plus répandu, sans pour autant te couper du monde, puisque tous tes amis, ta famille, moi aussi je précise, sont sur Facebook. J'ai moi-même tenté l'expérience lorsque Google + est arrivé, je me suis dit Google + a l'air un petit mieux fait quand même pour les données et tout, ça s'explique, ils sont peut-être un peu moins revendeurs de données, j'ai essayé d'amener tous mes contacts Facebook à venir sur Google + en leur disant essayez au moins pour voir ! Résultat il n'y a quasi personne qui est venu ! Ça embêtait les gens, ils étaient bien sur Facebook. Diaspora, Movim, etc, sont d'excellents projets, mais j'ai l'impression que les gens sont tellement déjà habitués en si peu de temps à Facebook, qu'ils ne quitteront pas Facebook même si on leur dit Facebook c'est le mal absolu, tant qu'ils n'en auront pas la preuve par A + B et encore, ils n'arriveront pas à quitter Facebook. Si toi tu veux quitter Facebook, ça implique que tu te coupes du monde.<br />
<br />
<br />
'''Frank :''' La question, je résume très rapidement c'est comment passer à ces alternatives en quittant Facebook puisqu'il faudrait que tous les contacts suivent avec et du coup ça devient compliqué.<br />
<br />
Je suis complètement d'accord avec vous. Moi-même je continue à utiliser Facebook, d'ailleurs c'est pour ça que ça me tracasse. Je pense que déjà il ne faut pas limiter tout ce que je viens de dire aux réseaux sociaux. C'est tout ce que vous utilisez. Les réseaux sociaux ce n'est qu'un bout de tout ce que je viens de vous dire.<br />
<br />
Le deuxième aspect c'est qu'évidemment ça ne va pas se faire en un an. Ça va prendre du temps. L'idée c'est que ça se fasse petit à petit je pense. En gros, j'ai un peu l'impression de prêcher pour ma paroisse, l'analyse qu'on a faite dans notre start-up, c'est de se dire qu'on va d'abord commencer à rapatrier les applications plus simples qui ne dépendent pas des contacts. Même si vous quittez Facebook, vos contacts vont continuer à parler de vous. Vous pouvez vous connecter sur Facebook et demander à récupérer les données qu'ils ont sur vous, même si vous n’êtes pas inscrit, pour info. Chaque fois que vous allez vous balader sur un site, chaque fois qu'il y a un bouton like qui apparaît, ils savent que vous êtes allé sur ce site-là. L'idée c'est de commencer par des applications dont il est beaucoup plus facile de partir, les applications personnelles, la gestion de notes, un agenda, etc, et dire voila on repart de ça parce que là je peux me couper du reste ça continue à marcher. Et puis après, petit à petit, je me rends compte que je récupère mes données personnelles. Je n'ai plus à droite, à gauche, etc, je les ai toutes au même endroit. Comme on a vu un moment, avoir toutes ses données personnelles c'est quand même vachement pratique. Je peux faire beaucoup de choses. Les données de santé par exemple, je pourrais en déduire des choses pour moi, pour avoir une meilleure hygiène de vie, si j'en ai envie ! Du coup ça devient très intéressant de récupérer ses données. Ce qu'on espère c'est que le gens, nos utilisateurs, déjà il y en a qui viendront juste pour protéger leur vie privée, mais aussi, pour protéger sa vie privée, je fais une petite parenthèse, il y a encore d'autres choses à faire, la prochaine conférence en parlera, mais pour la protéger complètement, c'est un sacré premier pas de faire ça ! Une fois qu'il récupère toutes ses données, on se rend compte que l'utilisateur peut faire beaucoup plus de choses. Il sera motivé à rester dessus. Ce jour-là, une fois qu'il aura complément changé de paradigme pour ses applications personnelles, ça ne sera pas difficile de dire il y a une application qui sert à se connecter avec votre ami. Du coup les gens vont commencer à se parler directement et naturellement le switch va se faire même pour les réseaux sociaux. Ce serait beaucoup plus facile de dire quand il y a quelque chose qui m'intéresse dans Facebook, je sauvegarde cette image dans mon espace, je sauvegarde ce message dans mon espace, ce qu'on ne peut pas faire actuellement, ou de la même manière j'ai mon gros tas de données et j'en pousse quelques-uns sur mon réseau social.<br />
<br />
<br />
'''Public :''' Il faudrait des connecteurs entre le libre et...<br />
<br />
<br />
'''Frank :''' Je pense qu'aujourd'hui il faut faire quelque chose de graduel. Effectivement au début ça peut se faire. Déjà ce qui est complètement exportable, ce dont on peut partir on en part, et après on crée des connecteurs sur ce dont on ne peut pas partir pour commencer à tirer, être un peu entre les deux, quelque chose d'un peu hybride, pour après complètement basculer sur la solution idéale, qui viendra naturellement parce qu'elle apporte plus de choses.<br />
<br />
<br />
'''Intervention :''' Donc je vais simplement dire que Frank Rousseau fait une autre conférence demain matin Pour les gens qui veulent approfondir vous pouvez venir l'écouter dans le thème Internet et cloud et on va vite laisser la parole à Werner KLoch qui attend.<br />
<br />
<br />
'''Frank :''' Merci<br />
<br />
<br />
'''Applaudissements'''</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=Campagnes_d%27adhesion_2014&diff=62504Campagnes d'adhesion 20142014-02-16T22:22:54Z<p>Echarp : /* Bannières de soutien à la campagne */</p>
<hr />
<div>=Campagnes d'adhésions de l'April=<br />
<br />
{{Introduction|Page de préparation et de suivi de la [http://www.april.org/campagne campagne en cours]}}<br />
<br />
Informations sur les campagnes d'adhésion de l'April et préparation, animation de ces campagnes.<br />
La dernière campagne date de 2008, vous trouverez des infos sur le wiki [[Campagnes d'adhesion 2008]]<br />
<br />
__TOC__<br />
<br />
==Principe d'animation==<br />
<br />
L'animation concerne à la fois la campagne publique et l'implication des membres dans le relais de la campagne.<br />
<br />
Cette page doit être utilisée pour maintenir l'historique des différentes actions entreprises qui serviront de base aux envois réguliers d'informations fraiches sur la liste des membres pour leur rappeler qu'une action est en cours et que leur aide est nécessaire.<br />
<br />
Ne pas hésiter également à proposer des idées d'actions.<br />
<br />
<br />
== Préparation de la campagne ==<br />
<br />
L'idée de cette section est d'affûter des arguments de campagne.<br />
<br />
* Pourquoi l'April a-t-elle besoin de moi ? <br />
** Bénévolat (quoi ? techniciens, juristes ?), <br />
** soutient moral par l'adhésion (+ de poids envers les interlocuteurs), <br />
** besoin d'argent<br />
* Que justifie une nouvelle campagne, qu'est ce qui a changé ?<br />
* Qu'est ce que vous avez fait à l'april depuis la dernière campagne. Succès, échecs ?<br />
* Pourquoi l'April et pas une autre association ?<br />
* Quels sont les principes "philosophiques" ou moraux de l'april, quelle est son histoire ?<br />
<br />
===Que faire avant de lancer la campagne??===<br />
<br />
* Nettoyage du site web<br />
* Mettre à jour les liens dans l'espace personnel (voir https://agir.april.org/issues/1096)<br />
<br />
=== Pourquoi dois-je (ré)adhérer ? ===<br />
<br />
<br />
En 2008, l'april a lancé une feuille de route, avec des permanents.<br />
https://www.april.org/feuille-de-route-2009-2014<br />
<br />
On peut revoir certaines affirmations :<br />
<br />
"Dans 5 ou 10 ans rares seront ceux qui douteront encore que la<br />
coopération et le partage de l'information valent mieux socialement,<br />
politiquement et économiquement que l'égoïsme doctrinaire, la<br />
restriction des droits d'usage, l'imposition d'un modèle unique aux<br />
utilisateurs... Mais d'ici là il faudra encore faire face à différents<br />
lobbies qui ne comprennent pas que le monde change, ou qui ne peuvent ou<br />
ne veulent pas embrasser ce changement. "<br />
<br />
ou encore<br />
<br />
"D'ici 2014 l'April devrait atteindre 10 000 ou 15 000 adhérents et une<br />
équipe d'une demi-douzaine de permanents, renforçant son influence<br />
auprès des pouvoirs publics et ses moyens d'action, les adhésions de ses<br />
membres représentant la principale source de financement de l'association."<br />
<br />
Il est selon moi urgent de revoir cette feuille de route car la<br />
situation a très fortement changé.<br />
Mes questions sont donc :<br />
<br />
* Faut-il relancer une nouvelle feuille de route et argumenter la campagne dessus ?<br />
* Comment redéfinir les priorités ?<br />
<br />
Le décor mental que j'ai de 2008, c'est <br />
* la ubuntu-mania avec des centaines de personnes excédées de windows <br />
* l'apparition de netbook tournant sous GNU/Linux. <br />
<br />
C'était un terrain favorable.<br />
<br />
Le décor que j'ai de 2014, c'est <br />
* le cloud avec toutes ses facettes à distinguer (IaaS, SaaS, SaaSS...), <br />
* les questions de vie privée. Je pense que beaucoup de libriste se posent des questions et ils ont sans doute<br />
besoin de guides. <br />
* le mouvement fablab à analyser.<br />
<br />
<br />
Réfléchir à la mise en avant d'actions concrètes passées et à venir.<br />
* favoriser la coopération ; avec libre asso. J'ai l'impresion qu'on a<br />
réalisé la partie théorique, en pratique on est loin du succès.<br />
* Matériel libre ?<br />
*<br />
<br />
== Réunions spécial campagne==<br />
<br />
* Réunion du vendredi 22 novembre pendant l'Apéro [[Compte rendu de la réunion du vendredi 22 novembre pendant l'Apéro | Compte rendu]]<br />
* Réunion du mardi 17 décembre [[Compte rendu de la réunion campagne d'adhésion du vendredi 17 décembre | Compte rendu]]<br />
* Réunion du vendredi 10 janvier 2014<br />
<br />
==Campagne 2014==<br />
<br />
<br />
===Mails envoyés aux adhérents===<br />
====Appel à préparation====<br />
<br />
Voir pad : http://pad.april.org/p/appel_preparation_campagne_adhesions<br />
<br />
====Mail pour annoncer le début de campagne à tous====<br />
<br />
===Liste de discussion pour l'animation===<br />
Liste de diffusion : https://listes.april.org/wws/info/campagne-adhesion N'hésitez pas à vous y inscrire si vous souhaitez contribuer.<br />
<br />
=== Accroche / slogan de campagne===<br />
<br />
Proposer ici vos idées d'accroche ou de slogan de campagne :<br />
<br />
* Aidez-nous à PESER pour le libre<br />
* Défendez VOTRE liberté<br />
* Aidez-nous à donner la priorité au Logiciel Libre<br />
* Priorité au Logiciel Libre !<br />
<br />
===Propositions d'idées d'actions pour relayer la campagne===<br />
<br />
Proposer ici vos idées d'actions pour relayer la campagne.<br />
<br />
* entretenir l'utopie du libre<br />
* refaire des bannières à diffuser.<br />
* Mais aussi des photos, des dessins, des vidéos, des romans photos...<br />
* Envoyer un mail : d'appel à adhésion sur les listes users des logiciels auxquels vous contribuez (i.e. Grisbi, etc.)<br />
* Créer un pack d'autocollants : téléchargeables comme sur http://www.openstickers.com qui proposent des titres du genre " tu as Firefox, en savoir plus l'April" ; "tu télécharges, l'April t'informes sur la culture et tes droits numériques" ; "le libre permet de modifier, améliorer les logiciels. Plus d'infos sur l'April" + Campagne d'adhésion...<br />
* Luc (qui sera absent pendant la première réunion) => J'avais dans l'idée de jouer sur le terme adhésion/adhésif avec un montage photo où des gens soient collés à un gros logo April avec l'air satisfait (que ça fasse comme une sorte de câlin par exemple) et un slogan du genre : "J'adhère à l'April", "April, l'asso adhésive", "adhérez à l'April". Autre option, chaque membre pourrait constituer le logo april en mode mosaïque.<br />
* Soutenir l'April => gros logo en 3D avec des gens qui le portent à bout de bras.<br />
* faire une campagne "off" ce qui ne sera pas assez sérieux pour apparaître officiellement mais qui sera suffisamment FUN pour laisser filtrer... Le côté "on se lâche" par exemple sur bonjourapril ou ailleurs.<br />
* lettre au père noël / carte de vœux numérique<br />
* image, si tu n'adhères pas on tue le chien<br />
* QR code à offrir comme cadeau<br />
* soirée pour les 17 ans de l'April qui ouvrirait la campagne<br />
* on pourrait imaginer de demander aux adhérents de nous envoyer une carte postale / image avec 1 souhait à réaliser pour le Logiciel Libre. (pour la nouvelle année)<br />
* relancer les gulls! qu'ils adhérent ou affichent nos bannières, mais aussi les associations du Libre (ubuntu, Fédora, Mandriva...)<br />
