CHATONS - Pierre-Yves Gosset - PSESHSF2016

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Titre : CHATONS : des félins (et de la bière ?) pour sauver le monde

Intervenant : Pierre-Yves Gosset

Lieu : PSESHSF

Date : Juillet 2016

Licence : Verbatim

Durée : 51 min 43

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Présentation

CHATONS est un collectif initié par l'association Framasoft suite au succès de sa campagne « Dégooglisons Internet » .

Le projet vise à rassembler des acteurs proposant des services en ligne libres, éthiques, décentralisés et solidaires afin de permettre aux utilisateurs de trouver - rapidement - des alternatives aux produits de Google (entre autres) mais respectueux de leurs données et de leur vie privée.

Bien que l'annonce officielle ne soit prévue que pour octobre 2016, cette conférence permettra de présenter le projet, son organisation, son manifeste, sa charte, ses ambitions et ses premiers membres en avant-première.

00' Transcription MO

Bonsoir. Pas Sage en Seine, Hacker Space Festival. Il ne faudrait pas qu'il y ait un troisième événement l'an prochain, sinon ça va devenir compliqué à dire. Je me suis dit qu'on était un petit peu entre, à la fois, des gens qui sont geeks, des hackers, etc., et puis peut-être du grand public, enfin j'espère. Là l'idée, c'est alors là voilà. Ceci a du sens, vraiment !On m'avait lancé le défi de le faire sans respirer, je ne pense pas que je vais y arriver : « CHATONS est un projet disruptif et innovant visant à solutionner la globalisation des e-services des pure-players historiques du digital au business model basé sur des plateformes big-data crowdsourcées via l’expérience user-centric dans le cloud, en mettant en œuvre A.S.A.P. une contre-uberisation community-managée par des acteurs non-corporate travaillant en synergie en mode blockchain afin de challenger une stratégie de providers SaaS opensource en circuit-court, [on revient à la conf d'avant], en mutualisant efficacement les knowledge-process tout en intégrant du design de Retour Expérience d'utilisateurs sur des backlogs houblonnés entre les devops et les end-users. »

Applaudissements

Public : Bravo

Pierre-Yves : Pas mal avec ça ! Et ça a vraiment du sens, parce qu'en fait, tout ce que je vais vous raconter après, ça va résumer ça, avec des vrais mots. Voilà. J'ai rajouté blockchain. J'ai mis blockchain, à la demande du public, j'ai mis blockchain. Je me suis dit, au cas où, ça pourrait servir.

Donc au commencement était Internet. Là suspense. J'avais dit qu'il y avait du gif animé de chatons. Je suis contractuellement obligé, mon contrat à Framasoft m'oblige à mettre des photos, des vidéos de chatons dans chacune de mes présentations. Donc vieux gimmick sur Internet, comme quoi Internet serait composé de chatons, les tuyaux en fait. Internet nous serait apporté, les paquets internet nous seraient apportés par des chatons. Voilà un exemple d'image de sous-réseau. C'est vraiment une toute petite partie d'un sous-réseau. Et donc, ce dont je vais vous parler c'est un petit peu de la concentration des acteurs. Je sais qu'il y a déjà eu Tristan qui est passé, je crois hier, qui a déjà dit beaucoup de choses dessus.

Donc aujourd'hui voilà Internet. C'est quand même beaucoup de gens qui font des choses, j'allais dire qui vous vendent des choses, mais pas forcément, ils ne les vendent pas forcément. [Alors hop. Si c'est bon. ]

