Différences entre les versions de « Émission Libre à vous ! du 14 février 2023 »

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Le braille du nom de son inventeur est un système d’écriture présenté pour la première fois en 1829. Il permet aux personnes aveugles ou malvoyantes de lire à travers des points en relief perçus de manière tactile avec la pulpe des doigts. Chaque caractère est représenté sur une matrice de six points disposés en deux colonnes offrant 63 combinaisons.
 
Le braille du nom de son inventeur est un système d’écriture présenté pour la première fois en 1829. Il permet aux personnes aveugles ou malvoyantes de lire à travers des points en relief perçus de manière tactile avec la pulpe des doigts. Chaque caractère est représenté sur une matrice de six points disposés en deux colonnes offrant 63 combinaisons.
  
Embosseuse est le terme consacré pour désigner une machine à écrire en braille. BrailleRAP est une embosseuse dont le procédé de fabrication est partagé sous licence libre. Ce partage s'appuie sur la licence « CERN <em>Open Hardware Licence</em> » version 1.2. Il s'agit d'une licence copyleft, pour le matériel libre, proposée par le Centre européen pour la recherche nucléaire de Genève. Vous pouvez ainsi utiliser BrailleRAP librement, construire la vôtre, et même la vendre.
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Embosseuse est le terme consacré pour désigner une machine à écrire en braille. BrailleRAP est une embosseuse dont le procédé de fabrication est partagé sous licence libre. Ce partage s'appuie sur la licence « CERN <em>Open Hardware Licence</em> » version 1.2. Il s'agit d'une licence copyleft, pour le matériel libre, proposée par le Centre européen pour la recherche nucléaire de Genève. Vous pouvez ainsi utiliser BrailleRAP librement, construire la vôtre et même la vendre.
  
 
Les différentes étapes de la fabrication : impression 3D, découpe laser des planches, préparation mécanique et électronique, assemblage sont documentées et les plans disponibles sur le site web braillerap.org. Le projet s'appuie également sur des logiciels comme Natbraille pour la transcription des textes en braille et Marlin firmware pour la gestion de la carte contrôleur, tous deux sous licence libre GPL. Cela montre bien comment des ressources disponibles sous licence libre peuvent être adaptées et réutilisées pour créer de nouvelles inventions.
 
Les différentes étapes de la fabrication : impression 3D, découpe laser des planches, préparation mécanique et électronique, assemblage sont documentées et les plans disponibles sur le site web braillerap.org. Le projet s'appuie également sur des logiciels comme Natbraille pour la transcription des textes en braille et Marlin firmware pour la gestion de la carte contrôleur, tous deux sous licence libre GPL. Cela montre bien comment des ressources disponibles sous licence libre peuvent être adaptées et réutilisées pour créer de nouvelles inventions.
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BrailleRAP ressemble à une imprimante classique mais un pointeau remplace la buse d'encre. Le bruit de son fonctionnement rappelle nos anciennes imprimantes matricielles. La machine permet d'embosser sur du papier 160 grammes mais aussi sur divers supports comme une feuille de plastique ou d’aluminium. En plus des caractères, la BrailleRAP sait embosser des contours. On peut donc réaliser des dessins, mettre en relief des plans ou des cartes.
 
BrailleRAP ressemble à une imprimante classique mais un pointeau remplace la buse d'encre. Le bruit de son fonctionnement rappelle nos anciennes imprimantes matricielles. La machine permet d'embosser sur du papier 160 grammes mais aussi sur divers supports comme une feuille de plastique ou d’aluminium. En plus des caractères, la BrailleRAP sait embosser des contours. On peut donc réaliser des dessins, mettre en relief des plans ou des cartes.
  
Pourquoi en faire une ?, interrogent les auteurs. Je retrouve dans les réponses proposées l'esprit des qautre libertés du logiciel libre. Parce que vous en avez besoin. Parce que quelqu'un en a besoin. Pour apprendre à assembler une machine numérique. Pour expliquer comment en assembler une. Pour l'améliorer et participer au projet.
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Pourquoi en faire une ?, interrogent les auteurs. Je retrouve dans les réponses proposées l'esprit des quatre libertés du logiciel libre. Parce que vous en avez besoin. Parce que quelqu'un en a besoin. Pour apprendre à assembler une machine numérique. Pour expliquer comment en assembler une. Pour l'améliorer et participer au projet.
  
