« Éric Bothorel : “Il faut un management par la donnée du plan de relance” » : différence entre les versions

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<b>Sylvain Henry : </b>Bonjour à tous. Merci nous suivre, de continuer à nous suivre sur Acteurs publics TV en ce début d’année, on continue de donner la parole à des managers, à des décideurs, à des experts de l’action publique. La parole aujourd’hui à Éric Bothorel. Monsieur le député des Côtes d’Armor bonjour, merci d’être sur Acteurs publics.


1
<b>Éric Bothorel : </b>Bonjour ! Merci.
00:00:00,000 --> 00:00:03,293
[ générique ]


2
<b>Sylvain Henry : </b>On revient avec vous sur votre rapport remis juste avant Noël sur l’ouverture des données, l’ouverture des codes sources. Je vais revenir sur certaines préconisations que vous mettez en avant. En cette année 2021, on est à la fois dans une année pré-électorale, une année de mise en œuvre du plan de relance ; première question : est-ce que les données, l’ouverture des données, peut, doit accélérer la mise en œuvre du plan de relance, accélérer aussi son efficacité, selon vous ?
00:00:04,500 --> 00:00:07,310
bonjour à tous, merci nous suivre,
de continuer à nous suivre


3
<b>Éric Bothorel : </b>La donnée va toujours jouer à peu près le même rôle : la meilleure circulation de la donnée est propice à une meilleure exécution d’un certain nombre d’actions publiques. Elle permet aussi, en retour, une meilleure évaluation : il n’y a rien de tel, pour savoir si on est efficace, que de mesurer l’efficacité des actions publiques et ça peut se faire et ça doit se faire par la donnée. Et puis enfin, dans le cadre du plan de relance, on a un investissement massif sur les infrastructures, on a mis en évidence dans le rapport que, parfois, ces infrastructures n’étaient pas pensées, j’allais dire <em>in design</em> pour favoriser cette circulation de données ; j’emploie à dessein le terme de « circulation de donnée » puisque je ne veux pas m’enfermer dans le match de l’ouverture, l’<em>open data</em> d’un côté ou la fermeture, il y a bien d’autres modalités de circulation de données qui me paraissent importantes comme l’accès, le partage, qui sont des modalités différentes, qui doivent s’inscrire, que ce soit au sein de l’action publique, que ce soit avec le secteur privé, qui doivent s’intensifier.
00:00:07,440 --> 00:00:10,370
sur Acteurs publics TV
en ce début d’année


4
<b>Sylvain Henry : </b>D’accord. Je résume bien les choses : l’ouverture, l’accélération, la bonne gouvernance, on va en parler, mais tout ça contribue évidemment, va contribuer, doit contribuer, à l’efficacité du plan de relance, ça fait partie aussi des priorités de cette année 2021 selon vous, c’est ce que vous dites en substance ?
00:00:10,860 --> 00:00:12,155
on continue de donner la parole


5
<b>Éric Bothorel : </b>C’est exactement ça : il n’y aura pas d’efficacité du plan de relance s’il n’y a pas un management par la donnée de ce plan de relance. Je veux savoir et je veux croire qu’il y a une vraie sensibilité interministérielle et pas uniquement au niveau du Premier ministre même si, une fois que le Premier ministre est convaincu, bien souvent les ministres suivent. Il y a une vraie volonté d’intégrer cette logique de l’ouverture de la donnée ou la circulation de la donnée entre administrations, vers le secteur privé, dans le cadre de ce plan de relance. C’est un bon cas test, pour ne pas dire crash test, c’est un bon cas test pour le changement de paradigme en termes de circulation de la donnée.
00:00:12,283 --> 00:00:16,190
à des managers, à des décideurs,
à des experts de l’action publique


6
<b>Sylvain Henry : </b>Je reviens sur votre rapport. Il y a des choses positives, des choses, on va dire, un peu inquiétantes. Vous soulignez, je vous cite, que la France est à l’avant-garde européenne de la politique de la donnée mais cette avance acquise est fragile. Ça veut dire, avant d’entrer dans d’autres préconisations, que déjà on peut quand même capitaliser sur des pratiques, sur des dispositifs, sur des textes que vous rappelez. Il y a un socle relativement solide ?
00:00:16,290 --> 00:00:19,687
la parole aujourd’hui à Éric Botherel
Monsieur le député des Côtes d’Armor


7
<b>Éric Bothorel : </b>Oui, il y a un socle solide, mais comme dans d’autres environnements les positions peuvent se perdre rapidement, donc ça veut dire qu’il ne faut pas s’arrêter en chemin, il faut aller plus loin si on veut être demain, je dirais, sur le podium de l’<em>open gov</em>, sur le podium des pays qui sont capables de rendre les meilleurs services à leurs concitoyens en leur simplifiant la tâche, en ne demandant pas x fois la même information. On a tous en tête des images de pays comme l’Estonie, comme Taïwan, qui font figure parfois de références sur le sujet et, ma foi, si on regarde, si on se compare avec ces pays-là sur certains aspects des politiques publiques, il y a encore des efforts à faire, oui bien sûr !
00:00:19,800 --> 00:00:21,740
bonjour, merci d’être
sur Acteurs publics


8
<b>Sylvain Henry : </b>Alors justement ces efforts, pour rattraper les pays que vous mentionnez : une impulsion au plus haut niveau par une véritable politique de la donnée, une clarification et un renforcement de la gouvernance administrative ? Pourquoi c’est nécessaire ?
00:00:22,470 --> 00:00:23,470
Bonjour !
Merci.