Et donc deuxième vie de chatons. Celui-ci explique pourquoi ma vidéo est lourde, enfin ma présentation est lourde. Voilà c'est devenu un petit peu encombré partout, au milieu des produits. Je ne vous cache pas, il a fallu la trouver celle-là. Aujourd'hui Internet c'est devenu un petit peu ça et voilà une image de quelqu'un qui avait présenté une carte des différents acteurs d'Internet. Voilà je zoome directement sur la partie Google. Vous avez Google News, Google Bookmarks, Google Groups, etc. Et ce qui est assez intéressant c'est que sur cette fausse carte, qui recense, je crois 1200 services quand même, il y a des gens qui n'ont pas grand-chose à faire de leurs journées, on voit différents continents, ou sous-continents qui apparaissent. Vous avez Google ici, Facebook, Amazon, Microsoft, Apple et puis en bas vous avez le Darknet, Darkweb, et le porno, quand même. Donc ce qui est assez intéressant c'est de voir que si on regroupe par services on s’aperçoit qu'il y a quand même des entreprises qui contrôlent un certain nombre de choses. Donc ce qu'on appelle GAFA ou GAFAM, ce que nous on appelle GAFAM en tout cas, Google, Apple, Facebook, Amazon, et nous on rajoute Microsoft parce qu'il y a des caractéristiques communes qui sont importantes, même si Microsoft paraît toujours has been dans l'esprit de beaucoup de journalistes, ça a quand même bien changé.

Je rappelle, parce que je vais beaucoup parler de Google, mais en fait Google ne s'appelle plus Google. Google s'appelle Alphabet, ça a changé il y a quelques mois. Google, donc, n'est plus qu'une filiale d'Alphabet, dans lequel vous retrouvez les services que vous connaissez. Mais vous avez aussi Nest qui est la filiale qui s'occupe de la domotique, Google Fiber qui s'occupe de poser du câble et du tuyau, pour l'instant essentiellement aux États-Unis, mais un jour ou l'autre ça finira bien par débarquer chez nous. Google Ventures et Google Capital qui sont les bras armés financiers de Google. Google X qui est le laboratoire de recherche et développement, un des laboratoires de R&D les mieux dotés de la planète, qui font tout et n'importe quoi. Ils ont du pognon donc autant le claquer quelque part. Et vous avez Verily et Calico qui sont les filiales qui elles s'occupent plutôt de la santé. Chose que assez peu de gens savent, Google investit massivement dans les domaines de la santé, de l'ADN, etc.

Je vais aller très vite sur cette présentation, en tout cas sur le début pour ensuite vous parler du projet CHATONS, mais c'est important de resituer pourquoi est-ce qu'on fait ce projet.

Donc voilà. Vous avez ici des chiffres qui montrent que entre janvier 2012 et octobre 2014, c'est le montant total des investissements et acquisitions sur les entreprises internet, on peut appeler ça comme ça. Et on voit que, à deux entreprises, donc Google et Facebook, à elles-seules représentent quasiment 30 % des achats qui ont pu être faits.

Ici vous avez un extrait de la page Wikipédia, de la page acquisitions de Google. Et on voit que la 187e acquisition, je n'y suis pas retourné depuis, mais je pourrais, je pense que la liste s'est allongée, c'était une boîte qui s’appelait Bebop. Qui a entendu parler de Bebop ? Une société qui fait du cloud, qui a été rachetée quand même 380 millions de dollars. Voilà. Moi je n'avais jamais entendu parler de Bebop, mais ce qui était intéressant c'était de vous montrer que la liste est très longue.

Dernier achat qui a un petit peu, évidemment, fait parler de lui, c'est LinkedIn racheté par Microsoft pour la bagatelle de 26 milliards 200 millions de dollars, ce qui est quand même loin d’être négligeable !

Là vous avez les 185 acquisitions. Juste pour vous présenter, ça c'est ce qu'a acheté Google ces dernières années, en termes de boîtes. Là ce sont vraiment les acquisitions. Ce qu'on oublie aussi c'est qu'il y a les investissements. Vous ne le savez pas forcément mais Google est un des principaux investisseurs, en tout cas il faisait partie de la série A en termes de levée de capitaux de Uber. Donc Google fait à la fois des Google cars, mais Google est aujourd'hui un des principaux actionnaires de Uber.

