Décryptactualité du 8 mai 2017

De April MediaWiki
Aller à la navigationAller à la recherche


Titre : Décryptactualité du 8 mai 2017

Intervenant : Luc - Magali - Manu - Nico

Lieu : Studio d'enregistrement April

Date : Mai 2017

Durée : 15 min 27

Écouter ou télécharger le podcast

Revue de presse de l'April pour la semaine 17 de l'année 2017

Générique : La prose du pépère - Les Barons Freaks - LAL

Licence de la transcription : Verbatim

Statut : Transcrit MO


Présentation

Macron Leaks, après le piratage du mail d’Hilary Clinton. La sécurité des données devient un enjeu politique majeur.

Transcription

Luc : Décriptualité.

Nico : Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.

Luc : Semaine 18 de l’année 2017. Salut Manu.

Manu : Salut Mag.

Magali : Salut Nico.

Nico : Salut Luc.

Luc : Tu vas nous faire le sommaire.

Manu : Un petit sommaire. La semaine présidentielle ce n’est pas bon pour parler de logiciels libres, il faut croire.

Luc : Non, il y a des sujets comme ça, comme l’écologie ou le Libre, les libertés informatiques, qui ne font pas recette. Donc trois articles.

Manu : Trois articles.

Luc : Paper Geek, «  Le format mp3 est enfin libre de droit, tous les brevets ont expiré », un article de David.

Manu : Eh oui, on l’oublie, on l’oublie trop souvent. Il y avait des brevets logiciels sur ce format qui étaient gênants et qui ne nous permettaient pas, nous, dans le logiciel libre d’en faire ce qu’on voulait.

Nico : Au niveau mondial.

Manu : Au niveau mondial. Donc là ça y est, au niveau monde tout le monde peut enfin utiliser l’algorithme des MP3 et c’est très bien.

Luc : Ville Intelligente, « Présidentielle : la part du numérique chez les deux candidats en lice », un article de Yannick Sourisseau.

Manu : Bon, eh bien c’est déjà un article qui est déjà passé. Les élections sont finies et espérons qu’on ne reparle plus de ce couple pour les législatives.

Luc : Voilà. En tout cas si on veut voir ce que Macron a mis dans son programme pour le numérique, on peut se référer à cet article-là. Developpez.com, « Open source: la fondation Linux et le FSFE annoncent de nouvelles ressources », un article de Malick Seck. FSFE c’est « la » pas « le ». Mais bon !

Manu : Free Software Foundation Europe.

Luc : Oui, donc une fondation.

Manu : Linux Software Foundation, pour voir comment ils ont traduit.

Luc : Peu importe.

Manu : En tout cas ils sont en train de travailler, ces deux fondations, main dans la main, pour bosser un petit peu sur les licences, et mettre en avant leurs usages, la manière de ne pas faire de bêtises avec. Qu’est-ce qui se passe quand on utilise globalement des licences de logiciel libre ?

Luc : La semaine dernière on avait décidé de ne pas parler de la présidentielle pour changer un peu de sujet, mais là on va quand même être un peu dans le ton.

Manu : Oui, Mais c’est un sujet intéressant, quoi !

Luc : Un sujet intéressant quand même. Vous en avez déjà entendu parler, c’est le fameux hacking, piratage des mails de l’équipe de Macron. Et donc l’idée c’est de rappeler un peu ce qui s’est passé et puis faire des liens avec d’autres évènements.

Manu : C’est tout chaud, ça date de vraiment quelques jours.

Nico : C’est arrivé vendredi soir, vers minuit, un peu avant minuit, il y a eu sur le fameux forum 4chan, qui est un forum rempli de trollers.

Manu : De trollers !

Nico : On appelle ça le trou du cul du Web.

Manu : Hohho !

Nico : Et donc il y eu quelqu’un qui a publié unleak, enfin ce qu’ils ont appelé les Macon Leaks.

Manu : Une fuite !

Nico : Une fuite de données, il y avait 15 gigas de données. Donc il avait de la comptabilité, des mails, des échanges entre personnes de l’équipe de Macron.

Manu : Donc c’était toute une fuite de données de l’équipe de campagne de Macron pour les présentielles.

