Google, Facebook, etc : pourquoi et comment décoloniser Internet - Pierre-Yves Gosset

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Titre : Google, Facebook, etc : pourquoi et comment décoloniser Internet ?

Intervenant : Pierre-Yves Gosset

Lieu : RMLL2015 - Beauvais

Date : Juillet 2015

Durée : 49 min 14

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Résumé

Petit à petit, quelques entreprises collectent de plus en plus de données sur les utilisateurs de plus en plus nombreux à utiliser leurs services en ligne. Il est devenu quasiment impossible d’éviter Google, Apple, Facebook, Amazon ou Microsoft (« GAFAM ») en allumant son ordinateur ou son smartphone, en surfant sur internet, en échangeant (par email ou visio) avec d’autres personnes.

Et ces entreprises souhaitent étendre leur pouvoir sur des domaines qui sortent du web : téléphonie, télévision, domotique, robotique, nanotechnologies, intelligence artificielle ou même santé ou éducation.

Nous vous proposons de découvrir un rapide inventaire des supports de collecte d’informations personnelles, et l’ampleur de la colonisation latente d’Internet, pourtant au départ conçu de façon décentralisé.

Puis nous évoquerons quelques pistes de résistance, accessibles à tout-e-s, afin que nos données ne finissent pas systématiquement aspirées par le « trou noir » de GAFAM.

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Donc je vais sortir le un, si on peut me faire cinq minutes, cinq minutes avant la fin. Puisqu'en plus, c'est bien, il y a déjà des gens, je crois, qui sont là pour Richard Stallman, c'est pratique, du coup, de faire la conf juste avant, sauf que du coup, je vais sans doute un peu mordiller sur la pause pour, si jamais vous avez des questions, etc, on pourra les poser pendant le temps de pause, et évidemment, on pourra se retrouver juste après.

Deuxième contrainte, c'est qu'en fait je fais deux confs en une, finalement. Vous êtes venus ici pour voir « comment est-ce qu'on peut décoloniser Internet ». En fait, on avait une autre conf Framasoft, qui était prévue, un petit peu autour du bilan de cette opération qu'on a lancée il y a quelques mois, et donc je vais vous faire du deux en un, autant vous dire que ça va aller vite et que, du coup, je prendrai les questions sans doute après, plutôt que pendant.

Donc, la conférence s'intitule « Et si on décolonisait le Net, neuf mois après ? ». C'est un petit peu pour faire le bilan de ce que j'ai présenté aux RMLL 2014 à Montpellier, auxquelles on a présenté cette opération qu'on a lancée, finalement, au mois d'octobre. Donc, aux RMLL 2014, on tâtait un petit peu la température, et maintenant, eh bien il est temps de voir, un petit peu, ce qui s'est passé depuis. Donc, c'est là que je vais aller vite parce que si vous cherchez la présentation, vous pouvez retourner sur le site des RMLL, il y a une vidéo qui s'appelle « Et si on dégooglisait Internet ? », qui reprend, quand même, en grande partie ce que je vais vous dire là, pendant la première partie de la conf, qui est, un petit peu, quels sont les problèmes que pose GAFAM, Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, sur cette question de la centralisation du Net.

Google, je rappelle, est né en 98, donc ça ne fait pas, non plus, si longtemps que ça. Google n'a pas vingt ans et Google aujourd'hui, répond sur la partie moteur de recherche à environ 45 000 recherches par seconde. 45 000 recherches par seconde c'est, (Pyg fait claquer deux fois ses doigts), entre temps, là, il s'est passé 100 000 recherches sur Google, ça va quand même très vite et, évidemment, il y a une très grosse infrastructure derrière. C'est essentiellement pour ça que les gens connaissent Google. Mais l'idée c'est de faire un petit inventaire à la Prévert de ce que propose Google comme services et jusqu'où il va aujourd'hui.