* Poster une annonce sur un forum où l'on participe régulièrement<br />
* Faire quelques petites vidéos sur le thème choisi pour la campagne (les chatons ?). Poster ces vidéos sur les sites de partage (youtube, dailymotion, etc.).<br />
* Faire quelques photos sur le thème choisi pour la campagne (les chatons ?). Poster ces photos sur les sites de partage (Flickr, Instagram, etc.).<br />
<br />
===Évènements où relayer la campagne===<br />
<br />
Présence April prévue lors des évènements suivants :<br />
* anniversaire de l'April<br />
* AprilCamp<br />
* AG de février <br />
* UP d'avril<br />
*<br />
*<br />
*<br />
*<br />
*<br />
<br />
Rappel pour 2008:<br />
* La Journée Méditerranéenne du Logiciel Libre, Frédéric Couchet avait fait une conférence et l'April avait un stand,<br />
* L'Ubuntu Party Intrepid Ibex (Cité des Sciences et de l'Industrie - 29 et 30 novembre 2008) conférence de Jérémie Zimmermann<br />
<br />
===Nombres de mails envoyés aux adhérents===<br />
<br />
* annonce de la campagne<br />
* mail leur demandant d'afficher la campgane sur leur blog/site ou autre<br />
* mail leur demandant de faire adhérer un proche<br />
* relance de rappel<br />
* mail pour Noël<br />
* mail pour l'AG<br />
<br />
Combien de mails? À quelle fréquence??<br />
<br />
===Bannières de soutien à la campagne===<br />
<br />
En 2008,L'April avait proposé différentes bannières de soutien : http://www.april.org/association/documents/bannieres.html.<br />
<br />
N'hésitez pas à lister ici les sites sur lesquels vous avez mis une des bannières :<br />
* [http://www.lunerouge.org/spip/rubrique.php3?id_rubrique=45 Lune rouge]<br />
* [http://www.agendadulibre.org/index.php Agenda du libre]<br />
* [http://www.alivrouvert.fr À Livr'ouvert] <br />
* [http://www.afpy.org AFPy]<br />
* Jean-Christophe Becquet sur [http://www.apitux.org Apitux.org]<br />
* [http://www.demo-tic.org Demo-TIC]<br />
* [http://cercll.wordpress.com/ CERCLL] <br />
* [http://enlightenment.fr Enlightenment France]<br />
* [http://www.wireless-fr.org Fédération France Wireless]<br />
* [http://www.framablog.org/index.php/post/2014/02/12/april-campagne Framablog]<br />
* [http://grisbi.org Grisbi]<br />
* [http://libre-shop.com Libre shop]<br />
* [http://www.netbsdfr.org NetBSD]<br />
* [http://open-freax.fr Open-Freax]<br />
* [http://www.parinux.org Parinux]<br />
* [http://traduc.org Traduc.org]<br />
* [http://www.ubuntu-fr.org Ubuntu-fr]<br />
* [http://gna.org Gna!] (si le navigateur est en français)<br />
<br />
<br />
<em>En 2008, on avait pu retrouver ces bannière sur les sites tels que :<br />
* http://www.couchet.org/blog<br />
* http://fsffrance.org<br />
* http://www.copinedegeek.com<br />
* http://guerby.org<br />
* http://www.apitux.com<br />
* http://www.linuxfr.org<br />
* http://www.grassouille.org<br />
* http://www.grisbi.org<br />
* http://librezele.wordpress.com<br />
* http://gcompris.net/-fr-<br />
* http://philippe.scoffoni.net<br />
* http://www.daftsite.net<br />
* http://www.linuxquimper.org<br />
* http://www.breizh-ardente.fr<br />
* http://vdagrain.free.fr<br />
* http://ofset.org<br />
* http://violettes-et-noisettes.over-blog.com/<br />
* http://www.daftsite.net/affnews.php?news=965<br />
* http://www.sysresccd.org/<br />
* http://webalice.viabloga.com/news/campagne-d-adhesion-a-april<br />
* http://www.lunerouge.org/spip/rubrique.php3?id_rubrique=45<br />
* http://pablog.comitet.eu/<br />
</em><br />
<br />
===Bannières communautaires===<br />
<br />
En 2008 Certains adhérents avaient eu la bonne idée de créer des bannières pour la campagne. voir http://wiki.april.org/w/Campagnes_d%27adhesion_2008#Banni.C3.A8res_communautaires<br />
<br />
Et cette année ??<br />
*<br />
*<br />
*<br />
*<br />
*<br />
<br />
===Blogs ... ===<br />
<br />
En 2014,<br />
* Bookynette s'y est mise aussi : http://bookynette.org/mes-activits-dans-le-logiciel-libre/lapril-en-campagne/<br />
* François Boulogne : https://blog.sciunto.org/posts/april/<br />
* Frédéric Couchet écrit : http://www.couchet.org/blog/index.php?post/2014/02/09/L-April-lance-une-grande-campagne-d-adh%C3%A9sion-%C2%AB-Donnons-la-priorit%C3%A9-au-logiciel-libre-%C2%BB<br />
* Blog de Jérémy / les amis d'Alamanon : http://blog.alamanon.fr/<br />
* Blog de Jonathan Le Lous : http://blog.itnservice.net/<br />
* sur libre planet: http://www.planet-libre.org/?post_id=16167<br />
* Blog de Libre Shop: http://blog.libre-shop.com/<br />
* Libres-Ailé(e)s, pour GNU/Linux et le monde du Libre! http://librezele.fr.cr/2014/02/11/quelques-pistes-pour-defendre-linternet-et-notre-liberte/#april<br />
* Blog de Manach : http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2014/02/11/le-gif-qui-revele-la-paranoia-de-la-nsaqui-espionne-donc-aussi-vos-enfants-parents-amis/<br />
* Mediapart : http://blogs.mediapart.fr/blog/frederic-couchet/140214/lapril-lance-une-grande-campagne-dadhesion-donnons-la-priorite-au-logiciel-libre<br />
* [http://forum.ubuntu-fr.org/viewtopic.php?id=1500781 Forum d'Ubuntu-fr]<br />
* Tristan Nitot : http://standblog.org/blog/post/2014/02/15/Soutenir-l-action-de-l-APRIL#.UwCpyErC41Q.twitter<br />
-------------------<br />
<br />
<em>En 2008, plusieurs billets sur des blog avaient été écrits. On peut sans doute réactiver ces contacts.. mais aussi d'autres!<br />
* Tristan Nitot 12/11/2008 [http://http://standblog.org/blog/post/2008/11/12/La-campagne-d-adhesion-de-l-APRIL La campagne d'adhésion de l'APRIL] Tristan annonce son soutien au lancement de cette campagne <br />
* Frédéric Couchet <s>12/11/2008 [http://www.couchet.org/blog/index.php?2008/11/12/344-l-april-lance-une-grande-campagne-d-adhesion-avec-le-soutien-de-tristan-nitot L'April lance une grande campagne d'adhésion avec le soutien de Tristan Nitot] Frédéric revient sur les nécessités de l'évolution de l'April ces dernières années</s><br />
* Le Blog de Darcy 13/11/2008 [http://www.leblogdedarcy.fr/index.php?post/2008/11/13/Soutenez-le-logiciel-libre-rejoignez-l-April Soutenez le logiciel libre, rejoignez l'April!] relai de la campagne d'adhésion<br />
* Benjamin VIALLE <s>13/11/2008 [http://www.bvialle.eu/index.php?post/Adh%C3%A9sion-%C3%A0-l-APRIL Adhésion à l'APRIL] : un nouvel adhérent qui annonce son adhésion ''« Ça y est enfin, j'adhère à l'APRIL. Je voulais le faire depuis un moment, mais on se dit toujours qu'on le fera quand on aura plus de temps. J'ai lu l'article publié hier sur le blog de Tristan Nitot, président de Mozilla Europe. »''</s><br />
* [http://palpatine42.free.fr/blog/post/2008/11/13/5-minutes-pour-l-APRIL 5 minutes pour l'APRIL] Palpatine a répondu à notre appel aux membres pour relayer la campagne d'adhésion, extrait de son billet ''« Croyez-vous que mes billets énervés sur Hadopi puisse avoir la moindre influence sur les décisions du gouvernement ? Bien entendu que non. En revanche, une association de 2600 personnes bien élevées représentées par des passionnés rompus à l'art de la communication, et notamment deux permanents (soutenus par une troisième permanente en assistance, Eva Mathieu), Frédéric Couchet et Alex Cazenave, cette dernière étant tout droit issue du milieu parlementaire, obtenant des rendez-vous avec les ministères et prenant contact avec les parlementaires, aient plus de chance de réussir dans cette entreprise de sauvegarde et d'extension de nos libertés ? Evidemment ! »''<br />
* LinuxFr.org 12/11/2008 [http://www.linuxfr.org/2008/11/12/24673.html Campagne d'adhésion April : Tristan Nitot appelle à adhérer]<br />
* Le blog d'Alexandre Touret, avec une image "I want you for April" : http://alexandre.touret.free.fr/dotclear/index.php/post/2008/11/14/Mon-adhesion-a-l-april<br />
* Le blog de Lucas Nussbaum [http://www.lucas-nussbaum.net/blog/?p=319 Living in France? Not an April member? You are WRONG.] dans son billet Lucas donne l'url personnalisée permettant d'indiquer qu'on adhère suite à la suggestion de quelqu'un<br />
* Le Blog de Thomas Petazzoni [http://thomas.enix.org/Blog-20081114092925-Libre Soutenez le Logiciel Libre : adhérez à l'April] dans lequel il témoigne de l'énorme travail de qualité réalisé par l'association<br />
* http://www.korben.info/lapril-mais-pourquoi-faire.html<br />
* Régis Pondaven aka traaf [http://www.breizh-ardente.fr/article/5-minutes-pour-l-APRIL APRIL : Campagne d'adhésion] membre de l'April depuis un an et qui relaye la compagne d'adhésion <br />
* [http://www.daftsite.net/affnews.php?news=962 Adhèrez à l'APRIL] étudiant dans le master I2L et qui vient de rejoindre l'April<br />
* Maxime Derche [http://www.mouet-mouet.net/maxime/blog/index.php?post/Soutenez-le-combat-des-logiciels-libres-%3A-adherez-a-l-APRIL Soutenez le combat des logiciels libres : adhérez à l'APRIL !] adhérent depuis la campagne 2007 et qui relaye la campagne d'adhésion<br />
* Mickael BRANGEON [http://m3b.lautre.net/2008/11/appel-a-adherer-a-lapril-pour-soutenir-ses-actions-de-promotion-et-defense-du-logiciel-libre/ Appel à adhérer à l’April pour soutenir ses actions de promotion et défense du logiciel libre]<br />
* Guillaume Lemery [http://www.jeuxadeux.com/index.php/2008/11/14/541-soutenez-le-logiciel-libre-adherez-a-l-april Soutenez le logiciel libre, adhérez à l'APRIL !] un nouvel adhérent qui relaye la campagne ''« Suite au billet de Tristan Nitot, et à une discussion avec mon collègue Fraifrai, j'ai décidé moi aussi d'adhérer aujourd'hui à l'APRIL pour porter plus haut les couleurs du logiciel libre ! »''<br />
* Frédéric Souchon [http://fraifrai.net/index.php?2008/11/15/84-tristan-nitot-appelle-a-adherer-a-l-april-pour-soutenir-ses-actions-de-promotion-et-defense-du-logiciel-libre Tristan Nitot appelle à adhérer à l'April pour soutenir ses actions de promotion et défense du logiciel libre]<br />
* Le blog perso de Didier [http://bodamcity.homelinux.org Bodamcity]. J' ai décidé d' adhérer à l' APRIL pour que cette voix qui fait déjà beaucoup, continue à défendre le libre sous toutes ses formes.J' essaye de promouvoir les logiciels libres autour de moi en expliquant qu' il vaut mieux utiliser des logiciels comme openoffice, firefox, Linux etc plutot que d' utiliser des copies pirates de produits propriétaires.<br />
* Yann RICHARD [https://nbox.org/ze/2008/11/14/april-les-logiciels-libres-cest-son-affaire APRIL : Les logiciels libres, c’est son affaire !] ''« Adhérer ? mais pourquoi ?! Si vous êtes utilisateur de logiciels libres, c'est un geste simple et efficace pour permettre à une association efficace de défendre les logiciels libres. »''<br />
* Laurent Cottereau [http://laurent.cottereau.name/blog/index.php?post/2008/11/15/Objectif-5000-adherents Objectif 5000 adhérents] <br />
* Sébastien Serre [http://www.webynux.net/logiciels-libre/soutenez-les-logiciels-libres-adherez-a-lapril.html Soutenez les logiciels libres, adhérez à l’APRIL] ''« A votre échelle, une simple adhésion aidera l’April à mener ses actions à bien. »''<br />
* Kraland [http://www.kraland.org/main.php?page=4;125;181142;1;0 L'April a besoin de votre soutien dès maintenant.]<br />
* Damien ALEXANDRE [http://blog.damienalexandre.fr/index.php?post/2008/11/14/Tu-surf-avec-Firefox-Tu-es-concerne Tu surf avec Firefox ? Tu es concerné]<br />
* Libres-Ailé(e)s pour Linux et le monde du Libre ! [http://librezele.fr.cr/2008/09/30/adherez-april/ Faites comme nous, adhérez à l’APRIL !]<br />
* Un message de Kaze sur [http://www.geckozone.org/forum/viewtopic.php?t=70798 geckozone] ''« C'est l'April qui nous représente pour les points délicats comme les brevets logiciels, les DRM, l'interopérabilité, la [[vente liée]], Dadvsi, Hadopi, et toutes les joyeusetés à venir. ... Pour le prix de l'adhésion, vous avez droit à une adresse électronique @april.org, ce qui, vous en conviendrez, est rigoureusement imparable pour asseoir sa crédibilité vis-à-vis de ses collègues ou draguer en boite de nuit. »''<br />
* Éric VEIRAS GALISSON: [http://blog.sietch-tabr.com/index.php/post/2008/11/17/Vous-voulez-d%C3%A9fendre-le-logiciel-libre-Adh%C3%A9rez-%C3%A0-l-APRIL-%21 Vous voulez défendre le logiciel libre ? Adhérez à l'April !] ''« Ça fait maintenant près d’un an et demi que j’ai rejoint l’April (une grande campagne d’adhésion lancée à cette époque m’avait convaincu d’adhérer… enfin…) et depuis je ne le regrette pas, tellement leur action et les combats qu’ils mènent sont ceux qui me concernent, que ce soit : »''<br />