Nico : C’est ça. Juste 20 minutes avant la clôture, enfin la fin de la campagne. Donc plus personne n’avait le droit de communiquer dessus. Donc les équipes de Macron n’ont pas pu communiquer, la presse n’a pas pu communiquer. Donc il y a eu quasiment pendant 48 heures une espèce de black-out général sur le sujet. Et les gens, du coup, se sont retrouvés avec 15 gigas de documents et sans savoir trop quoi en faire.

Manu : Et tu es sûr que ça n’a pas fuité mercredi soir. Parce que mercredi soir Marine Le Pen dans ce fameux débat un peu étrange avait déjà évoqué le fait qu’on pourrait bientôt savoir, peut-être, s’il avait des comptes offshore ou des bêtises dans ce genre-là.

Nico : Mais ça c’était déjà un leak qui datait, enfin un pseudo leak, puisque là c’était une fake news qui était arrivée aussi sur 4chan où quelqu’un avait publié effectivement une espèce d’ouverture de compte signée par Macron.

Manu : Une fausse signature.

Nico : Une fausse signature, parce que forcément quand vous ouvrez un compte aux Bahamas, vous n’allez pas mettre votre signature en bas du contrat. Et effectivement, ça ça été repris part Le Pen lors du débat.

Luc : Pour le coup, Macron va pouvoir se targuer d’être transparent au niveau de sa campagne ! Parce que là, tout est connu maintenant.

Nico : Et ce qui est intéressant c’est que personne n’a trouvé, en tout cas pour le moment, n’a trouvé de choses bizarres ou litigieuses.

Luc : Si, il y a plein de documents compromettants.

Nico : Il y a des documents compromettants, mais plus au sens que ça n’aurait pas dû être publié, mais il n’y a pas de choses illégales ou de corruption ou de choses comme ça.

Magali : Il n’y a pas ou il n’y en pas encore ?

Nico : Il faudra attendre que tout le monde analyse les 15 gigas.

Nico : On en a trouvé.

Manu : Oui, il semblerait qu’il y avait des fake documents à l’intérieur.

Nico : Oui.

Manu : Alors voilà, et qui ont été ressortis par quelques personnes quand elles ont creusé. C’est-à-dire que dans le lot il y avait quand même des documents compromettants.

Nico : Mais ça ne concernait pas Macron du coup. C’était plutôt les personnes qui ont lancé l’alerte. Effectivement, il y avait des caractères en cyrillique dedans, de la donnée.

Manu : Donc ces documents-là, on pense que sont des faux, parce que les métadonnées de ces documents contenaient du cyrillique. Donc cyrillique, c’est l’écriture slave par excellence et donc ça nous laisse supposer que ça viendrait des Russes.

Magali : Tu ne vas pas parler de complot quand même !

Manu : Si, si. Carrément ! Et qu’il y avait beaucoup d’Américains derrière tout ça, D’Américains, des républicains pour l’essentiel, donc des fans de Trump.

Luc : Qui parlent tous russe, comme on le sait.

Manu : Non. Pour le coup c’est ça qui est assez fun, mais qui ont lancé, de manière assez coordonnée, une tweets storm donc une tempête de tweets, avec plein de bots, des dizaines de milliers de bots qui, de manière coordonnée, ont essayé de mettre sur les réseaux sociaux beaucoup d’informations en indiquant : « Attention ! Macron c’est un corromp ;, Macron il a fait des bêtises. Regardez les données. Regardez ce que WikiLeaks a relayé, puisque WikiLeaks aussi, bien reconnu, avait relayé alors ce qu’ils appellent ce trésor de données. Donc il y avait 9 gigas de données compressées et ces données-là, eh bien assez récemment, et on aurait presque pu avoir peur que ça foute en l’air les élections présidentielles.

Magali : Oui, mais alors quelque chose qui viendrait des Américains mais qui viendrait aussi des Russes, c’est louche quand même, non ? Ils ne peuvent pas se mettre d’accord !

Nico : Mais non, parce qu’on sait très bien que Trump a été poussé par les Russes, et donc ils sont ensemble.

Luc : OK ! En fait on ne peut rien savoir. Parce qu’on pourrait tout à fait imaginer également que ce soit Macron qui ait fait un faux piratage, en mettant des trucs en cyrillique, dans des documents authentiques qui l’incriminent de telle sorte de faire croire que ces documents sont des faux, qu’on ne puisse pas remonter.

Magali : Ouais, mais ça devient compliqué là, hein !

Manu : Ça se voit il y a de la vapeur qui sort de la tête de Luc. Il n’en peut plus ! [Rires]

Nico : Moi j’y crois !

