Émission Libre à vous ! 24 septembre 2024

De April MediaWiki
Aller à la navigationAller à la recherche


Titre : Émission Libre à vous ! diffusée sur Radio Cause Commune le mardi 24 septembre 2024

Intervenant·es : Lorette Costy - laurent Costy - Luk - Frédéric Couchet - Élise à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 24 septembre 2024

Durée : 1 h 30 min

Podcast

Page de présentation de l'émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration : Déjà prévue

NB : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·es mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription[modifier]

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Frédéric Couchet : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
Le deuxième texte. Retranscrire, mettre en valeur et partager des textes de femmes via les communs numériques, avec Clara et Fil de l’association Le deuxième texte, c’est le sujet principal de l’émission su jour. Avec également au programme la nouvelle chronique de Laurent et Lorette Costy sur le thème « Aube matutinale sur les plaines de l’autre pays du minage » et aussi la chronique de Luk sur le thème « On connaît la musique ».
Nous allons parler de tout cela dans l’émission du jour.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.

Le site web de l’émission est libreavous.org. Vous pouvez y trouver une page consacrée à l’émission du jour avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours ou à nous poser toute question.

Nous sommes mardi 24 septembre 2024, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

À la réalisation de l’émission du jour, Élise. Bonjour Élise.

Élise : Bonjour tout le monde et bonne émission.

Frédéric Couchet : Merci. Nous vous souhaitons une excellente écoute.

[Jingle]

Chronique « À cœur vaillant, la voie est libre » de Laurent et Lorette Costy, sur le thème « Aube matutinale sur les plaines de l’autre pays du minage »[modifier]

Frédéric Couchet : Comprendre Internet et ses techniques pour mieux l’utiliser, en particulier avec des logiciels libres et services respectueux des utilisatrices et utilisateurs pour son propre bien être en particulier et celui de la société en général. Laurent Costy est administrateur de l’April et fait cette chronique avec sa fille Lorette. C’est la chronique « À cœur vaillant, la voie est libre » de Laurent et Lorette Costy.
Le thème d’aujourd’hui est « Aube matutinale sur les plaines de l’autre pays du minage ».
Le sujet a été enregistré il y a quelques jours. Je vous propose donc d’écouter ce sujet et on se retrouve juste après.

[Virgule sonore]

Laurent Costy : Lorette, je te préviens, je reviens en forme après cet été. Et aussi avec plein de blagues que j’ai eu le temps de peaufiner et qui remplissent ma besace.

Lorette Costy : Ça sent la poilade à plein nez. Tu ne pouvais pas bronzer tranquillement sur la plage comme tout le monde ? Sérieux !

Laurent Costy : Écoute celle-là, écoute celle-là : de tous les dés utiles pour une partie de jeu de rôle sur le logiciel libre – j’ai rajouté « sur le logiciel libre » à « jeux de rôle » pour être dans le thème de l’émission –, de tous les dés utiles pour une partie de jeu de rôle sur le logiciel libre, disais-je donc avant de m’interrompre, lequel, selon toi, est mon préféré ?

Lorette Costy : Il faut que je trouve parmi le dé à quatre faces, le dé à six faces, le d8, le d12, le d20 et le d100 celui que tu préfères, c’est ça ?

Laurent Costy : Exactement. Et que tu justifies ce choix, sinon, tu n’auras que la moitié des points.

Lorette Costy : C’est facile, je pense que c’est le 6. Parce que 6 faces, donc 6 facettes 42.

Laurent Costy : Ouais ! Comme d’habitude, j’ai dû être un peu trop fier de ma blague. Et, quand je l’ai trouvée, je l’ai partagée et repartagée généreusement à mon entourage.

Lorette Costy : Oh non. Tu n’es jamais lourd. Ne t’inquiète pas ! J’avais deviné toute seule, ne t’en fais pas !

