Différences entre les versions de « Émission Libre à vous ! diffusée mardi 26 mars 2024 sur radio Cause Commune »

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'''Titre :''' Émission <em>Libre à vous !</em> diffusée mardi 26 mars 2024 sur radio Cause Commune
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Publié [https://www.librealire.org/https-www-librealire-org-emission-libre-a-vous-diffusee-mardi-26-mars-2024-sur-radio-cause-commune ici] - Avril 2024
 
 
'''Intervenant·e·s :'''  Lorette Costy - Laurent Costy - Florence Chabanois - Pierre Beyssac - Luk Étienne Gonnu -  à la régie
 
 
 
'''Lieu :''' Radio Cause Commune
 
 
 
'''Date :''' 26 mars 2024
 
 
 
'''Durée :''' 1 h 30 min
 
 
 
'''[https://media.april.org/audio/radio-cause-commune/libre-a-vous/backups/output-2024-03-26-15h29.mp3 Podcast PROVISOIRE]'''
 
 
 
'''[https://www.libreavous.org/204-au-cafe-libre-une-cool-ag-l-humanite-c-est-surfait Page de présentation de l'émission]'''
 
 
 
'''Licence de la transcription :''' [http://www.gnu.org/licenses/licenses.html#VerbatimCopying Verbatim]
 
 
 
'''Illustration :''' Déjà prévue
 
 
 
'''NB :''' <em>Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.<br/>
 
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.</em>
 
 
 
==Transcription==
 
<b>Voix off : </b><em>Libre à vous !</em>, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Bonjour à toutes. Bonjour à tous dans <em>Libre à vous !</em>. C’est le moment que vous avez choisi pour vous offrir une heure trente d’informations et d’échanges sur les libertés informatiques et également de la musique libre.<br/>
 
Nous vous convions, ce mardi, Au café libre, pour débattre autour de l’actualité du logiciel libre et des libertés informatiques. C’est le sujet principal de l’émission du jour. Également au programme « Une cool AG, besoin d’adhésions et JDLÉ », une chronique de Laurent et lorette Costy. Et, en fin, une nouvelle pituite de Luk, « l’humanité c’esr surfait »
 
 
 
Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de <em>Libre à vous !</em>, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
 
 
 
Je suis Étienne Gonnu, chargé de mission affaires publiques pour  l’April.
 
 
 
Le site web de l’émission est libreavous.org. Vous pouvez y trouver une page consacrée à l’émission du jour avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire des retours ou à nous poser toute question.
 
 
 
Nous sommes mardi 26 mars, nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.
 
 
 
À la réalisation de l’émission Julie Chaumard. Salut Julie.
 
 
 
<b> Julie Chaumard : </b>Bonjour. Bonjour à tous.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Nous vous souhaitons une excellente écoute.
 
 
 
[Jingle]
 
 
 
==Chronique « À cœur vaillant, la voie est libre », la chronique de Laurent et Lorette Costy, sur le thème : « Une cool AG, besoin d’adhésions et JDLÉ »==
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>« À cœur vaillant, la voie est libre » de Laurent et Lorette Costy.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
==Au café libre (actualités chaudes, ton relax) : débat autour de l’actualité du logiciel libre et des libertés informatiques 16’ 50==
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Nous vous souhaitons la bienvenue Au café libre où on vient papoter sur l’actualité du logiciel libre, dans un moment convivial. Un temps de débat avec notre équipe de libristes de choc, issus d’une rigoureuse sélection pour discuter avec elles et eux et débattre des sujets d’actualités autour du Libre et des libertés informatiques.<br/>
 
Aujourd’hui, avec moi autour de la table, Florence Chabanois, fondatrice de La Place Des Grenouilles, membre core de Tech. Rocks et de Duchess France, et Pierre Beyssac, informaticien libriste de longue date, fondateur d’eriomem.net, un service de stockage de fichiers.<br/>
 
Bonjour à vous deux et merci de vous être joints à moi pour ce temps d’échange.
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>Bonjour Étienne. Bonjour à toutes et tous.
 
