Différences entre les versions de « Vers un numérique du service public écoresponsable - Questions/Réponses »

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'''Titre :''' Vers un numérique du service public écoresponsable - Questions-réponses
 
  
'''Intervenant :''' Richard Hanna
 
  
'''Lieu :''' Webinaire du programme Transformation numérique des territoires (TNT) de la DINUM (Direction Interministérielle du Numérique)
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Publié [https://www.librealire.org/vers-un-numerique-du-service-public-ecoresponsable ici] - Octobre 2022
 
 
'''Date :'''  17 février 2022
 
 
 
'''Durée :''' 31 min 16
 
 
 
'''[https://www.dailymotion.com/video/x89b3m6 Vidéo]'''
 
 
 
'''Licence de la transcription :''' [http://www.gnu.org/licenses/licenses.html#VerbatimCopying Verbatim]
 
 
 
'''Illustration :''' À prévoir. Le logo de la TNT, disponible sur la vidéo ?
 
 
 
'''NB :''' <em>transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.<br/>
 
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.</em>
 
 
 
==Présentation==
 
Richard Hanna, chargé de mission interministérielle numérique écoresponsable au sein de la direction interministérielle du numérique (DINUM), présente dans ce webinaire :
 
<ul><li>les travaux réalisés par l’administration publique en vue de réduire l’empreinte environnementale du numérique, depuis l’achat jusqu'à l’écoconception des services numériques et le réemploi des équipements ;
 
<li>les enjeux de la nouvelle loi Réduction de l’empreinte environnementale du numérique (REEN) visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique, notamment des implications pour les communes et les intercommunalités de plus de 50.000 habitants.
 
</ul>
 
 
 
==Transcription==
 
 
 
<b>Steve : </b>Richard, je vais te poser les questions qui nous sont parvenues pendant que tu parlais. Une question d'Oliver qui demande si tu peux préciser les modes de collaboration que vous avez avec les collectivités.
 
 
 
<B>Richard Hanna : </b>Pour l'instant, on répond  aux mails qu'on reçoit de temps en temps. On passe aussi par l'Institut du numérique responsable <ref>[https://institutnr.org/ L'Institut du numérique responsable]</ref>, on fait partie du collège secteur public. C'est d'ailleurs mené par les collectivités, je pense notamment à l'agglo de La Rochelle. On a des moments d'échanges, on a des projets de travaux en commun, liés notamment à la sensibilisation. C'est vrai qu'on est peu nombreux, je n'ai pas cité mon collègue Olivier Joviado. On se fait accompagner depuis peu aussi par Murielle Timsit. On va dire qu'on est deux/trois personnes sur le sujet.
 
 
 
Au niveau des ministères on s’appuie sur les référents, sur nos correspondants des ministères et, bien évidemment, on a des contacts, des correspondants dans certaines collectivités ; on ne les a pas tous, donc n'hésitez pas à vous manifester. Pour l'instant, on ne peut pas répondre au cas par cas, c'est très difficile. On a énormément de mails et j'imagine que vous aussi. En tout cas, on essaie de recueillir des informations, des retours d'expérience, de promouvoir des actions, comme on l'a fait pour le plan d'action de la région Bretagne, qui a fait un remarquable travail.
 
 
 
Voilà, on essaye de promouvoir ces actions-là. On a une petite newsletter, assez modeste, où on pousse des informations vers tous nos correspondants, au niveau des ministères mais aussi au niveau des collectivités. C'est un peu protéiforme pour l'instant, ce n'est pas très bien organisé. On laisse ça vivre de manière un peu organique pour l'instant.
 
 
 
<b>Steve : </b>Super. Merci. Une question de Simon, du Puy-de-Dôme, qui demande pourquoi la loi REEN [Réduction de l’empreinte environnementale du numérique] concerne uniquement les communes et les EPCA [Établissement public de coopération intercommunale] ? Qu'en est-il des autres collectivités comme les départements ou les régions ?
 
