Catalogue libre : les enjeux du logiciel libre

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Cette page fait partie du projet Catalogue Libre.

Qu'il s'agisse de regarder vos photos de voyage, téléphoner ou encore enregistrer un film, un nombre sans cesse croissant d'actions quotidiennes nécessitent désormais d'utiliser des ordinateurs.

Qu'est-ce que le logiciel ?[modifier]

L'informatique a envahi la totalité notre monde. Vous trouverez d'ailleurs des ordinateurs là où vous ne les attendez pas. Il y en a chez vous certainement plus que vous ne l'imaginez. Cachées dans les lecteurs DVD, les téléphones et les boîtiers Internet, les machines sont désormais partout. Or, au-delà des apparences physiques, ces machines sont en fait assez similaires : elle sont capables de réaliser toutes les opérations qu'on leur donne à accomplir. Ces traitements, ou procédures, définissent le comportement de la machine et constituent ce qu'on appelle le logiciel.

Le logiciel fait tourner les machines qui font tourner le monde[modifier]

Le logiciel est à lui seul ce qui détermine la façon dont nos machines se comportent : il caractérise les fonctionnalités offertes par nos ordinateurs. Les logiciels étant devenus si importants au quotidien, on peut alors se demander qui les écrit, qui les contrôle, et à quelle fins. S'agit-il de servir l'utilisateur du logiciel ? Ou bien de servir son commanditaire ? Car c'est le logiciel qui déterminera si vos photos doivent s'afficher en qualité dégradée ou en pleine résolution ; c'est aussi le logiciel qui décidera si votre « Internet » mobile vous permettra de télécharger de la musique ; et c'est encore le logiciel qui contrôlera votre capacité à enregistrer un film ou à zapper une publicité.

« liberté, égalité, fraternité »[modifier]

Au cours des années 1980, Richard Stallman a émis l'hypothèse que l'utilisateur du logiciel puisse disposer de ce contrôle. Pour y parvenir, il doit disposer des libertés fondamentales qui lui permettent d'exercer ce droit. C'est la seule façon de garantir aux utilisateurs les valeurs fondatrices de notre société : liberté, égalité, fraternité.

À qui le logiciel appartient-il ?[modifier]

Nous sommes habitués à penser dans un monde constitué d'objets matériels. Or, la comparaison entre les mondes matériels et les mondes logiciels, virtuels, est souvent dangereuse. Cette difficulté est parfois mise à profit pour justifier les privations de vos libertés. Dans le monde matériel, imaginons par exemple que vous achetiez un livre. Vous profitez intégralement de sa propriété : il peut être utilisé pour tous les usages, même s'il s'agit de caler un meuble ! Il peut être annoté ; il peut aussi bien être prêté ou vendu, sans restriction ; et il peut être analysé dans ses moindres détails.

Dans le monde du logiciel, il en est tout autrement. D'une part, ce que vous achetez n'est généralement pas le logiciel, mais uniquement le droit de l'utiliser. Ce droit est donné par l'auteur du logiciel, via une licence. Ceci constitue une première différence fondamentale entre logiciel et matériel : le logiciel n'appartient pas à celui qui le paye mais à celui qui l'écrit. La personne qui paye le logiciel ne possède donc aucun droit dessus.

Division et impuissance[modifier]

Le résultat de ceci est que, n'ayant aucun droit sur le logiciel, vous êtes impuissant face à lui. Lorsque vous utilisez un logiciel qui vous prive de vos libertés, vous êtes condamné à subir les décisions de l'éditeur du logiciel. Si un éditeur décide de supprimer une fonctionnalité qui vous est utile, vous être contraint d'accepter son choix. Si vous êtes affecté par un dysfonctionnement (un bug) du logiciel, vous êtes dans l'impossibilité de corriger le problème, sauf si vous arrivez à convaincre son auteur de le faire. Et vous n'aurez personne d'autre vers qui vous tourner si l'auteur du logiciel refuse de collaborer. Et cette situation d'impuissance se présente en permanence lorsque vous utilisez des logiciels qui vous privent de vos libertés.

On interdit toute collaboration ![modifier]

Enfin, lorsque vous utilisez différentes versions d'un logiciel, elles sont souvent incapables de communiquer entre elles : on dit qu'elles posent des problèmes d'interopérabilité. Ce problème est essentiel, car il empêche une saine concurrence de s'établir entre les différents éditeurs. Une fois en situation de monopole, rien n'empêche les éditeurs de dicter leurs règles comme bon leur semble. C'est pourquoi l'accès à la recette du logiciel est si important : il permet de ne pas laisser tous les pouvoirs entre les seules mains de l'éditeur.

Une autre particularité fondamentale du monde numérique est la notion de non rivalité : un logiciel peut être dupliqué et partagé à l'infini, sans manquer à personne. Ce n'est pas le cas d'un objet comme le livre : si quelqu'un devait vous le prendre, vous en seriez dépossédé. Une fois que l'on comprend ça, pourquoi interdire les échanges et le partage des logiciels ?

La criminalisation du partage[modifier]

Ce droit de copie est en effet essentiel pour la collaboration et l'entraide entres utilisateurs. Lorsqu'un logiciel rend un service utile, mais qu'il leur est interdit de le copier, les utilisateurs n'hésitent pas à rompre la licence qui les met dans l'embarra et les empêche de collaborer.

Mais même s'ils trouveront leurs raisons légitimes pour rompre la licence, il n'est jamais souhaitable de rompre un contrat qui a été préalablement accepté. Et ce choix du moindre mal n'est pas un compromis souhaitable.

La solution se trouve au sein du mouvement du logiciel libre, en faisant le choix d'un logiciel libre d'être exécuté pour tous les usages. En préférant un logiciel libre d'être modifié, amélioré et adapté à tout besoin. Et surtout, en faisant le choix d'un logiciel libre d'être partagé.

Une solution : le logiciel libre[modifier]

À l'ère d'Internet, ces choix sont déterminants pour l'avenir de notre société. Car, dans un monde gouverné par le logiciel, seul le logiciel libre vous permet d'exercer pleinement vos droits et d'affirmer vos valeurs. C'est ce combat que vous défendez lorsque vous utilisez, promouvez et partagez des logiciels libres.