9
<b>Éric Bothorel : </b>C’est comme la motivation dans les entreprises. Vous pouvez faire des grands séminaires, des <em>kick-off</em>, des <em>paintballs</em> et dire à tout le monde « vous savez, on va ressortir de là motivés », pardon de ces clins d’œil à mes expériences passées dans le secteur privé, ça ne se décrète pas la motivation. De la même manière, je vais dire, la diffusion de la culture autour de l’ouverture de la donnée, ce n’est pas simplement en le placardant dans les couloirs des ministères que les choses vont se faire. Il faut que ce soit incarné au niveau de l’administration, mais incarné politiquement parce que l’administration répond à l’impulsion politique. C’est vrai qu’on a formulé cela en termes de recommandations dans notre rapport parce qu’il nous semble qu’il est temps qu’il y ait cette impulsion qui soit donnée.<br/>
00:00:23,620 --> 00:00:27,050
On se parle ce soir, c’est le jour où Amélie de Montchalin, qui est en charge de la fonction publique, met en œuvre et publie le baromètre de l’action publique. Je trouve que c’est plutôt intéressant, et je trouve que c’est intéressant qu’un ministère publie, de manière claire, un certain nombre de données par rapport à des objectifs, sur un certain nombre de secteurs aussi divers que sont la sécurité, la culture, l’éducation, l’environnement. Il faut tendre vers cela !
on revient avec vous sur votre rapport
remis juste avant Noël


10
<b>Sylvain Henry : </b>Je précise qu’on enregistre cette séquence le 13 janvier, mercredi 13 janvier, la ministre Amélie de Montchalin a effectivement rendu public ce baromètre, ces enjeux. On verra d’ailleurs sur ce baromètre si c’est un coup de com’ ou s’il y a une vraie utilité, une vraie nécessité. Justement, qu’est-ce que vous dites Monsieur le député ?, coup de com’ en année pré-électorale ou baromètre efficace, nécessaire ?
00:00:27,150 --> 00:00:31,610
sur l’ouverture des données,
l’ouverture des codes sources


11
<b>Éric Bothorel : </b>C’est un baromètre efficace, nécessaire. Je viens de m’entretenir avec elle parce que je lui ai fait quelques remarques sur, à la fois la navigation et, en même temps, quelques data qui restent de rang national. C’est-à-dire qu’il y a certaines informations qui sont de rang départemental mais d’autres qui ne sont accessibles que de rang national, donc il faut qu’on aille plus loin sur la granularité des informations, il faut qu’on aille plus loin sur les jeux de données qui vont permettre de mettre en évidence tel ou tel type de politique de données. C’est sûr que là il y a une trentaine ou une quarantaine, de mémoire, d’informations qui sont rendues disponibles. Je lui ai dit, il y a quelques jours, que la vertu de ce rapport, c’était faire en sorte qu’elle ne choisisse pas de publier, finalement, les indicateurs du baromètre en fonction des jeux de données disponibles, mais, au contraire, qu’elle puisse se dire « moi, demain, je fais un baromètre sur quelque chose qu’on ne mesure pas aujourd’hui » et faire en sorte que l’administration finisse par le mesurer ou rende public ou publie ou mette à disposition les données dont on parle. Débat qu’on a aussi en ce moment sur la santé et sur les données de vaccination par exemple.
00:00:31,829 --> 00:00:35,990
Première question, je vais revenir
sur certaines préconisations


12
<b>Sylvain Henry : </b>Bon ! Baromètre nécessaire, utile, si je résume ce que vous dites, mais quelques petites pistes d’amélioration.
00:00:36,090 --> 00:00:37,310
que vous mettez en avant


13
<b>Éric Bothorel : </b>Comme toujours ! Saluons le fait qu’il existe. C’était un engagement du candidat de la République devenu président, du candidat à l’élection présidentielle devenu président. C’était un engagement et on va le tenir ! Si vous voulez, mon histoire, j’ai aussi rejoint le mouvement En Marche parce que y avait cette sensibilité à l’évaluation ; l’évaluation ne peut se faire que si on mesure !
00:00:37,410 --> 00:00:38,870
mais première question


14
<b>Sylvain Henry : </b>Oui. Cet échange est bref, volontairement bref pour renvoyer vers nos articles et surtout vers votre rapport. Vous parler d’une doctrine d’État à installer définitivement, vous parlez de la nécessité d’un deuxième âge de la politique publique de la donnée, vous avez évoqué en creux cela. Juste pour terminer notre échange, vous parlez aussi de la question des territoires, peut-être une relation nouvelle, vous mentionnez les régions sur ces enjeux stratégiques, régions, État. Les données sont foisonnantes, évidemment, du côté des collectivités territoriales, du côté des territoires. Il faut les accompagner, il faut les aider, il faut donner à ces acteurs territoriaux des clés pour les exploiter au mieux, pour les diffuser au mieux, pour créer de l’activité à partir de ces data ?
00:00:39,000 --> 00:00:41,720
on est dans cette année 2021
à la fois une année pré-électorale


15
<b>Éric Bothorel : </b>Oui, l’enjeu de l’ouverture de la donnée ne concerne pas uniquement l’État central. D’ailleurs certaines régions, mais dans une forme d’hétérogénéité, se sont saisies de ces sujets, je peux parler de la Bretagne par affection, je citerais aussi l’Occitanie volontairement, et puis d’autres, des agglomérations, des métropoles comme Lille Métropole, Nantes qui fait une charte sur la donnée. On le voit, il y a des impulsions qui sont données sur l’ensemble du territoire, mais je veux qu’on aille plus loin, y compris sur des municipalités qui n’ont pas forcément la taille de ces agglomérations. Il y a beaucoup de choses qui se jouent dans la relation de confiance entre les citoyens et les collectivités, que ce soit des politiques qui sont des politiques menées en propre par les collectivités ou qu’elles soient pour « le compte de » ; la région intervient beaucoup sur le champ économique en lien avec des politiques ou des financements européens, nationaux. Ce qui compte, en définitive, c’est que la région puisse piloter ses actions, là aussi avec le souci de l’efficience ou de l’efficacité, par la donnée, et qu’en même temps, au niveau national, on puisse avoir une comparaison possible des performances de chacune des régions ; c’est sain pour tout le monde !
00:00:41,820 --> 00:00:43,910
une année de mise en œuvre
du plan de relance


16
<b>Sylvain Henry : </b>Oui, mais il y a un petit travail culturel, manifestement, peut-être de formation aussi, un travail culturel de formation, d’accompagnement des acteurs, qui ne sont peut-être pas tous au même niveau. Je dis ça sans…
00:00:44,040 --> 00:00:45,619
première question :
est-ce que les données,


17
<b>Éric Bothorel : </b>On les soutiendra avec l’ANCT. On a parlé de ce volet formation qui est nécessaire. Vous savez, encore une fois, ça ne concerne pas que l’État central, il y a nécessité, effectivement, de former la plupart des élus à cette sensibilité sur la donnée et notamment sur l’ouverture, la circulation de la donnée et faire en sorte que le citoyen soit un allié, un producteur possible de la donnée.
00:00:45,750 --> 00:00:47,388
l’ouverture des données,


