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'''Titre :''' Le logiciel Libre
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Publié [http://april.org/le-logiciel-libre-luc-fievet-ubuntu-paris-2014 ici]
 
 
'''Intervenants :''' Luc Fievet
 
 
 
'''Lieu :''' Ubuntu Party - Paris
 
 
 
'''Date :''' Novembre 2014
 
 
 
'''Durée :''' 59 min
 
 
 
'''Lien vers la vidéo :''' [http://media.ubuntu-paris.org/u/aeris/m/logiciel-libre/]
 
 
 
==00' ''transcrit MO''==
 
 
 
... sur l'informatique libre, donc si vous connaissez bien le sujet, vous n'allez pas apprendre grand-chose. L'idée c'est de faire une présentation générale pour les gens qui découvrent
 
 
 
Premier élément : présentation. Je m’appelle Luc Fievet. Je suis administrateur de l'April. L'April est une association qui fait la promotion et la défense du Logiciel Libre. On a un travail essentiellement institutionnel auprès notamment des politiques. Une association d'environ 4 000 membres, ce qui nous permet d'avoir trois permanents et donc de développer des compétences juridiques, de faire de la veille, de proposer des amendements, des choses comme ça. On fait également du travail de sensibilisation, comme c'est le cas ici, et à d'autres occasions on tient des stands, on fait des conférences et des choses comme ça. Cette partie-là est plutôt prise en charge par les bénévoles dont je suis. Je suis, comme je vous le disais, administrateur de l'April. Je ne suis pas informaticien, je fais partie des quotas non informaticiens de l’association. J'ai fait de la radio, par ailleurs, ce qui m'a permis, alors aujourd'hui un petit moins, j'en fais dans le cadre de l'association, mais j'ai fait ça pendant quelques années, bénévolement, et ça m'a permis de rencontrer pas mal de monde puisque j’avais fait des émissions sur différents sujets.
 
 
 
Alors, on va attaquer le vif du sujet, l'informatique libre et donc comme toute bonne légende, il faut, comment dire, un mythe fondateur et il nous faut un gourou. Dans le monde du Logiciel Libre, notre gourou c'est Richard Stallman et vous pouvez voir sur la photo, c'est un petit peu déformé là, je suis désolé, que Richard Stallman a tous les attributs du gourou, il a la barbe et il a les cheveux longs. Il est assez excentrique aussi et donc c'est un authentique gourou. Et la légende fondatrice du Logiciel Libre c'est une confrontation entre Richard Stallman et une imprimante.
 
 
 
Ce qu'il faut savoir c'est que Stallman était un universitaire, je ne sais pas s'il a toujours le statut aujourd'hui, qui travaillait au MIT et, dans les années 80, l'informatique se pratiquait évidemment dans des cercles de techniciens, dans les universités notamment. L'informatique grand public allait arriver et donc les universitaires se partageaient très naturellement le code source de leurs logiciels de la même façon que, dans le monde scientifique, on publie le résultat de ses recherches et qu'on va travailler, accumuler le savoir et faire des recherches sur les résultats des recherches des collègues, etc. Et donc, à cette époque-là, les universitaires qui faisaient de l'informatique partageaient le code source de leurs logiciels,alors avec de technologies de pointe, ça s'appelait la bande magnétique, l'enveloppe et le timbre poste ! C'était comme ça que ça marchait. Et donc Stallman se retrouve avec une nouvelle imprimante, essaye de la faire fonctionner et n'y arrive pas. Il contacte un confrère d'une autre université en lui demandant de lui envoyer les pilotes parce qu'il sait qu'il les a. Et le gars lui dit « je ne peux pas, j'ai signé un accord d'exclusivité avec le fournisseur sur le code source. Je n'ai pas le droit de le diffuser. » Et là, Stallman, sur ce truc qui peut paraître un détail, Stallman se dit « si ça commence comme ça on perd une chose absolument essentielle en informatique, on a besoin de partager le code source ». Et donc c'est cette bête expérience qui va être le détonateur ou en tout cas le point de départ de son idée du Logiciel Libre, puisqu’en fait, cette première expérience pour lui illustre ce que va devenir l'informatique, dite propriétaire, d'une informatique verrouillée.
 