Laurent Costy : Tu me rassures. De toute façon, tu me le dirais si c’était le cas.
Bon, sinon, comment s’est finie ton alternance et comment s’est bien passée cette transition vers un numérique plus cohérent avec les valeurs de l’association ?

Lorette Costy : Comme tu l’avais suggéré, on a demandé l’ouverture d’un Framaspace auprès de Framasoft, parce que notre objet et notre taille correspondaient aux critères que l’on retrouve sur la page du projet, je cite : « Espace réservé exclusivement aux associations et collectifs militants ». Déjà cool, c’est tout nous ça ! Ensuite, « les espaces Framaspace sont limités à 50 comptes et un espace de 40 gigaas maximum ». C’était parfaitement cohérent avec notre besoin.

Laurent Costy : Ils sont vraiment forts chez Framasoft. Tu sais que je connais des gens bien là-bas ?

Lorette Costy : Waouh, tu es important. Bravo !

Laurent Costy : Je sais. Merci. Et comment, les membres se sont appropriés ce merveilleux outil ?

Lorette Costy : D’abord, et c’est primordial, la gouvernance, et en particulier mon directeur pour ne pas le citer, étaient convaincus et volontaires, sans cela, je ne pense pas que l’on serait allé bien loin.

Laurent Costy : Alors là, je dis carrément. Et je vais même appuyer mon propos. Figure-toi que dans les formations en cybersécurité, en particulier pour les plans de prévention à mettre en place, eh bien même si, comme souvent ça paraît une évidence, l’implication de la gouvernance dans le processus est un incontournable et c’est même une chose inscrite dans les normes.

Lorette Costy : L’énorme révélation que voilà ! Bref, si on devait ne retenir qu’une chose de toutes les chroniques qu’on a faites ensemble, à part, bien sûr, tes excellentes galéjades et tes excellents calembours, c’est que, comme pour la cybersécurité, il est primordial d’éclairer et d’associer les gouvernances dans le processus de transition.

Laurent Costy : Tout à fait ! C’est, déjà là, faire un grand pas en avant – je précise qu’on n’était pas au bord du gouffre. Ensuite, il faut ancrer la démarche par les décisions de la gouvernance…

Lorette Costy : … et prendre le temps nécessaire d’accompagner au changement pour réussir à se passer d’outils auxquels les membres sont tous habitués et qui leur paraissent plus simples à cause, justement, de leurs habitudes acquises.

Laurent Costy : Toutes ces petites étapes plantent des graines qui vont pousser tranquillement et essaimer au fil du temps pour nourrir la terre fertile du monde associatif dont les valeurs convergent pour beaucoup avec celles des idéaux libristes qui ne demandent qu’à être repris de l’aube matutinale au crépuscule rougeoyant. Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?

Lorette Costy : Aube matutinale, n’est-ce pas un pléonasme ? Et aussi, la convergence de valeurs, ça marche aussi la nuit, non ? Et puis, je ne savais pas que tu avais une sœur qui s’appelait Anne.

Laurent Costy : Le lyrisme peut s’autoriser ce genre d’écart à la réalité d’abord. Tu comprendras quand tu seras plus grande. Et ma sœur Anne te tire la langue.
Changeons de sujet, pendant que je cherche la définition de matutinale. Savais-tu que cet été, outre le Massif central et les Vosges, j’ai visité un pays extraordinaire, lointain, paisible et voxel.

Lorette Costy : J’explique pour les personnes qui nous écoutent. Matitunale : qui appartient au matin. Une aube qui appartient au matin ! Ah non, c’est « voxel » qu’il faut que j’explique. « Voxel », c’est une contraction de « volume » et « pixel » où pixel est lui-même une contraction de picture et element. Comme dirait Wikipédia, « le voxel est à la 3D ce que le pixel est à la 2D ». Bref, tu t’es baladé dans Minetest, l’alternative libre à Minecraft, c’est tout !

Laurent Costy : Équipé d’une hache et d’une pioche, j’ai dépensé de l’énergie pour couper des arbres, creuser des tunnels et construire toutes sortes de choses dans le monde merveilleux d’Amelaye in Minerland.