Amazon, à travers le fonds d'investissement de Jeff Bezos, a investi 112 millions de dollars dans Airbnb, ce qui représente quand même un joli paquet d'actions.

Ce qui était pour moi intéressant là-dessus c’était de voir que…, évidemment il y a les cas que tout le monde connaît ou presque. Tout le monde sait que YouTube c'est Google. Les gens quand on leur dit Instagram c'est Facebook, ils en ont vaguement conscience. Quand on leur dit WhatsApp c'est Facebook, déjà ils font : « Ah je ne savais pas ! », parce qu’effectivement ce n'est marqué Facebook nulle part, en tout cas pas pour l’instant, là on est vraiment sur des acquisitions. Mais par contre, quand on leur dit que Uber, il y a du Google dedans, là tout de suite ils sont : « Ah, on n’était pas au courant ! » Donc toutes ces informations sont évidemment vérifiables.

Juste pour donner quelques données chiffrées parce que c'est un peu ça, finalement, le fond du problème, à notre sens. C'est non seulement elles construisent, ces entreprises, des silos de données qui sont hyper-importants. Pour ceux qui ont assisté à la conf de Tristan, je ne reviens pas dessus, mais la puissance financière est quand même hyper-importante. On voit que pour finalement assez peu d'employés, Amazon sur les 220 400, il y a à peu près 200 000 esclaves qui sont payés au SMIC , qui font du carton. Mais finalement ce n'est pas tant d'employés que ça. Par contre on voit que les, alors là du coup s'il y a des gens qui travaillent un peu avec des entreprises ou dans la finance, ce sont des montants qui sont quand même en milliards de dollars, c'est quand même loin d’être négligeable. Si on prend le total de la valorisation boursière de ces entreprises, on arrive à peu près à 2000 milliards de dollars, ce qui veut dire le PIB de l'Italie, de la Russie ou du Canada. Oui, ou de la France d'ailleurs, pas loin. On est un petit peu au-dessus, quand même.

Évidemment c'est la valorisation boursière donc ça ne veut pas dire grand-chose, mais par contre, là aussi, quand nous on s'adresse au grand public, on se rend compte assez raidement qu'en fait quand on leur demande qui est la boîte la plus puissante de la planète en termes boursière, enfin en termes de capitaux, la plupart des gens vont nous répondre, je ne sais pas, Exxson, BP, enfin des gros industriels, pétrole, énergie, etc. Non, non, la première capitalisation boursière mondiale en 2015 c’était Google suivi de près par Apple. Ils ont juste changé de place, l'année dernière c'était inversé. Bon, ils se tirent la bourre à quelques dizaines de milliards de dollars près, mais qu'est-ce que c'est aujourd'hui ? Quelques chemises de Macron ! Et ce qui est intéressant surtout, à mon sens, ce sont les capitaux propres, en gros ce qu'ils ont en trésorerie sur leur compte en banque. Et c'est 87 milliards pour Google, 119 milliards pour Apple. Amazon 80 milliards. Donc racheter une entreprise 26 milliards, évidemment ça ne représente pas grand-chose. Sachant que, évidemment, Microsoft n'a pas déboursé 26 milliards, il n'a pas fait un chèque de 26 milliards. Ils ont fait un échange d'actions, donc ça ne lui a quasiment rien coûté, probablement. Mais c'est assez intéressant, du coup, de voir que cette puissance financière est hyper importante.

Et le dernier chiffre que j'ai trouvé là récemment, c’était que Apple, Microsoft et Google détiennent à elles trois à peu près un quart du cash des entreprises américaines. Je vous laisse, il faut un peu l'encaisser cette phrase. Voilà, il y a trois boîtes qui tiennent, à peu près le tiers du cash de toutes les entreprises américaines sont détenus par ces trois boîtes-là.

Concrètement elles sont donc pétées de thunes.

09' 55

L'autre problème qu'on soulève.