 
Le projet BrailleRap a vu le jour lors du Fabrikarium, un événement organisé par My Human Kit en 2016. L'association My Human Kit a pour objectif de faciliter le quotidien des personnes en situation de handicap et leur redonner du pouvoir d’agir. Elle anime le Humanlab, un fablab ou laboratoire de fabrication numérique dédié à la réalisation d’aides techniques pour la compensation du handicap. L'objectif est d'offrir un espace de recherche et de partage de solutions.
 
Le projet BrailleRap a vu le jour lors du Fabrikarium, un événement organisé par My Human Kit en 2016. L'association My Human Kit a pour objectif de faciliter le quotidien des personnes en situation de handicap et leur redonner du pouvoir d’agir. Elle anime le Humanlab, un fablab ou laboratoire de fabrication numérique dédié à la réalisation d’aides techniques pour la compensation du handicap. L'objectif est d'offrir un espace de recherche et de partage de solutions.
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Comme pour Open Insulin, auquel j'avais consacré ma chronique en octobre 2021, un des objectifs de BrailleRAP est de rendre accessible au plus grand nombre un dispositif autrement très coûteux. Le prix d’une embosseuse braille sur le marché démarre autour de 3 000 euros alors que le coût de fabrication de la BrailleRAP est estimé à moins de 300 euros pour les fournitures soit un facteur 10. Bien sûr, il faut avoir accès aux machines et disposer d'un minimum de connaissances, mais l'existence de plans et de documentation sous licence libre peut réellement changer notre rapport à ces techniques.
 
Comme pour Open Insulin, auquel j'avais consacré ma chronique en octobre 2021, un des objectifs de BrailleRAP est de rendre accessible au plus grand nombre un dispositif autrement très coûteux. Le prix d’une embosseuse braille sur le marché démarre autour de 3 000 euros alors que le coût de fabrication de la BrailleRAP est estimé à moins de 300 euros pour les fournitures soit un facteur 10. Bien sûr, il faut avoir accès aux machines et disposer d'un minimum de connaissances, mais l'existence de plans et de documentation sous licence libre peut réellement changer notre rapport à ces techniques.
  
<b>Frédéric Couchet : </b>Merci Jean-Christophe
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<b>Frédéric Couchet : </b>Merci, Jean-Christophe, pour cette belle découverte, comme toutes les pépites libres que tu nous partage. On va rappeler le site web : c'est braillerap.org. Évidemment, vous trouverez aussi les références sur libreavous.org et je vous encourage toutes et tous à écouter les diverses  « Pépites libres » de Jean-Christophe, sur le site libravous.org. Je vais peut-être ajouter juste un truc : comme tu parles d'accessibilité, Marie me disait, juste pendant la pause musicale, qu'on avait oublié d'indiquer qu'en fait Drupal, dont on vient de parler dans le sujet principal, était régulièrement audité pour des questions d'accessibilité. C'est vraiment très important de le préciser, vu que tu parles d'accessibilité dans ta chronique, Jean-Christophe.
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<b>Jean-Christophe Becquet : </b>Tout à fait. Ça reste un sujet sur lequel l'informatique en particulier, les technologies en général, de toute façon, ont encore de nombreux défis à relever, je pense.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Tout à fait. Je te souhaite une belle fin de journée et on se retrouve le mois prochain pour ta prochaine chronique.
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<b>Jean-Christophe Becquet : </b>Ça marche, bonne fin d'émission, merci.
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<b>Frédéric Couchet : </b>Merci, Jean-Christophe, au revoir.
  
 
==Quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l'April et le monde du Libre = ??? ==
 
==Quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l'April et le monde du Libre = ??? ==

Version du 14 février 2023 à 21:52


Titre : Émission Libre à vous ! du 14 février 2023

Intervenant·e·s : Isabelle Carrère - à la régie

Lieu : Radio Cause Commune

Date : 14 février 2023

Durée : 1 h 30 min

Podcast PROVISOIRE

Page des références de l'émission

Licence de la transcription : Verbatim

Illustration : Déjà prévue

NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Transcription = Eve OK

Voix off : Libre à vous ! l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.

