HandyLinux

De April MediaWiki
Révision datée du 26 septembre 2014 à 14:53 par Morandim (discussion | contributions) (Page créée avec « Catégorie:Transcriptions '''Titre :''' Présentation de la distribution HandyLinux '''Intervenants :''' Arnaud de HandyLinux - Interviewer de Radio Larzac '''Lieu... »)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à la navigationAller à la recherche


Titre : Présentation de la distribution HandyLinux

Intervenants : Arnaud de HandyLinux - Interviewer de Radio Larzac

Lieu :RMLL 2014 - Montpellier

Date : Juillet 2014

Durée : 15 min 20

Lien vers la vidéo : [1]

00' transcrit MO

Du 5 au 11 juillet ont lieu à Montpellier les 15èmes Rencontres Mondiales du Logiciel Libre. Nous y avons rencontré Arnaud qui nous présente la distribution Handy Linux.

Journaliste : Bonjour Arnaud.

Arnaud : Bonjour. Comment allez-vous ?

Journaliste : Très bien et vous ?

Arnaud : Ça va super bien. Moi je suis à mes premières RMLL, je suis très content. Il y a une bonne ambiance, des gens sympathiques, plein d’humain. Ça fait du bien. Tout va très bien.

Journaliste : Arnaud est-ce que tu peux nous présenter Handy Linux ?

Arnaud : En fait Handy Linux est une distribution qui est née à l'initiative de Guantas qui avait plusieurs personnes qu'il connaissait, qui n’arrivaient vraiment pas à s'en sortir en informatique, soit parce qu'ils étaient nuls en informatique, soit parce qu'ils venaient de Windows et que le monde Linux leur était complètement étranger ; ils étaient complètement perdus dedans. Donc il nous a demandé, sur le forum de CrunchBang Linux à l'époque, d'essayer de construire un test de distro facilitante. Donc le but n'est pas d'avoir une distribution pour débiles, ou une distribution que pour les débutants, ou une distribution que simplifiée ou que légère. C'est une distribution pédagogique en fait, c'est-à-dire avec des outils facilitants qui permettent de prendre en main facilement l'informatique depuis n’importe quel niveau, même si on n'a jamais touché un clavier ; et très facilement, en trois clics, virer les outils facilitants et se retrouver avec une base Debian Xfce stable, sans dépôts particuliers, dangereux, etc, complètement stable et donc de mettre un pas dans le Libre, mais « de façon » propre entre guillemets. Voilà. Sur une base Debian saine et pas sur un fork, C’était ça notre but.

Journaliste : Donc c'est du vrai tout public, c'est ça ?

Arnaud : Ah du vrai tout public ! Il n'y a pas de sexe. Non non, c'est vraiment orienté. Par exemple, à l'accueil, il y a un écran qui permet de développer tous les outils de base de l'informatique, c'est-à-dire l’utilisation du clavier, l'utilisation de la souris, un écran comment ça fonctionne, un ordinateur, en gros, comment ça fonctionne, où est-ce qu'il faut appuyer, comment il faut s'en servir. Une fois qu'on a passé cette petite phase-là, qui est très rapide, parce qu'en dix minutes on peut prendre en main un ordinateur, c'est un outil assez simple quand même, après on passe aux applications. Les applications, elles aussi, sont détaillées complètement. Comme c'est une distribution francophone, on a fait un gros effort sur le wiki, la documentation, qui présente chaque application, qui présente l'évolution possible de la distribution, c'est-à-dire comment faire pour la rendre « moins facile » entre guillemets, pour passer au stade supérieur, jusqu'à bien sûr, le petit tuto « Terminal ton ami, apprend à manipuler la boîte noire ». C'est le but du jeu, arriver avec rien et repartir avec un système qu'on peut utiliser facilement, sans se prendre la tête.

Journaliste : Est-ce que ça veut dire que vous l'avez testé chez des vrais débutants complets ?