* Pascal Chevrel: [http://www.chevrel.org/fr/carnet/index.php?post/2008/11/17/Utilisateurs-du-libre%2C-adh%C3%A9rez-%C3%A0-l-April%2C-faites-adh%C3%A9rer-%C3%A0-l-April-! Utilisateurs du libre, adhérez à l'April, faites adhérer à l'April !] Pascal propose un bout de code pour avoir une rotation des différentes bannières disponibles<br />
* Alexis Kauffmann : [http://www.framablog.org/index.php/post/2008/11/19/soutenir-april L'April ou le meilleur des remèdes à la surdité au logiciel libre] explique que ''« En adhérant à l'April c'est le logiciel libre dans son ensemble que vous soutiendrez et aiderez à devenir toujours plus audible sur la place publique. [...] il est important de nous rassembler pour que l'April soit présente et continue de porter haut et fort la voix du logiciel libre. Plus nous serons nombreux derrière l'April et plus celle-ci rencontrera d'oreilles attentives qui n'auront plus besoin d'être tirées. »''<br />
* Brice Favre: [http://pelmel.org/spip/spip.php?article84 En April ne te découvre pas d'un fil]<br />
* [http://openmoko-fr.org/blog/index.php?post/2008/11/16/Openmoko-contraint-de-retirer-le-support-du-MP2/MP3 Openmoko-fr.org] : ''« Ce triste épisode nous rappelle le problème des Brevets Logiciels est toujours d'actualité. D'ailleurs l'association April lance une campagne d'adhésions afin de pouvoir peser dans la balance sur ce sujet (et de nombreux autres qui concernent la défense des Logiciels Libres) »''<br />
* Nicolas Vérité : [http://nyco.wordpress.com/2008/11/25/adherez-a-lapril-voici-pourquoi-cest-necessaire/ Adhérez à l’April, voici pourquoi c’est nécessaire]<br />
* Laurent GUERBY, le 30Nov2008 : [http://guerby.org/blog/index.php/2008/11/30/191-campagne-d-adhesion-de-l-april Campagne d'adhésion de l'April]<br />
* Alexis Monville, le 2 décembre : [http://alexismonville.wordpress.com/2008/12/02/promotion-du-logiciel-libre/ Promouvoir le logiciel libre]<br />
* Frédéric Bellaiche, le 20 décembre: [http://www.quantum-bits.org/ We need you !]<br />
* Frank Routier : [http://www.april.org/fr/faq-adherents Axege soutient la compagne d'adhésion de l'April]<br />
</em><br />
<br />
===Tweet===<br />
<br />
<br />
hashtag [https://twitter.com/search?q=%23JeSoutiensApril&src=hash #JeSoutiensApril] et [https://twitter.com/search?q=%23prioriteLL&src=typd&f=realtime #prioritéLL]<br />
* [https://twitter.com/alain_caraco Alain Caraco]<br />
* [https://twitter.com/scaranaik Annaïg Denis] <br />
* [https://twitter.com/bdrieu Benjamin Drieu] <br />
* [https://twitter.com/benoitlacasa Benoit Lacasa] <br />
* [https://twitter.com/Bookynette Bookynette] <br />
* [https://twitter.com/Boyquotte Boycotte] <br />
* [https://twitter.com/_fwix_ Camiile fwix] <br />
* [https://twitter.com/cercll13 CERCLL] <br />
* [https://twitter.com/charpmanu Echarp] <br />
* [https://twitter.com/_fjudith Florian Judith] <br />
* [https://twitter.com/Fr33Tux Fr33Tux] <br />
* [https://twitter.com/lhardos Franck F4HFQ] <br />
* [https://twitter.com/humeursfelines Humeurs félines] <br />
* [https://twitter.com/jjuraver Jérémie Juraver] <br />
* [https://twitter.com/JLamanon Jérémy Lamanon] <br />
* [https://twitter.com/karmac23 Karen McKently] <br />
* [https://twitter.com/laparisiennelib?original_referer=http%3A%2F%2Fwww.laparisienneliberee.com%2F&profile_id=462903376&tw_i=432922704304304128&tw_p=embeddedtimeline&tw_w=331923633524056066 La parisienne libérée] <br />
* [https://twitter.com/libre_shop Libre Shop] <br />
* [https://twitter.com/Lucdbp Luccdbp] <br />
* [https://twitter.com/MaelB/status/433881975179317248/photo/1 Maël Brunet] <br />
* [https://twitter.com/morandim13 Marie-Odile Morandi] <br />
* [https://twitter.com/maxauvy Maxime Auvy] <br />
* [https://twitter.com/NaoCk Naoko] <br />
* [https://twitter.com/nicoladiaz NicoladiaZ] <br />
* [https://twitter.com/Hotline952 _OliCat_] <br />
* [https://twitter.com/Papinou29 Papinou 29] <br />
* [https://twitter.com/rodoq Rodolphe Quideville] <br />
* [https://twitter.com/sjodogne Sébastien Jodogne] <br />
* [https://twitter.com/Doc_1faux Sébastien Vitard] <br />
* [https://twitter.com/StefBaly StefBaly] <br />
* [https://twitter.com/klein_stephane Stéphane Klein] <br />
* [https://twitter.com/Steve12L Stéphane Lacassagne] <br />
* [https://twitter.com/zaleski Stéphane Zaleski] <br />
* [https://twitter.com/tbokh Thierry Bokhobza]<br />
* [https://twitter.com/TOSP_ Thierry DIJOUX]<br />
* [https://twitter.com/nitot Tristan Nitot] <br />
* [https://twitter.com/ubuntufrorg Ubuntu-fr] <br />
* [https://twitter.com/vxjumel Vincent Xavier Jumel] <br />
* [https://twitter.com/whooperee Whoopere] <br />
* [https://twitter.com/XJacquelin Xavier jacquelin] <br />
* [https://twitter.com/Ze2Point1 Yann 'Ze' Richard] <br />
[[Image de ceux qui ont tweeter à reprendre sur le site]]<br />
<br />
===Ils nous soutiennent===<br />
Association/personne qui ont transmis le mail de campagne à ses Adhérents ou ayant fait un article sur le site<br />
* [http://www.afpy.org/ AFPy]<br />
* [http://enlightenment.fr/ Enlightenment France]<br />
* [http://enfant-dysphasie.fr/dysphasie/spip.php?article27 Enfant dysphasie]<br />
* [http://docteur-michel.fr/latexr/spip.php?article10 Docteur Philippe Michel]<br />
* [http://parinux.org Parinux]<br />
* [http://www.ubuntu-fr.org/ Ubuntu-fr]<br />
*<br />
*<br />
*<br />
*<br />
<br />
== Suivi des nouvelles adhésions==<br />
<br />
[[Catégorie:Promotion_April]]</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=Campagnes_d%27adhesion_2014&diff=62503Campagnes d'adhesion 20142014-02-16T22:21:57Z<p>Echarp : /* Bannières de soutien à la campagne */</p>
<hr />
<div>=Campagnes d'adhésions de l'April=<br />
<br />
{{Introduction|Page de préparation et de suivi de la [http://www.april.org/campagne campagne en cours]}}<br />
<br />
Informations sur les campagnes d'adhésion de l'April et préparation, animation de ces campagnes.<br />
La dernière campagne date de 2008, vous trouverez des infos sur le wiki [[Campagnes d'adhesion 2008]]<br />
<br />
__TOC__<br />
<br />
==Principe d'animation==<br />
<br />
L'animation concerne à la fois la campagne publique et l'implication des membres dans le relais de la campagne.<br />
<br />
Cette page doit être utilisée pour maintenir l'historique des différentes actions entreprises qui serviront de base aux envois réguliers d'informations fraiches sur la liste des membres pour leur rappeler qu'une action est en cours et que leur aide est nécessaire.<br />
<br />
Ne pas hésiter également à proposer des idées d'actions.<br />
<br />
<br />
== Préparation de la campagne ==<br />
<br />
L'idée de cette section est d'affûter des arguments de campagne.<br />
<br />
* Pourquoi l'April a-t-elle besoin de moi ? <br />
** Bénévolat (quoi ? techniciens, juristes ?), <br />
** soutient moral par l'adhésion (+ de poids envers les interlocuteurs), <br />
** besoin d'argent<br />
* Que justifie une nouvelle campagne, qu'est ce qui a changé ?<br />
* Qu'est ce que vous avez fait à l'april depuis la dernière campagne. Succès, échecs ?<br />
* Pourquoi l'April et pas une autre association ?<br />
* Quels sont les principes "philosophiques" ou moraux de l'april, quelle est son histoire ?<br />
<br />
===Que faire avant de lancer la campagne??===<br />
<br />
* Nettoyage du site web<br />
* Mettre à jour les liens dans l'espace personnel (voir https://agir.april.org/issues/1096)<br />
<br />
=== Pourquoi dois-je (ré)adhérer ? ===<br />
<br />
<br />
En 2008, l'april a lancé une feuille de route, avec des permanents.<br />
https://www.april.org/feuille-de-route-2009-2014<br />
<br />
On peut revoir certaines affirmations :<br />
<br />
"Dans 5 ou 10 ans rares seront ceux qui douteront encore que la<br />
coopération et le partage de l'information valent mieux socialement,<br />
politiquement et économiquement que l'égoïsme doctrinaire, la<br />
restriction des droits d'usage, l'imposition d'un modèle unique aux<br />
utilisateurs... Mais d'ici là il faudra encore faire face à différents<br />
lobbies qui ne comprennent pas que le monde change, ou qui ne peuvent ou<br />
ne veulent pas embrasser ce changement. "<br />
<br />
ou encore<br />
<br />
"D'ici 2014 l'April devrait atteindre 10 000 ou 15 000 adhérents et une<br />
équipe d'une demi-douzaine de permanents, renforçant son influence<br />
auprès des pouvoirs publics et ses moyens d'action, les adhésions de ses<br />
membres représentant la principale source de financement de l'association."<br />
<br />
Il est selon moi urgent de revoir cette feuille de route car la<br />
situation a très fortement changé.<br />
Mes questions sont donc :<br />
<br />
* Faut-il relancer une nouvelle feuille de route et argumenter la campagne dessus ?<br />
* Comment redéfinir les priorités ?<br />
<br />
Le décor mental que j'ai de 2008, c'est <br />
* la ubuntu-mania avec des centaines de personnes excédées de windows <br />
* l'apparition de netbook tournant sous GNU/Linux. <br />
<br />
C'était un terrain favorable.<br />
<br />
Le décor que j'ai de 2014, c'est <br />
* le cloud avec toutes ses facettes à distinguer (IaaS, SaaS, SaaSS...), <br />
* les questions de vie privée. Je pense que beaucoup de libriste se posent des questions et ils ont sans doute<br />
besoin de guides. <br />
* le mouvement fablab à analyser.<br />
<br />
<br />
Réfléchir à la mise en avant d'actions concrètes passées et à venir.<br />
* favoriser la coopération ; avec libre asso. J'ai l'impresion qu'on a<br />
réalisé la partie théorique, en pratique on est loin du succès.<br />
* Matériel libre ?<br />
*<br />
<br />
== Réunions spécial campagne==<br />
<br />
* Réunion du vendredi 22 novembre pendant l'Apéro [[Compte rendu de la réunion du vendredi 22 novembre pendant l'Apéro | Compte rendu]]<br />
* Réunion du mardi 17 décembre [[Compte rendu de la réunion campagne d'adhésion du vendredi 17 décembre | Compte rendu]]<br />
* Réunion du vendredi 10 janvier 2014<br />
<br />
==Campagne 2014==<br />
<br />
<br />
===Mails envoyés aux adhérents===<br />
====Appel à préparation====<br />
<br />
Voir pad : http://pad.april.org/p/appel_preparation_campagne_adhesions<br />
<br />
====Mail pour annoncer le début de campagne à tous====<br />
<br />
===Liste de discussion pour l'animation===<br />
Liste de diffusion : https://listes.april.org/wws/info/campagne-adhesion N'hésitez pas à vous y inscrire si vous souhaitez contribuer.<br />
<br />
=== Accroche / slogan de campagne===<br />
<br />
Proposer ici vos idées d'accroche ou de slogan de campagne :<br />
<br />
* Aidez-nous à PESER pour le libre<br />
* Défendez VOTRE liberté<br />
* Aidez-nous à donner la priorité au Logiciel Libre<br />
* Priorité au Logiciel Libre !<br />
<br />
===Propositions d'idées d'actions pour relayer la campagne===<br />
<br />
Proposer ici vos idées d'actions pour relayer la campagne.<br />
<br />
* entretenir l'utopie du libre<br />
* refaire des bannières à diffuser.<br />
* Mais aussi des photos, des dessins, des vidéos, des romans photos...<br />
* Envoyer un mail : d'appel à adhésion sur les listes users des logiciels auxquels vous contribuez (i.e. Grisbi, etc.)<br />
* Créer un pack d'autocollants : téléchargeables comme sur http://www.openstickers.com qui proposent des titres du genre " tu as Firefox, en savoir plus l'April" ; "tu télécharges, l'April t'informes sur la culture et tes droits numériques" ; "le libre permet de modifier, améliorer les logiciels. Plus d'infos sur l'April" + Campagne d'adhésion...<br />
* Luc (qui sera absent pendant la première réunion) => J'avais dans l'idée de jouer sur le terme adhésion/adhésif avec un montage photo où des gens soient collés à un gros logo April avec l'air satisfait (que ça fasse comme une sorte de câlin par exemple) et un slogan du genre : "J'adhère à l'April", "April, l'asso adhésive", "adhérez à l'April". Autre option, chaque membre pourrait constituer le logo april en mode mosaïque.<br />
* Soutenir l'April => gros logo en 3D avec des gens qui le portent à bout de bras.<br />
* faire une campagne "off" ce qui ne sera pas assez sérieux pour apparaître officiellement mais qui sera suffisamment FUN pour laisser filtrer... Le côté "on se lâche" par exemple sur bonjourapril ou ailleurs.<br />
* lettre au père noël / carte de vœux numérique<br />
* image, si tu n'adhères pas on tue le chien<br />
* QR code à offrir comme cadeau<br />