Donc Google Mail, les dernières stats que j'ai trouvées dataient de 2012, et c’était, officiellement, sur le blog du compte Google, 500 millions de boîtes mails. Les adminsys qui sont dans la salle apprécieront. Aujourd'hui, ils doivent être à peu près à un milliard, c'est-à-dire que moi je vois que les gens autour de moi qui ne connaissant pas le logiciel libre et qui ne sont pas forcément sensibilisés à ces questions, vont quasi, maintenant, systématiquement, se créer un compte chez Gmail plutôt qu’ailleurs. Quand on parle de se créer une boîte mail, c'est Google. Avant on avait une pseudo diversité, un peu de Yahoo, un peu d'Outlook, que des choses bien libres évidemment. Autant vous dire que ça a changé depuis, et que Google truste l’essentiel des créations de boîtes mail.

Autre service extrêmement utilisé Google Drive. Est-ce qu'il y en a, parmi vous, qui utilisent Google Drive, ou que l'on force à utiliser Google Drive. Si vous pouvez lever la main. On est quand même là aux Rencontres Mondiales du Logiciel Libre, donc, forcément, la stat est biaisée, mais ça veut dire que souvent on vous force à utiliser du Google Drive, parce que vous, vous êtes peut-être auto hébergé, vous avez peut-être votre propre boîte mail, mais, potentiellement, les gens qui vous disent « Ah ! Eh bien tiens j'ai partagé tel document sur Google Drive. Ah ouais, mais c'est mieux si tu te crées ton compte parce que, du coup, tu retrouveras les dossiers bien classés, comme il faut, etc, et puis tu pourras déposer les fichiers, etc ». Donc Google nous enferme, finalement, en hébergeant nos fichiers.

Dans les services, et je vais accélérer du coup, Google Agenda, YouTube. Là aussi, à Framasoft, on fait souvent des confs autour de ce projet de dégooglisation, quand on explique que Google et YouTube c'est la même chose, enfin, en tout cas, c'est la même entreprise, les gens sont souvent assez choqués. On a tendance à oublier que le grand public ne sait pas que YouTube est maintenu, est administré par Google. Sur les dernières stats, là aussi, qui datent d'il y a quand même plus de deux ans, on était à un milliard de visiteurs uniques par mois, et à cent heures de vidéo uploadées par minute. Autant dire que, aujourd’hui, YouTube est le premier média mondial devant la télé. C'est celui qui touche le plus d'utilisateurs et, évidemment, celui qui contrôle le premier média mondial, a, clairement, un pouvoir sur la population.

Dans les choses un peu plus cachées, que les gens connaissent moins, ce sont les outils pour webmaster, que propose Google. Typiquement Google Analytics, c'est-à-dire l'outil de stats que propose à Google. On a longtemps utilisé à Framasoft, honte sur nous, avant d'aller ailleurs, évidemment. C'est un service qui permet, en rajoutant deux lignes de code sur son site web, d'obtenir des statistiques, que fournit Google, avec des choses graphiques derrière, etc. Et, aujourd'hui, Google Analytics, donc ça ce sont les stats, là aussi officielles, sur les, je crois, dix mille ou cent mille plus gros sites du monde, représente à peu près 70 %. 70 % des dix mille ou cent mille plus gros sites, je ne me souviens plus exactement, utilisent les services de Google Analytics. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que sur l’essentiel des sites web visibles sur Internet, et sur lesquels les gens vont régulièrement, sont traqués à 70 %, sont traqués par Google Analytics. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que Google fournit le service de stats, mais évidemment, il stocke les statistiques, donc Google sait, quand on crée un site web et qu'on utilise Google Analytics, que, derrière, d'où vient le visiteur, combien de temps il est resté sur la page, sur quels liens il a cliqué, quel était, éventuellement, le contenu de cette page, est-ce qu'il a cliqué sur des publicités, si oui lesquelles, etc.

Évidemment, le fonds de commerce de Google c'est la publicité. Google est avant tout une régie publicitaire. C'est un peu bizarre de dire ça comme ça, parce que c'est, évidemment, une énorme boîte avec une infrastructure monstrueuse en termes de technologie et de serveurs, mais, c'est avant tout, enfin le business modèle de Google, c'est d’être la plus grosse régie publicitaire, et la plus efficace possible. Et donc, c'est là-dessus qu'ils basent une grosse partie de leurs revenus : treize milliards de dollars par mois, avec une faute à milliard.