 
 
Donc le fond du projet de l'informatique libre, du Logiciel Libre selon Stallman, c'est une informatique qui garantit la liberté de l'utilisateur, qui passe par le partage du savoir, c'est un universitaire, et avec cette idée de maîtriser son informatique. Avec cette petite formule choc qui dit « c'est maîtriser son informatique ou être maîtrisé par elle ».
 
 
 
Pour les gens qui ne seraient pas informaticiens, comme moi, il y a un petit parallèle qui permet de comprendre, en gros, qu'est-ce que c'est le code source et pourquoi c'est important. Et donc, quand on essaye de faire comprendre ça à des gens qui ne connaissent pas du tout du tout, on va parler cuisine et on fait un parallèle entre cuisiner et faire de l'informatique. Quand vous voulez cuisiner vous prenez une recette qui est une série d'instructions qu'on vous donne, vous passez en cuisine et vous allez exécuter ces instructions, prendre les ingrédients et à la fin obtenir un plat qu'on peut consommer.
 
 
 
Dans l'informatique, on peut faire un parallèle assez proche, c'est qu'on a un code source, donc c'est le code qui va être écrit par un informaticien, donc compréhensible par quelqu’un qui a les compétences adéquates. Il va passer par une étape de compilation, c'est-à-dire qu'il va être retravaillé, modifié, par un logiciel spécial, de telle sorte qu'il soit consommable, exécutable par un ordinateur. Et comme pour la cuisine, si vous mangez un plat tout fait sans avoir vu la recette, vous allez peut-être reconnaître des ingrédients, etc, mais ça va être très compliqué de refaire la recette à l'identique, parce qu'il y a plein d'éléments qui vont vous manquer, d'informations, de process. De la même façon, votre logiciel exécutable, celui qu'on télécharge sur Internet et qu'on installe, on va pouvoir le voir fonctionner, mais on ne sait pas comment il est fait, on ne sait pas ce qu'il fait exactement. On va pouvoir deviner, éventuellement, en fonction de son comportement, des éléments, mais le secret de son fonctionnement va rester inaccessible. Et du coup, ça pose des problématiques qui sont les mêmes que dans la cuisine.
 
 
 
Je vais vous parler de ma vie parce qu'elle est super intéressante. Moi je suis intolérant au gluten et donc quand je vais dans un restaurant, notamment en région parisienne où les restaurateurs parisiens adorent acheter des plats tout faits qui sortent du plastique, j'ai un vrai problème parce que je ne sais pas ce que je mange, je ne sais pas s'il ne va pas y avoir du gluten dans ce qu'on me file à manger. Du coup, j'ai des stratégies assez complexes, qui ne marchent pas toujours, pour aller au restaurant avec mes amis sans tomber malade. Et donc, quand vous allez au restaurant on vous fournit un logiciel compilé, un plat tout fait, et vous pouvez vous poser des questions : c'est quoi les ingrédients ? Si, comme moi, vous avez des intolérances alimentaires, c'est une question très importante. Est-ce que les ingrédients sont frais ou sains ? Quand vous allez au restaurant, vous n'en savez rien, vous faites confiance à votre restaurateur pour ne pas vous empoisonner. Est-ce que la cuisine dans laquelle il a travaillé est propre ? Mystère. Peut-être qu’il a des cafards comme aides de cuisine,
 
 
 
Après ça, côté cuisine, si vous aimez la cuisine, comment ça se prépare, le plat vous plaît, vous avez envie de le refaire, vous n'avez pas la recette ; ce n'est pas parce que vous le mangez que vous savez comment ça se fait. Il y a peut-être un truc que vous auriez aimé manger en plus dans le plat, vous ne pouvez pas le rajouter parce que vous êtes au restaurant. Et si vous avez envie de partager la recette avec vos amis, ce n'est pas possible.
 
