Web, plate-forme neutre et libre pour mobiles

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Titre : Le Web comme plateforme neutre et libre unifiant les smartphones.

Intervenant : Tristan Nitot

Lieu : Open World Forum 2014

Date : Octobre 2014

Durée : 23 min 18

Lien vers la vidéo : dès que possible

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Présentateur : Je vais accueillir tout de suite pour parler, en premier il y a eu un petit changement de programme, donc ça va être Tristan Nitot qui va venir nous rejoindre tout de suite. Il est président de Mozilla Europe et membre du Conseil national du Numérique. Il va nous parler du Web comme plate-forme neutre et libre unifiant les smartphones. Monsieur Tristan Nitot.

Tristan Nitot : Bonjour. Donc petit changement de programme. Ce n'est jamais simple de parler en public, mais en plus il y a une partie improvisation puisque la personne d'avant n'a pas pu venir. Elle devait parler d'un sujet qui m’intéresse beaucoup qui est la décentralisation d'Internet et donc je vais aborder le sujet aussi. Du moins je vais me concentrer.

Je m'appelle Tristan Nitot. J'ai longtemps été président de Mozilla Europe mais ce n'est plus le cas aujourd'hui puisque l’organisation a fusionné avec Mozilla Foundation, elle n'existe plus. Je suis Principal Evangelist chez Mozilla, donc je suis maintenant salarié d'une filiale de la fondation Mozilla. Je suis présent sur Twitter, mon nickname c'est @nitot et je suis joignable par e-mail sur tnitot@mozilla.com. Alors l’e-mail les gens s'en servent de moins en moins, c'est fort dommage, parce que c'est un système décentralisé qui permet d'échanger de la communication qui est normalement privée, enfin avec une copie à la NSA je veux dire, mais normalement privée. Normalement elle est décentralisée, mais beaucoup de gens utilisent Gmail. Tiens d'ailleurs, qui utilise Gmail dans la salle ? Levez la main. C'est donc une catastrophe, officiellement, je vous remercie, mais là n'est pas la question. Je vais vous parler dans un premier temps du Web en tant que plate-forme universelle, universelle pour tous les devices, pour tous les utilisateurs, et qui va bénéficier aux utilisateurs, aux développeurs, aux entrepreneurs. Il y a des entrepreneurs dans la salle ? Si oui, levez la main. Oui. Quand même. C'est bien. Des développeurs ? Levez la main. Génial. Et des utilisateurs ? J'ose la faire, voilà. Très bien, merci. Et pour la société, en général, et donc je pense qu'on fait tous partie de la société, j’aurais dû mettre un grand S.

En un slide qui est Mozilla ? Évidemment vous connaissez probablement, au moins de nom, la Mozilla Foundation qui est l'organisation qui va soutenir, structurer, supporter une communauté mondiale de gens qui sont soit des professionnels, soit des bénévoles. Une communauté mondiale qui vise, qui pense et qui agit pour préserver l'ouverture de l'Internet, l'innovation sur Internet et la santé de l'Internet. Et si on est connu pour Firefox, que vous voyez ici, le logo avec cet animal, alors le débat court toujours, est-ce que c'est un panda roux ou un renard, je ne lèverai pas l'énigme aujourd'hui, mais néanmoins c'est le logo de Firefox. Firefox qui est l'outil qu'on construit et ce n'est pas notre objectif, Firefox. Firefox est un outil pour parvenir à notre objectif qui est de maintenir l’Internet ouvert, innovant et en bonne santé. Et donc, en fait, les valeurs de la fondation et de la communauté, on va les tisser à l’intérieur du produit et on va diffuser le produit pour qu'il diffuse les valeurs. Donc si vous utilisez Firefox, on vous présente et on vous fait bénéficier des valeurs de Mozilla grâce, en fait, au produit.

On est dans un monde qui change et aussi une histoire qui se répète, ou qui ne se répète pas, c'est à nous de le décider. Pour bien réaliser que le monde change, je vais demander à ceux qui ont un smartphone de lever la main bien haut, si vous avez un smartphone. Bon voilà OK. Qui avait un smartphone il y a dix ans ? Levez la main. Donc il y a quatre personnes, environ, dont probablement deux qui pensaient qu'elles avaient un smartphone mais ce n'en était pas vraiment un, ou en tout cas la définition du smartphone reste à démontrer, mais il y avait, effectivement, très peu de smartphones il y a dix ans, et pourtant on est dans un public probablement très geek ou très branché nouvelles technologies, qui était plus susceptible d'avoir un smartphone à ses tout débuts.

Donc le monde a indéniablement bien changé, en tout cas pour tous ceux qui ont un smartphone et puis aussi tous ceux qui font du logiciel et en particulier ceux qui font du Logiciel Libre, puisque, il y a dix ans, faire du Logiciel Libre et être utilisateur de Logiciel Libre ça signifiait avoir un PC, probablement sous GNU/Linux, avec des applications qui sont en Logiciel Libre. Aujourd’hui dans un monde où le smartphone est partout, ça veut très probablement dire, je ne sais pas bien vraiment, en fait, ce que ça veut dire, parce que vous avez le choix aujourd'hui entre iOS, Android ou Windows Mobile et aucune des plates-formes n'est libre. Il y en a une qui a des morceaux de logiciel libre qui ne sont pas développés de façon communautaire, mais sinon tout le système est complètement verrouillé.

