Émission Libre à vous ! sur Cause Commune du 27 fevrier 2024

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Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 27 février 2024 sur radio Cause Commune

Intervenant·e·s : Lorette Costy - Laurent Costy - Luk - Isabella Vanni - Magali Garnero à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 27 février 2024

Durée : 1 h 30 min

[ Podcast PROVISOIRE]

Page de présentation de l'émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration : Déjà prévue

NB : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Isabella Vanni : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
Parcours libriste avec Laurent Costy, vice-président de l’April et chroniqueur dans Libre à vous !, l’occasion d’en savoir plus sur son parcours personnel et professionnel. C’est le sujet principal de l’émission du jour. Avec également au programme la chronique « À cœur vaillant, la voie est libre » de Laurent et Lorette Costy et aussi la chronique « La pituite de Luk ».
Nous allons parler de tout cela dans l’émission du jour.

Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Je suis Isabella Vanni, coordinatrice vie associative et responsable projets à l’April.

Le site web de l’émission est libreavous.org. Vous pouvez y trouver une page consacrée à l’émission du jour avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours ou à nous poser toute question.

Nous sommes mardi 27 février, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast

À la réalisation de l’émission aujourd’hui, Magali Garnero. Salut Magali.

Magali Garnero: Salut.

Isabella Vanni : Nous vous souhaitons une excellente écoute.

[Jingle]

Chronique « À cœur vaillant, la voie est libre » de Laurent et Lorette Costy sur le thème « Chaloir pour deux doigts coupe fin »

Isabella Vanni : Comprendre Internet et ses techniques pour mieux l’utiliser, en particulier avec des logiciels libres et services respectueux des utilisatrices et utilisateurs pour son propre bien-être en particulier et celui de la société en général, c’est « À cœur vaillant, la voie est libre » de Laurent et Lorette Costy qui, aujourd’hui porte sur le thème « Chaloir pour deux doigts coupe fin ».
Cette chronique a été enregistrée il y a quelques jours, je vous propose donc de l’écouter et on se retrouve juste après.

[Virgule sonore]

Laurent Costy : Hello Lorette ! Depuis qu’Alexis Kauffman nous a proposé de faire une chronique en direct à la fin de la Journée du Libre Éducatif vendredi 29 mars prochain, j’ai un peu de mal à dormir. Toi, tu as l’habitude de faire le Zénith mais moi, ça fait 20 ans que je prêche dans le désert pour convaincre les associations de migrer vers les logiciels libres. Et, en général, il n’y a pas plus de trois personnes dans la salle.

Lorette Costy : Dont deux personnes du stand de l’April à qui on a dit « il faut aller à la conférence, s’il vous plaît, parce que, sinon, il n’y aura personne dans le public ! ». Et tu exagères un peu sur le nombre de mes expériences au Zénith : je n’ai fait que trois fois de l’intérim pour le nettoyage post-concert ! Mais bon, ne t’inquiète pas, de toute façon, ce ne sera qu’un bon moment à passer. On pourra parler de logiciel libre et d’éducation par exemple.

Laurent Costy : C’est une excellente idée ! On pourra communiquer en amont sur le Mastodon de l’April. Par contre, ce ne sera plus possible sur le Raider, car l’April a décidé d’arrêter de communiquer via ce réseau social qui part en vrille depuis son rachat par ce libertarien à l’incompétence crasse lorsqu’il s’agit de comprendre ce qu’est réellement la liberté d’expression dans une société.

Lorette Costy : Ah oui, tu m’as expliqué un jour pourquoi tu appelais Raider ce qu’il reste de Twitter. Je résume : Twitter est devenu X, ce qui nous donne Twix, logique ! Twix, dont le nom précédent était Raider avant 1991. CQFE : Ce Qu’il Fallait Expliquer !

Laurent Costy : Merci Lorette pour cette clarification qui n’est effectivement pas évidente quand on n’est pas dans mon cerveau. En plus, je ne peux plus inviter qui que ce soit dans ma tête, on est déjà trop nombreux là-dedans. Je rajouterais quand même que, si ça se trouve, on est à deux doigts de la fin pour Raider.

Lorette Costy : Je vais passer mon tour de joker et ne rigolerai donc pas.
Sinon, sur les sujets importants que sont les libertés et l’éthique dans le numérique pour lesquels on t’a accordé, à contrecœur, ce créneau de radio, tu as des choses à dire, j’espère ?