* soirée pour les 17 ans de l'April qui ouvrirait la campagne<br />
* on pourrait imaginer de demander aux adhérents de nous envoyer une carte postale / image avec 1 souhait à réaliser pour le Logiciel Libre. (pour la nouvelle année)<br />
* relancer les gulls! qu'ils adhérent ou affichent nos bannières, mais aussi les associations du Libre (ubuntu, Fédora, Mandriva...)<br />
* Poster une annonce sur un forum où l'on participe régulièrement<br />
* Faire quelques petites vidéos sur le thème choisi pour la campagne (les chatons ?). Poster ces vidéos sur les sites de partage (youtube, dailymotion, etc.).<br />
* Faire quelques photos sur le thème choisi pour la campagne (les chatons ?). Poster ces photos sur les sites de partage (Flickr, Instagram, etc.).<br />
<br />
===Évènements où relayer la campagne===<br />
<br />
Présence April prévue lors des évènements suivants :<br />
* anniversaire de l'April<br />
* AprilCamp<br />
* AG de février <br />
* UP d'avril<br />
*<br />
*<br />
*<br />
*<br />
*<br />
<br />
Rappel pour 2008:<br />
* La Journée Méditerranéenne du Logiciel Libre, Frédéric Couchet avait fait une conférence et l'April avait un stand,<br />
* L'Ubuntu Party Intrepid Ibex (Cité des Sciences et de l'Industrie - 29 et 30 novembre 2008) conférence de Jérémie Zimmermann<br />
<br />
===Nombres de mails envoyés aux adhérents===<br />
<br />
* annonce de la campagne<br />
* mail leur demandant d'afficher la campgane sur leur blog/site ou autre<br />
* mail leur demandant de faire adhérer un proche<br />
* relance de rappel<br />
* mail pour Noël<br />
* mail pour l'AG<br />
<br />
Combien de mails? À quelle fréquence??<br />
<br />
===Bannières de soutien à la campagne===<br />
<br />
En 2008,L'April avait proposé différentes bannières de soutien : http://www.april.org/association/documents/bannieres.html.<br />
<br />
N'hésitez pas à lister ici les sites sur lesquels vous avez mis une des bannières :<br />
* [http://www.lunerouge.org/spip/rubrique.php3?id_rubrique=45 Lune rouge]<br />
* [http://www.agendadulibre.org/index.php Agenda du libre]<br />
* [http://www.alivrouvert.fr/ À Livr'ouvert] <br />
* [http://www.afpy.org/ AFPy]<br />
* Jean-Christophe Becquet sur http://www.apitux.org/ Apitux.org]<br />
* [http://www.demo-tic.org Demo-TIC]<br />
* [http://cercll.wordpress.com/ CERCLL] <br />
* [http://enlightenment.fr/ Enlightenment France]<br />
* [http://www.wireless-fr.org/ Fédération France Wireless]<br />
* [http://www.framablog.org/index.php/post/2014/02/12/april-campagne Framablog]<br />
* [http://grisbi.org/ Grisbi]<br />
* [http://libre-shop.com/ Libre shop]<br />
* [http://www.netbsdfr.org/ NetBSD]<br />
* [http://open-freax.fr/ Open-Freax]<br />
* [http://www.parinux.org/ Parinux]<br />
* [http://traduc.org/ Traduc.org]<br />
* [http://www.ubuntu-fr.org/ Ubuntu-fr]<br />
* [http://gna.org/ Gna!] (si le navigateur est en français)<br />
<br />
<br />
<em>En 2008, on avait pu retrouver ces bannière sur les sites tels que :<br />
* http://www.couchet.org/blog<br />
* http://fsffrance.org<br />
* http://www.copinedegeek.com<br />
* http://guerby.org<br />
* http://www.apitux.com<br />
* http://www.linuxfr.org<br />
* http://www.grassouille.org<br />
* http://www.grisbi.org<br />
* http://librezele.wordpress.com<br />
* http://gcompris.net/-fr-<br />
* http://philippe.scoffoni.net<br />
* http://www.daftsite.net<br />
* http://www.linuxquimper.org<br />
* http://www.breizh-ardente.fr<br />
* http://vdagrain.free.fr<br />
* http://ofset.org<br />
* http://violettes-et-noisettes.over-blog.com/<br />
* http://www.daftsite.net/affnews.php?news=965<br />
* http://www.sysresccd.org/<br />
* http://webalice.viabloga.com/news/campagne-d-adhesion-a-april<br />
* http://www.lunerouge.org/spip/rubrique.php3?id_rubrique=45<br />
* http://pablog.comitet.eu/<br />
</em><br />
<br />
===Bannières communautaires===<br />
<br />
En 2008 Certains adhérents avaient eu la bonne idée de créer des bannières pour la campagne. voir http://wiki.april.org/w/Campagnes_d%27adhesion_2008#Banni.C3.A8res_communautaires<br />
<br />
Et cette année ??<br />
*<br />
*<br />
*<br />
*<br />
*<br />
<br />
===Blogs ... ===<br />
<br />
En 2014,<br />
* Bookynette s'y est mise aussi : http://bookynette.org/mes-activits-dans-le-logiciel-libre/lapril-en-campagne/<br />
* François Boulogne : https://blog.sciunto.org/posts/april/<br />
* Frédéric Couchet écrit : http://www.couchet.org/blog/index.php?post/2014/02/09/L-April-lance-une-grande-campagne-d-adh%C3%A9sion-%C2%AB-Donnons-la-priorit%C3%A9-au-logiciel-libre-%C2%BB<br />
* Blog de Jérémy / les amis d'Alamanon : http://blog.alamanon.fr/<br />
* Blog de Jonathan Le Lous : http://blog.itnservice.net/<br />
* sur libre planet: http://www.planet-libre.org/?post_id=16167<br />
* Blog de Libre Shop: http://blog.libre-shop.com/<br />
* Libres-Ailé(e)s, pour GNU/Linux et le monde du Libre! http://librezele.fr.cr/2014/02/11/quelques-pistes-pour-defendre-linternet-et-notre-liberte/#april<br />
* Blog de Manach : http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2014/02/11/le-gif-qui-revele-la-paranoia-de-la-nsaqui-espionne-donc-aussi-vos-enfants-parents-amis/<br />
* Mediapart : http://blogs.mediapart.fr/blog/frederic-couchet/140214/lapril-lance-une-grande-campagne-dadhesion-donnons-la-priorite-au-logiciel-libre<br />
* [http://forum.ubuntu-fr.org/viewtopic.php?id=1500781 Forum d'Ubuntu-fr]<br />
* Tristan Nitot : http://standblog.org/blog/post/2014/02/15/Soutenir-l-action-de-l-APRIL#.UwCpyErC41Q.twitter<br />
-------------------<br />
<br />
<em>En 2008, plusieurs billets sur des blog avaient été écrits. On peut sans doute réactiver ces contacts.. mais aussi d'autres!<br />
* Tristan Nitot 12/11/2008 [http://http://standblog.org/blog/post/2008/11/12/La-campagne-d-adhesion-de-l-APRIL La campagne d'adhésion de l'APRIL] Tristan annonce son soutien au lancement de cette campagne <br />
* Frédéric Couchet <s>12/11/2008 [http://www.couchet.org/blog/index.php?2008/11/12/344-l-april-lance-une-grande-campagne-d-adhesion-avec-le-soutien-de-tristan-nitot L'April lance une grande campagne d'adhésion avec le soutien de Tristan Nitot] Frédéric revient sur les nécessités de l'évolution de l'April ces dernières années</s><br />
* Le Blog de Darcy 13/11/2008 [http://www.leblogdedarcy.fr/index.php?post/2008/11/13/Soutenez-le-logiciel-libre-rejoignez-l-April Soutenez le logiciel libre, rejoignez l'April!] relai de la campagne d'adhésion<br />
* Benjamin VIALLE <s>13/11/2008 [http://www.bvialle.eu/index.php?post/Adh%C3%A9sion-%C3%A0-l-APRIL Adhésion à l'APRIL] : un nouvel adhérent qui annonce son adhésion ''« Ça y est enfin, j'adhère à l'APRIL. Je voulais le faire depuis un moment, mais on se dit toujours qu'on le fera quand on aura plus de temps. J'ai lu l'article publié hier sur le blog de Tristan Nitot, président de Mozilla Europe. »''</s><br />
* [http://palpatine42.free.fr/blog/post/2008/11/13/5-minutes-pour-l-APRIL 5 minutes pour l'APRIL] Palpatine a répondu à notre appel aux membres pour relayer la campagne d'adhésion, extrait de son billet ''« Croyez-vous que mes billets énervés sur Hadopi puisse avoir la moindre influence sur les décisions du gouvernement ? Bien entendu que non. En revanche, une association de 2600 personnes bien élevées représentées par des passionnés rompus à l'art de la communication, et notamment deux permanents (soutenus par une troisième permanente en assistance, Eva Mathieu), Frédéric Couchet et Alex Cazenave, cette dernière étant tout droit issue du milieu parlementaire, obtenant des rendez-vous avec les ministères et prenant contact avec les parlementaires, aient plus de chance de réussir dans cette entreprise de sauvegarde et d'extension de nos libertés ? Evidemment ! »''<br />
* LinuxFr.org 12/11/2008 [http://www.linuxfr.org/2008/11/12/24673.html Campagne d'adhésion April : Tristan Nitot appelle à adhérer]<br />
* Le blog d'Alexandre Touret, avec une image "I want you for April" : http://alexandre.touret.free.fr/dotclear/index.php/post/2008/11/14/Mon-adhesion-a-l-april<br />
* Le blog de Lucas Nussbaum [http://www.lucas-nussbaum.net/blog/?p=319 Living in France? Not an April member? You are WRONG.] dans son billet Lucas donne l'url personnalisée permettant d'indiquer qu'on adhère suite à la suggestion de quelqu'un<br />
* Le Blog de Thomas Petazzoni [http://thomas.enix.org/Blog-20081114092925-Libre Soutenez le Logiciel Libre : adhérez à l'April] dans lequel il témoigne de l'énorme travail de qualité réalisé par l'association<br />
* http://www.korben.info/lapril-mais-pourquoi-faire.html<br />
* Régis Pondaven aka traaf [http://www.breizh-ardente.fr/article/5-minutes-pour-l-APRIL APRIL : Campagne d'adhésion] membre de l'April depuis un an et qui relaye la compagne d'adhésion <br />
* [http://www.daftsite.net/affnews.php?news=962 Adhèrez à l'APRIL] étudiant dans le master I2L et qui vient de rejoindre l'April<br />
* Maxime Derche [http://www.mouet-mouet.net/maxime/blog/index.php?post/Soutenez-le-combat-des-logiciels-libres-%3A-adherez-a-l-APRIL Soutenez le combat des logiciels libres : adhérez à l'APRIL !] adhérent depuis la campagne 2007 et qui relaye la campagne d'adhésion<br />
* Mickael BRANGEON [http://m3b.lautre.net/2008/11/appel-a-adherer-a-lapril-pour-soutenir-ses-actions-de-promotion-et-defense-du-logiciel-libre/ Appel à adhérer à l’April pour soutenir ses actions de promotion et défense du logiciel libre]<br />
* Guillaume Lemery [http://www.jeuxadeux.com/index.php/2008/11/14/541-soutenez-le-logiciel-libre-adherez-a-l-april Soutenez le logiciel libre, adhérez à l'APRIL !] un nouvel adhérent qui relaye la campagne ''« Suite au billet de Tristan Nitot, et à une discussion avec mon collègue Fraifrai, j'ai décidé moi aussi d'adhérer aujourd'hui à l'APRIL pour porter plus haut les couleurs du logiciel libre ! »''<br />
* Frédéric Souchon [http://fraifrai.net/index.php?2008/11/15/84-tristan-nitot-appelle-a-adherer-a-l-april-pour-soutenir-ses-actions-de-promotion-et-defense-du-logiciel-libre Tristan Nitot appelle à adhérer à l'April pour soutenir ses actions de promotion et défense du logiciel libre]<br />
* Le blog perso de Didier [http://bodamcity.homelinux.org Bodamcity]. J' ai décidé d' adhérer à l' APRIL pour que cette voix qui fait déjà beaucoup, continue à défendre le libre sous toutes ses formes.J' essaye de promouvoir les logiciels libres autour de moi en expliquant qu' il vaut mieux utiliser des logiciels comme openoffice, firefox, Linux etc plutot que d' utiliser des copies pirates de produits propriétaires.<br />
* Yann RICHARD [https://nbox.org/ze/2008/11/14/april-les-logiciels-libres-cest-son-affaire APRIL : Les logiciels libres, c’est son affaire !] ''« Adhérer ? mais pourquoi ?! Si vous êtes utilisateur de logiciels libres, c'est un geste simple et efficace pour permettre à une association efficace de défendre les logiciels libres. »''<br />
* Laurent Cottereau [http://laurent.cottereau.name/blog/index.php?post/2008/11/15/Objectif-5000-adherents Objectif 5000 adhérents] <br />
* Sébastien Serre [http://www.webynux.net/logiciels-libre/soutenez-les-logiciels-libres-adherez-a-lapril.html Soutenez les logiciels libres, adhérez à l’APRIL] ''« A votre échelle, une simple adhésion aidera l’April à mener ses actions à bien. »''<br />
* Kraland [http://www.kraland.org/main.php?page=4;125;181142;1;0 L'April a besoin de votre soutien dès maintenant.]<br />
* Damien ALEXANDRE [http://blog.damienalexandre.fr/index.php?post/2008/11/14/Tu-surf-avec-Firefox-Tu-es-concerne Tu surf avec Firefox ? Tu es concerné]<br />
* Libres-Ailé(e)s pour Linux et le monde du Libre ! [http://librezele.fr.cr/2008/09/30/adherez-april/ Faites comme nous, adhérez à l’APRIL !]<br />
* Un message de Kaze sur [http://www.geckozone.org/forum/viewtopic.php?t=70798 geckozone] ''« C'est l'April qui nous représente pour les points délicats comme les brevets logiciels, les DRM, l'interopérabilité, la [[vente liée]], Dadvsi, Hadopi, et toutes les joyeusetés à venir. ... Pour le prix de l'adhésion, vous avez droit à une adresse électronique @april.org, ce qui, vous en conviendrez, est rigoureusement imparable pour asseoir sa crédibilité vis-à-vis de ses collègues ou draguer en boite de nuit. »''<br />