18
<b>Sylvain Henry : </b>Ce qui peut faire aussi reculer des réticences, des interrogations, des inquiétudes. Vous soulignez effectivement le rôle que peut jouer l’ANCT, l’agence nationale, la jeune Agence nationale de la cohésion des territoires qui s’est saisie ces enjeux. Vous appelez à un administrateur général des données, des codes sources et des algorithmes. Chaque ministère a son administrateur général des données mais qui est plutôt, vous le mentionnez, un délégué à la protection des données qui peut jouer un rôle accru. En tous cas un administrateur général qui coifferait pour l’ensemble des administrations. Bref !, plein de préconisations. Je renvoie vers votre rapport. Je renvoie aussi vers le suivi par la rédaction de toutes ces problématiques-là et je reviens sur le début de notre échange : évidemment la donnée et son meilleur pilotage, tout ça contribuera à rendre l’action publique plus efficace, contribuera à rendre la mise en œuvre du plan de relance plus efficace.<br/>
00:00:47,670 --> 00:00:50,090
Merci Monsieur le député des Côtes d’Armor, merci Éric Bothorel.<br/>
peut, doit accélérer
Merci à vous toutes et tous de nous avoir suivi sur Acteurs publics et je vous dis à bientôt !
la mise en œuvre
 
19
00:00:50,190 --> 00:00:51,650
du plan de relance, accélérer aussi
 
20
00:00:51,750 --> 00:00:53,609
son efficacité, selon vous ?
 
21
00:00:53,764 --> 00:00:56,855
la donnée, elle va toujours jouer
à peu près le même rôle
 
22
00:00:56,955 --> 00:00:58,812
c’est-à-dire que la meilleure
circulation de la donnée
 
23
00:00:58,912 --> 00:01:00,410
elle est propice à une
meilleure exécution
 
24
00:01:00,510 --> 00:01:03,989
d’un certain nombre
d’actions publiques
 
25
00:01:04,191 --> 00:01:06,973
elle permet aussi en retour
une meilleure évaluation
 
26
00:01:07,127 --> 00:01:10,367
il n’y a rien de tel pour savoir
si on est efficace que de mesurer
 
27
00:01:10,470 --> 00:01:11,660
l’efficacité des actions publiques
 
28
00:01:11,970 --> 00:01:15,230
c’est ça peut se faire et
ça doit se faire par la donnée
 
29
00:01:15,720 --> 00:01:17,659
et puis enfin dans le cadre
du plan de relance
 
30
00:01:17,760 --> 00:01:20,479
on a un investissement massif
sur les infrastructures
 
31
00:01:20,610 --> 00:01:22,760
on a mis en évidence dans le rapport
 
32
00:01:22,860 --> 00:01:25,670
que, parfois, ces infrastructures
n’étaient pas pensées, j’allais dire,
 
33
00:01:25,770 --> 00:01:29,540
« in design » pour favoriser
cette circulation de données
 
34
00:01:29,670 --> 00:01:34,211
j’emploie à dessein le terme de
« circulation de donnée »
 
35
00:01:34,311 --> 00:01:37,071
puisque je ne veux pas m’enfermer
dans le match, d’ouverture,
 
36
00:01:37,171 --> 00:01:38,757
à l’open data d’un côté
ou la fermeture.
 
37
00:01:38,857 --> 00:01:41,930
il y a bien d’autres accès,
modalités de circulation de données
 
38
00:01:42,030 --> 00:01:44,550
qui me paraissent importants
comme l’accès, le partage
 
39
00:01:44,650 --> 00:01:47,870
qui sont des modalités différentes
et qui doivent s’inscrire,
 
40
00:01:47,970 --> 00:01:49,259
que ce soit au sein
de l’action publique
 
41
00:01:49,359 --> 00:01:51,590
que ce soit avec le secteur privé
 
42
00:01:52,020 --> 00:01:53,698
qui doivent s’intensifier.
 
43
00:01:54,180 --> 00:01:57,170
d’accord donc je résume bien les choses
 
44
00:01:57,300 --> 00:02:01,880
l’ouverture, l’accélération,
la bonne gouvernance on va en parler
 
45
00:02:01,980 --> 00:02:04,695
mais tout ça contribue évidemment
va contribuer, doit contribuer
 
46
00:02:05,046 --> 00:02:06,350
à l’efficacité du milieu de relance
 
47
00:02:06,450 --> 00:02:09,733
ça fait partie aussi des priorités
de cette année 2020, 2021 pardon
 
48
00:02:09,869 --> 00:02:13,000
selon vous c’est c’est ce que
vous dites en substance
 
49
00:02:13,200 --> 00:02:16,520
c’est exactement ça : il n’y aura pas
d’efficacité du plan de relance
 
50
00:02:16,620 --> 00:02:19,190
si on n’a pas un management
par la donnée de ce plan de relance
 
51
00:02:19,290 --> 00:02:21,680
et je veux savoir et je veux croire
 
52
00:02:21,780 --> 00:02:24,410
qu’il y a une vraie sensibilité
interministérielle
 
53
00:02:24,510 --> 00:02:25,340
et pas uniquement au niveau
du Premier ministre
 
54
00:02:25,470 --> 00:02:26,869
même si une fois que
le Premier ministre est convaincu
 
55
00:02:26,970 --> 00:02:28,430
bien souvent les ministres suivent
 
56
00:02:28,800 --> 00:02:31,670
mais il y a une vraie volonté
d’intégrer cette logique
 
57
00:02:32,040 --> 00:02:34,490
de l’ouverture de la donnée
ou la circulation des données
 
58
00:02:34,590 --> 00:02:36,080
entre administrations,
vers le secteur privé
 
59
00:02:37,440 --> 00:02:38,449
dans le cadre de ce plan de relance
 
60
00:02:39,064 --> 00:02:42,260
c’est un bon… c’est un bon cas test
pour ne pas dire crash test
 
61
00:02:42,360 --> 00:02:45,380
c’est un bon cas test,
pour le changement de paradigme
 
62
00:02:45,480 --> 00:02:46,892
en termes de circulation de la donnée
 
63
00:02:47,040 --> 00:02:48,980
Je reviens sur votre rapport
 
64
00:02:49,080 --> 00:02:53,372
il y a des choses positives, des choses,
on va dire, un peu inquiétantes
 
65
00:02:53,820 --> 00:02:56,960
vous soulignez, je vous cite, là, que
 
66
00:02:57,060 --> 00:02:59,240
la France est à l’avant-garde euro-
péenne de la politique de la donnée
 
67
00:02:59,340 --> 00:03:02,241
mais cette avance acquise est fragile
 
68
00:03:02,341 --> 00:03:05,300
ça veut dire avant de rentrer
dans d’autres préconisations
 
69
00:03:05,400 --> 00:03:08,540
ça veut dire que déjà on peut quand
même capitaliser sur des pratiques,
 
70
00:03:08,640 --> 00:03:11,899
sur des dispositifs, sur des textes
que vous rappelez.
 