 
 
<b>Florence Chabanois : </b>Bonjour tout le monde.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Je dois que dire je suis ravi d’animer ce Au café libre, j’ai dû reporter deux fois, pour différentes raisons, mon animation de ce nouveau format, donc je suis vraiment ravi de partager ce moment avec vous. N’hésitez pas à participer à notre conversation au 09 72 51 55 46 ou sur le salon web dédié à l’émission sur le site causecommune.fm, bouton « chat ».
 
 
 
===Canonical fête ses 20 ans===
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Pour se mettre en appétit, je vous propose de commencer par une nouvelle positive : Canonical fête ses 20 ans. Canonical est sans doute peu connue, mais le logiciel que cette entreprise a développé et maintient l’est sans doute beaucoup plus, il s’agit d’Ubuntu, une distribution du système d’exploitation GNU/Linux. Gee, l’un de nos chroniqueurs, lui a consacré sa dernière chronique, la semaine dernière dans <em>Libre à vous !</em> 203. Il s’est montré critique, parce que rien n’est jamais parfait, que c’est une entreprise qui développe derrière et, parfois, Ubuntu peut être un peu moqué, on va en parler, en tout cas dit il disait que l’écosystème du Libre serait très différent sans l’apport de Canonical et d’Ubuntu. On souhaite donc un bel anniversaire à Canonical et longue vie.<br/>
 
Qu’est-ce que cela vous inspire quand vous pensez à Canonical ?
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>J’ai une petite anecdote. Ce week-end j’étais à Liège. J’ai un ordinateur avec Mint, qui est un Linux dérivé d’Ubuntu. Quand j’ouvre l’ordinateur, le logo s’affiche et, en général, je n’ai jamais aucune réaction. Et là, pour la première fois de ma vie – ça ne fait pas non plus des années que j’utilise Mint –, un truc complètement inattendu : j’étais dans un bar, une jeune femme, à côté de moi, m’a dit « vous utilisez Mint ! ». J’étais sur les fesses ! En fait, il y a un groupe d’utilisateurs Linux à Liège, qui en fait la promotion, qui s’appelle le Liege Linux Team, lilit.be. Ça montre que les choses avancent parce que c’est la première fois que des gens, que je ne connais, remarquent un usage de Linux. Donc, vraiment, les choses ont beaucoup avancé. Je m’en sers parce que c’est facile à utiliser sur un ordi portable et c’est plus facile à installer que Windows. Quand on achète une licence Windows c’est une galère sans nom à installer, il vaut mieux acheter ce truc-là sur un ordinateur neuf, donc ça pousse, en plus, à acheter des ordinateurs neufs, mais Ubuntu et Mint c’est super.<br/>
 
On peut effectivement dire qu’il y a des soucis par rapport à l’aspect commercial, bien entendu, on est en droit de se poser des questions, mais, globalement, ça a énormément fait pour la facilité d’usage de Linux et son expansion.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Juste pour préciser les critiques, je me suis un peu embrouillé là-dessus : parfois certaines personnes peuvent reprocher certaines approches commerciales vis-à-vis d’Ubuntu, la présence ou la facilité d’installation de logiciels, mais c’est une question d’approche, ça reste du strict logiciel libre et Ubuntu est un super système, une très bonne entrée en matière au logiciel libre.
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>Et dérivé de Debian, il faut aussi le dire, qui est totalement libre.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Florence.
 
 
 
<b>Florence Chabanois : </b>Déjà ça m’intéresse, ça fait longtemps que j’ai commencé l’informatique. J’étais sur Mandrake, c’était ça mon premier OS non Windows, on va dire. Je n’ai pas gardé très longtemps Mandrake, c’est effectivement Ubuntu qui l’a emporté assez vite. Typiquement, j’avais des espèces de poubelles d’ordinateurs portables qui ramaient pas mal, que j’achetais déjà d’occasion à l’époque, et clairement, il n’y avait qu’Ubuntu qui marchait dessus.<br/>
 
