Mastodon, l'utopie d'un Twitter meilleur - 56Kast

De April MediaWiki
Aller à la navigationAller à la recherche


Titre : Mastodon, l'utopie d'un Twitter meilleur

Intervenant : Tristan Nitot - Erwan Cario - Camille Gévaudan

Lieu : Émission 56Kast - Numéro 105

Date : Avril 2017

Durée : 34 min

Écouter l'enregistrement ou visualiser la vidéo : ici ou ici

Licence de la transcription : Verbatim

Statut : Transcrit MO

00’

Camille Gévaudan : Bienvenue dans le 56Kast numéro 105. Je ne savais pas quoi mettre pour 105, pour faire une blague. J’ai proposé de passer aux Pokémon tellement je n’avais pas d’idée et Erwan m’a dit : « Mais non, c’est un nombre sphénique ! » Donc on va vous expliquer ça.

Erwan Cario : C’est le plus petit nombre sphénique impair.

Camille Gévaudan : Bonjour Erwan.

Erwan Cario : Bonjour Camille.

Camille Gévaudan : Bonjour Tristan Nitot.

Tristan Nitot : Bonjour !

Camille Gévaudan : De Cozy Cloud.

Tristan Nitot : Mais dites c’est quoi un nombre sphénique ?

Erwan Cario : Vas-y. C’est toi qui fais la rubrique culturelle.

Camille Gévaudan : Ouais. Bisous ! Dis ce que c’est qu’un nombre sphénique.

Erwan Cario : Un nombre sphénique c’est un nombre qui est un multiple de trois nombres premiers différents.

Tristan Nitot : En plus c’est impair. Il est forcément impair.

Erwan Cario : Ah non ! Eh bien non !

Tristan Nitot : Vas-y je t’écoute !

Camille Gévaudan : Eh bien non, pas forcément. Un nombre premier c’est un nombre qui peut être divisé par 1 ou par lui-même, donc 2, 3, 5, 7, 11, 13, etc. Et donc, un nombre sphénique, il faut que ce soit un entier strictement positif donc 1, 2, 3, 4, 5, etc.

Erwan Cario : Qui est multiple de trois nombres premiers différents.

Camille Gévaudan : Multiple de trois nombres premiers différents. Donc par exemple 30 parce que 30 = 2 × 3 × 5 ; ce sont trois nombres premiers différents. 42 parce que 2 × 3 × 7 ; 66 parce que 2 × 3 × 11. et comme ça après 70, etc., et le premier qui est impair est 105.

Erwan Cario : Tu es content ?

Tristan Nitot : Ouais. Je ne regrette pas d’être venu !

Erwan Cario : Voilà. Après il a d’autres caractéristiques, aussi.

Tristan Nitot : Continue, embraye là, sinon on est foutus !

Camille Gévaudan : C’est quoi ?

Erwan Cario : C’est un nombre, je ne sais plus si c’est triangulaire ou un truc comme ça, en fait.

Camille Gévaudan : Ouais, mais il aurait fallu réviser avant ce que tu voulais dire, parce que là.

Erwan Cario : Dodécagonal.

Tristan Nitot : Vas-y !Embraye !

Camille Gévaudan : Tout de suite.

[Musique]

02’ 08

Quartier libre

Camille Gévaudan : Aujourd’hui on va vous parler pendant une demi-heure du nouveau réseau social trop à la mode sur lequel on s’est inscrits, Tristan et moi, et après Erwan on l’a fait venir aussi parce que c’est un truc de djeuns, vachement branché ! Alors qu’en fait pas du tout. C’est un truc de geeks où il y a des mots compliqués dedans, genre décentralisé, libre et tout.

Tristan Nitot : Ouais, mais c’est quand même vachement bien !

Camille Gévaudan : C’est quoi Mastodon à part un mammifère qui vivait à l’ère tertiaire avec une trompe ?

Erwan Cario : C’est quoi la différence entre un masdodon et un mammouth ?