71
00:03:12,060 --> 00:03:14,420
voilà, il y a un socle
relativement solide ?
 
72
00:03:15,189 --> 00:03:16,694
oui il y a un socle solide
 
73
00:03:16,794 --> 00:03:18,440
mais comme dans
d’autres environnements
 
74
00:03:18,541 --> 00:03:21,020
les positions peuvent
se perdre rapidement
 
75
00:03:21,150 --> 00:03:25,070
donc ça veut dire qu’il ne faut pas
s’arrêter en chemin
 
76
00:03:26,070 --> 00:03:28,457
et il faut aller plus loin
si on veut être demain, je dirais,
 
77
00:03:28,557 --> 00:03:35,930
sur le podium de l’open gov, sur le
podium des pays qui sont capables
 
78
00:03:36,030 --> 00:03:37,790
de rendre les meilleurs services
à leurs concitoyens
 
79
00:03:37,890 --> 00:03:40,189
en leur simplifiant la tâche
en ne demandant pas,
 
80
00:03:40,315 --> 00:03:42,890
en ne demandant pas X fois
la même information
 
81
00:03:42,990 --> 00:03:47,480
afin on a tous en tête des images
de pays comme l’Estonie, comme Taïwan
 
82
00:03:47,613 --> 00:03:49,913
qui font figure parfois
de référence sur le sujet
 
83
00:03:50,013 --> 00:03:53,299
et ma foi si on regarde,
si on se compare avec ces pays-là
 
84
00:03:53,400 --> 00:03:56,622
sur certains aspects
des politiques publiques
 
85
00:03:56,820 --> 00:03:59,370
je dis qu’il y a encore
des efforts à faire, oui bien sûr !
 
86
00:03:59,520 --> 00:04:03,620
Alors justement ces efforts : pour
rattraper les pays que vous mentionnez
 
87
00:04:03,720 --> 00:04:07,550
une impulsion au plus haut niveau
par une véritable politique de la donnée
 
88
00:04:07,650 --> 00:04:11,360
une clarification et un renforcement
c’est ça ? Renforcement de la gouvernance
 
89
00:04:11,460 --> 00:04:12,498
de la gouvernance administrative.
 
90
00:04:12,810 --> 00:04:14,529
Pourquoi c’est nécessaire ?
 
91
00:04:15,240 --> 00:04:16,833
Parce qu’il ne peut pas y avoir…
 
92
00:04:17,072 --> 00:04:18,626
c’est comme la motivation
dans les entreprises
 
93
00:04:18,749 --> 00:04:22,336
mais vous pouvez faire des grands
séminaires, des kickoffs, des paintballs
 
94
00:04:22,436 --> 00:04:25,009
et dire à tout le monde : vous savez,
on va ressortir de là motivés
 
95
00:04:25,140 --> 00:04:26,780
pardon de ces clins d’oeil
 
96
00:04:26,880 --> 00:04:28,400
à mes expériences passées
dans le secteur privé
 
97
00:04:29,306 --> 00:04:30,829
ça ne se décrète pas la motivation.
 
98
00:04:30,960 --> 00:04:32,660
de la même manière, je vais dire,
 
99
00:04:32,760 --> 00:04:35,300
la diffusion de la culture
autour de l’ouverture de la donnée
 
100
00:04:35,764 --> 00:04:37,345
ce n’est pas simplement
en le placardant
 
101
00:04:37,445 --> 00:04:40,370
dans les couloirs des ministères
que les choses vont se faire.
 
102
00:04:40,710 --> 00:04:41,900
c’est-à-dire qu’il faut
que ce soit incarné
 
103
00:04:42,060 --> 00:04:44,631
incarné au niveau de l’administration
mais incarné politiquement
 
104
00:04:44,731 --> 00:04:48,829
parce que l’administration répond
à l’impulsion politique :
 
105
00:04:49,200 --> 00:04:52,355
c’est vrai qu’on a formulé cela
en termes de recommandations
 
106
00:04:52,455 --> 00:04:54,172
dans notre rapport
parce qu’il nous semble
 
107
00:04:54,272 --> 00:04:56,779
qu’il est temps qu’il y ait
cette impulsion qui soit donnée.
 
108
00:04:57,150 --> 00:04:59,930
D’ailleurs on se parle ce soir :
c’est le jour où
 
109
00:05:00,060 --> 00:05:04,275
Amélie de Montchalin, qui est
en charge de la fonction publique,
 
110
00:05:04,375 --> 00:05:08,900
met en œuvre et publie
le baromètre de l’action publique
 
111
00:05:09,152 --> 00:05:11,990
je trouve que c’est plutôt intéressant,
et je trouve que c’est intéressant
 
112
00:05:12,420 --> 00:05:16,850
qu’un ministère publie de manière
claire un certain nombre de données
 
113
00:05:16,950 --> 00:05:20,480
par rapport à des objectifs sur un
certain nombre de secteurs aussi divers
 
114
00:05:20,640 --> 00:05:25,057
que sont la sécurité, la culture,
l’éducation, l’environnement
 
115
00:05:25,408 --> 00:05:27,875
il faut tendre vers cela !
 
116
00:05:28,077 --> 00:05:32,471
Je précise qu’on enregistre
cette séquence le 13 janvier,
 
117
00:05:32,571 --> 00:05:35,391
mercredi 13 janvier la ministre
Amélie de Montchalin
 
118
00:05:35,491 --> 00:05:38,224
a effectivement rendu
public ce baromètre, ces enjeux.
 