C’est vrai qu’en relisant l’article et en voyant la pochette, j’ai voyagé 20 ans en arrière où je collectionnais plein de CD, je les installais partout, donc grande émotion ! Je n’ai pas la partie critique sur Ubuntu parce que, clairement, c’est ça qui m’a ouvert la porte concernant Linux. Je n’aurais jamais pu ou même eu envie de démarrer sur du Gentoo ou des choses comme ça, c’est quand même ce qui l’a popularisé.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Il me semble qu’une force reconnue d’Ubuntu c’est de rendre accessible aussi à des personnes qui n’ont pas l’habitude de l’informatique, à une époque où le logiciel libre était peut-être moins performant, j’utilise le terme, soit en termes d’ergonomie, parce que ça prend du temps de développer ça, aussi, et Ubuntu était quand même plus facile d’accès pour des personnes qui n’avaient pas ce recul. C’est mon sentiment pour l’époque, je ne suis pas du tout informaticien.
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>Oui. Je peux le dire. J’ai aussi un côté béotien au sens où, parfois, j’ai envie juste que ça marche et quand on vient de Windows, on n’est pas trop dépaysé par les interfaces Ubuntu. Les interfaces graphiques, même hors Ubuntu, ont globalement énormément progressé depuis 20 ans.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Je suis sur une Debian et je ne suis pas du tout perdu.
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>Même les fonctions de réglage du système, quand on veut régler les sorties écran, les haut-parleurs, les choses comme ça, ce n’est pas la même chose que Windows, mais on n’est pas dépaysé quand on vient d’un autre système, c’est bien.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Et puis, comme pour tout, c’est une question d’usage et de pratique.<br/>
 
Si vous ne connaissez pas Ubuntu, si vous n’êtes pas encore sur un système d’exploitation libre, on vous recommande soit d’utiliser Ubuntu, Debian, Mint, ce qui vous plaît. Essayez. L’avantage c’est qu’on peut passer de l’un à l’autre, on peut aller voir des groupes d’utilisateurs de logiciels libres dans beaucoup de villes de France, on peut les retrouver sur l’agendadulibre.org, pour être aidé et accompagné aussi dans l’installation d’un nouvel outil, d’un nouveau système d’exploitation, parce que ce n’est jamais si simple que ça, même si ça l’est beaucoup plus qu’avant, et parfois on peut vouloir être aidé. En tout cas merci à Ubuntu, merci Canonical.
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>Peut-être un petit mot, un dernier mot : avec le logiciel libre il n’y a pas de problème de licence à payer, on peut prendre une clé USB maintenant, on peut installer ce qu’on appelle une image live, on peut essayer sans avoir à installer. C’est une énorme force, on peut vraiment passer sa vie à tester des systèmes pour voir s’il y en a un qu’on préfère aux autres.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Bien sûr. Et c’est aussi une bonne raison pour aller dans des événements libres. Il y a souvent des stands, etc., il suffit de regarder qui sont les personnes présentes qui peuvent proposer des démonstrations de leur système d’exploitation ; c’est une manière de voir si l’ergonomie convient, si ça répond aux besoins d’usage, etc. Ces systèmes de clé USB sont effectivement un bon exemple.<br/>
 
À nouveau, joyeux anniversaire à Canonical et longue vie à Ubuntu.<br/>
 
Je propose de passer notre sujet suivant.
 
 
 
[Clochette]
 
 
 
===Le temps de parole des femmes===
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>J’avais vu Fred utiliser cette clochette, je suis ravi de pouvoir l’utiliser à mon tour.
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>N’est-ce pas la clochette de Bookynette ?
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Je ne connais pas son histoire, je sais qu’elle est jaune April.
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>Clochette libre partagée.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Pour ce sujet suivant, je vous propose, puisqu’on est au mois de mars, mois de mars, bien sûr, c’est l’arrivée du printemps, mais c’est aussi une autre date très importante, le 8 mars, à savoir la Journée internationale des droits des femmes.<br/>
 
Florence nous a signalé un récent rapport de l’Arcom qui pointait que si la place des femmes augmente dans les médias, leur temps de parole, lui, est plutôt à la baisse : 34 % en 2023 contre 36 % en 2022, donc légère baisse, mais aussi et surtout une disproportion quand même très importante. Pourquoi en parle-t-on Au café libre ? Bien sûr, le sujet est important, mais aussi parce qu’il existe un outil dont tu souhaitais parler, un logiciel libre sous licence donc sous licence MIT, qui permet de mesurer ce temps de parole.
 