Laurent Costy : Le logiciel libre, c’est bien.

Lorette Costy : Merci papa ! Tu aurais pu ajouter que le logiciel libre se définissait par quatre libertés et certainement pas la gratuité qui est souvent constatée à l’usage. Mais tu préfères me laisser faire ton boulot !

Laurent Costy : Tiens, puisqu’on parle de logiciel libre, je me sens obligé de revenir sur notre dernière chronique. Comme j’avais laissé décanter ma boîte mail un peu trop longtemps, je n’avais pas vu la réponse intelligente de Stéphane Bortzmeyer à ma question stupide. Je finis par me demander si ce ne serait pas plus simple que tu fasses directement la chronique avec lui.

Lorette Costy : Ça ne me dérangerait pas, Mais, Papa, il n’y a pas que les compétences et les connaissances dans la vie, il y a aussi, pour toi par exemple… des trucs.

Laurent Costy : Merci ! Bon, l’une des questions en suspens, c’était de comprendre la différence qu’il pouvait y avoir entre le navigateur libre Chromium distribué par Google et Iridium.

Lorette Costy : Donc, comme le dit Stéphane, Chromium est une production Google, ce navigateur contient donc toute l'infrastructure de surveillance de Google, couches que justement Iridium a épurées !

Laurent Costy : De carottes, exactement ! Outre la polémique autour du fait qu’il n’était pas disponible sur le magasin d’application F-Droid.

Lorette Costy : Magasin alternatif à Google Play Store, qui propose des applications moins intrusives pour notre vie privée, je le rappelle, en passant, pour les personnes qui ne nous écouteraient pas assez régulièrement !

Laurent Costy : Il y avait la même question pour Signal, la messagerie alternative à WhatsApp : si ça ne fait aucun doute que Signal est mieux que WhatsApp pour la vie privée, logiciel libre ne veut pas dire non plus logiciel « gentil-bisounours-licorne » pour reprendre une formule de Stéphane, formule qui restera peut-être, d’ailleurs, dans l’histoire de l’informatique au côté de celle d’Edward Snowden sur la vie privée.

Lorette Costy : Je connais cette citation ! Tu me la lisais tous les soirs quand j’étais petite à la place de mes histoires favorites et de Desproges. Je cite de mémoire : « Dire que votre droit à la vie privée importe peu, car vous n’avez rien à cacher, revient à dire que votre liberté d’expression importe peu, car vous n’avez rien à dire. Car, même si vous n’utilisez pas vos droits aujourd’hui, d’autres en ont besoin. Cela revient à dire : les autres ne m’intéressent pas ! »

Laurent Costy : Je trouvais l’histoire du Petit Chaperon rouge assez peu politique finalement et très surcotée. Et puis, je préparais déjà ton conditionnement à ta participation choisie, mais néanmoins obligatoire, à ce podcast.

Lorette Costy : C’est un plaisir indicible et, encore une fois, un mot que l’on n’utilise plus guère, mon cher papa. Et pour en revenir sur la transparence, incarnée par le code ouvert, elle ne se suffit donc pas à elle-même. Tu m’avais raconté, un jour, qu’une association était transparente sur toute sa comptabilité auprès de ses adhérent et adhérentes. L’initiative est louable, mais sans formation et sans accompagnement sur les règles de comptabilité, ça peut parfois même être contre-productif.

Laurent Costy : Oui, parce que ça peut générer un faux sentiment de « sécurité », entre guillemets. Comme c’est à la vue de tous et toutes, on se dit « c’est bien ». Sauf que c’est un peu trop simpliste de penser comme ça. Avec cette transparence qui, en passant, nécessite l’anonymisation des données, il est nécessaire d’accompagner et de faire œuvre de pédagogie. Il est important, aussi, de bien définir qui a accès aux données, qui peut les lire, les écrire et configurer le système d’information de manière ad hoc.

Lorette Costy : Tout à fait mon capitaine ! Finalement, on peut faire un parallèle avec le développement et la maintenance du logiciel libre. C’est souvent une inquiétude des personnes qui connaissent peu les logiques, l’organisation et les conditions de développement des logiciels libres. Ils pensent que c’est Open Bar – voir à ce sujet les communications passées pertinentes de l’April sur les liens entre Microsoft et le Ministère des Armées - et que, donc, c’est le dawa.