* Éric VEIRAS GALISSON: [http://blog.sietch-tabr.com/index.php/post/2008/11/17/Vous-voulez-d%C3%A9fendre-le-logiciel-libre-Adh%C3%A9rez-%C3%A0-l-APRIL-%21 Vous voulez défendre le logiciel libre ? Adhérez à l'April !] ''« Ça fait maintenant près d’un an et demi que j’ai rejoint l’April (une grande campagne d’adhésion lancée à cette époque m’avait convaincu d’adhérer… enfin…) et depuis je ne le regrette pas, tellement leur action et les combats qu’ils mènent sont ceux qui me concernent, que ce soit : »''<br />
* Pascal Chevrel: [http://www.chevrel.org/fr/carnet/index.php?post/2008/11/17/Utilisateurs-du-libre%2C-adh%C3%A9rez-%C3%A0-l-April%2C-faites-adh%C3%A9rer-%C3%A0-l-April-! Utilisateurs du libre, adhérez à l'April, faites adhérer à l'April !] Pascal propose un bout de code pour avoir une rotation des différentes bannières disponibles<br />
* Alexis Kauffmann : [http://www.framablog.org/index.php/post/2008/11/19/soutenir-april L'April ou le meilleur des remèdes à la surdité au logiciel libre] explique que ''« En adhérant à l'April c'est le logiciel libre dans son ensemble que vous soutiendrez et aiderez à devenir toujours plus audible sur la place publique. [...] il est important de nous rassembler pour que l'April soit présente et continue de porter haut et fort la voix du logiciel libre. Plus nous serons nombreux derrière l'April et plus celle-ci rencontrera d'oreilles attentives qui n'auront plus besoin d'être tirées. »''<br />
* Brice Favre: [http://pelmel.org/spip/spip.php?article84 En April ne te découvre pas d'un fil]<br />
* [http://openmoko-fr.org/blog/index.php?post/2008/11/16/Openmoko-contraint-de-retirer-le-support-du-MP2/MP3 Openmoko-fr.org] : ''« Ce triste épisode nous rappelle le problème des Brevets Logiciels est toujours d'actualité. D'ailleurs l'association April lance une campagne d'adhésions afin de pouvoir peser dans la balance sur ce sujet (et de nombreux autres qui concernent la défense des Logiciels Libres) »''<br />
* Nicolas Vérité : [http://nyco.wordpress.com/2008/11/25/adherez-a-lapril-voici-pourquoi-cest-necessaire/ Adhérez à l’April, voici pourquoi c’est nécessaire]<br />
* Laurent GUERBY, le 30Nov2008 : [http://guerby.org/blog/index.php/2008/11/30/191-campagne-d-adhesion-de-l-april Campagne d'adhésion de l'April]<br />
* Alexis Monville, le 2 décembre : [http://alexismonville.wordpress.com/2008/12/02/promotion-du-logiciel-libre/ Promouvoir le logiciel libre]<br />
* Frédéric Bellaiche, le 20 décembre: [http://www.quantum-bits.org/ We need you !]<br />
* Frank Routier : [http://www.april.org/fr/faq-adherents Axege soutient la compagne d'adhésion de l'April]<br />
</em><br />
<br />
===Tweet===<br />
<br />
<br />
hashtag [https://twitter.com/search?q=%23JeSoutiensApril&src=hash #JeSoutiensApril] et [https://twitter.com/search?q=%23prioriteLL&src=typd&f=realtime #prioritéLL]<br />
* [https://twitter.com/alain_caraco Alain Caraco]<br />
* [https://twitter.com/scaranaik Annaïg Denis] <br />
* [https://twitter.com/bdrieu Benjamin Drieu] <br />
* [https://twitter.com/benoitlacasa Benoit Lacasa] <br />
* [https://twitter.com/Bookynette Bookynette] <br />
* [https://twitter.com/Boyquotte Boycotte] <br />
* [https://twitter.com/_fwix_ Camiile fwix] <br />
* [https://twitter.com/cercll13 CERCLL] <br />
* [https://twitter.com/charpmanu Echarp] <br />
* [https://twitter.com/_fjudith Florian Judith] <br />
* [https://twitter.com/Fr33Tux Fr33Tux] <br />
* [https://twitter.com/lhardos Franck F4HFQ] <br />
* [https://twitter.com/humeursfelines Humeurs félines] <br />
* [https://twitter.com/jjuraver Jérémie Juraver] <br />
* [https://twitter.com/JLamanon Jérémy Lamanon] <br />
* [https://twitter.com/karmac23 Karen McKently] <br />
* [https://twitter.com/laparisiennelib?original_referer=http%3A%2F%2Fwww.laparisienneliberee.com%2F&profile_id=462903376&tw_i=432922704304304128&tw_p=embeddedtimeline&tw_w=331923633524056066 La parisienne libérée] <br />
* [https://twitter.com/libre_shop Libre Shop] <br />
* [https://twitter.com/Lucdbp Luccdbp] <br />
* [https://twitter.com/MaelB/status/433881975179317248/photo/1 Maël Brunet] <br />
* [https://twitter.com/morandim13 Marie-Odile Morandi] <br />
* [https://twitter.com/maxauvy Maxime Auvy] <br />
* [https://twitter.com/NaoCk Naoko] <br />
* [https://twitter.com/nicoladiaz NicoladiaZ] <br />
* [https://twitter.com/Hotline952 _OliCat_] <br />
* [https://twitter.com/Papinou29 Papinou 29] <br />
* [https://twitter.com/rodoq Rodolphe Quideville] <br />
* [https://twitter.com/sjodogne Sébastien Jodogne] <br />
* [https://twitter.com/Doc_1faux Sébastien Vitard] <br />
* [https://twitter.com/StefBaly StefBaly] <br />
* [https://twitter.com/klein_stephane Stéphane Klein] <br />
* [https://twitter.com/Steve12L Stéphane Lacassagne] <br />
* [https://twitter.com/zaleski Stéphane Zaleski] <br />
* [https://twitter.com/tbokh Thierry Bokhobza]<br />
* [https://twitter.com/TOSP_ Thierry DIJOUX]<br />
* [https://twitter.com/nitot Tristan Nitot] <br />
* [https://twitter.com/ubuntufrorg Ubuntu-fr] <br />
* [https://twitter.com/vxjumel Vincent Xavier Jumel] <br />
* [https://twitter.com/whooperee Whoopere] <br />
* [https://twitter.com/XJacquelin Xavier jacquelin] <br />
* [https://twitter.com/Ze2Point1 Yann 'Ze' Richard] <br />
[[Image de ceux qui ont tweeter à reprendre sur le site]]<br />
<br />
===Ils nous soutiennent===<br />
Association/personne qui ont transmis le mail de campagne à ses Adhérents ou ayant fait un article sur le site<br />
* [http://www.afpy.org/ AFPy]<br />
* [http://enlightenment.fr/ Enlightenment France]<br />
* [http://enfant-dysphasie.fr/dysphasie/spip.php?article27 Enfant dysphasie]<br />
* [http://docteur-michel.fr/latexr/spip.php?article10 Docteur Philippe Michel]<br />
* [http://parinux.org Parinux]<br />
* [http://www.ubuntu-fr.org/ Ubuntu-fr]<br />
*<br />
*<br />
*<br />
*<br />
<br />
== Suivi des nouvelles adhésions==<br />
<br />
[[Catégorie:Promotion_April]]</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=Image_de_ceux_qui_nous_soutiennent_%C3%A0_reprendre_sur_le_site&diff=62501Image de ceux qui nous soutiennent à reprendre sur le site2014-02-16T22:11:33Z<p>Echarp : </p>
<hr />
<div>hashtag [https://twitter.com/search?q=%23JeSoutiensApril&src=hash #JeSoutiensApril] et [https://twitter.com/search?q=%23prioriteLL&src=typd&f=realtime #prioritéLL]<br />
<br />
* [https://twitter.com/alain_caraco Alain Caraco] https://pbs.twimg.com/profile_images/1825494764/Alain_2011_01.jpeg<br />
* [http://blog.alamanon.fr/ les amis d'amalanon] https://fbcdn-profile-a.akamaihd.net/hprofile-ak-ash2/t5/1087016_236430680717_1307195791_q.jpg<br />
* [https://twitter.com/scaranaik Annaïg Denis] https://pbs.twimg.com/profile_images/378800000734055766/5d676212c5fb9360a8c6329db2306f9d.png<br />
* [https://twitter.com/bdrieu Benjamin Drieu] https://pbs.twimg.com/profile_images/2296875531/on2st12kpqurq0czlcb9.png<br />
* [https://twitter.com/benoitlacasa Benoit Lacasa] https://pbs.twimg.com/profile_images/378800000151200795/ec681addfb3d1e1f645655639f4b1df9.jpeg<br />
* [https://twitter.com/Bookynette Bookynette] https://pbs.twimg.com/profile_images/1321282222/dsc00567.jpg<br />
* [https://twitter.com/Boyquotte Boycotte] https://pbs.twimg.com/profile_images/1531071616/twitter.png<br />
* [https://twitter.com/_fwix_ Camiile fwix] https://pbs.twimg.com/profile_images/431772409528451072/uTTgrpD7.png<br />
* [https://twitter.com/cercll130 CERCLL] https://pbs.twimg.com/profile_images/1529551787/exported11.jpg<br />
* [https://twitter.com/charpmanu Echarp] https://pbs.twimg.com/profile_images/1184714327/20030520echarp.jpg<br />
* [http://www.demo-tic.org Demo-TIC] http://www.demo-tic.org/sites/www.demo-tic.org/themes/demotic/logo.png<br />
* [http://docteur-michel.fr/latexr/spip.php?article10 Docteur Michel] http://docteur-michel.fr/latexr/local/cache-vignettes/L120xH92/rubon2-d4359.png<br />
* [http://enlightenment.fr/ Enlightenment] http://enlightenment.fr/wp-content/themes/twentyeleven_for_e-fr/images/logo.png<br />
* [https://twitter.com/_fjudith Florian Judith] https://pbs.twimg.com/profile_images/378800000118745621/c8a2417b37077c68a70090091d6818ca.jpeg<br />
* [https://twitter.com/Fr33Tux Fr33Tux] https://pbs.twimg.com/profile_images/2353222688/665vR85X<br />
* [http://www.framasoft.net/ Framasoft] http://www.framasoft.net/accueil/img/pingouinVolantRefait.png<br />
* [http://www.wireless-fr.org/ France wireless] http://www.wireless-fr.org/local/cache-vignettes/L148xH160/logo1-1211739150.png<br />
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* [https://twitter.com/laparisiennelib?original_referer=http%3A%2F%2Fwww.laparisienneliberee.com%2F&profile_id=462903376&tw_i=432922704304304128&tw_p=embeddedtimeline&tw_w=331923633524056066 La parisienne libérée] https://pbs.twimg.com/profile_images/3717598689/a7ff539fc772d1b239dbc5ea524d3fbc.png<br />
* [https://twitter.com/libre_shop Libre Shop] https://pbs.twimg.com/profile_images/1902044959/logo_ls_small.png<br />
* [https://twitter.com/Lucdbp Luccdbp] https://pbs.twimg.com/profile_images/378800000589590610/434dc2e85395555c7072dd0ff303dc4c.jpeg<br />
* [http://www.couchet.org/blog/index.php?post/2014/02/09/L-April-lance-une-grande-campagne-d-adh%C3%A9sion-%C2%AB-Donnons-la-priorit%C3%A9-au-logiciel-libre-%C2%BB Mad's blog] https://pbs.twimg.com/profile_images/1859793772/fcouchet.png<br />
* [https://twitter.com/MaelB/status/433881975179317248/photo/1 Maël Brunet] https://pbs.twimg.com/profile_images/3439043168/dad92c0ea8da145cc150d769316c4acf.jpeg<br />
* [https://twitter.com/morandim13 Marie-Odile Morandi] https://pbs.twimg.com/profile_images/432179913982894082/2VlIA9aQ.jpeg<br />
* [https://twitter.com/maxauvy Maxime Auvy] https://pbs.twimg.com/profile_images/378800000693436650/e6c86319b2b8d4ec75387cad2c54fdf0.jpeg<br />
* [http://blogs.mediapart.fr/blog/frederic-couchet/140214/lapril-lance-une-grande-campagne-dadhesion-donnons-la-priorite-au-logiciel-libre médiapart] <br />
* [https://twitter.com/NaoCk Naoko] https://pbs.twimg.com/profile_images/2308152363/76egf2rdn9wig2tpwuvv.jpeg<br />
* [http://www.netbsdfr.org/ NetBSD] http://www.netbsdfr.org/<br />
* [https://twitter.com/nicoladiaz NicoladiaZ] https://pbs.twimg.com/profile_images/3396286303/477f58be8f87db4512f7ef29d0c25d61.png<br />
* [https://twitter.com/Hotline952 _OliCat_] https://pbs.twimg.com/profile_images/426799369439154176/02OP4Ylq.jpeg<br />
* [https://twitter.com/Papinou29 Papinou 29] https://pbs.twimg.com/profile_images/1209192233/papinou29.jpg<br />
* [http://parinux.org Parinux] https://pbs.twimg.com/profile_images/1573656527/asterisque.png<br />
* [https://twitter.com/rodoq Rodolphe Quideville] https://pbs.twimg.com/profile_images/498548798/avatar-50x50.png<br />
* [https://twitter.com/sjodogne Sébastien Jodogne] https://pbs.twimg.com/profile_images/2201022180/SebastienJodogneCrop.jpg<br />
* [https://twitter.com/Doc_1faux Sébastien Vitard] https://pbs.twimg.com/profile_images/1591245208/IMGP2671-2.jpg<br />
* [https://twitter.com/StefBaly StefBaly] https://pbs.twimg.com/profile_images/2185446388/dou_chien.gif<br />
* [https://twitter.com/klein_stephane Stéphane Klein] https://pbs.twimg.com/profile_images/3224378918/4dbaa8e863a8d75e8a031d4fb6209b77.jpeg<br />
* [https://twitter.com/Steve12L Stéphane Lacassagne] https://pbs.twimg.com/profile_images/378800000082306582/6563ef6b8a5c0058738f14dcd97d64b9.jpeg<br />
* [https://twitter.com/zaleski Stéphane Zaleski] https://pbs.twimg.com/profile_images/1124371428/newyork.jpg<br />
* [https://twitter.com/tbokh Thierry Bokhobza] https://pbs.twimg.com/profile_images/1159592754/Nicolas_Rubinstein__Sans_titre__2006.jpg<br />
* [https://twitter.com/TOSP_ Thierry DIJOUX] https://twitter.com/TOSP_<br />
* [http://traduc.org/ Traduc.org] http://www.traduc.org/moin_static/traduc_grand_nessie.png<br />
* [https://twitter.com/nitot Tristan Nitot] https://pbs.twimg.com/profile_images/431794833263325184/I4QDqfX8.png<br />
* [https://twitter.com/ubuntufrorg Ubuntu-fr] https://pbs.twimg.com/profile_images/1458781091/logo_ubfr_twitter.png<br />
* [https://twitter.com/vxjumel Vincent Xavier Jumel] https://pbs.twimg.com/profile_images/1055796900/Vx_small.jpg<br />
* [https://twitter.com/whooperee Whoopere] https://pbs.twimg.com/profile_images/378800000532869279/0117dfb2184f4a6b426159248c7f3319.jpeg<br />
* [https://twitter.com/XJacquelin Xavier jacquelin] https://pbs.twimg.com/profile_images/3100252317/862b7af469c90d2dc5e07baa5fa5fa24.jpeg<br />
