Différences entre les versions de « Émission Libre à vous ! sur Cause Commune du 5 mars 2024 »

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'''Titre :''' Émission <em>Libre à vous !</em> diffusée mardi 5 mars 2024 sur radio Cause Commune
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Publié [https://www.librealire.org/emission-libre-a-vous-diffusee-mardi-5-mars-2024-sur-radio-cause-commune ici] - Mars 2024
 
 
'''Intervenant·e·s :''' Marie-Odile Morandi - Laure-Élise Déniel - Sébastien Soriano -  à la régie
 
 
 
'''Lieu :''' Radio Cause Commune
 
 
 
'''Date :''' 5 mars 2024
 
 
 
'''Durée :''' 1 h 30 min
 
 
 
'''[URL Podcast PROVISOIRE]'''
 
 
 
'''[URL Page de présentation de l'émission]'''
 
 
 
'''Licence de la transcription :''' [http://www.gnu.org/licenses/licenses.html#VerbatimCopying Verbatim]
 
 
 
'''Illustration :''' Déjà prévue
 
 
 
'''NB :''' <em>Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.<br/>
 
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.</em>
 
 
 
==Transcription==
 
 
 
<b>Voix off : </b><em>Libre à vous !</em>, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Bonjour à toutes. Bonjour à tous dans <em>Libre à vous !</em>. C’est le moment que vous avez choisi pour vous offrir 1 heure 30 d’informations et d’échanges sur les libertés informatiques et également de la musique libre.<br/>
 
L’Institut national de l’information géographique et forestière, ou IGN, et les géocommuns, nous en discuterons, peut-être, avec Sébastien Soriano, directeur général de l’IGN, car nous attendons toujours Sébastien. Ce sera le sujet principal de l’émission du jour.<br/>
 
Également au programme les données géographiques libres pour les territoires et, en fin d’émission, « Critiquer le numérique », la deuxième conférence du triptyque de Louis Derrac.
 
 
 
Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de <em>Libre à vous !</em>, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
 
 
 
Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.
 
 
 
Le site web de l’émission est libreavous.org. Vous pouvez y trouver une page consacrée à l’émission du jour avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours ou à nous poser toute question.
 
 
 
Nous sommes mardi 5 mars 2024, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast
 
 
 
À la réalisation de l’émission du jour, Julie Chaumard. Bonjour Julie.
 
 
 
<b> Julie Chaumard : </b>Bonjour à tous. Bonne émission.
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Nous vous souhaitons une excellente écoute.
 
 
 
[Jingle]
 
 
 
==Chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet, vice-président de l’April, sur le thème des données géographiques libres pour les territoires (rediffusion)==
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>Nous allons commencer par une pépite libre de Jean-Christophe Becquet. Jean-Christophe est exceptionnellement avec nous au studio. Nous allons d’abord la rediffusion de sa chronique du 23 mars 2021, qui n’est pas sans lien avec le sujet principal de l’émission du jour, puisqu’elle est consacrée aux données géographies libres pour les territoires.<br/>
 
On se retrouve dans moins d’une dizaine de minutes avec Jean-Christophe et son invité, Sébastien Soriano, qui vient d’arriver, directeur général de l’IGN, pour poursuivre la réflexion sur les géocommuns.
 
 
 
[Virgule sonore]
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>La chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet, vice-président de l’April.<br/>
 
Salut Jean-Christophe, est-ce que tu es avec nous ?
 
 
 
<b>Jean-Christophe Becquet : </b>Je suis là. Bonjour à tous. Bonjour à toutes.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Salut. Je crois bien qu’aujourd’hui tu vas nous parler de données géographiques libres.
 
 
 
<b>Jean-Christophe Becquet : </b>Absolument. Le 9 mars dernier, j'ai eu le plaisir d'animer le sujet principal de <em>Libre à vous !</em> consacré au système d’information géographique libre QGIS. Pour profiter librement d'un tel logiciel, il faut des données ouvertes.<br/>
 
Je voudrais saluer aujourd'hui l'ouverture au premier trimestre 2021 de plusieurs jeux de données par un établissement public qui fêtait récemment ses 80 ans, j'ai nommé l'Institut national de l'information géographique et forestière, plus connu sous l’acronyme IGN. Cela représente plusieurs téraoctets de données sous Licence Ouverte Etalab parmi lesquelles :<br/>
 
la BD TOPO, une base de données vectorielles qui contient notamment la description des contours administratifs, des bâtiments, des réseaux de transport, des lacs, fleuves et rivières ;<br/>
 
la BD ORTHO, qui donne une couverture photo aérienne de tout le territoire avec une précision de 20 cm par pixel ;<br/>
 
ou encore le RGE ALTI, pour Référentiel Grande Échelle, un modèle numérique de terrain qui renseigne l'altitude de chaque point du territoire.<br/>
 
On peut signaler au passage que l’IGN s'appuie sur du logiciel libre, notamment PostgreSQL/PostGIS pour produire la BD TOPO.
 