Lorette Costy : Je précise que l’énergie dépensée, c’était surtout l’électricité qui alimentait ton serveur allumé pour l’occasion et que ça a eu peu de répercussions sur ta forme physique.

Laurent Costy : Oui, mais si je voulais, je pourrais utiliser l’argument massue des joueurs de Pokémon Go qui marchent dehors pour les attraper ! Eh bien oui, désormais, on peut importer des cartes IGN dans le jeu et retrouver le tracé du monde réel ! Imagine que je mette un panneau dans le jeu sur lequel serait écrit : « À cet endroit, dans la réalité, tu trouveras derrière une pierre matutinale – une pierre qui appartient au matin donc – tes bonbons préférés ». Et là bim, sans doute aurais-je envie d’aller voir !

Lorette Costy : Mais comme tu apprécies moyen les bonbons que tu m’auras demandé d’aller cacher pour toi parce que flemme, tu iras plutôt jusqu’au frigo pour réchauffer de la pizza.

Laurent Costy : En parlant de pizza, il m’en reste un bout sous le clavier. Elle est froide, mais je peux partager.

Lorette Costy : Tu l’abais vise là pour valer le plavier, j’te rappelle !

Laurent Costy : Attends… je recale le clavier ? Tu disais ?

Lorette Costy : Tu l’avais mise là, la pizza, pour caler le clavier et éviter qu’il bouge quand tu tapes.

Laurent Costy : C’est réparé. Et tu sais qu’on peut fabriquer des pizzas dans Minetest, justement ? Bon, il faut que je te parle du monde d’Amelaye in Minerland. Pour commencer en multijoueurs dans Minetest, c’est l’idéal !

Lorette Costy : Et pour celles et ceux qui ne connaissent pas du tout ce type de jeu, peut-être que le plus simple est d’installer le « mod » tutoriel et jouer en solo d’abord.

Laurent Costy : Bon moyen en effet et ça me permet de préciser que Minetest, en tant que tel, est d’abord un moteur de jeux plutôt qu’un jeu en bonne et due forme. Si vous n’installez pas un « mod », vous risquez d’errer longtemps dans les plaines crénelées de cubes et de mourir, non pas de faim ou des suites d’agressions de bêtes sauvages, mais tout simplement d’ennui.

Lorette Costy : Et dans le monde d’Amelaye in Minerland, accessible en serveur public, des mods sont déjà installés, c’est bien ça ?

Laurent Costy : Exactement. Tu arrives dans un monde préparé où de nombreuses choses magnifiques sont déjà construites et où beaucoup de capacités te sont données pour faire tes propres créations. Mais surtout, tu es accueillie et accompagnée si tu le souhaites.

Lorette Costy : J’imagine que ça change tout par rapport à des jeux où quand tu arrives, l’objectif semble être, pour les joueurs et les joueuses plus aguerries déjà dans le jeu, de fraguer le plus vite possible les personnes qui arrivent en guise de baptême ?

Laurent Costy : Oui. Dans le monde d’Amelaye in Minerland, c’est finalement extrêmement courant de jouer plus de cinq secondes sans mourir. C’est assez agréable en vrai. Bien sûr, ça ne m’empêche pas de parfois courir trop vite et de me cogner si fort que je décède. Mais je suis devenu expert dans la recherche des os de mon cadavre sur la carte gigantesque de 20 000 cubes sur 20 000 cubes sur 20 000 cubes. 20 000 au cube donc.

Lorette Costy : Ah oui, pendant que d’autres construisent, tu baguenaudes. Ça ne te ressemble pas dis donc !

Laurent Costy : C’est vrai que mon frère Sylvain, qui préfère rester anonyme, a construit une bien plus belle maison que la mienne. Il a aussi entre autres, dans le jeu, pas dans la vraie vie, une collection de roches, une éolienne, des moutons, une poule et un portail vers le nether. Et ce n’est rien comparé à d’autres joueurs et joueuses qui ont fabriqué des trains, des 4L, des avions, des centrales nucléaires et des maisons qui s’apparentent à des palais !