Frédéric Couchet : Nous nous excusons auprès des auditeurs et auditrices de Cause à Effet. Malheureusement, le directeur d'antenne, dans sa joie de diffuser Cause à Effet, avait simplement oublié le fait que Libre à vous ! commençait à quinze heures trente. Donc, il vous manque quinze petites minutes de votre émission que vous étiez en train d'écouter, donc je vous donne le numéro de l'émission : c'est le numéro 37 « Où en sommes-nous de la VAE ? ». Vous pouvez trouver la fin du podcast sur Cause Commune.fm, et encore une fois, nous nous excusons.

Donc, bonjour à toutes et tous dans Libre à vous !. C'est le moment que vous avez choisi pour vous offrir une heure trente d'information et d'échanges sur les libertés informatiques, et également de la musique libre. C'est un grand plaisir de vous retrouver après deux semaines sans émission.

En effet, dans le cadre du mouvement social en cours contre la réforme des retraites, les appels à la grève et manifestations sont jusqu'à présent inscrits notamment autour d'un rendez-vous, les mardis, donc jour de notre émission. Même si ce mouvement social ne concerne pas le logiciel libre, cela a impacté notre capacité à vous proposer des émissions inédites ces dernières semaines : d'une part, car des personnes membres de l'équipe de Libre à vous ! ont peut être amenées à prendre part à cette mobilisation, de même pour les personnes invitées, et d'autre part car la radio Cause commune a pu être amenée à préserver le créneau de mardi après-midi pour couvrir les manifestations à Paris. Le prochain appel à grève et manifestation est d'ailleurs prévu le jeudi 16 février et Cause Commune couvrira cet événement.

Nous voilà donc de retour sur les ondes de Cause Commune. Le programme du jour : le système de gestion de contenu Drupal pour créer des sites web, ce sera le sujet principal de l'émission du jour. Avec également au programme BrailleRAP, une embosseuse ou machine à écrire en braille, sous licence de matériel libre. Et aussi la chronique d'Antanak sur la VSA : alors je ne sais pas ce que c'est que la VSA, j'ai appris le sujet trois minutes avant d'entrer en émission. On verra ça tout à l'heure.

Nous allons parler de tout ça dans l'émission du jour. Soyez bienvenue pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l'émission qui vous raconte les libertés informatiques proposée par l'April, l'association de promotion et de défense du logiciel libre. Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l'April. Le site web de l'émission, c'est libreavous.org. Vous pouvez trouver une page consacrée à l'émission du jour, avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N'hésitez pas à nous faire des retours, à nous poser toute question.

Nous sommes mardi 14 février 2023. Nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast. A la réalisation de l'émission du jour Thierry Holleville. Bonjour Thierry.

Thierry Holleville : Bonjour à tous.

Frédéric Couchet : Nous vous souhaitons une excellente écoute.

Chronique « Que libérer d’autre que du logiciel » avec Antanak = Eve OK

Frédéric Couchet : « Que libérer d’autre que du logiciel », la chronique d’Antanak. Isabelle Carrère et d’autres personnes actives de l’association Antanak se proposent de partager des situations très concrètes et des pensées ou mises en actes et en pratique au sein du collectif : le reconditionnement, la baisse des déchets, l’entraide sur les logiciels libres, l’appropriation du numérique par toutes et tous. Le thème du jour c’est la VSA. Bonjour Isabelle.

Isabelle Carrère : Bonjour Fred, bonjour à tous, bonjour à toutes. Oui, en effet, aujourd'hui, je voulais relayer la campagne de mobilisation qui a été lancée hier, donc le 13 février 2023, par la Quadrature du Net. Souvent, je parle d'eux, et c'est vrai qu'à Antanak on est très friands, on suit beaucoup les actions, les analyses qu'ils mettent en exergue. Là il s'agit de la loi JO - jeux olympiques - 2024, et notamment son article 7, dans lequel les auteurs de ce projet valident et valorisent l'utilisation de la VSA. VSA : vidéo surveillance algorithmique, d'autres disent aussi vidéo surveillance augmentée, comme on parle de réalité augmentée, comme ce serait plus fort que ce que tous les humains et les humaines sont capables de faire. Bref, la VSA, la vidéo surveillance algorithmique, n'est pas un simple logiciel. Elle analyse en fait des milliers d'heures de vidéos prises par des drones ou des caméras dans les rues, pour catégoriser les comportements, suivant ce que les autorités auront qualifié de suspect ou de normal, pour l'appliquer en temps réel après sur les caméras de surveillance.

