Décryptactualité du 27 mars 2017

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Titre : Décryptactualité du 27 mars 2017

Intervenant : Magali - Luc - Manu - Nico

Lieu : Cabine d'enregistrement April

Date : Mars 2017

Durée : 15 min 37

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Revue de presse de l'April pour la semaine 12 de l'année 2017

Licence de la transcription : Verbatim

Statut : Transcrit MO

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Luc : Décryptualité.

Nicolas : Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.

Luc : C’est la douzième semaine de 2017. Salut Manu.

Manu : Salut Mag.

Magali : Salut Nico.

Nicolas : Salut Luc.

Luc : On va partir tout de suite sur notre revue de presse avec un peu de matière cette semaine.

Manu : Oui, quelque sept articles, ce n’est pas si mal.

Luc : 20minutes – Quand les fermiers américains sont obligés de pirater leurs propres tracteurs pour pouvoir les réparer – un article de Nicolas Raffin.

Manu : Qui ne parle pas directement de logiciel libre ; qui parle du fait qu’il y a des logiciels dans les tracteurs américains qui ne sont pas libres et qui, en utilisant le droit d’auteur et les licences, forcent les fermiers américains à passer par les services des constructeurs et ils ne peuvent pas réparer eux-mêmes leurs tracteurs. Ils sont bien emmerdés

Luc : Du coup ils les piratent.

Manu : Du coup ils les piratent avec des logiciels qui viennent de l’Europe de l’Est, c’est moche !

Luc : ZDNet France – HTML5 : l’intégration du DRM Netflix fait hurler – un article de Louis Adam.

Manu : On en a déjà bien parlé. On en reparlera sûrement.

Luc : C’est un vieux sujet.

Manu : Exactement. Il y a des DRM, des menottes numériques qui s’introduisent dans nos navigateurs. C’est déjà le cas, en fait, mais ce n’est pas encore tout à fait standardisé. Ça devrait l’être dans les semaines qui viennent.

Luc : Et voilà, ils vont en discuter bientôt. L'OBS – Le numérique n’intéresse guère les candidats… et c’est bien dommage – un article de Dominique Noa.

Manu : Là aussi, ce n’est pas tout nouveau. On est en plein dans les Présidentielles donc c’est normal que ce soit un sujet. C’est une fondation qui invite à signer un pacte numérique.

Luc : Les gens du monde l’entreprise.

Manu : Et ça n’a pas l’air de marcher super bien.

Luc : Je crois que Hamon a pris récemment des positions un peu sur le numérique, mais je n’ai pas regardé le détail.

Manu : Il va falloir qu’on regarde effectivement.

Luc : Finyear – Civic Techs – 2 – Quel modèle économique ? – un article de la rédaction,.

Manu : Là ça parle des logiciels qui sont utilisés pour faire des consultations numériques sur la démocratie en général : est-ce que ça doit être libre, est-ce que ça doit être propriétaire ? Oh là, là.

Luc : Ça doit être libre !

Manu : Tu m’étonnes.

Luc : ZDNet France – L'ANSII cherche à définir la cyberpaix – un article de Louis Adam. Manu : Et ça parle de cyberguerre. Eh oui ! Et l’ANSII [Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, NdT] c’est l’organisme français qui regarde sur la sécurité qui travaille et qui ne contribue pas mal à la sécurité, donc des gens plutôt intéressants, quand ils commencent à parler de ce genre de sujet on écoute, et ils avaient invité Stallman.

Luc : Donc ce qui veut dire que le Libre a une place de choix là-dedans ce qui est très bien. Libération – En Guadeloupe, des hackers à l’abordage du tsunami – un article de la rédaction.

Manu : Ça parle de nos amis du Gwadloup qui contribuent, avec l’ONU et plein d’autres organismes, à organiser les secours en cas de gros pépin. Donc chez eux, un gros pépin, c’est quand il y a une grosse vague qui vient sur l’île

Magali : Un bisou s’ils nous écoutent.

Manu : Oui, on ne sait jamais, même s’ils sont de l’autre côté d’un océan. Ce sont des libristes, des hackers, et leur hacking est utilisé pour organiser tout ça. C’est vraiment un gros travail, super intéressant.

Luc : Le Monde de l’Energie – Et si les smart grids adoptaient l’Open Data ? – un article de Ghislain Delabie.

Manu : C’est un petit peu compliqué, smart grids c’est plutôt niveau énergétique, notamment comment on organise l’énergie.

Luc : La distribution sur le réseau.

Manu : Exactement et donc là l’open data arrive là-dedans pour essayer de remonter, un petit peu, des métadonnées, des données et suivre tout ça, temps réel, temps décalé, je ne sais pas. Mais en tout cas, ça parle d’open data ce qui est un sujet intéressant.

Luc : Et qui est le sujet sur lequel on voulait intervenir aujourd’hui, non pas à partir d’un article de la revue de presse, mais un autre, qui a été remonté par Regards Citoyens. Regards Citoyens, ils sont très actifs sur l’open data. Ce sont également eux qui font nosdéputés.fr, qui permet de suivre l’activité des députés. Vous allez faire un tour sur ce site pour savoir ce que fait votre député, comme ça vous pourrez lui en parler lorsque vous le croiserez la prochaine fois au marché ou ailleurs. Donc là ils nous ont remonté une mauvaise nouvelle qui est que Etalab et la DINSIC, la DINSIC [Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État, NdT] c’est un peu l’équivalent de la direction informatique de l’État quoi ?

Nicolas : C’est la DSI de l’État. Ce sont ceux qui passent les grosses commandes et qui s’occupent de tout ce qui touche à l’informatique.