119
00:05:38,324 --> 00:05:41,708
On verra d’ailleurs sur ce baromètre
si c’est un coup de com’ ou
 
120
00:05:41,808 --> 00:05:45,636
s’il y a une vraie utilité,
une vraie nécessité…
 
121
00:05:45,736 --> 00:05:47,569
eh bien tiens, justement : qu’est-ce que
vous me dites, monsieur le député :
 
122
00:05:47,820 --> 00:05:51,799
coup de com’ en année pré-électorale
ou baromètre efficace nécessaire ?
 
123
00:05:52,230 --> 00:05:55,632
Non c’est un baromètre, c’est
un baromètre efficace, nécessaire :
 
124
00:05:55,732 --> 00:05:57,190
je viens de m’entretenir avec elle
parce que je lui faisais
 
125
00:05:57,290 --> 00:05:59,703
quelques remarques sur,
à la fois la navigation,
 
126
00:05:59,803 --> 00:06:02,858
et en même temps quelques datas
qui restent de rang national :
 
127
00:06:02,958 --> 00:06:04,430
c’est-à-dire qu’il y a
certaines informations qui sont
 
128
00:06:04,530 --> 00:06:05,570
de rang départemental
 
129
00:06:05,670 --> 00:06:07,999
mais d’autres qui ne sont
accessibles que de rang national
 
130
00:06:08,099 --> 00:06:10,940
donc il faut qu’on aille plus loin
sur la granularité des informations
 
131
00:06:11,583 --> 00:06:13,372
il faut qu’on aille plus loin sur
les jeux de données
 
132
00:06:13,472 --> 00:06:14,870
qui vont permettre
de mettre en évidence
 
133
00:06:14,970 --> 00:06:16,220
tel ou tel type de politique de donnée
 
134
00:06:16,388 --> 00:06:18,260
c’est sûr que là il y a
une trentaine, une quarantaine,
 
135
00:06:18,360 --> 00:06:21,500
de mémoire, d’informations
qui sont rendues disponibles,
 
136
00:06:22,740 --> 00:06:26,450
Je lui ai dit il y a quelques jours :
la vertu de ce rapport, c’était en sorte
 
137
00:06:26,550 --> 00:06:31,781
qu’elle ne choisisse pas de publier
finalement les indicateurs du baromètre
 
138
00:06:31,881 --> 00:06:35,120
en fonction des jeux
de données disponibles.
 
139
00:06:35,220 --> 00:06:36,870
Mais au contraire
qu’elle puisse se dire :
 
140
00:06:36,970 --> 00:06:37,970
« moi demain je veux faire
 
141
00:06:38,070 --> 00:06:40,315
un baromètre sur quelque chose
qu’on ne mesure pas aujourd’hui »
 
142
00:06:40,415 --> 00:06:43,670
et faire en sorte que l’administration
finisse par le mesurer ou rendre public
 
143
00:06:43,770 --> 00:06:47,870
ou publie ou mette à disposition
les données dont on parle.
 
144
00:06:47,972 --> 00:06:49,880
Débat qu’on a aussi
en ce moment sur la santé
 
145
00:06:49,980 --> 00:06:52,130
et sur les données
de vaccination, par exemple…
 
146
00:06:52,230 --> 00:06:55,580
Bon : baromètre nécessaire, utile,
si je résume ce que vous dites,
 
147
00:06:55,710 --> 00:06:58,367
mais quelques petites pistes
d’amélioration et quelques…
 
148
00:06:58,467 --> 00:06:59,867
Comme toujours !
Comme toujours !
 
149
00:06:59,970 --> 00:07:03,590
Non, non, saluons-le, saluons le fait
qu’il existe et que ça n’a rien à…
 
150
00:07:03,690 --> 00:07:07,730
C’était un engagement du candidat
de la République devenu président,
 
151
00:07:07,830 --> 00:07:10,010
du candidat, oui c’est ça,
à l’élection présidentielle
 
152
00:07:10,110 --> 00:07:11,183
devenu président.
 
153
00:07:11,283 --> 00:07:13,520
C’était un engagement
et on va le tenir !
 
154
00:07:13,620 --> 00:07:15,680
Ça me parait… si vous voulez,
mon histoire…
 
155
00:07:15,780 --> 00:07:18,800
moi, j’ai aussi rejoint
le mouvement En marche
 
156
00:07:18,930 --> 00:07:21,950
parce que y avait cette sensibilité
à l’évaluation :
 
157
00:07:22,050 --> 00:07:23,750
l’évaluation elle ne peut se faire
que si on mesure !
 
158
00:07:24,249 --> 00:07:28,417
Oui. Juste parce que cet échange
est bref, volontairement bref
 
159
00:07:28,517 --> 00:07:32,600
pour renvoyer vers nos articles
et vers… et surtout vers votre rapport.
 
160
00:07:32,910 --> 00:07:36,980
Vous parler d’une doctrine d’État
à installer définitivement
 
161
00:07:37,080 --> 00:07:39,615
Vous parlez de la nécessité
d’un deuxième âge
 
162
00:07:39,750 --> 00:07:43,169
de la politique publique de la donnée,
vous avez évoqué en creux cela.
 
163
00:07:43,269 --> 00:07:45,935
Juste pour terminer notre échange :
 
164
00:07:46,231 --> 00:07:48,530
vous parlez aussi de la question
des territoires,
 
165
00:07:48,630 --> 00:07:50,180
peut-être une relation nouvelle :
 
166
00:07:50,280 --> 00:07:54,410
vous mentionnez les régions
sur ces enjeux stratégiques.
 
167
00:07:54,510 --> 00:07:57,635
Région… État… Les données
sont foisonnantes, évidemment,
 
168
00:07:57,735 --> 00:08:00,620
du côté des collectivités territoriales,
du côté des territoires :
 
169
00:08:00,751 --> 00:08:02,929
il faut les accompagner ?
il faut les aider ?
 
170
00:08:03,030 --> 00:08:05,480
il faut leur donner des clés,
à ces acteurs territoriaux
 
171
00:08:05,820 --> 00:08:07,880
pour les exploiter au mieux,
pour les diffuser au mieux
 
172
00:08:08,010 --> 00:08:09,980
pour créer de l’activité
à partir de ces datas ?
 