 
 
<B>Richard Hanna : </b>Très bonne question, mais je n'ai pas la réponse ! Je pense que tout le monde peut se lancer sans attendre la loi, tout simplement avoir une démarche volontaire. On n'a pas d'assise réglementaire, mais, au niveau des ministères, on a une feuille de route : à la fois la circulaire dont j'ai parlé, du Premier ministre de février 2020, mais aussi la feuille de route Numérique et environnement <ref>[https://www.ecologie.gouv.fr/feuille-route-numerique-et-environnement Feuille de route Numérique et environnement, avril 2022]</ref>. Ce n'est pas inscrit dans la loi, c'est plutôt une démarche volontaire. Comme je le disais sur l'écoconception, on n'a pas d'assise réglementaire, mais rien ne nous empêche d'avoir une démarche volontaire sur le sujet.
 
 
 
<b>Steve : </b>Une autre question : « Cédric O [alors secrétaire d'État chargé du Numérique] dit régulièrement qu'il faut contrebalancer l'impact environnemental généré par ses externalités positives. » Est-ce que c'est mesurable et est-ce que vous travaillez sur le sujet ?
 
 
 
<B>Richard Hanna : </b>On ne travaille pas forcément sur le sujet, mais on suit effectivement des chercheurs qui travaillent sur le sujet, en tout cas on est en veille sur vraiment tous les sujets, à la fois sur les impacts négatifs, les externalités négatives, mais aussi ceux qui essayent de quantifier. Des études sont souvent citées et je pense que notre Secrétaire chargé du Numérique cite souvent ça. En fait, ce  ne sont pas des études scientifiques, ce sont plutôt des rapports de lobbyistes des opérateurs télécoms qui annoncent notamment qu'un gramme CO<sub>2</sub> consommé par le numérique, ce sont dix grammes CO<sub>2</sub> évités dans d'autres secteurs.
 
 
 
Je ne veux pas contredire notre Secrétaire du Numérique, mais, pour l'instant, je constate qu'on est quand même dans une situation d'urgence climatique, d'effondrement de la biodiversité. Pour l'instant on ne voit pas trop l'apport du numérique, à part accélérer globalement les activités des êtres humains et l'impact sur l'environnement.
 
 
 
<b>Steve : </b>Est-ce que tu as accès à la discussion publique pour les questions qui viennent d'arriver ?
 
 
 
<B>Richard Hanna : </b>Oui, mais je veux bien que tu m'indiques où on en est.
 
 
 
<b>Steve : </b>Sol s'interroge sur la disponibilité du référentiel : « Le référentiel disponible sur le site en .csv n'est pas exploitable. C'est sa version bêta, va-t-il être amélioré ? »
 
 
 
<B>Richard Hanna : </b>J'ai souvent la question. En fait, c'est un .csv qui n'est pas forcément dédié à Excel. Si vous avez testé sur Excel, c'est Excel qui ne sait pas lire les .csv. Il faut l'importer en mettant bien les points-virgules. Si vous l'ouvrez dans un autre outil comme LibreOffice, ça fonctionne très bien.
 
 
 
Je suis désolé, on a fait un développement, pas forcément... Je pense que c'est lié à l'UTF8, etc. N'hésitez pas à nous laisser un mail, je veux bien que tu partages notre e-mail générique de la mission. Je pense qu'on mettra une petite mention sur le site, c'est vrai que j'ai souvent cette question-là sur les .csv.
 
 
 
Après, il y avait : « L'article 15 de la loi REEN vise les services de l'État ainsi que les collectivités territoriales et leurs groupements. Donc les régions et les départements sont concernés ». OK.
 
 
 
<b>Steve : </b>« Quel panorama dresser de l'offre d'accompagnement public et privé ? »
 
 
 
Houlà, c'est un vaste sujet. Il y a pas mal de sujets notamment au niveau de l'ADEME [Agence de la transition écologique], mais c'est vrai que, du coup, ça sort un peu de notre périmètre. Je ne sais pas si on peut retrouver des choses, mais il y a des appels à manifestation d'intérêt [AMI] sur la réduction de l'empreinte environnementale du numérique, de la part de l'ADEME, en ce sens. Il faut peut-être regarder au niveau de l'AMI Verdissement du numérique, des choses comme ça. C'est difficile d'aller chercher les liens pendant que je discute avec vous, mais Murielle, si tu es là, que tu peux nous retrouver l'AMI Verdissement du numérique<ref>[https://www.ecologie.gouv.fr/verdir-numerique-appel-manifestation-interet Verdir le numérique : lancement d’un appel à manifestation d’intérêt, 20 janvier 2022]</ref>, notamment, ou les appels à manifestation d'intérêt de l'ADEME ?
 