Magali : Ce n’est pas la première fois qu’on a ce genre de problèmes

Nico : On avait déjà eu ce problème avec Hillary Clinton qui avait, à priori, perdu les élections à cause de ça. C’est pareil ; sa communication personnelle avait fuité, en particulier sur une affaire liée à du secret défense et des mails qui n’auraient jamais dû sortir où Hillary n’aurait jamais dû publier quoi que ce soit.

Manu : Oui, parce qu’elle était Secrétaire d’État, l’équivalent de ministre, Secrétaire d’État aux Affaires étrangères et qu’elle avait continué, en étant pourtant employée par l’État, elle avait continué à utiliser son propre serveur de mails, configuré dans sa cave, je crois, par un technicien, en suivant les conseils d’un autre ancien ministre des Affaires étrangères, Colin Powell.

Nico : Et donc Trump lui était tombé dessus en disant qu’elle n’avait pas à faire ça, que c’était absolument indigne de la part d’un futur président.

Luc : Trump. Et le FBI.

Nico : Et le FBI aussi était tombé dessus. Même si le FBI s’était un peu rétracté derrière en disant : « En fait, au final, ce n’était pas si méchant que ça. OK, elle n’aurait pas dû faire ça. »

Manu : II y a eu plusieurs étapes. Le FBI a ouvert une enquête et ça a bien terni l’image qui n’était pas forcément très belle de Clinton et ça a terni sa compétence, le côté voilà, elle est incompétente.

Magali : Sa compétence technique !

Nico : En général.

Manu : Mais sa compétence de gestion en général. Et ses choix et son sens critique. Elle n’a pas eu le sens critique, de ce que mettait en avant Trump, d’utiliser l’infrastructure du Pentagone pour des choses qui étaient vraiment vitales pour les États-Unis. Et donc en utilisant ses propres serveurs, elle a mis des risques aux États-Unis.

Luc : Du coup, est-ce que ça ne pose pas la question de juste l’utilisabilité de ces outils qui sont sécurisés, parce que si Colin Powell lui a dit de le faire et qu’elle l’a fait et que, en gros, que ce soit elle, que ce soit l’équipe de Macron, qui se font pirater à tour de bras, et tout ça, peut-être que les systèmes sécurisés sont trop compliqués à utiliser, trop contraignants, et qu’on n’y arrive pas ?

Manu : Et qu’en face les agresseurs, ceux qui attaquent, eux sont très puissants, peut-être aussi !

Nico : Après c’est quelque chose qui est assez général. On peut difficilement être en sécurité de manière simple. Il y a toujours un peu de sacrifice à faire. Effectivement, c’est aussi un problème qu’on a France : les outils très sécurisés. En particulier, les parlementaires devraient utiliser des téléphones sécurisés et ne les utilisent parce que c’est compliqué, parce ce n’est pas compatible avec n’importe quel téléphone.

Luc : On rappelle qu’au Parlement européen, dans le genre, il y avait eu des gens qui avaient démontré qu’ils pouvaient se connecter sur le Wi-Fi et voir à peu près tout ce qui se passait.

Manu : En gros, ça avait fait scandale à l’époque.

Nico : Mais après on peut rappeler aussi que Trump aujourd’hui, son équipe de campagne ou même son équipe gouvernement aujourd’hui, n’arrête pas de le harceler pour qu’il arrête d’utiliser son Android personnel pour tweeter, parce que, normalement, il n’est pas censé le faire

Manu : Je pense qu’ils seraient tellement enchantés de lui enlever tout moyen de communiquer sur Twitter.

Nico : Tout le monde le dit. Mais enfin voilà, il a tapé sur Hillary Clinton à cause de ses mails, mais lui il fait encore pire, en utilisant des choses qui ne sont clairement pas faites pour, alors que Hillary Clinton avait quand même du matériel qui était relativement bien sécurisé ; alors ce sont plus des erreurs humaines, comme on n’arrivera jamais à les éradiquer de toutes façons.

Luc : Des erreurs humaines, il y en aura toujours.

Manu : Et sachant qu’en gros c’est une erreur humaine, enfin même plusieurs erreurs humaines on pourrait dire, qui ont fait que Clinton a perdu le contrôle de ses données.

8’ 10

Nico : Oui ! Parce que, en fait, elle a reçu un phishing