 
 
<b>Florence Chabanois : </b>C’est un logiciel qui s’appelle InaSpeechSegmenter. C’est l’outil que l’Arcom utilise chaque année, en réalité, pour mesurer le temps de parole sur les différents médias, que ce soit audiovisuel ou radio, qui a permis de donner à voir qu’on avait un petit peu baissé sur la partie temps de parole, quand bien même le nombre de femmes avait progressé. Il permet de voir aussi la répartition en fonction des secteurs d’activité. On voit typiquement que, sur la politique, c’est le sujet sur lequel, pour la sixième année de suite, les femmes ont le moins de temps de parole, avec 32 % d’invitées.<br/>
 
Ça prend n’importe quel fichier audio en entrée : si vous enregistrez vos meetings, vos réunions, c’est une pratique que je vois de plus en plus pour que les personnes puissent regarder plus tard à partir du moment où l’encodeur c’est du FFmpeg. En entrée, vous passez ça sur ce logiciel qui est en Python et ça ressort des statistiques, donc super pratique pour avoir des données factuelles sur le temps de parole.
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>J’ai une petite question : ça identifie la voix, si c’est une voix de femme ou d’homme ?
 
 
 
<b>Florence Chabanois : </b>Absolument.
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>Donc, pour les gens qui ont des voix atypiques, ça peut quand même se tromper.
 
 
 
<b>Florence Chabanois : </b>Oui. Comme pour tout outil, ce sont des tendances. Déjà, on ne parle que des hommes et des femmes, on ne parle pas de tout ce qui est transgenre, non-binaire. On va vraiment avoir un aperçu grosse maille des tendances. Cela dit, les écarts sont suffisamment criants pour que ça fasse le travail.
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>Ça donne déjà une idée. Il vaut mieux avoir un chiffre approximatif que pas du tout.
 
 
 
<b>Florence Chabanois : </b>Clairement.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Vous parlez d’encodage FFmpeg, je pense que tout le monde n’est pas forcément familier du terme et après j’aurais une question.
 
 
 
<b>Florence Chabanois : </b>Je ne vais pas trop rentrer dans les détails, c’est un encodeur, à la limite testez. Prenez-le, en ligne de commande, vous passez en paramètre… je sens que je me noie dans les données techniques.
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>Je peux en donner peut-être deux/trois.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>En gros, on peut dire que l’encodage c’est passer dans un certain format, les formats de vidéo ou d’audio.
 
 
 
<b>Florence Chabanois : </b>Oui absolument, il y a MP4, MP3, je ne sais pas si ça passe, mais ça doit passer c’est du FFmpeg.
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>Si, ça passe, en audio, en vidéo, ça décode et ça encode à nouveau.
 
 
 
<b>Florence Chabanois : </b>Je ne sais pas quel format n’est pas en FFmpeg, en réalité aujourd’hui.
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>Il doit y en avoir, peut-être des formats propriétaires, justement. Comme c’est un outil libre et que ça exploite un maximum de formats, je crois que tout ce qui est à peu près libre est dedans.
 
 
 
<b>Florence Chabanois : </b>On a tendance à essayer en vrai.
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>En fait, c’est utilisé pratiquement par tous les sites de vidéos quand on <em>uploade</em> une vidéo sur un sur un site quelconque, à priori même chez Google, YouTube ou autre, il doit y avoir du FFmpeg derrière et aussi sur des logiciels type Peertube, ça permet de convertir les résolutions, les formats, de couper des morceaux, c’est extraordinaire. Je crois qu’un des auteurs c’est Fabrice Bellard, un Français, gourou du Libre et derrière il y a sûrement des gens de VideoLAN. Il y a une forte influence française derrière.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>VideoLAN développe le logiciel que, je pense, quasiment tout le monde connaît qui est VLC, ce logiciel de lecteur média, avec son petit cône orange, un logiciel libre effectivement extrêmement connu, extrêmement utilisé. On les avait reçus dans <em>Libre à vous !</em> il y a quelque temps, vous cherchez en utilisant le moteur de recherche du site.<br/>
 