 
 
<b>Steve : </b>« Quid de la tension entre zéro papier et tout numérique ? Qu'est-ce que vous présentez ? »
 
 
 
On a posé la question au niveau des audits ministères. Pour l'instant dans les études, dans les constats qu'on fait, c'est vrai que le tout numérique, la numérisation ou la dématérialisation, comme on dit, n'a rien dématérialisé du tout puisqu'on ne constate pas, globalement, une baisse de la consommation de papier, on imprime toujours autant. Peut-être qu'on imprime moins de démarches, etc., mais on imprime plus de documents, mais au final ! Je veux bien que quelqu'un puisse <em>fact-checker</em> ce sujet-là. Il y a eu une étude un peu controversée de la Poste sur la comparaison entre le papier et le numérique. On le traite dans le guide des bonnes pratiques qui est publié ce soir, on traite de proposer une alternative non numérique, notamment pour des questions de résilience notamment face aux risques de cybersécurité.
 
 
 
On a des cas où des administrations se sont retrouvées à revenir sur du papier parce qu'elles étaient complètement bloquées au niveau du service numérique. Et puis il y a des questions de fracture numérique, bien sûr liées, des questions de publics éloignés du numérique, donc il ne faut pas forcément opposer le papier au numérique.
 
 
 
<b>Steve : </b>« Peut-on avoir des précisions sur le contenu de la stratégie numérique responsable obligatoire et surtout du bilan annuel qui doit être intégré dans le rapport développement durable ? Un décret est-il prévu pour donner des précisions ? »
 
 
 
<B>Richard Hanna : </b>Oui, effectivement, un décret d'application. Je poserai la question au CGDD [Commissariat général au développement durable] au ministère de la Transition écologique qui travaille sur le sujet. Je ne sais pas si un décret va vraiment en préciser le contenu. Pour l'instant, le contenu qu'on vous propose c'est de vous appuyer sur justement le Guide des bonnes pratiques <ref>[https://ecoresponsable.numerique.gouv.fr/publications/bonnes-pratiques/ Le Guide des bonnes pratiques numériques responsables]</ref>, et puis sur les plans d'action qu'on va publier prochainement. Je ne sais pas si ça va être vraiment précisé dans un décret d'application.
 
 
 
==[10:22]==
 
 
 
<b>Steve : </b>Yann dit : « Démarche volontaire, volonté politique : comment vendre la démarche numérique responsable ? Déjà que ce n'est pas facile d'assurer l'opérationnel, les responsables sont frileux de rajouter des contraintes liées au numérique responsable ».
 
 
 
<b>Richard Hanna : </b>C'est une très bonne question. On y travaille aussi, on est en train de préparer un petit article, une petite documentation sur la numérisation des services publics numériques. Plus globalement, d'une démarche numérique responsable ou écoresponsable.<br/>
 
Je pense que les questions environnementales doivent rejoindre les questions sociétales à la fois sur des questions d'accessibilité, de sécurité, d'inclusion numérique, de protection des données personnelles, etc. Ça, c'est pour les services numériques.
 
 
 
Après, sur la gestion du parc informatique, il y a effectivement forcément une contrainte, puisque c'est tout un nouveau champ à explorer, notamment le réemploi d'équipements, le don d'équipements, la réparation des équipements, etc. On a forcément besoin de se former sur ces sujets-là.
 
 
 
C'est vrai que, peut-être, pour des petites collectivités, c'est effectivement difficile, comme vous le dites, d'assurer l'opérationnel. Peut-être commencer par des petites touches, par exemple, comment on le disait tout à l'heure, prioriser les actions. Ne pas forcément se mettre un plan d'action avec 50 objectifs à atteindre : ça peut être tout simplement un seul objectif : acheter reconditionné. prioriser l'achat reconditionné, prioriser l'achat d'occasion. Ça peut être une première action.
 