Luc : Voilà. Dons ils ont sorti une nouvelle licence qui serait, selon eux, plus une licence libre. Etalab a réagi en disant : « Oui, on s’est un peu trompé, on a communiqué un peu vite ». On ne veut pas trop rentrer dans le détail parce qu’on ne maîtrise pas le sujet. On va essayer de récupérer quelqu’un qui s’y connaît mieux que nous. En revanche, ça pose une question sur cette question des licences libres et des droits que ça permet. Et l’idée c’est d’essayer d’expliquer, un petit peu, pourquoi c’est important d’avoir toute une série de garanties. Donc Regards Citoyens dit qu’en gros cette nouvelle licence met de nouvelles restrictions à la réutilisation et soumet les utilisateurs à des obligations administratives, et qu’il y a derrière des risques de censure. Dans les principes du Libre il y a l’idée, le principe du droit d’utiliser pour ce qu’on veut, y compris pour faire du business et on comprend que si derrière il y a toute une série d’obligations qui vont bloquer les gens, ça peut être un moyen de les empêcher de faire les choses qu’ils veulent.

Manu : On peut aborder ce que c’est que l’open data pour rebondir dessus ? Les gars, pour vous c’est quoi ? Ou la madame !

Nicolas : L’open data, enfin le fait que l’État va mettre à disposition, enfin l’État, pas que l’État, ça peut être n’importe qui, va mettre à disposition des données qui peuvent être intéressantes pour la population. Ça peut être, par exemple, en lien avec les transports, avec l’énergie, avec tous les impôts, les taxes foncières ou autres. Tout et n’importe quoi, en fait.

Manu : Les crimes.

Nicolas : Les crimes. Vraiment tout ce qui peut être communicable, en fait.

Manu : La météo.

Nicolas : La météo et de manière ouverte. C’est-à-dire qu’on n’est censé avoir des démarches administratives très compliquées à faire. Ça va être généralement disponible en ligne, donc il y a un site maintenant internet qui a été monté via Etalab.

Manu : Un gros site.

Nicolas : Un gros site qui référence tous ces trucs-là. Si c’est de l’open data c’est censé être dans des formats réutilisables où on n’a pas trop à se prendre la tête pour les utiliser et donc pour à peu près tous les usages dont on a envie. Donc on peut reconstruire d’autres choses par-dessus, y compris de manière commerciale, vendre du service à partir de ces données-là pour en faire ce dont on a envie.

Magali : Donc tu nous parles de formats ouverts, de la manière dont sont gérées les données, dans quels formats on peut les récupérer et avec quels logiciels on peut les utiliser.

Nicolas : Voilà. Parce que, par exemple, si on vous envoie un fichier Excel, vous allez avoir potentiellement des problèmes pour l’ouvrir parce qu’il vous faut la suite Office si vous voulez avoir tous les résultats.

Magali : Dans l’état où ils étaient au départ.

Nicolas : Dans l’état où ils étaient au départ. Alors que si vous utilisez de l’ods, le format est normalisé, standard.

Manu : C’est l’équivalent pour LibreOffice.

Nicolas : C’est l’équivalent pour LibreOffice, mais qui est un vrai standard celui-là et pas un faux truc fait par Microsoft.

Manu : C’est vraiment un format ouvert.

Nicolas : Voilà. Et du coup, là vous avez la garantie que le truc est documenté. On sait le rouvrir, on n’est pas dépendant du logiciel ou du fabricant et donc on a beaucoup moins de problèmes, même si entre ods et Excel dans la pratique on n’aura pas trop de problèmes dans le sens de l’open data.

Luc : Il faut voir dans la durée également. De fait, l’État, il y a plein de services, j’ai regardé les stats, ils sortent leurs trucs sur des formats Microsoft, ce qui est assez lamentable. Dans les principes du Libre, qu’on va retrouver dans le logiciel libre ou dans l’open data, il y a cette idée qu’on a le droit de faire par défaut. Et ça c’est un point important, parce que des fois il y a des gens qui sont prêts à partager, qui disent : « Mais si les gens veulent, ils n’ont qu’à me demander. » Mais le truc c’est que le monde est vaste. Dans le monde du logiciel libre, il y a potentiellement plusieurs auteurs avec certains qui ont écrit du code il y a longtemps. Le droit d’auteur qui couvre le logiciel c’est jusqu’à 70 ans après la mort de l’auteur et donc c’est un point important qui est « j’ai le droit d’utiliser quelque chose sous licence libre sans demander l’autorisation ».

Manu : C’est-à-dire que tu peux avoir accès aux horaires du train et tu n’as pas besoin, à l’avance, de dire : « Oui, mais je voudrais avoir accès aux horaires du train », c’est à tout moment que tu peux l’avoir.

Luc : Exactement ! Parce que si on doit à chaque fois passer par une validation en demandant « est-ce que j’ai le droit à ceci ou est-ce que j’ai le droit à cela ? », ça rajoute un niveau de complexité supplémentaire, et quand on veut faire des trucs très complexes qui vont intégrer plein de données ou plein de logiciels, eh bien on va arriver à un truc qui est juste ingérable parce qu’il faudrait demander l’avis à plein de gens partout, etc., et constamment. Et du coup s’ils commencent à dire : « Oui, mais pour faire quoi ? Et ceci, et cela », ça devient vite complètement invivable dès lors qu’on arrive à un certain niveau de complexité.

Manu : Le plus tu vas agréger les données, par exemple, plus tu vas avoir cette complexité. S’il faut que tu demandes, et parce que ça va venir de plusieurs organismes, parce que tu vas combiner plusieurs données ensemble, s’il faut que tu demandes à chaque fois pour rentrer dans ce système-là, oui, ça devient impossible.

7’ 12

Nicolas : À l’inverse,