La phase de création de l'algorithme a consisté à apprendre à ce logiciel à reconnaître les situations. Le logiciel a été nourri, doté d'un volume immense de données, de vidéos, d'images, etc. Et ensuite le constructeur, sur demande de la police, associe une règle - situation normale, situation anormale - et ça crée un gigantesque système de ciblage d'anomalies afin d'automatiser le travail de la police. Et en fait, pourquoi cette mobilisation ? Parce qu'il s'agit vraiment d'un réel changement d'échelle, de dimensions de la surveillance, et de l'industrialisation du travail d'image pour démultiplier les notifications, interpellations, etc., guidé par cette intelligence artificielle.

Alors la VSA ou la reconnaissance faciale reposent sur les mêmes algorithmes. Parce qu'on sait qu'à la mairie de Paris, par exemple, pour les JO, ils ont dit oui, oui, on veut bien, on est d'accord pour la VSA, pas pour la reconnaissance faciale. Mais en fait, c'est la même source de données, c'est la même chose, ce sont les mêmes algorithmes d'analyse d'image et de surveillance biométrique. La seule différence, c'est que la première isole et reconnaît des corps, des masses, des mouvements, des objets, là où la seconde, elle, détecte un visage. Ce sont généralement les mêmes entreprises qui développent les deux technologies. Par exemple, la start-up française Two-I s'est d'abord lancée sur la détection d'émotions, a voulu la tester dans les tramways niçois avant d'expérimenter la reconnaissance faciale ailleurs, et notamment pour les supporters de football à Metz, on s'en souvient. Finalement, l'entreprise se concentre maintenant sur la VSA, et elle veut évidemment vendre tout ça à plusieurs communes de France. Bref, c'est une technologie, une technique biométrique intrinsèquement dangereuse et ce qu'on se dit, c'est que l'accepter, c'est ouvrir la voie à des pires outils de surveillance.

Alors, le texte comporte 11 articles, le texte de loi JO 2024, qui ont été considérés par le Conseil d'État, comme je cite, « susceptibles de s'appliquer à d'autres situations que les jeux, et ce, de façon pérenne ». Ça veut dire que personne n'est dupe sur le fait que, soi-disant, ce serait simplement parce que les jeux olympiques, c'est vrai, ça va faire venir beaucoup de monde, ça va être dangereux, donc il faut faire attention. En fait non. Tout le monde sait très bien que non. Le CNB, le Conseil national des barreaux, a également, bien entendu, fait connaître son opposition à tout ça. Mais pour ça, pour autant, l'article 7, tranquillement - dénoncé hier par la Quadrature du Net et par d'autres personnes d'ailleurs avant eux, mais en tout cas, eux, ils concentrent ça pour une mobilisation - ce texte avait déjà été voté par le Sénat. Il va arriver à l'Assemblée nationale dans quelques semaines, courant mars, et vraisemblablement on ne sera pas trop pour le combattre et faire rejeter l'article !

Alors je cite là le texte de la Quadrature du Net : « voulu de longue date par le gouvernement, et fortement poussé par la police et le marché grandissant de la sécurité privée, ce texte vise à donner une base légale à une technologie déjà présente dans les villes de France. Il ne s’agit pas d’une simple évolution technique mais d’un véritable changement de paradigme : à travers des algorithmes couplés aux caméras de surveillance, ces logiciels détectent, analysent, classent nos corps, nos comportements dans l’espace public. Le projet derrière ? Traquer les comportements soi-disant « suspects » et éradiquer de la rue des actions anodines mais perçues par l’État comme nuisibles ou anormales. Ces outils de surveillance biométrique sont intrinsèquement dangereux et ne peuvent être contenus par aucun garde-fou, qu’il soit légal ou technique. Les accepter c’est faire sauter les derniers remparts qui nous préservent d’une société de surveillance totale. » Vous pourrez retrouver tous ces éléments-la dans la page de campagne de La Quadrature du Net sur leur site : laquadrature.net.

Ils et elles proposent plusieurs moyens d’actions pour les prochaines semaines, par exemple appeler - les députés aiment bien quand on dit ça - appeler les député·es pour les convaincre de voter contre l’article 7 et faire pression sur la majorité présidentielle et les élu·es qui pourraient changer le cours du vote ; faire pression sur la majorité présidentielle et les élus qui pourraient changer le cours du vote, envoyer des mails, organiser des réunions publiques, en parler en tout cas, lire les articles et en parler sur les réseaux sociaux, par exemple.