Tristan Nitot : Là, il est en train de nous faire un plan à la Firefox. Est-ce que c’est un renard ou un panda roux ?

Camille Gévaudan : Je ne sais plus ; tu n’as qu’à aller voir sur Wikipédia.

Tristan Nitot : Alors moi, ce n’est pas là-dessus que je suis allé chercher, personnellement, moi je suis occupé du réseau social un petit peu sauce Twitter, tu vois, mais en mieux et qui décolle vachement à un moment où Twitter, quand même, plafonne depuis un bout de temps et multiplie les bêtises puisque récemment ils ont censuré des tweets sur, je crois, United.

Camille Gévaudan : La compagnie arienne américaine ?

Tristan Nitot : Voilà, qui a viré un de ses passagers à coups de latte dans les fesses et dans la gueule, et évidemment ils ont supprimé des tweets et ça ce n’était pas une très bonne idée.

Camille Gévaudan : Ils ont supprimé des tweets qui critiquaient United, c’est ça ?

Tristan Nitot : Oui.

Camille Gévaudan : C’est propre, c’est bien !

Tristan Nitot : Et ça, ce n’était pas une super idée. Et juste à ce moment-là, il y avait un Allemand qui faisait un genre d’alternative à Twitter et, visiblement, ça aurait pu l’aider à décoller et il y a d’autres raisons qu’on va aborder.

Camille Gévaudan : La petite histoire, c’est donc cet Allemand, il s’appelle Eugen Rochko, il a 24 ans, et il a commencé à bosser sur ce truc début 2016. C’est un gros utilisateur de Twitter qui, en fait, a décidé, un jour, de faire ce qu’il aurait voulu que Twitter soit. Parce que Twitter c’était mieux avant, vous comprenez. Déjà on en a marre des pubs, des tweets sponsorisés.

Tristan Nitot : Du harcèlement.

Camille Gévaudan : On en a marre du harcèlement. On en a marre, en fait, qu’il y ait trop de cons sur Twitter, parce que plus il y a de monde et plus les cons arrivent. Et donc il a fait son propre truc à lui, libre. Il a annoncé ça en octobre 2016 et tout d’un coup, alors je ne sais pas pourquoi ça a décollé, c’était en avril 2017, on est passé de 15 000 à 400 000 utilisateurs en quinze jours. C’était la folie et aujourd’hui on est à…

Tristan Nitot : 500 000, je crois.

Camille Gévaudan : 465 000, c’était hier.

Tristan Nitot : Oui. Eh bien je crois que ce matin j’ai vu 500 000. Voilà. Et ça continue de monter, donc c’est cool. On va peut-être donner une petite définition. Ça ressemble à Twitter, c’est un réseau social, donc les gens ouvrent un compte ; ils peuvent discuter entre eux, en s’appelant par leur nom d’utilisateur commençant par @ et c’est ça qui ressemble à Twitter. C’est du microblogging, c’est-à-dire qu’on ne fait pas des tartines. Mais, là où Twitter est limité 140 caractères, Mastodon a plusieurs différences. La première c’est qu’on est limité à 500 caractères !

Camille Gévaudan : Et là, on respire !

Tristan Nitot : Eh oui ! Eh oui, on respire, ça donne plus de place à la nuance et ça c’est vachement sympa. Donc c’est moins acéré, moins dans ta gueule, voilà, etc. Et il y a un deuxième truc qui est aussi très important, même si c’est plus difficile à capter, c’est le fait que ça soit décentralisé, qu’il y ait des instances, qu’il y ait plusieurs instances, en fait, de Mastodon. C’est-à-dire qu’il y a des îlots, en fait, de Mastodon, mais qui peuvent communiquer entre eux.

Camille Gévaudan : Le truc c’est qu’au départ Mastodon c’est un logiciel, donc si tu as envie de créer…

Tristan Nitot : Et il est libre. Logiciel libre !

Camille Gévaudan : Of course ! Donc si tu as envie de créer ton îlot Mastodon, tu installes ce logiciel sur ton serveur et après les gens peuvent s’inscrire à Mastodon et via chez toi.