173
00:08:10,650 --> 00:08:12,590
Oui, ça ne concerne pas
uniquement l’État central,
 
174
00:08:12,720 --> 00:08:15,200
l’enjeu de l’ouverture
de la donnée.
 
175
00:08:15,300 --> 00:08:18,290
D’ailleurs certaines régions,
mais dans une forme d’hétérogénéité,
 
176
00:08:18,390 --> 00:08:20,509
se sont saisies de ces sujets
 
177
00:08:20,610 --> 00:08:22,266
je peux parler de la Bretagne
par affection.
 
178
00:08:22,366 --> 00:08:24,959
Mais je citerais aussi
l’Occitanie volontairement.
 
179
00:08:25,059 --> 00:08:27,410
Et puis d’autres : des agglomérations,
des métropoles comme Lille métropole,
 
180
00:08:27,780 --> 00:08:29,810
Nantes qui fait une charte
sur la donnée.
 
181
00:08:30,240 --> 00:08:32,590
Donc on le voit
il y a des impulsions
 
182
00:08:32,690 --> 00:08:34,730
qui sont données
sur l’ensemble du territoire
 
183
00:08:34,830 --> 00:08:36,063
mais moi je veux… je veux
qu’on aille plus loin
 
184
00:08:36,163 --> 00:08:39,019
y compris sur des municipalités
de taille… qui n’ont pas forcément
 
185
00:08:39,150 --> 00:08:40,198
la taille d’une agglomération.
 
186
00:08:40,298 --> 00:08:43,430
Il y a beaucoup de choses qui se jouent
dans la relation de confiance
 
187
00:08:43,530 --> 00:08:45,110
entre les citoyens et les collectivités
 
188
00:08:45,210 --> 00:08:46,340
que ce soit des politiques
 
189
00:08:46,440 --> 00:08:49,610
qui sont des politiques menées
en propre par les collectivités
 
190
00:08:49,710 --> 00:08:51,530
ou qu’elles soient pour
« le compte de »
 
191
00:08:51,630 --> 00:08:53,120
la région intervient beaucoup
sur le champ économique
 
192
00:08:54,000 --> 00:08:57,319
en lien avec des politiques ou
des financements européens, nationaux…
 
193
00:08:57,570 --> 00:09:02,269
ce qui compte c’est qu’en définitive
la région puisse piloter ses actions,
 
194
00:09:02,400 --> 00:09:06,170
là aussi avec le souci de l’efficience
ou de l’efficacité, par la donnée,
 
195
00:09:06,450 --> 00:09:08,284
et qu’en même temps,
au niveau national,
 
196
00:09:08,384 --> 00:09:10,218
on puisse avoir une
comparaison possible
 
197
00:09:10,890 --> 00:09:14,514
des performances de chacune des régions,
c’est sain pour tout le monde !
 
198
00:09:14,970 --> 00:09:17,747
Oui, mais il y a un petit
travail culturel, manifestement,
 
199
00:09:17,847 --> 00:09:18,888
peut-être de formation…
 
200
00:09:18,990 --> 00:09:21,920
enfin je dis travail culturel…
de formation, d’accompagnement
 
201
00:09:22,020 --> 00:09:26,515
des acteurs, qui ne sont peut-être
pas tous au même niveau.
 
202
00:09:26,615 --> 00:09:28,168
Je dis ça sans…
 
203
00:09:28,268 --> 00:09:30,169
On les soutiendra avec l’ANCT.
 
204
00:09:30,270 --> 00:09:32,420
On a parlé de ce volet formation
qui est nécessaire :
 
205
00:09:32,520 --> 00:09:34,730
vous savez, encore une fois,
ça ne concerne pas que l’État central
 
206
00:09:35,400 --> 00:09:38,660
il y a nécessité effectivement
de former la plupart des élus
 
207
00:09:38,760 --> 00:09:42,260
à cette sensibilité sur la donnée
et notamment sur l’ouverture,
 
208
00:09:42,360 --> 00:09:44,390
la circulation de la donnée.
 
209
00:09:44,661 --> 00:09:47,046
Et faire en sorte que
le citoyen soit un allié,
 
210
00:09:47,146 --> 00:09:48,949
un producteur possible de la donnée.
 
211
00:09:49,920 --> 00:09:50,930
Ce qui peut faire aussi reculer
 
212
00:09:51,144 --> 00:09:53,809
des réticences, des interrogations,
des inquiétudes.
 
213
00:09:53,909 --> 00:09:55,407
Vous soulignez effectivement
 
214
00:09:55,507 --> 00:09:58,579
le rôle que peut jouer l’ANCT,
l’agence nationale,
 
215
00:09:58,739 --> 00:10:01,100
la jeune agence nationale
de la Cohésion des territoires
 
216
00:10:01,200 --> 00:10:02,326
qui s’est saisie ces enjeux.
 
217
00:10:02,426 --> 00:10:04,040
Vous appelez à un administrateur
général des données,
 
218
00:10:04,140 --> 00:10:06,650
des codes sources
et des algorithmes…
 
219
00:10:06,750 --> 00:10:10,519
Alors, chaque ministère a son
administrateur général des données
 
220
00:10:10,620 --> 00:10:12,260
mais qui est plutôt…
vous mentionnez,
 
221
00:10:12,360 --> 00:10:13,925
plutôt un délégué à la
protection des données
 
222
00:10:14,070 --> 00:10:15,650
et qui n’est pas forcément…
 
223
00:10:15,750 --> 00:10:17,223
qui peut jouer un rôle accru
et en tous cas
 
224
00:10:17,323 --> 00:10:19,893
un administrateur général qui coifferait
pour l’ensemble des administrations
 
225
00:10:20,113 --> 00:10:24,243
bref plein de plein de préconisations :
je renvoie vers votre rapport.
 
226
00:10:24,343 --> 00:10:25,682
je renvoie aussi vers le suivi
 
227
00:10:26,653 --> 00:10:28,772
par la rédaction de toutes
ces problématiques-là
 
228
00:10:28,873 --> 00:10:30,423
et je reviens sur le début
 
229
00:10:30,523 --> 00:10:34,353
de notre échange : évidemment la donnée
et son meilleur pilotage
 
230
00:10:34,453 --> 00:10:37,953
tout ça contribuera à rendre
l’action publique plus efficace
 
231
00:10:38,053 --> 00:10:42,153
contribuera à rendre la mise en œuvre
du plan de relance plus efficace.
 