Tu as mentionné PeerTube. Je précise qu’exceptionnellement, comme lors du dernier Au café libre, nous sommes effectivement en ce moment sur Peertube, il y a sans doute un encodage du son.
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>Bonjour PeerTube.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Je comprends du logiciel, tel que tu le décris, que c’est pour traiter une grande masse de données, en fait ça va aspirer beaucoup de données, ou est-ce aussi un logiciel qu’on peut utiliser, tu as dit réunion, mais dans une réunion, dans un meeting politique, une petite réunion ? C’est un logiciel qu’on peut utiliser ? Du coup, humainement, peut-être qu’on pourrait repréciser homme, femme.
 
 
 
<b>Florence Chabanois : </b>Complètement. Là, par exemple, l’enregistrement de Peertube, il y aura, de toute façon, un fichier, on peut extraire le fichier avant de le téléverser sur la plateforme. Du coup, en lançant le script Python qui est développé par l’Inria, ça permettra après d’avoir la statistique : aurai-je parlé un tiers du temps vu que nous sommes trois ? Je ne sais pas, on verra. En tout cas, ça permet de s’affranchir de tout ce qui est biais, d’avoir des données concrètes, moi j’aime bien.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Effectivement, la question du temps de parole des femmes et de l’équilibre des temps de parole n’est pas une question de logiciel libre, c’est une question qui concerne tout le monde. Par contre, c’est intéressant : on voit omment des outils peuvent venir répondre et qu’il nous faut aussi ces métriques. Dans <em>Libre à vous !</em>, nous sommes assez attentifs, nous essayons de faire un effort actif pour avoir une participation de femmes aussi proche possible que celle des hommes, vu qu’on s’inscrit dans un système qui est inégalitaire de fait, on fait au mieux pour ça. On mesure, on ne peut pas avancer à l’aveugle et c’est pour cela que c’est important d’avoir ce genre d’outil. Donc, si on est dans des collectifs qui veulent avoir cette vigilance, est-ce que c’est un outil qu’on peut assez facilement récupérer et installer pour son usage ?
 
 
 
<b>Florence Chabanois : </b>Oui, complètement. En même temps que je t’entends parler, l’outil que j’aime bien c’est Jitsi Meet si on parle de visioconférence : on a les statistiques en temps réel du temps de parole de chaque participant et participante. Du coup, c’est un super outil d’auto-modération en temps réel, plutôt qu’attendre d’avoir terminé la réunion, regarder après coup « on est bien, on n’est pas bien » ; ça permet de voir de façon criante où on en est.
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>C’est génial comme système ! Ça permet de voir où on en est.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Je précise que Jitsi est un logiciel libre de visioconférence. Je ne connaissais pas cette fonction très intéressante.
 
 
 
<b>Florence Chabanois : </b>Elle est top. Elle marche très bien.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Utilisez-là. N’hésitez pas à vous appuyer sur les outils libres qui existent, il y a des logiciels libres qui peuvent répondre à ces enjeux et ce genre d’outil permet de répondre à cette question importante de la mesure du temps de parole.<br/>
 
Je vous propose d’avancer dans nos sujets.
 
 
 
[Clochette]
 
 
 
===Mathilde Saliou : « La neutralité sur Wikipédia ? La question du <em>deadname</em> des personnes trans relance le débat »===
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>On ne change pas complètement de thématique.<br/>
 
Dans la chronique précédente a été évoquée Mathilde Saliou qui est intervenue à l’AG de l’April, récemment, pour proposer une conférence « Comment rendre le numérique plus inclusif ». Elle a récemment publié un article, le 14 mars sur Next : « La neutralité sur Wikipédia ? La question du <em>deadname</em> des personnes trans relance le débat », c’est le titre de l’article. Les <em>deadnames</em>, moribonds en français, ce sont les prénoms des personnes trans, qui leur ont été assignés à leur naissance, donc avant leur transition, un prénom qu’ils ou elles ont décidé d’abandonner pour en choisir un qui correspond mieux à leur identité de genre.<br/>
 
Il y a beaucoup de débats au sein de Wikipédia notamment autour cette question : faut-il mentionner ce nom dans les articles Wikipédia ?<br/>
 
