Décryptactualité du 20 février 2017

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Titre : Décryptactualité du 20 février 2017

Intervenant : Magali - Luc - Manu - Nico

Lieu : Studio d'enregistrement April

Date : Février 2017

Durée : 14 min 56

Écouter ou télécharger le podcast

Revue de presse de l'April pour la semaine 8 de l'année 2017

Générique : La prose du pépère - Les Barons Freaks - LAL

Licence de la transcription : Verbatim

Statut : Transcrit MO

Présentation

Pour sa première, décryptactualité s'intéresse à l'ambition affichée de Facebook de devenir l'infrastructure sociale du futur.

Transcription

Luc : Décryptactualité.

Nico : Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.

Luc : Bonjour pour ce premier podcast décryptactualité. C’est le super titre qu’on a trouvé. Manu, tu l’assumes pleinement.

Manu : À fond, à fond. Il a l’avantage d’être original.

Luc : Tu n’es pas fan. En fait, c’est Nicolas qui l’a trouvé. Bonjour Nicolas.

Nico: Hello tout le monde.

Luc : Bonjour Magali.

Magali : Moi je l’aime bien ce titre !

Luc : Je le trouve pas mal aussi. On verra à l’usage. Pourquoi décryptualité ? On a eu envie de faire quelque chose d’un petit peu différent de la revue de presse de l’April, qui soit un petit peu plus large, parce qu’on parle uniquement de logiciels libres dans la revue de presse de l’April et qu’on se disait qu’il y avait quand même des tas de sujets très intéressants à côté de ça. On va quand même parler de logiciels libres pour la revue de presse, mais dans un format très court. Et cette semaine Manu tu as donc trouvé quatre articles.

Presse Citron : « L’amélioration de notre économie passe avant tout par la quête de notre Souveraineté Numérique », un article de Gaël Duval.

Manu : C’est même plutôt une chronique qui parle de son expérience avec Mandrake et les logiciels libres. En France, la distribution Mandrake c’était quelque chose de connu.

Luc : Et donc de l’importance de maîtriser son informatique. On verra que ça a du sens par rapport à notre sujet principal.

Le Monde Informatique : « La ville de Munich abandonne officiellement Linux pour Windows », un article de Martin Bayer.

Manu : On en parlait la semaine dernière. C’était officieux encore. Eh bien non, eh bien cette semaine ça y est, c’est officialisé, ils abandonnent Linux. On est dégoûtés !

Luc : Centre Presse : « Le FabLab, comment ça marche ? », un article d’Élisabeth Royez.

Manu : Ça c’est pour tous les bobos de la capitale qui vont s’amuser dans des Fablabs à construire des petits objets, ils aiment bien.

Luc : Et le dernier article qui est celui qui t’as semblé le plus intéressant : Silicon : « Linus Torvalds remballe les discours sur l’innovation », un article de Jacques Cheminat.

Manu : Linus Torvalds, on adore surtout quand il déteste certaines choses.

Luc : Oui. Il est connu pour être très grande gueule, voire agressif et détestable.

Manu : Et là, pour le coup, il en balance plein sur l’innovation d’une manière générale et il nous explique à quel point c’est du bullshit. Que ce n’est pas d’avoir des idées qui est intéressant, c’est de travailler.

Luc : Du bullshit en bon français, des foutaises quoi ! Ce qu’on retient notamment dans son article, c’est qu’il dit que la communauté est aussi importante que la technique. Et ça fait une bonne transition par rapport au sujet qu’on veut aborder cette semaine qui est une réaction notamment à un article publié sur Next Inpact dont le titre est : « Pour Mark Zuckerberg, Facebook est l’infrastructure sociale du futur »[1], donc c’est un article de Guénaël Pépin qui, en fait, voilà une sorte de compte-rendu d’un article écrit par Zuckerberg, un texte où en fait il veut faire de Facebook, comme le dit le titre, l’infrastructure sociale du futur, ce qui est un petit peu angoissant.

Magali : Ah ! Ah !