232
00:10:42,493 --> 00:10:46,983
Merci Monsieur le député des
Côtes d’Armor, merci Éric Bothorel
 
233
00:10:47,413 --> 00:10:50,944
aide merci à vous toutes et tous de
nous avoir suivi sur Acteurs publics
 
234
00:10:51,044 --> 00:10:52,326
et je vous dis à bientôt !
 
235
00:10:52,561 --> 00:11:01,407
[ générique ]

Version du 1 août 2021 à 12:53


Titre : Création de Éric Bothorel : “Il faut un management par la donnée du plan de relance”

Intervenants :

Lieu : Acteurs publics

Date : Juin 2021

Durée : 11m04

Écouter l'enregistrement

Licence de la transcription : Verbatim

Statut : À relire

Transcription

Sylvain Henry : Bonjour à tous. Merci nous suivre, de continuer à nous suivre sur Acteurs publics TV en ce début d’année, on continue de donner la parole à des managers, à des décideurs, à des experts de l’action publique. La parole aujourd’hui à Éric Bothorel. Monsieur le député des Côtes d’Armor bonjour, merci d’être sur Acteurs publics.

Éric Bothorel : Bonjour ! Merci.

Sylvain Henry : On revient avec vous sur votre rapport remis juste avant Noël sur l’ouverture des données, l’ouverture des codes sources. Je vais revenir sur certaines préconisations que vous mettez en avant. En cette année 2021, on est à la fois dans une année pré-électorale, une année de mise en œuvre du plan de relance ; première question : est-ce que les données, l’ouverture des données, peut, doit accélérer la mise en œuvre du plan de relance, accélérer aussi son efficacité, selon vous ?

Éric Bothorel : La donnée va toujours jouer à peu près le même rôle : la meilleure circulation de la donnée est propice à une meilleure exécution d’un certain nombre d’actions publiques. Elle permet aussi, en retour, une meilleure évaluation : il n’y a rien de tel, pour savoir si on est efficace, que de mesurer l’efficacité des actions publiques et ça peut se faire et ça doit se faire par la donnée. Et puis enfin, dans le cadre du plan de relance, on a un investissement massif sur les infrastructures, on a mis en évidence dans le rapport que, parfois, ces infrastructures n’étaient pas pensées, j’allais dire in design pour favoriser cette circulation de données ; j’emploie à dessein le terme de « circulation de donnée » puisque je ne veux pas m’enfermer dans le match de l’ouverture, l’open data d’un côté ou la fermeture, il y a bien d’autres modalités de circulation de données qui me paraissent importantes comme l’accès, le partage, qui sont des modalités différentes, qui doivent s’inscrire, que ce soit au sein de l’action publique, que ce soit avec le secteur privé, qui doivent s’intensifier.

Sylvain Henry : D’accord. Je résume bien les choses : l’ouverture, l’accélération, la bonne gouvernance, on va en parler, mais tout ça contribue évidemment, va contribuer, doit contribuer, à l’efficacité du plan de relance, ça fait partie aussi des priorités de cette année 2021 selon vous, c’est ce que vous dites en substance ?

Éric Bothorel : C’est exactement ça : il n’y aura pas d’efficacité du plan de relance s’il n’y a pas un management par la donnée de ce plan de relance. Je veux savoir et je veux croire qu’il y a une vraie sensibilité interministérielle et pas uniquement au niveau du Premier ministre même si, une fois que le Premier ministre est convaincu, bien souvent les ministres suivent. Il y a une vraie volonté d’intégrer cette logique de l’ouverture de la donnée ou la circulation de la donnée entre administrations, vers le secteur privé, dans le cadre de ce plan de relance. C’est un bon cas test, pour ne pas dire crash test, c’est un bon cas test pour le changement de paradigme en termes de circulation de la donnée.

Sylvain Henry : Je reviens sur votre rapport. Il y a des choses positives, des choses, on va dire, un peu inquiétantes. Vous soulignez, je vous cite, que la France est à l’avant-garde européenne de la politique de la donnée mais cette avance acquise est fragile. Ça veut dire, avant d’entrer dans d’autres préconisations, que déjà on peut quand même capitaliser sur des pratiques, sur des dispositifs, sur des textes que vous rappelez. Il y a un socle relativement solide ?

Éric Bothorel : Oui, il y a un socle solide, mais comme dans d’autres environnements les positions peuvent se perdre rapidement, donc ça veut dire qu’il ne faut pas s’arrêter en chemin, il faut aller plus loin si on veut être demain, je dirais, sur le podium de l’open gov, sur le podium des pays qui sont capables de rendre les meilleurs services à leurs concitoyens en leur simplifiant la tâche, en ne demandant pas x fois la même information. On a tous en tête des images de pays comme l’Estonie, comme Taïwan, qui font figure parfois de références sur le sujet et, ma foi, si on regarde, si on se compare avec ces pays-là sur certains aspects des politiques publiques, il y a encore des efforts à faire, oui bien sûr !

Sylvain Henry : Alors justement ces efforts, pour rattraper les pays que vous mentionnez : une impulsion au plus haut niveau par une véritable politique de la donnée, une clarification et un renforcement de la gouvernance administrative ? Pourquoi c’est nécessaire ?

Éric Bothorel : C’est comme la motivation dans les entreprises. Vous pouvez faire des grands séminaires, des kick-off, des paintballs et dire à tout le monde « vous savez, on va ressortir de là motivés », pardon de ces clins d’œil à mes expériences passées dans le secteur privé, ça ne se décrète pas la motivation. De la même manière, je vais dire, la diffusion de la culture autour de l’ouverture de la donnée, ce n’est pas simplement en le placardant dans les couloirs des ministères que les choses vont se faire. Il faut que ce soit incarné au niveau de l’administration, mais incarné politiquement parce que l’administration répond à l’impulsion politique. C’est vrai qu’on a formulé cela en termes de recommandations dans notre rapport parce qu’il nous semble qu’il est temps qu’il y ait cette impulsion qui soit donnée.
On se parle ce soir, c’est le jour où Amélie de Montchalin, qui est en charge de la fonction publique, met en œuvre et publie le baromètre de l’action publique. Je trouve que c’est plutôt intéressant, et je trouve que c’est intéressant qu’un ministère publie, de manière claire, un certain nombre de données par rapport à des objectifs, sur un certain nombre de secteurs aussi divers que sont la sécurité, la culture, l’éducation, l’environnement. Il faut tendre vers cela !