Laurent Costy : Non, les logiciels libres, ce n’est pas le DAWa. Éventuellement, on peut se servir de ce terme comme acronyme,Digital Alternative Way, mais il manquerait « pour un monde numérique meilleur », mais c’est tout. Pour illustrer ça, je peux te raconter ma dernière contribution à un logiciel libre.

Lorette Costy : Oh oui ! Surjoué parce que, dans le fond, peu te chaut du verbe chaloir. Ah non, « surjoué parce que, dans le fond peu te chaut - du verbe chaloir - c’était entre crochets, il fallait pas que je le lise.

Laurent Costy : Oui, c’est ça, ce qui est entre crochets, il ne faut pas le lire. Donc, devant tant d’enthousiasme, je me plie à ta demande insistante. Petit préambule : comme j’ai des compétences relativement limitées en programmation - changer la couleur d’affichage d’Hello World relève pour moi de l’exploit -, j’ai opté pour contribuer à un projet libre par la traduction.

Lorette Costy : J’ai souvenance que ton niveau d’anglais était a peu près du même niveau que la colorisation d’Hello World ! Tu es sûr que c’était une bonne idée ?

Laurent Costy : Oui, une excellente idée même. Pour deux bonnes raisons de mauvaise foi. D’abord, j’ai choisi de traduire un tutoriel bientôt obsolète de Minetest, l’alternative à Minecraft. Donc, vraiment, peu de monde devrait être confronté à mes traductions très littéraires. Et, par ailleurs, n’importe qui peut désormais contribuer à la traduction d’un projet libre en utilisant, par exemple, LibreTranslate, outil, sous licence libre, de traduction.

Lorette Costy : Et tu as trouvé tous les diamants et tous les lingots d’or du tutoriel de Minetest ? Ou, finalement, tu as préféré jouer avec la forge logicielle, pas dans le jeu, mais dans la réalité, pour soumettre tes propositions de modifications ?

Laurent Costy : Non, mon niveau de crafting frise ma compétence de colorisation des mots anglais Hello World, mais, j’ai finalement soumis sur la forge du projet effectivement, les fichiers utiles à l’affichage des textes français. Et j’ai échangé avec le responsable de ce projet. C’est lui qui a regardé la pertinence de l’intégration de cette branche et qui a validé. Désormais, si tu joues au tutoriel de Minetest, les textes d’apprentissage sont en français si ton système est dans cette langue !

Lorette Costy : Finalement, la contribution, ce n’est pas sorcier, même quand on n’a pas des compétences avancées en informatique. Si on devait ne retenir qu’une chose de cette chronique, somme toute assez insipide, ce serait bien celle-là !

Laurent Costy : Ce n’est pas faux ! En plus, on est fier ensuite de sa contribution quand on sait qu’elle va servir à d’autres et qu’on a enrichi un commun numérique !

Lorette Costy : Carrément Cicéron ! C’est très différent de ce que l’on essaie chaque jour de nous faire passer pour de la contribution alors que ce n’est que de l’évaluation pour améliorer des business privés ! Je m’explique, parce que j’ai lu dans ton expression faciale, généralement agréable, une grande dubitativité . À chaque interaction dans le Web mercantile, comme des achats sur internet, mails échangés avec le service après vente, etc., on est intimé, puis relancé, pour mettre un maximum d’étoiles. Et on nous vend ça comme du Web contributif. Beurk sérieux, pourquoi contribuerais-je à améliorer quelque chose au seul bénéfice financier de quelqu’un d’autre ?

Laurent Costy : Je confirme que tu es bien la fille de ton père : j’ai la même attitude ! Et je ne supporte pas les évaluations par étoiles où on ne peut pas s’exprimer avec des vrais mots pour dire ce qu’on pense parce qu’ils ont la flemme de lire. Bref, il y a contribution et contribution !

Lorette Costy : En parlant d’étoiles, on va donner rendez-vous à nos p·auditeurs et p·auditrices pour la prochaine chronique où on leur mettra encore plein d’étoiles dans les yeux !

Laurent Costy : En leur ouvrant de belles perspectives d’alternatives libres pour leurs systèmes d’information. Bien joué pour la conclusion, je te garde pour la prochaine chronique. La bise ma puce.

Lorette Costy : Merci. La bise mon Papa gratifiant et reconnaissant !

Isabella Vanni :