Lorette Costy : Si on peut même apprivoiser un chat dans le jeu, c’est effectivement assez irrésistible. Donc, on installe le moteur de jeux et, sur l’interface d’accueil, on va dans l’onglet « Rejoindre une partie » et on cherche « Amelaye in Minerland ». On se met un petit pseudo et un mot de passe la première fois et zou, c’est parti pour 42 heures de jeu ou plus si affinité.

Laurent Costy : La classe que ce tutoriel vidéo, retranscrit en direct à la radio. Et d’ailleurs, on cause de tout ça dans l’excellente émission Libre à vous ! du 10 septembre 2024. On vous mettra le lien. Il y avait Tuxayo et Amelaye qui étaient justement invités. Et on peut les écouter raconter leur histoire et leurs expériences de jeu. Je vais de ce pas télécharger l’émission, ça m’aidera à préparer cette chronique. Je te laisse. Bises cubiques et voxeliques et rendez-vous dans le nether !

Lorette Costy : Bises. Je file à la recherche, dans le jeu, pas dans la réalité, d’un papapotam cubique ! Et ne nous mettez pas des pouces bleus. C’est vrai qu’on ne vous l’a jamais dit, mais sachez qu’on n’en a rien à carrer des pouces bleus. Mettez-nous plutôt un genou vert ou même un gnou vert tans qu’à faire ou, mieux encore, un mail sensible et sincère écrit à la main de votre clavier à toute l’équipe sur bonjour@libreavous.org. Ce sera lu par des humains et ça fait grandement plaisir ! Merci !

[Virgule sonore]

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter la chronique de Laurent et Lorette Costy dont le thème était « Aube matutinale sur les plaines de l’autre pays du minage ». Dans cette chronique, il a été question de Minetest. Si vous voulez découvrir Minetest, en tout cas en savoir plus, vous pouvez écouter l’émission Libre à vous ! qui était consacrée à ce sujet il y a quelques semaines, sur libreavoius.org/217.
Nous allons faire une pause musicale

[Virgule musicale]

Frédéric Couchet : Après la pause musicale, nous entendrons la rediffusion d’un sujet consacré à l’association Le deuxième texte qui retranscrit, qui met en valeur et partage des textes de femmes via les communs numériques.
En attendant nous allons écouter Sometimes par Jahzzar. On se retrouve dans une minute. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Sometimes par Jahzzar.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Sometimes par Jahzzar. Vous aurez peut-être reconnu le thème. En effet, un court extrait de cette musique constitue le jingle qu’on passe dans chaque émission Libre à vous ! juste avant les annonces. Ça nous faisait plaisir d’écouter cette musique en entier pour une fois. Le titre est disponible sous licence libre Creative Commons Partage dans les mêmes conditions, CC By SA 4.0.

[Jingle]

Frédéric Couchet : Nous allons passer au sujet principal.

[Virgule musicale]

Le deuxième texte : retranscrire, mettre en valeur et partager des textes de femmes via les communs numériques, avec Clara et Fil de l’association Le deuxième texte (Rediffusion du sujet principal de l’émission Libre à vous ! n° 215 du 9 juillet 2024)[modifier]

Frédéric Couchet : Nous allons donc poursuivre par notre sujet principal qui porte sur l’association Le deuxième texte. Retranscrire, mettre en valeur et partager des textes de femmes via les communs numériques.
C’est une rediffusion du sujet principal de l’émission Libre à vous ! du 9 juillet 2024. Ce sujet a été animé par Laurent Costy, vice-président de l’April, qu’on vient d’entendre dans la chronique précédente. Nos invités étaient Clara et Fil de l’association Le deuxième texte. [Virgule sonore]

https://www.librealire.org/emission-libre-a-vous-diffusee-mardi-9-juillet-2024-sur-radio-cause-commune#Le-deuxieme-texte-retranscrire-mettre-en-valeur-et-partager-des-textes-nbsp

