Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l'émission du 18 mai 2021

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Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 18 mai 2021 sur radio Cause Commune

Intervenant·e·s : Jean-Christophe Becquet - Henri Verdier - Frédéric Couchet - Noémie Bergez - Étienne Gonnu - Isabella Vanni à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 18 mai 2021

Durée : 1 h 30 min

Podcast provisoire

Page des références utiles concernant cette émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration :

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Étienne Gonnu : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
Une discussion avec Henri Verdier, ambassadeur pour le numérique, ce sera le sujet principal de l’émission du jour. Avec également au programme « Jean Giono à la recherche d’une licence libre » et une analyse des nouveaux Cahiers des clauses administratives générales des marchés publics. Nous allons parler de tout cela dans l’émission du jour.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Je suis Étienne Gonnu, chargé de mission affaires publiques pour l’April.

Le site web de l’April est april.org, vous pouvez y trouver une page consacrée à cette émission avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours ou à nous poser toute question.

Nous sommes le mardi 18 mai 2021, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

À la réalisation de l’émission ma collègue Isabella. Salut Isa.

Isabella Vanni : Salut.

Étienne Gonnu : Nous vous souhaitons une excellente écoute.

[jingle]

Chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet, bénévole à l'April, intitulée « Jean Giono à la recherche d'une licence libre »

Étienne Gonnu : Pour notre premier sujet, nous allons commencer par la chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet joliment intitulée « Jean Giono à la recherche d'une licence libre ».
Salut Jean-Christophe. Il ne m’entend peut-être pas. Isa est-ce que le micro Cause Commune est activé dans Mumble ? Jean-Christophe, m’entends-tu ? Super. Jean-Christophe, je te laisse la parole pour ta chronique.

Jean-Christophe Becquet : Merci Étienne. Bonjour à tous, bonjour à toutes.
Aujourd’hui je vais vous parler de Jean Giono et de sa nouvelle L'Homme qui plantait des arbres.
L'Homme qui plantait des arbres est une nouvelle écrite par Jean Giono en 1953. Elle raconte l'histoire d'un berger solitaire, nommé Elzéard Bouffier, qui sélectionne et met en terre chaque jour des dizaines de glands. Au bout de trente années, il aura fait naître une forêt sur les hauteurs du village de Vergons dans les Alpes-de-Haute-Provence, mais aussi revenir l'eau dans les ruisseaux et les habitants dans les villages abandonnés.
Ce texte est une véritable ode à la nature. Jean Giono écrira : « Le but était de faire aimer l’arbre ou plus exactement faire aimer à planter des arbres, ce qui est depuis toujours une de mes idées les plus chères. » Il touchera sa cible puisque son texte a été largement repris par le mouvement écologique.
Pour encourager la diffusion de son texte, Giono cède gratuitement ses droits pour toutes les reproductions. Cela fonctionne très bien et le texte est rapidement publié dans plusieurs revues. Initialement proposé pour un concours du Reader’s Digest, l'histoire est reprise par le magazine Vogue. Elle est traduite dans de multiples langues : anglais, allemand, italien, espagnol, danois, finlandais, suédois, norvégien, russe, tchécoslovaque, hongrois, yiddish, polonais, yougoslave. Elle est éditée à 100 000 exemplaires aux États-Unis et adaptée au théâtre. L'Homme qui plantait des arbres fait également l'objet d'une adaptation sous la forme d’un film d’animation qui recevra de nombreux prix dont l’Oscar du meilleur film d’animation. En 2002, l'œuvre est inscrite dans la liste recommandée par le ministère de l'Éducation nationale français pour le cycle 3. C'est l'ouvrage de Giono le plus traduit et le plus médiatisé selon l’article qui lui est consacré sur Wikipédia.

En 1957, Giono écrit au Conservateur des Eaux et Forêts de Digne : « C’est un de mes textes dont je suis le plus fier. Il ne me rapporte pas un centime et c’est pourquoi il accomplit ce pour quoi il a été écrit ». Malgré les tentatives abusives de certains éditeurs de réclamer des droits sur cette œuvre, on peut aujourd'hui lire L'Homme qui plantait des arbres sur Wikisource.
Wikisource est une bibliothèque numérique multilingue sous licence libre. Il s'agit d'un projet sœur de l'encyclopédie Wikipédia. Giono voulait partager son histoire pour qu’on fasse une « politique de l’arbre ».

Lionel Maurel, qui signe Calimaq les billets de son blog S.I.Lex, explique que si Jean Giono avait connu les licences libres, il aurait sans doute opté pour une licence Creative Commons By, ou, peut être By SA, pour empêcher la réappropriation par des tiers, voire la licence Creative Commons Zéro pour exprimer son intention de verser son œuvre, par anticipation, dans le domaine public. On peut observer qu’il permettait les usages commerciaux et les adaptations ; pour rappel, la traduction est une forme d'adaptation. Il aurait donc sans doute écarté les clauses NC, non commercial, et ND, non dérivé. En tous cas, une licence libre lui aurait permis d'exprimer clairement et précisément sa volonté de partager son travail.

C'est une chance extraordinaire que nous avons aujourd'hui de disposer de licences qui permettent à n'importe quel auteur, illustrateur, compositeur de partager son travail en accordant explicitement certains droits de reproduction, de représentation, d'adaptation. J'encourage chacun à utiliser largement ces licences pour créer de nouvelles pépites et enrichir le pot commun des ressources de la culture et de l'art libres.


Étienne Gonnu : Merci jean-Christophe. Un bel appel pour de plus en plus de pépites libres.
Merci beaucoup Jean.-Christophe et je vais te dire au mois prochain pour une nouvelle « Pépites libres ».

Jean-Christophe Becquet : Bonne fin d’émission. Au mois prochain. Merci.

Étienne Gonnu : Bonne fin de journée Jean-Christophe. Merci.
Nous allons maintenant faire une pause musicale.

[Virgule musicale]

Puisque nous parlions de pépites libres, occasion pour moi de rappeler que toutes nos pauses musicales sont des pépites libres, elles sont sous licences libres qui permettent donc de les partager librement avec ses proches, de les télécharger parfaitement légalement, de les remixer y compris pour des usages commerciaux. Ce sont donc des licences comme celles évoquées par Jean-Christophe, licences Creative Commons CC By, CC By SA, Partage dans les mêmes conditions ou encore des licences Art Libre.

Nous allons écouter à présent écputer une de ces pépites libres. Il s’agit de Waiting For Nothing par The Fisherman. On se retrouve juste après. Une belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : Waiting For Nothing par The Fisherman.

Voix off : Cause Commune, 93.1.

Étienne Gonnu : Nous venons d’écouter Waiting For Nothing par The Fisherman, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution, CC By, un son très « beatlesien », je reprends l’expression de ma collègue Isabella qui a beaucoup apprécié. J’aime aussi ce morceau.

[Jingle]

Étienne Gonnu : Nous allons maintenant passer à notre sujet principal.

[Virgule musicale]

Discussion avec Henri Verdier, ambassadeur pour les affaires numériques

Étienne Gonnu : Nous allons poursuivre