 
 
En dehors de l'action d'achat, de ce que j'ai vu avec les ministères, il y a une action, j'en ai parlé tout à l'heure, qui est très  facile à mettre en œuvre : ne pas systématiser les fournitures d'équipements supplémentaires. Souvent les téléphones professionnels dorment dans des tiroirs, sont très peu utilisés ; les écrans supplémentaires ne sont pas forcément utilisés. Est-ce que l'ordinateur professionnel peut servir à un usage personnel ? De ce qu'on constate parfois, pour des raisons de sécurité, tout est bloqué pour qu'on ne puisse pas l'utiliser pour un usage personnel et c'est bien dommage. Je ne dis pas que les gens doivent apporter leur ordinateur personnel au travail, il y a ce cas-là, mais, à priori, c'est bloqué pour plein de raisons, mais plutôt dans l'autre sens, c'est-à-dire qu'on puisse utiliser l'équipement professionnel pour un usage personnel, pour que l'agent n'ait pas à s'acheter un équipement personnel. Vraiment mutualiser les équipements.
 
 
 
<b>Steve : </b>Aurore dit que l''article 35 de la loi REEN prévoit effectivement qu'un décret viendra. Les modalités de son élaboration seront précisées par décret.
 
 
 
<b>Richard Hanna : </b>OK, d'accord. Je vais me renseigner, je ne sais pas du tout où ça en est.
 
 
 
<b>Steve : </b>David demande : « Existe-t-il un label de société qui accompagne les collectivités sur les stratégies numériques responsables, bilan carbone ? »
 
 
 
<b>Richard Hanna : </b>Oui. Le label Numérique Responsable a été proposé par l'Institut du numérique responsable et qui est opéré par l'agence LUCIE <ref>[https://institutnr.org/label-numerique-responsable Label Numérique Responsable]</ref>. C'est une démarche de labellisation qui est engageante, sur trois ans, et qui est payante.
 
 
 
Le bilan carbone, sur la démarche, je ne sais pas s'il y a une mesure de l'empreinte. En dehors du bilan carbone, il faut plutôt parler du bilan environnemental des activités numériques. Sur le numérique, comme je l'ai dit, il faut tenir compte de plusieurs indicateurs et pas que de l'indicateur carbone. Si vous voyez « bilan carbone », c'est bien, mais ça ne suffit pas. Regardez un peu ce que fait l'Institut du numérique responsable<ref>[https://institutnr.org/ Institut du numérique responsable]</ref>, regardez ce que fait ÉcoInfo<ref>[https://ecoinfo.cnrs.fr/ ÉcoInfo]</ref>, qui propose l'ÉcoDiag<ref>[https://ecoinfo.cnrs.fr/2020/05/06/ecodiag/ ÉcoDiag]</ref>. Et puis le label NR<ref>[https://label-nr.fr/ Label NR - Pour réduire l’impact du numérique]</ref>, le WeNR <ref>[https://wenr.isit-europe.org/ Le WeNR - Outil de mesure de l'empreinte carbone du SI - Outil libre d'utilisation]</ref> et l'appel à manifestation d'intérêt Verdissement du numérique <ref>[https://www.ecologie.gouv.fr/appel-manifestation-dinteret-verdissement-du-numerique Appel à manifestation d'intérêt Verdissement du numérique] </ref>. Ne vous fiez pas au nom « Verdissement du numérique », c'est juste pour faire joli !
 
 
 
Pour le zéro papier, voir avec la DIPP [Direction interministérielle de la transformation publique] qui a sorti plein de choses là-dessus<ref>[https://www.modernisation.gouv.fr/outils-et-formations/objectif-0-papier-un-guide-pour-simplifier-et-dematerialiser-vos-processus Objectif 0 papier : un guide pour simplifier et dématérialiser vos processus internes]</ref>, très bien.
 
 
 
<b>Steve : </b>« Le décret est-il déjà sorti ? »
 
 
 
<b>Richard Hanna : </b>Non.
 
 
 
<b>Steve : </b>« Merci pour vos conseils». « Quelles observations sur l'usage du numérique avec le contexte covid ? ».
 
 
 
<b>Richard Hanna : </b>C'est une très bonne question de Nathalie. Effectivement l'usage du numérique a explosé et l'observation qu'on a faite, surtout dans l'administration publique, c'est un passage massif de l'ordinateur fixe, qui pouvait être réparable, parce qu'on peut l'ouvrir, on peut changer des choses, vers des ordinateurs portables qui sont très peu réparables. En ce sens on arrive un peu tard, ça y est, c'est fait. En tout cas, dans l'administration publique, il y a un passage massif en télétravail, donc avec un ordinateur portable heureusement mutualisé, on n'a pas constaté un double équipement : il n'y a pas un ordinateur à la maison et un ordinateur au bureau. C'est vraiment seulement le portable qu'on transporte, du coup les sacs à dos sont un peu plus lourds.
 
