Émission Libre à vous ! du 25 janvier 2022 sur radio Cause Commune

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Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 25 janvier 2022 sur radio Cause Commune

Intervenant·e·s : Noémie Bergez - Chantal Enguehard - François Poulain - Luk - Étienne Gonnu - Isabella Vanni à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 25 janvier 2021

Durée : 1 h 30 min

Podcast PROVISOIRE de l'émission

[ Références concernant l'émission]

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration : Déjà prévue

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription

Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Étienne Gonnu : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.







Chronique « In code we trust » de Noémie Bergez, avocate au cabinet Dune, sur le thème de la perception et les incertitudes juridiques sur les NFT

Les enjeux du vote électronique, avec Chantal Enguehard, enseignante-chercheuse en informatique à l’Université de Nantes et directrice de recherche à l’Observatoire du vote, et François Poulain, trésorier de l’April et artisan du logiciel libre chez Cliss XXI

« La pituite de Luk », qui fait son autocritique

Luk : Alors voilà, je viens d'acheter un smartphone neuf. Comme je suis à la fois maladroit, distrait et pas porté sur les paris, je n'ai jamais voulu mettre beaucoup d'argent dans ce genre de truc. Les smartphones excellent dans trois fonctions essentielles. La première est de céder facilement à la gravitation pour décélérer brutalement en touchant le sol. La seconde leur permet de se faire discrètement la malle hors de nos poches. La troisième est de servir de témoin de relais au 4 × 100 mètres non consenti. Selon une théorie que j’énonce, et qui reste à prouver scientifiquement, plus le téléphone est cher, plus il sera performant dans ces trois domaines fonctionnels.
Ça me dépasse donc qu'on puisse claquer le salaire mensuel d’un travailleur précaire dans un objet qui l’est tout autant. Pourquoi faire ? Frimer ? Mauvais calcul ! Pour le prix d'un iPhone13 de 240 grammes on peut se payer des trucs beaucoup plus luxueux comme 6,13 kg de Ferrari 812 Superfast, ou même mieux, 2,2 litres d'encre d'imprimante. Et puis, frimer... Les smartphones ne sont jamais que des trucs rectangulaires et plats. Les designers doivent s'arracher les cheveux pour fourrer de l'esthétique dedans. Leur boulot est la quintessence du bullshit job parce qu'à peine acheté, le précieux joujou est emballé dans une coque de protection en plastique dégueulasse.
Aux gens qui se la pètent avec leur smartphone qui coûte le prix d’une gonade, je dirais que Mamie Georgette faisait déjà ça à l’époque de mon enfance en protégeant son précieux canapé sous une housse plastique. Il était comme neuf en dessous mais au-dessus la housse annihilait toutes ses qualités esthétiques et de confort. La seule vraie innovation, ce sont les coques trouées pour laisser voir la pomme mais à ce niveau de fatuité, est-il encore nécessaire de se moquer ?

Mais revenons à mon nouveau téléphone. Le précédent était une occase de 2014. La batterie était un puits sans fond que je devais recharger trois fois par jour. Ouvrir une page web c’était comme se refaire la trilogie de Bilbo le Hobbit à chaque fois. C’était une sorte d’aventure épique interminable délayée par une série de plans au ralenti. Sauf que bien souvent le dernier épisode n’était même pas diffusé.
Le choix n’a pas été simple parce que je suis un homme de conviction et que je suis soumis à une double contrainte. La première est que je suis attentif à mes libertés et à la maîtrise de mon informatique, bien sûr. J’ai eu des téléphones sous CyanogenMod. Avec la tête de méchant de la mascotte j’avais l’impression d’être une sorte de guerrier des libertés informatiques. Mais CyanogenMod s’est révélé bien plus méchant que prévu quand il a briqué mon second téléphone. C’est ce jour-là que j’ai compris ce que voulait dire Nightly Build. Depuis, j’ai fait le choix plus simple et plus sûr d’avoir un Android de base sans paramétrer de compte Google. Et pas d’iPhone bien sûr, soyons sérieux.
Deuxième contrainte, je suis un peu écolo et je sais que le meilleur téléphone pour l’environnement est celui qu’on ne construit pas. C’est pour ça que j’avais acheté de l’occase avant. Mais, quand on regarde le prix de l’occasion, il apparaît qu’en termes de hiérarchie des normes, la loi de Moore ne dicte en rien la loi du marché. Au prix d’un téléphone chinois d’entrée de gamme on peut se payer, un téléphone vieux de cinq ans avec une batterie qui a la même espérance de vie qu’un septuagénaire antivax pris d’une quinte de toux. Quand on sait que ce marché souffreteux sera bientôt parasité par les ayants droit de la culture, on voit bien que la loi qui s’impose à toutes les autres reste celle de l’emmerdement maximum.
Bien sûr, je me suis demandé ce que pèse ma radinerie en regard de l’avenir de la planète ? C’est peut-être mesquin, mais j’ai rationalisé tout ça. En achetant une occase à prix d’or, je participe au financement du nouveau téléphone du vendeur. Sans les 100 € que je lui lâche, il aurait sans doute gardé son téléphone plus longtemps .
J’ai donc opté pour l’entrée de gamme chinoise avec l’ambition de l’emmener le plus loin possible. J’aurai pu prendre un Fairphone et en racheter un tous les deux ou trois ans, au rythme auquel je perds ce genre d’appareil. Donc au final, oui, je suis bien radin. À l’instar de Raffarin, je suis un homme de conviction mais, manifestement, je ne suis pas un homme de principe.
J’ai vendu mon âme à Xi Jinping et au PCC [Parti communiste chinois], c’est pour ça que je fais ici mon auto-critique, camarades. Mon sac est prêt pour le camp de rééducation.



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