Tristan Nitot : Voilà !

Camille Gévaudan : Et heureusement ils peuvent communiquer les uns avec les autres. Je crois que quand tu es administrateur de ton instance, tu peux décider si ton instance va fonctionner en vase clos, ce qui est donc très pratique, effectivement, pour éviter le harcèlement, par exemple, si tu veux faire une communauté très thématisée ou un safe space, comme on dit, où il n’y a pas de méchants, tu dis que les gens parlent entre eux. Ou alors tu peux décider que ton instance est fédérée avec les autres. Du coup on se parle avec des multiples arobases dans le nom.

Tristan Nitot : Eh bien oui, parce que tu es ton nom @ ton instance.

Camille Gévaudan : C’est ça. C’est un peu comme une adresse e-mail en fait.

Tristan Nitot : Oui, sauf que ça commence par un @ au tout début. Moi je suis @nitot@framapiaf.org.

Camille Gévaudan : Framapiaf ! Ça ne serait pas Framasoft, du genre, qui aurait fait cette instance ?

Erwan Cario : L’innocente !

Tristan Nitot : Et toi c’est quoi ton adresse ?

Camille Gévaudan : Moi c’est khomille@framapiaf.org

Tristan Nitot : C’est dingue !

Camille Gévaudan : Quand ça commence par frama bien sûr qu’on va là.

Tristan Nitot : Évidemment, ce sont les copains de Framasoft qui ont commis cette instance. Merci à eux.

Camille Gévaudan : Dans les différentes instances, justement, en France c’est vaguement La Quadrature du Net qui a commencé à rameuter du monde. Leur truc s’appelle mamot, m, a, m, o, t .fr et après il y a eu Framapiaf et après il y en eu d’autres. Le truc marrant avec les instances, c’est que maintenant il y en a vraiment des thématiques. Par exemple il y a witches, comme des sorcières, .town, qui est un réseau féministe queer, anarchiste sympathisant. Il y en a un qui s’appelle animalliberation.social, donc ce sont des militants pour les droits des animaux. Après tu en as spécial minecraft, spécial experts de la sécurité, spécial animé japonais. Il y a tous les Chatons, alors les CHATONS ce sont les collectifs d’hébergeurs alternatifs transparents ouverts…

Tristan Nitot : Neutres et solidaires.

Camille Gévaudan : Neutres et solidaires. Bien joué !

Tristan Nitot : Je ne me souviens que de ces deux-là.

Camille Gévaudan : Les IndieHosters et compagnie qui ont fait des instances à eux.

Erwan Cario : Ce sont des instances ouvertes, toutes celles-là.

Camille Gévaudan : Ouvertes ? C’est-à-dire ?

Erwan Cario : Qui communiquent avec les autres instances ?

Tristan Nitot : Oui. Où tu peux ouvrir un compte.

Camille Gévaudan : Il y en a deux particulièrement marrantes dont j’avais envie de parler : c’est oulipo.social, donc sur les principes du mouvement lollipo qui ont donné une contrainte. La contrainte c’est celle de Perec dans La Disparition : on ne peut pas utiliser la lettre « e ». C’est-à-dire que physiquement, si tu essayes de faire un tweet, enfin pardon, on dit un pouet sur Mastodon.

Tristan Nitot : Un pout, alors !

Camille Gévaudan : C’est ça. De toutes façons, si tu essayes de faire un pouet avec un « e », il ne part pas. Donc les gens doivent écrire sans « e » et c’est très drôle. Et en réaction à ça il y a quelqu’un qui a créé dolphin.town. C’est l’inverse, c’est-à-dire que tu ne peux twitter que des « e ». Donc à la fin tu fais des cris de dauphin. Ça fait eeeeeeeeeeeee !

Tristan Nitot : D’accord !

Erwan Cario : Là, la différence la différence entre 140 et 500 s’atténue !