Arnaud : Oui. Ça a été justement la première phase de tests quand on a commencé les premières alphas, sur le forum de CrunchBang Linux qui nous a accueilli à l'époque, avant qu'on n'ait notre site. Et donc Guantas lui était dans le milieu médical et avait accès à plusieurs personnes âgées qui avaient des problèmes déjà moteurs, physiques, des petits handicaps, des petits soucis au niveau des articulations, etc. Donc il fallait essayer de trouver une distribution, il ne faut pas cliquer dans tous les coins, il ne faut pas chercher tout le temps, il faut que ce soit rapidement exploitable. Et donc est venue l'idée, tout de suite, du Handy menu, c'est-à-dire de regrouper les applications par thèmes et non pas par noms d'applications. Par exemple dans notre menu il n'y a pas marqué Chromium, il n'y a pas marqué Firefox, il n'y a pas marqué Thunderbird, etc. C'est « Écris ton mail », « Ballade-toi sur le net ». Donc c'est vraiment fait pour partir de rien et les gens qui l'ont testé là. pour l'instant. sont très contents quand ils sont débutants, en revanche, je dois le dire, ceux qui sont utilisateurs Linux classique sont très perturbés parce que, du coup, c'est trop simple. On perd nos habitudes. On n'a plus le menu avec le menu déroulant avec tous les trucs qui s’ouvrent au fur et à mesure, c'est une fenêtre simple, donc ça, ça les perturbe. Mais c'est pour ça que le but du jeu c'est de pouvoir enlever ça très vite et de se retrouver avec une distro stable, facile à utiliser, rapidement.

Journaliste : Est-ce que la perturbation ne vient pas justement plutôt du changement d’habitudes que de la simplification ?

Arnaud : Tout à fait. Là je suis tout à fait d’accord. Effectivement c'est le changement d'habitudes qui pose problème, que ce soit aux utilisateurs de Windows quand ils passent à Linux, ou aux utilisateurs de Linux classique quand ils viennent sur Handy Linux. Mais bon, le but du jeu, le vrai but du jeu pour Handy Linux, c'est de ne pas utiliser Handy Linux, de ne plus utiliser Handy Linux. Le but du jeu pour nous c'est que quelqu'un, découvre Handy Linux, découvre l'informatique grâce à ça, s'en serve, six mois, un an, et puis le vire. Et après prenne une vraie Debian ou alors taper dans de la Gentoo, dans de l'Arch, enfin voilà, découvre vraiment le Libre et découvre ce que ça fait de travailler avec des outils performants parce que, effectivement, il y a des outils performants quoi qu'on en dise. Et donc découvrir une autre façon de travailler librement, avec des communautés, et pas justement avec un store, pas avec quelqu'un qu'on appelle et qu'on paye, mais avec une réelle communauté d'utilisateurs et des gens qui s'impliquent et qui s'investissent

Journaliste : Cette distribution Handy Linux est en développement depuis combien de temps ?

Arnaud : Mois d'un an. On a commencé en avril dernier, enfin, elle a un peu plus d'un an, mais la première version stable est sortie il y a moins d'un an. Nous on est très contents du résultat. Les gens qui l'utilisent aussi. On est à un peu plus de 13 000 téléchargements de la dernière version stable, donc en trois mois. On est très heureux.

Journaliste : Combien de personnes sont concernées directement par le développement ?

Arnaud : Sur le développement pur on est deux, en fait. Moi je développe la distribution, je la construis intégralement. Il y a Manon qui est une contributrice de CrunchBang Linux qui m'aide énormément pour tous les scripts Python, parce que moi je n'y connais rien. Après, le reste de l’équipe, c'est surtout pour d'autres postes. Par exemple Dyp qui lui est modérateur sur le forum, qui s'en occupe très bien, Fibi qui s'occupe plus du blog. On a aussi d'autres intervenants sur le forum qui travaillent énormément, qui s'investissent beaucoup, comme Tartarin qui fait un gros travail d'édition parce qu'il avait l'habitude de Wikipédia, etc, alors que moi pas trop. Tout le développement c'est vrai que je m'en occupe, je porte un peu tout ça tout seul, mais heureusement j'ai une super équipe qui m'aide pour tous les à côté, qui prennent beaucoup de temps, qui sont très chronophages, qui demandent beaucoup d'investissement personnel mine de rien, et ils font du très gros travail. Merci beaucoup à vous. Donc en tout, en gros, on est dix. En gros je fais 90 % du travail qu'on voit, mais ce que font les autres c'est quand même très important pour le maintien de la communauté surtout.