Toujours dans les outils pour développeur, on a Google CDN, qui est là aussi, malheureusement, beaucoup utilisé, y compris par pas mal de sites qui tournent autour du logiciel libre, c'est-à-dire que vous, en tant que développeur, vous avez parfois tendance à utiliser des fontes, donc des polices de caractères qui viennent, en fait, qui sont en provenance de chez Google, tout simplement parce que c'est plus simple, et c'est beaucoup plus rapide à utiliser que de télécharger ces fontes sur son site et puis de les intégrer. Donc, pour gagner quelques minutes, on va tout simplement faire un petit copié collé d'un bout de texte que vient de chez Google, et Google va récupérer exactement les mêmes informations que avec Google Analytics, c'est-à-dire que, puisque vous chargez la police de caractères depuis chez Google, Google sait d'où vos visiteurs viennent, ce qu'ils ont vu comme pages, et, éventuellement, où est-ce qu'ils vont aller.

Dans les outils qui sont largement utilisés aussi, donc nous on travaille essentiellement avec des associations, Google Groups, c'est-à-dire service de listes de diffusion sur lequel, heureusement, enfin heureusement, malheureusement aujourd’hui, il y a un frein, c'est que, la plupart du temps, il faut avoir un compte Gmail pour utiliser Google Groups. Donc, c'est à la fois un mal parce que, forcément, ça pousse les gens à se créer une boîte mail Gmail, et, à la fois, c'est un bien, parce que les gens commencent à se rendre compte que, même si Google ne fait pas payer Google Groups, ça commence à faire un peu tilter les gens de se dire « mais pourquoi est-ce que je devrais me créer un compte chez Gmail et tout ça pour envoyer un message sur une liste de diffusion ».

Dans les outils, on a aussi Google Talk et Hangout, donc qui permettent de faire de la vision conférence et du chat. Et là, je vais déborder un petit peu sur ce qu'on ne voit pas toujours de Google, et là où Google commence doucement mais sûrement à s'implanter, c’est-à-dire, évidemment, les systèmes d’exploitation, le mobile, les Google Glass, etc..

Le premier dont je souhaitais vous parler c'est évidemment le mobile. Qui, ici, a un téléphone Android. Alors, même avec du Cyanogen dedans ? Tout de suite il y a un peu plus... Cyanogen, Replicant ou d'autres. Ça représente, oui, eh bien on est sur la stat à peu près officielle environ 70, 80 %. Est-ce qu'il y en a qui ont des iPhones ? Je pose la question, ça n'a rien à voir avec la conf, mais non ? Là, du coup, on sort de la stat officielle. Donc, clairement, Android, un système qui est aujourd'hui de plus en plus fermé par Google, la publication et le fait de commiter sur les sources d’Android, qui, à la base, étaient quand même relativement libres, même si ce n'était pas du 100 % libres, devient de plus en plus difficile.

Autre service sur lesquels Google s'étend, c'est le paiement sans contact, le paiement par téléphone, avec Google Wallet, qui, pour l'instant, est essentiellement implanté, évidemment, aux États-Unis, mais qui arrive, doucement mais sûrement, en France. Donc là on peut commencer un petit peu à s'inquiéter parce que ça veut dire que Google, en plus de filtrer sur le web, commence aussi à vous suivre sur vos paiements, sur les déplacements que vous faites : où est-ce que j'ai été ? Est-ce que j'ai acheté un muffin au chocolat ou un muffin à la myrtille ? Google, potentiellement, pourra le savoir, et peut le savoir déjà, même aujourd'hui, aux États-Unis.

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On voit que Google sort un petit peu, aussi, du côté web et flicage direct, en proposant des services qui sont extrêmement pratiques, typiquement la Google Car. Donc là j'ai pris, a priori c'est le modèle plus ou moins définitif qui roule aujourd’hui, je crois, sur les routes de Californie, puisque ça fait trois semaines, un mois, je crois, que ça a été autorisé aux États-Unis, le fait de faire rouler les Google Cars donc, sur des vraies routes, pour l'instant, évidemment, avec un chauffeur qui est là pour reprendre la main, au cas où. Mais, forcément, donc là on commence à voir un petit peu l’implication, l’intrication que commencent à avoir les différents services de Google entre « tiens j'utilise un smartphone savoir où va la personne. Donc, potentiellement, lorsqu’elle va monter dans sa voiture, si elle fait le même trajet tous les jours, je vais lui proposer, directement, de l'amener de son domicile à son lieu de travail ». On va savoir à quelle heure elle est partie, à quelle heure elle est revenue, qui est-ce qu'elle a croisé sur la route, etc. Les Google Cars ne sont pas juste des véhicules. Ils sont censés être des véhicules intelligents, évidemment des véhicules intelligents qui vont vous suivre. Je rappelle, au départ c'est juste une boîte qui faisait un moteur de recherche.