Tristan Nitot : Oui, mais la différence entre ça et Twitter, elle augmente justement. Grâce à cette décentralisation, tu peux définir des règles locales qui fonctionnent sur l’instance, auxquelles les gens qui arrivent sont donc soumis, et ça te permet de créer – alors évidemment dans ce cas-là c’est loufoque – mais dans d’autres cas, je pense à witches.town, tu as un certain nombre de règles. Alors moi j’ai noté parce que c’est très intéressant : « Witches Town est là pour fournir un endroit accueillant sur Mastodon pour les personnes queers, féministes, anarchistes et compagnie ainsi qu’à leur sympathisant⋅e⋅s. » Eh bien voilà ! Ce qui est super intéressant c’est que si tu fais partie de cette population-là et que tu en as marre de te faire harceler sur Twitter à cause de ton orientation sexuelle ou autre, eh bien tu vas là et tu sais bien que les gens qui sont sur cette instance vont respecter ton identité sexuelle, tes préférences.

Camille Gévaudan : Et s’il y en a un qui déconne à un moment, il va être banni et c’est tout !

Tristan Nitot : Éjecté et voilà ! Et ça ne veut pas dire qu’on le censure. C’est-à-dire qu’il n’a pas le droit d’être là, mais il peut être sur une autre instance et réciproquement. Chez les amoureux des animaux, si tu arrives et que tu postes une côte de bœuf saignante, eh bien ce n’est probablement pas bien accepté !

Camille Gévaudan : Sur l’instance animalliberation, il y a marqué le spécisme fait partie des trucs interdits. Tu as le sexisme, les discriminations et le spécisme. Chacun ses règles.

Tristan Nitot : Voilà.

Camille Gévaudan : Et d’ailleurs c’était le but de Eugen Rochko dès le début. C’est lui qui a lancé la première instance qui s’appelait ? C’était quoi ?

Tristan Nitot : Mastodon.social.

Camille Gévaudan : Mastodon.social, voilà. Quand il en est arrivé à 45 000 utilisateurs il a dit : « Vous allez peut-être lancer vos propres instances parce que moi je n’ai pas que ça à faire sur mon serveur. »

Tristan Nitot : Surtout que ça coûte des sous, quand même, une machine qui hoste 45 000 comptes, ça commence à coûter tous les mois.

Camille Gévaudan : Oui ! Et c’est lui qui a dit, enfin qui a commencé à montrer l’exemple, en donnant des règles, en disant : « Chez moi, c’est explicitement interdit de faire des discriminations sur le genre, l’orientation sexuelle, et je vous bannis. »

Erwan Cario : Et ce qui arrive à la création, parce que c’est une des problématiques qui était importante au moment des grosses problématiques du harcèlement sur Twitter ou sur Facebook ou sur les réseaux sociaux centralisés et mondiaux, c’est comment réagir et tous les gens se sont dit il faut créer dessafe spaces, dont tu as parlé tout à l’heure, c’est-à-dire des zones où on sait que c’est bienveillant. Qu’on n’a aucun risque de se faire se faire harceler ou même, si ça arrive, c’est le harceleur qui lui sera mis en minorité et sera expulsé tout de suite, ce qui crée aussi des zones intéressantes, en fait.

11’ 05

Tristan Nitot : Oui. C’est intéressant parce que sur Twitter, du fait du mode centralisé, ça rendait très compliqué ce genre de choses. C’est-à-dire soit tu censurais le gus et on ne peut pas accommoder, en fait, toutes les sensibilités en un seul endroit, mais si tu commences à décentraliser là tu commences à avoir des chartes et des visions sur chaque instance et on peut créer ces safe spaces sans pour autant empêcher les autres de totalement s’exprimer. C’est-à-dire que moi si je mets une photo de côte de bœuf parce qu’il se trouve que je mange de temps en temps de la viande

Camille Gévaudan : On parle pas mal de cuisine sur Mastodon.

Tristan Nitot : Oui, mais je comprends que ça puisse choquer des personnes et donc je ne vais pas la poster là. Et il y a même une fonctionnalité dont il faut peut-être qu’on parle.