[Virgule sonore]

Frédéric Couchet : Nous venons d’entendre une rediffusion de la dernière émission de la saison 7, qui s’est terminée en juillet 2024, qui était consacrée au Deuxième texte : retranscrire, mettre en valeur et partager des textes de femmes via les communs numériques.
Nous sommes de retour le 23 septembre 2024. Nous allons faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Frédéric Couchet : Après la pause musicale, nous entendrons une nouvelle chronique de Luk sur le thème « On connaît la musique ».<br/ Nous allons écouter Confluence par Cloudkicker. On se retrouve dans trois minutes. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Confluence par Cloudkicker.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Confluence par Cloudkicker, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution.

[Jingle]

Chronique « La pituite de Luk » sur le thème « On connaît la musique »[modifier]

Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre avec la chronique « La pituite de luk » qui porte aujourd’hui sur le thème « On connaît la musique ».
Le sujet a été enregistré il y a quelques jours. Je vous propose donc d’écouter ce sujet et on se retrouve juste après.

[Virgule sonore]

Luk : C’est la rentrée de la Pituite, il s’est passé plein de trucs depuis le début des vacances, mais je vais vous resservir une portion de chronique sur les IA génératives, mais pas que.
Attention, cette fois c’est totalement différent, je vais parler de musique.
Les services de génération musicale capables de pondre de la musique tout à fait crédible au kilomètre chagrinent pas mal les ayants droits. Ils considèrent que c’est du vol. L’IA est alimentée par des tas de musiques aux rythmes variés et par des tas de mégawatts au rythme binaire à 50 Hz ou 60 Hz uniquement. C’est pour le premier tas que Suno et Udio sont attaqués. On les accuse d’avoir pompé de la musique sans la payer et d’en produire d’autres qui leur ressemblent beaucoup. « Les bons artistes copient, les grands artistes volent », a dit un jour un peintre très célèbre. À moins que ce soit sa contrepartie humaine, séparée de l’artiste comme il se doit, puisque c’était une pourriture, quelle surprise !
Faire de la musique, comme toute activité créative, consiste à absorber puis à recracher à sa sauce, plus ou moins. Or, la machine fait exactement la même chose. Pourquoi est-ce soudainement insupportable ?