Je trouve ce débat très intéressant pour beaucoup de raisons, c’est un débat compliqué, qui pose des questions vraiment fondamentales sur la façon dont fonctionne Wikipédia et je trouve que c’est quand même le rôle, la fonction sociale et politique de Wikipédia, qui est un des plus importants projets de la culture libre, je pense qu’on peut dire un des projets humains les plus importants de ces dernières années. Ce qui ressort de l’article de Mathilde Saliou c’est : qu’est-ce que la neutralité ? Est-ce qu’une telle encyclopédie doit assumer de prendre en compte les évolutions de la société, de son impact qui est, je trouve, intrinsèquement politique concernant l’objet politique qu’est Wikipédia.<br/>
 
Je ne sais pas ce que c’est que ce débat vous inspire. Florence.
 
 
 
<b>Florence Chabanois : </b>Dans les arguments de Wikipédia, c’est justement qu’ils voulaient être neutres et ne pas rentrer dans des problématiques militantes.<br/>
 
Je pense que c’est facile d’avoir cette posture quand est déjà parmi les dominants. Ce que j’ai trouvé assez intéressant c’est que, dans la démarche, ils parlent un peu de leur prise de décision : comment ils décident, ensemble, d’une façon de faire par rapport à une autre ? Du coup, il y a une espèce de questionnaire, un sondage, qui a tourné sur cela, pour que, au moins les personnes concernées puissent s’exprimer. Il y a une problématique de vie privée, le fait que les personnes trans, en tout cas celles qui avaient été interrogées, ne souhaitaient pas faire apparaître leur <em>deadname</em> parce que c’est rattaché à trop de souffrance et qu’on devrait respecter ça, sachant que les règles de la fondation c’est « ne pas nuire aux personnes dont on dresse les autobiographies ». Du coup, une des personnes, par rapport à cette façon de prendre les avis et de prendre des décisions à travers des sondages, disait que sur ce sondage il y avait énormément d’avis polarisés. Il y a eu deux fois, seulement, où c’était très polarisé, c’était sur ce sondage et sur l’écriture inclusive.<br/>
 
En tout cas, ce que je remarque en tant que femme, pour le coup, c’est que sur des sujets où la majorité des contributeurs sont des contributeurs hommes e les sondages qui « posent problème », entre guillemets, c’est quand ça concerne des minorités de gens. C’est là où on voit qu’on a plus de mal à changer nos habitudes, notre statu quo, et à prendre en compte les problématiques d’une partie de la population dans laquelle on se reconnaît pas.<br/>
 
Après, je ne suis pas une personne trans. Pour moi, à partir du moment où ça génère de la souffrance, il n’y a pas de débat. Je crois qu’une des décisions c’était de dire que si la personne n’avait pas encore transitionné et qu’elle avait déjà une page Wikipédia, on gardait, on faisait mention du <em>deadname</em> quelque part, pas forcément mis en avant.<br/>
 
C’est vrai que cette question n’est pas évidente. Ma préconisation serait quand même de se mettre à la place des personnes qui sont concernées.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Je précise. Je crois qu’un des aspects de la décision, je ne suis pas non plus ce qui se passe dans le détail, ça reste ouvert, on peut donc aller regarder, jeter un œil. Effectivement, si la personne était connue et avait une fiche Wikipédia avant, il y a un intérêt quelque part. L’exemple pris par Mathilde Saliou, c’était les sœurs Wachowski qui ont produit notamment des films très connus comme <em>Matrix</em> en tant qu’homme et elles ont transitionné par la suite. La question ne paraît pas forcément plus tranchée, mais des éléments matériels permettent peut-être de justifier la présence de ce nom, sous quel nom a été publié une œuvre, en tout cas, ça fait partie des éléments.<br/>
 
Pierre.
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>Merci pour vous vos retours. J’ai essayé de regarder un petit peu le sujet. J’ai vu passer cette actu et le sujet est effectivement extrêmement complexe, je n’ai pas eu le temps de creuser autant que vous. peut-être
 