 
 
Le constat un peu négatif, c'est qu'un passage obligé, massif et rapide, sans forcément de réflexion sur la réparabilité des équipements, a eu lieu. C'est peut-être un peu trop tard, mais, pour la prochaine itération, le renouvellement des équipements, peut-être tenir compte davantage de l'indice de réparabilité, l'indice de durabilité qui arrive en 2024 et, bien évidemment, s'approvisionner en équipements réemployés.
 
 
 
Je ne sais pas s'il y a d'autres questions.
 
 
 
<b>Steve : </b>La loi de Moore.
 
 
 
<b>Richard Hanna : </b>Effectivement.<br>
 
Tout est publié sur le site https://ecoresponsable.numerique.gouv.fr/.
 
 
 
On a encore quelques minutes. Si vous avez d'autres questions ou si on a raté des questions, n'hésitez pas à les remettre.
 
 
 
==18:55==
 
 
 
<B>Steve</b> Question de Julien : « Existe-t-il des prestataires de <em>cloud</em> plus verts que d'autres ? »
 
 
 
<b>Richard Hanna : </b>C'est une bonne question. Des prestataires <em>cloud</em> plus verts que d'autres ? Si vous regardez leurs promesses de neutralité carbone ils sont tous verts, donc tout va bien ! Non ! Sur l'aspect <em>cloud</em>, sur l'aspect <em>datacenter</em>, etc., il n'y a pas trop de différences. Il faut se méfier des grandes annonces sur la neutralité carbone. Toutes les activités humaines et les activités numériques ont des impacts !
 
 
 
Après, globalement sur le <em>cloud</em>, il y a deux constatations : d'une part, effectivement, ça permet de mutualiser les équipements et de mutualiser les ressources informatiques, les ressources de calcul. Mais le gros point négatif, c'est qu'il y a énormément d'effet rebond. C'est tellement efficace qu'on a tendance à les utiliser davantage et, au final, tout ce qu'on a gagné est perdu.
 
 
 
Après, les prestataires <em>cloud</em>, aujourd'hui, malheureusement, ce sont les GAFAM, même la doctrine <em>cloud</em> de l'État repose sur des solutions des GAFAM. Donc tout va bien ! Non ! L'idée c'est notamment de regarder un peu que les hébergements soient  en France, plus proches des utilisateurs. C'est vrai que sur l'aspect <em>cloud</em>, c'est difficile de savoir où sont localisées les données ; c'est dans le nuage ! Là-dessus j'ai juste un gros warning sur l'aspect effet rebond.
 
 
 
Peut-être citer aussi les indicateurs. Si on ne vous parle que de gaz à effet de serre, de CO<sub>2</sub> sur l'aspect consommation énergétique des <em>datacenters</em>, fuyez parce que ça ne suffit largement pas. Il faut avoir des indicateurs à la fois sur l'efficacité énergétique mais aussi sur l'efficacité de refroidissement : est-ce que ça utilise de l'eau ? Quelles sont ses sources d'énergie ? Quelle est sa politique de gestion des équipements ? Nos amis les GAFAM communiquent très peu sur ça. On sait très bien, par exemple, qu'on préfère brûler les processeurs au bout d'un an au lieu de les refroidir. Il y a des choses comme ça. C'est assez compliqué mais, grosso modo, ils préfèrent améliorer un indicateur qui est public, qui est publié, qui est standard, par exemple le PUE, le <em>Power Usage Effectiveness</em><ref>[https://fr.wikipedia.org/wiki/Indicateur_d%27efficacit%C3%A9_%C3%A9nerg%C3%A9tique Indicateur d'efficacité énergétique]</ref>, ils préfèrent améliorer cet indicateur-là quitte à cramer des processeurs, à utiliser énormément d'eau, mais ces indicateurs-là ne sont pas utilisés, donc tout va bien !<br/>
 
Il y a des transferts de pollution, mais ne vous inquiétez pas, les GAFAM gèrent très bien ce sujet-là, arrivent à très bien communiquer sur leur neutralité carbone, mais pas du tout sur leur neutralité en consommation d'eau, leur neutralité en consommation d'équipements. Il n'y pas de souci !
 