Nico : Juste un petit peu ! Mais l’article original, donc écrit par Mark Zuckerberg, est assez intéressant en fait. Il présente l’avenir de Facebook, qu’est-ce qu’il veut en faire et il invite, en gros, tout le monde à venir chez Facebook et il considère que Facebook va devenir la prochaine plateforme de gestion du monde.

Luc : C’est ce qu’il veut en faire.

Nico : C’est ce qu’il veut en faire. Voilà !

Luc : Il y a quand même un truc, avant de taper dessus, parce qu’on va taper dessus, il y a quand même quelque chose qui me semble pertinent. C’est qu’on est les premiers à dire que Internet peut effectivement changer énormément de choses dans la vie, peut permettre aux gens de discuter, d’échanger, de partager.

Magali : Un Internet libre !

Luc : Voilà ! Et Zuckerberg est un peu dans cette optique-là sauf que lui veut qu’on fasse ça dans Facebook, quoi !

Manu : Ceci est une révolution ! Mais à la manière de Zuckerberg.

Luc : Si on veut parcourir un petit peu ce qu’il propose, il voudrait que Facebook devienne quelque chose qui soit en anglais supportive donc qui, en gros, aide les gens, les gens puissent trouver des ressources. Il affirme qu’il y a 100 millions de personnes qui sont dans des groupes qui leur sont utiles, notamment des jeunes parents ou des gens qui ont des maladies rares ou des choses comme ça. Il voudrait que ce soit plus sûr, donc là il va parler de terrorisme, de harcèlement sur Internet, etc. Mais également du fait qu’au travers de ces outils-là on puisse combattre des maladies ou prévenir les gens quand il y a des catastrophes naturelles ou des attentats, des choses comme ça. Il a tout un point sur l’information où il a parlé de désinformation en ligne, les fake news, mais également la bulle de filtres ou la filtre de bulles, je ne sais pas comment dire filter bubble, en anglais.

Magali : Bulle de filtres !

Luc : Bulle de filtres. Donc l’idée que chacun reste toujours confronté aux sujets qu’il connaît et qu’il ne sorte pas de son petit environnement. Là on est à fond dans des sujets d’actualité. Quelque chose qui soit civique, qui aide les gens à s’engager civiquement dans leur vie quotidienne, etc., et qui soit inclusif qui donc permette aux gens de rentrer, de se trouver bien à l’aise, etc.

Magali : Maintenant que tu nous as posé les cinq points qu’il nous a donnés, on va les détruire l’un après l’autre.

Nico : C’est quoi le premier problème de Zuckerberg et de Facebook et de son plan ?

Manu : Le premier, le plus gros c’est que c’est centralisé.

Nico : C’est centralisé et privateur. On n’a pas la main, en fait, sur l’infrastructure de Facebook. On ne sait pas ce qui tourne derrière. On ne connaît pas les algorithmes. Facebook, de toutes façons, pourrait dire à peu près ce qu’ils ont envie dessus, on ne pourrait pas voir.

Luc : L’algorithme ? Tu peux ? C’est une recette ?

Nico : C’est une recette de cuisine, c’est une ligne de code, c’est un bout de programme qui va gérer la plate-forme et donc, par exemple, ça va être comment ils vont sélectionner quel article ils vont vous faire lire, puisque, aujourd’hui, vous ne voyez plus tout l’ensemble de ce qui est posté dans Facebook et donc il y a des morceaux de code qui vont régir tout ça,

Manu : Et qui nous donnent cette fameuse bulle de filtres !

Nico : Bulle de filtres. Voilà ! Parce que les choix qui ont été faits par les développeurs ne sont pas forcément neutres, sont aussi influencés par les profits de Facebook. On ne va pas se cacher.