Le sujet des bios sur Wikipédia est déjà un sujet très sensible parce qu’on veut éviter que les personnes citées dans les bios mettent n’importe quoi, fassent leur auto-promo.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Précisons que dans les règles de Wikipédia, on ne peut pas participer à l’écriture de sa propre biographie, ce n’est pas de l’autobiographie.
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>On marche sur des œufs parce que, évidemment, il ne s’agit pas de faire son propre panégyrique, c’est déjà un souci. Après, il y a le côté histoire, il y a une sorte de côté mémoire de Wikipédia qu’on ne souhaite pas forcément vouloir altérer et il y a effectivement une demande très forte dans la communauté trans sur le <em>deadname</em>, si ça s’appelle <em>deadname</em> ce n’est pas pour rien, ça évoque le fait qu’on veut faire disparaître son ancienne identité et c’est aussi à entendre, pour éviter les abus d’un site qui est extrêmement visible et influent. En matière de Libre, je crois que Wikipédia est effectivement le site internet le plus visible, en tout cas en audience, en France, il n’y a pas de site libre plus visible que Wikipédia, même tous les autres qui ont une importance majeure, au niveau législation, en termes de défense des intérêts de la culture libre.<br/>
 
Je ne sais pas, je suis perplexe parce que je ne vois pas quelle peut être la meilleure solution. Tant mieux si la communauté Wikipédia arrive à trouver une solution. Peut-être qu’on pourrait imaginer que suivant les pages et suivant les personnes concernées, on cite, ou pas, le <em>deadname</em>. J’imagine qu’il n’y a pas forcément, non plus, une homogénéité totale des personnes trans en la matière. Comme c’est un sujet très délicat pour tout le monde, j’avoue que je n’ai pas d’avis très tranché.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Je pense que ce qu’il faut aussi accepter que ce n’est pas à nous d’avoir des réponses, d’autant qu’aucun de nous, ici, n’est concerné par cette question. Ce qui est important, à mon sens, c’est aussi la réponse du Libre de manière générale, ce n’est pas tant forcément dans les solutions retenues, c’est comment on atteint ces solutions.<br/>
 
Je vous invite à réécouter l’émission 21 qui date déjà de 2019, mais ça n’a pas changé. On avait reçu les personnes qui gèrent Wikipédia et qui expliquent aussi comment fonctionnent les prises de décision, la création d’articles, qui peut contribuer, comme on contribue. En fait, quand on met des bases transparentes et à peu près claires clair sur la façon de prendre des décisions, c’est aussi cela qui rend les décisions acceptables et les décisions peuvent évoluer, on peut changer. Tout en acceptant un biais que tu as très bien mentionné : les contributeurs – je n’ai pas le chiffre en tête, je l’ai vu passer, je l’ai je ne l’ai pas noté, j’aurais dû –, sont principalement des hommes, c’est le fruit d’une société patriarcale dans laquelle nous sommes, ce sont plutôt les hommes qui sont éduqués à utiliser l’informatique, qui sont à l’aise avec, etc., donc ça a aussi des impacts sur qui contribue et comment on atteint les décisions. C’est clair que c’est d’une complexité énorme. Je trouve intéressant aussi cette question de Wikipédia : qu’est-ce que la neutralité ? Est-ce que ça doit être une encyclopédie factuelle et c’est quoi le factuel, ça reste politique ? Ou est-ce qu’il faut que Wikipédia ait aussi un rôle de participation à l’émancipation quelque part, donc être vecteur de progrès social ? Mais comment faire ? C’est vrai que ce sont des questions complexes.<br/>
 
On avance ou juste un dernier mot.
 
 
 
<b>Florence Chabanois : </b>Pour moi sur la neutralité, dans la mesure où on choisit, ou pas, de mettre une information.
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>Un mot aussi sur l’égalité des temps de parole : Wikipédia cherche à rééquilibrer, il y a aussi un problème sur Wikipédia au niveau des bios, il y a plus de bio d’hommes célèbres que de femmes célèbres et Wikipédia cherche…
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Wikimedia, pas Wikipédia. Je l’avais mis dans mes notes et, justement, avant d’avancer on va en parler, je vais laisser Florence en parler, je pense que tu parles des Sans pagEs
 
 
 
<b>Florence Chabanois : </b>Pas forcément.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Je pense qu’on peut évoquer Les sans pagEs, on l’a déjà évoqué dans l’émission, mais là je pense que c’est intéressant aussi.
 