Alors, ce qui est sûr, c'est qu'il faut qu'il y ait une mobilisation assez forte, puisque ces choses-là, ça n'est pas nouveau, on le sait, ça a déjà été beaucoup travaillé. Et devinez quoi, comme pour beaucoup d'autres sujets, les populations - qu'on pourrait dire des populations « laboratoires », avec guillemets, sont -allez, devinez - mais qui ? Mais oui, bien sûr, les étrangers, les étrangères, les personnes qui fuient aux frontières, qui fuient un pays, une situation impossible, des dangers, et c'est évidemment sur elles qu'ont été travaillés et améliorés ces outils de surveillance avec la VSA. Les JO, c'est donc évidemment un argument massue pour faire peur, au vu du nombre de personnes que ça va faire déplacer. Noémie Levain, de la Quadrature du Net, précise : « C'est hyper politique. Si j’ai envie de faire trois fois le tour d'un pâté de maison, j’ai le droit. C'est un outil qui va marquer dans le marbre ce qui avait déjà cours dans les politiques publiques. Et les personnes qui vivent dans la rue seront notamment stigmatisées. »

Au-delà, c'est également un marché économique de la data qui en tire un gros avantage. Et nous autres, qui sommes déjà parfois comme des données sur pattes avec nos téléphones, etc., on le sera encore plus à chaque fois que nous traverserons ou occuperont l'espace public. Libre ? Vous avez dit Libres ?

Frédéric Couchet : Merci, Isa. On va quand même aussi rappeler aussi que les JO c'est Paris, mais pas que à Paris, c'est aussi en Seine-Saint-Denis, et notamment à Saint-Denis, et donc mon collègue sur le salon web, on est tous les deux Dionysiens, c'est à dire résidant à Saint-Denis, il dit que Saint-Denis va bien se régaler avec ça, et nul doute évidemment que cette vidéosurveillance restera malheureusement après les JO. Donc voilà : le site de la Quadrature du Net, c'est donc laquadrature.net. Antanak, c'est antanak.com et en plus, vous êtes nos voisines, au 18 rue Bernard Dimey dans le dix-huitième arrondissement de Paris.

Isabelle Carrère : Absolument.

Frédéric Couchet : Je te remercie.

Isabelle Carrère : Bonne journée, merci à vous.

Frédéric Couchet : Nous allons faire une pause musicale. Après la pause musicale, nous parlerons de Drupal, un logiciel libre pour créer des sites web, et également, évidemment, de la communauté. Nous allons écouter en attendant, ??? par ??? [11:10]. On se retrouve dans trois minutes. Belle journée, l'écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

Pause musicale : ???

Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter ??? par ???, disponible sous licence libre Creative Commons CC BY SA.

[Jingle]

Le système de gestion de contenu Drupal avec Marine Gandy (Présidente de l’Association Drupal France et Francophonie) et Cellou Diallo (secrétaire de l’Association Drupal France) = MOM

Deuxième partie = MOM

Chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet, vice-président de l’April, sur BrailleRAP (une embosseuse ou machine à écrire en braille sous licence de matériel libre) = Eve

Frédéric Couchet : « Les anges partirent déchus » : j'aime beaucoup cette fin de de cette chanson ??? par ???, qui donc est disponible sous licence libre Creative Commons Partage dans les mêmes conditions CC BY SA.

Nous allons passer au sujet suivant.

J'attends le jingle, mais je peux faire sans jingle. Vous me dites : on va faire sans jingle, du moment que j'ai l'interviewé au téléphone, c'est le principal, Julien qui traitera le podcast rajoutera le jingle.

Texte, image, vidéo ou base de données, sélectionné pour son intérêt artistique, pédagogique, insolite, utile, Jean-Christophe Becquet nous présente une ressource sous une licence libre. Les autrices et auteurs de ces pépites ont choisi de mettre l’accent sur les libertés accordées à leur public, parfois avec la complicité du chroniqueur. C’est la chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet, vice-président de l’April. Jean-Christophe, tu es avec nous au téléphone ?

Jean-Christophe Becquet : Oui.