* [https://twitter.com/Ze2Point1 Yann 'Ze' Richard] https://pbs.twimg.com/profile_images/378800000850398442/add6de47e57da12c5bbfca89390b02b4.jpeg<br />
-----<br />
bannière<br />
<br />
* [http://www.afpy.org/ AFPy] http://www.afpy.org/logo.png<br />
* [http://www.apitux.org/ Apitux] http://www.apitux.com/images/logo-apitux.png</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=Image_de_ceux_qui_nous_soutiennent_%C3%A0_reprendre_sur_le_site&diff=62497Image de ceux qui nous soutiennent à reprendre sur le site2014-02-16T17:37:57Z<p>Echarp : </p>
<hr />
<div>hashtag [https://twitter.com/search?q=%23JeSoutiensApril&src=hash #JeSoutiensApril] et [https://twitter.com/search?q=%23prioriteLL&src=typd&f=realtime #prioritéLL]<br />
<br />
* [https://twitter.com/alain_caraco Alain Caraco https://pbs.twimg.com/profile_images/1825494764/Alain_2011_01.jpeg]<br />
* [http://blog.alamanon.fr/ les amis d'amalanon] https://fbcdn-profile-a.akamaihd.net/hprofile-ak-ash2/t5/1087016_236430680717_1307195791_q.jpg<br />
* [https://twitter.com/scaranaik Annaïg Denis] https://pbs.twimg.com/profile_images/378800000734055766/5d676212c5fb9360a8c6329db2306f9d.png<br />
* [https://twitter.com/bdrieu Benjamin Drieu] https://pbs.twimg.com/profile_images/2296875531/on2st12kpqurq0czlcb9.png<br />
* [https://twitter.com/benoitlacasa Benoit Lacasa] https://pbs.twimg.com/profile_images/378800000151200795/ec681addfb3d1e1f645655639f4b1df9.jpeg<br />
* [https://twitter.com/Bookynette Bookynette] https://pbs.twimg.com/profile_images/1321282222/dsc00567.jpg<br />
* [https://twitter.com/Boyquotte Boycotte] https://pbs.twimg.com/profile_images/1531071616/twitter.png<br />
* [https://twitter.com/_fwix_ Camiile fwix] https://pbs.twimg.com/profile_images/431772409528451072/uTTgrpD7.png<br />
* [https://twitter.com/cercll130 CERCLL] https://pbs.twimg.com/profile_images/1529551787/exported11.jpg<br />
* [https://twitter.com/charpmanu Echarp] https://pbs.twimg.com/profile_images/1184714327/20030520echarp.jpg<br />
* [http://docteur-michel.fr/latexr/spip.php?article10 Docteur Michel] http://docteur-michel.fr/latexr/local/cache-vignettes/L150xH114/rubon2-487be.png<br />
* [http://enlightenment.fr/ Enlightenment] http://enlightenment.fr/wp-content/themes/twentyeleven_for_e-fr/images/logo.png<br />
* [https://twitter.com/_fjudith Florian Judith] https://pbs.twimg.com/profile_images/378800000118745621/c8a2417b37077c68a70090091d6818ca.jpeg<br />
* [https://twitter.com/Fr33Tux Fr33Tux] https://pbs.twimg.com/profile_images/2353222688/665vR85X<br />
* [http://www.framasoft.net/ Framasoft] http://www.framasoft.net/accueil/img/pingouinVolantRefait.png<br />
* [http://www.wireless-fr.org/ France wireless] http://www.wireless-fr.org/local/cache-vignettes/L148xH160/logo1-1211739150.png<br />
* [https://twitter.com/lhardos Franck F4HFQ] https://pbs.twimg.com/profile_images/2212674069/JST.png<br />
* [https://blog.sciunto.org/posts/april/ François Boulogne] https://blog.sciunto.org/favicon.ico<br />
* [http://gna.org/ Gna] http://gna.org/images/Gna.theme/gnalogo.png<br />
* [http://grisbi.org/ Grisbi] http://fr.grisbi.org/public/grisbi-logo.png<br />
* [https://twitter.com/humeursfelines Humeurs félines] https://pbs.twimg.com/profile_images/378800000142480557/0a720fb92aa2febe86dc6b40806d535e.jpeg<br />
* [https://twitter.com/jjuraver Jérémie Juraver] https://pbs.twimg.com/profile_images/2258630454/JJ_rubikube.jpg<br />
* [https://twitter.com/JLamanon Jérémy Lamanon] https://pbs.twimg.com/profile_images/433990479651147776/cUGtqnRK.jpeg<br />
* [http://blog.itnservice.net/ Jonathan Le Lous] https://adherents.april.org//dtcphotos/jle_lous.png<br />
* [https://twitter.com/karmac23 Karen McKently] https://pbs.twimg.com/profile_images/378800000306478004/6e98196a015ffe1e6cc74205cc99cac6.jpeg<br />
* [https://twitter.com/laparisiennelib?original_referer=http%3A%2F%2Fwww.laparisienneliberee.com%2F&profile_id=462903376&tw_i=432922704304304128&tw_p=embeddedtimeline&tw_w=331923633524056066 La parisienne libérée] https://pbs.twimg.com/profile_images/3717598689/a7ff539fc772d1b239dbc5ea524d3fbc.png<br />
* [https://twitter.com/libre_shop Libre Shop] https://pbs.twimg.com/profile_images/1902044959/logo_ls_small.png<br />
* [https://twitter.com/Lucdbp Luccdbp] https://pbs.twimg.com/profile_images/378800000589590610/434dc2e85395555c7072dd0ff303dc4c.jpeg<br />
* [http://www.couchet.org/blog/index.php?post/2014/02/09/L-April-lance-une-grande-campagne-d-adh%C3%A9sion-%C2%AB-Donnons-la-priorit%C3%A9-au-logiciel-libre-%C2%BB Mad's blog] https://pbs.twimg.com/profile_images/1859793772/fcouchet.png<br />
* [https://twitter.com/MaelB/status/433881975179317248/photo/1 Maël Brunet] https://pbs.twimg.com/profile_images/3439043168/dad92c0ea8da145cc150d769316c4acf.jpeg<br />
* [https://twitter.com/morandim13 Marie-Odile Morandi] https://pbs.twimg.com/profile_images/432179913982894082/2VlIA9aQ.jpeg<br />
* [https://twitter.com/maxauvy Maxime Auvy] https://pbs.twimg.com/profile_images/378800000693436650/e6c86319b2b8d4ec75387cad2c54fdf0.jpeg<br />
* [http://blogs.mediapart.fr/blog/frederic-couchet/140214/lapril-lance-une-grande-campagne-dadhesion-donnons-la-priorite-au-logiciel-libre médiapart] <br />
* [https://twitter.com/NaoCk Naoko] https://pbs.twimg.com/profile_images/2308152363/76egf2rdn9wig2tpwuvv.jpeg<br />
* [http://www.netbsdfr.org/ NetBSD] http://www.netbsdfr.org/<br />
* [https://twitter.com/nicoladiaz NicoladiaZ] https://pbs.twimg.com/profile_images/3396286303/477f58be8f87db4512f7ef29d0c25d61.png<br />
* [https://twitter.com/Hotline952 _OliCat_] https://pbs.twimg.com/profile_images/426799369439154176/02OP4Ylq.jpeg<br />
* [https://twitter.com/Papinou29 Papinou 29] https://pbs.twimg.com/profile_images/1209192233/papinou29.jpg<br />
* [http://parinux.org Parinux] https://pbs.twimg.com/profile_images/1573656527/asterisque.png<br />
* [https://twitter.com/rodoq Rodolphe Quideville] https://pbs.twimg.com/profile_images/498548798/avatar-50x50.png<br />
* [https://twitter.com/sjodogne Sébastien Jodogne] https://pbs.twimg.com/profile_images/2201022180/SebastienJodogneCrop.jpg<br />
* [https://twitter.com/Doc_1faux Sébastien Vitard] https://pbs.twimg.com/profile_images/1591245208/IMGP2671-2.jpg<br />
* [https://twitter.com/StefBaly StefBaly] https://pbs.twimg.com/profile_images/2185446388/dou_chien.gif<br />
* [https://twitter.com/klein_stephane Stéphane Klein] https://pbs.twimg.com/profile_images/3224378918/4dbaa8e863a8d75e8a031d4fb6209b77.jpeg<br />
* [https://twitter.com/Steve12L Stéphane Lacassagne] https://pbs.twimg.com/profile_images/378800000082306582/6563ef6b8a5c0058738f14dcd97d64b9.jpeg<br />
* [https://twitter.com/zaleski Stéphane Zaleski] https://pbs.twimg.com/profile_images/1124371428/newyork.jpg<br />
* [https://twitter.com/tbokh Thierry Bokhobza] https://pbs.twimg.com/profile_images/1159592754/Nicolas_Rubinstein__Sans_titre__2006.jpg<br />
* [https://twitter.com/TOSP_ Thierry DIJOUX] https://twitter.com/TOSP_<br />
* [http://traduc.org/ Traduc.org] http://www.traduc.org/moin_static/traduc_grand_nessie.png<br />
* [https://twitter.com/nitot Tristan Nitot] https://pbs.twimg.com/profile_images/431794833263325184/I4QDqfX8.png<br />
* [https://twitter.com/ubuntufrorg Ubuntu-fr] https://pbs.twimg.com/profile_images/1458781091/logo_ubfr_twitter.png<br />
* [https://twitter.com/vxjumel Vincent Xavier Jumel] https://pbs.twimg.com/profile_images/1055796900/Vx_small.jpg<br />
* [https://twitter.com/whooperee Whoopere] https://pbs.twimg.com/profile_images/378800000532869279/0117dfb2184f4a6b426159248c7f3319.jpeg<br />
* [https://twitter.com/XJacquelin Xavier jacquelin] https://pbs.twimg.com/profile_images/3100252317/862b7af469c90d2dc5e07baa5fa5fa24.jpeg<br />
* [https://twitter.com/Ze2Point1 Yann 'Ze' Richard] https://pbs.twimg.com/profile_images/378800000850398442/add6de47e57da12c5bbfca89390b02b4.jpeg<br />
-----<br />
bannière<br />
<br />
* [http://www.afpy.org/ AFPy] http://www.afpy.org/logo.png<br />
* [http://www.apitux.org/ Apitux] http://www.apitux.com/images/logo-apitux.png</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=Campagnes_d%27adhesion_2014&diff=62017Campagnes d'adhesion 20142014-01-20T13:25:25Z<p>Echarp : /* Accroche / slogan de campagne */</p>
<hr />
<div>=Campagnes d'adhésions de l'April=<br />
<br />
Informations sur les campagnes d'adhésion de l'April et préparation, animation de ces campagnes.<br />
La dernière campagne date de 2008, vous trouverez des infos sur le wiki [[Campagnes d'adhesion 2008]]<br />
<br />
==Principe d'animation==<br />
<br />
L'animation concerne à la fois la campagne publique et l'implication des membres dans le relais de la campagne.<br />
<br />
Cette page doit être utilisée pour maintenir l'historique des différentes actions entreprises qui serviront de base aux envois réguliers d'informations fraiches sur la liste des membres pour leur rappeler qu'une action est en cours et que leur aide est nécessaire.<br />
<br />
Ne pas hésiter également à proposer des idées d'actions.<br />
<br />
<br />
== Préparation de la campagne ==<br />
<br />
L'idée de cette section est d'affûter des arguments de campagne.<br />
<br />
* Pourquoi l'April a-t-elle besoin de moi ? <br />
** Bénévolat (quoi ? techniciens, juristes ?), <br />
** soutient moral par l'adhésion (+ de poids envers les interlocuteurs), <br />
** besoin d'argent<br />
* Que justifie une nouvelle campagne, qu'est ce qui a changé ?<br />
* Qu'est ce que vous avez fait à l'april depuis la dernière campagne. Succès, échecs ?<br />
* Pourquoi l'April et pas une autre association ?<br />
* Quels sont les principes "philosophiques" ou moraux de l'april, quelle est son histoire ?<br />
<br />
===Que faire avant de lancer la campagne??===<br />
<br />
* Nettoyage du site web<br />
* Mettre à jour les liens dans l'espace personnel (voir https://agir.april.org/issues/1096)<br />
<br />
=== Pourquoi dois-je (ré)adhérer ? ===<br />
<br />
<br />
En 2008, l'april a lancé une feuille de route, avec des permanents.<br />
https://www.april.org/feuille-de-route-2009-2014<br />
<br />
On peut revoir certaines affirmations :<br />
<br />
"Dans 5 ou 10 ans rares seront ceux qui douteront encore que la<br />
coopération et le partage de l'information valent mieux socialement,<br />
politiquement et économiquement que l'égoïsme doctrinaire, la<br />
restriction des droits d'usage, l'imposition d'un modèle unique aux<br />
utilisateurs... Mais d'ici là il faudra encore faire face à différents<br />
lobbies qui ne comprennent pas que le monde change, ou qui ne peuvent ou<br />
ne veulent pas embrasser ce changement. "<br />
<br />
ou encore<br />
<br />
"D'ici 2014 l'April devrait atteindre 10 000 ou 15 000 adhérents et une<br />
équipe d'une demi-douzaine de permanents, renforçant son influence<br />
auprès des pouvoirs publics et ses moyens d'action, les adhésions de ses<br />
membres représentant la principale source de financement de l'association."<br />
<br />
Il est selon moi urgent de revoir cette feuille de route car la<br />
situation a très fortement changé.<br />
Mes questions sont donc :<br />
<br />
* Faut-il relancer une nouvelle feuille de route et argumenter la campagne dessus ?<br />
* Comment redéfinir les priorités ?<br />
<br />
Le décor mental que j'ai de 2008, c'est <br />
* la ubuntu-mania avec des centaines de personnes excédées de windows <br />
* l'apparition de netbook tournant sous GNU/Linux. <br />
<br />
C'était un terrain favorable.<br />
<br />
Le décor que j'ai de 2014, c'est <br />
* le cloud avec toutes ses facettes à distinguer (IaaS, SaaS, SaaSS...), <br />
* les questions de vie privée. Je pense que beaucoup de libriste se posent des questions et ils ont sans doute<br />
besoin de guides. <br />
* le mouvement fablab à analyser.<br />
<br />
<br />
Réfléchir à la mise en avant d'actions concrètes passées et à venir.<br />
* favoriser la coopération ; avec libre asso. J'ai l'impresion qu'on a<br />
réalisé la partie théorique, en pratique on est loin du succès.<br />
* Matériel libre ?<br />
*<br />
<br />
== Réunions spécial campagne==<br />
<br />
* Réunion du vendredi 22 novembre pendant l'Apéro [[Compte rendu de la réunion du vendredi 22 novembre pendant l'Apéro | Compte rendu]]<br />
* Réunion du mardi 17 décembre [[Compte rendu de la réunion campagne d'adhésion du vendredi 17 décembre | Compte rendu]]<br />
* Réunion du vendredi 10 janvier 2014<br />
<br />
==Campagne 2014==<br />