 
 
Et si on fait le parallèle avec l'informatique c'est pareil, c'est comment il marche ce logiciel si moi je fais de l'informatique et que j'ai envie d'apprendre, j'ai envie de savoir comment on  fait cette fonction, comment on fait ce truc là, eh bien j'ai besoin d'avoir le code source pour ça. Si j'ai envie d’adapter à mes besoins parce que j'ai des besoins spécifiques qui sont les miens, j'ai besoin d'avoir le code source ; et une fois que j'ai fait ces modifications potentiellement ou si je trouve que le logiciel me plaît, j'ai envie de le partager avec les gens autour de moi, et c'est très naturel. Et donc on a cette question-là : c'est un plat cuisiné ou qu'on a acheté tout fait, ou un plat fait à la maison ? C'est toute la différence. Et un plat fait à la maison, même s'il est fait par vos amis, vos amis vous donnent la recette. Si vous avez des amis qui ne vous donnent pas la recette en disant c'est un secret de famille, ce ne sont pas des vrais amis, je précise
 
 
 
Pour garantir ça dans le domaine de l'informatique, on a les quatre libertés de l’informatique, du Logiciel Libre, et qui sont numérotées, chez les informaticiens, de zéro à trois parce que sinon c'est trop facile.
 
 
 
La première liberté c'est de pouvoir étudier le code source, on l'a évoqué tout à l'heure, à la fois pour savoir ce qu'il fait. Si vous faites tourner le logiciel sur votre ordinateur vous voulez être sûr qu'il ne va pas avoir des fonctionnalités cachées qui vont vous nuire, et également pour apprendre parce que vous êtes probablement informaticien si vous lisez le code source, et vous avez peut-être envie de progresser, d'apprendre une nouvelles chose.
 
 
 
Vous avez la liberté de l'exécuter, c'est-à-dire de le faire fonctionner et, implicitement de le faire fonctionner pour ce que vous voulez. C’est-à-dire que, dans la licence, il n'est pas dit que vous avez le droit d'utiliser le logiciel pour telle chose ou pour telle autre. Typiquement, dans les freeware, les logiciels gratuits mais qui restent des logiciels propriétaires, souvent il y a des clauses qui disent : « Vous avez le droit de l'utiliser gratuitement mais à condition que vous soyez un particulier. Si vous êtes une entreprise, il faut payer, vous n'avez pas le droit de l'utiliser, etc. » Dans le Logiciel Libre vous avez le droit de l’utiliser pour ce que vous voulez et quelles que soient les circonstances. Si vous êtes un particulier ou une entreprise, c'est libre !
 
 
 
Le droit de modifier le logiciel. Vous avez envie de rajouter une fonctionnalité qui correspond à vos besoins, ou qu'elle que soit la raison, vous pouvez le modifier parce que comme ça le code source sera plus joli, si ça vous plaît, et bien sûr le droit de le redistribuer, y compris en le vendant. Et ça le point qui souvent fait bondir, c'est que vous pouvez prendre un logiciel libre et vous pouvez le revendre sans rien donner à l’auteur original. En général ça fait hurler, mais derrière il y a une véritable logique, qu'on va voir maintenant avec un principe qui est celui du copyleft.
 
 
 
Vos quatre libertés, telles qu'elles, n'interdisent pas de prendre un logiciel libre et de le refermer, c’est-à-dire de le mettre sous une licence propriétaire. Ce sont des choses qui se font sous certaines licences. Donc la licence c'est le texte juridique qui va encadrer tout ça. On a certaines licences qui vont mettre en œuvre une clause supplémentaire qui est la clause copyleft. La clause copyleft, vous avez vu avec le logo, c'est l'inversion du copyright. Il y avait une petite blague qui circulait à l'époque, quand ça avait été mis en œuvre, qui était ''Copyleft – all rights reversed.'', en anglais, qui est donc, tous les droits inversés. Et le copyleft c'est, vous récupérez un logiciel sous licence libre, vous avez vos quatre libertés, mais vous avez une obligation : c'est que si vous redistribuez ce logiciel, ou quoi que ce soit d'autre sous cette licence, vous avez l'obligation de garder la même licence. C'est-à-dire que quelque chose d'ouvert vous n'avez pas le droit de le refermer, y compris vos modifications. Vous prenez un  logiciel libre, vous mettez votre travail dedans, vous modifiez le logiciel, eh bien la liberté que vous avez obtenue, l'avantage que vous avez obtenu sur ce logiciel libre que vous avez pu revendre par exemple, d'autres personnes ont le même liberté derrière. Ça c'est quelque chose. Donc on a des licences  copyleft, d’autres qui sont non copyleft.
 