Les Google Glass, le projet est, pour l'instant, plus ou moins en stand-by, mais il semblerait qu'il puisse revenir sous peu. Il a un peu fait peur aux États-Unis, parce que, forcément, les défenseurs du droit à la vie privée, et à l'accès aux données personnelles se disaient « mais qu'est-ce qu'on va faire de toutes ces données, parce qu'on va se trimballer avec des Google Glass dans la rue, on va savoir qui est-ce qu'on a croisé. Google va savoir qu'est-ce qu'on a regardé ». Il y a des cafés, tout de suite, qui, à San Francisco, ont interdit les Google Glass en disant « non, les gens viennent boire un café et ils n'ont pas envie de savoir s'ils sont filmés ou pas filmés ; ce n'est pas du tout l’objet » . Donc Google, pour l’instant, a mis le projet en stand-by, mais ça ne veut pas dire, du tout, qu'il ne ressortira pas sous une autre forme, plus tard.

Dans la partie santé, Google, s'intéresse, vous avez à gauche une image de Google Doctor, qui est actuellement en test aux États-Unis. C'est-à-dire, voilà, vous marquez « j'ai mal aux genoux » et vous avez le premier lien « Parlez avec un docteur », docteur qui, aujourd'hui, est validé par Google, et auquel vous allez pouvoir poser des questions, etc. Donc Google s'intéresse évidemment à votre santé. Pourquoi ? Eh bien, parce que votre santé vous importe, et donc, potentiellement, il y a de l'argent à faire derrière, de la publicité, évidemment, mais aussi, pourquoi pas, vendre des services de médecine. Et ce qui a fait un petit peu scandale, c'est que, évidemment, il y avait pas mal de docteurs, de vrais médecins, qui disaient « mais d'où ça, Google a les capacités à valider, ou invalider, les compétences des médecins ? ».

Google travaille évidemment sur les nanoparticules, les nanoparticules et tout ce qui va être nanorobot.

Google achète, en tout cas a acheté en masse des bases de données d'ADN. L'ADN c'est de la data. Google sait traiter de la data en très grosses quantités. L'idée, évidemment, c'est d'utiliser les compétences et l'infrastructure de calcul de Google, pour traiter de l'ADN. Et donc, ça pose de vraies questions, parce que le directeur de la recherche et développement chez Google, donc Ray Kurzweil, est clairement, depuis des années, il ne s'en est jamais caché, affiché comme transhumaniste. Le transhumanisme c'est un courant de pensée qui dit que l’être humain est biologiquement limité, et qu'il a atteint, aujourd'hui, les limites de ce que pouvait porter, supporter son corps, et que, aujourd’hui, la technologie est là pour l'aider. Ça veut dire que Google aujourd'hui, et ce ne sont pas des projets de science-fiction, ce sont des projets qui sont en test aujourd’hui au, je ne sais plus comment s'appelle le département de recherche et développement, le Google Lab, si je dis pas de bêtise, la R&D de chez Google, ce sont des choses qu'ils testent ; par exemple on ingère des nanorobots qui vont tester notre niveau de diabète et qui vont nous prévenir, possiblement sur une montre Google, lorsqu’il va falloir prendre sa dose d’insuline, ou pas.