 
 
Il me semble intéressant de reparcourir quelques-uns des jalons qui ont permis d'aboutir à une décision que les défenseurs de l'<em>open data</em> appelaient de leurs vœux depuis de nombreuses années, le partage sous licence libre des données de l'IGN.<br/>
 
Dans son rapport publié en 2018, la députée Valéria Faure-Muntian préconisait de « diffuser à terme l’ensemble des données géographiques souveraines sous licence libre de type Etalab ». Elle expliquait fort à propos que « l’économie de la donnée n’est pas régie pas les mêmes règles que l’économie réelle. On constate que la richesse de la donnée est établie à partir de l’utilisation qui en est faite, donc de l’accès qui lui est donné. Ainsi, "ce n’est pas la vente de données qui crée de la valeur, mais sa circulation" ».<br/>
 
Quelques mois plus tard, la Cour des comptes adressait au Premier ministre un référé sur l’enjeu de l’ouverture des données publiques de l’IGN, de Météo-France et du Cerema [Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement]. Elle posait alors très clairement le problème : « Pour mettre fin à l'injonction paradoxale qui menace l'équilibre économique de ces établissements, auxquels il est demandé de développer leurs ressources propres grâce à la vente de leurs données tout en procédant à la diffusion libre et gratuite de celles-ci, il est indispensable que l'État clarifie la réglementation relative à l'ouverture des données et accompagne la redéfinition des modèles économiques de ses opérateurs. »<br/>
 
Dans sa réponse à l’interpellation de la Cour des comptes, Édouard Philippe, en mars 2019, annonçait sa décision « de généraliser la gratuité de la réutilisation des données notamment à l’IGN ». Il ajoutait : « Enfin, je partage le constat de la Cour que les services de l’État eux-mêmes n’utilisent pas systématiquement les données ouvertes en <em>open data</em> produites par d’autres acteurs publics. J’ai donc demandé que ces efforts d’ouverture soient soutenus par les services de l’État que j’ai invités à utiliser préférentiellement ces données ouvertes. »<br/>
 
Daniel Bursaux, le directeur général de l’IGN, déclarait à travers une tribune dans le journal <em>Les Échos</em> : « Désormais, la production des données géographiques doit donc s'organiser autour de trois concepts : mutualisation, collaboratif et libre accès. » ; il faudra encore deux ans pour que cette décision devienne effective.
 
 
 
J'aimerais prendre un moment pour analyser cette ouverture des données de l'IGN par rapport à la base de données libre OpenStreetMap. Nous avions consacré notre émission du 11 juin 2019 à ce projet collaboratif mondial que l'on désigne souvent comme le Wikipédia de la cartographie. On pourrait penser que ces initiatives sont concurrentes. Je dirais que c'est absolument le contraire. OpenStreetMap reste un projet absolument remarquable par sa diversité et sa réactivité. La communauté OpenStreetMap, qui compte plus de sept millions de personnes, jardine chaque jour la base de données pour l'enrichir, la compléter, la corriger, la mettre à jour. Les contributeurs expérimentent, ils innovent et la dimension mondiale du projet permet de produire des cartes qui ne s'arrêtent pas aux frontières. Les données de l'IGN, quant à elles, ont l’avantage d'offrir une couverture homogène et standardisée, de grande qualité sur l'ensemble du territoire national.
 
 
 
Les contributeurs OpenStreetMap vont pouvoir s'appuyer sur les données ouvertes par l'IGN pour aller encore plus vite et plus loin. Les collectivités et les administrations doivent apprendre à contribuer sur OpenStreetMap qui fait aujourd'hui référence pour de nombreux usages comme le vélo ou l'accessibilité par exemple. Les réutilisateurs, qu'ils soient services publics, entreprises, associations, écoles, universités et laboratoires de recherche, élus et citoyens, bénéficieront du meilleur des deux mondes. C'est pourquoi il est indispensable que nos décideurs politiques pérennisent le financement de l'IGN pour entretenir les données de référence, renforcer leur diffusion et traduire dans les faits la recommandation n° 7 du rapport Bothorel : « engager la puissance publique sur la voie d'une participation plus active aux communs numériques ». Jean Castex saluait d'ailleurs récemment « l’utilisation des données qui peut contribuer très significativement à l’amélioration des politiques publiques ».
 
 
 
Je voudrais conclure sur un jeu de mots emprunté à Sébastien Soriano, haut fonctionnaire, nommé directeur général de l'IGN au début de l'année 2021. Pour bien comprendre, il faut se souvenir qu'OSM est le raccourci d'OpenStreetMap et SIG l'acronyme de Système d’Information Géographique. Sébastien Soriano s’amusait de constater : « OSM IGN » est une anagramme de « MON SIG ».
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Pas mal ! Une petite question : est-ce que les cartes de randonnée SCAN 25, et tu pourras peut-être nous préciser en deux mots ce que c’est, basculent aussi sous licence libre ?
 
 
 
<b>Jean-Christophe Becquet : </b>Non. Les cartes SCAN 25 sont les cartes bleues de l’IGN, très connues des randonneurs. Elles ne sont pas concernées par l’ouverture des données de l’IGN en <em>open data</em> parce qu’elles intègrent des données qui n’appartiennent à l’IGN, qui sont gérées par d’autres détenteurs de droits, notamment la FFRP, la Fédération française de randonnée pédestre, pour tout ce qui a trait aux itinéraires de grande randonnée et de petite randonnée, donc l’IGN n’a pas les droits pour ouvrir ces cartes.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Entendu. On voit bien toute la complexité juridique qu’il y a autour de ce sujet.<br/>
 
Merci beaucoup pour ces chroniques et en plus, pour les personnes qui s’intéressent à la question de l’ouverture des données, on sait que l’IGN était un peu emblématique et résistante à l’ouverture, donc c’est intéressant de voir qu’on progresse enfin. J’ai trouvé très intéressant comment, justement, tu montres qu’à la fois les communautés peuvent s’appuyer et profiter de ces ouvertures, mais que les administrations elles-mêmes peuvent aussi en profiter. Une sorte de modèle gagnant-gagnant, même si je n’aime pas particulièrement l’expression.<br/>
 
 
 
[Virgule sonore]
 
 
 
<b>Frédéric Couchet : </b>
 

Dernière version du 12 mars 2024 à 16:55


Publié ici - Mars 2024