<br />
<br />
===Mails envoyés aux adhérents===<br />
====Appel à préparation====<br />
<br />
Voir pad : http://pad.april.org/p/appel_preparation_campagne_adhesions<br />
<br />
====Mail pour annoncer le début de campagne à tous====<br />
<br />
===Liste de discussion pour l'animation===<br />
Liste de diffusion : https://listes.april.org/wws/info/campagne-adhesion N'hésitez pas à vous y inscrire si vous souhaitez contribuer.<br />
<br />
=== Accroche / slogan de campagne===<br />
<br />
Proposer ici vos idées d'accroche ou de slogan de campagne :<br />
<br />
* Aidez-nous à PESER pour le libre<br />
* Défendez VOTRE liberté<br />
* Aidez-nous à donner la priorité au Logiciel Libre<br />
* Priorité au Logiciel Libre!<br />
<br />
===Propositions d'idées d'actions pour relayer la campagne===<br />
<br />
Proposer ici vos idées d'actions pour relayer la campagne.<br />
<br />
* entretenir l'utopie du libre<br />
* refaire des bannières à diffuser.<br />
* Mais aussi des photos, des dessins, des vidéos, des romans photos...<br />
* Envoyer un mail : d'appel à adhésion sur les listes users des logiciels auxquels vous contribuez (i.e. Grisbi, etc.)<br />
* Créer un pack d'autocollants : téléchargeables comme sur http://www.openstickers.com qui proposent des titres du genre " tu as Firefox, en savoir plus l'April" ; "tu télécharges, l'April t'informes sur la culture et tes droits numériques" ; "le libre permet de modifier, améliorer les logiciels. Plus d'infos sur l'April" + Campagne d'adhésion...<br />
* Luc (qui sera absent pendant la première réunion) => J'avais dans l'idée de jouer sur le terme adhésion/adhésif avec un montage photo où des gens soient collés à un gros logo April avec l'air satisfait (que ça fasse comme une sorte de câlin par exemple) et un slogan du genre : "J'adhère à l'April", "April, l'asso adhésive", "adhérez à l'April". Autre option, chaque membre pourrait constituer le logo april en mode mosaïque.<br />
* Soutenir l'April => gros logo en 3D avec des gens qui le portent à bout de bras.<br />
* faire une campagne "off" ce qui ne sera pas assez sérieux pour apparaître officiellement mais qui sera suffisamment FUN pour laisser filtrer... Le côté "on se lâche" par exemple sur bonjourapril ou ailleurs.<br />
* lettre au père noël / carte de vœux numérique<br />
* image, si tu n'adhères pas on tue le chien<br />
* QR code à offrir comme cadeau<br />
* soirée pour les 17 ans de l'April qui ouvrirait la campagne<br />
* on pourrait imaginer de demander aux adhérents de nous envoyer une carte postale / image avec 1 souhait à réaliser pour le Logiciel Libre. (pour la nouvelle année)<br />
* relancer les gulls! qu'ils adhérent ou affichent nos bannières, mais aussi les associations du Libre (ubuntu, Fédora, Mandriva...)<br />
* Poster une annonce sur un forum où l'on participe régulièrement<br />
* Faire quelques petites vidéos sur le thème choisi pour la campagne (les chatons ?). Poster ces vidéos sur les sites de partage (youtube, dailymotion, etc.).<br />
* Faire quelques photos sur le thème choisi pour la campagne (les chatons ?). Poster ces photos sur les sites de partage (Flickr, Instagram, etc.).<br />
<br />
===Évènements où relayer la campagne===<br />
<br />
Présence April prévue lors des évènements suivants :<br />
* anniversaire de l'April<br />
* AprilCamp<br />
* AG de février <br />
* UP d'avril<br />
*<br />
*<br />
*<br />
*<br />
*<br />
<br />
Rappel pour 2008:<br />
* La Journée Méditerranéenne du Logiciel Libre, Frédéric Couchet avait fait une conférence et l'April avait un stand,<br />
* L'Ubuntu Party Intrepid Ibex (Cité des Sciences et de l'Industrie - 29 et 30 novembre 2008) conférence de Jérémie Zimmermann<br />
<br />
===Nombres de mails envoyés aux adhérents===<br />
<br />
* annonce de la campagne<br />
* mail leur demandant d'afficher la campgane sur leur blog/site ou autre<br />
* mail leur demandant de faire adhérer un proche<br />
* relance de rappel<br />
* mail pour Noël<br />
* mail pour l'AG<br />
<br />
Combien de mails? À quelle fréquence??<br />
<br />
===Bannières de soutien à la campagne===<br />
<br />
En 2008,L'April avait proposé différentes bannières de soutien : http://www.april.org/association/documents/bannieres.html.<br />
<br />
N'hésitez pas à lister ici les sites sur lesquels vous avez mis une des bannières :<br />
*<br />
*<br />
*<br />
*<br />
*<br />
<br />
<br />
En 2008, on avait pu retrouver ces bannière sur les sites tels que :<br />
* http://www.couchet.org/blog<br />
* http://fsffrance.org<br />
* http://www.copinedegeek.com<br />
* http://guerby.org<br />
* http://www.apitux.com<br />
* http://www.linuxfr.org<br />
* http://www.grassouille.org<br />
* http://www.grisbi.org<br />
* http://librezele.wordpress.com<br />
* http://gcompris.net/-fr-<br />
* http://philippe.scoffoni.net<br />
* http://www.daftsite.net<br />
* http://www.linuxquimper.org<br />
* http://www.breizh-ardente.fr<br />
* http://vdagrain.free.fr<br />
* http://ofset.org<br />
* http://violettes-et-noisettes.over-blog.com/<br />
* http://www.daftsite.net/affnews.php?news=965<br />
* http://www.sysresccd.org/<br />
* http://webalice.viabloga.com/news/campagne-d-adhesion-a-april<br />
* http://www.lunerouge.org/spip/rubrique.php3?id_rubrique=45<br />
* http://pablog.comitet.eu/<br />
<br />
===Bannières communautaires===<br />
<br />
En 2008 Certains adhérents avaient eu la bonne idée de créer des bannières pour la campagne. voir http://wiki.april.org/w/Campagnes_d%27adhesion_2008#Banni.C3.A8res_communautaires<br />
<br />
Et cette année ??<br />
*<br />
*<br />
*<br />
*<br />
*<br />
<br />
===Blogs ... ===<br />
<br />
<br />
En 2008, plusieurs billets sur des blog avaient été écrits. On peut sans doute réactiver ces contacts.. mais aussi d'autres!<br />
<br />
* Tristan Nitot 12/11/2008 [http://http://standblog.org/blog/post/2008/11/12/La-campagne-d-adhesion-de-l-APRIL La campagne d'adhésion de l'APRIL] Tristan annonce son soutien au lancement de cette campagne <br />
* Frédéric Couchet 12/11/2008 [http://www.couchet.org/blog/index.php?2008/11/12/344-l-april-lance-une-grande-campagne-d-adhesion-avec-le-soutien-de-tristan-nitot L'April lance une grande campagne d'adhésion avec le soutien de Tristan Nitot] Frédéric revient sur les nécessités de l'évolution de l'April ces dernières années <br />
* Le Blog de Darcy 13/11/2008 [http://www.leblogdedarcy.fr/index.php?post/2008/11/13/Soutenez-le-logiciel-libre-rejoignez-l-April Soutenez le logiciel libre, rejoignez l'April!] relai de la campagne d'adhésion<br />
* Benjamin VIALLE 13/11/2008 [http://www.bvialle.eu/index.php?post/Adh%C3%A9sion-%C3%A0-l-APRIL Adhésion à l'APRIL] : un nouvel adhérent qui annonce son adhésion ''« Ça y est enfin, j'adhère à l'APRIL. Je voulais le faire depuis un moment, mais on se dit toujours qu'on le fera quand on aura plus de temps. J'ai lu l'article publié hier sur le blog de Tristan Nitot, président de Mozilla Europe. »''<br />
* [http://palpatine42.free.fr/blog/post/2008/11/13/5-minutes-pour-l-APRIL 5 minutes pour l'APRIL] Palpatine a répondu à notre appel aux membres pour relayer la campagne d'adhésion, extrait de son billet ''« Croyez-vous que mes billets énervés sur Hadopi puisse avoir la moindre influence sur les décisions du gouvernement ? Bien entendu que non. En revanche, une association de 2600 personnes bien élevées représentées par des passionnés rompus à l'art de la communication, et notamment deux permanents (soutenus par une troisième permanente en assistance, Eva Mathieu), Frédéric Couchet et Alex Cazenave, cette dernière étant tout droit issue du milieu parlementaire, obtenant des rendez-vous avec les ministères et prenant contact avec les parlementaires, aient plus de chance de réussir dans cette entreprise de sauvegarde et d'extension de nos libertés ? Evidemment ! »''<br />
* LinuxFr.org 12/11/2008 [http://www.linuxfr.org/2008/11/12/24673.html Campagne d'adhésion April : Tristan Nitot appelle à adhérer]<br />
* Le blog d'Alexandre Touret, avec une image "I want you for April" : http://alexandre.touret.free.fr/dotclear/index.php/post/2008/11/14/Mon-adhesion-a-l-april<br />
* Le blog de Lucas Nussbaum [http://www.lucas-nussbaum.net/blog/?p=319 Living in France? Not an April member? You are WRONG.] dans son billet Lucas donne l'url personnalisée permettant d'indiquer qu'on adhère suite à la suggestion de quelqu'un<br />
* Le Blog de Thomas Petazzoni [http://thomas.enix.org/Blog-20081114092925-Libre Soutenez le Logiciel Libre : adhérez à l'April] dans lequel il témoigne de l'énorme travail de qualité réalisé par l'association<br />
* http://www.korben.info/lapril-mais-pourquoi-faire.html<br />
* Régis Pondaven aka traaf [http://www.breizh-ardente.fr/article/5-minutes-pour-l-APRIL APRIL : Campagne d'adhésion] membre de l'April depuis un an et qui relaye la compagne d'adhésion <br />
* [http://www.daftsite.net/affnews.php?news=962 Adhèrez à l'APRIL] étudiant dans le master I2L et qui vient de rejoindre l'April<br />
* Maxime Derche [http://www.mouet-mouet.net/maxime/blog/index.php?post/Soutenez-le-combat-des-logiciels-libres-%3A-adherez-a-l-APRIL Soutenez le combat des logiciels libres : adhérez à l'APRIL !] adhérent depuis la campagne 2007 et qui relaye la campagne d'adhésion<br />
* Mickael BRANGEON [http://m3b.lautre.net/2008/11/appel-a-adherer-a-lapril-pour-soutenir-ses-actions-de-promotion-et-defense-du-logiciel-libre/ Appel à adhérer à l’April pour soutenir ses actions de promotion et défense du logiciel libre]<br />
* Guillaume Lemery [http://www.jeuxadeux.com/index.php/2008/11/14/541-soutenez-le-logiciel-libre-adherez-a-l-april Soutenez le logiciel libre, adhérez à l'APRIL !] un nouvel adhérent qui relaye la campagne ''« Suite au billet de Tristan Nitot, et à une discussion avec mon collègue Fraifrai, j'ai décidé moi aussi d'adhérer aujourd'hui à l'APRIL pour porter plus haut les couleurs du logiciel libre ! »''<br />
* Frédéric Souchon [http://fraifrai.net/index.php?2008/11/15/84-tristan-nitot-appelle-a-adherer-a-l-april-pour-soutenir-ses-actions-de-promotion-et-defense-du-logiciel-libre Tristan Nitot appelle à adhérer à l'April pour soutenir ses actions de promotion et défense du logiciel libre]<br />
* Le blog perso de Didier [http://bodamcity.homelinux.org Bodamcity]. J' ai décidé d' adhérer à l' APRIL pour que cette voix qui fait déjà beaucoup, continue à défendre le libre sous toutes ses formes.J' essaye de promouvoir les logiciels libres autour de moi en expliquant qu' il vaut mieux utiliser des logiciels comme openoffice, firefox, Linux etc plutot que d' utiliser des copies pirates de produits propriétaires.<br />
* Yann RICHARD [https://nbox.org/ze/2008/11/14/april-les-logiciels-libres-cest-son-affaire APRIL : Les logiciels libres, c’est son affaire !] ''« Adhérer ? mais pourquoi ?! Si vous êtes utilisateur de logiciels libres, c'est un geste simple et efficace pour permettre à une association efficace de défendre les logiciels libres. »''<br />
* Laurent Cottereau [http://laurent.cottereau.name/blog/index.php?post/2008/11/15/Objectif-5000-adherents Objectif 5000 adhérents] <br />
* Sébastien Serre [http://www.webynux.net/logiciels-libre/soutenez-les-logiciels-libres-adherez-a-lapril.html Soutenez les logiciels libres, adhérez à l’APRIL] ''« A votre échelle, une simple adhésion aidera l’April à mener ses actions à bien. »''<br />
* Kraland [http://www.kraland.org/main.php?page=4;125;181142;1;0 L'April a besoin de votre soutien dès maintenant.]<br />
* Damien ALEXANDRE [http://blog.damienalexandre.fr/index.php?post/2008/11/14/Tu-surf-avec-Firefox-Tu-es-concerne Tu surf avec Firefox ? Tu es concerné]<br />
* Libres-Ailé(e)s pour Linux et le monde du Libre ! [http://librezele.wordpress.com/2008/09/30/adherez-april/ Faites comme nous, adhérez à l’APRIL !]<br />
* Un message de Kaze sur [http://www.geckozone.org/forum/viewtopic.php?t=70798 geckozone] ''« C'est l'April qui nous représente pour les points délicats comme les brevets logiciels, les DRM, l'interopérabilité, la [[vente liée]], Dadvsi, Hadopi, et toutes les joyeusetés à venir. ... Pour le prix de l'adhésion, vous avez droit à une adresse électronique @april.org, ce qui, vous en conviendrez, est rigoureusement imparable pour asseoir sa crédibilité vis-à-vis de ses collègues ou draguer en boite de nuit. »''<br />