Le monde qui change, c'est, dans les années 90 vous aviez le choix entre Windows ou Mac et, vers la fin des années 90, vous aviez aussi le choix avec du GNU/Linux. Mais dans les années 2000 quelque chose est arrivé, c'est que là où dans les années 90 un développeur et donc un entrepreneur qui faisait du logiciel se disait : «Bon quelle est la population que je vise ? Est-ce que je développe une application pour Windows, une application pour le Mac ? » ; c'était un choix qui n'était pas facile, c'était facilité par le fait que Windows avait des parts de marché bien plus importantes que le Mac. Quand à se dire est-ce que je développe pour GNU/Linux, la réponse était, en fait je vais développer pour GNU/Linux si ça m'est utile pour moi. Mais, fondamentalement, ce n'est pas là que je vais trouver un marché de masse pour vendre du logiciel.

Dans les années 2000 le navigateur Web est arrivé. Alors évidemment il existait depuis plus longtemps que ça, puisque c'est en 92 qu'il a commencé à se diffuser, c'est en 95, avec Windows 95 que, enfin, on avait une pile TCP-IP dans un ordinateur personnel et donc on pouvait se connecter à Internet sans être obligé de s'arracher les cheveux, mais vraiment dans les années 2000 c'est là qu'il s'est répandu et il a complètement changé la façon de développer du logiciel, puisque, au lieu de développer pour Mac ou pour Windows, on s'est mis à développer pour le Web et du coup ça fonctionnait partout. Et ça a été formidable, pas pour Microsoft qui n'a pas tellement aimé d'ailleurs la chose, il faut être clair, ça a été bien pour le Mac parce que certaines applications n'auraient pas forcément été portées sur le Mac. Et ça a été formidable pour Linux puisque ça a permis de continuer à utiliser Linux avec toutes les qualités qu'il a, tout en bénéficiant d'applications commerciales qui n'auraient jamais été portées pour lui si on avait visé le retour sur investissement. Effectivement, ces applications développées pour le Web, tournant dans un navigateur Web, le seul prérequis c’était d'avoir un navigateur Web disponible sur sa machine et c'était le cas de tous, y compris de Linux.

Et on a vu des choses aussi formidables arriver dans le navigateur Web, choses qui n'étaient pas possibles au début. Quelque chose qui moi m'a vraiment frappé, c’était, par exemple, Google Maps. Moi je suis fan de tourisme à moto, et donc de cartes, d'explorer le territoire et Googke Maps j'ai trouvé ça extraordinaire qu'on arrive à faire une application de cartographie dans le navigateur. Parce qu'avant, le Web, ça ressemblait au Wikipédia comme le Wikipédia d’aujourd’hui, je n'ai rien contre Wikipédia, je suis contributeur, mais c’est-à-dire un fond blanc, du texte noir, avec des liens bleu souligné. Ça c'était le Web de papa, mais avec Google Maps et d’autres applications en tous genres, il était devenu possible de faire des choses graphiques formidables. Et aujourd’hui le Web ayant continué d'évoluer, on a directement, toujours avec des technologies du Web, sans même avoir recours à des plugins comme Flash, on peut avoir du Street View dans Google Maps. C’est assez étonnant puisque vraiment on peut se promener dans un univers en 3D, des choses qu'on n’imaginait pas à l'époque où le Web c’était juste du texte, des hyperliens et puis des images.

Et c'est devenu évident de développer pour le Web dans les années 2000 au point que quand Facebook s'est lancé, ils ne sont pas dit : « Est-ce qu'on fait une application Facebook pour le Mac et une application Facebook pour Windows ? » Ah non, ils ont fait une application Facebook pour le Web et c’était plié, voilà, ils avaient résolu leur problème. Aujourd’hui, l'idée même qu'il y ait une version de Facebook pour le Mac ou Facebook pour Windows, c'est juste une aberration. Qui donc irait faire une chose pareille ? C'est tellement évident qu'on va développer pour le Web.

Le monde continue de changer, en 2010, enfin dans les années 2010, le smartphone est devenu populaire. Ça a commencé vraiment avec l'iPhone en 2007, mais dans les années 2010 le smartphone est vraiment populaire, et on a un choix qui est iPhone ou Android, qui n'est pas sans rappeler celui de 1990, Windows ou MacIntosh.

Et après c'est le futur, c’est pour ça que je l'ai mis en italique, la question c'est : « Est-ce que l'histoire va se répéter ? Est-ce que le Web va éclipser l'importance du choix du smartphone comme il l'a fait sur le PC, rendant la décision entre Mac et Windows finalement non problématique ? ». Alors, je n'en sais rien, c'est le futur, et cette affirmation est à la fois une prophétie, je dis que ça va arriver, mais c'est aussi un objectif que je me suis fixé, que Mozilla s'est fixé, de se dire : « Eh bien, on peut faire que l'histoire, les bons côtés de l'histoire se répètent », parce que là pour l'instant on n'a que les mauvais côtés, c'est-à-dire le coût des plates-formes propriétaires qui forcent les développeurs à développer plusieurs versions pour chaque plate-forme. Si seulement le Web pouvait refaire sur le mobile ce qu'il fait dans le monde du PC desktop, ça serait vraiment génial. Et c'est ça, en fait dont je veux discuter aujourd’hui avec vous, c'est pourquoi ça serait une bonne chose que le Web devienne la plate-forme universelle pour le mobile, et puis, par là même, évidemment, pour le bureau, le PC.

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Pourquoi ?