 
 
<b>Florence Chabanois : </b>À ma connaissance, justement, en fait ils ne sont pas contre, il y a pas eu d’efforts.
 
Les sans pagEs est une association qui va rédiger des biographies sur les femmes pour augmenter la visibilité et les contributions des femmes dans la vie, dans la société. Il y a vraiment des écritures, réécritures entre clans. Du coup, ce n’est pas si évident de réécrire plusieurs fois les mêmes articles. Est-ce que c’est légitime, est-ce que ça ne l’est pas ? Est-ce que, quand on est femme de quelqu’un, là on aura le droit d’avoir sa propre page Wikipédia ? Alors que, sinon, il faut apporter plus de preuves et là, les biais sexistes de la société n’épargnent pas les contributeurs et les décideurs donc ???[40 min 12] de Wikipédia.<br/>
 
Je vous invite vraiment à rejoindre l’association, c’est complètement ouvert, il y a des ateliers régulièrement, d’une demi-journée il me semble, justement pour apprendre à contribuer sur Wikipédia. On apprend déjà plein de choses sur des histoires qui sont méconnues et, d’un point de vue technique, je ne sais pas si c’est un frein, mais c’est possible que cela en soit un. Après, je pense que les femmes – je suis vraiment d’un gros cynisme aujourd’hui – ont moins de temps personnel. En réalité, elles passent deux fois plus de temps sur les tâches ménagères, elles s’occupent aussi de leurs proches, du coup, forcément, c’est moins de temps pour contribuer sur autre chose.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>N’est-ce pas cela qu’on appellerait un problème systémique ?
 
 
 
<b>Florence Chabanois : </b>Il y a plein de facteurs.
 
 
 
<b>Pierre Beyssac : </b>À fortiori, Wikipédia ayant cherché à se protéger avec des procédures assez complexes, c’est très chronophage, ce n’est pas comme il y a 20 ans, il ne suffit d’aller modifier une page et ça passe. On peut se faire retoquer, d’ailleurs il y a même des gens qui passent leur vie à écrémer Wikipédia de ce qu’ils estiment ne pas être de valeur encyclopédique. L’été dernier, des associations de Linuxiens ont vu leurs pages potentiellement disparaître et quelqu’un voulait dégager toute une série de pages sur le logiciel libre. C’est donc très difficile d’avoir des bios nouvelles sur Wikipédia, il y en a même pas mal qui sont détruites au fil du temps.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Tout à fait. C’est pour cela que trouve aussi intéressant l’objet des Sans pagEs On peut aussi s’organiser aussi pour contribuer à Wikipédia. Est-ce que ça doit venir de Wikipédia ou est-ce que d’autres associations peuvent se regrouper, s’organiser pour contribuer à Wikipédia ? Je ne vois pas un problème de passer par cela et j’invite aussi tout le monde à aller contribuer à Wikipédia, c’est ouvert, il faut le rappeler, notamment aux femmes, si elles ont effectivement le temps, mais ça peut faciliter de passer par des organisations et des associations comme Les sans pagEs qu’on vous invite chaudement à soutenir et à rejoindre si vous le pouvez.<br/>
 
Avant d’avancer je pense qu’on va on va s’offrir une petite pause musicale.<br/>
 
Nous allons écouter <em>Stormdans</em> par Ceili Mos. On se retrouve juste après dans Cause Commune, la voix des possibles.
 
 
 
<b>Pause musicale : </b><em>Stormdans</em> par Ceili Mos
 
 
 
<b>Voix off : </b>Cause Commune, 93.1.
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Nous venons d’écouter <em>Stormdans</em> par Ceili Mos, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution, CC By.
 
 
 
[Jingle]
 
 
 
==Deuxième partie 46’ 18==
 
 
 
<b>Étienne Gonnu : </b>Nous voilà de retour Au café libre.<br/>
 

Dernière version du 22 avril 2024 à 16:07


Publié ici - Avril 2024