* Éric VEIRAS GALISSON: [http://blog.sietch-tabr.com/index.php/post/2008/11/17/Vous-voulez-d%C3%A9fendre-le-logiciel-libre-Adh%C3%A9rez-%C3%A0-l-APRIL-%21 Vous voulez défendre le logiciel libre ? Adhérez à l'April !] ''« Ça fait maintenant près d’un an et demi que j’ai rejoint l’April (une grande campagne d’adhésion lancée à cette époque m’avait convaincu d’adhérer… enfin…) et depuis je ne le regrette pas, tellement leur action et les combats qu’ils mènent sont ceux qui me concernent, que ce soit : »''<br />
* Pascal Chevrel: [http://www.chevrel.org/fr/carnet/index.php?post/2008/11/17/Utilisateurs-du-libre%2C-adh%C3%A9rez-%C3%A0-l-April%2C-faites-adh%C3%A9rer-%C3%A0-l-April-! Utilisateurs du libre, adhérez à l'April, faites adhérer à l'April !] Pascal propose un bout de code pour avoir une rotation des différentes bannières disponibles<br />
* Alexis Kauffmann : [http://www.framablog.org/index.php/post/2008/11/19/soutenir-april L'April ou le meilleur des remèdes à la surdité au logiciel libre] explique que ''« En adhérant à l'April c'est le logiciel libre dans son ensemble que vous soutiendrez et aiderez à devenir toujours plus audible sur la place publique. [...] il est important de nous rassembler pour que l'April soit présente et continue de porter haut et fort la voix du logiciel libre. Plus nous serons nombreux derrière l'April et plus celle-ci rencontrera d'oreilles attentives qui n'auront plus besoin d'être tirées. »''<br />
* Brice Favre: [http://pelmel.org/spip/spip.php?article84 En April ne te découvre pas d'un fil]<br />
* [http://openmoko-fr.org/blog/index.php?post/2008/11/16/Openmoko-contraint-de-retirer-le-support-du-MP2/MP3 Openmoko-fr.org] : ''« Ce triste épisode nous rappelle le problème des Brevets Logiciels est toujours d'actualité. D'ailleurs l'association April lance une campagne d'adhésions afin de pouvoir peser dans la balance sur ce sujet (et de nombreux autres qui concernent la défense des Logiciels Libres) »''<br />
* Nicolas Vérité : [http://nyco.wordpress.com/2008/11/25/adherez-a-lapril-voici-pourquoi-cest-necessaire/ Adhérez à l’April, voici pourquoi c’est nécessaire]<br />
* Laurent GUERBY, le 30Nov2008 : [http://guerby.org/blog/index.php/2008/11/30/191-campagne-d-adhesion-de-l-april Campagne d'adhésion de l'April]<br />
* Alexis Monville, le 2 décembre : [http://alexismonville.wordpress.com/2008/12/02/promotion-du-logiciel-libre/ Promouvoir le logiciel libre]<br />
* Frédéric Bellaiche, le 20 décembre: [http://www.quantum-bits.org/ We need you !]<br />
* Frank Routier : [http://www.april.org/fr/faq-adherents Axege soutient la compagne d'adhésion de l'April]<br />
<br />
Et cette année ??<br />
Il faut bien sûr tous les relancer mais aussi en trouver d'autres...<br />
Piste de recherche possible : Le planet April. [[Utilisateur:Fboulogne|François]] <sup><small>&#91;[[Discussion Utilisateur:Fboulogne|Pour me parler]]&#93;</small></sup> 16 octobre 2013 à 22:26 (CEST)<br />
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===Tweet===<br />
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===Ils nous soutiennent===<br />
<br />
En 2008, Framasoft, LinuxFr et VideoLAN avaient mis une bannière sur leur site....<br />
<br />
et cette année???<br />
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<br />
== Suivi des nouvelles adhésions==<br />
<br />
[[Catégorie:Promotion_April]]</div>Echarphttps://wiki.april.org/index.php?title=M%C3%A9dias_%C3%A0_transcrire&diff=59964Médias à transcrire2013-10-30T21:14:31Z<p>Echarp : /* À relire ou en relecture */</p>
<hr />
<div>1[[Image:Transcriptions2.png|right|150px]]<br />
<br />
== Présentation == <br />
<br />
La page principale pour les médias sur le site de l'April est ici: http://www.april.org/fr/videos.<br />
<br />
L'ensemble de ces fichiers sur le serveur sont stockés ici: http://media.april.org/video/ et http://media.april.org/audio/.<br />
<br />
Sur le wiki, une page permet de noter les caractéristiques des fichiers audio et vidéo qui sont sur le serveur avant d'en faire une fiche sur le site web : [[AudioVideo]].<br />
<br />
Ces médias sont tous en rapport avec le Logiciel Libre, sa défense, sa promotion... <br />
<br />
<strong>Vous trouverez ci-dessous une première liste à transcrire</strong>&nbsp; :<br />
Vous voulez en rajouter à cette liste ? N'hésitez pas !<br />
<br />
{{Boite | titre= Les prochaines transcriptions du groupe<br />
| bordure=rgb(132, 136, 220)|fond=Honeydew |largeur=70% |couleurTitre=tomato}}<br />
* Interview audio de Alexis Kaufmann à propos du logiciel libre sur le Mouv :<br />
http://www.lemouv.fr/diffusion-brisez-vos-chaines-numeriques . Le podcast : http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/12926-21.08.2013-ITEMA_20513185-0.mp3 entre 1h 19 m 40s et 1h 30m 05s. ''Voir rubrique À relire''<br />
<br />
* Les vidéos faites lors des RMLL de Bruxelles - Juillet 2013 - [http://video.rmll.info/]<br />
dont : https://www.youtube.com/watch?v=mdLSSLY5YkE sur Léa-Linux <br />
''Rubrique En cours''<br />
<br />
* Conférence de Richard Stallman à l'occasion des 30 ans de GNU <br />
Paris - Septembre 2013 [http://www.april.org/enregistrements-audio-et-video-de-la-conference-de-richard-stallman-lors-des-30-ans-du-projet-gnu]<br />
''Voir rubrique À relire''<br />
<br />
* sur le cloud [http://ubuntu-paris.org/video/ubuntu-party-paris-2011-11-11_ubuntu-cloud-et-juju-outils-d-infrastructure-orientes-services_nicolas-barcet conf de Nicolas Barcet]<br />
* sur comment jouer sous linux [http://ubuntu-paris.org/video/ubuntu-party-paris-2011-11-12_jouer-sous-linux_sebastien-bernery conf de Sébastien Bernery]<br />
<strong>Si vous avez des médias à proposer, envoyez-nous un mail.</strong><br />
{{BoiteFin}}<br />
<br />
Nous recherchons les fichiers sources pour:<br />
* [[Entretien sur la loi HADOPI]] {{Tache|120}}<br />
* [http://radio.rmll.info/ep/association-april Entretien sur l'April avec Lionel Allorge]<br />
* [[Interview de Loic Dachary]] <= demander à Luc F<br />
<br />
== Travaux ==<br />
<br />
=== Suggestions ===<br />
<br />
* http://schedule2013.rmll.info/programme/sante/accessibilite-autonomie-et-gestion/ Plusieurs conférences sur le thème de l'accessibilité données lors des RMLL 2013<br />
* Vidéos de [http://lacantine.ubicast.eu/channels/#pas-sage-en-seine-2013 Pas Sage en Seine 2013]<br />
** Note: [http://lacantine.ubicast.eu/videos/21-06-2013-215359/ Nos machines sont-elles encore réellement nos amies?] déjà transcrit sur http://cyphercat.eu/pses2013_jz.php<br />
<br />
=== En cours ===<br />
<br />
=== À relire ou en relecture ===<br />
<br />
* [[Logiciels Libres, Internet Libre: perspectives et enjeux]] 1h 12min 59s => <em>encore beaucoup d'incompréhension dans ce texte, il faudra demander aux intervenants s'ils peuvent aider à combler.</em><br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/OWF_entreprise_numerique_education_formation_LL Entreprise numérique : rôle de l'éducation et de la formation au LL] 1 h 01 min<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Quel_futur_digital_natives_Tristan_Nitot Quel futur pour les digital natives? Tristan Nitot 2012] 43 mn 45 - Relu avec le son par echarp<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Conf_Richard_Stallman_Poitiers_mars_2013 Conférence de Richard Stallman Poitiers mars 2013 "Vers une société numérique libre"] 2 h 11 mn 49<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Argent_public_ne_doit_payer_que_une_fois_Elie L'argent public ne doit payer qu'une fois François Élie Fêtons Linux 2013] 1h 03 mn 26<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Projet_Movim_conf_Vincent_Lambert_2013 Projet de réseau social Movim par Vincent Lambert] 50 mn 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Radio_campus_rmll_accessibilite_puis_c%27est_dans_l%27air Radio RMLL - Juillet 2013 - Interview de Jean-Philippe sur l'accessibilité en première partie puis l'émission C'est dans l'air brasse du vent] 55 mn 44<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Des_manuels_scolaires_libres_conf_RMLL_2013 Des manuels scolaires libres conférence RMLL juillet 2013] 41 mn <= relecture avec le son de la première partie par Benjamin<br />
<br />
* [[Si, vous avez quelque chose à cacher]] 1h14mn<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/OpenData_situation_perspectives_Conf_Tangui_Morlier OpenData, situation et perspectives en France et Révision de la directive EU PSI Conf Tangui Morlier RMLL 2013 Bruxelles] 49 min 15<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Grands_acteurs_web_magiens_jouent_avec_nos_donn%C3%A9es Comment les grands acteurs du web s'improvisent magiciens et jouent avec nos données Conf. Frank Rousseau - RMLL Bruxelles - Juillet 2013] 57 min 11<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Framasoft_LL_de_mars_pingouins_licence_Art_Libre Framasoft invite LL de mars et ses pingouins sous licence Art Libre RMLL 2013 Bruxelles] 40 min 06<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Interview_audio_Alexis_Kauffmann_sur_Mouv Interview audio de Alexis Kauffmann à propos du logiciel libre sur le Mouv Brisez vos chaînes numériques Août 2013 ] 10 min 25<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Mageia_Anne_Nicolas_Open_World_Forum_2010 Mageia, interview de Anne Nicolas Open World Forum 2010] 9 min 02<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Cozy_Cloud_un_cloud_personnel_Conf_Frank_Rousseau Cozy Cloud, un cloud personnel que vous pouvez héberger, modifier ou supprimer conf. Frank Rousseau RMLL 2013 Bruxelles ] 24 min 11 - Relu avec le son par echarp<br />
<br />
* **[http://wiki.april.org/w/Richard_Stallman_conf_Paris_30_ans_GNU Conférence de Richard Stallman à l'occasion des 30 ans du projet GNU - Paris - Septembre 2013] 2 h 10 min 28**<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Libert%C3%A9_0_si_on_en_parlait_table_ronde_Armony Liberté 0, si on en parlait ? Table ronde - Armony Altinier - RMLL 2013] 1 h 03 min 36<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/R%C3%A9cents_d%C3%A9veloppements_logiciel_libre_%C3%A9ducation_Jeanne_Tadeusz_OWF_2013 Les récents développements sur le logiciel libre dans l'éducation - Interview de Jeanne Tadeusz - Open World Forum - 2013]<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Formation_au_num%C3%A9rique_solution_%C3%A0_crise_et_ch%C3%B4mage La formation au numérique : une solution à la crise et au chômage de masse ? Conf. OWF - Paris - Octobre 2013] 38 min 38<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/L%C3%A9a_Linux_Documentation_communautaire_RMLL_2013 Léa-Linux Documentation communautaire conf de Jiel Beaumadier - RMLL 2013 - Bruxelles]<br />
<br />
===Relu avec le son, en attente de relecture orthographique===<br />
<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/D%C3%A9veloppement_internet_et_libert%C3%A9s Le développement d'internet et les libertés - Séance plénière - RMLL juillet 2013 - Bruxelles] 1 h 54 mn 57, relu audio par Beuc, début de relecture par Marine<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Quand_le_libre_se_m%C3%AAle_de_d%C3%A9mocratie_pl%C3%A9ni%C3%A8re_RMLL_2013 Quand le libre se mêle de démocratie Conf plénière RMLL juillet 2013 Bruxelles] 56 min 51 -> relecture audio faite par echarp, relecture ortho par Juu<br />
<br />
=== En attente de validation ===<br />
<br />
* [http://wiki.april.org/w/Interop%C3%A9rabilit%C3%A9_Quels_enjeux_%C3%A9conomiques_Conf_Pierre_Jarillon_RMLL_2013 Interopérabilité. Quels enjeux économiques ? Pierre Jarillon - RMLL Bruxelles Juillet 2013] 26 mn 09 relu avec le son par Marie Pierre<br />
<br />
* [[TEDx_Frederic_Couchet]] sous titrage à mettre en ligne sur le site web<br />
* [[Transcription de la table ronde des rmll 2010, en direct]] (juillet/août/octobre)<br />
* [[Transcription de la table ronde des rmll 2010, en direct 2e partie]] {{Tache|228}}(août/sept/oct)<br />
* [[Transcription de la table ronde des rmll 2010, en direct 3e partie]] {{Tache|236}}(sept/oct)<br />
<br />
<br />
=== Publié dans le mois ===<br />
<br />
* [http://www.framablog.org/index.php/post/2013/10/04/ll-de-mars Rencontre avec L.L. de Mars, aux rmll 2013, organisée par Framasoft] 40min<br />
<br />
== Autres ==<br />
<br />
===[[Anciennes transcriptions publiées]]===<br />
<br />
== Retour ==<br />
à la [[Transcriptions page d'accueil|page]] d'accueil du groupe.<br />
<br />
[[Catégorie:Transcriptions]]<br />
[[Catégorie:Video]]</div>Echarp