Camille Gévaudan : Il y a une gestion très fine de la confidentialité, justement, sur Mastodon

Tristan Nitot : Voilà, exactement. De la confidentialité et aussi des trucs dits Content Warnings, c’est-à-dire que si je poste un truc qui peut ne pas plaire à certaines personnes, eh bien, au moment de la composition du message, je clique sur le « CW », il y a un petit bouton « CW », eh bien mon image ou mon propos vont être cachés et, au-dessus, il y a un champ qui est apparu et je peux mettre une description du problème.

Camille Gévaudan : Tu as l’introduction puis le reste qui est caché par un bouton. Donc ça peut servir aux images, Not safe for work, ça peut servir aux images tous les triggers warnings, les trucs qui peuvent choquer

Erwan Cario :  ???

Camille Gévaudan :  ???. Et j’ai aussi vu passer des usages assez marrants. Avant le premier tour on n’en pouvait plus, ça parlait d’élection présidentielle partout, moi je me suis muté tous les noms des politiques sur Twitter parce que je ne pouvais plus les voir, eh bien là il y avait des gens qui parlaient politique en mettant en haut « on parle politique » et après, tous leurs discours étaient cachés derrière le « Content Warning »

Tristan Nitot : Et si tu veux le voir, tu cliques dessus, ça apparaît et puis si tu ne veux pas, eh bien tu ne cliques pas. Il suffit juste de mettre « attention c’est politique ».

Camille Gévaudan : Et même, plus généralement, sur la confidentialité, tu peux régler si tes tweets par défaut apparaissent. Alors il y a le fil global, qui est la colonne où s’affichent tous les pouets, je suis désolée, c’est ridicule, tous les tweets de tous les gens sur toutes instances ; et tu as le fil local qui sont tous les tweets de tous les gens sur ton instance. Et tu peux choisir si, par défaut, tes tweets s’affichent là-dedans ou pas ; ce qui peut aider aussi à ce qu’on arrête de t’emmerder et que les gens ne viennent pas, si tu as des propos polémiques sur un sujet, par exemple, qu’on ne vienne pas t’embêter avec ça, tu décides que ça n’apparaît pas sur les fils publics et que ce n’est que pour tes abonnés. Et après, tu as aussi la version message privé, ne peut pas être trouvé via un moteur de recherche enfin des trucs comme ça.

Tristan Nitot : Il faut peut-être parler de vocabulaire, non ?

Camille Gévaudan : Ouais, vas-y !

Tristan Nitot : Déjà qu’est-ce que c’est une instance ? C’est un endroit qui héberge, enfin c’est un serveur Mastodon où se retrouvent des gens connectés à Mastodon sous un certain nombre de règles qui sont décidées par cette instance. Tu as parlé de pouet, aussi.

Camille Gévaudan : Je ne m’y fais pas.

Tristan Nitot : C’est la traduction de toot, en anglais. C’est-à-dire qu’il ne voulait pas de « tweet », évidemment, puisque c’est sûrement déposé par Twitter, mais ce petit message on l’appelle un toot in English et en français ça a été traduit par « pouet ». Pourquoi pas !

Erwan Cario : Pas la meilleure idée du monde.

Camille Gévaudan : C’est marrant parce qu’on tâtonne et qu’on n’est pas beaucoup.

Tristan Nitot : Moi je suis preneur de vos alternatives.

Camille Gévaudan : Écoute il faut y réfléchir, mais « pouet » ça ne va pas pouvoir rester. À un moment, en plus, si on veut convaincre les gens que c’est une bonne idée, que c’est un truc sérieux, tu ne peux pas dire « on fait des pouets ». Au niveau de l’image quoi !

Tristan Nitot : Attends, parce qu’il faut quand même savoir que Twitter on fait des « cui », des « cui-cui », tu vois !

Erwan Cario : Oui.

Camille Gévaudan : Oui. Mais on le dit.