Jean-Christophe Becquet : Le braille du nom de son inventeur est un système d’écriture présenté pour la première fois en 1829. Il permet aux personnes aveugles ou malvoyantes de lire à travers des points en relief perçus de manière tactile avec la pulpe des doigts. Chaque caractère est représenté sur une matrice de six points disposés en deux colonnes offrant 63 combinaisons.

Embosseuse est le terme consacré pour désigner une machine à écrire en braille. BrailleRAP est une embosseuse dont le procédé de fabrication est partagé sous licence libre. Ce partage s'appuie sur la licence « CERN Open Hardware Licence » version 1.2. Il s'agit d'une licence copyleft, pour le matériel libre, proposée par le Centre européen pour la recherche nucléaire de Genève. Vous pouvez ainsi utiliser BrailleRAP librement, construire la vôtre et même la vendre.

Les différentes étapes de la fabrication : impression 3D, découpe laser des planches, préparation mécanique et électronique, assemblage sont documentées et les plans disponibles sur le site web braillerap.org. Le projet s'appuie également sur des logiciels comme Natbraille pour la transcription des textes en braille et Marlin firmware pour la gestion de la carte contrôleur, tous deux sous licence libre GPL. Cela montre bien comment des ressources disponibles sous licence libre peuvent être adaptées et réutilisées pour créer de nouvelles inventions.

BrailleRAP ressemble à une imprimante classique mais un pointeau remplace la buse d'encre. Le bruit de son fonctionnement rappelle nos anciennes imprimantes matricielles. La machine permet d'embosser sur du papier 160 grammes mais aussi sur divers supports comme une feuille de plastique ou d’aluminium. En plus des caractères, la BrailleRAP sait embosser des contours. On peut donc réaliser des dessins, mettre en relief des plans ou des cartes.

Pourquoi en faire une ?, interrogent les auteurs. Je retrouve dans les réponses proposées l'esprit des quatre libertés du logiciel libre. Parce que vous en avez besoin. Parce que quelqu'un en a besoin. Pour apprendre à assembler une machine numérique. Pour expliquer comment en assembler une. Pour l'améliorer et participer au projet.

Le projet BrailleRap a vu le jour lors du Fabrikarium, un événement organisé par My Human Kit en 2016. L'association My Human Kit a pour objectif de faciliter le quotidien des personnes en situation de handicap et leur redonner du pouvoir d’agir. Elle anime le Humanlab, un fablab ou laboratoire de fabrication numérique dédié à la réalisation d’aides techniques pour la compensation du handicap. L'objectif est d'offrir un espace de recherche et de partage de solutions.

Comme pour Open Insulin, auquel j'avais consacré ma chronique en octobre 2021, un des objectifs de BrailleRAP est de rendre accessible au plus grand nombre un dispositif autrement très coûteux. Le prix d’une embosseuse braille sur le marché démarre autour de 3 000 euros alors que le coût de fabrication de la BrailleRAP est estimé à moins de 300 euros pour les fournitures soit un facteur 10. Bien sûr, il faut avoir accès aux machines et disposer d'un minimum de connaissances, mais l'existence de plans et de documentation sous licence libre peut réellement changer notre rapport à ces techniques.

Frédéric Couchet : Merci, Jean-Christophe, pour cette belle découverte, comme toutes les pépites libres que tu nous partage. On va rappeler le site web : c'est braillerap.org. Évidemment, vous trouverez aussi les références sur libreavous.org et je vous encourage toutes et tous à écouter les diverses « Pépites libres » de Jean-Christophe, sur le site libravous.org. Je vais peut-être ajouter juste un truc : comme tu parles d'accessibilité, Marie me disait, juste pendant la pause musicale, qu'on avait oublié d'indiquer qu'en fait Drupal, dont on vient de parler dans le sujet principal, était régulièrement audité pour des questions d'accessibilité. C'est vraiment très important de le préciser, vu que tu parles d'accessibilité dans ta chronique, Jean-Christophe.

Jean-Christophe Becquet : Tout à fait. Ça reste un sujet sur lequel l'informatique en particulier, les technologies en général, de toute façon, ont encore de nombreux défis à relever, je pense.

Frédéric Couchet : Tout à fait. Je te souhaite une belle fin de journée et on se retrouve le mois prochain pour ta prochaine chronique.

Jean-Christophe Becquet : Ça marche, bonne fin d'émission, merci.

Frédéric Couchet : Merci, Jean-Christophe, au revoir.

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