 
 
 
 
==10' 15==
 
 
 
Autre notion très importante c'est la notion du ''fork'', la fourche en anglais.Autre notion très importante, c'est la notion du ''fork'', donc la fourche en anglais. Le principe du code informatique c'est que c'est un bien qu'on appelle non rival. Si on fait un parallèle, il y a une différence notable entre je prends votre montre et vous me donnez l'heure. Si je prends votre montre vous n’avez plus de montre, c'est moi qui l'ai à la place. Donc c'est un bien rival, il n'y a qu'une montre, si vous n'avez qu'une montre, c'est votre montre.
 
 
 
L'heure c'est une information. Si vous me donnez l'heure vous n'avez rien perdu. Et dans le code informatique, et toutes les informations numériques en général, c'est le même chose. C'est-à-dire que si vous dupliquez une information numérique vous n'avez pas enlevé cette information à la personne qui l'avait initialement. Dans le Logiciel Libre, puisqu'on peut faire circuler le code source à loisir, et qu'en plus de ça, grâce à Internet aujourd'hui, et aux technologies numériques, on peut reproduire l'information pour un coût négligeable et sans perte de qualité, ce code va circuler. Du coup, quand des gens se mettent ensemble pour faire un projet libre, ces gens-là sont comme n'importe qui d'autre ; même si ce sont des libristes et que les libristes sont des gens fabuleux, il arrive qu'ils se fâchent, qu'ils ne soient pas d'accord et qu'ils décident de prendre des voies différentes. Donc si vous êtes dans un projet classique, fermé, avec de droits de propriété, etc, les gens vont s'étriper jusqu'à la mort parce que celui qui va perdre la partie va repartir bredouille et les mains vides.
 
 
 
Dans le Logiciel Libre, n'importe qui, y compris les gens qui ne sont pas dans le projet, peut récupérer le code source et faire ce qu'il veut avec. Quand on a projet avec des gens qui se fâchent, chacun part de son côté avec le code source, et le meilleur réussira à faire vivre son projet, et donc on n'a rien perdu. Donc ça simplifie considérablement la gestion des projets. Il faut bien comprendre qu'il y a une différence entre ce qui est de l'ordre du code, donc vraiment l'information en elle-même, le code source, et un projet. Souvent vous avez un projet, comme Firefox par exemple, qui a un code source, vous pouvez, vous, récupérer le code source de Firefox et faire ce que vous voulez avec. Mais ce que vous avez fait avec, vous ne pourrez pas l'appeler Firefox, parce que le Fondation Mozilla a déposé la marque Firefox et a une sorte de protection par la marque. Il y eu un exemple là, qui date d'il y a quelques mois, l’entreprise informatique Dell a dit « sur nos ordinateurs Dell qu'on vous vend, on vous propose un super service, pour genre 15 $, on vous installe Firefox par défaut, automatiquement. » Donc vous récupérez l'ordinateur avec Firefox déjà installé. Les gens de la fondation Mozilla ont hurlé en disant Firefox est gratuit. Donc il est hors de question que vous vendiez quelque chose avec la marque Firefox si vous faites payer 15 $. Et là ce n'est pas sur la licence du logiciel qu'ils jouent mais sur la marque. Si Dell avait dit pour 15 $ on vous met un navigateur qui s'appelle « Dell navigator », par exemple, ils avaient le droit avec le même code source. Mais il y a une sorte de protection par rapport à la marque.
 