Tristan Nitot : Oui. C’est complètement con !

Camille Gévaudan : Oui. Les anglophones n’ont qu’à l’assumer. Mais nous, on ne s’en rend pas compte qu’on fait des « cui » quand on dit qu’on fait des tweets.

Tristan Nitot : Ouais ! On peut faire des « pouets » ou des toots. Tu veux tooter toi ?

Camille Gévaudan : Non. Par trop non plus.

Tristan Nitot : J’attends, je vous mettrai une petite boîte à idées et j’attends vos post-it. La notion de re tweet.

Camille Gévaudan : Oui, on booste, je crois.

Tristan Nitot : Ça s’appelle booster. Donc en fait tu cliques avec ces deux flèches, comme un recyclage un peu, et ça, ça veut dire tu re tweettes et beaucoup comme un re tweet, et ça, ça s’appelle un « boost », je booste ton message.

Camille Gévaudan : On ne like pas avec des cœurs, mais on met en favoris comme à l’époque où Twitter c’était mieux, avec une petite étoile.

Tristan Nitot : Oui, avec une petite étoile, une animation.

Erwan Cario : Du temps où c’était mieux !

Tristan Nitot : C’est vrai. Parce que je préfère mettre en favoris. J’ai parfois des trucs horribles dont je veux me souvenir et cliquer sur le bouton like dans Twitter, ça me fait mal aux fesses, vraiment ce n’est pas possible. Je ne peux pas liker des horreurs ; par contre, je peux les mettre malheureusement en favoris, enfin dans un endroit où je vais m’en souvenir.

Camille Gévaudan : Alors monsieur Nitot, est-ce qu’il y a des applis ?

Tristan Nitot : Mais complètement ! Déjà ça marche dans un navigateur web sur ton PC. C’est la façon première d’y aller. Sur un iPhone tu peux utiliser, comment ça s’appelle, Amaroq.

Camille Gévaudan : Amaroq. Et sur Android c’est ?

Tristan Nitot : Amaroq, par exemple. Et sur Android c’est Twidere ou Tusky. Parce que maintenant Twidere, le nouveau Twidere qui est un client Twitter, il permet aussi bien de twitter que de pouetter. Hou, ça c’est bien !

Camille Gévaudan : Ça commence à devenir technique!

Tristan Nitot : Je crois que c’est une version bêta pour l’instant, mais ça doit plaire à beaucoup de gens.

Camille Gévaudan : Ça va très vite parce qu’il y a de plus en plus d’utilisateurs, la courbe est incroyable, mais il y a aussi de plus en plus de développeurs. Si on va voir le truc de Mastodon sur GitHub, là, le nombre de développeurs explose en ce moment, on en est à plusieurs centaines et ça va à une vitesse dingue. Tous les bugs, tous les trucs qui ne sont encore pas bien en ce moment sont résolus de semaine en semaine.

Tristan Nitot : Donc Amaroq, Twidere ou Tusky, ces deux derniers pour Android, Amaroq étant pour l’iPhone.

Camille Gévaudan : On va faire une pause What’s the fuck.

Erwan Cario : Ah bon ?

Camille Gévaudan : Oui, parce que j’avais envie de vous montrer des bonbons qui fondent.

Tristan Nitot : C’est comme ça quoi !

Camille Gévaudan : Ouais, c’est comme ça ! J’avais envie de vous montrer des bonbons qui fondent ? Tu n’as pas envie de voir des bonbons qui fondent ?

Erwan Cario : Ouais !

Tristan Nitot : Si ! Si !

Camille Gévaudan : Sur fond de Vivaldi.

Tristan Nitot : Ah bon !

Camille Gévaudan : Tu n’as pas le choix !

Tristan Nitot : Vas-y ! Appuie sur le bouton !

[Melting Candy – Classic Music – Erwin Trummer]

Camille Gévaudan : C’est pour ça que j’aime Internet !

Tristan Nitot : Mange-moi !

18’ 03

Erwan Cario : Voilà, voilà !