C’est avant tout une question de pognon. Faire cracher au bassinet des startups qui siphonnent automatiquement des terachiées de musique, c’est plus compliqué que l’activité traditionnelle qui vise le public. Mais les majors reprochent également aux IA de générer des plagiats. C’est pourtant quelque chose que les humains font très bien aussi. Une légende du rock comme Led Zeppelin a fait une grosse partie de sa carrière là-dessus, mais quand on a des millions pour arranger le coup à posteriori, ce n’est plus du vol, c’est du business. La grosse différence aujourd’hui, c’est que les outils informatiques qui ont déjà fait exploser la quantité de musique produite et qui permet à n’importe qui de la diffuser directement, permettent d’accélérer le rythme. Les majors avaient un beau pipeline à contenu, mais aujourd’hui, il y a des fuites partout.
Les IA sont réputées faire de la musique fade et sans surprise et cela ne les rend pas moins problématiques pour l’industrie musicale. La qualité de la musique est un sujet très secondaire. Récemment, l’un des membres de Gorillaz a révélé que le thème d’un de leurs tubes de 2001 était une piste de démo de leur synthétiseur. Mieux, en 2013, le Jimmy Kimmel Show a fait une démonstration spectaculaire en demandant à un de leurs journalistes de questionner le public d’un festival à propos de groupes fictifs dont ils avaient inventé le nom. Il a obtenu pas mal d’éloges argumentés sur ces groupes inexistants. L’important, c’est de faire illusion et de ne pas passer pour un blaireau qui ne connaît pas le dernier groupe à la mode. La notoriété est le nerf de la guerre !
En 2019, un certain Jered Threatin pensait l’avoir compris, mais il a raté l’essentiel. Avec sa compagne, ils ont monté des sites web de faux labels, fausses maisons de disques, recruté des musiciens, acheté des amis sur Facebook, des followers, des places de leur propre concert et convaincu de grosses salles en Europe de les programmer pour une tournée. Tout a éclaté quand ils ont joué devant une salle vide. Il leur a fallu du talent pour convaincre tous ces professionnels de la musique et construire cette illusion de notoriété, mais n’ont au final été connus que grâce au fiasco de leur tournée en mode village Potemkine.
Par définition, il n’y a pas de notoriété pour tout le monde. Les escrocs qui publient de longue date les œuvres d’autrui sur leur compte l’ont bien compris. Pourquoi courir le risque important de ne pas percer ? Mieux vaut exploiter les notoriétés existantes. Le deepfake et l’IA sont des outils parfaits pour ça. Une fausse chanson de Drake et The Weeknd a fait trembler les majors l’année dernière. J’ai hâte de voir la collab entre Claude François et Wejdene consistant à revisiter le tube Je suis pour de Michel Sardou. Mais malgré ça certains parviennent à faire sans. En 2023, un journal suédois affirmait que depuis 2019, Spotify était utilisé par la pègre pour blanchir de l’argent. Des complices sont payés en argent sale pour fréquenter les streams bidons montés par la pègre, ce qui leur permet de récupérer ensuite de l’argent propre payé par Spotify. Un musicien américain vient d’être arrêté pour le même genre de combine, sauf que son public fictif était composé de ses propres bots et ses multiples groupes alimentaient la plateforme avec de la musique générée. La grande révolution de la musique aujourd’hui est de donner tort à Picasso. Désormais, même les mauvais artistes peuvent voler. [Virgule sonore]

Frédéric Couchet : Nous allons terminer par quelques annonces rapides.

[Virgule musicale]

Quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l’April et le monde du Libre[modifier]

Frédéric Couchet : La radio Cause Commune vous propose un rendez-vous convivial chaque premier vendredi du mois, à partir de 19 heures 30, dans ses locaux, à Paris, au 22 rue Bernard Dimey dans le 18earrondissement. Une soirée radio ouverte avec buffet participatif à la clé. La prochaine soirée-rencontre aura lieu vendredi 4 octobre et je serai présent à cette rencontre.

Du côté de l’April, nous proposons également une rencontre samedi 12 octobre à partir de 19 heures dans les locaux de l’April, dans le 14e arrondissement. Cette rencontre a lieu dans le cadre d’un week-end de réunion entre membres du conseil d’administration et de l’équipe salariée. Occasion, donc, de rencontrer d’un coup plusieurs personnes de l’équipe de l’April dont des personnes, évidemment, de l’émission Libre à vous !. Vous retrouverez ces informations sur agendadulibre.org et sur april.org.

Cette émission se termine.

Je remercie les personnes qui ont participé à l’émission du jour : Isabella Vanni, ma collègue, qui a préparé l’émission, Laurent et Lorette Costy, Clara et Fil de l’association Le deuxième texte, Luk.
Aux manettes de la régie aujourd’hui, Élise.
Merci également aux personnes qui s’occupent de la post-production des podcasts : Samuel Aubert, Élodie Déniel-Girodon, Lang 1, Julien Osman et Olivier Grieco.

La prochaine émission en direct aura lieu mardi 1er octobre à 15 heures 30. Notre sujet principal portera sur les enjeux de la vie privée sur Internet et sur les appareils connectés avec Audric Gueidan, auteur de la BD Datamania, et Lovis IX de l’association Exodus Privacy.

Nous vous souhaitons de passer une belle fin de journée. On se retrouve en direct le 1er octobre et d’ici là, portez-vous bien.

Générique de fin d’émission : Wesh Tone par Realaze.