Magali : Avec l’argument « c’est pour votre bien et ça va vous intéresser ! »

Luc : Sachant que leur vision des choses, en tout cas ce que Zuckerberg met en avant, c’est de faire appel à des intelligences artificielles pour résoudre tous les problèmes. Ce que je trouvais intéressant dans son article, c’est qu’il va quand même pointer un certain de choses qu’on reproche à Facebook, un certain nombre de points faibles, mais sa réponse est toujours technique. Ce sont des IA. Donc ce ne sont pas des communautés, parce qu’il parle de communautés, il n’a que ce mot-là à la bouche, mais ce ne sont pas des communautés autonomes qui se gèrent elles-mêmes avec des gens qui font des choix pour eux. Ce sont des communautés qui sont gérées par des systèmes techniques, des IA.

Magali : Et comme on ne sait pas commet ces IA fonctionnent, eh bien on appelle ça de la manipulation et vu le niveau c’est de la manipulation de masse.

Luc : Voilà ! Sachant qu’une IA elle est codée par quelqu’un.

Nico : Voilà. Et puis elle n’a rien d’intelligent aujourd’hui ! On arrive effectivement à avoir l’impression que c’est intelligent, avoir l’impression que ça fait de la magie, mais il y a toujours un développeur qui a tout codé derrière et ce qu’il a codé dans le logiciel, c’est sa façon de penser, c’est sa façon de voir les choses et ce n’est pas du tout la façon dont vous vous auriez vu le monde.

Magali : Elle est intelligente parce qu’elle calcule plus vite que n’importe qui !

Magali : En fait, il y a plein de choses qui touchent vraiment à de l’humain, notamment quand il va parler du côté inclusif. En gros, il dit : « Sur Facebook, on ne peut pas appliquer les mêmes règles à tout le monde. » Il dit : « Par exemple en Europe, on est moins choqué par la nudité que dans d’autres pays dans le monde, enfin d’autres coins du monde. Donc du coup, les censures de la nudité vont être mal perçues, alors qu’ailleurs dans le monde ça va être plus intéressant, etc. » Il y a d’autres choses, par exemple sur les terroristes qui vont recruter par Facebook. Comment un système automatiquement peut évaluer que quelqu’un est en train de faire un recrutement terroriste ? Ce n’est pas évident !

Manu : « Ta gueule, c’est magique ! » Parce que l’intelligence artificielle, elle est là, tu vois !

Magali : Ta gueule, c’est technologique !

Luc : C’est ultra technologique, le TGCUT. Vous ne connaissiez pas ? Non ? C’est une notion voilà ! Du coup on se dit que ce machin réside là-dessus, grosse usine à gaz et que ça risque d’avoir des fonctionnements extrêmement normatifs en se disant on a intérêt à se comporter comme on est censé se comporter, comme l’algorithme veut qu’on se comporte si on ne veut pas se faire jeter du système.

Nico : C’est ça. Parce que forcément Facebook va devoir mettre des filtres ou autres et quelqu’un qui ne va pas rentrer dans le moule va, du coup, soit être forcé via les bulles de filtres à rentrer dans la normalité, soit se faire dégager totalement du système.

Manu : En tout cas pour être bien diffusé quoi. Parce que, au final, c’est de ça dont il s’agit : on peut écrire, mais personne ne nous lit.

Nico : Voilà ! Et on risque d’avoir le même biais qu’on a aujourd’hui avec des médias, c’est-à-dire que ça sera peut-être accessible à plus de personnes, par rapport à la télé, aujourd’hui, il faut quand même avoir beaucoup de moyens pour y arriver, mais on aura encore quelques élites qui dirigeront la chose et les algorithmes choisiront presque l’élite, en fait. Puisque ceux qui correspondront le mieux à l’algorithme auront la meilleure position.

Luc : Je dirais que même s’il y arrive, même si ça marche, on sera dans la prison dorée, dans le super environnement aseptisé de Facebook.

Magali : Et toutes les informations seront centralisées chez Facebook ; donc à un seul endroit, toutes les informations seront maintenues. Au point de vue sécurité, on est tous d’accord, c’est ce qu’il y a de pire !

07’ 45

Manu : C’est vrai que ce n’est pas solide.