 
 
Et sur cette notion de fork on a exemple qui est relativement récent, qui est assez spectaculaire et intéressant, c'est le passage d'OpenOffice à LibreOffice. Lors de la crise de 2008 il y a une entreprise qui s’appelait Sun, qui était une grosse boîte dans l'informatique, qui avait beaucoup de projets libres, ils ne faisaient pas que du Libre mais ils en faisaient quand même pas mal. Ils avaient quand même la réputation d’être plutôt réglos par rapport au Libre, et parmi ces projets ils avaient OpenOffice, dont vous avez sans doute entendu parler, qui est une suite bureautique, libre, et eux ils la vendaient, ils l'intégraient dans des solutions de services aux entreprises, etc, et il y avait une communauté de développeurs autour de ce truc-là. 2008 arrive, la crise tombe et Sun a des problèmes de trésorerie. Manque de bol, la boîte coule et se fait racheter par Oracle, qui est une grosse société d'informatique, qui fait du propriétaire et qui ont dit on rachète Sun. Et tout le monde a hurlé en disant « ça va être terrible, ils vont verrouiller tous les projets libres de Sun, ça va être l'hécatombe. »
 
Et Oracle a dit « ne vous inquiétez pas, on rachète Sun, on sait ce qu'on fait, on sait ce que c'est que le Libre, et on va s'adapter. » Et en fait, pas du tout, ils ont commencé à tout fermer, tout verrouiller, etc. Il y avait déjà de l'eau dans le gaz entre la communauté OpenOffice et Sun à l'époque, et quand ils ont commencé à faire ça sur OpenOffice, les développeurs ont dit « nous on ne veut pas rentrer dedans, ça ne nous plaît pas du tout », et du coup il y a un projet, concurrent, qui a repris le code d'OpenOffice, qui s'appelle LibreOffice, qui s'est monté notamment avec des budgets venus de Google mais également d'entreprises brésiliennes et les développeurs d'OpenOffice ont dit : « ouais, ça a l'air mieux de passer du côté du projet LibreOffice que de rester dans OpenOffice ». Et donc les développeurs sont tous partis, les uns après les autres, d'OpenOffice à LibreOffice. Et, effet très positif, dès lors que LibreOffice était désolidarisé de Sun, il y avait toute une série d'éléments techniques qui étaient là pour connecter OpenOffice dans les solutions de Sun, qui ralentissaient le machin, etc. Ils ont commencé par dégager tout ça, le logiciel s'est mis à mieux tourner tout de suite. Et ils ont commencé à faire évoluer le logiciel et Libre Office s'est mis à vraiment progresser par rapport à OpenOffice et Oracle n'a jamais réussi à rien faire d'OpenOffice et ils l'ont refilé à la fondation Apache et le machin végète gentiment. Donc là on a une belle illustration de la force qui est rendue possible par cette ouverture et la force du modèle. Et la façon dont finalement, cette liberté permet de ne pas se faire enfermer dans des grosses pyramides hiérarchiques de propriété.
 
 
 
Tout ça permet de simplifier et d’accélérer les projets. C'est-à-dire que vous n'avez pas besoin de gérer des trucs contractuels, avec des gardes-fous et des choses en vous disant « oui mais si je signe ça et qu'il se passe ceci etc, » et de méfiance, il y a beaucoup plus de souplesse pour faire face aux difficultés.
 
 
 
Autre notion très importante, alors celle-là, si vous êtes débutant, si vous voulez frimer avec le logiciel libre c'est super efficace. C'est la différence entre GNU et GNU/Linux. Dire GNU/Linux c'est vraiment la marque du puriste. Richard Stallman, donc le barbu chevelu du début, en 84,  il pose les principes du logiciel libre, il est dans une démarche philosophique ; ensuite il invente une licence, donc il se donne des outils juridiques. Et ensuite il lance un appel et il dit « si on s'amusait à faire un système d’exploitation entièrement libre », donc il se met à faire du code. Il est vraiment sur une démarche complète. Et donc il lance ça fin 83, et en 84 les gens commencent à travailler là-dessus, et c'est le projet GNU qui vise à faire une système d'exploitation entièrement libre, donc avec cet acronyme récursif qui est une blague d'informaticien. Et donc il fait ça avec la licence et tout ça, et des tas de gens bossent sur ce projet GNU pour faire un système d'exploitation entièrement libre.
 