Sylvain Henry : Je précise qu’on enregistre cette séquence le 13 janvier, mercredi 13 janvier, la ministre Amélie de Montchalin a effectivement rendu public ce baromètre, ces enjeux. On verra d’ailleurs sur ce baromètre si c’est un coup de com’ ou s’il y a une vraie utilité, une vraie nécessité. Justement, qu’est-ce que vous dites Monsieur le député ?, coup de com’ en année pré-électorale ou baromètre efficace, nécessaire ?

Éric Bothorel : C’est un baromètre efficace, nécessaire. Je viens de m’entretenir avec elle parce que je lui ai fait quelques remarques sur, à la fois la navigation et, en même temps, quelques data qui restent de rang national. C’est-à-dire qu’il y a certaines informations qui sont de rang départemental mais d’autres qui ne sont accessibles que de rang national, donc il faut qu’on aille plus loin sur la granularité des informations, il faut qu’on aille plus loin sur les jeux de données qui vont permettre de mettre en évidence tel ou tel type de politique de données. C’est sûr que là il y a une trentaine ou une quarantaine, de mémoire, d’informations qui sont rendues disponibles. Je lui ai dit, il y a quelques jours, que la vertu de ce rapport, c’était faire en sorte qu’elle ne choisisse pas de publier, finalement, les indicateurs du baromètre en fonction des jeux de données disponibles, mais, au contraire, qu’elle puisse se dire « moi, demain, je fais un baromètre sur quelque chose qu’on ne mesure pas aujourd’hui » et faire en sorte que l’administration finisse par le mesurer ou rende public ou publie ou mette à disposition les données dont on parle. Débat qu’on a aussi en ce moment sur la santé et sur les données de vaccination par exemple.

Sylvain Henry : Bon ! Baromètre nécessaire, utile, si je résume ce que vous dites, mais quelques petites pistes d’amélioration.

Éric Bothorel : Comme toujours ! Saluons le fait qu’il existe. C’était un engagement du candidat de la République devenu président, du candidat à l’élection présidentielle devenu président. C’était un engagement et on va le tenir ! Si vous voulez, mon histoire, j’ai aussi rejoint le mouvement En Marche parce que y avait cette sensibilité à l’évaluation ; l’évaluation ne peut se faire que si on mesure !

Sylvain Henry : Oui. Cet échange est bref, volontairement bref pour renvoyer vers nos articles et surtout vers votre rapport. Vous parler d’une doctrine d’État à installer définitivement, vous parlez de la nécessité d’un deuxième âge de la politique publique de la donnée, vous avez évoqué en creux cela. Juste pour terminer notre échange, vous parlez aussi de la question des territoires, peut-être une relation nouvelle, vous mentionnez les régions sur ces enjeux stratégiques, régions, État. Les données sont foisonnantes, évidemment, du côté des collectivités territoriales, du côté des territoires. Il faut les accompagner, il faut les aider, il faut donner à ces acteurs territoriaux des clés pour les exploiter au mieux, pour les diffuser au mieux, pour créer de l’activité à partir de ces data ?

Éric Bothorel : Oui, l’enjeu de l’ouverture de la donnée ne concerne pas uniquement l’État central. D’ailleurs certaines régions, mais dans une forme d’hétérogénéité, se sont saisies de ces sujets, je peux parler de la Bretagne par affection, je citerais aussi l’Occitanie volontairement, et puis d’autres, des agglomérations, des métropoles comme Lille Métropole, Nantes qui fait une charte sur la donnée. On le voit, il y a des impulsions qui sont données sur l’ensemble du territoire, mais je veux qu’on aille plus loin, y compris sur des municipalités qui n’ont pas forcément la taille de ces agglomérations. Il y a beaucoup de choses qui se jouent dans la relation de confiance entre les citoyens et les collectivités, que ce soit des politiques qui sont des politiques menées en propre par les collectivités ou qu’elles soient pour « le compte de » ; la région intervient beaucoup sur le champ économique en lien avec des politiques ou des financements européens, nationaux. Ce qui compte, en définitive, c’est que la région puisse piloter ses actions, là aussi avec le souci de l’efficience ou de l’efficacité, par la donnée, et qu’en même temps, au niveau national, on puisse avoir une comparaison possible des performances de chacune des régions ; c’est sain pour tout le monde !

Sylvain Henry : Oui, mais il y a un petit travail culturel, manifestement, peut-être de formation aussi, un travail culturel de formation, d’accompagnement des acteurs, qui ne sont peut-être pas tous au même niveau. Je dis ça sans…

Éric Bothorel : On les soutiendra avec l’ANCT. On a parlé de ce volet formation qui est nécessaire. Vous savez, encore une fois, ça ne concerne pas que l’État central, il y a nécessité, effectivement, de former la plupart des élus à cette sensibilité sur la donnée et notamment sur l’ouverture, la circulation de la donnée et faire en sorte que le citoyen soit un allié, un producteur possible de la donnée.

Sylvain Henry : Ce qui peut faire aussi reculer des réticences, des interrogations, des inquiétudes. Vous soulignez effectivement le rôle que peut jouer l’ANCT, l’agence nationale, la jeune Agence nationale de la cohésion des territoires qui s’est saisie ces enjeux. Vous appelez à un administrateur général des données, des codes sources et des algorithmes. Chaque ministère a son administrateur général des données mais qui est plutôt, vous le mentionnez, un délégué à la protection des données qui peut jouer un rôle accru. En tous cas un administrateur général qui coifferait pour l’ensemble des administrations. Bref !, plein de préconisations. Je renvoie vers votre rapport. Je renvoie aussi vers le suivi par la rédaction de toutes ces problématiques-là et je reviens sur le début de notre échange : évidemment la donnée et son meilleur pilotage, tout ça contribuera à rendre l’action publique plus efficace, contribuera à rendre la mise en œuvre du plan de relance plus efficace.
Merci Monsieur le député des Côtes d’Armor, merci Éric Bothorel.
Merci à vous toutes et tous de nous avoir suivi sur Acteurs publics et je vous dis à bientôt !