 
 
<b>Steve</b>Question d'Olivier sur un potentiel projet de comptabilité verte uniformisée à destination des collectivités du secteur public.
 
 
 
<b>Richard Hanna : </b>Pas à ma connaissance. Je ne sais pas non plus ce qu'est qu'une comptabilité verte. Aujourd'hui on a la démarche de services publics écoresponsables<ref>[https://www.ecologie.gouv.fr/services-publics-ecoresponsables Les services publics écoresponsables]</ref>, où on a des indicateurs et des objectifs à suivre, mais on est loin de la comptabilité. On a eu un sujet de discussion avec Bercy sur le budget de l'État, le budget vert : par rapport à tel ou tel investissement de l'État, est-ce qu'on est en faveur du climat, de l'environnement globalement, ou est-ce qu'on est en sa défaveur ?
 
 
 
<b>Steve : </b> « Influencer, sensibiliser nos collaborateurs pour ne pas créer de sentiment de frustration ».
 
 
 
<b>Richard Hanna : </b>Je ne comprends pas trop la question, en tout cas le sentiment de frustration peut-être par rapport à l'usage de reconditionné, des choses comme ça. Si c'est sur ce sujet-là, effectivement, il faut sensibiliser sur le fait qu'un ordinateur en réemployé n'est pas forcément un ordinateur bas de gamme, surtout si on communique sur l'effet écoresponsable, en tout cas le fait de réduire l'empreinte de nos activités numériques.
 
 
 
<b>Steve : </b> « Est-ce qu'il existe des études sur les impacts du télétravail de crise qui permettraient de corriger les mesures des usages sur le long terme ? »
 
 
 
<b>Richard Hanna : </b>Oui, notamment une étude de l'ADEME, de l'année dernière, qui porte sur le télétravail, les effets induits, c'est super intéressant ; on l'a pas mal utilisée. On a constaté, notamment dans les grandes métropoles, s'il y a très peu de déplacements en voiture, on ne gagne pas grand-chose avec le télétravail puisqu'on a des effets rebonds dus au chauffage à la maison, etc. Peut-être qu'en dehors des grandes villes c'est vrai que ça peut être bénéfique lorsqu'il y a beaucoup de déplacements en voiture. On l'a effectivement utilisée dans nos plans d'action lorsqu'on parlait de télétravail.
 
 
 
Il y a le <em>framework</em>, effectivement, les ordinateurs modulaires. On peut citer aussi Fairphone <ref>[https://fr.wikipedia.org/wiki/Fairphone_(smartphone) Fairphone (smartphone)]</ref> pour les téléphones portables équivalents.
 
 
 
<b>Steve : </b> « Pouvez-vous citer les indicateurs pour décrire une marge de progression ? »
 
 
 
<b>Richard Hanna : </b>Je veux bien un complément à la question : marge de progression de quoi ? Sur les actions ?
 
 
 
<b>Steve : </b> « Des vidéos de sensibilisation en prévision pour nos utilisateurs ? »
 
 
 
<b>Richard Hanna : </b>Oui, effectivement, c'est prévu courant 2022. On prépare des petites pastilles vidéos, notamment avec des experts, pour parler des différents sujets, que ce soit sur le réemploi, la gestion des D3E, l'écoconception. Ça arrive, surveillez le site https://ecoresponsable.numerique.gouv.fr/ où vous avez un flux RSS ou bien n'hésitez pas à nous écrire, on vous rajoute dans notre mini newsletter gérée de manière artisanale.
 
 
 
<b>Steve : </b> « Concernant les technologies mobiles, êtes-vous en porte-à-faux avec la DGE [Direction générale des entreprises] et l'Europe qui poussent beaucoup la 5G, voire la 6G ? »
 
 
 
<b>Richard Hanna : </b>Non, on n'est pas en porte-à-faux. La 5G, la 6G, ce n'est pas forcément notre sujet. Comme vous l'avez vu, on n'a pas d'action en ce sens. La seule action en rapport avec ça, c'est peut-être dans le référentiel d'écoconception de services numériques où on a un critère qui dit que le service numérique doit fonctionner avec des niveaux de connectivité les plus bas possibles ou, en tout cas, que ça puisse fonctionner en 3G dans les campagnes, même dans des lieux clos en ville où on a juste de la 3G, ou en 512 kilo-bauds en connexion fixe. La 5G, la 6G, ça n'est pas vraiment notre sujet.
 