Google aussi, en 2012, je crois, ou 2013, a racheté différentes sociétés de robotique, et notamment Boston Dymanics, qui était une boîte qui travaillait essentiellement avec l'armée. Et donc, là aussi, ça pose un certain nombre de questions. C'est un peu comme les Google Cars, c'est, vraiment, on voit avancer, petit à petit, le fait que Google souhaite vous accompagner, y compris dans votre vie physique, et pas uniquement sur le côté numérique, à la fois par le téléphone que vous avez dans la poche, et pourquoi pas, plus tard par des robots qui seront chez vous, et qui seront équipés d'une intelligence artificielle quand même relativement poussée, et qui seront là pour vous aider. Là aussi, la question qui se pose derrière c'est, à un moment donné, qui contrôle ces robots ? Qui va, à un moment donné, pouvoir dire, quelqu'un qui tombe « est-ce que le robot est là pour m'aider ? Est-ce qu'il n'est pas là ? ». Comment est-ce qu'on va, à un moment donné, les programmer ? Qui va les diriger ? Et aujourd’hui, ça commence vraiment à faire peur à un certain nombre, pour l'instant d'Américains, parce que je trouve que la France est un peu en retard là-dessus, mais on peut commencer vraiment à s'interroger de savoir qui peut arrêter Google, avant que ça ne devienne possiblement Skynet. Je rappelle que le pitch de Terminator, premier du nom, c’était une intelligence artificielle qui, en gros, dérape, qui était là, au départ, pour assister les humains, et qui, évidemment, trouve que l'humain est un défaut à lui tout seul, essaie de savoir comment est-ce qu'on va éliminer l'humain, et le réduire en esclavage, voire l'éliminer directement.

Donc problème. S'il n'y avait que Google, à la limite, il serait clairement identifié. Aujourd’hui, il n'y a pas que Google. Donc là, les chiffres sont, quand même, en milliards de dollars. Il se trouve, quand même, que Apple est la première capitalisation boursière mondiale. Google est la seconde ou la troisième, et que ces entreprises disposent d'une trésorerie qui est absolument phénoménale, et qui pose un certain nombre de problèmes sur lesquels je reviendrai tout à l'heure. Donc on est face à des géants, des aspirateurs géants de données, et on continue, peut-être pas vous directement, ici, mais globalement, l'immense majorité de la population connectée à Internet, continue de leur donner des données, tous les jours.

Dans les dangers que ça pose, quand on parle de tout ça un peu à des entreprises, ce qui les touche le plus c'est peut-être le frein à l'innovation, c'est-à-dire que, un des soucis principaux qu'on va avoir avec Google et d'autres, c'est que ces boîtes ont tellement d'argent en caisse qu'elles peuvent racheter à peu près n'importe quelle boîte. Ça s'est vu quand Facebook a racheté Whatsapp pour plusieurs milliards de dollars. C’était une boîte qui comptait 52 employés. Forcément, quand on fait un chèque de plusieurs milliards de dollars, c'est assez compliqué de dire non, et ça peut se comprendre, et, du coup, ça pose, aujourd'hui, la problématique suivante, c'est qu'il y a beaucoup de startups qui ont comme business modèle de créer une activité, qu'elle pourront revendre à un plus gros, qui elle-même sera rachetée par un plus gros, et qui finira, tôt ou tard, chez une des cinq boîtes dont je vous parlais tout à l'heure.

Je pourrais citer tous les dangers, mais on y reviendra un petit peu plus tard. Il y en a un qui nous, nous paraît relativement important dans le milieu du logiciel libre, c'est, évidemment, le fait que, d'une part ça collecte les données, et d'autre part que ces logiciels, évidemment, ne soient pas libres. Facebook n'est pas libre. Google, évidemment, est un acteur à la marge du logiciel libre, sur pas mal de choses, mais c'est surtout, et avant tout, un acteur du logiciel propriétaire.

Donc, la question de fond, c'est comment est-ce qu'on évite que Google devienne Googleternet ou Facebookternet, et qu'on ne se retrouve pas, finalement, enfermé par des boîtes qui vont dire « moi je vous câble votre ville gratuitement, je vous mets les voitures qui vont bien, etc ». Et on vivrait, vraiment, avec des services aujourd'hui, des frigos Google, la voiture Google, la console Google, etc.

Tout ça, aujourd'hui, est vraiment en préparation, et c'est d'une logique absolument implacable pour eux, et c'est assez normal dans leur business plan, c'est de dire « on va être au plus près des utilisateurs et, plus on va les servir plus ils vont utiliser nos services, plus on pourra leur proposer de la publicité, plus on va gagner d'argent, plus on va pouvoir leur proposer autre chose ».

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Quelque chose, dont je ne parlerai pas,