 
 
Dans un système d'exploitation il y a le noyau qui est un peu la clef de voûte su système qui va être une partie qui va faire dialoguer les logiciels, les différents logiciels du système d'exploitation  avec le hardware et donc évidemment c'est un point très important. Et c'est quelque chose sur lequel ils travaillaient et qui n’était pas fini. Et en 91, Linus Torvalds, qui à l'époque est toujours étudiant ou venait tout juste de finir ses études, crée son propre noyau, qui n'est pas super étoffé, mais en gros il arrive et fait « voilà, j'ai fait ce noyau, est-ce qu'il vous plaît ? » Il y avait une frustration assez importante parce que tout le monde avait mis en place des tas de briques mais le système  ne tournait pas puisqu'il manquait le noyau, et la communauté s'est emparée du noyau Linux pour faire enfin tourner leur système d’exploitation.
 
 
 
On distingue quand même entre Linux, Linux c'est le pingouin, et le projet GNU, c'est le gnou, évidemment. Et on distingue ça, parce Linux est juste une brique d'un système d'exploitation qui soit entièrement libre. Et ce noyau Linux, on va le retrouver dans des tas d’équipements. Vous avez ça dans tous les téléphones Android et vous avez ça dans des calculateurs, des super calculateurs, dans des télévisions connectées, un peu partout et soit dans des systèmes entièrement libres comme un système d’exploitation GNU/Linux, soit dans un système qui va contenir du propriétaire mais avec cette brique-là qui va être en place.
 
 
 
Il faut savoir, si vous allez sur le site de la fondation Linux, que c'est quelque chose d’absolument énorme aujourd'hui, ce qui nous amène à la question de l'Open Source. Vous avez probablement entendu cette question Open Source, Logiciel Libre ou logiciel open source. Les différences juridiques sont assez maigres. La plupart des logiciels sont reconnus par la FSF qui est la Free Software Fondation, qui est donc l’organisation montée par Stallman, sont également reconnus par l'Open Source Initiative. Il y a quelques différences, mais dans la pratique, au niveau des licences c'est généralement compatible des deux côtés.
 
 
 
La différence est philosophique. Je vous rappelle, au début, le fond du projet du logiciel libre c'est la liberté de l'utilisateur, le partage du savoir. L'Open Source Initiative, ce sont des gens qui ont dit « partager le code source c'est super efficace pour coder plus vite, plus efficacement ». Donc ce sont des gens qui ont une démarche technique. Aujourd'hui le mouvement open source est prospère, c'est-à-dire que si vous allez, comme je vous le disais tout à l'heure, sur le site de la fondation Linux, vous allez voir les membres Platine, c'est IBM, c'est HP, il y a une grosse boîte chinoise, etc, même Microsoft s'y est mis, et la semaine dernière, ils ont annoncé que Microsoft aimait Linux. C'est vous dire à quel point ce truc est devenu très important. Il y a quelques années Microsoft disait que le Logiciel Libre c'était le cancer de l’informatique.
 
 
 
Or, on le verra tout à l'heure, ce n'est pas parce que vous partagez le code source que vous garantissez nécessairement la liberté de vos utilisateurs. Vous pouvez le faire, prendre des briques, comme ça, les mixer avec du propriétaire ou faire des systèmes où l'utilisateur est complètement contraint par le système même si vous utilisez des briques libres.
 
 
 
== 20' 00==
 
 
 
Autre point très important libre n'est pas gratuit.
 

Dernière version du 3 novembre 2016 à 15:20


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