 
 
<b>Steve : </b> « Aujourd'hui, la Défenseure des droits tire la sonnette d'alarme concernant la dématérialisation des services numériques<ref>[https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/rapports/2022/02/rapport-dematerialisation-des-services-publics-trois-ans-apres-ou-en-est-on Dématérialisation des services publics : trois ans après, où en est-on ?]</ref>. »
 
 
 
<b>Richard Hanna : </b>Oui, effectivement, très belle étude que j'ai regardée, pour l'instant en diagonale.
 
 
 
<b>Steve : </b> « Pouvez-vous nous parler des limites actuelles, de nature déontologique, de l'exercice concret de la transition numérique ? »
 
 
 
<b>Richard Hanna : </b>C'est tout un webinaire à prévoir et ce n'est pas forcément notre sujet non plus, mais c'est vrai que ça rejoint des questions environnementales. C'est un peu les messages qu'on essaye de faire passer pour sensibiliser : il faut se poser les bonnes questions, il faut être critique par rapport à la mise en place des technologies et du numérique, même nous, personnes du numérique. Est-ce qu'il y a des alternatives au tout numérique ? D'ailleurs, il y a pas mal de propositions dans le rapport de la Défenseure des droits qui visent, justement, à davantage prévoir des alternatives notamment au numérique.
 
 
 
Jacques propose le MOOC[<em>Massive Open Online Course</em>] de l'INR <ref>[https://www.academie-nr.org/#mooc-nr MOOC Numérique responsable de l'INR]</ref>. Il y a aussi le MOOC de l'Inria. Vous avez une page FormationS sur notre site, qui référence les MOOC, les outils de formation qui sont libres et gratuits <ref>[https://ecoresponsable.numerique.gouv.fr/formations/ La rubrique Formations sur le site ecoresponsable.numerique.gouv.fr]</ref>.
 
 
 
<b>Steve : </b> « Si une collectivité voulait se doter de cinq indicateurs, lesquels choisir ? »
 
 
 
<b>Richard Hanna : </b>Vous me posez beaucoup de questions compliquées !<br/>
 
Grosso-modo, comme je l'ai dit tout à l'heure, les cinq indicateurs à choisir,  c'est l'achat reconditionné, quel pourcentage d'achats de reconditionné durant l'année sur le montant total ou sur le nombre total d'équipements, par type d'équipements. Ça peut-être le nombre d'équipements évités, par exemple par la mutualisation : ne pas systématiser le double écran, le troisième écran, le quatrième, le cinquième. Et puis le réemploi : combien d'équipements donnés en sortie d'organisation ? Ce sont, grosso modo, les trois principaux. Après, si vous voulez en rajouter un quatrième, un cinquième, vous pouvez envisager l'écoconception de services numériques.<br/>
 
Dernièrement, j'ai passé beaucoup de temps pour des démarches numériques pour mes parents sur des sites notamment de collectivités, de mairie, etc. Je n'ai pas vu un seul site qui ne chargeait pas dix mégas dès la page d'accueil. Ce sont tous des sites hyper lourds, avec plein de services tiers, parfois du Google Analytics. D'ailleurs Google Analytics, je ne sais pas si vous avez vu la sortie de la CNIL, est devenu illégal en France. Sur les sites du service public ou des mairies, on doit retirer les traqueurs de Google ! ce n'est plus possible !
 
 
 
Les indicateurs, ça dépend d'où on part, il faut cibler là où il y a le plus de potentiel. Là où il y a le plus de potentiel, c'est éviter la fabrication d'équipements  numériques, donc tout ce qui est achat reconditionné, réemploi.
 
 
 
<b>Steve : </b>Je vois qu'il est midi trois. Richard, je te propose qu'on conclue. Merci beaucoup pour ton intervention. Je vous donne tous rendez-vous pour la sortie prochaine du guide dont Richard vous parlait.<br/>
 
Merci à tous pour votre participation et je vous donne rendez-vous le mois prochain pour le prochain webinaire du programme. Bonne journée.
 
 
 
<b>Richard Hanna : </b>Merci à vous.
 

Dernière version du 9 octobre 2022 à 17:27


Publié ici - Octobre 2022