Journaliste : Et sur les retours forum, par exemple, est-ce que vous voyez des amorces de contributions ?

Arnaud : Les premières contributions sont des scripto bash, j'en ai eues de la part de ???, par exemple qui m'a aidé, pour Redshif config. Redshif c'est un filtre d'écran pour aider les personnes qui ont des soucis d'yeux, etc, pour ne pas avoir trop de luminosité. Et ce paquet existe chez Debian, mais il n'y a pas de configuration automatique. ??? avait un premier script en bash, qui fonctionnait très bien, et Manon en a fait un deuxième en Python qui fait une configuration automatique. Donc ce sont les utilisateurs eux-mêmes qui, utilisant une de nos applications, voient une fonctionnalité, demandent si c'est possible, demandent si ça existe. Non ça n'existe pas ! Très bien, comment on fait pour la faire ? Et ça démarre comme ça. C'est pour ça qu'on a appelé notre distribution une distribution collégiale, parce que c'est vraiment dans cet esprit-là qu'on veut la construire. On a remarqué que la plupart des développeurs n'étaient pas présents sur les forums d’utilisateurs dans le monde du Libre. Je trouve ça extrêmement dommage. C'est vrai qu'il y a une séparation technique de compétences évidentes, entre un développeur qui a passé 15 ans dans le milieu informatique et un utilisateur lambda qui arrive. Mais c'est dommage qu'il n'y ait pas de rencontre, qu'il n'y ait pas de lieu de rencontre. Et sur Handy Linux on a vraiment voulu mettre l'accent sur cette collégialité, c’est-à-dire faire participer les utilisateurs au maximum. Par exemple moi je construis la distribution, je ne prends aucune décision tout seul. Je pose dans la section propositions « Voulez-vous faire ça ? Vous ne voulez pas ?» Ils veulent le faire, je le fais. Ils ne veulent pas le faire, je ne le fais pas. Tous les programmes qui ont été ajoutés à Handy Linux, tous les outils qui ont été ajoutés, ont été ajoutés tous sur demande d’utilisateurs. Toujours ça naît d'un besoin de quelqu’un, ça ne naît pas d'une idée à moi qui ai envie d'imposer quelque chose à l'utilisateur. Ça vient toujours de lui. Tout Handy Linux vient des utilisateurs.

Nous on est très heureux de ce phénomène, de ce mode de construction, parce que ça change un peu des autres distros, que je trouve très bien par ailleurs. Je fais partie de ceux qui disent que plus il y a de distros mieux c'est, il y a plus de choix. Mais on a essayé de se démarquer justement de ce côté-là, c'est-à-dire de donner la parle à l'utilisateur, d’arrêter de le prendre pour un débile, parce qu'il y a quand même un peu sur des forums, ce RTFM, le fameux Read the fucking manual ,qui est interdit chez nous. On l'a interdit carrément, purement et simplement je l'ai interdit. Celui qui l'emploie dans mon forum, je le vire. Je n'en veux pas. On n'a pas le droit de dire va te faire voir à un mec qui pose une question. Soit on lui indique le bon moyen vers la doc, parce qu'on a fait une doc propre, soit on lui répond parce que ça veut dire qu'on a fait une erreur et qu'on n'a pas prévu cette question-là. À nous de prévoir les questions. Si on n'a pas prévu, à nous d'y répondre.

09'00

Journaliste : Comment ça se passe pour la documentation de Handy Linux ?